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Sujet: Re: Nice to meet you ▬ Eamonn Ven 15 Fév - 15:52
ft. Cameron
Nice to meet you.
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Les grands yeux clairs de sa femme continue de détailler le costume qu'il porte, tiquant au rappel qu'il ne tient pas à la cravate. Ça n'a rien d'officiel, il reçoit simplement sa fille retrouvée à dîner ; et à y songer, ils n'en ont pas reparlé. Elle n'a rien demandé, n'a fait qu'acquiescer, qu'encaisser ; mais elle est restée, son portefeuille est sauf. Et à y réfléchir, il pourrait ne plus avoir besoin d'elle. L'idée traverse son esprit tandis qu'il la détaille également, faisant fuir l'azur de son regard qui se porte ailleurs que sur ses traits. Comme souvent, comme toujours en vérité. Personne n'est à même de tenir tête au saphir de ses prunelles ; et il n'en attendait pas moins d'elle. « Ne te méprends pas, Eamonn. » Il entend mais ne voit pas. Il entend mais n'écoute pas. Il manque quelque-chose dans son comportement. Il manque quelque-chose qu'elle connaît, pourtant. « Quoi ? » La voix est un peu dure, agacée. Eamonn s'attend à ce qu'elle ne termine par tout gâcher ; lui, de son côté, prêt à rien laisser entraver cette soirée bien préparée. Et, à l'écoute de cette simple syllabe délaissée, Mary cède et relève la tête, sait qu'elle n'y échappera pas. Il soutient son regard, l'accroche le plus possible avec l'espoir qu'elle aura le courage de continuer, il doit entendre ce qui erre dans cette tête vide de raison et de clairvoyance. « Je te disais de ne pas te méprendre en ce qui concerne tout ça. Il fronce les sourcils, maintient sa position, soustrayant seulement sa cigarette de ses lèvres, attendant la suite. Parce qu'il est une suite à venir, quelque-chose qui peine à s'installer mais qu'il compte bien entendre, quitte à devoir l'arracher. J'ai hâte de rencontrer cette jeune femme, c'est seulement... un peu délicat étant donné notre situation, t-... tu comprends ? » Elle a hésité à demander. Elle sait qu'il est dangereux de le contrarier, elle sait qu'il est des choses qu'il ne faut pas lui confier ; il a mit tellement de cœur à tout lui raconter, à en inventer logiquement la moitié. Et, quand il croit percevoir comme un soupçon de frayeur dans son regard, il finit par se reprendre. Il ne doit rien montrer, rien de cette noirceur dont il est fait dans son entièreté. Sa cigarette trouve refuge dans le cendrier d'à côté, libérant sa main qui – aussitôt – parvient le long de la joue féminine, là où ses traits se sont affaissés. Mary a, une fois encore, la tête baissée. « Regarde-moi. Il attend, use d'un peu de force pour lui faire relever le visage, croiser son regard avec l'espoir qu'elle n'y pare pas ; ce qu'il pensait vain avant de devoir admettre qu'il s'est trompé. Sa femme vient obéir à ses dires, un maigre rictus d'accroché au rose de ses lèvres. Je comprends, je suis désolé. Une caresse du pouce, allant et venant contre sa joue maquillée. Mais ça va bien se passer. » Et il insiste sur ces dires-là avant qu'on ne sonne, avant qu'on ne le sauve de cet instant. En partie, Mary s'ose un baiser chaste pour ensuite le laisser terminer de s'habiller.
« Et moi dont ! Entrez, je vous en prie. Eamonn ne devrait pas tarder à descendre. » Sa voix porte jusque la pièce dans laquelle il se tient encore, le bleu de son regard détaillant son reflet avec attention. Trop d'années ont passé, trop de temps qu'ils ne pourront jamais rattraper. C'est le constat qu'il fait, détaillant les quelques traits de son visage creusés par l'usure du temps. Un soupire vient fendre ses lèvres entre lesquelles se perd rapidement la fin de sa cigarette. Si trop de temps a déjà été perdu, il ne tient pas à en accumuler davantage. « Eamonn m'a beaucoup parlé de vous... dernièrement. C'est un plaisir que de vous avoir ce soir. Vous souhaitez boire quelque-chose ? » Il entend, descend. Les pas ne font pas grincer le parquet, ce silence permet au brun d'observer. Attentif dans l'encadrement de la porte, dans le dos de sa femme qui s'affaire à mettre leur invitée à l'aise, il perçoit le bouquet, le regard, la présence de cette fille qu'il aurait dû élever. Qu'ils auraient dû élever, Euros et lui. « Je prendrais un whiskey. » Elle sursaute, Mary. Elle sursaute mais n'en perd pas son sourire, réellement ravie de cette rencontre qu'elle appréhendait pourtant. Paradoxale et surprenant. Et, enfin, un sourire parvient à se dessiner naturellement le long de ses traits, ça quand il s'approche pour l'accueillir, dans ses bras la serrer comme s'il en manquait. Dieu qu'il délaisserait bien des choses rien que pour ces maigres instants ; comment Euros peut-elle s'en passer ? Elle est la fille qu'on leur a enlevé et ils ne pourront jamais la renier. « Tu as déjà rencontré Mary. »
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Cameron Whalley
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Sujet: Re: Nice to meet you ▬ Eamonn Mar 12 Mar - 20:54
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Sujet: Re: Nice to meet you ▬ Eamonn Lun 18 Mar - 9:12
ft. Cameron
Nice to meet you.
