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Milo Lawson

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MessageSujet: don't shoot the messenger   don't shoot the messenger EmptyLun 5 Fév - 10:31


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Mon texto envoyé à Justin, je fourre mon téléphone dans ma veste. Le connaissant, y a de grandes chances qu’il décide de m’appeler, comme le font les générations bien au-dessus de la sienne… Faut dire que sous pas mal d’aspects, Justin est assez vieille école. Ça me plait bien. Même si bien entendu je le taquine souvent avec ça !
Aujourd’hui en revanche, je ne suis pas certain que notre rencontre se place sous le signe de la taquinerie… Parce que ce que j’ai à lui annoncer n’est franchement pas amusant. J’ai encore du mal à réaliser et à accepter ce qui s’est passé. J’ai dû mal à me dire que ma meilleure amie a pu être assez désespérée pour faire un truc pareil. Je pense que Justin va tout autant halluciné que moi. Au point que j’ai longuement hésité à venir le voir, en fait… Une part de moi n’a pas envie de lui pourrir le moral avec cette histoire. Elle affecte suffisamment de personnes, a déjà beaucoup fait souffrir. Est-ce que je ne pourrai pas lui épargner ça ? Demander à Taylor de se taire à jamais et de ne pas aborder le sujet avec lui ? Mais je n’ai pas le droit de faire ça. Je n’ai pas le droit d’exiger quoi que ce soit de mon amie et d’imposer quoi que ce soit non plus à Justin.
Alors je vais, à contre cœur, suivre les volontés (les dernières volontés putain !) de Tay et aller porter cette fichue lettre de l’enfer à Justin, histoire de bien lui briser le moral. Ça tombe bien, quelque semaine après qu’il ait failli bêtement y passer en allant faire deux, trois courses. Youhou !

J’essaie de ne pas trop réfléchir à ce qui va suivre. Sinon peut-être que je vais me dégonfler, le voir, demander de ses nouvelles, boire un coup avec lui et repartir avec la lettre de Taylor toujours dans ma poche. Va falloir que j’évacue ça très vite, comme on retire un sparadrap en vitesse, non pas pour ne pas avoir mal, mais pour ne pas souffrir trop longtemps…
J’ai encore du mal à me déplacer moi-même et ma béquille m’aide à progresser. J’en viens cependant presque à espérer glisser sur une des nombreuses plaques de verglas pour avoir une super excuse pour faire demi-tour. Mais non. Le temps continue de filer alors que je me rapproche toujours plus du domicile de l’ami que Taylor et moi avons en commun. Je sonne et il m’invite à rentrer. Visiblement, il s’attendait à mon arrivé et a bien vu mon message. Ça y est, on y est, je ne peux plus faire demi-tour… En tout cas je ne peux plus faire demi-tour et ne pas passer pour un type louche.
Bref, du coup me voilà devant sa porte maintenant, après une ascension pénible de quelques volées de marches. Je lui adresse un sourire en l’apercevant. Un sourire qui doit paraître bien crispé, vu mon humeur ces temps-ci et la raison de ma venue. Va-t-il s’en rendre compte ? Sans doute.
« Hola copain de vie de merde ! » je lui lance en ouvrant mon bras libre (l’autre tenant ma béquille) pour une étreinte amicale. Comme souvent, je le piège en déposant un bécot humide sur sa joue tant que je le contiens, et lui pince la fesse en ricanant bêtement. « Ainsi tu as fais le choix de m’accueillir avec des vêtements sur le dos… Tant pis ! Tu sais pas à côté de quoi tu viens de passer… T’as un truc chaud à boire ? Il fait au moins moins quarante degrés dehors » je bougonne en le dépassant pour rentrer chez lui, sans trop me soucier d’y avoir été invité ou pas. Il a l’habitude de mon manque de savoir vivre. Puis hey! c’est sa faute, un jour il m’a dit que je pouvais me sentir ici comme chez moi… Faut JAMAIS me dire un truc pareil !


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Dernière édition par Milo Lawson le Lun 5 Fév - 14:23, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: don't shoot the messenger   don't shoot the messenger EmptyLun 5 Fév - 12:28

~Mardi 12 décembre 2017 – Matinée ~

Allongée sur son lit, Justin tenait la télécommande de sa main valide, faisant distraitement défiler les chaînes de sa télévision. Cela faisait un peu plus d’une semaine qu’il était sorti de l’hôpital mais toujours en arrêt maladie et autant dire que le jeune homme commençait à trouver le temps long. Il avait passé un peu de temps chez ses parents après sa sortie, ces derniers craignant de le laisser tout seul. Après de longues discussions, il avait réussi à les convaincre que, malgré son bras dans le plâtre, il n’était ni lourdement handicapé ni en danger de mort permanent et qu’il pouvait se débrouiller seul. Il avait certes reçu un sacré choc à la tête, mais si les médecins l’avaient laissé partir, ce n’était pas pour rien, non ? En tout cas, Justin avait retrouvé son appartement et si au début, son intimité et le calme lui avaient fait plaisir, après quelques jours, il commençait sérieusement à tourner en rond. Il sortait de temps en temps prendre l’air, se promener mais avec le froid ambiant ce n’était pas évident. Il avait songé à se rendre à la caserne mais l’ambiance n’y était clairement pas au beau fixe et beaucoup de ses amis n’y travaillaient pas en ce moment. Alors il fixait l’écran de la télé en attendant que le temps passe.

Lorsque son téléphone avait vibré, il en avait presque sursauté. Un sms. Justin grimaça, il préférait qu’on l’appelle, c’était toujours un calvaire pour lui de déchiffrer les messages. Il parvint à deviner le nom rapidement, plus par habitude qu’en le lisant réellement, Milo. Il ouvrit ensuite le message et là ses yeux se perdirent sur les lettres. Impossible de les déchiffrer, c’était un enfer. Après quelques instants de concentration intense, il parvint cependant à reconnaître un mot. Milo débarquait, c’était tout ce qu’il avait besoin de savoir. Justin éteignit alors la télé enfila un pantalon et un T-shirt, vu qu’il traînait jusque là en caleçon et tira la couette sur son lit, histoire que la pièce principale et presque unique de son studio ressemble à quelque chose.

Quand la sonnerie de l’interphone se fit entendre, Justin se dépêcha d’aller décrocher pour ouvrir la porte de l’immeuble et ouvrir sa porte d’entrée. 6 étages à monter, quand on est en béquille, c’est jamais simple mais il ne doutait pas que Milo allait s’en sortir. Il l’attendit sur le perron et quand ce dernier pointa enfin le bout de son nez, Justin l’accueillit avec un sourire, comme à son habitude.

« Hola papy ! »

Justin accueillit alors Milo qui, comme toujours, ne put s’empêcher de l’attraper, de lui faire un bisou et de lui pincer les fesses. Classique. Le technicien de surface poussa un long soupir mais ne chercha même pas à protester, cela faisait longtemps déjà qu’il avait abandonné. Il laissa donc son ami entrer chez lui, l’invitant à s’asseoir sur son lit qui faisait aussi office de canapé avant de se diriger derrière le bar, dans la cuisine pour lancer du café.

« J’ai hésité franchement, j’ai dû mettre 10 minutes à m’habiller avec ce truc. »

Ce truc, c’était son bras droit. Dans le plâtre. Ce dernier était d’ailleurs caché sous son T-shirt, Justin n’avait même pas essayé de le passer dans la manche. Il pouvait le faire avec de l’aide mais là clairement, il n’avait pas eu le courage de se lancer là-dedans et ce n’était pas comme si c’était très utile. Le jeune homme sortit alors deux tasses qu’il déposa sur le bar. Le café était en train de couler et une odeur agréable envahissait le petit appartement. Posant son coude valide sur le comptoir, il reposa sa tête dans sa main, sourire toujours aux lèvres.

« Alors le cascadeur, tu racontes quoi de beau ? D’où t’es venu cette envie irrésistible de me rendre visite ? »

Initiative que Justin n’avait clairement aucune envie de lui reprocher, il était content de le voir. Milo était sans doute un des meilleurs antis dépresseurs qu’il pouvait connaître, ensemble, ils formaient un duo solide, passablement insupportable sur les bords, il fallait bien l’avouer, mais solide.

