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Ronnie Dawson

Ronnie Dawson
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MessageSujet: straight to hell | mira   straight to hell | mira EmptyMar 1 Jan - 22:06

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Le message s'envoie, dans la foulée. Il n'a pas encore conscience de ne pas bouger, éperdu en des songes qui rongent, qui hantent, qui gangrènent sans qu'il ne puisse y parer. Le vide s'installe, avec violence. Il creuse, profondément, en sa poitrine un trou béant. Et plus rien n'a de sens. Plus maintenant, pas en sachant qu'à jamais son rire s'est éteint. Que peut-il faire contre ça ? Rien. Rien si ce n'est encaisser, accepter que les choses se soient ainsi déroulées. Il en soupire, finalement. Ronnie revient à lui, le portable tombant d'entre ses doigts sans force, défait de toute ambition quant à la manière dont il pourrait réagir. Les mains rejoignent ses traits, tentent à effacer la douleur qui s'est immiscée. En vain, bien-sûr. Et si personne ne le blâme encore, lui le fait ; seul, comme un grand. Il aurait dû voir, prévoir. Il aurait dû savoir que les choses ne seraient pas aussi aisées, que la douleur de Maeve allait au-dessus de ce qu'elle laissait percevoir lorsqu'ils se voyaient. Il était censé la protéger, lui prouver que jamais rien ne pourrait lui arriver. Foutaises, il s'est planté et sur toute la ligne d'entrée de jeu sans y penser. C'était une erreur que de l'emmener, là, dans les tréfonds qu'il aimait à arpenter. D'autant qu'il l'y a laissé, dans sa quête de renaissance il n'a fait que la mettre de côté. Et s'il avait été là pour la soutenir, ne serait-ce que l'épauler ? Profiter de sa lucidité pour s'assurer qu'elle n'abuse pas des mêmes erreurs que lui par le passé. Tant de « si » qui ne changeront rien, tant d'hypothèses qui ne viendront qu’accroître sa douleur à défaut de l'apaiser. Parce que, s'il avait été là, s'il avait fait ça, s'il s'était assuré de ce qu'elle touchait, de ce qu'elle prenait, s'il avait rempli son rôle de grand-frère à défaut de s'en défaire ; si, si, si mais il ne l'a pas fait, condamner à rejoindre directement l'entrée des enfers. Et les larmes qui se perdent, l'azur fissuré de ses prunelles qui retrouve les ombres de l'appartement baigné d'obscurité. Ronnie s'essaie à se trouver une lueur de force encore cachée, un peu de courage que son chagrin aurait oublié d'éradiquer. Il lui faudra plus d'un quart d'heure pour daigner se lever, enfiler quelques vêtements de potable pour ne pas non plus s'attirer quelques pitiés. « Aller gros con, tu crois vraiment qu'elle va attendre toute la nuit que tu te décides à bouger ? » Des murmures qu'il s'offre doucement, dans une voix à demi soufflée, secret bien gardé. Si Maeve pouvait l'entendre, elle l'aurait très certainement déjà frappé. Les vices reviennent et, avec eux, cette confiance malmenée. Ronnie retombe dans des travers qu'il avait essayé d'évincer. Aussi, il parvient à prendre sur lui, tapotant sur son téléphone pour laisser un message à Rose ; de quoi lui faire savoir que ça va aller, qu'il ne reviendra pas tard mais qu'il doit sortir, parler avec quelques âmes qui tenaient à Maeve peut-être autant que lui – si ce n'est pas plus.

Une bouteille de terminée sur la route, comme avant ; comme lorsque rien ne semblait pouvoir l'atteindre, que rien de mauvais ne pouvait lui arriver. Il a fallu qu'il soit pleinement conscient pour que ces heures de malheurs ne lui tombe dessus d'un coup bien violent. Il soupire, prend sur lui. Il essaie de se résoudre à encaisser mais comment le pourrait-il, en soit ? C'était elle qui apaisait ses tourments, elle qui parvenait à rendre son quotidien moins perfide, sa vie moins monotone. C'était elle le pilier quand il menaçait de tomber, l'épaule sur laquelle il avait toujours pu reposer ; comment pouvait-il accepter d'avoir été aussi nul à lui rendre la monnaie ? Ce sont ces questions-là qui viennent hanter son esprit, chaque recoin de sa tête jusqu'à son arrivée à la caserne. Sans un mot – si ce n'est un remerciement au chauffeur – il paye la course achevée, son allée vers, très certainement, quelques reproches qu'il n'a jamais pu esquiver. Et ils seront mérités cette fois, surtout en sachant que le chemin emprunté par sa meilleure amie décédée n'a été possible que par son intermédiaire, à l'époque de son plein gré. Il n'avait pas imaginé, n'avait pas réalisé. Complètement con et dépassé. Essuyant les quelques larmes qui se sont encore manifestées, Ronnie s’assoie sur l'un des bancs en face de la caserne, détaillant d'abord les passages qui s'effectuent avant d'abandonner, écrivant un sms à Mira pour lui faire savoir qu'il est arrivé. Non, elle n'aura pas à aller le chercher. Oui, il aimerait aller mieux. Le message vient à peine de s'envoyer qu'il termine par se lever, traversant la route pour s'engouffrer dans les lieux qu'il contemplait. Quelques pas, une errance des plus lentes. Il n'a pas encore conscience de l'image qu'il renvoie, du piètre tableau qu'il donne en spectacle. Les yeux rougis, la barbe mal taillée, le corps las et traînant ; zombie à ses heures perdues, sûrement la raison pour laquelle on le regarde avec surprise quand son attention se risque sur l'une des personnes à ses côtés. « Pardon, je cherche Mira. »    

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Mira Fraser

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MessageSujet: Re: straight to hell | mira   straight to hell | mira EmptyJeu 28 Fév - 18:26

“ too weird to live, too rare to die ”

“ juin 2018 ”

La jeune femme n’arrive pas à trancher. Elle ne sait pas si elle est furieuse, désabusée, triste ou inquiète. Un mélange de toutes ces émotions en attendant…sauf qu’elles paraissent s’annuler les unes et les autres, s’effaçant pour laisser place à la suivante dans une ronde sans fin. Alors en attendant, elle trépigne, peine à se concentrer, s’agace sur son binôme, surveille l’écran de son téléphone portable.
Ronnie lui hérisse le poil. Ronnie lui rappelle de mauvais souvenirs qu’elle tente de dépasser, de relayer au second plan pour continuer d’avancer, de se lever chaque matin. Sauf que Ronnie est son ami et que la secouriste ne peut s’empêcher de se faire du mouron pour lui… Elle le connaît. Elle le sait fragile. Si on lui avait posé la question, elle aurait répondu sans hésiter qu’entre Maeve et lui, Ronnie avait bien plus de chance d’être victime de ses vices. Mais le destin avait tranché autrement et Maeve n’était plus. Maeve avait basculé de l’autre côté pour de bon alors que Ronnie était suspendu entre deux mondes, à la dérive. Et c’était à elle, à ses proches, de s’assurer qu’il bascule de leur côté et ne rejoigne pas l’irlandaise…
Une part d’elle, Mira ne peut pas mentir, a déjà souhaité qu’il paie le prix de ses choix, qu’il paie pour avoir inciter leur amie commune à flirter avec le danger. Mais ses sentiments envers Ronnie la fait chaque fois taire et la culpabilité la ronge. Culpabilité d’avoir pu songer à une chose pareille, mais également de le blâmer quand elle-même n’est pas vraiment capable de se regarder dans une glace ces temps-ci.

