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 forgiveness

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Lloyd Hatfield

Lloyd Hatfield
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quartier : un appartement dans le Loop, Downtown, sur le même pallier que celui de sa mère, atteinte d'agoraphobie sévère et cloitrée depuis des années maintenant
physique : depuis son accident, survenu le 31/10/16, la main droite de Lloyd, piétinée durant un mouvement de foule, présente des cicatrices dues aux opérations subies pour la réparer

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MessageSujet: forgiveness   forgiveness EmptyMer 26 Déc - 15:43

Older than water, stubborn as stone Oh these days oh these days get heavy Hotter than friction subtle as sound

Skylar & Lloyd

Il souffle, prend son courage à deux mains et s’extraie de son véhicule. Ila  passé près d’une demi-heure devant la maison occupée par Skylar, sans oser s’en approcher, se répétant différents textes, essayant de prévoir les réactions de la jeune femme. Mais ça ne l’a pas amené à grand chose de positif… Il lui a chaque fois donné le mauvais rôle, avant de réaliser que c’était injuste. Peut-être qu’elle mérite une seconde chance… Peut-être que Merrin mérite qu’il la lui accorde. Peut-être que ce n’est pas à lui de le faire, qu’il n’a pas a décidé pour sa fille, dans un sens ou dans un autre. Peut-être qu’il s’apprête à commettre une terrible erreur, que lui et sa fille auront à payer lourdement par la suite. Mais peut-être que non. Peut-être que la démarche de Sky est sincère et qu’elle veut réellement faire partie de la vie de Merrin.
Qui est-il pour la juger ?
Bon, d’accord… Il est le père de Merrin, celui qui a entendu la jeune femme encore enceinte parler de la vendre au plus offrant, qui l’a vue lui tourner le dos pour aller vivre des rêves utopiques dans un autre pays… Il est celui qui a consolé la petite durant ces premiers instants de vie, qui lui a appris à parler, à marcher, qui l’a accompagnée dans un tas d’expériences, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Il a son mot à dire, mais… Skylar aussi. Sans doute…
Lloyd claque la portière de sa Volvo, verrouille les portières et traverse la rue tranquille pour rejoindre l’habitation. Il enfonce ses mains dans les poches de son blouson, en ressort une pour réajuster son bonnet sur sa tête, la refourre dans son manteau pour la ressortir et triturer nerveusement la tirette de son manteau. Il est encore plein de doutes. Il espère qu’en voyant le visage de Skylar, ses doutes s’envoleront.
Oui mais si en la voyant, ta colère refait surface et te fait changer d’avis ?
Il essaie de chasser cette pensée. Il a longuement réfléchit. Enfin non, pas tant que ça… Jusque là, Lloyd était certain de ne jamais démordre de sa position, de ne lâcher aucune once de terrain à la mère biologique de Merrin. Et puis il y a eu la fusillade et alors tout a été remis en question. Ce nouveau raisonnement est motivé par son cœur, pas par sa tête…
Et tu le regretteras certainement…

Il ne se laisse pas le choix. Il appuie sur le bouton de la sonnette. Ses deux mains sont à nouveau planquées dans les poches de son blouson. Mais le temps que la propriétaire des lieux se décide à lui ouvrir, il les a sorties de nouveau et s’est débarrassé de son bonnet qui lui tient trop chaud. Quand Skylar fait tourner le verrou et ouvre sa porte, il est en train de triturer nerveusement la laine et passe une main dans ses cheveux blondins en désordre.
« Hey… » lance-t-il simplement, se doutant qu’elle doit être surprise de le trouver sur le pas de sa porte… Et peut-être un peu inquiète. « J’ai trouvé ton adresse dans ton dossier médical, à l’hôpital » veut-il lui expliquer, avant de réaliser que ce détail n’a pas grand chose de franchement rassurant… « J’ai pas fouiné pour…pour te causer du tort. Je sais que c’est un document perso et j’ai rien lu dedans OK ? Juste ton adresse. »
Elle pourrait quand même lui attirer des problèmes avec ce détail en sa possession. Et subitement, Lloyd réalise qu’il tend des bâtons pour se faire battre et que, s’il vient plein de bonnes intentions, il pourrait être en train de se tirer une balle dans le pied. Et si elle décidait de refuser l’offre que le pompier vient lui proposer pour le trainer devant un Juge des Familles, comme elle menace de le faire depuis des semaines ?
« J’avais besoin de te parler. Je ne te veux pas de mal et je ne viens pas te faire des histoires. Je veux juste…discuter. De Merrin et…enfin discuter quoi. »
Elle pourrait mal réagir. Elle en aurait le droit après la manière dont il l’a accueillie les deux fois où elle-même est venue "discuter de Merrin" avec lui…
Lloyd prend une inspiration et soupir, histoire de chasser son anxiété et de reprendre sur de bonnes bases.
« Et puis je voulais aussi savoir comment tu allais après tout ça. J’ai voulu te voir à l’hôpital mais tu étais déjà sortie donc…me voilà sur le pas de ta porte. Comment tu vas Sky ? » conclut-il, lui laissant enfin la parole et retenant un peu son souffle malgré tout.  



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Skylar Lewis

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MessageSujet: Re: forgiveness   forgiveness EmptyLun 7 Jan - 21:25

forgiveness
Lloyd & Skylar

Elle devrait sortir pour faire des courses. Au moins pour ça, pour diversifier un peu les plats qu’elle se fait maladroitement et qui ne contient que des pâtes à diverses sauces. Sortir pour voir du monde, aller voir au moins Sadie qui saura lui redonner un peu de fraicheur et de vie. Ca la changerait de l’ambiance terne de son appartement, de cette angoisse qui l’empêche purement et simplement de foutre un pieds dehors, se servant de son bras douloureux comme excuse.
La vérité est que Skylar est pétrifiée à l’idée d’occuper un espace public, que ça soit la rue ou un supermarché. Pétrifiée qu’elle puisse se retrouver de nouveau coincée dans une fusillade où elle aurait pu mourir d’une balle en pleine tête, en plein cœur ou ailleurs. Elle entend encore le bruit des coups de feu, des balles qui fusent, les cris de douleurs des gens. Perçoit même parfois l’odeur du sang, vaguement, mais suffisamment pour lui donner la gerbe.

Elle s’est vu mourir, comme une vieille merde en larmes et pleines de regrets. Ça lui bouffe les entrailles, l’esprit aussi, d’avoir fait face à tout le pathétisme dont elle a pu faire preuve. Surtout concernant Merrin.
Et Lloyd par extension.
Sky secoue la tête et soupire, se masse la tempe du bout des doigts, son autre bras en écharpe. Les médicaments aident au moins à soulager l’opération qu’elle a dû subir mais ne l’aident pas à se lever du canapé pour franchir la porte et acheter quelques aliments. Pourtant, elle est prête. Habillée, chaussures aux pieds, veste à côté d’elle. La seule chose qu’elle n’a pas réussit à faire c’est de se maquiller… Elle devra donc, en plus de ça, sortir avec une tronche de cadavre, des cernes de dix kilomètres sous ses yeux ronds et fatigués. Elle déteste ce sentiment de faiblesse, déteste d’avoir autant de mal à s’occuper d’elle-même toute seule. D’avoir potentiellement besoin d’être dépendante de quelqu’un d’autre.

La jeune femme sursaute d’entendre la sonnette, ne s’attendant clairement pas à de la visite. L’espace d’un instant elle se dit que ça doit être Sadie, ou pourquoi pas Daya d’ailleurs ? Ca fait un moment qu’elles ne se sont pas vus et peut-être qu’elles pourront échanger peinture et toile, de quoi lui changer les esprits. Skylar grimace en se relevant et traine des pieds jusqu’à la porte.