« T’avais b’soin de voir un autre handicapé pour te réconforter ? »

Souriant toujours, Justin se retourna alors pour attraper le café et en verser dans les deux tasses. Il en amena ensuite une à Milo avant de se hisser sur le tabouret devant le bar et de prendre la sienne de sa main valide, portant toujours le même regard radieux sur son ami. Cette journée lui semblait soudainement moins morose.
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Milo Lawson

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MessageSujet: Re: don't shoot the messenger   don't shoot the messenger EmptyLun 5 Fév - 14:21


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Je vais me laisser tomber rapidement sur le canapé du salon/chambre à coucher/salle de vie, bref c’est petit ici. Mais ça ne me dérange pas le moins du monde et je dis ça sans aucun jugement. J’ai même pas mon propre appartement alors ce serait franchement mal venu. J’appuie ma béquille dans un coin et jette un coup d’œil en direction de Justin qui s’occupe de nous préparer quelque chose à avaler. Solide ou liquide, j’en sais rien. J’ai aucune espèce d’idée de l’heure qu’il peut bien être.
Quoi qu’il en soit, je profite qu’il ait le regard ailleurs pour me laisser un peu aller. Mon sourire forcé disparaît de mes traits et je pousse un discret soupir pour évacuer un peu de la pression qui repose sur mes épaules. Comment est-ce que je suis censé lui annoncer un truc aussi terrible ? Bon, ça va, Taylor est encore en vie, elle n’a pas de dommages cérébraux ou quoi, mais quand même ! Elle a tenté de mettre fin à ses jours, ça n’est pas rien… Je n’arrive toujours pas à comprendre. Moi aussi j’ai eu de sales périodes, j’ai eu envie que ma souffrance s’arrête et tout ça, mais j’ai envisagé de partir différemment. J’ai pris mes affaires et un billet pour mettre les voiles, changer d’air et de décor. Comment est-ce qu’elle a pu penser une seule seconde que disparaître COMPLETEMENT était une bonne idée, résoudrait quoi que ce soit ?
Mais ce n’est pas vraiment le sujet du jour.  Enfin si, Justin va sûrement poser des questions et attendre des réponses que je n’ai pas vraiment à lui donner, mais je met la charrue avant les bœufs là.

Le temps que je m’arrache à mes pensées, Justin nous a préparé du café et j’en sens l’odeur familière et agréable. Il m’adresse la parole et me demande ce que je fais chez lui. C’est ma chance, ma chance de cracher le morceau, sauf que c’est un peu tôt, non ? Je ne sais pas trop comment m’y prendre, comment commencer…
« T’avais b’soin de voir un autre handicapé pour te réconforter ? »
Cette fois, mon sourire amusé est plus naturel, je vais même jusqu’à ricaner un peu.
« Ouais, quelque chose comme ça. Viens voir papa, j’vais t’aider à t’habiller » je lui réponds avant de lui faire signe d’approcher, prenant pitié de lui. Il se ramène avec une tasse de café fumante qui m’est destinée et je l’aide à faire passer son bras plâtré dans le trou prévu à cet effet. « Je me souviens comme je galérais quand Zara m’a pété le bras. J’ai du découper deux ou trois teeshirts pour qu’ils passent, c’était relou. Voilà Monsieur ! T’es enfin présentable. »
Je souffle sur ma tasse pendant que Justin retourne près de la sienne, me laissant le sofa et se réservant un tabouret. Un silence s’installe, que je ne sais pas vraiment comment rompre. Je devrai lui demander comment il se sent, ce qu’il fait de ses journées, mais je sais que j’ai une mission à accomplir et, pour être honnête, j’aimerai m’en débarrasser assez vite.
Sauf qu’une fois que j’aurai lancé ce sujet là…ça va être coton pour passer à autre chose. Alors peut-être que je devrai lui laisser encore un peu de répit ? En même temps, il a eu quatre jours de tranquillité de plus que nous qui sommes au courant… Et s’il nous reprochait de ne pas l’avoir prévenu plus tôt ?
Non, allez, il faut que je prenne mon courage à deux mains.

« En fait…j’suis pas vraiment v’nu pour ton café ou ton boule sexy et osseux Justin… »
Allez Milo, courage…
« J’ai un truc à te donner… De la part de Tay… »
La surprise sur ses traits, puis le sourire qui suit et illumine son visage me fend le cœur. Il pense à une surprise, un genre de cadeau de Noël en avance ou quelque chose dans ce goût là, c’est certain. Comment pourrait-il penser à autre chose, quelque chose d’aussi sombre qu’une lettre d’adieu ?  
« C’est pas…c’est pas une bonne chose » je le coupe donc tout de suite, pour éviter un malentendu. « Il s’est passé un truc. Je sais pas trop comment te dire ça. C’est grave. C’est pas…enfin c’est réglé plus ou moins mais c’était grave. »
Mon estomac se noue, mon cœur se serre. Je prends une grande inspiration et… Et rien. Je n’arrive pas à le dire. Je n’arrive toujours pas à le dire à haute voix. Alors à la place, je fouille dans la poche de mon blouson pour en sortir les deux lettres que ma poche contenait. L’une m’est adressée, l’autre est pour Justin.




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MessageSujet: Re: don't shoot the messenger   don't shoot the messenger EmptyLun 5 Fév - 15:35

« Papa ? Heureusement qu’t’es pas mon père, c’est pas que j’aurais peur d’être névrosé mais presque. »

Justin avait adressé un sourire satisfait à Milo avant de tout de même s’approcher et de se laisser faire tandis que son ami l’aidait à passer son bras plâtré dans la manche de son T-shirt. Il était certain que tout seul il n’aurait pas réussi à le faire. Le technicien de surface se mit à rire en entendant son ami lui expliquait comme il avait galéré lui aussi quand il s’était fait péter le bras. Bon, avant de rire, il avait tout de même fait une sale grimace en repensant à cette histoire. Autant dire que ce n’était pas un super bon souvenir de la vie de son ami mais bon, autant se concentrer sur le positif et rire en imaginant Milo découper ses T-shirts, non ? Justin retourna donc s’installer sur son tabouret, attrapant sa tasse de café. Le breuvage était encore un peu trop chaud alors il souffla doucement à la surface de la tasse pour le refroidir. Milo de son côté repris la parole, voulant apparemment lui livrer la raison de sa venue non sans une petite pique gratuite, au passage. Justin lui adressa une grimace en guise de réponse tout en le laissant continuer. Milo lui expliqua alors qu’il avait pour lui quelque chose venant de Taylor.

« Ah oui ? »

Un grand sourire s’était alors dessiné sur le visage de Justin. Que pouvait bien lui adresser son amie ? C’était bizarre qu’elle ne vienne pas lui donner elle-même d’ailleurs mais il devait y avoir une raison là-dessous. Justin passa ses deux mains autour de sa tasse de café, se penchant légèrement en avant, attendant que Milo lui passe le paquet. Le sourire de Justin s’effaça cependant rapidement alors que Milo lui expliquait que ce n’était pas une bonne chose. Le technicien de surface posa alors la tasse sur le comptoir tandis que Milo enchaînait en lui expliquant que quelque chose de grave s’était passé. Justin se leva alors pour se rapprocher de son ami.

« Qu’est-ce que tu racontes ? »

Les sourcils froncés, Justin fixait son ami alors que son rythme cardiaque s’était soudainement accéléré. De quoi voulait-lui parler Milo ? Qu’est-ce que c’était cette histoire d’un truc grave qui était arrivé à Taylor ? Il sortit alors de ses affaires deux lettres et lui en tendit une. Justin l’attrapa fébrile. Il reconnut son nom dessus, la seule chose sans doute qu’il pouvait lire avec facilité. Il l’ouvrit. Une lettre, il était incapable de la lire et pourtant, alors que ses yeux cherchaient désespérément à s’accrocher aux lettres tracées dessus, sa main libre se crispait sur le papier.