La jeune femme jette un dernier coup d’œil à son téléphone portable. Elle relit une énième fois le message de son ami "Je suis en route, t’inquiète". Enfin le SMS contient un peu moins de caractères, mais s’en est l’idée. Elle soupire, encore une fois partagée entre agacement et inquiétude, puis se décide enfin à faire un tour du côté des toilettes. A coups sûrs, Ronnie va débarquer pendant qu’elle sera en train de vider sa vessie…
Et ça ne loupe pas. A peine s’est-elle enfermée dans l’une des cabines qu’elle sent son portable vibrer dans sa poche. Elle jure, l’extirpe de sa poche et, moins de deux minutes plus tard, la porte de la pièce s’ouvre.
« Hey ! Fraser ! Y a le gars dont tu parlais qui t’cherche ! »
Elle lève les yeux au ciel, remercie son collègue et attend d’entendre la porte se refermer. Ca ne vient pas. Elle entend glousser.
« Je lui dis que t’en as plutôt pour deux ou quinze minutes ? Tu veux une bombe désodorisante ? Remarque, ton pote schlingue un peu, il sentira p’têtre… »
« Va chier ! »
…Les mots sont mal choisis. Ca se bidonne encore à la porte qui finit par se refermer. Mira roule encore des yeux, urine en vitesse et s’active à se laver les mains pour rejoindre Ronnie.
Elle essaie de ne pas penser à ce qu’elle va lui dire, de ne pas arriver avec un discours moralisateur tout prêt dans la tête. Elle est sur les nerfs, tendue, et elle devine qu’elle ne sera certainement pas la meilleure épaule sur laquelle se lamenter pour le chômeur qui l’attend à l’entrée.
Il doit bien s’en douter de toute manière, tente-t-elle de se raisonner, avant de froisser un papier jetable entre ses mains encore un peu moites pour le jeter dans la poubelle et sortir.

En quelques enjambées, elle retrouve Ronnie. Il fait peine à voir… Mais Mira ne veut pas se laisser amadouer. C’est trop facile. Ils en ont tous bavés. Maeve en a bavé et au lieu de lui tendre une corde pour la repêcher, l’homme qui lui fait face lui en a tendue une dotée d’un nœud coulant.
Mira croise les bras en arrivant à sa hauteur. Pas de grandes embrassades. Pas d’étreintes larmoyantes. Si c’est ce qu’il attend d’elle, il s’est trompé d’adresse et d’interlocuteur. Elle jette un rapide coup d’œil par-dessus son épaule, sentant les regards de ses collègues, curieux, peser sur elle.
« Viens, on va dehors. »
Pas vraiment parce qu’elle a honte de lui, même si son allure va soulever des questions. Plutôt parce qu’elle n’a pas envie d’avoir à évoquer Maeve avec eux… Ils ne comprendraient pas.
Elle entraine Ronnie à sa suite et ils se retrouvent devant la caserne. Il fait bon. Chaud pour un mois de juin, mais ils ont l’habitude ces dernières années de supporter des étés étouffants à Chicago.
« T’es venu comment ? » finit-elle par demander pour rompre le silence qui commençait à s’installer.

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Ronnie Dawson

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MessageSujet: Re: straight to hell | mira   straight to hell | mira EmptyDim 3 Mar - 19:51

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« Elle arrive, t'as cas t'installer. » Il acquiesce silencieusement, détournant enfin ses grands yeux bleus du faciès à qui il s'était adressé en arrivant. Il croit entendre quelques rires, quelques soupires. Il croit entendre des discussions, des jugements qu'il ne parvient pas à relever. Ronnie se sent paranoïaque, au centre de chaque attention alors qu'il n'en est probablement rien. C'est la raison de son soupire, la raison pour laquelle il choisie de baisser la tête, se réfugier dans ses songes ; aussi sombres soient-ils. Qu'importe, il n'a pas la force d'encaisser les dires, les ricanements. Il préfère de loin se remémorer ce visage qui n'est plu, ce sourire défait qu'il ne verra plus – de très loin, en vérité, rien que pour cette impression de la ressentir encore à ses côtés, quitte à en devenir fou. Et s'il commençait à sombrer, fatigué comme jamais il ne l'avait été, les pas pressés qui s'élancent dans le hall parviennent à le ramener. Le visage se lève, détaille la silhouette qui lui parvient, cette présence l'amenant à se lever dans la foulée, prêt à l'accueillir du mieux qu'il peut malgré le fantôme qu'il devient. Mais rien. Aucun contact, aucun mot. Rien si ce n'est son regard qui constate l'étendu des dégâts, ce chagrin qu'ils ne gèrent pas tous de la même manière à l'évidence ; lui bien moins vaillamment que les autres. Après tout, il est le lâche, l'incarnation de cette faiblesse qu'on aime à moquer, à juger. Il est celui qui abandonne avant même que les choses ne soient terminées. « Viens, on va dehors. » Les premiers mots se posent là, ne laissant à Ronnie que la possibilité de froncer les sourcils en l'écoutant. Il ne voit pas le problème, n'en ressent plus aucune gêne. Après tout, il est là pour elle, pas pour les autres qui semblent vouloir presque rentrer dans leur conversation même pas commencée. Mais il accepte, acquiesce sagement à sa requête, à cet ordre plutôt qu'elle délaisse entre eux deux avant de l’entraîner à sa suite, quitter les lieux pour rejoindre l'air presque lourd de ce mois de juin. Il l'est pour lui, de par la chaleur et cette perte qu'ils ont désormais à surmonter. Tous et non pas seulement lui. « T’es venu comment ? » Il ose un léger rire, quelque-chose qu'il ne masque pas derrière sa retenue d'antan. Pas cette fois, pas en sachant le peu de confiance qu'on lui accorde depuis le départ de Maeve vers un lieu qu'ils ne verront pas – bien mieux que celui dans lequel ils errent encore, il l'espère.

Ses mains viennent se perdre dans les profondeurs de ses poches, jouant avec son paquet de cigarettes, les quelques pièces qui y traînent, son téléphone amoché par ses coups de colère des nuits passées. « J'suis venu en taxi. T'as cru que j'allais conduire dans mon état ? » Bien-sûr qu'elle l'a pensé ; qui ne l'aurait pas fait ? Il soupire une énième fois, un peu pris de court par la manière dont les choses se passent désormais. Il commence à perdre pied, à perdre tous ses repères quant à telle ou telle personne. On lui en veut, il le devine. On lui en veut d'avoir respecté les requêtes de Maeve quand les choses se retournaient également contre elle. Et à y songer, il se retient de lui faire savoir, de se risquer de suite sur ce sujet qui blesse plus qu'il ne l'imagine encore. Pourtant, il a beaucoup à dire, beaucoup à justifier. Ronnie porte bien des secrets sur ses épaules sans pouvoir pleinement en parler. « J'suis désolé. J'suis pas venu pour m'engueuler avec toi... ; une pause et le regard se relève sur elle, se perd sur ses traits comme dans l'espoir d'y voir quelques éclats de cette amitié qu'il croit de plus en plus en train de se briser. Il ne tiendra pas s'il les perd tous. Il ne tiendra pas s'il comprend que rien ne sera jamais mieux qu'en cet instant. J'voulais seulement te voir... Savoir comment tu allais, toi, de ton côté ? » Il demande, se concentre sur elle à défaut de pouvoir se confier quant aux raisons qui l'ont poussé jusqu'ici. Peut-être après, peut-être plus tard oui ; qui sait. « Sauf si tu préfères que j'te laisse, j'comprendrais m'enfin... » Un maigre rictus, un léger rire gêné franchit la barrière de ses lèvres tandis qu'il commence à en trembler, fatigué, épuisé. Exténué en vérité d'avoir à pleurer, à hurler, parfois sans pouvoir calmement s'arrêter. Il n'a fait que boire depuis, s'attirer les foudres de cette femme qu'il a apprit à aimer en plus de celles de ses amis trop longtemps recalés ; ceux qu'il n'a fait que décevoir par sa lâcheté, son immaturité.     

