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MessageSujet: Help me to find 'him'   Help me to find 'him' EmptyMar 26 Déc - 1:01



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Thomas ξ Charlie

20 Novembre 2017.

Elle enclenche le point mort et coupe le moteur, laissant l'arrière de son crâne reposer doucement contre l'appui-tête. Les yeux dans le vague elle expire lentement, tentant de remettre de l'ordre dans ses idées. Ce n'est pas une journée comme les autres pour Charlie. Mercredi 20 novembre 2017 est le jour clé où sa vendetta personnelle débute. Où les fragments des souvenirs, jusque là éparpillés aux quatre coins de son subconscient dans un désordre presque chaotique se rejoignent pour former un début de réponse. Ce qui n'était que volutes de fumées inaccessibles devient palpable. Ce qu'elle rejetait en bloc depuis seize ans commence doucement à remonter à la surface. Et il lui faut savoir. Si c'est vrai. Si ce n'est pas là un fantasme pour combler le vide brutal qu'elle ressent depuis cette fameuse nuit. Il lui faut savoir pour comprendre. Ce qu'elle est, ce qu'elle a perdu, ce qu'elle aurait pu être. Il lui faut savoir pour avancer. Pour assumer ses désirs, ses besoins, ses inclinations affectives. Il lui faut savoir pour se venger. Pour rendre justice à un père dont elle a oublié la voix, le sourire, l'odeur. Là où la police n'a rien pu faire, là où ses associés en blouson de cuir n'ont pas cherché de réponses. Là où Charlie Swanson est morte pour céder la place à la femme qu'elle est aujourd'hui. Une femme qui habite cette enveloppe charnelle sans plus ressembler à cette petite fille apeurée dans la nuit. Oui il lui faut des réponses.

Des réponses qui ont commencé à prendre forme dans ses cauchemars après l'incident de Halloween. Le soir même où la petite voix a cessé de lui murmurer quoi faire et quoi dire, comment réagir. Le soir même où la petite voix a cessé de la protéger. Alors les mauvais rêves ont recommencé et avec eux des bribes de souvenirs. Violents, brutaux, une vérité crue sur laquelle la jeune femme n'est toujours pas prête à lever le voile. Alors à défaut d'avoir un nom, une adresse, un âge, elle a un scorpion. Tatoué sur une main. Sa main. Cette main qui lui a fait la cicatrice qui lui strie l'aine sur le côté gauche de son corps. Un scorpion noire aux pinces luisantes. La serveuse ferme les yeux et laisse sa propre main descendre sur sa cicatrice, recouverte d'un pansement. Non pas pour la coupure qui date de seize ans mais pour le second tatouage qu'elle possède et que son amant du moment lui a tatoué quelques jours plus tôt. Un scorpion. De la même taille, de la même forme, dans la même position, juste au-dessus de sa cicatrice. Le sien pourtant est blanc et presque invisible sur sa peau pâle. Charlie ne l'a pas fait pour qu'il soit vu mais pour le graver dans sa peau. Un double. Celui de l'homme, noir. Le sien, blanc. Similaires et opposés. Une Némésis. Symbiose parfaite pour une vengeance trop attendue. Mais c'est tout ce qu'elle possède et c'est trop peu. Dans son monde à elle, c'est trop peu. Mais pas dans celui de tout le monde.

C'est pour ça qu'elle est ici présentement, devant le garage. Pour Thomas. L'un des rares hommes dont elle accepte le contact physique et dont elle ne se sert pas pour jouer les jeunes filles normales. L'un de ceux qu'elle connaît depuis le plus longtemps aussi. Elle l'a vu adolescent, sans sa barbe. Elle l'a vu se transformer en homme, dans bien des sens. Pendant longtemps la jeune fille a même pensé qu'il serait son premier, avant de comprendre qu'il ne la voyait pas ainsi.
Mais aujourd'hui c'est surtout de ses talents informatiques dont elle a besoin. Parce que dans le monde de Thomas, un tatouage sur la main peut suffire à retrouver une personne. C'est du moins ce que la vingtenaire espère alors qu'elle détache sa ceinture de sécurité et attrape son sac à dos avant de descendre de son véhicule pour prendre la direction du bureau de son ami.

Quelques coups frappés à la porte et elle entre. Il s'attend à sa venue et la jeune femme est du genre ponctuelle. Le sourire qu'elle lui adresse n'est pas feint, ce qui est assez rare pour être souligné et elle s'avance, sortant de son sac à dos un sachet marron qu'elle pose sur son bureau. « J'ai pensé à ton estomac. C'est ton sandwich préféré » Et faisant le tour du bureau elle se penche pour déposer un baiser sur sa joue, à un endroit où sa barbe ne fait pas barrage. « Tu vas bien ? » Et elle le pense sincèrement.

Ses yeux s'égarent dans la pièce, qui n'a pas beaucoup changé pendant toutes ces années. Faut dire que l'endroit est familier. Après le meurtre de son père, pendant ces quatre années de mutisme, elle a passé de nombreuses heures ici, dans un silence de plomb qui la rassurait. Thomas, contrairement à beaucoup, n'a jamais cherché à la faire parler. Il n'avait pas cette envie de se vanter d'être le premier à avoir réussi. C'est même lui qui lui a donné goût au dessin, le jour où il lui a collé un Comics dans les mains pour la première fois. D'ailleurs sur l'un des murs il reste quelques uns de ceux qu'elle lui a fait quand elle était gosse, et cette vision lui arrache un nouveau sourire. Elle aime cet endroit. Avec lui. Son silence, ce qu'il représente. Elle se sent en sécurité ici. Malgré les odeurs spécifiques de ce genre d'endroits. « J'en fais de plus beaux maintenant, tu pourrais renouveler ton stock » Elle fait évidemment allusion à ses dessins mais ils ont leur importance, ce sont les premiers qu'elle a fait et offerts à une autre personne. Les autres ont été pour Alma, Ayleen, et Joan.
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Thomas Hunt

Thomas Hunt

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MessageSujet: Re: Help me to find 'him'   Help me to find 'him' EmptyJeu 28 Déc - 0:13

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EXORDIUM.
20 Novembre 2017

Thomas ricane, bien trop fier de sa connerie alors qu’il placarde des affiches, grand sourire aux lèvres. C’est qu’il est plutôt fier du résultat et qu’il s’est donné du mal pour faire un truc propre, à la hauteur de la personne qui est représenté. Surtout qu’il est entrain de se casser le cul pour accrocher les feuilles A5 sur tout le chemin qu’emprunte James pour rejoindre le Homewrecker. Ouais, du garage à son lieu de travail, exactement.
Il a d’abord commencé par chez lui, bien évidemment. Pas directement sur sa porte, parce qu’il ne veut pas que la « surprise » soit grillée immédiatement. Il a plutôt accroché ça au garage, sur les portes, une ou deux affiches par là histoire que James pense à un énième foutage de gueule de la part de ses frères.
Avoir un KoS qui reçoit une médaille pour acte de bravoure, c’est pas rien. C’est le genre de truc qui reste dans les anales et qui fait la fierté de la famille. Même si Thomas ne perd jamais une occasion de l’emmerder avec cette histoire, pour le traiter en « héro », histoire de le faire gueuler un peu plus à chaque fois. La vérité, c’est que la fierté est vraiment présente. James a permis à un enfoiré de pédophile d’être chopé avant l’irréparable et ça mérite quand même tout un tas de reconnaissance. Et en plus de ça, ce bon samaritain leur a permis de redorer le blason quelque peu salit des KoS.
En gros, tout le monde est content.

Et ça, ça s’fête. Donc quoi de mieux que de rappeler à tout Chicago qu’un héro tel que James arpente leurs rues ? Thomas a dispatché des affiches d’un Manning au regard humble, braqué vers l’horizon comme si ce dernier scrutait l’avenir et ne voyait que ça. Et tout cela dans un costume de superman dont la lettre « S » a été remplacé par la lettre « J ». Bien évidemment.
C’est dingue toutes les merveilles dont on pouvait être capable avec un peu de savoir faire question manipulation de logiciel de retouche.

Hunt se marre comme un con, comme un gosse alors qu’il accroche les dernières affiches près du Homewrecker. Ses frères n’ont pas perdu un instant pour le charrier, pour fêter l’acte héroïque d’un des leurs et James sait pertinemment que cette histoire va le suivre jusqu’à la fin. Tout comme on sait que Thomas ne loupera jamais une occasion de le lui rappeler. La preuve en est aujourd’hui.
D’ailleurs, il va certainement lui faire toute une scène, lui gueuler dessus et lui demander d’aller arracher lui-même les affiches, unes à unes. Chose que Hunt ne fera bien évidemment pas.

Thomas retourne au garage, direction son bureau maintenant qu’il s’est bien fait chier pendant une bonne heure pour coller toutes ces affiches. Le résultat le récompense déjà et la réaction de James clôturera merveilleusement tout ce dur labeur. C’est avec un large sourire aux lèvres que le hacker se laisse lourdement tomber au fond de son siège, activant déjà la souris de son ordinateur.
Fini les conneries, il a autre chose à foutre que d’étaler l’héroïsme de son frère.

Il ne voit pas l’heure défilé alors qu’il enchaine les codages, les traque internet, check certains dossiers qu’Alma lui a demandés. La musique rythme son mouvement de tête, un bon vieux rock des années 80 dont il ne se lasse pas. Il siffle et pousse de ses deux bras sur son bureau pour s’élancer sur sa chaise, s’agitant comme s’il était sur scène. Il s’imagine une guitare virtuelle, joue ce solo qu’il connait par cœur mais qu’il ne serait absolument pas foutu de faire avec un instrument et il s’y croirait presque. Il a l’air d’un con. D’un con complètement défoncé.

- Merde !

Sa chaise chute, forcément, à s’agiter comme un débile de quatre ans. Il s’étale sur le dos après avoir vainement tenté de se rattraper avec classe à son bureau pour finalement finir les quatre fers en l’air.
Ça sera pour plus tard le rôle de rockstar.
Il reprend sa place derrière son bureau, se masse en silence le dos qui lui rappelle qu’il n’a pas non plus vingt piges et se réattelle à son job, se contentant d’agiter doucement la tête. Ça lui évitera une fracture des vertèbres.
L’heure défile, son estomac se creuse et quelques coups à sa porte le tire vaguement de son job.

- Ouais ?

Il jette un œil à la porte. Charlie ? Oui, Charlie. Parce qu’il est déjà l’heure et que cette gamine est d’une ponctualité sans faille. Thomas l’accueille avec le même sourire qu’elle lui sert. Thomas est certainement l’un des rares à pouvoir se vanter d’obtenir des sourires de cette gamine qu’il connait depuis qu’elle est toute petite. Il l’a vue grandir, a appris à l’apprivoiser mais toujours dans le silence. Si elle veut pas parler, ça n’est pas lui qui la forcera. Et visiblement, cette méthode a porté ses fruits.

- J'ai pensé à ton estomac. C'est ton sandwich préféré
- Yeaah ! Tu sais toujours comment me parler toi. Merci !

Il chope le sandwich avec un sourire jusqu’aux oreilles et tend la joue pour récupérer son bisou, celui qu’il reçoit à chaque fois que Charlie se présente ici, que ça soit pour lui ou tout simplement pour trouver refuge. Il l’aime bien, beaucoup même. Pas comme une de ces nanas qu’il serait prêt à se taper malgré la différence d’âge mais plutôt comme une petite sœur qu’il s’évertuerait à protéger. C’est une fille de KoS et il utilise le présent puisque même si son père est mort, ça ne change rien aux origines. Donc qui dit fille de KoS, dit membre de la famille.

- Tu vas bien ?
- Ouais et toi ? Qu’eche que tu racontes de beau ?