« C’est quoi ça Milo ? C’est quoi ?? »

Justin agita alors nerveusement la lettre devant le visage de Milo. Il remit ensuite ses yeux dessus mais avec l’angoisse qui était en train de monter en lui, il lui était encore plus impossible de se concentrer. Il essayait de se remettre les idées en place. Une lettre. De Taylor. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Non. Il ne pouvait pas imaginer ce que ça pouvait vouloir dire. Il n’arrivait pas à comprendre, à lier les éléments entre eux ou peut-être que les solutions qui se dessinaient étaient trop violentes pour qu’il les accepte. D’un geste un peu trop vif, Justin posa alors le morceau de papier sur les genoux de Milo.

« Dis-moi ce que c’est… Dis moi ce qui est écrit. »

Justin sentait l’angoisse monter encore et encore. Il ne pouvait pas lire les mots tracés sur ce bout de papier et pourtant, il savait que tout était là. Il savait que c’était grave, il comprenait qu’il s’était passé quelque chose avec Taylor, que c’était elle qui lui avait écrit. Mais quoi ? Et pourquoi ? Elle savait qu’il ne pouvait pas lire puisqu’elle l’aidait avec les papiers officiels. Elle avait donc dû demander à Milo de lui remettre cette lettre pour l’aider à la lire, c’était certain. Mais pourquoi ? Pourquoi ne pouvait-elle pas lui dire les choses en face… ?


« Qu’est-ce qui est arrivé à Taylor ? »


La voix de Justin était basse et tremblante alors que petit à petit, ses idées se faisaient plus logiques.
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Milo Lawson

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MessageSujet: Re: don't shoot the messenger   don't shoot the messenger EmptyLun 5 Fév - 16:15


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Pwah, c’est trop la galère !
A cette seconde, je déteste Taylor pour ce qu’elle me fait endurer, ce qu’elle va faire endurer à Justin dans une seconde, à travers moi. Je sais bien qu’elle souffrait, terriblement…que c’est pour ça qu’elle a commis cet acte complètement stupide à mon sens, mais maintenant, nous souffrons tous. Elle nous a contaminé. Et elle savait que ça arriverait… Tay devait le savoir mais a jugé que ça n’était pas un problème. Et pourquoi ça l’aurait été pour elle ? Si son plan n’avait pas échoué après tout : elle n’aurait pas été là pour assumer les conséquences de son acte, supporter nos larmes, notre peine et obligée de faire face à notre incompréhension. Sauf qu’elle est encore là. Dieu merci, Taylor est encore là. Mais ce n’est pas parce qu’elle souffrait que je dois tout lui pardonner, si ? J’ai le droit d’être fâché. J’estime que j’en ai le droit, oui.
Et la mine déconfite de Justin me conforte dans cette idée. Lui aussi va souffrir dans un instant et c’est moi qui doit porter le coup.

J’ai la bouche sèche. Justin me fait face et agite la lettre qu’il a récupérée entre mes doigts devant mon visage. Il ne comprend pas. Il a peur… Il fait bien d’avoir peur. Même si tout est terminé maintenant, si Taylor est tirée d’affaire physiquement comme nous l’on dit les médecins : elle a encore du chemin à parcourir. Et je compte bien être là pour l’aider à mettre un pied devant l’autre, même si je ne comprends pas tout ce qui s’est passé dans sa tête et n’approuve clairement pas la décision qu’elle a prise. Je suis certain que Justin voudra être là aussi, à ses côtés, quand il saura.
Sauf s’il décide de réagir comme Saoirse…
Mais je me raisonne rapidement. Pas lui. Lui la pardonnera.  
« Dis-moi ce que c’est… Dis moi ce qui est écrit. »  
Je pousse un lourd soupir et tend la main pour récupérer la lettre. Je n’ai pas lu la mienne et je ne suis pas certain de vouloir lire celle de Justin. Avant d’ne arriver là de toute manière, je vais lui résumer ce qui est arrivé. De toute façon, vu comme il a pâlit et semble angoissé, je pense qu’il a compris l’idée. Enfin peut-être qu’il pense juste qu’elle se tire ou est atteinte d’une maladie quelconque et grave mais…
Bref !
« Elle a fait une bêtise. Enfin…pour elle s’était pas une bêtise, c’était…un acte réfléchi. Ces lettres et toutes l’organisation autour du truc le prouve mais… »
Mais franchement, ça m’arrache la bouche de le dire. Ca m’arrache le cœur de l’imaginer prévoir ses adieux, prévoir quels médicaments avaler, avec quoi pour que la combinaison ne lui permette pas de se relever. C’est trop affreux.
« Elle a essayé de se suicider Justin. »

Voilà, c’est sorti, la bombe a été lancée. Pauvre Justin… Je sais par quoi il va passer. Il n’y a pas de bonne façon d’annoncer ça à qui que ce soit.    
« Elle a posté ces lettres pour… Ca n’a pas fonctionné, OK ? » je m’empresse de tenter de réconforter Justin, apposant ma main sur son épaule pour y effectuer une petite pression, mon regard plongé dans le sien. « Elle ne va pas…exactement "bien", mais elle est en vie, sortie de l’hôpital même ! Ca va aller. Je sais que ça va aller. C’était juste…juste… Je sais pas. »
Ma voix se brise sur ces mots. Je sens l’émotion de Justin déteindre sur moi. De pénibles souvenirs remontent et je sens ma gorge me picoter désagréablement.


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MessageSujet: Re: don't shoot the messenger   don't shoot the messenger EmptyLun 5 Fév - 17:27

C’était comme si on venait de lui couper les jambes. Justin se laissa tomber lourdement sur lit à côté de Milo alors qu’il avait soudainement l’impression que le temps s’étirait. Une bêtise. Il avait commencé par parler d’une bêtise avant de lâcher des mots qu’il n’aurait jamais osé envisager. Elle avait tenté de se suicider. Taylor avait tenté de se suicider. Les mots se répétaient dans sa tête et pourtant, il n’arrivait pas à les concevoir, à en accepter le sens. C’était impossible, tout bonnement impossible.

« Non… Non c’est pas vrai… »

Un simple souffle passant la barrière de ses lèvres. Il refusait d’y croire. Il ne pouvait pas y croire. Pas elle, pas Taylor. Il revoyait son sourire, entendait encore son rire à son oreille. Elle n’avait pas pu tenter de partir. Elle était venue le voir à l’hôpital, lui parlant du fait qu’il allait se remettre, de quand ils pourraient de nouveau faire la fête ensemble. Elle n’avait pas pu baisser les bras comme ça. Il ne voulait pas y croire. Il ne pouvait pas y croire. La main de Milo sur son épaule le fit reconnecter à la réalité et Justin leva les yeux vers lui. Son ami cherchait ses mots, cherchant à le rassurer en lui expliquant qu’elle était en vie. Que les choses allaient s’améliorer. Justin avait terriblement envie de le croire mais il était dans l’incapacité de se projeter dans le moment, de penser à ce qui allait suivre. Non. Les mots se répétaient encore et encore dans sa tête.

« Pourquoi elle a fait ça ? »

Cette question avait été prononcée tout bas, trop bas presque pour assurer qu’elle était adressée à Milo. Justin tourna alors la tête vers les lettres que son ami avait toujours avec lui. Les réponses étaient très certainement là-dedans et pourtant, alors que son regard se posait dessus, le technicien de surface sentit une nausée l’envahir. Il avait besoin de savoir et pourtant, l’idée que la réalité lui claque soudainement à la figure le rendait malade. Qu’allait-il apprendre là-dedans ? Tous ses manquements ? Tout ce qu’il n’avait pas su voir ? Tout ce qui aurait pu aider Taylor et qu’il avait juste ignoré ? Justin porta une main à sa bouche, comme pour retenir cette nausée qui montait en lui, de plus en plus forte. Et puis, soudainement, il se leva, faisant face à Milo.


« T’as dit qu’elle était sortie de l’hôpital ? »


C’était comme si la connexion venait de se faire dans son cerveau, comme si les mots de Milo avaient mis un temps terrible avant de prendre du sens. Pourtant, désormais, ils lui paraissaient évident. Ils lui sautaient aux yeux et après la stupeur, c’était une colère sourde qui était petit à petit en train de grandir en lui.

