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 It's a trap ! [LLoyd]

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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] - Page 2 EmptyJeu 31 Aoû - 18:10

It's a trap !


« Waw. » qu'il dit et oui. C'est sans doute « too much » mais je ne me voyais pas faire autrement. Finalement, il me dit qu'il ne sait pas trop quoi répondre et moi de secouer doucement la tête avec un petit sourire avant de hausser les épaules. Il n'y a trop rien à dire en fait puisque je sais déjà ce qu'il en pense et je ne sais même pas si j'attends une réaction en particulier de sa part. Je suis préparée à son jugement, à son dégoût, à ce qu'il m'annonce que la soirée qui vient à peine de commencer est déjà terminée mais en dehors de ça... Lui aussi récupère la bouteille de champagne pour se servir un nouveau verre. En même temps, il est là pour ça le champagne : pour être bu. C'est après s'être donc resservi qu'il me dit qu'il apprécie mon honnêteté vu qu'il a conscience que parler de tout ceci n'est pas simple. Je hoche brièvement la tête à la positive car non, ce n'est pas simple mais c'est fait. Au moins, c'est fait. Il se replonge dans son verre et moi j'attends sagement qu'il me remercie pour ce début de soirée, qu'il espère que je passerai malgré tout une bonne fin de soirée, et qu'il s'éclipse parce que c'est bien ce qu'il va se passer, non ? Vu ce qu'il m'a dit et ce que je viens de lui avouer, je ne vois pas comment il pourrait vouloir rester, même s'il n'a pas l'air « choqué ». Du coup, je ne peux pas vraiment cacher ma surprise quand il m'annonce soudain que non, il ne va pas s'enfuir en courant en me laissant l'addition. Je cligne des yeux alors qu'il poursuit en me disant que le contexte n'est pas le même, que de toute façon ça ne le regarde pas, qu'il ne va pas me juger pour un fait qui s'est produit il y a plus de dix ans et que... Ce n'est pas son problème ? Oh. Non, je ne m'attendais vraiment pas à ça de sa part et ça me soulage à un point... Je sens un immense poids se défaire de mes épaules. Parce qu'il ne me juge pas. Parce qu'il estime que ça ne le regarde pas. Et ça fait franchement du bien d'avoir une pareille réaction. Je hoche de nouveau la tête quand il affirme que cette histoire est entre moi et mon fils tout comme son histoire est entre lui, sa fille et la mère de sa fille.

Et il m'aime bien.
Je souris.

La suite me surprend un peu mais dans le fond, ce n'est jamais que la continuité de la conversation. De l'honnêteté brute, sans filtre. Il m'explique où il en est actuellement dans sa vie, ce qu'il ressent, et il est direct. Autant direct que je peux l'être moi et je réalise que cela nous fait donc un point commun supplémentaire : visiblement, il n'est pas non plus du genre à tourner autour de pot et moi cela me va très bien comme ça. Il ne veut donc pas s'engager. Bien, parce que moi non plus. En tout cas, je ne m'attendais pas ce soir à rencontrer l'homme de ma vie, je ne suis même pas certaine qu'il existe. Je ne suis même pas certaine de vouloir qu'il existe. Lloyd est quelqu'un de bien, oui. Il me plaît, oui. Il n'est pas le genre d'homme qu'on prend et qu'on jette, mais cela ne veut pas dire non plus que je ressens l'envie de m'engager avec quelqu'un. C'est assez... C'est un entre deux que je perçois chez lui en fait. Pour le moment. Peut-être qu'il va percevoir cela aussi, peut-être moins, peut-être... En attendant, une chose est certaine : je n'ai pas envie de me poser des questions inutiles, de me mettre une pression inutile. Alors...

« Merci. » je dis soudainement avec un sourire sincère. C'est tout simplement la première chose qui me vient. « J'apprécie que tu ne me juges pas. Ce n'est pas très courant comme réaction... Et j'apprécie vraiment. » Un petit soupir, je rebois une gorgée de champagne. « Et j'apprécie ton honnêteté aussi. Tu sais, j'attendais pas grand chose de cette soirée à la base même si j'ai voulu donner une chance à cet inconnu qui finalement n'est pas un inconnu. » Petit sourire plus large et entendu. « Je ne suis pas venue à ce dîner en espérant rencontrer un homme tellement merveilleux qu'il me donnerait envie de me mettre en couple. Je ne prétends pas être prête pour ça j'ai trop... Mes habitudes. Je pense que ces choses-là prennent du temps. » Je marque un silence, réfléchis avant de reprendre. « Alors, qu'est-ce que tu dirais si on essayait de simplement profiter de la soirée ? On a du bon champagne, on va sans doute très bien manger. On n'a pour le moment pas envie de se taper dessus... » Je laisse échapper un petit rire tout en le regardant avec une once de complicité dans le regard. « J'ai bien envie de ne me poser aucune question ce soir. Pas de question. Pas de pression. Rien de tout ça. Juste... Une bonne soirée avec du bon champagne, de la bonne nourriture, de la bonne compagnie... »

On va bien voir s'il est sur la même longueur d'ondes.
Ou pas.




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Lloyd Hatfield

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quartier : un appartement dans le Loop, Downtown, sur le même pallier que celui de sa mère, atteinte d'agoraphobie sévère et cloitrée depuis des années maintenant
physique : depuis son accident, survenu le 31/10/16, la main droite de Lloyd, piétinée durant un mouvement de foule, présente des cicatrices dues aux opérations subies pour la réparer

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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] - Page 2 EmptyJeu 31 Aoû - 20:01

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La réaction de Sidney n’est finalement pas virulente. Elle ne se vexe pas et va même jusqu’à lui accorder un petit sourire avant de le remercier pour son attitude. Lloyd en éprouve un vague soulagement mais sans plus. il se sent un peu anesthésié. Ca ne peut pas être les effets de l’alcool, il vient à peine d’engloutir son premier verre. Il faudra tout de même un peu plus de deux minutes pour que le champagne fasse son oeuvre. Non, en réalité, c’est simplement que l’appréhension qu’il éprouvait à l’idée de rencontrer une inconnue et l’excitation qui a suivi sa rencontre avec Sidney semble s’être dissipées. Il en revient à ce sentiment d’impuissance et de colère sourde qu’il éprouve depuis des jours…
Le pompier n’est pas capable de lui rendre son sourire non plus. Il est trop las, sa mâchoire refuse de se plier à l’exercice. Mais s’il n’est plus capable de donner le change pour le moment, il est encore capable d’écouter son interlocutrice avec toute l’attention qu’elle mérite.
Il est plutôt satisfait de l’entendre lui expliquer qu’elle ne s’attendait pas à trouver l’amour ce soir, qu’elle a accepté le rendez-vous comme une distraction, peut-être pour se prouver qu’elle était encre capable de séduire ? Il ne lui pose pas la question, ne cherche pas à savoir ce qui l’a véritablement poussée à se mettre en route pour le Monteverde ce soir. Mais c’est surtout parce qu’il ne veut pas penser à ses raison à lui, il ne veut pas trop creuser de ce côté là, par peur de déterrer une infirmation qui ne lui plaira pas… deux vaut ne pas tenter le diable.

