SAISON II # INTRIGUE 2

Justin, Maeve, Fanny, Jade & Elijah

Il y a des gens. Enfin, il y a des êtres, des humains, des intelligents qui ne se contentent pas de réduire leur condition à simples passants. Il y a des gens, des inconnus, qui agissent, qui arrivent. Alertés par les bruits, par le son aigu des cris de la blonde enfin utile. C'est quoi son nom déjà à celle là ? Fanny c'est ça ? Jade va finir par le retenir. Du coin de l’œil elle en aperçoit une en particulier, une femme qui vient aider, qui couple sa force avec celle d'Elijah, qui appuie elle aussi sur la barre de métal, sur le levier improvisé qu'il a fabriqué au détour d'une idée, d'un regard sur les décombres du sol cassé. Ils parviennent tout deux à soulever la carcasse, à faire plier le fer, à gondoler l'étalage qui faisait d'elles de vulgaires prisonniers. Le poids s'élève, se soulève, elles se libèrent dans le crissement des taules, dans le fracas des gravas qui tombent, des bougies et de la vaisselle qui continuent à se briser, à se faire écraser au milieu des meubles pétés.
Jade peine à bouger. L'arrière de la gueule encore ancrée dans le béton, les quinze plus longues minutes de cette catastrophe semblent vouloir encore un peu plus s'éterniser. Un gamin, du moins ce qui semble en être un, fait assez d'effort pour les aider, suffisamment pour qu'elles puissent se dégager, il aide Fanny à se relever. Elle sent les cailloux dans son échine, le verre dans son dos, la poussière piquer son cul dans les creux de son jean.
Dans un grand vacarme l'étalage retombe soulevant avec lui des nuages qui les font tour à tour tousser, crâler comme des gars descendus à la mine durant X années. Il fait sombre, il fait gris. L'atmosphère est presque noire teintée de dangereux arcs électriques ; tonnerre de lumière des néons et des fils dénudés.
Dans les bras de son aimé qui l'enserre, qui la sert, Jade retrouve la notion des sens perdus. Le visage masculin tailladé, chaud et poisseux de sang contre sa joue tiraillée, elle a le sien qui afflue dans ses jambes de façon violente. Elle a des fourmis dans le corps, des pincements qui la font se crisper, elle a la tête qui tourne par la pression qui dans ses veines continue de déconner.
Autour d'eux ça s'agite à nouveau, l'accalmie est écourtée pour se tourner vers la silhouette frêle du jeune homme qui vient sûrement de claquer un malaise pour ainsi se rétamer.
Elle a le truc un peu social de vouloir au moins s'en préoccuper afin de le remercier, un peu de conscience que sans leurs gestes elle serait probablement paralysée. Elle a envie de faire un geste malgré ses sensations pas vraiment retrouvées mais Elijah la retient. « On peut vite fait aider pour remercier. On se tirera avant qu'les secours rappliquent.» La brunette semble lui parler, essayer de le rassurer. C'est qu'il doit s'être immédiatement réveillé, Jade estime qu'il n'y pas grande gravité. A tord. « Hey ? Il va comment ? Besoin d'aide ? »

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SAISON II | INTRIGUE II

EXORDIUM.

Il la sent, cette pression contre sa peau, contre son être. Il la sent, cette pression qui insiste, qui tente de s'inscrire en lui comme pour lui faire entendre qu'il n'a pas échoué. Non, pas cette fois ; en tout cas pas totalement. Parce qu'il guette sa personne, ce petit être qu'il maintient d'un bras pourtant tremblant. Il inspecte, s'assure qu'il ne manque rien parce qu'il ne se le pardonnera pas, parce qu'il n'est pas en mesure d'accepter que le moindre mal puisse lui être fait. Aussi, Haynes en oublie ses propres blessures, Haynes en oublie la manière dont son cœur frappe, encore et encore, douloureusement jusqu'à soulever avec facilité une partie de sa poitrine. Il ne s'en soucie pas, la clarté de son regard braqué sur la jeune femme qui tente de se remettre de ses maux, des nausées qui semblent l'assaillir. Et ces tambours intérieurs qui frappent, qui s'écrasent jusqu'à ses tympans. Elijah secoue brièvement la tête, Elijah essaie de se redresser, d'aider au mieux celle qu'il ne pense plus qu'à ramener à la maison, là où règne leur presque sécurité. Ils n'auraient pas dû sortir, ils n'auraient pas dû s'aventurer aussi loin de ce qu'ils appellent « terrain conquis ». Il soupire, finalement, le mercenaire. Il essaie de se remettre de toutes les sensations qu'il croit retrouver, perdre aussi, surtout. C'est paradoxale, lancinant. C'est prenant, envoûtant. Assez pour n'offrir qu'un léger voile à sa vue déjà rougie par le sang qui continue sa course le long de son cou, caressant les cicatrices d'une clavicule par le passé malmenée, de celles qui gardent des souvenirs qu'il ne vient pas ressasser. Jamais jusque ici, jusqu'à cet instant précis où tout semble se raviver. Son épaule, son ventre, sa poitrine jusqu'à l'entièreté de son dos. Haynes trésaille, s'offre quelques secondes d'absence tandis que sa brune lui échappe, intriguée autre part, là où l'aide est requise, là où elle ne peut vraiment aller parce qu'il la tient, inconsciemment. Parce qu'il s'y accroche, ne maîtrisant pas vraiment sa force, n'en ayant pas la moindre conscience. La voix de sa Belle, il croit l'entendre, il croit la percevoir dans les sifflements incessants qui assourdissent les couloirs de ses songes. Elle force un peu, tente de lui faire entendre une raison de laquelle il s'est défait dès lors que la souffrance s'était faite ressentir, dès lors qu'il l'avait vu là, bloquée, écrasée sous des décombres qui auraient dû, lui, le ronger. Pas elle. Jamais elle. Un soupire, une main qui vient se plaquer contre l'un des murs encore debout, de ceux qui ne semblent pas vouloir flancher sous le chaos d'à côté. Elijah fait omission du bruit qui continue de se faire entendre, de ce qu'il croit si loin alors que tout est si près. Il lui faut souffler, prendre sur lui. Il lui faut lutter contre sa propre personne et cette nouvelle faiblesse qui vient remonter le long de ses veines. La douleur se fait plus prenante, plus insistante. Parce qu'elle tiraille les nerfs d'un visage déjà bien abîmé, parce qu'elle ravive une rage qu'il n'est pas en mesure de contrôler en sachant que, cette fois, personne n'est à blâmer. Et sa tête qui se met à tourner, sa vue à peine retrouvée qui dévie ici et là tandis que Jade lui échappe, tandis qu'elle va pour aider un peu plus loin, ceux qui sont parvenus à prêter de leur force à Elijah pour lui éviter une toute autre fin. La bataille est à gagner malgré ce cœur battant bien trop sollicité. Alors il ose, se redresse, Elijah ose rejoindre difficilement sa Belle qui se tient avec les autres, ceux qu'il sera peut-être amené à devoir aider malgré cette drôle d'instabilité.