« Quand c’est arrivé ? Quand est-ce que tu l’as su ? »

La voix de Justin était tremblante et froide. Son regard était rivé sur Milo, il le fixait d’une manière dont il ne l’avait jamais fait auparavant. Il était son ami et pourtant, en cet instant, il ne savait pas ce qui le retenait…


« Combien de temps t’as attendu avant de me le dire hein ? COMBIEN DE TEMPS MILO ? »


Justin s’était soudainement mis à hurler. La colère montait en lui et il n’était plus à même de la contrôler. Les émotions étaient vives et violentes, elles le secouaient dans tous les sens, le rendant incapable de comprendre ce qu’il ressentait vraiment. De la douleur, de l’incompréhension, de la rage. Envers Taylor ? Il ne savait pas, il ne saurait pas tout de suite. Pour l’instant, tout se bousculait en lui mais ce qui dominait, c’était cette envie terrible de briser quelque chose. Se détournant alors de son ami, Justin s’approcha du comptoir et d’un geste de rage, il envoya valser la tasse qui s’y trouvait. Un geste vif et précis de la main gauche. La tasse s’écrasa violemment contre le mur, le café se répandit un peu partout de même que les débris de l’objet. Mais ça ne suffisait pas. Non ça n’atténuait pas sa colère, il avait besoin de plus. Cette fois, il attrapa le tabouret qui se trouvait devant le bar et l’envoya violemment au sol. Et comme ça ne suffisait pas, il se mit à le piétiner avec rage, à frapper encore et encore.
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MessageSujet: Re: don't shoot the messenger   don't shoot the messenger EmptyMar 6 Fév - 13:46


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Je grimace, renifle, alors que le visage de Justin se décompose encore un peu plus. Je devine par quelles étapes il passe pour y être passé avant lui, il y a quelques jours. Le coup de téléphone que j’ai reçu de Maeve a été lé plus dur de toute mon existence. Apprendre que ma carrière dans le basket était ruinée à cause de mon genou en vrac a été dur, l’annonce de mon diabète m’a fichu les boules, me faire tabasser par ma copine puis arrêter à cause d’elle a été difficile à encaisser, ce qui est arrivé en prison a été…pénible est un euphémisme, vraiment. Pourtant apprendre que Taylor a essayé de se suicider a tout surpassé en terme de douleur, de choc. Haut la main. C’est ce qui jusqu’à présent m’a fait le plus mal. Je crois (j’espère) que jamais je n’aurai à vivre ça à nouveau ou à connaître une douleur plus lancinante.

Justin atterrit. Il encaisse l’information du mieux qu’il peut. Il commence par nier, refuse d’admettre. Et puis il s’interroge, il négocie. Je l’entends murmurer mais je ne parviens pas à comprendre ce qu’il dit. Je me doute bien de ce à quoi ça peut ressembler de toute façon. Encore une fois, je suis passé par là. En boucle. Pendant que je me préparais, essayait de joindre Ayleen pour qu’elle m’accompagne parce que je ne voulais pas être seul, tout ça tournait en boucle dans ma tête. Je passais d’un état à un autre, de la colère à l’angoisse, à l’incompréhension au soulagement de savoir qu’elle avait raté…
Justin baisse les yeux vers les lettres que Taylor nous a écrites. J’ignore leur contenu. Je n’ai pas eu le courage de lire la mienne ou de l’ouvrir. C’est au-dessus de mes forces. Je l’ai emporté en me disant que, peut-être, Justin pourrait m’aider à faire face, mais je n’en suis pas certain. Peut-être que je devrai juste la brûler et tenter de passer à autre chose ? Est-ce que j’ai envie de savoir à quel point j’ai tout foiré ? Est-ce que j’ai envie de lire que tout ça est de ma faute, parce que je n’ai rien su voir, pas su détecter les signes ? Est-ce qu’elle a tenté de plaisanter là-dedans ? Est-ce qu’elle me souhaite une bonne continuation de manière complètement détachée et informelle ?
Je ne veux pas vraiment savoir… En même temps… S’il y avait la clé pour l’aider à aller mieux là-dedans ? Si elle essayait de recommencer ? Si elle essayait de recommencer parce que selon elle, nous n’avons toujours pas compris, nous ne sommes toujours pas à la hauteur et capables de lui prouver que les choses vont aller mieux ?

« T’as dit qu’elle était sortie de l’hôpital ? » reprend tout à coup Justin, son regard changeant peu à peu, se faisant plus dur alors que ses mâchoires se crispent. J’ouvre la bouche, mais il ne me laisse pas le temps d’enchainer. Il me fusille à présent du regard et je peux comprendre sa colère. Je peux comprendre qu’il soit furieux après moi, après tous ceux qui savent à quel point il apprécie Taylor…
« J’suis désolé… J’étais complètement à l’ouest mec… »
Mais Justin ne veut pas entendre ça. Alors il se répète, hurle cette fois.    
« COMBIEN DE TEMPS MILO ? »
« QUATRE JOURS ! » je lui crie en retour, pour être certain que ma voix couvre la sienne, au cas où il recommencerait à hausser le ton. Et aussi parce que je continue à balancer d’un sentiment à l’autre…et maintenant je suis en colère. Parce que tout ça ne devrait pas me retomber dessus ! J’ai rien demandé moi ! « C’est arrivé le huit, dans la nuit. Elle a fait ça dans un putain de parc ! Elle a posté ces lettres à la con et puis elle a été faire ça ! J’ai pas pensé à tout le monde, OK ? J’suis pas rentré chez moi avant hier soir et c’est là que j’ai trouvé les lettres ! J’suis venu aujourd’hui, OK ? J’suis venu. Je sais que c’est tard mais… J’étais pas là-dedans Justin ! Ca m’est tombé dessus aussi putain ! P’têtre que tout l’monde aurait fait mieux, p’têtre que t’aurais fait mieux mais moi j’ai fait comme j’ai pu ! J’continue à faire comme je peux pour gérer cette merde ! J’suis désolé, d’accord ? »



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MessageSujet: Re: don't shoot the messenger   don't shoot the messenger EmptyMar 6 Fév - 18:37

Quatre jours… Quatre jours que son amie avait tenté de mettre fin à sa vie. Quatre jours qu’il vivait normalement, se traînant dans son petit quotidien alors qu’elle avait frôlé la mort, qu’elle avait été à l’hôpital. Il n’arrivait pas à le croire, à le concevoir. Oui c’était de la culpabilité qui était peu à peu en train de s’immiscer en lui alors que Justin se défoulait avec rage sur le tabouret. Il s’était lamenté sur son sort, s’ennuyant dans son appartement, ne faisait rien alors que pendant ce temps… Non seulement il n’avait rien vu venir, non seulement il n’avait pas su être là pour elle avait mais même après. Il se sentait coupable mais il était en colère aussi. En colère que personne n’ait pensé à décrocher son téléphone pour le prévenir, pour lui dire que Taylor. Merde ! Alors qu’il continuait de donner des coups de pied dans le tabouret, la voix de Milo lui parvenait par bribe. Il entendait ce qu’il disait mais ça ne l’empêchait pas d’être en colère. Il aurait dû sans doute se mettre à sa place, comprendre comme ça avait été dur pour lui, comme il avait été retourné, perdu… Mais la colère restait là. Cette colère sourde à l’idée que ça faisait quatre putains de jours et qu’il venait juste d’être mis au courant.

Un des pieds du tabouret céda, des brisures de bois se répandant au sol alors que Milo s’excusait. Justin s’immobilisa alors et tourna la tête vers lui. Il y avait toujours de la colère dans ses yeux, sur son visage. Toujours cette rage sourde. Mais ses yeux avaient aussi rougi et sans qu’il ne s’en rende compte, des larmes avaient commencé à couler sur ses joues.

« J’aurais pas fait mieux Milo mais putain je t’aurais appelé. »

Un coup de pied supplémentaire pour envoyer valser le pied du tabouret brisé à l’autre bout de la pièce.

