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 a ghost downtown ø nat

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James W. Manning

James W. Manning

crédits : ava&gif ; Daya + sign ; quiet riot + song ; hozier
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MessageSujet: a ghost downtown ø nat   a ghost downtown - a ghost downtown ø nat EmptyMar 26 Sep - 18:04

Natalia & James
a ghost downtown




Assis sur le bord du lit conjugal, la tête baissée et les mains agrippées à l’arrière du crâne comme s’il cherchait à prévenir un mal de tête, James attend en silence, jauge, fait jongler ses pensées d’un extrême à l’autre. Ce n’est ni chaotique ni clair, son esprit est plongé dans un entre-deux brouillon : il ne sait toujours pas comment réagir et ce manque de savoir-faire le tue. Il voudrait être capable d’être en colère, d’être triste peut-être, un peu. Il ne sait pas et ne pas savoir a toujours été pour lui un cruel état d’être.

Son téléphone sonne dans la poche de sa veste et il l’ignore dans un premier temps, immobile. La même sonnerie qui avait tout commencé. Il entend la voix de sa femme de l’autre côté de la porte, lui demander si ça va et il répond avec un ton étrangement tranquille. Son portable sonne à nouveau et cette fois il doit y répondre, il doit entendre qu’on l’appelle au Homewrecker dans les plus brefs délais. Une urgence, encore des urgences, toujours avec ces nanas. Mais il ravale sa colère, se redresse et se dit qu’il doit s’occuper de cette merde avant de retourner se dépatouiller avec la mort de son père.

ø

« Coucou James, mon garçon, je t’appelle parce que j’ai pas eu de nouvelles de ton père et, je passais par la maison, tu sais comme je fais, je lui dépose des petits gâteaux, tout ça, tu sais comme il ne s’occupe pas de son alimentation le pauvre homme, enfin… bref, je suis coincée devant il ne veut pas m’ouvrir, je commence à m’inquiéter tu pourrais passer m’ouvrir ? Rappelle-moi. »

Voilà ce qui l’avait amené à se rendre chez son père. Un simple message de la voisine de William depuis toujours, Marta, qui avait été à pour James de temps à autre, lui ramenant à lui aussi ses célèbres biscuits. Occupé à gérer le bordel au club autour de Craig, le motard s’était dis qu’il n’avait pas besoin de ça en plus à gérer, mais, il n’avait pas envie de laisser cette vieille amie de son enfance sur le palier de son père, seule, à s’inquiéter.
C’est en soupirant qu’il était descendu de sa moto, en soupirant qu’il avait fait les premiers pas et puis s’était fardé d’un sourire à l’attention de Marta, lui évitant les pensées qu’il se répétait depuis son appel. James était persuadé que le vieux s’était encore endormi devant la télé, trop bourré. Il n’était peut-être même pas chez lui et de ça, James en avait encore moins envie, il ne se sentait pas de faire le tour de ses bars préférés (autrement dit ceux qui acceptaient encore le père Manning) pour le retrouver mort torché sur une banquette.
Effectivement, la vieille femme l’avait attendu, son tupperware dans les mains, au lieu de rentrer chez elle à cinquante mètres ; visiblement vraiment inquiète. S’était engagée donc une conversation habituée, James s’efforçant de paraître tranquille et non pas agacé alors qu’il ouvrait la porte, s’avançant le premier dans la maison de son enfance, témoin de l’absence de chaleur de son foyer.

Les lumières étaient éteintes et le silence de mort — il ne croyait pas si bien penser.

« Papa ? » Si jusque-là il avait été raisonnable en terme d’humeur, le motard n’avait pu retenir un soupire et une grimace, respectivement pour le bordel empêchant même d’ouvrir la porte sans encombres puis par l’odeur âcre qui régnait dans la maison. « William ? »

En y réfléchissant, il s’était félicité d’être entré le premier dans le salon. Marta n’aurait pas supporté, pauvre femme, et il se serait retrouvé avec deux cadavres sur les bras au lieu d’un.

La silhouette de son père était avachie dans son fauteuil, le même qui trônait au milieu du salon depuis de longues et terribles années. James s’était approché, appelant à nouveau l’attention de son père, la télé était allumée mais le son coupé – son père détestait entendre les commentaires, préféraient les siens. Et puis il lui avait enfin fait face et son visage jusque-là tranquille s’était transformé, fermé, tendu. La vieille femme dans la cuisine, James poussa un long soupir en se penchant sur son père, glissant deux doigts sur le poignet raide, la main vissée autour d’une bouteille d’alcool miteux et le fils mesura l’absence de pouls du père.

« James, tu sais…
— Viens pas par là, Marta. »

Il sentit autour de lui se refermer sa célèbre carapace, celle qu’il avait gravée dans le marbre depuis sa jeunesse, patient et rigoureux. Ainsi, par un matin de septembre, William Manning fut découvert planté dans une raideur funèbre. Il était mort comme il avait vécu : misérable et seul.

Le visage de James était resté impassible. Passé le choc, il ne sentit à l’intérieur de lui qu’un vide sans écho, un noir profond et opaque qui ne semblait laisser la place à aucune autre émotion. Une absence totale de ressentis qui se lit encore aujourd’hui aisément sur son visage. Il était resté là quelques minutes face au cadavre avant de mécaniquement se mettre en route, connaissait malgré lui la procédure. Il avait déjà été confronté à la mort, ça, ironiquement, il savait faire ; mais pas réagir face à la mort de son propre père.

Les premiers appels passés, il raccompagna la voisine jusque sa propre maison, s’assurant de prévenir les enfants de cette dernière pour qu’ils viennent s’occuper d’elle. Puis, sur le perron, laissant le petit monde gérer le cadavre de son père, il avait appelé Natalia, la mettre au courant, simplement. L’appel, de courte durée aurait pu ressembler à toute autre conversation banale — du côté du mari du moins, qui lui avait annoncé la nouvelle comme s’il lui avait demandé d’aller chercher du pain en rentrant de l’école avec Eliott. Il se protégeait. Il le devait, avait d’autres problèmes autres que son père, demain il devrait s’armer et appliquer la sentence de son club. L’appel terminé, le motard pris le temps d’envoyer un texto bref à Max, lui expliquant sans détour pourquoi il ne reviendrait pas dans l’immédiat s’occuper de leur manœuvre et qu’il passerait plus tard dans la soirée. Il devait gérer ce merdier, dans l’immédiat, il devait gérer son père qui encore une fois lui posait problème, emballé dans sa housse, déplacé avec précaution hors de la maison familiale. Le regard vide, il avait observé son défunt géniteur s’éloigner de lui et James réalisa alors que l’inébranlable distance instaurée par la mort, William la lui avait déjà imposée depuis le départ de Daisy, et qu’il ne ressentait rien puisqu’il n’y avait plus rien à ressentir.


    You dont know how sick i feel
    Just like a dog left in the rain
    Hanging around with the ghosts downtown


ø

« J’reviens dans en fin d’aprèm, Nat. Catfight au département féminin. » Il esquisse un sourire simple qu’il fait mourir dans un baiser, mais il ne la laisse pas partir aussi vite ; alors que le motard ne semble pas en apparence se laisser toucher par la mort de William, il ressent pourtant un besoin de l’avoir, elle, à portée de main, près de lui, peut-être un peu plus que d’habitude, ce à quoi il fait blocus uniquement en pensée. Ses mains glissent donc dans le dos de son épouse et James serre sa femme contre lui. Quand il est près de Natalia, le vide disparaît et il se sent apaisé, c’est l’effet qu’elle a sur lui. Il dépose deux derniers baisers rituels, un sur ses lèvres puis un sur son front et se saisit de son cuir avant de refermer la porte de son foyer – le vrai. Il quitte l’appartement en se disant déjà qu’il a hâte d’y revenir, retrouver sa femme et son fils, il se dit qu’il leur fera à manger ce soir, pourquoi pas. Ils regarderont surement un dessin animé ensemble pour Eliott puis il ira se coucher auprès de son épouse. Demain est un autre jour se dit-il, et bientôt William sera six pieds sous terre, ils pourront passer à autre chose.

Cette même pensée le raccompagne chez lui, en début de soirée, un sac de course en papier dans les bras, des choses qu’il a achetées au passage pour son diner du soir.

« C’est moi, babe.
— Papaaaaa ! Son fils débarque du salon à toute vitesse. Ce soir je mange pizza et même je mange devant un film alors que c’est même pas mon anniversaire – maman t’es troooop gentille, je t’aime, et fish il a voulu manger une de mes olives mais j’ai fais comme maman m’a dis, je lui ai ordonné de s’asseoir plus loin, mais il est trop trop mignon, il veut venir mais il peut pas, les olives c’est pas bon on a lu avec maman… »

Il écoute son fils avec attention, puis relève son regard vers sa femme interpellé par le récit et remarque l’air sur son visage, arque un sourcil et l’interroge du regard mais celle-ci secoue la tête à la négative : plus tard. Il ne pose pas de questions, alors, pas dans un premier temps, pourquoi pizza devant la télé alors qu’il lui avait dit faire la cuisine, par exemple. Il se recentre sur son fils qu’il embrasse sur le haut du crâne et se relève avec le gamin dans le bras droit et les courses dans le bras gauche pour le ramener dans le salon. « Termines de manger ta pizza avant que Fish en fasse son repas, d’accord ? Le motard dépose son fils, puis les courses et reviens enfin vers sa femme. Ça va ? »

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Natalia Manning

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MessageSujet: Re: a ghost downtown ø nat   a ghost downtown - a ghost downtown ø nat EmptyMer 27 Sep - 7:15



When it all falls, when it all falls down
I'll be your fire when the lights go out
When there's no one, no one else around
We'll be two souls in a ghosttown

