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Elijah Haynes

Elijah Haynes
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quartier : west side, l'appartement au-dessus du Penitent ; possède une maison isolée aux abords de Chicago légalement grâce à sa fausse identité (David Castle), retapée entièrement par ses soins
physique : il a le dos lacéré, seul et unique cadeau de sa génitrice lorsqu'il était plus jeune. il a également quelques cicatrices de blessures par balle, dont l'une se trouve à sa clavicule suite aux tirs portés par les serbes lors des attentats de noël. mais aussi une cicatrice à la cuisse droite d'un coup de couteau. ses bras sont remplis de tatouages, sa main gauche porte encore fièrement la croix celtique, allégeance à l'irish mob faite à new-york, ainsi qu'un petit coeur sur l'intérieur du poignet, similaire à celui que Jade s'est fait en même temps

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MessageSujet: it is what it is | jade   it is what it is | jade EmptyMar 31 Jan - 1:15




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Il y a le néant, cette perte de contrôle, ce voile posé lentement sur ce regard qu'il veut faire tenir, malgré tout. Parce qu'il lutte, il vient nager contre les torrents des eaux sombres de son subconscient, de tous ces songes qui veulent l'affaiblir, le détruire. Il bataille contre les ombres de sa misérable personne, contre tout ce qu'il avait si longtemps laissé le submerger plutôt que de vaincre cette souffrance lancinante depuis désormais trop longtemps ancrée contre un cœur à bout de force. L'air lui manque presque autant que sa volonté. Tout lui semble si loin, si inatteignable. Tout lui semble hors d'atteinte et ça, pour la première fois depuis des années. Les remparts se sont détruites, toutes les barrières de son âme se sont écrasées sous le poids de la douleur et de la perte, sous le poids de la culpabilité qui ronge, encore et encore, conséquence d'une erreur d'antan qui ne s'efface pas, sentiment abjecte qui l'aura conduit jusqu'ici, jusqu'à se maudire pour des méfaits qui, dans le fond, lui sont très certainement pardonnés. Il endure le résultat de ses faits, bien que le cœur qu'il se soit surpris à aimer soit le seul réceptacle de ces maux. Parce qu'il n'offre pas la possibilité de l'atteindre, parce qu'il reste ce fantôme, ce spectre immatériel, légende funèbre des ruelles d'un New-York qu'il regrette enfin. Tout lui semble si loin, oui, à chaque seconde davantage un peu plus. Il prend conscience de la route sinueuse empruntée, il prend conscience de faux pas entrepris. Il aurait dû rester, se battre. Il aurait dû suivre son cœur plutôt que ces évidences en lesquelles il n'a jamais cru. Partir, perdre cet instinct, s'abandonner au calme... tout lui revient brutalement en pleine tête comme pour accentuer la douleur, comme pour – finalement – lui rappeler la pression de l'instant. Aussi, il ouvre à nouveau les yeux, il en revient à l'instant présent plutôt qu'à ce qu'il aurait dû faire, plutôt qu'à ces « si » qui, fut un temps, aurait pu transformer son monde. Il n'existe aucune parade à ses erreurs de parcours, aucune issue à la douleur qui s'immisce jusque dans les profondeurs brisées de son être. Un râle de douleur, une nouvelle pression contre la plaie qu'il sent toujours saigner sous ce qu'il reste de son t-shirt, le seul lien qui puisse le tenir dans la réalité des choses. Ça lui permet de se souvenir qu'il est encore là, qu'il vit malgré cette impression de ne pas l'avoir été depuis si longtemps, trop longtemps. Alors, il n'en vient à se concentrer que là-dessus, il ne veut focaliser ses pensées que sur cette idée... plutôt que sur cette voix qui lui revient, affolée, ce rappel de tout ce qu'il a très certainement perdu ; peut-être. L'heure est grave mais l'univers de lui a trop souvent rappeler que tout est voué à changer. Il est parti, il l'a abandonné parce qu'il pensait cette porte sûre et appropriée. La culpabilité, la revoilà, cette garce si commune à sa conscience.

Il lui faut quelques secondes pour retrouver le strict minimum de sa lucidité, prenant sur lui pour canaliser sa respiration ; ou du moins essayer d'y parvenir. Car son sang bouillonne au cœur de ses veines tremblantes, sollicitées pour un flux qui dépasse l'entendement. Il en vient à vouloir s'accrocher au visage qui se penche délicatement sur lui, il vient imprimer à nouveau ses traits, il les imagine aussi, surtout, ce même sourire qui s'était invité dans bon nombre de ses rêves. Il s'en souvient et la douleur s'invite avec hargne, permettant à quelques larmes de s'immiscer jusqu'à l'azur de ses prunelles tandis qu'il ose une main vers sa joue, tandis qu'il l'imagine, ce même aura d'argent que lorsqu'elle le sauvait des limbes de sa perdition. La folie, il s'en berce, s'en imprègne. La folie, il laisse son venin se répandre jusqu'au-delà de sa lucidité pour ne plus rien laisser que cette illusion, cette image salvatrice qui lui avait permit de tenir, de se relever bien que la chute n'ait jamais été aussi violente. Car tout s'est brisé aussi certainement que la balle s'est logée dans ses chairs, tout a basculé aussi rapidement qu'il ne s'était fait à ce sentiment de sécurité. Plus rien ne lui semble sûr, plus rien n'a réellement de sens, en vérité. Tout lui échappe... jusqu'à sa propre vie qu'il lutte à faire perdurer, ses paupières lourdes et les poumons fatigués, ses mains tremblantes et ce contact trop intense. Le misérable organe qui erre sous sa cage thoracique s'emballe et vient lui arracher un nouveau grognement, quelque chose qui vient faire perdre à la vue qu'il s'offrait tout son éclat angélique pour ne laisser qu'une quiétude insoutenable derrière laquelle se dresse un soupçon de méprit. Et les larmes, de nouveau, quelque chose qui lui échappe sans qu'il ne puisse en décider autrement. Elijah n'est plus maître de l'enveloppe fracassée qui l'emprisonne, ce sarcophage de torture qui use de ses derniers stratagèmes pour évaluer son degrés de résistance. Ça vient endommager l'humanité qui tente de faire valoir ses droits, ça vient fissurer cette détermination qu'il tentait de maintenir. Il lui faut se remettre, se battre. Il lui faut du repos. Parce qu'il tombe, parce qu'on l'achève finalement. Il laisse les profondeurs le prendre, le noyer dans un néant des plus opaques et Elijah, malgré la pression qu'il avait pu faire contre la joue de la jeune femme, n'a pas su vaincre. Pas cette fois. Car les maux sont crus, car le déchirement est cinglant et suffit à tout éteindre, à perdre le quadragénaire dans des ombres plus cruelles que celles déjà côtoyer au cours de sa vie. Il a lâché prise, regarder l'horizon se perdre, la surface s'éloigner. Il se sent perdre et couler, encore et encore, tandis que son épaule saigne, tandis que toute cette scène lui revient, tandis que l'instinct s'en réveille, le Loup levé de son tapis aux lueurs pourpres. Revenir, agir, s'accrocher à cette chaîne fiable qu'Elle a toujours été pour sombrer, plus encore, plus profondément, plus furieusement ; malgré lui, pantin des vengeances, pantin de violence.
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Jade Lincoln

Jade Lincoln
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physique : ventre déformé par la grossesse passée - tatouée ("elijah" sur la tranche de la main droite, colt python à l'aine, haut du bras gauche recouvert par des roses) / dos lacéré profondément suite à un règlement de comptes, cicatrisé, qui limite ses mouvements - cicatrice à la poitrine causée par un couteau - traces de brûlures au niveau des poignets par rapport à ses pratiques sexuelles

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MessageSujet: Re: it is what it is | jade   it is what it is | jade EmptySam 4 Fév - 0:35

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Elijah & Jade

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Faire une liste. Écrire quelque chose, dresser une colonne des actions à faire, de touts ces trucs à ne surtout pas oublier. Faire une liste, fictive, imaginaire, un bout de papier parfaitement blanc virevoltant derrière sa vision, derrière l'azur de ses yeux fixés dans une expression de tristesse sur le couple qui emporte avec eux le petit être aux cheveux de geai pleurant à chaude larmes. Faire une liste. Tourner la page souillée par le rouge du sang sur la neige, arrachée par les cadavres qui viennent lui tabasser et lui tirailler la rétine de leurs bras paradoxalement inertes ; ces bras qui veulent l'attraper elle toute entière dans l'espoir de l’entraîner avec eux par vengeance de son inaction, de l’égoïsme qui l'a corrompue alors qu'elle pouvait les sauver eux aussi avec son savoir faire, avec ce robotisme qui l'animait et qui pouvait encore lui faire attraper pour eux les lianes de vie qu'ils lâchaient tous par incapacité de les retenir, blessés, inconscients ; ces cadavres qui veulent sa chute, ou qui veulent tout du moins extirper de la boule tortueuse et sinueuse de sa mémoire, les brides de souvenirs de leurs camarades morts avant eux, de ces victimes tombées sous le bleu impuissant de sa mer froide et agitée. Tourner la page, la déchirer momentanément pour ne plus se souvenir de ceux qui se sont envolés sous son regard encore plus inanimé qu'eux ; ne pas imaginer sa main à la place de ceux qui ont tiré, ne surtout pas se culpabiliser, ne pas imaginer la robe d'une fillette rongée par une lame reflétant les vitraux d'une église, ne pas se rappeler de la chemise blanche se teintant et se déchirant sous les coups de tranchoir jusqu'à accueillir le cœur de son propriétaire. Non. Assez. Pas maintenant. Garder son sang froid absolument. Ne pas craquer, pas maintenant alors qu'il reste toute cette liste à écrire, à dresser et à accomplir. Secouer la tête, chasser les images, dégager par les battements de paupières les flashs qui s'imposent à ses yeux en même temps que la lumière vive des gyrophares tournant dans la rue qu'elle décidera de rejoindre quand ses pieds voudront bouger. Faire la liste en même temps que de peindre un contrôle sur elle même. Prendre un pinceau transparent derrière ses paupières, se peindre un corps de béton, une prison à cet esprit qui s'ébruite encore, qui fourmille jusqu'à faire perler des gouttes de sueurs au niveau de ses tempes cachées par sa tignasse emmêlée qui se plaque par des paumes qui couvrent viollement les oreilles. Trop de bruit, trop de voix éparses qui partent dans tous les sens au sein de sa boite crânienne d'une taille bien trop petite pour contenir un tel vacarme. Peindre et vite. Se peindre des membres de marbre pour se redresser, lui enserrant le cœur qui semble s'écraser sur lui même de plus en plus. Respirer, doucement après avoir hurler d'un coup, comme une énième détonation dans cette nuit macabre. Déglutir. Déglutir pour humecter cette gorge desséchée, désertée totalement par la parole désormais qui se mure au fond d'elle pour ne lui dicter que des choses disloquées dans l'arrière cours de son tympan. Courir. Elijah. Partir d'ici et s'occuper d'Elijah. La liste est dressée.