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Justin était partagé entre cette panique qui était en train de le dévorer et cette irrésistible envie de fermer les yeux et de se laisser porter. Il se sentait épuisé, à bout de force, comme si on le rouait de coups encore et encore. Sa tête lui faisait un mal de chien, il se demandait si son cerveau ne cherchait pas à sortir de sa boîte crânienne. Et cette vision troublée, cette impression que le monde autour de lui était plongé dans un noir sombre et angoissant. Il sentit finalement une présence près de lui, sa tête fut soulevée du sol et reposée sur quelque chose de moins dur, des genoux sans doute. Une voix qu’il avait déjà entendue lui intima de ne pas dormir, de rester conscient. Il n’avait pas la force de lutter, de contre argumenter et naturellement, cette recommandation lui sembla être un ordre auquel il ne pouvait en aucun cas contrevenir. On lui expliqua alors que sa perte de vision était passagère et une fois de plus, l’effet fut rapide. Sa respiration, bien que toujours trop rapide, se calma légèrement. Il n’était plus tout seul dans ce monde sombre et angoissant. Il percevait des bruits autour de lui, de l’agitation mais rien de précis. Il commençait à avoir froid et la douleur elle refusait de partir. La voix se fit de nouveau entendre, lui demandant de se rappeler de la jeune femme qu’il avait aidée à se libérer des décombres. Une image se dessina alors dans son esprit mais elle était floue. Justin se concentrait dessus, cherchant désespérément à s’y accrocher mais elle semblait le fuir. Il n’y avait qu’une seule chose qu’il arrivait à distinguer et avec lenteur, il parvint à ouvrir la bouche et murmurer un mot.

« …Blonde… »

Oui, il n’arrivait pas à voir les traits de son visage ou sa tenue mais il voyait ses cheveux se dessiner devant lui. Il sentit alors qu’on posait quelque chose sur-lui. Il avait froid et cela lui fit du bien. Justin continua alors de se concentrer sur l’image floue de cette jeune femme. Il se rendit cependant compte qu’il avait les paupières closes. Il les ouvrit. Sa vue était à l’image de sa vision mentale : flou, imprécise. Il avait l’impression de voir des tâches lumineuses danser devant son regard. Il entendait des bruits de plus en plus forts et alors qu’il cherchait désespérément à capter le visage de celle qui lui tenait la tête, il tenta de parler de nouveau.

« Beaucoup de bruit… Qu’est-ce… qu’il se passe ? »

Il y a quelques instants il était debout, il parlait et voilà qu’il avait l’impression que son corps refusait de lui obéir et, malgré son état, cela créa une forma de colère en lui. Il voulait pouvoir se relever, dire qu’il ne fallait pas s’en faire mais sa tête, sa tête lui faisait terriblement mal. Il ne sentait presque plus la douleur dans son bras par contre, le reste de son corps était comme en veille pour laisser toute son énergie aller vers son cerveau. Rester éveiller, essayer de se refaire l’image de celle qu’il avait aidée. Les ordres de celle qui lui était venu en aide étaient toujours là, inscrits dans son esprit, se répétant encore et encore.

« Ça va aller… »

Est-ce que ces mots étaient pour les personnes autour de lui ou pour sa propre personne ? Difficile à dire mais il les répéta plusieurs fois, dans un murmure, comme s’ils allaient changer quelque chose à la situation, comme si cela pouvait l’aider soudainement à mieux voir, à reprendre ses esprits et à quitter cet endroit sur ses deux jambes.

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Saison 2, intrigue 2

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Bon sang ce que j'aimerais que Taylor soit à mes côtés présentement. Non pas que je veuille la mêler à une catastrophe de plus, elle a assez mangé pour au moins une décennie entière. Mais elle saurait quoi faire, comment agir et réagir. Poser un diagnostic sur les sensations du jeune homme et répondre en conséquences avec des gestes précis. De bons gestes. Parce que je ne sais foutrement pas ce que je fais. J'espère juste ne pas faire plus de mal que de bien alors que je continue de maintenir sa tête sur mes genoux pour éviter qu'il ne bouge et aggrave la situation. Alors que je le réconforte, incertaine quant à mes propres mots. Le corps humain a certes, un jour, eu peu de secrets pour moi. Mais à l'état cellulaire. J'en connais le fonctionnement par cœur, en comprend les mécanismes. Mais au petit échelon qu'était le mien. La médecine me dépasse. Tout ceci me dépasse. Et mon cœur s'emballe dans ma poitrine alors que je tente de conserver ce calme de surface. Je ne montre rien de mon inquiétude, enfile la meilleure « poker face » que je possède, acquiesçant simplement quand la blondinette m'informe qu'elle va chercher une couverture de survie. Et quand le jeune homme installé sur moi tente de convaincre tout le monde que tout va bien, ou de se convaincre lui-même, je n'ai pas le cœur d'aller dans un autre sens que le sien. « Oui, ça va aller... » Mon ton est rassurant, sûr de lui bien qu'intérieurement un volcan d'incertitude fasse rage.

Bien plus rassurant que mon regard qui se redresse sur la jeune femme que j'ai extirpé de sous l'étalage et vient me demander si j'ai besoin d'aide. Et je hausse les épaules. Non pas par indifférence mais parce qu'elle le devinera aisément, je n'ai aucune idée de ce qu'il faut faire après ça. Mes compétences s'arrêtent ici. La blondinette revient avec la couverture de survie, l'installant sur le blessé et je la remercie pour lui d'un sourire, mon regard s'abaissant sur sa jambe visiblement douloureuse. Même constat sur l'autre femme et le visage de son compagnon...non, je préfère éviter de trop m'attarder sur ces chairs ensanglantées. Je me sens presque honteuse de n'avoir rien, même pas une seule petite égratignure quand eux souffrent de réelles blessures. De réels maux. Ma chance ne m'apparaît soudain plus comme tel. « Il y a une pharmacie non loin d'ici. Peut-être....si elle n'est pas ensevelie sous les gravats...enfin il peut y avoir des choses utiles. Je ne sais pas combien de temps vont mettre les secours » Plusieurs heures ? Et un collier cervical ne me semble pas de trop pour être certaine que la tête du jeune homme reste parfaitement immobile. Et du désinfectant pour la plaie de sa tête recouverte de poussière, et probablement des atèles pour les autres histoire de ne pas aggraver les choses...

