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 you are not alone | jade

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Elijah Haynes

Elijah Haynes
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quartier : west side, l'appartement au-dessus du Penitent ; possède une maison isolée aux abords de Chicago légalement grâce à sa fausse identité (David Castle), retapée entièrement par ses soins
physique : il a le dos lacéré, seul et unique cadeau de sa génitrice lorsqu'il était plus jeune. il a également quelques cicatrices de blessures par balle, dont l'une se trouve à sa clavicule suite aux tirs portés par les serbes lors des attentats de noël. mais aussi une cicatrice à la cuisse droite d'un coup de couteau. ses bras sont remplis de tatouages, sa main gauche porte encore fièrement la croix celtique, allégeance à l'irish mob faite à new-york, ainsi qu'un petit coeur sur l'intérieur du poignet, similaire à celui que Jade s'est fait en même temps

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MessageSujet: you are not alone | jade   you are not alone | jade EmptySam 2 Fév - 20:54

ft. Queen Jade
You are not alone.
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Pas un son. Pas un bruit. Rien si ce n'est l'éternel vie qui perdure au-delà des fenêtres entrebâillées. Il ne s'est pas levé, n'en a pas eu le courage. Il ne l'a plus depuis des semaines, n'agissant qu’instinctivement, suivant les réflexes les plus primaires qui lui permettent de survivre. Survivre plutôt que vivre ; comment le pourrait-il si elle ne l'accompagne pas ? Sans lueur, les ténèbres ne font qu'avancer. C'est là qu'il se trouve, dans des abysses plus noires que celles qu'il s'était imaginé, loin de cette sûreté presque retrouvée. Une erreur, un faux pas. Il n'a fallu qu'une seconde pour que tout ne se brise sous l'azur de ses prunelles fatiguées. Une seule seconde et là voilà partie depuis des semaines. Un soupire vient fracasser le silence qui règne en ces lieux, un soupire des plus enroués avant que la masse de chair avachie n'essaie à se redresser. En vain. Un coup d’œil sur l'écran de son téléphone pour ne rien y voir, pas un message, pas une nouvelle. Pas un indice sur la manière dont les choses se passent désormais. Un fossé matérialisé en des centaines de kilomètres, des milliers. La tête lourde, le presque confort de son oreiller mal traité est retrouvé. Elijah laisse à nouveau ses paupières se fermer, la journée est à braver. Il tique, refoule toute la colère qu'il sent s'immiscer en lui ; bien trop conscient que tout est de sa faute. Et s'il n'était pas cet homme-là, celui dont le sang n'est plus qu'une passion inavouée ? S'il n'était pas ce fantôme, ce spectre avide – paradoxalement – d'une certaine liberté ; si seulement il ne possédait pas ce titre de « meurtrier ». C'est depuis qu'il s'est surprit à l'aimer qu'il regrette cette avancée, c'est depuis qu'il se sent incapable de vivre sans sa proximité qu'il a comprit que ce chemin aurait pu être tout autre ; qui sait. Il réprime un rictus mélancolique, une petite nostalgie pour l'époque où rien n'aurait pu l'atteindre avec autant de brutalité. Lui qui pensait pouvoir survivre à tout réalise ici, et complètement, qu'il s'était fourvoyé. Elle était ce qu'il lui manquait, cette dernière partie de lui qu'il n'avait encore jamais acquise, qu'il ignorait jusqu'à la présence en son for intérieur. Et s'il pourrait se bercer des instants qu'ils ont passé ensemble, l'espace d'un instant il regrette de s'y être risqué. L'espace d'un instant, il se maudit de s'être fait piégé. L’invincible compte désormais une faiblesse qu'on lui connaît. Elle. Elle et rien d'autre. Si on souhaite le tenir, il suffit simplement de s'emparer de ce qui l'amène d'ordinaire à sourire. Et Faith l'a comprit, malgré lui. Faith a su où viser, loin d'imaginer qu'il n'en viendrait qu'à davantage se terrer, loin de lui envoyer Jade avec l'espoir qu'elle n'en subisse pas à nouveau les pots cassés, son erreur des plus irréfléchies qu'il ait pu entreprendre par le passé. Il aurait dû rester cacher, il aurait dû faire profil bas et ne jamais s'investir dans ce nouveau marché, dans cette énième famille au travers aussi tremblants que les siens en cet instant.

C'est là-dessus qu'il sombre à nouveau, là-dessus qu'il s’évanouit dans les bras trop présents de Morphée ; quelques mégots pleins de tabac et d'herbe écrasés dans le cendrier. Les cadavres de bouteilles décorent le sommier en longeant tout son côté de lit et, au-delà d'une frontière irréelle, les draps n'ont pas bougé. Souvenir immortel de cette présence qui commence à trop manquer. Elle lui semblait être le jour qui écarte ses nuits, la lumière qui canalise l'animal quand la nécessité d'un peu de sang commence à réellement lui faire envie. Jade, depuis son apparition plus claire dans sa vie, s'est matérialisée en un havre de paix qu'il redoute autant qu'il l'aime ; ça, quand il n'a pas à l'écarter des dangers qu'il persiste à créer. En ces idées, en cet état – le corps las et délaissé – se résume le quotidien qu'il s'est imposé, l'âme faible quand il s'agit d'user de force quant à ses sentiments, ces quelques tourments qui s'ancrent de manière si violente. Bien trop violente. Le voilà à attendre que les journées ne s'épuisent, que les nuits s'amenuisent. Le voilà à attendre de la pire des manières qu'elle lui revienne enfin, la conclusion toute faite. Elijah n'a que trop vécu, trop survécu. Elijah ne mérite pas ces nouveaux jours offerts si elle n'y participe pas. Il n'est rien, rien sans Elle. Rien qu'un mercenaire à la carrière terminée, qu'un mafieux prenant des risques bien trop élevés. Ombre de lui-même qu'elle a toujours su valoriser, rendre un peu plus réelle qu'il ne pensait l'être lui-même. Oui, c'est sur ces vérités qu'il s'est une fois de plus endormi, sur ces vérités qu'il s’attarde à s'en faire mal, sans jamais se ménager. Et s'il y tient à ce point, il sait néanmoins qu'il ne l'a jamais mérité. Il s'en remet à l'absence de tout, au silence complet. Il s'en remet à son errance immobile et aux complaintes silencieuses de son cœur malmené ; s'il savait que le fossé qui les sépare a déjà commencé à se reboucher.      

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Jade Lincoln

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physique : ventre déformé par la grossesse passée - tatouée ("elijah" sur la tranche de la main droite, colt python à l'aine, haut du bras gauche recouvert par des roses) / dos lacéré profondément suite à un règlement de comptes, cicatrisé, qui limite ses mouvements - cicatrice à la poitrine causée par un couteau - traces de brûlures au niveau des poignets par rapport à ses pratiques sexuelles

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MessageSujet: Re: you are not alone | jade   you are not alone | jade EmptyJeu 18 Avr - 3:14

