fading winter

Talia & Lloyd

Fading Winter

And it sure been a cold, cold winter
And the wind ain't been blowin' from the south
It's sure been a cold, cold winter
And a lotta love is all burned out

L'expression de son visage est…confuse, figée et sur le moment elle se demande ce qu’il va lui répondre. Elle imagine mal Lloyd aller la dénoncer à leur patron, mais elle sait aussi que malgré leur apparente amitié, il y avait encore bien des choses qui restaient en suspens entre eux. Elle n’a pas le temps d’élaborer plus cette direction d’idée que l’ancien pompier lui apporte finalement une réponse. Elle n’en attendait pas moins de lui et est contente de l’entendre répondre à la positive, elle lui adresse un sourire, pas forcément joviale à outrance, mais pour rappel elle vient de vomir ses tripes, à l’impression de transpirer comme une vache et bon dieu elle meurt de chaud. « J’suis… Elle fronce les sourcils lorsqu'il s'arrête en plein milieu de sa phrase comme s'il cherchait ses mots. Ce n'est pas très très engageant, mais elle reste pourtant silencieuse et dans l'attente de ce qu'il va pouvoir lui dire. Bon ou mauvais, très franchement elle n'en est pas sûre. …content pour toi. Dis comme ça on ne dirait pas trop…la jeune femme hoche la tête et serre les lèvres, il ne sera sans doute pas le dernier à réagir comme ça, enfin peut-être que si, en réalité elle n'y a pas vraiment réfléchie. Est-ce qu'elle doit s'attendre à de mauvaises réactions ? elle avait jusqu'ici été un peu dans son cocon, peu de gens étaient au courant et tous s'étaient montrés excitées et ravies, mais il restait encore pas mal de personnes qui ignoraient tout de sa grossesse. Enfin ça fait chier que tu doives le cacher et peut-être que pour toi… C’est… C'est une bonne nouvelle hein ?

A qui le disait-il, elle s’en serait bien passé pour être honnête, parce que si en soit ce n’était pas bien grave, ça restait tout de même un facteur de stress dont elle n’avait pas besoin. Bien sûre elle savait que lorsque son patron la mettrait dehors, elle aurait toujours la possibilité d’aller travailler pour James (en tant qu’assistante évidemment), mais elle aimait l’idée d’être indépendante, d’avoir son job, son endroit qui n’avait rien à voir avec le club et avec tout ce qui s’y déroulait et elle regrettait un peu aussi pourrie soit ce job qu’il ait à prendre fin. Ses yeux s’écarquillent et elle plante son regard dans celui du blondinet. Quoi ? Une exclamation surprise s’échappe de ses lèvres. – Bien sûre que c’est une bonne nouvelle Lloyd….Elle secoue la tête presque offensée par la remarque. C’est quoi cette question, pourquoi ça serait pas le cas ?

Elle passe machinalement une main dans ses cheveux qu'elle repousse en arrière sur son crâne, comme elle a l'habitude de le faire lorsqu'elle est nerveuse. Je m'attendais pas à ce que tu sautes au plafond compte tenu de ce que tu penses de mon mari, mais j'aurai au moins penser que tu serais content pour moi… Peut-être que c'est trop lui demander, peut-être que ses sentiments à l'encontre de James sont plus prédominants que ceux qu'il peut bien lui porter. Honnêtement leur lien lui semble toujours tellement fragile qu'elle n'a pas la moindre conviction en ce qui le concerne, elle nage entre deux eaux. C'est pas grave. Elle laisse retomber ses mains sur ses cuisses et se redresse avant de se remettre sur ses pieds. On ferait sûrement mieux de retourner travailler. » Un sourire contrit vient marquer ses lèvres, elle ne sait même pas pourquoi ça la contrarie autant.