Jade quitte l'appartement du bar à toute vitesse. Elle court sans s'arrêter vers son motel. Elle tente de calculer la procédure à suivre pour la blessure de cet homme pour qui elle perd son souffle. Elle a pris la boite de premier secours qui a servit à le recoudre déjà. Il faut qu'elle s'arrache les ongles aussi. Il faut qu'elle se pincer le bout des doigts très fort pour décoller ces objets futiles, inutiles, révélateurs d'une excentricité un peu trop exacerbée, une manière de se faire remarquer pour cacher le fait qu'elle se fait un peu trop oublier de tout et de tout le monde. Et du plus important qui pourtant l'attend. Arracher, s'auto-mutiler dans la précipitation et par habitude aussi avec l'espoir de pouvoir faire quelque chose de ces dix phalanges qui blanchissent sous la crispation des membres au contact du froid et des efforts. Jeter les artifices derrière elle pour ne garder que le naturel, que cet instinct animal qui pousse tout être vivant à se jeter corps et âme à la poursuite de ce qui le maintient en vie. La plante ira vers le soleil, la marée vers la lune, le charognard ira vers le sang, Jade ira vers Elijah.
Arrivée au motel elle embarque avec elle le chariot de la femme de chambre plein de produits et de linges propres. Les roulettes et sa course font un raffut qui ne couvre pourtant pas le son des télévisions toutes branchées sur les chaînes d'information qui retracent les événements de la soirée. La porte est fermée, mais pas verrouillée. Dans un ultime boum Jade dévale dans sa propre chambre. « Elijah... » Le corps masculin est tendue sur le matelas désordonné. La voix caverneuse pousse des complaintes qui font accourir la sylphide aux côtés de son amant. Les mains torturées poussent le torse à se redresser non sans pouvoir s'empêcher d'alerter de leur présence en caressant à plusieurs reprise le front masculin en sueur. « Je vais enlever ça pour regarder bouge pas mon amour s'il te plais... » Hémorragie. Les points de sutures tiennent parfaitement et pourtant du sang suppure dans un filet discontinu au travers de la fente qu'ils referment. « Je vais m'en occuper, ça va aller, j'te promet le plus dur est passé j'te jure » L'océan se plaque contre le saphir qui s'émiette de plus en plus sous la douleur. Jade se relève, sort de son blouson la boite de premiers soins du bar avant de prendre quelques draps du chariot qu'elle déchire violemment. Un aller dans la salle de bain lui fait se laver les mains et enfiler la dernière paires de gants en latex à disposition. Délicatement elle pousse à nouveau l'homme à se redresser, à plaquer son dos contre le mur avant de déposer un baiser au dessus de sa blessure et de commencer à couper les fils qui refermaient la plaie. Les draps propres rejoignent celle-ci dans une compression de quelques minutes jusqu'à ce que le saignement cesse et se calme enfin lui laissant le loisir de désinfecter et refermer les choses proprement.

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Elijah Haynes

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MessageSujet: Re: it is what it is | jade   it is what it is | jade EmptyJeu 9 Fév - 21:13




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« Elijah... » Ça lui paraît être un leur, l'un de ses nombreux rêves sollicités quand sa solitude parvenait à ronger tout ce qui tentait de survivre en lui, cette minuscule étincelle scintillante dans un recoin humide de sa personne. Les abysses se sont ouvertes à nouveau, cette folie des plus caractérielles, cette névrosé salvatrice pour l'espoir qui fatigue et bataille contre une souffrance qu'il n'est, cette fois, pas en mesure de gérer. Tout lui semble s'effondrer dans un fracas assourdissant, rendant ses eaux troubles plus violentes, plus remuantes qu'elles n'avaient pu l'être au début de ce cataclysme. Et pourtant, quelque-chose tente de se défaire des griffes de l'obscurité, il essaie de vaincre les liens qui l'ont attrapé, là où nulle vue ne parvient à se faire concluante, là où tout n'est plus que noirceur opaque, dure, effrayante, là où – il le sait – le Loup attend sagement l'heure de sa sortie, la fissure dans les murs qui le retiennent, l'écartement des barreaux de sa cage par le temps, l'usure. Il sait ce qui l'attend lorsque la douleur se fait prenante, insistante. Parce qu'il sait ce qu'il est, il l'a toujours su, même derrière ses nombreux masques prônant calme, patience et raison. Et, tandis qu'il se berce du silence qu'il sent prendre possession de sa tête, tout lui revient en un élan des plus sulfureux. Ça lui arrache une nouvelle complainte, un râle brisé qui s'estompe entre les murs qu'il a su rejoindre non sans difficulté. Les nausées s'invitent, venant prendre d'assaut la forteresse délaissée par sa force, par cette volonté de résister et tout lui semble être en train de tourner tandis qu'il essaie de poser l'azur de ses prunelles sur celle qui fait savoir qu'elle est là. Réellement là une fois encore, sa voix parvenant à rendre son contact plus plausible à son for intérieur méfiant quant à cette folie qu'il héberge. « Je vais enlever ça pour regarder bouge pas mon amour s'il te plaît... » Il essaie d'obéir, il veut tenter de bien faire et pourtant, ce sont les tremblements qui le rattrape, ces secousses incessantes qui lui rappelle ô combien l'insécurité n'est pas une chose à laquelle il peut échapper. Il le comprend maintenant, probablement mieux que personne. Il la ressent, elle s'immisce, éternel poison désormais ancré en lui. « Je vais m'en occuper, ça va aller, j'te promet le plus dur est passé j'te jure. » Il aurait voulu en rire mais la situation ne s'y prête pas, pas encore alors qu'il lutte contre sa propre volonté, contre cette voix qui essaie de lui faire entendre raison : il doit baisser les bras, laisser s'installer le manteau opaque et silencieux d'un néant qu'il n'a que trop réclamé, fut un temps incertain, aujourd'hui pourtant révolu. Et, tandis qu'il sombre à chaque seconde un peu plus, il en ressent enfin une légère amélioration. Il n'a aucune idée du temps qui s'est écoulé, Elijah n'a pas la moindre conception de la durée de cette dernière bataille, celle qui prend fin dans un bûché moins ardent qu'il n'avait pu l'être au départ.

Et tandis que tout lui échappe jusqu'à sa présence même, Elijah souhaite s'y attacher le plus possible, tâtonnant faiblement sur le lit dans lequel il se trouve, essayant, allant jusqu'à retrouver la vue ; ou le peu qu'il semble lui en rester tant il sombre, malgré lui désormais. « Jade. » C'est tout ce qu'il parvient à dire, le seul son qui parvient à franchir la barrière de ses lèvres. Sa main toujours en suspens cherche la sienne jusqu'à ce que ses doigts ne parviennent à s'entremêler aux siens ; et il aurait fallu le voir pour comprendre la mélodie des battements de son cœur. Car ça aura suffit à ses prunelles pour perdre ce voile sombre qui s'était abattu sur elles, l'azur retrouve une certaine clarté, quelque chose qui n'était pas apparu depuis son départ, depuis son chemin emprunté, éloigné de celui qu'avait été le sien, à Elle, désormais retrouvé. C'est un soupire clair qui s'extirpe de sa gorge, un souffle rassuré, presque un peu plus assuré. En vient un répit, un instant salvateur pour l'homme qui tente de se redresser un peu plus, pour celui qui veut parvenir à lui faire face, à l'admirer autant qu'il aurait dû le faire au cours des derniers mois, de son exil improvisé. « Si tu savais comme je suis désolé... » Souffle-t-il à l'égard de la jeune femme, déposant une main fébrile contre sa joue, une caresse des plus futiles, quelque chose qui vient se perdre dans la cascade désormais brune qu'elle aborde. Un triste sourire vient s'ancrer contre ses traits, une bride de nostalgie survenue de ses eaux profondes, des profondeurs abîmées de ses songes, des limbes d'un subconscient qui s'est inventé une toute autre réalité dans un besoin de survie. Il contemple et imprime cette image dans un recoin de sa tête, peu sûr de l'avenir, peu sûr de ce qui pourrait désormais advenir. Puis, dieu s'acharne, rappelant au mercenaire que tout a un prix, la réalité de l'instant lui revenant sous les yeux, chaque souvenir des journées passées, chaque erreur commise, chaque limite franchie. Tout lui revient en une vague de culpabilité qui le ronge et le blesse, l'amenant à se redresser, forçant bêtement sur le bras qu'il devrait s'abstenir de bouger. Il en grimace, retombant presque aussi violemment qu'il aurait pu vouloir se lever dans l'espoir de ne pas avoir à faire à cette triste vérité qu'elle lui rappelle. Il ne la mérite pas, il ne la jamais mérité. Ce sont des mots qui résonnent dans sa tête, des phrases qui n'en finissent plus de faire écho dans cette boîte crânienne déjà bien assez tourmentée. Elijah tente de faire disparaître toutes ces voix, toutes ces choses qui vont et viennent jusqu'à fissurer l'enceinte de sa propre existence, ça en un rapide coup de tête qui lui arrache un râle de douleur ; assez intense pour parvenir à le calmer, ne serait-ce que quelques moments avant qu'il ne se fasse violence à retrouver la vue sur ce visage qui lui a tant manqué. Une vision qui, pour la première fois depuis trop longtemps, l'intimide. Haynes en baisse la tête, souriant tristement en contemplant le sang qui tient encore sur la peau si souvent déchirée de son torse. « J'ai... ; il cherche un élan de courage, une étincelle de bravoure s'éternisant au cœur de ces étendues de lâcheté. J'ai souhaité que ça arrive quand... » tu n'étais pas là, mais la phrase est incorrecte. Il le sait, il l'a comprit. « Quand je n'ai pas su être là, pour toi. » Et tandis qu'il se confie, pas un regard ne parvient à se poser sur elle. La honte, probablement, ressenti accablant.
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Jade Lincoln