Bordel on est dans un foutu centre commercial, et tout ce dont on a besoin est à portée de mains. Au moins pour nous soulager et parer au plus urgent en attendant d'être pris en charge. Mais je suis la seule dont la mobilité n'est pas réduite et dont le visage de ressemble pas à une scène de crime façon Dexter. Je pourrais aller voir, si ils prennent soin de lui pendant ce temps.

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by Wiise

SAISON 2 # INTRIGUE 2

Ta jambe te fait mal, elle te lance, mais tu sers les dents, elle n'est pas cassée, tu ne penses pas, ou alors c'est une petite fracture, mais tu essayes de ne pas y penser. Le jeune homme allongé par terre est dans un état plus grave, tu ne peux pas le laisser là, comme ça, ce n'est clairement pas possible. Tu poses la couverture que tu es allée chercher sur lui. Même si la sensation de froid est fausse, cela lui fera du bien, assurément. Il semble d'ailleurs un peu mieux se sentir une fois la couverture sur lui. Est ce que c'est une réalité ou juste que son état s'améliore vraiment ? Tu n'en sais rien du tout, tu n'as pas ce genre de connaissance, mais tu essayes d'être optimiste et de te dire que tout ira bien pour lui. Ce n'est que passage, c'est ce que tu te dis. Alors, l'autre grognasse vient vers vous trois, et demande s'il va bien, s'il a besoin d'aide. Tu as furieusement envie de l'envoyer balader, grandement, véritablement, mais tu ne dis rien, ça ne servirait à rien du tout, si ce n'est de mettre de l'huile inutilement sur le feu, et ce n'est pas ce que tu veux. Le jeune homme te décrit donc comme blonde, c'était déjà un bon point mais il semblait bien incapable de dire quelques choses de plus. Il ouvrit alors de nouveau les yeux, il était désorienté, il avait les yeux ouverts, mais il regardait dans le vide. Tu prenais place à côté de lui, tu lui prenais une main alors que sa tête était sur les genoux de la brune. Il demanda alors ce qui se passait car il semblait entendre d'un coup beaucoup de bruits. Cela n'était rien de bons, mais tu te gardais de le faire paniquer. Il sembla se dire à lui même que ça allait bien se passer.

" Vous avez reçu un petit choc à la tête. Rien de trop grave, mais il faut attendre les secours, mais oui ça va aller ne vous en faites pas. "

Et instinctivement, tu serrais sa main un peu plus fort, comme pour lui faire comprendre que oui, ça irait. Tu n'étais sûre de rien, mais ces propos étaient dit pour le rassurer. Tu lui souriais même si tu ne savais pas s'il était en mesure de le voir pour le moment. En théorie, sa vision devrait rapidement redevenir normale alors qu'après ton sourire, tu bougeais la jambe, et tu grimaçais. Tu ne pouvais pas paraître faible devant lui, tu devais te montrer forte, il le fallait, en attendant que les secours arrivent. Mais finalement, ce que dit la jeune femme qui semble apparemment indemne n'est pas totalement faux. La mieux placée pour aller chercher ça sera elle-même, mais elle est un point fixe crucial pour le jeune homme. Et tu ne te sens pas de faire encore de trop nombreux pas pour aller chercher quoique ce soit, car tu sens ta jambe bien douloureuse. Bien malgré toi, tu regardes Jade et Elijah, espérant quelques choses.

SAISON II # INTRIGUE 2

Justin, Maeve, Fanny, Jade & Elijah

Elle se rapproche, Elijah sur ses talons, littéralement. Il la suit de prêt, un peu à retardement mais il est tout de même là, derrière, il ne la laisse pas seule aller, il ne la laisse pas à sa guise voguer vers ces inconnus qui les ont aidé. Pas après pas, les genoux ouverts, la cuisse lacérée et lancinante, la cheville gonflée, douloureuse quand elle tente de poser le pied afin de s'aider dans son avancée. Les paumes dans le verre, éraflée elle réitère sa question à la brune prêt du gars qui vient de tomber, qui parle doucement comme si ses mots étaient étouffés, envolés. L'idée d'aller chercher de quoi survivre dans une pharmacie est lancée. Fanny vient de tout fournir pour une couverture de survie, elle vient de tout donner pour au moins avoir quelque chose à ramener. Elle a fait sa part alors l'attention se porte sur eux, la blonde les dévisage tout les deux. Avec insistance elle les regarde de ses deux grands yeux bleus. « Si c'est un malaise avec un coup sur la tête il a b'soin de rien, on peut rien faire pour ça, c'est pas un pansement qui va lui faire recouvrir la vue quoi... » Elle se croit lucide, oubliant parfois ce qu'ils finissent par fournir dans ces boutiques à la bannière verte en forme de croix. Le matériel médical jadis volé, les hôpitaux et leur confort niveau matos lui ont fait perdre quelques notions élémentaires sur ce qu'on peut acheter et trouver dans certains lieux appropriés. Les sourcils se froncent devant elle, la dette qu'elle s'est spontanément proposée de payer se fait plus appuyée que dans sa conscience encore un peu sonnée. Alors elle abdique, hausse les épaules et soupire. « Bon ok. J'ai la cheville pétée mais bon, on va faire avec. On y va. » Toujours à quatre pattes elle prend appuie sur l'épaule d'Elijah et claudique. « Elle est par là la pharmacie c'est ça ? » Ils se relèvent. Fanny leur indique la configuration du lieu dans ses souvenirs même si avec l'effondrement du toit ils n'ont plus vraiment de quoi se repérer dans cet insalubre endroit. « Y'a quelqu'un au moins qui les a appelé les secours ? » Elle farfouille dans sa poche trouée, dans son jean lamé qui par le sang est collé. Son téléphone est évidemment pété, broyé. Elle aperçoit celui du type étendu dépasser, elle le pointe du doigt pour leur indiquer, pour que l'une d'elles deux finisse par appeler et puis ils se mettent à avancer. A mi chemin, sautillant douloureusement elle prend une pause, se cale contre son bien aimé qui n'a toujours pas bronché. « Bon. On va chourer de quoi soigner ton visage et leur ramener une minerve un truc comme ça et se tirer. Si elles arrivent à appeler et qu'ils débarquent vu nos tronches on devra forcément les suivre et j'ai pas l'imagination pour des faux noms. Et toi ? »

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SAISON II | INTRIGUE II

EXORDIUM.