Et finalement, Sidney en arrive plus ou moins à la même conclusion que lui : elle ne veut pas se poser de question, pas se mettre la pression. Il acquiesce puis lève son verre dans sa direction, comme pour porter un toast et saluer la justesse de ses réflexions. Sans attendre qu’elle vienne faire cogner son verre contre le sien, il le porte à ses lèvres pour en avaler une gorgée.
Le serveur (qui mérite finalement un bon pourboire malgré son sexisme) chose ce moment pour revenir avec leurs plats. Il dépose son assiette devant Sidney puis la salade de Lloyd devant lui. Inutile de préciser qu’après cette conversation, le pompier n’a plus vraiment d’appétit. Le serveur leur demande s’il peut faire autre chose pour eux puis s’éclipse lorsque Sidney, qui a décidé de prendre les choses en mains, lui lance qu’il peut disposer. Ce qu’il fait sans demander son reste…

Le silence s’étire encore un moment à la table, uniquement rompu par les bruits discret de mastication de l’un et de l’autre, tandis qu’ils goutent leur plat respectif. Finalement, Lloyd essuie ses lèvres dans l’imposante serviette en tissu qui était jusqu’alors pliée devant lui, et la repose sur ses genoux.
« J’crois qu’au niveau de la bonne compagnie, il va falloir repiocher. T'as eu une mauvaise main » lui lance-t-il, sachant parfaitement qu’il n’assure pas à ce niveau. C’est une façon comme une autre de relancer la conversation finalement… Et l’espace d’un moment, ça fonctionne. Sidney enchaine, le rassurant sur ce point, lui rappelant qu’elle a perdu l’habitude de ce genre de rendez-vous. Il l’interroge alors sur ses dernières conquêtes et elle lui fait un rapide résumé de sa situation amoureuse avant de lui renvoyer la question.
« Eh bien j’ai eu une histoire plus ou moins sérieuse il y a quelques mois. Enfin apparemment, ce n’était sérieux que pour moi » confesse Lloyd en faisant référence à son aventure avec Felicity Blackwells, une journaliste du Chicago Tribunes. « Elle m’a quitté le jour où je lui ai demandé de s’installer chez moi. Elle n’était pas prête. Une de ses amis m’a dit que c’était habituel chez elle, qu’elle avait peur du bonheur ou une connerie toute faite dans ce genre là. En tout cas le résultat est resté le même… Depuis ça : rien de sérieux. »
Il préfère ce terme là à l’autre, le véritable. Après ça, je n’ai fait que coucher à gauche et à droite, sans m’attacher, histoire de la punir, ou de me punir, j’en sais rien.
Lloyd termine son second verre et se ressert, avant de proposer à Sidney de lui remplir à nouveau son verre également. Elle accepte et il s’exécute avant de remettre la bouteille dans le seau à glaçons apportés par leur serveur.

Le silence reprend ses droits sur la table, permettant à Lloyd de mieux entendre la musique italienne qui est diffusée depuis leur arrivée.
« Tu crois que les paroles sont aussi déprimantes que l’air ? » questionne-t-il Sidney en désignant l’un des hauts parleurs. « On se croirait dans un funérarium plus que dans un restaurant. Non ? »


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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] - Page 2 EmptyVen 1 Sep - 17:55

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Même longueur d’ondes alors puisqu’il lève son verre dans ma direction, comme s’il voulait porter un nouveau toast. Je fais de même, lève le mien et le reporte à mes lèvres. Je commence à avoir chaud et je ne saurais dire si c’est la température intérieure du restaurant qui me fait cet effet ou si c’est le champagne. Sans doute des deux. Donc, une soirée sans question, sans pression, sans prise de tête. Très clairement le genre de soirée dont lui comme moi a besoin. Le serveur débarque à ce moment-là avec nos plans. Je prends une profonde inspiration quand il dépose le plat devant moi et l’odeur est tellement divine que cela rappelle à mon estomac qu’il est trop vide. Je m’apprête à souhaiter un bon appétit à Lloyd quand le serveur, qui est toujours là, nous demande s’il peut faire autre chose. J’ai envie de répondre « nous lâcher les baskets » mais me retiens. A la place, je lui dis simplement qu’il peut « disposer ». J’y mets la forme disons, au moins un petit peu. Après un « bon appétit », nous nous attaquons à nos plats respectifs et il est vrai que  je ne peux pas prétendre que mon poisson est cuit à la perfection… Il est tendre, savoureux, la sauce qui l’accompagne est exceptionnelle même si je ne saurais dire ce qu’il y a dedans et les petits légumes croquants à souhait. On sait et sent que ce sont des produits frais et bien travaillés. Très clairement, je me régale. Je me régale tellement que je ne parle plus. En même temps, c’est très malpoli de parler la bouche  pleine, ici ou ailleurs. C’est finalement Lloyd qui brise le silence, alors qu’il me semble que son assiette n’a pas beaucoup diminué, pour me dire que j’ai eu une mauvaise main au niveau de la bonne compagnie et qu’il va falloir que je repioche. Je me fige avec la fourchette dans ma bouche. D’où sort-il un truc pareil ? Je m’empresse de retirer la fourchette, d’avaler ma bouchée.

« Alors autant quand je t’ai aperçu j’ai pu penser ça, autant maintenant pas du tout. Je suis plutôt satisfaite de ma pioche. » je réponds pour le rassurer, sans trop en faire, c’est juste sincère. Je passe un bon moment. Alors non, il ne sautille pas partout, il n’a pas le sourire jusqu’aux oreilles, il n’a pas le regard pétillant mais ça ne me dérange pas du tout. Je crois que s’il était trop… Joyeux, ça me mettrait mal à l’aise. Au moins, on est raccord tous les deux ce soir. D’ailleurs… « Je ne suis pas la meilleure compagnie non plus. Tu sais, je n’ai pas eu ce genre de rendez-vous depuis tellement longtemps que j’ai l’impression de ne pas savoir comment je suis censée me comporter. Donc bon… »

Je mange un autre morceau de poisson, boit un peu de champagne (j’oublie totalement que nous avons de l’eau à notre disposition) et quand Lloyd se met à me poser des questions sur mes conquêtes, je le regarde d’abord avec les yeux écarquillés. Carrément ? Il me demande ça comme ça ? Eh bien. Bon. D’accord. Je repose la fourchette et m’essuie la bouche.

