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 make it rain ø natalia

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James W. Manning

James W. Manning

crédits : ava&gif ; Daya + sign ; quiet riot + song ; hozier
messages : 346
quartier : West side, dans l'ancienne maison du père

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MessageSujet: make it rain ø natalia   make it rain ø natalia EmptyMar 23 Jan - 10:17


make it rain
ft. natalia

 Clé, béquille, casque.
La même routine, les mêmes réflexes répétés sans même y penser alors que James a garé son véhicule, descend de sa moto, le corps las et le visage pâle au cœur de la nuit. Il ne regarde pas sa montre, pas son portable, pas encore, pourtant c’est ce qu’il va faire, comme d’habitude. Il se laisse un instant, debout à côté de sa moto, le corps immobile, le regard perdu dans les ténèbres de cette nuit peu éclairée. Pas d’étoiles, pas un bruit, rien que du vide et cette impression de surdité qui le tient depuis que Caleb a crevé ses tympans, en crevant comme un chien, écartelé par les motos KOS ; dirigées par les hommes que James s’est juré mille fois de crever durant le trajet de retour jusqu’au Penitent. Il avait reçu un texto d’Alma, les boucles habituelles en situation de lockdown. Il viendra chercher sa moto demain, c’est le cadet de ses soucis à cet instant précis, alors qu’il reste là, à côté de son deux-roues, le regard perdu.

Il vient récupérer son épouse et son fils, gardé au Penitent avec le reste des membres de la famille des KOS. Il a eue Natalia quelques heures plus tôt, à peine quelques minutes, juste le temps de lui dire qu’il va bien, physiquement en tout cas, à peine écorché, maigre consolation ; et de savoir où ils sont. Lorsqu’il pénètre le bar, il est passé cinq heures du matin. La nuit a été longue, il est épuisé, la lumière du bar lui brûle les yeux et met en lumière le visage désespéré qu’il tente de dissimuler à l’approche de sa femme, qu’il enlace néanmoins lorsqu’enfin il la retrouve. Il ne veut pas attendre plus longtemps, récupère son fils qui dort et décide de rentrer sur-le-champ, un maigre au revoir à ceux qui le voient partir.

Ø


Le vent froid lui rappelle qu’il doit bouger, les picotements sur ses phalanges le sort un peu de cette sensation étrange d’être complètement anesthésié. Il redoute de monter les marches qui montent chez lui, redoute de perdre pied dès qu’il franchira cette porte, car James le sait, c’est ainsi qu’il fonctionne. Son foyer, son refuge, là où il se permet de laisser retomber la pression, le verra ce soir s’effondrer par la perte d’un des êtres les plus chers et les plus importants de sa vie.
Le motard réussi à enfermer toutes émotions, se calquant sur l’attitude du sergent, pour s’occuper du cadavre déchiqueté de leur président. Il a réussi à achever la corvée, fait disparaître les restes et avec ça une partie de son cœur et ses souvenirs.

« James ? »

Il se réveille, finit de claquer la portière et fait le tour de la voiture pour récupérer l’enfant, toujours endormi comme une pierre.
Maintenant qu’il monte les marches avec lenteur derrière sa femme, sans un bruit, exténué, le motard tâche de compter les morceaux de bétons sur lesquels il met les pieds pour éviter de laisser les images de Caleb écartelé l’envahir. Il se concentre sur les chiffres qu’il fait résonner à l’intérieur de son crâne pour ne pas entendre le cri et autres bruits du corps qui se disloque. Il se demande comment cela a pu arriver, comment il a pu laisser tomber son président de cette manière. Son père, celui qui l’avait accueilli, élevé, aidé, supporté, accepté, gardé avec lui toutes ces années. Le premier qui avait dit qu’il ne serait pas qu’un moins-que-rien errant.

James a encore du mal à réaliser que demain, alors qu’il entrera au club, il ne verra pas Caleb l’accueillir, un simple geste de main, un regard, une tape dans le dos. Et il sent d’ores et déjà le poids des regrets et de la culpabilité glisser sur ses épaules, s’y accrocher dangereusement et raviver à la hauteur de son regard fatigué toutes ces dernières fois complètement foireuses entre les deux hommes. La distance instaurée, les regards fatigués, les incompréhensions, les non-dits. Depuis que James était sorti de prison, ils n’avaient pas échangés comme ils avaient pu le faire avant et pendant. Et lui qui n’avait pas prévu que le Cavanaugh meurt ce soir, regrette de n’avoir pu lui dire quelques mots qui lui pèseront sur la conscience surement le reste de sa vie. Des mots qu’il ne sait pas dire, par fierté. Il n’a pas pris le temps de le remercier, de lui exprimer l’impact qu’il a eu sur sa vie. Caleb n’a a pas été un père exemplaire pour Ezra, c’est vrai. Et il sait aussi qu’il est vrai que la sagesse paternelle que lui-même a retiré du Président lui a injustement été donnée. Jeune, il s’est abreuvé sans même réfléchir du regard et de l’approbation de Caleb, lui qui ne cherchait qu’à se faire accepter au sein d’une famille pour ce qu’il était et non pas pour ce qu’il pouvait rapporter. Une pension, un gain peu importe lequel. Il n’avait plus eu à voler, à prendre les fringues usées de Thomas ou toutes neuves données en secret par sa mère. Il n’avait plus eu à avoir peur de la coupure de courant, à subir les délires éthyliques de son père. Pour la première fois de sa vie, James avait pu se reposer, avait cessé d’avoir peur. Caleb, Gabriel, les gars de l’époque, avaient donnés à James ce qu’il avait cherché toute sa vie. Il s’était senti fier et n’avait plus jamais eu envie de ressentir la honte qu’il se trainait toujours, avait travaillé sans relâche pour apporter satisfaction à son exigence et au club.

James monte la dernière marche, passe un petit couloir et arrive enfin devant chez lui. Sa femme a déjà ouvert la porte et lui permet d’entrer dans l’appartement pour aller coucher le lit qui commence à peser dans ses bras fatigués. Il est concentré, toujours, silencieux, impassible depuis son entrée dans la voiture de son épouse. En train de compter mentalement des marches inexistantes, pour lui permettre de garder la face, de rester sur les rails.

James entre en silence dans l’appartement, se glisse dans l’entrée faiblement éclairée par la lumière tamisée du salon que Natalia vient d’allumer. Il ferme la porte du pied et se dirige tranquillement vers la chambre d’Eliott, passe un couloir, Fish dans les pattes évidemment, content de les voir rentrés, et couche enfin l’enfant. Il reste un instant assis sur le lit d’Eliott, caressant la fourrure blanche du chien silencieux qui bientôt va reprendre sa place aux côtés de l’enfant. Il prend du temps pour comprendre, assimiler, qu’il est arrivé, soulagé de rentrer chez lui, au sein de son foyer, là où sa femme et son fils sont désormais en sécurité avec lui.

Comme il le savait, comme il l’avait prédit, son corps lâche dès lors qu’il se sait en sécurité. Les sensations semblent lui revenir petit à petit, l’anesthésie s’évapore de secondes en secondes ; ainsi que le self-control qui va avec. Il décide de se relever, fermer la porte de la chambre de l’enfant et revenir dans le salon où sa femme l’attend. Il n’a pas défait sa veste, son cuir, il n’a besoin que d’une seule chose. Son épouse s’approche de lui, l’observe maintenant sous toutes ses coutures, pose ses mains sur son visage, remarque les traces sur l’arcade, celles sur les phalanges. « Nat… Les questions, enfin, fusent et James n’a pas la force de l’arrêter, ferme les yeux, la laisse faire son examen maintenant qu’ils sont rentrés et tous les deux. Il reste là, statique, perçoit le toucher de sa femme sur sa peau alors qu’il pensait, l’espace de quelques minutes et ce plusieurs heures plus tôt qu’il ne le pourrait plus et s’en gorge. Il sait qu’il lâche prise de secondes en secondes de silence, incapable d’ouvrir la bouche maintenant. Ses défenses se font la malle, pierre par pierre, il laisse le chagrin l’envahir, se laisse le droit de ressentir. Un premier soupir tremblant s’échappe de ses lèvres, l’eau lui monte aux yeux, une nouvelle fois, et il s’essaie à lui donner une réponse. Debout au milieu du salon comme un gamin perdu, une fois encore, il se retrouve face à la disparition d’un parent et ne sait que faire. Son regard se dirige partout sauf dans celui de sa femme, tandis qu’il articule ses premières syllabes avec difficulté. Caleb… Il secoue la tête à la négative, laisse sa main saisir une de celle de Natalia, cherche un contact comme pour garder les pieds sur terre. Caleb est mort, Nat. »

Ø


« Papa ? James est assis sur le lit conjugal, plongé dans un flot de réflexions difficiles, essaie de démêler ses pensées depuis de longues heures. Il s’est mis en retrait, aujourd’hui, comme les jours précédents, de mauvaise compagnie.
— Oui, fiston ? Il s’éclaircit la gorge, relève les yeux vers Eliott qui vient d’apparaître derrière la porte et attend, à moitié à l’intérieur de la pièce.
— Maman elle demande si tu veux venir manger ? Parce que après c’est froid.
— Je viens après, chéri, ok ?
— Ok. »

Le petit garçon va pour s’éloigner mais se ravise et quitte l’encadrement de la porte pour venir s’approcher de son père.

« T’es triste Papa ? Le motard laisse ses épaules retomber, adresse un sourire à son fils qui est maintenant devant lui, sagement posté en attente d’une réponse. L’espace d’un instant James se dit qu’il va lui mentir, forcer un sourire, lui assurer que tout va bien, l’épargner. Pourtant, quelque part, une voix lui dit que ce serait inutile, que les enfants sont loin d’être stupides, et que cette question est quasiment rhétorique. Il pousse un soupir puis lui adresse un deuxième léger sourire. Maman elle m’a dit qu’il fallait te laisser tranquille, mais elle a l’air aussi un peu triste, alors moi aussi ça me rend triste.
— Tu ne me déranges jamais, Eliott. Je sais que c’est difficile pour toi en ce moment, et oui, maman et moi on est un peu tristes. Mais tu sais quoi ? Heureusement, on t’a toi. Le motard passe une main dans les cheveux de son fils qui garde un air grave et innocent à la fois, concentré.
— Est-ce que c’est à cause de la dame qui est venue, ta maman ? Le blond retient un soupire, secoue la tête à la négative. Il garde le silence quelques secondes puis finit par claquer sa main sur sa cuisse et inviter son fils à venir, ce qu’il fait et James l’aide à s’installer.
— Tu te souviens de la conversation qu’on a eu à propos d’elle, Eliott ?
— Oui, je me souviens, mais pas de tout.
— C'est pas grave ça. Tu te rappelles aussi de ce que je t’ai dis, quand elle est partie et que je suis allé vivre avec Caleb ? Le petit garçon acquiesce. Et bien, il y a quelques jours, Caleb lui aussi est parti, chéri. Et papa est triste parce qu’il ne pourra plus le voir.
— Mais pourquoi ?
— Parce qu’il est parti loin et que c’est difficile.
— Ok, mais… James le voit bien, Eliott processe les informations que son père lui donne en silence et ce dernier lui laisse le temps qu’il veut pour tout prendre en compte. Il ne l’assomme pas de question, pas encore, étrangement et pourtant dieu sait que le garçon en a toujours en rayons. Pour toute réponse, l’enfant pose sa main sur la joue de son père et fait glisser son pouce sur la barbe mal rasée et James sourit. Il l’observe un long moment, se gorge de ce moment qui l’apaise, l’enfant lui rend le cœur plus léger par sa simple présence. Eliott est un garçon parfait, c’est ce qu’il se dit à cet instant précis. Il est intelligent, malin, curieux, extraordinaire. Il a de l’instinct. Et James se rend compte que c’est avec lui, avec sa femme, qu’il pourrait trouver le repos, plus que rester davantage plongé dans la bouillie de ses noires pensées, reclus dans la chambre du couple, à ressasser sans cesse les idées, les images et les bruits. Ils savent l’apaiser, en étant là, tout simplement.
Les regrets que lui inspire la perte de Caleb, la relation complètement foirée des deux Cavanaugh lui rappellent à ce moment qu’il lui est important de ne pas faire n’importe quoi à son tour. Eliott est encore jeune, il comprend énormément de choses, mais il est encore jeune. Il reste tant de choses à faire, à dire, et James se fait la promesse de ne pas tout foutre en l’air comme un con. De ne pas suivre la trace de William ou Daisy, de Caleb avec Ezra. Il doit profiter de chaque moment qui lui est donné avant de se retrouver de nouveau face à l’évidente douleur de n’avoir su agir comme il le fallait dans le présent. Cette pensée est à la fois réconfortante et terrifiante. Il n’aura pas de troisième chance s’il foire la deuxième que Natalia lui a donnée, en sortant de prison, alors qu’il s’est battu pour revenir dans son foyer et reprendre sa place.
— Va falloir que t’ailles manger, maintenant mon garçon.
— D’accord. Eliott se relève et James s’attend à le voir s’éloigner mais en lieu et place de cela, il reste près de son père et passe ses bras autour du cou de celui-ci, glisse sa petite tête sur l’épaule du motard qui en fait automatiquement de même et serre son fils contre lui. Il ferme les yeux, glisse une main dans les cheveux de l’enfant après avoir embrassé le sommet de son crâne. Je t’aime papa.
— Je t’aime aussi, Eliott. Tu le sais n’est-ce-pas ? Contre lui, le motard sent que son fils acquiesce et sourit tranquillement, profite de l’instant, lui donne toute la tendresse qu’il a à revendre. Il s’est battu pour avoir tout ça, cette affection, ces quelques mots qui lui font le même effet à chaque fois. Du soulagement, de la fierté, c’est ce qu’il ressent, un amour profond et particulier qu’il sent inébranlable. Ses insécurités s’envolent, ses doutes et questions sur sa capacité à tenir son rôle de père. La disparition brutale de Caleb aura pour seule conséquence positive de ramener James au présent, de lui rappeler qu’il n’y a pas de temps à perdre en tout cas pas avec sa famille, car il l’a vu, tout peut changer d’une seconde à l’autre. Il s’est senti perdu à la mort de sa figure parentale la plus importante, il sait que quelque chose a changé mais, il a conscience qu’il trouvera un moyen de se relever avec sa famille. Mais s’il les perd, sa femme ou son fils, il ne pourra plus. Alors il profite, pleinement de l’instant, d’un Eliott patient qui garde ses bras autour du cou de son père. Il se passe de longues secondes avant que James ne finisse par le laisser s’éloigner.
— Tu sais quoi, dis à maman que j’arrive ok ?
— Oui ! » Le petite s’éloigne en trottinant et James peut l’entendre de la chambre appeler puis parler à sa mère. Il se saisit de son portable toujours éteint mais jusque-là dans sa poche et le dépose sur la table de chevet, avant de se relever pour rejoindre son épouse et leur garçon dans le salon, le deuil toujours là mais le cœur un peu plus léger pour ce début de soirée.

