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Sujet: Will you...et cetera Jeu 8 Mar - 16:48
Will you...et cetera
Alma&Gabriel
“Wednesday the 14th of February”
« Oh ? Ça y est ? T'es prête ? » Le tube de rouge à lèvres qu'elle tient entre les doigts termine de tracer sa ligne épaisse d'un carmin léger. Il roule doucement jusqu'aux commissures de la bouche, de ses limites par cette femme à qui il prête malgré lui la plus grande des attentions. Discret. Son regard brun n'a de considération que pour cette figure, que pour ce corps droit qui se tient dans une salle de bain bien trop grande, bien trop blanche à son goût. « Magne toi l'cul Alma j'ai réservé pour 21h pas pour 2h du mat'. J'ai faim. » Un coup d'épaule contre le battant de la porte et il bat la mesure du temps qui passe de ses mains ouvrières. D'un dédain subversif elle se retourne, dans une mimique hargneuse, adorablement figée en équilibres aux abords de la malice et d'un véritable agacement. La force de son regard froncé qu'il soutient avec un malin plaisir et évidemment non dissimulé n'a que pour effet de le faire éclater de rire. Il se fout d'elle, ouvertement et elle lui jette le tube qu'elle tenait jusqu'alors dans ses paumes délicates. Le panache du geste violent mais gracile ne fait qu'accentuer la moquerie, même lorsqu'il tente de le contrer, même lorsqu'il se colle du maquillage autour de deux trois boutons de chemise. Un trait rouge, droit, gras qu'il ne tente même pas de frotter sagement pour ne rien aggraver. Gabriel se baisse et ramasse l'objet qui tangue à ses pieds. « Tu me paieras le pressing évidemment. Ou une nouvelle chemise. » Se redressant, il casse rapidement la distance qui les sépare. Il se hisse à sa hauteur, un peu plus au dessus, le souffle de son nez fin contre ses lèvres. Il prend soin d'avoir l'air presque menaçant, un rictus amusé logé contre sa joue mal rasée tandis qu'il lui tend le bâton noir, brillant, sur lequel la griffe d'une marque de luxe scintille à la lumière jaune de la pièce. Elle se recule par instinct, sans s'en rendre compte, avalée par la masse au dessus d'elle. Elle se recule, sans s'en rendre compte jusqu'à ce que le lavabo ne vienne heurter ses reins, s'y enfoncer soudainement. Le regard vient englober le sien, enfermer dans son carcan d'ébène ses deux iris bleutés. Il ne le lâche pas, il ne s'en sort plus, s'y prélassant comme dans une eau tiède, confortable, au clapotis légers. Elle finit par attraper ce qui a le privilège de dessiner son sourire quotidiennement tandis qu'il regagne sa place, son parfum dans les narines, ses effluves sucrée dans la gorge qu'il avale d'un soupir. Il s'en imprègne, quelques secondes, les paupières closes brièvement, l'apparat du mâle ensuite ressurgissant. Il hésite désormais, songe à la soirée, à comment s'y rendre, comment y aller pour ne pas qu'elle froisse sa robe sur la bécane, pour ne pas qu'elle prenne le risque inutile de la craquer, de la fendre et faire la gueule une heure durant ; la bague qu'il a acheté malgré ses maigres moyens ne mérite guère d'être snobée par de sordides humeurs féminines. « Bon tu branles quoi là ? On prend ta voiture ou pas ? » Il gueule au travers du couloir qu'il s'est finalement décidé à traverser, perdu dans sa réflexion, marchant la tête baissée comme étant une solution. Non loin du canapé, il calcule silencieusement le nombre de billets de la liasse qui traîne depuis une semaine dans son porte-feuille. Il retire l'élastique, compte les coupures de cent qui serviront à payer le repas de ce soir, l'essence et la bouffe pour le reste du mois. Il tique. Fait chier. Les finances ne sont pas au beau fixe et en plus les frais d'hospitalisation d'Ayleen s'allongent comme l'érection de Sebastian à la vue d'une paire de miches. A la limite de l'agacement c'est donc dans un gloussement qu'il trouve au final tout de même un peu de réconfort à la situation.