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« Une femme ravissante. » Il esquisse un sourire, n'en doute pas mais sait quelles pourraient être les pensées de la jeune femme à qui il est venu s'adresser ; il semble si singulier, si défait des normalités. Peut-être autant que le sien, si ce n'est pas plus encore, l'avenir pourra lui dire. « Je suis heureuse de te revoir. Il me tardait de venir ce soir. » Une légère caresse dans son dos avant de saisir le verre que Mary lui tend, sourire aux lèvres, un peu plus sereine qu'au départ, avant que le tintement de la sonnette ne leur parvienne. D'un bref geste de la main, il invite la jeune femme à s'installer, précisant silencieusement à Mary de faire de même. « Désolée, je n’ai rien apporté pour toi … J’ai préféré attendre de mieux te connaître. » Il lui rend son sourire, accroche l'azur de ses prunelles tout en lui faisant savoir que ce n'est rien, au contraire. Et l'attention se défait finalement, tournée vers la blonde qui lui sert d'épouse depuis déjà une vingtaine d'années. « Votre demeure est incroyable. Est-ce que j’aurai l’occasion d’en faire le tour ? » La question se perd dans l'instant, les mots de Mary s'élevant déjà tandis qu'il n'écoute pas. Non, il a les songes penchés sur la jeune femme qu'ils ont invité à dîner, cette prunelle qui lui fut arrachée par le passé. Il croit encore entendre les pleures de euros, derrière la porte, tandis qu'on le traînait jusqu'à l'auto garée devant leur misérable allée. Et la douleur lui semble encore bien réelle, tirant contre le muscle de son bras comme à l'époque ; il a cette horrible sensation que d'avoir vécu ces instants hier mais bien des années ont passé, Brona en témoignant par sa présence bien plus affirmée, mature ; le contraire des images du nouveau-né qu'il avait pu en garder au-delà des visites improvisées là où il savait qu'il pourrait la croiser. « Eamonn ? » Il relève le regard, dépose ses pupilles sur Mary qui fronce légèrement les sourcils, prête à poser un tas de questions auxquelles aucune réponse ne pourrait être donnée. Aussi, il s'en redresse, s'offrant une rapide gorgée du liquide ambre qui danse dans son verre avant d'user à nouveau de sa voix. Il s'épargne les inquiétudes, il s'épargne la candeur. « Je l'emmènerai après dîner. » Elle acquiesce, surprise qu'il ait pu écouter malgré son absence trahie par ses traits. « Tu passes la nuit ici, de toute évidence ? » La question porte jusqu'à sa réponse, laissant le libre choix à la jeune femme d'en décider. Mary y réagit aussitôt, heureuse quoi qu'elle aurait pu y répondre. Elle a ce naturel trop enjoué, emballée pour tout et rien, à la limite parfois de la stupidité. Il tait pourtant cette pensée, conscient de tout ce qu'il pourrait y perdre à laisser entendre telle vérité. Il n'aime que trop son confort pour pouvoir oser imaginer son monde sans ces habitudes bien ancrées.