- Hey…

La surprise marque son visage, son cœur bat violement pour chuter lourdement au creux de son estomac. Lloyd est bien la dernière personne qu’elle s’attendait à voir ici … Et la première raison est qu’elle n’a pas l’ombre d’un souvenir de lui avoir dit un jour où elle habitait. Raison de sécurité et de tranquillité.

- J’ai trouvé ton adresse dans ton dossier médical, à l’hôpital

- Tu as quoi ?
- J’ai pas fouiné pour…pour te causer du tort. Je sais que c’est un document perso et j’ai rien lu dedans OK ? Juste ton adresse.

Skylar ne sait pas distinguée les émotions qui la traversent. Si elle est heureuse de le voir – il lui a certainement sauvée la vie et s’est chargé de prendre soin d’elle – ou méfiante … Skylar reste Skylar, elle ne peut s’empêcher de craindre qu’il ne profite de sa faiblesse pour la soudoyer pour Merrin. Raisons pour lesquelles elle ne dit rien, figée, incertaine, face à la présence de l’homme qui se tient devant elle. Les pensées fusent dans sa tête déjà endolorie où se joue un énorme foutoir.

- J’avais besoin de te parler. Je ne te veux pas de mal et je ne viens pas te faire des histoires. Je veux juste…discuter. De Merrin et…enfin discuter quoi. Et puis je voulais aussi savoir comment tu allais après tout ça. J’ai voulu te voir à l’hôpital mais tu étais déjà sortie donc…me voilà sur le pas de ta porte. Comment tu vas Sky ?

Discuter ? c’est ce qu’elle a essayée de faire deux fois avec lui, pour qu’ils s’accordent, s’entendent pour le bien de l’enfant. Deux fois où il l’a renvoyé comme une vieille merde … Deux fois avant cette putain de fusillade où ils se sont retrouvés piégés. Est-ce qu’à lui aussi, cette histoire lui a retourné le cerveau pour lui foutre le nez dans ses erreurs et sa stupidité ? Skylar ne sait plus quoi croire quand le médicament lui shoot un peu l’esprit, que la fatigue l’embrume et que l’angoisse l’irrite.

- Je ne sais pas.

Elle se tient aussi droite que possible dans l’encadrement de la porte, son bras en écharpe ramener vers elle, son autre main posée sur son coude douloureux. Non, elle ne sait pas comment elle va. Pas quand ces cauchemars lui pourrissent les nuits et l’angoisse, ses sorties. Qu’elle n’ose pas foutre un pied dehors, dans un lieu public. Ses yeux fatigués batifolent un instant avant de se reposer sur le visage légèrement stressé de Lloyd. Elle n’a même pas la force de hausser la voix, d’avoir un ton tranchant.

- Désolée mais là, tout de suite, j’ai du mal à me dire que tu as fouillé dans mon dossier médical pour trouver mon adresse, uniquement pour discuter autour d’une tasse de café.

Skylar a toutes les raisons de croire qu’il pourrait vouloir profiter de sa faiblesse pour la soudoyer de brûler tout ce dossier qu’elle contient sur lui. Et peut-être qu’il ne s’imagine pas un instant que ces derniers jours, lui faire la guerre est la dernière de ses préoccupations. Tout ce qu’elle veut, c’est se remettre, voir sa fille comme elle le veut, la voir grandir et ne plus se sentir aussi merdique qu’elle ne l’a été dans ce bar. Quand elle repense à ce qu’il s’y est passé, elle se dit que Lloyd aurait tout aussi bien pu la laisser dans sa merde, badigeonner dans son sang le temps que les secours arrivent.

- Les dernières fois que j’ai essayé de discuter avec toi j’avais surtout l’impression que tu voulais me voir passer sous un bus.

Encore une fois, le ton n’est pas mauvais mais plutôt fatigué. Elle ne le laisse pas entrer, pas tout de suite, préférant s’accorder quelques secondes supplémentaires pour jauger les réactions de Lloyd, s’assurer qu’il n’est pas là pour la lui foutre à l’envers. Une part de Skylar lui souffle qu’il n’en est pas là, pas avec ce qu’ils ont traversés ensembles ces derniers jours. Et au fond d’elle, elle ne peut réprimer ce soulagement que de le voir ici, devant sa porte, de croiser un visage familier qui saurait comprendre ce qu’elle traverse.



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Lloyd Hatfield

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MessageSujet: Re: forgiveness   forgiveness EmptyDim 17 Fév - 7:32

Older than water, stubborn as stone Oh these days oh these days get heavy Hotter than friction subtle as sound

Skylar & Lloyd

Il aurait aimé qu’elle prenne la parole, quitte à l’interrompre, lui couper l’herbe sous le pied. Lloyd n’a pas franchement l’habitude que Skylar demeure silencieuse et, pour être tout à fait honnête, ça le met un peu mal à l’aise… Quoi qu’à bien y réfléchir, le silence de son interlocutrice ne fait qu’ajouter encore un peu plus de gêne à la situation. C’est la nature même de sa visite qui lui noue l’estomac, le retourne et l’amène à douter de toutes ses certitudes, tous ses principes que le pompier pensait pourtant bien ancrés…
Le grand blond finit par lui poser une question directe. Peut-être qu’en réalité, elle n’attendait que cela, peut-être qu’avec le stress, son volume de parole ne lui a tout simplement pas laissé l’occasion d’en placer une… Mais depuis quand est-ce que ce genre de détail arrête Sky ? Non. Elle-même doit être encore bouleversée. Surprise aussi sans doute. Aussi déstabilisée que lui-même l’a été en la trouvant chez sa mère il y a des semaines de cela ? …Sans doute pas autant. Mais surprise de son initiative tout de même. Certainement sur la défensive en tout cas, même s’il vient d’annoncer que ses intentions sont louables.
A force de tromper les gens, tu ne dois plus avoir confiance en grand monde ma chère… se fait-il la remarque. Une remarque peut-être un peu injuste et présomptueuse mais Lloyd a du mal à la voir autrement que comme la Vilaine de son Histoire.  
« Je ne sais pas. »
Les sourcils du trentenaire se froncent au-dessus de ses yeux bleus. Il attend une suite. Une suite à propos de la fusillade, de son état d’esprit par rapport au traumatisme, quelque chose de ce genre. Mais Skylar reste bien droite face à lui, affichant un air passablement…agacé ?
Lloyd a du mal à vraiment s’en faire une idée. Est-ce qu’elle est fâchée de constater que lui aussi à de la source ? Est-ce qu’elle pensait être la seule à pouvoir traquer quelqu’un dans Chicago ? Ou est-ce qu’il veut seulement lui prêter de mauvaises pensées pour coller à l’étiquette qu’il lui a collée sur le front quand les choses ont commencés à dégénérer entre eux ?
« Les dernières fois que j’ai essayé de discuter avec toi j’avais surtout l’impression que tu voulais me voir passer sous un bus » ajoute la brune, après lui avoir glissé une petite pique. S’il la retrouve – cynique, désobligeante, voulant remuer le passé et pointer ses erreurs du doigt – il ne retrouve pas la garce qu’elle peut être quand elle le veut dans son ton plus las qu’autre chose.

