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 Waking up to an uglier world. (Lloyd)

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MessageSujet: Waking up to an uglier world. (Lloyd)   Waking up to an uglier world. (Lloyd) EmptySam 6 Jan - 11:40

Waking up to an uglier world.



Lorsque je reprends conscience de mon corps, ce sont d'abord mes oreilles qui se mettent en marche. Un bip régulier me parvient. Lent mais régulier. Calme. Apaisant. Puis des douleurs diffuses. Faibles mais diffuses. Plus particulièrement au niveau de ma jambe gauche et de ma main gauche. Les sens me reviennent. Et c'est là que je prends conscience du tube dans ma gorge. Ce tube qui me gêne parce que je sens, sais que je suis parfaitement de respirer et que cet oxygène qu'on insuffle dans mes poumons à l'aide ce de tube, je n'en ai pas besoin. Plus besoin. Les paupières se plissent, les yeux s'ouvrent. Sur un plafond blanc. Très blanc. L'hôpital. Oui. D'accord. L'hôpital. L'accident. Tout me revient. Tout. Mes yeux brûlent tant par la lumière que par l'horreur de ce que nous avons vécu à l'arrière du camion et qui fait naître les larmes. L'horreur des blessures. Des miennes. De celles de Lou. L'horreur. Les bips commencent à s'accélérer alors que je reprends pleinement et totalement conscience. Mon regard noyé de larmes se pose sur ma main droite que je suis capable de bouger et sur laquelle je vois un simple bandage qui doit probablement cacher des points de suture. Puis mes prunelles se posent sur cette main gauche qui me tire, me gêne, et je réalise qu'elle est bloquée contre mon torse, écharpe contre écharpe. Au-delà des bandages épais, je perçois juste les bouts de mes doigts qui m'apparaissent de couleur normale. Ma main est toujours là et je sens le sang circuler. Je sens. Elle est immobilisée et ma main ainsi que le poignet me sont invisibles mais je les sens. Je repose ma tête dans l'oreiller une seconde, le cœur battant, parce que la peur s'empare de moi. La peur de ce que je veux vérifier. La peur de ce que je crois savoir déjà parce que si je suis capable de bouger mes doigts de pieds droits, je ne sens rien au niveau de ma jambe gauche. Rien. Alors... Alors soit j'ai perdu toute sensation et ma jambe est encore là, soit... Le tube me gêne de plus en plus, je voudrais pouvoir respirer comme je l'entends, comme j'en ai besoin mais je me redresse un peu malgré tout. Je sens que ça tire au niveau de l'abdomen, je sens une petite douleur mais je me redresse quand même un peu. Juste un peu. Il suffit d'une seconde. Juste une seconde. La tête retombe sur l'oreiller, les bips deviennent frénétiques : crise de panique. Impossible de réfléchir calmement, posément. Impossible. Parce que ma jambe n'est plus là. Parce que ne reste plus que ma cuisse. Plus de genou. Plus de tibia. Plus de cheville. Plus de pied.

Amputé.

La crise de panique rend la présence du tube insupportable au point de m'en étouffer presque et c'est là que je vois une blouse blanche pénétrer en courant dans ma chambre. L'homme m'intime de me calmer. L'homme m'intime de ne pas combattre l'intubation, qu'il va m'extuber mais que je dois me calmer pour ce faire. Il parvient à capter mon regard et à travers mes larmes, son regard apaisant et bienveillant parvient à me calmer. Il y a toujours l'horreur bien sûr, l'horreur de ce que je viens de réaliser mais je parviens à calmer les battements frénétiques de mon cœur. Il respire doucement avec moi jusqu'à ce que mon rythme cardiaque redevienne normal, jusqu'à ce que les bips du moniteur redeviennent normaux. Il entreprend ensuite de m'extuber, moment détestable qui me fait tousser et cracher après, mais il m'offre un peu d'eau que je peux boire à l'aide d'une paille. De l'eau que j'apprécie. Je laisse ma tête retomber dans l'oreiller tout en observant le médecin, chirurgien sans aucun doute qui m'observe en silence avant de se saisir de sa petite lampe pour vérifier mes pupilles.

« Bien. Je suis le Docteur Pierce, chirurgien orthopédique. Vous pouvez me dire votre nom ?
- Mc Laughlin, premiers mots prononcés qui me font affreusement mal à cette gorge trop sèche, trop irritée. Je déglutis péniblement et reprends. Abraham McLaughlin. »

Il hoche la tête.

« En quelle année sommes-nous ?
- 2017.
- Quel est le président actuel des États-Unis d'Amérique ?
- Un bouffon aux cheveux oranges. »

Le médecin esquisse un sourire.

« On pourrait présenter ça comme ça oui. Est-ce que vous sentez ça ? » qu'il me demande en venant toucher les bouts de mes doigts de ma main gauche.

« Oui.
- Parfait. Est-ce que vous savez pourquoi vous êtes à l'hôpital ? »

Je me fige. Oui, je sais. Bien sûr que je sais. Je hoche doucement la tête.

« Mes amis... Les pompiers qui étaient avec moi, comment vont-ils ? »

Lou. Lloyd. Comment vont-ils ? Est-ce que les blessures de Lloyd sont graves ? Est-ce que Lou a pu s'en sortir même si les choses semblaient mal parties ? Je me souviens de son état, du métal enfoncé dans sa chair, des larmes de Josef et Lloyd, de la prière du Chef, de la peur de la perdre. Je me souviens que les chances n'étaient pas du côté de Lou mais... Mais... Peut-être...

Le médecin pose une main compatissante sur mon poignet droit.

« Je n'ai pas d'informations à leurs sujets, je suis désolé. Vous pourrez appeler qui vous voulez pour prendre des nouvelles mais il faut d'abord que je vous parle de vous, d'accord ? »

Je crispe la mâchoire et hoche de nouveau la tête. D'accord mais qu'il fasse vite. Il vient s'asseoir sur le bord du lit et si cette proximité ne me gêne pas, je sais pourquoi il y tient : c'est parce qu'il va m'annoncer des choses désagréables. Mais que pourrait-il me dire que je n'aie pas déjà compris en voyant le drap posé sur ce qu'il reste de ma jambe ?