Et il ne laisse que quelques minutes s'écouler avant de retrouver la parole, enchaîner à nouveau sur ce qui pourrait l'intéresser. Il veut – doit – en savoir plus sur ce qu'elle peut être, ce qu'elle est désormais même. Parce qu'il en ignore quand même trop malgré ses recherches jamais terminées, sait qu'il est passé à côté de bien des choses quand ils ont été séparés. « Que fais-tu maintenant ? Comme études, par exemple. » Il pose, s'intéresse, ose un coup d’œil vers une Mary attentive à ce que Brona pourrait avoir à répondre à ça. Et, en y songeant... « J'ai cru voir écrit Cameron, quelque part ; il tique, ose une légère grimace désabusée à se dire qu'un nom comme le sien puisse avoir été changé. Décidément, l'irlandais peine à s'installer comme toutes les autres conneries qui se sont aussi ici installées. C'est le prénom sur tes papiers ? » Il attend, se doute déjà de la réponse pour pleinement la connaître désormais. Ces dernières semaines ne se sont pas passées tranquillement avec lui à attendre sagement que ce dîner se prépare. Il n'a fait que fouiller davantage, chercher jusqu'à briser une fois de plus l'entente avec Euros à évoquer le sujet de la jeune femme dont il tient le regard et qui, contrairement aux autres, n'en vrille pas. « Oserais-je demander lequel tu préfères ? » Il esquisse un maigre sourire, sait que la question peut être un peu déconcertante mais elle ne semble pas pouvoir être déstabilisée si facilement ; contrairement à sa propre femme qui en baisse les traits, gênée à sa place et lui faisant comprendre. « Ce n'est pas forcément le genre de questions qu'il faille poser, chéri. » L'azur clair de ses prunelles trouve, cherche à attirer et parvienne à se l'approprier, toute son attention lui est donnée le temps de quelques secondes à peine, le temps de quelques syllabes. « Au contraire. » Ça lui tient trop à cœur pour qu'on puisse se positionner entre lui et ses requêtes. Il n'est pas celui qui demeure détaché, il est celui qui y tient à en devenir acharné.
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Cameron Whalley
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Sujet: Re: Nice to meet you ▬ Eamonn Ven 22 Mar - 17:20
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Sujet: Re: Nice to meet you ▬ Eamonn Lun 25 Mar - 16:23
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La voix de sa femme ne lui parvient plus, éteinte derrière ses propres mots. Elle a comprit qu'elle n'avait rien à dire ; comme parfois, Mary sent qu'il est des choses qu'on ne peut lui retirer. Cette question s'ajoute à cette liste et il ne reviendra pas dessus, l'azur de ses grands yeux ne flirtant même pas avec ses traits. Il patiente sur la silhouette de la jeune femme invitée, sentant en lui une certaine animation digne d'une catastrophe à venir. Et s'il s'impliquait trop ? Si la jeune femme ne s'était imposée à lui que par curiosité sans davantage en demander ? Il est enfoncé dans ce flot de pensées quand sa voix lui revient, prête à satisfaire sa requête ; il le sait, le devine au sourire qu'elle arbore depuis que la sienne s'est éteinte. « Celui que vous m’avez donné à la naissance et que j’aurai dû conserver encore aujourd’hui. Brona me va très bien. » Il acquiesce, n'en cache pas un certain rictus illuminant ses traits. C'est nouveau et particulier, agréable ; plus qu'il ne l'aurait imaginé. Eamonn croit retrouver une partie de sa vie trop rapidement arrachée, cette partie qu'il a tant cherché sans jamais pouvoir la trouver jusqu'à il y a quelques années ; bien qu'il n'ait pas pu l'approcher. Tout est en train de changer, les choses évoluent de la manière dont il le voudrait ; c'est un plus, une récompense pour sa patience. Des pensées qu'il garde néanmoins pour lui quand Mary les invite à rejoindre la salle à manger, dans son extrême candeur, elle se fait mielleuse avec cette fille qui n'est pas la sienne. « J’ai validée ma Licence cette année. J’entre en Master en Psychologie légale à la prochaine rentrée pour devenir psychologue criminelle. Là-dessus, son regard ne la pas quitté ; elle est ce qu'il aurait pu devenir d'une certaine manière, ce qu'il est parvenu à être bien que le long d'un tout autre chemin. Si semblables et si loin. Elle est une merveille qu'il ne pourra jamais renier. En somme, je vais étudier les cerveaux tordus pendant que tu t’occuperas de leurs victimes. » Son rire est bref mais sincère, il ose. Il ose sous les yeux de sa femme dont le sourire peine à s'installer. Évidemment, comment pourrait-elle en rigoler ? Ce monde n'est pas pour elle, il ne l'a jamais été. Trop noir, trop dur, trop brutal pour la douceur dont elle se pare. « Désolée pour ma tentative d’humour noir. » Un maigre geste de la main comme pour lui faire comprendre que ce n'est rien, c'est Mary qui en prononce les mots, elle-même désolée d'être un peu stressée par cette soirée. Comment ne pourrait-elle pas l'être ? A cette table se tient le seul espoir d'enfant qui puisse lui rester, la petite blonde convaincue de ne pas pouvoir procréer ; si elle savait. Et finalement, c'est la voix de Cameron qui s'impose, qui ravive la table autour de laquelle ils se tiennent. « Je me posais la question … Pourquoi « Brona » ? Une raison en particulier ? »