Ø


Ce n’est pas comme s’il arrivait à dormir, ces derniers jours, de toutes façons.
Doucement, sans bruit, James s’extrait du lit conjugal, tâche de ne pas réveiller sa femme, enfile son t-shirt et un vieux jogging jusque-là pliés à côté du lit et sort de la chambre, toujours en silence. Cela ne fait que deux petites heures qu’il est couché auprès de sa femme, profondément endormie, mais il sait qu’il n’y arrivera pas cette nuit, encore une fois. Son sommeil semble s’être fait la malle et pourtant, le kings est épuisé. Physiquement, mentalement. Cette période est à chier, il est dans le brouillard complet et comme si ce n’était pas suffisant, les doutes se sont installés en lui et le tiraillent dans tous les sens.
James est complètement paumé. Ses repères semblent lui faire défaut, les choses qu’il croyait acquises lui glissent entre les doigts. Ses certitudes les plus ancrées, les plus profondes, ses fondations et ses croyances tremblent. Il ne sait plus quoi penser et n’arrive pas à démêler le raisonnable du passager. Il ne sait pas si son cerveau lui joue des tours ou si ces nouvelles envies, particulières, criminelles, sont le signe définitif d’un changement à venir.

Il ferme la porte de la chambre derrière lui, passe par celle d’Eliott et vérifie qu’il dort correctement, entre pour replacer la couverture sur lui et glisser une main dans la fourrure du chien qui grandit de jour en jour et prend de plus en plus de place, pourtant sage et discipliné quoi qu’en dise Natalia qui ne s’est toujours pas habituée à l’animal. Fish bouge, se replace en boule aux pieds de l’enfant Manning et James s’éloigne à nouveau pour se diriger vers la cuisine ouverte. Il allume la lumière, sort une tasse et se verse du café qu’il fait réchauffer avant de se poser sur une chaise haute, pousser un soupir et baisser la tête, les mains glissées autour de la tasse désormais brûlantes comme pour se réchauffer.

Il reste là un certain moment, en vérité, il ne compte pas, n’a rien pour regarder l’heure. Le silence lui fait un bien fou, lui permet de penser. De mettre à plat les différentes questions et ébauches de décisions.

La mort de Caleb a tout bouleversé, la présidence d’Ezra en a rajouté une couche. James a l’impression d’avoir perdu foi en une cause qui lui tient à cœur depuis ses quinze ans. Sa famille. Tous ces hommes en cuir, tous ceux pour qui il a accepté d’aller en prison, de porter le poids de la solitude, de laisser sa femme et son enfant à naitre. Il n’avait pas spécialement d’autre choix, en réalité, il ne pouvait pas réellement dire non. Le club prime sur tout, il le savait dès le départ et avait signé, avait choisi son allégeance. Certains se rangeaient du côté de la loi, de l’argent, des enfants, peu importe. Il avait choisi de mettre à profit le peu de choses qu’il avait et les nombreuses choses qu’il savait pour le club. Il s’était dévoué, corps et âme, avait forgé sa détermination, son caractère et s’était trouvé au milieu de cet environnement violent, sans concession. Alors que le reste du monde ne voyait qu’une bande de hors-la-loi paradant fièrement au milieu des rues de Chicago, James avait trouvé une famille, quelques uns pour l’accepter. Et c’était tout ce qu’il voulait, après tout, tout ce qu’il avait toujours voulu. James n’avait pas besoin d’argent, pas besoin de combler un manque particulier avec mille et une nanas. Alors certes, il avait été coureur de jupons, pas spécialement affecté par les sentiments des nanas qu’il se trainait au club, remplissant son rôle de prospect petit con avec une certaine assiduité. Mais alors qu’il avait trouvé Natalia et décidé qu’elle serait sienne, il avait arrêté de chercher ce qu’elle pouvait et a fini par lui donner. Une famille plus grande encore.

Alors, là, en plein cœur de la nuit, était-il vraiment en train de songer à déposer son patch, lâcher son cuir et par la même occasion, ses frères et ses croyances ?
Était-il vraiment en train de se dire qu’il allait devoir se ranger, s’éloigner de Chicago, quitter là où il avait grandit, où son foyer s’était construit, trouver un job à la con, redevenir… banal ? Avait-il déjà ne serait-ce qu’esquisser l’idée d’une vie sans les Kings Of Speed ?

L’idée le fait trembler, fais glisser un frisson le long de sa peau, ça lui donne la nausée. Ce qu’il est en train de penser est criminel mais important. Un tournant dans sa manière d’envisager les choses. Jamais il n’aurait imaginer un jour ne serait-ce que penser à se séparer de ses frères, de son cuir, de ce rythme de vie particulier. Cette vie de hors-la-loi ne lui fait pas peur. James a toujours eu un problème avec l’autorité et était d’une loyauté sans limite. Il l’avait prouvé à maintes occasions, un bon soldat discipliné mais également stratège, malin, presque salaud sur les bords. Mais ce chemin, qu’il s’est choisi, se ternit de jour en jour, d’heure en heure. Et maintenant que les KOS étaient au fond du trou… que lui même ne voyait rien d’autre que des ombres autour de lui, alors, peut-être était-ce le moment pour déguerpir, pour jouer la carte de la lâcheté pour la première fois dans sa vie. Cette idée lui tord les tripes. Ça lui fait cogner le cœur, comme lorsqu’il se cachait de son père qui cherchait à le punir.  

C’est ce moment-là que choisit Natalia pour apparaître dans la cuisine à son tour. Il relève la tête alors qu’elle se déplace sans un mot jusque dans son dos, glisse un bras autour de lui et cale son menton sur son épaule. Le motard dépose un baiser sur sa main qu’il saisit. « Désolé, je ne voulais pas te réveiller. J’arrivais pas à dormir. » Et il refuse évidemment toutes médications concernant ce sujet. Il préfère attendre que le temps passe ou cesser d’essayer de s’endormir, exactement comme maintenant. Au bout d’un certain temps, le motard défait son regard de sa tasse de café et se retourne vers sa femme, glisse une main sur hanche et dépose un deuxième baiser, cette fois sur ces lèvres.

« Il faut qu’on discute, babe. C’est important. »


©️ code par Nostaw.
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Natalia Manning

Natalia Manning

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quartier : Westside Chicago - Maison héritée du père Manning
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MessageSujet: Re: make it rain ø natalia   make it rain ø natalia EmptySam 27 Jan - 5:55




Talia & James



Make it rain

The clouds fill with thunderous applause and let lightning
be the veins that fill the sky with all that they can drop
When it's time to make a change


Elle avait envoyé Eliott se brosser les dents après l'avoir fait se glisser dans son pyjama. « Trois minutes mon coeur. Je compte ! » Elle quitte sa chambre et rejoint le salon, laissant son petit garçon s'y mettre dans la salle de bain. Elle entreprend alors de saisir ces quelques minutes pour ramasser les quelques jouets qui traînaient encore sur le sol du salon. elle en attrape un ou deux lorsque son téléphone sonne, la faisant sursauter au passage. L'écran affiche un SMS d'Alma et au vu de l'aperçu qu'elle peut déjà lire ne lui inspire rien de très confiant. « Lockdown – ASAP- Penitent/West Side »

Ses sourcils se froncent et son coeur s'emballe d'un coup, d'un seul et un flash lui revient violemment en pleine figure…Celui de James quittant la table familiale en vitesse, déposant un baiser sur son front en lui promettant qu'il ne serait pas long…C'était il y a trente minutes tout au plus…juste trente minutes. Ca ne devait être qu'une réunion rapide et voilà qu'on les mettait en lockdown ? La jeune femme savait que ce n'était jamais sans raisons et que cela signifiait que non seulement ils n'étaient pas à l‘abris dans leur propre maison, mais surtout que son mari l'était obligatoirement encore moins. Elle reste là figer un instant, la peur au ventre, avant de s'activer, parce que si elle ne peut rien faire pour James en l'instant, elle se doit de mette leur enfant à l'abris, c'est son devoir premier et elle laisse ainsi tout retomber sur le sol, pose son téléphone sur le comptoir de la cuisine et… « ELIOTT !! » La jeune mère se dirige vers la chambre de son fils et attrape un pull, une paire de chaussette et le sac à dos du gamin. « Qu'est-ce que tu fais maman ? - Il faut qu'on s'en aille mon trésor alors prend quelques jouets dans ton sac on doit partir dans cinq minutes. - On va ou ? – Hum on va voir le club de papa c'est comme la soirée pyjama que tu as fait chez ton copain Dylan, mais avec des grandes personnes. Elle ponctue sa phrase d'un sourire maladroit qui se veut rassurant. – Mais demain y a de l'école. Bon sang, pourquoi ce gamin retenait tout ce qu'on lui disait hein ? – Je sais, mais on va pas y allez exceptionnellement. – Cooooool ! » Elle avait fini par lui faire enfiler quelques vêtements plus chaud par-dessus son pyjama, avait fourré son doudou dans le sac à dos avec un bouquin et quelques jouets qu'il avait choisis et l'avait envoyé enfiler ses chaussures. Ce n'est qu'après tout ca, qu'elle avait finalement envoyé un SMS à la matriarche du club pour l'informer qu'ils partaient de la maison, heureusement il n'était pas bien loin de l'endroit (qui de part son caractère inhabituel renforçait son inquiétude).

***

Elle était assise sur la banquette d'une des tables de ce bar où elle n'avait jusqu'ici jamais mis les pieds, c'était étrange...ca ressemblait en tout point au lockdown qu'elle avait pu connaître, les mêmes personnes, les mêmes inquiétudes, les mêmes gestes, mais ce changement d'endroit…c'était idiot, l'endroit n'avait guère d'importance, mais elle se rendait pourtant compte que le Crash avait dans un sens, un côté rassurant et il lui manquerait presque. Son portable était là posé sur la table à quelques centimètres d'elle et elle ne pouvait s'empêcher d'y jeter des coups d'oeils inquiets, quand bien même elle savait que James ne l'appellerait pas, que l'appareil resterait silencieux et pourtant, pourtant elle se raccrochait à ce mimétisme qui lui semblait vitale. Son fils avait donné un peu de vie à l'endroit quelques heures plus tôt, mais il était à présent profondément endormie la tête sur ses genoux et elle continuait de passer sans relâche et d'un air épuisé sa main dans la chevelure blonde de l'enfant. « Est-ce que t'as besoin de quelque chose ? C'est la voix d'Alma qui la tire de ces songes qui lui tiraillent l'estomac. Elle relève la tête et la secoue à la négative devant le visage partiellement impassible de la matriarche. Partiellement parce que Natalia la connaît suffisamment pour déceler cette étincelle de peur dans son regard et la façon pincée dont ses lèvres se tirent lorsqu'elle ne parle pas. Elle est effrayée c'est certain, mais son rôle dans les situations d'urgence ne lui laisse guère le loisir de le montrer imagine la Serbe qui sait pourtant les proportions que peuvent prendre l'inquiétude d'une mère pour son enfant. Elle ne le sait que trop bien. La brune amorce un pas avant que Natalia n'ouvre cette fois la bouche. Pourquoi est-ce qu'on est là Alma ? Sa voix est inquiète, fatiguée, tremblante. Ses émotions lui jouent des tours et elle a bien du mal à les contenir dernièrement, peut-être qu'elle était finalement arrivée à son point de non retour. – La version honnête ? J'en ai aucune idée, cette fois…elle pousse un soupir. Cal a reçu un message de Caleb pour lui dire de le retrouver quelque part c'est tout ce que je sais. Natalia comprend que de toute façon et même si elle le savait Alma ne lui dirait rien, son allégeance était totale, elle croyait en toutes ces règles qui ce soir les mettaient toute deux dans une position d'ignorance difficile à gérer, pourtant elle avait besoin d'être rassuré…D'une façon ou d'une autre elle avait besoin qu'on lui dise que tout irait bien. – Pourquoi on est pas au Crash ? On va toujours là-bas… Et ca la perturbait vraiment, si leur sanctuaire n'était plus suffisamment sûr qu'est-ce que cela signifiait pour eux ? Pour ces hommes qui n'étaient pas là avec eux. L'avocate lui adresse un sourire tranquille et en un sens rassurant. Ce n'était pas grand-chose, mais son fils était là-bas et des situations d'urgence, elle en avait vécu plus que n'importe qui d'autre ici sans doute et si elle était capable de faire avec alors Natalia se disait ou plutôt se forçait à croire qu'elle devait avoir la foi elle aussi. – Je ne sais pas. Enfin…elle se penche vers elle et baisse sa voix de quelques octaves avant de continuer. A mon avis quelque chose se trame avec les Irlandais. Elle se redresse alors et termine sur le même niveau. Mais j'en sais pas plus que ça. Natalia hoche la tête et laisse s'échapper de ses lèvres un profond soupir.  - Ils vont rentrer bientôt. Dit-elle dans un hochement de tête forcée. Ils rentrent toujours. Elle se parle plus à elle-même qu'à sa comparse. Elle a besoin de faire disparaître les angoisses et les images qui semblent vouloir prendre le dessus. La Serbe finit par passer une main sur son visage, le drainant de toute la fatigue qui lui picote les yeux. J'arrive pas à me débarrasser de cette mauvaise impression…je sait dit-elle dans un sourire forcé. C'est stupide…la fatigue sans doute. » Elle hausse une épaule et jette un coup d'œil sur son petit garçon qui marmonne dans son sommeil et dont la tête semble peser à présent si lourd sur ses cuisses. La main de l'avocate vient se poser sur son épaule, rassurante, bienveillante, alors que de l'autre elle s'appuie sur le coin de la table. C'est normal, mais rassures toi, t'as raison, ils finissent toujours par rentrer. Tu devrais te reposer Natalia, tu veux que je m'occupe d'Eliott ? Lui propose-t-elle en faisait dériver son regard sur la bouille innocente du petit garçon. Le temps que tu fumes une cigarette, détende tes jambes ? » Ca lui donnerait bien envie pour être franche, mais non, elle ne peut de toute façon pas se résoudre à déranger le sommeil de son enfant. « Nan, nan, mais merci. Je vais…je vais juste attendre ici. Merci Alma… » La serveuse lui adresse un sourire sincère et reconnaissant, regrettant soudainement le lien qu'elles avaient pû un jour avoir et qui ne ressemblait pas du tout à ca…mais c'était de sa faute, elle avait repoussée la quadragénaire pour de mauvaises raisons et le temps avait finalement fait le reste. « Sinon tu m'appelles, je traîne dans le coin. N'hésite pas. »

***

Elle est à moitié assoupie lorsqu'une certaine agitation commence à se jouer dans le bar et la sort de sa torpeur. Elle soulève délicatement le corps de son enfant qui est à présent endormie la tête sur son ventre et les bras autour de sa taille et le repose sur la banquette pour rejoindre son mari. Elle ne saurait exprimer le soulagement qui s'empare d'elle lorsque son regard tombe sur sa silhouette et si elle le savait déjà sain et sauf, parce qu'il avait pris une minute pour l'appeler il y a une bonne heure, l'avoir devant elle, était une tout autre chose. Elle s'avance vers lui sans conscience aucune du reste des familles qui, elles aussi se rejoignent dans des embrassades et des expressions de soulagement et vient se coller contre le torse de son mari qu'elle enserre de ses bras. L'étreinte dure un instant, silencieux et grave, la main de James vient se posé dans son cou et il la garde contre lui, le coeur battant. Elle le sent pulser contre elle dans un rythme rassurant, puis finalement il dépose un baiser sur son front et s'enquiert de savoir où est son fils, Natalia lui désigne alors la table qui fait l'angle un peu au fond et il s'empresse d'aller le récupérer. L'enfant grommèle, mais ses yeux ne s'ouvrent pas, il se contente de venir coller son visage dans le cou de son père et continue sa nuit. Alors que le couple adresse quelques signes aux âmes encore présentes en partant, Natalia cherche du regard Alma, la trouvant finalement un peu plus loin, la main sur le bras de Callum, elle s'essaye à trouver son regard et lorsque c'est fait lui adresse un merci silencieux et un sourire, avant de suivre son mari qui a quant à lui déjà franchie la porte du bar.