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MessageSujet: Re: it is what it is | jade   it is what it is | jade EmptyLun 20 Fév - 0:12

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Il s'en est allé lentement, laissant sa masse s'écraser dans les draps rougeoyants, amalgamant leurs plis entre eux par la coagulation du sang déversé. Les gestes ont été aussi doux que précis pour faciliter cet endormissement. Elle n'a pas laissé la place aux tremblements qui menaçaient pourtant de la prendre à tout instant. Elle a puisé dans ses dernières réserve de self-control, dans tout ce qui pouvait rendre de marbre le bout de ses membres utiles; juste le temps de se répéter en boucle les gestes qu'elle se devait d'exécuter. Le fil a fait son œuvre, s'enroulant et se nouant sur lui même, reliant les deux extrémités de chaire d'un fossé béant. Il s'en est allé, fatigué, arasé par l'étreinte morbide mais fugace de la Faucheuse rieuse, se gaussant de lui laisser encore un petit bout de chemin incertain à parcourir, titillant ça et là un peu trop souvent son épaule le long de sa route. Les limbes l'ont attrapé lui tandis qu'elle, elle lutte contre les siennes. Comme un bad trip après quelques lattes de ces minuscules lianes emmêlées qui sommeillent profondément dans un sachet au fond de sa table de nuit. La tension redescend après chaque inspiration douloureuse que ses poumons osent prendre ; un poison grondant encore dans ses veines, déliant ses gestes saccadés dans le fluide d'un esprit fatiguée et pourtant encore dans une alerte intense par les doses succinctes de stress qui semblent ne pas tarir. Elle tourne, elle vire, prenant une douche en vitesse, enfilant une chemise blanche masculine un caleçon et des chaussettes de ce même sexe ; ne tenant en place, lançant ses bras dans les airs et puis dans ses cheveux trempés avant de s'essuyer le front. Les cent pas se font salement niquer par le million qu'elle peut faire. Le masque est difficile à porter maintenant que le seul spectateur de la pièce n'est plus, maintenant qu'il s'est tiré du théâtre qui se tenait ici ; cette scène larmoyante de l'infirmière transie d'amour pour son blessé de guerre, ne laissant aucune place à la panique en entendant les bombes lui broyer les tympans ; parfaite héroïne d'un champ de bataille, mégalomane de sa propre capacité à gérer l'apocalypse. Le monologue de la comédienne se désagrège, elle n'arrive plus elle même à se convaincre que tout va bien, que tout ira bien, que tout allait bien. Elle est là. Vide, seule, décharnée de quelque chose à faire excepté surveiller l'homme qui dort.

Un boulet d'émotions la prend aux tripes, creusant jusqu'à sa moelle pour récupérer toutes ces réactions dissolues dans la nécessitée de rester aussi froide que la glace. Une vague qui rameute une tonne de remous, souvenirs de l'horreur des dernières heures. Elle sent quelque chose peser sur ses épaules bien frêles désormais, des sanglots imprègnent l'azur de ses prunelles, gorgent les vaisseaux qui injectent le blanc de ses yeux. Il ne suffirait que d'un petit truc pour calmer tout ça. Juste un. Et Dieu sait qu'elle en a envie. Un peu, juste ça en récompense bien méritée. Le regard ne cesse de dévier, il bute sur l'objectif quelques millièmes de secondes pour repartir dans la direction opposée ; comme si les deux billes rondes gonflées par la crise de larme qui la prend étaient projetées par une raquette au filet tendu afin qu'elle ne se prenne pas les pattes dans ce piège. Le mépris est aussi grand que l'intimidation à peine voilée que le liquide semble lui porter. Tendancieux, projetant les courbes sensuelles de son ambre qui remonte le long des parois cristallisées  Des soubresauts dans tout le corps, elle avance pour mieux reculer, pour s'élancer à nouveau comme une affamée – assoiffée plus justement. Elle s'attaque elle même à coup de gorgées même si ce n'est que l'équivalent de deux verres qui reste dans cette ultime bouteille oubliée de sa purge. Sa pseudo bonne conscience retient le poing vengeur qu'en lui envoyant des éclats de larmes et des cris contenus dans le coffre d'une bouche fermée sur un goulot puis par la paume de mains honteuses. L'ersatz lui transperce la trachée autant que ses pleurs qui la font chuter au sol. Agonie bénie, jouissance la faisant crever et qu'elle n'ignore pas. Elle a l'âme desséchée, rouée de coups, espérant la douleur de la culpabilité comme une sorte de délivrance. Les bras se referment sur les côtes, organe qui bat, encore et encore, infatigable, insupportable, les ongles s’enfoncent dans l’épiderme en silence, brisé simplement par la respiration qui se reprend dans des tiraillements.

« Jade. » Le murmure rauque fait relever brusquement la carcasse qui essuie le visage de plusieurs revers de manche dans la précipitation. Reniflant, elle se précipite à son chevet, la hanche jetée sans mesure contre la sienne sur le matelas tâché, le bras enroulant la taille dénudée de l'homme qui cherche à mêler ses doigts crasseux aux siens. « Si tu savais comme je suis désolé...» Une pulpe qui effleure l'épiderme de la joue encore humide qui suit scrupuleusement, et ce dans un mimétisme parfait, les gestes de cette caresse. Les paupières closes et le cœur qui se libère de l’oppression, le contact le rassure autant qu'elle. C'est un de ces moment éphémère, précieux qui tend son être à en réclamer d'avantage, comme une corde salvatrice la faisant remonter de sa chute vertigineuse pour un fond de whisky. Il lui faut une injection de cette vieille addiction, bien plus ancienne que celle pour laquelle elle vient de tomber, celle qui la mène par le bout du nez, ce poison masculinisé qui lui fait pencher le visage par instinct, par automatisme, par pulsion avant que les mots ne viennent s'écraser dans l'ambiance. « Tais toi...juste...tais toi. » Quelques phrases pour tout détruire, pour ramener à la surface les incompréhensions de ces derniers mois, ces malentendus qui n'en finissent pas, ces mensonges qui se perdent dans les bonnes versions. Le manège inlassable qui les balaie recommence. Il les projettent à l'opposée de l'un et de l'autre, les habille d’antithèses sans jamais aboutir à une conclusion. Jade se lève dans un soupire exaspéré, la soirée et ses conséquences s'envolant pour une ancienne histoire qui sommeillait encore. « J'veux pas parler d'ça...j'sais c'qui t'a fait tenir et j'la r'mercie pour ça même si ça m'rend malade. J'dois r'connaître qu'elle t'en a empêché... » Le menton se lève vers le mur comme pour empêcher la gravité de faire couler le torrent salé qui menace, détournant la silhouette droite vers le mur, présentant le dos comme cachette. « Je...J'ai plus la force d't'en vouloir parce que c'soir la seule personne pour qui j'ai eu peur en dehors d'Andrew et d'sa p'tite c'est toi...J'ai eu tellement peur Lijah'...les balles pétaient d'partout et l'seul pour qui j'ai flippé c'est toi j'arrêtais pas d'te voir toi, ton cadavre par terre... Alors même si t'avais pas l'intention d'revenir vers moi, peu importe c'que t'as avec elle parce qu'elle t'a fait tenir j'crois que j't'en aurais voulu d'avoir fait autant l'con qu'moi... Repense jamais un truc pareil tu veux ? J'suis là maintenant...» Elle fait volte face, une moue d'enfant coupable sur le visage, balançant à chaud et de façon brute tout ce qui lui passe par la tête avant de justement abattre celle-ci sur le torse du mercenaire.

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MessageSujet: Re: it is what it is | jade   it is what it is | jade EmptyDim 26 Fév - 23:16




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Il voudrait se perdre dans la douceur de son visage, dans le halo lumineux qui émane d'elle à ses yeux. Il voudrait se perdre dans cette lumière pour éradiquer de ses songes toutes ces ombres, toute cette obscurité qui ne fait qu'accentuer sa perte, la descente dans des abysses plus noires encore que le cœur qui s'est laissé pourrir sous sa poitrine. Elijah veut parvenir à imprimer la clarté de cet instant, ce retour éphémère à ce qui l'avait fait vivre durant des mois et des mois, l'espoir qu'elle pourrait se tenir-là, présente ; non si loin. Si loin de lui, de tout ce qu'ils ont partagés, si loin de l'amour qu'ils se portent : bien que tout soit de sa faute. Et ils reviennent, encore et encore. Ils frappent, s'immiscent et hantent, ils errent dans sa tête comme quelques clichés abandonnés en chemin, ceux qu'il s'était promit de garder, ceux qu'il a laissé ternir sans même s'en rendre compte, rongé par la culpabilité, rongé par toutes les accusations qu'il s'offrait bêtement. Stupidement. Parce qu'ils auraient pu vivre, certes seuls un temps, mais il aurait pu revenir, lui faire entendre ses excuses, lui prouver... lui prouver que... Ses songes s'entremêlent, penser lui devient impossible tandis qu'il se ressource dans le regard de la jeune femme, cette étincelle puissante couvée dans des prunelles qu'il n'osait jusqu'alors contempler. Elle est là, la beauté, l'essence de sa propre existence. Elle est là, au creux des mains que cette voix rauque lui ordonne de quitter. Quelques larmes, une lutte acharnée contre sa propre personne, cette volonté qui plie au fond de lui. Il veut ce sourire d'antan, il veut ces fous rires qui résonnaient dans un coussin mielleux de sécurité. Il veut cette vie laissée, ce passé brisé. Tout lui revient et tout lui manque, jusqu'à leur engueulade, ces nombreux soirs à batailler pour faire entendre une raison qu'ils partageaient pourtant dès le départ. Un soupire, un haut le cœur,la nausée qui revient et revient et revient. Elijah se sait un peu plus fort mais plus que faible quand elle se hisse à sa hauteur, sa voix cristalline venant rompre un silence des plus lourds pour le mercenaire qui perd l'esprit, qui perd la raison, qui perd toute stabilité en s'imaginant mile scénarios, tous plus faux, plus ridicules les uns que les autres. Haynes s'éloigne de la réalité, de la vérité, le Loup gagne, le Loup gagne. « Tais toi...juste...tais toi. » Puis elle se lève, elle le prive de cette luminosité, de ce repère dans les profondeurs dans lesquelles il sombre toujours plus intensément. Il voudrait pouvoir lever la main, rattraper ce qui lui échappe depuis qu'il a fait l'idiot, depuis que ses pas l'ont mené si loin de chez lui, de chez eux.