You are Not Alone
Elijah&Jade

June 2018

C'était une fille de l'ouest. C’était une fille de l’ouest de l’Europe comme elle aurait pu être si ses parents n’étaient pas décédés. C’était une irlandaise. Une vraie. Elle. Une pure souche tout juste débarquée pour rendre service et qui avait été rencontrée rapidement à son arrivée. Avec son corps, avec sa personne, la fille venait de vendre une partie de sa chaste existence, de sa vie lisse de trentenaire bien arrangée. Pour quelques billets, elle avait su prendre de la révolution dans le regard, de l’aventure dans son âme et dans ses actes ; dans ses tentatives désespérées de vivre quelque chose de profond, quelque chose de nouveau, de grand. Quelque chose flirtant dangereusement avec les abords de la petite criminalité. Avec les faux papiers négociés et préalablement envoyés avant son départ de Belfast, là où Jade était née, la fille avait passé les frontières et les océans sous un nom qui n’était pas le sien, pour une ville qui n’était pas sienne, pour une autre vie pleine de soirées, de fêtes au profond gout d’éternité. Une autre vie de plusieurs semaines grassement payée. Avec la conviction de bien faire, elle avait teint ses cheveux en roux, comme la femme devant elle pour mieux lui ressembler, mieux coller aux traits de celle pour qui elle devait se faire passer sans trop savoir pour quoi exactement il fallait croire qu’elle était partie d’Irlande du Nord pour New York. Elle n’avait pas demandé. Elle s’était contenté d’envoyer des photos au préalable aux oiseaux de malheur qui avaient fabriqué les papiers et la fausse identité. Tout ça pour qu’un nom s’affiche sur l’écran de quelques PC de sécurité. Tout ça pour que Jade Lincoln se trouve officiellement ailleurs que sur ce sol américain qui désire tant la piéger, quitte à l’emprisonner. Là, dans l’aéroport grouillant, avec impatience, l’escapade de la fille de l’ouest de l’Europe s’achève. Le temps de jouer est terminé. Les interrogatoires se sont achevés et les destinations initiales sont à regagner. Là, dans l’aéroport grouillant, la mafieuse enceinte, au ventre volontairement camouflé et aplatie se change dans la cabine des toilettes et commence à se grimer tandis que la fille récupère ses vêtements, les enfile, s’empare de la pseudo valise improvisée qui vient d’être amenée et se prépare à sortir de là. Elle s’est maquillée à la Jade. Elle n’a rien laissé de côté. Les faux cils arborés, l’eye-liner parfaitement dessiné, sa longue chevelure et la casquette qu’elle visse sur sa tête font illusion et prépare à merveille sa future embarcation. Pas insurmontable, la supercherie fonctionne et Jade profite du débarquement d’une ligne japonaise pleine à craquer pour s’extirper des lieux, passer la foule agglutinée et appeler un taxi qui l’emmène loin de l’échange, loin de l’alibi. Jade Lincoln embarque officiellement pour Belfast, dans sa famille. Sarah Castle, elle, reprend sa voiture qui l’emmène, qui l’emmène là-bas, sur les quais de la ville ; là où ce qui est indésiré se cache au savoir de tous et en toute impunité. Frémissante, face au fleuve Hudson et son odeur polluée, hors d’un système de surveillance rôdé, Jade se change sur le béton crade jonché de débris de verres. Elle libère son ventre des compressions imposées, elle délivre la croissance retenue du bébé et passe par un pittoresque coiffeur du Bronx pour soigner une tignasse qu’elle a décoloré à la va-vite pour retrouver – face aux inspecteurs - son ton naturel, la flamboyance des lys d’été qui lui a sacrément tout abimé. Sous les mains de la mama afro-américaine, elle demande à ce qu’on coupe, qu’on rafraichisse et qu’on repasse à un brun plus conforme à ses faux-papiers chicagoans. Sarah doit prendre la route désormais. Elle doit rejoindre son époux et son florissant commerce de quartier ; bien loin de la grosse pomme et de son ver plein de vices qui n’attaque pourtant pas encore cette apparente beauté qui lui avait tant manqué. Délestée de plusieurs centimètres, le tout bien plus foncé, le corps plus rond, douze heures de route sont à faire et elle ne compte pas vraiment s’arrêter si ce n’est pour étendre ses jambes et laisser aller les dernières et encombrantes nausées la travailler. Le plus dur est passé. Le plus dur est derrière elle, ce ne sont plus que des miettes de bluff qui restent à disperser au gré des possibles vents contraires. Aux panneaux stop, elle s’étire. Aux feux elle laisse aller de las soupirs. La nuit tombe et avec elle quelques repas de restaurants craignos et bons marchés lorsqu’elle décide à se garer. Elle a mal à la nuque. Elle a mal au ventre, elle a la gerbe au bord des lèvres. Elle a mal, elle a mal partout et parfois s’endort derrière le volant de la Mustang de 68 de plus en plus dure à manier.
Sur les coups de 3am, Windy City se dessine et les rues avalées jusqu’au West Side semblent ouvrir un espace aussi flou que tanguant. Les baraques peu structurées aux toits recroquevillés défilent sous les paupières à moitié fermées. Les bruits de la ville montent et descendent le long des oreilles inattentives. Bâillements accrochés jusque dans les tripes, Jade se gare de façon sommaire devant le Penitent à peine fermé après avoir certainement dépassé son chiffre de la soirée. Le store est baissé, la voiture de Shawn a quitté les lieux ainsi que celle d’Esras qui doit s’être trouvé une conquête à maltraiter. La bise d’été accolée aux joues rougies de fatigue, la jeune femme descend du véhicule bouillant. Elle ne prend pas sa valise, se contente de ses clés et fait le tour du bâtiment pour accéder à la porte d’entrée dans une ruelle cachée. Lentement, elle arpente les marches qu’elle a déserté durant plus de trois mois. A l’intérieur, la clameur du silence s’évertue à l’accueillir chaleureusement au milieu des cadavres de mégots et de bouteilles vides ; témoins des affres malheureux de cette séparation forcée. Passé l’entrée, elle constate que le chien dort sur le lit, dans les draps qui n’ont pas été changé depuis qu’elle les a laissés. Elijah, lui, dort sur le canapé. Doucement, elle a encore de la force de ses muscles endoloris. Jade brave les derniers mètres qui la séparent de son aimé et s’accroupie, enserre aussitôt la chevelure de geai qui ondule pour se réapproprier tout ce qui lui avait tant manqué. Un baisé volé sur le front. Un second sur ses lèvres apposé. Elijah délaisse la torpeur de ses songes rêveurs pour son retour à elle, pour leur réalité.
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Elijah Haynes

Elijah Haynes
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physique : il a le dos lacéré, seul et unique cadeau de sa génitrice lorsqu'il était plus jeune. il a également quelques cicatrices de blessures par balle, dont l'une se trouve à sa clavicule suite aux tirs portés par les serbes lors des attentats de noël. mais aussi une cicatrice à la cuisse droite d'un coup de couteau. ses bras sont remplis de tatouages, sa main gauche porte encore fièrement la croix celtique, allégeance à l'irish mob faite à new-york, ainsi qu'un petit coeur sur l'intérieur du poignet, similaire à celui que Jade s'est fait en même temps