« Je vais faire chauffer le moteur vu comment ça pèle dehors, dépêche toi, on doit y être dans vingt minutes. » Il farfouille dans son cuir, triture les poches à la recherche de ses clés pour les déposer sur la table du salon. « Tu les ranges dans quel coin tes clés de bagnole ? » Il continue de hausser la voix tout en balayant la pièce du regard à la recherche du dit trousseau. « Laisse c'est bon je les ai. » Il le repère dans le vide poche, un réceptacle évasé de porcelaine ou de granit vert plutôt coquet qu'il songera très certainement à casser par inadvertance si ils emménagent ensembles ici après leur mariage – à moins que celui-ci n'appartienne à sa mère, sa grande tante ou une connerie familiale dans le genre. Il sort. La porte d'entrée claque et avec son passage, la lumière suspendue de la petite balustrade tangue dangereusement. Il fait le tour, ouvre le garage de façon bruyante ; le clébard du voisin aboie et il lui dit tout haut de la fermer. S'installant au volant il patiente, se permet de faire ses propres réglages de conduite, de reculer le siège, de l'abaisser, de jouer avec le cuir qui crisse de ce monstre à quatre roues. Une fois qu'elle se positionne enfin à ses côtés il s'éloigne de l'allée fleurie pour North Side, ce restaurant et cette fête commerciale moisie. Il a fait pourtant l'effort de tout organiser pour ce jour de deuil économique pour le machisme ; il a fait pourtant l'effort de tout organiser pour que ce soit un peu romantique, beau, poétique. Il a cherché, il a foutu ses lunettes sur son nez devant internet pour lire ce que les gonzesses pouvaient bien apprécier ; il a éliminé ce qu'elle n'aimerait pas, il a retenu ce qui fonctionnerait pour l'aider, lui, à franchir le pas. L'écrin de velours noir dans la poche droite de son futal, il sait parfaitement qu'elle dira oui, mais il veut au moins qu'elle puisse se targuer de toute cette soirée, de ce qu'un KOS peut faire quand il est parfait, idéal ; quand lui, Gabriel, fera un merveilleux futur mari.
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Alma L. Lennox
crédits : @me messages : 271 quartier : Une petite maison dans le West Side avec son fils, et bientôt son mari McKinney physique : Alma a perdu du poids, victime d'un syndrome post-traumatique suite à la mort d'Ezra, elle ne revient que partiellement au cabinet Lennox. De nature insomniaque, elle a du augmenter son traitement pour pallier ses problèmes de sommeils, aggravés.
Sujet: Re: Will you...et cetera Ven 9 Mar - 23:14
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Sujet: Re: Will you...et cetera Jeu 19 Avr - 23:44
Will you...et cetera
Alma&Gabriel
“Wednesday the 14th of February”
La devanture se dessine au delà du pare-brise tandis que les lumières de la ville colorent les traits marqués de leur gueule de quadra soignés. Un sourcil arqué, la tête légèrement penchée vers l'avant, ils ont cherché. L'un connaissait l'adresse et l'autre a tenté discrètement de la deviner. A l'instar de quelques uns dans leur bagnole, ces types qui, arrivés à un certain âge, ne savent pas réfléchir quand il y a du bruit ; Gab n'a pas baissé le son de la radio en arrivant dans le quartier. Il n'a pas baissé le son, a continué de siffler la mélodie à la mode sans peiner à se concentrer. Il a avancé, s'est souvenu du fait que le restaurant n'avait pas de portier, de mecs affublés de fringues ridicules, colorées ; des gars payés à garer des caisses qu'ils ne pourront jamais se payer, avec pour seul et unique but de ne pas les rayer. Il trouve une place, pas loin. Il descend, ne va pas pour lui ouvrir, pour lui tenir la portière parce qu'il n'y pense pas et parce qu'elle est déjà sortie aussi. En quelques pas, accrochée à son bras, ils avancent et entrent dans l'établissement doré qu'il a sélectionné. « McKinney. Gabriel, pour 21h30. » Enfin c'est plutôt Ayleen qui le lui a conseillé pour tout avouer. Il ne sait pas trop comment elle a fait pour découvrir ça, pour un jour se payer ce genre de repas qu'ils s'apprêtent à partager. C'est peut être un type qui l'y a invitée; mais un type de quel âge au juste ? Nan, parce que concrètement