« Je t’aurais passé un putain de coup de fil. Plutôt que de me pointer comme une fleur chez toi, faire comme si de rien n’était et me balancer ça comme si on parlait de la pluie et du beau temps. »

Justin se tourna alors pour être complètement face à Milo. Il pointa un doigt accusateur vers lui, ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose mais rien ne lui vint, absolument rien. Parce que malgré sa colère, il ne pouvait que voir la détresse dans le regard de son ami et ça le flinguait tout autant. Justin se détourna alors et voulut donner un coup dans le mur. Sauf que par réflexe il avait avancé son bras droit et que lorsque son plâtre avait heurté le mur, il avait poussé un cri de rage et de douleur.


« PUTAIN DE BORDEL DE MERDE »


Tenant son plâtre de sa main gauche, Justin s’adossa alors contre le mur et s’y laissa ensuite glisser doucement jusqu’à se retrouver assis à même le sol. Les larmes commencèrent à couler plus nombreuses sur ses joues et ses épaules étaient secouées de légers sanglots. La douleur dans son bras avait calmé la colère, laissant place à un trou béant dans sa poitrine. Un vide immense. Une douleur qu’il ne pensait pas avoir déjà rencontrée.

« Pourquoi elle a fait ça… Pourquoi on a rien vu ? »

Justin aggripa ses cheveux de sa main gauche. Les larmes coulaient désormais abondamment sur ses joues. Il n’était pas du genre à pleurer devant les autres mais là, il n’avait pas la force de retenir quoi que ce soit. Il n’était même plus en contact direct avec l’instant présent. Le visage de Taylor s’imposait à lui. Il revoyait son sourire et il n’arrivait pas à comprendre.
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MessageSujet: Re: don't shoot the messenger   don't shoot the messenger EmptyMer 7 Fév - 8:44


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Ca fait chier de le voir se mettre dans un tel état. En même temps, si j’avais eu des trucs à péter sous la main au moment où je me suis retrouvé face à Taylor, je pense que ça aurait volé dans tous les sens aussi. Mais en apprenant la nouvelle, j’étais trop abasourdi pour me laisser aller à la violence et une fois devant Tay…ben j’étais dans une chambre d’hôpital avec Ayleen à mes côtés et ça ne s’y prêtait pas vraiment. Je ne cherche pas à arrêter Justin. Je lui tiens tête, je crie aussi fort que lui, mais je ne cherche pas à l’empêcher de détruire son mobilier. Si ça peut le soulager un peu : qu’il se fasse plaisir ma foi !
Ca me fend le cœur de le voir comme ça n’empêche. Parce que Justin, c’est un peu la zenitude incarnée d’habitude, toujours avec le sourire, toujours en train de positiver. Si Taylor pouvait le voir dans cet état là…  Bordel ce qu’elle s’en voudrait ! En même temps, à quoi est-ce qu’elle s’attendait ? Elle devait savoir à quel point ça nous bouleverserait tous. Je suppose qu’elle avait trop mal elle-même pour être capable de l’envisager… J’en sais rien. En tout cas ça me bute de voir Justin aussi mal, de voir les larmes couler sur son visage habituellement rieur.
Les reproches continuent de fuser. J’aurai dû l’appeler. Je le sais… Mais ‘y ai pas pensé. Tout comme Taylor n’a sans doute pas pensé à nous quand elle a avalé tous ces médicaments. Je sais que j’ai merdé moi aussi, dans les grandes largeurs, mais c’est fait maintenant, non ? Alors je vais le laisser se plaindre, prendre un air désolé (je le suis vraiment, merde !) et attendre que la tempête passe. C’est ce que j’ai de mieux à faire je pense…
Je soutiens son regard sans ciller lorsqu’il se tourne vers moi et pointe un index accusateur dans ma direction. Mais rien ne sort. Alors que j’attends une pluie d’insultes, d’autres remarques cinglantes, blessantes sur ma façon de gérer tout ça, rien ne sort de sa bouche.

Finalement, c’est ailleurs qu’il va se décharger et je sursaute en écarquillant les yeux quand je le vois cogner de son bras plâtré dans le mur.
« Mais… » T’es con, je pense très fort, sans le prononcer à haute voix. Je tente de me redresser, mais mon genou flingué se rappelle à moi. Alors je m’interromps le temps de trouver ma béquille et reprends là où je m’étais arrêté. Je me remets debout et boite jusqu’à Justin qui me pose ces fameuses questions que je redoutais.
« Elle explique tout ça dans sa lettre j’suppose. J’ai pas osé lire. On a essayé d’en parler mais chaque fois c’est les grandes eaux alors bon… » je lui réponds en essayant très maladroitement de m’installer à ses côtés. Quand c’est fait, ma jambe étendue devant moi, je soupir et passe un bras autour de ses épaules.
« J’crois qu’on a rien vu parce que… Enfin j’parle pour moi mais j’étais tellement content qu’elle ait rien eu quand cette folle a attaqué l’hosto ! Pour moi elle allait bien, tu comprends ? Physiquement elle allait bine et je voulais pas voir le reste. Et puis c’est Taylor merde ! Taylor…ferait jamais….un truc pareil… »
OK, ses larmes commencent à me contaminer. J’essaie de les chasser avant qu’elles ne commencent à dégringoler. Si on chiale tous les deux ça va rien donner de bon. J’ai suffisamment craqué comme ça les jours précédents. Maintenant, il faut que je sois là pour mon pote. Je renifle, me sers de mes manches de sweat pour essuyer mes yeux et soupir lourdement.
« L’important maintenant c’est de l’aider. On sait que ça va pas alors…on va tout faire pour l’aider à surmonter tout ça. On a eu de la chance. Beaucoup de chance que… Bref, on a de la chance d’avoir une seconde chance. Défoule-toi ici, casse des trucs, mais quand tu seras devant elle, essaie d’être le Justin qu’elle connaît, OK ? Ca lui fera du bien… Ca va ton bras ? »



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MessageSujet: Re: don't shoot the messenger   don't shoot the messenger EmptyMer 7 Fév - 11:11

Justin avait juste levé le regard en voyant Milo se lever et avancer maladroitement jusqu’à lui. Malgré toute la colère qu’il avait pu ressentir, quand il le vit naviguer pour s’asseoir à côté de lui, il lui tendit sa main valide comme appui pour lui faciliter la tâche. Cela ne l’empêcha pas pour autant de l’interroger, cherchant désespérément à comprendre. C’était ça qui le ravageait le plus, l’incompréhension. Si elle avait eu un accident il y aurait beaucoup de tristesse mais pas la même colère. Pas la même rage. Elle avait tenté de partir, elle avait voulu quitter ce monde. Milo lui expliqua alors que les réponses étaient a priori dans les lettres mais qu’il n’avait pas eu le courage de les lire pour l’instant. Justin sentait qu’il avait besoin de savoir mais est-ce qu’il préférait qu’on lui lise les quelques lignes ou tout entendre de la bouche de Taylor ? Il sentit alors le bras de Milo autour de ses épaules et il se laissa faire. Ce geste, il en avait presque besoin. Milo lui était bien là, à ses côtés. Il ne s’était pas envolé lui. Son ami embraya ensuite sur sa seconde question, expliquant pourquoi à ses yeux ils n’avaient rien vu venir. Un goût amer remonta alors dans la bouche de Justin et l’espace de quelques secondes, il se demanda s’il n’allait pas vomir. Peut-être était-ce aussi lié à la douleur qui continuait d’irradier son bras ?

« Ou peut-être qu’on était trop occupés avec nos propres vies. »

Derrière ce on, il y avait surtout un je. Justin se sentait coupable et c’était ça qui dominait en lui. Il avait été à l’hôpital, tout proche d’elle pendant plusieurs jours. Mais il avait été le sujet de la conversation. Lui et ses blessures. Alors qu’elle venait aussi de vivre un grand traumatisme. Alors que dans tous les cas, elle aurait dû être au centre de la conversation, tout comme lui. La nausée se faisait plus présente. Il ne comprenait pas parce qu’il ne voulait pas comprendre. Mais la culpabilité par contre, elle était bien là et il était presque certain qu’il n’arriverait pas à l’effacer. Milo de son côté se tournait déjà sur ce qui allait suivre, expliquant qu’il fallait désormais qu’ils soient présents pour Taylor.