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MessageSujet: Re: you are not alone | jade   you are not alone | jade EmptyMar 23 Avr - 0:07

ft. Queen Jade
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Le corps lourd et endolori, l'impression qu'on essaie de l'enterrer en vie. Derrière l'épais brouillard que sont devenues ses paupières en se fermant, Elijah sombre dans une torpeur des plus méconnues. Rien si ce n'est des ruines, rien si ce n'est ces ronces et leurs épines. Trois mois déjà, peut-être plus en soit. Son parfum n'a pas bravé l'encadrement de la porte, sa présence s'est volatilisée aussi simplement que sont passées quelques rafales de vent plus ou moins fortes. L'espace d'une soirée, il croit avoir rêvé. Le temps d'une nuit à peine, il a l'impression que le temps s'est arrêté, que tous ces moments à la retrouver n'avaient été qu'un mirage à apprécier et à délaisser. Rien de tout ce qu'il croit avoir ressenti n'a excité. Il tique, dans son sommeil. Elijah lutte pour son éveil. Mais rien encore, rien qu'il puisse briser parce qu'il n'est plus assez fort. Avec elle, dans des contrées inconnues, s'est envolé tout ce qu'il croyait avoir vécu – tout ce qu'il pensait posséder jusqu'à cette inévitable fin qu'il n'a que trop imaginé, que trop vu. Elle n'a jamais été là. Jade n'a jamais rejoint ses bras. Une nuit à peine pour que l'esprit s'en persuade, douze heures seulement pour que s'engendre cette dégringolade. En ces pensées hâtives se résume les cadavres de bouteilles qui errent à terre depuis des semaines. Il pensait pouvoir tenir, c'est ce qu'il avait pu dire. Elijah s'est trompé, ramené à ses ombres les plus profondes comme pour s'y noyer. Ce serait une erreur que de ne pas admettre qu'il est dépendant, lui qui jurait que personne ne pourrait faire naître en lui ne serait-ce qu'un seul sentiment – le voilà à dépérir silencieusement, affalé dans son canapé avec l'espoir bête de ne plus rien ressentir d'aussi violent. S'il savait. Mais l'homme n'en remonte pas, nageant dans les eaux profondes de son être fatigué. Haynes cherche la terre promise, celle qu'il n'aurait pas dû quitter – même dans ses rêves, Jade lui disait qu'elle reviendrait. Mais il a cherché, il a voulu savoir. Le mercenaire contre le monde et tous ses recoins de plus en plus noirs. C'était un mensonge, il faudrait qu'elle le sache, il n'est pas à même de survivre sans elle – n'a pas assez de panache. Pourtant, il croit en ressentir autre chose ; une sensation bien plus cruelle encore qui, contre ses lèvres, s'appose. Et le cœur bat, se débat. Le cœur pompe, irrationnel, pourtant au plus bas. L'alcool, le reste – surtout le reste. Il lutte, dans les cachots de son âme – le palpitant, lui, s'en affame. Il le ressent sans pourtant en être pleinement conscient. C'est là, contre ses traits, contre ses lèvres ; c'est là, essayant de faire valoir une légère trêve. Alors il frappe, hurle. Elijah n'en peut plus de ses limbes taciturnes. Il s'accroche à cette drôle de sensation, à ce que souhaite lui faire entendre sa raison. Il s'est trompé, le bouclé – non, il n'a pas rêvé. Peut-être aussi tenace que cette paranoïa à laquelle il s'est habitué, Jade lui avait dit qu'elle reviendrait.

Quelques secondes, rien que ça. Quelques secondes avant qu'il ne parvienne à en bouger ses bras. Elijah revient, remonte. Des eaux troubles de son âme, ce sont ses craintes qu'il surmonte. Il s'accroche à ce baiser – parce que c'en est un – s'y perd dans un souffle de vitalité. Il lui revient, réveillé. L'azur clair de ses prunelles s’accommode à l'obscurité pour n'y voir qu'elle, qu'elle sur qui sa main se pose – les doigts caressant sa peau qu'il s'imagine si frêle. Elle est là, sous ses doigts. Elle est là, revenue de ces sentiers loin là-bas. Oubliés la douleur, les maux de tête qui ont amené tant de haut-le-cœur. Oubliée cette déchéance dans laquelle il se laissait couler. Les lèvres cherchent, réapprennent la forme des siennes. Elijah n'en contrôle pas sa force, il embrasse, caresse, la serre un peu plus contre lui, venant presque la plaquer contre son torse, oubliant les nombreux tourments de ses nuits. Les spectres se sont arrêtés de danser, la folie derrière les murs a cessé de crier. Le cours du temps reprend, se sont éteint en suivant ces doutes qui le rendaient tremblant. Elijah insiste, laisse l'une de ses mains se perdre contre la cascade brune, l'autre le long de ses formes qu'il n'a de cesse d'apprécier. Il les connaît, par cœur, mais ne parvient pas à s'en défaire maintenant qu'elle est à portée. Elle est là, revenue malgré toutes les raisons qui auraient pu la convaincre d'en rester éloignée – Haynes se laisse aller à ses niaiseries dont il a tant rigolé par le passé. « Tu es là depuis longtemps ? » La voix enrouée, il donnerait l'impression que des jours et des jours se sont écoulés sans qu'il n'ait eu le loisir de parler – sans qu'il ne se soit arrêté de fumer. Enfermé dans un recoin de son monde, attendant sagement que sa présence à elle ne le remonte. Il détaille ses traits, ce visage auquel il a trop pensé – il continue l'étude de ses doigts contre ces parcelles de peau qu'il a déjà dénudé. Un baiser volé avant que la réponse ne vienne s'installer, il a déjà trop d'instants à rattraper, craignant désormais bêtement qu'elle ne soit d'ors et déjà là depuis longtemps.

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Jade Lincoln

Jade Lincoln
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MessageSujet: Re: you are not alone | jade   you are not alone | jade EmptyDim 26 Mai - 0:40