« Quand vous êtes arrivé ici, vous étiez dans un état très grave. Les blessures étaient multiples et vous nous avez d'ailleurs fait deux frayeurs sur table d'opération. »

Donc j'ai fait deux arrêts. C'est ça qu'il est en train de me dire.

« Nous avons dû vous plonger dans un coma artificiel pour pouvoir vous opérer car le choc subi par votre corps nous empêchait de vous laisser trop longtemps sur la table d'opération. »

Coma artificiel ? Quoi ?

« Pendant combien de temps ?...
- Vous êtes arrivés ici il y a neuf jours. »

Neuf jours... Je n'ai pas le temps d'encaisser cette information-là qu'il poursuit.

« Nous avons tout fait pour sauver votre jambe mais les dégâts étaient considérables. Nous avons longuement hésité avec le neurologue mais les nerfs et les tendons étaient trop endommagés. Nous aurions pu sauver ce qu'il y avait à sauver mais vous n'auriez jamais retrouvé l'usage de votre jambe. Vous auriez eu besoin d'une canne pour marcher à vie, nous avons choisi l'amputation pour que vous puissiez par la suite avoir une bien meilleure qualité de vie. »

Je fronce les sourcils. Une bien meilleure qualité de vie avec une jambe en moins ?

« Tout ceci est brutal et je comprends votre choc mais le moment venu, vous pourrez avoir accès à une prothèse, à de la rééducation. Des athlètes amputés sont capables de courir. »

Je vois où il veut en venir : la jambe aurait été handicapante. Une prothèse le sera moins. Une prothèse... Non. Je ne... Non. Les bips recommencent à s'accélérer et j'ai chaud. C'est sur mon épaule que le chirurgien vient poser sa main.

« Calmez-vous. Calmez-vous. »

Facile à dire. Si facile à dire... Lui il a coupé. Moi je vais devoir vivre avec cette jambe en moins. Il attend que les bips se calment un peu avant de poursuivre.

« Votre main gauche a également subi de gros dégâts mais nous avons réussi à la sauver. Il faudra que je vous opère de nouveau une fois encore, peut-être deux pour terminer de restaurer tous vos nerfs mais je suis confiant : je pense sincèrement qu'avec le temps, vous devriez récupérer la totalité de la capacité de votre main gauche. »

Qu'est-ce qu'il veut dire par « avec le temps » ? Combien de temps ? Et deux opérations encore ? C'est censé me calmer ?

« Votre main droite a subi de nombreuses coupures mais aucun nerf n'a été touché. On devrait pouvoir retirer vos points d'ici quelques jours. Vous aviez également une hémorragie abdominale et votre foie était touché mais le chirurgien a été capable de tout réparer. »

Un silence.

« Je sais que cela fait beaucoup à encaisser mais vous êtes sorti d'affaire Monsieur McLaughlin. Une longue route vous attend, c'est vrai, mais vous êtes sorti d'affaire. »

Oui...

« Vous voulez que j'appelle votre femme ou vous préférez le faire vous-même ? »

Quoi ? Ma femme ?

« Pardon ?
- Votre femme. Enfin, elle nous a expliqué votre situation mais elle reste la personne à contacter en cas d'urgence et elle est venue tous les jours depuis que vous êtes ici. Vos enfants aussi : ils sont supers. »

Un sourire gentil de sa part. Alors elle est venue ? Les enfants aussi ? Les enfants... Mes enfants... Les bips s'emballent de nouveau.

« Je veux l'appeler. Les appeler. Ils peuvent venir ?
- Bien sûr. Tenez. »

Il ouvre le tiroir de la petite table de chevet et m'allume mon portable.

« Vous pensez pouvoir l'utiliser ?
- Oui, merci.
- Allez-y doucement. »

Je n'ai pas trop le choix de toute les façons... Il quitte la chambre et j'entreprends de déverrouiller mon téléphone et d'appeler mon ex-femme. Quelques mots échangés, des questions auxquelles elle n'a visiblement pas de réponse, mais la promesse qu'elle va faire prévenir les enfants, qui sont au collège, et qu'ils vont venir me voir en fin de journée. Et je me retrouve après ça face à mon téléphone, la main tremblante, ne sachant pas quoi faire. Qui appeler ? Il faut que j'essaye de l'appeler elle. Il faut que j'essaye. Et je le fais pour tomber directement sur sa messagerie. Le portable est peut-être éteint. C'est tout. Alors j'appelle Lloyd. Quelques tonalités puis messagerie. Je raccroche. Josef. Quelques tonalités puis messagerie. Je raccroche. Personne ? Personne ?... Un soupir et je tente de nouveau d'appeler Lloyd. Quelques tonalités puis messagerie.

Cette fois-ci je ne raccroche pas.

« Lloyd, c'est moi. Hum... Abe... Je suis réveillé. » Sans déconner ?... « Je hum... Je sais rien. Je sais pas comment tu vas, comment va Lou... Je sais rien, le doc a pas su me dire et mon ex-femme non plus. Je sais pas s'ils savent et veulent pas me dire ou... Enfin je sais pas. Tu pourrais me rappeler ? Ou venir ? J'aimerais bien te voir. Je... Oui. Juste... Bon. Fais-moi signe. Salut. »

Et je raccroche.

Le téléphone précieusement gardé dans ma main droite, je fixe le plafond. J'ai peur. J'ai peur pour tant de choses... La blancheur du plafond, le calme seulement ponctué par les bips me calment, m'endorment. Encore épuisé que je suis. C'est une main délicate sur mon épaule et mon nom prononcé doucement par une voix féminine qui me sort de mon sommeil. Je cligne des yeux, vois une infirmière.

« Vous avez de la visite. Est-ce que vous sentez capable ?
- Oui... » je souffle tout bas.

Ce sont sans doute les enfants et mon ex-femme. Ce ne sont cependant pas leurs silhouettes qui apparaissent dans l'encadrement de la porte quand l'infirmière ouvre la dite porte.

C'est Lloyd.