Lloyd pousse un petit soupir désabusé et sa main s’accroche dans sa nuque un instant.
« Qu’est-ce que tu veux que je te dise Skylar ? » lui répond-t-il donc, conscient de tendre un éventuel bâton pour se faire battre dans une seconde. « La donne a changée entre temps. C’est sans doute hypocrite et, tu peux me croire sur parole, je suis le premier surpris par ce revirement de situation mais… Quand je t’ai vue là-bas, que les premières balles ont commencés à siffler… »
Les images remontent à la surface et Lloyd ne doute pas une seconde qu’il en aille de même pour la mère de sa fille. Le sang, les éclats de balle, les détonations assourdissantes, l’odeur de poudre, celle ferreuse du sang et puis de la mort…
Son regard se porte sur son bras en écharpe et il reste comme hypnotisé alors qu'il reprend la parole. C'est surtout qu'il n'a pas très envie de voir un sourire de victoire apparaitre sur les traits de la jeune femme quand il aura dit ce qu'il est venu lui dire.  
« J’ai jamais voulu qu’il t’arrive quoi que ce soit. J’ai voulu que tu repartes d’où tu venais, que tu retournes à ton Art et que tu nous fiches la paix mais je t’ai jamais vraiment souhaité de mal Sky. T’as fait un choix qui…qui franchement me dépasse en décidant d’abandonner Merrin. Et je pourrai jamais tout à fait être tranquille, tout à fait certain que tu ne vas pas recommencer, mais… Mais après ce qu’on vient de vivre je réalise que j’ai pas le droit de t’interdire de faire partie de sa vie. »    
Ça lui coûte énormément. Une part de lui le fustige, le traite d’imbécile naïf, mais les mots sont sortis à présent et Lloyd ne va pas les ravaler.



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Dernière édition par Lloyd Hatfield le Jeu 14 Mar - 10:42, édité 2 fois
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Skylar Lewis

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MessageSujet: Re: forgiveness   forgiveness EmptyMar 12 Mar - 20:57

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Lloyd & Skylar

– Qu’est-ce que tu veux que je te dise Skylar ?

Un tas de chose.
Qu’il est désolé de s’être comporté comme un connard toutes ces fois où elle est venue en paix. De l’avoir traité comme de la merde, comme une criminelle. Chose qu’elle n’est pas.
Ce sont des choses qu’elle lui aurait claqué à la gueule sans sommation, sans sourciller. Oui, avant la fusillade.
Avant la peur. L’angoisse. Avant toutes ces questions et prise de conscience qui, aujourd’hui, la pousse vers d’autres voies. Comme si le karma, après toutes ces années d’égoïsme, lui retombait lourdement sur la gueule.

- La donne a changée entre temps. C’est sans doute hypocrite et, tu peux me croire sur parole, je suis le premier surpris par ce revirement de situation mais… Quand je t’ai vue là-bas, que les premières balles ont commencés à siffler…

Il évoque leur cauchemar commun et Skylar baisse pour la première fois les yeux. Mieux que ça, elle les ferme, serre férocement ses paupières comme pour chasser toute l’horreur vécue. Elle entend de nouveau les balles, sent l’odeur métallique du sang et lorsqu’elle réouvre les yeux, elle a envie de chialer.
Ces putains de montagnes russes émotionnelles.
Elle a failli crever, bordel. Fini la vie solaire qu’elle s’accordait. Fini les plaisirs simples, l’audace. Adieu Merrin. Adieu ses chances d’être une maman comme elle aurait dû l’être…

- J’ai jamais voulu qu’il t’arrive quoi que ce soit. J’ai voulu que tu repartes d’où tu venais, que tu retournes à ton Art et que tu nous fiches la paix mais je t’ai jamais vraiment souhaité de mal Sky. T’as fait un choix qui…qui franchement me dépasse en décidant d’abandonner Merrin. Et je pourrai jamais tout à fait être tranquille, tout à fait certain que tu ne vas pas recommencer, mais… Mais après ce qu’on vient de vivre je réalise que j’ai pas le droit de t’interdire de faire partie de sa vie.

Ah elle aurait pu être douce cette victoire, celle qu’il crache entre ses lèvres minces qu’elle a tant de fois embrassée. Elle lui en voudrait presque de prendre lui aussi conscience que maintenant que toute cette guerre n’était qu’inutile. Parce que si Lloyd s’était réveillé avant tout ça, Skylar aurait très facilement trouver l’envie et le courage de lui trainer la gueule dans sa merde, d’appuyer là où ça fait mal, de lui foutre cette vérité en plein visage : Celle que Skylar est indispensable dans la vie de leur fille.
Mais là, aujourd’hui, elle n’a la force de rien si ce n’est que d’accueillir ses mots avec un profond soulagement qu’elle dissimule au mieux.

- Viens, entre.

Contre tout attente, elle abdique. Trop fatiguée, trop défoncée aussi mais surtout, elle n’a pas la force de rejeter l’opportunité que Lloyd lui offre. Elle tourne les talons et le laisse entrer, entendant la porte doucement claquer tandis qu’elle pénètre dans sa petite cuisine. Son appartement est aussi coloré et solaire que ses sourires, de bon goût – bien évidemment –, un endroit où il est bon de se détendre avec un parfum d’encens qui embaume encore l’espace.

- Tu veux quelque chose ? J’ai du thé ou du café. Je crois qu’il doit me rester un fond de sirop, je n’ai pas encore été faire mes courses.

Ou plutôt, qu’elle n’en a pas eu le courage, trop angoissée à l’idée de devoir à nouveau fouler un lieu public. La jeune femme s’active en douceur, grimaçant par moment, autour de deux tasses qu’elle remplit de liquide chaud avant de se tourner vers Lloyd.

- On ne se comprendra jamais sur le choix que j’ai fait parce que tu n’as jamais compris l’art et tout ce qu’il m’apporte, émotionnellement.
Elle marque une pause dans ce discours perché. Mais c’est pas la question. J’ai cru que j’allais crever là-bas et … Bon jevoulais pas faire du mal à notre fille quand je suis partie. Je t’avoue que toi, je m’en foutais un peu sur le moment parce que même si tu étais mignon et adorable, on ne peut pas dire que ça soit l’amour qui nous a donné des ailes pendant qu’on s’envoyait en l’air.

Skylar marque un temps d’arrêt, posant son coude valide sur le comptoir, main sur son visage. Elle n’est pas désobligeante, ni mauvaise, juste peut-être trop franche, comme à ses habitudes.

- Désolée, je suis moitié défoncée à cause de la morphine.

Un rire lui échappe. Rire qui s’évanouit aussitôt pour laisser place à une ombre qui s’étale dans son regard terne pour s’étendre sur son visage.

- Je veux la voir grandir Lloyd. J’ai besoin de la voir grandir.


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MessageSujet: Re: forgiveness   forgiveness EmptyJeu 14 Mar - 11:42

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Skylar & Lloyd

Il s’attend à peu près à toutes les réactions de la part de Skylar, du sourire goguenard aux larmes de soulagement. Même s’il ne parierait pas beaucoup d’argent sur cette dernière réaction venant de son interlocutrice… À moins qu’il ne s’agisse de larmes de crocodiles. Ça, ça ne le surprendrait pas beaucoup.
Le silence perdure encore quelques instants et, finalement, elle lui propose tout simplement de pénétrer chez elle. C’est un bon point. Ça signifie à ses yeux qu’elle est prête à avoir une discussion entre adultes, une discussion sérieuse. Lloyd se dit qu’il devrait peut-être arrêter de penser qu’elle va systématiquement réagir comme une enfant gâtée et mesquine, mais c’est plus fort que lui. Jusque là, Sky n’a à ses yeux pas fait preuve de beaucoup de maturité depuis qu’il l’a ramassée dans un bar du coin et il a du mal à l’imaginer commencer maintenant. Et pourtant, c’est ce qui semble se produire. Et pas seulement sur le pas de cette porte qu’il s’apprête à franchir en réalité. Parce que depuis son retour à Chicago, elle s’est finalement montrée plus adulte que lui…sauf qu’il a encore un peu de mal à se l’admettre.
Lloyd hoche la tête, approuvant l’idée. Il emboite timidement le pas à la jeune femme après avoir fermé la porte dans son dos, se laissant guider dans son appartement. Il est tel qu’il se l’imaginait. Coloré, dépareillé mais harmonieux. Sky a toujours eu un certain talent pour marier les couleurs et textures. Il n’y a qu’à voir de quelle manière elle s’habille. Et puis il a vu quelques unes de ses œuvres… L’odeur d’encens le dérange un peu – il n’a jamais aimé ça – mais ça aussi, ça fait partie du personnage et ça ne l’étonne pas vraiment.  
« Tu veux quelque chose ? J’ai du thé ou du café. Je crois qu’il doit me rester un fond de sirop, je n’ai pas encore été faire mes courses. »
« Un thé ce sera très bien » lui répond-t-il, alors que l’idée de s’attarder suffisamment ici pour avoir le temps de la voir le préparer et de l’avaler lui paraît encore très étrange… Il n’a pas envie de boire quoi que ce soit mais il juge cette réponse plus polie qu’un : Je ne compte pas rester assez longtemps ici pour boire quoi que ce soit, je veux en finir au plus vite.
Et puis au fond… Ils sont là pour parler de l’avenir de Merrin… Précipiter les choses juste parce qu’il se sent peu à son aise ne serait pas très responsable.