« James ? » Il se tient là une main sur la portière à regarder d'un air perdu la fenêtre éteinte de leur appartement, mais cela semble suffit pour le sortir de ses songes qui l'ont rendu silencieux et pensif sur tout le trajet. Ainsi, il se remet en action et vient récupérer le corps toujours endormi de leur enfant. Les quelques mètres, les quelques marches qui les séparent encore de leur foyer sont longues, elle s'inquiète de ce mutisme évident, de ce qu'il aura à lui dire, parce qu'elle sait qu'il s'est passé quelque chose de grave, elle sait que son mari se contient de toutes ses forces et ca la ronge littéralement, elle se sent dévoré par la peur…son ventre se tord elle le sent, elle en aurait presque la nausée, alors elle se concentre sur la présence de James, les bruits légers d'Eliott, la familiarité des murs qui l'entourent, un environnement qu'elle connaît, qu'elle chérie et auquel elle peut se raccrocher sans mal. Elle ouvre la porte sur l'appartement laissé à l'abandon bien des heures plus tôt, la vaisselle est toujours dans l'évier, les jouets qu'elle avaient voulues ranger se trouve sur le sol au beau milieu du salon…elle se glisse au coeur de ce dernier, son époux sur ses talons et allume la petite lampe près du canapé qui vient baigner la pièce dans une lumière orangé et tamisé, avant de le regarder disparaître dans le couloir. La jeune femme ôte sa veste qu'elle laisse choir sur le dossier du canapé, elle s'assoit sur l'accoudoir et passe ses mains dans ses cheveux, avant de finalement se relever et venir se positionner face à la grande fenêtre. Dehors le jour pointe doucement ses couleurs au loin, elle en voit l'esquisse se former, tout Chicago dors encore et elle s'apprête à subir un réveil qu'elle sait pénible d'avance, James allait lui annoncer quelque chose de critique, d'important, qui ne saurait que donner raison elle en avait bien peur à ce pressentiment qu'elle avait mentionné un peu plus tôt dans la soirée.

Pourquoi tout devait se suivre et se ressembler ? Pourquoi maintenant ?  

Elle entend ses pas derrière elle, se figer et elle se retourne pour le voir là debout au milieu de leur salon, l'air pétrifié et abîmé. Ca lui brise le coeur. Natalia s'avance vers lui et vient finalement poses ses mains de chaque côté de son visage, observant les marques que la nuit lui avait précédemment cachées. Elle a déjà envie de pleurer et il n'a encore rien dis…ses émotions lui devenaient difficilement contrôlable ces derniers temps, comme si elle avait déjà usé et surtout abusé de tout le self contrôle qu'elle possédait, comme si elle n'avait plus la force de ravaler ses sentiments. « Nat… Elle secoue la tête tandis que ses doigts glissent doucement sur sa peau qui prend une légère teinte bleutée à certains endroits. Qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que ca va ? Elle l'observe sous toutes les coutures et se rend compte que son sweat est tâché de sang. Son regard se fige sur l'auréole pourpre et elle y passe ses doigts. James t'es blessé ? Ses yeux s’engorgent immédiatement tandis que le motard secoue la tête et pousse un profond soupir. . Caleb… Un temps de latence qui lui laisse cependant le loisir d’intégrer le nom qu’elle entend, de ramener son regard sur le visage tuméfié de son amant et sa voix tremblante, abattue qui prononce finalement ces mots : Caleb est mort, Nat. » Les bras lui en tombent…elle n’arrive pas bien à intégrer ce qu’il vient de dire et pourtant dans un élan machinal de protection, elle vient entourer ses bras autour de ses épaules et ramène le visage du blond dans le creux de son cou. Il n’y a rien qu’elle puisse dire. Elle sait que plus rien ne saurait être comme avant désormais.

Ø

Son réveil est un peu brutal, soudain et comme chaque nuit depuis que Caleb avait rendu son dernier souffle, c'est dans un lit à moitié vide qu'elle ouvre les yeux. L'espace d'une seconde comme à chaque fois elle sent son coeur s'emballer de ne pas le trouver près d'elle, mais elle finit par entendre quelques bribes d'agitation de l'autre côté de la porte et enfin elle respire et se calme. Quatre jours s'étaient écoulés depuis qu'ils avaient regagné leur domicile ce soir-là, quatre jours à le voir se renfermer sur lui-même, s'isoler et se morfondre dans un silence qui lui était devenu particulièrement pesant. La jeune femme ne savait pas vraiment comment agir, quoi faire pour apporter ne serait-ce qu'une aide aussi minime soit-elle à son époux, il était là près d'eux, mais en réalité il ne pouvait pas être plus loin. Natalia s'était vite rendu compte que James ne parlerait pas, pas en tout cas tant qu'il ne l'aurait pas décidé et si elle s'était imaginée que cela prendrait un peu de temps, voir les jours s'accumuler lui avait été pénible. Oh bien sûr elle avait essayé de lui poser quelques questions, de l'abreuver de geste amoureux et bienveillant, mais rien n'avait semblé trouver chemin jusqu'à lui. Alors, elle avait tâché de faire preuve de patience, espérant silencieusement qu'il finirait par la trouver et par lui ouvrir son coeur et les troubles qui y étaient enfermés. La serveuse après un rapide coup d'œil au réveil qui affichait trois heures du matin passé, avait essayé de se rendormir, mais l'absence de son mari l'empêchait de trouver le sommeil, elle l'imaginait sans mal seul et anéantie dans le salon et c'était là une image sur laquelle elle ne pouvait pas volontairement fermer les yeux. Aussi, elle avait finis par se lever, avait enfiler un pantalon de pyjama et déposer sur ses épaules un gros gilet un peu informe, puis sans le moindre bruit elle avait pris la direction de la cuisine. C'est là qu'elle le trouve assis sur l'un des hauts tabourets devant le comptoir, une tasse de café devant lui. Elle ne dit rien et se contente de venir se glisser dans son dos, glissant une main sur son torse et venant appuyer son menton contre son épaule dans une étreinte doucereuse. Le motard glisse sa main dans la sienne et la porte à ses lèvres pour y apposer un baiser qui fait perler un sourire succinct sur ses traits. « Désolé, je ne voulais pas te réveiller. J'arrivais pas à dormir. Elle secoue immédiatement la tête. – Tu ne m'as pas réveillé, c'est juste que j'arrive pas à dormir sans toi. » Les doigts de la jeune femme viennent accentuer leur pression contre ceux de son mari et ils restent ainsi un instant, avant que finalement le KOS ne se retourne vers elle pour déposer un baiser cette fois-ci sur ses lèvres. « Il faut qu'on discute, babe. C'est important. Ca la soulage autant que ca l'effraie, parce qu'enfin il semble se sortir de sa torpeur, parce qu'enfin il fait un geste vers elle, mais elle a peur de ce qu'elle pourrait entendre, d'enfin pouvoir poser des conséquences sur le destin funeste du père Cavanaugh. Elle s'éloigne de lui et vient ramener un tabouret tout près du sien pour venir s'y asseoir....Tu sais qu'il n'y a rien que tu ne puisses me dire James ? Elle enserre la main du motard dont elle s'est saisie dans les siennes, son regard profondément ancré dans le sien et poursuit. Je veux t'aider, je veux pas que tu traverses ça tout seul, je ne sais juste pas comment faire… » L'émotion vient de nouveau l'emprisonner dans ses filets bien malgré elle et elle pince ses lèvres, déglutit difficilement et tâche de garder toute idée de larmes dans un recoin invisible, ce ne serait pas là l'aider à finalement partager son fardeau avec elle.


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James W. Manning

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MessageSujet: Re: make it rain ø natalia   make it rain ø natalia EmptyDim 28 Jan - 14:06


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« Tu sais qu'il n'y a rien que tu ne puisses me dire James ? Il sait qu’en vérité il y a des choses qu’il ne devrait pas lui dire. Un tas de choses. Tout ce qui relève du club est un secret qui doit le rester. Surtout pas dans leurs conditions, il ne lui dit jamais tout entier, que des bribes de conversations, des morceaux de situation. La voix de quelqu’un lui rappelle que c’est dangereux de laisser sa femme voguer entre deux eaux. Tout dire ou ne rien dire. C’est le conseil généralement reçu. Mais James est trop peu sur de lui quant à l’implication de sa femme dans le club, d’abord parce qu’il connaît le danger de connaître les dessous du club et aussi parce qu’il ne la forcera pas à tout entendre, à l’impliquer contre son gré alors qu’elle avait voulu les fuir fut un temps. Cette étape lui est encore douloureuse, il ne veut pas y penser, rajouter un morceau de sel par-dessus la plaie déjà ouverte, béante, de la mort de Caleb. Je veux t'aider, je veux pas que tu traverses ça tout seul, je ne sais juste pas comment faire…
— Je sais, chérie, je sais. » Le motard déteste voir les traits visage de sa femme tirés par le chagrin. C’est ce qu’il lui fait, à rester impassible, incertain, muet. C’est de sa faute, il le sait. Il l’a repoussée à plusieurs occasions, jamais brutalement, mais c’est un fait. Il n’est jamais allée la chercher pour parler, parce qu’il ne sait pas faire. Natalia le sait et a toujours su composer avec cette facette particulièrement difficile de son mari, inexpressif, mais le KOS a conscience du poids que cela lui fait porter. Il voudrait être davantage capable, savoir s’exprimer, au moins un peu, pour la décharger et pour se sentir lui-même plus reposé. Il fait des efforts, essaie, mais le traumatisme de la mort de Cavanaugh était jusque-là trop récent. Les questions qu’ils se posaient, trop criminelles. Il ne pouvait pas faire ça. Et mettre Natalia dans la confidence d’une potentielle trahison (car c’est ainsi qu’il se considère à l’aube de ses hypothèses, comme un traitre) est dangereux.

Il l’observe, elle et ses grands yeux fatigués, un peu mouillés. Il glisse une main sur sa joue, caresse sa peau du bout du pouce. Comme toujours, il tâche de faire paraître ses sentiments à travers ses gestes, tactile, à la recherche de contact, plus que jamais alors qu’il se sent au bord d’un précipice, dangereux. Il n’a l’impression qu’aucune solution n’est viable, il est piégé, d’un côté par le vide, de l’autre côté par des hommes qui le tiennent en joue. C’est une situation inexplicable, nouée. Et il ne sait pas si les hommes armés sont serbes ou font partie de ceux qui portent le même cuir. L’indifférenciation le rend malade. Il sent son cœur battre à toute vitesse alors que ses pensées repartent encore dans des chemins dangereux, le regard plongé dans celui de sa femme. Il avait déjà vécu des moments difficiles, tous les deux avaient traversé de sales périodes. Ces derniers mois étaient placés sous le signe de la malchance pour eux : le père, la mère, la demi-sœur, le demi-frère, Caleb, le club, la thune, tout… Pourtant jamais il n’avait fait preuve d’un tel découragement, lui qui était du genre à aller de l’avant, à réfléchir puis foncer.
Il n’y avait qu’eux trois qui fonctionnaient correctement malgré tout. C’est ce qu’il avait compris quand Eliott était venu le voir, l’autre soir, deux jours plus tôt, lui révélant sans le vouloir la vraie nature de la situation dans laquelle il se trouvait. Toujours la famille au premier plan, la seule et unique valeur qui ne le quittait pas. Sa vraie faiblesse.

James glisse une mèche de cheveux de son épouse derrière son oreille, laisse glisser sa main sur sa peau pour finalement retomber dans la sienne, ne quittant jamais ce contact, vital, nécessaire. Comme s’il en avait besoin pour respirer. Chaque fois, il se fait la réflexion. Il l’aime plus que les mots ne puissent l’exprimer. « Je suis désolé de t’imposer tout ça. Je… » Le motard cherche ses mots, hausse les épaules, se retrouve à nouveau face à son incapacité à s’exprimer sur ce qu’il ressent, sur la profondeur de ses émotions, sur la vérité derrière le masque. Chaque fois lui prend le besoin de remplacer la parole par les gestes. Ce qu’il ne se refuse pas d’ailleurs, porte la main de son épouse à ses lèvres et finis par y lasser glisser sa joue, se gorge du contact comme un perdu, ferme les yeux tranquillement, le visage baissé, le corps las. « J’envisage des choses qui ne m’étaient jamais venues à l’esprit. Pas même avec la prison, avec nos problèmes de thunes. Ni même avec William, ou Daisy ou peu importe quelle merde tombée ces derniers mois. Le blond reste là, les yeux fermés, trouvant ça plus simple de s’exprimer en dehors du regard de sa femme, qui, il le sait, ne le jugera jamais et pourtant. J’suis paumé, je sais pas si ce que je pense est le simple résultat éphémère de tout ça, de … Caleb. Ou si c’qui a changé en moi est définitif. Le blond suspens sa phrase. Car il a conscience que quelque chose a changé avec les récentes merdes. Quelque chose s’était déclaré au sein de son abdomen et semblait ne plus jamais le quitter. Cette noirceur qui le caractérisait, qui avait entaché sa personnalité. James est changé. Il prend du temps pour terminer sa phrase, n’est pas sur de lui, ne sait pas s’il doit vraiment le dire à voix haute. Il finit par récupérer la main de son épouse et glisser ses doigts entre les siens puis relève la tête, tâche de faire un effort considérable. Je sais pas ce que je dois faire. Tout ça, Caleb, et maintenant Ezra qui a le marteau… La sécurité n’est plus la même. Le club s’écroule, y’a plus rien qui tient. J’ai plus confiance en ce qui pourrait s’y passer, je sais pas, c’est… on court à notre perte. Les flics sont pas loin à guetter la moindre erreur depuis Noël, les serbes sont en train de nous ronger, d’nous manger, on a aucune marge d’erreur, je te parle même pas de ce que je pense de la présidence d’Ezra qui va nous mener sur un chemin beaucoup, beaucoup plus noir que celle de son père. Je ne donnerais pas mon allégeance à une petite pute égoïste et sans valeurs. Ses derniers mots sont teintés de haine, ses dents se serrent. Jamais, je ne me plierais à son jugement, à ses décisions. Jamais. La tension est présente dans son corps fatigué qui se tend. Il ne rêve que de détruire le fils Cavanaugh, de le faire tomber de son piédestal bancal et corrompu. Je ne sais pas quoi faire Natalia… Je me retrouve bloqué. Il déglutit péniblement, il a l’impression funeste que prononcer ces mots ne lui permettra plus jamais de revenir en arrière. Et si la décision que tu as prise quelques années plus tôt, était en fait la bonne ? »

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MessageSujet: Re: make it rain ø natalia   make it rain ø natalia EmptyJeu 1 Fév - 5:07




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Il glisse une main sur sa joue comme pour en effacer tout chagrin avec douceur. James n'avait jamais été avare de geste envers elle et elle avait appris à reconnaître ceux qui venaient en remplacement de la parole et ceux qui n'étaient que simple expression de son attachement pour elle. Il semble se perdre dans des méandres lointains l'espace d'un instant, alors qu'elle est là à essayer de se laisser rassurer par cette désolée qui s'essaye à être rassurante, mais ce ne sera pas suffisant très longtemps, Natalia le sait, son instinct lui dit que quelque chose de lourd se joue ce soir et le visage fataliste de son mari également. Il glisse une mèche de ses cheveux emmêlés derrière son oreille et elle lui adresse un sourire, quelque chose entre la tristesse, l'encouragement et l'affection. Un mélange particulier.

