Retour à la maison

La situation n'avait jamais été voulu, au départ, ils n'avaient pas voulu de cet enfant, jamais il ne l'avait réellement désiré, et puis ils s'étaient fait à cette idée. Elle n'était pas si folle que ça, et plus le ventre de la petite fleur s'arrondissait plus cela devenait réel à leurs yeux, les projets autour de l'enfant commençant à devenir de plus en plus réels. Mais ce rêve qu'ils n'avaient pas voulu rêver s'était malheureusement transformé en cauchemar éveillé à cause d'un des membres des KOS, ce Lips que Donald ne pouvait déjà pas voir de base, qu'il voulait à présent mettre simplement entre quatre planches, car il ne méritait rien d'autres. Il avait tué son enfant, et il avait failli tuer sa bien-aimée. Il ne préfère pas oser imaginer ce qui se serait passer si cela avait été le cas, sans doute, qu'il n'aurait pas pu attendre une vengeance trop longtemps. Mais même si elle avait subit un choc, elle était encore en vie, devenue si fragile, comme si son coeur, un diamant d'innocence avait failli ne plus battre. Cela avait été le cas du sien quelques mois auparavant dans cette attaque, mais il était reparti. Laura n'allait pas fanée mais elle avait été bien trop touchée par cette agression. Et s'il pensait aux cicatrices physiques, il savait que celles de l'esprit seraient plus difficile encore à éliminer, que tout cela ne pourrait pas se faire en un claquement de doigts, même si en agissant ainsi, il aimerait au moins éliminer la moitié de sa souffrance pour rétablir l'équilibre de leur monde devenu le chaos le plus total en quelques heures à peine. A cet instant, il regrettait de l'avoir emmené à ce barbecue, mais il ne pouvait pas la laisser seule à la maison. Alors il était pris entre cette culpabilité de l'avoir mise en danger, et celle où elle avait été agressée. Il n'arrivait pas à s'enlever la faute de l'esprit. C'était de sa faute si tout cela s'était passé ainsi, et le rêve d'enfant était devenu éphémère, il avait fané au sein même de la petite fleur, de fleurette qui n'avait pas pu éviter la fausse-couche. Est ce qu'il se le pardonnerait réellement un jour ? Il ne saurait dire, pour le moment, il était encore trop tôt pour le dire, tout étant encore trop frais dans son esprit à elle, comme pour lui. Il aimerait pouvoir la rassurer pleinement, mais pour cela, il faudrait qu'il se rassure lui-même à propos de tout cela, car dans son esprit c'était aussi un bazar incroyable. Elle était sortie de l'hôpital, mais elle ne décrochait pas son téléphone. Il était à deux pas, il se disait que peut être elle allait faire une bêtise, que peut être elle ne voulait plus vivre comme son enfant. Alors, il se mit à courir pour arriver à son appartement et entendre le vacarme qu'elle était en train de faire dans la chambre. Elle était en train de tout saccager, absolument tout comme si cela allait changer quelques choses à la situation. Il ne l'avait encore jamais vu ainsi, elle semblait si fragile dans cet instant, bien plus que lorsque ce fameux client l'avait agressé sur son lieu de travail et qu'il avait pris sa défense. Alors, il pensait savoir quoi faire, il se devait de la protéger, il ne pouvait pas en être autrement. Soudain, elle prononça une phrase qui devait allé bien au delà de ses réelles pensées. Elle voulait boire et fumer, rien que ça. Il était en face d'elle, il la laissait faire, la laissait dire pour le moment, car il savait très bien qu'aucun mot ne serait suffisant pour ses maux à elle. Alors il s'assoit sur le lit, et lui fait comprendre qu'elle devrait s'asseoir avec lui, juste à côté pour qu'il la prenne dans ses bras et la console, juste par sa présence, rien d'autres pour le moment, car il n'y avait pas besoin d'en faire trop dans ces moments là. Il était persuadée qu'elle allait se confier, qu'elle lui dirait exactement ce qu'elle avait sur le coeur car elle lui faisait pleinement confiance. Ou alors, ils resteraient là, tous les deux, observant le chaos ambiant durant de longues minutes, le temps qu'elle se calme, qu'elle sèche ses pleurs.