« J’lui dois bien ça… »


Et de toute façon, il ne pourrait pas faire autrement. Justin était en colère certes mais il savait bien que face à elle, tout ça, il le mettrait de côté. Parce que c’était Taylor et que l’idée qu’il puisse encore la serrer dans ses bras, encore la voir sourire suffisait à mettre le reste entre parenthèse. Il irait la voir dès que possible et il ferait le clown. Il serait comme toujours, l’insupportable gamin, toujours sourire aux lèvres qui raconte des conneries et semble parfois ne pas saisir la gravité des choses. C’était son arme à lui. Mais avant ça, il fallait qu’il reprenne un peu de consistance. Justin était pâle et il faisait au mieux pour garder une respiration tranquille.

« Et pour mon bras… J’crois qu’j’vais vomir. »

Justin rejeta alors sa tête en arrière pour l’appuyer contre le mur. Les yeux clos, il se concentrait pour calmer cette fichue nausée qui était en train de l’envahir. La douleur commençait enfin à diminuer, légèrement mais sûrement. Se concentrant sur sa respiration, il oublia le reste l’espace de quelques secondes. Juste le temps de reprendre le dessus sur lui-même. Cela lui permis aussi de faire le vide et de se rendre compte de ce qu’il restait en lui. Maintenant qu’il avait hurlé sur Milo, il n’avait plus de colère pour lui. Il en avait eu, il lui en avait voulu de ne pas l’avoir prévenu plus tôt mais c’était dit et donc plus à l’ordre du jour. La colère qu’il ressentait envers lui-même par contre était toujours bien là, nichée dans un coin et solidement accrochée.

« Ok… Je crois qu’ça passe. »

Justin redressa alors légèrement sa tête et tourna le regard vers Milo. Un étrange sourire se dessina alors sur ses lèvres.

« Enfin, le Justin qu’elle connait il a pas un bras dans l’plâtre et il a tout ses cheveux. Mec, il me manque des cheveux ! »


Justin montra alors de son bras valide une partie de son crâne, où il manquait effectivement des cheveux suite à l’opération qu’ils avaient dû pratiquer. Et puis, sans qu’il puisse expliquer pourquoi. Il se mit à rire. Un rire fort, nerveux qui lui arrachait des larmes, le secouait avec violence. Un rire à la limite des larmes. Mais il fallait qu’il sorte, il ne pouvait plus le retenir. C’était comme si son corps craquait soudainement et n’avait trouvé que ça pour expulser toutes ces émotions trop fortes qu’il gardait.
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MessageSujet: Re: don't shoot the messenger   don't shoot the messenger EmptyMer 7 Fév - 15:30


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Evidemment qu’on était trop occupé avec nos propres vies… Mais j’ai encore du mal à l’admettre à haute voix, à l’admettre devant d’autres personnes. Pourtant c’est vrai. Quand j’ai appris que l’hôpital était la cible d’une attaque et ne suis pas parvenu à joindre Taylor, j’ai eu la trouille de ma vie - du moins à ce moment, je pensais que c’était LA trouille de ma vie. Et puis j’ai appris qu’elle s’en était tirée sans une égratignure, qu’elle n’était même pas vraiment à l’endroit où l’action se passait. Alors je me suis dis que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Enfin pas tout à fait parce qu’on a très vite appris que Saoirse était blessée, elle, mais voilà… Egoïstement, je me suis senti extrêmement soulagé que cette foldingue de veuve n’ait pas blessé ou tué ma meilleure amie. J’ai donc cru que ça irait pour elle, je n’ai pas pensé aux blessures psychologiques que cette fusillade avaient pu engendrer. Je n’ai pas pensé que tout ça s’ajoutait à une longue période de stresse. Entre la dette de son frère à rembourser aux Kings, ses trafics et sa peur d’être prise en flagrants délits puis les soucis de santé de Maeve et mes soucis avec la Justice qui l’affectaient… J’aurai dû voir, deviner, prévoir. Mais je la pensais forte. Plus forte qu’elle ne l’était en réalité. Je me suis toujours appuyé sur elle et je n’ai pas pensé qu’elle pourrait céder sous le poids de tout ça…
Je baisse la tête, un peu honteux. Très honteux en fait. Justin pense directement à ce qu’il a fait de mal alors que moi, quand j’ai su, je n’ai vu que le mal qu’ELLE m’avait fait en commettant un tel acte. Comme le gros connard égoïste que je sais parfaitement être. Une part de moi espérait que Justin réagirait comme moi, l’accuserait d’avoir lâchement tenté de nous abandonner, mais non, je suis le seul monstre de son cercle d’amis apparemment.

Je me tourne vers lui lorsque je l’entends me dire qu’il se sent nauséeux à cause de la douleur.
« Merde mec. En même temps pourquoi t’as fait ça ? » je tique, me demandant ce que je peux faire pour lui. C’est Talor l’as de la médecine, pas moi. Je sais même pas retirer une écharde, c’est dire… « Respire par le nez… Tu devrais pas plutôt genre…mettre la tête en bas entre les jambes ? Quand j’ai la tête qui tourne…hm…non, mais ça a rien à voir » je réalise tout ça. S’il se penche, il risque de gerber ouais. Conseil débile de Milo n° 394 672 !
Alors je me tais et me contente de lui transmettre mon soutien en pinçant son épaule un peu plus fort avant de la masser distraitement.  
« Ok… Je crois qu’ça passe » me dit-il avant de revenir sur ce que je lui ai dit un peu plus tôt, le plus sérieusement du monde. Sauf que lui trouve la force de sourire à travers ses larmes qui se sont atténuées. Je lui rends sons sourire.
« Tu sais, si on t’aimait pour ton physique Justin, ça se saurait. Nous on t’aime parce que t’es comme ce bon vieux Maitre Gonzo ! Trop rare pour mourir et trop bizarre pour vivre ! »
Justin continue de rire. Je ne sais même pas s’il m’a entendu et si c’est moi qui l’ai provoqué ce rire ou si c’est sa propre phrase qui le rend hilare. C’est limite flippant. Mais je comprends. Il est sur les nerfs…
« Bon, aide-moi à me relever, j’ai c’qu’il te faut pour le mal qui te ronge ! » je lui lance en lui donnant un petit coup de poing amical sur l’épaule pour le ramener à la réalité.

Il s’exécute tant bien que mal – nous sommes deux boulets irrécupérables bon sang ! – et je rattrape ma béquille pour aller fouiller dans sa cuisine. Il nous faut quelque chose à manger. Je vais nous rouler quelque chose. Quelque chose de corsé et il va devoir tirer dessus. Je ne veux rien savoir, rien entendre : il va fumer et se détendre ! Mais il faut qu’il ait le ventre plein, ou du moins de quoi le remplir après ça.
« Mais c’quoi ce frigo mec ? Ca va pas du tout… C’est pire que chez moi ! J’croyais qu’tes darons avaient fait des courses pour toi ! T’as déjà tout bouffé ? …J’me disais que t’avais pris un peu de fesses… Faut qu’on fasse des courses mec, tu peux pas rester comme ça. »  


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MessageSujet: Re: don't shoot the messenger   don't shoot the messenger EmptyVen 9 Fév - 10:41

Ce rire, Justin était incapable de dire d’où il venait, pourquoi il était sorti si soudainement mais il n’avait ni l’envie ni la force de le retenir. Les propos de Milo ne l’avaient d’ailleurs pas aidé à se calmer. Il aurait pu protester alors qu’il sous-entendait clairement que son physique n’était pas son plus grand atout mais l’hilarité était trop forte. Le jeune homme riait à s’en exploser les côtes, ses larmes coulaient, impossible de définir si elles étaient de joie et de tristesse. Il en avait mal aux abdos mais c’était salvateur. Il sortait le trop plein d’émotions, il donnait à son esprit et à son corps la possibilité de se purger un peu, de faire de la place pour autre chose que cette immonde douleur. Le rire avait toujours été sa meilleure arme et il n’aurait jamais cru qu’il pourrait l’aider dans un moment pareil. Pourtant, il était là, présent. Il se doutait bien que Milo risquait d’être désemparé face à cette réaction que lui-même ne comprenait pas complètement. Mais ce n’était pas comme s’il avait le choix…