Il a déjà la gueule dans la bouffe, une pleine bouchée qu’il mâchonne joyeusement, trop content de manger. Il avait la dalle et Charlie a toujours su viser juste à ce niveau-là.
Thomas la laisse contempler la pièce qu’elle connait déjà par cœur alors qu’il agite une partie de ses doigts sur le clavier, histoire de boucler le truc qu’il avait entamer avant qu’elle ne vienne ici. Il ne sait pas pourquoi Charlie veut le voir et il n’a pas cherché à le faire, sachant parfaitement qu’elle lui expliquera en temps et en heure si tant est qu’il y ait une explication. Régulièrement elle venait ici pour simplement bouquiner, dessiner aussi ou tout simplement le regarder bosser en silence. Thomas aime bien sa présence discrète, pas chiante, tranquille. Il aime bien aussi lui apprendre des trucs à la con sur PC, lui coller une nouvelle BD dans les mains. Ca lui rappelle le temps qu’il passait avec Lisbeth même si leurs centres d’intérêt sont clairement différents.

- J'en fais de plus beaux maintenant, tu pourrais renouveler ton stock
- Hum ?

Bouche pleine qu’il avale à peine, il se tourne vers la jeune Swanson et contemple les murs qui affichent encore quelques-uns de ses anciens dessins.

- Mais je n’attends que ça l’artiste en herbe ! Il écarte les mains comme pour appuyer ses mots. Ça fait un moment que t’es pas venue dessiner ici d’ailleurs. Que fais donc l’intrépide Charlie pour avoir mieux à faire que de me tenir compagnie ?

Il la taquine, la charrie et croque un nouveau morceau dans son sandwich, avec avidité, bien trop heureux de pouvoir se rassasier. Thomas affiche un sourire et glisse avec sa chaise jusqu’à son mini-frigo. Autant se mettre bien lorsque l’on passe 6 jours sur 7 dans ce bureau qui est clairement devenu plus occupé que son appartement. Il ouvre le compartiment et jette un œil à Charlie.

- Soda ?

Il attend sa réponse, se servant lui-même une boisson énergisante pour ensuite revenir à son bureau, se passant une main dans les cheveux pour y remettre un minimum d’ordre.  

- Alors, dis-moi tout. T’es pas venu ici juste pour me refiler un sandwich.

Aucun reproche, juste un ton factuel, alors qu’il se met à l’aise dans son siège, face à la jeune femme. Autant aller droit au but, Thomas connait Charlie plus ou moins par cœur depuis toutes ces années et si cette dernière a demandée à le voir, ça n’est pas simplement pour lui faire la conversation. Auquel cas, elle se serait pointé ici, sans forcément l’avertir puisqu’elle sait qu’elle est la bienvenue dans ce bureau, quand elle le veut, à n’importe quelle heure.
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MessageSujet: Re: Help me to find 'him'   Help me to find 'him' EmptyJeu 28 Déc - 1:37



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Thomas ξ Charlie

Ils sont rares les endroits qu'elle peut qualifier de havre de paix. De refuge. Rares les moments où, entre quatre murs, elle a la sensation de pouvoir lâcher prise, de ne plus avoir à jouer un rôle. Ce bureau en fait partie. Il n'y a pas de pression ici, pas de jugement. Un lieu hors du temps et de l'espace où rien ne peut l'atteindre. Jamais Charlie n'a eu le sentiment que le jeune homme la trouvait bizarre, même quand tous les autres la regardaient plus ou moins discrètement du coin de l’œil en chuchotant après son passage. Même d'autres membres du Club ont un jour eu ce malaise en sa présence. Parce qu'on ne sait jamais comment agir avec une gosse qui ne parle pas et qui a vu son père se faire poignarder à une dizaine de reprises devant ses yeux. On ne sait pas quoi lui dire, s'il faut dire quelque chose. On ne sait que penser. Et si de mauvaises pensées nous traversent alors on les tait parce que personne ne veut être le bourreau d'une orpheline.
Trop de fois les conversations se sont estompées quand elle entrait dans une pièce, comme s'ils risquaient d'écorcher cette petite poupée de porcelaine avec leurs mots crus. Ils pensaient certainement bien faire. Ils pensaient au mieux. Et ils se sont volontiers apposés des œillères pour ne pas voir l'étrangeté qui grandissait en elle. Ils n'ont pas vu. Personne. Que la petite poupée était morte en même temps que David Swanson. Qu'il ne restait que son enveloppe fragile pour les confondre. Et que ce qui sommeillait en elle attendrait le moment propice pour refaire surface.

Pendant des années la jeune fille a  bataillé avec son esprit. Se calquant sur les autres, développant un don pour le mimétisme et la reproduction de comportement. Écoutant scrupuleusement ce que la petite voix masculine et nasillard lui soufflait à l'intérieur de sa boîte crânienne, déjà consciente que l'incongruité de la chose. Et c'était plus exténuant à l'époque que maintenant. C'est sans doute pour ça qu'elle aime tant cet endroit et qu'il possède un effet si apaisant sur sa personne. Ici elle pouvait lâcher la soupape, ne plus réfléchir à toutes ces choses justes à dire, correctes à faire. Juste elle, les bouquins, les dessins. Petite il lui arrivait de grimper sur les genoux de Thomas, innocemment, regardant avec lui tout un tas de choses inutiles sur son ordinateur. D'autres beaucoup moins. En grandissant certains gestes se sont arrêtés sans qu'elle ne comprenne pourquoi au début. Et Alma lui a expliqué. Les comportements homme/femme, son statut de fille de....à dire vrai la serveuse n'a jamais vraiment assimilé toutes ces choses. Elle a juste fait comme d'habitude. Acquiescer et fait ce qu'il convenait de faire.
Il n'empêche que cet endroit a toujours cet effet sur elle et la présence du trentenaire également. Le seul homme qui lui inspire un sentiment de sécurité. Alors elle est d'autant plus heureuse de le voir content de son petit geste et de ne mettre que quelques secondes à savourer le déjeuner qu'elle lui a apporté.

Un sourire étire même ses lèvres quand il bafouille, la bouche pleine. « Oh tu sais, toujours la même chose. Mon boulot au Crashdown, le dessin, Shadow... » Elle pourrait parler de Halloween mais la jeune femme a la sensation d'en avoir déjà trop parlé ces derniers temps. Plus qu'elle ne l'aurait voulu. S'attarder sur cette nuit ne l'intéresse pas. Utiliser les informations qui en sont ressorties pour mettre en route son plan, voilà une chose qui la motive davantage. « Ça fait un moment que t’es pas venue dessiner ici d’ailleurs. Que fais donc l’intrépide Charlie pour avoir mieux à faire que de me tenir compagnie ? » « Disons que j'ai fait quelques rencontres intéressantes ces derniers temps. » Mais elle n'en dit pas plus, ne voulant pas non plus trop s'appesantir sur le sujet. Ce n'est pas pour ça qu'elle est ici. Et il faut qu'elle aille jusqu'au bout. « Mais rassure-toi, personne avec une aussi jolie barbe, ta place est sauve. » Un sourire complice pour clore le débat.
La jeune femme acquiesce quand il lui propose un soda et le réceptionne, l'ouvrant pour en boire une gorgée le temps de se donner le courage nécessaire à ce grand pas en avant. Il le faut. Pour lui. Pour son père. Pour elle, afin d'avancer. Elle ne doit pas reculer maintenant. N'en a pas le droit.

«  Alors, dis-moi tout. T’es pas venu ici juste pour me refiler un sandwich.  » Perspicace. Thomas la connaît bien. Sans doute un peu trop. Et il vient de lancer les dés alors que le visage de la serveuse se ferme un peu et que son corps se tend. Inutile de peser le pour et le contre. Sa décision est prise depuis longtemps maintenant. Elle a enclenché la première le soir même où elle a envoyé ce fameux texto pour passer le voir. Il lui faut aujourd'hui passer la seconde. Elle boit une nouvelle gorgée de sa boisson puis la repose plus loin sur le bureau. « J'ai besoin de trouver quelqu'un. » Et c'est parti ! « De retrouver quelqu'un » La correction a son importance pour elle. « Et j'ai besoin de toi pour ça. Je n'ai pas de nom à te donner ni d'adresse ni aucune autre information pour ta faciliter la tâche. Tout ce que j'ai c'est ça... » Elle fouille dans son sac et en sort son carnet de croquis, l'ouvrant sur les dernières dessins réalisés. Hésitant une fraction de secondes, comme si ce geste scellait tout, Charlie finit par tendre ledit carnet à son ami. Sur la feuille est dessinée un scorpion noir. « C'est la reproduction d'un tatouage. L'homme que je cherche a ce tatouage sur la main... » Elle ferme les yeux une seconde, fronçant les sourcils parce que la vision qui se forme dans sa tête la dérange et lui donne la nausée. « Droite. » Rouvrant les yeux elle les plante à nouveau dans ceux du Kos. « Je sais que c'est pas grand chose mais il y a de fortes chances que ce type ai un casier judiciaire. De très fortes chances. Et je sais qu'ils ont un fichier pour les signes distinctifs comme les tatouages ou les cicatrices. » Donner toutes ces informations – ce peu d'informations – lui fait réaliser que la tâche sera sans doute plus ardue qu'elle ne le pensait au début. « Je n'ai aucune idée de l'endroit où il peut se trouver. Tout ce que je sais c'est qu'il était à Chicago en 2001. Et qu'il est important que je le retrouve. » Voilà, les dés sont effectivement lancés...
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Thomas Hunt

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MessageSujet: Re: Help me to find 'him'   Help me to find 'him' EmptySam 30 Déc - 22:04

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EXORDIUM.
Des rencontres intéressantes, hein ? Ca l’intrigue parce que Thomas est de nature curieuse mais aussi parce qu’il s’intéresse à la vie de la jeune femme. Il ne sait pas si par « rencontre intéressante » elle parle de personne lambda ou de mec. Faut dire qu’il n’est pas non plus au courant des moindres détails de sa vie amoureuse, la laissant vivre sa vie de jeune femme.

- Encore heureux ! Je ne l’entretiens pas pour rien.


Clin d’œil alors qu’il se passe une main distraite sur l’objet de leur conversation. Dire qu’il ne l’entretient pas serait un mensonge quand il sait que cette simple pilosité fait chavirer les cœurs de bien des femmes. Et c’est tout ce qu’il demande, à ce qu’elles ne lui résistent un peu, suffisamment pour gonfler son égo, mais pas trop pour qu’il puisse les attirer jusque dans son lit.
Il en revient aux choses sérieuses, se tournant vers Charlie qu’il commence à connaitre par cœur. Elle n’est pas venue ici pour de simples politesses, pour lui fournir à bouffer à moins que ça ne soit pour lui donner de l’énergie suffisante pour lui refiler du boulot. Non, il exagère. Pour une raison qu’il ignore, elle a presque toujours montré un certain intérêt pour lui mais aussi une certaine attention qui a très vite été réciproque.
Thomas perçoit une légère tension, rien qui ne l’alarme plus que ça.

- J'ai besoin de trouver quelqu'un. De retrouver quelqu'un.

Pour le moment, rien qui ne le surprenne vraiment. Il attend d’en savoir plus, ne manifestant aucune réaction pour le moment.

- Et j'ai besoin de toi pour ça. Je n'ai pas de nom à te donner ni d'adresse ni aucune autre information pour ta faciliter la tâche. Tout ce que j'ai c'est ça...

Il la laisse fouiller dans son sac et tend la main lorsqu’elle lui tend le carnet en question. Une seconde d’hésitation flotte, au point que Thomas se demande si elle est vraiment certaine de ce qu’elle veut, de ce qu’elle lui demande. Mais il attend, n’insiste pas jusqu’à ce que le carnet se loge enfin dans sa grande main. Il observe le dessin en question : Un scorpion noir.

- C'est la reproduction d'un tatouage. L'homme que je cherche a ce tatouage sur la main...Thomas lève le regard vers la jeune femme qui ferme les yeux un instant, cherchant visiblement dans ses souvenirs, au plus profond de sa mémoire. Droite.

Ok.
Donc la gamine lui demande de retrouver un mec sans nom, ni visage, ni adresse, ni rien d’autre que ce tatouage ? Ce qu’elle lui demande est compliqué et même si Thomas raffole des défis et qu’il fait en sorte que rien ne lui résiste, mais dans l’informatique, s’il n’a que ses informations en main, il n’imagine pas le nombre de temps que cette demande va lui prendre.

- Je sais que c'est pas grand chose mais il y a de fortes chances que ce type ai un casier judiciaire. De très fortes chances. Et je sais qu'ils ont un fichier pour les signes distinctifs comme les tatouages ou les cicatrices.
- Ah. Là tu me parles.

