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| | The Hollow - Leo | |
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| Sujet: The Hollow - Leo Mer 27 Déc - 13:10 | |
| The Hollow EXORDIUM. J’ai le moral dans les chaussettes et ma gueule des mauvais jours. Visage fatigué dans la glace, je me passe un coup d’eau fraiche pour essayer de me réveiller, de me secouer un peu. Il est tôt, trop tôt et lorsque je passe devant ma chambre qui est devenue « notre » chambre, je peux voir le corps de Maeve encore profondément endormie. Je pénètre dans la pièce en silence, discrètement et vient m’assoir sur le bord du lit où mes doigts effleurent son dos nu. Sa respiration est lente, sereine, presque apaisée. Bien différente de ce qu’elle a pu connaitre il y a quelques semaines. Ces derniers jours ont été compliqués pour toutes les deux. Sa maladie, son appartement brûlé et immeuble détruit, il m’a été spontané de lui proposer de venir vivre dans mon appartement, au moins un temps. Ou plus, si elle le souhaite. Je sais que ça l’emmerde, que même si l’assurance prendra en charge des frais ça ne change rien au fait que ça lui a foutu un sacré coup au moral. J’essaie au mieux de ne pas l’emmerder avec mes histoires. Notamment avec cette plainte qui a été déposée par Mme Leroy concernant la mort de son mari. Et c’est justement pour une convocation au commissariat que je termine de me préparer, la boule au ventre. J’ai rien à me reprocher, j’ai fais le maximum et la mort de ce type me pèse suffisamment sur les épaules mais ce qui m’angoisse par-dessus tout le reste est la confrontation avec sa femme. J’ai formellement tenu à venir lui annoncer moi-même son décès et j’ai déjà fais ça plusieurs fois mais aujourd’hui, je n’assume plus autant. J’ai les jambes en coton, la gorge sèche, le cœur qui palpite contre mes côtes mais surtout, une horrible nausée qui ne me lâche pas. Je n’sais pas si j’ai envie de croiser son regard menaçant, plein de reproche, de colère, de haine. Je dépose un baiser sur l’une de ses omoplates, m’y attarde, effleure sa nuque et dérive sur sa joue alors qu’elle bouge à peine, bien trop confortable dans un sommeil profond, à peine perturbé. Je finis par quitter la chambre, puis l’appartement, rencontrant la fraicheur brutale de l’extérieur, encore plongée dans le noir. Je rentre mon visage dans mon écharpe, râle contre le monde entier de nous coller un froid pareil et entame le chemin jusqu’au lieu de convocation. J’ai hésité une dizaine de fois à appeler Daya pour qu’elle m’accompagne. Elle connait ce milieu bien mieux que moi et la présence d’une amie n’aurait pas été de refus… J’en viens même à espérer la croiser par le plus brillant des hasards dans le coin même si, à mon avis elle n’a pas commencé son service et que de toute façon, je ne vais pas dans son département. Portable en main, j’hésite tout le long du métro, du voyage, à me dire que si j’appelle si tôt je vais la réveiller. Maeve dans tout ça ? Je lui ai fais comprendre que tout allait bien avec un air assuré sur la gueule, comme quoi ça serait l’affaire d’une heure et que ça n’était pas la peine à ce qu’elle se lève aussi tôt. Pour la persuader, j’ai dû user de mille stratagèmes. J’arrive devant le commissariat plus vite que je ne l’aurai pensé, me crispant sous mon manteau et c’est la boule au ventre que je passe les portes du lieu, avec pour seule envie d’en finir au plus vite. ¥ La seule raison qui ne me fait pas chialer, c’est le sms que j’ai reçu de Leo et qu’il ne me répond toujours pas. J’ai croisé Leroy, j’ai croisé son regard assassin, je l’ai entendu hurler, gueuler que je n’étais qu’une petite conne qui allait le payer et qu’elle espérait que je croupirais en taule pour avoir tuer son mari. Mais elle ne sait pas encore que justement, non. Je ne risque rien. Pas d’erreur médicale, j’ai fait mon boulot, j’ai fait ce que j’ai pu pour ne pas qu’il nous claque entre les doigts. Mais j’peux pas en vouloir à cette femme d’être en colère, j’peux pas lui en vouloir d’avoir envie de hurler au monde entier que c’est la faute de quelqu’un puisque c’est ce qui lui permettra certainement de faire son deuil : Avoir un coupable. Je suis en chemin, pas chez moi mais chez Leo. J’ai besoin de le voir et que même s’il y a Daniel, rien à foutre. J’suis pas obligé de lui parler, encore moins de le regarder. La rancune ne m’a pas quittée et n’est pas prête à le faire. Allez savoir pourquoi j’ai cette boule amère au fond de la gorge le concernant et qui se refuse de se décoincer. - Allo ? Ca va ? Justement j’suis pas loin de chez toi. Pas de réponse. J’ai décroché aussitôt après avoir vu le prénom de Léo s’afficher. - Leo ? L’espace d’une seconde je râle en pensant que c’est mon téléphone qui capte mal parce que j’entends un bordel de fond. Puis un hurlement. - LEO ! Il cri de nouveau, j’entends des coups ou plutôt un bordel monstrueux comme s’il y avait une lutte, comme si quelqu’un était avec lui. Mon sang ne fait qu’un tour, je garde le téléphone allumer alors que j’essaie de hurler pour faire décamper ce fils de pute qui est entrain de saccagé mon ami. Parce que c’est le premier film qui me vient à l’esprit alors que je détale comme un lapin en direction de son immeuble que je m’empresse de rejoindre au pas de course. J’ai les poumons en feu, des crampes dans les cuisses mais je force, boostée par l’adrénaline et surtout par la peur de le retrouver mort dans son appartement. A aucun moment j’me dis que j’devrais plutôt appeler les flics au risque de me faire buter en arrivant là-bas par je n’sais pas qui. J’ai un tas de scénarios dans la tête. Et si c’était Daniel qui lui faisait du mal après avoir replongé dans l’alcool ? Non, connerie. Je tape le code d’une main tremblante, n’attend pas l’ascenseur et grimpe les étages, souffle court avec l’impression que mon cœur va exploser. Arrivée devant sa porte d’entrée, je ne cherche pas plus loin lorsque j’entends des meubles brisés, du verre explosé. J’entre à la volée, prête à sauter à la gorge du premier qui osera toucher mon ami, prête à lui crever les yeux s’il le faut, j’en ai rien à foutre. - Bordel… de merde… Souffle court. J’ai l’impression de voir des petites étoiles dansées devant mes yeux. Mais il n’y a ni cambrioleur, ni ennemi et encore moins Daniel. Juste un Leo, seul, entrain de péter les plombs, de tout détruire dans son environnement. J’ai un sursaut, rentre ma tête dans les épaules lorsqu’il envoi valser un autre objet contre le mur. Je ne l’ai jamais vu dans un état pareil, entrain de gueuler, de tout détruire, comme une bombe qui exploserait enfin. - LEO ! LEO ARRÊTE ! Je m’approche, me fait visible et surtout manifeste ma présence pour essayer de le raisonner. Je réussi enfin à croiser son regard fou et dresse mes mains devant lui pour l’arrêter, capter son regard. Je l'admets, il me fait presque flipper en cette seconde mais je prends sur moi, me montre douce, patiente. Ne surtout pas le brusquer. - C’est moi, ok ? Calme-toi. Ce n’est que moi. Il a le regard fou mais surtout, le regard humide. Ses yeux expriment une myriade d’émotions en cet instant, des choses qui me bousculent littéralement jusqu’à m’en faire oublier mes propres problèmes. Son appartement est devenu un véritable champ de bataille mais ce qui m’inquiète le plus pour l’instant, c’est lui. Lui et ce regard paumé, enragé, blessé. |
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| Sujet: Re: The Hollow - Leo Dim 31 Déc - 14:56 | |
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the hollow EXORDIUM. L'obscurité s'étend, vient gagner davantage de terrain dans cet appartement une fois de plus délaissé par celui qui s'y est installé. Daniel manque à l'appel, comme souvent désormais, comme toujours depuis qu'il a reprit une place qui – finalement – ne cesse plus de l'inquiéter. Parce qu'il imagine le pire, parce qu'il se souvient des regards de ses collègues, des préjugés, des idées que beaucoup se sont faits en apprenant ce qu'il pouvait être. A savoir un monstre pour eux, une bête de foire, un homme peut-être paumé faisant une erreur qui n'arrive que trop tard pour être pleinement assumée. Et si on lui faisait regretté, si finalement tout n'était plus qu'à enterrer. C'est la raison pour laquelle il s'est risqué à un message envers la seule qui pourrait pleinement l'aider ; celle qui, pourtant, ne répond pas encore. Un soupire, un haut-le-cœur et le corps lassé du blond qui se redresse des draps froissés. Il n'a rien mangé, n'a pas trouvé le sommeil nécessaire à faire disparaître ses attraits névrosés, ses yeux cernés. Non, Leo erre finalement dans l'appartement à la recherche d'une occupation quelconque, d'un moyen efficace pour retrouver un semblant de raison. Son regard va, vient, cherche, tente de se défaire des spectres de son passé qu'il croit percevoir, ceux que la psychologue s'amuse à faire remonter, ceux qu'elle vient raviver à sa conscience pour les laisser le hanter. Leo s'en défait, venant retrouver la présence chaleureuse d'un piano qu'il frôle à peine, de quelques notes, de quelques supplices égarés, transformés en une mélodie qu'il n'a que trop répété. Et elle s'impose à lui, cette silhouette, cette ombre fatiguée qui se tient à ses côtés. Celle sur laquelle l'azur de ses prunelles se pose, celle sur laquelle il s'attarde avant d'en ressentir une trop grosse douleur, une trop grosse souffrance ; un vide incommensurable qui semble encore se creuser, cette fois avec un peu plus de brutalité. Et il la sent, cette perle salée s'abandonner le long de sa joue, cette douleur matérialisée en une goutte argentée, traçant un sillon irrégulier. Et ce regard qui se voile, qui se clos. Ces paupières qui se ferment pour ne pas avoir à en imaginer davantage pour, finalement, se rouvrir sur sa solitude, sur cet instant perdu où rien ne subsiste si ce n'est ses pertes et ses erreurs. Leo en cède, se relevant, jetant le verre qui s'était trouvé à ses côtés contre l'un des murs de l'appartement, tout comme son téléphone, puis son assise, tout ce qui pourrait venir gêner ses pas, sa folie réveillée. Parce qu'il perd pied, parce qu'il perd toute raison depuis qu'il s'est vu entamer ce qu'ils appellent « guérison ». Et la bombe éclate, les profondeurs se creusent tandis qu'il s'anime, encore et encore, tandis qu'il réduit à néant toutes ces années à rester fort. Leo ne l'est plus, plus maintenant, pas alors que tout lui échappe, pas alors qu'on rouvre bien de profondes trappes. Et il hurle, et il frappe, laissant s'abattre contre un sol fragile bien plus que de l'argile. Quelques meubles, quelques ustensiles. Leo se perd, Leo s'effondre, Leo se noie jusqu'à pourtant l'entendre, cette voix-là.