James and Natalia



A ghost downtown



Cela faisait cinq jours déjà que la nouvelle était tombée et les funérailles si elles étaient prévues pour le lendemain n'avaient toujours pas l'air d'éveiller la moindre réaction chez son mari et elle devait bien reconnaître que ça commençait vraiment à l'inquiéter. James n'avait jamais été homme à étaler ses sentiments c'est vrai et elle aurait pu comprendre le manque de tristesse, mais de le voir si neutre et tranquille, ça ne présageait rien de bon, elle pouvait le voir venir avec une facilité déconcertante et c'était là le pire, parce que même avec elle cette fois, il restait désespérément silencieux. La Serbe préparait le déjeuner, un brunch pour être exacte, après tout c'était dimanche et c'était leur journée en famille, enfin aussi souvent qu'ils le pouvaient en tout cas, elle était donc affairée à préparer quelque chose de plaisant sans que ça ne donne pas particulièrement l'impression au KOS d'être materner plus que de raison, lorsqu'elle entendit son téléphone sonné. Elle s'arrêta dans son mouvement l'espace d'une seconde, avant de se remettre en marche machinalement, ce n'était peut-être pas le club, il y avait des dizaines d'autres personnes qui pouvaient vouloir le joindre, surtout en ce moment…mais la sonnerie continue de se faire entendre, elle fronce à présent les sourcils, elle s'essuie les mains rapidement, jette le torchon en boule sur le plan de travail et s'avance vers la porte de leur chambre « Chéri tout va bien ? » Il lui répond à la positive d'un ton un peu détaché et elle s'en contente avant de reprendre sa préparation. « Hey maman ! Regarde ce que Fish il sait faire. Le petit blondinet s'avance dans la pièce, le chiot sur ses talons et colle ses petits poings sur ses hanches. Assis ! mais le chien ne fait que le regarder en secouant la queue d'un air content. Allez assit ! Le petit garçon appuis délicatement sur le dos de son chien pour essayer de le forcer un peu à s'exécuter, ce qui, évidemment ne fonctionne pas vraiment. « Il a peut-être plus envie mon coeur, tu réessayeras tout à l'heure. – Nan tout à l'heure il m'écoutait à chaque fois ! lui lance le petit garçon en fronçant les sourcils, visiblement frustré. Pourquoi tu veux plus Fish ? Allez regarde c'est comme ça. » et l'enfant s'assoit sur le sol sous le regard de son chien et celui particulièrement amusée de sa mère qui retient son hilarité. Pfff t'es pas très gentil comme chien. – Tu veux m'aider à faire griller les toast à la place ? – Hummm d'accord oui ! » et il se relève pour venir l'aider. « Hun hun ! D'abord, tu vas te laver les mains ! » A l'instant ou son fils disparaît, c'est son mari qui fait son apparition « J'reviens en fin d'aprèm, Nat. Catfight au département féminin. » Il lui adresse un sourire et elle en force un sur ses lèvres, elle est devenue experte à prétendre pour ce genre de petite chose, elle n'est pas vraiment contrariée, mais évidemment ce serait mentir de dire qu'elle ne préférait pas que son époux reste avec eux aujourd'hui au lieu de passer l'après-midi entouré de putains qui ne parlaient qu'à peine leur langue, mais là encore elle doutait que ce soit ainsi que le motard est lui-même envie de passer son dimanche. Il dépose un baiser sur ses lèvres et la ramène contre lui. « Traîne pas trop okay ! » Elle dégage une mèche de ses cheveux qui retombent devant son visage et lui adresse un sourire avant qu'il ne vienne dans un rituel de longue date de nouveau perdre ses lèvres sur les siennes puis sur son front.

***

Natalia et Eliott avaient décidé d'occuper une partie de leur après-midi en s'adonnant à une activité artistique d'envergure à savoir faire de la peinture, il faisait de toute façon bien trop chaud pour profiter de l'extérieur en tout cas pas avant que la nuit ne commence à tomber. « Je vais faire une moto avec papa et Fish et toi et moi et aussi des feux d'artifice comme à la fête nationale. Elle lève le pouce vers lui avec un sourire, essayant de ne pas renverser les deux gobelets d'eau qu'elle venait de remplir et essayait d'apporter sur la petite table du salon les mains déjà bien trop chargées pour faire preuve de la plus grande stabilité. Et toi maman tu vas peindre quoi ? – Je ne sais pas trop, peut-être que je vais faire la forêt et une cabane avec toi dedans. » Il lui sourit et attrape un pinceau, la Serbe s'apprête à faire de même lorsque quelques coups frapper à la porte retentissent. Elle se lève alors et ouvre la porte sur deux femmes qu'elle ne connaît pas, l'une d'elle blonde au sourire joviale est âgée dirait-elle d'une bonne cinquantaine d'années et l'autre bien plus jeune reste quelque peu en retrait derrière elle. « Bonjour, c'est bien ici que vie James Manning ? Natalia un peu surprise adresse un sourire à la femme qui lui fait face. Oui, je suis sa femme et vous êtes ?Oh. Elle esquisse un sourire et poursuit. Daisy…sa mère. Le sourire que la serveuse arborait se dissout de façon instantanée pour laisser place à un air bien moins aimable et sans attendre, voir même sans réfléchir plus d'une microseconde, elle se contente de refermer la porte sur le visage inquisiteur de cette femme. Sa main reste un instant posé sur le chambranle de l'entrée, elle a bien du mal à réaliser ce qui vient de se passer et se demande si elle n'est pas juste en train d'halluciner, alors qu'elle secoue la tête pour tenter de remettre ses idées en place et son corps dans l'instant, de nouveau on tambourine à la porte, elle pousse un soupir et se retrouve de nouveau face à ce qu'elle n'a pas imaginée. Elle lève un sourcil et croise ses bras sur sa poitrine, regardant avec provocation et colère son visiteur « Qu’est-ce que vous voulez ? Elle ne démord pas et continue d’afficher un air amical ce qui agace plus qu’autre chose l’épouse de James. Je veux juste parler à mon fils - Votre fils ? Natalia laisse échapper un rire acerbe. Ca fait longtemps que vous avez perdue le droit d’utiliser ce qualificatif – Je pense que c’est à lui d’en décider vous… - Non ! Vous l'avez abandonné alors qu'il n'était qu'un gamin, vous l'avez laissé derrière vous, aux mains d'un alcoolique notoire et sans le moindre scrupule, alors je crois pas que vous soyez en droit de vous pointer tout sourire pour jouer les mères concernées ! – C'est compliqué… - Non ca ne l'est pas vous l'avez trahi point final, alors vous pouvez prendre votre sourire et vos airs aimables, vous les carrez précisément là où je pense et allez vous faire foutre ! Vous n'êtes pas la bienvenue ici. Elle va pour refermer de nouveau la porte, mais la jeune fille qui jusqu'ici était restée silencieuse, vient y coller sa main pour l'en empêcher. Je m'appelle Mindy et j'aimerais vraiment pouvoir parler avec mon frère… » Elle la regarde avec un air de chien battu qui fonctionne ne serait-ce qu'un petit peu elle doit bien le reconnaître, cette gamine contrairement à sa génitrice n'est en rien responsable de tout ce merdier et c'est sans doute un peu injuste de la renvoyer aussi brutalement que sa mère. « Maaaaman, il faut changer l'eau déjà. » Eliott arrive en trottinant vers la porte et oblige sa mère à mesurer son geste, elle se retourne et lui adresse un sourire rassurant. « J'arrive dans une minute trésor, retourne dans le salon – Bonjour ! Il adresse un signe de la main aux deux femmes qui le lui rendent. – Eliott. Salon. Maintenant ! Son ton n'est pas agacé, mais suffisamment ferme pour qu'il ne rechigne pas, ainsi il s'exécute et la laisse de nouveau face à ses opposantes. Le sourire qui s’affiche sur le visage de Daisy lui donne littéralement la gerbe et elle secoue la tête. Donnez-moi un numéro de téléphone et fichez le camp de chez moi !  La vieille femme s’empresse de sortir un carnet de son sac et un stylo et y griffonne quelques chiffres avant d’arracher d’un geste sec et assuré la page qu’elle lui tend, Natalia s’en saisit sans aucune délicatesse et lui jette un regard noir. Merci, vraiment et… » mais cette fois-ci Daisy n’a guère le temps de terminer sa phrase ou d’arrêter son geste, que la serveuse leur referme la porte au nez et cette fois-ci elles peuvent toujours courir pour qu’elle ne daigne la rouvrir.

***

« C’est moi, babe.
Elle n’a pas le temps de dire quoi que ce soit que son fils s’est déjà levé et précipité vers son père pour l’embarquer dans un laïus interminable. « … maman t’es troooop gentille, je t’aime… » Elle laisse échapper un sourire qui ne reste cependant pas bien longtemps sur ses lèvres, bien trop stressée à l’idée de devoir faire part à son mari de la visite qu’elle a reçue aujourd’hui, elle sait que le moment est fort mal choisi et que cette déconvenue viendra s’ajouter à…peu importait ce qu’il ressentait à l’égard de la mort de son père, elle savait qu’il ressentait bel et bien quelque chose, même si il ne voulais pas se l’avouer et elle avait peur que Daisy ne soit que la goutte d’eau en trop. James comprend bien vite que quelque chose se trame, elle le voit à l'air interrogateur qu'il lui envoie suite au récit de son fils et à ce changement de programme soudaine, elle lui adresse un signe de tête à la négative, ce n'est certainement pas le genre de choses dont elle souhaite parler avec son fils dans les parages, trop peu sûr de la réaction que le motard va apposer à cette nouvelle. Il finit par déposer le petit garçon qui vient finir le morceau de pizza qu'il avait abandonné dans son assiette et va déposer dans la cuisine les provisions qu'il venait de rapporter avant de finalement les rejoindre. Ça va ? »

Elle accroche sur ses lèvres un sourire rassurant et secoue la tête, cette fois à la positive. « Ca va oui t’en fais pas. On discutera de ca une fois qu’il sera couché. »Elle jette un coup d’œil sur la chevelure blonde de leur fils avant de suivre la silhouette de son mari qui se déplace finalement vers elle. Il vient la rejoindre sur le canapé prenant de soin de contourner leur fils qui avait quant à lui décider de s’asseoir sur le sol et à hauteur de la table pour terminer son repas. Elle attrape le bras de son mari et le passe autour de ses épaules pour venir se loger contre lui, une main sur sa poitrine. « Ca a été avec les filles ? »  Elle voit bien qu’il manque de patience et que le mystère qui s’incruste un peu trop le frustre, mais le moment n’est juste pas opportun.