Même si ça engendre le fait qu’il doit fouiller dans le casier des flics, il s’en fout. De toute façon ces branquignole de poulet sont facilement piratable sans même qu’ils ne s’en rendent compte. Comme le souligne Charlie, ils récoltent absolument TOUTES les informations pouvant être utile si jamais ils ont besoin de retrouver une personne recherchée. Ca va des empreintes aux tatouages, des cicatrices aux moindres signes distinctifs. Tâches de naissance atypique, lunettes de vue, doigts en moins ou non, bref, tout ce qui pourrait aider à la recoupe de leur enquête.
Il doit y avoir un million de type avec un tatouage de scorpion, la moitié à l’avoir sur la main, la moitié de a moitié sur la droite. Ce qui réduit considérablement les recherches.

- Je n'ai aucune idée de l'endroit où il peut se trouver. Tout ce que je sais c'est qu'il était à Chicago en 2001. Et qu'il est important que je le retrouve.

Thomas jette un dernier regard au dessin, sans rien dire.
Ouais, ça va lui prendre un temps fou. D’autant plus qu’il ne peut clairement pas se permettre de faire passer sa requête avant le taff demander par les KoS ou même Alma. Mais cette gamine, il l’aime bien et il sait d’ors et déjà qu’il pompera sur son temps libre pour au moins entamer quelques recherches.

- Ok… Il ferme referme le carnet sur son doigt pour garder la page et plante son regard dans celui de Charlie. J’suppose que j’ai pas besoin de te faire un dessin quant à la difficulté de ce que tu me demandes ?

Parce que c’est une gamine intelligente, bien plus que la moyenne, il en est certain. Ca se voit dans son regard vif, observateur et il est certain qu’elle pourrait prétendre à bien mieux qu’un emploi au crashdown. Mais si c’est ce qu’il lui plait, il n’allait pas la forcer à changer de voie.

- Et que j’vais pas pouvoir me permettre de faire passer en priorité ton dossier sur le taff que j’ai déjà à faire.

Sinon ses frères vont le réduire en miette, Alma va lui faire une morale de trois heures et ce, même s’il agit pour le compte d’une fille de leur famille.

- Mais parce que j’suis trop génial et que je t’aime bien, j’vais m’occuper de ça ce soir.

Il esquisse un sourire taquin. Elle peut compter sur lui, elle le sait, sinon elle ne serait jamais venue lui demander ce genre de service.

- Ca risque de prendre un peu de temps. Je te ferais signe quand j’aurai trouvé quelque chose. Tu permets que j’prenne une photo ? T’es sûre que c’est ce dessin, précisément ?

C’est important de le savoir puisque chaque détail compte. De la disposition des pattes, de l’angle de vue et même de la couleur, des ombrages. Chaque tatouage est différent et unique et même s’il n’y a pas non plus un million de personne correspondant à ce critère, il préfère en être sûr.

- La seule chose que je vais te demander c’est : Pourquoi ? Il lui rend son carnet avant de poser ses mains sur les accoudoirs, se laissant aller au fond de son siège. Tu sais que j’ferais les recherches que tu voudras mais j’ai au moins besoin de savoir pourquoi et pour qui tu le fais.

Là est la seule règle. Hors de question qu’il fasse des recherches à l’aveugle. Pas parce qu’il ne lui fait pas confiance, loin de là mais parce qu’il aime savoir où il fout les pieds et pourquoi. Mais pas que.
Si Charlie cherche un type avec un casier judiciaire, ça n’est pas dans le vent ni pour le plaisir. Elle a une raison bien précise derrière la tête, une motivation. Et si Thomas doit l’aider, il veut savoir de quoi il en retourne.
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MessageSujet: Re: Help me to find 'him'   Help me to find 'him' EmptyLun 1 Jan - 20:55



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Thomas ξ Charlie

«J’suppose que j’ai pas besoin de te faire un dessin quant à la difficulté de ce que tu me demandes ? » Elle acquiesce, de façon muette, ne montrant aucun signe physique de déception. Ce n'est pas comme si Charlie était du genre naïve. Elle sait ce qu'on pense d'elle. Serveuse dans un club de strip-tease, barmaid avant ça, et divers autres petits jobs sans intérêts. Peu bavarde, beaucoup pense que c'est par manque de culture ou tout simplement d'intelligence qu'elle opte le plus souvent pour le silence. Et c'est faux. La jeune femme est tout sauf idiote, bien au contraire. C'est le Docteur Lockhart, qui, la première, a poussé à quelques tests pour mesurer l'intelligence de la fillette. Un quotient intellectuel au-dessus de la moyenne mais des difficultés dans les comportements sociaux. Verdict implacable. Alors elle a conscience que ce qu'elle demande à Thomas est complexe. Compliqué mais pas impossible. Elle y a pensé. Réfléchi. Encore et encore. À ce tatouage. À ce qu'il pouvait signifier. Ça pourrait très bien être la marque d'un gang quelconque. Ce qui compliquerait la tâche. Mais l'emplacement reste la clé. Les membres se marquent rarement au même endroit, comme pour faire ressortir leur individualité dans le groupe. Et le dessin reste unique. Les ombrages, les courbes, la grandeur. De quoi fournir un espoir assez grand pour demander de l'aide à Thomas. Pour l'embarquer dans cette histoire qui ne la concerne qu'elle. Parce qu'elle n'est pas idiote au point de penser que ça intéresse quelqu'un d'autre que sa petite personne. Tout le monde a oublié David Swanson. Tout le monde. Les Kos qui l'ont connu, son ancien meilleur ami et tuteur légal de Charlie qui croupi en prison pour encore quelques mois. Ils ne parlent jamais de lui. Comme un fantôme dont le spectre s'efface au fil du temps. Tous sauf elle. Et même la brunette ne se souvient plus de sa voix, de son rire, de l'odeur de sa peau quand il la berçait. Tout ce que la serveuse sait est qu'elle n'avait que lui, et qu'on lui a pris. Que l'homme au tatouage de scorpion lui a pris. Qu'il a fait pire que cela. Et qu'il lui faut le retrouver. « Et que j’vais pas pouvoir me permettre de faire passer en priorité ton dossier sur le taff que j’ai déjà à faire » « Non, bien sûr. Je comprends. Je ne suis pas pressée tu sais.. » Et c'est vrai. L'impatience ne fait pas partie de ses défauts. L'attente ne l'a jamais dérangée, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne. Elle l'apprécie même, dans une certaine mesure. Trop peu de personne savent la savourer, s'en abreuver, s'en délecter. Car quand on obtient enfin ce qu'on désire après une longue attente, la chose n'en devient que plus savoureuse, plus extatique. Alors non, Charlie n'est pas pressée de retrouver cet homme tant que la perspective de l'avoir en face d'elle subsiste.

Pourtant, quand Thomas lui affirme commencer à s'en occuper ce soir elle ne peut empêcher un sourire reconnaissant d'étirer ses lèvres. Une excitation un tant soit peu malsaine germe quelque part dans son esprit et il lui faut se retenir fortement pour ne pas trahir ses émotions. Elle se refrène, surtout quand le jeune homme lui affirme que ça prendre sûrement du temps, acquiesçant une nouvelle fois sans prononcer le moindre mot. Encore une fois, tant que le temps joue en sa faveur, ça lui est égal. Et puis cette dernière a toute confiance en lui. Vraiment. « T’es sûre que c’est ce dessin, précisément ? » « Oui. Attends ! » Et avant qu'il ne prenne une photo, elle attrape un crayon de papier et passe la minute qui suit à dessiner une main sur la feuille contenant le tatouage. Une esquisse assez réaliste pour donner un aperçu plus réel au tout. « Voilà. Ici. Il est exactement comme ça. La taille, la position, les ombres. » Elle ne le sait que trop bien puisque l'animal hante ses nuits depuis Halloween. Parce que Kurtis lui a tatoué son jumeau, à l'encre claire, sur sa peau. Presque invisible mais bel et bien présent, juste au-dessus de sa cicatrice. D'ailleurs ce dernier la picote légèrement alors que ses yeux restent sur son homologue noir. Purement psychosomatique.

« La seule chose que je vais te demander c’est : Pourquoi ? » Elle ferme les yeux quelques secondes. Évidemment. Ça aurait été trop beau qu'il ne pose pas de questions et lui rende ce service « gratuitement ». Mais elle avait prévu cette possibilité. En venant ici, en l'impliquant indirectement dans ses envies morbides de vengeance. Elle a décidé de venir en sachant ça. Et quand il reprend la parole elle relève ses yeux sur lui, consciente qu'il lui faut en passer par là pour obtenir ce qu'elle désire.
Le fixant sans ciller durant de longues secondes elle laisse le silence s'installer, durer, avant de rompre le contact visuel, décidée. « C'est pour moi que je veux le retrouver. » Elle marque à nouveau une pause, s'asseyant sur le bord du bureau, le regard dans le vague. Puis elle tourne ses yeux vers lui, cherchant le meilleur angle d'attaque. « Quand tu es arrivé chez les Kos, tu te souviens comment j'étais. J'avais peur de parler. J'avais peur des hommes. Je ne supportais pas leur présence trop près de moi. Je ne supportais pas leur cri. J'étais...craintive. Comme une espèce d'animal sauvage » Elle détourne son regard, une certaine émotion dans la voix qu'elle ne cherche pas à tuer. « Tu m'as toujours connu comme ça. Tu ne sais pas comment j'étais...avant » Et Thomas sait ce que ce « avant » implique. « Et à vrai dire moi non plus. Toute cette période de ma vie est floue, comme enveloppée dans un brouillard épais. Et jusqu'à peu, je n'avais aucun souvenir de cette nuit. Celle où ils l'ont massacré » Elle crache la dernière partie de sa phrase, ravalant sa colère avant qu'elle ne la submerge, expirant bruyamment. Il ne l'interrompt pas et intérieurement la jeune femme l'en remercie. « Il est arrivé quelque chose le soir de mon anniversaire. Peu importe ce que c'est mais....ça a fait ressurgir certaines choses. Certains souvenirs que je pensais enfouis trop loin. Ça a fait ressurgir ça » Et elle pointe le scorpion du doigt. « Je n'ai pas rêvé de leur visage, de son visage à lui. J'ai rêvé de cette main. De cette main qui tenait un couteau. Et de ce tatouage. » Son visage se durcit alors qu'elle repose enfin son regard sur le visage de Thomas. « Ce n'est pas juste un rêve. Cet homme existe. Il était là et il a participé au meurtre de mon père. Et je veux le retrouver. Peu importe le temps que ça te prendra. » La détermination transparaît dans chaque fibre de son corps, dans l'intonation de sa voix, dans l'étincelle qui brille dans ses yeux. Une volonté rarement ressentie mais qui la fait se sentir plus vivante qu'à l'ordinaire. « Je sais que tu ne l'as pas connu. Qu'il n'est qu'un nom dans le vent pour toi. Et si tu veux que je sois honnête je n'ai aucune idée de ce que je ferai des renseignements que tu me donneras. Mais j'ai besoin de savoir. Cet homme m'a pris mon père et je n'avais que lui. Il est venue une nuit chez nous et il m'a tout pris. Tout. Et je veux savoir pourquoi. » Pour avancer, pour connaître la vérité, ou tout simplement pour se venger.
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Thomas Hunt

Thomas Hunt

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MessageSujet: Re: Help me to find 'him'   Help me to find 'him' EmptySam 6 Jan - 3:33

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EXORDIUM.
Il la laisse ajouté son détail, sa précision et putain, cette gamine a un talent inné pour le dessin. Alors qu’est-ce qu’elle va se faire chier le cul derrière un bar pour servir tous les ivrognes du coin en manque de cul à mater ?
Il acquiesce face à cette main qu’elle lui a dessiner en deux temps trois mouvements, histoire qu’il puisse se faire une idée précise d’où se trouve le tatouage. Elle sait à quel point le moindre détail est important, à quel point l’angle ou une ombre peut faire la différence.