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MessageSujet: Re: straight to hell | mira   straight to hell | mira EmptySam 9 Mar - 10:27

“ too weird to live, too rare to die ”

“ juin 2018 ”

Mira se force à conserver son regard sur le décor plutôt que de le plonger dans celui de Ronnie alors qu’un petite éclat de rire cynique s’échappe de sa bouche. Elle le voit du coin de l’œil fourrer ses mains dans ses poches, entend le cliquetis léger de monnaie secouée avant que sa voix éraillée ne s’élève.
« J'suis venu en taxi. T'as cru que j'allais conduire dans mon état ? »
Cette fois, la secouriste lui jette un coup d’œil éloquent. L’air de dire "Franchement, Ron, tu peux me blâmer d’avoir pensé un truc pareil ?". Avant même le décès de Maeve, son comportement était déjà destructeur. Ronnie est un gentil garçon, mais Ronnie est un garçon à problèmes, c’est indéniable. Il boit trop, fume trop, s’expose à trop de dangers à la recherche de…d’elle ne sait même pas quoi. Un peu d’adrénaline ? de l’attention ? De la part de qui ? De quelqu’un de précis ou du monde entier ? Il met ça parfois sur le compte d’une trop grande soif de vivre, d’une envie de tout tester, de profiter, mais personne n’est dupe. Surtout pas elle qui ramasse et traite des hommes et des femmes dans son genre tous les jours depuis qu’elle a enfilé son uniforme de secouriste…
Mira garde ses lèvres scellées cependant, se contentant de ce regard équivoque qu’elle lui a lancé et qu’elle détourne déjà pour fixer un point sur l’horizon. Se lancer dans une liste de toutes les bêtises de ce genre qu’il a déjà faites par le passé ne lui servira à rien. Ronnie est venu lui demander son aide et elle se sent contrainte de la lui apporter, malgré la rancœur… Parce qu’elle a déjà perdu une amie précieuse et ne veut pas se laisser aveugler par la colère et en perdre un second.
Ronnie est sur le fil du rasoir, elle le sait, elle le sent. Il suffirait d’un faux pas, d’une légère pression d’elle ou d’un autre pour le faire basculer. Elle ne veut pas être responsable de ça. Elle ne veut pas le voir chuter.

« J'suis désolé. J'suis pas venu pour m'engueuler avec toi... J'voulais seulement te voir... Savoir comment tu allais, toi, de ton côté ? » se lance-t-il après une hésitation.  
Mira ne se laisse pas berner. Il n’est pas venu pour voir comment elle va. Il est venu pour voir à quel point elle lui en veut ; venu voir la voir pour s’assurer qu’il peut encore compter sur elle, s’appuyer sur elle.
« Ne dis pas de bêtises plus grosses que toi » se manifeste enfin la jeune femme dans un soupir, alors qu’il commence à interpréter son silence prolongé comme un rejet.
Elle le pense au sens large. Parce que contrairement à ce qu’il affirme : Ronnie ne comprendrait pas qu’elle le repousse, se placerait en victime / parce qu’elle ne l’aurait pas fait déplacer pour rien / parce qu’il n’a aucune intention de savoir comment elle va elle, veut juste s’épancher, elle en est persuadée.
Mais Mira ne fait aucun commentaire à ce propos. A la place, elle reprend en passant une main sur son visage :
« Je tiens le coup. Pour l’instant. Travailler m’aide à moins penser, même si…même si certaines interventions me collent le nez en plein dedans et me font penser à elle » lui explique-t-elle, histoire quand même de lui coller, son nez à lui, en plein dedans justement… « J’ai demandé à ne plus faire de services de nuits pendant quelques temps. »
Histoire d’éviter les overdoses, plus courantes la nuit, les fêtes qui tournent mal, les morts stupides, les suicides plus ou moins volontaires…    
« Tu bosses en ce moment ? » lui demande-t-elle ensuite, de but en blanc. « Ça aide. Même si je sais que bosser n’est pas ton truc. »
C’est plus fort qu’elle, il faut qu’elle lui lance une pique, qu'elle sorte les griffes…


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MessageSujet: Re: straight to hell | mira   straight to hell | mira EmptySam 9 Mar - 19:29

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« Ne dis pas de bêtises plus grosses que toi. » Il ose un maigre rire à l'écouter, n'a pas encore conscience de ce dont elle l'accuse. Il est loin d'imaginer qu'elle ne peut le croire sur ses dires, loin d'imaginer les pensées qui traversent son esprit. Non, au lieu de s'y perdre, il frotte sa nuque dans un geste nerveux, cherche ses mots, sait qu'elle ne lui accordera pas forcément autant de temps qu'il ne l'aurait imaginé. Ils n'en sont plus à se libérer pour pouvoir inlassablement se parler ; ces temps-là appartiennent au passé. « Je tiens le coup. Pour l’instant. Travailler m’aide à moins penser, même si… même si certaines interventions me collent le nez en plein dedans et me font penser à elle. » Il acquiesce en abaissant une énième fois le regard. Il fuit la douleur, le rappel constant, incessant. Il fuit les dires qui se portent vers elle malgré sa présence pour ce même sujet. C'est paradoxale, en soit, mais bien réel. Il s'en rend compte d'ailleurs, y revenant, servant un rictus désolé, léger – à la limite du ridicule. Il est à peine présent le long de ses lèvres, trahissant le mal-être qu'ils partagent tous ; bien qu'à chacun sa manière. « J’ai demandé à ne plus faire de services de nuits pendant quelques temps. » Il acquiesce, lui fait savoir que c'est probablement mieux ainsi ; bien que sa voix ne soit pas des plus audibles. Il n'ose rien dire de plus, sent dans la voix de la jeune femme que la colère est encore plus ou moins présente – justifiée cela-dit. Il aurait dû faire attention, lui épargner ses vices, cette fin qu'elle aurait pu ne pas connaître ; qui sait. Il se le dit déjà bien assez souvent pour ne pas y avoir pensé, se retenant néanmoins d’enchaîner sur ces dires-là. Ce serait plonger la tête la première dans ses emmerdes, dans les bras de sa culpabilité : Ronnie n'est pas encore prêt à y faire face en sachant cette nouvelle encore trop récente. Il porte son absence à bout de bras et commence à sentir que ses forces s'amenuisent. « Tu bosses en ce moment ? » La question le surprend, le tire de ses songes silencieux pour lui faire relever le regard sur la petite brune qu'il est venu voir. Il tique un peu, se doute que la réponse ne lui est pas inconnue et il s'abstient sur l'instant de la décevoir davantage. Mais le mal est fait, rien que par sa posture, son allure. Il ne peut rien faire si ce n'est lui offrir un peu de respect par son honnêteté. Il commence même à secouer la tête avant que la voix féminine ne reprenne un peu de droit sur le silence installé par ses soins. « Ça aide. Même si je sais que bosser n’est pas ton truc. » C'est vif et réaliste, raisons pour laquelle ça le blesse autour. Le fait est qu'il ne rend pas honneur à leur amie disparue en gâchant sa vie de la sorte.  Au moins, il le sait, s'en rend compte quand la fumée ne gêne pas ses pensées, quand les effluves d'alcool lui permette de réfléchir avec presque toutes ses capacités.