Il entend son prénom, il distingue cette panique, cette détresse dans une tonalité qu'il s'est toujours tenu à ne pas briser. Leo en ressent cette douleur, Leo la sent s'immiscer un peu plus tandis qu'il soupire, essayant de rependre un minimum de conscience, essayant de se redresser malgré la chute endurée. Et, finalement, son prénom revient accompagné d'une supplication, d'une demande qui, en vérité, n'a l'air que d'un ordre. Parce qu'il faut qu'il arrête, parce qu'il doit s'arrêter, les mains déjà abîmées, l'être déchiré et le regard qui vient enfin se tourner. Il distingue sa personne, sa silhouette, il croit la reconnaître malgré les ombres épaisses qui règnent. La petite brune en lève ses yeux dans sa direction, osant un pas, puis deux, lentement. Trop doucement. Leo en a le vertige, des nausées habituelles avec cette stabilité qui – chaque jour un peu plus – lui échappe. « C’est moi, ok ? Calme-toi. Ce n’est que moi. » Rien qu'elle. Elle et lui. Elle, ses démons et sa misérable personne qui tangue légèrement, le blond essayant de fermer les yeux comme pour se défaire de tout ce qui semble grogner en lui. Tout est différent, tout est... loin de ce qu'il croyait être. Parce qu'il manque depuis trop longtemps un canalisateur à sa haine, parce qu'il s'enterre silencieusement sous une culpabilité que des réponses ne sont pas venues apaiser. Parce qu'il ne sait rien, n'a jamais su. Parce qu'il ne peut blâmer que sa personne et cette inattention aujourd'hui regrettée. Il aurait dû la protéger. C'est cette dernière pensée qui vient frapper, s'ancrer en lui comme unique et dernière vérité. Leo s'en ranime, légèrement. Leo ose quelques pas encore tremblants, les prunelles qui guettent les alentours, qui jonchent les murs. Les prunelles qui voient ces fantômes un peu trop insistants, ceux qui ne lui offrent pas l'occasion de trouver un quelconque raisonnement.
Et les larmes qui s'invitent, cette impression qu'il peut s'effondrer, perdre pleinement pied. Leo s'en rattrape de justesse à l'un des meubles effondrés, là où gisent bien des débris de verre cassé. Les mains tremblantes, le pouls trop lourd. Il suffoquerait presque, essayant de se rendre à l'évidence même des choses ; ils sont en train de le rendre plus fou qu'il n'avait pu l'être. Ils le brisent, doucement et de manière trop efficace. Leur jugement n'aura que plus d'impact à l'avenir, Leo regorge de noirceur parce qu'ils l'entretiennent, parce qu'ils la renfoncent avec autant de malheureux souvenirs qu'ils sont en mesure de faire revenir. Un nouveau soupire, les doigts qui se perdent sur l'un des verres encore intacts qui, néanmoins, termine par se fendre au creux de sa main. Et cette douleur, et ce chagrin, cette perdition sans fin. « Tu ne devrais pas être là. » Ça ressemble à un murmure, des mots égarés qui se sont échappés. Leo reste dans son coin, Leo attend, laissant le verre lui couper la main sans même y prêter la moindre attention, sans même en grimacer. Pas ici, pas maintenant, pas alors que la douleur aux abords de son cœur se fait aussi dense. Elle est violente, tenace, sans faille. Et ces mots restent en suspens, cherchant un destinataire à atteindre, Claudia assombrie dans un recoin de l'appartement ou Taylor et sa présence soudaine, l'idée même que son téléphone ait encore pu être allumé ne lui venant pas à l'esprit. Non, au lieu de ça, il s'enfonce un peu plus, s'assurant que tout ne résulte encore que de ses névroses, que de tout ce qui s'invite à sa vue fatiguée comme pour davantage le blesser. Et de nouveau le rire de Claudia, cette impression qu'elle puisse être là, cette idée qu'elle aurait dû être à portée de ses bras. Sanders en hurle encore, la suppliant de se taire. Rien que de se taire alors que son monde flanche, que sa personne enfin s'effondre, à bout de force, déjà aux abords de sa survie. Il faut qu'on le laisse, il faut qu'on abrège toutes ces voix, ces présentes, tous ces spectres qui viennent danser, dévaler des murs bourrés d'un trop plein d'obscurité. Parce qu'il est en train de tout perdre, parce qu'il est en train de se laisser aller ; et dans le mauvais sens du terme concerné. Leo dépérit, tout doucement, tandis que ses prunelles en reviennent à ce qu'il s'est persuadé d'être une autre de ses hallucinations, croisant le regard d'une Taylor tout de même horrifiée ; tout ce qu'il a toujours craint sans jamais l'avouer. Il failli à ses promesses, à cette parole faite que de toujours la protéger, se faire assez fort pour qu'elle puisse contre lui se reposer. Ce sont ses cauchemars qui se matérialisent autour de lui, toutes ses craintes, ses peurs les plus efficaces. « Tu... ; les mots qui peinent à sortir, cette respiration qui se fait brève, trop sollicitée derrière des sanglots incontrôlés. Tu n'dois pas me regarder comme ça... » Et la peine, ce réflexe que de plaider coupable. Tout est de sa faute, tout. C'est ce qu'il se dit, ce qu'il vient ancrer en lui avec une volonté des plus brutales. « Taylor me regarde pas comme ça alors dégage toi aussi ! » Convaincu qu'elle n'est pas vraiment là, luttant pour faire disparaître ce qu'il croit n'être qu'une image de plus parmi ses autres tourments.
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| Sujet: Re: The Hollow - Leo Sam 6 Jan - 15:20 | |
| The Hollow EXORDIUM. Il a l’air d’un fou, d’un mec qui a complètement pété les plombs sans prévenir, sans mise en garde. Le genre de type qui va bien la veille et qui le lendemain vrille complètement sans que nous ne sachions réellement pourquoi. Je ne reconnais pas Léo en cette seconde, je ne reconnais pas cet homme aux cheveux défaits, au regard fou, rougit, aux cernes creusés et aux traits visage tendu, crispés. Je sens mon rythme cardiaque grimper en flèche alors que je tiens devant lui, à une distance raisonnable mais surtout, sur mes gardes, mains tendues en avant pour lui montrer qu’il ne risque rien, que j’suis pas là pour le faire chier mais surtout pour lui montrer que je suis là, pour manifester en douceur ma présence. J’ai la sensation de me retrouver face à un animal furieux, prit au piège, prêt à se jeter sur celui ou celle qui oserait le retenir prisonnier.
- Leo ?
Il ne répond pas, se contente de me regarder, verre à la main. L’objet se fissure, se brise entre ses doigts et je conserve mon calme, celui qui se manifeste en situation d’urgence, comme cette fois où on a dû couper la jambe d’un type dans un jardin, par exemple. Est-ce que tout vient de là ? J’le sentais pas bien, certes, mais pas au point de me péter les plombs comme ça.
- Tu ne devrais pas être là. - Qu’est-ce qu’il se passe, dis-moi.
Une demande, douce, qui ne le presse pas, ni ne le brusque. Je ne dis pas que je ne suis pas flippé, c’est faux mais je sais aussi qu’il n’oserait jamais me faire mal, ni me lever la main dessus. Ce type est le plus doux que je connaisse, le plus gentil et le plus tendre alors bordel, qu’est-ce qu’il lui est arrivé pour qu’il en arrive à cet état ? Si c’est Daniel le responsable, je ne répondrais plus de rien. Putain, si jamais c’est lui qui l’a foutu aussi mal, j’le retrouve et j’m’en occupe personnellement. Je le lui ai dit la dernière fois et ma menace n’était pas pour faire jolie ou pour faire genre, j’me soucie de mon ami. Non, elle était réelle et je n’hésiterais pas à la mettre à exécution, flic ou non. Un filet de sang s’échappe de sa paume et je serre les dents.
- Calme toi maintenant, ok ? On va s’assoir et discuter tous les deux, tranquillement.
J’ai à peine le temps d’achever ma phrase que Leo hurle. Ce n’est pas le cri d’un fou mais d’un homme désespéré, blessé au plus profond au point de vous en foutre la chair de poule. Ça me transperce les entrailles, me fait reculer d’un pas sous la surprise et la peur alors qu’il implore à ce que je me taise. A moins qu’il ne s’adresse à quelqu’un que je ne peux ni voir, ni entendre. Une longue seconde, j’hésite à composer le 911 pour faire rappliquer les secours, pour qu’on vienne lui injecter de quoi le calmer, de quoi le tranquilliser avant qu’il ne commette l’irréparable, que toute cette situation ne tourne à la catastrophe. Peut-être qu’il m’en voudra, peut-être qu’il ne me le pardonnera pas, mais j’ai pas envie qu’il se fasse du mal, j’ai pas envie que ça tourne au cauchemar parce que oui, putain, il m’fout la trouille puisque pour la première fois, Leo me semble complètement imprévisible. Il s’écroule sur le sol, tombe à genoux, la main en sang et sanglote comme un gamin qui aurait tout perdu. Ce n’est que maintenant que le calme est - presque – revenu que je prends conscience de la cadence de ma propre respiration, de mes mains qui tremblent, de cette sensation de froid qui prend possession du moindre millilitre de sang qui parcoure mes veines. Sa douleur me frappe de plein fouet et j’ai envie de le prendre dans mes bras, de lui dire que tout ira bien, que j’suis là et que j’le lâcherais pas. Mais encore une fois, c’est un risque. Celui à ce que l’animal en lui ne s’éveille de nouveau pour détruire un peu plus cet appartement chaotique.
Je croise son regard alors que je n’ai pas bougé de place, toujours sur mes gardes, un regard horrifié.
- Tu… Tu n’dois pas me regarder comme ça…
Je ne bronche pas, m’approche d’un pas. En douceur.
- Taylor me regarde pas comme ça alors dégage toi aussi !
Moi aussi ? Je ne pige rien et me prend sa violence en plein cœur. C’est ce qu’il me faut pour me secouer, pour faire ressurgir mon caractère de merde alors que je me redresse et me tend. Il est en plein délire, j’ai l’impression qu’il n’a même pas réellement conscience de ma présence à en voir son regard hagard et j’arrive pas à voir si ses pupilles sont dilatées ou non. La drogue ? Je ne l’exclue plus en vue des circonstances.
- ça suffit les conneries.
Je franchis le peu de distance qui nous sépare, m’approche et la gifle part aussi sec sur sa joue teintée d’une barbe naissante. Un élan d’inconscience alors que je n’sais même pas s’il a consommé un truc qui pourrait le rendre potentiellement dangereux mais je veux le ramener à la réalité, parmi nous, qu’il m’arrête son délire de fou furieux et qu’il m’explique ce qui le rend dans cet état de fracture, d’homme au bord du gouffre où seule la douleur et la haine semble l’animer.
- Putain mais qu’est-ce que tu me fais Leo ?! Qu’est-ce qu’il se passe bordel !
Je le prends par les épaule et l’oblige à me faire face, à ce qu’il me regarde en attrapant son menton entre mes doigts fins et froids. Je scrute son visage et surtout son regard.
- T’as pris quelque chose ? C’est Daniel ?
Je capte ses pupilles qui semblent pourtant normales ou en tout cas, ne portant aucun signe de stupéfiant ou autres. Ma voix se fait plus douce, plus posée, à genoux devant lui sans le lâcher des yeux, mes mains toujours posées sur lui, comme un contact avec la réalité. J’ai la gerbe, la gorge nouée parce que j’ai presque envie de chialer de le voir dans cet état.