Puis le silence s'éteint à nouveau, il se brise dans ce qui lui semble être un fracas, un rappel d'un bon nombre de faux pas jusqu'à son dernier souhait avant que le destin ne vienne se moquer de lui. Un besoin de culpabilité pour parvenir à franchir la dernière ligne, la frontière entre les maux et le repos avant que la tornade ne l'en éloigne. L’innommable chaos qu'auront provoqués les bras de Jessie pour l'empêcher d'abandonner, un but offert, un espoir auquel il aimait à faire semblant de croire. Quel con. Quel con. « J'veux pas parler d'ça...j'sais c'qui t'a fait tenir et j'la r'mercie pour ça même si ça m'rend malade. J'dois r'connaître qu'elle t'en a empêché... » alors qu'elle est la cause de son dernier acte inachevé. Il voudrait lui faire entendre raison là-dessus, lui prouver par mile et une preuves qu'il n'a jamais été au-delà car ses cieux, à lui, ne se sont jamais résumés à autre chose qu'à ses traits. C'est un fait, sachant son cœur battant pour la magnificence qu'elle représente et non celle qu'on voudrait lui imposer. Il n'a rien fait, il n'a rien fait mais n'en dit rien, se contentant de baisser la tête alors que ses mots lui parviennent, durs mais mérités, vers qui d'autre aurait-elle pu se tourner ? Il l'accepte, conscient de ses fautes, conscient que chacun de ses pas n'aient été fait qu'en fonction de son absence. Stupide. Mais s'il pensait abandonner sur ces paroles, les dernières parviennent à faire subsister ce qui luit au fond de sa carcasse abîmée, là, dans un recoin de son être, aussi vide puisse-t-il être. Il y a quelque chose qui perdure, comme une étoile que le cœur a oublié, une dernière chaîne qui puisse le sauver. « ...J'suis là maintenant... » Et, ce contact revient, ce sursaut de chaleur qui vient se blottir contre sa peur, contre tout ce qui s'estompe aussi certainement que ce pincement qui n'avait de cesse de torturer. Il retrouve sa douceur, cet élan de tout ce qu'il avait pu perdre durant trop longtemps. Il le retrouve enfin, cet amour qu'il pensait éteint. Il retrouve les bras dans lesquels il s'est toujours senti réellement bien. Parce qu'elle lui avait donné cette impression de vivre, elle lui avait donné ce nouveau souffle, cette impression que le temps ne fut pas si vain, que ces longues années de solitude n'avaient été qu'un test parmi tant d'autres. Elle s'était faite lien entre son monde et une réalité oubliée, pilier d'une existence en perdition. Elle s'est faite raison de vivre, raison d'en finir également. Elle s'est faite monde à part, paradis caché de sa conscience, de l'Homme qu'il essaie d'être, cachette appropriée pour une humanité bafouée.

« Et j'aimerai ne plus avoir à te perdre. » Souffle-t-il tandis qu'il aventure l'une de ses mains dans les cheveux de la jeune femme, ceux qu'il avait pu connaître d'un éclat ensoleillé si prenant, désormais si sombres. Elijah en ferme les yeux, se délectant des ombres et de ce qu'elle vient à nouveau lui apporter, une certaine sérénité qui contraste avec l'orage qui s'étend en son for intérieur, tout ce chaos qui détruit les ruines blessées de son subconscient. Le goût amer du sang au parfum angélique des sentiments. Il ne s'y fait pas, se sent presque dépassé par cette nature qui le concerne, par ce qu'il est, ce contre quoi il se bat comme s'il n'était pas seul ; lui et lui, l'ultime combat, celui dont une fin n'existerait pas. Un soupire tandis qu'il se risque à la serrer davantage contre lui, l'esprit bercé par ce qu'elle représente, par ce que ces étreintes ont toujours représentées pour lui : la vie. « Je vais mettre la main sur ces gens et, quand j'aurai eu ce qu'il me faut, plus rien n'existera si ce n'est toi et moi. » Laisse-t-il entendre, sa voix aussi calme et sereine qu'elle ne l'a jamais été depuis l'aube de son exil. Il retrouve une certaine prestance, quelque chose qui lui avait manqué durant sa descente aux enfers, cet abandon dans la gueule de la tristesse, de la solitude, monstre impie des émotions les plus néfastes qui puissent être. « Je vais rendre ta vie meilleure. » Et il croit en cette promesse, il croit en ces dires qui viennent se perdre dans la triste chambre qu'ils animent tous les deux, à bout de forces, mais combatifs ; ils l'ont toujours été, pour l'un comme pour l'autre. Elijah vient perdre son regard sur la jeune femme, celle qui s'était tenue contre lui quelques secondes avant qu'il ne laisse ses cordes vocales fatiguées reprendre le règne donné au silence, à cette absence de tout si ce n'est de respirations presque rassurantes pour le mercenaire qui n'a jamais autant souhaité l'entendre que lorsqu'il s'agissait d'elle. Toujours Elle. « Je ne te laisserai plus après ça, j'abandonnerai tout pour n'être qu'avec toi. Tu le sais, ça ? » Sourit-il, essayant de se faire des plus rassurants, loin d'imaginer les conséquences que pourraient avoir ses nouveaux plans, ce nouveau but ancré dans sa tête sans qu'il n'y ait – pleinement – réfléchi. Stupide, ça oui, il peut l'être, ici chaque seconde un peu plus. Pourtant, c'est cette once de plénitude qui vient régner au cœur de ses prunelles, cette impression que tout pourrait désormais aller pour le mieux, cette volonté bien visible de bien faire. Il n'aspire qu'à cela, réparer son erreur, rattraper le temps qu'ils ont perdus ; loin de comprendre qu'il s'y prend mal, trop mal. Mais ses mains ne s'en défont pas, capturant les pommettes de la Belle dans une douceur des plus pures.
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Jade Lincoln

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MessageSujet: Re: it is what it is | jade   it is what it is | jade EmptyDim 12 Mar - 23:49

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Casser. ; des phrases, des cris, des phalanges, des poignets et puis des vies. Perpétuel chaos dans lequel ils se démènent miraculeusement, dans lequel  ils s'emmêlent au gré de leurs histoires finissant par ne même plus pouvoir se mouvoir ; bloqués, paumés. Ils ne savent faire que ça. Deux Icare totalement abrutis qui n'hésitent jamais à se brûler les ailes au contact de la peau brûlante de l'autre. Ils sont l'un et l'autre le soleil et le con qui le contemple à s'en détruire la rétine. Ils jouent, se jugent et se condamnent pour savoir lequel aura le plus souffert pour l'autre. Ils pourraient s'immoler chacun pour dérouler l'étendue de ce qu'on appelle communément Amour mais qui est bien au delà de ça dans leur cas. Il n'y a d'ailleurs aucun mot humain pour définir le bordel qui les unie ; ce fichu dernier espoir de survie face à la brutale solitude commune de leurs deux êtres.
Mais Jade est fatiguée de tout ce merdier. Exténuée, paralysée par l'abondance de ses propres pensées en soumission à cette tension interminable. Elle n'arrive plus à donner un sens à son attente, à ses incompréhensions concernant cette autre femme, cette autre vie. Elle n'assume plus la haine autant qu'elle n'était plus en mesure d'assumer l'amour à son égard ces derniers mois. Tiraillée, malmenée par ces deux extrêmes elle peine à se comporter plus longtemps face à la douleur. L'éducation banale des excuses et des explications se confond dans le silence rationnel des gestes. Parce que les mots mentent, ils se construisent, se forment, répondent à des plans et des fondations structurées dictées par l'esprit; les actes eux, sont animales, instinctifs, portraits parfait des envies. Ils sont une vérité : celle du charnel. Là, d'ailleurs elle pourrait le tuer; en finir sur le lino sombre et glauque de cette chambre. Elle pourrait le tuer, l'étrangler, le planter et serrer son cœur refroidi de sa carcasse ployée sous l'épuisement ; tenter de voir laquelle de la Présence ou de l'Absence lui cause le plus de souffrance. Mais elle pourrait aussi l'embrasser, tendrement, laisser parler la douceur de mains qui nettoient, qui caressent charment et bercent. Parce que c'est cela et rien que cela, cette relation, cet avenir : une antithèse entre torture et plaisir ; entre indifférence et considération. Entre l'Amour et la Haine.

Et elle l'écoute - suspendue à sa voix - promettre, jeter ses sacs de lettres collés en dehors de sa boite buccale. Elle le laisse envelopper sa honte et sa culpabilité de cette assurance sans faille qui le caractérise tant. « Je vais mettre la main sur ces gens et, quand j'aurai eu ce qu'il me faut, plus rien n'existera si ce n'est toi et moi. »  Calme, il fallait bien qu'à un moment donné son bon sens se brise et qu’enfin l’instinct de charogne ait son mot à dire. Les éclats de balles et de sang trônant encore sur son torse ne sont que des réminiscences d'une bataille qu'il a engagé à peine touché et elle le comprend sans aucune stupéfaction. Cicatrice sur l'épiderme et dans le crâne, la colère et la vengeance sont ses carburants, des moteurs de vie alimentés par l'odeur de la mort. Il veut lui offrir un cadeau empoisonné de chair qui se déchire dans la paranoïa des responsabilités qu'il s'octroie. Elle refuse, piégeant ce bonheur éphémère retrouvé à son contact en prenant ses doigts qu'elle mêle aux siens, capturant son azur qu'elle noie dans son grand bleu. « On s'en fiche de c'qui s'est passé Lijah'. Ça n'nous concerne pas cette connerie et j'suis fatiguée. On en a eu assez tu crois pas ? New York c'est derrière nous on peut faire plein d'trucs ici avec c'que t'as déjà avec le bar ton appart' et tout. Vraiment on s'en branle love... » Imploration, elle laisse le visage masculin se fermer mais abdiquer. « Reste avec moi s'il te plaît. J'suis fatiguée, j'suis fatiguée d'tout ça et j'vais peut être pas réussir à dormir parce que j'vais r'voir tous ces gens...Reste avec moi c'est tout c'que j'veux. » Elle demande une dernière confirmation de ses prunelles avant de laisser planer quelques minutes pour enfin lever et tirer comme une sonnette le bras inerte et valide contre son ventre. « Viens lève toi j'vais t'laver rapidement t’empeste et j'ai pas envie qu'ça s'infecte... » Poupée de chiffon, marionnette de muscles il parvient à se hisser à sa hauteur non sans difficultés. Du renfort de ses épaules elle l'accompagne jusqu'à la douche, s'affaissant pour faire disparaître les dernières toiles poisseuses de tissus troué par l'horreur.