(c) black pumpkin

Dreaming, I was only dreaming, Of another place and time Where my family's from
Singing, I can hear them singing, When the rain had washed away All these scattered dreams
Dying, everyone's reminded, Hearts are washed in misery, Drenched in gasoline

Natalia & Lloyd

La serveuse prend immédiatement la mouche. Lloyd comprend pourquoi, bien entendu. Si pour elle l’arrivée d’un deuxième enfant est réellement une bonne nouvelle, malgré les conséquences de cette addition à sa famille, entendre ce genre de question doit être vexant. Mais la manière dont Natalia le lui a annoncé n’a pas franchement rendue la chose flagrante… Il lève les mains en signe de paix alors qu’elle lui fait savoir ce qu’elle pense de sa réaction.
« C’est pas c’que je voulais dire » tente-t-il de se justifier. Mais avant qu’il ait eu l’occasion de le faire, l’occasion de rattraper le coup et d’éviter de terminer sur cette note désastreuse, la brune se redresse et lui fait comprendre qu’elle veut mettre fin à cet échange. Le barman hésite à la laisser s’échapper l’espace d’une seconde, et puis décide que ce serait une idée stupide. Sa relation avec Natalia a connu bien plus de bas que de hauts malheureusement et s’il laisse les choses en l’état, il devine qu’il aura du mal à remonter la pente. S’il y a un sujet avec lequel elle ne plaisante pas et dont elle ne pardonne que difficilement les attaques, c’est bien celui de sa famille…
« Attends une seconde, s’il te plait » se lance donc le grand blond en s’interposant entre elle et la sortie. « J’suis désolé. Je ne voulais pas que ça sonne de cette manière, c’est juste que… Disons que les annonces de grossesse c’est pas quelque chose qui… Dans ma vie, ça n’a jamais été associé à quelque chose de complètement positif. »
Il prend une profonde inspiration puis expulse tout l’air emmagasiné pur se donner du courage, passant une main dans sa nuque dans un geste trahissant sa nervosité. Lloyd décide de développer un peu son argument, conscient qu’il s’est engagé sur une pente bien glissante avec sa question précédente.
« Pour une mère comme toi, je suppose que ce que je vais dire va paraître horrible mais quand Skylar m’a annoncé qu’elle était enceinte…ça a été un coup dur. J’ai dû changer radicalement de style de vie pour accueillir Merrin et je n’y étais vraiment pas préparé, tu peux m’croire » explique-t-il, insistant sur ces derniers mots, arborant une expression éloquente pour intensifier encore ses propos. « Je ne regrette rien évidemment. J’aime Merrin plus que n’importe quoi au monde. Je mourrai pour elle. Maisà l’époque, quand j’ai appris qu’elle grandissait dans le corps d’un simple coup d’un soir, ça a été le coup de massue. Et puis il y a eu Irene, dont j’ai appris la grossesse dans le même SMS qui m’apprenait que James était décédé pendant la fusillade » énième Lloyd en faisant référence à sa cousine, qui se trouve être la femme d’un autre Kings of Speed « Et ensuite il y a eu Lou… »
Il ne parle que très rarement de cette grossesse là. Il ne l’a encore jamais fait avec Natalia mais il suppose qu’elle est au courant. Josef lui a sans doute raconté ou elle a dû entendre des rumeurs là-dessus au Maureen’s qui est le repaire des pompiers de la ville.