Alors qu’il se calmait un peu, Justin fut ramené sur terre par Milo qui lui demandait de l’aide pour se relever afin qu’il puisse lui procurer ce dont il avait besoin. Formulation énigmatique mais le technicien de surface ne chercha pas à décrypter pour le moment, il se contenta d’obéir. Maladroitement, il se hissa donc sur ses pieds, ne pouvant s’appuyer que sur son bras gauche qu’il tendait ensuite à Milo pour qu’il puisse lui aussi finir sur ses deux jambes. Enfin, deux jambes, on s’entend… Alors que Milo se dirigeait derrière le bar vers la partie servant de cuisine, Justin lui entrepris de ramasser les morceaux de sa tasse de café qui avaient volé et d’essuyer le liquide qui s’était étalé sur le mur et sur le sol. Il fut interrompu dans sa tâche par son ami qui n’était apparemment pas satisfait de son inspection du frigo.

« Y’a des pâtes et des conserves dans les placards, ça suffit pour survivre ! »

Justin avait dit ça d’un ton tout à fait naturel, comme si c’était une évidence. Oui, en rentrant chez lui, il avait eu droit à des plats préparés par sa mère et de quoi remplir son frigo mais il avait attaqué une partie des réserves et pas fait les courses depuis. Pour deux raisons évidentes : avec un bras en moins ce n’était pas forcément pratique et surtout, il fallait qu’il fasse gaffe à son budget. Son séjour à l’hôpital n’avait pas spécialement arrangé ses affaires.

« Mais si tu veux te retaper les six étages pour trouver quelque chose qui convient à ton estomac de princesse, te gêne pas ! »

Justin adressa alors un sourire moqueur à Milo qu’il bouscula volontairement pour mettre les débris de sa tasse dans la poubelle. Il retourna ensuite vers le tabouret qu’il avait attaqué pour pousser du pied les morceaux dans un coin, il s’en occuperait plus tard. Il se laissa alors tomber sur son lit dans un soupir.

« Tu crois que j’pourrais aller la voir quand ? »

Malgré son sourire et ses conneries, Taylor n’avait pas quitté son esprit, pas une seule seconde. À l’évocation de son nom, il avait senti ce pincement si caractéristique dans sa poitrine mais il avait trop crié, trop pleuré pour en être encore capable. Il était soudainement dans un état de fatigue profonde, comme si tout lui retombait dessus et qu’il n’était plus capable de pulsions aussi violentes que celles qu’il avait exprimées plus tôt. Ce n’était peut-être pas plus mal, cela lui permettait de parler avec Milo plus sereinement. Il remarqua alors les lettres posées sur le lit, non loin de lui. Taylor avait même pensé à faire envoyer la sienne à Milo, sachant très bien que seul il était incapable de la lire… Cette attention avait quelque chose de particulièrement horrible.


« J’croyais que ce genre d’histoires, ça n’arrivait que chez les autres… »


Que le suicide, c’était un truc obscur. Bien sûr que Justin en avait déjà entendu parler mais c’était toujours nébuleux, longtemps. Des histoires de voisin éloigné ou à la télé. Jamais il n’aurait envisagé que ça puisse être aussi proche, que quelque de son entourage puisse envisager cette solution, l’espace d’un instant même. Sans doute parce qu’il n’arrivait pas à saisir ce qui pouvait mener à prendre une telle décision, ce qui faisait que d’un coup, la mort pouvait paraître comme la meilleure issue.
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MessageSujet: Re: don't shoot the messenger   don't shoot the messenger EmptySam 10 Fév - 12:09


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« Des pâtes et des conserves » je répète en continuant mon exploration des placards de mon ami, à la recherche des précieux. Je finis par mettre la main dessus. Effectivement, y a tout un tas de denrées. Bon, je suppose que ça devra faire l’affaire… Parce qu’effectivement, je ne me vois pas redescendre, traverser la ville pour trouver une supérette et remonter tout avec des sacs blindés de bouffe. Et puis après ce qui s’est passé l’autre fois, je ne suis pas prêt à remettre les pieds dans une épicerie quelconque. C’est une super excuse parce que franchement, j’aime pas trop faire les courses. Ou le ménage. Ou la lessive. Ou passer l’aspirateur. Ou faire un quelconque truc relou dans ce genre.  
« J’suis pas une princesse, j’suis un fan de malbouffe, c’est tout à fait différent mon cher ! »
Ce qui n’est pas du tout adapté à mon régime de diabétique mais hey : j’m’en fous !
Je sors donc des pâtes, une conserve de légumes quelconque, histoire de, puis claudique tant bien que mal vers le plan de travail. Justin, de son côté, s’est lancé dans une session de rangement/ramassage de débris, après la petite crise de nerfs tout à fait justifiée qu’il a faite un peu plus tôt.

« Tu crois que j’pourrais aller la voir quand ? »
Je me fige. Je préférais quand on parlait cuisine, très franchement. En même temps, je me suis trainé – difficilement – jusqu’ici pour parler de Taylor avec lui, non ? Donc c’est normal que le sujet revienne sur le tapis.
« Quand tu voudras. Enfin préviens-la peut-être avant… Elle est fatigué et…encore un peu déprimée. »
Pas qu’un peu en fait. Mais je ne veux pas prendre le risque de décourager Justin et de priver du même coup Tay d’un peu de soutien. D’ailleurs…
« Mais comme je t’ai dis : si tu vas la voir, faut pas lui crier dessus, OK ? J’suis pas fier mais moi je l’ai fait… J’ai pas pu m’empêcher… Et elle a pas besoin de ça. Si tu y vas, faudra prendre sur toi et pas la culpabiliser ou quoi. Elle en chie déjà suffisamment comme ça. Donc si tu y vas pas pour lui remonter le moral, j’t’interdis formellement de la voir. T’es prévenu » je lui lance en pointant un index dans sa direction, l’expression de mon visage on ne peut plus sérieuse. Je le suis rarement, donc il va comprendre à quel point je pense ce que je lui dis. Enfin j’espère…

Je vois le visage de Justin se tourner en suite en direction des lettres que nous avons abandonnées sur le canapé-lit. Je frissonne. Je ne veux pas découvrir leur contenu. Je suis encore partagé au sujet de ces stupides lettres. Peut-être que si Justin insiste un peu…
« J’croyais que ce genre d’histoires, ça n’arrivait que chez les autres… »
« Mouais… » je me contente de répondre dans un premier temps. « Y a quelques mois j’t’aurais dis pareille… Puis y a eu la fusillade, mes soucis avec Zara, la taule… »
Je ne crois plus que ces histoires n’arrivent qu’aux autres. Je ne crois plus que la vie est belle ou que le karma se charge de récompenser les bons et punir les méchants. Je ne sais plus trop en quoi croire. Je me sens dépassé, en colère, trompé, stupide… J’ai été trop naïf. Je crois que je le suis de moins en moins chaque jour, que je deviens plus dur, plus intransigeant, plus méfiant… Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose. C’est comme ça, c’est tout.
« Tu vas m’laisser tout faire tout seul ? » j’enchaine en désignant la gazinière encore éteinte. « Laisse ces trucs, c'est pas grave. J’sais pas où sont tes casseroles et tout. J’veux pas risquer de tropfouiller et tomber sur tes accessoires de cul ou quoi ! D’ailleurs, t’en es où sur le plan fesses ? Parce que bon…c’est ton bras qu’est cassé, pas c’que t’as entre les jambes j’te signale. C’est quand que tu nous ramènes une Madame Flanagan qui cuisinera pour nous ? »


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MessageSujet: Re: don't shoot the messenger   don't shoot the messenger EmptyLun 12 Fév - 13:30