Elle avait tout saccagée, elle avait ruinée la pièce prise dans un excès de rage. Il restait encore des choses à détruire cela dit, bien des choses, elle-même, Donald ... Il ne savait pas jusqu'où elle irait, ce qu'elle allait faire, elle semblait hors d'elle-même, et le silence du brun semblait accentué tout cela. Pourtant, il savait que sa langue pourrait faire plus de mal que de bien, qu'il pourrait lui donner de nouveaux coups d'épée dans le ventre pour la mettre encore plus mal qu'elle ne pouvait l'être à cause de cette perte incommensurable. Est ce qu'ils arriveraient à surmonter tout cela ? Il en était persuadé, mais dans combien de temps ? Comment tout cela serait-il après ? Car oui, il y aurait un avant et un après, il le savait. Il espérait que la femme de sa vie ne se morfonde pas trop, pas plus qu'il ne le faudrait sur cet enfant, sur leur ainé qui n'était déjà plus avant même d'avoir été vraiment là. C'était terrible pour les deux, mais ils ne pouvaient pas revenir en arrière, ce n'était plus possible. Et ça lui brisait le coeur, comme si on frappait dessus à coup de marteau et son coeur si tendre soit-il explose comme s'il était aussi fragile qu'une petite vitre, qu'un petit vitrail qui craindrait la chaleur des coups reçus.  Et cela n'arrêtait pas depuis l'agression, son coeur était en train de se détruire et voir la femme de sa vie réagir de la sorte le dévastait encore d'avantage. Mais il n'extériorisait pas les choses, parce qu'il n'était pas comme ça, il n'était pas ainsi. Est ce que c'était une bonne chose ? Il l'avait toujours vu ainsi, mais plus il voyait Laura monter dans les tours, plus il en doutait. C'était pourtant sa façon à lui de se défendre contre les agressions en tout genre, contre toutes les pertes qu'il avait pu subir, et celle-ci était de loin la plus difficile, car cet enfant était l'os de ses os, la chair de sa chair, et jamais il n'aurait l'occasion de le prendre dans ses bras et de le voir sourire. Jamais il n'en serait ainsi, jamais, et même si elle venait à retomber enceinte à nouveau dans quelques mois ou année, la primeur de ses moments là aura été brisé par cette mort prématurée qui le déchire encore de l'intérieur bien malgré lui. Mais elle aussi, elle est déchiré à l'intérieur, son coeur aussi est en miette, frappé de la perte de celui qui aurait dû devenir leur fils bien aimé. Parce que même si au départ, il ne le voulait pas, il s'était fait à cette idée là, l'idée d'avoir un fils. Alors oui, au début cette situation là l'aurait arrangé, il ne pouvait le cacher mais maintenant, ce n'était plus du tout cela, car ils avaient construits quelques choses pour lui, ils avaient fait ce petit nid douillet pour qu'il soit bien, qu'il se sente comme chez lui, comme chez eux, mais ça ne serait jamais le cas, et c'était de sa faute à lui, car il l'avait emmené ce jour là, chose qu'il n'aurait jamais du faire même s'il savait que ça l'avait rendu fière sur le moment. Mais n'étant pas marié, cela avait été une erreur d'agir de la sorte, et il était arrivé ce qui dans le pire des cas aurait pu se produire. C'était un scénario catastrophe qui ne cessait de se répéter dans son esprit. Et inlassablement les moments repassaient dans son esprit et lui serrer à chaque fois un peu plus le coeur, son esprit n'arrivait pas à penser à autres choses, car intérieurement, il était brisé, bien plus que de récurer des toilettes à la brosse à dent.