« Non... uh, pas en ce moment. Il continue de trahir son malaise en jouant avec sa nuque, tirant sur ses cheveux défaits, emmêlés. Il a le regard ailleurs, fuyant les reproches silencieux qu'il peut enfin clairement lire dans l'attention de la jeune femme. Néanmoins, il ne la blâme pas, comment le pourrait-il ? D'entre ses lèvres s'extirpe qu'une vérité qu'il se doit d'accepter, qu'il se doit de braver ; qu'il lui faudra même rectifier. Le proprio de la bibliothèque où j'aidais d'temps en temps est toujours à l'hosto et j'attends qu'on me contacte pour mon projet de tatouage. J'suis un peu en stand-by depuis quelques semaines là. » Comme depuis des années, en vérité. Rien n'a vraiment changé si ce n'est ses vivres coupés, Irene souhaitant seulement le responsabiliser ; et après tout, elle a bien d'autres choses à gérer que son immense stupidité et sa légendaire immaturité. « J'm'y mettrais plus tard, j'crois. Le temps d'encaisser tout ça, de gérer comme je peux... enfin bref, t'as saisi l'idée. » Et les contours de cette dernière également, il n'en doute pas. Elle connaît ses travers, ses failles, la moindre faiblesse qui peut l'animer dès lors que le monde ne tourne pas comme il l'aurait souhaité. C'est en se rappelant cette vérité qu'il prend conscience de l'absurdité de ses propos, des sous-entendus qu'ils peuvent posséder. Il aimerait lui dire qu'elle n'a pas à s'en faire, que la leçon est comprise, acquise, qu'il est prêt à y œuvrer mais ce serait lui mentir ; parce qu'au-delà de la mise en garde que le décès de Maeve aurait pu lui insuffler, Ronnie ne pense qu'à boire davantage, qu'à se perdre plus encore. Comme dans l'espoir d'oublier ; et revoilà la culpabilité. Oublier quoi, finalement ? Que sa meilleure amie – sa sœur comme il aimait à l'appeler – n'est plus à cause des mêmes merdes dont il use désormais à longueur de journée. Bordel qu'il est pathétique et qu'il le sait. Et comme si ça ne suffisait pas. « … Je suis désolé. »     

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MessageSujet: Re: straight to hell | mira   straight to hell | mira EmptyMer 13 Mar - 16:02

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“ juin 2018 ”

Un peu en stand-by depuis quelques semaines ? C’est un doux euphémisme aux yeux de la secouriste qui est depuis longtemps désillusionnée par le train de vie de son ami. Ça lui fait mal au cœur de le voir gâcher ainsi sa vie, noircir son avenir et réduire petit à petit ses chances de s’épanouir. Ronnie est coincé dans un cercle vicieux… Il y a l’alcool, il y a la flemme aussi et surtout. Il y a possiblement la peur de se confronter à l’échec, la peur de ne pas avoir les armes nécessaires pour pouvoir se battre et se faire une place dans une société dans laquelle il ne se sent pas à son aise, de laquelle il se sent en marge.
Un véritable gâchis…
Mira pense à Maeve, qui elle aussi avait renoncé à se battre. Contre la société, contre sa maladie, contre les coups du sort. Elle n’y croyait plus vraiment, la secouriste pouvait le sentir. Elle s’imaginait pouvoir faire basculer la balance, pouvoir lui redonner courage et espoir… Mais vraisemblablement, elle ne pesait pas suffisamment lourd.
Encore une fois. Elle n’avait pas on plus été suffisamment importante aux yeux de Neal à une autre époque. Il l’avait laissé partir, ne s’était pas battu pour la garder à ses côtés.
Et ce raisonnement peut remonter jusqu’à son enfance. Mira n’a pas été assez jugée assez importante pour que sa mère biologique la garde à ses côtés et l’élève. Même si elle a eu de la chance dans son malheur et a été adoptée par une famille aimante, ça ne change pas vraiment la donne…
« J'm'y mettrais plus tard, j'crois. Le temps d'encaisser tout ça, de gérer comme je peux... enfin bref, t'as saisi l'idée » poursuit Ronnie, visiblement gêné par le sujet abordé. Il faut dire que Mira n’a pas spécialement cherché à masquer ses sentiments vis-à-vis des réponses du presque trentenaire.
« Ouais, j’ai parfaitement saisi. »
Elle a saisi qu’il va encore se laisser aller, attendre que le destin lui fasse une fleur ou le fasse sombrer pour de bon. Il ne cherche même pas à digérer quoi que ce soit, il se contente de végéter, voilà ce qu’elle en pense. Il n’a certainement même pas amorcé les premières étapes du deuil de leur amie commune. Tout ce qu’il fait, c’est se lamenter sur son propre sort, boire, fumer et se plaindre encore d’à quel point tout ça l’affecte.
« … Je suis désolé. »      
« T’es désolé de quoi au juste Ronnie ? » s’entend répondre Mira, du ta-au-tac, s’entend une colère sourde monter en elle, serrer sa gorge. « Désolée d’avoir poussé une de mes meilleures amies vers sa fin ? Désolé pour toi parce que tu dois maintenant vivre avec ça ? Désolé de ne pas être capable de tirer la moindre leçon de tout ça et de continuer à déconner ? Désolé d’utiliser la mort de Maeve comme excuse pour foutre ta vie en l’air sans te soucier de la manière dont ça peut affecter ton entourage ? T’es désolé de QUOI Ronnie ? » explose-t-elle finalement, consciente qu’elle va trop loin mais soulagée que tout ça soit sorti… Ces questions là, ces reproches là, elle les garde pour elle depuis trop longtemps.



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MessageSujet: Re: straight to hell | mira   straight to hell | mira EmptyMer 20 Mar - 22:42

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« T’es désolé de quoi au juste Ronnie ? » C'est immédiat, inattendu et pourtant – en vérité – assez prévisible. C'est comme s'il s'y attendait dans le fond, ça lui procure cette impression dans les tréfonds lamentables de son être. Et pourtant, il ne parvient pas à en tenir son regard baissé. Non, il l'amène à lui faire face, les sourcils froncés, comme attendant des explications quant au ton qu'elle prend soudainement. Il n'a pas idée des dires qui vont suivre, n'a pas encore conscience que sa seule erreur en cette journée, c'est d'avoir pensé qu'aller voir Mira serait une bonne idée pour se lamenter. Il en oublie, malgré lui probablement, à contre cœur vraiment, qu'il n'est pas le seul à avoir perdu un être cher cette nuit-là. Non, si Maeve était importante pour lui, elle l'était pour eux aussi. « Désolée d’avoir poussé une de mes meilleures amies vers sa fin ? Désolé pour toi parce que tu dois maintenant vivre avec ça ? La claque est violente, directe. Il n'a pas le temps de l'encaisser que son palpitant se met à s'en affoler. Il a le dur souvenir de toutes ces soirées, de cette déchéance qu'il lui a enseigné. Il aurait dû s'abstenir, se mettre Maeve à dos avec cependant la conscience de se dire « voilà, je la sauve de ce qui pourrait arriver ». Mais rien, aucun retour en arrière n'est possible et rien, jamais, ne la ramènera. Et tandis que cette idée s'imprime avec brutalité dans sa tête, les mots de la jeune femme continuent de marquer leur vérité dans les corridors assombris de son être. Ronnie écoute, incapable de pouvoir lui dire de la fermer ; parce qu'il sait, dans le fond, qu'elle a en partie raison. Désolé de ne pas être capable de tirer la moindre leçon de tout ça et de continuer à déconner ? Désolé d’utiliser la mort de Maeve comme excuse pour foutre ta vie en l’air sans te soucier de la manière dont ça peut affecter ton entourage ? T’es désolé de QUOI Ronnie ? » Ça résonne sans qu'il ne puisse y parer, la question devient un écho incessant qui se propage jusque dans les coins les plus noirs de son existence. Il a tout ça sur la conscience maintenant, et s'il le savait déjà, l'entendre est un peu plus réel encore. Le temps semble même s'être arrêté durant quelques secondes, si ce n'est même quelques fractions de celles-ci à peine avant que quelques larmes ne viennent s'abandonner dans sa barbe. Il a l'air con, les épaules plus lourdes que jamais désormais et il lui faut rassembler pas mal de courage pour tenir sa position devant la petite blonde qui lui fait face. Il n'a pas d'excuse, pas même d'explication, seulement des faits que plus personne ne peut prouver et sa parole, clairement et il le sait désormais, ne compte pas.