« Alors voyons hum… J’ai une relation sérieuse. Une seule et ça n’a pas fonctionné parce que je suis partie… » Je marque un silence. Non, je ne vais pas mentionner l’Irak. Pas maintenant. « Je suis partie en déplacement et j’y suis restée quelques mois, et quand je suis revenue il a estimé que c’était trop… Enfin, que je n’étais pas assez… Bref. Depuis rien de sérieux, juste des aventures. Je ne cherche rien d’autre en même temps alors… J’imagine que tant que je ne laisserai pas la porte ouverte personne ne pourra rentrer. Et toi ? »

Parce que bon, c’est bien mignon de me demander ce genre d’informations mais je veux savoir la même chose à son sujet. Et je regrette très vite de lui avoir rendu sa question parce que la façon dont il parle de sa précédente relation sérieuse me met mal à l’aise et me fait mal au cœur pour lui. Ma bouche s’ouvre même sous la surprise, quand il m’explique que la femme l’a carrément quitté quand il lui a proposé de s’installer avec lui. Oh… C’est… Monstrueux de faire ça. Même moi je n’ai pas fui quand mon ex m’a demandé d’emménager avec lui et pourtant l’engagement… L’espace d’une seconde j’ai bien envie de lui dire que je suis désolée pour lui mais il enchaîne rapidement en me disant que depuis il n’a rien eu de sérieux. Un autre point commun. Et moi je n’ose plus parler de cette femme alors je ne dis plus rien, me contentant d’accepter le troisième verre qu’il se propose de me servir. Je bois une bonne gorgée de champagne, grignote un dernier morceau de mon poisson avant de reposer ma fourchette : j’ai suffisamment mangé. C’était trop copieux de toutes les façons. Lloyd brise de nouveau le silence qui vient tout juste de s’installer en me demander si je crois que les paroles sont aussi déprimantes que l’air. Il me faut un instant pour saisir qu’il parle de la musique d’ambiance du restaurant. Je tends l’oreille : c’est clairement déprimant oui.

« Je ne sais pas je ne parle pas italien.
- On se croirait dans un funérarium plus que dans un restaurant. Non ? »

J’écoute avec plus d’attention l’air et oui, plus je l’écoute, moins cela m’emballe. Je me décompose au fur et à mesure et termine par soupirer.

« C’est censé être romantique ? »

Je ne pose pas vraiment la question à Lloyd que j’observe un instant avant de me saisir de mon verre et de le terminer d’une traite. Je secoue la tête juste après, parce que mine de rien il chauffe ce champagne et me penche vers Lloyd par-dessus ce qu’il reste de nos plats.

« On s’en va ? J’ai pas d’idée où aller mais on s’en fiche. On improvisera. D’accord ? »

Et il ne se fait pas prier. Il se redresse, je fais de même et après avoir jeté un petit regard circulaire, alors que Lloyd s’éloigne, j’attrape notre bouteille de champagne entamée et la glisse dans mon sac. Vite fait, bien fait. J’ai le cœur qui bat très vite par la peur de me faire prendre mais c’est assez excitant. C’est la première fois que je fais un truc pareil mais je n’ai pas réfléchi : je ne veux plus réfléchir ce soir. Nous payons chacun notre part et quittons le restaurant. Je lève mon visage vers le ciel une fois que nous sommes dehors pour m’imprégner pleinement de l’air retrouvé : j’ai encore chaud mais à l’intérieur du restaurant c’était pire. Je me retourne vers Lloyd.

« Il ne faut pas qu’on traîne trop longtemps. »

Et sans lui expliquer pourquoi, je m’éloigne, l’invitant à me suivre d’un geste de la main. Nos pas rapides nous éloignement du restaurant assez vite pour qu’on ne vienne pas réclamer la bouteille de champagne : trop tard. Je m’arrête lorsque l’on se retrouve devant l’entrée d’un parc.

« On va là ? » je demande à Lloyd en me tournant vers lui. Je glisse ma main dans mon sac et sors doucement la bouteille de champagne avec un sourire espiègle aux lèvres. « On l’a payée, c’était notre droit de l’emmener avec nous. »

Il lui suffit d’accepter et on ira terminer cette bouteille de champagne tranquillement dans ce parc et ça nous donnera l’impression d’être seuls au monde.

Et ça nous fera du bien.






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Lloyd Hatfield

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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] - Page 2 EmptyDim 3 Sep - 8:49

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Il imaginait que Sidney serait bien plus exigeante que cela… Mais peut-être qu’elle apprécie justement qu’il n’ait pas beaucoup de conversation ce soir et ne la perturbe pas dans son repas ? A moins qu’elle ait oublié de quelle manière sont censés se passer les rendez-vous ? La remarque qui suit tend d’ailleurs à confirmer cette supposition et Lloyd y répond par un petit sourire avant d’enchainer - à ses risques et périls - avec une question à propos de ses dernières relations.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cet échange ne commence pas vraiment comme il l’aurait espéré… Elle était dans une relation sérieuse et est partie. Aussi simplement que ça. Tout comme Felicity l’a quitté au moment où le pompier tentait de l’inviter à partager sa vie. Elle a pris la fuite devant le sérieux de son engagement, l’abandonnant lui mais également sa fille…
Mais la suite ne colle pas du tout avec l’histoire qu’il s’est figuré. Elle n’est pas partie dans le sens où elle l’a quitté, elle est simplement parti en déplacement et il n’a apparemment pas été capable de supporter la distance. Cette histoire pique la curiosité du grand blond qui sent bien qu’il lui manque une information cruciale pour démêler tout ça… Mais il ne pose aucune question. L’expression qu’arborait Sidney en parlant de cette histoire l’en dissuade. Ce qu’il peut tout à faire comprendre et respecter puisqu’il n’aime pas vraiment aborder le sujet de sa rupture avec la journaliste lui-même. Il le fait néanmoins lorsqu’elle lui retourne sa question, histoire d’expliquer son attitude et son manque de motivation à s’engager dans quoi que ce soit aujourd’hui. Ou dans un futur proche, ce qui semble être aussi le cas de la chirurgienne. Là-dessus, il choisi de se resservir et de faire de même avec la jeune femme, juste histoire de ne pas boire seul.