Alors il la regardait, elle devenait chaque seconde un peu folle, un peu plus enragée, s'en donnant à coeur joie sur le mobilier, avant de finalement l'affronter physiquement parlant, chose qu'elle n'avait encore jamais fait, chose qui ne lui faisait pas peur car cela prouvait qu'elle avait du cran, une forme de courage que lui n'avait peut être pas au fond. La colère qui s'était éprise d'elle n'était plus, elle s'était transformée en rage, muée par la tristesse de cette perte, muée par le silence de Donald qui ne voulait pas faire en sorte d'envenimer les choses à travers des propos qui pourraient la blesser. Pourtant, n'étais-ce pas ce qu'elle était en train de faire ? De le blesser, pas vraiment physiquement, mais au moins verbalement ? Oui, il en avait conscience, mais il ne pouvait pas lui en vouloir, car même s'ils ne le montraient pas de la même façon, ils étaient dans un état finalement semblable, déchiqueté par cette perte qu'ils n'avaient plus désirés. Alors un instant, il pensa à la demander en mariage, mais il se dit que ce n'était pas le bon moment, que dans l'état actuel des choses, dans l'état où elle se trouvait, même s'il le désirait sincèrement, il y aurait comme de nombreuses fausses notes dans l'air. Elle ne le prendrait pas sincèrement, il le pensait comme ça, peut être qu'il se trompait à ce sujet, mais tant pis, il lui demanderait peut être plus tard dans la journée, ou demain ou dans quelques mois, pour voir l'évolution de tout cela. Il avait déjà la bague pour la demande parce que pour lui, c'était la chose à faire. Elle était celle avec qui il avait pris le plus son temps, comme si elle avait été spéciale dès le départ, comme s'il était tombé sous son charme lors du premier soir alors qu'il venait passer une vulgaire commande pour se restaurer un peu, seul, après une rude journée. Alors elle le fait se lever, pour lui donner des coups de poignards verbaux, sans pour autant s'épargner. En y regardant de plus près, ce n'est pas de leur faute si l'enfant n'est plus là, c'est la faute de ce membre des KOS. Laura ne voulait plus être cette chose fragile, pourtant, elle l'était bien plus qu'elle ne le pensait, physiquement parlant, elle ne ferait jamais le poids. Mais elle semblait avoir les ressources mentales pour tenir le choc devant n'importe qui, comme Donald finalement. C'est sans doute pour cela qu'il l'a apprécié au premier regard, comme si derrière cette candeur, il avait su discerner sa force inépuisable de caractère. Et ce qu'elle désire lui fait presque froid dans le dos, elle lui ferait presque peur si ce n'était pas ce qu'il désirait lui aussi. Pourtant, il sait que s'ils tombent dans cet engrenage là, il n'y aura pas de retour en arrière possible. C'est ainsi qu'une larme se met à couler le long de la joue de Donald. Et si finalement c'était lui la petite chose fragile entre les deux ? Et enfin, il se met à parler, à réagir à ses propos.

" C'était notre fils Laura. C'était notre fils et jamais nous ne pourrons le serrer dans nos bras à cause d'un homme bourré qui s'en est pris à toi. Alors oui, il va falloir lui prendre son âme car il a pris celle de notre fils. Il ne mérite pas de vivre. Mais si nous nous lançons dans cette vendetta, il n'y aura pas de retour en arrière possible. Est ce que la femme de ma vie est prête à courir ce risque là ? Tu sais très bien que les autres ne m'intéresse pas, il n'y a que toi qui compte. "

Et il la regarde droit dans les yeux, avec des yeux humides mais remplis d'amour pour elle, remplis aussi de cette envie de vengeance à propos de ce type. Il ne sait pas encore ce qu'elle va répondre, mais si elle est prête à courir ce risque là, alors ils tomberont tous les deux.