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| Sujet: Re: The Hollow - Leo Jeu 11 Jan - 18:29 | |
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the hollow EXORDIUM. Elle est intense, la douleur. Elle vient se frayer un chemin jusqu'aux abords de son cœur qui bat, qui bat avec tellement de hargne, avec tellement de difficulté tant la peine est grande et lourde. C'est ce pourquoi il essaie de se raisonner sans y parvenir, ce pourquoi il essaie de vaincre ses démons qui viennent et se matérialisent comme ici, comme en cet instant, comme le regard apeuré de celle qu'il n'oserait jamais toucher. Bordel que c'est douloureux, et terrifiant. Parce que ce n'est pas lui. Ça n'était pas lui. Elle n'a fait que le briser, elle n'a fait que raviver cette part d'ombre qu'il était parvenu à évincer. La psychiatre qui devait l'aider n'en vient qu'à le tuer. Et cette réalité, cette vérité-là, il la laisse s'immiscer en lui comme un venin imparable, de ceux qui ne peuvent se guérir, de ceux qu'il n'a jamais su faire disparaître. Il le laisse imprégner chacun de ses membres jusqu'à ses poumons qui commencent à manquer d'air, jusqu'à cette trachée qui commence à le brûler, jusque cette conscience qui ne fait que renforcer l'hallucination jusqu'alors guettée. Celle qui s'avance, qui s'élance, qui vient franchir le peu de distance qui demeurait entre eux deux pour abattre sa présence contre sa joue. Ça résonne, ça vient se perdre au creux de son ventre tant la surprise est immédiate. Leo suffoque, Leo s'en redresse, laissant l'une de ses mains venir se perdre contre sa joue tandis que Taylor lui revient, que ses traits lui parviennent. Il la contemple, apeuré, défait, vidé. Il la contemple parce qu'elle est vraiment là, contrairement à toutes les autres âmes qui errent là. Et la douleur s'emballe, enflamme, le bref souvenir de son regard et de cette culpabilité retrouvée, empalée dans sa personne déjà bien brisée. « Putain mais qu’est-ce que tu me fais Leo ?! » Il voudrait s'en détourner, lui échapper, réinstaurer le fossé qui s'était creusé. Mais le temps n'est plus sien, ses volontés également. Parce qu'elle insiste, déposant ses mains contre ses épaules, l'amenant à devoir pleinement lui faire face malgré la honte, la colère, la tristesse, cette tornade émotionnelle qui prend d'assaut son for intérieur pour ne rien laisser. « Qu’est-ce qu’il se passe bordel ! T’as pris quelque chose ? C’est Daniel ? » Il les sent, ses petits doigts insister contre son menton, ses petits doigts qui l'amènent à devoir perdre ses perles claires dans les siennes. Et elle saura lire que rien, rien n'est plus dévastateur que tout ce qu'il porte, que tout ce qu'il se doit de surmonter. Elle le connaît assez pour pouvoir s'en faire son idée, comprendre qu'aucune des propositions évoquées ne soient responsables de ces ténèbres installées. Et il aimerait pouvoir lui dire, lui faire entendre ne serait-ce que des excuses mais rien, rien ne vient. Rien si ce n'est l'impression de tout gâcher, de l'enterrer, là, avec lui et ses folies.
Et, dans un dernier élan de la part de sa conscience, Leo voit vraiment les choses, le chaos qui règne, la présence de la Belle, les débris de ses propres meubles éparpillés à ses pieds. La panique s'invite, s'ancre en lui avec férocité à tel point qu'il vient céder, craquer, sangloter contre des bras dans lesquels il se laisse tomber. Leo s'accroche au petit bout de femme venu le trouver, ce cœur qu'il ne pourra jamais assez remercier pour toute sa bonté, tout ce qu'elle avait pu faire à son égard pour l'aider. Il le sait et c'est ce qui le blesse un peu plus tandis qu'il peine à se calmer, laissant son corps s'effondrer. Il n'est plus lui. Il n'est plus lui depuis cette fameuse nuit. Et l'admettre, ô l'admettre devient de plus en plus compliqué. « Je... ; une pause, des mots qui ne viennent pas, une voix qui se ne manifeste pas. Leo lutte, contre lui, ses démons, contre le tonnerre qui ravage les horizons de ses réflexions. Je n'y arriverai pas. » C'est plus une supplice qu'une affirmation, complainte délaissée aux oreilles attentives de son invitée improvisée. Parce qu'elle est la seule à avoir compris, la seule à voir ô combien ses sentiments furent détruits. « Plus je la vois et plus... plus j'ai l'impression que ; le voilà, l'instant de vérité, là où tous les dires doivent se faire entendre. Le voilà cet instant qu'il n'a pas su consacrer à la jeune femme, ce moment qu'il n'aurait pas dû retarder. Plus j'ai l'impression qu'elle est en train de me tuer. Parce que j'en ai envie, j'en peux plus. Je ne peux plus... » Parce qu'il est seul entre ces murs, seul à devoir vaincre toutes ces idées, tous ces faits qu'il n'est plus à même de gérer. Leo s'effondre une énième fois, Leo laisse ses traits se perdre contre la poitrine de Taylor. « Depuis que j'ai tué ce gars, depuis qu'ils m'ont obligé à ces rendez-vous... j'ai l'impression de devenir cinglé. J'ai l'impression de ne plus exister, Tay. Je... Je ne sais juste plus quoi faire. » Et peut-être qu'il aurait fallu qu'il puisse en parler, peut-être aurait-il fallu qu'il soit à même de se livrer. Leo s'est enfermé dans des idées, dans des souvenirs revisités. Leo n'a fait qu'attendre que les choses ne s'aggravent jusqu'à ne plus rien pouvoir en tirer. Et il les paye, ces erreurs. Il les paye au prix fort, là dans les bras de Taylor. « Et Daniel... ; ça lui arrache un sanglot, ça lui arrache une pointe de colère que de le savoir de nouveau dans ces locaux, là où le monde le juge pour ce qu'il est, ce qu'il a choisi, là où tout pourrait l'arracher à lui. Parce qu'il connaît le monde et ses préjugés, parce qu'il connaît le monde et ses idées. Parce qu'il sait, au final, qu'il est aisé de tout renverser ; le blond ayant succombé à une paranoïa par la fatigue invitée. Je crois qu'il m'échappe. J'ai... l'impression de tout perdre parce que j'arrive pas à remonter. J'arrive pas. J'arrive pas.... » Et ses mains qui s'accrochent aux épaules de la jeune femme, cette pression qui s'exerce comme par peur qu'elle ne disparaisse à son tour.
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| Sujet: Re: The Hollow - Leo Mar 23 Jan - 17:58 | |
| The Hollow EXORDIUM. J’ai l’impression qu’il reprend conscience d’un coup, d’un battement de paupières où il contemple son environnement, reprenant possession de son esprit fracturé. Il a le souffle court, le regard hagard, presque transpirant. Les secondes s’étirent où je n’ose pas l’interrompre et encore moins le brusquer même si au fond de moi j’ai envie de le secouer comme un prunier pour qu’il me crache le morceau tellement je suis inquiète. Il n’imagine pas tous les scénarios qui sont entrain de défiler dans ma tête, qui sont entrain de se mettre en jeu alors que je le vois dans un état pareil. Je ne vois pas ce profond sanglot arrivé et éclaté subitement, Léo s’effondrant dans mes bras. J’ai le cœur qui s’écrase au sol, s’éclate en un million de morceau avec l’impression que mon corps entier est déchiré par toute cette tristesse qu’il m’éveille. Je le prends aussitôt contre moi, le récupère dans mes maigres bras et l’attire contre moi sans jamais le lâcher. Leo peut passer trois heures dans cette position, à pleurer pour les trois prochaines années à venir, je ne bougerais pas. Je vais simplement me contenter de tenter de ne pas chialer à mon tour. Parce que ce qui sort de son être fracassé et secoué par les larmes, c’est un sanglot profond, qui lui sort des tripes, le genre de truc qui a mit bien trop longtemps à sortir.
Je déglutis, lui caresse en douceur les cheveux et le berce de gestes lents, tendres. Putain. Je n’sais pas ce qu’il lui arrive mais je prie tous les dieux auxquels je ne crois pas qu’il n’a pas apprit la mort de qui que ce soit, que Daniel ne lui a pas fait le plus misérable des coups de putes au risque à ce que je ne vienne l’émasculer de mes propres mains.
- Je… Je n'y arriverai pas.
Je ne sais pas de quoi il me parle et j’ose à peine l’écarter de mes bras, préférant le conserver ainsi contre moi, comme si je pouvais être sa forteresse, au moins pour cette heure.
- Plus je la vois et plus... plus j'ai l'impression que… Plus j'ai l'impression qu'elle est en train de me tuer. Parce que j'en ai envie, j'en peux plus. Je ne peux plus... - Non. Dis pas des trucs comme ça, arrête.
Je passe dans des états divers, aussi violents les uns que les autres alors que je le serre plus fort contre moi, mes mains dans ses cheveux. Son état ne m’est pas inconnu, me souvenant parfaitement de cette nuit où j’ai failli me jeter dans la flotte juste avant de me faire péter la gueule. Mais de l’entendre dire m’angoisse soudainement, me retourne l’estomac. Jamais Leo ne baisse les bras, jamais il n’en arrive là. C’est Leo putain, une véritable forteresse. La mienne. Et je le regarde s’effriter entre mes bras, sanas savoir vraiment quoi faire que de le garder contre moi, dans mes bras, pour lui apporter soutient et réconfort.
Quant à savoir de qui il parle, j’crois avoir ma petite idée.
- Depuis que j'ai tué ce gars, depuis qu'ils m'ont obligé à ces rendez-vous... j'ai l'impression de devenir cinglé. J'ai l'impression de ne plus exister, Tay. Je... Je ne sais juste plus quoi faire.
Je l’écoute, ne l’interromps pas, me contente simplement de le bercer alors que j’ai un putain de château de miette à la place du cœur. Une vague de haine me traverse le ventre alors que je me souviens parfaitement de cette histoire de merde, de ces connards ayant provoquer mon ami et Daniel à coup d’insultes homophobes mais aussi du pétage de cable de Léo. Je m’en suis bouffé les doigts, n’arrivant pas à croire qu’il puisse être ainsi jugé pour légitime défense mais surtout que l’on ait plus tenté de blessé un type comme lui. 2017 et toujours entourés de sales cons racistes et homophobes qui sont là pour bien te faire sentir une différence qui n’existe pas.
- Et Daniel...
Il sanglote plus fort et je le conserve contre moi, cherchant à le protéger contre toutes ces émotions qui le détruise un peu plus à chaque fois. Je me crispe, jurant silencieusement que si Daniel a osé lui faire du mal d’une quelconque manière, je le démonte en pièce détaché pour le foutre en boite et le déposer dans un Légo Store.
- Je crois qu'il m'échappe. J'ai... l'impression de tout perdre parce que j'arrive pas à remonter. J'arrive pas. J'arrive pas....
J’sais pas ce qu’il lui arrive, ce qui a été l’élément déclencheur de tout ça mais je ne le lâche pas, le berce comme un gosse, le temps à ce qu’il recouvre ses esprits et moi les miens. Surtout moi. De le voir comme ça, est violent, déstabilisant. Leo a toujours été le grand frère que j’aurai voulu avoir, manifestant une aisance et une assurance qui me faisait sentir en sécurité. De le voir à genoux de cette façon me désarme sans que je ne l’admette, ne le formule, refusant de le laisser tomber dans un moment pareil. Je ne sais pas combien de temps s’écoule avant que je ne me redresse, cherchant son regard en douceur.
- Je t’interdis de faire cette connerie, t’entends ? J’vais te sortir de là mais tu ne mourras pas parce que j’ai encore besoin de toi.
J’peux pas évoluer sans lui, sans sa présence non loin. Ce n’est peut-être pas la personne que je vois le plus souvent dans ma vie mais il est sans conteste l’un des piliers majeurs de ma vie, sans compter Maeve, Ayleen et bien évidement Milo. Sans eux, je n’suis plus rien d’autre qu’un tas de merde sans intérêt. Et après tout ce qu’à fait Leo pour moi, c’est à mon tour de lui faire remonter la pente, de panser ses blessures.
- Allez, viens.
Je le force un peu à se relever, passant un de ses bras autour de mes épaules même si la différence de taille donne à cette scène un aspect absolument ridicule. Je le pousse, l’entraine vers son canapé où je l’y assieds, puis l’allonge. Je chope un plaid et le couvre, l’y enveloppe. S’il faut que je reste la nuit, trois jours même pour prendre soin de lui, j’le ferais. Si j’dois rester ici pour l’aider à se relever, se réparer, il peut compter sur moi. Tout comme il peut s’assurer que je lui secouerais les plumes une fois qu’il sera reposé. Mais pour l’instant c’est de la tendresse qui se manifeste dans mes gestes alors que je viens m’assoir sur le bord du canapé, juste à côté de lui, ma main se perdant dans ses cheveux blonds.
- J’vais rester ici jusqu’à demain, je ne te laisserais pas tout seul. D’accord ou pas t’as pas le choix. A mon tour de prendre soin de toi. T’as suffisamment donné Leo.
A toujours vouloir s’occuper des autres, se mettre de côté, oublier ses propres douleurs jusqu’à se flinguer l’esprit. Voilà ce qui est entrain de se passer en cette seconde où il se trouve être complètement péter, fracasser.