Elle l'aide à enjamber la baignoire, le tient de ses membres frêles et fait couler contre son torse les reflets nacrés du savon qu'elle étale avec délicatesse dans une succession de petits cercles concentriques. Les paumes droites, les genoux fixes, la courbure des reins honteusement cambrée, elle lui fait face avec une pointe d'avidité. Le dessin de ses lèvres humides a à la fois une vulnérabilité et une brutalité qui la fait toujours hésiter entre le baiser et le simple regard contemplatif. Le bonheur dans quelques centimètres d'épaisseur recouvert à ses frontières par le flou d'une barbe contre laquelle elle en vient toujours à s'écorcher les joues. A vif. Les perles d'eau s'y accrochent, se forment et se déforment pour terminer leur course dans le néant des flots qui s'abattent sur leurs crânes. Il la fascine, il la bouleverse. Elle a entre les doigts les quelques mèches d'un trésor, d'un morceau laissé sur terre par le divin pour mettre à l'épreuve la pauvre et simple humaine qu'elle peut être parfois. Les ondulations glissent comme le serpent, s'enroulent autour de ses doigts comme des bagues d'ébène aux reflets d'argent. Trempée, ses lianes de geai dégorgent leur couleur le long de sa chemise désormais translucide. Elle ne sait pas exactement combien de temps elle le fixe de toute sa force tout en le lavant, de tout son souffle, de tout son regard, avec la concentration d'une gamine pourrie gâtée devant le prince de ses rêves tout juste matérialisé à la réalité. Parce que si elle ne cille pas elle peut essuyer ses nombreuses larmes dans le bleu de son regard. Parce que si elle ne respire pas immédiatement elle peut avaler l'air qu'il rejette. Parce que si elle ne pense pas il en vient à combler naturellement les plus infimes parcelles vides de son esprit. Alors elle se focalise, elle y met toute sa témérité parce que ça efface et éradique les anciens souvenirs de cette nuit d'horreur et les anciennes jouissances de la soif. Pour en créer de nouvelles.

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Elijah Haynes

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physique : il a le dos lacéré, seul et unique cadeau de sa génitrice lorsqu'il était plus jeune. il a également quelques cicatrices de blessures par balle, dont l'une se trouve à sa clavicule suite aux tirs portés par les serbes lors des attentats de noël. mais aussi une cicatrice à la cuisse droite d'un coup de couteau. ses bras sont remplis de tatouages, sa main gauche porte encore fièrement la croix celtique, allégeance à l'irish mob faite à new-york, ainsi qu'un petit coeur sur l'intérieur du poignet, similaire à celui que Jade s'est fait en même temps

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MessageSujet: Re: it is what it is | jade   it is what it is | jade EmptyDim 19 Mar - 16:32




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Il aurait dû savoir que ces mots n'auraient aucun sens. Il aurait dû savoir que plus rien n'aurait d'importance si ce n'est sa présence, pourtant, ça s'invite tout de même. Ça vient caresser ses lèvres, le bout de sa langue, ça vient se répandre jusqu'au cœur même de ses veines. Il doit agir, essayer d'agir. Il doit faire au mieux pour rendre justice à cette blessure morale pour elle, physique pour lui. Dans le fond, Elijah croit encore bien faire, loin d'être à même de comprendre que tout lui revient jusqu’à cette habitude des plus sanglantes. Tout s'invite dans sa tête comme pour ne recommencer d'un chemin déjà parcouru. Le quadragénaire se lance dans la gueule du loup, volontairement, apprécié des ombres, apprécié du chaos, évidemment. Car c'est là ce qu'il sait faire de mieux, seule triste discipline dans laquelle il soit assez à l'aise pour se perdre corps et âme, sans prendre en compte les risques, sans se rendre compte que son tableau est déjà plein et que la rédemption ne lui est peut-être plus accessible. Ça aurait pu lui traverser l'esprit si sa chaire n'avait pas été touchée, si son être n'avait pas été en danger, remparts baissées lui semble-t-il, prêt à endosser le fait d'avoir été faible bien que, cette fois, loin de ses pensées, il ne soit pas la cause de cette catastrophe. Il n'est pas ce qu'on a voulu atteindre, il n'est pas le destinataire voulu de ces balles. Vérité qu'il lui faudra accepter lorsqu'elle parviendra à se frayer un chemin jusqu'à sa raison, jusqu'à ce qu'il retient prisonnier, voué au silence, dans un recoin de sa tête. Et, dans tout ce grabuge, il y a cette voix cristalline qui lui parvient, cette voix qu'il croit avoir entendu durant plus d'un an, quand le crépuscule s'installait, quand la nuit déposait son manteau sur ces lieux trouvés où son répit, malgré tout, fut léger. Oui, ça le fatigue de repartir en chasse, ça le fatigue de devoir retrouver cette solitude délaissée, ce besoin irrépressible du liquide rougeâtre sur ses mains pour satisfaire une vengeance qui grandit, qui s'épanouit dans un corps usé par le temps. Ça le fatigue et pourtant, il termine par se taire, par s'enfermer dans une idée arrêtée, laissant tout de même les mots de sa Belle couler. « Reste avec moi s'il te plaît. J'suis fatiguée, j'suis fatiguée d'tout ça et j'vais peut être pas réussir à dormir parce que j'vais r'voir tous ces gens...Reste avec moi c'est tout c'que j'veux. » Et si ses songes ne trouvent pas d'autres issues que celle qu'il souhaite trouver quant à tout ça, il en vient tout de même à acquiescer, à lui faire entendre ce dont elle a besoin, par nécessité de la protéger, par besoin de ne plus voir cette détresse teintée le long de ses traits. Il est faible, il l'a toujours été à son égard, chose qui vient se confirmer là et qu'il comprend enfin, complètement. Puis quelques minutes de silence, le retour à un calme des plus lourds. « Viens lève toi j'vais t'laver rapidement t’empeste et j'ai pas envie qu'ça s'infecte... »

Il en vient à se résigner, il essaie de prendre sur lui pour parvenir à se lever, pour réussir à se hisser sur toute sa hauteur, retrouvant le contact nécessaire de Jade qui s'improvise pilier jusqu'aux abords de la baignoire dans laquelle il se laisse aller, maintenu par les murs et la conviction de sa Belle à s'occuper de sa maigre carcasse. Et il lui faudra plusieurs minutes pour réussir à reprendre correctement ses esprits, le bleu de ses perles posé sur la silhouette féminine qui s'affaire doucement, le plus naturellement du monde finalement. Parce qu'ils sont deux mais finalement un et entier, ils l'ont toujours été, même au-delà de ces mois passés loin l'un de l'autre, même malgré tous ces obstacles laissés au-devant de leurs pas. C'est ce qu'il vient inscrire en argument à ce qu'il prépare silencieusement, à ce qu'il devra faire une fois la porte de cette chambre passée. Il lui faudra se souvenir de cette volonté qu'ils peuvent avoir, de ce qu'ils se portent malgré les encombres douloureux de leur histoire. Il devra penser à cette partie claire du monde qu'ils se sont offerts plutôt qu'aux ruines qui le jonchent, plutôt qu'à ces orages qui tardent à passer. Elijah en baisse finalement la tête, retrouvant un peu de sa splendeur bien que la fatigue soit grande, renforcée par la douleur qui prend et use, qui torture et affaibli. Il trouve la force nécessaire dans l'amour qu'elle lui offre, dans ce qu'elle vient lui confesser à chaque contact, à chaque caresse donnée à l'encontre de l'épave qu'il se doit de porter encore fragilement. « Ça va aller Jade, faut juste qu'on se repose. » Laisse-t-il entendre, venant prendre le risque de poser l'une de ses mains trempées contre sa joue, tentant un sourire, quelque chose de réconfortant malgré sa posture affaissée. « C'est bon, ça va aller. » Il le souffle en tentant d'attraper la première serviette qui lui tombe sous la main, se couvrant au mieux, laissant ses doigts se glisser contre la paie de sa clavicule lorsqu'il croise son reflet, image qu'il n'arrive pas à soutenir parce qu'il parvient à voir l'ampleur de sa déchéance. Puis la douleur s'ancre une énième fois en lui jusque dans les limbes de sa conscience abîmée, contact électrisant qui lui arrache une grimace, un léger râle de douleur tandis que quelques perles amères trouvent à nouveau refuge contre son torse, ce qu'il s'empresse d'essuyer le plus délicatement possible quand Jade en revient à lui ; tout de même conscient qu'il ne pourra pas lui cacher. « Ça va, t'en fais pas. Prends ta douche, je peux t'attendre à côté. » Lui glisse-t-il en déposant un baiser contre son front, peinant à rejoindre le tombeau de draps qu'il a pu souiller un peu plus tôt, malgré lui. Il réfléchit, il y songe, départ qu'il ne pourra retarder, ce besoin viscéral qui hurle dans les tréfonds de sa misérable personne. Il croit devoir agir, il croit devoir se hisser, seul, contre la menace qui rôde au-dehors, loin d'être pour lui mais bien présente. Il se fait lui-même cible potentielle à défaut de conserver la sécurité de l'anonymat et de se tenir loin des faux-pas. Il entre dans une guerre qui ne le concerne pourtant pas, par besoin de rendre la monnaie de la pièce qui lui fut jeter... mais aussi par besoin de tuer, l'instinct retrouvé, sa nature relevée en une explosion de poudre et de sang, en un malheureux hasard passant. Il croit devoir partir, il croit devoir le faire ; convaincu qu'en cette quête réside la satisfaction nécessaire à ses sens pour trouver un certain répit, loin de constater que la seule qui soit à même de lui en offrir ne soit qu'à quelques mètres de lui.
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Jade Lincoln