Elle dépose un baiser sur le front du petit garçon, touche finale au rituel bien rôdé et indispensable du soir et allume la veilleuse suspendue au mur, pendant que James à son tour vient embrasser son fils, elle quitte la pièce et vient retrouver le canapé dans lequel elle était précédemment assise, essayant de trouver mentalement la meilleure formulation pour expliquer à son mari que sa vieille harpie de mère avait décidé de venir lui faire un petit coucou. La vérité c'est qu'il n'y avait pas de bonne façon d'annoncer ça, elle le savait très bien. « Je pense que tu devrais t'asseoir. » Le KOS la regarde avec un air inquisiteur et décide de s'arrêter pile là où il se trouve et elle comprend bien vite que non il ne s'assiéra pas, il veut juste savoir, ce qu'elle peut tout à fait comprendre, aussi elle n'y va pas par quatre chemins et décide de lâcher la bombe. Elle ouvre une première fois la bouche, puis la referme avant de finalement se lancer. « Y a pas de bonne façon de te dire ca chéri, alors je vais pas tourner autour du pot Elle secoue la tête. Ta mère est revenue….Elle le voit bien vite, ce qu'elle craignait, ce visage qui se décompose lentement. Elle s'est pointée tout sourire à notre porte cette après-midi pour te parler… »

(c) black pumpkin



Dernière édition par Natalia Manning le Lun 6 Nov - 5:43, édité 1 fois
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James W. Manning

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MessageSujet: Re: a ghost downtown ø nat   a ghost downtown - a ghost downtown ø nat EmptyMer 27 Sep - 22:28

Natalia & James
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Décidément, il n’aime pas ne pas savoir, néanmoins, il ne dit rien lorsque son épouse lui indique qu’ils en parleront plus tard. Il sait bien qu’elle a ses raisons, qu’elle ne le laisserait pas dans le flou s’il n’y avait pas une bonne raison. Une très bonne raison, alors que Natalia sait parfaitement que le faire attendre en proie au doute est un état qu’il ne supporte pas. Ça l’inquiète un peu plus, ceci dit, car s’il n’est pas question d’en parler alors qu’Eliott est dans les parages, il ne s’agit pas simplement d’un petit problème de thune ou d’un rhume, ou qu’en sait-il, une nouvelle convoc du gamin avec son enseignant. Son père vient de mourir, son club est en route pour appliquer sa vengeance, il ne voit pas ce qui pourrait lui tomber sur le coin du nez. Il pense d’ailleurs que c’est bien suffisant, il doit se gérer lui-même ces derniers temps et c’est assez à son goût

« Ca a été avec les filles ?
— Ouais, juste un problème avec deux d’entre elles qui sont intenables et peuvent visiblement pas se piffrer. Rien de terrible mais après t’sais ça fait des petits groupes, plus de cohésion, tout ça. » Le motard est distrait, le regard perdu vers l’écran de télé dans lequel se joue encore un des dessins animés du petit, qui reste fasciné malgré le fait qu’il le connaisse surement par cœur. Il resserre son bras autour des épaules de Natalia et dépose un baiser sur le dessus de sa tête alors qu’elle est posée contre lui. Il apprécie ce genre de moment, rien de plus banal et de plus simple mais il s’estime chanceux de pouvoir les partager avec eux. Ce temps est précieux assez yeux, toutefois, il a du mal ce soir à en apprécier tout à fait la saveur, il ne cesse de se demander ce qui se trame dans l’esprit de sa femme et de quoi elle veut lui parler en tête à tête. Heureusement pour lui, finalement, le temps passe assez vite et il est rapidement l’heure de mettre l’enfant au lit. Tour à tour, le couple borde l’enfant, Natalia installe la veilleuse et James suit de près pour dire au revoir à son fils. Il dépose un baiser sur le front de son fils et va pour sortir mais Eliott l’interpelle avant qu’il ne ferme la porte.

« Papa ?
— Oui bonhomme ?
— Fish il a pas voulu m’écouter tout à l’heure pour s’asseoir, pourtant j’ai fais comme tu m’as dis et comme on a fait tous les deux.
— Tu as essayé de lui donner des ordres ? Le motard revient s’asseoir sur le lit du petit et il glisse une main dans ses cheveux. Le faire asseoir ? Tu lui as présenté ta main puis tu l’as baissée, comme la dame du dressage nous a montré ?
— Ah ! Non zut… je lui ai dis assis et au début il voulait et après je voulais montrer à maman et il voulait plus.
— Si tu veux, demain soir on refera une séance, tu sais, ils n’apprennent pas à écouter en une seule fois fiston, il faut qu’on l’entraine presque tous les jours à nous obéir, avec des sucreries pour chien parce que comme c’est un gros glouton, il apprend plus vite si on lui donne une récompense.
— Oui je veux faire ça. C’est vrai que c’est un glouton.
— D’accord alors après l’école on fera ça. Il remonte la couverture sur son fils et lui sourit. Fish ! Le chien, qui évidemment n’est jamais très loin d’Eliott, débarque quasi-immédiatement et, comme il en a l’habitude maintenant, n’attendant même plus l’ordre de James, grimpe sur le lit et vient se rouler en boule près de l’enfant. Il a rapidement grandi et prend une sacrée place maintenant, ce qui fait sourire le motard. Dors maintenant, et fais de beaux rêves. »

Et cette fois il quitte vraiment la chambre, Eliott occupée à raconter ses histoires à son chien. James est content que l’enfant s’investisse avec son animal de compagnie, ravi que celui-ci soit une source de bien-être pour lui. Mais rapidement ses pensées se projettent à nouveau sur ce qui le tracasse et revient dans le salon.

« Je pense que tu devrais t'asseoir. »

Aux mots de son épouse, James fronce les sourcils et se stoppe immédiatement, reste là où il est, bien décidé à ne pas bouger. Il ne compte pas s’asseoir, surement pas, par esprit pur de contradiction peut-être et aussi parce qu’il ne sait pas prendre les mauvaises nouvelles assis.

« Y a pas de bonne façon de te dire ca chéri, alors je vais pas tourner autour du pot. Le motard fronce les sourcils, croise les bras sur sa poitrine. Il n’aime pas l’air qui se trame sur le visage de sa femme. Elle paraît bien assez stressée pour qu’il s’inquiète réellement de la suite. Ta mère est revenue…

Le temps semble se suspendre alors, s’ouvrir, renvoyer James en arrière, vingt-trois ans plus tôt pour être précis. Il a l’impression de rentrer à nouveau lui pour découvrir que les affaires de sa mère ne sont plus installées dans la maison et son père pour la première fois ouvertement ivre mort sur le carrelage de leur cuisine. Ses yeux s’arrondissent, son cœur se met à battre plus fort ; il a l’impression de retenir sa respiration quelques secondes alors que Natalia lève à nouveau la voix. Un acouphène se met en route en background sonore et son visage se contracte, à la fois choqué et soudain saisit d’une colère immense, qui glissait jusque-là sous la surface. Il observe Natalia, assise sur le canapé et contre toute attente, au bout d’un long moment de silence, laisse échapper un rire jaune, il sourit même maintenant, c’est nerveux, il n’y peut rien, son regard qui n’exprimait rien depuis plusieurs jours semble s’animer à nouveau. Ses bras se décroisent et il les laisse retomber sur ses cuisses comme s’il venait d’entendre une bonne blague. « Tu plaisantes évidemment ? Ça recommence, ce son étrange qui s’échappe d’entre ses lèvres, qui n’a rien de plaisant ni même de très drôle. Évidemment, William claque alors Daisy débarque. Excellent. Excellent, vraiment. » Le rythme des battements de son cœur s’accélère, il reste immobile, étranger à son habituelle manière de faire les cent pas quand quelque chose le tracasse. Mais le motard est actuellement déboussolé, attaqué dans ses fondations les plus primaires, dans la tour qu’il avait érigé autour de lui pour se protéger et être capable de protéger les siens ensuite, mettre de côté ce qui l’avait brisé plus jeune pour être en mesure de se concentrer non pas sur les absents mais ceux qui avaient eu la force de rester.

« Quand tu veux dire que ma mère est revenue et s’est pointée ici, tu veux dire qu’elle est venue taper donc à notre porte. Et elle t’a dis quelque chose ? Elle t’a donné quelque chose ? Qu’est-ce qu’elle voulait ? »

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Natalia Manning

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MessageSujet: Re: a ghost downtown ø nat   a ghost downtown - a ghost downtown ø nat EmptyJeu 28 Sep - 19:58



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James and Natalia



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Il répond à sa question de façon un peu mécanique et elle sent qu'il n'est pas totalement là, elle ne lui en veut pas vraiment, à dire vrai ça fait plusieurs jours déjà qu'elle le trouve un peu absent, bien sûr il est là, il se comporte même normalement, s'acquitte de leur quotidien, mais quelque chose se trame dans sa tête, elle le sait et pour une fois il ne lui en parle pas. Ce n'était pas faute d'avoir essayé de le faire se confier sur la mort de son père, sur le comment il ressentait la chose, mais ça avait été peine perdue, le motard se contentait de dire et répéter que ça ne lui faisait rien, rien du tout. Natalia n'y croyait pas vraiment, peut-être qu'il ne se l'avouait pas, mais elle avait perçu ce mince et presque invisible changement chez lui et si ca ne l'inquiétait pas plus que ça dans un premier temps, cela ne faisait après tout que quelques jours, avec ce qu'elle s'apprêtait à lui dire elle commençait à percevoir les choses de façon tout à fait différentes. Elle acquiesce d'un son de gorge et gigote un instant contre lui jusqu'à trouver une position confortable, la jeune femme glisse sa main sur le flanc opposé de son mari et s'y accroche dans une étreinte, son regard se perdant sur les voitures animées qui s'entretiennent au sein de leur écran de télévision. Elle n'avait pas particulièrement envie d'entretenir le sujet de la maison pour être tout à fait honnête, elle sait qu'il était délicat depuis la dernière réunion du club où d'après ce que lui avait rapporté James, sa gestion des filles avait été remis en cause de façon un peu facile, alors elle laisse le moment prendre sa place et engouffré tout le reste, leur laisser juste un peu de répit avant d'affronter la prochaine tempête qui de toute évidence risque de renverser bien des choses sur son passage.

L'enfant mis au lit, Natalia retourne se loger dans le canapé, les jambes replier sur l'assise, elle vient appuyer son dos contre le dossier et attend que son époux ne la rejoigne, il discute probablement avec leur fils, ils n'ont pas vraiment eu le temps de passer du temps ensemble aujourd'hui et elle imagine sans mal que le petit garçon, bien connu pour avoir la langue bien pendu, doit s'en donner à coeur joie. L'espace d'un instant elle se surprend à penser qu'il pourrait sans doute mentionner la venue des deux femmes, mais se rassure bien vite en se disant qu'il ne sait de toute façon pas de qui il s'agit et qui plus est, elle lui avait dit lorsqu'il avait posé la question de savoir qui elles étaient après qu'elle ait refermer la porte, qu'il s'agissait juste d'une erreur. Dieu merci il était encore en âge de gober beaucoup de choses sans vraiment remettre en cause la sainte parole de sa mère. La Serbe pousse un soupir, ca l'angoisse, elle ne sait pas du tout quoi attendre de la part de son mari, elle essaye d'imaginer sa réaction, mais elle n'y arrive pas, James a toujours été très discret et secret lorsqu'il s'agissait de sa mère et elle se retrouve ainsi bien incapable d'anticiper quoi que ce soit et ca ne l'aide pas à savoir comment est-ce qu'elle est censée lui annoncer une chose comme celle-là. Comment peut-on dire à quelqu'un sans le blesser, que la personne qui l'avait autrefois brisé avait décidée que finalement il valait peut-être le déplacement vingt-trois années plus tard…La réponse était simple, il n'y en avait pas et c'était à elle de briser le coeur de son mari une fois de plus…merci du cadeau.