Pour la première fois ce soir, ses grands yeux bleus dévient sur un point au hasard. Il contemple un vide profond qui l'amène à réfléchir, à se souvenir. Eamonn sent la douleur d'autrefois s'immiscer en lui comme un poison récemment administrer. Il pourrait lui dire mais hésite encore à faire entendre combien cet abandon l'a touché, creusé jusqu'à ne plus rien laisser si ce n'est cette froideur et cette légendaire neutralité ; comme s'il s'était défait de la moindre émotion, bonne ou mauvaise. La cigarette est finalement écrasée dans un cendrier à portée, les lèvres s'ouvrant brièvement à l'instant où la clarté de son regard se repose sur sa fille retrouvée. « C'est du gaélique. Mary ose son regard sur lui, attendant une réponse plus claire, plus détaillée. C'est comme si elle aussi se demandait ce qui peut en cet instant autant le travailler. Il n'en tient pas rigueur, s'offre une gorgée de son whiskey tandis qu'il reprend. C'est un dérivé plus américain de Bronach qui veut dire « douleur ». » Il a osé, fait entendre la vérité sur les syllabes qui la suive depuis qu'il l'a reconnu. En ce prénom réside la dernière émotion qu'il se soit laissé à ressentir au fil des années, elle est le souvenir de cette vive souffrance implantée en lui à chaque jour où il osait avancer sans pouvoir la récupérer. Mais elle est là, bien portante, bien présente ; vestige de deux êtres fatigués et abîmés. Il n'en revient pas à Mary dont la grimace est lourde de sens, les traits baissés comme pour ne rien laisser paraître ; sûrement aussi désolée que pourrait l'être un curé à cette révélation donnée.
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Cameron Whalley
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Sujet: Re: Nice to meet you ▬ Eamonn Mar 26 Mar - 19:58
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Sujet: Re: Nice to meet you ▬ Eamonn Sam 30 Mar - 16:05
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La vérité est donnée, servie sur un plateau qu'il sent pourtant tremblant. Il vient d'avouer une chose, une seule et unique chose sur son passé et celle-ci réside en ce prénom attribué par le passé ; celui qu'elle ne découvre que désormais. Il pourrait en soupirer, faire entendre cette déception que de savoir cette famille si odieuse pour tout lui arracher mais il n'en dit rien, encaissant silencieusement ce qu'il ne peut changer. Eamonn peut simplement rattraper ce qu'ils ont perdu, réinstaurer cette espèce de lien qu'on leur a arraché. Il ne peut que reconstruire ce qui s'était brisé, tenter une nouvelle approche de ce qu'il espérait pour eux, pour Euros. Euros dont la présence manque, Euros qui devrait être là à la place de la petite blonde qui, en l'écoutant, n'a fait que baisser davantage ses traits. Elle a essayé de disparaître lentement derrière cette culpabilité injustifiée. Et il comprend enfin, elle est mal à l'aise. Elle l'est et malgré toutes ces années écoulées à ses côtés, il se tape de savoir s'il doit y faire quelque-chose ou non. Tout ce qui importe réside en ces prunelles qui guettent, qui toisent, qui tiennent le regard comme lui pourrait le faire, une habitude certaine qui s'est transmise par les gênes. « Est-ce que c’est parce que vous me détestiez ? Ou que je vous rappellerai à jamais de mauvais souvenirs que vous m’avez donné ce prénom ? » Il sent quelque-chose frapper en lui, comme un sentiment qu'il n'avait pas encore ressenti. La question erre, se perd dans l'énorme salle qu'ils animent désormais silencieusement. Que devrait-il répondre, en soit ? Qu'ils ont souffert et qu'en résultat, elle en hérita ? C'est une vérité qu'il pourrait lui servir mais il n'est pas sûr des mots, ni sûr de la profondeur que pourrait apporter si peu de détails quant à ce choix. Il y a, derrière cette décision, tout un monde qu'ils ont tu durant des années et des années ; un temps infiniment long à se perdre, se retrouver, s'engueuler pour ne plus se parler. Et au-delà de ses pensées embrouillées, c'est le regard peiné de sa femme qu'il sent se poser sur lui, inquiète de la réponse qui pourrait être donnée. Elle ne sait rien de cette jeune femme et tient pourtant à la protéger de son franc parler. Si elle savait qu'elle est la raison de son hésitation en cet instant précis, la raison de ce silence qui perdure parce qu'il doit choisir ses explications avec précaution. Si elle savait la vérité derrière ses traits, si elle savait l'ampleur, la gravité de ses péchés. Aussi, enfin, il s'en redresse. Son regard n'a pas quitté Cameron – Brona – ne serait-ce qu'une seule fois. Il l'apprend, par cœur, comme par peur silencieuse qu'elle ne disparaisse à nouveau, comme par crainte que rien ne soit vrai.