Maintenant qu’il a les éléments en main, Thomas veut savoir pourquoi il va devoir donner de sa personne pour satisfaire les besoins de Charlie. Il ne sait pas trop ce qu’elle veut, ce qu’elle cherche avec ce type au scorpion mais compte bien le savoir au risque de devoir refuser poliment ce qu’elle lui demande. Pas qu’il rechigne à l’aider, jamais, mais il veut au moins savoir dans quoi il trempe et se fourre.
Ils se regardent, sans ciller, Hunt soutenant son regard sans être gêné une seule seconde par cet échange silencieux tandis que d’autres auraient déjà détournés les yeux. Par gêne, peut-être mais surtout par malaise, parce que Charlie possède le genre de regard intense, de ceux qui vous font détourner les yeux en silence.

- C'est pour moi que je veux le retrouver.

Il la suit des yeux, fait tourner sa chaise vers elle alors qu’elle s’assoit sur le coin de son bureau.

- Quand tu es arrivé chez les Kos, tu te souviens comment j'étais. J'avais peur de parler. J'avais peur des hommes. Je ne supportais pas leur présence trop près de moi. Je ne supportais pas leur cri. J'étais...craintive. Comme une espèce d'animal sauvage

Thomas l’écoute, silencieux et attentif mais bizarrement, il n’aime pas trop la direction que prend la conversation, ni ce qu’il voit passer sur le visage de Charlie. Il se souvient parfaitement de cette gamine muette comme une tombe, visage aussi expressif comme une porte de prison, Thomas n’étant qu’un gamin à l’époque. Il n’a pas tellement cherché à comprendre, c’est vrai, pas parce qu’il s’en branlait mais plutôt parce qu’il s’était dit à l’époque qu’elle devait déjà en avoir ras le cul des questions et des regards compatissants.

- Tu m'as toujours connu comme ça. Tu ne sais pas comment j'étais...avant. Et à vrai dire moi non plus. Toute cette période de ma vie est floue, comme enveloppée dans un brouillard épais. Et jusqu'à peu, je n'avais aucun souvenir de cette nuit. Celle où ils l'ont massacré

Il ne pensait pas qu’ils remueraient le passé aujourd’hui et pour être honnête c’est la première fois qu’elle en parle d’elle-même, sans y être contrainte par des questions. Et de ce massacre aussi il s’en souvient. Un véritable carnage, aussi bien physique qu’émotionnelle, surtout pour Charlie qui en tirait son mutisme, refusant de parler à qui que ce soit d’autres que sa pédopsychiatre. Ouais, il est au courant qu’au moins elle y a fait un tour, plusieurs même, jusqu’à ses 18 ans. C’est probablement ce qu’il l’a aidé, en tout cas c’est ce qu’il se dit. Lui aussi a essayé, à sa manière.
Mais ce que lui raconte Charlie, le perturbe, remue en lui des choses désagréables sans qu’il n’en laisse échapper la moindre émotion.

- Il est arrivé quelque chose le soir de mon anniversaire. Peu importe ce que c'est mais....ça a fait ressurgir certaines choses. Certains souvenirs que je pensais enfouis trop loin. Ça a fait ressurgir ça. Je n'ai pas rêvé de leur visage, de son visage à lui. J'ai rêvé de cette main. De cette main qui tenait un couteau. Et de ce tatouage.

Thomas ouvre de nouveau le carnet pour contempler une énième fois le croquis du scorpion, signe de tous les maux de Charlie visiblement. Il ne remet pas en question ses paroles, ses mots, même si l’espace d’une seconde, il se sent prêt à lui poser la question de savoir si elle n’avait pas tout simplement un peu fabulé le truc, si sous l’effet du rêve mais aussi de la satisfaction de se souvenir de quelque chose, elle ne se serait pas imaginée ce qu’elle veut tout simplement croire. Mais il suffit au biker de croiser son regard déterminé, sûre d’elle, pour comprendre qu’elle ne laisse aucune place au doute alors, il en fait autant, lui faisant aveuglément confiance sur ce coup là puisque personne d’autre qu’elle ne pourrait mieux comprendre et interpréter la situation.

Mais à croire qu’elle lit dans ses pensées, putain !

- Ce n'est pas juste un rêve. Cet homme existe. Il était là et il a participé au meurtre de mon père. Et je veux le retrouver. Peu importe le temps que ça te prendra. Je sais que tu ne l'as pas connu. Qu'il n'est qu'un nom dans le vent pour toi. Et si tu veux que je sois honnête je n'ai aucune idée de ce que je ferai des renseignements que tu me donneras. Mais j'ai besoin de savoir. Cet homme m'a pris mon père et je n'avais que lui. Il est venue une nuit chez nous et il m'a tout pris. Tout. Et je veux savoir pourquoi.

La première chose qu’il se dit c’est qu’il ne l’a jamais vu aussi vivante qu’en cette seconde précise puisque même si c’est de la colère et de la détermination qu’il perçoit dans sa façon de se tenir et de lui expliquer toute cette histoire, Charlie parait plus… expressive que jamais, comme si elle ressentait de nouveau autre chose que cet air impassible qu’elle affichait constamment.
Thomas pousse un soupir, dépose le carnet sur le bureau et fait face à Charlie vers qui il plante son regard.

- Déjà de un, ton père n’était pas QU’UN nom dans le vent. Il reste un KoS, un membre de la famille alors même si j’ai pas tellement eu l’occasion de beaucoup le connaitre, il garde sa place. C’est ça les Kings of Speed, une famille et une vraie, mort ou non.

Quelle joyeuse discussion.

- Et de deux, rassure-moi, tu n’comptes pas aller régler tes comptes toute seule quand j’aurai retrouvé ce type quand même ?

Parce qu’il la connait par cœur et qu’il la voit venir avec toute sa rage vengeresse. Ça n’est pas parce qu’elle est discrète et silencieuse qu’elle n’en est pas moins active et prête à faire une grosse connerie pour obtenir ce qu’elle veut. C’est ça, le problème avec Charlie, c’est qu’on aurait presque tendance à la sous-estimer par simple prétexte qu’on ne l’entend pas et qu’elle mène son petit bout de vie tranquillement, sans faire chier personne.
Thomas se lève de sa chaise, on n’peut plus sérieux.

- Si tu crois que j’vais te laisser mener ta petite vendetta les bras croisés, tu te trompes lourdement. Il se plante devant elle, bras croisés sur la poitrine. Oui parce que tu n’vas pas m’faire croire que tu vas simplement te contenter d’aller lui taper la causette autour d’un thé pour lui dire « Hey, t’as tué mon père, tu m’explique l’embrouille ? » et que tu repartes tranquillement, les mains dans les poches.

Hunt n’est pas con et quand bien même il n’imagine pas un seul instant Charlie buter qui que ce soit, il craint quand même pour sa vie, pour ce qu’elle serait capable de faire pour obtenir au moins un minimum de justice. Et qui ne le ferait pas, à sa place ? Il comprend - tout du moins du mieux qu’il le peut – son besoin impératif de savoir, presque vitale mais il sait aussi à quel point la situation peut s’avérer extrêmement dangereuse.

- Voilà ce que j’te propose. J’t’aide à le retrouver seulement si tu me promets qu’une fois fait, tu me laisses t’accompagner quand tu iras le voir. Tu es la mieux placer pour savoir de quoi est capable ce connard alors si tu dois aller obtenir des réponses, ça ne sera pas seule, sweetie.

Surnom presque tendre, quand on y pense, même s’il pourrait être enjôleur de la part de Hunt lorsqu’il décoche exactement CE sourire qui en fait craquer plus d’une. Mais cette fois, il est sérieux -ou presque- puisqu’il s’agit de la sécurité de Charlie et donc, pas de n’importe qui.


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MessageSujet: Re: Help me to find 'him'   Help me to find 'him' EmptySam 20 Jan - 17:23



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Thomas ξ Charlie

Cœur de pierre, visage de glace.
Elle qui ne ressent que trop peu les choses communes. Qui feint quatre vingt pour cent de ses sentiments. Qui se contente de calquer puis de reproduire. Dont le manque d'empathie l'empêche de toucher ou d'être touchée par un quelconque affect extérieur, bout littéralement de l'intérieur. Et l'excitation qui la gagne n'a rien de positif. Elle la sent s'immiscer dans ses veines en un torrent glacé, pénétrer chaque fibre de son corps jusqu'à transpercer froidement son cœur, sournoise, violente, d'une noirceur extrême. L'idée brute de la vengeance. Comme un animal retenu en cage et resté trop longtemps tapie dans l'ombre. Enchaîné par la petite voix nasillarde dans sa tête depuis la nuit d'épouvante durant laquelle Charlie Swanson est morte. Du moins son devenir. Mais la petite voix n'est plus. Elle a décidé de déserter depuis le soir de son anniversaire. Et les souvenirs ont ressurgi. Par flashs. Comme un puzzle inachevé. Alors elle est arrivée, cette soif de réponse. Ce besoin impétueux de recouvrer la mémoire, de comprendre les choses. De retrouver ces enfants de salauds et leur faire payer cette perte. De son père, et d'elle-même. Ce sentiment si destructeur et pourtant si vivant. Qui la fait se sentir vivante. Comme rarement jusque là.
Et le plan que fomente son cerveau est d'une précision mathématique. Charlie sait qu'elle ne doit rien laisser au hasard. Que « l'a peu près » n'a pas sa place dans cette équation. Qu'il lui faut penser chaque possibilité, chaque retournement de situation envisageable pour ne pas se faire prendre à son propre jeu. L'échec n'entre pas en jeu.

Mais il manque trop de renseignements et le jeu de piste dans lequel la jeune femme s'est lancé remonte à tellement d'années que les traces ont presque disparu. Ce tatouage, ce scorpion, n'est absolument pas une finalité à son plan débuté plusieurs semaines plus tôt. Il n'est que le début. Le premier maillon d'une chaîne sordide. Parce qu'Il n'était pas tout seul. Un seul homme n'aurait pas pu venir à bout de son père elle en est convaincue. Et les ombres dans ses cauchemars depuis seize ans, elle en est aujourd'hui certaine, sont la représentation des autres hommes présents. Reste le pourquoi ? Pourquoi son paternel ?
Longtemps la serveuse a pensé que cette tragédie avait un lien avec le statut de ce dernier, celui de KoS. Mais il avait été la seule victime et de ce qu'elle savait il n'y avait jamais eu de suite. Reste la possibilité que le pourquoi ait été plus...personnel. Mais encore une fois trop d'informations lui manquent. Tout son monde, jusqu'à sa mort, n'a tourné qu'autour de David. Jusqu'à tout ignorer de sa mère. Personne ne lui a jamais parlé d'elle. Ni son tuteur, ni Alma. Avec le temps elle a fini par croire que cette dernière n'était qu'une « poule » suffisamment maligne pour se faire mettre en cloque par un blouson de cuir mais pas assez téméraire pour rester dans cet environnement. Et s'il y avait plus. Elle y a pensé. Le pense encore. Mais cette piste là s'est refroidie le jour même où la jeune fille est venue au monde. Ne lui reste que ce dessin. Cette main. Comme une ancre qui l'empêche de dériver sur la surface de cet océan glacial. Comme une ancre qui risque de la faire couler.