- Maintenant, explique-moi ce qu’il se passe. Ce sont ses rendez-vous chez le psy qui te fous dans des états comme ça ?
Parce que bien évidemment, elle doit remuer toute la merde, lui foutre la gueule dedans et parmi toutes ces zones d’ombres résident une douleur toujours aussi vive, qu’il ne digère toujours pas et qui parfois s’éveille : Claudia. Sa sœur, morte, disparu. Leo n’a jamais vraiment réussi à en faire le deuil et personne ne peut le lui reprocher. Il a suffit de quelques connards homophobe pour qu’il se retrouve avec une enquête sur le cul et des aller-retours réguliers face à sa psychiatre qui, aujourd’hui, ressasse des choses qu’il ne veut pas forcément remuer. Mais jamais je n’aurai pensé que ça puisse le foutre dans des états pareils. Que ça puisse le détruire à ce point. Ma main continue de glisser dans ses cheveux puis sur sa joue et son épaule que je maintiens entre mes doigts fins. Je ne le lâcherais pas. Jamais. Je ne regarde pas encore pleinement le désastre qui nous entoure, reflet de son état d’esprit mais j’ai déjà la boule au ventre, la gorge nouée. Je prends le dessus sur tout ça, j’ai autre chose à foutre que de chialer d’inquiétude.
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| Sujet: Re: The Hollow - Leo Ven 2 Fév - 13:04 | |
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the hollow EXORDIUM. Il sent ses bras se faire un peu plus pressant contre son être, contre tout ce qu'il peut encore être en cet instant même. Parce qu'il dépérit, Leo. Parce qu'il sent la chute se faire plus longue, plus rapide, plus dure et le sol n'en sera que plus douloureux à chaque seconde qu'il passe à tomber. Il le sait, ne le nie pas, l'appréhende sans pouvoir néanmoins y parer. Il est pris au piège dans une spirale qu'il ne peut plus quitter. Et ses sanglots ne s'en font que plus denses, plus prenants. Leo se laisse tomber, la conscience esquintée. Celle-ci même qui peine à prendre les comptes les paroles de la petite brune, celle qui se redresse comme pour mieux le maintenir, pour mieux le retenir. Leo analyse, écoute, sent son cœur battre comme jamais il avait pu le faire, de douleur, de colère, de perdition ; surtout. « Je t’interdis de faire cette connerie, t’entends ? J’vais te sortir de là mais tu ne mourras pas parce que j’ai encore besoin de toi. » Et pourtant, il a l'impression de ne rien pouvoir empêcher ; c'est sûrement ce qui le travaille le plus, de savoir qu'il ne s'offrira pas plus de temps si continuent ses tourments. Aveuglé par tout ce qui vient se rappeler, pris de court par tout ce qui s'impose à son esprit tour à tour. Le blond suffoque, peine à écouter. Le blond laisse tomber les larmes que son chagrin provoque, sachant qu'il ne peut de toute manière pas y parer. « Allez, viens. » Il s'essaie déjà à quelques mouvements de tête, souhaitant lui faire comprendre qu'il faudrait qu'elle le laisse. Parce qu'elle n'a pas à vivre ça, parce qu'elle n'a pas à le ramasser comme ça. Et pourtant, elle insiste, Taylor. Elle insiste, l'amenant déjà à retrouver un peu sa hauteur, au moins assez pour qu'elle ne l’entraîne sur son canapé, sur un confort qu'il ne mérite pas ; pas en sachant tout ce qu'il s'imagine pour la fillette qu'il n'a pas su protéger. Un haut le cœur, encore, rien qu'en y pensant. Leo essaie de se défaire de ses songes, de ses idées, venant se concentré sur celle qui – dans ses ténèbres – s'est toujours faite alliée. Et les battements s'apaisent, lentement. Les battements se taisent, instinctivement. Il en ferme les yeux, rien qu'un instant, le temps de reprendre un minimum de contenance, sachant ses démons plus voraces, plus tenaces que jamais ; jusqu'à ce que la voix de Taylor ne vienne l'aider. « J’vais rester ici jusqu’à demain, je ne te laisserais pas tout seul. D’accord ou pas t’as pas le choix. A mon tour de prendre soin de toi. T’as suffisamment donné Leo. » Ces derniers mots résonnent dans sa tête tandis qu'il aimerait s'en convaincre. Mais en vain, bien-sûr. Leo peine à trouver en quoi il en avait fait assez, dans quoi il s'était autant donné. Ça ne lui vient pas à l'esprit, pas encore, mais il n'en dit rien, laissant cette amie chère le bercer ; essayer, jusqu'à ce que les choses ne se calment, en partie plutôt que dans leur entièreté. « Maintenant, explique-moi ce qu’il se passe. Ce sont ces rendez-vous chez le psy qui te foute dans des états comme ça ? »
Et là, la peur de rouvrir les yeux, l'impression que les ombres de sa folie vont de nouveau se mettre à danser sous ses yeux, que les spectres torturés qu'il croit percevoir recommenceront à errer dans la pièce comme dans l'espoir de pleinement le hanter. Leo sent la panique le prendre, le ronger jusqu'au fin fond de son être. C'est douloureux, sulfureux, ça grignote chaque parcelle de raison qui semble pourtant vouloir résister. En vain, toujours en vain et l'admettre amène de nouvelles larmes, de nouveaux sanglots. Discrets, à peine audibles, dissimulés derrière des mains, contre son visage, rapidement plaquées. Il aimerait pouvoir s'en défaire, il aimerait pouvoir alléger le poids des névroses qu'il se doit de gérer mais aucun mot ne vient s'imposer, aucune phrase trouvée destinée à l'aider. Leo attend, seulement. Leo bataille contre sa propre personne pour se calmer lentement ; ne serait-ce que légèrement. Puis, finalement, il essaie, entrouvre la bouche en espérant que sa voix suivra avant de comprendre que cette première tentative n'est qu'un échec de plus dans tout ce qu'il tente de surmonter dernièrement. Mais le regard de Taylor, cette peine qu'il parvient à déceler sur ses traits l'amène à trouver une certaine force, la volonté de lui faire entendre qu'elle n'y peut rien, qu'elle n'y pourra jamais rien. Parce qu'elle ne peut rien faire, rien concernant cette douleur éveillée qui n'en finit plus de brûler. « Elle... elle veut me convaincre que... ; une pause, une pause parce qu'il n'est pas sûr d'être à même d'énoncer ce prénom. Une pause parce qu'il n'a pas la force nécessaire pour en parler librement. Jamais. Jamais il ne l'aura. Elle veut me convaincre que c'est fini... pour elle, que je devrais passer à autre chose... mais je peux pas ; et cette panique tellement prévisible, cette tristesse et cette peur qui viennent prendre d'assaut des traits déjà trop sollicités. Je peux pas l'abandonner une deuxième fois... je peux pas. » Bien-sûr que non, et ces derniers mots-là, il les répète peut-être quatre ou cinq fois avant que la présence de Taylor ne se rappelle à lui, avant que cet aura apaisant ne tente de nouveau à le calmer. « Ils partent du principe que ça pourrait me faire ouvrir les yeux sur ce que j'ai fait l'autre soir à ce gars mais... pour elle, je pourrais recommencer peut-être un milliard de fois si ça pouvait la ramener, Tay. Elle est en train de me rendre complètement... » Et il n'a aucun mot pour décrire la manière dont il se sent chavirer ; à bout de force, à bout de nerfs, l'une de ses mains venant se perdre contre la jeune femme comme dans l'espoir de s'assurer qu'il ne délire pas de nouveau. Il a l'esprit embrumé, la cœur battant, probablement une fièvre en plein développement. Parce qu'il a laissé la fatigue s'accumuler, parce qu'il a laissé ses tourments s'installer sans jamais vraiment en parler et aujourd'hui, la douleur ne fait qu'exploser, encore et encore tandis qu'il se laisse aller ; ses doigts enserrant désormais ceux de la Belle auxquels il s'accroche comme un dément. « Ça ne peut pas être fini... j'ai promis que je la ramènerait. » Et s'il savait, Leo, s'il savait que chacun de ses espoirs n'est rien d'autre qu'une bride de désespoir.
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| Sujet: Re: The Hollow - Leo Mar 6 Fév - 22:14 | |
| The Hollow EXORDIUM. - Elle... elle veut me convaincre que...
Que ? Que quoi ? Je ne le presse pas malgré l’impatience qui s’éveille, malgré l’inquiétude qui se fait de plus en plus tenace au fil des secondes qui s’écoule. Je saisi une de ses mains dans les miennes, la serre en douceur, lui procure une chaleur que j’espère apaisante, rassurante. Comme un encouragement pour qu’il lâche le morceau. Leo galère, a du mal à articuler les mots qui finalement, suivent.
- Elle veut me convaincre que c'est fini... pour elle, que je devrais passer à autre chose... mais je peux pas.
Je ne lui demande pas de qui il parle puisqu’encore une fois, c’est une évidence. Claudia le hante, reste toujours présente où qu’il soit, partout où il passe. L’ombre de son existence lui pèse sur les épaules et l’empêche clairement de passer à autre chose. Sa sœur a disparu depuis bien trop longtemps maintenant pour que nous puissions espérer un retour ou de la revoir un jour. Et de voir toute cette détresse dans ses yeux, ses traits, me retourne l’estomac et me brise le cœur.
- Je peux pas l'abandonner une deuxième fois... je peux pas.
Il le répète, inlassablement, comme une prière, un miracle qui pourrait s’exaucer subitement.
- Shhh. Calme toi Leo, calme-toi.
Je passe une main dans ses cheveux, pour le rassurer, l’apaiser un peu. La vérité est qu’il n’a pas à l’abandonner puisque Claudia est déjà perdue. Pour de bon. C’est ce que je me dis, c’est ce que je crois mais est-ce que c’est le bon moment pour lui dire ça ? Pour lui dire de lâcher prise et de passer à autre chose ? Pas alors que sa souffrance le pousserait à mourir, pour que tout s’arrête.
- Ils partent du principe que ça pourrait me faire ouvrir les yeux sur ce que j'ai fait l'autre soir à ce gars mais... pour elle, je pourrais recommencer peut-être un milliard de fois si ça pouvait la ramener, Tay. Elle est en train de me rendre complètement...
Ma main toujours dans ses cheveux, je ne détourne pas une seule fois mon regard du sien qui devient fou, s’embrume de nouveau. Sa peine envahit tout l’appartement, nous étouffe tous les deux et le pire reste à venir. J’le sais. Même si j’comprends pas très bien ce que cette histoire avec ce type à avoir avec Claudia.
- Ça ne peut pas être fini... j'ai promis que je la ramènerait.
Ses mots m’achèvent, me coupe le souffle. Qu’est-ce que vous voulez que je lui réponde ? Qu’est-ce que vous voulez que je réponde à ça ? La situation me dépasse et je prends conscience que de gérer tout ça est peut-être au-delà de mes forces. J’peux pas lui dire que cette psychiatre à peut-être raison, qu’il devrait certainement tourner la page, passer à autre chose parce que Claudia est certainement morte et qu’elle ne reviendra jamais. C’était une gamine, une enfant, nous ne pouvons même pas prétendre à une fugue, a un besoin fugace de se tirer à l’autre bout du monde pour on ne sait quelles raisons.
- Je sais. Je lui caresse de nouveau la tête, faisant face au regard de celui qui est meurtri. Mais avant de pouvoir t’occuper de Claudia, il va falloir commencer par penser à toi.
Putain, qu’est-ce que je peux lui dire de plus ? Qu’est-ce que je peux lui dire de bien ? De mieux ? J’en sais foutrement rien. Et d’un autre côté, est-ce que je veux réellement prendre le parti de le laisser dans sa merde ? De le laisser croire qu’elle reviendra un jour et qu’il pourra de nouveau la serrer dans ses bras en sachant pertinemment que ça n’est pas vrai ? Ça reviendrait à le laisser moisir dans cet état jusqu’à l’irréparable. Je prends une inspiration, déglutis en silence.