« Je... ; il se coupe dans son élan, reniflant un peu plus bruyamment qu'au départ. Il est submergé mais tente à tenir, essayant de taire toutes les petites voix déjà présentes dans sa tête avant l'ancrage même de celle de Mira. Ça en devient troublant, un peu plus vrai au fur et à mesure que les jours passent. Et s'il n'avait pas été de nouveau ce pilier dans la vie de celle qu'ils n'ont plus aujourd'hui, en seraient-ils tous là tout de même ? Non, elle aurait survécu. Cette immense peine n'aura pas lieu de subsister, ni même d'exister. Je lui avais promis de pas jouer les darons. » C'est une excuse pour beaucoup mais une vérité pour lui, elle lui avait fait promettre au nom de leur amitié. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était profiter du temps qu'elle savait qui lui restait. « Elle m'a demandé ça parce qu'elle... merde... ; il marque une nouvelle pause, soupire doucement comme dans l'espoir de retrouver une respiration un peu moins saccadée. Peine perdue, les émotions ont prit le dessus. Elle me l'a demandé parce qu'elle avait l'impression de plus exister. Et si tu crois que j'ai pas essayé de lui faire changer d'avis alors t'es loin du compte. » Il insiste là-dessus, plante ses prunelles claires et humides dans les siennes comme pour marquer sa vérité, ce secret bien longtemps gardé, devenu un fardeau plus pesant qu'il n'aurait pu l'imaginer. « Je me sers pas d'elle comme d'une excuse, je peux seulement pas avancer avec l'idée que personne ne puisse comprendre que c'est malgré tout ce qu'on pense comme des cons, ce qu'elle voulait. J'avais repris ma vie en main avant tout ça et voilà où ça mène. L'excuse maintenant, tu veux savoir c'est quoi ? C'est que j'veux pas me dire que tout ira mieux si ça implique de perdre encore quelqu'un. Car si j'avais pas essayé de tout reprendre en main, comme tu dis, j'aurais eu un œil sur elle là-bas. »     

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MessageSujet: Re: straight to hell | mira   straight to hell | mira EmptyDim 24 Mar - 18:20

“ too weird to live, too rare to die ”

“ juin 2018 ”

En voyant les larmes remplirent les yeux cernés de son ami, Mira s’agace. Elle se doutait qu’ils en passeraient par là à un moment de leur rencontre, mais ne pensait pas que ça viendrait si vite. En même temps, avec ce qu’elle vient de lui balancer en plein visage, sans le moindre scrupule, ça n’a rien de très surprenant. Elle pousse un soupire, détourne un peu le regard (luttant contre elle-même pour ne pas aller jusqu’à lever les yeux au ciel) puis croise les bras devant sa poitrine.
Il ouvre la bouche mais s’interrompt presque aussitôt pour renifler peu discrètement. Mira se demande de quelle manière il va se débiner, quelles excuses il va bien pouvoir se trouver pour se déculpabiliser ou, plus stupide encore : tenter de la culpabiliser, elle.
Une petite voix quelque part lui glisse qu’il est injuste de tout mettre sur le dos de Ronnie, que Maeve elle-même est à 80% responsable de ce qui lui est arrivé, au minimum. Le reste, ils doivent se le partager. Ronnie, elle, Taylor et tous les autres… Mais elle n’a pas envie d’entendre ça, là, tout de suite. Elle a Ronnie devant elle et il est bien plus simple de s’en prendre à lui, étant donnée son attitude méprisable.

Et puis les mots s’échappent de la bouche de son interlocuteur. Un peu laborieusement dans un premier temps, et puis avec plus de confiance dans un second temps. Plus d’audace, voire de culot. Mira l’observe, ses yeux s’écarquillant un peu plus à chaque mot qui sortent de la bouche de Ronnie. Chaque absurdité !
La secouriste le laisse pourtant aller au bout de son lamentable plaidoyer, le laisse vider son sac, se demandant s’il a vraiment conscience de ce qu’il lui dit. A-t-il répété ce petit discours ? Y croit-il réellement ? Peut-il à se point être dans le déni ?
Le silence reprend ses droits, lui faisant savoir que Ron en a terminé pour le moment et attend une réponse. Des excuses sans doute… Qu’est-ce qu’il s’imagine ? Qu’elle va tomber à ses pieds, les larmes aux yeux et le remercier d’avoir été un ami si respectueux ?
« T’es sérieux Ronnie ? C’est ÇA ta ligne de défense ? » l’apostrophe la jeune femme en écartant les bras d’un air affligé. « Alors quoi, on devrait tous te remercier d’avoir été un si bon ami pour Maeve ? Bravo Ronnie, tu as réussi à la comprendre ! Tu as été assez perspicace pour la laisser se flinguer toute seule, comme une grande ! Merci mille fois Ronnie, t’es un vrai champion ! »
Elle joint ses mains et commence à applaudir moqueusement, alors que des larmes viennent brouiller ses yeux à elle aussi. Elle laisse échapper un rire dissonant, un rire proche de l’hystérie. Parce que c’est à devenir dingue, non ? C’est une mauvaise blague, ça ne peut être que cela…
« Vraiment super Ronnie » reprend-t-elle d’une voix entrecoupée des sanglots qui réduisent sa gorge à une tête d’épingle. « Donc ta notion de l’amitié, c’est de laisser quelqu’un couler s’il l’a décidé pour pas trop le contrarier ? T’es satisfait du résultat maintenant ? Et viens pas me faire chier avec tes menaces à peine voilées, tes "ça aurait pu être moi, ça pourrait encore être moi" ! Tu veux quoi ? Que je t’absolve de tous tes putains de péchés sous prétexte que tu vies pas ça très bien ? Va voir un foutu prêtre si t’as besoin de ça Ronnie ! J’ai perdu mon amie ! J’ai perdu mon amie parce que tu pensais que la laisser vivre comme elle le voulait était la solution à tous ses problèmes ! C’était juste la solution de la facilité ! Celle que tu choisis TOUJOURS Ronnie ! » s’époumone Mira, les larmes dégringolant sur ses joues. Elle repousse Ronnie à deux mains, luttant contre elle-même pour ne pas aller plus loin et lui enfoncer son poing dans le visage. « Toi aussi tu cherches toujours la putain d’excuse pour te remettre dans la merde, c’est ça la vérité ! La seule vérité de ce foutu gâchis c’est que t’es un putain de lâche et que tu le seras toujours ! »


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MessageSujet: Re: straight to hell | mira   straight to hell | mira EmptyMar 26 Mar - 14:58

ft. Mira
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Il aurait pu s'éterniser dans son silence, peut-être que les choses se seraient bien mieux passées. Il prend conscience que ses dires n'auront aucune valeur, ni maintenant, ni jamais. Il a été stupide de faire confiance en cette jeune femme perdue, il a été idiot de ne pas voir la détresse au plus profond de son être. Au lieu de ça, il a tenu une promesse ridicule qui n'a mené qu'à sa fin ; qu'à la fin de tout, en soit. Une partie de lui s'est éteinte avec Maeve. La bonne partie, certainement, parce qu'à l'heure actuelle, Dawson redevient le déchet légendaire qu'il a su être durant des années. Il ose un soupire, laisse les mots de Mira s'abattre sur lui comme d'énormes claques qu'il ne pourrait parer. Elle gueule presque, tient à imprimer ses erreurs dans sa tête. Chose faite, Ronnie n'y manque pas, laisse chaque parole résonner en lui comme dans l'espoir de s'en souvenir à jamais. Ça lui apprendra à avoir été aussi con à l'égard de celle qu'il jurait de protéger. Elle était comme sa sœur, merde, et il n'a rien fait si ce n'est l’entraîner plus profondément encore. « Vraiment super Ronnie. » Des applaudissements pour ce qu'il n'a pas fait, être là, à ses côtés, lui faire entendre tout ce qu'elle risquait, lui mettre un gros stop pour l'en préserver. Mira a raison, il est responsable de cette peine commune qu'il doit être le seul à porter. Les larmes qu'elle laisse lui échapper arrache un nouveau sanglot à Ronnie qui n'ose plus vraiment relever les traits. A quoi bon, en soit ? C'était une mauvaise idée que de se risquer jusqu'à cet endroit, jusqu'à cette femme qui continue à vivre parce qu'ils n'ont nul autre choix que celui-là. Aussi, au fur et à mesure qu'elle s'époumone, il s'enferme sur lui-même, acceptant les responsabilités qui lui sont confiées ; aussi cruelles soient-elles finalement. Et quand il croit le silence retrouvé, c'est un mouvement brusque qui l'amène à faire quelques pas en arrière. Il n'a pas le courage de lever le regard, n'a pas la force de l'observer, elle qui craque à ses côtés. « Toi aussi tu cherches toujours la putain d’excuse pour te remettre dans la merde, c’est ça la vérité ! Il grimace, essaie de prendre sur lui pour ne pas se laisser tomber comme le pitoyable être qu'il est. Non, il tient encore, les épaules lourdes et le cœur au bord de l'implosion. La seule vérité de ce foutu gâchis c’est que t’es un putain de lâche et que tu le seras toujours ! » Et la dernière claque est brutale, différente de celles qui se sont déversées sur sa personne auparavant. La détresse qu'il perçoit dans la voix de Mira lui donne envie de vomir tant elle l'atteint, plus encore qu'il ne pensait pouvoir en être touché. S'il se pensait au fond du gouffre, il découvre finalement que les abysses sont plus profondes encore.