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MessageSujet: Re: it is what it is | jade   it is what it is | jade EmptyLun 27 Mar - 22:00

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Le dôme des doigts dessine et creuse le sillon des muscles qui ressortent et saillent sous la peau pâle. Tout en slow-motion le temps cesse sa course pour lui laisser pleinement le loisir d’apprécier les courbes de cette armure de peau qu'elle agrippe et gratte délicatement du bout de ses ongles. Les bulles gonflent et disparaissent sous le passage de la main créatrice et dévastatrice de ce qui peut encore souiller sa beauté. Tout s'enfuit, tout s'efface, le sang coule et s'en va dans l'eau qui se trouble à leurs pieds nus qui semblent prendre leurs racines dans ce moment  - ils le savent - éphémère. Doucement les gouttes s'écrasent de façon bien lourde sur leur corps trempé, épousent leur silhouette endolorie et meurtrie. Le torrent emporte avec lui dans le siphon les tourments qui les habitaient tout deux, sans poser de question, sans pourquoi, sans comment, ils oublient et se noient contemplatifs dans les yeux de l'autre. L'aventurine grisée ne quitte jamais le diamant bleuté translucide ; même lorsque ces deux joyaux finissent par se détacher d'eux mêmes. Et il part, en un baisé fugace du bout des lèvres, apposé chastement contre les plis déçus de son front où se collent les quelques mèches noires et trempées de sa chevelure. Le regard remonte la vision de cette masse qui s'entoure d'une serviette et s'en va en franchissant la limite entre les deux uniques pièces de ce taudis payé 20 dollars la nuit. Elle attend encore quelques secondes sous le jet brûlant qui plaque ses fringues à son tronc comme dans un filet désagréable qui chope des kilos de poiscailles ; elle attend, les pupilles alertes, grandes ouvertes mais rien ne revient dans cette salle de bain. Alors elle soupire. La flotte se coupe dans un coup sec donné au robinet qui se décharge encore d'un maigre filet à cause d'une fuite que le service de ce motel miteux ne réparera probablement jamais. Jade sort des eaux en enjambant la baignoire et replonge dans sa souffrance qui l'habille au fur et à mesure qu'elle se met à nue face au miroir bourré de buée. L'échine courbée elle laisse dans une flaque la chemise imbibée et le caleçon masculin ; le néon au dessus de son crâne faisant transparaître l'étrange reflet blanc d'une statue grecque. Elle contemple, se trouvant vraiment belle avec ses hanches fertiles au dessus desquelles est taillée une poitrine laiteuse -  ce avant que l''air impitoyable de la chambre ne fasse disparaître une bonne partie de la brume pour ne dévoiler qu'un corps fatigué, enroulé sur lui même. Un être misérable au teint fantomatique, aux ecchymoses blafardes sous la peau rosée ; un être au bas ventre encore un peu rond, vestige d'une vie volée, aux côtes pétées qui saillent à chaque geste effectué pour vite attraper le peignoir rugueux de coton qui trônait sur la poignée de la porte. Cicatrices, cramée à l'acide, étrange vision de l'harmonie entre beauté et laideur.

Elle ne se sèche pas d'avantage, pas la peine, enserrant le dessous de sa poitrine avec la ceinture éponge d'un nœud rapide et vigoureux. De quelques coups aux joues, elle essuie les traces du maquillage qui a coulé, plonge les lieux dans le noir et s'éloigne, dépose son épaule sur la chambranle sale de la porte, faisant couiner péniblement les gonds. Il est sur le lit, à moitié couché, posé sur des draps enroulés, entortillés sur eux mêmes dans des cercles rouges de son sang. Ses yeux d'ordinaire si clairs sont presque noirs dans la lumière jaunâtre et faible. Il a l'esprit aussi tendu que le buste incroyablement douloureux qu'il se trimballe. Il ne la remarque évidemment pas sur le coup, restant fixé sur ce point que lui seul peut voir, cet objectif imprononcé qu'il est entrain de se fixer au plus profond de lui même. Elle fait de son mieux pour se tenir loin de lui, chopant un rouleau de sac poubelle dans le chariot à ménage qu'elle a ramené un peu plus tôt, faisant traîner ses talons fripés contre la moquette dégueulasse. Ses doigts se tendent vers la commode où trônent les cadavres de ses démons liquides qui finissent un à un, et ce dans le calme le plus complet, enterrés dans l'espace confiné du plastique de pétrole. Elle inspire difficilement, sentant ses entrailles se nouer à chaque léger tintement de verre venant briser la quiétude des lieux mais débarrassant enfin cet exil, cette tour dans laquelle elle s'est réfugiée, cette prison sans fenêtres, sans espoir où la fragilité de son être l'a déchirée et arrachée à sa propre nature autrefois si vaillante. L'ombre sur le pieux s'anime aux petits sons, bouge et s'approche, venant de réaliser la présence de ce ménage de minuit. « Fais pas attention à tout ça c'est rien c'est là d'puis très longtemps j'ai accumulé un peu trop ces derniers mois j'vais nettoyer, assied toi sur le fauteuil, dégage les fringues qui'a dessus l'temps que j'termine et change les draps. » La voix se veut rassurante, dégagée mais se brise contre  la présence trop visible du mensonge. Elle ne sait pas comment lui demander de partir, ne serait-ce que de cet espace pollué par les vestiges de sa déchéance. Elle ne sait pas comment lui demander de détourner le regard pour lui éviter tous ces hauts de cœur de honte effrontée qui la guettent.  « Y'a des affaires propres à toi dans la valise dans la salle de bain, la jaune. Tu devrais les mettre parce que la couette n'est pas franchement épaisse tu vas te les geler cette nuit. Surtout après l'choc. » Elle continue à se pencher, se baisser, à s'abaisser et s'affairer dans des froissements de sac qui se remplie rapidement et qu'elle finit par jeter au dehors avant de donner un tour de clé et de s'emparer - sans un seul regard en sa direction – de draps propres. « Va falloir que je les crame quelque part j'pense... J'ai deux trois trucs à manger qui traînent dans le tiroir de la table de nuit s'tu veux pour reprendre un peu d' forces ; doit y avoir des chips au fromage, des viennoiseries de c'matin et une tablette de chocolat, j'irais te chercher un truc consistant demain matin si tout n'est pas fermé à cause de ce soir. » Elle comble le silence par fierté, et par peur. Les mouvements spontanés de fée du logis improvisée et les sourires forcés n'empêchent pas les prières silencieuses, espérant stupidement qu'il se soit fait aveugle des quantités d'alcool ayant pu être ingérées. « Voilà c'est bon tu peux t'coucher » Elle s'éloigne, ramassant les affaires sales et les fourrant dans une valise vide, faisant mine d'être satisfaite de la propreté de l'endroit. « Tu veux dormir ou j'allume la télé ? »

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physique : il a le dos lacéré, seul et unique cadeau de sa génitrice lorsqu'il était plus jeune. il a également quelques cicatrices de blessures par balle, dont l'une se trouve à sa clavicule suite aux tirs portés par les serbes lors des attentats de noël. mais aussi une cicatrice à la cuisse droite d'un coup de couteau. ses bras sont remplis de tatouages, sa main gauche porte encore fièrement la croix celtique, allégeance à l'irish mob faite à new-york, ainsi qu'un petit coeur sur l'intérieur du poignet, similaire à celui que Jade s'est fait en même temps

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MessageSujet: Re: it is what it is | jade   it is what it is | jade EmptyDim 2 Avr - 19:13




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Il baisse les yeux en comprenant ce que son départ à causer, il baisse la tête entière, lourde tant la honte est grande ; la culpabilité aussi sauf qu'elle, de son côté, invite des hauts le cœur. Elle soulève quelque chose qu'il pensait réduit à néant, enfoui dans des ombres plus opaques que celles jusqu'alors jamais côtoyées. Elijah comprend l'ampleur des dégâts, tout ce qui est venu ravager la vie parfaite qu'il pensait qu'elle pouvait mener désormais, loin de sa noirceur, loin de tout ce qu'il représente de mauvais, loin de... son amour, finalement. Et c'est une claque, une vérité douloureuse qu'il doit tenter d'avaler au mieux, coincée au creux de sa gorge comme définitivement prête à l'étouffer, une justice des plus pures pour ce qu'il a pu lui faire par le passé ; encore maintenant parce qu'il n'arrive pas à en démordre, sachant son instinct désormais plus dangereux qu'il ne l'a jamais été. L'animal en cage grogne et salive, avide d'un peu de sang, avide du moindre soupçon de colère qui pourrait s'immiscer jusqu'en son for intérieur. Elijah se sait en train de se briser, là, au plus profond de son être, là où tout s'écroule, là où tout se perd ; jusqu'à cette humanité qu'elle n'a jamais autant fait briller. Et pourquoi ? Un combat personnel qui n'en finit pas, jamais. Il aimerait pouvoir y remédier, il aimerait pouvoir retrouver sa superbe, ce même sourire qu'aux premiers mois partagés, cette sérénité qui semblait ne pas pouvoir se ternir jusqu'à y parvenir, malgré lui. Malgré eux, en fait. C'est un sentiment nostalgique qui vient s'épanouir sous sa cage thoracique, sous ce qui peine à battre bêtement tandis qu'il l’aperçoit du coin de l’œil continué de s'activer, cachant une noirceur qu'il sous-estimait chez elle. Une grimace, un soupir silencieux enfuit d'entre ses lèvres, barrière tenace en un instant pareil tandis que la voix de la Belle revient prendre ses droits dans la misérable chambre qu'ils habitent tous deux ce soir et qu'elle essaie de remettre en ordre, notamment à l'aide des draps propres récupérées dans sa course insignifiante. « Va falloir que je les crame quelque part j'pense... J'ai deux trois trucs à manger qui traînent dans le tiroir de la table de nuit s'tu veux pour reprendre un peu d' forces ; doit y avoir des chips au fromage, des viennoiseries de c'matin et une tablette de chocolat, j'irais te chercher un truc consistant demain matin si tout n'est pas fermé à cause de ce soir. » Il acquiesce seulement, s'essayant à un sourire, quelque chose qui se brise aussi certainement qu'il n'en vient à détourner le regard ; tout comme elle, en vérité. « Voilà c'est bon tu peux t'coucher. » Chose qu'il peine à faire rapidement, son épaule encore fragile ; plus qu'elle ne l'a jamais été jusqu'alors, les douleurs du passé ravivées en une plaie, une seule. « Tu veux dormir ou j'allume la télé ? » Il ne répond pas de suite, s'assurant de bien s'installer pour ne pas avoir à bouger, ressentant déjà l'air frais dont elle avait pu parlé sans pour autant s'en plaindre, l'air glacial de cette saison parvenant presque à apaiser ses maux ; si ses chairs n'avaient pas à tant se contracter, bien qu'il fasse le choix – presque impossible – ne pas y accorder d'attention.