- Mais pour ça, il faut que tu la laisses partir. Je plante mon regard dans le sien, craint déjà le pire. Je sais que ça te rend fou, je sais que tu n’en peux plus mais il le faut. Tu ne pourras jamais l’honorer convenablement si tu te pourries la vie comme ça.
C’est un risque que je prends mais j’suis son amie, il est comme un frère pour moi et c’est aussi mon rôle que de parfois dire les mauvaises choses, celles qui sont le plu compliquées à entendre. J’en prends la responsabilité parce qu’il ne réussira jamais à remonter s’il continue de se rendre aveugle de toutes ses illusions.
- Elle serait triste de te voir dans un état comme ça. Je lui parle comme si c’était lui-même un gosse. T’es plus tout seul, on va t’aider à te sortir de là mais en avant il faut que tu te reposes et que tu dormes un peu.
Comme s’il le pouvait avec tous ces démons, ces cauchemars qui le rongent. Ma main se serre un peu plus autour de la sienne, mes doigts se perd dans ses cheveux. J’aimerais pouvoir faire plus, vraiment mais tous les mots du monde ne suffiront pas.
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| Sujet: Re: The Hollow - Leo Mar 13 Fév - 17:59 | |
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the hollow EXORDIUM. Il laisse les mots lui échapper, de sa gorge se délier. Parce qu'il peine à tout garder, à survivre en sachant les maux qui lui sont destinés. Leo aimerait s'en défaire, se lever, partir loin de tout ce qu'il avait pu faire. Partir loin de toutes ces horreurs, tous ses tourments qui ne font qu'alourdir le poids qui pèse sur son cœur. Et il déglutit, le blond, il déglutit parce qu'il ne possède même plus la force de pleurer, de pouvoir tout extérioriser. La colère s'immisce, la rage, la haine, tous ces sentiments qui ne font que rappeler à sa mémoire qu'il n'a été qu'un idiot durant trop longtemps ; ça à croire qu'il pourrait vivre avec une telle marque de détresse inscrite en lui. Sauver les autres n'a pas suffit. Sauver les autres n'a jamais suffit. Il en prend conscience, désormais, il se rend compte des choses et de la manière dont elles l'affectent. C'est tenace, coriace. C'est violent, trop présent. Et pourtant. Taylor reste, s'accroche, Taylor tient malgré la manière dont l'instant devient moche. « Je sais. Mais avant de pouvoir t’occuper de Claudia, il va falloir commencer par penser à toi. » S'il perçoit son regard, les mots de la jeune femme ne font pas encore effet dans la tête du blond qui, au mieux, tente de se raisonner. Ça avant que le prénom de sa sœur ne résonne à nouveau en lui, s'accrochant aux abords de ce qui reste de son cœur. Alors il s'accroche à son regard, il vient s'accrocher à ce dernier parce qu'il ne reste plus que cela, plus que cela à quoi se raccrocher tandis que son âme semble entièrement s'émietter ; davantage à chaque seconde qui s'écoule, davantage à chaque seconde qu'il laisse et qui le foule. « Mais pour ça, il faut que tu la laisses partir. Je sais que ça te rend fou, je sais que tu n’en peux plus mais il le faut. Tu ne pourras jamais l’honorer convenablement si tu te pourries la vie comme ça. » Ça vient heurter sa conscience, le peu qu'il en reste. Ça vient s'ancrer dans sa tête avec une telle violence qu'il en pâlit, aussitôt. Leo essaie de défaire cette respiration qui, au creux de sa gorge, en vient à se bloquer. Parce qu'il n'est pas sûr, pas sûr d'avoir compris ce qui vient d'être dit. Et il le cherche, le second sens des phrases tout juste énoncées. Mais rien, rien ne vient tenter de l'expliquer. Rien si ce n'est une idée qu'il se fait avec stupidité ; davantage quand la Belle retrouve la parole malgré le presque silence installé. « Elle serait triste de te voir dans un état comme ça. » Et cette suite qu'il n'entend pas, la caresse désormais lourde de sa main contre ses cheveux. Leo croit perdre la raison, Leo s'y perd dans toutes ses réflexions.
Alors il s'en redresse, osant quelques pas. Il s'élève et marche, sillonne l'appartement dévasté par une folie incontrôlée. Et il l'entend, Taylor s'inquiéter. Là, juste derrière lui, prête à venir à ses côtés alors qu'il s'en retourne, brusquement, l'une de ses mains vers elle avancée ; destinée à l'en empêcher. « Non, non, t'approche pas. » Il sent les remparts de nouveau s'effondrer, les derniers piliers de son âme s'émietter. Tout se brise, tout s'effondre dans les poussières de pierres déjà au sol. Et il semblerait que plus rien n'est aucun sens, comme la moitié de son récit, cette partie où tout s'est enseveli, où tout s'est emmêlé dans sa tête à lui. « Comment tu peux dire qu'elle serait triste de me voir dans cet état ? Comment l'autre connasse peut venir me sortir que ma sœur aurait honte de savoir ce que j'ai fait ? Comment vous pouvez putain d'imaginer tout ce qu'elle pourrait ressentir si vous êtes si persuadées qu'elle est mort ? Hm ? » La question se pose, presque gueuler parce qu'il n'a pas la moindre conscience de l'état dans lequel il est. Fatigué, exténué, rongé par tout ce qu'il cachait depuis désormais trop d'années. Leo se perd, devant la seule qui soit pourtant à ses yeux un véritable repère ; rien que ce soir, rien que par sa présence malgré tout son désespoir. « RÉPONDS MOI TAYLOR, COMMENT ? » Il hurle, sa voix venant déchirer sa gorge tandis qu'il se tient encore en retrait, sentant les larmes monter, ses nerfs le démanger. « Personne n'a le droit de venir me voir pour me dire que j'attends comme un connard pour rien. Parce que si j'en suis là, dans ce putain de trou à rat, si j'en suis là à finir comme ça, c'est uniquement de leur faute. La leur, à jamais se bouger ! Parce qu'il y avait personne quand Claudia a disparu, personne quand Daniel se faisait taper dessus. Personne ! Et c'est moi qu'on vient blâmer, moi qu'on vient faire culpabiliser parce que je ne fais qu'agir à leur putain de place ? Et tu cautionnes ça, bordel? Tu cautionnes ça ? TOI ? » Ses mains en tremblent et ses tripes se serrent. Quelque-chose en lui, chaque jour, se brise un peu plus. Il sait qu'il perd pied, il sait qu'un souvenir qu'il tient à garder commence à s'effacer, aussi certainement qu'il marche, certains jours, jusque là-bas, aussi certainement qu'on essaie à lui faire entendre que ce qu'il tient à retrouver ne reviendra jamais entre ses bras. « Si j'avais été comme ça dès le départ, elle serait encore là ! ELLE SERAIT ENCORE LÀ ! » Et les sanglots, et cette détresse tellement palpable qui se trahie davantage entre ses lèvres, là, sur des traits qui ne s'avèrent plus capables de la porter. « T'as pas le droit de dire ça... T'as pas le droit. » Qu'il laisse enfin lui échapper, commençant à faiblir à force de pleurer. Et ses jambes lâchent, de son équilibre il se détache. Leo tombe, à même le sol, le dos frappant le pan de mur contre lequel il aurait pu se tenir ; en vain.
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| Sujet: Re: The Hollow - Leo Mer 21 Fév - 23:58 | |
| The Hollow EXORDIUM. Il se redresse brusquement, je ne le vois pas venir. Je m’écarte, pas réflexe et me lève à mon tour pour le rejoindre.
- Hey, qu’est-c.. - Non, non, t'approche pas.
Il dresse une main entre nous, message clair et précis qu’il ne veut surtout pas que je le touche, le rejoigne. J’aime pas ce que je vois dans ce regard ni l’attitude qu’il adopte. J’aime pas parce que ça sent le borderline prêt à péter les plombs, de nouveau et que je ne sais pas si j’vais réussir à gérer ça toute seule.
- Comment tu peux dire qu'elle serait triste de me voir dans cet état ? Comment l'autre connasse peut venir me sortir que ma sœur aurait honte de savoir ce que j'ai fait ? Comment vous pouvez putain d'imaginer tout ce qu'elle pourrait ressentir si vous êtes si persuadées qu'elle est mort ? Hm ?
J’sais pas quoi lui répondre, j’sais même pas comment réagir à part être désolée et rester tendue comme je le suis, sur le qui-vive. Je n’ai jamais craint cet homme, je ne l’ai jamais cru capable de violence… mais de voir ce visage déformé par la haine refout clairement mes convictions en doute.
- RÉPONDS MOI TAYLOR, COMMENT ?
Et c’est certainement parce que je pensais le connaitre par cœur que je me retrouve complètement bloquée. Il me hurle dessus, à s’en déchirer les cordes vocales et après mon sursaut, c’est la surprise qui s’imprime sur ma gueule. Jamais Leo n’a élevé la voix contre moi, ne s’est trouvé être violent et en cette seconde je ne reconnais plus cet homme que je considère comme mon grand-frère. Mes oreilles se mettent à siffler de douleur sous ce hurlement assassin pour mes tympans et je me crispe, grimace, me rétracte sur moi-même, une main posée sur ce creux qui résonne déjà, qui carillonne. Personne ne me parle sur ce ton, personne ne me hurle dessus comme ça mais cette fois, je reste figé, pas foutue de l’ouvrir. Par surprise mais aussi par douleur. J’ai pas pris mes médocs et je commence sincèrement à le regretter.
- Personne n'a le droit de venir me voir pour me dire que j'attends comme un connard pour rien. Parce que si j'en suis là, dans ce putain de trou à rat, si j'en suis là à finir comme ça, c'est uniquement de leur faute. La leur, à jamais se bouger ! Parce qu'il y avait personne quand Claudia a disparu, personne quand Daniel se faisait taper dessus. Personne ! Et c'est moi qu'on vient blâmer, moi qu'on vient faire culpabiliser parce que je ne fais qu'agir à leur putain de place ? Et tu cautionnes ça, bordel? Tu cautionnes ça ? TOI ? - Putain Leo calme toi bordel ! J’cautionne rien de tout ça !
Jamais j’cautionnerait le fait que personne ne se soit bouger pour l’enquête, pour arrêter ces enfoirés qui s’en sont prit à Daniel et Leo. Comment j’pourrais ? Il a l’air d’oublier que j’suis dans le même bateau que lui concernant la panoplie d’homophobe que l’ont peut parfois rencontrer. Mais c’est pas le sujet. Ca change rien au fait qu’il devrait savoir que j’le soutient à 100% et que même s’il n’aurait pas dû frapper ce type à mort, je peux comprendre son geste parce que parfois, tout nous dépasse et que face à l’horreur humaine, notre propre part d’ombre s’en trouve mise sur le devant de la scène.
- Si j'avais été comme ça dès le départ, elle serait encore là ! ELLE SERAIT ENCORE LÀ !
Non, ça n’aurait rien changé mais est-ce que j’dois vraiment lui dire ça ? Est-ce que j’dois lui lâcher qu’il aura beau eu parcourir toute la moitié du globe, il n’aurait pas pu empêcher l’horreur d’arriver ? Ses cris ne font qu’amplifier ma propre douleur, me crispe un peu plus alors que je ferme les yeux, me reculent de lui comme si ça allait m’aider à entendre un peu moins. Sauf que ça changera rien. La nausée frappe aux portes, mes larmes commencent à affluer au bord des paupières et mes nerfs sont sur une lame de rasoir. Touts ceux qui me connaisse savent que dans ce genre de cas, je ne supporte rien, ni personne. Pas le moindre bruit, que ça soit un pas qui claque sur le parquet ou des phalanges sur le tissu. Tout devient agression, insupportable, me faisant péter les plombs.
- T'as pas le droit de dire ça... T'as pas le droit.