Le sifflement de ses tympans commencent à s'atténuer, lentement. Néanmoins, il peine à reprendre ses esprits, il peine à y voir un peu plus clair dans le chaos ambiant. Elijah titube, parvient à retrouver sa Belle, celle qui – contre lui – s'accroche à son haut, à ses bras, à tout ce qu'elle pourrait être en mesure de trouver comme appuie et pour cause, sa cheville. La vue retrouvée, les sens plus ou moins réveillés malgré cette douleur qui continue de lancer, Elijah la contemple, essayant de se rassurer, essayant d'omettre tout ce qu'elle essaie déjà de trouver pour à leur tour les aider. Il soupire, dans son coin, range un peu mieux son téléphone quand elle en vient à sortir le sien. Il se refuse à faire part de tout ça, il refuse de devoir risquer davantage de danger si son numéro est démasqué. Non, il ne prendra pas ce risque et, déjà, Haynes commence à s'éloigner, laissant sa petite brune déblatérer bien des espoirs qu'ils ne tiendront pas, pas dans leur état. Parce qu'il se refuse à perdre davantage de temps, parce qu'il se refuse à voir Jade risquer bien plus qu'une plaie ouverte à la cuisse et une cheville défaite. Il tique, secoue brièvement la tête quand elle lui revient, luttant contre toute cette souffrance qu'il sent s'immiscer en lui comme un venin des plus puissants. « Bon. On va chourer de quoi soigner ton visage et leur ramener une minerve un truc comme ça et se tirer ; un début de phrase qui lui convient avant que l'attention ne se porte de nouveau sur ceux qui les ont rejoint, ceux qui les ont aidé certes, mais ceux qui pourraient aussi bien les piéger. C'est une erreur que de s'attarder car, déjà, au loin sonne quelques sirènes qu'il préfère éviter. Si elles arrivent à appeler et qu'ils débarquent vu nos tronches on devra forcément les suivre et j'ai pas l'imagination pour des faux noms. Et toi ? » Il ne la contemple pas encore, guette les alentours jusqu'à parvenir à trouver la carcasse d'une pharmacie déjà prise d'assaut ; évidement. Aussi, il s'anime, le mercenaire, venant donner davantage de force dans son bras pour en plus porter le poids de sa Belle. Il lui évite le moindre mal, s'affaire à ce qu'elle n'est besoin de rien de plus que son épaule jusqu'à réussir à trouver une faille dans les débris sur le sol éclaté. Elijah presse le pas, vient appuyer Jade contre l'un des pans de mur encore debout, intact, solide. Il l'y laisse, venant défaire la lancée de quelques autres pilleurs par sa tête et ses traits abîmés. On n'ose pas l'approcher et il n'en laisse pas l'opportunité, arrachant des mains quelques compresses déjà récupérées sans même se soucier de ce à quoi elle pourrait servir. Il faut qu'elles lui servent à lui avant le reste, les autres ici n'importe que peu. Et, en revenant, le nécessaire glissé dans ses poches, il aperçoit sa Jade qui parvient tout de même à mettre la main sur ce qu'elle avait entendu venir chercher pour ceux qu'ils viennent pourtant de laisser. Et elle le fatigue, en soit, avec cette conscience à racheter, cette conscience à panser. Aussi, il soupire de nouveau, revenant à elle, s'emparant de ce qu'elle guettait en plus de sa personne, revenant sur leurs pas, n'ayant pas forcément le choix. Et il leur balance, là, sentant de nouveau ses membres tremblés, la douleur en un pique se réveiller, un « bonne chance » en gaélique glisser avant de s'éloigner, vers la sortie se réfugier. Et il ose enfin le sortir, son téléphone, il ose chercher le numéro de Esras qui répond, dans la foulée, visiblement déjà inquiet en entendant les souffles fatigués, usés, qui lui échappent. « Essaie de m'avoir Everett au Penitent, on va en avoir besoin. » Il n'en dit pas plus, l'autre irlandais raccroche, conscient qu'attendre n'arrangera rien laissant la possibilité à Elijah d'en venir finalement à la porter, celle qu'il tient à ramener sans davantage de blessures causées.

SAISON 2 # INTRIGUE 2

1 ■ Synopsis
November, the 30th, 2017 - 10:20 am ; NORTHSIDE (MAGNIFICENT MILE)

Oui, les secours ont été appelés. Oui, ils sont à l'oeuvre. Camions de pompiers et ambulances sont aux pieds de la tour. Quelques médecins ont été appelés et doivent venir sur place pour aider au triage car triage il y a besoin : trop de blessés. Il faut faire un tri. En attendant, les secouristes font ce qu'ils peuvent pour s'occuper de ceux qui ont réussi à fuir et les pompiers, eux, pénètrent à l'intérieur avec prudence. C'est que la structure proche de là où tout s'est effondré est très instable. D'où les craquements. D'où les tremblements. Il n'est pas impossible qu'un pan de mur ne s'écroule à nouveau. Sur leur chemin, un groupe de cinq pompiers croisent des blessés qu'ils envoient bien sûr vers la sortie, où se trouvent les secouristes. Elijah et Jade qui ont réussi à s'éloigner du petit groupe croisent justement les dits pompiers qui leur tiennent le même discours : s'ils sont capables de marcher, il faut qu'ils sortent pour aller trouver ceux qui pourront leur apporter les premiers soins. Nul doute que si Elijah et Jade veulent échapper aux secouristes une fois à l'extérieur, et aux questions qui découleraient d'une hospitalisation, ils vont devoir être rapides et imaginatifs. Ou peut-être vont-ils décider de tenter de trouver une autre sortie, à leurs risques et périls.