ça sent pas la naphtaline ici quand il inspire mais ça sent pas non plus la weed avec en fond, la musique de Kanye. Et puis merde, ça ne le regarde pas de toutes façons, il ne veut pas savoir. Elle lui a conseillé, c'est tout. Il a approuvé et réservé en un coup de fil. « Suivez-moi. » Il porte enfin son attention sur la réceptionniste qui avance devant eux et les conduit à une table déjà dressée; c'est une grande perche tout en noir, elle a un nez crochu comme les juifs et les cheveux dressés en un chignon frigide qui colle avec sa mine trop sérieuse. Guindée. « Ici ? Cela vous convient ? » Il acquiesce après avoir déjà attrapé une chaise pour s'y asseoir, laissant Alma s'installer en face de lui. Quand il la voit se rapprocher du bord, il sait qu'il a loupé le coche de le faire pour elle mais est ce vraiment important ? Faut pas qu'il en fasse trop. Nan, faut pas, parce qu'elle est déjà bien étonnée qu'il l'invite et elle le fait vite entendre. Il sourit. Un peu plus lorsqu'elle lui dit merci. Il n'y répond pas, laisse planer le doute que tout est normal. Même si ça ne l'est pas. Elle a le vert de ses yeux qui pétille. Elle a l’auréole jaune autour de ses iris qui scintille, qui crépite d'une singulière malice. Un truc presque lubrique qu'il soutient avec panache, le menton haut, un rictus amusé en coin. Il aime bien quand elle le regarde comme ça. Il aime bien quand elle le regarde tout court d'ailleurs. Il aime bien soutenir l'horizon marécageux de ses yeux, noter les tâches plus sombres qui y flottent ; ces formes indescriptibles qui lui donnent les fentes d'une putain de vipère, un animal gracile, dangereux, bourré de mystères. Il aime tellement ça qu'il en ignore superbement le serveur qui vient leur déposer les menus. Le sien avec les prix évidemment. Il aime tellement ça qu'il n'a pas l'impression d'avoir un jour ignoré cela, même quand elle était encore mariée, même quand il était encore en vie c'était quelque chose dont il ne feignait pas de se délecter.
« Et tout ça en quel honneur ? T’as rayé ma voiture et tu veux te faire pardonner ? » Pas particulièrement flatté par la remarque, Gabriel ne se sent pas non plus particulièrement vexé. De toutes façons, il sait bien qu'elle allait finir par demander la signification de cette soirée. Il s'y attendait et ce depuis qu'il en a pris la décision cet autre soir là, quand il était à deux doigts de craquer, de chialer enfin sur la mort de son frère devant elle. Un coup de mou dont il se serait bien passé. Faut dire aussi qu'il n'a jamais bercé dans le romantisme avec elle, c'est pas étonnant. Pas de fleurs, peut être juste une fois pour la forme. Pas de cadeaux non plus, sauf pour les anniversaires. Rares ont été les instants d'étalages sentimentaux, et plus rares encore ont été les tendres mots. Après tout, pourquoi user de ce registre là quand la récompense à ce type de mascarade peut être prise sans fournir plus d’efforts ? Ça rend les brides d'amour qu'ils se donnent plus uniques, plus particulières. Et puis il a déjà pris l'habitude de la prendre dans ses bras après l'avoir sautée. Bon, il n'y a pas que ça. Il y a aussi la façon dont il parvient à la décrypter, à savoir quand elle est anxieuse, stressée, apeurée. Ça a toujours été simple avec elle. Il n'a pas spécialement le souvenir d'avoir forcé pour l'avoir. Ça s'est fait tout seul. Quand elle est sortie de son deuil, quand les jupes se sont un peu plus fendues et que le teint s'est fait moins fatigué, il s'est décidé, il s'est lancé parce que déjà intéressé. Franc mais pas bourrin, ça s'est goupillé. Une évidence. « Quoi ? Tu crois que j'suis à c'point une bête pour pas essayer de t'faire plaisir autrement qu'au pieu Love ? Sérieusement ? » Un léger rire ironique traverse sa bouche entre ouverte, faussement outrée. Il en soupire. Ce qu'il y a de pratique avec son fichu surnom, c'est qu'à titre personnel, il peut en user au delà du raisonnable. Il peut l’araser, le déformer, le sortir à toutes les sauces qu'elle ne saura jamais véritablement s'il s'agit d'une désignation neutre ou bien d'un signe probant d'affection. Mais elle insiste. Le front