J’essaie de me focaliser sur Leo, sur sa souffrance qui prend de nouveau le dessus sur ce corps qui lâche, qui tombe contre le mur, me laissant un Leo en larmes, au bord du désespoir. Je prends une inspiration, prend sur moi et ravale cette bile acide qui menace de remonter le long de mon œsophage. Je me frotte le visage, serre les dents, prie pour avoir emmené mon traitement et qu’il soit quelque part dans mon sac. Je m’approche de lui mais à distance raisonnable, ne souhaitant pas le remettre dans un état aussi cataclysmique. Pourtant, ça n’est pas l’envie de le prendre dans mes bras qui me manque.
- T’as raison, j’ai pas l’droit. Mais j’ai pas non plus le droit de te foutre des illusions pleins la gueule Leo, j’ai pas le droit de te laisser souffrir comme ça.
Même si parfois les mensonges sont peut-être préférables à la vérité, cette fois nous en sommes à un stade où nous ne pouvons plus nous permettre de l’y laisser. Il suffit de le voir ce soir, de contempler l’étendue des dégâts que ce poison fait de lui. L’attente d’un retour de sa petite sœur qui ne surviendra jamais. Après tout, j’suis pas flic, ni devin … mais en vu de la situation, à moins d’un miracle, il ne la reverra jamais. L’idée me fout la gerbe et me brise le cœur. C’est.. c’était sa petite sœur. De neuf ans. Bordel.
- J’cautionne rien de ce qu’il s’est passé, tu sais que tu peux compter sur moi, que je serais là pour te soutenir quoi qu’il arrive. Même si tu dois me hurler dessus ou me jeter des trucs à la gueule, j’bougerais pas d’ici.
J’ai bien trop peur qu’il fasse une connerie même si je ne le lui dis pas mais aussi parce qu’il est dans un état bien trop catastrophique pour oser le laisser seul. Je pousse un soupire et m’approche un peu plus, osant y aller petit à petit, sans trop brusquer son espace vitale.
- C’est la faute de personne. Tu le sais, je sais que tu le sais. Je prends une nouvelle fois un risque. Et encore moins la tienne. T’as raison, j’aurai pas dû parler pour elle. J’suis désolée.
Qu’est-ce que vous voulez dire de plus dans ces cas là ? Rien. Parce qu’aucun mot ne pourrait réparer cette souffrance qui le bouffe et le consume. Je le laisse se calmer, à son rythme, en douceur avant de glisser ma main chaude sur la sienne, glacée.
- Il va falloir que tu te reprennes, que tu te relèves. Peu importe le temps que ça te prendra mais on va t’aider à te redresser, tu m’entends ? Mais pour l’instant, il faut que tu te reposes Leo. T’as suffisamment donné comme ça, à toujours t’occuper de tout et de tout le monde. Il faut que tu te concentres sur toi, que tu te reprennes en main.
Il ne pourra jamais avoir les idées clairs s’il se laisse bouffer par ses ombres qui planent dans cet appartement. Mais même si tout cela doit lui prendre trois mois, je serais là, pour lui.
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| Sujet: Re: The Hollow - Leo Ven 2 Mar - 16:17 | |
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the hollow EXORDIUM. Il n'a pas pour habitude d'être dans cet état, il n'a pas pour habitude de devoir ressentir toute la peine que Claudia a laissé derrière elle ; innocemment, évidement. Alors, oui, il s'effondre, il vient rejoindre le sol avec une telle brutalité qu'il en reste un instant sonné, les larmes montées, contre ses joues abandonnées. Leo s'essaie à réfléchir, à penser, peut-être en vain à la manière dont tout est en train de s’entrechoquer ; dans les profondeurs de son âme, tout est en train de se briser. Et il sait, il le sait parce qu'il le sent. Son cœur s'assèche autant que ses esprits. Ce doit être pour ça qu'il ne la voit pas de suite avancer, vers lui s'approcher. Ce doit être pour ça que Leo s'abandonne à la voix de la jeune femme qui lui revient, celle qui s'élève maintenant que la sienne s'est éteinte. « T’as raison, j’ai pas l’droit. Mais j’ai pas non plus le droit de te foutre des illusions pleins la gueule Leo, j’ai pas le droit de te laisser souffrir comme ça. » Il relève un instant ses traits, il relève simplement son visage comme dans l'espoir de percevoir un peu de courage dans le regard de celle qui demeure là malgré sa folie, malgré ses insomnies, cette perdition loin d'être finie. Leo cherche parce qu'aussi durs que sont actuellement ses mots, elle est aussi la seule qui puisse l'aider – ici – à se relever, à retrouver la brève lumière d'une réalité qu'il doit rendre plus supportable. Tout ne tient plus qu'à lui. « J’cautionne rien de ce qu’il s’est passé, tu sais que tu peux compter sur moi, que je serais là pour te soutenir quoi qu’il arrive. Même si tu dois me hurler dessus ou me jeter des trucs à la gueule, j’bougerais pas d’ici. » Un soupire de la part de la jeune femme, un soupire de sa part à lui tandis qu'il ne bouge plus, tandis qu'il reste là à baisser le regard sur ce qu'il a rejoint à l'instant ; le sol poussiéreux, les débris qui y règnent comme pour lui rappeler le bazar qu'est désormais sa vie. « C’est la faute de personne. Tu le sais, je sais que tu le sais. Et encore moins la tienne. T’as raison, j’aurai pas dû parler pour elle. J’suis désolée. » Il fait non de la tête, comme persuadé qu'elle saura comprendre ses excuses en ce moindre geste mais, à la vérité, Leo n'a même pas conscience de sa complète inertie. Perdue à la frontière de ses songes et du réel que Taylor ramène aussitôt, sa main venant trouver la sienne, offrant un contraste bien piquant à cette dernière puisque encore très froide. « Il va falloir que tu te reprennes, que tu te relèves. Peu importe le temps que ça te prendra mais on va t’aider à te redresser, tu m’entends ? Il acquiesce mais n'entend pas vraiment, à la réflexion. Parce qu'il doute que cette éventualité soit possible, parce qu'il doute que les choses puissent aller mieux. Défaitiste improvisé. Mais pour l’instant, il faut que tu te reposes Leo. T’as suffisamment donné comme ça, à toujours t’occuper de tout et de tout le monde. Il faut que tu te concentres sur toi, que tu te reprennes en main. »
Il lui faut quelques secondes pour analyser chacun de ses mots, chacune des paroles qu'elle laisse glisser jusqu'à lui et tout ce qu'elles parviennent à tirer n'est qu'un faible sourire que le peu de luminosité n'éclaire même pas. Leo en laisse un presque rire enfreindre la barrière de ses lèvres, se perdre dans le léger silence qui s'est déjà installé, prêt à régner. Il prend conscience des choses, parvient à étudier toutes les possibilités qui s'offrent à lui, tout ce que pourrait lui donner l'occasion de s'occuper de lui. Et c'est finalement ce qu'il avait tenté de faire, avec obligation de la part d'un juge – certes – mais ça aurait pu l'aider, ça aurait pu le libérer de tellement de tourments. Alors il en sourit encore un instant, laissant à ses réflexions le temps de faire le tour des couloirs de son âme jusqu'à parvenir à sa conscience même ; un peu plus éveillée, un peu plus alerte. « C'est ce que ça donne quand j'essaie de m'occuper de moi, quand on essaie de me faire me souvenir que je me suis pas assez occupé de moi, Taylor. » La voix calme, la voix posée, un peu caverneuse mais le regard se fait déjà un peu plus lucide, un peu plus clair. Elle parvient à apaiser les douleurs, les tourments, tout ce qui hante ses songes en cet instant précis. Taylor dissipe le brouillard dans lequel il s'était perdu. « C'est ce qui arrive quand je me pose pour essayer de me demander ce que j'ai loupé, ce que j'aurais pu faire pour ne pas avoir à culpabiliser. Ce qui arrive quand j'essaie de me faire entendre que j'ai rien à me reprocher, quand j'essaie de tout simplement dégager toutes ces impressions de merde que j'ai en tête depuis que c'est arrivé ; depuis que Abraham a rejoint tous ces connards, depuis que Claudia est partie, depuis que Daniel rentre un peu moins, depuis que je me rends compte que même pour toi – avec ces conneries de m'occuper de moi – je ne suis pas assez là. » C'est sincère, ça sort du cœur, avec une hargne aisément perceptible dans le creux de la gorge. C'est le poids de la culpabilité qui part, la mort de cet homme sur sa conscience bien qu'il soit encore persuadé que rien de cette soirée ne puisse l'affecter. Leo est loin d'imaginer la marque que cet accident a déposé contre son âme, contre tout ce qu'il est désormais. Maudit par ses actes, maudit pour ses actes. Il soupire, passe sa main encore libre contre ses traits comme dans l'espoir de pouvoir se défaire des larmes qui continuent de perler contre son faciès mais, à la vérité, son geste ne vient qu'empirer la mine affreuse qu'il porte déjà après tout ça. Et, enfin, toutes ses émotions se déversent en une respiration qu'il délaisse, laissant ses traits tombés entre ses bras croisés, la main de Leo toujours ancrée dans celle de Taylor qui écoute, qui reste là malgré tout ce qu'il a pu dire, faire, hurler, pleurer. « Je suis désolé. » La voix défaite de tout ce qui aurait pu l'alimenter, tout ce qui aurait pu un peu mieux l'animer. Leo parle depuis ses ombres, depuis le noir qu'il a peut-être trop laissé empiéter sur cette joie qu'il aimait à propager, cette gentillesse qu'on lui croit désormais enlevée. « J'aimerai juste que ça s'arrête, ces rendez-vous, tout ça dans ma tête. Je veux juste que ça s'arrête, qu'on me dise ce que je dois faire maintenant parce que je ne sais plus. Je sais plus Tay... » Et l’étreinte entre leurs doigts se fait un peu plus prenante, un peu plus dure. Il cherche à se convaincre de sa vraie présence comme dans l'espoir de se dire que non, la folie ne l'a pas complètement atteint.
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| Sujet: Re: The Hollow - Leo Mer 14 Mar - 23:20 | |
| The Hollow EXORDIUM. Je n’sais pas si je rêve ou s’il vient vraiment de lâcher un rire. Amusé ou non, j’en sais rien mais c’est toujours une meilleure réaction que des hurlements ou la destruction de son appartement.
- C'est ce que ça donne quand j'essaie de m'occuper de moi, quand on essaie de me faire me souvenir que je me suis pas assez occupé de moi, Taylor.
Je l’écoute, l’entends, en silence, n’osant pas l’interrompre encore une fois.
- C'est ce qui arrive quand je me pose pour essayer de me demander ce que j'ai loupé, ce que j'aurais pu faire pour ne pas avoir à culpabiliser. Ce qui arrive quand j'essaie de me faire entendre que j'ai rien à me reprocher, quand j'essaie de tout simplement dégager toutes ces impressions de merde que j'ai en tête depuis que c'est arrivé ; depuis que Abraham a rejoint tous ces connards, depuis que Claudia est partie, depuis que Daniel rentre un peu moins, depuis que je me rends compte que même pour toi – avec ces conneries de m'occuper de moi – je ne suis pas assez là.
Il dit des conneries et ne s’en rend pas compte. Se rend pas compte de toutes ces fois où il m’a aidé, soutenue, n’a certainement pas conscience que si ce fameux soir où j’suis arrivé fracassé devant sa porte, s’il ne m’avait pas ouvert… je ne serais peut-être plus là. Pas dans l’état psychologique dans laquelle j’étais. Mais Leo s’est fait présent, à l’écoute et surtout réconfortant. Bien plus qu’il ne l’imagine. Et encore une fois, je tique sur Daniel, essayant de comprendre ce double sens qui m’échappe ce soir. Et pour le reste… je ne sais pas quoi lui dire, parce que j’peux pas me mettre à sa place et que je ne peux pas faire genre « Oui, j’comprends Leo… » parce que c’est faux. La seule chose que je constate c’est qu’il a besoin de prendre le large, de s’éloigner de tout ça, de cet appartement où il tourne en rond, où il se ronge les sangs.
- Je suis désolé. - T’as pas à être désolé, arrête ça.