La conversation s’essouffle rapidement et Lloyd repart dans ses pensées, de plus en plus brumeuses et sombres. Il avale quelques gorgées de son verre, donne quelques coups de fourchettes dans sa salade, sans réussir à faire entrer quoi que ce soit dans sa bouche. Il n’a pas faim. Il sait bien qu’il faut qu’il fasse un effort, ne serait-ce que pour éponger les trois coupes de champagne qu’il vient de s’enfiler, mais il n’y arrive pas.
Il se surprend à observer les murs, non pas pour admirer les tableaux qui y sont accrochés mais dans l’espoir de trouver une pendule et d’y voir qu’il commence à se faire tard. Mais dans le meilleur des cas, il sera certainement huit heures, huit heures trente et il aura l’air d’un imbécile en proposant à Sidney de la raccompagner pour pouvoir rentrer chez lui… D’ailleurs elle habite dans quel quartier ? Est-ce qu’elle est venue à pieds, comme lui, ou bien en voiture ? Est-ce que ça importe ?
Le fil de ses pensées est interrompu lorsque, au lieu de voir une horloge, il repère un haut parleur et se met à accorder un minimum d’attention à la musique en sourdine diffusée depuis el début du repas. L’air est déprimant à souhait et l’intonation de la chanteuse lui rappelle les balades les plus déprimante de la chanteuse française Edith Piaf. C’est mélancolique à en vomir…ou se tirer une balle. Lloyd fait part de son sentiment à Sidney qui a plutôt l’air de partager son avis.

« On s’en va ? J’ai pas d’idée où aller mais on s’en fiche. On improvisera. D’accord ? »
Cette proposition le prend un peu au dépourvu, mais dans le bon sens du terme. Il n’hésite pas bien longtemps et acquiesce en s’enfilant la fin de sa coupe de champagne. Il se lève, renfile sa veste de cuir et s’avance vers la caisse pour régler sa part de l’addition.
Le serveur cherche à savoir si quelque chose les a dérangé parce qu’ils se lèvent un peu vite et Lloyd lui fait donc savoir que l’ambiance n’était pas celle qu’il cherchait et, alors que le serveur commence à se montrer insistant - craignant sûrement pour son pourboire - Lloyd lui remet un billet pour qu’il lui fiche la paix.
Là-dessus, il quitte enfin le Monteverde et le petit vent frai qui a commencé à se lever et balaie le visage engourdi du pompier lui fait du bien. Il prend une inspiration et s’apprête à demander à Sidney si elle veut vraiment qu’ils aillent ailleurs lorsqu’elle lui précise qu’il vaut mieux qu’ils ne s’attardent pas. Sans trop comprendre pourquoi elle lui dit ça, Lloyd jette un coup d’oeil par-dessus son épaule, en direction de leur serveur qui continue de les suivre de son regard de fouine… Lorsqu’i veut refaire face à la chirurgienne, il remarque qu’elle a déjà pris de l’avance sur lui et l’invite à la suivre d’un geste de la main. Lloyd s’exécute, curieux, et renonçant temporairement à son projet d’emprunter le chemin vers chez lui.

L’alcool commence à faire son effet et lui monte un peu à la tête maintenant qu’il s’est levé. Il reste silencieux et se concentre sur sa démarche pour ne rien laisser paraitre et ne pas passer pour un imbécile ne sachant pas tenir l’alcool. Ce qu’il est, mais Sidney n’est pas obligée d’en avoir confirmation…
« On va là ? » lui demande tout à coup la jeune femme en lui désignant l’entrée d’un parc. Il hésite un peu. A cette heure, les familles sont rentrées manger et les dealer, junkie et professionnelles du service le plus vieux du monde prennent possession des lieux pour la nuit. Est-ce qu’il a vraiment envie de tenter le diable ? Mais Sidney le surprend encore une fois, lui dévoilant le contenu de son sac et la raison pour laquelle elle a préféré s’éloigner rapidement du Monteverde…
« Alors là…j’dois dire que tu m’épates » lui lance-t-il dans un sourire amusé. « Je ne t’imaginais pas si dévergondée. »
Elle lui donne un petit coup de coude faussement réprobateur, comprenant qu’il ne dit pas ça méchamment. Il ricane un peu puis tend le bras en direction du parc, comme pour ouvrir la voie.
Elle s’engage alors dans le parc et Lloyd lui emboite le pas après avoir jeté un dernier regard en arrière.

Ils se trouvent un banc sur lequel la jeune femme s’installe, déposant son sac et la bouteille sur ses genoux. Lloyd, lui, reste debout à la regarder, les mains enfoncées dans les poches de son cuir. Il recommence à sourire.
« Bon sang, j’ai l’impression d’avoir seize ans à nouveau » fait remarquer le pompier en secouant la tête doucement. « Sauf que c’est du champagne et non de la bière, que mes cheveux ne sont plus roses et que j'ai moins d'acné. Oh et j’ai un peu moins la trouille de me faire pincer » ajoute Lloyd avant de tendre la main pour obtenir la bouteille. Sidney la lui cède et, après une légère hésitation, il porte le goulot à sa bouche et avale une gorgée avant de rendre la bouteille aux trois-quart vide à la jeune femme. « Tu essaies de me souler en fait ? »


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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] - Page 2 EmptyDim 3 Sep - 18:13

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La réaction de Lloyd fait d'agrandir mon sourire. Je suis, mine de rien, très fière de moi. Très fière d'avoir eu l'audace d'embarquer cette bouteille de champagne, très fière d'avoir réussi à le surprendre agréablement. Très fière de réussir à lui arracher ce sourire amusé. Et je ris un peu quand il me donne un petit coup de coude tout en me disant qu'il ne m'imaginais pas si dévergondée. Je mime un semblant de révérence puis suit Lloyd qui semble décidé à accepter de terminer la soirée là. Je le dépasse donc et pénètre à l'intérieur du parc, Lloyd sur mes talons. Les environs semblent calmes et tant mieux. Oh il doit bien y avoir du monde caché ici et là, des personnes pas forcément particulièrement fréquentables mais peu importe. L'endroit m'apaise, j'aime. Il faut dire que je ne mets pas souvent les pieds ici. En fait, maintenant que j'y pense, cela doit même être la première fois que j'y viens. Beaucoup de premières fois ce soir. Nous trouvons finalement un banc sur lequel je m'installe, Lloyd préférant visiblement rester debout. Je pose mon sac et récupère la bouteille de champagne que je pose sur mes genoux. Et voilà qu'il se remet à sourire. Décidément... Il a quand même le visage qui s'illumine vraiment beaucoup quand il sourit. Il est particulièrement charmant d'ailleurs. Hm... Je cligne des yeux quand il me fait remarquer qu'il a l'impression d'avoir seize ans à nouveau, craignant de l'avoir regardé avec un peu trop d'insistance. Je souris en l'entendant me parler du champagne qui remplace la bière et finalement, les yeux s'écarquillent quand il mentionnent ses cheveux roses. Pardon quoi ? Le reste je n'y prête que trop peu attention. Il se penche pour récupérer la bouteille et je la lui tends sans rechigner : elle est à nous deux cette bouteille. Ma question sur ses folies capillaires durant son adolescence reste en suspend quand il me tend la bouteille après en avoir bu une gorgée tout en assumant que j'essaye en fait de le saouler. Un sourire de ma part.