plissé elle insiste et persiste dans son idée. Sans rien dire. « Ouais ok. Ok j'avoue y'a quelque chose. » Dès qu'il termine sa phrase elle met un peu plus de hauteur dans ses épaules, une fierté déconcertante pour avoir aussi aisément deviné. Elle se redresse, satisfaite de le faire admettre qu'une telle invitation de sa part ne peut qu'être intéressée. « Mais j'te laisse deviner. A chaque fois que tu te plantes t'enlève un truc et le glisses dans mes poches ou tu paies un plat pour ce soir. » Dans un murmure suivi d'un clin d’œil sournois, la requête s'est formulée sans être au préalable pensée. C'est son côté joueur qui parle, celui du franc tireur, du parieur. Faut qu'il allie l'utile à l'agréable avec ses maigres finances. Et pour appuyer ses dires, d'un coup furtif, il se cramponne aux coins de la table et laisse rouler les billes de ses yeux sur le côté. Il les fait tomber, les descend bien assez bas pour contempler les jambes qu'elle a mis à nu. « Et je donne un indice quand tu prends la première option. Faut savoir récompenser les bons choix. »
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Sujet: Re: Will you...et cetera Ven 27 Avr - 11:12
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Sujet: Re: Will you...et cetera Jeu 31 Mai - 21:17
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Alma&Gabriel
“Wednesday the 14th of February”
Longuement, le regard s'attarde volontairement. Il passe la barrière de la table, celle de la nappe d'un tissus immaculé malgré les plis qu'ils font avec les mouvements de leurs bras. Longuement, le regard s’attarde volontairement et continue de focaliser toute son attention sur cette fente, cet écart de tissus impertinent, ce triangle provocateur logé entre les jambes pliées. Délibéré, un sourire narquois enclin d'une certaine perversité se dessine. La canine qui scintille en prévision qu'elle enlève le bas ; Gabriel espère de ce geste indiquer plus précisément à sa cible ce qu'elle aura à ôter dans la perte du paris. Parce que c'est ce qu'elle va finir par faire. Il en est convaincu, certain même. Alma n''est pas prête de deviner. Il a devant lui la table de jeu qui s'étend, limpide et claire. La carte et ses prix en guise de fous et les sous vêtements en guise de roi. La reine est en mauvaise posture dans tous les cas. La chute de ses reins en récompense n'est pas qu'une promesse de surcroît. L’échec à portée, il ne lui reste plus qu'à faire tomber les pions des question un à un. Il a calculé le coup. Après tout, comment est ce qu'elle pourrait deviner que McKinney est capable, un jour, de bouger son derche dans une bijouterie et de claquer toutes ses économies pour un diamant qui lui est destiné. Comment est ce qu'elle pourrait deviner que McKinney est capable, un jour, de se lever un matin avec une gaule pas permise et de ne penser qu'à une seule et même femme pour assouvir son envie, ses besoins ; se recoucher, se rendormir à ses côtés, vivre et mourir sur la même lignée. Comment deviner qu'il trouve en elle un tout autre intérêt que ce truc charnel qu'ils ont, un peu par hasard, lancé. Non. Alma n'est pas prête de deviner. C'est triste dans un sens, qu'elle ne se rende pas compte de l'estime qu'il a pour elle, de tout ce truc qu'elle représente dans un coin bien planqué de sa tête. Et puis, dans un autre sens, c'est con aussi, qu'en revanche elle se rende bien compte du personnage dans sa globalité ; le connard, l'égocentrique narcissique, le manipulateur, le solitaire, le filou, le violent, le voyou. Quand il y pense, à ça, ça lui fout le doute concernant la réussite de ce qu'il s'apprête à faire. Un doute qu'il noie aussi immédiatement dans une gorgée bien pleine de son verre. Quand il le repose, le claquement distinctif contre le bois résonne en conclusion aux devinettes qu'elle lui pose. Il était même pas au courant pour Callum et son histoire de chien. Ça lui tire un haussement de sourcils. Parce que merde, le morveux est grand et a le droit de voter aux réunions, de porter un flingue et d'aller latter la tronche de son prochain si ça lui chante alors il serait peut être temps qu'il arrête de tarauder