Elle s’éloigne en direction d’une petite cuisine et il reste planté au beau milieu du salon, les mains enfoncées nerveusement dans les poches de sa veste en cuir, puis dans celles de son pantalon. Les secondes s’égrènent dans un silence un peu tendu, malaisant pour lui. Il se demande si Skylar est aussi gênée ou si elle savoure secrètement sa victoire…
Il préfère porter son attention sur le décor, cherchant à imaginer Merrin venir ici, toucher à certains objets. Si elle veut accueillir leur fille dans cet endroit, il faudra qu’elle y apporte quelques modifications. Qu’elle sécurise une partie du mobilier pour éviter un accident, range certains bibelots si elle veut éviter qu’il y ait de la casse…
La voix de la jeune femme l’interrompt dans son examen et le ramène au moment présent.
« On ne se comprendra jamais sur le choix que j’ai fait parce que tu n’as jamais compris l’art et tout ce qu’il m’apporte, émotionnellement » commence à se justifier Skylar, l’amenant à grincer un peu des dents. Le sujet est sensible et, effectivement, jamais il ne pourra comprendre que qui que ce soit ait pu choisir une passion quelconque à une vie passée aux côtés de Merrin, la plus belle personne qu’il lui ait été donné de rencontrer.
Et puis une petite voix lui rappelle pour la énième fois que lui non plus n’a pas été capable de renoncer à sa carrière de pompier, malgré les risques de faire de Merrin une orpheline et de la faire souffrir… Certes, il a fait quelques concessions, apportés des changements à son mode de vie mais tout de même.  
Il se félicite donc de ne pas avoir ouvert la bouche à ce propos et laisse Sky poursuivre.
« Mais c’est pas la question. J’ai cru que j’allais crever là-bas et … Bon je voulais pas faire du mal à notre fille quand je suis partie. Je t’avoue que toi, je m’en foutais un peu sur le moment parce que même si tu étais mignon et adorable, on ne peut pas dire que ça soit l’amour qui nous a donné des ailes pendant qu’on s’envoyait en l’air. »
« Pas de souci » la rassure-t-il alors qu’elle s’excuse pour les propos un peu cru qu’elle vient de tenir. Lloyd n’est pas le moins du monde vexé. « On ne s’était rien promis et si tu n’étais pas revenu sur le pas de ma porte avec un ventre déjà bien arrondi…je crois qu’aujourd’hui je ne me souviendrai même pas de ton visage ou de ton prénom. »
Lui non plus ne cherche pas à être méchant. C’est un fait. Ils ne sont jamais vraiment sortis ensemble et n’ont jamais fait le moindre projet. Ils se sont juste envoyés en l’air pendant tout un weekend après s’être rencontrés et enivrés ensemble dans un bar de Chicago. Ça a été un beau moment, Lloyd ne peut pas le nier. Ils se sont racontés leurs vies, ont parlés de leurs envies pour l’avenir et après près d’une trentaine d’heures passées dans son lit, ils se sont séparés sans prévoir de se revoir.

« Je veux la voir grandir Lloyd. J’ai besoin de la voir grandir » insiste Skylar.
Et en croisant son regard, il veut y croire. Il n’a pas d’autre choix que d’y croire… Il le soutient un petit moment et puis soupir, passe une de ses mains sur son visage et s’appuie à son tour sur le comptoir.
« Je sais. C’est pour ça que je suis là. »
Un ange passe. Le pompier reprend d’un ton qui ne laisse pas place à une quelconque négociation.
« Mais je vais avoir des conditions… J’espère que tu le comprends. Elle ne sait rien de toi. Je n’ai pas eu le cran de lui dire que sa mère n’avait pas voulu d’elle à sa naissance. Je n’ai pas été jusqu’à lui faire croire que tu étais morte ou quoi que ce soit de ce genre, j’ai juste…dévié la conversation quand elle abordait le sujet. Parce qu’elle l’a fait. C’est une gamine très intelligente. Très perspicace pour son jeune âge. Trop parfois » lance-t-il dans un petit ricanement, quelques souvenirs remontant à la surface. Il se recentre rapidement sur son échange avec Skylar cependant. « Je ne veux pas que tu lâches la moindre bombe à ce sujet, OK ? Je veux…que ça se fasse petit à petit. Elle est… Elle est fragile et je ne veux pas la brusquer ou bouleverser totalement son train de vie. Toi non plus je suppose. »
C’est une question un peu traitre, une manière de l’obliger à céder à ses demandes en la prenant par les sentiments et en la mettant face à ses futures responsabilités.  
« Dans un premier temps - si tout ça se met en place - je serai là chaque fois que tu la verras. Je planifierai les rencontres selon son emploi du temps et le mien. »
 



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MessageSujet: Re: forgiveness   forgiveness EmptyMer 20 Mar - 12:35

forgiveness
Lloyd & Skylar

Elle non plus ne s’offusque pas de la remarque de Lloyd. Ça n’est pas comment si elle était amoureuse de lui ou qu’elle ne l’avait déjà été. Il n’avait été qu’un court mais intense moment d’allégresse, à refaire le monde le temps d’un weekend, oubliant le temps et les gens. Avant de retrouver contact avec la réalité et rompre tous liens qui auraient pu les unir. Jusqu’à cette grossesse imprévue et impossible d’interrompre. Certes, il n’avait pas été un mauvais moment dans sa vie mais il n’a pas non plus été le plus marquant.
Enfin si, par extension, via cette enfant qu’elle aimerait aujourd’hui connaitre.

- Je sais. C’est pour ça que je suis là.

Elle ne bronche pas. Par fatigue ou peut-être parce que pour la première fois, elle ne sait pas quoi rétorquer à ses mots.

-  Mais je vais avoir des conditions… J’espère que tu le comprends. Elle ne sait rien de toi. Je n’ai pas eu le cran de lui dire que sa mère n’avait pas voulu d’elle à sa naissance. Je n’ai pas été jusqu’à lui faire croire que tu étais morte ou quoi que ce soit de ce genre, j’ai juste…dévié la conversation quand elle abordait le sujet. Parce qu’elle l’a fait. C’est une gamine très intelligente. Très perspicace pour son jeune âge. Trop parfois

« Avoir du cran ». Ca n’est certainement pas une qualité que l’on pourrait observer chez Lloyd. Il n’a rien d’un homme aventurier, audacieux mais plutôt de celui qui aime rester dans son petit train train quotidien à ne jamais prendre de réel risque, à ne jamais vivre sa vie à fond. Ce qui est plutôt contradictoire lorsqu’on observe le métier qu’il exerce.
Le regard bleu de Skylar l’observe en silence, souriant à cette dernière remarque. Elle n’est pas étonnée d’apprendre que sa… leur fille est aussi intelligente. Forcément que ce petit être parfait le serait.