« Ah non monsieur. Si j'essayais de te saouler, je ne consommerais pas autant d'alcool que toi ! »

Sur quoi j'avale une nouvelle gorgée de champagne qui me réchauffe encore un peu plus les joues.

« Par contre, on va revenir deux secondes en arrière là. » je lui dis. « Tu as eu les cheveux roses ?! » je lui demande, toujours ce sourire accroché à mes lèvres. Je lève une main. « Non attends... Je comprends, tu as eu visiblement ta période rebelle et tout ça mais... Rose ? Sérieusement ? Pourquoi ? Ah ah ! » Je plaque ma main libre contre ma bouche en secouant la tête. Déjà d'ordinaire j'aurais trouvé ça drôle mais l'alcool intensifie fortement cette hilarité. « Je ne moque pas. C'est juste que je te regarde, charmant comme tu es, et je t'imagine avec des cheveux roses... » Et je ris de plus belle.

Le fait que j'ai glissé sans le faire exprès que je le trouve charmant, on en parle ? Non. Je rebois une gorgée de champagne et lui redonne la bouteille dont il se saisit et je m'appuie contre le dossier du banc avant de lever les yeux vers le ciel en penchant la tête en arrière.

« Rose... » je ne m'en remets pas.

Et je repense à ce qu'il a dit quand il a parlé de cette fameuse période rebelle. Il buvait de la bière avec ses cheveux roses et moi... Mon sourire se transforme en moue boudeuse.

« Je ne me suis pas assez amusée... » je dis finalement, contrariée, sentiment là encore amplifié par l'alcool. Je replace ma tête correctement et observe Lloyd. « J'étais tellement obsédée par ce que je voulais faire que j'ai jamais été boire de bières dans un parc. J'ai jamais eu les cheveux roses moi... » Je plisse les yeux et me relève subitement, trop subitement d'ailleurs. Tellement subitement que j'en perds l'équilibre et me rattrape à Lloyd pour ne pas tomber. « Tu dois m'aider. Non, pas à tenir debout, ça va. » j'ajoute rapidement en le lâchant pour lui prouver que je tiens debout. Enfin je tiens debout mais ce n'est pas parfaitement stable malgré tout. « Tu dois me faire faire des choses que j'aurais dû faire quand j'avais seize ans mais que je n'ai pas fait ! » Visage résolu : je suis on ne peut plus sérieuse. « On fait comme si tu avais encore les cheveux roses. T'as seize ans et moi aussi. Pas de pompier, pas de chirurgien, des lycéens ! »

Comme je vais me sentir ridicule quand l'alcool aura cessé de faire son effet...
Comme je vais avoir honte quand je vais le recroiser...





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quartier : un appartement dans le Loop, Downtown, sur le même pallier que celui de sa mère, atteinte d'agoraphobie sévère et cloitrée depuis des années maintenant
physique : depuis son accident, survenu le 31/10/16, la main droite de Lloyd, piétinée durant un mouvement de foule, présente des cicatrices dues aux opérations subies pour la réparer

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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] - Page 2 EmptyLun 4 Sep - 21:14

it's a trap

Feelings, oh oh feelings
The hate's in my eyes
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You're not very nice

« Ah non monsieur. Si j'essayais de te saouler, je ne consommerais pas autant d'alcool que toi ! »
« Argument, totalement recevable » lui sourit-il en claquant des doigts, avant de tendre ses index dans sa direction, comme s’il s’agissait de pistolets. C’est ridicule et quand il s’en rend compte, il secoue la tête avec un mélange de dépit et d’amusement. Heureusement, Sidney ne relève pas l’immaturité de son geste, préférant relever l’absurdités de ses fantaisies capillaires.
« Et pourquoi pas ? Pour ma défense : ils étaient à court de vert » fait mine de se vexer le pompier en croisant ses bras sur sa poitrine. Ce qui semble bien plus mature que de jouer les cowboy…
Sidney tente de se rattraper en lui signifiant qu’elle ne cherche pas à se moquer mais est simplement surprise et a du mal à l’imaginer de cette manière, mais pour la forme, Lloyd continue de prétendre être contrarié. Il reprend la bouteille qu’elle lui tend et en avale une gorgée pendant qu’elle se plonge dans ses pensées.
Alors qu’il recommence à s’enivrer, une gorgée à la fois, lentement mais sûrement, il voit l’expression de la chirurgienne changer peu à peu. Son sourire se mue doucement en une moue plus boudeuse et son regard devient plus lointain.
Il s’apprête à lui demander ce qui lui passe par la tête, mais elle le lui fait savoir. Et pour être tout à fait honnête, ce qu’il entend ne le surprend pas le moins du monde… Imaginer Sidney plus occupée à potasser ses cours et préparer son entrée en école de médecine lui semble bien plus probable que de l’imaginer en train de faire la fête et de boire comme un trou aux soirées lycéennes.