« J'avais seize ans que tu es arrivée. Il commence, fait attention aux détails dans sa tête. Il prend soin de ne pas trop en dire, de ne rien divulgué. Il doit taire sa terrible vérité, celle qu'on viendrait condamner pour ce qu'elle est. Il n'en doute pas, n'a que trop apprit les coutumes, les bienséances pour savoir qu'il en a enfreint une bonne partie. Une partie de sa vie n'est que mensonge et manipulation, il est le mal qui se cache derrière les traits d'un saint. On m'a pratiquement tout de suite envoyé en foyer après. J'ai pu rester que deux jours avec toi en ne sachant pas quand j'allais être emmené. Il continue dans ses propos, ose l'ouverture du cœur plutôt que d'user d'esprit et de retenue. Il n'a pas à en fournir, pas maintenant, pas en sachant la nature du lien qui le lie lui et son interlocutrice ; et qu'importe la spectatrice. C'était plutôt une preuve qu'on voulait donné. Un ressenti qu'on ne pourrait pas oublier, même avec le temps. C'est l'esprit même de ce qui nous toucherait si... ; il marque une pause cette fois, laisse sa main balayer ses traits des souvenirs qui s'y accumulent. Il se souvient des cris, des supplices. Il se souvient des longues prières énoncées, des souhaits qu'il n'a jamais cessé de réciter. Et la patience à payer. Eh bien, si ça venait à se savoir. » Il ose, termine, voit le regard de son épouse se froncer bien qu'elle n'ait pas le courage d'en demander davantage. Non, elle se tait, tient bon, garde ses syllabes interrogatrices pour une heure plus tardive ; il n'en doute pas. Tant mieux qu'elle la ferme. Tant mieux qu'elle ne prenne pas ce risque. Cette soirée avec Cameron – Brona – le concerne lui et uniquement lui. Elle, elle n'est que la façade du manège, le leur devant les actes. « Tu ne me rappelles pas des mauvais souvenirs, tu me rappelles que c'est la douleur qui a fait que tout soit possible. »
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Cameron Whalley
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Sujet: Re: Nice to meet you ▬ Eamonn Dim 28 Avr - 20:38
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Sujet: Re: Nice to meet you ▬ Eamonn Lun 6 Mai - 15:02
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Le silence règne, dur et pesant, comme un jugement dont on pourrait taire les mots. Après tout, elle sait – elle sait l'histoire et ses aboutissants. Elle connaît son secret mieux que quiconque, elle est cette enfant. Leur enfant. Il tique, laisse ce même azur – quoi qu'un peu plus clair – toiser la jeune femme venue jusqu'au cœur de cette antre. Et si Maximilian avait eu raison, si la vérité n'était pas si aisée à comprendre, à entendre, qu'adviendrait-il ensuite ? Un tas de questions se pose silencieusement, des interrogations auxquelles il n'a que trop peu de réponses. Eamonn n'ajoute rien, laisse la vérité s'installer là où elle peut être comprise dans son entièreté. Il en oublie Mary, à ses côtés, cette femme qui brave avec lui un enchaînement périlleux d'années depuis d'ors et déjà assez longtemps. Il soupire, doucement. Il ne presse rien, sait qu'en cet instant tout peut se décider. Pourtant, il a ce pressentiment, cette petite voix qui répète qu'il n'a rien à craindre quant à cette fille qu'il a retrouvé. Elle n'ira pas fuir, ne coupera plus les ponts. Elle restera, qu'importe les raisons. Mais elle se lève, trahissant peut-être cette assurance qu'il s'octroyait. Le légiste n'en bouge pas, éternelle statut de marbre dans son fauteuil qui ne fait que regarder – il s'attend à la voir disparaître dans les pièces voisines, dans les ruelles de cette ville et son immensité. Mais c'est vers lui qu'elle s'élance, qu'elle s'avance. Brona lui revient, appose contre sa joue l'une de ses mains. « Je suis là maintenant et personne, je dis bien personne ne m’empêchera de rester ici, avec toi. Cette détermination dans le regard, il croit la reconnaître – et de très loin, à dire vrai. Ça lui arracherait presque un sourire, quelque-chose de maigre, habituel, mais bien plus sincère. Eamonn se laisse aisément prendre aux dires de sa fille, convaincu que rien au monde ne pourrait empêcher qu'il retrouve celles qu'on lui avait enlevé. Derrière le tableau froid et neutre qu'il peut être se dresse une tornade des plus violentes, des plus grandes – un cataclysme où s'entrechoquent sentiments, raison et doutes. Un océan d'émotions qui n'a jamais trouvé de réelle paix – jusqu'à ce que Euros, jusqu'à ce que Brona en lui reviennent. Quoi qu’en dise les autres, je suis ta fille et je n’ai aucune honte à ça. Et je suis désolée de toutes les épreuves que tu as vécues. Mais tout cela est derrière nous maintenant et nous avons un bon nombre d’années à rattraper. Il acquiesce, laisse le contact se rompre sans qu'elle ne s'en éloigne pour autant. Je veux que tu continues de m’appeler Brona, si c’est le prénom que tu m’as donné lorsque j’ai vu le jour. Et je veux tout savoir de toi, ce soir et dans les jours à venir. » Il comptait là-dessus, l'aurait presque imposé si l'idée n'avait pas été partagée, en plaise à sa femme ou non. Sous ses yeux se trouve la deuxième femme la plus importante qui soit à son existence – comment pourrait-il y résister ?