Cependant, à la manière dont ses sourcils se froncent en une expression décontenancée, Lloyd est pris d’un doute. Et quand elle lui demande ce qu’il veut dire par là, il comprend qu’elle n’est pas au courant.
« Oh… Je pensais que tu étais au courant » déglutit Lloyd, peu à l’aise avec le sujet. Une part de lui a envie de prendre ses jambes à son cou, de laisser la serveuse en plan pour ne pas avoir à évoquer cet épisode sombre de son existence. Mais une autre a envie/besoin d’en parler. Natalia est son amie après tout et se confier à ce propos pourra peut-être lui faire comprendre son état d’esprit et par extension, justifier en partie sa maladresse précédente.
« Elle était enceinte quand c’est arrivé. J’en avais aucune idée. Si je l’avais su peut-être que les choses auraient été différentes. Si j’avais su qu’elle était enceinte, qu’elle n’avait plus envie de cette vie là, que… Bref, je l’ai découvert dans la lettre qu’elle m’a adressée. Celle qu’elle comptait m’envoyer pour expliquer son départ de Chicago et qu’elle n’a…et bien jamais eu l’occasion d’envoyer » conclut-il dans un raclement de gorge nerveux, le regard un peu fuyant. Il a lâché l’information et il ne veut pas vraiment s’attarder là-dessus. « Enfin du coup…chaque fois que j’apprends une grossesse c’est foireux. J’ai été maladroit et j’suis désolé. Si t’es contente, alors je le suis aussi Natalia. Sincèrement. Je ne veux que ton bien et j'espère que tu le sais. Et je garderai ton secret, c’est promis. Si t’as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas. Tu peux compter sur moi, OK ? J’suis pas prêt de recevoir l’Award du meilleur pote qui soit demain mais j’essaie de m’améliorer… Et je vais peut-être devoir enfiler mon costume de Super Poto assez vite en te trouvant une excuse parce que je crois que Susan t’as entendu vider tes tripes… Tu as le choix entre la gastro fulgurante et la boulimie. Tu préfères quoi ? »
Il lui adresse un sourire un peu forcé, essayant de dérider un peu l’ambiance trop pesante qui règne maintenant.

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Talia & Lloyd

Fading Winter

And it sure been a cold, cold winter
And the wind ain't been blowin' from the south
It's sure been a cold, cold winter
And a lotta love is all burned out