« Je suis désolé de t’imposer tout ça. Je… » Les mots restent bloqués et elle secoue la tête à la négative, il ne lui impose rien, elle a choisi d'être là avec lui, à deux reprises…et elle le ferait sans doute encore bien trop de fois si cela était nécessaire, même si cela voulait dire vivre dans ce monde qui ne faisait dernièrement que les brutaliser encore et encore. Elle ne dit rien, parce qu'elle ne veut pas interrompre le fil de ce qu'il se prépare à dire, elle sait qu'il a besoin de temps et elle ne compte pas le lui enlever. Sa main près de ses lèvres, sa main contre sa joue, elle le laisse trouver le réconfort qui permettront à sa peine de s'exorciser ne serait-ce qu'un peu.

Natalia n'a jamais été très douée pour contenir ses émotions et ca lui avait plus d'une fois jouer des tours, mais c'était comme ca qu'elle était. Entière, expressive que ce soit dans la colère, la passion, la peine…elle ne savait pas mettre sur son visage ce filtre, cette protection, ce simulacre, mais elle essayait si souvent ces derniers temps, parce que tout lui semblait trop, tout prenait des proportions difficiles à contenir. Elle ne peut qu'être surprise ou plutôt intriguée par ce qu'elle entend, par « ces choses » dont elle ne sait rien et qui pourtant lui semble entourés d'une aura négative. Ses sourcils se froncent par intermittence, si son esprit lit et analyse ce qu'elle entend, son visage lui répond pour elle, se gorge d'expressions changeantes et dissemblables. « Je sais pas ce que je dois faire. Tout ça, Caleb, et maintenant Ezra qui a le marteau… La sécurité n’est plus la même. Le club s’écroule, y’a plus rien qui tient. J’ai plus confiance en ce qui pourrait s’y passer, je sais pas, c’est… on court à notre perte. Les flics sont pas loin à guetter la moindre erreur depuis Noël, les serbes sont en train de nous ronger, d’nous manger, on a aucune marge d’erreur, je te parle même pas de ce que je pense de la présidence d’Ezra qui va nous mener sur un chemin beaucoup, beaucoup plus noir que celle de son père. Je ne donnerais pas mon allégeance à une petite pute égoïste et sans valeurs.. Jamais, je ne me plierais à son jugement, à ses décisions. Jamais.

Ezra président…c'était une chose à laquelle elle ne se faisait pas. Elle ne l'aimait pas beaucoup, elle ne l'avait jamais beaucoup aimé en réalité, sans doute parce que James avait souvent eu à redire sur lui. C'était un peu idiot sur le principe, sauf que le temps lui avait prouvé qu'il n'était pas digne de confiance et ne cherchait au final qu'à foutre la merde partout où il le pouvait…un peu comme la pétasse qu'il avait choisie d'épouser au final, bref la n'était pas particulièrement le sujet….quoi qu'un peu. Alors, le savoir à la tête du club, avec ce pouvoir entre les mains…celui d'emmener les gars et son mari dans une direction qui comme il le laisse entendre n'aurai plus grand-chose à voir avec ce que les Kings Of Speed avaient pu être.

Le reste lui tiraille l'estomac, ce sont des choses qu'elle sait déjà, mais auxquelles elle évite de penser, parce que tout ce stress qui se cumule va véritablement finir par la faire exploser, aussi elle essaye depuis quelques jours de relativiser autant qu'elle le peut, ce qui est clairement une mission impossible ou presque, mais pour James comme pour elle, elle était déterminée à essayer de prendre les choses de façon beaucoup moins émotionnel et de finalement se plier peut-être un peu plus à ce rôle avec lequel on la bassine depuis bientôt neuf ans. Celui d'une old lady.

Et si la décision que tu as prise quelques années plus tôt, était en fait la bonne ? »

« James…Elle pousse un soupir. Est-ce que tu envisages vraiment de quitter le club ? Elle connaît la réponse, ce n'est pas comme s'il ne venait pas d'être plus que clair avec elle, mais c'est en toute honnêteté quelque chose qu'elle n'aurait jamais, jamais cru entendre un jour. Babe...je...c'est...je sais que tu es en colère, triste et inquiet et à juste titre, mais c'est une idée qui ne te ressemble pas. Je sais que la situation est bancale et incertaine, mais elle l'a déjà été par le passé...je sais que tu as certainement de bonnes raisons si tu en es là, mais je ne comprends pas… Elle pousse un soupir et passe une main sur son propre visage, laissant planer le silence quelques secondes, secondes pendant lesquelles elle se demande si elle doit laisse s'échapper les mots qu'elle forme dans son esprit.J'ose pas croire que je vais dire ca…mais aussi fort que je puisse vouloir parfois... Elle penche la tête et se reprend. souvent..qu'on soit des gens normaux avec une vie normale, la vérité c'est que je ne pense pas que ce soit possible. Parce que…Parce que le club fait partie de toi, parce que si j'aimerai pouvoir dire qu'on est la seule famille dont tu as besoin je sais que c'est faux... et je sais ce qu'ils représentent pour toi…. Elle vient passer une main délicate dans la chevelure blonde de James et la laisse reposer sur sa nuque. Est-ce que tu crois que tu pourrais vraiment leur tourner le dos chéri? » Ca l'effrayait d'entendre ce qu'elle avait tant voulu entendre des années durant, ce qu'elle aurait voulu entendre quand l'ultimatum de la prison lui avait été donné, mais aujourd'hui, aujourd'hui leur situation n'était plus la même. Tant de choses avait changées ce jour-là et il ne pouvait pas encore en percevoir l'étendue. Le deuil n'avait pas encore fait son chemin c'était à ne pas questionner et elle s'inquiétait de la hâte avec laquelle ce genre de questionnement avait fait son chemin dans son esprit. Elle ne pouvait pas le laisser se perdre dans des regrets qui risqueraient de hanter non seulement sa vie, mais aussi la leur.

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MessageSujet: Re: make it rain ø natalia   make it rain ø natalia EmptyLun 5 Fév - 23:23



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« James… Est-ce que tu envisages vraiment de quitter le club ? » L’entendre le dire à voix haute, plus clairement qu’il ne l’a lui-même formulé lui fait mal au ventre. Il semble comprendre l’esquisse de réflexion qui fait son chemin depuis la mort de Caleb dans son esprit. L’idée ainsi exprimée lui fait peur, lui inspire une terreur particulière qui résonne dans ses os, dans ses entrailles, comme un mauvais présage. Il se demande s’il se risquerait à le faire, une part de lui semble déjà décidée et l’autre se morfond toujours, incapable de s’imaginer vivre en dehors du cadre et des règles du club.
Natalia reprend la parole et il acquiesce, il sait que cette idée ne lui ressemble pas. En tout cas pas au James habituel, pas celui qui passe le pas de sa porte avec la haine au cœur depuis le mois de septembre. Il ne sait toujours pas dire si cette constante colère s’évanouira un jour, ne sait pas si l’ombre finira elle aussi par s’effacer. La serbe pousse un soupir et le motard est pendu à ses lèvres, il sait qu’elle n’a pas fini. J'ose pas croire que je vais dire ca…mais aussi fort que je puisse vouloir parfois… souvent..qu'on soit des gens normaux avec une vie normale,
— je sais…
— la vérité c'est que je ne pense pas que ce soit possible. Parce que…Parce que le club fait partie de toi, parce que si j'aimerai pouvoir dire qu'on est la seule famille dont tu as besoin je sais que c'est faux... et je sais ce qu'ils représentent pour toi… Elle glisse une main tranquille dans ses cheveux et il se gorge du contact, perçoit le dessin de ses doigts posés sur sa nuque, incroyablement conscient de ce qui est en train de se passer. Paumé à un carrefour important dans ses choix de vie. Est-ce que tu crois que tu pourrais vraiment leur tourner le dos chéri ? Le motard pousse un soupir, hausse les épaules, secoue la tête à la négative, incapable de savoir réellement ce qu’il veut. Il a du mal à se démerder, à savoir ce à quoi il pense au milieu de toute cette merde noire qui l’entoure, qui lui pèse sur les épaules. Il a besoin d’elle pour démêler les nœuds, pour se comprendre lui-même. Il garde le silence un certain temps, de longues secondes comme pour imprégner les paroles de sa femme. Il finit par se redresser, récupérer sa tasse de café et glisser une gorgée brûlante entre ses lèvres. Sa prise est instable, sa main tremblotte légèrement. Jamais il n’avait eu autant d’incertitudes à gérer, les fondations instables.
— La réalité c’est que ça me fait peur, Nat. Ça me terrifie. Les mots lui brûlent la langue, il fuit le regard de sa femme, incapable de lui apparaître plus misérable qu’il ne l’est déjà. Il ne se pardonne ni sa faiblesse ni ses larmes. La facilité qu’il a à se morfondre ces derniers jours. Je n’ai jamais douté de mon engagement envers les kings, tu sais bien. J’sais surement rien faire d’autre et ce serait compliqué, quitter le club… c’est pas sans conséquences. Il s’imagine déjà devoir recouvrir ses tatouages, dans le meilleur des cas, la peau brûlée dans le pire. Devoir affronter le regard de ses frères, la victoire d’Ezra. Il n’a pas l’exacte réaction de Thomas en tête mais il sait que ce ne serait pas bon et qu’il perdrait encore une fois une personne importante pour lui. Il connaît son meilleur ami depuis bien plus longtemps que toutes les personnes encore vivantes aujourd’hui dans son entourage. Pas loin de vingt ans à se côtoyer. J’sais pas si j’aurais la force de me réintégrer à un mode de vie… « normal ». Mais quand je vois la direction prise par le club… quand je m’imagine ce qu’on va vivre par la suite… Ezra président, il est jeune, on en a pour dix, vingt, trente ans s’il crève pas comme un con sous la route ou par je ne sais quel miracle bienvenu. Je peux pas faire ça, babe, je peux pas nous laisser graviter autour de toute cette merde en sachant pertinemment qu’il fera tout pour nous conduire droit dans le mur. Il fera semblant, il fera sa part de président soi-disant juste mais je le connais. Il résistera pas à l’envie de me rendre la vie impossible. Si c’est que la mienne à la limite, grand bien lui fasse, j’en ai rien à foutre. Mais vous êtes là, j’ai juré de me racheter, juré de vous protéger, je ne peux rien laisser détruire ma famille. Ni rien, ni personne, c’est ma responsabilité. Et j’aimerais pouvoir dire que je peux les sauver eux aussi, ça me tue de nous voir ravagés de l’intérieur et de l’extérieur. Alors partir ou rester… c’est une question qui me torture, constamment. »

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MessageSujet: Re: make it rain ø natalia   make it rain ø natalia EmptyMar 6 Fév - 4:59




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Un simple soupir semble vouloir répondre à son questionnement. Puis James hausse les épaules, secoue la tête à la négative et reste ancré dans un silence visiblement bourré de réflexions. Natalia ne l'interrompt pas, malgré les craintes qui s'insinuent en elle, parce qu'elle le connaît suffisamment pour savoir que le brusquer ne servirait strictement à rien, de toute évidence le sujet est déjà suffisamment difficile comme cela. Le motard se redresse finalement et vient récupérer sa tasse de café. « La réalité c’est que ça me fait peur, Nat. Ça me terrifie. Comment pourrait-il en être autrement ? Sa vie tout entière, ce qui fait son quotidien, sa famille de coeur s’apprête à éclater en morceaux. Il se retrouve face à un choix que lui-même s’impose en surface, mais qui, elle n’est pas dupe, est motivé par des craintes bien plus profondes et sans aucun doute foncièrement justifiées. Je n’ai jamais douté de mon engagement envers les kings, tu sais bien. J’sais surement rien faire d’autre et ce serait compliqué, quitter le club…. J’sais pas si j’aurais la force de me réintégrer à un mode de vie… « normal ». Mais quand je vois la direction prise par le club… quand je m'imagine ce qu'on va vivre par la suite… Jamais. Même dans les pires moments, même quand il avait s'agit de sa propre liberté, il n'avait jamais remis en cause son allégeance, celle qu'il avait donné il y a si longtemps alors qu'il n'était qu'un gamin un peu paumé. C'était dire si James était loyale et c'était aussi ce qui inspirait autant de tourments à sa jeune épouse, parce que c'était en arrivé à un extrême terrible et majeur. S'il doutait de ses capacités, ce n'était pas son cas, elle savait que son mari saurait trouver la force de se reconstruire autrement, pour lui, mais aussi pour eux, parce que contrairement à ce qu'il semble vouloir croire, il avait toujours fait preuve de ressources et ca même avec absolument rien dans les poches. Ceci étant dit savoir si c'était là vraiment quelque chose qu'il souhaitait était tous autre chose, mais quoi qu'il en soit, Natalia savait qu'elle se tiendrait à ses côtés, quelle que soit sa décision, parce que si elle se voulait de bon conseil, c'était un choix qu'elle ne pouvait faire pour lui…pas celui-ci.