Il s'en redresse à peine, sans se lever. Eamonn récupère cette main qu'elle a retiré, laissant la sienne s'imposer contre la paume de cette dernière – il y tient, comme imposant un lien immatériel entre celles-ci. La fumée de sa cigarette vient braver la frontière de ses lèvres avant qu'il n'attire la belle vers lui, sa main libre – bien qu'habitée par sa dose de nicotine – trouve refuge sur sa nuque. Les mots sont un secret qu'ils ont à tenir, des dires qu'il ne peut énoncer qu'à elle. Bouche à oreille. « Rien ne m'empêchera d'être avec ma famille. » Il ose, laisse ces murmures lui appartenir, à elle seule – tandis que sa femme s'en écarte, laissant faire. Elle n'interfère pas, respectueuse de cet instant, de ces retrouvailles. La femme bien sous tout rapport, ignorante des ténèbres qu'elle a épousé quand elle pensait n'y voir qu'une lumière certaine bien qu'un peu cachée ; encore bien tenue à l'écart de ses secrets. « Ce sera toujours Elle, et toi. » La voix enrouée du fumeur sait se faire discrète quand il le faut, davantage pour ce partage dont il inscrit chaque seconde sous sa peau... avant de lâcher prise, lui rendre sa liberté non sans lui être pleinement lié. « Ça l'a toujours été. » Là-dessus, il se relève, revenant sur ses précédents pas, avide du liquide ambre qui patiente dans les carafes du buffet. « Mary m'a sorti de la rue quand j'vous cherchais. » Une gorgée, le sourire de sa femme qui semble se retrouver, elle rougie – comme à son habitude – avant de lui jeter un coup d’œil aussi tendre que niais. Il y répond par un bref rictus avant que l'attention n'en revienne à Cameron, entièrement comme depuis qu'elle est arrivée. « Mais ce qui importe finalement c'est toi. Il la désigne de sa main, cigarette calée entre ses doigts où s'est logé son verre. Est-ce qu'ils se sont bien occupés de toi ? »
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by Wiise
Cameron Whalley
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Sujet: Re: Nice to meet you ▬ Eamonn Lun 13 Mai - 20:45
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Sujet: Re: Nice to meet you ▬ Eamonn Mar 21 Mai - 14:05
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L'esprit s'imprègne de cette toute nouvelle présence. L'esprit retrouve une partie qui s'était estompée, là, quelques années auparavant – quand le monde punissait ses actes, ses choix, cette vie qu'il menait comme persuadé qu'ils pourraient tout deux s'en sortir. Foutaises, l'injustice a été complète mais s'avère un peu plus minime ici. Parce qu'elle est là, bien réelle, bien décidée. Parce qu'elle est là, faisant taire cette espèce de paranoïa quant à un possible piège à son encontre, à leur encontre. Cameron – Brona – parvient à raviver certaines choses qu'il avait choisi d'omettre, ces drôles de sentiments qu'il n'aimait pas à ressentir – pour personne, presque personne en soit. Et, cette fois, rien n'a d'importance si ce n'est elle. Elle et tout ce qu'elle a été durant ces années perdues, toutes ces années au cours desquelles il n'a rien pu faire si ce n'est regarder ; contempler cette fille qui aurait dû être la sienne grandir loin de l'immondice qu'ils peuvent être, lui et sa sœur. « Oui, je n’ai jamais manqué de rien. Ils ont été de bons tuteurs. Je crois qu’ils étaient fiers de me voir arriver en tête de classe. Et il l'aurait été aussi, en soit, plus qu'eux. Il n'aspirait qu'au meilleur, du haut de ses quinze ans, pour cette enfant arrachée, enlevée. Emmenée aussi loin qu'humainement possible de l’aberration commise. J’ai pu faire plusieurs activités extra-scolaires en plus de mes cours habituels grâces à leurs économies et à ce que tu leurs donnais. J’ai appris le piano et un