L'Ce n'est peut-être pas ce qu'il voulait dire, mais c'est en tout cas de façon blessante que c'est sortie et là, en l'état, elle n'a pas très envie de devoir faire face à l'image désobligeante qu'il a, elle le sait, de sa famille. Elle préfère ainsi mettre fin à l'échange pour le moment, elle n'a pas envie de se disputer avec lui, surtout pour cette raison là, pas concernant son état. « Attends une seconde, s'il te plait. Lloyd vient se placer entre elle et la sortie et elle s'arrête immédiatement. Il s'excuse, cherche un peu ses mots et elle reste immobile, à envie malgré tout de savoir ce qu'il va lui dire, ce qu'il essaye d'expliquer et à mesure que les mots s'échappent vers elle, elle comprend qu'il parle de sa fille. Natalia ne connaît pas tous les détails qui en découlent, mais elle se souvient très bien des longues conversations qu'ils ont pu avoir sur leur enfant, leur statut de parent célibataire, souvent des difficultés qui en découlaient, mais aussi des moments incroyables que ça leur avait offert. Ainsi, elle sait que la naissance de Merrin n'avait jamais été un plan en soit, qu'elle était arrivée par hasard, un peu comme un cheveu sur la soupe, mais elle n'avait pourtant pas le moindre doute sur l'amour plus que profond qu'il portait à la petite fille. C'est dans ce sens qu'il continue et elle se détend un peu, c'est un sujet sensible pour lui par rapport à ça visiblement et elle peut le comprendre, elle veut bien le comprendre et à présent elle se sent un peu idiote d'avoir réagi si vite sur quelques mots mal choisis.. Et puis il y a eu Irene, dont j’ai appris la grossesse dans le même SMS qui m’apprenait que James était décédé pendant la fusillade. Elle se redresse brutalement et ses yeux vont pour s'arrondir, mais c'est au final ses sourcils qui viennent à se froncer…il n'y a pas de doute possibles quant à l'identité de la Irène en question, pas avec les précisions qu'il vient de lui donner. Comment il la connait ? Pourquoi est-ce qu'elle l'aurait informée de sa grossesse ? Est-ce qu'il connaissait James ? La jeune femme ne sait plus quoi penser et surtout elle ne peut s'empêcher de penser que c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité qu'il ait osé lui faire tout ce cinéma, essayer de la faire culpabiliser quand il est de toute évidence lui-même lié de près ou de loin au Kings of Speed…c'est bien commode d'avoir dissimulé cette information tout du long…Et ensuite il y a eu Lou… Si elle avait déjà l’air dans le flou ça ne fait que renforcer son expression confuse. Elle a peur de comprendre, mais honnêtement elle est encore trop sous le coup de l’information précédente pour totalement mesurer l’impact de ce qui vient de s’échapper de la bouche de l’ancien pompier. Oh… Je pensais que tu étais au courant. La jeune femme secoue la tête à la négative l'obligeant à continuer pour lui donner les détails tragiques qui entouraient la mort de sa petite-amie. Elle tombe des nues et se retrouve en même temps saisit par l'émotion, c'est une situation qui la touche, pas uniquement parce que Lloyd est son ami et qu'elle réalise qu'il a perdu bien plus que ce qu'il n'y paraissait et qui était déjà bien trop, mais parce que dans un parallèle étrange elle se met à la place de Lou…sa main glisse sur ventre de façon machinale et sans qu'elle ne s'en rende véritablement compte, c'est beaucoup d'un coup, c'est déchirant et bouleversant, elle ne sait franchement pas comment il tient encore debout…La serveuse fait quelques pas en arrière et vient se rassoir sur une caisse, ne lâchant pourtant pas son collègue du regard. Enfin du coup…chaque fois que j’apprends une grossesse c’est foireux. J’ai été maladroit et j’suis désolé. Si t’es contente, alors je le suis aussi Natalia. Sincèrement. Je ne veux que ton bien et j'espère que tu le sais. Un soupir un peu lourd s’échappe de sa poitrine et elle hoche la tête à la positive, alors qu’une moue attristée vient s’étendre sur ses lèvres. Elle ne sait pas trop quoi dire, ne sais pas quel foutus mots pourraient lui apporter le réconfort qu’il cherche sans aucun doute. Il reprend la parole avant qu’elle ne trouve ses mots et lui assure qu’il gardera son secret et qu’il est heureux pour elle, même si elle en doute tout de même, elle apprécie pourtant l’effort qu’il met à la rassurer. La plaisanterie ou en tout cas le ton léger sur lequel il termine son histoire lui arrache un sourire et une légère exclamation. Susan n’est pas celle avec qui elle s’entend le mieux, mais elle n’est pas mauvaise et elle imagine qu’acheter son silence ne sera pas l’affaire la plus difficile du siècle. - Allons-y pour la gastro je pense que ca sera suffisant pour qu’elle ne développe pas les questions en tout cas j’espère ! Un autre sourire vient marquer ses lèvres alors qu’elle se redresse pour se planter devant lui et poser sa main sur son avant-bras. Je suis désolée Lloyd, vraiment…je n’ai entendu que du bien sûr elle, c’est vraiment tragique et injuste…elle prend une inspiration. Je doute pouvoir alléger ta peine, mais si tu as besoin d’en parler ou juste de je sais pas, te changer les idées ou vider ton sac, tu peux compter sur moi d’accord…je ne suis pas une experte, mais je suis ton amie et une mère et j’ai tout perdue à une époque…je sais évidemment que c’est pas comparable, mais je pense pouvoir comprendre et au moins te prêter une oreille et une épaule si tu en as besoin…elle ressert son emprise autour de son bras et hoche doucement la tête. et s’il-te-plait ne me dis pas que ca ne plaira pas à James….Elle ne s’étend pas plus sur le sujet, elle sait que c’est inutile et ce n’est pas le propos de toute façon. Les si…n’aident jamais tu sais. Tu ne le savait pas et ce n’était pas ton choix Lloyd…il n’y a rien que tu aurais pu faire…rien. Elle finit par ôter sa main, mais reste planté devant lui. J’imagine que d’autres ont déjà dû te dire ça et que ça doit te sembler facile, mais c’est pourtant le cas et si tu l’oublie parfois, juste rappelle toi que t’as une adorable petite fille qui vaut bien la peine d’avancer… » Ca peut paraître idiot sans doute de dire tout ça, mais c’est ce qu’elle pense et Natalia n’a jamais été du genre à s’arrêter pour si peu…