Les mains de la Serbe se rejoignent sur le comptoir de la cuisine et elle écoute avec attention les arguments qui l’avaient mené à cet instant précis. Ezra et l’aura noire et pernicieuse qui l’entoure, les longues années qui lui donneraient tant de possibilités de se démarquer de son père, le mensonge dans lequel James l’enrobe et l’avenir funeste qu’il semble promettre à ce que club qui se trouve déjà sur une pente descendante. Elle comprend, elle sait et si son opinion ne s’est faite que sur des informations disséminés ici et là par celui qui se trouve avec elle, elle a confiance en son jugement et elle est tout à fait disposé à croire que ce tableau ne sort pas de nulle part. . Mais vous êtes là, j’ai juré de me racheter, juré de vous protéger, je ne peux rien laisser détruire ma famille. Ni rien, ni personne, c’est ma responsabilité…. »

Si d'opinion elle ne manque pas, elle à peur de dépasser son rôle de conseil au profit d'une influence qu'elle n'est pas sûre de vouloir répandre. Tout ca lui semble certes motivé et légitime, mais trop rapide, trop précipité et il lui semblait important de prendre plus qu'un aspect en compte dans la prise d'une décision comme celle-là. « Je comprends que ca t'alarme et je sais que ce n'est pas facile pour toi, mais je crois qu'il ne faut pas précipiter ta décision. Caleb est partie il y a seulement quelques jours et je crois qu'il te faut plus de temps pour pouvoir voir plus loin que ton deuil. Elle attrape son poignet et l'oblige à lâcher la tasse qu'il enserre de ses doigts pour venir placer sa main dans la sienne. La chaleur qui s'en dégage à quelque chose de presque réconfortant et peut-être qu'inconsciemment cela la pousse à poursuivre sur un chemin bien moins évident. Je sais qu'Ezra est un rapace et je ne doute pas que le chemin qu'il vous fera prendre sera différent et je vais pas te mentir James , ca me fait peur…pour toi, pour nous, pour ce que ca peux vouloir dire pour notre famille, mais l'inverse est aussi vrai, parce que si je ne doute pas une seule seconde de toi et du fait que tu sauras faire face aux conséquences d'une telle décisions, je ne suis pas sûre pour autant que tu le veuilles vraiment… Elle porte la main de son mari à ses lèvres et dépose sur ses doigts un léger baiser avant de l'enfermer dans l'écrin de ses mains. Tu n'as rien à racheter James…je sais que tu le penses par ma faute, parce que je n'ai pas cessé de te le reprocher, mais et j'aurai dû le dire avant, mais j'avais tort…je sais que tu as fait ce que tu pensais juste pour lui et pour moi et que c'est un sacrifice que tu as fait avec la meilleure intention. Je ne veux plus que tu t'en veuilles parce que ca n'aurait jamais dû être le cas….De nouveau elle vient placer la main de son mari contre ses lèvres et l'y laisse un instant, son regard plongé dans le sien. Cette décision, elle doit être la tienne. Pas la nôtre, tu dois la prendre pour toi, parce que quoi qu'il arrive on sera là…avec toi. » Quoi qu'il arrive.

Elle se redresse un peu et son expression se durcit un peu, de façon soudaine…aussi soudaine que ses pensées qui naviguent difficilement entre chagrin, inquiétude et colère. « Peut-être que tu peux...peut-être que le problème peut se régler autrement… Est-ce que vous en avez parlé ? D'Ezra ? »

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James W. Manning

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MessageSujet: Re: make it rain ø natalia   make it rain ø natalia EmptySam 10 Fév - 22:06


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« Je comprends que ca t'alarme et je sais que ce n'est pas facile pour toi, mais je crois qu'il ne faut pas précipiter ta décision. Caleb est partie il y a seulement quelques jours et je crois qu'il te faut plus de temps pour pouvoir voir plus loin que ton deuil. Il ne sait pas s’il saura s’en remettre un jour. Le motard culpabilise en réalité de se sentir si seul, l’impression d’être abandonné quand il lui reste malgré toutes les merdes qui leur tombent dessus : sa femme, son fils et ses frères les plus chers. Il n’est pas seul, il devrait le savoir. Encore plus quand Natalia prend le temps en pleine nuit de l’écouter, lui et ses milles soupirs et tenter de le rassurer. Elle le fait d’ailleurs lâcher sa tasse de café pour garder sa main dans la sienne. Il glisse son pouce sur sa peau fraîche, contrastant avec la chaleur de la sienne. Son épouse élève à nouveau la voix, lui confie sa propre inquiétude et aussi ses certitudes quant à la nouvelle prise de partie de James. S’il a envie de quitter les Kings, vraiment ? Il n’en a aucune idée. Il ne sait pas si c’est la colère ou le chagrin qui parlent pour lui ou si cette esquisse de décision est un pas qu’il croit réellement devoir faire. Il ne sait plus et il est fatigué, incapable de réfléchir comme il le faut. Le blond pousse un soupir alors que Natalia dépose un baiser sur sa main, et il dépose l’autre sur son genou, tout près d’elle. Tu n'as rien à racheter James…je sais que tu le penses par ma faute, parce que je n'ai pas cessé de te le reprocher, mais et j'aurai dû le dire avant, mais j'avais tort…je sais que tu as fait ce que tu pensais juste pour lui et pour moi et que c'est un sacrifice que tu as fait avec la meilleure intention. Je ne veux plus que tu t'en veuilles parce que ca n'aurait jamais dû être le cas… James fronce les sourcils, laisse la surprise lisser les traits de son visage. S’il n’est pas tout à fait d’accord avec ce qu’il entend, une part de lui ne peut nier qu’il se sent soulagé. En vérité et après réflexion, il a compris pourquoi elle s’était éloignée. Pas de lui en tout cas, ça, il n’arrivera jamais à s’y faire. Mais les choses ont changées aujourd’hui, et dans cette situation il n’y a eu ni bonne ni mauvaise réponse. Il se gorge à nouveau du contact de ses lèvres sur sa peau et lui adresse enfin un léger sourire, qui se veut allégé, rassuré ; une expression claire qui ne lui avait pas traversé le visage depuis plusieurs jours. Cette décision, elle doit être la tienne. Pas la nôtre, tu dois la prendre pour toi, parce que quoi qu'il arrive on sera là…avec toi. Le motard pousse un soupir, laisse retomber son visage fatigué, récupère sa main une seconde le temps de frotter ses yeux puis revient la poser sur la jambe de son épouse, réduit encore un peu la distance entre eux. Peut-être que tu peux...peut-être que le problème peut se régler autrement… Est-ce que vous en avez parlé ? D'Ezra ?
— Non, le moral de chacun est au plus bas, j’ai jamais vu ça. Ezra lui-même a une tête à faire peur, personne n’a eu la force ou que sais-je de remettre en cause ce qu’il vient de se passer. C’est peut-être ça aussi qui me pousse à regarder ailleurs. Si aucun de nous n’est capable de lever la voix à cet instant qu’est-ce que ça veut dire ? Est-ce qu’ils sont prêts à se laisser diriger par quelqu’un d’autre ? C’est pas pour ça que j’ai signé, j’suis pas tombé six ans en taule pour que des connards nous dictent quoi faire, qui est notre président, oublier nos traditions. Si le club n’est plus ce qu’il doit être, je ne veux plus en faire partie. Ses mâchoires se serrent, sa colère est réelle mais latente. Il fait glisser ses doigts entre ceux de se femme, ne rompt en aucun cas le contact, pousse un soupir désabusé. J’ai déjà pris une décision sans te concerter Natalia, regarde ce que ça a donné. J’ai failli te perdre à cause de ça, perdre mon fils. Ce qui me fait le plus peur dans cette histoire… c’est que cette décision, que je dois prendre, peu importe le chemin dans lequel on va s’engager, ça changera tout. Ça ne sera jamais plus pareil, je me sens moi-même… différent ? J’sais pas… Il passe une main sur son visage, pousse un énième soupir, incapable de s’y retrouver dans le labyrinthe de ses propres pensées. J’sais juste pas quoi faire. Il jette un œil vers son cuir posé un peu plus loin. Je suis fatigué, ça va être de pire en pire, si je veux pas t’impliquer davantage… la solution la plus simple est d’arracher mon patch, faire disparaître les marques et leur dire adieu. Recommencer ailleurs, hors chapters. Le club est mort avec Caleb, de c’qu’il en est actuellement. » Son ton s’assombrit, il n’arrive pas à croire à ce qu’il est en train de dire. De s’imaginer cette fois réellement mettre les voiles, faire une croix sur ses frères, sur Thomas. S’effacer de ce qui le constitue, il ne sait même pas s’il a une identité en dehors des KOS… s’éloigner du MC c’est s’éloigner de lui-même, mais plus les secondes passent, plus cette solution semble prendre vie dans son esprit et se crédibiliser.

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MessageSujet: Re: make it rain ø natalia   make it rain ø natalia EmptyDim 11 Fév - 6:15




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La tension semble grandissante malgré tous les efforts qu'elle tâche de mettre en place pour apaiser son mari. C'est une situation complexe et difficile et elle lui semble bien périlleuse, elle n'a pas envie de l'influencer, même quand tous ses sens lui indiquent que quelque part c'est pourtant ce qu'il semble demander. C'est pourtant une responsabilité qu'elle ne veux pas prendre, elle ne veut pas être celle qui pourrait l'envoyer sur une pente plutôt qu'une autre, surtout en sachant qu'elles se trouvent toute deux bien glissantes, non elle ne sait que trop bien qu'une décision comme celle-ci doit être la seule volonté de James et si elle ne se refuse pas à lui prêter conseil, elle sait aussi que la balance est on ne peut plus délicate à maintenir.

Le club avait toujours été cette troisième personne, cette maîtresse connue et envahissante et si elle la souvent détestée plus qu'elle ne saurait le dire, Natalia doit aussi reconnaître qu'elle en aime certains aspects et c'est sur ceux-là qu'elle essaye de se concentrer pour tempérer ce qu'elle amène à cette conversation, ces bribes qui, elle l'espère feront parler le motard et l'aideront à trouver les réponses qui semblent échapper à sa réflexion silencieuse. Il ne rebondit pas vraiment sur sa propre confession, celle qu'elle laisse échapper à demi-mots, elle sait qu'il y aurait sans doute plus à dire sur le sujet que le peu qu'elle vient de lui donner, mais elle ignore si cela s'y prête vraiment. C'est lié de toute évidence, cette volonté de remettre en question la place qui avait toujours été la sienne est en partie motivée par l'énergie qu'il a promis de mettre dans leur protection contre ce monde dans lequel il les a conduit, mais la culpabilité qu'il ressents envers eux, n'est pas le fil centrale de l'éventualité qu'il laisse présager et elle le sait, aussi elle se contente de laisser filer cette pensée sur le léger sourire que lui adresse James est qui est bien plus que ce qu'elle n'avait pu recevoir ces derniers temps. Il se rapproche un peu d'elle et finalement alors qu'elle lâche cette dernière question essaye de lui fournir quelque réponse…Elle comprend la frustration de n'entendre personne levé la voix, elle comprend aussi à quel point la direction qui est imposée au club par un groupuscule, qui plus est aussi violent et dangereux que celui des Serbes, est problématique et inquiétant, mais encore une fois cela ne fait que quelques jours…Et si ne serait-ce que la moitié des gars sont dans le même état que celui de son mari (ce qui ne l'étonnerait pas en soit) alors peut-être que l'explication se trouve simplement là, peut-être que c'est sa voix qui doit être la première à se lever pour encourager celles des autres à faire de même…il en faut toujours une après tout. Ses doigts enlacent de nouveau les siens, comme s'il se raccrochait comme il le pouvait à elle, s'assurait de sa présence et elle vient poser sa main libre sur leurs deux mains entrelacés. J’ai déjà pris une décision sans te concerter Natalia, regarde ce que ça a donné. J’ai failli te perdre à cause de ça, perdre mon fils. Ce qui me fait le plus peur dans cette histoire… c’est que cette décision, que je dois prendre, peu importe le chemin dans lequel on va s’engager, ça changera tout. Ça ne sera jamais plus pareil, je me sens moi-même… différent ? J’sais pas… J’sais juste pas quoi faire. À son tour, elle pousse un soupir pas d'agacement, mais juste de frustration, de peine…elle ne peut s'empêcher de ressentir, d'absorber son désarroi et ca lui sert l'estomac. Elle est là de nouveau, cette culpabilité qu'elle a si sournoisement immiscé dans son esprit comme un poison lent et lancinant, elle s'en veux…plus que jamais ce soir elle s'en veut de ne pas lui avoir dit tout ca ce soir-là, celui ou sa mère avait fait sa réapparition, elle en avait eue l'occasion à ce moment-là, mais elle s'était tût par peur sans doute de rouvrir un pan de leur vie qu'elle avait envie de voir disparaître, mais elle se rendait compte à présent de l'erreur qu'elle avait commise. Certes elle campait sur sa position lorsqu'il s'agissait de prendre les décisions ensemble, elle ne voulait pas se retrouver de nouveau devant le fait accompli, sans comprendre ce qui se passait ni les conséquences que cela pouvait avoir, mais pour celle-ci et si évidemment elle voulait pouvoir l'aider, pour celle-ci la finalité devait être celle de James, pas la sienne.