- Je ne veux pas que tu lâches la moindre bombe à ce sujet, OK ? Je veux…que ça se fasse petit à petit. Elle est… Elle est fragile et je ne veux pas la brusquer ou bouleverser totalement son train de vie. Toi non plus je suppose.
- Je ne suis pas stupide Lloyd. Je n’ai peut-être pas le diplôme de la mère parfaite mais jamais je n’irai la brusquer de cette façon.

Skylar ne s’agace pas mais ne manque pas non plus d’ouvrir sa bouche. Elle n’aime pas trop la façon dont Lloyd la met en garde, lui dicte sa façon de se conduire, de faire, comme si elle était la dernière des handicapés. Comme si elle n’était faite que de mauvaises intentions.

- Dans un premier temps - si tout ça se met en place - je serai là chaque fois que tu la verras. Je planifierai les rencontres selon son emploi du temps et le mien.

Là encore, elle s’agace. La jeune femme lève les yeux au ciel avant de souffler légèrement. Elle ne manque pas le « si tout ça se met en place », comme si elle était en liberté conditionnelle à devoir respecter un protocole à la clé. Et s’il y a une chose qu’elle déteste d’être privée, c’est bien cette liberté si chère à ses yeux. Elle n’élève pas la voix, n’en a de toute façon pas la force et c’est d’une voix simple sans agressivité qu’elle répond.

- J’ai l’impression que tu t’adresses à une criminelle tout juste sortie de prison. Cette fois son regard bleu se plante dans celui de Lloyd avant de poursuivre. Si tu as peur que je ne parte avec elle du jour au lendemain, rassures-toi, ça n’a jamais été dans mes intentions.

Elle voit toutes ces inquiétudes dans son regard et bon, il faut admettre qu’elle ne peut pas tellement l’en blâmer mais rien ne l’empêche de faire entendre que non, elle n’est pas une kidnappeuse d’enfant et que ça n’a jamais été le cas. Pour un homme qui est tombé des nus lorsqu’il a appris cette grossesse, il semble être devenu un véritable papa poule. Là encore, personne ne peut l’en blâmer.
Face à lui, de l’autre côté du comptoir, Skylar le regarde sans animosité.

- Mais d’accord, si toutes ces conditions me permettent de la voir et de la connaitre, je m’y plierai. Et au cas où tu en douterais encore, je ne veux que son bien.

Ils en ont complètement oublié le thé qui est désormais entrain d’infuser. En d’autres temps, Sky l’aurait méchamment renvoyé chier en balançant ces quelques mots avec plus d’acidité et de venin qu’un serpent. Pas aujourd’hui et pas avec ce qu’elle a vécue. Cette gueguerre pour la garde de cette enfant semble soudainement plus stupide que tout lorsque vous êtes passé à côté de la mort. Pourquoi perdre du temps à jouer au plus fort quand tout peut se dérouler sans querelle ?

- Je compte aménager cet appartement pour me permettre de l’accueillir, à terme.

Parce que oui, elle finira par accueillir Merrin ici, pour une nuit, peut-être deux. Pour s’en occuper comme une véritable mère lorsque Lloyd acceptera enfin qu’elle la garde. Chaque chose en son temps mais elle compte bien démontrer qu’elle est prête à faire de nombreux efforts pour sa fille. Elle l’imagine déjà arpenter ce salon, une soirée devant des dessins-animés après un bon repas qu’elle aurait elle-même tentée de faire.

- Maintenant que tu as établis tes conditions, voici les miennes : J’aimerai qu’une fois sur deux, elle vienne ici. Avec toi, bien évidemment. J’aimerai aussi venir la chercher de temps en temps à la crèche, toujours en ta compagnie. Le temps de se familiariser.

Là encore, le ton n’est pas à la provocation, ni au dédain ou autres négativités. Elle établit simplement des faits, des idées qui lui courent le crâne depuis déjà un moment maintenant. Elle prendra le temps qu’il faut, maintenant il ne lui reste plus qu’à espérer que Lloyd ne joue pas au plus malin en faisant exagérément trainer tout cela en longueur.

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Lloyd Hatfield

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MessageSujet: Re: forgiveness   forgiveness EmptyDim 31 Mar - 12:13

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Skylar & Lloyd

Lloyd voit bien que ses propos ne satisfont pas vraiment son interlocutrice. Elle ronge son frein, prend visiblement sur elle pour ne pas lui sauter à la gorge, telle l’affreux petit roquet qu’elle sait être… Elle sait ce qui est en jeu, sait que rien ne lui est acquis et que le chemin va être long. D’un autre côté, le pompier sait qu’il est loin d’avoir toutes les cartes en mains et n’en a, en tout cas, aucune dans sa manche… S’ils portent cette affaire devant un tribunal, qui sait ce qui adviendra ?
« J’ai l’impression que tu t’adresses à une criminelle tout juste sortie de prison » finit-elle par lâcher, l’amenant à lever les yeux au ciel un instant, alors qu’elle cherche à capter son regard. Voilà, c’est le début du Skylar Show, Mesdames et Messieurs !, se dit-il, à son tour passablement agacé de voir qu’elle ne compte pas y mettre du sien. Il aurait dû s’en douter cependant. Il n’est pas en territoire conquis ici, mais bel et bien en terrain miné et au moindre faux pas, tout pourrait lui péter à la figure…
« Si tu as peur que je ne parte avec elle du jour au lendemain, rassures-toi, ça n’a jamais été dans mes intentions. »
« Ça m’a traversé l’esprit. »
Sky lui semble tellement imprévisible. Non. Le terme qui lui vient à l’esprit est "instable"…et ça n’a rien de rassurant. Si elle décidait que l’éducation qu’il lui donne est nocive, bride son imaginaire ou quelque chose de ce genre, qu’est-ce qui lui garantie qu’elle ne décidera pas du jour au lendemain d’arracher Merrin aux griffes de son rabat-joie de père ? Ce scénario, il se l’est déjà joué plus d’une fois… Et hors de question qu’il le laisse devenir une réalité !
« Mais d’accord, si toutes ces conditions me permettent de la voir et de la connaitre, je m’y plierai. Et au cas où tu en douterais encore, je ne veux que son bien. »
Lloyd ne fait pas de commentaire. Ses mâchoires se crispent pourtant. Il aimerait lui dire qu’il veut en avoir la preuve concrète, que c’est uniquement sur la durée qu’il pourra en être certain…et encore, peut-être aura-t-il toujours un doute sur ses intentions…  