Il est dans son droit de péter les plombs, de craquer et d’en avoir plein le cul. C’est humain. Et j’suis personne pour le juger sur ça.
- J'aimerai juste que ça s'arrête, ces rendez-vous, tout ça dans ma tête. Je veux juste que ça s'arrête, qu'on me dise ce que je dois faire maintenant parce que je ne sais plus. Je sais plus Tay...
Ses doigts se resserrent autour des miens et j’peux pas nier que j’ai pas envie de chialer là, maintenant, tout de suite. Il me fait de la peine, j’aime pas le voir comme ça, aussi flinguer de l’intérieur. Aussi détruit. Le pire étant que je ne sais pas quoi faire pour recoller tous ces morceaux de lui éparses. Que je ne sais pas quoi faire pour qu’il comprenne qu’il a encore tout à vivre, tout à essayer. Je n’suis pas une magicienne pour ce genre de chose, j’admire ceux qui sont capables en quelques mots de vous faire sentir quelqu’un, de vous faire croire qu’il y a de la lumière quelque part dans votre crâne ensevelit de brume épaisse. Mes doigts serrent encore un peu plus fort les siens si c’est encore possible et je lâche un soupire, léger. De nouveau, ma main sur son front, dans ses cheveux.
- J’vais être honnête Leo, j’suis même pas foutue de savoir quoi te dire pour que tout aille mieux parce que j’ai pas la recette miracle pour ce genre de truc, j’suis loin d’être la plus expérimentée et la plus douée pour remonter les gens à la surface.
Et pourtant, j’suis toubib. Mon truc, c’est la science, trouver leurs maux, les remèdes et les faire sortir de l’hosto en vie et en bonne santé. La psychologie, c’est autre chose. Je ne dis pas que je suis une vraie mégère qui n’sais pas parlé aux gens parce que du tact, il en faut un minimum pour annoncer à une femme que son mari vient de mourir sur la table mais pour des cas comme Leo, tout me semble plus compliquer. J’culpabilise, parce que je veux autant être à la hauteur que lui l’a été pour moi. Et c’est certainement pour ça que je ne cherche pas de logique, que je reste « Taylor » et laisse les mots venir comme ils se présentent.
- J’ai jamais vécu ce que tu vis là, j’peux pas faire semblant et te dire que j’comprends parce que c’est faux. En revanche, la chose que je sais c’est que j’suis là et que je peux t’épauler. C’est pas parce que j’fais un mètre cinquante trois que j’suis pas assez solide.
Un trait d’humour qui s’invite en même temps qu’un léger sourire sur mes lèvres.
- Tu sais ce qu’il te faudrait ?
L’idée nait comme une bulle avant d’éclater et de me la délivrer sur un plateau d’argent.
- Des vacances. Et quand j’te parle de vacances ce sont des vrais. Mais pas ici. Pourquoi pas au Mexique ? Sous le soleil, avec des cocktails et rien d’autres que de la détente. Je marque une pause, le laisse imaginer ce qu’il pourrait vivre, la façon dont il pourrait se détendre. Et j’irais même jusqu’à te dire que ces quelques jours, on devrait les faire tous les deux. Partir quelques jours pour te laisser souffler un peu, te détendre et repartir sur de meilleure base. Partir d’entre ces murs te fera le plus grands bien. Ou pourquoi pas Daniel et toi ? Juste vous deux.
Parce que je sais, plus qu’il ne le croit, à quel point ça peut nous bouffer et nous ronger jusqu’à l’os, avant même que nous ayons eu le temps de s’en rendre compte.
- Après j’dis le Mexique mais peut-être que tu préfères la montagne et jouer les randonneurs en herbe.
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| Sujet: Re: The Hollow - Leo Dim 18 Mar - 15:36 | |
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the hollow EXORDIUM. Le contact s'impose, il vient, rompt les ombres qu'il sentait s'accumuler. Et il s'en berce, Leo. Il s'en berce parce qu'il doit s'accrocher à cette lumière qu'elle représente malgré les mots énoncés, malgré cette vérité qu'elle essaie de faire prôner ; comme tant d'autres avant elle en vérité. Il soupire, sent ses sens lui manquer, sa raison se briser au fur et à mesure qu'il essaie de s'en persuader. Mais rien, rien ne vient rendre les choses aussi simples qu'elles n'avaient pu l'être jusqu'alors ; quand rien de tout ceci ne s'était passé. Quand rien ne venait s'apposer contre sa conscience et y peser. Et tandis qu'il commence à s'apaiser du silence, du peu de répit qu'il parvient à s'offrir, la voix de Taylor ravive son cœur fatigué, ses songes embrumés. Elle revient s'accaparer son attention, tenter de faire fonctionner ses réflexions. Parce qu'il doit ouvrir les yeux, parce qu'il doit essayer, fuir les profondeurs, tenter d'en remonter. « J’vais être honnête Leo, j’suis même pas foutue de savoir quoi te dire pour que tout aille mieux parce que j’ai pas la recette miracle pour ce genre de truc, j’suis loin d’être la plus expérimentée et la plus douée pour remonter les gens à la surface. » Il secoue la tête, tente de lui faire entendre qu'elle se trompe parce qu'elle parvient à tout calmer quand sa raison à lui ne vient pas s’éclipser. Et il aimerait qu'elle comprenne, qu'elle puisse le voir au-delà de l'impuissance dont elle croit faire preuve ici. Rien que par sa présence, Taylor fait déjà énormément. Et si les mots auxquels il pense sont sincères, sa voix ne parvient pas à se débloquer du fond de sa gorge, noué par un tas de sentiments qu'il n'est pas à même de gérer. Aussi, il soupire, s'essaie à retrouver une respiration au rythme régulier, un peu plus de lucidité. Et il lui faut user d'efforts, de volonté. Il lui faut batailler contre toutes ses pensées. « J’ai jamais vécu ce que tu vis là, j’peux pas faire semblant et te dire que j’comprends parce que c’est faux. En revanche, la chose que je sais c’est que j’suis là et que je peux t’épauler. C’est pas parce que j’fais un mètre cinquante trois que j’suis pas assez solide. » Et, la voilà la phrase qu'il manquait ; cette petite bride d'humour lentement laissée. Il la sent s'installer, rendre l'espace un peu moins glauque, un peu moins dur. Il perçoit les couleurs se raviver, cet endroit retrouver une partie de sa réalité. Et, doucement, petit à petit, les fantômes s'effacent, un peu moins visibles, moins persistants qu'ils n'avaient pu l'être par le passé. Leo croit de nouveau respirer tandis que la présence de Taylor l'aide à s'en persuader. Il peine, il peine à revenir mais s'accroche aux abords de ses précipices pour en sortir. Il veut s'en sortir, pense pouvoir retrouver toute cette force qui faisait qu'il parvenait à éliminer le pire ; toutes ces crises que ces rendez-vous ont fait remonter, toutes ces rendez-vous qu'il aurait aimé fuir quand il a comprit qu'ils ne feraient que lui nuire.
Et tandis qu'au fin fond de sa personne, Leo lutte contre ses propres démons, elle revient la luminosité qui accompagne les paroles de celle qui s'est risquée jusqu'à lui, celle qui aurait pu ne pas le faire, le laisser dépérir. Peut-être mourir, qui sait. L'éclaircie qu'elle fait naître en lui devient la main qu'il saisit, ce lien auquel il s'accroche avec envie tandis que les mots parviennent jusqu'à lui ; calmes, reposants, sincères et à la fois envoûtants, prenants. « Tu sais ce qu’il te faudrait ? Il secoue sa tête à la négative, s'attend déjà à des idées un peu folles comme ils ont pour habitude de faire valoir, tous les deux. Ce ne serait pas une première, ni même une dernière, finalement. Des vacances. Et quand j’te parle de vacances ce sont des vrais. Mais pas ici. Pourquoi pas au Mexique ? Sous le soleil, avec des cocktails et rien d’autres que de la détente. Et l'idée germe, tente de se frayer un chemin jusqu'à ses songes, jusqu'à ses rêves, jusqu'à sa capacité à se perdre dans ce genre d'images. Mais le tout est encore noir, sombre, éperdu. Mais le tout est encore bien triste pour qu'il n'ose à penser à ce projet fou. Du moins pour l'instant, avant que le récit de sa meilleure amie ne reprenne, avant que Taylor vienne n'ajouter quelques dires prometteurs, quelques arguments bien assez vendeurs. Et j’irais même jusqu’à te dire que ces quelques jours, on devrait les faire tous les deux. Partir quelques jours pour te laisser souffler un peu, te détendre et repartir sur de meilleure base. Partir d’entre ces murs te fera le plus grands bien. Ou pourquoi pas Daniel et toi ? Juste vous deux. Après j’dis le Mexique mais peut-être que tu préfères la montagne et jouer les randonneurs en herbe. »
Un léger rire qui s'extirpe d'entre ses lèvres, quelque-chose de sincère qui se dévoile de ses enfers. Leo renifle dans la foulée, tente de retrouver cette contenance délaissée. Du mieux qu'il le peut, du mieux qu'il puisse y parvenir au vu de cette décadence engagée, cette perdition essuyée. « Le Mexique, carrément ; qu'il laisse entendre, tentant de se redresser avant d'abandonner, gardant la main de la jeune femme dans la sienne, laissant néanmoins son dos rejoindre le pan de mur derrière lui. Et il ferme les yeux, Leo, il ferme un instant les yeux comme dans l'espoir de retrouver un de répit, un peu de paix d'esprit. Je ne sais pas si c'est la bonne destination pour aller avec Daniel. Plutôt avec toi je dirai. Ce murmure s'extirpe d'entre ses lèvres tandis qu'il relève un peu la tête, tandis qu'il essaie d’omettre toute cette folie qui rôde au cœur de celle-ci, tenace poison qui emplie son être. C'est la destination qui, à elle-seule, représente toutes les tentations du monde. » Et de nouveau ce rire, de nouveau cette tentative à rendre les choses plus simples, plus aisées qu'elles ne le paraissent en cet instant. Parce qu'il sait l'image qu'il renvoie, il sait d'ors et déjà les idées qui s'installent dans la petite tête brune qui lui fait face en cet instant précis. « J'aime l'idée mais je ne suis pas sûr pour le Mexique. Une petite pause, un soupire long et éprouvant venant franchir la barrière de ses lèvres ; lui qui commençait à retrouver un peu de calme se laisse rapidement submerger, offrant la possibilité à ses pensées négatives de se réinstaller. Et je suis pas sûre que l'autre me laisse tranquille pour souffler vu toutes les séances qu'elle aime me coller. » Le rappel douloureux de ce qui l'a mené-là, de tout ce qui le ronge ici-bas. Leo secoue légèrement la tête, puisant en son for intérieur pour user des dernières étincelles de stabilité qui semble lui rester. Il ne lui faudra que quelques minutes silencieuses pour prendre conscience du sommeil qui lui manque, de cette faim qui grogne en lui, de cette brûlure qui assèche sa gorge avec tellement de ténacité. Tout son état lui revient de plein fouet, comme un coup qu'on viendrait lui asséner dans l'espoir de le voir s'effondrer, à jamais dans ses eaux troubles se noyer. Et Dieu sait que son avis envers cette psychiatre, dans ses premiers jours, n'avait pas été aussi négatif qu'en cet instant. A défaut de se blâmer de s'être ainsi renfermé sur ces spectres retrouvés, Leo cherchera toujours un autre coupable que celui qu'il se devrait de vraiment désigner. « Je sais pas où je vais, Taylor. J'en ai pas la moindre putain d'idées. » Qu'il laisse lui échapper après tout ça, après cette pseudo-force retrouvée, après avoir pensé qu'il serait en mesure de se retrouver. Raté, complètement et définitivement raté au vu des larmes qui recommencent à tomber. Et, dans cette nouvelle descente, ses perles claires se perdent sur les alentours, sur le chaos ambiant qu'il a instauré. « Qu'est-ce que j'ai fait... » Et il pleure, il craque. Et il sombre de nouveau, bêtement, abîmé. Instable, en vérité fatigué.