Ils étaient à un moment charnière, à un moment extrêmement difficile d'une vie de couple, mais ils n'allaient pas pouvoir faire autrement, ils allaient devoir surmonter tout cela, ensemble, unis, pas chacun de leur côté même s'il voyait qu'elle n'en pouvait plus. Elle était en pleine crise, et pour lui, la pire erreur à faire serait de la laisser seule, là maintenant, tout de suite alors même que c'est ce qu'elle désire dans l'instant. Il n'a pas pris le temps de se renseigner sur les dégâts qu'une fausse couche pouvait faire sur une femme, car il a tenté de veiller sur elle, d'être là chaque instant, mais il sait que c'est dévastateur, comme si un tsunami était passé sur son corps, comme si elle avait été broyé par un ouragan si puissant qu'elle n'arrivait plus à se contrôler, comme si elle était elle-même devenu cet ouragan, emportant tout sur son passage. La tension était si forte, qu'elle ne comprenait plus rien à ce qui pouvait se passer autour d'elle, elle ne voyait pas qu'elle marchait le long de cette falaise et que quelqu'un tentait de lui tenir la main. Elle était sur ce petit radeau, en pleine tempête, et les récifs juste à côté, il ne s'en fallait pas beaucoup pour qu'elle s'échoue dessus, mais juste là, il y avait ce phare dans la tempête, stable, donnant un peu de lumière pour qu'elle puisse être guidée en toute sécurité. Ce phare n'appartenait pas à ses maudisseurs de lune, c'était un véritable phare qui guidait les navires dans la plus féroce des tempêtes. Donald était ce phare pour Laura, il savait qu'elle n'en voulait pas, mais il ne pouvait s'éteindre, partir pour qu'elle sombre peut être de façon définitive. Peut être voudrait-elle rejoindre son enfant ? Il ne la pensait pas ainsi, mais il ne l'avait jamais vu encore dans un état pareil, alors il ne voulait jurer de rien. Il ne voulait prendre aucun risque, il voulait être là pour elle, même si elle, elle ne voulait pas de lui dans l'instant. Donald ne changerait pas pour son bon plaisir à elle, car il savait que les mots dépassaient de loin ses pensées. Mais elle était tellement chamboulée, que jamais il ne pourrait réellement lui en vouloir pour ce qui se passerait aujourd'hui, ni même pour ce qui se passerait demain, ou après-demain, car cela pourrait durer quelques temps. Il en a conscience, alors il fera tout pour que le voyage, bien que mouvementé, se termine dans les meilleures conditions possibles. Il avait sa part de responsabilité dans ce drame évidemment, il s'en voulait, mais aujourd'hui, il devait se montrer fort, pour elle, pour eux deux, pour eux trois. Alors il avait versé ses larmes, pensant à cet enfant qui ne serait jamais là, qui ne sera jamais en vie, qu'ils ne pourront jamais prendre dans leurs bras, qu'ils ne pourront pas choyer à sa juste valeur. Alors il lui dit que si elle veut le tuer, celui qui a fait ça, alors ils le feront ensemble. Il lui pose cependant la question, s'attendant à une certaine réponse qui vient comme prévue. Elle est dans tout ses états mais elle a quand même compris le sens de certaine priorité. Alors si jamais elle doit le tuer, ce sera elle qui le fera, pas lui, car c'est sa vengeance personnelle, il faut qu'il obtienne ce cuir, ce statut de membre à part entière des KOS, et non plus qu'il reste un prospect toute sa vie. A ce sujet, il ne rajoute donc rien, souriant légèrement à sa bien aimée, comme pour lui dire qu'il était d'accord avec elle et que si jamais elle passait à l'acte, il serait là pour couvrir ses arrières. Il allait passé sa main dans ses cheveux quand elle fut pris de spasmes et qu'elle se dirigea rapidement vers les toilettes pour vomir. Il se rend dans la cuisine pour prendre un verre d'eau, pour le lui donner, une petite attention qui devrait lui faire plaisir, n'est ce pas ? Il lui donne le verre, elle le saisit avant d'immédiatement le fracasser contre le mur avec une violence qu'il n'avait encore jamais vu en elle. Elle lui dit des mots qui sont durs à entendre, elle lui dis de s'en aller de la pire des façons, en criant à s'en casser la voix, mais il ne bouge pas. Il reste là, non figé, mais il ne part pas, il ne peut pas la laisser comme ça à tout broyer sur son passage. Alors même si elle doit le broyer un instant, ce n'est pas grave, il prendra sur lui, car s'emporter contre elle ne ferait que mettre de l'huile sur le feu. Le brasier qu'elle est n'est pas une illusion, ce n'est en rien un mystère, c'est la réalité, et seulement quelques paroles douces pourront être comme cette douce pluie tombant sur eux pour que le feu ne cesse pas, mais s'apaise, légèrement, pour que l'incendie puisse être maîtriser quelques secondes, pour qu'il s'étouffe de l'intérieur même s'il n'est sûr de rien. Alors pour commencer, il ramasse les bouts de verre qui jonchent le sol pour qu'elle ne se fasse pas mal, il ne dit rien, ne s'en va pas, reste là, à nettoyer derrière elle.