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Lloyd Hatfield

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quartier : un appartement dans le Loop, Downtown, sur le même pallier que celui de sa mère, atteinte d'agoraphobie sévère et cloitrée depuis des années maintenant
physique : depuis son accident, survenu le 31/10/16, la main droite de Lloyd, piétinée durant un mouvement de foule, présente des cicatrices dues aux opérations subies pour la réparer

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MessageSujet: Re: Waking up to an uglier world. (Lloyd)   Waking up to an uglier world. (Lloyd) EmptySam 6 Jan - 13:35

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Hate to be the one who has to tell ya

Lloyd & Abraham

 
Installé à même le sol, ses genoux relevés devant lui, Lloyd observe les allers et retours de sa fille qui joue tranquillement à la poupée. Si pendant un temps, elle avait tendance à les violenter, elle est dans une phase où, au contraire, elle en prend grand soin. Il la regarde lui donner son biberon, commenter ce qu’elle fait et l’écoute chanter à tue-tête en se faisant. Elle lui apprend des tas de chansons qui proviennent de la crèche – surtout des chants de Noël en ce moment – mais c’est une balade irlandaise apprise auprès de sa grand-mère qu’elle chantonne en ce moment. Ca rappelle une tonne de bons souvenirs à Lloyd qui l’écoute avec nostalgie. En même temps, ça lui fait affreusement mal. Il se demande encore...à quoi il ou elle aurait ressemblé... A sa demi-soeur ? A Lou ? A lui ? Ca le déchire, ça le torture.
Merrin finit par revenir vers lui et lui tend sa poupée qu’il attrape précautionneusement, comme s’il s’agissait d’un vrai nourrisson. Elle lui tend ensuite un pantalon et un teeshirt adaptés à la taille du poupon.
« Meyin ayive pas ! C’est dada pin-pon i’ met. »
« D’accord Princesse. »
Il débarrasse donc la poupée de sa robe et enfile les vêtements apportés par sa fille en lui posant quelques questions sur l’alimentation du bébé. C’est agréable que Merrin parle maintenant. Pas encore très bien, son vocabulaire n’est pas très étendu, mais ils ont quand même des échanges et ça lui plait. Selon le personnel de la crèche où il l’a inscrite, elle est assez avancée sur ce point et sur pas mal d’autres. Il ne pourrait être plus fier.
Et plus attristé. Il se demande à quoi aurait ressemblé l'enfant que portait Lou...
« Polly aime pas les fyites ! »
« Alors c’est toi qui mange toutes les frites ? »
« Oui ! C’est tout pou’ Meyin les fyites ! »
« J’ai pas droit d’en avoir moi ? »
« Non ! Que Meyin ! » se réjouit-elle en lui arrachant sa poupée tout juste habillée des mains. « Dada pin-pon i’ mange…hem… la puyée ! »
« La purée de quoi ? » la questionne Lloyd, son attention étant légèrement déviée par la sonnerie de son téléphone qui retentit quelque part dans le salon.  
« La puyée de potimayon. »
Lloyd sourit et attrape sa fille pour déposer un baiser sur sa joue. Elle pousse un cri amusé et fait mine de vouloir s’échapper. Il la rattrape sans mal et l’attire contre lui pour la dévorer de bisous. Mais elle se débat un peu fort pour jouer et finit par lui mettre un coup de coude malencontreux dans les côtes.
Lloyd retient un cri et se crispe, relâchant sa prise en grimaçant. Consciente de lui avoir fait mal, Merrin se redresse et l’observe longuement, le visage grave.
« Dada a bobo ? »
« Oui. C’est pas grave » articule-t-il entre ses dents, essayant de retrouver son souffle.
Merrin laisse tomber sa poupée et vient entourer son cou de ses petits bras potelés. Elle lui fait un câlin qu’il savoure, puis se redresse et va chercher son doudou qu’elle lui tend.
« Voilà ! Fini le bobo ! Meyin va jouer main’ant. »
Et là-dessus, elle se détourne et retourne effectivement vaquer à ses occupations.

Lloyd se redresse alors que son portable sonne une seconde fois. Le temps qu’il se remette debout, prévienne sa fille qu’il revient et se traine jusqu’au salon, l’appelant a déjà été transféré sur sa messagerie. Lorsqu’il voit le nom d’Abraham apparaître sur l’écran, son cœur subi une soudaine accélération et ses mains deviennent moites.
Il est mort.  C’est sa première pensée. Sa femme se sert de son téléphone pour joindre tous ses contacts et leur annoncer la nouvelle. Abe n’a pas tenu le coup, il y a eu des complications suite à son opération et maintenant, il a rejoint Lou…
La bouche sèche, Lloyd contacte sa messagerie et porte l’appareil à son oreille pour écouter le message qui lui a été laissé. Il est on ne peut plus nerveux et se demande s’il ne ferait pas mieux d’appeler d’abord Josef pour savoir s’il a eu des nouvelles à la place.
Mais trop tard, le message s’enclenche et, soulagement, c’est la voix d’Abraham qui s’élève. Il a l’air un peu dans le coaltar, endormi, mais c’est bien sa voix. Il est réveillé. C’est d’ailleurs exactement ce qu’il lui dit.  
Mais la suite le fait immédiatement déchanter. Il ignore ce qui lui est arrivé et ce qui est arrivé à Lou… Pourquoi est-ce que personne ne le lui a dit ? Pour ne pas provoquer un choc quelconque ? Ne pas le contrarier ? Pour ne pas avoir à supporter sa réaction quand il l’apprendra ?
Lloyd serre les dents, agacé. Il tique alors que le message se termine et que la speakerine lui demande ce qu’il veut en faire. Rien pour l’instant. Il met fin à l’appel et reste planté là un moment, à réfléchir à ce qu’il doit faire. Finalement, il décide de contacter la femme d’Abraham avec qui il s’est toujours bien entendu pour obtenir des consignes.
Apparemment, elle est déjà au courant et pense aller lui rendre visite avec leurs enfants en fin de journée. Lloyd acquiesce et lui demande si elle veut qu’il attende qu’ils soient repartis pour aller le voir à son tour.
« Non… Je préfèrerai… Si tu te sens capable de le faire, je préfèrerai que tu lui annonces. Pour Lou. S’il l’apprend en présence des enfants… Ils en ont vu suffisamment. Tu comprends ? »
« Ouais… Je vois. »
« Je suis désolée que ça te tombe dessus mais c’est mieux que ça vienne de l’un d’entre vous. Vous la connaissiez mieux et…et je crois que vous le connaissez mieux que moi maintenant » lâche-t-elle dans un sourire qu’il devine amer.
« D’accord. Je vais le faire… »
« Merci Lloyd. Ca représente beaucoup pour moi. Je sais ce que je te demande et...je suis désolée. »
« Pas de soucis. »
Ils échangent encore quelques banalités et puis le pompier raccroche. Même s’il l’idée d’être le messager ne lui plait pas, il sait que c’est la meilleure solution.