L'air lui devient lourd, assez irrespirable. Il n'a aucun mot pour répondre aux accusations dont elle l'accuse et qu'il accepte ; aussi surprenant que ça puisse être. Ronnie l'endosse ; difficilement, certes, mais il s'y essaie, ravalant la bile qui hante sa gorge depuis qu'elle s'est mise à hurler, à pleurer, à trahir cette douleur qui réside au fond d'elle et qu'il ne fait qu’accroître finalement par sa présence. Il a les tympans qui sifflent, les poumons plus serrés que jamais. La douleur est là, bien énervée, à arracher tout ce qui subsistait encore en lui derrière ce masque maladroitement attaché. « Si j'avais su, crois-moi que j'aurais fait quelque-chose... » Il ose une dernière phrase, pas sûr de la manière dont elle sera reçue. Mais derrière ses mots résident une sincérité qu'il essaie de démontrer ; avec un peu plus de savoir, jamais il n'aurait laissé Maeve lui échapper. « Mais t'as raison, j'aurais pas dû... » Il tente en vain de retenir ses sanglots, les tiraillements qui s'immiscent en lui comme pour ne plus rien laisser ; plus rien de ce qui tient encore maigrement à subsister. « J'devrais y aller, t'as raison, j'suis désolé. » La main qui gratte sa nuque, pas sûr de la manière dont il doit procéder désormais. Il a l'esprit qui tangue, les murmures qui s'agitent. Il a ce vide innommable qui s'élargit au fur et à mesure que les secondes s'étiolent. Maintenant qu'il voit la douleur de cette amie, maintenant qu'il a entendu les dires qu'elle portait en elle depuis, il n'est pas sûr de pouvoir faire face. Parce qu'il est un lâche finalement, en ses mots se cachait cette vérité absolue sur laquelle il ne reviendra pas.      

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MessageSujet: Re: straight to hell | mira   straight to hell | mira EmptyDim 31 Mar - 12:53

“ too weird to live, too rare to die ”

“ juin 2018 ”

Ce qu’elle souhaitait exactement éviter est en train de se produire malgré elle. Mira perd le contrôle, se laisse aller à vider son sac, à évacuer toute cette rancœur, tout ce chagrin qui lui pèsent depuis la mort de Maeve. Sauf qu’elle est en train d’ouvrir les vannes et de déverser tout cela sur une personne qu’elle sait fragile et qui ne pourra non seulement pas l’aider mais va se laisser couler… Et bien entendu, elle fait tout cela sur son lieu de travail. C’est une très mauvaise chose et à bien trop de niveaux.
Elle sait que tout ça ne sert à rien. La secouriste ne se sent soulagée qu’une petite poignée de secondes à peine. Le temps de réaliser que balancer ses quatre vérités à Ronnie ne le fera pas réfléchir, ne lui permettra pas d’en sortir grandi et de tirer une quelconque leçon. Il va simplement se sentir acculé, injustement blâmé et persécuté. Il va se servir de tout ce qu’elle vient de lui balancer pour une fois encore jouer les victimes.
Ce qu’il est, lui aussi, à une certaine échelle… Maeve s’est jouée de lui, s’est servi de lui pour parvenir à ses fins. Elle savait qu’il ne résisterait pas longtemps, savait parfaitement qu’il était manipulable, insouciant, naïf, fragile. Maeve savait parfaitement ce qu’elle faisait et Mira lui en veut pour ça. Elle lui en veut pour un tas d’autres raisons. Pour l’avoir fait revenir dans sa vie au moment où elle comptait en finir, pour l’avoir fait espérer quelque chose, pour s’être rendue indispensable à son existence juste avant de prendre la fuite de la manière la plus lâche et stupide qui soit… Elle lui en veut pour ce qu’elle fait subir à Ronnie aujourd’hui.
Mira se sent impuissante, frustrée, trahie et la seule personne sur qui elle peut passer ses nerfs n’est pas de taille à l’assumer et à faire front.

« Si j'avais su, crois-moi que j'aurais fait quelque-chose... »
Mira essuie ses yeux d’un geste rageur de la main et renifle bruyamment. Elle détourne le regard et se force à garder le silence. Elle se dit qu’il savait forcément. Il savait en tout cas que sa santé était fragile et qu’ingérer des substances psychotropes et trop d’alcool était forcément mauvais pour elle ! Mais elle juge inutile de le lui reprocher une fois encore. Ça ne servirait à rien…
« Mais t'as raison, j'aurais pas dû... »
Elle braque à nouveau son regard sur lui. Sur l’ombre pathétique de son ami…sur ce que Maeve a bien voulu leur laisser après en avoir terminé avec lui.
« J'devrais y aller, t'as raison, j'suis désolé » poursuit-il, passant une main dans sa nuque, des sanglots dans la voix, des larmes dans les yeux. Elle le voit au travers ses yeux larmoyants et elle se sent minable d’avoir provoqué ça. Elle se sent minable de subir ça aussi.
Maeve s’est jouée d’eux deux… Ils sont dans la même galère en fin de compte. Enfin presque, parce qu’elle continue de se dire que Ronnie a malgré tout plus de choses à se reprocher qu’elle-même.
Alors elle ne répond rien. Elle ne l’incite pas à effectivement partir parce qu’elle ignore ce qu’il pourrait faire s’il la quittait sur cette note affreuse. Elle ne cherche pas non plus à le rassurer parce qu’elle reste rongée par la rancœur, écoeurée par tout ce gâchis qui aurait pu être évité s’il avait été plus fort, s’il avait su tenir tête à Maeve au lieu de choisir la facilité et se laisser entrainer dans ses délires suicidaires.  

A défaut donc d’ouvrir sa bouche : Mira ouvre ses bras. Elle se rapproche de Ronnie, pas pour le repousser cette fois mais bien pour l’attirer contre elle. Il la dépasse de pas mal de centimètres mais ce n’est pas un souci. Elle force l’étreinte. Cette étreinte dont ils ont besoin tous les deux pour ne pas sombrer. Il faut bien qu’ils se raccrochent à quelque chose…
   