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Natalia & Lloyd

Elle prend la peine de répondre à ses dernières répliques, plus légères, avant de retrouver son sérieux et d’apposer sa main sur son avant bras. Natalia ne lui laisse pas l’occasion de prendre la fuite et den rester là puisqu’elle se plante devant lui, son regard accrochant le sien alors qu’elle lui fait savoir qu’elle lui présente ses condoléances pour la disparition de Lou. Il hoche doucement la tête, sentant sa gorge s’assécher subitement et un poids alourdir son cœur serré. Lloyd sait que s’ils abordent trop longtemps le sujet, il pourrait craquer, perdre pied. Il est au bord d’un précipice depuis des semaines maintenant et lutte pour ne pas tomber à nouveau. C’est ce qui lui est arrivé le jour où il a repris el chemin de la caserne. Ses collègues ont été là pour le hisser à nouveau sur la terre ferme après qu’il ait basculé, mais si ça lui arrive à nouveau… Lloyd ne sait pas s’il aura la force de remonter la pente. Il ignore si Natalia aurait celle de le porter à bout de bras. Ils s’apprécient mais ils sont obligés de garder leur distance et puisque tout est confus en ce moment dans l’esprit du grand blond, il ignore s’il pourra le faire en cas de rechute et de quelle manière il se raccrochera à elle pour palier à l’absence de Lou.
Il hoche la tête quand elle lui propose son aide, déglutissant péniblement. Il se demande où il en serait si James était sorti de prison quelques mois ou année plus tard ; trop tard pour la reconquérir. Où est-ce qu’il en serait s’il avait osé insister, s’il avait osé déclamer sa flamme à Natalia au moment où elle se considérait encore comme célibataire ? Est-ce qu’ils auraient pu être heureux, elle, lui, Eliott et Merrin ? Est-ce qu’ils formeraient une famille unie en ce moment ? Peut-être serait-elle enceinte de lui en ce moment-même…
Mais Natalia a choisi James, attend son enfant et lui a enchainé les déboires amoureux et ils en sont là.
« …et s’il-te-plait ne me dis pas que ca ne plaira pas à James… » l’évoque-t-elle justement, l’arrachant à ses raisonnements futiles et douloureux. Comme si elle avait lu dans son esprit, elle lui fait savoir que les "si" ne sont d’aucune utilité. Elle a raison. Ils ne sont que sa torture personnelle quotidienne, ne lui apporte rien d’autre que des doutes et de la souffrance.

« …juste rappelle toi que t’as une adorable petite fille qui vaut bien la peine d’avancer… »
Ca lui fait l’effet d’un coup dans l’estomac. Cette remarque, il l’entend fréquemment, qu’il doit continuer de se battre et elle lui fait chaque fois le même effet. Celui d’un électrochoc. Parce qu’une part de lui sait que si Merrin n’avait pas été là, il n’aurait certainement pas eu la force de se battre. Il aurait plongé sans réfléchir dans l’abysse.
« Je sais » lui répond-t-il d’une voix tremblante, portant à peine plus haut qu’un murmure.
Il renifle discrètement et serre les dents pour contenir l’émotion qui cherche à l’assaillir. Les larmes ne sont pas loin mais il ne peut pas se permettre de les laisser couler. Pas devant elle, même s’il sait qu’elle ne le jugerait pas. C’est une question de fierté. Et puis surtout, s’il se laisse aller, Lloyd n’est pas certain d’être capable de s’arrêter. Ce n’est pas le lieu ou le moment pour ça.
« Un jour… Un jour peut-être que je te prendrai au mot » ajoute-t-il après s’être raclé la gorge pour s’éclaircir la voix et retrouver un peu sa dignité. « Après nos shifts pour éviter les ragots qui vont sûrement déjà fuser si on nous voit revenir en même temps » précise-t-il en lui adressant un sourire encore timide, se voulant espiègle. « Je te laisse prendre un peu d’avance, OK ? »
Il fait mine de dire ça sur un ton léger, dans la continuité de sa plaisanterie, mais ce qu’il lui demande, c’est quelques instants de solitude pour se ressaisir. La serveuse semble comprendre le message et finit par s’éloigner, l’abandonnant seul près des cabinets.