Prenant son courage à deux mains, il retourne donc dans la chambre de sa fille pour la prévenir qu’il va devoir s’absenter et qu’elle doit passer chez sa grand-mère. Comme c’est le cas maintenant presque à chaque fois, Merrin se met à tempêter, à pleurer et refuse de se laisser faire. Aller chez sa grand-mère est devenu pour elle une corvée… Et il comprend pourquoi. L’état de sa mère se détériore et, pour être tout à fait honnête, il n’est jamais très à l’aise lorsqu’il doit la déposer là-bas… Mais il n’a pas le choix. Tito travaille, il n’a pas réservé sa place à la garderie et…et sa baby-sitter habituelle est morte dans un stupide accident de camion il y a une dizaine de jours.
Après d’interminables minutes de négociations et de haussement de ton, Lloyd parvient à la trainer de force chez Maureen. Il avale deux comprimés d’antidouleur pour compenser le combat acharné qu’il vient de mener contre sa progéniture puis prend le volant pour se rendre dans le South Side.
Revenir au CMC lui est toujours pénible… Et même s’il est content de revoir Abraham, éveillé cette fois – puisqu’il lui a rendu de nombreuses visites pendant qu’il était dans le coma – la raison de sa venue ne l’enchante pas. Il sait qu’il va passer un sale quart d’heure… En même temps, il ne laisserait cette tâche ingrate à personne d’autre.  
Il annonce sa venue aux infirmières qui se chargent d’aller prévenir le patient de son arrivée. Il patiente quelques secondes puis, dès qu’il a le feu vert, se met en route, l’estomac noué. Heureusement, ses antidouleurs agissent maintenant et lui permettent d’être dans un état un peu second, d’anesthésier un peu ses sens.
Comme à chaque fois qu’il pénètre ici, son regard se pose en premier lieu sur l’absence de jambe de son ancien collègue… Puis sur son visage émacié par une dizaine de jours passés alités, avec une sonde et du glucose pour toute possibilité d’alimentation.
« Hey » le salut-il en s’avançant pour rejoindre son lit et le prendre délicatement dans ses bras afin de le saluer. Il voudrait plaisanter sur son allure, mais il n’en a pas le cœur. Quand ils se séparent, il se contente de tirer une chaise pour s’installer dessus, au chevet d’Abraham. « J’te pose quand même la question : comment tu te sens ? »



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Dernière édition par Lloyd Hatfield le Dim 21 Jan - 18:46, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Waking up to an uglier world. (Lloyd)   Waking up to an uglier world. (Lloyd) EmptySam 6 Jan - 20:50

Waking up to an uglier world.



Un moment suspendu où tout semble se figer, quand je vois Lloyd arriver. Juste un petit moment. L'espace de quelques secondes puisque rapidement, son regard, ou plus exactement l'endroit où son regard se pose, et ce regard fait s'emballer de nouveau mon cœur et me donne la nausée. Il regarde ce qu'il reste de ma jambe. Oh c'est bref mais je le vois bien. Est-ce qu'ils vont tous réagir comme ça ? Je ne sais pas si je pourrai le supporter. Je ne sais pas... Ses prunelles dévient finalement vers mon visage et je croise enfin son regard. Il m'apparaît fatigué. Et il y a autre chose mais je suis encore trop dans le brouillard par arriver à mettre la main sur ce dont il s'agit. Il n'est pas au meilleure de sa forme, cela est certain. Il est vivant, est debout, marche, semble en bonne santé mais quelque chose cloche. Son petit « hey » fait naître l'ombre d'un sourire sur mes lèvres, parce que c'est juste très bon d'entendre sa voix, de le voir me parler. Même si ce n'est qu'un simple petit mot, c'est bon. Parce que j'ai bien failli ne plus l'entendre ni le voir, j'en ai conscience. Ma bouche mime un « hey » silencieux alors que je soulève ma main valide mais bandée pour le saluer alors qu'il s'approche de mon lit. Il se penche pour me prendre doucement dans ses bras et je ferme les yeux quelques secondes, savourant cette étreinte amicale. La savourant véritablement. D'ailleurs, ma main se pose brièvement sur le bras qu'elle peut atteindre, ma manière de lui rendre l'étreinte puisque je suis cloué dans ce lit. Il se recule et récupère une chaise pour venir s'installer dessus auprès de moi. Je l'observe en silence, m'attardant encore sur ce regard qu'il traîne, ce regard dans lequel je n'arrive pas à lire ce que je voudrais lire. Pas pour le moment en tout cas. Et puis vient une question. Non, la question : il me demande comment je me sens. Il me faut quelques secondes pour réussir à formuler une réponse parce qu'il me faut ces secondes pour réfléchir à la dite réponse. Comment je me sens ? Eh bien...

« J'ai eu des jours meilleurs. » je réponds tout bas, la gorge encore un peu irritée. C'est un fait : j'ai effectivement eu des jours bien meilleurs. «  Mais ça pourrait être pire. Le doc' m'a dit que j'avais fait deux arrêts sur la table pendant la première opération. Alors... » Oui, je pourrais être mort. Le voudrais-je ? Le préférerais-je ? Non. Je ne sais pas comment je vais vivre avec cette jambe en moins, je ne sais pas du tout où ça va me mener, je sais que je suis brisé physiquement et mentalement, mais non, je ne voudrais pas être mort à la place. Je ne voudrais pas infliger ça à mes enfants, à mes amis. « Alors oui, c'est... Je sais franchement pas comment je vais faire, ça me rend malade rien que d'y penser mais je suis en vie. J'ai perdu ma jambe mais je suis en vie. Faut que je considère que j'ai de la chance... »

Parce que quelqu'un d'autre n'a peut-être pas eu cette chance. Une part de moi a d'ailleurs parfaitement conscience que ce « peut-être » n'a pas lieu d'être mais je refuse de penser qu'il n'existe pas ce « peut-être ». Je refuse. Je pourrais rester dans cette bulle d'ignorance. Je pourrais m'y plonger et ne pas en sortir mais je n'ai pas fait venir Lloyd pour agir de cette façon. Je l'ai fait venir parce que je voulais savoir. Je veux savoir. Ou, plus exactement, il faut que je sache.