La conversation oscillait de manière déconcertante entre légèreté et dureté. Pourtant, si Justin était capable de lancer des vannes à Milo concernant sa pseudo attitude de princesse et se moquer gentiment de lui, Taylor ne quittait pas son esprit. Comment aurait-elle pu ? Chaque fois qu’il laissait planer son esprit, ne serait-ce que pour quelques secondes, elle lui revenait en tête. Elle et son sourire, elle et toute l’amitié qu’il avait pour elle. C’était un assaut permanent, un truc qui venait taper à son esprit sans qu’il ne puisse le retenir, sans qu’il n’ait quelque part envie de le faire. Parce qu’en parler, c’était aussi une manière de mettre les pièces du puzzle en place, d’y voir un peu plus clair. A supposer qu’il y ait quelque chose à voir, à comprendre…. En tout cas, Justin sentait qu’il avait besoin de la voir. De lui parler, pas forcément de ça. Mais peut-être était-ce pour se rassurer. Peut-être que la voir bien vivante l’aiderait à reprendre un peu son souffle. Milo lui expliqua alors qu’il pouvait en soit aller la voir quand il le voulait, du moment qu’il prévenait. Justin hocha alors la tête. Il l’appellerait alors, en espérant qu’elle accepte de répondre et de le voir… Son ami enchaîna, le mettant de nouveau en garde, lui expliquant qu’il ne pouvait pas aller la voir pour décharger sa colère et sa douleur sur elle. Justin afficha alors un mince sourire.

« J’te jure que j’irai pas la voir pour lâcher mes nerfs sur elle. »

Justin était sincère et avait regardé Milo en face pour lâcher ces quelques mots, pour qu’il comprenne qu’il ne disait pas ça en l’air juste pour le rassurer. Le technicien de surface était complètement démuni face à la situation, il ne comprenait pas, il n’était sans doute pas le plus subtile de la bande ni celui avec l’analyse psychologique la plus fine. Mais il ressentait au fond de lui qu’il ne crierait pas sur Taylor. Il le savait, sans pouvoir l’expliquer. Il voulait la voir, la rassurer, se rassurer, il caressait l’espoir de réussir à la faire sourire. Et tant pis s’il devait faire le clown face à elle et passer pour une andouille. Il voulait la voir.

Le regard de Justin s’était ensuite perdu sur les lettres posées sur le lit et il avait laissé filtrer quelques mots. Le fameux ça n’arrive qu’aux autres… Milo réagit alors immédiatement, lui expliquant que lui aussi aurait pu dire ça. Avant. Justin poussa alors un léger soupir.

« C’est sûr que vu comme ça… »

Milo n’avait clairement pas été épargné ces derniers temps et ça expliquant sans doute qu’il soit moins naïf que Justin, plus enclin à accepter que la vie pouvait vous la mettre à l’envers à n’importe quel moment. Pourtant, malgré son accident, malgré ce qui était arrivé à ses collègues pompiers… Il arrivait encore à croire que le malheur était loin. Sans doute parce qu’il avait terriblement envie de croire que c’était le cas. Cet aspect candide de sa personnalité n’empêchait pas Milo de le ramener un peu sur terre, de manière plus légère cette fois. Son ami se plaignait qu’il le laissait seul face à la préparation du repas. Justin rit alors légèrement avant de se lever.

« J’adore te voir t’activer c’est pour ça… D’ailleurs, t’aurait été encore plus mignon avec un tablier. »

Justin haussa alors les sourcils à plusieurs reprises, pour se moquer de Milo avant de le rejoindre derrière le bar, dans la petite cuisine et de partir à la recherche des casseroles. Milo de son côté ne perdait pas le nord et après une petite boutade dont il avait le secret, il le lança sur un tout autre sujet, l’interrogeant sur sa vie amoureuse. Alors qu’il remplissait une casserole d’eau pour les pâtes et qu’il la posait sur le gaz qu’il venait d’allumer, Justin secoua la tête, l’air désespéré.

« Faut qu’t’arrête de te faire des films. Madame Flanagan c’est pas pour tout d’suite. »

Justin plaça alors le contenu de la conserve de légumes sur le feu avant de se tourner vers Milo, haussant les épaules.

« Y’a rien d’bien palpitant à raconter. J’rencontre des nanas parfois, on peut bien s’amuser mais en général, au bout d’une ou deux semaines bah… J’me rends compte que c’est pas pour moi. »

Un sourire moqueur et taquin s’esquissa alors sur le visage de Justin.

« Mais si ça peut te rassurer, effectivement, y’a qu’mon bras qu’est cassé, le reste fonctionne très bien. »

Ami de la délicatesse, bonjour.
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MessageSujet: Re: don't shoot the messenger   don't shoot the messenger EmptyLun 12 Fév - 17:14


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Je suis rassuré par ce que je vois et entend. Je ne pensais pas que Justin réagirait si vivement lorsque je lui ai annoncé ce que Taylor avait fait, pour être tout à fait honnête. Maintenant que tout est terminé, même si l’appartement est en piteux état, j’ai du mal à me dire que c’est mon petit Justin, toujours souriant, qui a pété son câble et tout cassé sur son passage. Maintenant que je ne l’ai plus sous les yeux en train de passer ses nerfs sur son mobilier, je me dis que ça n’a pas pu arriver… Qu’en tout cas, ça n’arrivera plus. Alors je préfère croire qu’il dit vrai et qu’il ne s’en prendra jamais à Tay. Ni physiquement, ni verbalement.
C’est comme cette histoire de croire que ça n’arrive qu’aux autres… Moi je ne pensais pas voir un jour Justin se mettre dans un état pareil, un état tellement contraire à ce qu’il dégage, tellement loin de lui. Faut se méfier des apparences, encore un bel exemple ! Je devrai le savoir depuis le temps qu’on me juge à mon apparence de vilain délinquant junkie. …D’où le fait que les gens aient mis autant de temps à me croire innocent des crimes dont on m’accusait. BREF !

« …D’ailleurs, t’aurait été encore plus mignon avec un tablier. »
« Ben grave, merde ! File-moi un tablier ! J’te préviens par contre, je retire tout le reste » je plaisante, en réponse à ses haussements de sourcils libidineux. Et tant qu’on parle de gens tout nu… J’enchaine sur le sujet de la sexualité de mon pote. Je l’ai déjà vu opéré, rentrer avec des gonzesses mais ça m’agace qu’il n’arrive pas à trouver la bonne. C’est un type vraiment cool et ça m’échappe qu’il n’arrive pas à se caser. Ceci dit...une gonzesse équivaut à tout un tas d’emmerdes alors je peux comprendre qu’il ne soit pas vraiment prêt à mouiller la chemise.
« Bon, tant que t’arrives à tirer ton coup de temps en temps, ça m’va ! Au moins j’peux débarquer quand je veux sans entendre ta meuf t’attirer dans la chambre en mode "Euh Justin, j’peux te parler une seconde ?" pour te dire de me foutre dehors parce que vous deviez allez voir sa famille ou lui acheter un treizième sac à main... Oh, d’ailleurs, je vais m’installer chez toi deux ou trois jours, si ça te fait rien » je lui lance en faisant mine de surveiller la cuisson des pâtes. Avant de ricaner bêtement et de lui donner une tape dans le dos. « J’plaisante mec ! Enfin si tu veux m’inviter, ça m’fera plaisir parce que bon, ma sœur est pas toujours de bonne humeur mais v’là. »
En vrai, ça me ferait plus que plaisir s’il m’invitait à m’installer quelques jours chez lui. Ca me changerait d’air et il habite plus près de l’hôpital que Ellie qui, elle, est proche du campus. Aucune utilité pour moi donc.

Nous continuons à cuisiner et je me charge de rester planter sur ma seule jambe valide pour surveiller la cuisson des pates et compagnie pendant que Justin se sert de son bras valide pour nous mettre la table. Après quelques allers retours, je le vois revenir avec les lettres dans la main…
Je lui adresse un sourire contrit et tend la main pour les récupérer.
« T’veux que j’te fasse la lecture ou on les crame dans l’évier ? » je lui demande, prêt à suivre le mouvement quoi qu’il me demande.



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