peu de violon. Il esquisse un maigre sourire, y songeant. Il essaie d'imaginer quelle aurait été leur vie si les choses s'étaient passées autrement. Il essaie de se souvenir ces nombreuses images qui hantaient sa tête, les disputes qui avaient éclaté entre ces deux personnes qui l'ont élevé et lui. Lui qui n'aspirait qu'à la voir, ne serait-ce qu'une minute – peut-être deux. Un bref soupire brave ses lèvres tandis qu'il écoute, ramène l'azur clair de ses prunelles sur la jeune femme qu'il ne quitte plus vraiment du regard. Il veut en entendre davantage, il veut tout savoir. Tout malgré le poison qui s’immisçait en lui depuis ses jeunes années : Brona ne lui reviendra pas, elle ne le voudra pas. Une erreur dont il prend conscience, les mots de sa fille s'élevant à nouveau. Ils ne m’ont rien dit jusque mes 18 ans, j’ai économisé depuis tout ce temps-là pour venir vous retrouver. Je te l’ai déjà dit mais je me souviens de toi. Je me souviens de toutes les fois où tu es passée pour essayer de me voir. » Le sourire qu'il portait semble croître un peu plus à mesure qu'elle ose, à mesure qu'elle délaisse toute cette vérité entre eux deux – Mary y comprit bien que sa présence semble s'effacer. Et bien que la statue de marbre n'ait pas bougé, il a le palpitant qui réclame un peu plus de sang, pompant à un rythme bien moins régulier. Elle lui est revenue. « Et toi ? Ton histoire ? Je sais juste que tu es légiste, ça a toujours été le cas ? »
L’intérêt revient tandis qu'il imprime tous les détails qu'elle vient de lui donner sur sa propre personne ; finalement, ils ne pourraient la renier. Elle est l’exactitude de leur deux êtres assemblés. C'est un fait, une vérité que seule une personne pourrait percevoir quant à ce qu'il a osé lui révéler ; ce même homme qui lui avait conseillé de se tenir en retrait. Connerie. « J'ai fait en sorte de l'être, depuis le départ. Toutes mes études n'ont toujours qu'autour de ça. Je n'ai rien fait d'autre. » Il n'ajoute rien, ne va pas plus loin en sachant que la totalité de son existence se résume à cela. Derrière l'image qu'il donne, Eamonn n'a rien d'extraordinaire. Il tique en y pensant, pas vraiment à même de pouvoir accepter cette vérité ; parce qu'il voudrait être plus que ça, plus haut encore que le grade acquis. O'More, du fond de son manoir, aspire à un empire. « Tu sais déjà tout, en soit. Je pourrais mentir ou même me confondre en détail que ça n'apporterait rien. Et même si ça le gêne, une pointe de honte visible le long de ses traits, il use de vérité. Enfin bon, j'apprends au moins qu'ils n'ont pas garder cet argent pour eux. Peut-être qu'au-delà de mes a priori, je devrais admettre qu'ils ne te voulaient que du bien. Une gorgée de son verre, une nouvelle cigarette qui s'allume. Mary n'ose rien dire, rien ajouter, elle sait ce sujet sensible – plus que n'importe quel autre pour cet homme dont le bleu des yeux peine à se défaire de sa fille. Tu en joues toujours, alors ? » Il demande, s'y intéresse finalement. Si ces cours lui ont été offerts, il estime être celui grâce à qui elle a pu s'y adonner. Qu'on lui laisse au moins ça dans l'éducation de cette jeune femme, rien que ça.
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by Wiise
Cameron Whalley
crédits : Me messages : 120 quartier : Studio dans le South Side
Sujet: Re: Nice to meet you ▬ Eamonn Mar 4 Juin - 23:57
“ One more thing before we start the final face-off I will be the one to watch you fall “
crédits : fly | tumblr | weheartit messages : 267 quartier : north side, dans une grande maison payée par la famille de celle qu'il feignait de chérir
Sujet: Re: Nice to meet you ▬ Eamonn Ven 7 Juin - 17:00
ft. Cameron
Nice to meet you.