Ainsi elle n'y va pas par quatre chemins, elle n'a pas envie de construire un suspens inutile et se jette directement dans les tréfonds du sujet et la réaction ne se fait pas attendre. Si de prime abord il affiche une expression plus que surprise et déconfite, (du genre qu'elle peut gérer, qui a du sens), cette dernière s'échappe bien plus rapidement qu'elle n'eut pu l'imaginer pour laisser place à un sourire étrange, malsain qui amène avec lui un rire sarcastique et aigre. Ca lui brise le coeur de le voir comme ça, de devoir lui infliger ça, mais elle n'avait pas vraiment eu le choix, on ne lui avait pas vraiment laissé, c'était le genre de choses qu'on ne pouvait pas garder pour soi ou dissimuler par instinct de protection. « Tu plaisantes évidemment ? Elle aimerait lui dire oui, même si c'est typiquement le genre de blague qu'elle ne ferait jamais, mais elle ne peut pas, alors elle penche la tête et pousse un soupir en lui adressant un regard sincèrement désolé. Évidemment, William claque alors Daisy débarque. Excellent. Excellent, vraiment. »  Il sert la mâchoire et reste figé sur place. Sa femme attend qu'il commence à se déplace, il le fait toujours, quand quelque chose le contrarie, quand il veut réfléchir, quand il est stressé…faire les cent pas c'est son truc, mais pas là et elle s'en alarme bien rapidement. Elle ne sait pas quoi répondre à ça, elle n'a malheureusement rien pour atténuer le choc ou ses tourments. « James… » Le son de sa voix se perd quelque part entre elle et lui et il ne semble pas tout à fait l'entendre, alors il reprend la parole et cherche à se faire confirmer exactement ce qu'elle vient de lui dire, comme pour être sûr qu'il n'en a pas inventé la moindre partie et demander avec des précisions qui ne pourront sans doute pas apaiser les sentiments contradictoires ou non qui peuvent bien essayer de faire leur chemin vers son esprit.

« Oui. Elle voulait juste te parler…Elle relâche ses épaules qui s'affaissent sur son corps. Je ne sais pas vraiment de quoi, je ne lui ai pas vraiment laissé l'opportunité de me le dire pour être honnête, j'ai…elle se pince les lèvres une seconde, elle sait que son mari ne lui en voudra pas, mais ce n'était sans doute pas sa place de réagir de la sorte. un peu perdue mon sang-froid et c'est plutôt moi qui ai mis deux-trois choses au point et avec Eliott dans mes jambes j'ai pas traîner…elle m'a laissée son numéro de téléphone. »
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MessageSujet: Re: a ghost downtown ø nat   a ghost downtown - a ghost downtown ø nat EmptyJeu 28 Sep - 21:18

Natalia & James
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James regarde sa femme fixement, aux abois, prêt à l’entendre dire qu’il ne s’agit en fait que d’une vaste blague, bien qu’une part de lui sache bien sur qu’il n’en est rien, Natalia ne jouerait jamais avec ce genre de chose. Pas quand ça pourrait le briser, éclater en deux toutes ses convictions. Lui briser le cœur à nouveau. Comme si cette blessure de gamin ne s’était jamais réellement refermer. Il lui pose des questions mais il voudrait juste se la fermer et oublier ce qui vient de s’être dit. Il ne sait pas. Il n’arrive pas à comprendre ce qui se trame dans son propre esprit, quelques mots et le voilà complètement perdu, aveugle, il ne sait pas où il marche. C’est pour ça qu’il se répète ce que sa femme vient de lui dire.

Ta mère est revenue.
Voilà ses mots, simples vocables qui résonnent dans son esprit, se distordent et s’impriment sur sa chaire qui semble monter de température au fur et à mesure que le temps, lui aussi désagrégé, passe.

Il reste là, debout, il attend, il redoute de la suite, de ce qui va passer les lèvres de son épouse, pour l’instant il reste calme, mu par un sourire étrange, à l’encontre même des circonstances de cette discussion. « Oui. Elle voulait juste te parler…
— Juste me parler.
— Je ne sais pas vraiment de quoi, je ne lui ai pas vraiment laissé l'opportunité de me le dire pour être honnête, j'ai… un peu perdue mon sang-froid et c'est plutôt moi qui ai mis deux-trois choses au point et avec Eliott dans mes jambes j'ai pas traîner…elle m'a laissée son numéro de téléphone.
— … laissé un numéro de téléphone. » Le motard répète laconiquement les mots de la serbe, son regard se met à divaguer, il entend dans son esprit les paroles fraichement énoncées de son épouse et répète, encore. Un numéro de téléphone. Sa voix est blanche, dénuée de toute sensation, son corps semble se relâcher d’un coup. Répéter à voix haute lui permet de comprendre, de rendre la chose réelle, de redescendre brutalement sur terre et alors qu’il murmure une nouvelle fois le contenu de leur conversation. Il a l’impression d’entendre un bruit sourd, un crac, un truc qui se déchire en arrière-plan et il sait que c’est simplement une métaphore pour la douleur du départ de sa mère qui se réveiller, qui s’ouvre, jamais réellement cicatrisée. Il a l’impression de sentir sa peau se déchirer, une chaleur étrange se propage de ses poings à son visage en passant par son torse et le motard crève de chaud, subitement. Son visage rougit et il glisse une main tranquille jusque son col pour l’écarter de sa gorge, tenter de respirer un coup mais c’est étrangement douloureux. Il fait une chute de plusieurs étages et bientôt s’amorce le choc.

« Fais voir ? » Son ton est encore calme et Natalia s’exécute, presque hésitante. Il ne se rend pas compte de l’état perplexe dans lequel il plonge sa femme, ne se reconnaît pas lui même, n’a pas conscience de ce à quoi il ressemble, concentrée lugubrement sur la nouvelle tout juste annoncée. Mais elle ne se rétracte pas et lui a besoin de voir le morceau de papier. Alors elle lui tend et enfin il bouge, attrape le bout de papier et se repositionne debout, lève le morceau ligné devant ses yeux et lit avec lenteur. C’est exactement ce qu’elle lui a dis, un numéro de téléphone, accompagné d’un « Daisy » d’une écriture brouillonne, rapide et pourtant, jolie quand même. Il a l’impression de sentir son corps entier s’exploser sur le bitume.

Ses doigts se referment autour du bout de papier alors que ses bras retombent et ses poings se contractent, se collent contre son corps. Le motard a mal, il sent à l’intérieur de sa poitrine que son cœur s’emballe un peu plus qu’il va sortir de sa cage thoracique, il sent que chaque pulsation est une envolée d’aiguilles. Il n’a jamais ressenti ça, il ne sait pas ce que c’est et ne comprend pas pourquoi sa chaire est à vif. Ses phalanges sont blanchies, il ferme les yeux et serre les mâchoires à s’en dévisser les dents. Immobile, rouge de colère, le motard a le souffle coupé.

La souffrance est brûlante, palpable, il tremble alors que les émotions qu’il ressent semblent se mélanger et le brûler de manière de plus en plus franche, c’est volcanique, graduel, le temps s’écoule en silence et il se tend de plus en plus. Il sent émerger dans sa gorge un cri, un son, quelque chose, mais il se contient dans un effort colossal. Sa conscience semble être capable de tout briser sur son passage et pourtant son seul mouvement est involontaire et se manifeste par tout son être secoué. Il laisse échapper un souffle entre ses dents serrées, se concentre, son fils est dans la chambre d’à côté, et sa femme juste là. Il ne peut pas, simplement pas laisser libre court à cette peine qui le tiraille. Il se sent comme un animal laissé sur le bas côté, blessé. Et lorsqu’au bout de longues secondes il finit par respirer, James se plie, dépose ses poings toujours blanchis par la violence qu’il sent se répercuter dans ses côtes sur ses genoux et regarde au sol. Il se sent mal, secoué, son cœur en tachycardie, il lâche un premier son douloureux, ouvre enfin les yeux sur le sol avec l’impression terrible de chuter à nouveau dans le vide. Il voudrait formuler quelque chose, ouvre la bouche à plusieurs reprises mais se trouve à court de mot, à court de souffle. Son corps tremblant de violence et de douleur lui fait un mal de chien, il crève de chaud, contracté à n’en plus finir, il a l’impression qu’au moindre impact il se brisera en mille petits morceaux.

Les chiffres du numéro de téléphone dansent devant ses yeux, le prénom de sa mère s’inscrit comme au fer rouge sur sa poitrine ouverte. Il déglutit péniblement et finit par se redresser, lentement, fait des premiers pas douloureux pour venir s’asseoir sur un bout de canapé. Ses mains jusque-là fermées en poings se délient et se logent à l’arrière de son crâne, il s’efforce de garder les yeux fermés, s’efforce de respirer mais tout ce qui s’échappe de sa poitrine n’est qu’un grognement sourd, les mâchoires crispées, l’ex mécano, l’enfant blessé, ne peut pas s’exprimer, ne peut pas crier, tout renverser. Il se contente de laisser échapper ce son étrange, plein des peines qu’il a accumulées. Il se sent perdu, soudainement sans repères. Il a simplement mal, les mains serrées autour de son crâne qu’il voudrait s’arracher pour cesser tout ce bruit, toute cette merde qui tambourine à l’intérieur. Il ne s’entend plus penser, n’est qu’un amas de colère, de tristesse, il craque et gémit simplement, à la fois animal et enfant, ne trouve aucun autre moyen d’expression que celui qui s’échappe douloureusement de ses mâchoires serrées.

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MessageSujet: Re: a ghost downtown ø nat   a ghost downtown - a ghost downtown ø nat EmptyVen 29 Sep - 6:00



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Plus que de l'inquiétude, c'est une véritable sensation d'angoisse qui saisie la jeune femme alors que son mari répète inlassablement ce qu'elle vient de lui dire, l'écho qui se répercute contre elle est glaçant et elle ne sait pas bien comment y réagir. Elle est figée, presque autant que lui, elle observe son visage prendre une teinte blanchâtre avant de virer au rouge, elle voit ses traits se tendre, elle le voit chercher de l'air et elle se lève alors dans un réflexe de protection. Jamais au cours de leur relation, elle n'avait vu James dans un état comme celui-ci, il semble osciller entre différentes émotions et au même titre que lui, elle ne sait absolument pas sur quel pied danser, la seule certitude qu'elle à dans l'instant est qu'elle veut l'aider, qu'elle veut soulager sa peine, la lui prendre et la faire disparaître aussi vite que ses lèvres ne l'ont fait apparaître bien malgré elle. « Fais voir ? » Elle vient à peine de se mettre en équilibre sur ses jambes lorsqu'il lui commande de lui donner ce morceau de papier dont elle aurait voulu n'avoir jamais connaissance, elle hésite, déglutit un peu difficilement devant le spectacle que lui présente son mari, tout dans son attitude la désoriente totalement et si sa main machinalement se glisse vers la poche du jean qu'elle porte pour en effleurer la couture, elle ne sort pas tout de suite le morceau de papier qui y est dissimulé. Est-ce qu'elle ne va pas lui donner là encore plus de matière à se fustiger intérieurement ? Elle se sent déjà plus que coupable d'être l'oiseau de mauvais augure et elle ne veut pas aggraver la situation déjà visiblement instable qui règne dans le salon de leur appartement. Natalia essaye de capter le regard de son mari pour y trouver une réponse, quelque chose qui la guiderait dans ce qu'elle doit faire, mais il est vide et diriger devant lui, éteint et accablé. Alors, elle glisse ses doigts dans sa poche et en tire le numéro de téléphone que cette femme qu'elle ne pensait pas pouvoir mépriser plus encore, lui avait donné quelques heures plus tôt et finit ainsi par le tendre sans assurance aucune à son mari. « James…mais il ne lui répond pas, il reste fixer sur les chiffres devant lui la main tremblante. James… » Sa voix prend cette fois une intonation désespérée et elle esquisse un pas vers lui, pose une main dans son dos alors qu'il laisse échapper un souffle sonore et se penche en avant, le souffle visiblement court et les poings fermement clos appuyés sur ses genoux. Le coeur de la jeune femme s'emballe et elle sent une boule se former au sein de sa gorge, elle est douloureuse, épaisse et l'empêche de déglutir correctement, elle ne ressent que trop le déchirement qui se joue chez lui et cela lui fait un mal de chien. Il lutte contre cette souffrance qui le lacère de toute part et elle ne peut qu'absorber sans contrôle les lamentations qui s'échappent difficilement de sa gorge, elles la brûlent, la frappent et elle reste terriblement impuissante devant ce tableau horrifique. La jeune femme passe lentement sa main le long de la nuque du motard dans un geste rythmique et rassurant, espérant calmer les tremblements qui le gagnent, espérant que ses gestes l'atteindront plus surement que les mots qu'il ne semble pas entendre.