Le silence se prolonge encore quelques instants. Lloyd aimerait être doté d’un sixième sens, aimerait pouvoir percer la jeune femme à jour d’un simple regard, être en mesure de lire dans ses pensées… Mais il n’en est pas capable. Il va devoir lui faire confiance. Ou en tout cas : lui laisser le bénéfice du doute. Sauf que c’est de la vie, de l’avenir de sa fille qu’il est question et tout ça lui fait peur.
Il se demande s’il arrivera un jour à lui apporter une vie équilibrée… Est-ce qu’il n’est pas en train de commettre une énième erreur ?  Est-ce que toutes celles déjà commises par le passé n’ont pas déjà suffit à bousiller sa fille et son équilibre psychique ? Impossible à savoir…
« Je compte aménager cet appartement pour me permettre de l’accueillir, à terme. »
« Ça va être indispensable effectivement » lance-t-il, comme une attaque, encore sur la défensive, trop tendue pour se montrer vraiment civilisé et avenant avec Sky.
Percevant sans doute cette petite note passive-agressive dans son ton, la brune s’empresse de reprendre la parole pour lui parler de ses conditions à elle. Il savait qu’ils y viendraient mais Lloyd songeait qu’elle n’oserait pas les imposer avant la seconde rencontre au moins…
« J’aimerai qu’une fois sur deux, elle vienne ici. Avec toi, bien évidemment. J’aimerai aussi venir la chercher de temps en temps à la crèche, toujours en ta compagnie. Le temps de se familiariser. »
« Oui, OK pour la crèche. En ma compagnie. Je ne remplirai pas l’autorisation pour toi pour l’instant » la prévient-il sur un ton lui faisant comprendre que ce n’est pas négociable à ce stade de leur échange. « Par contre, je veux que ça se fasse en terrain neutre dans les premiers temps. Dans des endroits où elle a ses habitudes. Elle est timide. Les premiers temps, elle risque de ne même pas t’adresser la parole. Elle n’aime pas trop qu’on la touche non plus donc évite la caresse dans le dos ou la main dans les cheveux. Tu peux oublier les bisous, elle n’aime pas en faire. »
À part à lui. Quand elle est de bonne humeur ou veut obtenir quelque chose...
« Elle aime les chansons. Elle chante toute la journée. Elle invente des paroles qu’elle calques sur des airs qu’elle connaît. Je crois qu’elle a…comment ça s’appelle encore…l’oreille absolue ? Enfin en gros elle entend un truc deux fois et elle peut le reproduire parfaitement. Elle connaît une centaine de chansons par cœur. Mais évidemment elle n’en chante qu’une seule en boucle pendant deux semaines » ne peut-il s’empêcher de sourire. « Elle est extraordinaire Sky. Parfois je la regarde et je me demande comment deux imbéciles dans notre genre ont pu créer quelque chose d’aussi merveilleux… »
Son envie de se quereller avec la mère de sa fille recommence à fondre, comme neige au soleil.


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MessageSujet: Re: forgiveness   forgiveness EmptyDim 28 Avr - 20:34

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Lloyd & Skylar

Il ne fallait pas non plus espérer que l’ensemble de cette discussion se passe sans crispation, sans soupir et sans regard un peu froid. Aussi bien Lloyd que Skylar, les deux adultes se montrent tendus, crispés. Visiblement ce que dit la jeune femme ne lui plait pas et inversement. Et pourtant, contre toute attente, il n’y a pour le moment aucuns cris à déplorer, aucune insulte. Juste une forme de politesse. Un peu froide, certes, mais quand même.

Skylar se tient aussi droite qu’elle le peut malgré la douleur qui lui lance le bras pour lui faire face. Elle n’a clairement pas la force de se battre, de hurler et de jouer la plus sournoise, elle veut juste voir sa fille. Point.

- Oui, OK pour la crèche. En ma compagnie. Je ne remplirai pas l’autorisation pour toi pour l’instant. No shit, Sherlock. Elle s’en serait bien douté, tiens. C’est à se demander s’il ne serait pas capable de l’envoyer faire un bilan complet chez le psy et le médecin pour être SUR qu’elle ne soit pas frappée. Par contre, je veux que ça se fasse en terrain neutre dans les premiers temps. Dans des endroits où elle a ses habitudes. Elle est timide. Les premiers temps, elle risque de ne même pas t’adresser la parole. Elle n’aime pas trop qu’on la touche non plus donc évite la caresse dans le dos ou la main dans les cheveux. Tu peux oublier les bisous, elle n’aime pas en faire. Et le voilà lancé dans ses recommandations, dans les ordres et exigences qu’il a pour sa conduite à tenir à elle. Pourtant Skylar n’arrive pas à réellement lui en vouloir bien qu’agacée. A l’écouter, elle ne pourra ni la toucher, ni l’embrasser, ni être sa mère en fait … Elle doit admettre que l’espace d’une seconde, elle se demande s’il n’est pas entrain de lui raconter un peu tout ce qu’il veut pour éviter au maximum que Skylar ait de contact avec Merrin. Peut-être espère-t-il qu’elle s’en délaisse bien vite ? Il peut toujours courir pour ça. Mais là encore, elle se tait, reste cloitré dans son silence fatigué, se disant qu’elle comprend toutes ces précautions, qu’elle-même aurait sûrement été bien moins souple dans le cas inverse.

- Elle aime les chansons. Elle chante toute la journée. Elle invente des paroles qu’elle calques sur des airs qu’elle connaît. Je crois qu’elle a…comment ça s’appelle encore…l’oreille absolue ? Enfin en gros elle entend un truc deux fois et elle peut le reproduire parfaitement. Elle connaît une centaine de chansons par cœur. Mais évidemment elle n’en chante qu’une seule en boucle pendant deux semaines. Plus cet imbécile parle, plus elle s’attendrit. Elle n’a aucun mal à imaginer ces petites boucles blondes qui s’agitent en poussant la chansonnette à tue-tête, se surprenant même à la voir avec quelques années de plus maniant parfaitement le piano, la guitare et tout instrument de musique possible. Sa fille est une artiste, comme elle l’est elle-même. Elle ne peut s’empêcher de se dire qu’elle tient d’elle, qu’elle a un peu de Skylar en elle, de ce talent inné qui court le long de ses veines. Un sourire s’éparpille sur son visage défoncé et c’est de nouveau la voix de Lloyd qui la ramène à la réalité. Elle est extraordinaire Sky. Parfois je la regarde et je me demande comment deux imbéciles dans notre genre ont pu créer quelque chose d’aussi merveilleux…

Elle pousse un soupire, son sourire a bien du mal à s’effacer. Elle s’assoit sur l’un des tabourets, faisant face à Lloyd. Elle a bien envie de lui dire que le plus imbécile des deux, c’est lui, mais elle se mord la langue pour ne pas gâcher ce moment où, enfin, la tension redescend. Elle n’a pas vraiment envie de déclarer la guerre, juste de parler de sa fille. De leur fille. « Elle a sûrement dû prendre tous nos bons côtés. Et à en croire cette discussion, elle fait aussi ressortir le meilleur de nous puisque nous ne sommes toujours pas entrain de nous écorchez vifs. » Elle rit, amusée. La source de ce miracle vient uniquement de leur fille car si Merrin n’était pas en jeu, Skylar n’aurait probablement pas hésiter à renvoyer chier Lloyd. Elle ne serait pas là tout court, en réalité. « Elle sera probablement une excellente musicienne. Pourquoi pas chanteuse, va savoir. Peu importe ce qu’elle fera, tant qu’elle s’épanouie. » Skylar l’encouragera toujours, quelque soit la voie emprunter mais elle ne peut qu’admettre que l’idée que Merrin puisse se tourner vers l’art lui insuffle une bouffée de fierté.

- J’ai vraiment hâte de la rencontrer, pour de bon. Son sourire se perd un peu dans le vague alors qu’elle grimace sous l’effet de la douleur. Est-ce que tu aurais des photos à me montrer ? Lorsqu’elle était bébé. » Ne serait-ce que quelques-unes pour se donner l’impression de l’avoir toujours connu, de ne pas avoir manqué tant que ça.