" Je ramasse ça pour que tu ne te fasses pas mal d'accord ? Ne fais pas attention à moi, fais comme si je n'étais pas vraiment là puisque c'est ce que tu désires. "

Il ramasse tout ce qu'il peut comme morceaux de verres et s'en va jeter le plus gros dans la poubelle de la cuisine. Puis il revient avec le balai et la pelle, finissant de ramasser les morceaux restant avant de jeter le tout à nouveau dans la poubelle, la laissant tranquille comme elle le désire, veillant néanmoins sur elle, comme lui le désire. Alors, il prend son téléphone et ouvre une application mettant des filtres drôles sur les visages. Il en sélectionne un qui lui semble assez léger pour la faire sourire et l'envoie sur son téléphone à elle, pour qu'elle le voit, et puisse peut être sourire. Il ne sait pas si cela va fonctionner, il l'espère cependant alors qu'il lui a préparé un autre verre d'eau, en espérant que cette fois-ci, elle ne le fracasse pas contre le mur ou contre lui, mais ça, il ne peut pas le savoir réellement, pas encore.

Elle était épuisée...Ils l’avaient laissé sortir après seulement une nuit suite à cette fausse couche et hémorragie était-ce raisonnable non mais elle s’y faisait, elle ne savait pas si c’était cet hôpital qui employait des incompétents ou si ils étaient réfractaires lorsque quelqu’un devait se faire soigner, accompagné de membre de club et gang différent. Elle était épuisée, avait mal et pour une fois ne pensait que à elle, c’était égoïste elle le savait mais c’était plus fort qu’elle, ses hormones venaient de tomber d’un seul coup, lui jouant de mauvais tours et rien que ça était une raison valable d’être changeante. Donald n’y était pour rien non, vraiment, il était doux et ne s’énervait pas...Mais en même temps elle avait peur qu’il s’énerve vraiment et désire s’allier à elle dans cette vandetta, il ne le pouvait, son rôle au sein des KOS devait être maintenu coûte que coûte même si pour cela elle devait lui faire croire qu’elle n’avait pas besoin qu’il se venge à ses côtés. Elle finit par vomir à cause de la douleur ou alors se rendait-elle malade ? C’était énervant, elle voulait que son corps la laisse tranquille, le bébé n’était plus la alors pourquoi continuer à avoir encore ses symptômes dut à une grossesse : vomissement, contractions...Seule les saignements lui rappelait ce qu’ils venaient de traverser car certes elle n’était pas de bonne compagnie autant elle savait que son petit-ami vivait exactement la même chose qu’elle. C’était leur enfant, leur avenir qui avait été arraché à eux sans leur consentement. La rage s’empara d’elle lorsqu’elle éclata le verre contre le mur, surprenant Donald sans pour autant qu’il prenne la fuite. Non il restait là et encaisser sans rien dire, pire, elle était compatissant avec elle, ramassant les bêtises de la cinglée pour éviter qu’elle ne se blesse. Si il savait que justement elle était terrifiée...terrifiée de ne rien en avoir à faire de se blesser, de partir...elle s’en moquait oui...dans un petit morceau de sa tête elle savait qu’elle ne voulait pas mourir, non elle aimait bien trop la vie pour cela et malgré tous les derniers évènements elle était reconnaissante que la vie lui avait mit Donald sur son chemin. Elle ne le montrait pas non, elle écouta Donald ses paroles, tourna sa tête pour ne pas qu’il l’observe. Les larmes coulèrent le long de ses joues sans que son petit-ami ne les voient...Non elle ne voulait pas faire comme s’il n’était pas là mais c’était plus simple de ne pas confirmer. Peut-être