Quoi qu'il en soit, elle ne peut pas faire ça seule, et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Par volonté de ne pas révéler certaines choses. De ne pas embarquer un proche dans cette vendetta personnelle. De ne pas voir un proche connaître certains détails sur sa personne. D'où sa présence ici. D'où sa demande de service. Parce qu'il est le seul capable de lui venir en aide et surtout le seul homme en qui elle a pleinement confiance. Et de sa réaction et sa décision dépend toute la suite de son plan. « C’est ça les Kings of Speed, une famille et une vraie, mort ou non.  » Vraiment ? Elle doute depuis peu. Et elle se garde bien de l'affirmer à voix haute pour ne pas froisser la croyance du grand brun en son clan. Mais elle en doute. Si le meilleur ami de son père n'avait pas récupéré sa garde où aurait-elle fini ? Et cette décision n'avait rien à voir avec leur appartenance au club. Ils étaient amis bien avant de rentrer dans tout ça. Et quand bien même. Jusqu'à ce quel point honoraient ils leurs morts ? Ce lien fraternel qui semblait les lier, quelle était sa limite ? Personne n'avait cherché à trouver les coupables à l'époque, personne ne s'en était réellement soucié plus de quelques jours. Personne ne s'était dit qu'il en valait la peine. Du moins est-ce ainsi qu'elle ressent les choses présentement. «  Et de deux, rassure-moi, tu n’comptes pas aller régler tes comptes toute seule quand j’aurai retrouvé ce type quand même ?  » Elle sort de ses pensées, plantant à nouveau ses prunelles dans celles de Thomas. « Je ne sais pas » Si. Elle sait. C'est exactement ce qui est prévu depuis le début. Ne pas l'embarquer sur le bateau qui quitte le port et s'assurer qu'il reste sur le quai. Parce que cette croisière est la sienne et que les eaux y sont trop troubles. Thomas est l'une des quatre personnes à qui elle tient dans ce bas monde. Seulement quatre. Et elle refuse qu'il lui arrive quelque chose par sa faute. Mais c'était sans compter son fichu caractère et son obstination. Et quand le jeune homme se plante devant elle, bras croisés sur la poitrine et regard assuré, Charlie sait qu'elle n'aura pas forcément son mot à dire sur ce qu'il s'apprête à lui répondre. Alors elle écoute, immobile, toujours assise sur le bureau, le regardant sans flancher. Et il a raison. S'il trouve la réponse à ses questions, il n'en découlera pas une simple discussion. Elle veut faire mal. L'animal tapie dans l'ombre veut mordre, griffer, déchirer les chairs et s'abreuver du sang de sa victime. Elle veut entendre crier, supplier, gémir et assister à la lente agonie qui précède une mort brutale. Elle veut tout ça. Une part d'elle en tout cas. Et à cette simple pensée elle sent à nouveau son sang bouillonner dans ses veines.

Mais ce n'est qu'une part d'elle. L'autre, celle qui se rappelle, celle qui a oublié toutes ces années. Cette part ci a peur. Viscéralement. De faire face à son ancien bourreau, de se dégonfler au moment clé. De ne pas avoir le courage d'aller au bout des choses. Qu'il prenne le contrôle de l'échange et lui fasse du mal comme il lui en a fait il y a seize ans. Qu'elle ne puisse pas se venger comme elle en rêve et laisser passer sa chance de retrouver un semblant de normalité. Alors quand elle entend : « Voilà ce que j’te propose. J’t’aide à le retrouver seulement si tu me promets qu’une fois fait, tu me laisses t’accompagner quand tu iras le voir. Tu es la mieux placer pour savoir de quoi est capable ce connard alors si tu dois aller obtenir des réponses, ça ne sera pas seule, sweetie. » Elle ne peut empêcher un profond sentiment de soulagement de la gagner et parce que les mots lui manquent, elle se laisse retomber deux pieds au sol, entourant le cou de Thomas de ses bras en le serrant contre elle. Longuement. Respirant son odeur masculine et rassurante. Parce que la peur s'est atténuée. Parce que la confiance a redoublé. « Merci » Un souffle à son oreille alors qu'elle s'écarte légèrement. Un dernier point crucial à aborder. Primordial pour elle. « Tu ne dois parler de ça à personne. Ni aux autres KoS, ni à Alma. » Elle est sérieuse. Plus que sérieuse. « Surtout pas à Alma » Une précision importante. Elle sait que cette dernière l'en empêcherait pour la protéger et elle n'a pas besoin de ça pour le moment. « Promets-le Thomas. Ou ne le fais pas. » Encore une fois son ton laisse peu de place à l'argumentation. Il lui faut des certitudes. Et s'il veut s'embarquer avec elle il va devoir le faire entièrement. Sans jouer sur deux tableaux. « Je n'ai aucune idée de ce qui se passera. De ce que je ferai une fois ce type retrouvé. De ce que ça me fera tout court. » Parce que l'option qu'elle déraille complètement et s'enferme dans une crise psychotique n'est pas à exclure. « Ce que je sais est que personne ne doit être au courant de ce que je m'apprête à faire. Personne. » Intransigeante et implacable. Deux choses nouvelles pour elle.


Dernière édition par Charlie Swanson le Lun 12 Fév - 15:37, édité 1 fois
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Thomas Hunt

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MessageSujet: Re: Help me to find 'him'   Help me to find 'him' EmptySam 27 Jan - 0:56

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EXORDIUM.
Thomas s’attend toujours à cette légère impassibilité de Charlie qui ne s’exprime que par de rares sourires ou de rares mots, lorsqu’elle semble le juger utile. Le hacker termine de lui expliquer SES conditions puisqu’il était hors de question qu’il la laisse gérer ça tout seule. Déjà parce qu’il ne dormirait pas tranquille mais qu’en plus Alma le tuerait sur place après l’avoir dépecé comme un lapin. Il y a trois personnes à ne JAMAIS toucher sur cette terre : ses bébés. Callum, Ayleen et Charlie. Alors si la matriarche apprenait que Hunt a laissé l’un d’entre eux se jeter dans la gueule du loup sans rien faire, il n’en ressortirait clairement pas vivant.

Charlie descend du bureau et le prend dans ses bras, sous la surprise de Thomas qui reste une demi-seconde un peu surprit de ce soudain élan d’affection avant de l’entourer à son tour de ses bras, sourire aux lèvres, pas vraiment sûr qu’il fasse une réelle bonne action en se lançant dans ces recherches.

- Merci.

Il lève les yeux au ciel. Merci de quoi, elle fait partie de la famille, il est normal pour lui de lui apporter un peu d’aide.

- Tu ne dois parler de ça à personne. Ni aux autres KoS, ni à Alma. Surtout pas à Alma
- Tu peux pas m’demander de rien dire à Alma. Si elle est au courant d’un quart de cette discussion sans que je ne lui en ai fait part, elle va me réduire en miette Charlie.

C’était presque trop lui demander pour le coup. S’il lui arrive quoi que ce soit et qu’Alma l’apprend, il est mort de chez mort. Et honnêtement, Thomas n’est pas non plus confortable à l’idée de devoir mentir à Alma… Quoi qu’en soit, ça n’est pas tellement lui mentir puisque temps qu’elle ne lui demande rien, il n’est pas obligé de trouver une excuse bidon pour faire genre.

- Promets-le Thomas. Ou ne le fais pas.

Il se détache de son étreinte, lâche un soupire en ramenant ses cheveux en arrière.

- J’sais pas, c’est Alma. Si quelque chose merde, elle va le savoir tout de suite et j’pourrais clairement pas lui mentir. Encore moins si te lances dans une chasse à l’homme comme ça.

Chose qu’il lui a interdite un peu plus tôt mais il ne sait pas pourquoi, il a l’impression que si le moment se présente, elle enverra clairement se faire foutre toutes ces recommandations pour suivre son instinct. Et comment l’en blâmer ? Le meurtre de son père lui pèse toujours autant, même après ces longues années – et à raison -, difficile de passer outre, de laisser tout ça de côté et de tourner la page.

- Je n'ai aucune idée de ce qui se passera. De ce que je ferai une fois ce type retrouvé. De ce que ça me fera tout court. Ce que je sais est que personne ne doit être au courant de ce que je m'apprête à faire. Personne.

Quel merdier. C’est tout ce qu’il trouve à se dire alors qu’elle lui raconte tout ça, qu’il sent perler non loin la possibilité à ce qu’une simple recherche ne parte beaucoup plus loin. Mais en même temps, est-ce que Charlie n’est pas en droit d’effectuer elle-même ses propres recherches ? Elle n’a plus dix ans, sait ce qu’elle fait même si Thomas sait parfaitement que le fond du problème n’est pas la démarche… mais QUI l’aide à le faire. Notamment lui.
C’est un véritable combat de conscience qui s’engage sous son crâne alors qu’il se tourne de nouveau vers Charlie qui est devenue un peu comme une sœur au fur et à mesure des années passées.

- Ok. J’lui dirais rien.

Et ça lui coûte bien plus qu’il ne pourrait l’admettre. Il ne fait jamais aucune cachotterie à Alma, encore moins pour ce genre de chose aussi importante.

- Mais je te préviens Charlie, si la situation commence à déconner d’une quelconque manière, elle sera la première au courant. Que tu le veuilles ou non. Parce que si Alma apprend qu’on lui a caché ça, ce n’est même pas une leçon de morale que l’on va se prendre dans la gueule mais toute sa déception.

Et ni l’un, ni l’autre n’a envie de faire face à ça, encore moins à sa colère.

- Et moi c’est un cercueil que je gagne.

Il lâche ça presque sur le ton de l’humour même s’il sait qu’il n’a pas tout à fait tord dans le fond.
Thomas vient s’affaler de nouveau dans sa chaise, mains derrière la tête.

- J’te tiendrais au courant de comment ça avance.

Sans faute.
Puis cette fois c’est un sourire narquois qu’il affiche sur le visage, taquin. Hors de question qu’elle ne sorte de cette pièce sans qu’il ne l’emmerde un petit peu.

- Dis moi… T’en pincerais pas un p’tit peu pour Kurtis ?

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MessageSujet: Re: Help me to find 'him'   Help me to find 'him' EmptyDim 28 Jan - 19:57



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Thomas ξ Charlie

Et après l'excitation vient la peur. Thomas est réfractaire à l'idée de mensonge et de cachotteries et la simple pensée qu'il pourrait aller répéter à Alma cette conversation et ses intentions lui glace le sang et la cloue un instant sur place. Des trois piliers de sa vie elle est la première en qui Charlie a eu confiance après la mort de son père. La première dont elle a accepté la tendresse, chez qui elle a cherché le réconfort dans ses bras, de qui elle s'est gorgée de force. Alma est sans aucun doute la mère qu'elle n'a jamais eu. Et de cette figure maternelle la jeune fille a toujours cherché l'approbation, le soutien, les félicitations. Jamais elle ne l'a déçue. Jamais elle n'aurait osé. Et encore aujourd'hui, elle refuse de lire ce sentiment dans ses yeux quand ils se poseront sur elle. C'est une des rares choses en ce monde qui lui fait peur, l'angoisse.
Et c'est fatalement ce que ressentira l'avocate si elle apprend ses projets. Après la peur face à la dangerosité de ce plan, après la colère de se lancer corps et âme là dedans. Après tout ça viendra la déception de ne pas l'avoir consulté. Et elle ne peut pas. Affronter ça. Pas en ce moment. Pas alors que sa mémoire commence à revenir d'une manière aussi cruelle. La serveuse ne veut pas être pris entre deux feux. Celui des tirs croisés de son affection pour son père et pour Alma. L'un réclame vengeance, la seconde lui demanderait d'arrêter pour sa propre sécurité. Et le choix serait impossible. Elle ne peut pas choisir entre un père biologique mort et une mère de substitution tout aussi importante à sa vie.
Alors elle insiste auprès du KoS pour qu'il comprenne l'importance de ce silence à ses yeux. Elle n'y peut rien, quelque part elle se sent trahie qu'il hésite à ce point, comprenant dans un même temps sa réticence. Personne ne veut décevoir la « mama » et elle encore moins. Mais elle n'a pas le choix, pas si elle souhaite aller jusqu'au bout sans interférence. C'est suffisamment compliqué comme ça pour ajouter des bâtons dans les roues. Elle attend. Patiente. Longuement. Trop longuement pour ne pas stresser. Puis finalement laisse un soupir de soulagement passer ses lèvres alors qu'elle se laisse retomber contre le bureau. Il ne dira rien. Elle ferme les yeux quelques instants, consciente qu'elle lui en demande beaucoup. Sans doute trop. Mais reconnaissante qu'il accepte, même à contre cœur.