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Lloyd Hatfield

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MessageSujet: Re: forgiveness   forgiveness EmptyJeu 9 Mai - 14:16

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Ça lui fait plus de bine qu’il ne l’admettra jamais. Pouvoir parler de Merrin avec la personne qui l’a conçue avec lui a quelque chose de spécial… S’il s’écoutait, il parlerait de sa fille avec tout le monde, à longueur de journée. Sauf qu’il s’est bien que c’est agaçant, même pour ceux qui la fréquente fréquemment et l’apprécie. Mais avec Skylar c’est différent. C’est CENSÉ l’être en tout cas… C’est aussi une forme de test un peu pervers. S’il voit qu’elle se lasse, qu’elle se moque de ce qu’il a raconté à son sujet, alors c’est qu’elle n’est pas prête à réellement l’avoir dans sa vie.
Sauf que la jeune femme boit ses paroles, sourit juste aux moments où il fallait s’attendrir. Il sent que l’entendre parler de Merrin lui plait, qu’elle est captivée et qu’elle en veut davantage. C’est aussi plaisant qu’effrayant. S’il lui livre tous les petits secrets de sa fille, alors elle la connaitra presque aussi bien que lui et il n’est pas encore tout à fait sûr de le vouloir, d’y être préparé… Il aime cette exclusivité qu’il a avec elle. Il aime être sa figure parentale de référence, être le seul vers qui elle se tourne en cas de bobo, de chagrin, de cauchemar. Et si un jour, elle décidait d’aller trouver refuge dans les bras de Skylar et pas dans les siens ?
Mais il n’a pas le droit de raisonner de cette manière et il le sait. Merrin a le droit d’avoir ses deux parents. Sky a le droit de profiter de ce genre de moments elle aussi… Mais ça lui fend d’avance le cœur d’y penser.
« Elle a sûrement dû prendre tous nos bons côtés. Et à en croire cette discussion, elle fait aussi ressortir le meilleur de nous puisque nous ne sommes toujours pas entrain de nous écorchez vifs. »  
Il essaie de chasser ses dernières pensées de son esprit et de sourire. Il ignore si sa décision est la bonne, s’il a raison de faire confiance à Skylar, mais il se doit d’essayer. Il le doit à sa fille. Alors il prend sur lui.
« Elle sera probablement une excellente musicienne. Pourquoi pas chanteuse, va savoir. Peu importe ce qu’elle fera, tant qu’elle s’épanouie. »    
« Oh, chanteuse, j’en suis pas sûre. Malheureusement pour elle, si elle a une excellente mémoire et une très bonne oreille, elle a hérité de mon manque de talent. Elle a une voix nasillarde assez insupportable » plaisante Lloyd qui retrouve un vrai sourire à cette évocation. C’est plus fort que lui… « Ça peut évoluer avec le temps mais à ce stade…c’est juste une torture. »

Les rires s’estompent un peu et Skylar prend un ton plus sérieux pour lui faire part de son envie de rencontrer Merrin pour de bon. La gorge de Lloyd se serre un peu et lui-même retrouve une expression plus solennelle. Il déglutit péniblement lorsqu’elle lui demande s’il a des photos de leur fille sur lui.
Il se trouve qu’il en a. Il se trouve qu’il en a pour elle, qu’il est justement venu pour ça aussi…
Le pompier plonge une main un peu fébrile dans la poche intérieure de son blouson et en sort une quinzaine de clichés. Il observe longuement le premier de la petite pile. On y voit Merrin, âgé de quelques jours à peine, qui paraît presque perdue au milieu de son couffin... Elle porte une petite combinaison blanche laissant voir ses mollets nus mais ses pieds minuscules sont couverts par des chaussettes blanches tricotées par sa grand-mère. Un doudou pratiquement aussi grand elle est posée à ses côtés et ses petits poings sont serrés. Elle dort à poings fermés. Elle est belle.
Cette vision l’émeut encore aujourd’hui. Elle fait remonter des souvenirs aussi pénibles qu’heureux.
Il se résigne à tendre les photographies à Skylar alors que son autre main se porte à ses yeux qu’il essuie d’un geste rapide, reniflant discrètement.
Il fourre ensuite ses mains dans ses poches et la laisse à la contemplation des clichés qu’il lui offre.
« Tu peux les garder. »      



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MessageSujet: Re: forgiveness   forgiveness EmptyLun 20 Mai - 19:22

forgiveness
Lloyd & Skylar

«Oh, chanteuse, j’en suis pas sûre. Malheureusement pour elle, si elle a une excellente mémoire et une très bonne oreille, elle a hérité de mon manque de talent. Elle a une voix nasillarde assez insupportable. Elle rit elle aussi, avec bien plus de légèreté qu’elle ne l’aurait cru. L’homme qu’elle a devant elle semble se métamorphoser dès lorsqu’il évoque leur fille. Passant du type sur la défensive au père attendri, Skylar a très bien comprit que pour obtenir les faveurs de Lloyd, il lui fallait jouer sur le tableau « Merrin ». Mais étrangement, elle ne ressent pas ni l’envie, ni le besoin de lui pourrir la vie, là tout de suite. Et pourtant, toutes personnes connaissant Skylar savent à quel point elle peut être déterminée, enragée et obstinée. Il faut croire que de frôler la mort de très près suffit à toute âme de se repentir. Si on lui avait dit qu’un jour elle réussirait à accueillir Lloyd chez elle sans avoir la sincère envie de cracher dans son café et de lui rappeler à quel point il pouvait être mou, elle n’aurait pas cru cette personne. Ça peut évoluer avec le temps mais à ce stade…c’est juste une torture. De nouveau, un rire.
- Elle a tout le temps de s’améliorer. Elle nous épatera sur bien d’autres choses, j’en suis certaine. » Il ne peut en être autrement, sa fille sera un bijou qui s’épanouira avec talent. Mais il lui faut plus désormais. Maintenant qu’ils en parlent avec aisance et sans difficulté, elle a besoin de voir sa petite bouille d’enfant, avec ses boucles blondes. Besoin d’admirer l’œuvre d’art qu’elle a mit au monde. Elle oublie bien vite à quel point elle a pu haïr être enceinte, n’y prenant pas l’ombre d’un plaisir. Au contraire, elle n’attendait qu’une chose : éjecter cette chose hors de son corps.
La voir, à relativement tout changer. Presque.

Skylar observe Lloyd sortir des photos de sa veste et son cœur bondit dans sa poitrine lorsqu’elle aperçoit le nourrisson de seulement quelques jours. Il les lui tend, elle s’en empare délicatement.

«Tu peux les garder. » Elle observe les clichés qui se trouvent face à elle, s’émeut en silence devant ce petit visage qu’elle a pourtant refusé de connaitre. Elle ne se jute pas mauvaise mère, pas avec autant de violence que Lloyd a pu l’accablée mais elle ne peut pas nier qu’une petite partie d’elle regrette de ne pas avoir pu assister aux premiers pas de sa propre fille. Poings serrés, plongé dans un profond sommeil, l’enfant semble être l’innocence incarnée. Encore une fois, Skylar se voit ramener quelques années en arrière avant de faire face à l’inconnu lorsqu’elle observe sa fille un peu plus grande, vêtu d’un pyjama vert clair, « I love my Dad » inscrit en rouge sur son ventre rond. Ca lui fout un coup au cœur et si Lloyd retient son émotion, Skylar, elle, en fait rien pour s’en cacher. De tout façon, elle est bien trop défoncée pour ça.

« Elle est magnifique. Elle n’essuie pas ses larmes qui s’écrasent sur la table, autour des clichés qui lui montrent un pan de la vie de sa fille. Tu es sûre que je peux ? Oui, il est sûr. Il le lui confirme, d’un regard qu’elle juge un peu brillant bien moins que le sien. Elle tousse dans le creux de son poing, se résigne enfin à essuyer ses larmes avant de remonter le regard jusqu’à Lloyd. Quand est-ce que je peux la voir ? Avec… elle se tousse, une nouvelle fois, l’émotion lui étreint la gorge. Que ça soit parce que sa fille est le sujet principal mais aussi parce qu’elle évoque le drame … avec ce qu’il s’est passé, j’ai du temps devant moi. » Du temps qu’elle veut dédier à sa fille, quoi qu’on en dise.