Elle fronce les sourcils et reste silencieuse un instant réfléchissant à l'entièreté de ce qu'il venait de lui dire et la vérité c'est que l'impression que cela lui laissait était que tout cela ne semblait pas vraiment réfléchie aussi posément qu'il avait l'habitude de le faire et cela malgré les nombreux jours de silence qu'il lui avait imposé. « James, tu sais que je soutiendrais n'importe laquelle de tes décisions. Elle ressert ses mains autour de la sienne. Mais en toute franchise je ne pense pas que tu sois prêt à faire ca… tu me dis que personne n'a rien dit, mais ca ne veux pas forcément dire qu'ils sont d'accord. Tout ca est difficile pour tout le monde, regarde toi babe, tu as toi-même passé des jours sans me parler ou presque…alors peut-être que c'est à toi de lancer le dialogue, peut-être que tu devrais soulever la question au lieu d'envisager des réponses qu'au final tu ignores….Le club ce n'est pas seulement le président tu le sais, sans vous Ezra n'est rien et n'a rien à présider alors peut-être que c'est à vous de rendre ses lettres au club, peut-être que tu devrais leur rappeler l'importance de ses traditions…tu es brillant et réfléchie chéri et les gars t'aime, certainement plus qu'ils n'aiment Ezra, je pense que ca vaut le coup d'essayer avant de prendre une décision de cette ampleur. Elle se lève sans brutalité et vient poser ses mains de chaque côté du visage de son mari avant de plonger son regard dans le sien. Quant à moi, je suis déjà impliquée et je veux être impliqué, quoi que tu en dises,. Je suis ta femme James et j'ai choisi de l'être…deux fois, je sais pourquoi je le fais. Elle lui adresse un regard doux et bienveillant. Et si tu songes à quitter le club pour me protéger alors ne le fait pas. Je ne veux pas être la raison pour laquelle tu le fais…parce que tu ne nous perdras pas d'accord, je veux que tu comprennes ca…c'est important. » Elle vient alors passer ses bras derrières sa nuque et glisse son visage dans le cou de son mari.
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MessageSujet: Re: make it rain ø natalia   make it rain ø natalia EmptyMar 13 Fév - 0:05


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 « James, tu sais que je soutiendrais n'importe laquelle de tes décisions. Il soutient son regard, garde ses doigts entrelacés dans ceux de sa femme et l’écoute attentivement. Elle marque des points, évidemment, Natalia lui amène à l’esprit des choses qu’il a peut-être consciemment occultées, ou non, simplement pas pensées face au dernier événement. Le simple fait de lui rappeler qu’il n’y a effectivement pas que le président qui fasse tourner leur club, qu’ils sont là pour faire en sorte de redorer le blason des KOS est un truc qui n’avait pas fait son chemin dans ses idées jusque-là. Aussi évidente que soit l’idée, il n’avait tout simplement pas songé à ce renfort, ce tour de force là. La fatigue, surement, l’aveugle. Sa réflexion est tordue, fatiguée, il ne réfléchit pas aussi bien qu’il le fait en temps normal. Il a conscience du chagrin qui lui obscurcit le regard et qui dévie son chemin habituel de pensée… Mais il ne sait jusqu’où cette peine empoisonne ses certitudes. Et c’est là, à cet instant précis que James a besoin de sa femme, pour lui montrer où est là voie. Peut-être qu’il lui en demande trop, peut-être même qu’elle ne veut pas avoir cette place là, la place parfaite aux yeux d’une old lady telle qu’Alma. Il ne sait même pas, ne lui a pas demandé, s’est juste laissé aller à la confession sans même y penser. Je pense que ca vaut le coup d'essayer avant de prendre une décision de cette ampleur. » C’est une réflexion à laquelle il acquiesce, finalement, se rend compte de l’évident bon sens de ses paroles. Poser des questions, ouvrir le dialogue, tâter le terrain, chercher à savoir ce qu’il se passe dans la tête des autres Kings. Un bon point de départ s’il décide de ne pas rendre son patch et ses tatouages. Natalia interrompt le fil de pensée léger de James en se redressant, lâche sa main afin de pouvoir disposer les siennes sur ses joues et garder son regard dans le sien. « Quant à moi, je suis déjà impliquée et je veux être impliqué, quoi que tu en dises,. Je suis ta femme James et j'ai choisi de l'être…deux fois, je sais pourquoi je le fais. Le regard de Natalia est doux, chaleureux, celui de James ne peut s’empêcher d’exprimer à la fois l’égarement de la situation et la terreur qu’il ressent à l’entente de ses mots. Il sait combien de fois il s’est dit qu’il aimerait que sa femme fasse pleinement partie de ce monde qui est le sien, dans lequel il l’a entrainé sans réfléchir alors plus jeune, et maintenant qu’elle en formule le souhait… il regrette amèrement. Il aime ses frères, il aime les Kings, ce club pour qui il ferait évidemment n’importe quoi ; sauf sacrifier sa femme et son fils. Et si tu songes à quitter le club pour me protéger alors ne le fait pas. Je ne veux pas être la raison pour laquelle tu le fais…parce que tu ne nous perdras pas d'accord, je veux que tu comprennes ca…c'est important. Son épouse glisse ses bras autour de son cou puis son visage et James ne perd pas une seconde avant de glisser ses bras autour de sa mince silhouette. Il la serre contre lui, se gorge d’un contact dont il n’a jamais assez, respire son parfum, laisse glisser ses doigts par-dessus le tissu de son dos. Vous êtes ma motivation derrière mes décisions, depuis le début. Peu importe si je suis terrifié, je le ferais, tu le sais. C’est juste que… si j’ai peur de quitter le club… je le suis presque encore plus de me dire que la décision de ce soir mènera à ce que tu t’impliques davantage. Avec ce qu’il se passe maintenant et les incertitudes, dans quoi est-ce que je vais t’emmener, vous emmener ? Il dépose un baiser sur le sommet de son crâne puis glisse une main dans ses cheveux, continue de la garder contre lui, le ton un octave plus bas que précédemment. J’ai l’impression qu’il n’y a pas de retour en arrière après cette discussion, l’une ou l’autre solution mais plus jamais pareil, qu’on ne pourra plus faire comme on a fait jusque-là, à moitié impliquée… J’ai pas envie de leur dire au revoir, c’est vrai. Mais mes décisions ne doivent malheureusement pas tenir qu’à cela… Est-ce que ce serait lâche de partir avant de voir le club définitivement partir en fumée ? Ou raisonnable ? Vendre la maison, se trouver un coin ailleurs… Ce serait juste baisser les bras ? »

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MessageSujet: Re: make it rain ø natalia   make it rain ø natalia EmptyJeu 15 Fév - 6:10




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Elle ne sait pas si ses paroles ont du sens, elles en ont pour elle cela va sans dire, mais peut-être qu'elles se révèlent naïves pour lui qui baigne dans les tréfonds du club depuis tant d'années. Elle en connaît la trame, elle sait ce qui peut leur en coûter, ce qu'ils ont à perdre, mais ca lui semble vraiment précipité de condamner non pas la seule présidence d'Ezra, mais le club entier sur des opinions qui n'ont même pas eu la chance d'être prononcées. James ne rebondit pas sur le sujet et se contente d'acquiescer, elle ne doute pas qu'il en tiennes compte et qu'il doit probablement l'avoir intégré aux rouages infernaux qui semblent s'être mis en place dans son esprit. Elle se lève finalement, vient prendre son visage entre ses mains, pour tâcher de lui faire comprendre, qu'il n'a pas besoin de la surprotégé, qu'elle n'est pas là contre son gré, qu'elle accepte les tenants et les aboutissants de cette vie pour laquelle elle acceptait de signer une deuxième fois, même si elle se doute que c'est malgré tout quelque chose que son mari n'acceptera pas aussi facilement que ça. Elle vient glisser son visage dans son cou et y reste un instant, ca à le mérite de calmer un peu son inquiétude. Elle ferme les yeux et laisse James l'étreindre comme pour s'accorder un instant en suspens dans cette conversation dont elle sait déjà qu'elle amènera plus de changements et de révélation qu'ils n'en ont besoin.

La voix du motard vient mettre un terme à cette courte pause et Natalia se redresse, restant calé face à son mari qui de nouveau laisse échapper cette angoisse de la voir baigner dans un milieu comme le sien, ne réalisant pas qu’elle y est déjà jusqu’au cou et que celui-ci lui a déjà tant pris…les paroles de la jeune femme ne sont pas irréfléchies, c’est quelque chose qui la travaillait depuis qu’il avait resurgit dans leur vie, depuis qu’elle lui avait rendu la place qui avait toujours été la sienne. Elle sait que c’est sa propre insistance à vouloir séparer deux mondes qui ne pouvaient pas l’être qui les y avait en un sens conduit…sur certains aspects en tout cas. Il dépose un baiser sur son front et vient glisser une main dans ses cheveux défaits et elle force un sourire qui s’avère un peu triste sur ses lèvres.

Les questionnements de son mari sont voilés, d'appréhension, de tristesse et de suppositions bien trop grandes, bien trop vagues et lorsque le silence s'impose elle reprend la parole. S'essaye à éclairer son époux comme elle le peux, elle-même complètement enfermé dans une redoutable obscurité. « Je sais que tu as toujours fait de ton mieux pour nous préserver de tout ca, mais regarde ou ca nous a menés...ca a bien failli nous détruire et ce n'est pas un risque que je suis prête à reprendre James. Elle secoue la tête à la négative, la voix légèrement voilée. Je ne dis pas que je veux prendre des risques inutiles et…elle porte une main à son coeur de façon machinal je tiens à garder cette séparation entre notre famille et le club autant qu'il sera possible de le faire, mais la vérité tu as raison c'est qu'on ne peut plus rester entre deux... Parce que c'était la vérité, parce que ca ne leur avait au final jamais servie.

Evidemment que ce n'est pas de la lâcheté. Elle vient placer sa main gauche sur la joue du Kings juste un instant, avant de la laisser retomber le long de son corps. Notre famille doit passer en priorité même si ce n'est pas ce que tu as promis au club et si les quitter est la seule façon d'y parvenir alors c'est ce qu'on fera...Elle hésite à laisser sortir la fin de sa phrase, mais finit pourtant par le faire. si tu penses vraiment qu'il n'y a pas d'avenir pour les Kings.

Natalia prend une inspiration et vient glisser une mèche de ses cheveux, derrière son oreille. Ce qui me fait peur en réalité...c'est pas Ezra, c'est pas le club ce sont eux... le mot est difficile à sortir pour elle, elle n'aime pas cette dénomination qui est bien trop générale et l'oblige en quelque sorte à associer ce groupuscule à sa nature même. les Serbes. Tu connais beaucoup de choses…son regard dérive et s'échappe de celui de son mari. et je me demande si la vraie menace n'est pas là et honnêtement je crois que je préfère avoir la protection du club même si ca veut dire pour ca devoir s'y impliquer encore plus…avec tout ce que cela comporte.

….toute notre vie est ici, nos amis, cette maison qui pourrait devenir la nôtre, tout...j ai pas envie de perdre tout ca sans certitudes...j'ai confiance en toi et en ton jugement chéri, mais peut-être que c'est un peu tôt pour prendre une décision aussi tranchée…est-ce qu'on peut même vraiment se le permettre ? »
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MessageSujet: Re: make it rain ø natalia   make it rain ø natalia EmptyJeu 15 Fév - 23:40


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« Je sais que tu as toujours fait de ton mieux pour nous préserver de tout ca, mais regarde ou ca nous a menés...ca a bien failli nous détruire et ce n'est pas un risque que je suis prête à reprendre James.
— Non, certainement pas moi non plus. » Il l’observe, porter la main à son cœur, face à lui et il se dit qu’il est évidemment hors de question que ce qu’ils ont déjà vécu et a failli déchirer leur foyer à peine formé, pour de bon, ne recommence. La loyauté et la famille sont surement les valeurs qui ont le plus d’importance aux yeux du motard, et il en a besoin, que ce soit sa femme et son fils, que ses frères. Il le sait. Et bien qu’il savait en signant que le club passerait avant tout, arrivé à ce stade, ce soir, il ne sait pas s’il ne ferait pas un choix différent. La seule solution pour ne pas avoir à faire de choix entre les deux et qu’il n’y en ait qu’une, au final, son foyer suffisamment impliqué dans son monde initial, dans les Kings, pour ne pas avoir à errer constamment dans la zone de distance entre les deux. Il déteste ça, être au milieu, d’un côté les KOS et de l’autre son épouse et son fils. Et pourtant, il n’est pas forcément prêt à faire ce que Natalia a dans l’idée, même si cela permettrait de résoudre ce problème.

La voix de Natalia s’élève à nouveau dans la cuisine et le motard se recentre sur elle, pas tout à fait sur de partager son avis quant à la lâcheté qui lui colle à la peau. Elle pose sa main sur sa joue, il l’observe et l’écoute attentivement, boit et pèse chacun de ses mots. Plus la discussion avance et plus il se sent confortable avec l’idée de reprendre une réflexion claire. Elle lui présente les éventualités, lui permet d’y voir plus clair, d’ouvrir les yeux sur des situations qu’il n’avait pas esquissées jusque-là, aveuglé par le chagrin et la fatigue. « Notre famille doit passer en priorité même si ce n'est pas ce que tu as promis au club et si les quitter est la seule façon d'y parvenir alors c'est ce qu'on fera... Si tu penses vraiment qu'il n'y a pas d'avenir pour les Kings. Le blond pousse un soupir, fronce les sourcils mais la laisse poursuivre et enchainer sur un autre problème qu’il n’avait pas envisagé. Il est vrai qu’à l’heure actuelle, au-delà d’Ezra et les décisions du club, les serbes représentent un des problèmes les plus importants. Natalia s’avance sur la protection du club et James acquiesce, obligé de reconnaître la vérité qu’elle énonce. S’il quittait le club ce soir, n’exposerait-il pas sa famille à la colère des Serbes ? Eux qui semblent tout savoir, tout comprendre, tout anticiper, tout gérer… Et ne laisserait-il pas, également, ses frères à leur merci ?

« ….toute notre vie est ici, nos amis, cette maison qui pourrait devenir la nôtre, tout...j ai pas envie de perdre tout ca sans certitudes...j'ai confiance en toi et en ton jugement chéri, mais peut-être que c'est un peu tôt pour prendre une décision aussi tranchée…est-ce qu'on peut même vraiment se le permettre ? Il l’observe, à la lumière tranchée de la cuisine, le regard fatigué et inquiet, les traits pourtant doux, le ramener tranquillement sur le droit chemin. Car c’est exactement ce qu’elle est en train de faire, le raisonner et sa voix fait écho dans le cerveau désormais plus calme et plus reposé du motard. Les idées ont fini de grouiller dans tous les sens, de se cogner aux premiers obstacles et s’arrêter. Il pèse les mots de sa femme un long moment en silence, évalue les risques, encore et encore, fais glisser entre ses doigts un morceau du tissu du gilet de son épouse. Il a l’impression de comprendre, d’ouvrir les yeux, de se rendre compte du contenu de ses pensées de ces dernières heures.
— Non. Non, je pense pas qu’on puisse se le permettre. Soyons réaliste. La plupart de nos revenus viennent du club, la sécurité qui y est liée ? Le club. La protection contre les autres crew, tu l’as dis : le club. Le motard glisse une main sur son visage puis la laisse retomber, ainsi que ses épaules, comme abandonnant toute nouvelle idée pour l’instant. Et il n’y aura pas dix mille opportunités pour s’en aller. Je n’ai aucune envie de le faire, mais je le ferais, crois-moi. Mais t’as raison sur le fait que je n’ai aucune certitudes sur ce qu’il va se passer, à part sur ce que je vais… ce qu’on va faire. Ce qu’on doit faire. Enfin… Il hésite, hausse les épaules, semble réfléchir encore un peu, laisser retomber une nouvelle fois ses mains dans le vide puis pousser un soupir exaspéré. Comment tu peux avoir confiance en mon jugement alors que je ne sais même plus quoi penser… même là, présentement, je suis en train de me demander si la réflexion que je me traine depuis des jours n’est pas un… une espèce de délire complètement absurde. Je sens pourtant qu’il y a quelque chose qui change, je veux dire… C’est le point de trop, la mort de Caleb va tout foutre en l’air et notre discussion de ce soir en est la preuve immédiate. Il s’arrête, fais une pause, à du mal à s’exprimer sur la complexité et la confusion de ses idées. Remettre en cause ma loyauté, j’ai déjà l’impression de les trahir. »

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MessageSujet: Re: make it rain ø natalia   make it rain ø natalia EmptyLun 19 Fév - 17:19




Talia & James



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Son mari fait glisser ses doigts le long du gilet distendu et trop large qui pèse sur ses épaules, mais évite son regard. Elle ne s'en formalise pas, elle sait qu'il réfléchit et qu'il a tendance lorsqu'il le fait à disparaître derrière un regard vide et des lèvres closes. Et ce soir plus encore que ces derniers mois, il y avait de quoi faire…il ne s'agissait plus seulement de mauvaises herbes de leur passé ayant décidé de revenir, il ne s'agissait plus de paré aux décès de proches…il s'agissait de décider de quoi serait fait leur avenir et c'était là quelque chose qu'ils se devaient de prendre le plus au sérieux possible parce qu'ils avaient une responsabilité de taille envers leur descendance. Sa main vient s'appuyer contre la cuisse de son mari et elle reste là debout devant lui, elle-même en pleine réflexion. L'idée d'en finir avec cette vie de danger, avec la constante inquiétude de voir son mari disparaître, de voir son fils subir un énième traumatisme avait quelque chose de particulièrement tentant. Imaginer une vie de famille normale, qui ne serait pas interrompus par des réunions intempestives, par un frère dans le besoin ou par une mission surprise en plein milieu de la nuit, elle l'avait fait des centaines de fois, mais maintenant que l'opportunité se présentait de façon réelle, elle ne savait plus vraiment quoi en penser, ni si c'était vraiment ce qu'elle voulait pour lui, pour eux.