Maeve, Fanny et Justin, eux, n'ont pas bougé. Ils ne peuvent qu'attendre puisque même si Justin pourrait bouger si on l'aidait, c'est une très mauvaise idée. Le jeune homme n'a pas retrouvé la vue et il ne fait plus aucun doute que cela n'est pas simplement dû au choc reçu à la tête : c'est dans le cerveau que ça se passe et plus vite il sera pris en charge, plus il aura de chance de n'avoir aucune séquelle. Maeve a cependant eu une bonne idée, qu'il s'agisse de nettoyer la plaie et faire un pansement ou de mettre un collier cervical à Justin. Elijah et Jade auront au moins eu la décence d'amener aux filles de quoi s'occuper de Justin avant de détaler. Chaque seconde compte et mieux elles s'occuperont de lui, plus il aura de chances de son côté. Surtout qu'ils en manquent, de chance. Le craquement se fait plus bruyant et un autre pan de mur tombe bel et bien non loin d'eux. Le sol tremble mais ne cède pas. Et ils ne sont pas touchés. Cependant, se pose véritablement la question de bouger maintenant. Que vaut-il mieux faire ? Attendre les secours en prenant le risque de se faire écraser si davantage de structure venait à céder ? Ou bouger mais prendre le risque d'aggraver l'état cérébral de Justin ?

Tic toc. Tic toc. Il faut prendre une décision.

2 ■ Participants (ordre de passage)
# Maeve Wheelan
# Fanny I. Fleury-Arnaud
# Justin Flanagan
# Jade Lincoln
# Elijah Haynes

(Vous noterez que l'ordre de passage a été un peu modifié mais c'est pour permettre aux filles de prendre les décisions pour Justin, ce dernier n'étant pas à même de le faire.)

4 ■ Règles à suivre pour cette intrigue
# 700 mots maximum par réponse
# suivre l'ordre de passage défini ci-dessus : si c'est votre tour et que vous savez que vous n'aurez pas le temps de répondre dans la journée, prévenez vos camarades dans le flood intrigue, merci !
# si vous n'êtes pas en mesure de répondre dans les 48H, votre tour est automatiquement sauté, et ce afin de privilégier l'avancée de l'action
# il vous est permis de vous arranger avec vos partenaires pour intervertir votre tour avec un autre joueur si l'action s'y prête ou si vous manquez de temps

■ votre dévoué staff

Invité

Saison 2, intrigue 2

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Ils reviennent, balancent à nos pieds ce que j'ai suggéré de prendre dix minutes plus tôt et....se tirent ? Quoi comme ça ? Sans se soucier davantage de ce qui peut arriver au jeune homme dans un sale état ? Sans réellement s'intéresser aux conséquences de leur action ? Ils se tirent, comme ils peuvent, et nous laissent tous les trois sans d'autres choix que d'attendre les autres. « Sales cons ! » Je ne peux retenir le juron alors que la frustration me gagne, que la colère s'immisce et que l'impuissance reprend ses droits. Mon regard continue de flotter en direction des deux autres individus qui ne sont déjà plus visibles et je peste, cette fois-ci intérieurement. Son encouragement en gaélique il peut se le coller dans le fion, ça ne change rien à la situation présente.
Pourtant je ne peux pas me dégonfler, pas maintenant, pas alors que l'état du garçon est si préoccupant et que la seule aide dont je dispose est cette jeune femme blonde elle aussi blessée. Alors je fais ce que je sais faire de mieux en cas d'angoisse, me concentrer sur une seule et unique tâche et me plonger dans celle-ci. Présentement le blessé du jour à qui je mets le plus précautionneusement du monde le collier cervical afin d'immobiliser sa tête et sa nuque. Je passe les autres deux minutes à désinfecter la plaie à sa tête dont la poussière mélangée au sang a créé une mixture plâtreuse peu engageante et à la panser afin qu'il ne risque également plus rien à ce niveau là. Mais c'est tellement peu je le sais. C'est déjà ça, mais pas assez, et sa vue qui n'est pas revenue. Je ne suis pas médecin, connaît certes les causes de nombreuses maladies infectieuses et bactériennes, mais mon savoir ne me sert absolument à rien maintenant. Pas dans cette situation.

Et alors que je m'apprête à m'adresser à la jeune femme à mes côtés un craquement sonore attire mon attention, l'inquiétude se lisant clairement sur mon visage. Une inquiétude qui me fait pousser un cri d'effroi quand je vois un autre pan de mur s'écrouler non loin de nous, envoyant un nouveau nuage de poussière et de gravats dans notre direction. Par réflexe je me penche sur le jeune homme pour le protéger comme je peux, ne me redressant que lorsque le nuage s'estompe, toussant à plusieurs reprises pour évacuer cette saloperie de mes bronches. « Ça va aller... » Je tente de rassurer le garçon, croyant de moins en moins à ce que je dis. Parce que cette foutue colonne se fragilise et que j'ignore combien de temps il faudra aux secours pour parvenir jusqu'à nous. Parce qu'il n'y a pas trente six options qui s'offrent à nous mais que les deux sont dangereuses. Soit nous restons ici en augmentant le risque de se prendre un nouvel éboulement contre le coin de la tronche. Soit nous bougeons mais....mon regard dévie sur la jambe blessée sur le blondinette. Elle a déjà eu du mal à aller chercher la couverture de survie, sautant à cloche pieds. Jamais elle ne pourra m'aider à soulever ou traîner le blessé. Et hors de question de le remettre sur ses deux pieds. Il doit rester allongé. Préserver au mieux son cerveau.

Mon regard se pose autour de nous, dans cet amas de béton et de poussière, sur cette affiche déchirée au loin du lac Michigan gelé et.... « Putain mais oui ! » Ça fait tilt ! Là, soudainement. Un sourire étire mes lèvres et je me tourne vers la jeune femme, posant une main sur son bras pour être certaine d'avoir toute son attention. « On ne peut pas resté ici. C'est trop dangereux. On risque de se prendre une partie de ce centre commercial sur la coin de la gueule d'un moment à l'autre. Et je sais comment on va se sortir de là. Il faut que vous restiez près de lui okay ? Et que vous veillez à ce qu'il ne s'endorme pas ! Je reviens dans quelques minutes. » Et je me redresse, ne lui laissant pas réellement l'occasion de protester. « Promis, je reviens. » Et je prends la direction de la boutique d'équipements sportifs qui je l'espère, comme la pharmacie, n'est pas sous les décombres. Une luge. Il me faut une putain de luge !!! Et grand modèle.