Un soupir.

« Les médecins t'ont laissé sortir. » je dis à Lloyd, constatant un fait avéré, c'est vrai, mais une façon de faire deux choses : mettre en évidence qu'il est hors de ces murs blancs et qu'il va donc physiquement assez bien pour ça, et m'amener à la fameuse question qu'il me faut poser, bien que l'idée de la poser me torde les entrailles. « Elle est encore ici, Lou ? » je termine donc par demander la gorge soudain nouée. Mes yeux sont plantés dans ceux de Lloyd où, ce que je vois depuis qu'il est arrivé semble soudain s'intensifier, même si je suis toujours bien incapable de savoir de quoi il retourne. Ou, si, mais j'ignore que j'en suis capable. « Je me souviens qu'elle était consciente quand ils m'ont fait filé leurs médocs. Est-ce qu'ils ont été assez vite pour me sortir et la sortir après ? Est-ce qu'elle va bien ? » Je le vois... Je vois son regard se voiler. Je vois sa peau pâlir et ça s'insinue dans mon esprit, dans mon cœur aussi. C'est monstrueux comme ça s'insinue et comme je n'en veux pas. Cette assurance avec laquelle je lui ai demandé si Lou était encore à l'hôpital, si elle allait bien... Cette assurance s'échappe au fil des secondes et mes yeux se mettent à me piquer. « Elle va bien, hein ? » Un sourire triste étire doucement mes lèvres. « Dis-moi qu'elle va bien Lloyd. »

C'est tellement stupide. Tellement stupide... Parce que dans le fond je sais qu'il ne va pas me répondre ça. Je sais qu'il va me dire tout le contraire. Je le sais, je le sens. Et pourtant... Pourtant je m'accroche comme un dément à la folle pensée que Lou ait pu miraculeusement s'en sortir.

Comme un dément.



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Lloyd Hatfield

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quartier : un appartement dans le Loop, Downtown, sur le même pallier que celui de sa mère, atteinte d'agoraphobie sévère et cloitrée depuis des années maintenant
physique : depuis son accident, survenu le 31/10/16, la main droite de Lloyd, piétinée durant un mouvement de foule, présente des cicatrices dues aux opérations subies pour la réparer

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MessageSujet: Re: Waking up to an uglier world. (Lloyd)   Waking up to an uglier world. (Lloyd) EmptyDim 7 Jan - 13:55

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Lloyd & Abraham

 
Il n’a pas besoin de se montrer précautionneux grâce aux pilules qu’il a avalées et qui font maintenant effet. Il soulève la chaise pour l’installer et se laisse tomber dessus pour être aux côtés d’Abraham, se fichant pour l’instant de savoir qu’une fois l’effet des antidouleurs estompé, il devra payer le prix de sa négligence. Il lui pose LA question, parce qu’il ne voit pas trop comment entamer cet échange autrement. Tourner autour du pot ne servirait à rien, il y a un énorme éléphant dans la pièce et ils ne vont pas faire comme s’ils ne le voyaient pas. Abraham a perdu sa jambe. Pour ce qu’ils en savent, il ne pourra plus jamais exercer le métier qui le passionnait, qui lui permettait de tenir le coup après son divorce. La caserne va paraître vide sans lui…et sans Lou bien entendu, mais c’est différent. Si la jeune femme lui manque terriblement, elle ne fréquentait pas la brigade depuis si longtemps que ça, contrairement à Abe qui fait…faisait partie des meubles. Ce ne sera plus pareil. Plus jamais.
Au delà de ça, il va falloir qu’il s’habitue à cet état de fait, à la perte de son membre. Il va falloir qu’il réapprenne à marcher correctement, qu’il s’accepte avec ce nouveau physique, avec ses cicatrices…
Lloyd a perdu un morceau de rate dans ce fichu accident et gardera une cicatrice de l’opération, mais il est encore libre de ses mouvements, son corps est marqué mais pas de la même façon que celui de son ami. Il a encore un tas de cicatrice sur sa main droite, celle qui a été piétinée pendant le mouvement de foule à Halloween, et s’y faire lui a demandé du temps… Il a encore du mal à supporter le regard des autres dessus. Celui des femmes plus particulièrement. Question d’égo…
Il se demande combien de temps ça prendra à Abraham. Bon sang, il se demande s’il arrivera à s’y faire tout court ! Au cours de sa carrière, il en a vu des pompiers être contraint de s’arrêter à cause de blessure. Rares sont ceux qui son parvenus à s’en remettre, à rebondir et épouser une nouvelle carrière. La plupart ont sombrés dans diverses addictions ou se sont collés une balle dans la tête…  Il le sait. Abraham le sait…  
Lloyd veut savoir comment il va, comment il gère tout ça, comment il se sent.