Dieu qu'elle peut maudire cette femme en cet instant, ce poison qui n'a cessé d'intoxiquer l'enfant qu'elle avait mis au monde, celle qui lui avait pris bien plus qu'elle n'avait su lui donner et qui aujourd'hui venait lui prendre toujours un peu plus encore. Oui, si Natalia avait pu dans l'immédiat avoir Daisy sous la main, cette dernière n'aurait probablement pas fait long feu autour d'eux. Oh oui, si son anxiété n'était pas si forte, la colère prendrait immanquablement le dessus et elle échangerait volontiers ces deux sentiments sans aucune hésitation si elle en avait la possibilité. Le motard finit par se redresser et s'avance mécaniquement vers l'assise du canapé sur laquelle il vient se reposer, détendant soudainement ses mains pour venir les appuyer contre son crâne. Il semble accabler et porter sur ses épaules un poids beaucoup trop lourd pour lui, la Serbe se pince les lèvres et sa respiration commence à s'emballer tandis que ses yeux se recouvrent d'une fine pellicule d'eau qu'elle tâche de contenir aussi fort qu'elle le peut. A son tour elle s'avance et vient se placer debout devant lui, elle ne dit rien et se contente de glisser une main dans ses cheveux, dégageant les siennes qu'il force un peu trop contre son crâne. « Regarde moi. James s'il-te-plait regarde moi… Elle l'y invite en essayant de diriger son visage vers elle, mais il n'en fait rien, son regard reste indubitablement loin du sien. Alors, elle glisse sa seconde main de l'autre côté de son crâne, ramenant le visage de son époux contre son ventre et elle reste ainsi à le serrer contre elle. Il faut que ça sorte, laisse tout ça partir… » les larmes s'échappent finalement non pas des yeux du KOS, mais de ceux de sa femme et viennent glisser silencieusement le long de ses joues. Elle reste là pendant un moment, elle ne saurait pas dire combien de temps, tout est passablement intemporel, perdue dans un moment maudit et difficile, la jeune femme ne sait pas ce qui va se passer par la suite et elle craint plus que jamais de ne pas être cette fois-ci suffisante pour panser les plaies ouvertes de l'homme qu'elle aime. « Je suis là…je ne vais nulle part, je suis là avec toi, sa main caresse longuement la chevelure de son mari on est là, rien d'autre n'a d'importance…rien. »

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MessageSujet: Re: a ghost downtown ø nat   a ghost downtown - a ghost downtown ø nat EmptySam 30 Sep - 13:04

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Il n’y arrive pas. Ce n’est pas plus simple que cela, il n’arrive pas à communiquer la peine qui lui échappe par vocables douloureux. Il n’arrive pas non  plus à comprendre pour la douleur qu’il ressent semble supplanter la colère, cette haine qu’il garde depuis toujours à l’encontre de ses deux géniteurs. Son souffle s’écourte, il ne sait plus comment respirer correctement, et son crâne, ça lui fait mal un mal de chien, alors il appuie dessus, pour tout éteindre, pour calmer le feu qui le ravage sous la peau.

Et puis des mains féminines dégagent la pression qu’il imposait à sa boite crânienne, il l’entend, son épouse, le repère qui s’impose à lui depuis bien des années et il ressent le besoin urgent de l’avoir contre lui, de sentir sa peau, d’avoir sa main dans la sienne. Natalia essaie de capter son regard mais le motard est perdu, flottant dans une masse noire indistincte d’émotions qu’il ne sait pas gérer, qu’il ne se connaissait pas. Il est tendu et à la fois vide de toute énergie. Il n’est qu’une marionnette qui est heureusement entre les mains de la femme qu’il aime. Cette dernière glisse ses mains autour du visage fermé de James et le ramène contre son ventre. Il ferme les yeux, comme si ainsi, il n’allait plus se voir, se savoir pathétique, accablé, faible ; en définitive tout simplement humain. Il se gorge des légers mouvements de sa femme dans ses cheveux, se saisit de toutes les attentions qu’elle lui porte et les amplifie, les grandit, il en a besoin à cet instant cruel où ressortent toutes ces années ou il s’est senti rejeté, inutile, responsable de choses qui ne le concernaient pas.

Sa peine est lourde et ses yeux brillent d’une eau qu’il s’est toujours refusé de laisser couler et pourtant, elle est bien là. Et il se hait de la savoir à ses yeux, James ne pleure pas, c’est un fait auquel il s’est tenu le plus longtemps possible. Et si ça lui arrivait, il faisait en sorte de n’être vu que par lui-même, garder sa honte pour lui et ne pas la provoquer chez quelqu’un qu’il aime. Mais la femme qui est venue aujourd’hui toquer à la porte de sa maison le rend faible, et il la déteste pour ça, car en cet instant alors qu’il remonte ses bars autour de sa femme avec un besoin impérieux de la toucher, James apparaît comme un gamin blessé sous les yeux de son épouse.

La flotte qui tenait jusque-là dans ses paupières se décide à s’échapper en quelques gouttes qui semblent lui brûler la peau. La honte le saisit, se mélange à la peine qu’il n’arrive pas à éloigner et qui, pourtant, au long des minutes semble malgré tout se stabiliser. C’est l’effet que sa femme a sur lui, ça a toujours été. Natalia sait le tempérer, elle a été le remède miracle à des peines qu’il n’avait jamais avouées, qu’il avait vu disparaître dans les baisers de la serbe. Ses gémissements finissent par se tarir, glisser en deux trois sanglots silencieux, prudes, de l’enfant qu’il ne peut pas faire taire à l’intérieur de lui. Il voudrait courir, se cacher, s’éloigner de la vue de Natalia mais son corps ne le peut.

« Je suis là…je ne vais nulle part, je suis là avec toi. On est là, rien d'autre n'a d'importance…rien. » Son corps s’est arrêté de trembler, la force qu’il met dans l’étreinte s’est apaisée et James peut enfin entendre sa femme. Je suis là avec toi. C’est ce qu’il a besoin d’entendre, de savoir et comprendre. Si elle partait, il ne s’en remettrait jamais. Grâce à elle il avait pu oublier la douleur de l’absence du père et de la mère. Elle lui a offert une famille, accueilli l’idée à bras ouverts, elle l’avait observé sans jugements et pris tout entier. Personne n’aurait voulu de lui, il le sait. Alors il voudrait lui dire, juste lui dire : ne m’abandonne pas. Ne me laisse pas. Mais bien sur il en est incapable. A la place ses mains remontent le long du dos de Natalia et dans un geste tranquille l’invite à s’asseoir sur ses genoux. Il veut plus d’elle, il veut sentir son souffle et les battements de cœur dans sa poitrine, il a besoin de davantage de contact. L’ex-mécano relève à peine les yeux, ne veut pas la laisser deviner ce qu’il s’est passé sur son visage, il se contente de garder la tête baissée et de la serrer contre lui dans un autre long moment de silence. Les derniers mots de sa femme supplantent son annonce maudite.
Je ne vais nulpart.

James ferme les yeux, se concentre sur l’instant et non pas sur la peine qui reste là, qui se rappelle à lui comme si on lui arrachait des morceaux de peau. Il se concentre sur ce qu’il perçoit de Natalia, son parfum, le grain de sa peau, le tissu qui la recouvre, les sons de son cœur, la chaleur qu’elle dégage, la légèreté de son souffle. Il focus, simplement, se raccroche à elle comme une manipulation qui tient de la survie. S’il ne veut pas s’écrouler, s’il ne veut pas céder à la colère et tout renverser, il doit trouver son point d’accroche et ça a toujours été elle. Il reste un long moment ainsi, s’abreuvant de tout ce qu’elle peut lui donner puis finit par s’éloigner de quelques centimètres, glisser son visage contre le sien, l’enserrer un peu plus puis pousser un long soupir qui garde des vestiges de tremblements.

« …revient pour la maison. Sa voix est mal assurée, basse, il est presque en train de murmurer.  Il ne veut pas la nommer, pas lui donner de forme. Il ne veut pas verbaliser sa présence, au risque de la rendre réelle et de sentir son sang brûler à nouveau. Il va déjà devoir cohabiter avec cette peine particulière pendant un moment. C’est juste pour ça. J’le sais et je n’veux pas qu’elle vous parle, je ne veux pas qu’elle revienne ici, qu’elle voit Eliott. Le motard pousse un soupire, desserre les dents. Elle n’a rien à faire ici. »

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MessageSujet: Re: a ghost downtown ø nat   a ghost downtown - a ghost downtown ø nat EmptyDim 1 Oct - 6:08



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Le silence règne désormais dans l'appartement étendant son ascendance autour d'eux comme un voile à la fois pesant et tranquillisant. C'est là une bien étrange sensation, elle se laisse en quelque sorte bercer par le souffle de son mari contre elle, qui reprend lentement un rythme normal, mais aussi par ses propres gestes réguliers, doucereux et bien que son esprit s'en imprègne, il absorbe aussi par la même, l'angoisse de ce silence qui s'impose et ne laisse qu'un étrange échos aux paroles rassurantes qu'elle avait essayées de lui faire entendre, sans pour autant être sûre qu'elles aient atteint leur destination. Puis les bras de son mari remontent dans le creux de ses reins et il resserre l'étreinte qu'elle lui donne, elle le sent se raccrocher à elle comme il ne l'a jamais fait auparavant, pas de cette façon en tout cas et ça lui déchire le coeur. La Serbe voudrait être envahie, dominer par la colère, par toute la rage et le dégout que lui inspire cette femme qu'elle ne comprendra jamais, mais elle n'y arrive pas, parce que la peine qui se dégage de James est bien trop forte, bien trop lourde et surtout bien trop contagieuse pour qu'aucun autre sentiment ne puisse la surpasser. Ses prunelles baissées vers le visage du motard qu'elle n'a guère le loisir de contempler puisqu'il se dérobe à ses yeux, la jeune femme relève le menton l'espace d'un instant, essuie ses joues humides et rencontre la vision du couloir qui mène à la chambre de son fils, cet enfant prestement profondément endormie. Celui dont l'entière existence ne repose que sur la leur, que sur ce qu'ils lui offriront, lui apprendront, sur l'amour qu'il sauront lui communiquer, en d'autres termes, tout ce que Daisy avait fait miroiter à James pour finalement le lui voler sans remords. Comment pouvait-on infliger ça à son propre enfant ? Comment pouvait-on se détourner de cette vie que l'on avait nous-mêmes amenée ici-bas dans un souffle, comme ça du jour au lendemain ? Ca la dépassait complètement, la remplissait de questions et d'indignation…comment ? Pourquoi ?