Il n'y avait pas que ca, l'aspect financier aussi matériel que cela puisse sembler était plus qu'important, après tout, ils vivaient dans un appartement qui appartenait au club, plus des trois quarts de leur revenus provenaient d'eux et ce n'est pas comme si ils avaient la moindre économie, ou très peu en tout cas, les frais de notaire et les obsèques du père de James avait sacrément entamé le peu qu'ils avaient et l'héritage s'il rééquilibrerait tout ca, devait principalement servir à faire des travaux dans la maison de feu William Manning qu'ils avaient d'ailleurs envisagés de faire leur. Aucune décision n'avait été prise à ce sujet, mais l'idée avait commencée à faire son chemin dans l'esprit de la jeune femme et elle s'était en quelque sorte laisser séduire par l'idée de transformer cet endroit qui n'avait laissé que peu de bon souvenirs à James et dans lequel il avait grandi en un véritable foyer où ils pourraient élever un jour leurs enfants.

Son fil de pensées est soudainement interrompu par la voix de son mari qui reprend vie et ce qu'il vient lui dire n'est pas vraiment pour la rassurer. Leur vie entière est dépendante de ce club, tout simplement parce que les Kings ont toujours été le centre de celle de James et ils l'avaient laissé prendre une place qu'il était difficile de laisser disparaître, c'était la vérité et il la laissait apparaître telle qu'elle était, sans fioritures et sans atténuations. « Et il n’y aura pas dix mille opportunités pour s’en aller. Je n’ai aucune envie de le faire, mais je le ferais, crois-moi. Mais t’as raison sur le fait que je n’ai aucune certitudes sur ce qu’il va se passer, à part sur ce que je vais… ce qu’on va faire. Ce qu’on doit faire. Enfin… Les contradictions se mêlent à son discours et elle comprend que la façon dont elle s’y prend ne l’aide sans doute pas autant qu’elle le voudrait, le fait est qu’elle n’a pas la moindre idée de ce qui se passe dans sa tête, de ce qui provoque chez lui autant de questionnement. Elle en a les grandes lignes c’est vrai, mais ce n’est désormais plus suffisant pour démêler les si, les peut-être et les éventualités qu’il se monte en secret. Comment tu peux avoir confiance en mon jugement alors que je ne sais même plus quoi penser… même là, présentement, je suis en train de me demander si la réflexion que je me traine depuis des jours n’est pas un… une espèce de délire complètement absurde. Parce qu'elle le connaît, parce qu'elle sait qu'il n'est pas irrationnel, qu'il ne prendra pas de décisions irréfléchies, parce qu'elle sait qu'il retournera toutes les possibilités mille fois et dans tous les sens avant de décider du futur qu'il leur offrirait, parce qu'elle et leur enfant était au centre de cette sentence qu'il était en passe de prononcer. Je sens pourtant qu’il y a quelque chose qui change, je veux dire… C’est le point de trop, la mort de Caleb va tout foutre en l’air et notre discussion de ce soir en est la preuve immédiate. Remettre en cause ma loyauté, j’ai déjà l’impression de les trahir. »

« Parce que je sais que tu ne feras rien qui nous mettrais à risque. Parce que je sais que quelle que soit ta décision, elle sera réfléchie et pesée. Accorde toi du temps chéri, attend au moins de voir comment tout ca tourne. Je comprends ta peur du changement, mais j'ai l'impression que tu ne me dis pas tout…et je ne peux pas t'aider si je n'ai pas tous les éléments. Qu'est ce qui te fait si peur ? Qu’est-ce qui te fait tout remettre en question ? La présidence d'Ezra va changer pas mal de choses je le conçois, mais les décisions restent prises à l'unanimité des votes, il ne pourra pas imposer un chemin sans que vous ne soyez d'accord. Non ? Elle pousse un long soupir. C’est juste que notre vie entière dépend du club et honnêtement James j'ai peur de perdre tout ce qu'on a, je sais que ce n'est pas beaucoup et que ce n'est pas le plus important, mais c'est notre vie et je ne veux pas la sacrifier sur des si et des peut-être… Est-ce que tu penses vraiment qu'on risque plus en restant qu'en partant ? Sa voix s'essouffle un peu sur la fin de sa phrase, tout ca la terrifie, l'angoisse et la prend à la gorge. Elle n'avait pas compris tout ce que la mort de Caleb amenait avec elle et maintenant qu'elle commençait à en saisir l'ampleur tant de choses semblaient se remettre en question. C'était pas censé se passer comme ca. Elle porte une main à son front et la laisse finalement retomber le long de son corps, avant de venir refermer sur elle son gilet, ses bras serrés contre elle. Après tout ce qui s'est passé ces derniers mois… Elle secoue la tête à la négative. Je veux juste que ca s'arrête, je veux qu'on s'installe dans cette maison, qu'on se marient, qu’on reprenne notre vie, qu’on… Elle se tait une seconde, pousse un soupir abattu, cherche dans ses pensées quoi faire, quoi dire, mais celles-ci s'époumonent en vain. Puis finalement elle vient chercher et planter son regard dans celui de son mari et laisse s'échapper ce qu'elle ne peut plus garder pour elle. Je suis enceinte James et je sais même plus si c'est une bonne nouvelle. » Ses yeux s'embrument légèrement, ce n'est pas vraiment comme ca qu'elle avait imaginé lui dire, elle ne voulait pas le prendre au dépourvu au beau milieu d'une conversation aussi difficile et sinistre que celle-ci, mais c'était quelque chose qu'il faudrait de toute façon prendre en compte.
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MessageSujet: Re: make it rain ø natalia   make it rain ø natalia EmptyMer 21 Fév - 0:15


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« Parce que je sais que tu ne feras rien qui nous mettrais à risque. En était-elle si sure ? Vraiment ? N’avait-il pas fait la décision de l’impliquer au cœur du club, en la choisissant, elle, la femme qu’il avait voulu pour la vie au premier « non » sorti de ses lèvres ?
Les propos de sa femme font sens, évidemment. Il ne peut pas lui dire, tout ce qui lui fait peur, ce serait trop dangereux de lui exposer toutes les combines du club et la laisser encore dans le flou après ça. Et puis, d’ailleurs, quel regard aurait-elle sur lui, s’il devait lui dire tout ce qui se passe au club et ce à quoi il participe vraiment ? Comment lui expliquer que quelques longues semaines plus tôt il avait aidé a tué deux flics ? Les mettant, par la même occasion, face au danger de potentiels représailles ? Ils avaient presque failli foirer la mission, il aurait pu y passer, Max l’a échappé belle, et encore, aucun d’eux n’avaient eu à souffrir de retours de flics ou d’autres départements de justice… Mais tout ça, une soirée banale de représailles pour les Kings aurait pu le trainer eu prison ou sous terre et, il l’aurait laissée seule. Une deuxième fois, sans possibilité de revenir. Il pousse un soupir, encore une fois, à l’unisson de sa femme.
C’est à son tour de lui confier ses inquiétudes, sur le club et leur vie complètement tournée vers le MC. Elle a raison, sur bien des points, et si James ne voyait qu’une petite partie de l’image, obnubilé par la mort de Caleb et le chagrin qui lui pèse sur les épaules, Natalia lui ouvre une perspective plus large. Plus lugubre, plus réelle. Il sait qu’elle a raison, lorsqu’elle lui pose cette terrible question. Celle qu’il avait voulu ne pas se soumettre à lui-même, évidemment fatigué par ses réflexions et fermant les yeux aux problèmes plus profonds encore que pose la remise en question de son engagement auprès de ses frères. Il regrette déjà, d’ailleurs, d’avoir émis la possibilité d’un départ à voix haute. Il en serait incapable, ou plutôt, est sur de pouvoir le faire, quitter les KOS, sans être vraiment pour autant sur de vouloir dealer avec les conséquences derrière. Le manque de cette vie de hors-la-loi, cette fraternité qui l’a accueilli au cœur de son adolescence, qui lui a donné une première raison de vivre, de ne pas baisser les bras devant les coups durs. Est-ce que tu penses vraiment qu'on risque plus en restant qu'en partant ? Le motard secoue la tête à la négative, la réponse lui flotte sous les yeux et il sait, maintenant, il s’entend en cœur avec Natalia sur cette question. Il passe ses deux mains sur son visage fatigué, tire sa peau tirée dans une expression de mal-être évident. Il va pour ouvrir la bouche, lui dire que non, il ne pense pas risquer davantage en restant qu’en quittant le club mais Natalia lui coupe l’herbe sous le pied, élève à nouveau la voix. C'était pas censé se passer comme ca.
— Comme ça quoi, Nat ? Il l’observe, alors qu’elle bouge maintenant, porte une main à son front qu’elle finit par laisser retomber, referme son gilet. Il fronce les sourcils, la laisse s’exprimer.
— Après tout ce qui s'est passé ces derniers mois… Je veux juste que ca s'arrête, je veux qu'on s'installe dans cette maison, qu'on se marient, qu’on reprenne notre vie, qu’on… Il ne comprend pas, la regarde s’agiter, cherche son regard mais c’est elle qui finit par le trouver, s’immobiliser devant lui et ouvre les lèvres pour l’assommer de quelques mots : Je suis enceinte James et je sais même plus si c'est une bonne nouvelle. »

Le motard a l’impression que la foudre le frappe à l’instant précis où les mots sortent de la bouche de sa femme. Il l’observe, là, immobile, toujours assis sur sa chaise haute, le regard planté dans le sien et l’entend lui dire ce qui lui pèse sur la conscience, comme en écho. Sa mâchoire se décroche, le corps figé, les yeux soudain grand ouvert. Il n’est pas sur d’avoir bien entendu, pas sur de sentir les vertiges qui lui prennent jusque dans la gorge, pas certain que son cœur ait loupé un battement. Le motard est tout simplement choqué, il voit l’eau glisser au bord des yeux de sa femme mais est incapable de réagir, plongé dans un abysse de confusion.

« Je suis enceinte James et je sais même plus si c'est une bonne nouvelle.
— … quoi ?… »

Il se réveille enfin, se redresse d’un geste. Le choc de la nouvelle est suivi d’une vague étrange de… chaleur, de joie, largement inespérée au milieu de cette vague de peine qui s’abattait dans son dos depuis plusieurs jours. Ses mains atteignent immédiatement les épaules de sa femme, il cherche la trace d’un mensonge, n’importe lequel. Il n’arrive pas à y croire. Sa réaction n’a rien de logique, pourquoi lui mentirait-elle sur un sujet pareil et pourtant, il cherche, pour être sur, pour ne pas être déçu, il se sent d’ores et déjà tremblant.

« T’es enceinte, c’est vrai ? Tu… tu veux dire… depuis quand… de combien ? Il balbutie, incapable d’articuler une vraie phrase. Son cœur cogne dans sa poitrine, pas loin de s’en extraire avec toute la violence de cet élan de bonheur. Ses idées funestes se font la malle en à peine une micro-seconde, il n’y pense plus, pas sur le moment, simplement l’idée que sa femme porte en elle un deuxième enfant… Il ne résiste pas plus longtemps à la joie qui se glisse dans ses veines comme un produit en intraveineuse, relayée par le cœur qui pulse à une vitesse considérable. Il n’y croit pas et y croit déjà très fort à la fois, bloqué entre la stupeur et l’envie de sauter de joie autour de son épouse. L’idée lui tire un sourire immense, enfin, ses yeux se mouillent de larme, son cœur se remplit d’un amour profond, particulier ; le motard exulte et attire sa femme contre lui, glisse un bras dans son dos et l’autre dans ses cheveux, la gardant avec force contre lui. Il enfouit son visage dans le creux de son cou, ne résiste pas à la vague de larmes qui s’échappe de son regard bleuté. Elle est là, contre lui, la femme de sa vie, qui allait lui donner un autre enfant, agrandir sa famille. James s’effondre sans honte, se raccroche à Natalia comme il se raccrocherait à la vie. Sa main glisse dans un geste rassurant, presque frénétique dans le dos de son épouse.

Plus qu’un deuxième enfant, la serbe lui offre l’espoir. C’est ce qu’il ressent à cet instant, une éclaircie au milieu de toute la merde qui semble s’être fait la malle de son cerveau en l’instant. Ce qui guette pas loin, mais qu’il éloigne, entièrement concentré sur la nouvelle, sur la joie que cela lui procure, sur les possibilités et les chemins que Natalia vient de découvrir. Il se le dit, voudrait crier, c’est la meilleure nouvelle qu’il ait pu entendre depuis des mois. Il ne saisit que peu à peu la peur profonde et glaçante qui le menace comme un serpent à l’ombre, qui s’enroule lentement autour de sa poitrine et refroidit ses os. Il se laisse aller à l’allégresse suivant l’annonce, n’a pas peur de ses sanglots silencieux, d’exposer sa femme à cet amour jusque-là pudique. Il ne se détache simplement que pour poser ses mains sur ses joues, glisser un baiser sur son front, sur ses lèvres, ses joues, ses pommettes, puis encore sur ses lèvres, la couvre de baisers, il lui est reconnaissant des larmes de joie qui glisse sur sa peau fatiguée. Son pouce glisse sur sa pommette dans un geste d’allers et venues réguliers, le front collé au sien, les yeux clos, il reprend ses esprits, petit à petit, intègre au fil des secondes la joie qu’il ressent et qui côtoie une terreur, neuve, authentique, de très près. Il laisse le silence se former encore un peu, quelque peu sonné, la tête pleine de bruit, de bazar. Il s’entend hurler de l’intérieur.