Et comme s'il lisait dans ses pensées les plus intimes, ce qui la perturbe bien plus qu'elle ne le montre physiquement, il précise ses dires. « Mais je te préviens Charlie, si la situation commence à déconner d’une quelconque manière, elle sera la première au courant. Que tu le veuilles ou non. Parce que si Alma apprend qu’on lui a caché ça, ce n’est même pas une leçon de morale que l’on va se prendre dans la gueule mais toute sa déception. » La jeune femme baisse la tête, un brin honteuse qu'il use de ses mots qui lui parlent trop, acquiesçant rapidement comme pour clore le débat. Elle n'a pas le choix maintenant. Aucun faux pas. Aucun impair. Si la situation ne commence pas à déconner, comme le dit si bien le grand brun, alors rien ne sera répété. Il lui suffit donc de ne pas déconner, de ne pas se laisser aller et d'user de ce cerveau froid et méthodique qu'est le sien. Même si la voix n'est plus. Même si son guide mental et spirituel a décidé de se taire puis son anniversaire elle peut le faire. Ne pas laisser ses sentiments et ses envies prendre le pas sur sa raison. Vraiment ? En est-elle seulement capable ? A-t-elle un jour réussi à ne pas céder à ses pulsions ? À ne pas voler le foulard de Joan ? À ne pas suivre telle ou telle femme dans la rue ? Elle secoue la tête pour chasser ses pensées qui n'ont pas leur place ici, avant de relever les yeux sur Thomas. « Deal. »

Et elle s'en veut presque quand il parle de cercueil. Pour une fois la petite brune comprend la métaphore et sait qu'il ne parle pas vraiment de mourir. Mais effectivement, s'il répète à Alma ce qu'ils s'apprêtent à faire, il passera un mauvais quart d'heure. Probablement pas autant qu'elle mais suffisamment pour qu'il s'en souvienne jusqu'à la fin de sa vie et n'ai pas envie de recommencer. Charlie finit par acquiescer à ses mots, sachant qu'il lui faudra être patiente. Ce qui n'est pas un problème pour elle. Cette dernière a toujours été plus serpent que félin. « Ok. »

Et alors qu'elle s'apprête à préciser sa pensée il lui coupe l'herbe sous le pied en l'interrogeant sur...Kurtis ? La serveuse bloque un instant, fronçant les sourcils, un peu perdue. Premièrement parce qu'elle ne comprend pas pourquoi son amant du moment vient s'incruster dans cette conversation qui change complètement d'ambiance en un temps trop court pour qu'elle puisse s'adapter correctement. Bienvenue dans le monde de Thomas. Deuxièmement parce que, bien que cette dernière ne cache pas ce genre de choses, elle se demande comment le barbu est au courant. Enfin, parce que le terme « en pincer pour » lui semble tellement ridicule par rapport à la situation qu'elle en rirait presque, si l'ironie lui était familière. Mais sous son sourire narquois elle comprend qu'il veut une réponse. Seulement, il ne connaît pas le peu de filtre que possède Charlie dans le domaine. C'est à dire quasiment aucun quand elle se désintéresse autant de la personne évoquée, à savoir Kurtis. « On s'est juste envoyé dix-sept fois en l'air ensemble au cours des derniers mois. » Et demain il fera à peine trois degrés dans toute la ville de Chicago. C'est en tout cas sur le ton d'une annonce météorologique qu'elle annonce ça, haussant les épaules comme pour signifier encore plus clairement que ce n'est rien de plus que ça. « Et j'en ai marre. J'ai décidé que je n'avais plus envie. » Elle hausse une nouvelle fois les épaules. Dix-sept c'est déjà pas mal. À part Mark juste avant lui et leur vingt-trois fois, elle se contente de onze. Onze est un peu nombre pour changer. C'est ainsi qu'elle l'a décidé. « Il n'aime pas que tu m'envoies des messages et que je passe te voir. J'crois qu'il s'imagine des trucs. Genre des trucs sexuels sur toi et moi » Une grimace vient assombrir ses traits parce que Thomas est justement le seul homme qui n'a pas envie de ça avec elle et ça la contrarie qu'on puisse penser ce genre de choses. C'est sale. Et elle n'apprécie pas qu'on salisse leur relation.
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MessageSujet: Re: Help me to find 'him'   Help me to find 'him' EmptyMer 31 Jan - 16:09

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EXORDIUM.
Il passe à une conversation qu’il espère plus légère, moins dramatique. Mais surtout, il espère que la jeune femme finira par laisser tomber cette chasse à l’homme dangereuse. Thomas la connait depuis qu’elle est gosse, il n’a pas envie qu’elle aille se jeter dans la gueule du loup comme ça, tête baissée. Quant bien même Charlie est une intelligence affutée, ça n’enlève en rien la dangereuse de ces hommes qui ont massacrés son père.
Et puis le fait de ne pas devoir en toucher deux mots à Alma… C’était la cerise sur le gâteau de l’angoisse. Personne ici n’a envie de se foutre Alma sur le dos. Pas même Gabriel.

Ils passent donc ce deal de ne prendre aucun risque et que, quelque soit la bavure qui se produira, Thomas n’hésitera pas à avertir Alma pour qu’elle vienne mettre le nez dedans cette merde qu’ils sont entrain de créer. Peut-être de manière irresponsable de la part du hacker d’ailleurs.

La discussion change de direction, Thomas aborde l’existence de Kurtis et de cette petite relation qu’ils mènent tous les deux. Honnêtement, c’est pas le couple qu’il aurait imaginé mais venant de l’un et de l’autre, il ne devrait peut-être pas être surprit.

- On s'est juste envoyé dix-sept fois en l'air ensemble au cours des derniers mois. Et j'en ai marre. J'ai décidé que je n'avais plus envie.

L’arroseur arrosé.
Thomas grimace, se rétracte dans ses épaules alors qu’il agite les mains devant lui.

- Ouais non, c’est pas c’que j’attendais quand j’te demandais si t’en pinçais un peu pour lui !

Putain, non, c’est à des années lumières de ce à quoi il s’attendait comme réponse. Il s’en fout de savoir « combien » de fois -… bordel, s’était d’ailleurs foutrement précis – elle s’envoyait en l’air avec Hawkins, dans quel sens avec quel délire… Fais chier. Voilà que les images s’invitent avec l’envie de se jeter de la javel dans la rétine.
Bordel !
Cette nana était comme sa frangine, il n’avait clairement pas envie de s’imaginer quoi que ce soit malgré lui contre sa volonté.

- Il n'aime pas que tu m'envoies des messages et que je passe te voir. J'crois qu'il s'imagine des trucs. Genre des trucs sexuels sur toi et moi.
- Rah putain ! Mais il est pas sérieux ce con !

C’est instinctif et spontané alors que Thomas se redresse d’un geste sec sur son siège.
Suffisait de demander. Maintenant c’est plus Kurtis qu’il imagine entre les jambes de Charlie mais lui-même et ça lui colle aussitôt la gerbe. Pas qu’elle ne soit pas jolie ou attirante mais la relation frère/sœur suffit à elle seule de foutre les barrières nécessaires dans l’esprit et le caleçon de Thomas pour ne pas qu’il s’imagine quoi que ce soit d’autre que quelque chose de tendre et de fraternel.

- Et t’es quand même vachement précise sur le nombre de fois, c’est à se demander si tu n’te fais pas chier à mourir quand ça arrive.

Ce qui pourrait être le cas mais finalement, il n’a pas tellement envie de savoir les performances sexuelles de Kurtis au pieu. Encore moins avec Charlie. Il réprime un frisson de dégoût.
Thomas préfère se concentrer sur la deuxième partie de la discussion, celle où elle a évoqué cette histoire de messages, d’imagination lubrique et complètement crade concernant Charlie et Thomas.

- C’est quoi cette histoire à la con ? Depuis quand il est jaloux ?

Kurtis, jaloux. Un concept qu’il a du mal à intégrer, à imaginer. Ils sont tous frères, se font mutuellement confiance et surtout, ils ont un code, un honneur. On touche pas à la meuf d’un frère. Le fait que Kurtis puisse imaginer quoi que ce soit entre Charlie et Thomas est pour lui un manque profond de respect, chose qui l’agace passablement en cette seconde.

- C’est à cause de ça que tu veux stopper avec lui ?

Il n’a jamais dit qu’il n’était pas capable de parler de relation amoureuse avec Charlie. Temps qu’ils excluent le cul dans l’histoire, ça lui va.

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MessageSujet: Re: Help me to find 'him'   Help me to find 'him' EmptyLun 12 Fév - 17:28



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Thomas ξ Charlie

Elle arque un sourcil interrogatif en direction du jeune homme qui agite ses mains devant lui, grimaçant de dégoût. Pourquoi les gens font ça ? Poser des questions s'ils ne veulent pas connaître la réponse. S'il ne voulait pas qu'elle lui parle de Kurtis il ne fallait pas aborder le sujet. Charlie n'est pas assez sensible aux autres pour percevoir les limites de la bienséance ou ce qui peut les mettre mal à l'aise. Les tabous, elle n'en possède que très peu. Seulement ceux qu'on lui a appris et Ayleen s'efforce de faire tomber ces barrières chaque fois qu'elles passent un peu de temps ensemble. Cette dernière semble penser que le racisme n'est pas une bonne chose, que les étrangers ne sont pas là uniquement pour voler le travail des Américains et profiter de l'aide sociale. Elle semble aussi penser que tout le monde peut coucher avec tout le monde. Un homme avec un homme. Une femme avec une femme. Que c'est une normalité comme l'hétérosexualité. Et bien que la serveuse se soit laissée aller avec son amie le temps d'une nuit, cette perspective la rebute encore quelque peu. Pas Ayleen non. Elle lui a fait ressentir des choses nouvelles qu'aucun homme avant elle ne lui avait instillées. Mais....après autant d'années à entendre que les pédés faisaient des trucs contre nature et qu'il fallait les soigner à coup d'électrochocs... difficile de passer outre ce fil de pensées.
Il n'empêche que la plupart des gens mettaient eux mêmes des barrières que Charlie choisissait de ne pas franchir en se calquant sur eux. Alors quand une personne franchissait cette limite pour ensuite faire marche arrière en protestant ne pas vouloir savoir, elle ne comprenait pas.

La jeune femme se contente de hausser une nouvelle fois les épaules en s'efforçant de ne pas lever les yeux au ciel face à tant de comédie. Thomas est un séducteur, elle le sait. Non pas qu'elle ait assisté elle-même à quoi que ce soit mais encore une fois, muette ne veut pas dire sourde. Le sexe ne devrait donc pas le gêner plus que ça. Ou alors, peut-être qu'elle est tellement bizarre que même lui ne veut pas imaginer ce qu'elle peut faire sous une couette ? Pas grand chose à dire vrai. Fixer le plafond, soupirer quand il faut, gémir au creux de l'oreille en resserrant les cuisses autour du bassin et paraître essouffler.
Distraite par ses pensées quelques secondes, elle se contente d'acquiescer et d'un « ouais » pour mesurer le degré de sérieux de Kurtis quant aux prétendues galipettes entre elle et le grand brun. À vrai dire ça la contrarie plus qu'elle ne le laisse paraître. Non pas du fait de blesser l'orgueil de son amant du moment mais plutôt pour ce que ça insinue sur la relation qu'elle entretient avec le barbu. Thomas est probablement le seul homme qui la respecte sans penser à plus quand il la regarde et ça l'ennuie qu'on salisse cela par des rumeurs stupides. Mais elle décide de ne pas y penser davantage pour le moment pour ne pas donner plus de crédit que nécessaire à ces allégations. « Et t’es quand même vachement précise sur le nombre de fois, c’est à se demander si tu n’te fais pas chier à mourir quand ça arrive  » Ses yeux s'agrandissent quelque peu et elle tourne son visage en direction du jeune homme. Trop rapidement. Il capte sa surprise et sa gêne et elle se dérobe à son regard pour ne pas qu'il se rende compte avoir visé juste à ce point. Et puis c'est faux, elle est capable de ressentir des choses. Elle aurait juste préféré que ce soit un homme qui la fasse vibrer de la sorte et pas sa meilleure amie. Pas une femme tout court. Elle n'a d'ailleurs aucune envie de penser à ça maintenant.