Lloyd pousse un lourd soupir et tourne le robinet pour se rafraichir un peu le visage. Il essaie de chasser les pensées qui tourbillonnent et parasitent son esprit, mais est encore une fois perturbé par son téléphone portable qui annonce un appel. Elvis, une fois encore.
Le barman tique mais prend cette fois al peine de décrocher.
« Allô. »
« LLOYD ? »
Les sourcils de l’intéressé se fronce. D’une part à cause du ton paniqué de la voix de son interlocuteur, de la détresse qu’il y perçoit, mais surtout parce qu’il devine immédiatement que ce n’est pas à Elvis qu’il a finalement à faire.
« Lito ? C’est toi ? » Au lieu de lui répondre, le partenaire de son ancien collègue éclate en sanglots. Lloyd sent son estomac se nouer brutalement. « Qu’est-ce qui s’passe Lito ? Où est Elvis ? Lito. Calme-toi et dis-moi… »
« Il s’est pendu ! » hurle tout à coup son interlocuteur, avant de se mettre à hurler et à sangloter contre le combiné.
Lloyd retient son souffle, sentant tout le sang de son visage refluer. Le téléphone lui échappe des mains et tombe chute dans l’évier auquel il se cramponne alors que ses jambes menacent de céder.
L’information tourne en boucle dans son esprit.
Elvis s’est pendu. Elvis s’est pendu. Elvis s’est pendu.
Il entend vaguement la voix de Lito qui recommence à crier, lui demandant des comptes, des réponses. Pourquoi. Lui demandant pourquoi l’amour de sa vie vient de le quitter de la plus terrible manière qui soit. Pourquoi ? C’est une bonne question à laquelle Lloyd est incapable de lui répondre.

Après un moment, sans prendre la peine de ramasser son téléphone dans lequel Lito s’époumone encore, d’un ton hystérique, désespéré, Lloyd fait volte face. Il retourne dans la pièce principale du Maureen’s, toujours aussi peu animée et dirige ses pas mécanique vers Natalia.
Elle doit lire que quelques chose ne va pas sur son visage parce qu’avant qu’il ait pu l’atteindre (il a l’impression de marcher à contre courant, que ses jambes pèse une tonne et que l’air s’est épaissi et cherche à l’empêcher de se mouvoir), elle vient à sa rencontre pour lui demander s’il se sent bien.
« C'était Lito au téléphone. Elvis s’est pendu. J’dois y aller. »
Il n’écoute pas ce qu’elle lui répond. Il la plante là, sans plus d’explication, sans récupérer ses affaires et prend la direction de la sortir du bar. Il se concentre sur son objectif, sur ses pas laborieux qui le rapproche encore un peu plus du précipice.
Il faut qu’il rejoigne Elvis.