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MessageSujet: Re: straight to hell | mira   straight to hell | mira EmptyVen 5 Avr - 18:23

ft. Mira
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Il croit pouvoir lire toute cette colère dans son regard au moment où ses derniers mots s'imposent entre eux deux. Peut-être aurait-il fallu qu'il se taise, qu'il acquiesce simplement avant d'en tourner les talons ; mais il n'aurait pas su, pas entendu. Il n'aurait jamais apprit la leçon, prit conscience de ce qu'il doit désormais porter sur ses épaules déjà trop sollicitées. Il aurait pu faire quelque-chose, il aurait pu leur éviter cette peine, cette douleur lancinante qui ne fait qu’accroître en chacun d'eux. C'est d'ailleurs ce qu'il lui a fait savoir, après y avoir brièvement réfléchit. Il n'a pas toute sa tête mais imprime facilement les reproches qui viennent de lui être fait. Il était venu chercher un peu d'aide, n'a trouvé qu'une cruelle vérité avec laquelle il devra désormais avancer. Un sanglot lui arrache la gorge en y songeant, pas sûr de la manière dont il saura remonter cette pente qu'ils ont tous dévalé. Ronnie sent son cœur manquer d'imploser, se débattre contre les sursauts sous sa poitrine malmenée. L'air est irrespirable, plus violent pour ses poumons que les clopes qu'il fume d'ordinaire d'affilé. Tout, en cet instant, lui devient insupportable – tout comme le regard de son amie qu'il sent se perdre sur l'image pathétique qu'il est venu imposer. Il n'aurait pas dû venir l'embêter, il n'aurait pas dû la déranger pour cette peine qu'il sait pourtant tout aussi sévère chez la jeune femme. Mira ne mérite pas d'avoir à supporter sa culpabilité et son immaturité – parce qu'il l'est, immature, à gérer la perte de la pire des manières. Aussi, dans la continuité du silence, Ronnie se décide à laisser tomber, à ne rien faire entendre comme par peur de tout aggraver encore. Ce ne serait pas une première pour celui que le monde finit toujours par rattraper, qu'importe les efforts, qu'importe la force qu'il essaie d'y mettre. Il va pour faire demi-tour, lui donner cette paix méritée mais c'est Mira qui s'avance, qui brave le fossé qui s'était creusé entre eux deux. Elle y vient, offre le confort de ses bras pour l'homme dont l'esprit craque et dépérit. Et il n'ose encore rien faire, prit de court, noyé dans les nouveaux songes qui se sont installés, cette vérité brutale qu'il se doit d'accepter. Ronnie peine à prendre conscience de son état en cet instant précis, laissant la jeune femme se blottir contre lui sans oser en profiter, s'approprier ce maigre soutien dont ils ont pourtant bien besoin – tous les deux, chacun à leur façon. Pour elle, ça avait été de parler, de faire entendre tout ce qui commençait à lui peser. Pour lui, ça se traduit en un abandon de toute raison, de toute responsabilité ; aussi stupide que ça puisse être. Mais, cette fois, dans l'étreinte qu'elle lui offre, c'est un autre souffle qui s'impose à lui, quelque-chose de si compliqué à digérer qu'il n'est même pas sûr de pouvoir le nommer. Ça le prend aux tripes, ça remue toute cette douleur qui ronge son for intérieur.

C'est un apaisement qu'il croit ressentir, une once de soulagement venant se greffer à son cœur meurtri. Il s'y décide enfin, l’enlaçant de ses bras, perdant ses traits contre son épaule. Ronnie se confond en excuses silencieuses ; l'enserrant autant qu'il le peut. Le palpitant maladroit, il s'y fond comme dans l'espoir de remonter du gouffre dans lequel il s'est à moitié jeté – consciemment ou pas, allez savoir. « Je savais pas... J'suis désolé d'être aussi con... » Ces mots-là se font un peu plus audibles, comme espérant rétablir la vérité sur son compte. Il l'a fait parce qu'il était loin du compte, inconscient au possible quant à ce qui pouvait se passer. Il était loin de songer au fait que Maeve puisse profiter de son immaturité pour s'offrir cette issue-là ; lui qui pensait qu'il suffirait amplement à cette femme qu'il considérait comme sa sœur s'est en partie trompé. Il n'a pas été assez, il n'a pas été le pilier qu'il lui fallait. Il ne l'est pour personne, ne l'a jamais été – malgré lui. « Je sais pas trop ce que je dois faire... » Un aveu dont elle se doute très certainement déjà, un aveu qui lui arrache la gorge parce qu'il prend conscience du foutoir qu'il peut être à lui seul – pas comme si c'était nouveau mais enfin. « Si je peux faire quoi que ce soit... dis-moi. J'suis désolé, Mira. J'voulais pas... » Des sanglots dans la voix, il libère enfin la jeune femme avec l'espoir de croiser son regard. Les prunelles en quête d'une réelle attention sans trop de colère, sans trop de jugement. Qu'elle demande, il ferait n'importe quoi pour se racheter quant à son manque de responsabilité – bien qu'il soit déjà trop tard, le mal fait et irréparable.       

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MessageSujet: Re: straight to hell | mira   straight to hell | mira EmptySam 20 Avr - 16:43

“ too weird to live, too rare to die ”

“ juin 2018 ”

Le secouriste sent le cœur du grand gaillard battre avec force dans sa poitrine contre laquelle elle est appuyée. Elle ferme les yeux, ne pouvant s’empêcher d’associer cette pulsation au cœur malade de Meave… Mira aimerait être encore capable de l’entendre battre, même maladroitement. Elle n’a jamais eu l’occasion d’être aussi proche de Meave. Elles n’ont pas disposé d’assez de temps… Maeve ne lui a pas laissé assez de temps. Jamais elle ne saura quelles sensations s’endormir contre elle ou se réveiller à ses côtés auraient pu lui procurer. Elle lui en veut pour ça. Elle lui en veut de ne pas avoir su l’attendre, de ne pas avoir été capable de tenter le coup.
Mira s’en veut également. Peut-être qu’elle a trop tardé, trop tergiversé, que ses signaux n’étaient pas suffisamment éloquents. Peut-être qu’elle s’est fait des films, qu’au fond, elle n’était pas encore prête à tourner la page Neal et qu’elle aurait fait plus de mal que de bien à l’irlandaise… Peut-être qu’au lieu de Ronnie, c’aurait été elle la responsable de la mise en danger de Maeve l’ayant précipitée vers sa mort.
« Je savais pas... J'suis désolé d'être aussi con... »
Elle ferme les yeux avec un peu plus de force et aimerait être capable d’en faire autant avec ses oreilles. La voix de Ronnie, les propos qu’il tient… C’est trop tôt. Trop tôt pour qu’elle le pardonne tout à fait, pour qu’elle passe l’éponge sur sa part de responsabilité ou en l’occurrence, son irresponsabilité…  
Il semble le comprendre et s’écarte après lui avoir fait savoir une fois encore qu’il est désolé pour tout cela et disponible pour elle, si elle en ressent le besoin.
Mira renifle bruyamment puis essuie négligemment ses yeux avant de fourrer nerveusement ses mains dans les poches arrière de son pantalon règlementaire. Elle garde le silence encore quelques secondes, ne sachant pas vraiment de quelle manière répondre à sa proposition sans se montrer trop abrupte.
« C’est gentil Ronnie… Pour l’instant… » elle prend une longue inspiration, jette un coup d’œil en direction de la caserne et voit son binôme qui la surveille de loin. Elle soupire puis refait face à son interlocuteur, penaud. « Ce qui m’aiderait Ronnie, c’est que tu te prennes en mains. Ça n’aiderait pas que moi d’ailleurs. Arrête de déconner. Tu as vu ce que ça peut donner… »
Elle fait référence à Maeve évidemment. À la manière dont s’est bêtement achevée sa vie. Peut-être qu’elle ne pensait pas mourir ce soir-là, mais elle savait pertinemment que les cocktails détonnant qu’elle ingérait ne lui feraient pas le moindre bien non plus…
« Je n’ai pas envie de recevoir un appel radio te concernant… J’en ai trop… Je ne supporterai une autre mauvaise nouvelle de ce genre Ronnie. Vraiment pas. Je suis…je suis sur le fil du rasoir, OK ? Alors si tu comptes suivre la même voie qu’elle, si tu persistes sur cette pente, je vais devoir te rayer de ma vie pour me préserver. Tu comprends ce que je veux dire ? » lui demande Mira, le visage grave, son regard rougis par les larmes plongé avec aplomb dans celui de Ronnie.  