finirait-il par partir de lui-même ? Parce que c’était ça le vrai soucis...serait-il prêt à la quitter de peur qu’il lui arrive encore quelque chose, prêt à choisir une femme plus séduisante ou capable d’avoir elle des enfants…finirait-il comme Lip ? Ça elle était certaine que non mais s’il devait vraiment partir à lui arracher le cœur, ne devrai-il pas le faire de suite, la laissant seule dans le noir et le froid à étouffer ses sanglots plutôt que la réconforter pour se rendre compte qu’au final la Laura joyeuse était cassée ? Était-elle cassée, se relèverait-elle ? Elle ne le savait pas mais ce dont elle avait vraiment peur c’est de perdre plus que leur bébé dans les semaines ou les mois à venir, si elle le perdait également, comment pourrait elle survivre sans Donald à ses côtés ? Il était son petit-ami, son meilleur-ami, son confident, l’épaule réconfortante sur laquelle elle pouvait se reposer, rire quand ils se retrouvaient, s’embrasser, se toucher, découvrir encore et toujours ce que amour et âme sœur voulait vraiment dire. Alors elle ne dit rien, le laissant penser ce qu’il s’imaginer, qu’elle ne le voulait pas auprès d’elle. Et une fois seule dans la salle de bain, elle vint se munir de cette boîte planquée dans le fond de leur placard, un joint qu’une amie lui avait offert la semaine dernière sans réaliser qu’elle ne pourrait pas s’en servir et puis elle l’alluma tout de même, assise sur le rebord de la fenêtre désormais grande ouverte, se vidant l’esprit au maximum. C’est à ce moment là que son portable se mit à vibrer et qu’elle sourit tendrement en voyant la tête de Donald, se forçant à aller le voir dans la cuisine. Elle passa devant leur chambre dévasté et baissa la tête : « Tu as une sale tête en ce moment, tu es fatigué? » tenta la demoiselle sur le ton de l’humour alors qu’elle n’osait toujours pas le regarder dans les yeux, planant encore. Elle s’assit alors sur ce canapé qu’ils avaient souvent partagés avant de lui faire signe de venir la rejoindre. Elle se forçait à lui parler parce qu’au fond d’elle malgré ses peurs elle voulait leur donner une chance de ne pas partir à la dérive, sans savoir si cela serait de toute manière inévitable. Sa voix était tremblante, faible, pas celle qu’elle avait l’habitude d’avoir avec lui : « Je pense qu’il vaudrait mieux pour l’instant que tu dormes...dans le canapé, j pense que j’ai besoin d’être un peu seule...ou tu peux rentrer chez toi je le comprendrais. » Et dans un petit souffle léger comme une brise matinale, la drogue lui délia un peu la langue : « C’était un garçon Donald. Je voulais , tu sais, te faire la surprise, c’est, c’était, un garçon oui. »

A quoi pouvait-il s'attendre à présent ? Il n'en savait trop rien, car il ne la reconnaissait plus, comme s'ils l'avaient remplacée par une autre, comme si Laura n'était plus vraiment Laura, mais une autre Laura, peut être qu'elle était devenue complice avec un Terminator ? Il s'imaginait cela, dans sa tête, faisant l'amalgame avec ces films dont l'héroïne portait le même prénom qu'elle. Car s'il ne la reconnaissait plus, il lui trouvait une incroyable force de caractère qu'il n'avait jamais soupçonnée être aussi puissante que celle-ci. Et intérieurement, même si elle était chamboulée, là, maintenant, tout de suite, il s'était persuadée qu'elle s'en remettrait, même si cela sera quand même difficile, dur, mais elle peut y arriver, car elle en aura le désir, même si actuellement, son désir est de ne plus le voir lui, son petit ami car elle a