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| Sujet: Re: The Hollow - Leo Lun 9 Avr - 17:16 | |
| The Hollow EXORDIUM. - Le Mexique, carrément - Et pourquoi pas hein ?
Pour la première fois depuis tout à l’heure, il sourit et rit sincèrement. J’entrevois là une sorte de miracle ou de bonne nouvelle, pour me dire qu’il n’est peut-être pas totalement perdu dans le gouffre de sa propre détresse. Je garde sa main dans la mienne, essaie de jouer le rôle de cette bouée de sauvetage même si j’ai rien de très rassurant, même si j’suis loin d’avoir les épaules pour maintenir un esprit aussi torturé hors de l’eau mais je fais de mon mieux. Leo est comme un frère pour moi, il a toujours été là et c’est à mon tour d’être présente. De n’pas foirer.
- Je ne sais pas si c'est la bonne destination pour aller avec Daniel. Plutôt avec toi je dirai. - Je ne dirais pas que j’suis triste d’y aller à sa place parce que c’est faux.
Je n’vais quand même pas craché sur un endroit si paradisiaque ? Pas quand j’ai toutes ces merdes qui me tournent autour, que j’ai moi-même le cerveau en vrac. C’est con mais l’idée de m’offrir – j’ai pas les moyens, mais rêver fait du bien – un weekend là-bas avec lui est apaisant, voir réconfortant.
- C'est la destination qui, à elle-seule, représente toutes les tentations du monde. - C’est bien pour ça que j’te propose… J’ai jamais dis que j’étais le petit ange sur ton épaule droite.
J’affiche un large sourire, le taquine plus qu’autre chose parce qu’il va de soi que jamais je ne le pousserai à la tentation de la chair .. par contre pour les cocktails et le reste, j’dis pas non. Je suis pas une grande amoureuse des voyages, peut-être parce qu’à part l’Irlande avec mes parents, je n’ai jamais vraiment eu l’occasion d’en faire, de profiter. Mais là, la perspective est séduisante. L’espace d’une seconde j’ai l’impression de l’avoir extirpé de ses démons, que Leo nous revient doucement mais sûrement entre deux rires que je réussi à lui arracher… Mais en un claquement de doigts, les ombres reviennent, opaques, étouffantes. J’ai la sensation que je pourrais presque les voir s’agglutiner sur lui, prêtes à l’étouffer.
- J'aime l'idée mais je ne suis pas sûr pour le Mexique. Et je suis pas sûre que l'autre me laisse tranquille pour souffler vu toutes les séances qu'elle aime me coller. - Je suis certaine que si tu lui dis que tu te casse un weekend pour souffler, que c’est pour ton bien, elle te laissera faire. Elle est pas censé t’encourager à faire des choses bonnes pour toi ?
C’est leur job, non ? De pousser ses patients à aller de l’avant, à prendre un nouveau départ, du recul et de prendre des initiatives qui pourraient les aider à aller mieux. Et c’est pas comme s’il se barrait en France ou en Espagne. On parle du Mexique ou la Californie s’il veut, on s’en fout tant que ça peut lui permettre de souffler et de se ressourcer. Il ne me répond pas, reste subitement incroyablement silencieux. Je me demande ce qu’il se trame dans son crâne, à quoi est-ce qu’il est entrain de penser. Sa sœur ? La psychiatre ? Daniel ? J’en sais rien mais j’aime pas le voir muet comme un poisson mort comme ça.
- Je sais pas où je vais, Taylor. J'en ai pas la moindre putain d'idées.
Il replonge, tête la première dans tout son merdier. Une véritable descente aux enfers, ses larmes naissant de nouveau au bord de ses yeux. Mon cœur se serre, mon ventre se tord, j’ai envie de le prendre dans mes bras et de l’y garder une éternité pour lui faire oublier tout ça, tout ce qui le ronge continuellement sans que ça ne veuille s’arrêter un instant. En général, à l’hosto on file des médicaments au moins pour dormir. Rien de fort, juste de quoi apaiser un esprit, de le mettre en veille l’espace de quelques heures pour que le patient puisse récupérer, se reposer. Et plus j’observe Leo, plus je me dis que c’est ce dont il aurait besoin. Une sorte de repos forcé.
- Qu'est-ce que j'ai fait... - Eh, ça va aller. Viens là.
Je le prends dans mes bras, le laisse pleurer comme un enfant parce que c’est ainsi qu’il m’apparait. Instable et sans défense mais surtout incroyablement paumé. Il peut rester autant qu’il le veut comme ça, je ne le lâcherai pas. A croire que j’ai peur qu’il s’évapore ou qu’il me claque entre les mains. Je l’entends pleurer, le sens se crispé et je ne sais pas combien de temps s’écouler puisque les minutes sont désormais abstraites. Elles s’écoulent, s’égrainent jusqu’à ce que je me redresse légèrement avant de me lever.
- Allez viens.
Je l’oblige à se lever à son tour, le prend par les deux mains et prend appuie. Leo m’aide un peu parce qu’avec mes bras de crevette, je ne serais pas foutu de le lever toute seule et comme une mère avec son enfant, je le guide jusqu’à son canapé où je l’oblige à se coucher de nouveau.
- Bouge pas, j'reviens
Je file dans sa chambre, connais cet appartement par cœur et je reviens les bras chargés de couette et d’oreiller. Je l’installe, le borde presque et le cale surtout au chaud. A force de pleurer, d’être crevé comme il l’est il grelotte, à la pâleur d’un mort et j’refuse de partir d’ici en le laissant dans cet état. Et puis merde, depuis combien de temps il n’a pas bouffé en plus de ça ?
- Repose toi, je m’occupe du reste, t’entends ? J’vais te préparer un truc à bouffer et un thé, ça va te faire du bien. Il faut que tu manges, que tu récupères. Et demain on reparlera de tout ça, de ce que tu dois faire.
Je passe une main dans ses cheveux, un geste affectueux qu’il est l’un des rares à en bénéficier. Le plus gâté étant certainement Milo.
- On va traiter tout ça, un part un. Une chose à la fois. Mais avant ça, faut que tu reprennes des forces Leo. T’arriveras à rien dans cet état, ok ?
Quant à moi, je resterais là, à veiller. Comme lui l’a fait pour moi. Indissociables âmes paumées que nous sommes.
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| Sujet: Re: The Hollow - Leo Mar 17 Avr - 22:50 | |
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the hollow EXORDIUM. « Eh, ça va aller. Viens là. » Il se laisse guider, contre ses bras tomber. Leo n'a plus la force de lutter, pas en sachant la manière dont il en vient à s’abîmer, le blond convaincu de devenir fou à lier. Il aimerait faire taire ses songes, ses pensées ; tout ce qui réside en lui et qui ne parvient qu'à le bousiller. Et il reste ainsi des secondes, des minutes, peut-être un peu plus. Il en oublie le temps, il en oublie l'instant. Leo essaie de s'accrocher à ce qu'il peut être, à ce qu'il a été, par le passé. Il veut s'en relever, tenter de croire que tout pourrait être retrouvé. Mais rien, rien ne vient s'imposer, aucun lien ne vient se déposer entre ses mains. Rien si ce n'est la présence de Taylor qui s'anime enfin, réajustant leur deux corps avachis, au cœur du séjour toujours en fouillis. « Allez viens. » Les mots glissent et ne l'atteignent pas encore, ils ne suffisent pas à donner d'élan au blond qui attend, l'esprit un peu plus lent. Il aimerait lui dire que ce ne sert à rien mais il sait, dans le fond, bien qu'aveuglé, il sait qu'elle ne l'écouterait même pas parler. Parce qu'elle l'oblige à suivre, Taylor, parce qu'elle vient tirer un peu sur sa personne pour l'élever, l'aider à rejoindre son propre canapé. Il cède, accepte, l'aide à porter sa masse fatiguée jusqu'au sofa dans lequel elle le fait se coucher. Stupide, il s'y sent. Brisé de tout part également. « Bouge pas, j'reviens. » Il acquiesce simplement, silencieusement, laissant Taylor s'éloignant non sans sentir son regard s'éterniser sur sa présence complètement fissurée. Il ne bougera pas, Leo, n'en a pas le courage ; pas cette fois. La douleur est trop dense, trop prenante. Elle hante encore les abords de son cœur jusqu'à en paralyser certains de ses maigres chœurs. Il la laisse faire alors, la voyant ramener tout ce qu'elle a pu trouver en couette et il estime cette démarche comme un tord. Jusqu'à comprendre, jusqu'à ressentir les tremblements dans ses propres membres. Il soupire, Leo, de lassitude sûrement, essuyant d'un revers de la main les larmes qui se sont fait la malle en descendant. « Repose toi, je m’occupe du reste, t’entends ? J’vais te préparer un truc à bouffer et un thé, ça va te faire du bien. Il faut que tu manges, que tu récupères. Et demain on reparlera de tout ça, de ce que tu dois faire. On va traiter tout ça, un part un. Une chose à la fois. Mais avant ça, faut que tu reprennes des forces Leo. T’arriveras à rien dans cet état, ok ? » Il aimerait répondre mais le vide qui s'est installé vient l'en empêcher. Leo laisse simplement un bref geste de la tête se trahir tandis qu'il en ressent les caresses, celles qu'elle perd dans ses cheveux avant un trop plein de tendresse. C'est envoûtant tant ça le détend, repoussant les souffrances qui s'installent depuis trop longtemps. Un peu de répit, juste quelques secondes pour pouvoir se souvenir qu'il a cette chance de pouvoir être en vie. Claudia peut-être aussi.
Se le dire, se le répéter l'amène à voir qu'elle a possiblement raison sur toute la ligne, la petite brune qui tente de garder bonne mine. Il n'arrivera à rien, pas même à se donner les moyens de la retrouver s'il persiste à demeurer dans cet état qu'est actuellement le sien. « Ok. » Ça semble brûler sa gorge tant le ton est faible, presque inaudible. Mais il essaie, Leo. Il essaie derrière la torpeur qui continue de l'asservir. « Je suis désolé. » Et la supplice est totale, le pardon demandé. Leo veut l'entendre lui dire qu'elle lui pardonne toute cette folie qu'il n'a pas su délier. Et ça le ronge, ça vient affolé le palpitant qui frappe avec hargne sous sa cage thoracique. Elle cogne, fait mal, assez pour qu'il n'en grimace, cherchant à attraper l'une de ses mains, la serrant une fois entrelacée. « Je suis désolé, Tay. Je suis tellement désolé... pour tout ça. » Il sait ce qui repose sur ses épaules, il sait que ses songes sont déjà bien embrumés, il n'avait pas à en rajouter. Mais il l'a fait, à son insu, il l'a fait sans même s'en être aperçu. Il aurait dû tenir, s'enfuir, rejoindre les ténèbres pour lui épargner cette vision du pire. Il se sent bête, Leo. Il se sent bête car, désormais, le mal est fait et rien, rien ne pourrait effacer les images qu'elle gardera de cette soirée-là. Non, rien. Un soupire, la main qui se défait de la sienne pour rejoindre ses traits, essuyer de nouveau les quelques larmes qui se sont installées. Il lui faut remonter, trouver une bonne accroche et pleinement retrouver cette hauteur tout juste quittée. « Va pour un thé, d'accord. » Il en revient à ça, lui épargne ses peurs finalement, cette impression qu'elle pourrait le laisser sans l'ombre d'un remord. Et, au pire, se sera mérité. Mais ils savent, tous les deux, qu'à jamais ils sont liés. Parce qu'il ferait tellement pour elle, tout comme inversement de la part de la Belle. « Merci de rester... » Des mots qu'il énonce parce qu'il sait, il sait qu'elle n'osera pas le quitter, pas en sachant tout ce qui l'a rongé jusqu'en cette fin de journée. Il sait qu'elle n'osera pas partir sans s'être assurée qu'il saurait se gérer. Et il fera au mieux, Leo, il fera au mieux pour la rassurer. Ce sera à son tour de prendre le relais.
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