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MessageSujet: Re: forgiveness   forgiveness EmptySam 25 Mai - 16:57

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Skylar & Lloyd

Lloyd surveille les réactions de Skylar. Il aimerait pouvoir lire dans son esprit, dans son cœur. Le fait qu’elle ne cherche pas à effacer les larmes qui roulent sur ses joues le fait un peu tiquer. Est-ce qu’elle veut qu’il les voit ? Est-ce qu’elle cherche à faire tomber ses défenses et à l’amadouer ? Il voudrait être certain que l’émotion qu’elle affiche est sincère, qu’elle n’est pas en train de jouer la comédie pour parvenir à ses fins. Mais quels fins ? Au fond, quel pourrait bien être l’intérêt pour elle de retrouver Merrin ? Combler un manque affectif ? lui soutirer de l’argent via une pension quelconque ? la kidnapper pour la revendre à couple comme elle comptait le faire pendant un moment avant la naissance de la petite ?
Lloyd chasse toutes ces pensées qui ne le mènent de toute façon à rien.
Il espère qu’il n’est pas en train de se faire avoir. Qu’est-ce qu’il peut faire d’autre ?
« Elle est magnifique. »
Le pompier acquiesce en silence. Les images parlent d’elles-mêmes de toute manière. Son regard azuré tombe sur une photo de sa fille, cheveux au vent, sourire jusqu’aux oreilles, emmitouflée dans un manteau d’hiver en train de pousser un chien en peluche dans une poussette sur un tapis de feuilles aux couleurs automnales. Une photo de magasine, sa fille en vedette. Elle est magnifique, c’est un fait.
Et l’idée de devoir la partager lui fait mal, il doit bien l’avouer.
« Tu es sûre que je peux ? »
Une nouvelle fois, il acquiesce, son regard empreint d’émotion plongé dans celui, carrément larmoyant, de son ex.

Elle finit par s’arracher à ses contemplations et essuie ses larmes en relevant son visage aux traits tirés vers lui.
« Quand est-ce que je peux la voir ? Avec… avec ce qu’il s’est passé, j’ai du temps devant moi » lui fait-elle remarquer, faisant référence à la fusillade à laquelle ils ont miraculeusement survécus l’un comme l’autre.
« J’imagine, oui » commence-t-il par lui répondre, passant une main dans ses cheveux, avant de pousser un petit soupir. Il aurait aimé pouvoir repousser encore un peu plus longtemps cette…"prise de rendez-vous". Une fois que la machine sera lancée, il sera compliqué de faire marche arrière. Faire entrer Skylar dans la vie de sa fille est un véritable pari… « Je suis en repos aussi. Il y a eu un incendie dans une église du West Side et… »
Il s’interrompt. Déjà parce qu’il pense que le sujet n’intéresse pas vraiment Skylar et ensuite…parce qu’il n’a pas envie de tendre le moindre bâton pour se faire battre. Lui faire savoir que le lendemain de la fusillade, il renfilait déjà son uniforme et s’exposait à un danger mortel pouvant faire de sa fille une orpheline de père n’est sans doute pas une bonne idée.
« Bref, j’ai décidé de prendre quelques jours » abrège-t-il donc, ne mentionnant pas que c’est son supérieur qui a exigé qu’il se ménage un peu. « Du coup si tu es disponible demain on peut organiser quelque chose au square près de chez moi. »
Il espère l’entendre répondre qu’elle ne pourra pas, que malgré ses dires, elle a finalement quelque chose de prévu demain. Il pourra lui glisser que les choses commencent mal, lui faire reconnaître qu’il ne peut pas compter sur elle, que si elle veut sérieusement apprendre à connaître sa fille, il va falloir qu’elle accepte de faire des sacrifices et renonce à ses plans pour faire tout graviter autour d’elle.

Mais ce n’est pas ce qui se passe. Skylar accepte et le prend au dépourvu.
« Ceci dit, peut-être que te voir dans cet état pourrait l'impressionner » s’empresse-t-il alors de répondre, réfléchissant sur le tas. « Il faudra inventer quelque chose. Tu ne peux pas lui dire que tu t’es fait tirer dessus. »


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Skylar Lewis

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MessageSujet: Re: forgiveness   forgiveness EmptyMer 5 Juin - 0:01

forgiveness
Lloyd & Skylar

Autant à ce que sa blessure lui serve à quelque chose et peut-être que de pouvoir passer du temps avec Merrin pourra ainsi l’aider à vaincre sa phobie de côtoyer les lieux publics et extérieurs. Elle a entendu beaucoup de ses copines cancaner qu’un enfant changeait toute une vie et la vision que l’on avait d’elle… Skylar a clairement loupé le coche le jour de la naissance mais elle a enfin cette seconde chance pour rattraper le tire et se rendre compte de ce que la présence d’un ou d’une enfant peut vous apporter.

«J’imagine, oui e suis en repos aussi. Il y a eu un incendie dans une église du West Side et… Skylar fronce les sourcils, attend la suite qui ne vient pas. Elle est encore un peu trop shooter pour relever l’hésitation. Visiblement le pompier ne souhaite pas poursuivre sur sa lancée et ça n’est pas la jeune femme qui lui demandera de revenir sur le sujet et en finir l’histoire à peine débutée. Bref, j’ai décidé de prendre quelques jours
- D’accord. C’est finalement là, tout ce qui l’intéresse. D’entrevoir la possibilité de voir sa fille. Une pointe d’excitation éclot au creux de son ventre… voir sa fille.
- Du coup si tu es disponible demain on peut organiser quelque chose au square près de chez moi. Et son ventre se rétracte dès lorsqu’elle s’imagine devoir sortir, prendre les transports ou commander un taxi pour fréquenter un lieu public. Mais la volonté de pouvoir être dans la vie de Merrin prend le dessus et ses mots fusent avant que Lloyd ne vienne à changer d’avis. Elle n’est jamais trop prudente avec lui.
- Ca me va, c’est parfait !
- Ceci dit, peut-être que te voir dans cet état pourrait l'impressionner. Il faudra inventer quelque chose. Tu ne peux pas lui dire que tu t’es fait tirer dessus.
- Bien évidemment que je ne vais pas lui dire ça ! Même si avec cette histoire je pourrais paraitre pour la Super Maman Héroïque. Elle rit à cette idée, les yeux illuminés de pouvoir briller dans ceux de sa fille comme une mère héroïne qui force l’admiration. Oh, elle sait bien que Lloyd fait un métier qui le fait passer pour un héros chaque jours de sa vie mais elle s’en fout, elle veut s’accorder cette image et la dorer dans sa tête, réchauffer son cœur avec ça. Je lui dirais simplement que je suis tomber et si elle demande plus de détail, j’inventerais une jolie histoire. Je suis douée pour ça, t’en fais pas. » Elle lui offre un clin d’œil joueur, taquin et il ne le sait pas à quel point Skylar peut être doué pour ça, pour raconter des histoires colorées, rayonnantes. Elle passe des heures entières à son boulot à en conter avec les œuvres d’arts qu’elle présente. Son sourire se fait plus sage avant de recroiser le regard du pompier.

« Je suis contente que tu aies rendu les choses plus simples et que tu aies changé d’avis Lloyd. Elle marque une pause, sincère qu’il n’ait pas joué les têtes brûlées qui l’aurait conduit illico au tribunal avec un dossier clairement désavantageux sur sa personne. Je passerais vers la fin d’après-midi. Disons, après le goûter ? Ca t’irais ? » Les deux adultes se mettent d’accord sur l’heure, sur l’endroit précis où ils se retrouveront pour leur première vraie rencontre. Elle n’oublie pas la première fois qu’elle l’a vue mais c’était différent, les circonstances n’étaient pas idéales mais c’est le seul moyen qu’elle a trouvé pour ne serait-ce que voir sa propre enfant.
Durant le reste de la conversation, Skylar est sur un petit nuage et cette fois, ça n’est pas les médocs qui lui plombent le cerveau mais bien l’idée de pouvoir passer du temps avec Merrin, qui allège son esprit jusque-là, embrumé.

▬ Fin pour moi ▬


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