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Elijah&Jade

June 2018

Léthargique, Morphée a bien du mal à se laisser remplacer par les attentions délicates de la femme qui vient tout juste de s'agenouiller. Jalouse face à la madonne, elle conserve encore quelques instants, entre ses bras serrés, son trophée si longtemps gardé. Elle le chérie encore, le retient plusieurs secondes dans la mollesse du canapé avant de constater impuissante qu'il s'éveille, se lève et prend possession de sa seule et unique merveille. Morphée est délaissée, par lui, lui, le protégé. Il la laisse loin derrière, dans ses profonds et étranges songes pour rejoindre ce réel, jadis bien trop difficile à supporter. Morphée est venue. Morphée part sans douleur, piégée par la présence de l'être aimé et sa douceur. En quelques caresses Elijah prend petit à petit contenance. Il prend conscience, ses muscles se tendent, endolories d'inactivité. Il se redresse, chasse le voile flou que l'immatérielle a créé sur le bleu intense de ses yeux. Il monte la tête et alors, il s'accapare la silhouette de l'amante qui, de droits, lui revient. La proximité intime, apposée d'un accord commun, ne laisse que peu de place pour une quelconque once d'air soudain. Jade tangue, Jade faiblit et se laisse emporter dans le baiser que le revenant tente d'imposer dès qu'il la sait à ses côtés. La bouche si souvent rêvée, si souvent fantasmée pendant l'absence apparaît, se touche, se fait et confirme qu'elle n'a en rien été oubliée. Les langues se mêlent aussi rapidement qu'elles se sont retrouvées. L'appui qu'elle prend contre son torse se fait plus pressant. A l'insupportable chamade, le cœur bat et délivre ses premiers grands émois depuis longtemps ; ceux du manque, de l'inquiétude, de l'amour dont l'exécrable distance se tait enfin. « Tu es là depuis longtemps ? » La phrase sort de ces deux lèvres qui n'ont plus rien voulu avaler. L'haleine est roussie, empestée par le tabac, enveloppée des effluves âcres d'un vieux whiskey  qui pourrait – en d'autres circonstances – lui donner la terrible et redoutée nausée. Elijah semble s'égosiller. La rocaille se prononce, tinte difficilement, roule dans la gorge serrée comme si une éternité s'était écoulée depuis les derniers mots. « Non. J'viens tout juste de rentrer. » Entre les paumes blanches, elle capture, encadre le visage masculin crasseux et lui esquisse un sourire de réconfort entre d'autres baisers. Mal en point, mort éveillé, la nostalgie des traits abandonnées de force oblige à ne pas le lâcher. Elle détaille le quadragénaire marqué, fatigué qui pourtant presse, s’assoit presque pour se l'approprier. Il a le visage creux. Il a des cernes, des alvéoles violacées qui assombrissent encore plus les longs cils noirs de son tempétueux regard. Silencieusement, elle contemple les affres visuels de l'attachement. L'inquiétude au bord des lèvres, Jade constate toute leur complexité, toute leur difficulté à vivre séparément. Loin d'elle, Elijah n'a pas vécu. Il s'est laissé dépérir, emporté par les instincts primaires d'un semblant de survie. Il a mangé, peu. Il a bu, beaucoup. Et il s'est assoupit, énormément. Pas d'insistance pourtant sur la situation, ils continuent de s'embrasser. Elle lui dira demain qu'il a maigrit. Elle lui dira demain qu'il devrait absolument se doucher, se ressourcer et être autre chose qu'une part de ce tas de cendres décomposées.
Elle lui dira demain.
Prise par l'instant présent, le murmure des peaux qui se cherchent sans s'arrêter, résonne tandis qu'elle fait des ronds avec les boucles grasses et humides de ses cheveux. Les doigts de l'autre main, eux, glissent pour gagner les nœuds du torse. Ils passent sous le tissus et tâtent le ventre, les côtes et la cage thoracique haletante. Elle aussi s'est affinée. Mais ça ne se voit pas. Ou plus. Il ne le sent pas encore du moins. L'âme abritée et encore méconnue a pris de la place déjà. « Tu m'as tellement manqué.» Pour remplacer la douleur, le désir vibre contre le palais. Elle a encore de l'énergie malgré les interminables heures de route. Second souffle qui dilate les pupilles et les fond danser dans les iris bleutés. Fous. Le silence timide des vêtements que l'on froisse se love contre leurs corps brûlants. A présent debout, elle respire difficilement. Le cœur imbécile se sent heureux, il bondit cet idiot, il bondit et s'excite derrière la poitrine qu'elle commence à généreusement dévoiler. Elle enlève les boutons, écarte les pans de la robe légère et fleurie et baisse le soutient-gorge. Volage, la belle ne passe que peu de temps loin d'Elijah. Bien vite, elle rejoint pour donner pleine satisfaction à la bouche avide de l'homme qui se tend, à ses dents acérées qui crie famine et ce sans même s'être entièrement mise à nue. Elle grimpe sur lui, effleure ses cuisses des siennes et lui laisse le soin de les allonger, de les abandonner à la dureté froide du sol. Ils se heurtent avec rudesse, frémissent et bouillonnent. Elijah se fait de plus en plus ardent. Le métal de la ceinture qu'il décroche rafle le bois poussiéreux et le jean se défait difficilement. Le son clac, racle pour s'enfuir plus loin. Désormais, il la surplombe, l'envahie de sa masse et de son poids fiévreux. La main calleuse entoure la gorge féminine, la trachée, mais ne serre pas. Pas encore. Un regard affamé échangé appuie les pensée indécentes de provocations, mais bien vite, rattrapée par les derniers voilages qui s'ôtent de sa peau, Jade sent la nouvelle, celle qu'elle doit annonce s'approcher, se déployer sous les yeux encore inconscients. « Attend. » Elle s'étoufferait presque de devoir parler, de devoir ainsi briser le moment fatidique qu'elle attendait tant. « Elijah attend. » Il fait mine de ne pas entendre la voix faible, soupirante de passion. Il ne voit pas non plus le corps changé, bercé d'illusions. « J'ai...quelque chose... » Il continue ses assauts qui la perdent pendant encore plusieurs minutes. Alors elle insiste, se raisonne, à sa façon, elle s'empare des paumes du père pour les plaquer contre le ventre, au dessus de l'enfant, la progéniture de ces deux amants. « J'ai un truc à te dire avant. » Avant qu'il ne se décide, avant que tout ne bascule résolument.
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MessageSujet: Re: you are not alone | jade   you are not alone | jade EmptyDim 2 Juin - 20:43

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You are not alone.
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« Non. J'viens tout juste de rentrer. » Le cœur s'en apaise presque de ne rien avoir manqué. Rien qu'une seconde, peut-être deux ; et encore, dans les tréfonds de son être, Elijah estime que c'est déjà bien trop. Raison pour laquelle il s'y accroche – plus que jamais. Raison pour laquelle il refuse de délaisser sa présence, ses lèvres qu'il découvre à nouveau après des jours et des jours à les imaginer à défaut de pouvoir y goûter. Rien des alentours n'attire son attention, rien si ce n'est ce parfum qui manquait à ce séjour, à l'appartement qui – autant que lui – n'a fait que dépérir sans ses nombreux pas. Inutile de le dire, ce n'est pas une nouveauté ni même une habitude tout juste acquise ; le mercenaire n'a jamais fait que survivre en son absence. Ombre de lui-même, fantôme d'un passé trop lourd et d'un attachement qu'il ne maîtrise pas, qu'il ne maîtrisera jamais en soit. Il lui impose, là, sans même s'en rendre compte. Devant ce regard auquel il a tant rêvé, Elijah délaisse le spectacle de sa misérable personne entre quelques baisers volés puis de plus en plus échangés. « Tu m'as tellement manqué. » Et le souffle n'en devient que plus court, plus saccadé. Il heurte la gorge sèche et brave la frontière de ses lèvres jusque sur la peau de la jeune femme qui, néanmoins, lui échappe. Il doit prendre sur lui, retient l'élan qui pourrait défaire n'importe quelle fatigue accumulée. Il n'a besoin que de cette proximité, il n'a besoin que de la savoir là, au plus près de son être abîmé. Elijah a trop attendu. Mais l'azur guette, apprend chaque forme, chaque courbe. Il se perd sur la présence qui se dévoile, qui s'offre à sa vision bien moins trouble, toute retrouvée. Jade se dévêt comme prête à pleinement le retrouver. Raison pour laquelle il cède, y vient. Elijah s'abandonne au corps de la belle, à cette poitrine qui réclame. Les lèvres embrassent et les crocs marquent quand les bras portent et guident. Et les étincelles embrasent, permettent à cette flamme faiblarde de retrouver toute sa grandeur, toute cette magnificence délaissée depuis qu'ils se sont séparés. Et vient le rôle des instincts. L'homme se laisse porter, mener par une envie des plus violentes, des plus saisissantes. Elle est là, sous lui, l'ombre masculine surplombe la lumière qu'il vient de récupérer, celle qu'elle a toujours été finalement. Parce qu'il demeure malgré la douleur, malgré l'absence et ses nombreuses terreurs. Elijah tient, Elijah survit. Mais, ici, Elijah revit. Les mains cherchent, dévoilent. Les mains viennent défaire le tissu qui orne encore le corps de cette femme. Et pourtant, malgré les regards et les supplices cachés sous les souffles, il croit l'entendre le murmure qui se porte jusqu'à lui. Il croit l'entendre mais n'en fait rien, continuant dans cette lancée retrouvée, dans cette précipitation qui s'amuse à le torturer. Elijah n'attend pas, n'entend plus. « J'ai... quelque-chose... » La suite ne vient pas, contrairement aux baisers, aux caresses, à ce désir qui ronge et brûle, qui consume depuis qu'elle a quitté ce même sol. Pas une pause, pas un écart. L'homme réclame, l'homme ordonne, sous ses assauts la belle se cambre et se donne – quelques minutes, en tout cas, avant que sa voix ne reprenne. « J'ai un truc à te dire avant. »