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« Plus depuis que je ne suis plus chez eux. » Une petite pointe de déception, Eamonn s'attendait à une autre réponse, une autre alternative que celle-ci ; parce qu'il devient, avec Euros, la raison pour laquelle ses doigts ne jouent plus. Il tique un peu, affiche une moue un peu déconcertée – la savoir ainsi douée parvient à lui faire comprendre qu'ils n'ont pas engendré le mal, comme sa sœur aime à lui faire penser, mais bien une jeune femme parfaite et promise à de grandes choses. Aussi, il se doit d'accepter la finalité de ses pensées, il sait ce qu'il devrait faire, ce qu'il souhaite faire en vérité. S'il n'a pas pu être là autant qu'il le fallait, il pourrait l'être à l'avenir, plongé dans des passions qui lui échappent mais qui sont importantes à celle qu'il contemple, à celle dont il renvoie un sourire pour répondre au sien. Eamonn commence à prendre ce rôle à cœur, plus que jamais. « Ils ont racheté à un ami un piano… Enfin, rien de grandiose, quelque chose d’assez petit et de peu coûteux mais ça me permettait au moins de continuer la pratique. » Il acquiesce, imagine déjà l'objet dont ils parlent et son habitude à la luxure l'amène presque à grimacer – il aspire à mieux pour celle qu'est sa fille, cette dernière enfin retrouvée après des années et des années de silence pesant et désespéré. « Et le violon, tu imagines bien que le tout revenait trop cher. Il a fallu faire un choix. » Un choix qu'elle n'aurait pas eu à faire si elle avait été là ; quoi que, peut-être les choses auraient été différentes, bien moins aisées. Il doit l'avouer, sait que sa vie aurait pu être toute autre si les événements de son passé n'avaient pas été ceux-là. Vivre dans le péché n'amène pas forcément de grande gloire. Le monde est fait sur des banalités, des codes qu'il faut respecter – et l'esprit fermé d'autrui ne peut que blâmer les écarts auxquels il aurait voulu s'adonner, vivre le parfait amour avec la seule qu'il ait jamais aimé. Euros manque au tableau qui se dresse, Euros manque à sa vie depuis un temps qu'il ne prend plus la peine de compter. Tout comme ces moments avec Brona – Cameron – pour qui il est d'ors et déjà prêt à tant donner. Et c'est cette pensée qui lui brûle la gorge, qui tente à braver la frontière de ses lèvres. Il veut s'accrocher à ce sourire qu'elle garde, à ce faciès plus qu'heureux d'être en sa compagnie ce soir – c'est en tout cas ce qu'il imagine, ce qu'il préfère se dire plutôt que d'en chercher une autre raison. Et, tandis qu'il s'apprête à céder, Cameron parvient à le faire taire. La question vient, se pose dans le séjour comme d'une évidence. « Penses-tu que j’aurai la chance de pouvoir rencontrer ma tante ? » Un sourire se pare sur ses lèvres, quelque chose de réellement enjoué – la jeune femme fait perdurer le tableau, garde avec hargne son secret.
Il essaie d'y réfléchir, oublie un instant l'achat qu'il s'apprêtait à lui confier, toutes ses pensées se perdent sur Euros, sur cette famille qu'ils pourraient être, tous les trois, si le temps leur en laissé le temps. Il pense avec enthousiasme mais la réalité sait faire son retour quand les rêves sont espérés. Lui et sa sœur ont déjà eu cette discussion et, finalement, un temps infini s'est passé sans qu'ils ne se soient parlés. Ce sera difficile à entreprendre, difficile à installer – mais, pour sa famille tout juste complètement retrouvée, Eamonn est prêt à se battre pour faire valoir ce qu'ils ont perdu, ce qu'on leur a arraché par le passé. « Je l'espère. Rien que ça, les mots bravent ses lèvres, les notes un peu plus graves, un peu plus noires. Je ferais en sorte que ce soit possible. Et une presque promesse qui s'impose dans l'instant, qui vient s'inscrire dans leur deux têtes. Tu sais quoi ? Je lui proposerais de venir avec nous quand nous irons choisir ton violon. » Et il laisse ces dires-là lui échapper, s'imposer en plein milieu de son temps de parole comme une affirmation sur laquelle il ne reviendra pas. Eamonn laisse un maigre sourire s'installer contre ses traits, se moque assez de savoir si cette idée puisse être approuvée ou non – il y tient à ce cadeau, il tient à racheter son absence, involontaire certes mais tout de même réelle. « Si on disait la semaine prochaine ? Si t'as rien de prévu, évidemment – et s'il te reste du temps libre. Je sais, par expérience, que les études peuvent prendre pas mal de temps. » Il se fait presque insistant mais prends cette proposition au sérieux. « Réfléchis-y pendant qu'on mange, étant donné que tu passes la nuit ici, t'as tout le temps d'accepter. » Et c'est là-dessus qu'il se lève, imiter par Mary qui aussitôt s'engouffre dans la salle à manger. Quant à lui, il marque une légère pause, osant un clin d’œil à sa fille avant de l'inviter à suivre le mouvement. Une heure, rien qu'une petite heure encore avant qu'ils ne puissent converser calmement, à l'abri des oreilles indiscrètes qui n'aspirent qu'à pouvoir user d'un peu de jugements.