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by Wiise

SAISON 2 # INTRIGUE 2

Mais espérer en ces deux personnes était sans doute quelques choses d'impensable, véritablement. Ils ne sont qu'égoïsme, brutalité. Ils sont complètement débiles, cela se voit sur leur visage. Tu les détestes foncièrement même s'ils sont blessés, comme presque tout le monde ici. Ils vous balancent alors une minerve, et puis ils se cassent, sans rien dire de plus, comme les malfrats qu'ils sont. Mais bon, au moins, ils ont apportés quelques choses d'utile pour le jeune homme. La brune lâche ce que tu penses tout bas, mais ils ne valent même pas la peine que tu uses un peu de salive à leur encontre mais à cette remarque, ton regard est désolé. Tu posais une main sur l'épaule de la brune pour lui dire que ça ne servait à rien de s'énerver contre eux. Ils ne sont plus là, la priorité était ailleurs. Tu ne sais pas si tu serais là, pour eux si jamais cela avait été Jade, ou Elijah qui avait été touché à la tête. Sans doute que oui, car tu as une âme de pompier, mais cela aurait été fait bien plus à contre-coeur. Ce jeune homme n'avait rien demandé le pauvre, et c'était lui qui était le plus gravement blessé. La douleur te tenaillait la jambe, tu grimaçais, mais tu ne te plaignais pas. Ton soucis était seulement mécanique, rien d'irréparable contrairement au jeune homme touché à la tête alors tu pourrais endurer. La brune semble vouloir te dire quelques choses, mais un bruit se faire entendre, un nouveau pan de mur cède, mais le sol lui tient bon, pour le moment. Pour combien de temps encore ? Tu ne le sais pas, et ça t'inquiètes. Tu t'inquiètes un peu pour toi, ce qui est normal, mais c'est avant tout pour lui que tu t'inquiètes. Si les secours n'arrivent pas à temps, qui sait ce qui va se passer pour lui dans le futur ? Tu t'en voudrais toute ta vie s'il finissait par ne pas retrouver pleinement la vue. Mais tu ne peux pas faire de miracles non plus. Tu ne sais pas quoi faire, surtout que tu es blessée, et que donc ton rayonnement d'action est limité. Soudain, la brune semble avoir une idée. Tu lui fais confiance, contrairement aux deux autres qui sont déjà loin.

" Revenez vite alors, on a besoin de vous. "

Le ton se fait suppliant presque, ton regard est humide mais tu retiens les larmes. Tu restes à côté du jeune homme. Tu te mets à siffloter un air entrainant, I Will Survive de Gloria Gaynor. C'est une chanson d'amour, mais le titre te fait penser à votre situation actuelle. Mais oui, vous allez survivre, il le faut de toute façon.

Invité

Justin s’accrochait à tout ce qui pouvait lui permettre de ne pas perdre pied. A ces tâches lumineuses devant ses yeux. A cette main qui se trouvait désormais dans la sienne. Il chercha à la serrer doucement mais il se rendait compte qu’il y avait bien moins de force dans ce contact que ce qu’il aurait aimé y mettre. Mais il lui faisait tout de même du bien. Il le raccrochait à la réalité alors il se concentrait là-dessus, répétant que tout irait bien. Il ne pouvait pas en être autrement, n’est-ce pas ? Pourtant, il sentait bien qu’autour de lui il était en train de se passer quelque chose. Il n’aurait su quoi dire exactement mais il entendait des gens parler, du mouvement… Il cherchait à comprendre mais chaque fois qu’il se concentrait trop sur quelque chose, une vive douleur à la tête le rattrapait et le poussait à lâcher l’affaire. Et puis, il y eut du mouvement. La jeune femme qui tenait sa tête sur ses genoux jusque-là le bougea alors lentement. Justin se laissa faire, incapable de toute façon de faire autre chose. Il sentit qu’on lui glissait quelque chose autour du cou et comprit rapidement qu’il s’agissait d’une minerve. Il sentit ensuite que la jeune femme s’occupait de la plaie qu’il avait à la tête. Il grimaça à plusieurs reprises mais n’émit aucune protestation. Il n’en avait pas la force. Il commençait même à oublier la douleur dans sa jambe…

Et puis il y eut de nouveau du mouvement. La jeune femme qui tenait sa tête jusque-là se déplaça. Justin voulut émettre une protestation mais il n’y parvint pas, ses lèvres restèrent scellées. Il ne voulait pas qu’elle parte. Il avait bien vu que deux les deux personnes n’étaient pas revenues. Enfin, vu… Il ne voulait pas qu’il en soit de même pour la jeune femme. Elle était là, avec lui, depuis le début. Sa présence le rassurait. Son rythme cardiaque s’était accéléré. Inspirer, expirer. Heureusement, il y avait toujours cette main dans la sienne qui se serrait. Et bientôt, il y eut un sifflement. Un air de musique. Il était suffisamment proche de lui pour que Justin arrive à le distinguer du reste. Il entend le bruit autour de lui, le reste mais c’est flou, il n’arrive pas à relier les événements entre eux, à faire des liens de cause à effet. Par contre, ce sifflement, cette musique, elle finit par s’imposer à lui et il en reconnait même l’air.

« Je… Je chanterais bien aussi… »

Un léger sourire s’était alors dessiné sur les lèvres de Justin alors qu’il avait l’impression que le monde tournait autour de lui.

« Mais c’est… au-dessus de mes forces. »

Justin plissa alors les paupières, tentant d’arrêter cette impression de tournis qui était en train de le saisir. Il s’accrochait toujours à cette main dans la sienne mais il sentait bien que la serrer devenait de plus en plus difficile. Il était fatigué, de plus en plus fatigué et avait terriblement envie de se laisser aller. Il ne comprenait cependant pas comment ni pourquoi. Il avait eu de l’énergie quelques instants auparavant, il était parvenu à se lever et à venir aider la jeune femme et maintenant… C’était comme si soudainement quelque chose était en train de le rattraper. Quelque chose qu’il ne voulait pas subir. Il aurait tant aimé se lever, dire que tout allait mieux, être plus fort que ça. Mais non, c’était décidément plus fort que lui.

Justin voulut alors tourner la tête mais la minerve le retenait de tout mouvement. Il chercha alors du regard la jeune femme mais sa vue était toujours aussi floue, il ne distinguait rien. Et si cette chose qui grandissait en lui était vraiment plus forte ?