Il relève enfin le regard, coupe court à toutes ses fantaisies l'espace de quelques secondes. Les mains délicatement posées sur le ventre de la jeune femme, un peu plus arrondi qu'à son départ. Il fronce les sourcils, hésite à entrouvrir les lèvres mais rien ne vient. Pas une parole, pas un mot. Haynes se contente de délaisser son regard sur le message qu'elle vient lui faire passer, sur cette nouvelle qu'elle n'énonce pas, consciente qu'il comprendra. Et le fait est qu'en effet, la raison de ses gestes trouve une définition simple et claire dans l'esprit embrumé du quadragénaire. « Tu... » Les syllabes ne suivent pas mais ses traits s'en animent. Il comprend, au plus profond de lui, Elijah parvient à deviner le miracle qui s'impose à sa misérable petite vie. Lui, le solitaire, se voit offrir la possibilité d'une famille. Et l'admettre, même silencieusement, l'amène à lui revenir. Il cherche ses lèvres, s'y perd, s'y presse. Elijah y dépose toutes les sensations, toutes les émotions qui s'intensifient en plein cœur de sa carcasse. Et s'il revient sur sa lancée, sa main ne retrouve pas la gorge féminine, elles demeurent dans son dos, contre ses hanches, longeant ses jambes qu'il remonte contre lui. Les soupires deviennent hymne à leur passion, plus prenants qu'ils n'auraient pu l'être dans un premier temps. Oublié l'empressement, l'instant devient candeur inespérée. Il prend sur lui, laisse la danse se continuer bien que de manière bien moins brutale que lors de nombreuses nuits passées. « Je t'aime. » Les murmures se perdent dans l'instant, jonchant la peau dénudée de Jade encore cambrée contre lui, Elijah ne lui laissant nul autre choix que celui-là. « Merci... le souffle se coupe une fois encore, la parole se perd contre la cascade brune. Les paupières closes et les bras qui enserrent avec un peu plus de fermeté le corps de la femme qu'il s'est promis d'aimer, de protéger, de pleinement élever vers cette vie rêvée, cette vie qu'elle a toujours méritée – clarté entière et paradoxale de son obscurité. Merci d'être là. »

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Jade Lincoln

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physique : ventre déformé par la grossesse passée - tatouée ("elijah" sur la tranche de la main droite, colt python à l'aine, haut du bras gauche recouvert par des roses) / dos lacéré profondément suite à un règlement de comptes, cicatrisé, qui limite ses mouvements - cicatrice à la poitrine causée par un couteau - traces de brûlures au niveau des poignets par rapport à ses pratiques sexuelles

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MessageSujet: Re: you are not alone | jade   you are not alone | jade EmptyJeu 18 Juil - 19:59

You are Not Alone
Elijah&Jade

June 2018

Sentir. Sentir le lancinement doux à travers les baisers, le souvenir abrupte de toutes ces autres fois. Celles qui lui ont tant manqué. Celles qui proviennent du passé. Sentir, sentir la langueur et la chaleur bouillonnante, ravivée. Sentir le corps, le poids lourd au-dessus qui s’étale, qui fait jaillir le sang sous les muscles saillants qui réclament les assauts et les premiers émois de l’instant, ceux qui percent la barrière des lèvres charnues. Sentir la masse, qui glisse, navigue et s’éternise. Sentir l’outrage de l’être, sentir l’indécence de l’homme qui va et qui vient. Sentir, ressentir à nouveau comme on palpe de façon timide le terrain scabreux des premières fois. Elle le découvre, le redécouvre. Lui, lui et sa peau pâle, au teint irrégulier, à certains endroits hâlée, tannée par le soleil et ses invisibles rayons. Lui, lui et ses cicatrices rouges, ses marques de balles, ses coups de poings et de couteau, de ceinture aux contours rosés, à peine reconstituées. Elle caresse, dessine l'excavation des pommettes et le creux de la joue ; elle contourne la rudesse des poils et lisse les douceurs de la mâchoire. Sentir. Sentir encore l’arrogance du parfum animal ; les effluves de tabac, de beuh, d’alcool et d’humanité bestiale. Fatale. La gorge se dilate et boit, avale les odeurs et les sensations perdues durant tant de mois. Sous les sourires béats, sous la main d’une infinie tendresse et la tension des regards, Jade fixe l’amant. Jade fixe le père en devenir. Jade fixe l’avenir, le ventre à peine bombé qui plie et frissonne sous l’union. Les pupilles dilatées d’excitation, elle danse, elle s’agite la brune féline. Elle fait vriller la fente de ses yeux gris, de ses iris à l’émeraude délavé dans la nuit. Elle halète, l’air manquant, l’oxygène court. Ses griffes courent, s’amusent et sautent sur les creux, sur les nœuds, sur les omoplates saillantes et les cicatrices qui pourraient presque à nouveau s’ouvrir sous l’irrémédiable délice. Dans la courbure des reins, dans le galbe provoquant des seins, elle se presse contre lui. Il a les yeux qui vrillent dans les siens, enflammés. Il la bouffe – entière – il la déchire de son sourire, de ses dents blanches derrière sa barbe en fouillis. « Je t’aime. » La révélation si rare qu’il lui donne abreuve – orage aride. Le murmure dans le souffle éreinté se love contre elle, contre son cœur imbécile qui comprend, s’emballe et bat comme un fou qui ne s’entend plus. Sous les côtes comprimées, elle respire fort ; elle respire vite, exulte et ses poumons qui s’enfuient, s’échappent au travers de ses artères. « Merci…merci d’être là. » Sa langue frôle. Sa bouche touche sans mordre les quelques centimètres de peau qui passent non loin de là. Son cou, sa jugulaire perdue derrière les boucles brunes humides, son oreille prête, dans laquelle se glisse la réponse. « C’est moi qui t’aime le plus. »
Elle a son attention. Elle a sa soudaine et provocante fascination. Ils se parent d’une moue tentatrice, d’une taquinerie volatile qu’ils dégustent au calice. Elle a pour lui une admiration, le côté malsain des sectaires, des esclaves, des dévots. Elle a pour lui cette sorte de déification, celle qui ne remet rien en question, qui ne laisse pas de place à l’hésitation. Pour lui, elle a risqué l’absence, la mort, la prison. Pour lui elle se damne, se condamne pour pouvoir vivre à ses côtés. A l’unisson. Alors. Alors dans le culte du Roi retrouvé, dans le culte du corbeau nourri et encore assoiffé ; Jade invoque et prie. Elle pousse de ses bras endoloris. Elle retrouve la dureté du sol de ses genoux et soulage son dos malmené par le voyage et le parquet qui grince sous les poids, qui fait un couinement affreux. La tête basse, les pensées silencieuses et tournées vers le dieu adoré ; elle se met au-dessus. Son nez fin frôle et sa poitrine assez épaisse pour être croquée en deux ou trois bouchées, effleure. Elle est belle, belle comme toutes ces femmes qui font attention à tout sans négliger les moindres petits détails. Et il la laisse opérer, ne loupe pas un seul instant de sa silhouette potelée qui se meut, les épaules qui roulent et ses ronds verts et grisés qui brillent d'une malveillance contrôlée dans la pénombre. Elle plonge allègrement, comme si c’était tout ce qu'elle avait de plus beau à lui offrir. Il y a quelque chose au fond d’elle qui veut faire ça vite, consommer, gober par la plus grande envie. Dans les lueurs de la lune qui s’est déjà installée et qui étend son grand manteau sur ces deux carcasses avides, elle le trouve beau. Elle le trouve beau, elle l’aime et elle le veut. La démarche lui paraît simple et évidente. Dans un frisson, elle laisse couler le long du torse ses lianes épaisses d’ébène qui chatouillent, tortueuses, l’épiderme crasseux. Elle fait s’affoler les veines dans son sillage, les fait gonfler et palpiter. Contre le ventre, en bas, elle invoque et torture. Il grogne et gémit. Bénie soit l’augure. Elle esquisse ses mouvements, peint la longueur de la masculinité de sa langue tentatrice et contemple son œuvre dévastatrice avant qu’il ne cède. La main du mâle attaque l'oreille, le lobe, le cou, l'omoplate ; il libère ses griffes qui se languissaient et dessine dans ses cheveux les prémisses de sa fureur. Il touche, palpe, caresse, agrippe, serre, enserre, délivre. Lorsqu'enfin, l'air vint à manquer il la libère brutalement, accorde les secondes de repos comme un compte à rebours brutal, l'adrénaline, la tentation de l'overdose qui passe. Elle s’arrête soudain. Elle se redresse, essuie sa bouche mouillée qui avale dans l’éclair d’un sourire satisfait. « Je dois aller prendre une douche et me coucher. » Ses pieds nus claquent sur le parquet, font le plus de bruit possible pour enjamber le corps écroulé. Les doigts se penchent, font mine de ramasser les vêtements envolés, ces oiseaux de tissus qui se sont - tout contre le sol - posés. « Tu viens avec moi ? »
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Elijah Haynes