sa mère pour un putain de clébard. « Nan c'est pas ça, mais on en reparlera plus tard quand même pour le clebs. » Ouais, faut qu'il donne son avis là dessus maintenant qu'il sait. Et maintenant qu'il sait qu'il doit parler puisqu'il sait, ça lui fait prendre conscience qu'il se la joue déjà père avec son rejeton à elle. Il se la joue déjà père, déjà chef de maison, déjà chef de famille. Alors peut être qu'au final Alma peut deviner en fait. Questions après questions elle va forcément trouver même si pour le moment elle se résigne à n'ôter que le fin médaillon de son collier. « C'est tout ? » Il aborde une mine outrée derrière un rire franc et amusé. « Sérieusement ? Tu veux jouer à ça ? Tu vas retirer un cheveux la prochaine fois ? » Elle fait un geste avec ses épaules pour lui indiquer que probablement. C'est de sa faute puisqu'il n'a pas explicité les règles et ça l'agace parce qu'elle est bien trop belle pour être à ce point intelligente. Et ça n'est surtout pas dans ses habitudes de se faire avoir ainsi. « Bon. Puisque tu veux faire de cette manière l'indice c'est … long. Symboliquement long. » Long. Long comme du long terme. Long comme … toujours ; long comme l'éternité, comme est-ce que tu veux te marier, choper des rides au fur et à mesure des rires, des inquiétudes, des colères et des bons bons moment passées au fil des années. « J'parle pas de mon engin. » Il préfère préciser en finissant le fond de son verre et puis se permet d'ajouter. « Sinon c'est un objet, rond. Et j'crois que j'vais rien lâcher de plus précis. J'viens d'te donner deux indices pour un bijou retiré j'appelle ça une affaire à perte voir même du foutage de gueule. Tu sais très bien c'que j'veux pour te donner un truc potable à ruminer. » Affalé désormais sur sa chaise, le coude contre son dossier, il porte ses doigts à la naissance de sa barbe. Un geste pour la lisser. Un geste pour occuper ses doigts capturés comme toujours par un ennui profond. Il la regarde. Il la regarde, le doigt mordu entre ses incisives dévoilées. Il la regarde, la mate avec ses expressions figées, concentrées. Elle continue de chercher et suit la danse discrète des serveurs des yeux. Elle poursuit sur les moulures des murs, sur les dorures avec l'espoir de trouver ce qu'il veut dire, ce qui très exactement se cache dans son veston. Et le pire, c'est qu'elle vient d'effleurer le tout pour y fourrer son tour de cou. « Tu sais, tu peux toujours me donner c'que j'veux et je te dirais tout si tu n'as pas d'idées. » Elle tique. Elle tique mais n'abandonne pas ce qui ajoute un peu de saveur à son amusement. « J'augmente le prix à deux trucs retirés si tu me fais encore un sale coup. » Il se redresse, se rapproche du bord de la table pour donner un peu plus de sérieux à sa menace et capture sa main. Fermement. « Vous avez choisi ? » Et merde elle fait chier celle là.
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Alma L. Lennox
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Sujet: Re: Will you...et cetera Ven 8 Juin - 12:00
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Sujet: Re: Will you...et cetera Dim 22 Juil - 23:18
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Putain de serveurs. Pourquoi n'a t'il pas été capable de cuisiner chez lui, de mettre deux bougies de gonzesse à la vanille chopées dans un store de déco pourrave pour faire ça tranquillement ? Pourquoi n'a t'il pas commandé quelque chose, changé ses draps pour ne pas avoir à tous les supporter ? A l'instar d'un chien qu'on amadoue, ou, après lequel on siffle pour le dégager à coup de savate dans le museau, Gabriel esquisse un sourire poli, courtois presque crémeux. Il le fait disparaître aussitôt la commande passée. La femme note, pince ses deux lèvres fines dans une moue dubitative sous son nez infâme. Elle tourne les talons, part. « C'est ça barre toi. » Un murmure à peine audible ne serait-ce que pour lui même. La main de sa dulcinée sous la poigne inquisitrice, il préfère attarder son attention sur les ongles qu'il sent se planter délicieusement dans sa peau. Il se fait plus ferme en réponse, plus violent presque, non