Charlie profite donc de la question du Kos pour se dérober. « J'en sais trop rien. Depuis qu'il s'est aperçu qu'on échangeait pas mal de messages sans doute. J'suis pas dans sa tête. Heureusement. » Elle apprécie sa présence et les soirées passées en sa compagnie mais elle n'aimerait clairement pas savoir tout ce qui se passe là-haut. Ou ne s'y passe pas. Comme elle ne souhaiterait à personne de savoir ce qui se passe dans la sienne. « T'es très séduisant, sûr de toi, t'es dans le club depuis longtemps, t'as de l'éducation et un certain humour. J'crois qu'il pense que je suis amoureuse de toi ou une ânerie du genre. » Ce qui lui apparaît comme vraiment très stupide mais elle ne comprend pas toujours comment fonctionne son amant. « C’est à cause de ça que tu veux stopper avec lui ?  » « Non. » Elle joue un instant avec une décoration posée sur le bureau du jeune homme. « J'en ai juste marre. Au début, c'était pas trop nul. Il ne m'énervait pas comme la plupart des garçons. Il ne me faisait pas peur non plus. Et il n'était pas compliqué. C'était facile avec lui. Il ne me prenait pas pour une tarée ou ne pensait pas que j'étais bizarre. » Elle relève un instant les yeux sur le beau brun avant de hausser les épaules, dans un détachement absolu. « Et puis ça a arrêté d'être facile. Je comprends pas pourquoi il réagit comme il le fait. Alors je préfère arrêter. C'est pas comme si j'étais amoureuse de toute façon. Ou qu'il était amoureux. C'était juste.....comme ça tu vois. » Elle laisse passer un ange avant de reprendre. « T'as déjà été amoureux toi ? » D'aussi loin qu'elle s'en souvienne Charlie ne l'a jamais vu longtemps avec une fille. Mais ils n'en ont jamais vraiment parlé.
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MessageSujet: Re: Help me to find 'him'   Help me to find 'him' EmptyJeu 15 Fév - 23:09

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EXORDIUM.
- J'en sais trop rien. Depuis qu'il s'est aperçu qu'on échangeait pas mal de messages sans doute. J'suis pas dans sa tête. Heureusement.

Certes mais c’est pas parce qu’il échange beaucoup de message avec Ayleen qu’il a envie de se la taper par exemple. Là aussi, l’idée lui fout des frissons ignobles. Ce sont ses petites sœurs, des membres du club qu’il tient à protéger comme tel, jamais ça lui viendrait à l’esprit.
Qu’est-ce qu’il peut faire chier avec ses idées tordues parfois bordel.

- T'es très séduisant, sûr de toi, t'es dans le club depuis longtemps, t'as de l'éducation et un certain humour. J'crois qu'il pense que je suis amoureuse de toi ou une ânerie du genre.
- C’est la Saint Thomas et j’suis pas au courant ?

Référence au fait qu’il est touché par tous ces compliments qui pleuvent de nulle part mais qu’il apprécie à leur juste valeur. Même s’il était déjà au courant de certains faits. Quoi ? Il n’y aucun mal à reconnaitre que nous sommes un type qui a de la classe.
Il continue la conversation, lui demande si ce sont pour toutes ces raisons qu’elle en a plein le cul de lui. C’est dommage quelque part, même si la réaction de Kurtis le gonfle et le dépasse, ça reste un type bien et fiable. Ceci dit, ces critères ne rentrent sûrement pas en ligne de compte aujourd’hui…

- Non. J'en ai juste marre. Au début, c'était pas trop nul. Il ne m'énervait pas comme la plupart des garçons. Il ne me faisait pas peur non plus. Et il n'était pas compliqué. C'était facile avec lui. Il ne me prenait pas pour une tarée ou ne pensait pas que j'étais bizarre.


Ce qu’elle lui balance fait un peu froid dans le dos, voir le rend un peu triste que des p’tits cons aient pu la considérer comme bizarre comme si elle était un freak show. Certes, Charlie n’a peut-être pas les mêmes réactions ou conventions sociales que d’autres mais ça fait pas d’elle un monstre non plus. Thomas la trouve attendrissante à sa manière.

- Et puis ça a arrêté d'être facile. Je comprends pas pourquoi il réagit comme il le fait. Alors je préfère arrêter. C'est pas comme si j'étais amoureuse de toute façon. Ou qu'il était amoureux. C'était juste.....comme ça tu vois.

.. Ouais bon, pas trop convaincue sur ce coup-là. Concernant Kurtis en tout cas. Sa réaction expliquerait quand même trois p’tites choses.

- T’as déjà été amoureux toi ?

Il lâche un rire amusé, pas moqueur mais presque. Ca n’a rien à voir avec la question de Charlie mais plutôt aux faits en eux-même. Lui amoureux ? Ca reviendrait presque à lui demandé s’il est vierge.

- Je suis amoureux de toutes les femmes, tu le sais ! Il fait le malin, raconte encore des conneries qu’il y ait une part de vérité dans ce qu’il dit. Il suffit qu’une nana ait du charme, un truc, et ça lui suffit. Ou presque.

Le hacker affiche un air un peu plus sérieux, ne réfléchissant pas plus longtemps pour lui répondre.

- Ouais, une fois. J’avais 15 piges, un truc comme ça. C’est la seule vraie relation sérieuse que j’ai eu… Enfin, si on peut appeler ça sérieux à cet âge là mais ça a duré plus d’un an.

Addison Adler. Comment oublier cette nana haute en couleurs ? Il a passé son enfance avec les sœurs de cette famille. Maxime pour les cours de Hautbois – putain, quelle merde quand même – alors qu’il lui donnait deux trois trucs sur les comics même si elle faisait parfois semblant de s’intéresser. Puis Addison pour des relations beaucoup plus intimes.
Il a vécu de bon moment avec elle, sincèrement et même si cette histoire s’est mal terminée, Thomas ne regrette aucun moment avec elle.

- C’était une bonne période ! On s’prenait pas la tête, on vivait le truc et voilà, c’était cool.

Plus que ça mais il n’a pas non plus envie de s’épancher comme ces nanas entrain de boire le thé pour le goûter.

- J’dirais pas que Kurtis était amoureux mais j’pense qu’il a beaucoup d’affection pour toi. Suffisamment pour être jaloux en tout cas, même si ça reste complètement con…

Il hausse les épaules. De toute façon, ça n’est plus son problème vu que c’est terminé et Hawkins s’en remettra très bien. Il lui suffira de se taper une poule du club pour oublier et ça ira mieux.

- Et toi alors, t’as déjà été amoureuse d’un mec ?

Ouais il précise puisque pour Thomas, il ne peut en être autrement. Charlie avec une femme ? L’idée ne lui traverserait même pas l’esprit.
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MessageSujet: Re: Help me to find 'him'   Help me to find 'him' EmptyMer 21 Fév - 23:51



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Thomas ξ Charlie

Elle ne lui rend pas son sourire quand il plaisante sur sa capacité à aimer toutes les femmes. C'est une vraie question pour elle, à laquelle elle n'a jamais réellement obtenu réponse. Pas spécifiquement pour Thomas mais pour le genre humain dans sa globalité. La jeune femme a beau tenter de se laisser aller c'est toujours la même chose. Cette absence de sensations, de sentiments. Le vide. Profond. Abyssal. Comme si son corps n'était qu'une immense coquille vide incapable d'être touchée par un quelconque affect extérieur. Une absence de tout à double sens. Incapable de tomber amoureuse et se fichant qu'on l'apprécie ou qu'on l'aime. Il n'y a que trois personnes dans son monde étrangers à ce néant, constituant une famille de cœur à défaut d'en posséder une de sang. Elle ne peut pas les aimer de la façon dont les couples s'aiment. Et ce n'est pas une chose qui, après études approfondies, peut se maîtrise. Charlie en a pourtant passé du temps, à observer des couples dans les lieux publics, à écouter ses connaissances discourir et échanger sur le sujet. Mais l'amour est bien une des rares choses qui ne peut se mimer. Même en adoptant le comportement des autres elle continue de se sentir vide. Et la serveuse ne comprend pas comment font les autres. Pour quelle raison ils craquent pour une personne plus qu'une autre, ce qui les fait vibrer chez leur partenaire, avec quelle aisance ils se laissent aller et avec quel naturel ils semblent s'offrir des gestes affectueux. Toutes ces choses qui semblent si faciles, si dénuées d'efforts et qui lui restent étrangères.
Ça ne la rend pas stupide pour autant. Charlie c'est ce qu'est un coureur et ce qu'il recherche. La passion, des relations charnelles sans engagement. Et jusqu'à peu, elle ignorait tout de l'attrait qu'on peut ressentir face à l'acte sexuel en lui-même. Ce n'était qu'une déception de plus dans son apprentissage de la vie. Mais aujourd'hui...elle sait que c'est possible, même pour elle, de ressentir du plaisir. La jeune femme comprend davantage qu'on puisse rechercher cela à une relation suivie. Ça ne retire pas le fait que Thomas ne peut pas être amoureux de toutes les femmes. Ou presque. Mais même ça c'est déjà trop subtil pour elle.

« Ouais, une fois. » Elle relève les yeux sur lui, regrettant presque d'avoir glissé sur ce terrain dont elle ne connaît rien. Quinze ans....à cet âge là Charlie ne savait pas encore qu'elle devrait se forcer à satisfaire quelque besoin primaire masculin sans en tirer d'autres bénéfices qu'une apparente normalité. « C’était une bonne période. » Oui, elle n'avait pas besoin de faire semblant. Pas pour ça en tout cas. Et si quelque part ce que lui dit le Kos la rassure puisqu'il n'a lui-même été capable d'aimer qu'une fois, ça la mine davantage car elle a bien conscience qu'il profite néanmoins de la vie dans tous les sens du terme. Et en comparaison, soudainement, dans sa routine ultra ritualisée, la sienne lui semble bien morne. Elle se contente donc d'acquiescer à ses propos, pensive. « J’dirais pas que Kurtis était amoureux mais j’pense qu’il a beaucoup d’affection pour toi » Cette fois-ci c'est à elle de hausser les épaules, se redressant du bureau, peu envieuse de débattre sur le sujet de sa pseudo relation et rupture avec Kurtis. « Et toi alors, t’as déjà été amoureuse d’un mec ?  » Un bref regard un peu froid, un peu vide et la vingtenaire lui tourne le dos, faisant quelques pas dans le bureau.

Elle prend racine une bonne minute devant les premiers dessins qu'elle a fait, ne répondant pas à sa question. Les premiers, pas vraiment. Les premiers ont été pour Joan. Toute une série macabre symbolisant le meurtre de son père. Ceux qui lui font face sont les premiers réalisés à ne pas être remplis de noir et de rouge. Amoureuse....même le mot semble sonner faux. Ils ont pourtant été nombreux ces sept dernières années. Trente-sept. Et tous d'amères déceptions. Certains trop perspicaces pour la trouver normale et rester, certains pas assez et trop envahissants. La plupart trop stupides et inintéressants. Finalement seul Kurtis a su l'attendrir et lui soutirer une réelle affection. Mais rien de plus. C'est ça. Une banale affection. Une sur trente-sept. Et tous incapables de lui faire ressentir quoi que ce soit. « Non » finit-t-elle par répondre, continuant à lui tourner le dos. « Je ne suis pas sûre de..... » Elle hésite, ne sachant pas comment aborder ça sans passer pour anormale, bizarre ou coincée. « de savoir ce que c'est....être amoureuse. Je ne suis pas sûre d'être capable de l'être. » Elle est tellement indifférente au genre humain, à la plupart des choses qui l'entourent. Et consciente de cette indifférence. « Je sais que je peux aimer certaines personnes. J'aime Alma. Et Ayleen... » Et même si elle est la seule à lui avoir prouvé qu'elle pouvait prendre du plaisir charnelle, elle reste son amie, sa confidente. Jamais elle ne pourra changer ça. « Je t'aime toi. Mais, être amoureuse, ça, je sais pas faire. Je ne sais pas ce que c'est ou ce que je suis censée ressentir. » Elle se retourne enfin pour s'adosser contre le mur, regardant devant elle sans affronter le regard du jeune homme. « Il m'arrive parfois de ressentir des choses pour une personne en particulier » Joan. « Et c'est fort. Quand cette personne est près de moi. J'ai comme des fourmis qui me chatouillent le ventre et plus rien ne compte autour. Il n'y a plus que cette personne, sa voix, son sourire, ses yeux. Et j'ai toujours l'impression qu'il n'y a pas assez de temps. Enfin...que le temps passe trop vite. Et parfois, son absence est presque.....je sais pas....des fois je pense tout le temps à cette personne et c'est presque douloureux de me dire que je la reverrais pas avant longtemps. » Charlie revient à la réalité, clignant plusieurs fois des paupières après avoir gardé son regard fixe et perdu dans le vague un peu trop longtemps. Elle finit par planter à nouveau son regard dans celui de Thomas, haussant les épaules. « On ressent quoi quand on est amoureux ? »
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MessageSujet: Re: Help me to find 'him'   Help me to find 'him' EmptyMer 28 Fév - 0:21


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EXORDIUM.
- Non.