« Tu peux allumer, j'aimerai ne pas m'endormir de suite. J'ai... J'ai besoin de... » Il ne termine pas sa phrase, sachant déjà les douleurs qui accompagneront l'âme de la Belle dès lors que l'aube s'invitera par delà ses fenêtres salies par le temps. « Est-ce que tu peux venir, s'il te plaît ? » Demande-t-il finalement, se redressant légèrement, venant appuyer son dos fatigué contre le mur qui les sépare à peine de la chambre d'à côté. Il s'en veut de ne rien avoir pu faire de plus pour la sortir de tout ça, il s'en veut de ne pas avoir su être à l'écoute. Il s'en veut d'avoir agi comme il l'a fait, loin d'être à même de savoir comment quiconque aurait fait dans sa situation. Et, tandis qu'il essaie de faire taire ses songes, il vient porter toute son attention sur la jeune femme qui rejoint les draps, sur les yeux qui peinent clairement à le regarder, lui et cette noirceur aisément identifiable au cœur de ses prunelles ; elle le connaît, elle sait quel démon hante désormais les limbes de sa tête. « J'ai besoin d'être sûr que je délire pas encore. » Souffle-t-il tandis qu'il vient la serrer contre lui, ses perles claires brisées fixant un point qui n'existe que pour lui. « Je suis désolé ; souffle-t-il à nouveau, sa voix n'étant plus qu'un murmure dans un instant que le monde ne prendra pas en compte. Il leur appartient, tout comme le monde leur a toujours appartenu, à eux, deux êtres à peine capable de pouvoir gérer ce qu'on appelle « tranquillité », ce qu'ils appellent « du danger ». De ne pas être revenu. » La fin de sa phrase laisse un silence des plus lourds, des plus horribles pour le mercenaire qui, déjà, tente de combattre toute la tempête qu'il sent se déchaîner au fond de lui, essence dévastatrice d'années baignées dans le sang. « Alors merci. Merci de l'avoir fait, Jade. Merci de me prouver le contraire sur bien des choses. » Tente-t-il de lui faire entendre, incluant implicitement tous ses échecs face à elle. Elle et la force qu'elle possède depuis plus longtemps qu'il ne le croit. Elle qu'il croit avoir blessée au contact de ses ténèbres avant qu'elle n'y revienne, toujours plus apte à comprendre, à l'accepter ; ce qui viendrait presque l'effrayer, d'ailleurs. « Je sais qu'il faudra du temps... avant que tu le prennes en compte car j'ai été un connard mais, tu es la seule que je veux, tu as toujours été... la seule. Sincèrement. Et je ferai au mieux pour le prouver, si tu me laisses faire. » C'est une erreur que d'en revenir sur ce sujet, une faute qu'il commet encore mais qu'il croit nécessaire. Parce qu'il lui doit des excuses, des explications, parce qu'il lui en devra encore lorsqu'il partira, enfant de l'ombre, bien qu'un jour amené à revenir ; qui sait, sûrement bien plus vite qu'il ne l'imagine. Parce qu'il lui laissera faire son choix quand lui choisira une route un peu plus sinueuse que la paix des jours qu'elle veut lui donner. Il est encore trop tôt pour lui pour se risquer à cette vie loin de ce dont a été fait son passé, il est encore trop tôt pour que la rage qui ronge ses songes ne s'estompe. Il choisit de lui faire confiance, de se faire confiance. Il choisit d'être optimiste quand ses jours, finalement, sont peut-être à compter. Une vérité qui le heurte trop brutalement pour qu'il ne parvienne à l'ignorer, venant cueillir les lèvres de la peine dans une pulsion non-feinte, un besoin viscéral qu'il écoute enfin.
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Jade Lincoln

Jade Lincoln
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physique : ventre déformé par la grossesse passée - tatouée ("elijah" sur la tranche de la main droite, colt python à l'aine, haut du bras gauche recouvert par des roses) / dos lacéré profondément suite à un règlement de comptes, cicatrisé, qui limite ses mouvements - cicatrice à la poitrine causée par un couteau - traces de brûlures au niveau des poignets par rapport à ses pratiques sexuelles

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MessageSujet: Re: it is what it is | jade   it is what it is | jade EmptySam 15 Avr - 0:31

It Is What It Is
Elijah & Jade

Emotional Context. It destroys you everytime.

Névroses, nécrose de tout son être qui se bat à dresser des murs de faux semblants pour les couvrir une à une, les planquer, les cacher derrière la propreté d'un lieu qui demeurera toujours aussi dégueulasse de par le pathétisme de sa façade et de ses néons crasseux. Miasmes de son alcoolisme, peste de sa dépression , Jade soulève avec hâte le tapis pour tout fourrer en dessous dans l'espoir que rien ne ressorte par les coins qu'elle veut clouer d'un demi sourire forcé. Il l'a vu mais elle persiste à se crier le contraire à l'intérieur du désordre ambiant de sa boite crânienne. Mensonge, odieux mensonge et pourtant, le tout coule avec une facilité déconcertante, comme maintes fois répété ; une mécanique du corps qui se réfugie dans des mouvements qui ne lui ressemblent pas. Jade n'a jamais été très ordonnée. Jade n'a jamais été très organisée. Mais Jade dégage tout dehors sans pouvoir tout faire disparaître pour autant. Tellement vrai et tellement faux à la fois ; l'existence même de la merde qui lui picore le crâne avec médiocrité ne peut se détruire aussi facilement qu'en se jetant d'une porte par un sac poubelle. Matériellement dehors, mais consciencieusement à l'intérieur de son être entrain de ronger sa gorge. Pourtant elle se bat, elle s'acharne, figée dans son costume, dans son rôle qui l'accable, qui lui écrase les épaules. Elle est fatiguée, ruinée. Déjà trente ans et l'impression d'en avoir le triple, le pied dans la tombe, sautant de parts et d'autres de ce trou macabre dans un jeu qui ne l'amuse même pas. Elle tombe en morceaux, se désagrège doucement alors qu'il lui semble tout de même qu'elle arrive enfin au bout de son voyage. Là, devant ses yeux, le point de non retour. L'arrivée fragile qui lui fout une tempête d'espoir dans le cœur. Le destin qui fait autre chose que de lui cracher littéralement à la gueule en lui imposant la trouille des lendemains ; ces questions de survies, de savoir si ça vaut bien le coup de se lever du lit, d'ouvrir le rideau pour y contempler la pourriture joyeuse des autres, de manger pour ralentir le moment où l'horloge cessera enfin de tourner. « Tu peux allumer, j'aimerai ne pas m'endormir de suite. J'ai... J'ai besoin de... »
Elle allume le petit poste qui crache sa lumière sur leurs deux silhouettes qui se jaugent. Là devant ses yeux, la réponse. Là. Le bout du tunnel. La prière exaucée qu'il s'arrête, qu'il se stop net dans sa propre route pour croiser la sienne à nouveau. Le vœux qu'il se retourne sur elle, qu'il braque et change de direction pour qu'ils puissent enfin se suivre jusqu'à elle ne sait où ; derrière la ligne où le soleil disparaît, où la terre commence ou bien termine – pff peu importe.  « Est-ce que tu peux venir, s'il te plaît ? »   A sa manière il vient de lancer de grandes preuves d'amour en ignorant superbement son manège. Spectateur feignant de louper le lourd sens de la mascarade il l'attend pour la sortir de son théâtre; elle le rejoint. Lincoln délaisse l'errance maladive et vaine de ses doigts sur les meubles encore tâchés de whisky pour finalement venir toucher les draps du lit. D'une drogue honteusement cachée, elle passe à une autre qui finie par s'imposer rapidement comme unique. Face à lui, elle le contemple quitter doucement l'immobilisme qu'elle lui connaît si bien ; cette pensée sombre et tortueuse sous l'amas de ses boucles, ce raisonnement ballotté entre humanité et animalité. Tiraillé, partout, tiraillés tout deux entre vie et envie de mort. Il la serre contre lui du seul bras valide qu'il possède, comme habité par la peur idiote et irrationnelle de la voir s'envoler pour toujours. Mais ça n'est pas elle qui part d'ordinaire. Ironie. Il s'en excuse d'ailleurs, lui faisant alors danser, derrière le rempart de ses paupières, quelques images douloureuses du passé ; un canon sur la tempe, un goulot entre les lèvres, la tombe d'une enfant... Le temps d'un soupire le malaise de l’absence de ces deux dernières années la regagne pour s'évacuer lentement, jetant de force aux oubliettes les prémisses d'un désastres de paroles incomprises. Trompée ou pas, laissée ou pas Jade sait qu'elle n'y peux rien. Qu'elle accepte ou qu'elle refuse le résultat sera le même : sa volonté. Car rien ne contrôle Elijah. Rien.