Avant qu’il ait eu l’occasion d’ne placer une, Sidney bondit sur ses pieds et perd l’équilibre. Il tend un bras pour la rattraper et elle s’accroche à son épaule, avant de lui signifier qu’elle n’a pas besoin de son aide pour jouer les béquilles humaine mais plutôt pour…l’aider à faire des choses qu’elle aurait dû faire plus jeune ?
« Euh… »
L’expression décidée de son visage est impressionnante, presque inquiétante en fait. Lloyd fronce les sourcils et a un léger mouvement de recule alors qu’elle s’emporte un peu plus. Visiblement, elle prend tout ça très à coeur. Lloyd se doute que cet engouement est surtout dû à sa consommation d’alcool et possiblement, à leur conversation de tout à l’heure. Depuis le début de la soirée, sans le vouloir, il n’a fait qu’enfoncer un peu plus le clou et lui faire réaliser à quel point sa vie est…vide ? morne ? solitaire ?
Sa requête est un peu pitoyable en vérité. Lloyd ressent plus de pitié que l’envie soudaine de céder à l’envie de son rendez-vous du soir de revivre son adolescence, à côté de laquelle la elle semble être passée…
« Ecoute Sid… J’suis pas assez bourré pour faire du jeu de rôle. Et crois-moi : tu ne veux pas rencontrer l’adolescent que j’étais… » lui lance le pompier en poussant un soupir, portant une dernière fois la bouteille à ses lèvres, avant de la passer à Sidney. Elle semble clairement déçue par son manque de motivation et lui reprend la bouteille sans douceur, en le fusillant de son regard inquiétant de femme bafouée.
Il va s’asseoir sur le banc qu’elle a quitté un instant plus tôt et soupire une nouvelle fois.
« Qu’est-ce que ça peut faire que t’ai pas bu de bière dans un parc quand t’avais seize ans ? A part t’attirer des ennuis, je ne vois pas vraiment ce que ça t’aurait apporté. Pareille pour els cheveux roses… Tu voulais être médecin et tu t’en es donné les moyens. C’était un objectif tout à fait honorable et maintenant, tu sauves pestas de vie. je ne vois pas trop ce qu’il y a à changer » s’explique-t-il en l’instant à revenir s’asseoir à côté de lui. « T’es pas sur le point de mourir, Sid et j’te signale que tu ES en train de boire dans un parc. Sauf que tu bois du champagne, ce qui est nettement plus classe ! …C’que je veux dire, c’est que t’as pas à regretter tes choix et ce qui est fait est fait. Si tu veux vivre de nouvelles expériences, fais-le, mais pas bourrée. Et pas pour les mauvaises raisons. Et je ne sais pas si ce que je dis a le moindre sens parce que je ne tiens pas du tout l'alcool. Je ne le tenais pas non plus quand j'étais jeune et je devais être raccompagné après une bière, ce qui me faisait passer pour un loser. Un loser avec des cheveux roses ! »


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Dernière édition par Lloyd Hatfield le Sam 9 Sep - 16:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] - Page 2 EmptyMar 5 Sep - 18:43

It's a trap !


Je n’ai pas profité. Pas assez. C’est clair. Lui il a bu des bières dans des parcs, il a eu les cheveux roses et moi, je faisais quoi pendant ce temps-là ? La petite voix totalement imbibée d’alcool me souffle que j’étais le nez plongé dans les bouquins à passer à côté de ma jeunesse. La petite voix qui n’est pas imbibée d’alcool me souffle que je me donnais les moyens de réaliser mon rêve. Le problème étant que je suis imbibée d’alcool, je suis incapable d’entendre l’autre voix, je ne me fie qu’à celle qui me dit que je suis passée totalement à côté de mon adolescence. D’où cette demande soudaine et totalement… Débile en fait. Et pathétique. Mais entraînée par l’alcool, je ne m’en rends pas compte, au contraire, ça me semble approprié et c’est pour ça que je fixe Lloyd avec mon visage résolu, bien décidée à tenter de faire des choses que j’aurais pu (et sans doute dû) faire quand j’avais seize ans. Sauf que Lloyd ne l’entend visiblement pas de cette oreille. Je pourrais m’attarder sur le fait qu’il vient, sans faire attention sans doute, de m’appeler par le surnom que seules des personnes proches utilisent, autrement dit peu de personnes. Je pourrais m’attarder sur le fait que cela me fait quelque chose de l’entendre m’appeler comme ça, quelque chose de doux. Mais non, je m’attarde sur le fait qu’il refuse. Il me refuse, à moi, quelque chose, et je ne suis pas habituée à ce qu’on me dise non. Je déteste qu’on me dise non. Je passe donc de l’excitation à la colère en un temps record et me renfrogne en fronçant les sourcils. Je ne réalise même pas que ce n’est pas méchant. Je suis juste vexée qu’il dise non. Alors, quand il me tend la bouteille, je la récupère sans aucune délicatesse tout en le fusillant du regard avant d’avaler une nouvelle gorgée de champagne. 

Du champagne qui bientôt sera totalement consommé.
Zut. J’aurais dû en voler une seconde…

Il me contourne pour aller s’asseoir sur le banc et je le regarde faire du coin de l’œil, mes yeux à moi lançant toujours des éclairs. Ce qui est assez étrange, fou même, c’est que les mots qu’il prononce ensuite font leur bout de chemin et doucement, je cesse de froncer les sourcils, je cesse d’adopter une aptitude corporelle agressive et froide. Je finis même par détourner le regard pour observer la bouteille que je tiens dans ma main, la comissure de mes lèvres s’étirant en un petit sourire quand il parle de mon ojectif qui était honorable et qui me permet de sauver aujourd’hui des tas de vies. C’est sûr que dit comme ça… Dit comme ça, ce n’est pas très grave de ne pas avoir bu de bières dans les parcs. Mon regard est attiré par sa main qui me fait signe de revenir m’asseoir près de lui et je n’hésite pas : je cède en une seconde et retourne poser mes fesses à côtés des siennes, la bouteille de champagne toujours dans la main. Ces changements brusques d’humeur me fatiguent en fait, ou peut-être est-ce simplement l’alcool… Une chose est certaine, je me sens tout à coup épuisée, ce qui ne m’arrive que très rarement, et je n’aime pas trop cette sensation parce que j’ai l’impression que cela me rend… Vulnérable. Et là encore, étrangement, où je m’en formaliserais d’ordinaire, ce n’est pas le cas. Parce que dans mon esprit, être vulnérable devant lui ce n’est pas très grave. Après tout, je lui ai déjà avoué mon plus gros secret, ce secret dont personne au travail n’est au courant. Pas même mes amis. Sauf ceux dont je suis extrêmement proche et ils ne courent pas les rues. C’est donc d’une oreille un peu plus distraite que je l’écoute me dire qu’au final je me rattrape plutôt bien puisque je suis actuellement en train de boire dans un parc, du champagne qui plus est.

Ah oui le champagne. Une nouvelle gorgée.

Je percute un peu plus quand il me parle de nouvelles expériences et mon esprit, bien qu’embrumé par l’alcool et la fatigue, enregistre ce qu’il me dit. 