Elijah Haynes
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quartier : west side, l'appartement au-dessus du Penitent ; possède une maison isolée aux abords de Chicago légalement grâce à sa fausse identité (David Castle), retapée entièrement par ses soins
physique : il a le dos lacéré, seul et unique cadeau de sa génitrice lorsqu'il était plus jeune. il a également quelques cicatrices de blessures par balle, dont l'une se trouve à sa clavicule suite aux tirs portés par les serbes lors des attentats de noël. mais aussi une cicatrice à la cuisse droite d'un coup de couteau. ses bras sont remplis de tatouages, sa main gauche porte encore fièrement la croix celtique, allégeance à l'irish mob faite à new-york, ainsi qu'un petit coeur sur l'intérieur du poignet, similaire à celui que Jade s'est fait en même temps

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MessageSujet: Re: you are not alone | jade   you are not alone | jade EmptyLun 22 Juil - 20:11

ft. Queen Jade
You are not alone.
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Les cœurs chantonnent, essaient à battre sans trop de mal. Mais la nouvelle implose, ravive le brasier, encense tout ce qu'il croyait perdu depuis quelques années. Jade lui rappelle qu'un avenir est possible, que les cieux pourraient être paisibles. Aussi, les corps continuent le ballet des retrouvailles, les lents mouvements qu'il avait engendré. Elijah s'y perd, abandonne les songes torturés pour quelques éventualités éclairées. Il a l'envie qui gronde, grogne, le souffle qui se bloque dans sa gorge serrée, asséchée par le temps qui s'est écoulé. Les feulements de l'animal se perdent dans l'instant, dans ce moment qu'il réapprend. Jade surplombée, la danse qui ne fait qu’accroître au fur et à mesure qu'il imprime cette nouvelle vérité ; elle ne lui échappera plus jamais. « C’est moi qui t’aime le plus. » Un sourire, les crocs qui se dévoilent sans hostilité. Il prend note de ce qu'elle vient lui faire entendre, cette promesse implicite délaissée. Haynes sent son palpitant retrouver sa force, cette fougue oubliée – cette envie de vivre qui s'était presque estompée. Sans elle, il n'est rien. Sans sa présence, il n'y voit plus, reposant tremblant sur les maigres forces de ses mains. Mais la grandeur revient, l'exaltation aide ce fantôme qu'est le sien. Les paupières se ferment, les songes se brisent contre tout ce que la Belle insuffle, celle-ci même dont les actes se font plus précis, plus contrôlés. Elle pousse, défait la proximité le temps d'une seconde – peut-être deux. Les muscles las, fatigués, rejoignent le sol sur lequel ils se sont évanouis par envie. Elijah laisse faire, Elijah accepte les fers – aussi immatériels soient-ils. Parce qu'elle lui revient, tortionnaire, tentatrice devant qui il ne peut rien si ce n'est prier – prier qu'elle reste, qu'elle demeure, prisonnière volontaire et, par lui, réclamée. Elijah trésaille, soupire sous les caresses qu'elle impose, qu'elle laisse jouer le long de sa peau, rappelant cette sensation d’apothéose. Sorcière aimée, démon d'un temps qu'il ne peut laisser passer ; davantage quand les lèvres retrouvent ce chemin tout juste dessiné. Se joue finalement la mélodie oubliée, celle des gémissements incontrôlés. Contre son excitation, les lèvres longent, osent la danse lancinante rêvée, ennemie des songes. L'esprit s'embrume, les sens s'entremêlent – tout comme sa main qui, contre la crinière brune, se mêle – il incite la belle. Et le temps s'émiette, les secondes s'estompent. Le monde s'arrête de tourner, leur univers propre retrouvé – Haynes, exténué, ne peut qu'y céder. Le cœur s'emballe, le sang nécessaire à ce dernier vient presque à manquer. Les doigts fermes un peu plus resserrés, il offre son âme à la succube au regard retrouvé. Le rictus s'élargit derrière les soupires, le souffle saccadé. La cage thoracique trahit l'extase, soulevée et vidée en un rythme irrégulier. « Je dois aller prendre une douche et me coucher. » Les perles bleues guettent, retrouve sa clarté, la silhouette exaltante qui retrouve sa hauteur pour l'enjamber. La main se lève, caresse brièvement l'une des jambes qui, néanmoins, lui échappe puisqu'en mouvement. « Tu viens avec moi ? » L'attention lui revient, la voix réclame sa présence en une question naturellement posée. Il souffle encore un peu, prend sur lui pour ne pas succomber au vertige qu'elle lui a rendu, cette sensation de pleine perdition lorsqu'elle se tenait encore sous sa vue.

Il acquiesce alors, d'un maigre geste. Il laisse la silhouette s'éloigner, réajuster un peu de distance entre leurs êtres empreints de perversité. Elijah s'offre quelques secondes, une minute à peine pour pouvoir se réhabituer à cette paix. Les tourments se sont défaits, les fantômes se sont cachés ; la voix qui longeait les corridors de son âme s'est tue puisque incapable de lutter. Elle est là, revenue. Elle est là, à ses côtés, de son plein gré, loin d'être captive, retenue. Un soupire, un énième filet d'air pour guérir les sens et l'âme meurtrie, celle qui essaie à se remettre de ce qu'elle lui a infusé, à lui, l'homme galvanisé – celui qui ne pensait jamais aimer. Les bras cherchent finalement un peu de force, le dos quitte la poussière du sol pour retrouver l'air lourd de l'appartement aux animations récupérés. Il brave le séjour, traîne sa masse jusqu'aux murs où Jade s'est réfugiée ; cette pièce trop peu foulée depuis qu'elle s'en est allée. Le corps retrouve cette dernière, s'y colle, s'y plaque, réclame un peu plus que le vide qu'il croit encore ressentir en partie. Les mains effleurent, vont, viennent, longent les bras jusqu'à s'abandonner sur le ventre arrondi, celui sur lequel ses prunelles se sont posées, avides de voir davantage, d'imaginer. Le miracle est fait, donné. Dieu essaie à se ranger de son côté. Les lèvres reviennent apposer quelques baisers contre le cou dénudé – un peu de tendresse, loin des actes habituels qu'elle aime mais qui agressent. Instinctivement, certaines choses s'apaisent, changent – lentement mais sûrement. Elijah enserre, prend possession de la jeune femme entre ses bras, réclamant un peu plus maintenant qu'elle est là. « Je te promets de faire au mieux. » Une parole délaissée, abandonnée contre son oreille, contre la crinière brune à laquelle sa joue s'est apposée. Les yeux s'abandonnent sur le reflet des deux âmes, sur l'image qu'ils renvoient, sur cette perspective un peu plus vraie désormais. Les mains qui y restent, qui y demeurent – il a ce sourire sincère qui lui est rare, qui diffère. Elijah croit pouvoir respirer, pleinement vivre en cette semaine rattrapée. Il contemple un instant avant qu'elle ne se ravive, la Belle, l’entraînant à sa suite sous la douche, sous l'eau chaude qui commençait à devenir pour lui une nécessité. Ça puis les draps, la chaleur de ses bras. Commence alors la première nuit de ce nouveau chapitre de vie, profonde et salvatrice pour l'être qui fatigue sous les cicatrices.  