sans se délecter, au passage, de cet instant quasi masochiste qui lui glisse entre les doigts. L'épiderme, calleux, rugueux, n'a pas mal mais le picotement se fait tout de même assez vif pour lui procurer quelques remous. Il frémit. Elle, elle cherche encore. La courbure externe de ses sourcils ne cesse de danser une sorte de french cancan léger. Haut, bas, décalé, toutes les idées qui lui passent par la tête se matérialisent entre les deux rides discrètes et poudrées de son front. Il ne peut pas être plus clair pourtant. Ce n'est qu'une question de minutes avant qu'elle ne devine. Voir même de secondes. Il ne peut pas être plus clair. L'esprit vénale des femmes ne sait faire qu'un tour face à ce genre d'évidence et il compte bien sur cet instinct primaire que la nature leur a donné pour qu'elle réponde à son énigme. Les signes sont multiples, trop surprenants, trop flagrants pour être plus savamment dissimulés. Il a fait comme on lui a dit de faire, comme dans les films, comme dans ces scènes normées par cette pseudo société, parce que c'est comme ça que c'est censé se passer. C'est comme ça que ça doit se dérouler. Ça doit pouvoir être assez grand pour se raconter, se perpétuer autour d'un repas, d'une tasse de café, d'un bordel familial chiant qui rabâche en boucle un lointain passé. Ça doit pouvoir se transmettre. En sortant de là il faut qu'elle montre à tout le monde son foutue cailloux, qu'elle en soit fière, qu'elle tende sa main et décrive des arabesques graciles avec son poignet. Il faut qu'elle détaille la soirée, s'esclaffe rien qu'à s'en souvenir. Il faut qu'Ayleen puisse le dire, évoquer un truc « mignon » sous les lustres de cristaux, quelques chose avec un poil de prétention, un poil de simplicité pour pas non plus passer pour un canard, un con. Lui claquer la question après l'avoir faite criée aurait été plus simple pour un homme tel que lui. Mais force est de constater qu'il peut bien faire ça pour une femme comme Alma.
Il assume. Pour l'instant du moins. Il assume la perspective d'une baraque fleurie, de vases designs, de rideaux et de robes coûteuses dans sa penderie. Il assume la paisible idée des petits déjeuner au lit, les repas aux heures fixes, le duvet moelleux de la couette parfum lessive d'antan. Il assume de pouvoir s'y faire, de laisser s'installer la tranquillité sereine d'un presque nouveau mode de vie. La sécurité routinière des habitudes d'une femme et des gosses adultes qui vont et viennent sans trop faire chier. Exit les putes, ou tout du moins les filles faciles des bars, les filles plus jeunes proches des comptoirs. Aussi. Surtout. Exit les verres de trop qui font dégueuler dans la douche après s'être levé du mauvais pied. Exit les excès de la nuit, le rail de poudreuse juste comme ça, pour goutter; la partie de poker pour s'éclater, parier, jouer. Perdre. Perdre le fric qui était foutu de côté pour bouffer. Exit l'incongruité, l'imprévu, ce qui contre l'ennui d'une mécanique trop bien huilée. En finir là, comme ça. Cesser la violence, cesser les cris et les coups, les cavalcades, le danger...Devenir un mari. Devenir un homme qui a à perdre et qui doit préserver...Bon. Bon d'accord. Ok. Il n'assume pas complètement en vérité. Faut avouer que depuis la mort de Caleb, l'âge et la solitude se mettent à lui parler. D'un seul coup, quand il y pense, comme ça. Il se voit dans un corps étranger., au dessus de lui même à se contempler. Il se voit claqué. Crevé. Gabriel se sent triste, triste seul et fatigué. Le club décline, sa gosse va crever et tout ce qu'il constate c'est qu'il trouve qu'un truc de bon en la bassesse de cette Terre. Et c'est cette relation avec la veuve d'un ancien frère. Putain Felix si tu m'voyais... Prêt à dégainer une bague pour une nana, pour la sienne qu'il a quitté sans le vouloir. Prêt à l'aimer, à sa façon certes, mais avec sincérité. Un truc qui ne lui a jamais été donné de faire il faut dire. Putain Felix. « Montre-moi. » Et voilà. Voilà. Il a les rouleaux qui se compressent dans le calbute. Enfin il croit. Ça lui fout une boule au creux de la gorge en tous cas ; ce qui lui arrache une sorte de rictus