SAISON II # INTRIGUE 2

Justin, Maeve, Fanny, Jade & Elijah

Bonnie claudique, Clyde la supporte d'une épaule large mais bancale. Elle a fouillé dans la pharmacie. Elle a traîné à terre plus tôt. A quatre pattes entre les boites en cartons, entre les cachets écrasés, entre les médicaments renversés, défaits et dépiautés. Elle a bien levé haut la cheville, se calant dans un coin à chaque vague de blessés lucides venus ici chercher de quoi un peu se soigner. Elle a ramassé, elle a fourré partout où elle pouvait des bandages et des compresses, des kits de soins, du désinfectant et juste une crème de jour sur un étalage de produits de beauté. Ils se sont relevés, ils se sont retrouvés, avançant à nouveau de façon pénible, respirant les poussières, toussant des crachats sans fins quand ils ont rebroussé chemin. Une minerve à la main, mêlée à des pansements emballés, Elijah a préféré tout leur balancer avant d'un peu plus loin avancer, vers la sortie. Au delà des décombres, au delà des gravas, ils se sont frayé un passage jusqu'à la lumière, jusqu'aux bruits sourds des sirènes et des gyrophares qui percent l'obscurité. Rouge, rouge néon, rouge sang, quand ils ne sont pas loin de gagner la surface les jambes de Jade menacent. Tremblantes, fatiguées par le parcours, elle s'éreintent. Des secours descendent, afflux, passent à côté d'eux les sommants de poursuivre leurs efforts ne serait-ce qu'un peu. Elijah commence déjà à vouloir retourner en arrière pour tenter d'apercevoir une toute autre opportunité de sortir, une toute autre possibilité. Exténuée Jade le retient, force sur sa jambe valide pour l'empêcher de tourner mais il se penche, mais il la porte, essuyant au passage les plaies ouvertes de ses joues contre le tissus sales de ses vêtements. « Non, non arrête, on sait pas c'qu'on va s'prendre sur la gueule par là. » Il soupire, la regarde, crispe ses muscles sous son poids qui s'agite pour descendre, qui y parvient.
A quelques mètres d'eux deux secouristes s’engouffrent dans le tunnel misérable, ils leur font signe de monter, ils s’exécutent, retrouvant l'air frais, glacial qui se jette en sel acide sur la peau.
On vient à leur rencontre, on évalue la situation d'un regard, d'une œillade, l'un comme l'autre on les met à l'écart. L'un des pompiers entreprend de porter Jade, Elijah résiste, tenant fermement sa hanche, se risquant à nouveau à se pencher pour l'emmener vers un post monté à la hâte disposé à les recevoir, eux et la centaine de personnes qui sort des décombres. « Ils vont nous demander des noms nan ? David et Ruth Lepsking ça te dit au cas où ? On prendra un accent juif au pire si y'a besoin. »

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SAISON II | INTRIGUE II

EXORDIUM.

Elle monte et s'engouffre, elle vient heurter chacun de ses membres jusqu'aux plaies qui se sont dressées le long de ses traits. C'est violent, strident. Ça vient lui arracher un râle de douleur tandis qu'il laisse l'air frais contre lui se glisser. Et tous ses sens semblent s'éveiller, un par un, ou plutôt tous en même temps. Il ferme les yeux, un instant encore, rien qu'un instant, retenant Jade du mieux qu'il le peut, se donner un but pour ne pas flancher, pour ne pas lâchement abandonner mais ce qu'il porte, cette fois, ce qu'il porte comme souffrance est bien plus brutale que celles qu'il avait pu connaître. Et il sait, il sait désormais qu'ils n'ont nul autre choix que celui de s'y risquer. Alors il soupire, le bouclé, il soupire quand – enfin – le secouriste décide de les laisser se débrouiller. Il ne la lâche pas, ne la confie pas. Il ne la quitte pas, pas une seule putain de seconde et c'est ce qu'était venu trahir son visage, son regard quand il s'était à son tour autorisé un coup d’œil sur cet homme affolé. Connard, qu'il songe malgré les points noirs qui continuent leur danse contre sa vue, malgré cette sensation de chaleur intense contre son faciès en sang. Et Jade qui s'anime, Jade qui tente de lui faire entendre raison, Jade qui vient raviver à sa mémoire qu'ils n'ont pas forcément prévu d'ensuite se faire enfermer. Parce que c'est ce qui les attend, s'ils s'y risquent. « Ils vont nous demander des noms non ? David et Ruth Lepsking ça te dit au cas où ? On prendra un accent juif au pire si y'a besoin. » Il entend, tente d'assimiler. Il entend et acquiesce, simplement. « Ces fils de pute se sont bien fondus dans la masse, pas besoin d'imiter quoi que ce soit. » Ça, ces paroles-là qui s'imposent à la jeune femme tandis qu'ils les traînent jusqu'au poste de secours qui termine de s'installer, tandis qu'il vient l'installer sur l'un des lits positionnés avant même qu'on ne lui ait permis son arrivé. Il se fout de leur loi, de leur ordre, de tout ce qu'ils pourraient ériger comme conditions pour leur acceptation. Il se fout de savoir ce qui devrait être pris en charge pour qu'ils n'en viennent à les approcher et, malgré tout, c'est ce qu'ils terminent par faire. « Pas moi. Elle d'abord. » Et il insiste, desserrant son emprise du poignet masculin qui s'était un peu trop approché. Il refuse qu'on ne le touche tant qu'elle ne sera pas prise en charge. Parce qu'il peut tenir, parce qu'il peut encore tenir, oui. Il tiendra, jusqu'à pouvoir apaiser sa conscience, jusqu'à pouvoir être certain qu'elle ne risque rien. Il tiendra jusqu'à pouvoir trouver un semblant de répit à ce but donné, cette parole qu'il s'était fait dès lors qu'elle s'était à lui retrouvée : l'avoir en sécurité, pouvoir la protéger, tous les maux les lui épargner. Et seulement à cet instant-là, seulement là... il abaissera la barrière de ses bras.