« J'ai eu des jours meilleurs. »
Lloyd hoche la tête avec gravité, à l’écoute. Abraham aurait pu se braquer, l’envoyer bouler immédiatement, mais il ne l’a pas fait. Il répond certes avec un soupçon d’ironie, mais ça fait partie du personnage. Lloyd est au courant pour ses deux arrêts. La femme de son collègue et ami lui a déjà raconté. Ca ne lui glisse pas dessus pour autant. Lloyd mesure parfaitement la chance qu’il a de pouvoir lui parler, de le voir éveillé face à lui. Il la mesure d’autant plus que ce n’est pas le cas de Lou qui ne s’est jamais relevée de ce foutu accident.
« Ouais mec » l’encourage Lloyd lorsqu’il lui dit qu’il faut qu’il se considère chanceux. « On a tous de la chance de t’avoir encore… »
Sa gorge se serre. Il pense encore à Lou. Lou qu’ils ont perdu. Lou qui leur a été violemment arraché et ne méritait pas ça. Pas plus que Abraham ne mérite ce qui lui est arrivé. Tout ça pour un stupide pari, à cause d’un esprit de compétition mal placé ! Ca le tue… Ca le ronge…
Lloyd sait qu’il a sa part de responsabilité dans tout ça. Au lieu de raisonner Elvis, de lui dire de lever le pied, qu’arriver le premier sur les lieux ne changerait rien, il a ri. Il a ri de le voir si motivé à battre le camion échelle. S’il ne l’avait pas fait, peut-être que son camarade n’aurait pas grillé cette maudite priorité. Si le camion échelle n’avait pas roulé si vite, si son conducteur n’avait pas été si peu attentif… Cette stupide compétition entre les deux camions dure depuis l’ouverture de la caserne, bien avant qu’ils y soient placés, mais le 30 novembre : elle est devenue mortelle. Et il n’a rien fait pour empêcher ça. Ni lui, ni Josef, ni personne. Ils ont laissé faire et Lou est morte, Abraham a perdu sa jambe, Elvis et l’autre chauffeur vont certainement finir en prison, lui a été blessé et Josef a perdu sa meilleure amie. Un horrible gâchis.  

« Les médecins t'ont laissé sortir. »
« J’ai dû batailler un peu. C’était l’anniversaire de ma fille » glisse-t-il à Abe d’une voix un peu étranglée. Et c’était l’enterrement de Lou…
Comme pour faire écho à ses pensées, son ami prononce le nom de la jeune femme, pour lui demander si elle est encore ici. Ca lui fait l’effet d’une gifle. Voilà, ils y sont déjà. Il n’a même pas eu le temps de lui poser la moindre question sur l’état de ses mains ou autres choses : Abraham a dégoupillé la grenade. Et maintenant, elle va leur exploser à la figure…
Lloyd le laisse s’exprimer, évoquer les souvenirs sans doute un peu brouillon qu’il garde de l’accident. Il réfléchit à la bonne manière de lui répondre, de lui expliquer qu’il ne reverra jamais Lou qui est morte et déjà enterré depuis plusieurs jours. Il ne pourra qu’aller se recueillir sur sa tombe, il ne verra plus jamais son visage…      
« Dis-moi qu'elle va bien Lloyd » se répète Abe, un sourire triste flottant sur ses lèvres asséchées par des jours de coma.
Dans un premier temps, le grand blond se contente de secouer la tête de gauche à droite, sentant son nez le piquer et les larmes approcher. Non. Elle ne va pas bien. Pas bien du tout…
« Elle s’en est pas sortie Abe. »  
Les mots sont sortis. Les larmes aussi. Lloyd est pour le moment incapable d’ajouter autre chose, de lui expliquer comment ça s’est passé, si elle est décédée sur place ou quelques jours après. Une de ses mains couvre son visage alors que son coude est appuyé sur sa cuisse, et l’autre se referme sur l’avant bras d’Abraham pour lui exprimer son soutien. Pour l’instant, il ne peut pas faire mieux. Il pensait en être capable mais non. C’est encore trop frai. Encore trop douloureux. Ila  l’impression que ça ne s’arrêtera jamais de faire mal.


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MessageSujet: Re: Waking up to an uglier world. (Lloyd)   Waking up to an uglier world. (Lloyd) EmptySam 13 Jan - 18:33

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Elle est infernale et détestable cette petite voix dans ma tête qui ne cesse de susurrer de façon abjecte que je pose des questions alors que je connais déjà les réponses. Cette voix qui me répète, encore et encore, que Lou est déjà partie. Que Lou n'est plus. Je me refuse cependant à l'écouter. Je n'en veux pas de cette voix pas plus que je ne veux d'un monde sans ce petit bout de femme blonde. Et c'est parce que je n'en veux pas que je l'ignore, que je fais comme si. Je fais comme si... Et cela devient de plus en plus difficile de faire comme si au fil des secondes. Cela devient de plus en plus difficile de faire comme si alors que Lloyd, silencieux et abattu, secoue la tête de gauche à droite pour toute réponse. Non. C'est un non. Non elle ne va pas bien. L'information se faufile jusqu'à mon cerveau et la salope de voix prend de l'ampleur. Tu sais qu'elle ne va pas bien. Tu sais qu'elle est morte. Non, je refuse d'y croire. Moi non plus je ne vais pas bien mais je suis encore en vie. Elle est peut-être gravement blessée. Elle est peut-être dans le coma mais rien ne me dit qu'elle est morte, rien. Jusqu'à ce que les mots s'échappent enfin de la bouche de Lloyd. Jusqu'à ce que la sentence tombe lourdement, durement, monstrueusement. « Elle s'en est pas sortie Abe. » qu'il dit. « Elle s'en est pas sortie. » Tu le savais idiot... Idiot oui. Idiot. De s'accrocher à un espoir. Un bel idiot. Mes larmes apparaissent en écho aux larmes de Lloyd qu'il cache dans une main alors que son autre main vient s'accrocher à mon avant-bras, unique soutien qu'il peut m'offrir alors que moi-même je ne peux lui en offrir aucun, bloqué que je suis dans ce lit. Mes larmes sont d'abord silencieuses et rien ne vient briser le silence pesant de la chambre, rien. Il pleure en silence. Je pleure en silence, assimilant tant bien que mal ce fait irrémédiable : Lou est morte. Elle est morte. Des images me reviennent. Son regard à elle. Son sourire alors qu'elle était là, bloquée, entre la vie et la mort et plus proche de la mort que de la vie, je le sais maintenant. Et ça me monte. Vite. Très vite. Je jette un regard en biais à l'endroit où se trouvait ma jambe gauche et mon cœur s'emballe à nouveau. Sous le coup de la tristesse.

Et sous le coup de la colère.