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MessageSujet: Re: you are not alone | jade   you are not alone | jade EmptyDim 1 Sep - 1:02

You are Not Alone
Elijah&Jade

June 2018

Un pigeon. Un pigeon, gris et blanc, médiocre et rapiécé. Le piaf se pose. Sur le rebord de la fenêtre entre-ouverte pour supporter la suffocante chaleur de l’été, le rat volant capture le bois sec entre ses petites griffes déchirées. Un pigeon, banal, aux plumes sales et humides d’un cour de flotte qui dévale parfois les caniveaux du quartier. Un pigeon. C’est ça qui finit par les réveiller. Le roucoulement lourd, le chant régulier ; la ritournelle d’une tourterelle ratée qui les extirpe d’un sommeil profond et teinté d’une réconfortante sérénité. Jusqu’au bout de la nuit, jusqu’à une journée trop bien entamée, la dernière promesse qu’Elijah a énoncée s’est gravée. Les amants ne se sont pas quittés. Enlacés encore, nus dans les draps défaits, ils soupirent d’aise et tendrement quittent les bras de la douce Morphée. Une main contre le ventre un peu bombé, les doigts masculins caressent, effleurent et serrent le morceau d’eux, la femme, sa chaire. Dans le cou, le long de la nuque et des cheveux ondulés, le souffle appuie, embrasse et fait frissonner. Contre la hanche fournie, contre la peau blanche, la virilité manifeste ses désirs à peine réprimés. A la lueur d’un rayon de soleil, dans le flou des rêves achevés, elle le voit, le contemple avec un demi-sourire. Là, sur le lit à la lumière jaune de l’astre, il a le bleu de ses yeux qui s’éclaircit. Là, sur le lit, il a le bleu de ses yeux qui se pose sur le volatile et il capture un vêtement. En boule, il chiffonne de la dentelle oubliée qu’il a souillé durant l’absence ; l’ersatz imaginé de sa présence. D’un geste adroit, il le jette sur l’animal qui s’envole, s’échappe et leur laisse une suave et toute relative intimité. Dehors, dans la rue, sur le bitume brûlant. Dehors, dans la rue, sur le goudron qui fond, le bas à la jarretière provocante tombe, s’effondre, se glisse aux pieds d’un passant étonné qui traîne sa tête en l’air, là où l’oiseau se trouvait. Là où il s’en est allé. Là où des gémissements de plaisir s’échappent et le rendent gêné quoi que quelque peu amusé. Il stoppe nette sa marche alors, écoute l’ébat plus haut se dérouler. L’inconnu entend, attrape dans ses oreilles et sa mémoire les obscénités, les "baise moi" vulgaires et les "encore" implorés. Un œil sur la devanture du Penitent, il retient le nom du bar pour probablement – demain soir – satisfaire sa curiosité concernant ce couple si peu discret. Et puis, enfin, au bout de plus d’une vingtaine de minutes chevronnées, à l’orée de l’orgasme de cette nymphe dont il ne connait rien mais dont il imagine tout, le badaud s’éloigne. Du mur de briques rouges il se défait. Il disparaît.
Dans la chambre, la musculature marquée de l’homme donne ses derniers coups de rein au corps tremblant et arquée de la ronde et sulfureuse hétaïre. Des baisers, des langues entremêlées lascives terminent l’acte agité et enveloppé d’une prenante lubricité. Jade est en sueur. Ses cuisses charnues tout juste repliées peinent à se lever et à la faire marcher vers la cuisine pour un verre d’eau et le réconfort d’un petit-déjeuner. Elle a faim, terriblement faim après avoir rattrapé ces heures de sommeil perdues et cette longue route arpentée. « J’ai faim. » Elle cherche dans les placards, agite, sur la pointe de ses pieds, l’impudeur de son cul cambré dont la pâleur dénote avec les épidermes bruns et coutumiers de l’été. Elijah la rejoint. Avec l’attention des prétendants et la délicatesse personnelle des époux ; il enveloppe la nudité d’un peignoir de soie légère et fleurie. « Tu me fais à manger ? » Il acquiesce, laisse l’affamée prendre à nouveau sa place assise sur l’un des comptoirs. Comme autrefois. Comme il y a quelques mois. « La fille doit être rentrée à l’heure qu’il est maintenant. Elle va s'débarrasser du cellulaire que j’lui ai filé en l'jetant à la flotte du lac à côté d’chez elle qu’elle m’a dit. Ils ont fait fort d’en choper une presque comme moi t’aurais dû la voir, ça t’aurait coupé l’sifflet j'te jure ! Ils l’ont payé que 5000 dollars en plus et elle était contente d’avoir claqué un séjour là-bas. » Un rire fendard et bref. Un seul. Elle commence à aborder les raisons du départ, de la distance. Un silence s'en suit, générateur de mots plus lourds. Révélateur des maux incurables qui guettent et menacent leur liberté jour après jour « En tous cas, che pas si la convocation était une coïncidence où un traquenard mais elle a pas l’air d’avoir balancé l’fait qu’elle t’ait vu vivant la Halloran. » Le pancake qu’il est juste en train de faire cuire claque dans la poêle chaude. Le torchon à carreaux s’élance sur son épaule et son nez frise à la prononciation du nom ennemi. Sa voix à elle est plus grave. Le fugitif n’aime visiblement pas la précision capitale qu’elle lui apporte et qui vient conclure leur séparation mais il faut bien en parler pour s'en débarrasser. Plusieurs minutes s'écoulent avant qu'elle n'ose poursuivre. « C'est à la fois rassurant et flippant qu'elle en fasse une affaire personnelle nan ? » Il ne lui répond pas, continu la préparation de son plat tout en lui tournant le dos alors elle laisse à nouveau un certain temps s'écouler et puis divague sur le reste de ce séjour new-yorkais imposé. Comme pour changer de sujet. « J'ai vu ta tombe sinon...La fosse commune. Ils m’ont direct dit où tu étais dès les premières minutes du rendez-vous. Ils m'ont montré les photos du type de Newtown Creek pour voir ma réaction.»  La vision horrifique du cadavre gonflé par l'eau croupie remonte à la surface de sa rétine. « Y’a même pas ton nom sur le mémorial à côté j’ai été voir après. Ils veulent apparemment pas qu’tu sois un lieu d’culte et d'pèlerinage pour les tarés du coin...Euh, tu, tu veux peut être que j'arrête d'parler de tout ça nan ? »
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MessageSujet: Re: you are not alone | jade   you are not alone | jade EmptySam 14 Sep - 19:58