ironique. Il stresse. Lui. Lui il stresse, bordel et elle s'impatiente. Il a l'impression de la voir bien des années auparavant, quand il n'aurait pas refusé si elle lui avait demandé. Elle était jeune, fougueuse, peut être un peu plus bornée mais c'est tout ce qui a changé. Il a toujours voulu plus ou moins se la lever. « Franchement j'ai été trop tendre avec toi. Les indices étaient trop simples j'aurai dû corser le bordel Love. Autrement, t'aurais jamais d'viné. » Il ne quitte pas son regard. Il ne se détache pas de cet océan grisé et effervescent pour se donner un peu plus de constance lorsqu'il entreprend de fouiller sa poche. L'écrin s'en extirpe avec agilité, rejoint la dureté de la table, presque balancé. Elle a les griffes qui s'y plantent immédiatement, enserrent l'objet et le décortiquent. « Bon maintenant que tu l'as sous le pif j'espère que tu la trouve pas trop dégueulasse pour m'jeter comme une merde.» Elle ouvre, découvre la pierre de taille modeste qu'il s'est saigné à payer. « Me suis pas cassé les noix pour avoir la taille exacte de ton annulaire et me faire planter d'vant l'resto. Et mon dieu je vais pas plier le genou je te préviens j'ai des trucs de prévu avec les gars c'est pas pour choper une crampe avec ces conneries. Alors c'est oui ou merde ? »
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Sujet: Re: Will you...et cetera Mar 4 Sep - 9:37
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Sujet: Re: Will you...et cetera Dim 27 Jan - 0:57
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“Wednesday the 14th of February”
Bordel. Elle hésite. Elle hésite. Il le voit bien. Il ne voit que ça d'ailleurs en détaillant tous les pores de sa peau sous la lumière basse. De l'autre côté de la table, là, elle hésite. C'est mort mon vieux. Mort. Mort comme un nombre incalculable de choses qu'il a osé laisser derrière lui, délaisser, oublier ou encore qui se sont mises à, récemment, vraiment crever. C'est mort mon vieux. Tu t'es réveillé trop tard pour la choper celle-là. Tu t'es rendu compte trop tard de ce que ça fait d'avoir un cœur à l'intérieur d'une poitrine épaisse comme de la roche brute et esquintée. Le compte à rebours glissé le long de la réponse qu’elle ne prononce pas, tout autour d'eux lui semble se mettre à étrangement traîner. Il n'a pas le pied dans la tombe encore qu'il a l'insoutenable impression d'être à deux doigts d'être achevé, buté, laissé sur le carreau comme ces foutus clodos qui n'ont plus rien à perdre et plus rien à branler non plus quand ils sont sur le bas-côté. Le bas-côté d'une route de merde qu'il aimerait bien arpenter encore comme un jeunot, un mercenaire, un condamné qui veut vivre, rire, picoler et baiser à en crever. C'est mort. Le diamant n'est pas assez bien taillé, l'anneau n'est pas suffisamment ajusté à son doigt fin. Et puis y’a la forme aussi, la forme ne correspond pas à la silhouette élancée de sa main qui s'agite dans l'air comme pour constater le manque de moyen accordé à cette demande. Bordel. Gabriel se redresse, contemple l’écrin merdique qui lui retourne plus l’estomac que ses dernières cuites dédiées à Caleb. Il n’en mène pas large mais se garde bien de le montrer. Il inspire. Il inspire et bloque sa respiration au plus bas de son ventre pour ne plus rien sentir. Il se concentre là-dessus, sur tout cet air accumulé, sur ce manque forcé qui lui confère un visage fermé, presque détaché. Le pour et le contre. Elle le pèse toujours. C’est ce qu’elle est en train de faire pour sûr et il l’observe fixement tel un vautour. Il a envie de bouffer les miettes de ses mots, désarticuler les charpentes de ses idéaux. Le pour et le contre. L’impact McKinney. L’ex-taulard, le VP, le magouilleur et le joueur invétéré, le gars au tas d’autres désavantages au compteur. L’impact McKinney. Heurté en plein fouet par une prise de risque saccadée, précipitée, mise en œuvre rapidement pour ne pas perdre la désormais seconde personne qui lui importe vraiment. Non pas qu’il ait envie de lui peindre les volets en bleu et d’entretenir son jardin en cherchant son dentier ; l’idée même de vivre une vie de couple