SAISON I # EVENT 2
valentine's day
J’ignore tout ce qui se passe autour de nous, la seule chose que je veux c’est de rafistoler Ryan et de me tirer d’ici. C’est peut-être pas digne d’un médecin comme moi mais si je fous un pieds dans la salle d’attente, c’est celui du chef que je vais me prendre au cul.
Je nous isole plus loin, dans un box où je tire les rideaux. Pour nous isoler. Ou au moins, essayer. Ryan s’installe sur le tabouret plutôt que sur le brancard et j’en fais de même en tirant vers nous un plateau en métal où se trouve déjà des ustensiles neufs et stérilisés.
- Je pensais que quelques points sur place suffiraient mais le secouriste a dit que j'avais une veine touchée alors...J’enfile des gants, sourire en coin.
- Je vais finir par croire que le fait que je te rafistole en permanence est tout simplement ton fantasme. Je prends quelques compresses avec moi et les disposes sur la table avant de m’assoir sur un tabouret que je remonte un peu, pour être à sa hauteur.
- Fais chier... On était bien et le plafond nous est tombé sur la tête. Littéralement. Tu sais quoi ? La prochaine fois, on va chez toi ou chez moi et on planque tout ce qui est à risque genre les couteaux. Oh et on débranche tout et on s'éclaire avec une lampe torche, surtout pas avec des bougies sinon on risquerait de mettre le feu.J’étais entrain de braquer une petite lampe sur son épaule après avoir écarté les lambeaux de vêtements et le pansement de fortune pour ausculter la plaie avant d’interrompre mon geste. Une seconde, puis deux.
Je lève mon regard vers elle, proche au point d’avoir des papillons dans le bide, mais pas assez pour sentir son souffle contre ma joue. Ryan me fait de l’effet, mieux encore, elle éveille chez moi des émotions que je pensais mortes en même temps que ces gamins à Noël. J’suis bien avec, j’aime bien l’écouter parler, l’entendre rire et la voir me charmer, flirter avec moi. Mais pour être honnête, avec cette soirée de merde….
- J’étais presque certaine que tu prendrais ça pour un signe pour ne plus jamais me revoir après. Mon sourire s’élargit avant de revenir à sa plaie que j’ausculte et que je commence à désinfecter.
Je t’avais prévenu que j’avais une poisse d’enfer… Mais j’pensais pas que c’était à ce point. J’ai le cœur qui palpite légèrement à l’idée que tout n’est peut-être pas perdue. Encore moins quand elle me propose clairement d'aller chez elle ou chez moi, pour remettre ça.
- Donc, je te dois un rancard. Je termine de désinfecter et commence à endormir les contours de la plaie
Même si en soit, celui qu’on avait ce soir n’est pas vraiment terminé. Puisque nous sommes encore « ensemble » même si les circonstances sont absolument merdiques.
Mais après ? Même si j’suis fatiguée, presque à bout de nerfs de voir ce rancard foutu en l’air alors que tout s’annonçait parfaitement bien, j’ai pas envie … que ça s’arrête. Pas envie de devoir la laisser rentrer chez elle, pas envie d’arrêter cette soirée tout court. J’suis fatiguée, usée, tout ce que je veux c’est que ça se passe bien au moins UNE FOIS. Putain.
Mais ça, j’lui lâcherais pas. J’peux pas, pas avec cette fierté qui fait la taille du Mexique. Alors je lui sous-entends, peut-être pas assez clairement ceci dit.
- Tu es consciente qu’avec ça – cette blessure -, tu vas devoir être en arrêt pendant un petit moment ? Et t'accorder du repos, aussi.