   

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MessageSujet: Re: straight to hell | mira   straight to hell | mira EmptySam 27 Avr - 16:57

ft. Mira
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La distance se réajuste, il prend sur lui, tait encore les nombreuses excuses qu'il peut avoir sur le cœur. Mais, à l'évidence, Mira n'est pas en mesure de les entendre – pas encore en tout cas. Ce qu'il accepte, n'ayant pas d'autre choix que celui-ci en soit. Il va devoir avancer avec l'impression qu'il aurait pu tout arranger, leur épargner ce chagrin qu'ils ressentent, eux deux plus d'autres encore – d'autres qu'il ne connaît peut-être même pas malgré le lien qu'ils partageaient tous les deux. L'idée lui soulèverait presque un haut-le-cœur mais il tient. Il tient Ronnie, du mieux qu'il peut, sachant pertinemment que s'effondrer ici n'arrangerait rien entre elle et lui. « C’est gentil Ronnie… Pour l’instant… » Il laisse les mots s'installer, il laisse la belle prendre son temps. Il n'est personne pour presser les choses, davantage en sachant que ça pourrait ne pas lui plaire. Non pas qu'il n'en ait pas l'habitude mais la réalité est toujours dure à constater, surtout quand on est le facteur premier des merdes qui viennent s'y greffer. « Ce qui m’aiderait Ronnie, c’est que tu te prennes en mains. Ça n’aiderait pas que moi d’ailleurs. Arrête de déconner. Tu as vu ce que ça peut donner… » Et pas qu'un peu. Il acquiesce silencieusement, percevant enfin cette silhouette qui se tient un peu plus loin, guettant certainement qu'il ne vienne pas lui faire les poches à l'allure qu'il traîne. Ça l'embête un peu, de s'être présenté de cette manière – sait que ça pourrait retomber sur son amie. Mais elle reste, la jeune femme, lui tient compagnie encore un peu. Derrière toute sa rancœur, ses accusations, elle aborde un regard bien moins dur qu'il n'avait pu l'être au départ. « Je n’ai pas envie de recevoir un appel radio te concernant… J’en ai trop… Le visage se baisse, la culpabilité lui revient. Elle n'est pas la première à lui faire entendre ce genre de discours, nombreux sont les commentaires concernant son comportement, nombreuses sont les inquiétudes et cette fois, avec cette voix de plus, il prend conscience de cette stupidité qu'on peut lui attribuer. Ronnie est allé trop loin dans ses erreurs, dans ces drôles de profondeurs. Je ne supporterai pas une autre mauvaise nouvelle de ce genre Ronnie. Vraiment pas. Un nouveau geste de la tête pour lui faire savoir qu'il s'en doute derrière les effluves d'alcool qui peinent encore à s'estomper. Bien-sûr qu'il s'en doute, il ne tiendrait pas cinq minutes à sa place. Je suis… je suis sur le fil du rasoir, OK ? Alors si tu comptes suivre la même voie qu’elle, si tu persistes sur cette pente, je vais devoir te rayer de ma vie pour me préserver. Tu comprends ce que je veux dire ? » Et elle insiste là-dessus, n'en détourne pas les yeux. Ronnie le sent, plus que jamais en vérité – raison pour laquelle il sent cette honte monter. Il fait partie de ceux qui peuvent lui apporter tant de maux, et rien que cette idée n'amène qu'un mauvais frisson le long de sa peau. S'il peine déjà à se remettre de l'absence de Maeve, il doute être en mesure de voir une autre âme s'enfuir d'à côté de la sienne.

Les mains trouvent de nouveau refuge dans les poches de sa veste. Ronnie ose relever ses perles claires, les menant partout si ce n'est sur le visage de la jeune femme. Il s'imagine quels seraient ses jours si Mira décidait à son tour de couper les ponts. Après tout, deux de ses plus proches amies l'ont déjà fait – par sa faute d'ailleurs, cette volonté de pouvoir protéger celle qui n'est plus alors que ces affaires n'étaient pas les siennes. Il a perdu énormément, en très peu de temps. Beaucoup trop, en tout cas, pour pouvoir se permettre de risquer l'une de ses dernières amitiés encore présentes. « J'comprends, ouais. » Un signe affirmatif de la tête pour appuyer ses mots tremblants, la voix un peu enrouée et pour cause, les litres avalés, les nombreuses cigarettes déjà fumées depuis qu'il s'est levé. « J'vais m'arranger, j'veux pas t'perdre... » Il le dit les larmes aux yeux, un peu trop apte à s'imaginer son amie lui dire adieu. Il ne le permettra pas. Ronnie saisit enfin la portée de tout ce qu'il possède, tout ce qui pourrait lui échapper. « J'pense que tu dois y aller, j'vais pas t'embêter plus ok ? » Il s'anime un peu, désigne la présence qui était là un peu plus tôt, sachant pertinemment qu'elle doit avoir mieux à faire que de gérer ses crises existentielles ; après tout, merde, elle avait raison : il n'est pas le seul à avoir perdu une amie ce soir-là. « J't'apelle dans la semaine s'tu veux. On ira manger un truc... »       

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by Wiise
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Mira Fraser

Mira Fraser
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MessageSujet: Re: straight to hell | mira   straight to hell | mira EmptyJeu 9 Mai - 12:51

“ too weird to live, too rare to die ”

“ juin 2018 ”

Mira sait qu’elle frappe fort en menaçant son ami de couper les ponts avec lui dans le cas où il continuerait à poursuivre sur la voie qu’il a emprunté. Mais elle est on ne peut plus sérieuse. Elle ne l fait pas dans l’unique but de lui faire un électrochoc et d’obtenir satisfaction. Il faut qu’elle se préserve. La perte de son enfant à peine né a failli la tuer, faire le deuil du couple qu’elle formait avec Neal l’a mise à terre et, alors qu’elle pensait pouvoir compter sur la présence de Meave pour la relever, celle-ci a disparu également. Elle ne supporterait pas un nouveau coup. Elle est trop faible, trop au bord du gouffre. Ce qu’elle ignore ne pourra pas lui faire de mal alors s’il le faut, elle coupera les ponts avec Ronnie. Parce que sa famille compte sur elle, ses amis également et qu’elle veut tenir bon pour eux…
« J'comprends, ouais. »
Elle ignore si c’est véritablement le cas, s’il a conscience de l’impact que sa gestion misérable de sa vie peut avoir sur les autres, sur elle. Peut-être ne la prendra-t-il pas réellement au sérieux. Elle espère que si. Elle espère surtout compter suffisamment pour lui pour qu’il réagisse et essaie au moins de changer…
Elle reste de marbre face aux larmes qui emplissent les yeux de son interlocuteur. Elle ne doit pas faillir, ne doit pas craquer pour lui prouver à quel point elle est sérieuse.

« J'pense que tu dois y aller, j'vais pas t'embêter plus ok ? »
Elle jette un coup d’œil en direction de la caserne dans laquelle elle a hâte d’aller se réfugier. Elle sait que les questions vont fuser mais elle sait aussi qu’elle sera libre de ne pas y répondre. Ses collègues, devenus amis, devenus sa seconde famille, lui laisseront le temps, ne chercheront pas à la brusquer. Ils seront là pour elle et elle a déjà envie de se sentir baigner dans leur amour fraternel.
Elle hoche simplement la tête en guise de réponse et redonne son attention à Ronnie qui lui fait savoir qu’il la recontactera dans la semaine si elle est d’accord.
« Ce soir » répond-t-elle entre ses mâchoires crispées par son envie de plus en plus pressante de laisser éclater son chagrin à nouveau. Ses yeux la picotent désagréablement et sa gorge est serrée, douloureuse également. « Je passe chez toi après ma garde et tu as intérêt de me préparer un repas d’enfer Dawson. Je serai pire que ces garces qu’on voit à la télé dans les émissions culinaires. Je suppose que tu vas avoir du ménage à faire aussi alors à ta place, je me dépêcherai d’appeler un taxi pour rentrer. Je suis certaine qu’une tenue de soubrette t’ira à ravir » ajoute-t-elle sans esquisser le moindre sourire.
Elle s’approche vivement, l’étreint avec force quelques secondes et, avant qu’il ait pu ajouter quoique ce soit, elle se détourne tout aussi rapidement et presse le pas jusqu’à la caserne pour y disparaitre.  

© K.



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