comme monsieur tout le monde provoque encore des éclats de son rire moqueur ; mais juste qu’il aime trop ce que lui fait sa relation avec Alma pour ne pas en explorer les profondeurs abyssales. Un peu plus qu'en une surface de rendez-vous et de baises dans un hôtel. Un homme sensé aurait pris du recul pour finir par se rendre compte qu'il était dangereux et mauvais d'en demander autant à une femme comme elle mais Gabriel préfère foncer dedans tête baissée. Il est la poussière dans ses engrenages si bien rodés, si bien huilés qu’elle ne laissera jamais être souillés. Elle hésite et Dieu qu'il ne le supporte pas. C'est la toute première fois qu'il fait ça, la toute première fois qu'il ose foutre du pognon dans tout autre chose que lui-même ou l'extension de lui-même : sa progéniture. Et ça fout le bordel dans sa tête, dans son corps et dans tout son être. Il a le pied qui ne cesse de battre la mesure de son impatience, de la personnaliser, de la matérialiser sous la nappe qu'ils ont froissé. Il se sent mal. Il se sent plus ouvert, plus fragile, plus faiblard qu’un mioche qu’on a privé de nourriture pendant un mois. Il se sent plus humain en définition. Moins puissant, moins létal. Ne pas essayer d’en faire sa femme fait bien plus mal de toutes façons. Après tout, si elle refuse, rien ne l'empêchera d'être moins sentimental ; il espère seulement, lorsqu'elle ouvre la bouche, que la réponse lui sera favorable. Qu'elle saura être raisonnable. Pour lui. Pour elle aussi. Pour eux. « Oui. » Il se détend. C'est instantané. Soudainement, il relâche la pression. La raideur de sa nuque se laisse aller et rend un peu moins tirés ses vêtements repassés. Il a un sourire carnassier qui se dessine, celui des grandes victoires. Celui des inoubliables soirées. « Alma Love McKinney Ça me va bien. » Elle attrape sa main, tend la sienne, la retourne pour faire étinceler le bijou « Pas de genoux à terre mais ai-je le droit de savoir pourquoi moi et pourquoi maintenant ? » Alma McKinney. La première et dernière du nom qui s’emporte déjà en exigence de poésie de la part de son futur mari. Il soupire, aux précipices d’un rire nerveux, honteux. Amoureux « J'vais pas t'claquer le truc classique à la con du « parce que c'est toi, parce que c'est moi, parce que c'est nous » et tout le bordel ! Si ? Non ? Putain. » Ses doigts effleurent les siens, les attrapent et les contemplent longuement. « Nan che pas. On marche bien comme ça nan ? » Il ose à nouveau arpenter la vue de ses prunelles si claires. Il y plante son gris, son azuré bien embêté. « On discute bien, on déconne bien, on s'emmerde pas, ça fait plaisir d'se voir. Tu baises franchement de façon niquel, voilà quoi. On peut bien continuer comme ça jusqu'à c'qu'on crève. J'pense que c'est pas une idée moisie dans l'fond t'en penses quoi ? J'vais pas t'parler d'amour d'mes couilles. J'sais pas c'que c'est, j'ai jamais su et c'est pas maintenant que je vais avoir l'droit de déblatérer des trucs sur ce machin que j'connais pas. Mais tu m'rends moins con. Moins catégorique, moins intolérant. Plus sage, plus serein. Tu m'rends plus heureux et je sais qu'on m'ramasse pas si demain tu crèves, que j'fouterais tout le bordel à feu et à sang...Alors j'crois que ça m'suffit pour tirer mes propres conclusions et t'faire ce genre de proposition. » Il attrape immédiatement son verre après ce monologue qui le fait sentir telle une pédale fragilisée. Une pédale sincère. « Et toi. Pourquoi t'acceptes ? »
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Alma L. Lennox
crédits : @me messages : 271 quartier : Une petite maison dans le West Side avec son fils, et bientôt son mari McKinney physique : Alma a perdu du poids, victime d'un syndrome post-traumatique suite à la mort d'Ezra, elle ne revient que partiellement au cabinet Lennox. De nature insomniaque, elle a du augmenter son traitement pour pallier ses problèmes de sommeils, aggravés.
Sujet: Re: Will you...et cetera Sam 23 Mar - 20:04
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Sujet: Re: Will you...et cetera
Will you...et cetera
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