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Talia & Lloyd

Fading Winter

And it sure been a cold, cold winter
And the wind ain't been blowin' from the south
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Il se contente de lui dire qu'il sait dans un vague soupir qui trahit sa fatigue et sans aucun doute le douloureux poids qui lui pèse sur le coeur. Ça l'attriste beaucoup et pas seulement parce qu'elle est sujette à des changements hormonaux, elle est vraiment attristée par la position de Lloyd et elle regrette de ne pouvoir faire beaucoup plus pour lui, mais la situation est telle qu'elle est et il n'y a pas grand-chose qu'ils puissent véritablement y faire. De son côté Natalia est un peu retenue et bloqué par ce que son mari pense du pompier et elle ne peut pas vraiment lui en vouloir, elle ne réagirait sans doute pas beaucoup mieux à sa place...c'est pourquoi elle essayait de trouver une juste mesure entre le fait de ne pas complètement rayé Lloyd de sa vie, ce qui en soit serait bien difficile maintenant qu'il travaille avec elle et satisfaire James qui n'avait pas envie de la voir côtoyer un ex. « Un jour… Un jour peut-être que je te prendrai au mot. Elle ne dit rien et lui laisse la possibilité de poursuivre s'il le souhaite, bien qu'elle n'en soit pas sûre compte tenu de l'émotion qu'elle voit ses traits et le son de sa voix, revêtir. Après nos shifts pour éviter les ragots qui vont sûrement déjà fuser si on nous voit revenir en même temps. Les ragots devaient de toute façon déjà fusés, elle n'avait pas franchement de doute là-dessus, mais tant que son mari avait confiance en elle, elle s'en fichait un peu. La vérité c'est que personne n'avait oublié le petit spectacle que les deux hommes avaient offerts au public ici même il y a un moment maintenant et forcément c'était là bien suffisant pour que ça chuchote dans leur dos dès qu'ils avaient le malheur de s'adresser la parole. Je te laisse prendre un peu d’avance, OK ? Natalia lui adresse un sourire, elle ne compte pas insister, visiblement il n'a pas envie de s'étendre plus sur le sujet et loin d'elle l'idée de l'y forcer. Elle lui laissera le temps de le faire quand il voudra le faire, si jamais il le souhaite un jour, mais elle comprend aussi totalement qu'il ne veuille pas le faire, pas avec elle en tout cas. Quant au reste à savoir la raison pour laquelle il connaît Irène et le fait qu'en conséquences elle aurait bien besoin de quelques explications quant au fait qu'il ait pu lui faire la vie si dure parce que James est membre de ce club, elle le garde pour plus tard, elle ne l'oublie pas non, mais ce n'est ni l'endroit, ni clairement le moment. - N'hésite pas ! Si t'as besoin je suis pas très loin ! Vraiment. Elle pause un instant. Quant à nos collègues, je crois que c'est trop tard pour ça de toute façon, mais autant limiter les potins. De nouveau elle pause et s’avance de quelques pas pour sortir de la réserve. et merci…de garder mon petit secret. Un mince sourire vient marquer ses lèvres avant de disparaître, au même titre qu’elle qui rejoint finalement son poste de travail.

Lorsqu'elle réapparaît dans la salle, celle-ci ne s'est pas vraiment remplie, mais malheureusement elle ne s'est pas vidée non plus et elle constate avec agacement que Tomislav est encore là. Elle croise rapidement son regard, mais s'en détourne aussi sec, prenant le parti de l'ignorer purement et simplement. Ce n'est pas le cas du jeune homme pourtant qui ne la lâche pas du regard et l'observe se glisser derrière le comptoir en attendant que Lloyd ne revienne, ce qui met au final bien plus de temps qu'elle ne l'aurait pensée. La serveuse est en train de tendre un verre fraîchement remplis de bière brune à un des types qui jouaient aux fléchettes tout à l'heure et ses sourcils se froncent lorsqu'elle constate que le barman est à son tour blanc comme un linge...elle contourne rapidement le bar et vient le trouver, notant au passage son air un peu hagard. - Hey ! Tout va bien ? T'as l'air malade....il la fixe, mais elle a l'impression que c'est au travers d'elle qu'il regarde, c'est très étrange et puis finalement il répond : C'était Lito au téléphone. Elvis s'est pendu. J'dois y aller. Hein ? Quoi ? Elle ne comprend pas vraiment parce qu'elle ignore qui sont ces personnes dont il parle. Ceci étant dit elle comprend bien la partie ou l'un d'eux s'est pendu... -Oh mon dieu Lloyd est-ce que ca va all.... » Elle n'a guère le temps de finir sa phrase que le pompier disparaît derrière la lourde porte de l'entrée et alors qu'elle pousse un soupir et laisse retomber ses bras le long de son corps, elle aperçoit le slave qui prétend être son demi-frère levé la main vers elle pour l'interpeller. Elle lève outrageusement les yeux au ciel et finit par se diriger vers sa table, laissant l'amabilité et les sourires, derrière elle.

Fin du sujet

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