Puis elle le sent, ce corps contre elle, discrètement secoué par des sanglots feutrés. Jamais en presque neuf ans de relation elle ne l'avait vu pleurer, jamais et pourtant ils en avaient vu et traversé ensemble, mais jusqu'à ce soir rien n'avait été assez fort pour suffisamment le décontenancer et lui faire perdre tous ses moyens de la sorte. Alors, elle continue de le bercer de mots rassurants, de lui assurer sa présence au travers de geste amoureux, parce que quoi qu'il puisse actuellement se passer dans son esprit froissé, elle pense chacun des mots qui franchissent le seuil des ses lèvres, peut-être même plus encore qu'auparavant. Les secondes s'égrènent lentement avant que son époux ne se redresse un peu et d'un geste dans son dos, ne la pousse à s'asseoir sur ses genoux. La Serveuse glisse sa main dans le cou de son époux et vient déposer ses lèvres sur son front, avant d'essuyer les traces laissées par les larmes qu'il avait versées, sur ses pommettes. « Je ne la laisserai pas te blesser encore une fois. Laisse-t-elle échapper. Tu n'es plus tout seul James, je suis là, notre fils est là…Elle dépose un autre baiser contre la tempe de son mari et ressert ses bras autour de lui. Tout est différent cette fois, parce que tu as ta famille avec toi pas elle, pas ton père, mais nous…et c'est quelque chose qu'elle ne pourra jamais te prendre. » Sa voix se brise un peu au milieu de sa phrase, mais elle se reprend parce que c'est sur elle qu'il doit pouvoir se reposer, c'est à elle qu'il doit pouvoir se raccrocher sans avoir peur de la faire chuter ou de la briser. Alors, elle se reprend et continue d'une voix bien plus assurée qui n'empiète pourtant pas sur la douceur qu'elle met dans chacun des sons qui sortent de sa bouche.

Il finit par s’écarter et vient poser son visage tout contre le sien et pousse un soupir avant de finalement et au plus grand soulagement de son épouse prendre enfin la parole. « …revient pour la maison. C’est juste pour ça. J’le sais et je n’veux pas qu’elle vous parle, je ne veux pas qu’elle revienne ici, qu’elle voie Eliott. Elle n’a rien à faire ici. » Natalia clos ses yeux un court instant, elle sait que c'est une possibilité qui n'est pas dénuée de sens, c'est même plus que probable, le timing était bien trop curieux pour ne pas se poser de façon plus que légitime cette question et pourtant elle ne dit rien, n'acquiesce pas, parce qu'il s'exprime enfin et qu'elle ne veut absolument pas l'interrompre, ça la soulage d'entendre le son de sa voix, de le voir se reprendre et dépasser les émotions qui l'avaient si violemment accablé et elle veut lui en laisser la possibilité. Lorsque le silence se réinstalle, elle place ses deux mains de chaque côté du visage de James et l'écarte du sien pour pouvoir se plonger dans ses yeux fatigués. « Je n'ai pas l'intention de lui parler, ni de la laisser s'approcher de notre fils chéri, je lui ai pour ma part dit tout ce que j'avais à lui dire (même si en réalité, elle pourrait encore trouver bon nombre de choses à lui balancer à la tronche) et je pense que tu devrais en faire de même…elle laisse glisser sa main le long de sa joue et le regarde avec la plus grande affection du monde. tu as déjà garder tout ça pour toi beaucoup trop longtemps. »

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En toutes ces années il n’avait jamais eu l’occasion de lui laisser entendre ses sanglots. Sa pudeur est grande, sa fierté l’est tout autant, et chaque fois qu’il laissait échapper quelques larmes c’était dans l’intimité, seul. Lorsqu’il s’était marié, lorsque Natalia lui avait annoncé sa grossesse, il avait pris le temps d’éprouver quelques larmes heureuses, dans son coin. Sans se soucier des mots de son père qui résonnaient dans son esprit, qui le rappelait à l’ordre.

Néanmoins, il ne s’était jamais autorisé à pleurer de tristesse, parce que blessé. Sa fierté lui laissait exprimer sa joie, pas sa peine, ne voulant pas se placer en position de faiblesse. Plier le genou ne lui était pas permis, un tas de personnes comptaient sur lui, son club, sa femme, son fils. Et c’était bien assez important pour ne pas se laisser aller.

Pourtant, aujourd’hui, le motard ne se sent pas de faire autrement. Ne se sent pas capable de faire barrière. Il ne se sent même pas adulte, il a simplement l’impression de faire un retour en arrière de vingt-trois années, un bond dans le temps terrible, il se retrouve face au départ de sa mère à nouveau. L’idée qu’elle refasse surface le tue lentement. Qu’est-il censé faire ? Penser ? Il ne sait pas, et mille questions lui traversent le cerveau alors qu’il achève ses premiers mots depuis l’annonce, James n’est pas encore capable de trier et de savoir dans quelle direction il est censé aller. Ses mains toujours posées sur sa femme, il reste immobile, se calme et se cale sur la respiration de cette dernière, se raccroche à elle pour ne pas sombrer une seconde fois dans les affres de la colère. Il profite du silence, profite de cette réalité qui ne leur appartient qu’à eux, cet endroit, cette pièce, cette proximité. Elle a raison, et le motard se tient à ses mots : rien ni personne ne pourra lui prendre sa famille. Il est en train de rassurer lorsque Natalia dépose ses mains de chaque côté de son visage et pose son regard dans le sien.

Il remarque alors l’inquiétude et la peine qu’il a du lui provoquer et son cœur se soulève. Il voudrait s’excuse et ouvre d’ailleurs la bouche mais c’est elle qui parle et il la laisse faire, garde ses yeux dans les siens. Il imagine parfaitement la gueule qu’il tire, dépitée, fatiguée. « Je n'ai pas l'intention de lui parler, ni de la laisser s'approcher de notre fils chéri, je lui ai pour ma part dit tout ce que j'avais à lui dire. Il imagine plus ou moins la réaction de sa femme et s’il n’était pas si vide d’énergie, il pourrait peut-être sourire mais son visage reste mué dans une expression douloureuse qu’il voudrait s’arracher avec violence. et je pense que tu devrais en faire de même…
— Non.
— tu as déjà gardé tout ça pour toi beaucoup trop longtemps.
Non. »

Il s’enivre de l’attention qu’elle lui offre, s’enrichit de se contact doux, la main de son épouse sur sa joue, il clôt ses paupières un petit temps, s’efforce de respirer calmement. Chaque fois que Daisy est évoquée il perçoit son cœur s’emballer. Une nouvelle fois il se terre dans le silence, tranquille et presque reposant, respirer le parfum de la peau de son épouse. Il finit par laisser dériver une de ses mains jusque la sienne et la caler contre, puis la saisir pour y croiser ses doigts. Il laisse glisser son pouce contre sa peau, observe ce mouvement régulier et réfléchit. Il essaie de trouver au moins un angle d’attaque à sa réflexion, peu importe lequel, qui lui permettrait de se mettre au clair mais son esprit semble rester hermétiquement fermé à tout compromis. « Qui de censé débarque au bout d’autant de temps, sérieusement ? Elle débarque et elle veut me parler, mais elle s’attend à quoi ? A ce que je lui ouvre les bras et l’embrasse ? ses dents se serrent automatiquement, s’agite et puis s’en rend compte alors, pousse un soupir, s’efforce de se calmer, se concentre sur le contact de sa peau avec celle de sa femme. Je ne peux pas lui parler, j’peux pas. Il secoue la tête à la négative, dépité. Elle n’a strictement rien à foutre ici, elle doit rentrer chez elle, j’sais pas où mais je refuse qu’elle prenne place dans notre vie, Nat, je te jure… Il ne finit pas sa phrase, conscient de la colère qui gronde sous la peau tirée de son visage. Il revient enfin déposer ses yeux dans ceux de son épouse, il lâche sa main pour la glisser sur la joue de sa femme à son tour, un instant, glisse son pouce sur sa peau pour venir la laisser retomber dans la sienne. Elle vient, elle prend puis passe, c’est tout ce qu’elle sait faire. Aujourd’hui elle vient récupérer sa part de la baraque, j’veux pas tomber dans son manège. Il ne croit pas lui-même à ce qu’il va dire, d’ailleurs, il hésite un certain moment, ne sait pas comment dire mais il sent, à l’intérieur de lui qu’il a besoin de peser ces mots, de les entendre. Il fuit à nouveau le regard de Natalia, mal à l’aise, il réajuste sa main dans le dos la serbe et se rapproche à nouveau d’elle, il vient coller son front contre le sien, puis souffle. Elle m’a manqué toute ma vie et pourtant je la déteste. Qu’est-ce que je suis censé faire ? »

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MessageSujet: Re: a ghost downtown ø nat   a ghost downtown - a ghost downtown ø nat EmptyVen 13 Oct - 1:04



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Le couperet tombe: rapide, inflexible, presque précipité, mais ca ne l'étonne pas un seul instant, c'est pourquoi elle ne s' en formalise pas et ne s'arrête ainsi pas de parler, terminant d'exprimer ce qu'elle avait à dire sur le sujet. Le second refus, en tout point identique au premier, vient mettre un point final a la phrase de Natalia, son mari refuse catégoriquement jusqu'à l'idée même de devoir faire face à ce démon tout droit sortit de son passé et elle ne l'en blâme pas, loin de là. Les sentiments qu'il éprouvait envers cette femme qui se faisait appeler sa mère (et cela sans réel droit si on lui demandait son avis), n'était pas un secret pour elle ou en tout cas plus depuis longtemps, c'était cependant et globalement quelque chose dont il ne parlait jamais et ce n'était pas une figure de style que de dire ca, non c'était littéralement un sujet ignoré et tabou pour les gens qui le connaissaient suffisamment pour savoir que c'était un terrain sur lequel il ne fallait pas s'aventurer. La jeune femme était plutôt bien placée pour comprendre la problématique après tout, elle avait elle aussi subit l'abandon de son père lorsqu'elle était très jeune, mais à la différence de son mari, elle n'avait que très peu de souvenirs de ce dernier et ne s'était pas retrouvé entre les mains maladroites d'un parent absent et incapable.