Et puis…

« Tu n’es pas un loser. » je chuchote finalement en lui tendant la bouteille dans laquelle il ne reste plus quelques gorgées à savourer. Je tourne doucement mon visage vers lui pour le regarder, petit sourire aux lèvres. « Toi aussi tu sauves des vies alors, pour un type aux cheveux roses qui buvaient des bières dans les parcs quand il avait seize ans, tu as plutôt bien tourné je trouve. » Je marque un silence, l'observe un instant. « T'es quelqu'un de bien Lloyd. » Mon regard dévie de son regard à ses lèvres. A peine une seconde, à peine, et je relève mon regard vers le sien. L'envie de l'embrasser est subite et soudaine. Je comprends tellement mieux pourquoi elles ont insisté pour que j'accepte de dîner avec lui. Est-ce que l'envie serait si pressante si je n'avais pas autant bu ? « On fait quoi maintenant ? » Pour la première fois de la soirée, je lui laisse totalement les commandes. La petite voix imbibée d'alcool me chuchote que je ne devrais pas hésiter, que je devrais l'embrasser, prendre les devants. L'autre voix me chuchote que je suis raisonnable de le laisser décider.

Justement, parce que c'est un type bien.




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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] - Page 2 EmptySam 9 Sep - 16:26

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Pas un loser… Pourtant, c’est exactement comme ça qu’il se sent. Et ça ne date pas d’aujourd’hui.
Lloyd attrape la bouteille que Sidney lui tend et en boit une gorgée pendant qu’elle argumente un peu son propos. Elle tente, comme lui l’a fait un peu plus tôt, de faire de l’humour et il esquisse un vague sourire. Elle lui fait savoir qu’elle le considère comme un type bien et le sourire du pompier s’efface tout à fait. Qu’est-ce qu’elle en sait ? Elle ne le connaît que depuis quelques minutes après tout. C’est parce qu’il s’est montré compréhensif tout à l’heure, quand elle a évoqué l’abandon de son enfant ?
« On fait quoi maintenant ? » lui demande finalement la chirurgienne, alors qu’il termine la bouteille de champagne.
Lloyd réfléchi à la question et la réponse lui parait plutôt évidente : maintenant ils rentrent chacun de leur côté pour cuver l’alcool qu’ils ont ingurgité et leur a un peu monté à la tête. A quoi bon insister ? Si Sidney a visiblement l’alcool joyeux, ce n’est pas le cas de Lloyd qui est en pleine ruminations et n’aspire qu’à rentrer se terrer sous sa couette…
« Ben… Maintenant… » répond-t-il en retournant la bouteille de champagne pour faire comprendre à son rendez-vous qu’elle est à présent vide. « Je propose qu’on arrête les dégâts… »
Il voit une ombre passer sur le visage de la trentenaire. De la déception ? Possible. Mais qu’est-ce qu’elle espérait de plus ? Qu’il change d’avis et s’adonne à son petit jeu de rôle ? Il n’en a pas envie. Pas plus qu’il n’a envie de tenter quoi que ce soit avec elle. Il a mis les choses au clair dès le départ en lui disant qu’il n’attendait rien de ce rendez-vous et ne l’a accepté que pour que ses amis lui fiche la paix… Enfin peut-être qu’il ne l’a pas formulé aussi clairement, histoire de ne pas froisser la chirurgienne.
« J’te raccompagne » annonce-t-il en se remettant sur ses pieds.
Il espère qu’elle n’habite pas trop loin et en même temps, marcher et prendre l’air ne pourra que lui faire du bien dans son état. Ca lui permettra d’avoir désaoulé, le temps de rentrer chez lui…

Il lui tend le bras et après un instant, elle s’y accroche. Ils se mettent donc en route,  en direction du quartier Sud où réside la jeune femme, quittant le parc où ils sont venus trouver refuge après leur expérience plutôt ratée au restaurant. Il lui assure qu’emprunter ce chemin ne le dérange pas et lui fait part de son besoin de prendre un peu l’air.
« Merrin se réveille tôt et j’ai moyennement envie de souffrir d’une gueule de bois carabinée quand elle débarquera dans ma chambre demain matin » lui confie-t-il, avant que Sidney ne lui demande qui la garde ce soir pendant qu’ils se voient. « Personne. Elle a plus de vingt mois, elle est largement capable de se gérer seule. Elle sait manger sans aide, monter un escalier et maitrise ses descentes de toboggan : j’pense que c’est bon ! »
La rouquine comprend qu’il plaisante et le bouscule gentiment alors qu’ils continuent à marcher l’un à côté de l’autre, bras-dessus, bras-dessous.
« C’est ma mère qui la garde. Elle habite dans l’appartement à côté du mien. Elle me le sous-loue en fait, il appartient à mes parents. J'aurai pu cherché à m'éloigner mais disons que...c'est plus pratique comme ça. Pour moi et pour elle. Mon père est décédé il y a un moment et elle n'est plus toute jeune. »
Ils parlent un peu de leurs quartiers respectifs, de ce qu’il y a à y faire et de ce qui leur plait. L’ambiance finit par changer pour redevenir plus légère à mesure qu’ils échangent des banalités. A plusieurs reprises, il surprend la jeune femme à frissonner et finit par lâcher son bras pour se défaire de sa veste et la lui proposer, en parfait gentleman. Elle commence par refuser mais, face à son insistance, cède et accepte qu’il la dépose sur ses épaules.

Cependant, il ne la laisse pas reprendre son bras et se contente d’enfoncer les mains dans les poches de son pantalon en reprenant sa marche.
« Tu crois que tu seras prête un jour ? A ouvrir la porte à quelqu’un, j’veux dire » lui demande-t-il finalement, faisant référence à ce qu’elle lui a dit alors qu’ils étaient attablés au Monteverde.



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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] - Page 2 EmptyVen 15 Sep - 16:45

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Alors quoi ? Je m’y risque ? J’ose ? Quitte à me faire repousser ? Vais-je à ce point-là me montrer téméraire ? Honnêtement, si c’était un autre je n’hésiterais clairement pas, parce qu’il n’y aurait finalement aucune conséquence,  mais Lloyd n’est pas n’importe quel type. Lloyd, je vais être amenée à le recroiser. Lloyd, je l’apprécie. J’ai passé une excellente soirée avec lui, au point d’avoir envie de retenter l’expérience mais l’expérience ne pourra pas être retentée si je tente le diable et fais n’importe quoi. Alors je ne fais rien. J’attends, tout simplement, bien que cela ne me ressemble pas. J’attends. Il semble réfléchir à ma question, s’enfermant dans le mutisme pendant quelques instants avant de retourner la bouteille de champagne pour me montrer qu’elle est vide. Et c’est là qu’il m’annonce qu’il est temps d’arrêter lez dégâts. Oh… Wouah… Carrément ? La vache… J’ai l’impression de me prendre une claque en plein visage. Donc, la soirée passée avec moi lui apparaît comme un enchaînement de dégâts. Ok…  C’est noté. Donc retenter l’expérience avec lui ? Non, certainement pas. C’était sympa. Point. Enfin, pour moi c’était sympa, visiblement pas pour lui. Ah je les retiens avec leurs idées à la noix… Il propose de me raccompagner et pendant une seconde j’ai bien envie de lui rétorquer que je n’ai pas besoin qu’il me raccompagne mais je décide de me taire parce que je sais que si j’ouvre la bouche, je vais être agressive et je n’y tiens pas. Vraiment pas. Parce que cela risque d’entraîner des questions auxquelles je n’ai pas envie de répondre car là encore, cela entraînerait davantage d’agressivité de ma part. Et du coup, quand il me tend le bras pour que je m’y accroche, je m’exécute, en silence. Refuser cette gentille attention entraînerait aussi des questions. D’ailleurs je ne comprends pas pourquoi il se montre gentil comme ça puisqu’il estime que la soirée est un dégât… Et finalement, c’est plus fort que moi. Il faut que ça sorte.