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You are not alone.
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Pas de rêves, de songes oubliés. Pas de perdition inconsciente, seulement le repos nécessaire pour taire les tourments qui le hantent. Qui le hantaient, finalement, la paix retrouvée – en partie, pour dire vrai. Elijah s'éveille, lentement, rattrapé par le monde et son quotidien bruyant. La conscience ramenée par l'oiseau qui traîne à la fenêtre et qui dérange, qui accapare l'attention quand l'esprit n'aspire qu'à autre chose, la peau de la Belle caressée puis délaissée – aussitôt de nouveau effleurée. La nuit n'a pas suffit, la soirée également. Haynes abandonne les baisers pour un peu plus de fougue, un allé simple dans l'exaltation de leur obscénité ; l'homme n'étant plus tellement galant. Il s'y perd, s'abreuve de cette exquise perdition maintenant qu'elle est là, revenue, à la merci de ses bras. Un nouvel apogée touché, l'orgasme qui s'ancre et disparaît. Les deux âmes vivent comme si tout ce temps à être séparées n'avait pas existé. Un souffle, un soupire, le corps qui traîne et la main qui replace les mèches emmêlées. Elle lui échappe, la silhouette changée. Elle lui échappe et quitte la pièce, s'aventure dans le royaume en ruine qu'elle a dû laisser pour un temps qu'il n'a pas compté. « J’ai faim. » Un sourire se fend sur les lèvres, esquisse maigre mais pas invisible, bien ancrée. Il s'élève alors, enfile ce qu'il trouve, pantalon de pyjama trop longtemps abandonné sur le sol poussiéreux de cette chambre qu'il n'a que trop peu foulée. Il rejoint la jeune femme, s'impose derrière la cambrure de son être avant qu'un peignoir n'y soit apposé ; non pas que la vue dérange mais l'envie est à contrôler. La raison, pour une fois, doit essayer de l'emporter. « Tu me fais à manger ? » Il acquiesce, s'y met aussitôt. Elijah ne la fait pas attendre, le comportement qui change déjà, la volonté de prendre soin – plus encore qu'auparavant. Elle porte le miracle inespéré, le cadeau qu'on lui donne malgré bien des méfaits. Mais, au-delà de ça, non, rien n'a vraiment changé. Jade est, demeure là où elle a toujours été, non très loin de lui, pilier imparable à quiconque les connaîtrait. Jamais l'un sans l'autre, ou alors avec beaucoup de mal. La scène qui s'installe efface l'absence et le mal. Et les mots reprennent. La voix rassure, apaise mais le sujet déplaît, blesse encore quelque peu. Pourtant, il laisse dire, continue sur sa lancée. Elijah, comme souvent, reste l'homme muet. Il écoute, attentif. Il écoute, ne peut faire que cela à défaut de savoir quoi répondre. La culpabilité prend aux tripes, arrache la maigre sérénité qu'il avait réussi à retrouver – la brune rappelle l'existence d'un éternel danger. D'autant qu'elle continue, Jade vient faire résonner le nom de l'ombre qui suit, avide de le priver d'une liberté qu'il a su garder. Et lui, au final, tient le silence, les lèvres fermées, le sourire dissipé. « C'est à la fois rassurant et flippant qu'elle en fasse une affaire personnelle, nan ? » La tête est baissée, l'attention à la fois donnée à ce qu'il prépare mais aussi à la Belle dont les notes s'élèvent dans son dos. Il n'a pas envie d'y revenir, ne tient pas à en parler. Il craint l'avenir, tout ce qui pourrait désormais arriver. Tout ce qui pourrait lui arriver. « J'ai vu ta tombe sinon... La fosse commune. Ils m’ont direct dit où tu étais dès les premières minutes du rendez-vous. Ils m'ont montré les photos du type de Newtown Creek pour voir ma réaction. Y’a même pas ton nom sur le mémorial à côté, j’ai été voir après. Ils veulent apparemment pas qu’tu sois un lieu d’culte et d'pèlerinage pour les tarés du coin... » Une seconde. Une seconde avant que l'ustensile qu'il tenait ne soit délaissé, balancé vulgairement sur l'un des comptoirs d'à côté. « Euh, tu, tu veux peut être que j'arrête d'parler de tout ça nan ? »

La silhouette masculine se retourne, parvient à lui faire face. Une main pour ramener les cheveux tombés en arrière, pour dompter les boucles qui n'ont pas cesser de se multiplier, le tout rapidement attaché. Il laisse ses prunelles aller, venir, détailler les alentours avant que le courage ne lui doit donné d'avancer, de venir se planter devant la jeune femme, les mains de part et d'autre de ses jambes. Et, enfin, l'azur contemple les traits, le faciès auquel il n'a pas rendu justice durant les jours passés. Un rictus, bref, un peu triste. Il détaille celle qu'il possède, l'âme corrompue qu'il s'est approprié ; aussi certainement qu'elle le tient, là, Elijah lui étant pleinement dévoué. Il pourrait tout faire pour cette femme-là, déjà damné mais prêt à l'être davantage s'il est sûr que ça lui donnerait l'occasion d'être épargnée des conséquences de nombre de ses péchés. Il donnerait tout pour qu'elle puisse vivre sereinement, il n'a jamais souhaité que cela depuis la claque, depuis que s'est installée la vérité. Cruelle mais encaissée, acceptée. Jade est restée. Jade est toujours restée. Et, finalement, c'est sur sa joue que viennent les doigts bagués, tatoués. Il effleure la peau, y laisse une caresse fébrile mais bien réelle. « Comment tu fais pour prendre tout ça aussi naturellement ? » La question a toujours hanté ses songes, nécessitant une réponse qu'il connaît, qu'il imagine. Il la pose quand même, la mémoire rappelant à la conscience tout ce qu'elle a déjà enduré, tout ce qu'elle a surmonté. Un nouveau sourire alors, tout aussi léger que le précédent, un soupire amusé finalement. Quoi que le mot est mal choisi, disons plutôt coupable, plein de regrets qu'il n'a jamais su pleinement accepter. « J'entends par là que tu sais très bien tout ce que ça implique. Tu le sais mais tu restes alors que, d'une certaine manière, tu pourrais avoir tellement mieux que ça. Une pause et les mots qui doivent venir, qui arrache la gorge. Mieux que moi. » Parce qu'il y a mieux, quelque-part. Parce qu'il y aura toujours mieux que son être et ses malheureux hasards. Les caresses dévient, ramènent une longue mèche brune derrière l'oreille féminine et lui imprime à nouveau sa présence dans sa tête, l'image de ce qu'elle est, ange aux ailes arrachées. Lumière affaiblie par la seule chose qu'il est à donner, un peu de son obscurité, un peu de ses ombres opaques et pleines de risques inconsidérés. « Tu l'as dit. Il n'y a pas de nom, pas de souvenirs, rien. Et ce sera vrai quand elle réussira à m'avoir. Je ne suis rien mais toi, toi tu pourrais être bien plus que ça. Pourquoi tu restes, Jade ? Pourquoi moi ? » Les semaines qui se sont écoulées n'ont fait qu'ancrer le doute, que raviver la peur. L'homme qui su tout trouver, jusqu'à l'essence même de son humanité, craint de plus en plus que tout lui soit arraché. « Si j'ai pas envie d'en parler c'est parce que je sais qu'il n'y a pas de réponse à ça. Parce que je sais que maintenant, plus que jamais, j'ai trop à perdre pour ne pas m'inquiéter de ce qu'elle puisse faire ou non. »  

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by Wiise
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