Il ne développe pas plus son refus et reste par la suite silencieux, se contentant d'attraper sa main pour la loger dans la sienne, le regard rivé sur leurs doigts entrelacés et elle le regarde faire, un peu démunie, cherchant quoi faire, quoi dire pour désamorcer la situation qu'elle a involontairement provoquée. Qui plus est, elle ne peut s'empêcher de se dire qu'elle ne lui a pas encore tout dit, quand est-il de cette sœur dont il ignore l'existence ? Elle hésite très franchement à ajouter cette info sur la balance qui pèse déjà bien trop au-dessus de lui, mais elle ne veut pas non plus lui cacher quoi que ce soit, il est en droit de savoir et ce n'est pas là sa décision. Finalement et avant qu'elle ne vienne à prendre une véritable décision sur la suite à prendre, James élève la voix pour étaler des constatations qui sont sans aucun doute le reflet désordonné des pensées qui se bousculent dans sa tête. Le pire dans tout ce qui pourrait être aisément affilier à de l'ironie c'est que c'est probablement exactement ce qu'elle croit et espère, elle n'avait pas l'air le moins du monde embarrasser ou ne serait-ce qu'un peu coupable, non elle était souriante, avenant et bien trop sûr d'elle pour Natalia qui avait vu rouge en deux secondes top chrono avant même que cette morue n'ait ouvert la bouche. La serveuse ressert la pression de sa main dans celle de son époux et pousse un soupir, le visage marqué par la peine qu'elle ressens à observer son désarroi et sa déception. Il n'y a que peu qu'elle puisse véritablement faire là tout de suite, si ce n'est, être présente et l'écouter déverser au compte goutte ses angoisses. Il lâche sa main et elle n'essaye pas de le retenir, mais c'est finalement pour venir la glisser brièvement contre sa joue, lui tirant un sourire apaisant « Elle vient, elle prend puis passe, c’est tout ce qu’elle sait faire. Aujourd’hui elle vient récupérer sa part de la baraque, j’veux pas tomber dans son manège. Elle n'avait pas pensé à ça, mais cela donnait un peu plus de sens à sa présence, il était difficile d'imaginer que Daisy avait choisie de revenir à Chicago uniquement pour rendre hommage à l'homme qu'elle avait délibérément fuie, par contre l'imaginer faire demi-tour pour récupérer argent et biens de valeurs rendait la chose tout de suite bien plus plausible, pourquoi vouloir voir son fils cependant ? Curiosité ? Remords ? Rien n'est moins sûr en réalité. La main du motard posé dans son dos vient la ramener d'une pression un peu plus près encore de lui, venant coller son front contre le sien dans un soupir et Natalia à son tour pose sa main contre sa joue. Elle m’a manqué toute ma vie et pourtant je la déteste. Qu’est-ce que je suis censé faire ? »

Le voilà. Le moment qu'elle redoutait, celui où dans un élan affligé il venait lui demander conseil sur la marche à suivre, celle dont il se refusait la décision et si elle n'était pas sûre que sa parole soit d'or, elle s'essayerait tout de même à lui dire ce qu'elle pense, ce qui lui semble le plus judicieux, libre à lui d'en faire ce qu'il voudra et elle sait qu'il le fera. « Je sais babe. Je sais. Et tu n'as pas à faire quoi que ce soit d'accord ! Si tu ne veux pas lui parler, rien ne t'y oblige, tu m'entends ? Tu ne lui dois absolument rien, c'est ta mère oui, mais biologiquement parlant c'est tout ! Elle n'a rien fait d'autre pour mériter ce qui vient avec ! Rien ! Son ton monte un peu, pas contre lui évidemment, mais contre l'idée même de cette femme qui n'avait pas hésité à abandonner son propre enfant, un enfant pas beaucoup plus vieux que celui qui dormait dans la pièce d'à côté et ca la mettait dans une colère monstrueuse. Elle secoue la tête à la négative et pousse un mince soupir. Mais, si tu as envie…maintenant ou plus tard, d'avoir ne serait-ce que des réponses alors je le comprends, c'est normal James. Tu n'es plus un enfant et maintenant que tu as le tien, c'est naturel que ce soit encore plus difficile à concevoir… Elle glisse sa main contre sa joue et pose son regard dans le sien. Et y a autre chose qui peut peut-être t'aider…ou non, j'en sais rien en vérité, mais…elle n'est pas venue toute seule. Dieu que ca lui arrachait la bouche de lui dire ca comme ca, maintenant. Elle était avec sa fille. » Ses lèvres se pincent et elle ne le lâche pas du regard, prête à n'importe quelle réaction de sa part
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MessageSujet: Re: a ghost downtown ø nat   a ghost downtown - a ghost downtown ø nat EmptyMar 31 Oct - 10:21

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Son épouse élève la voix, tranquillement d’abord puis le ton monte et James qui jusque-là n’était pas sorti de sa petite bulle de douleur égoïste n’avait pas pris le temps de se demander comment Natalia avait reçu la chose, la nouvelle, le visage de la mère de James joyeusement amené derrière la porte de leur appartement. Comment avait-elle eu l’adresse, d’ailleurs ? Qui lui avait donné ? James se dit que c’est quelque chose qu’il devra éclaircir, et remettre les pendules à l’heure à celui qui s’amuse à filer une adresse à n’importe qui. Même à une bonne femme.

Il lève les yeux pour rencontrer ceux de Natalia, qui s’interrompt dans ses mots pour secouer la tête à la négative, pousser un léger soupir. Il la connaît par cœur et peut percevoir la colère qu’elle tâche de contenir. Il ne lui en veut pas, il l’aime pour ça, ce tempérament de feu qu’elle ne cache pas vraiment sous un visage doux et aimant. Si James se sent particulièrement vulnérable, il se doute que la serbe prend le tout d’une autre manière, peut-être est-elle en colère contre l’idée même d’une mère qui abandonne son gamin, cela va surement au-delà même de la douleur que Daisy lui a infligée.

« Mais, si tu as envie…maintenant ou plus tard, d'avoir ne serait-ce que des réponses alors je le comprends, c'est normal James. Tu n'es plus un enfant et maintenant que tu as le tien, c'est naturel que ce soit encore plus difficile à concevoir… Il entend, écoute, soupire, passe une main sur son visage car il n’a aucune idée du chemin qu’il a envie de prendre pour la suite. Il ne sait pas quoi faire, pas quoi dire. Est-ce qu’il faut l’ignorer totalement ou prendre les devants ? Qu’a-t-il a gagner à aller voir cette inconnue qui lui a pourtant donné la vie ? Elle qui lui a donné le mauvais exemple, qu’il s’efforce de combattre tous les jours en s’impliquant dans le quotidien de son fils, tâcher de se racheter pour les six années d’absence qu’il leur a imposé. James ne se considèrera jamais pardonné, mais estime qu’il ne doit pas lâcher pour autant, malgré les difficultés et la fatigue qui s’accumulent entre le club et la vie de parent qui est loin d’être de tout repos. Maintenant qu’il se retrouve dans cette position, il se demande comment Daisy a pu simplement songer à le laisser dans son jeune âge. Qu’est-ce qui pousse un parent à s’éloigner de son enfant ? S’il avait pu faire autrement, lui-même aurait choisi de rester auprès de sa femme alors enceinte. Plus d’un an après sa sortie de prison, il comprend encore moins les motivations de ses parents. Est-ce que c’était lui, peut-être, le problème ? Qu’avait-il fait pour pousser ses parents à s’éloigner, à le battre ou le fuir dans l’un ou l’autre des cas ? Son regard se perd un instant dans le vague alors qu’il profite du contact de la main de sa femme contre sa joue, qui le ramène à la réalité et dépose son regard dans les prunelles de Natalia. Et y a autre chose qui peut peut-être t'aider…ou non, j'en sais rien en vérité, mais…elle n'est pas venue toute seule. Il fronce les sourcils, se redresse, laisse ses mains jouer avec la deuxième libre de son épouse et attend ce qui, à son sens, ne pourra pas être pire que la première nouvelle. Elle était avec sa fille. »

Les mots se fraient un chemin dans son cerveau, lentement alors qu’il observe Natalia d’abord sans aucune réaction sur le visage. Il la regarde, comme si ce qu’elle venait de dire allait prendre un sens dans les traits de son visage, dans le pincement de ses lèvres ou la peine qui transparaît dans son regard. Il a l’impression de commencer à comprendre alors que le sang de son visage semble le quitter, il secoue la tête comme tâchant de comprendre ce qui se déroule, ce qui est en train de se dire et vient alors la révélation. « Elle était avec sa fille.
— Mais… »

Le motard jusque-là immobile se met à s’agiter, incapable de contenir la frustration soudaine et les milliers de questions qui l’assaillent. « Enfin… pourquoi ? Il secoue la tête à nouveau, le visage oscillant entre incompréhension et la peine qui se dégage de tout son être depuis un long moment maintenant mais qui semble se raviver à l’idée exposée par Natalia. Sa fille ? Il hausse les épaules, lève ses mains dans un geste qui accompagne sa réflexion troublée. Natalia prend d’elle-même le parti de s’écarter alors que la colère qui glisse sous sa peau le pousse à se relever et, cette fois, au lieu de rester immobile, commencer à marcher dans la pièce. Une vision habituelle pour son épouse lorsque le Kings n’arrive pas à réfléchir. Daisy s’est ramenée avec sa fille — ma sœur donc ? J’ai une sœur ? Elle a refait une gamine. Elle m’a laissé comme une putain de pauvre merde pour aller pondre des gosses ailleurs ? C’est ça ? La colère qui semblait s’être tarie jusque-là refait surface et le biker glisse une main dans ses cheveux, il crève de chaud à nouveau, n’arrive pas à faire le vide. Mais qu’est-ce que j’ai fais, putain, qu’est-ce que… POURQUOI ?! Il s’arrête, observe Natalia, puis reprend son manège, jette un regard vers la chambre de son fils, il ne doit pas hausser le ton alors que l’envie de hurler lui serre la gorge. La gamine, elle t’a parlé ? Est-ce que tu sais comment elle s’appelle, son âge… à quoi elle ressemble ? » Il tire sur son col, passe une main sur son visage, reprend ses pas à travers la pièce, il n’arrive pas à se calmer.