Ca a au moins le mérite d’être assez clair.

- Je ne suis pas sûre de..... de savoir ce que c'est....être amoureuse. Je ne suis pas sûre d'être capable de l'être.
- Dis pas de connerie Charlie. Si moi-même j’ai pu l’être un jour, crois-moi t’as toutes les chances pour que ça t’arrive aussi.

Et il est sûr de ce qu’il raconte, bien loin de se douter de toute cette noirceur qui peut habiter l’esprit de la jeune femme.
Si lui-même, l’un des plus gros queutards du club, avait pu un jour s’attarder sur UNE seule femme et l’aimer, alors tout était possible pour Charlie. Et puis même si elle n’était pas la petite boule d’amour qu’Ayleen pouvait être, ça n’empêchait rien pour lui.

- Je sais que je peux aimer certaines personnes. J'aime Alma. Et Ayleen... Je t'aime toi. Mais, être amoureuse, ça, je sais pas faire. Je ne sais pas ce que c'est ou ce que je suis censée ressentir.

Et le hacker – qui est attendri d’apprendre que la jeune femme pouvait à se point éprouver de l’affection pour lui - s’apprête à lui faire un discours, de lui donner deux trois trucs qui pourraient la guider sur ses émotions mais il n’en a pas le temps, Charlie se retournant vers lui.

- Il m'arrive parfois de ressentir des choses pour une personne en particulier. Et c'est fort. Quand cette personne est près de moi. J'ai comme des fourmis qui me chatouillent le ventre et plus rien ne compte autour. Il n'y a plus que cette personne, sa voix, son sourire, ses yeux. Et j'ai toujours l'impression qu'il n'y a pas assez de temps. Enfin...que le temps passe trop vite. Et parfois, son absence est presque.....je sais pas....des fois je pense tout le temps à cette personne et c'est presque douloureux de me dire que je la reverrais pas avant longtemps.

… Eh bah putain. Si ça, ça n’était pas être particulièrement amoureux…
Thomas est même sur le cul. Pour quelqu’un qui venait de lui dire qu’elle n’était pas sûre de pouvoir un jour être capable de l’être, Charlie semblait pourtant en plein dedans, tête la première. Ca l’attendri – encore oui, Ayleen et Charlie auront sa perte – et il réprime l’envie de rire. Rien de moqueur, juste parce qu’elle était mignonne là, à se perdre dans ses explications comme si elle y était avant de venir à la dure réalité.
Peut-être que la rupture avec Kurtis s’explique ici. Tout simplement.

- On ressent quoi quand on est amoureux ?

Un large sourire s’affiche sur le visage du hacker qui se redresse sur son siège.

- Tout ce que tu viens précisément de me dire.

Ca peut paraitre déconcertant mais de ce qu’il en connait lui, ça s’y rapproche même s’il n’était pas non plus au point de souffrir de l’absence d’Addison. Thomas n’était pas ce genre de mec. Il ne fallait pas tellement compter sur lui pour le romantisme même s’il était un As en belles paroles mais ça s’arrêtait là, préférant se laisser porter aux grés des envies et des jours passés. Sa relation avec Addison avait été parsemé de très bons moments et il ne la regrettait pas mais il n’a pas le souvenir d’avoir eu l’impression que le temps s’arrêtait ou qu’il ne pouvait pas se passer d’elle plus de 24 heures… mais encore une fois, il a bien conscience que chacun ressent les choses différemment.

- Tu vois que tu es totalement capable d’être amoureuse puisque j’ai bien l’impression que tu l’es déjà. Complètement même. Et à l’aide de ses pieds, il fait rouler sa chaise pour faire face à Charlie, large sourire sur les lèvres. On n’ressent pas ce genre de chose pour n’importe qui, crois-moi. Cette personne doit être sacrément spéciale.

Et Thomas est sacrément curieux de savoir pour qui elle ressent toutes ces choses. Un membre du club ? Un prospect ? Un des jeunes du garage ? Il pouvait s’avérer être une véritable fouine lorsqu’il s’y mettait.

- Ceci dit, je ne suis pas la meilleure personne pour te donner des conseils mais j’ai suffisamment vu James baver et s’acharner pour conquérir Natalia pour avoir une petite idée de la chose.

Il perd rarement une occasion pour lui rappeler à quel point il en a chier pour la conquérir… tenter sa chance même au bout de 14 rateaux, il estime que c’est une sacrée preuve d’amour. Pas sûr que Thomas aurait tenue aussi longtemps. Quoi qu’à bien y réfléchir, il avait persisté avec Judith jusqu’à ce se faire rappeler à l’ordre par MadMax pour lui foutre la paix.
Tsss.

- Bon et c’est qui cette personne ? Il s’appelle comment ?



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MessageSujet: Re: Help me to find 'him'   Help me to find 'him' EmptyDim 4 Mar - 1:07



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Thomas ξ Charlie

« Dis pas de connerie Charlie. Si moi-même j’ai pu l’être un jour, crois-moi t’as toutes les chances pour que ça t’arrive aussi » Il ne comprend pas. Comment le pourrait-il quand il ignore tout de ce qui se trame dans cette caboche à la mécanique pas si bien huilée que ça. Encore un étrange paradoxe. Thomas est l'une des rares personnes avec qui elle ne se force pas à sourire ou à rire, avec qui elle peut être davantage elle-même qu'avec le reste du monde. Et même si elle est étrange et ne réagit pas comme le commun des mortels, Charlie sait qu'il l'apprécie sincèrement. Y compris avec ses défauts. Peut-être que ce sont précisément eux qui le font l'apprécier plus qu'une autre. Mais il ne sait pas. Qu'elle simule avec tous les autres. Que ses comportements sont calqués sur ceux qu'elle a maintes fois observés et que sa survie dans ce monde dit de « normalité » n'est dû qu'à sa capacité de mimétisme. Et comment pourrait-il deviner ? Qu'elle ressent si peu de choses comparé aux autres. Qu'elle aime autant l'acte charnel que se forcer à manger des brocolis. Que sortie de son cercle intime elle est incapable de nourrir quelque affection pour une autre personne. Et que sans cesse il lui faut mentir, jouer, ruser, s'adapter, encore et encore et encore dans une boucle sans fin épuisante. Lui ne pense qu'à une difficulté basique à s'attacher comme lui-même semble éprouver face à la gente féminine. Elle parle d'un blocage chimique. Parce qu'elle n'est pas stupide. Elle sait que quelque chose là-haut déconne. Que quelque part dans son cerveau, certaines choses ne fonctionnent pas comme chez les autres. Comme une zone morte restée inactive trop longtemps. Plongée dans un coma trop long dont elle ne peut revenir. Et la jeune femme sait précisément d'où vient cette....différence, ce qui l'a provoquée. Consciente de ne pas être née ainsi et d'avoir été capable un jour de ressentir toutes ces choses comme une fille tout ce qu'il y a de plus normale. Elle a juste oublié. Une nuit. Un traumatisme. Et elle a oublié. Comment aimer. Comment être normal. Et il lui est impossible de se souvenir. Alors non, ce n'est pas une question de chance. Elle est juste bousillée de l'intérieur, brisée en des pièces si infimes qu'il est impossible de recoller les morceaux. Mais lui ne fait pas. Thomas ne sait pas tout ça. Comment le pourrait-il. Et comment pourrait-elle lui expliquer.

Et c'est pour tout ça qu'elle aimerait réellement savoir ce que l'on doit ressentir quand on aime, quand on est amoureux d'une autre personne. Quelles sensations ? Quelles motivations ? Pourquoi une chose si naturelle pour tout le monde lui semble si complexe ? « Tout ce que tu viens précisément de me dire. » « Pff arrête je suis sérieuse Thomas.... » La serveuse sait qu'il a le don de tout prendre à la légère mais aujourd'hui ça la dérange, l'agace même. Parce qu'elle n'a pas l'habitude de faire ça, de se livrer de la sorte, que ce n'est pas un exercice facile pour elle et que s'il tourne ça en ridicule, autant de tirer d'ici en vitesse. Sauf que ce dernier ne semble pas plaisanter. Même avec ce sourire qu'elle lui connaît si bien...et...ça la perturbe. Vraiment. C'est impossible. Et malsain. Anormal. Ça ne peut pas être ça l'amour. Pas alors que c'est Joan qu'elle vient de décrire. Elle la respecte, a besoin d'elle dans sa vie, et , c'est vrai, elle la trouve incroyablement belle. Mais ça ne veut pas dire qu'elle l'aime comme ça. Alma aussi est incroyablement belle et elle l'aime, comme une fille aime sa mère. Parce que c'est ce qu'est Alma. Une figure maternelle, son repère, son pilier. Tout comme Joan a pu l'être par le passé. Mais ce manque....ce besoin de sa personne. Non ! C'est une femme. Elle ne peut pas être amoureuse d'une femme. C'est sale ! Les lesbiennes sont....c'est dégoûtant, tout simplement. Mais il y a ce qu'elle a vécu avec Ayleen. Elle l'a laissé l'embrasser et la toucher et.....non, c'était différent. Ayleen est sa meilleure amie. Comme une sœur. C'était juste comme ça. Une fois. Ça ne veut rien dire. La preuve, elle n'est pas amoureuse de Ayleen. Pas plus qu'elle n'aime Joan de cette façon. « Tu vois que tu es totalement capable d’être amoureuse puisque j’ai bien l’impression que tu l’es déjà. Complètement même » « Non ! Je ne le suis pas ! Tu te trompes ! J'aime beaucoup cette personne mais c'est pas ça l'amour. Je....je ne suis pas amoureuse ! » Les mots semblent laisser transparaître une certaine assurance. Mais le ton ne suit pas. Il est hésitant. Et quand il fait rouler sa chaise jusqu'à elle, la jeune fille replie ses bras contre sa poitrine, comme pour se protéger. « On n’ressent pas ce genre de chose pour n’importe qui, crois-moi. Cette personne doit être sacrément spéciale. » « Bien sûr qu'elle l'est !! Ça ne veut pas dire que je suis amoureuse ! » Charlie lui lance un regard noir peu convaincant, soufflant en évitant soigneusement son regard. Elle n'aime pas son sourire, pas plus que les mots qu'il vient de prononcer et lui font se poser des questions qu'elle ne veut pas se poser. Pas plus qu'elle ne veut connaître les réponses. La suite la rassure un peu cela dit. En effet, il n'est pas le meilleur pour donner des conseils. Il n'a été amoureux qu'une fois et il y a longtemps. Il a pu lui aussi oublier ce qu'on ressentait vraiment et se tromper sur ce qu'elle ressent elle en ce moment. Oui, voilà, c'est la seule explication valable. Il ne sait plus. Ce qui veut dire qu'elle n'aime pas Joan de cette façon. Ce qui veut dire qu'elle est normale. « Bon et c’est qui cette personne ? Il s’appelle comment ? » La serveuse lui lance un regard, plus neutre que le précédent. Elle n'aime pas spécialement lui mentir mais si elle lui dit la vérité il ne comprendrait pas. Elle sait ce que les Kos pensent de ce genre de déviances. Et il lui faut être normale. Alors elle ment, à une lettre près en tout cas. « Jon. Il s'appelle Jon. Et je ne suis pas amoureuse de lui. De toute façon il est marié et plus vieux. Je ne l'intéresse pas. Alors le sujet est clos et je ne veux plus en parler. » Et elle donne un coup de pied dans sa chaise pour le faire reculer d'un mètre avant qu'il se freine avec ses pieds. « Tu m'énerves ! » Mais encore une fois, le ton manque de conviction.
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