« Je leur ai dit de couper ma jambe mais ils ont pas écouté... » je murmure d'une voix tremblante, brisant enfin le silence. Mes prunelles remplies de larmes et ombragées de haine sont fixées sur le moignon que je devine sous le drap. « Je leur ai dit que ça irait plus vite, qu'ils pourraient sauver Lou mais ils ont rien voulu savoir. Il voulait sauver ma jambe et au final, je l'ai plus cette putain de jambe ! J'ai plus ma jambe ! Lou est morte ! Alors ça aura servi à quoi hein ? A rien ! RIEN ! » Les bips s'accélèrent alors que ma voix porte davantage. Ma respiration est difficile. J'ai mal mais impossible de me calmer. Impossible. « RIEN ! » je répète la bouche sèche, et la porte s'ouvre à la volée sur une infirmière qui est visiblement inquiète. Je la distingue à travers mes larmes. Elle m'apparaît floue mais je la distingue et... « DEHORS ! DEHORS ! » je répète jusqu'à ce qu'elle daigne sortir. Peut-être que Lloyd lui a fait signe, je n'en sais rien. Et quand la porte se referme, mes sanglots sont tout sauf silencieux. Je cache mon visage dans l'oreiller, me dérobant à la vue de Lloyd. « Elle est morte à cause de moi et pour rien. Pour rien... Je suis désolé Lloyd... Je te demande pardon... Pardon... »

Parce que si j'adorais Lou, je sais que Lloyd était plus proche d'elle que moi je ne l'étais. A quel point je ne le sais pas véritablement mais oui, il était très proche d'elle. Et Josef aussi. Bon sang Josef... Mes sanglots redoublent bien que le bips du moniteur se calment un peu.

Parce qu'on a voulu sauver ma jambe, qu'on ne l'a pas sauvée et que Lou en est morte.
Un putain de gâchis...


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physique : depuis son accident, survenu le 31/10/16, la main droite de Lloyd, piétinée durant un mouvement de foule, présente des cicatrices dues aux opérations subies pour la réparer

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MessageSujet: Re: Waking up to an uglier world. (Lloyd)   Waking up to an uglier world. (Lloyd) EmptyVen 19 Jan - 19:00

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Il pense à elle. Comme il le fait chaque jour, chaque heure depuis qu’elle a disparue de leurs existences à tous. Il arrive de mieux en mieux à revoir Lou de son vivant, souriante, à entendre son rire… Auparavant, le pompier n’arrivait qu’à se souvenir de ces moments passés à l’arrière de la carcasse du camion, ces moments insoutenables, un peu déformés par les cauchemars qui s’y sont superposés très rapidement. Il n’oubliera jamais. Le sourire qui a flotté sur ses lèvres avant la fin, son sursaut de souffrance quand le métal a été déplacé, la façon dont son regard est devenu vitreux, dont son visage a perdu, très vite, toutes couleurs. Mais maintenant, il parvient à se souvenir d’autres choses et c’est tant mieux. Ca apaise un peu la douleur.
Mais qu’en est-il de son collègue et ami ? Quelles images lui viennent ? Est-ce qu’il se souvient de tout ? Est-ce que, comme lui, certains passages sont un peu flous, distordus ? Les médecins lui ont dit que c’était à cause de sa commotion, à cause des dommages subis par son cerveau lors de son overdose. Lloyd a du mal à être certain que ses souvenirs sont exacts, qu’ils sont les bons et pas le fruit de son imagination. Et bien entendu, il est hors de question pour lui d’interroger Josef à propos de ces quelques instants passés auprès de Lou qui se mourrait…

Le moniteur s’emballe un peu et l’arrache à ses réflexions. Lloyd renifle et fait porter son regard cernés et rougi par les larmes vers le visage d’Abraham. Ses traits expriment une multitude de choses, à l’image son de son regard brouillé de larmes. La colère, le désespoir, le chagrin… Il prend la parole et Lloyd déglutit péniblement. Il devine où son ami va vouloir en venir. Il n’a pas besoin de suivre la direction prise par ses yeux pour deviner que c’est sa jambe qu’il fixe de cette manière dérangeante. Ou plutôt : son absence de jambe.
Abraham perd son sang froid et le grand blond le laisse faire. Il aimerait pouvoir faire éclater sa rage lui aussi. Mais il vit avec une petite fille de deux ans à peine et ne peut pas se le permettre. Ses sorties sont rares et il n’a pas envie de voir grand monde alors… A défaut de pouvoir se décharger, il laisse Abe le faire tant qu’il le veut. Il interviendra plus tard, quand il aura vidé son sac. Il lui servira de punching ball s’il le faut. C’est à ça que servent les amis après tout. Lloyd n’a pas pu sauver Lou. Il n’a pas pu sauver la jambe de McLaughlin. Il n’a rien fait pour que ce stupide accident soit évité et il va devoir vivre avec les conséquences de son absence d’acte maintenant et jusqu’à la fin de ses jours.
Lorsque l’infirmière fait irruption dans la pièce, prête à intervenir et à exiger que son patient se calme, le pompier lui fait signe de rester à l’écart. Il tente de lui faire comprendre qu’il maitrise la situation et, après quelques instants d’hésitation, elle se résigne et referme derrière elle.

A présent, Abraham sanglote bruyamment, le visage barbouillé de larmes qu’il tente de lui dissimuler en l’enfouissant dans son oreiller. Lloyd serre les dents. Il sait qu’il doit se montrer à la hauteur. Alors il profite du fait que le regard de son ami ne puisse peser sur lui pour prendre une longue inspiration et tâcher de se ressaisir.  
« Elle est morte à cause de moi et pour rien. Pour rien... Je suis désolé Lloyd... Je te demande pardon... Pardon... »
Le pompier ne peut pas nier que cette pensée lui ait déjà traversé l’esprit. Mais elle est fausse et il va tenter de le faire comprendre à Abraham, de l’en convaincre. Il n’est pas certain d’y parvenir cependant.  
« Ce n’est pas comme ça que ça s’est passé Abe… » finit-il par reprendre, dans un raclement de gorge. « Elle est morte parce qu’on a eu ce stupide accident… Ca n’a rien à voir av… Non, laisse-moi parler, s’il te plait. Ecoute-moi, Abe, parce que j’étais là » s’empresse-t-il de couper son ami qui tente d’intervenir, de nier tout en bloc sans aucun doute pour continuer de se blâmer. « Elle était… A l’instant où ce morceau de métal l’a touchée, elle était condamnée. On ne pouvait pas l’évacuer, on ne pouvait rien faire. Elle était…trop gravement blessée. Mais si on ne t’avait pas déplacé, tu serais mort aussi, c’est tout ce qui se serait passé. Et ne me dit pas que ça aurait mieux valut ou une connerie de ce genre mec parce que je ne suis pas d’humeur à entendre ça. Si on vous avait perdu tous les deux… Tu n’as pas à t’excuser. Auprès de personne Abe. Surtout pas auprès de moi. »



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MessageSujet: Re: Waking up to an uglier world. (Lloyd)   Waking up to an uglier world. (Lloyd) EmptySam 27 Jan - 18:09

Waking up to an uglier world.