« Tu n’es pas obligé de me raccompagner si ça fait trop loin… » je souffle, avec je le sais un peu plus de froideur que quelques instants plus tôt. Il m’affirme que ce n’est pas un problème, se lançant dans des explications sur sa potentielle gueule de bois, sa fille… Elle est où d’ailleurs sa fille ? « Qui la garde ? » je lui demande. Les mots sortent de ma bouche sans que je le contrôle. On remercie l’alcool pour ça… Et sa réponse fait disparaître un peu plus encore l’animosité éveillée par ses premiers mots. L’animosité disparaît en fait tellement que j’en oublie pourquoi elle est apparue, je l’oublie totalement, et je le bouscule en souriant. Vient finalement la vraie réponse et c’est visiblement sa mère qui garde Merrin. Sa mère qui vit apparemment dans l’appartement juste à côté du sien. Ouh… Très clairement le genre de situation que je ne supporterais pas. J’adore mes parents mais vivre juste à côté d’eux… Non. Juste non. Enfin, dans le cas de Lloyd, c’est du coup très pratique pour sa fille qui est gardée par sa mamie et non pas par une étrangère. Et de plus, Lloyd semble y tenir. Il mentionne brièvement son père décédé et finalement, emportée par la conversation, je me laisse aller à lui poser des questions sur l’endroit où il vit. Les questions me sont retournées et je lui explique donc où je vis, pourquoi j’ai choisi ce quartier-là en particulier, ma passion pour mon boulot revenant ainsi sur le tapis.

Lorsque je suis rappelée à l’ordre par mon corps qui m’envoie des frissons, je frotte mes bras. Je ne pensais pas qu’il allait faire si frais en fait du coup, je ne me suis pas couverte. Lloyd lâche subitement mon bras et je tourne mon visage vers lui, surprise, et quand je comprends où il veut en venir, je secoue la tête de droite à gauche.

« Non merci, c'est bon. »

C’est gentil… Son geste, c’est très gentil, mais je ne veux pas être la demoiselle en détresse qui a froid et qui a besoin de la veste de son rencard de la soirée pour ne pas frissonner. Je préfère tomber malade, si, si. Lloyd est cependant très têtu, un trait de sa personnalité dont j’ai déjà eu vent et avant ce soir, et pendant ce soir, et à force d’insister, il finit par me faire céder. Il dépose donc sa veste sur mes épaules, glisse ses mains dans ses poches et mes mains à moi s’accrochent à la veste pour la faire tenir en place, un petit sourire discret apparaissant sur mes lèvres. En fait… Ce n’est pas si mal d’être celle qui a besoin de la veste. Ce sont des choses auxquelles je ne suis pas habituée mais que je trouve, pour le coup, agréables. Sa question sort de nulle part et me prend de court. Je reporte mon regard sur lui, sourcils haussés, le temps que je saisisse où il veut en venir. Le problème est que je ne comprends pas bien pourquoi il me la pose cette question… Est-ce que c’est de la simple curiosité ? Est-ce que c’est parce qu’il est intéressé pour la pousser cette porte ? Certainement pas non puisque il nous considère comme un dégât. Repenser à ses mots me contrarie à nouveau. Pas de la même façon que tout à l’heure. Plus d’animosité. Plus de colère. De la déception plutôt.

« Je ne sais pas… » je termine finalement par répondre d’un ton plus morne alors que nous nous rapprochons de mon quartier. « J’imagine que oui. Peut-être. Avec la bonne personne ? » j’ajoute à l’interrogative, ayant tout à coup envie de lui dire que pour un homme comme lui, je serais capable d’ouvrir la porte oui. Je maîtrise cependant cette subite envie qui ne ferait que me mettre dans l’embarras et non, je ne tiens pas à me payer une honte monumentale face à lui. Me prendre une veste ? Non merci. Du coup je me contente de hausser les épaules, sans même lui retourner la question. Lui il a été clair : il ne veut pas s’engager, forcément, vu qu’il a été déçu. Et je n’ai pas envie de savoir si un jour il sera prêt à l’ouvrir sa porte, tout simplement parce que j’ai conscience qu’elle ne s’ouvrira pas pour moi alors à quoi bon poser la question ? C’est finalement dans le silence que nous rejoignons la rue de mon immeuble, puis le bas de mon immeuble. Lorsque nous nous arrêtons devant la porte du hall d’entrée, je me défais de sa veste que je lui rends en esquissant un petit sourire.

« Merci pour la soirée. C’était sympa. » Ce qui est vrai. C’était sympa. Jusqu’à un certain moment en fait… « Je te propose pas de monter prendre un dernier verre puisqu’il faut limiter les dégâts. » j’ajoute sur un ton un peu plus… Froid en fait. Peut-être comprendra-t-il qu’il a eu des mots blessants. Peut-être pas. Peu importe de toute façon puisque nous ne nous reverrons que dans le cadre du travail, étant donné que je ne l’intéresse pas. « Bonne soirée à toi. Salut. » je ponctue finalement.

Un petit sourire quand même parce que ne me vois pas tourner les talons en le fusillant du regard. Non. Donc un sourire, un regard qui ne lance pas trop d’éclairs, je lève la main en signe d’au revoir et me détourne de lui pour rentrer chez moi. J’aurais pu lui faire la bise, comme les amis le font, mais pas envie. Je préfère qu’on garde totalement nos distances, pour l’instant en tout cas. Parce que ce soir, j’ai eu envie de plus avec lui et je veux d’abord me défaire de cette envie avant d’envisager pouvoir éventuellement devenir amie avec lui.

Un jour peut-être.





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