… je… j’suis terrifié Natalia mais bon dieu, je t’aime.  »


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MessageSujet: Re: make it rain ø natalia   make it rain ø natalia EmptySam 24 Fév - 1:17




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Les yeux de son mari s'arrondissent et il la fixe sans autres réactions, dans le silence le plus complet, ce qui n'est certainement pas pour rassurer la jeune femme qui doutait déjà elle-même de la suite à donner à cette grossesse qui n'avait pas le moins du monde été prévue. Elle ignorait même comment elle avait pu manquer tous les signes et dieu sait qu'il y en avait eu, à dire vrai et avec un peu de recul elle les avait même tous subit ces dernières semaines. La partie délicate dans toute cette histoire, c'est qu'avec toutes les complications, les déconvenues et leurs conséquences qu'elle avait eu à gérer, elle s'était dit que le stress et la fatigue avaient bon dos et elle avait ainsi tout mis sur cette seule réalité, qui en cachait finalement une tout autre. En toute franchise elle ne s'y attendait pas et avait été plus que choqué quand l'idée s'était matérialisée à elle. Sa première réaction avait été de se dire que non ce n'était pas possible, pas envisageable, juste non. Alors elle avait tâché de réfléchir, cherchant dans les tréfonds de sa mémoire quand elle avait eu ses dernières règles, si elle avait manqué sa pilule, ce genre de chose qui est censé vous rassurer, mais elle ne s'en souvenait pas vraiment et ca n'avait au final fait que l'angoisser encore plus, alors en tout état de cause, elle avait fini par acheter un test de grossesse et elle n'avait pas vraiment eu le temps de s'angoisser davantage....oh non parce que les bandes de couleurs du test s'étaient affichées de façon presque instantanément... Putain de Bordel. Oui.

La Serbe était restée assise là sur son canapé le test entre les mains pendant un long, très long moment a essayé de réfléchir, à essayer de savoir si c'était une nouvelle réjouissante ou non, mais elle avait été incapable de parvenir à une réponse, elle n'en savait foutrement rien, alors elle avait laissé la journée s'écouler, avait tâchée naïvement de vaquer à ses occupations, espérant que tout finirait par être plus clair, mais évidemment ca s'était révélé quasiment impossible, alors elle avait finie par prendre rendez-vous avec un médecin pour être sûre. Elle avait besoin d'avoir des certitudes. Après quelques tests, le médecin lui avait non seulement confirmé qu'elle était enceinte, mais également qu'elle n'en était pas au tout début de sa grossesse, ce qui l'avait décemment laissée perplexe, confuse et sans doute un peu coupable. Comment avait-elle pu fermer les yeux aussi longtemps sur sa condition ? Comment était-ce possible? La question ne cessait de revenir la frapper comme une chanson agacante dont on arrive pas à se sortir l'air de la tête et c'est alors qu'elle rejoignait sa voiture que sa réflexion avait finit par véritablement se développer, ainsi à peine s'était-elle enfermé dans l'habitacle insonorisé et reclus du véhicule que les larmes avaient commencé à inonder ses joues...Elle était restée ainsi plus de temps qu'elle ne saurait le dire et elle avait jusqu'à aujourd'hui eut l'impression d'être restée coincé dans cet état passif de réflexion incertaine, si ce n'était pour les quelques distractions ô combien macabres auxquelles elle avait eu le droit…ils avaient eu le droit.

« … quoi ?… Il réagit finalement. Se redresse brusquement et vient porter ses mains sur ses épaules, plongeant son regard dans le sien comme pour y chercher quelque chose de plus. T’es enceinte, c’est vrai ? Tu… tu veux dire… depuis quand… de combien ? » L'aspect décomposé de sa phrase tire à la Serbe un léger sourire qui ne semble pourtant pas vouloir s'étendre comme il le devrait, en tous les cas pas avant que celui du motard ne vienne parer l'entièreté de son visage. Elle est touchée de voir l'émotion qui s'empare de lui, pas qu'elle en eut douté au contraire, elle était même plutôt sûre du fait que James ne remettrai pas en question l'avenir de cet enfant. Non, si quelqu'un devait le faire ca ne pouvait être qu'elle et à la question est-ce qu'elle le voulait? Rien n'était moins sûre.

Il la ramène contre lui et la serre dans ses bras, laisse courir sa main dans son dos, puis dans ses cheveux avant de glisser son visage dans son cou. James ne pleurait jamais, rare étaient les occasions ou cela était arrivé avant tout ca, mais aujourd'hui c'était différent, elle était contente d'être cette fois le témoin de larmes de joie. C'était en partie pour cette raison qu'elle ne lui avait rien dit jusqu'ici, parce qu'elle savait que cet enfant signifierait tout pour lui, surtout dans une période comme celle-là et elle savait que cela prendrait le pas sur beaucoup de choses y compris probablement le bon sens ou la raison. Pourtant, malgré ses angoisses et malgré toutes les raisons qui lui font penser que le timing est plus qu'un problème, lorsque son mari vient déposer sur ses joues, ses lèvres, son front et le reste de son visage des baisers souriants, elle ne peut qu'avouer que quelque part cet enfant elle en a elle aussi besoin et si c'est parfaitement égoïste elle l'assume, tout du moins elle l'imagine. Finalement, son front vient rencontrer le sien et dans un murmure il finit par lui dire ce que cette annonce lui éveille. Elle au contraire, ne dit rien, pas tout de suite en tout cas et se contente de glisser ses bras autour de son cou et de venir se glisser contre lui juste un instant. C'est un peu beaucoup d'émotions pour la jeune femme dont les hormones s'amusent à faire un yo-yo insupportable depuis maintenant plusieurs semaines. Pas étonnant qu'elle ait passé le dernier mois à chialer pour tout et n'importe quoi. Même son gamin de six ans n'avait pas la pleurnicherie aussi facile. Elle finit par s’écarter et passe une main dans ses cheveux pour les écarter de son visage et donner quelques réponses à son époux. Natalia se racle la gorge et vient se pincer les lèvres en hochant la tête. « Six semaines. Je…elle pousse un soupir. Je sais c’est déjà avancé et honnêtement je sais vraiment pas comment j’ai pu passer à côté aussi longtemps…je crois que j’ai tout mis sur le stress et…la jeune femme prend une inspiration qui sonne un peu comme une plainte. Tout ca lui est juste lourd et étouffant et son esprit semble lui-même s’embrouiller, c’est sans doute pourquoi elle se disperse si vite. Est-ce que tu crois que c’est vraiment raisonnable James ? Sa gorge se serre un peu. Ca fait des jours que je retourne ca dans tous les sens et si jusqu’ici j’étais pas sûre qu’on puisse se permettre une bouche supplémentaire à nourrir, après ce soir…. Sa voix se brise un peu et elle s’écarte de son mari, finit par lui tourner le dos un instant avant de faire de nouveau volte face. Elle ouvre la bouche, mais rien n’en sort bloqué par les larmes qui semblent s’être accumulé dans sa gorge, alors elle la referme quelques secondes avant de réitérer pour un second essai. Je veux ce bébé mais… » La main sur son ventre, elle ne termine pas sa phrase et se laisse finalement submergé par la réalité, celle de cette conversation, celle de leur situation, celle de cet enfant qui n’est plus à présent juste une vague idée uniquement dans son esprit et là, debout dans leur cuisine, elle se met à pleurer une main ramenée sur son visage.
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MessageSujet: Re: make it rain ø natalia   make it rain ø natalia EmptyLun 26 Fév - 0:33


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 Natalia finit par s’éloigner, passer une main dans ses cheveux. James lui n’en croit toujours pas ses oreilles, tout ça lui paraît merveilleux de son point de vue. Comme si cette annonce pouvait balayer tout le malheur et le chagrin qui persistait dans sa poitrine. La tristesse est toujours là mais cachée, reléguée, oublié l’espace de quelques instants, le temps de se faire à l’idée. Il n’y arrive pas, d’ailleurs, à concevoir que sa femme porte leur deuxième enfant. Il a l’envie complètement absurde de sauter partout, de laisser échapper la joie que ça lui procure, de se dire que bientôt, bien trop tôt, il portera dans ses bras un petit être neuf. Il passe lui aussi les mains sur son visage, se rend compte du sourire maladroit qu’il arbore, presque débile. Ses yeux ne sont pas secs mais il s’en moque, se concentre sur son épouse qui élève à nouveau la voix.

« Six semaines. Je… Six semaines, six semaines. Qu’est-ce que ça voulait bien dire au juste ? A quoi est-ce que cela ressemble à cet « âge » là ? Il se rend compte qu’il n’a aucune idée de tout ça, et encore moins de ce qui va venir, voilà ce qui lui fait déjà perdre un peu son sourire et lui rappelle que pas loin de la joie se trouve la terreur. La peur profonde de l’inconnu, de ce qu’il avait voulu vivre sept ans et l’avait passé en prison. Je sais c’est déjà avancé et honnêtement je sais vraiment pas comment j’ai pu passer à côté aussi longtemps…je crois que j’ai tout mis sur le stress et… Il se recentre sur son épouse, échappe toute autre pensée, l’observe s’embrouiller, souffler. Il ne sait pas vraiment dire si Natalia est aussi heureuse que lui. Il n’a pas l’impression et en même temps, il se dit qu’elle a du garder ça pour elle un petit moment, juste assez pour penser à tout. Parce que c’est ce qu’elle fait, et qu’il oublie parfois, chaque fois qu’il est au Homewrecker, chaque fois qu’il est au Crash, avec le club, avec Thomas, en train de bosser au garage, sur une mission, n’importe où. Chaque fois qu’il est ailleurs, elle est là et travaille à tout ce à quoi il ne réfléchit pas, elle pense pour deux. Pour trois avec Eliott.
Alors il la laisse digérer, s’exprimer, ne veut pas l’étouffer avec ses milles émotions contradictoires et pourtant toutes dans la même direction. A la seconde même où Natalia avait prononcé ses mots, il a intégré l’idée d’une nouvelle vie en plein cœur de la sienne, de sa famille. Maintenant qu’elle s’est exprimée, James n’imagine rien d’autre que ça, la possibilité de grandir. Est-ce que tu crois que c’est vraiment raisonnable James ? Il sent la tonalité grave de sa femme, perçoit les doutes, les inquiétudes. Ca fait des jours que je retourne ca dans tous les sens et si jusqu’ici j’étais pas sûre qu’on puisse se permettre une bouche supplémentaire à nourrir, après ce soir… Une part de lui n’a pas envie d’entendre ça, il voudrait simplement célébrer la nouvelle comme il se doit… Mais c’est la réalité des choses et il refuse de ne pas écouter Natalia se confier sur ses inquiétudes. Il ne peut pas agir comme si ça n’était rien, de manière aussi désinvolte que la première fois, occultant toutes les responsabilités qui leur incombe. Surtout pour que son épouse en prenne toute la charge ensuite.

Elle s’éloigne ensuite, se détourne, puis lui fait face de nouveau et il fronce les sourcils, les poings plaqués sur ses hanches. Il ne veut pas la brusquer mais alors que la serbe s’exprime à nouveau, James fait un premier pas vers elle. Hey… Elle ne l’entend pas, semble complètement perdue, une main sur le ventre puis l’autre, ramenée sur le visage, il entend ses sanglots et revient une fois de plus l’enserrer contre lui. Il n’est pas bien adroit ni vraiment très malin mais essaie, comme il peut, de la rassurer. Il glisse une main dans son dos, dans un geste plus tendre et plus lent que le précédent, pose son menton sur le sommet de son crâne et balance le corps frêle de son épouse dans un léger balancement régulier. Ça va aller, babe, ça va aller, pleure pas, d’accord ? En vérité, elle pourrait rester là des heures à s’épancher qu’il ne bougerait pas. Mais les larmes de sa femme lui font du mal, il semble se rendre compte, enfin, à quel point elle a subit la pression qu’il lui a mis sur le dos, à quel point elle est surement fatiguée, épuisée d’avoir à réfléchir pour deux. Il se sent complètement con et démuni, pourtant encore si transporté par la nouvelle. Il reste là un long moment, lui laisse l’opportunité de se lâcher un peu, se contente de lui donner l’impression qu’il la protègera toujours, de tout et n’importe quoi, la garde contre lui. Il dépose un baiser sur ses cheveux, continue de glisser sa main dans un geste léger et tranquille pour finalement lever la voix à son tour. Est-ce qu’on a déjà fait quelque chose de raisonnable, vraiment ? Le motard s’écarte un peu, la laisse respirer, attrape ses mains et se recule pour s’appuyer contre la chaise haute. Il s’efforce de garder un sourire, tente de donner un ton un peu humoristique à ses premiers mots. Il approche l’une des mains de son épouse pour y déposer un deuxième baiser et reprend plus sérieusement : Écoute… c’est… la meilleure chose qui peut nous arriver. Je suis certainement clairement pas objectif et j’ai pas tout c’truc que t’as de tout prévoir, de tout gérer… de tout anticiper. Mais j’pourrais essayer cette fois. Et rien d’autre n’a d’importance, je bosserais ce qu’il faut pour qu’on puisse élever cet enfant. Je me fiche de ce que j’aurais à faire. Peu importe, tout ça… c’est du vent. Ça remet tout en perspective. J’suis fatigué, comme un con parce que… Caleb quoi, juste… Il sent à nouveau la pression dans sa poitrine au rappel du souvenir de Caleb, aux images qui se sont implantées dans son cerveau pour ne plus jamais le quitter. La nausée qui lui prend chaque fois à la gorge alors qu’il entend le cri, qu’il voit les articulations céder sous la pression de leurs motos. Mais d’un geste de main, d’un froncement de sourcil il envoie balader ces images, il ne peut pas y penser, pas maintenant. Mais je ferais ce qu’il faut. Son esprit semble s’ouvrir à d’autres perspectives, il s’imagine autre chose, le motard a l’impression d’avoir le cœur plus léger et surtout, un avenir plus clair, moins entaché des merdes qu’il se collait sous le nez. Si tu veux vraiment cet enfant, autant que je le veux, je ferais ce qu’il faut. Je respecterais ta décision, je sais qu’il faut en discuter à deux, etc blabla, je sais Nat. Mais je t’imposerais rien, certainement pas une grossesse. Il déteste l’idée, ne veut pas avoir à y faire face mais il lui paraît important de notifier cela, après tout, elle avait réfléchit mais était-elle vraiment sure ? Je sais pas trop c’qu’il faut dire là, j’avoue, je suis complètement paumé… tout c’que je sais c’est que je veux ce bébé moi aussi, et le reste me paraît soudainement beaucoup moins important. »

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