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MessageSujet: Re: a ghost downtown ø nat   a ghost downtown - a ghost downtown ø nat EmptyLun 6 Nov - 5:40



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Le choc est perceptible, elle le voit sur son visage qui reste figé dans une expression vide et complètement dénué d'émotion, sur son teint qui vire un peu plus encore au blanc tant et si bien que cela fût possible en tout cas et ça finit littéralement de lui briser le coeur. Elle déteste voir son mari comme ça, dans cette position atroce perdue entre tourments et chagrins, parce que même si jusqu'ici il ne démontrait que de la colère, elle savait que derrière ne se cachait qu'une profonde souffrance et elle ne savait plus vraiment comment l'apaiser. Elle voudrait la lui prendre et la réduire à néants, mais elle ignore comment, elle est à présent un peu désemparée, peut-être qu'au final elle voudrait le voir crier, s'énerver vraiment, sans retenue, pour évacuer tout ce qui vient à le ronger en l'instant, mais il ne le fait pas pour la simple et bonne raison, elle le sait, que contrairement à ces géniteurs, il s'inquiète de l'enfant qui dort à quelques pas de lui et s'il ne s'en rend pas compte, c'est ce qui fait toute la différence entre lui et eux. James était un bon père, elle n'en avait jamais douté, même avant d'avoir l'occasion de le voir avec son fils, de voir la patience dont il pouvait faire preuve, du sourire qu'il faisait naître sans même essayer sur le visage de cet enfant qui n'était qu'une copie conforme de lui, de ce temps perdu qu'il avait su faire disparaître en moins de temps qu'il n'en fallait pour ne serait-ce que l'imaginer.

Un mot ou plutôt une contradiction finit par se faire un chemin entre ses lèvres et avec elle des mouvements, le motard s'agite, ses mains tremblent contre celle de son épouse et elle ressert son emprise pour tâcher de les atténuer. « Sa fille ?... » Elle regrettait déjà tellement de le lui avoir dit, parce que c'est exactement ce qu'elle craignait, l'idée qu'elle savait qu'elle insinuerait dans son esprit et qui ne pouvait que le blesser d'avantage, mais elle savait aussi que cette gamine n'était pas plus coupable qu'il ne l'avait jamais été et elle ne pouvait décemment pas l'associer à cette femme qu'elle méprisait avec tant de force et pourtant dieu sait que cela serait plus facile pour elle, mais aussi pour le motard. Enfin la facilité n'avait jamais vraiment été quelque chose à laquelle ils avaient eu droit, il fallait bien finir par falloir l'admettre. Il finit par se lever, brusquement et elle s'écarte de sa trajectoire, perdant le contact de ses mains de façon un peu brutale. Les épaules de la jeune femme s'affaissent sur elle-même dans un automatisme d'affliction, mais lorsqu'elle le voit commencer à faire les cents-pas elle se sent un tant soit peu soulagée, c'était une vision habituelle, une réaction normale pour lui et c'était tout de suite beaucoup moins angoissant que de le voir immobile et prostré. Il processe toutes ces informations et les met bout à bout comme elle l'avait proprement imaginé et c'était déchirant, de le voir imaginer qu'il était le problème, que c'était de sa faute, que ca ne pouvait être que ça si elle avait aussi aisément reconstruit une famille dont il ne faisait pas partie. Natalia s'était assise sur le bord du canapé, les mains jointes et la tête baissée, non sans jeter approximativement toutes les cinq secondes des coups d'œil inquiets vers le père de son enfant. « Babe…elle secoue la tête, les sourcils froncés dans une expression peinée. Mais qu’est-ce que j’ai fais, putain, qu’est-ce que… POURQUOI ?! James ! » Cette fois-ci, elle hausse le ton et il jette un regard vers elle, mais ne s’y arrête pas, continuant de faire voguer son regard tout autour comme si elle n’était pas là, puis finalement finit par l’interroger sur cette jeune fille dont elle vient de lui apprendre l’existence, continuant d’arpenter le salon sans prendre le temps de s’arrêter. Elle n’essaye pas de l’arrêter, elle ne sait que trop bien que là tout de suite cela ne servirait à rien du tout, alors elle finit par se lever et se dirige vers la cuisine, laissant sa question en suspens, chose dont il ne doit probablement même pas se rendre vraiment compte ou peut-être que si, mais l’un comme l’autre elle lui laissait un peu de temps et elle n’était de toute façon pas bien loin toujours dans son champ de vision. Elle ouvre l’un des placards et en sort un verre qui tinte alors qu’il rencontre par mégarde un de ses voisins, puis elle le remplit de moitié de whisky avant de venir se planter avec devant son mari. « Elle n’a pas dit grand-chose, elle s’appelle Mindy, doit avoir seize ou dix-sept ans je pense et elle te ressemble… Elle lui tend alors le verre d'un air convaincu et attend qu'il s'en saisisse avant de poursuivre. Et tu n'as rien fait chéri okay ? La jeune femme pose sa main sur l'épaule de son mari et la laisse redescendre le long de son avant-bras avant de lui rendre sa liberté. Rien de tout ça n’est de ta faute, tu n’étais qu’un enfant et tu as juste eu la malchance de tomber sur des égoïstes incapables d’assumer d’avoir un gamin. Elle lève un doigt devant lui comme pour le mettre en garde. Et je t’interdis de remettre ça en question, est-ce que tu pourrais penser à une seule chose que ton fils puisse faire qui te ferait l’abandonner ? Le maltraiter ? Elle laisse une seconde de silence s'installer, pas vraiment par nécessité, mais plus pour lui laisser le temps de comprendre où elle veux en venir et qui n'est que logique. J’en doute ! Et c’est la même chose pour toi, alors s’il-te-plait ne lui cherche pas d’excuses, elle est la seule et unique coupable, la seule responsable de la décision qu’elle a prise il y a plus de vingt-ans. Elle et elle seule. »

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MessageSujet: Re: a ghost downtown ø nat   a ghost downtown - a ghost downtown ø nat EmptyMar 21 Nov - 23:05


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« Elle n’a pas dit grand-chose, elle s’appelle Mindy, doit avoir seize ou dix-sept ans je pense et elle te ressemble… Ça lui brise le cœur d’entendre ces mots dans la bouche de sa femme. Evidemment qu’elle lui ressemble, suffit que la gamine ressemble à sa mère, comme lui et le tour est joué. Ça lui serre la gorge, les larmes qu’il avait fini par éloigner de son visage par honte de les afficher devant son épouse reviennent flirter avec le bord de ses paupières. Il se sent faible et stupide et pourtant ne peut s’empêcher de se poser dix milles questions, de se demander quelle était sa part de responsabilité, à l’époque, pour qu’on le laisse de côté. Il se saisit du verre qu’elle lui tend et il se dit encore qu’elle le connaît bien assez pour savoir ce dont il a besoin. Il l’observe, plus petite que lui, reprendre la parole pour lui assurer qu’il n’y est pour rien dans cette histoire. Rien de tout ça n’est de ta faute, tu n’étais qu’un enfant et tu as juste eu la malchance de tomber sur des égoïstes incapables d’assumer d’avoir un gamin. Il va pour soulever un point différent dans cette approche, incapable de comprendre à quel point elle peut avoir raison, mais : Et je t’interdis de remettre ça en question, est-ce que tu pourrais penser à une seule chose que ton fils puisse faire qui te ferait l’abandonner ? Le maltraiter ? »

À nouveau, sa gorge se serre. Il intègre, comprend, et pourtant se sent plus coupable que jamais. L’erreur qu’a faite sa mère, finalement, il l’a déjà répétée. Et maintenant qu’il se rappelle à quel point il est douloureux de subir l’absence d’un parent, que la plaie s’ouvre à nouveau, James se dit qu’il a oublié bien vite le poids de sa propre erreur de parcours. Il se retrouve face à cette terrible idée, qui lui noue l’estomac, qui lui donne envie de se replier sur lui-même comme le gamin qu’il est redevenu depuis de longues minutes déjà. Sa faiblesse lui fait honte.

« J’en doute ! Et c’est la même chose pour toi, alors s’il-te-plait ne lui cherche pas d’excuses, elle est la seule et unique coupable, la seule responsable de la décision qu’elle a prise il y a plus de vingt-ans. Elle et elle seule. »

Il se sent abattu, fatiguée, terrifié par ses petites révélations intérieures, le poids de la culpabilité dont il se cachait jusque-là. Il avait fait en sorte de mettre toutes ces pensées de côté mais aujourd’hui ses certitudes ont été balayées d’un revers de la main et il est incapable de faire barrage à ce qu’il évitait soigneusement d’évoquer. Il observe sa femme, baisse les yeux sur le verre qu’il tient dans sa main tremblante. Son corps lui semble trop lourd, le tissu sur ses épaules, de trop. Il reste silencieux un temps encore, n’a plus la moindre envie de faire les cent pas. Pour aujourd’hui, le motard a envie de baisser les bras. C’est beaucoup trop pour un homme incapable de gérer deux émotions à la fois. Il n’a même pas envie de glisser l’alcool entre ses lèvres et pourtant il s’en occupe d’une traite, n’a plus la force de répéter ses gestes de colère. Il dépose le verre quasiment vide sur la table, les traits désormais tirés non plus par la colère mais l’épuisement.

Il va pour tendre la main vers son épouse puis se résigne, glisse une main sur son visage, semble s’y cacher l’espace de quelques secondes en poussant un long soupir. Le motard secoue la tête à la négative, il n’arrive plus à mettre une seule de ses idées en ordre, obnubilé par sa faute.

« Je n’ai rien fais si ce n’est répéter ses erreurs. Le kos relève finalement le regard, laisse retomber sa main, sa carcasse trop lourde. Il n’a plus les mots, va pour dire quelque chose mais n’arrive pas à s’exprimer, se contente de lever une main comme pour accompagner la parole qui ne passe pas ses lèvres et puis, à nouveau, laisse tomber. Il abandonne, secoue la tête, hausse les épaules. Ses yeux sont humides à nouveau alors il passe une main sur son visage pour effacer la flotte qui le menace et attrape sa femme pour l’accompagner contre lui et la serrer dans ses bras. Il n’a pas besoin de plus, glisse une main dans ses cheveux, y noie son visage et ses paupières brûlantes. Je suis désolé. »

James se contente de garder son épouse contre lui un certain temps avant de s’éloigner, pas très loin. Il laisse tomber sa main dans celle de Natalia et décide qu’il en est assez pour ce soir. « On peut r’mettre ça à demain ? » Question plus pour la forme qu’autre chose, elle ne l’a jamais poussé à plus que ça et la démonstration absurde d’émotions dont il a fait preuve ce soir est déjà hautement exceptionnelle. Il se contente de glisser ses doigts entre les siens et faire un geste en direction de la chambre. Il doit dormir, il a même hâte de se laisser tomber dans l’inconscience et ne plus entendre le brouhaha qui se joue dans sa tête. Il veut laisser glisser son corps fatigué contre celui de son épouse et s’endormir bercé par sa respiration. Demain il s’occupera de répondre à ses questions.

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