Invité

Saison 2, intrigue 2

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« Revenez vite alors, on a besoin de vous. »

Non sans blague ! Merci captain Obvious ! Je retiens pourtant ma pensée et la laisse en l'état, ne formulant pas les mots à l'oral tandis que je m'éloigne dans la direction souhaitée. Inutile de verser de l'huile sur le feu et mon énervement n'est dû qu'au départ des deux autres, me venger sur la blondinette serait injuste et inutile. Alors je presse l'allure, ne les faisant pas attendre plus que nécessaire afin qu'ils ne stressent pas. Pas plus que la situation l'exige. Ça ne serait bon pour personne, et surtout pas le jeune homme.
Je finis par arriver là où se trouvait auparavant le magasin d'équipement sportif. Sauf que l'entrée principale est bloquée par un énorme bloc de béton. Condamnée. « Merde ! » Je fais le tour, retardée par tous les détritus qui jonchent le sol et remonte mon pull sur mon nez pour me protéger de la poussière emprisonnée dans l'air et qui rend la visibilité difficile. Là ! Une fenêtre brisée. Du moins en partie. Je m'approche, prudente, enjambant une partie vitrée alors qu'une seconde, au-dessus de ma tête, menace de céder. « Putain si je meurs comme ça je vais franchement m'énerver les gars ! » Une fois de l'autre côté, j'attrape la première chose qui me tombe dans les mains et vise la vitre qui s'écroule pour de bon. Je termine la briser la partie au sol que je viens d'enjamber pour rendre le chemin retour plus sûr et commence à déambuler dans les rayons. Par logique, je me dirige vers le centre de la boutique. Nous sommes en plein hiver, dans l'Illinois. La pleine saison pour vendre ce genre de saloperies, ticket direct pour les médecins orthopédiques. Et je tombe dessus. Les luges ! En plastique pour les gamins. Non. Puis celle trop près du sol. Non plus. Puis enfin, un modèle en bois, solide, un peu surélevé, plate, assez large pour un dos d'homme et suffisamment longue pour supporter la tête et une partie du dos du blessé. Je l'attrape, me dirige dans la section escalade pour choper une corde. Pour le couteau, je me contenterai de celui qui se trouve dans mon sac. Mère irlandaise et fille seule. Deux bonnes raisons de toujours avoir un couteau sur soi.

Je fais le chemin en sens inverse, tentant de me repérer dans tout ce nuage de poussière et finis par revenir auprès de mes deux acolytes. Je m'arrête un instant, un peu interloquée quand j'entends la femme fredonner un air de musique mais m'abstiens de tout commentaire. « Pour information, non, je n'ai pas perdu la tête. Comme je l'ai dit, on ne peut pas rester ici et il ne peut pas se mettre debout. » Ça, c'est pour la blonde. Je m'agenouille auprès du jeune homme. « Hey, je suis revenue. Il va falloir se déplacer, la zone devient trop dangereuse. J'ai ramené une luge. L'idée c'est de vous installer dessus et que je vous traîne pour nous rapprocher de la sortie et des secours. Ils ont du entrer dans le centre commercial mais on est trop loin. » J'attrape sa main valide et lui fais toucher la luge. « Va falloir m'aider. Un dernier petit effort je vous promets. » Et je le hisse tant bien que mal dessus, veillant à ne pas bouger trop sa tête. La luge arrive jusqu'en bas de ses reins et seules ses jambes traînent sur le sol. Je fouille donc dans mon sac à la recherche du couteau, le tendant à la jeune fille. « Tenez, coupez moi cinq mètres de corde à peu près. » Puis me tournant à nouveau vers lui. « Il faut que je vous attache pour éviter que vous glissiez. Je vous jure, rien à voir avec des penchants sado maso » Je souris, essayant de détendre l’atmosphère. Ma comparse finit par me tendre la corde et j'en fais plusieurs fois le tour, veillant à ne pas toucher son bras probablement cassé tout en le bloquant de tout glissement de côté. « Parfait ! Je crois que c'est bon ! Votre jambe, ça va le faire ? » Je m'adresse à la femme, essayant de ne pas penser que tirer un homme adulte tout en déblayant les gravats qui obstruent le passage n'est vraiment pas bon pour mon cœur. Heureusement, les plus gros morceaux sont derrière nous.

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by Wiise

SAISON 2 # INTRIGUE 2

Tu ne sais pas ce qui va se passer, tu crains le pire, vraiment. Est ce que le centre commercial va complètement s'écrouler sur vous ? Est ce qu'il va vous laisser le temps de vous en aller ? Tu ne sais pas, tu ne préfères pas savoir avec la brune est partie pour vous sauver, enfin, surtout lui à vrai dire, car toi, tu pourrais te sauver toute seule même si ta jambe te fait souffrir. Mais tu es résistante, ça ira, c'est ce dont tu te persuades, même si tu as peur de regarder dans quel état elle est sous ton jean. Alors tu n'y penses pas et tu te concentre sur le jeune homme. Tu sifflotes un air entraînant, comme pour mieux capter son attention. Et cela semble fonctionner car il te répond, il te dit qu'il aimerait chanter mais il n'y arrive pas, pour le moment. Un léger sourire se met sur ton visage. Tu aimerais tellement que la situation soit plus simple pour lui, surtout pour lui car pour toi, ce n'est pas très grave. Mais au moins, il reste éveillé, c'est le plus important à tes yeux. Tu serrais ta main dans la sienne, et il serrait aussi, pas aussi fort qu'au début, mais il était toujours là, présent. Tu allais lui répondre que cela ne servait à rien de faire un tel effort, mais l'autre jeune femme revient, avec une luge en bois. tu t'arrêtais de siffloter cet air, le regard surpris. Aussitôt pourtant, elle t'expliqua le but de sa manœuvre, non, elle n'avait pas perdue la tête contrairement à ce qu'on pourrait croire. L'idée était même sacrément bonne, tu ne sais pas si tu aurais pensée à cela. Elle a prit un modèle assez grand pour y mettre à plat tout le haut de son corps. Elle te tend alors un couteau, pour couper environ 5 mètres de cordes, chose que tu fais le plus rapidement possible, sans te blesser. Tu lui tends la corde alors qu'elle lui explique qu'elle ne veut pas faire quoique ce soit de tendancieux avec son corps. La blague n'est pas forcément de très bon goût, mais elle parvient à te dérider un petit peu. Elle l'attache convenablement pour qu'il bouge le moins possible puis te demande si ça ira pour toi, pour ta jambe. Tu n'en sais strictement rien, mais ça n'a pas d'importance, tu lui signales que ce sera le cas d'un signe positif de tête. En même temps, tu n'as pas vraiment le choix, n'est ce pas ? Non, pas vraiment, évidemment. Tu te lèves donc grimaçant légèrement, il va falloir le tirer doucement mais sûrement pour vous rapprocher des secours, qu'ils vous prennent en charge, lui surtout, mais toi aussi. Ton regard est déterminé. Dans votre malheur, il faut sauver le plus abîmé, toi, tu sais que tu devrais survivre à cela, et tu feras en sorte que lui aussi.

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