besoin d'air, elle veut être seule, enfin, avoir un peu plus d'espace, simplement, car il ne pourra pas la laisser seule, il le sait, elle pourrait faire une bêtise et il s'en voudrait. Car si elle a montré une incroyable force de caractère, elle a aussi montré ce désir de rejoindre cet enfant qui n'est pas venu au monde, le rejoignant dans un monde inconnu, celui de la mort. Il sait qu'elle pourrait en être capable, il le pense, dans cet instant seulement, car elle a honte, elle a été déshonorée, elle pense que plus jamais elle ne pourra mettre au monde un enfant, mais elle se trompe. Ils ont encore le temps pour ce projet là, et maintenant qu'il a failli être réalisé une fois, pourquoi ne pas le réaliser plus tard, une fois que les choses auront été remise à plat ? Cela n'a jamais été un projet mais il ne pensait pas que cela allait le toucher de cette façon, il ne pensait pas, et c'est la même chose pour elle, à plus forte raison encore puisque c'est elle qui portait leur enfant. Mais il respecte son choix de vouloir de l'espace, en allant dans le salon. Il lui envoie alors les photos, puis il sent l'herbe. Il a suffisamment traîné dans des taudis un peu louche pour reconnaître cette odeur. Cela ne lui plait pas, qu'elle possède cela alors qu'il n'en avait pas connaissance, mais l'heure n'est pas aux remontrances. Qui serait-il après tout pour la juger là dessus ? Personne, parce que s'il est clean à ce niveau là, il a déjà eu dealé ce genre de camelote à des personnes dans le besoin. Il se demande surtout comment elle l'a obtenu, parce qu'il ne la voit l'acheter, alors peut être que quelqu'un lui a donné pour une raison qu'il ignore. Il ne sait pas, mais dans l'instant, ce n'est clairement pas sa priorité, même si en la voyant venir dans le salon, il voit qu'elle n'a pas l'habitude de fumer, et encore moins ça. Mais il s'en accommodera, pour aujourd'hui car il la sait instable. Si cela peut lui apportait un peu de paix de l'esprit, un peu de stabilité, alors ça lui convient, un écart qu'il comprend, mais qu'il ne permettra plus, pas elle. Les autres, il s'en fout, ils peuvent se tuer à petit feu avec ça, mais pas elle, il ne le désire pas, il ne le veut pas. Elle tente donc une pointe d'humour, un grand foutage de gueule, mais il ne peut s'empêcher de sourire, car c'est elle qui est la plus mal en point sans aucun doute possible. Alors, elle prend place sur le canapé, il lui apporte le verre d'eau qu'il a préparé, ça ne lui fera pas de mal. Elle lui confirme donc qu'elle a besoin d'espace, qu'elle comprendrait s'il voulait revenir chez lui, même si elle sait très bien qu'il ne le fera pas. Puis elle lâche la bombe, c'était un garçon, elle le savait, un mini-Donnie qui ne verra jamais le jour.

" Je dormirais sur le canapé, je peux pas te laisser seule, tu comprends ? Je ne veux pas qu'il t'arrive malheur plus qu'il ne le faudrait, je t'aime Laura, je veux pas te perdre. Quand tout sera remis à plat, on se donnera les moyens d'avoir à nouveau un mini-Donnie ou une mini-Laura, d'accord ? "

Cette promesse qu'il fait, qu'il regrettera peut être dans quelques années, pas celle où il dit qu'il aime Laura, mais celle où il lui promet un mini eux même. Si le projet ne s'était pas inscrit dans leur tête lorsqu'elle lui a annoncé, la chose était devenue si réelle ... Mais la réalité a tout emportée avec elle, absolument tout, et ce petit être ne sera jamais là, jamais ... Il lui donne alors le verre d'eau, comme pour apaiser la douleur qui lui lacère le ventre.