Aussi, elle acquiesce, trouvant refuge dans les miroirs d'un bleu fracassant qui se heurtent au sourire presque tendre de sa petite moue, avant de l'éclater dans un baiser brûlant. D'un coup de main puissante contre ses tempes, ses cheveux deviennent fous, irradiés par l'adrénaline soudaine face à ce geste si simple mais dont elle avait tant besoin. Elle sent son âme la rejoindre après des mois dans cette enveloppe charnelle. Ça vient poser un voile sur sa tristesse et le pathétisme de sa condition. La pointe doucereuse de sa langue s'emmêle à la sienne, sa barbe pique et fout à vif la charnière des lèvres qui s'irritent délicieusement comme face à l'amertume sucrée d'un grand cru. Ses veines se gonflent par l'effort de la respiration qui ne sait comment poser son rythme aux côtés d'un cœur en saccades. Ses reins s'arquent. Elle passe alors dans un sursaut instinctif une jambe de l'autre côté du bassin masculin. Le tissus humide de la serviette qu'il arborait glissant, elle se décroche quelques secondes du verre de sa bouche pour déposer sur sa peau nue quelques mèches brunes dans l'attente de retrouver un semblant d'air. Elle effleure ses cuisses des siennes, grimpant un peu plus le long de son corps monstrueux. Elle le détaille, du bout des yeux d'abord, puis du bout des doigts – elle effleure le torse et les reliefs noueux de ses muscles comme si elle voulait qu'ils fondent à son contact. Car si il y a un terrain où elle peut imposer un semblant de dictature c'est bien celui dans lequel il vient de les entraîner.
D'une force poussée à son paroxysme par quelques éclats de rage qui l'habitent au fond, elle coince le poignet du bras sain au dessus de sa tête. Dans une complaisance reconnaissable à l'arc de son sourire, elle dessine un long chemin de baisers tendres en dessous des clavicules, contournant sa blessure, passant à la naissance de la gorge tandis qu'il s'allonge difficilement de tout son long sur le matelas ; la débarrassant - de son membre libre mais douloureux - son peignoir qui s'affaisse sans un bruit au sol. Le mercenaire retrouve l'indécence de la jeune femme qui l'avait séduit quelques années plus tôt, celle qui plongeait toujours allègrement son regard plein de fascination dans le sien comme tout ce qu'elle avait de plus beau à lui offrir. L'admiration, la compréhension de la complexité entre terre et ciel. Plus démon qu'ange, elle en vient à lécher le maigre filet de sang qui s'évapore sur son épiderme dans cet empressement intenable qui force son bassin à rencontrer brutalement celui d'un meurtrier réduit en esclavage. Elle gémit. Le souffle court alors qu'elle attaque et recule, repart encore et se précipite de nouveau. Lui, peinant à suivre le rythme et elle ne tardant pas à le distancer, gardant un contrôle impeccable sur sa personne, enserrant la gorge de ce pitbull crispée entre bonheur et malheur. Elle n'aura de repos que dans la jouissance d'avoir créé cet être parfait qu'ils forment quand ils ne sont plus qu'un.
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Elijah Haynes

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MessageSujet: Re: it is what it is | jade   it is what it is | jade EmptyLun 17 Avr - 21:38




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Il se souvient des danses lancinantes qui hantaient son esprit, lorsque la folie se faisait reine, perversion des songes. Il se souvient de quelques images, de ces rêves qui s'écourtaient, souvent, comme pour lui rappeler ce qu'il avait pu perdre par stupidité. Aussi, il ne reste plus que des souvenirs douloureux, quelques brides d'instants perdus dans les méandres d'un esprit torturé par des névroses qu'il ne combat plus ; ça depuis déjà bien longtemps. Et elles lui reviennent, toutes ces situations, la totalité des moments non-embrumés qu'il s'était si longtemps imaginé, repassé comme pour ne rien oublier de ce qu'avait pu être le bonheur ; ce leurre maudit jusqu'à maintenant, jusqu'à cet instant tandis qu'il cueille les lèvres de celle qui se tenait à ses côtés – bien que réticente quant à ce qu'elle lui cache et qu'il devine, qu'il connaît même en vérité. Et pourtant, il choisi de ne rien dire, il choisi d'omettre ce fait, venant se perdre dans le piège qu'elle peut être, cet élan d'humanité qu'elle a toujours été à ses yeux. En revient l'Homme, les sens, les battements d'un cœur jusqu'alors silencieux. En revient, entre deux baisers, tout ce qu'il avait vainement tenté de faire taire lorsque les nuits se faisaient longues et insipides, lorsque le monde semblait s'effondrer autour de lui, prison tortionnaire d'une existence dont il n'est pas parvenu à se défaire ; un regret qu'il ne porte pas, plus maintenant. Et si ses réflexions s'étaient faites plus ou moins claires jusqu'alors, Haynes se perd dans la contemplation de sa Belle, là, entre quelques baisers volés, derrière l'affolement que tous deux éprouvent à l'idée de s'avoir, à nouveau, comme lorsque rien ne semblait pouvoir leur arrivé, comme lorsque la liberté se faisait plus enivrante que ces nombreux souffles retrouvés. Ici, tout a changé jusqu'à la priorité qu'il considère maître du reste, l'azur clair de ses prunelles posé un instant sur la silhouette féminine qui s'élève au-dessus de lui, parfaite représentation de ce qu'elle représente pour lui, à savoir sa propre vie. Elle est au-dessus de tout, unique repère de l'âme égarée qu'il porte et qui, malgré ça, lui échappera encore. Car le Loup grogne, car toute cette noirceur tapie au fond de lui n'attend plus que son dû, une légitimité à faire pour la douleur qui vient parcourir à nouveau toute son épaule jusqu'à torturer les muscles de son bras, levé par réflexe, la paume de sa main retrouvant le contact électrisant de cette peau à laquelle, lors de ses nombreux crépuscules essuyés, il ne rendait pas justice. Aussi, il imprime ce nouveau souvenir dans un recoin de sa tête, là où les ténèbres ne peuvent se rendre, là où l'amour qu'il lui porte se fait sauf, là où l'Homme s'enterre quand l'animal menace. Ça pour finalement s'y perdre, venant forcer l'étreinte, retrouvant sa peau contre la sienne, cette contemplation d'une folie qu'ils partagent, un monde qui n'appartient qu'à eux. Elijah s'y perd, s'en éprend. Elijah retrouve les limbes d'un univers passionné qu'ils avaient tant partagé. Et ça, jusqu'à perdre toute raison, toute conscience. Jusqu'à en oublier que le monde, quant à lui, s'affaire et poursuit ses tours, les heures tombant comme jetées pour pour s'éteindre à jamais.

Il aura fallu une heure à la jeune femme pour s'endormir, l'une de ses mains perdue dans les boucles défaites du mercenaire qui, quant à lui, continue de fixer le plafond humide de la chambre dans laquelle ils se sont rendus, corps et âme, dans des vestiges oubliés d'un passé désormais revisité. Il se fait loin, abandonné dans des corridors sinueux, là où l'envie se mêle aux songes, là où les ténèbres puissent leur force, source aujourd'hui asséchée du sang qu'il avait pu autrefois versé. Et la souffrance revient, brutale, l'amenant à grimacer et à porter – instinctivement – sa main valide sur cette blessure qui, dans l'agitation, s'est mise à saigner. Il ferme les yeux, canalisant cette douleur comme pour parvenir à la faire taire. Parce qu'il a l'espoir tenace et les pensées fatiguées malgré cette force qui lui est propre. Elijah rumine, en silence, à la fois concentré sur la respiration de sa Belle et celle du Loup qui se lamente dans les profondeurs de sa personne. Déchiré, il l'a toujours été, rongé par cette nécessité de violence et ce besoin de paix, de banalité. Il soupire alors, tentant alors de se hisser sur toute sa hauteur, parvenant à vaincre la manière dont sa tête se met à tourner dès lors qu'il se risque à des bas en direction de vêtements propres. Les enfiler aura été un autre combat, tout aussi éprouvant pour la masse exténuée du quadragénaire qui s'est, finalement, installé dans l'unique fauteuil qui orne la chambre, ses prunelles maintenant assombries posées sur ce repère d'humanité qu'il s'apprête à laisser plus ou moins longtemps, lui-même l'ignore en vérité. Raison pour laquelle il secoue rapidement la tête, retrouvant légèrement ses forces, assez pour retrouver son mètre quatre-vingt dix malgré la manière dont il se penche, déposant un baiser contre la tempe de la Belle, déposant l'une de ses chevalières – celle qu'il n'avait jusqu'alors jamais quitté – sur la table de nuit poussiéreuse contre laquelle il manque de buter ; preuve d'un retour à venir bien qu'il ne puisse y laisser une quelconque date. Parce qu'il n'a aucune idée de ce qu'il s'apprête à trouver, parce qu'il n'a pas la moindre idée de comment y parvenir aussi, surtout. Et, malgré ça, il franchit la porte, décidé à faire abstraction de cette douleur lancinante qui vient danser dans son bras, rappel évident pour cette rage qui grandit et se nourrit de ses maux. Haynes retrouve les ombres, Haynes repart en chasse, délaissant humanité pour animalité, conscience pour impulsivité. Il laisse derrière lui toutes les promesses qu'il avait pu faire, toutes ces paroles énoncées quand l'euphorie les tenaient encore. Il rejoint les rafales glaciales des nuits d'une Chicago à peine éveillée, peinant à retrouver son chemin, venant vaincre les haut-le-cœur qui le prennent et le martèlent. Elijah, pour quelques heures encore, devra se battre contre lui-même, contre tout ce qui se joue au fond de sa misérable personne, à commencer par cette survie qui tente de retrouver l'entièreté de son étincelle, un peu plus de force qu'elle ne possède pour l'instant. Parce qu'il titube, parfois méchamment, pour rejoindre les murs de son appartement, là où ses spectres l'attendent, là où Elles le supplient de rendre les armes, là où on ne l'appelle qu'à poursuivre cette obstination qui, d'ailleurs, pourrait le mener vers une mort certaine. Après tout, ses horizons n'ont jamais été autres que celui-ci, ce chemin défait de tout halo, de tout éclat ; Jade était parvenu à lui montrer autre chose, une issue... qu'il s'est vu détruire, bêtement, lors de son départ de New-York. C'est en tout cas armé de cette pensée qu'il se risque vers ses probables derniers pas, gardant tout de même à l'esprit qu'il aura été le seul à pouvoir l'aimer de la sorte. A cette vérité s'accroche un dernier sourire qui s'estompe aussi brusquement que le manteau de la nuit, les portes de l'aube s'ouvrant sur un nouveau jour.

END.
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