Les douleurs physiques s’estompaient grâce à cette drogue qui ne semblait aucunement poser problème à son petit ami. Il finit par la rejoindre sur le canapé comme elle le lui demandait sachant que si elle se terrait ainsi elle ne parviendrait pas à calmer sa colère et qu’elle finirait par lui faire plus de mal alors qu’il ne méritait aucunement l’acharnement à son égard. Laura prenait bien soin de ne pas le regarder, elle ne voulait pas se perdre dans ses yeux si doux prêts à la consoler, elle n’avait pas encore eu le temps de digérer, elle voulait encore un peu divaguer et se perdre dans cette rage qu’elle connaissait si peu. Il tentait tant bien que mal de la rassurer sur ses sentiments à lui et le fait qu’au grand jamais il ne la laisserait seule...Elle voulait y croire, sincèrement mais elle n’était pas en état de réfléchir ou alors plutôt c’était l’inverse. Pour la toute première fois ce n’était plus la Laura niaise qui acceptait tout de sa vie au sein du club et qui ne voulait rien savoir. Elle savait qu’elle l’aimait et ne pourrait vivre sans lui et pourtant les questions s’enchaînaient dans sa tête : deviendrait-il comme cet enfoiré plus tard après avoir vu certaines choses au fil des années, préférait-il pas ses poules qui allaient lui sauter dessus une fois membre officiel, était-elle la bienvenue la-bas après cet accident, serait-il prêt à l’abandonner pour la préserver, et si un jour il était question d’un enfant que se passerait-il réellement car la vie de Donald sera alors dangereuse, la leur aussi ? Devrait-elle partir pour préserver un possible futur enfant, ou finirait-elle tout simplement par perdre la tête en  repensant ? Alors perdu dans ses pensées elle sursauta alors légèrement, osant cette fois-ci poser son regard sur celui de son petit-ami qui encaissait avec brio. Que venait-il de dire ? Il avait parlé d’un possible futur enfant. Laura entrouvrit légèrement la bouche comme si des mots doux allaient en sortir mais rien, elle se ravisa, scellant ainsi sa bouche. Elle avait du mal à comprendre elle qui était persuadée qu’il lui en tenait rigueur de ne pas être capable de garder leur enfant alors pourquoi en vouloir à nouveau...ou étais-ce la pitié qui parlait ? Laura était perdue, complètement dépassée par les évènements, tellement qu’elle s’en alla chercher la boîte qu’elle avait déjà caché dans la salle de bain pour prendre le deuxième et dernier joint qu’il lui restait. Elle savait qu’elle ne devait pas mais elle ne voulait plus réfléchir, plus rien ressentir, les médicaments autre que ceux destinés à la douleur l’assommeraient mais elle en avait peur ayant déjà vu son père mal en point avec ça. Alors Laura déposa la petite boîte sur la table du salon, apporta un coussin et couverture qu’elle déposa sur le canapé avant d’ouvrir en grand la fenêtre du salon ainsi que celle de la cuisine ou elle s’installa, assise sur l’évier situé juste en dessous de la fenêtre. A l’extérieur la même chanson, les gens pressées, les rires, les cris, les odeurs...Et puis finalement, s’en y faire attention sa tête se cala cotre le rebord de la fenêtre...Quelques secondes passèrent avant que finalement la fatigue la rattrapa, lui permettant de s’endormir s’en même pouvoir contrôler la situation, le stress, la douleurs, la pression retombèrent...au moins pour quelques heures de repos. Le joint entre ses mains qui venaient de délicatement s’écrouler sur l’évier.