Elle est terriblement douloureuse cette culpabilité. Terriblement douloureuse. Comment ne pas me sentir coupable ? Comment ne pas penser que Lou est morte par ma faute ? Ils ont voulu sauver ma jambe, ont pris trop de temps et elle en est morte. C'est un fait. C'est là. C'est indéniable et c'est monstrueux. Même si ma jambe avait pu être sauvée ça aurait été monstrueux mais ça l'est d'autant plus que finalement elle a dû être coupée. Et ça fait mal. De savoir qu'elle est morte. Qu'elle n'est plus là. Que plus personne jamais ne pourra profiter de son magnifique sourire. Par ma faute. Par ma putain de faute. J'enrage. J'enrage et Lloyd tente de faire passer cette rage, il tente de minimiser mon implication en me disant que les choses ne se sont pas passées de cette façon, en me disant que c'est à cause de l'accident, et quand il commence à dire que ça n'a rien à voir avec moi, je retourne mon visage vers lui. Qu'il arrête car ça ne fait que rendre les choses encore plus difficile. Que lui, il essaye de me faire déculpabiliser, que lui il essaye de faire en sorte que ça me fasse moins mal c'est pire que tout. Mais il me coupe. Il m'intime de l'écouter et c'est à son « parce que j'étais là » que je referme ma bouche, que je repose ma tête, que j'avais soulevée en fait sans réellement m'en rendre compte, dans les oreillers. Mes lèvres se pincent, ma main valide se crispe, le poing se serre et ce même si ça fait mal. Je me fous de la douleur parce qu'elle n'est rien, rien comparée aux mots de Lloyd. A ses explications. De nouvelles larmes viennent brouiller ma vue au fur et à mesure qu'il m'explique l'état dans lequel était Lou, au fur et à mesure qu'il m'explique que ses blessures étaient trop graves et qu'elle était en fait condamnée, qu'on essaye de me sauver ou pas. Et quand il a joute soudain que si on ne m'avait pas déplacé je serais mort aussi, je réalise qu'il dit vrai. Je le savais, j'en avais conscience quand j'étais coincé puisque je me souviens avoir demandé au Capitaine de parler à mes enfants si jamais je ne m'en sortais pas là mais... Mais c'est la première fois depuis que j'ai ouvert les yeux que je réalise.

Que je comprends que j'ai bien failli mourir moi aussi.

Et non, je ne vais pas dire qu'il aurait mieux valu que j'y passe moi aussi. Même si j'ai mal, même si je ne sais pas... Même si ce qui arrive est terrible, que je suis à peine réveillé que je me sens perdu, je n'aurais pas voulu mourir. Ne serait-ce que mon pour mes enfants en premier lieu. Et pour lui, qui est un excellent ami. Pour les autres qui comptent pour moi même s'ils sont peux nombreux dans ma vie à l'heure actuelle. Et je comprends quand Lloyd me dit que je n'ai pas besoin de m'excuser. Je comprends puisque ses mots ont bien fait leur chemin jusque dans mon esprit et que les choses sont claires. Pourtant...

« Je suis désolé quand même... Pas parce que... J'ai compris... » que je parviens à articuler à travers mes larmes. « Mais je suis désolé Lloyd... Que tu l'aies perdue... »

Et ma main qui formait un poing se détend juste pour pouvoir aller le bras de Lloyd et le presser doucement.

« Je vais pas te dire que je comprends ce que tu traverses parce que je ne l'ai jamais traversé... Alors je vais pas prétendre pouvoir te comprends mais... Je suis là. Je suis en vrac mais je suis là... »

Ce qui est vrai. Je suis dans un sale état mais ça n'empêche pas de tout faire pour être là pour mon ami. Parce que même s'il n'est pas seul, s'il a d'autres personnes après de lui, je veux le soutenir. Au mieux. Faire de mon mieux. Je lâche son bras pour essuyer mon visage et il me faut prendre sur moi pour arrêter de pleurer mais j'y parviens. J'y parviens parce que je me mets intérieurement un coup de pied au cul pour y parvenir. Si je continue à m'effondrer ne vais pas pouvoir être là pour lui. Alors, je me saisis de la commande sur le côté du lit pour redresser la tête de lit et quand c'est fait, je prends une profonde inspiration et m'accroche soudain à l'anneau de la potence de lit pour entreprendre de me redresser.

« Je peux... » je dis à Lloyd pour lui signifier que je suis capable de le faire seul. Il le faut. Je dois être capable de m'asseoir seul dans ce putain de lit parce que si je ne peux pas m'asseoir, comment est-ce que je vais pouvoir prétendre quitter ce lit pour assister à l'enterrement de Lou ? Il faut que j'y aille. Non seulement pour être là pour Lloyd mais parce que je veux lui dire au revoir. Ce simple effort que je fais me vide cependant de beaucoup de mes forces et je sens le vertige venir. Une nouvelle profonde inspiration et je me replace contre la tête de lit maintenant soulevée. Au moins je suis assis. Cette putain de sonde, dont je prends seulement conscience, me gêne mais je suis assis.

« Ok. Ok... C'est bon. » Je renifle et reporte mon regard sur Lloyd. « Va falloir négocier pour que je puisse sortir de là je pense... »

Je prends sur moi. Je prends vraiment sur moi parce qu'en vérité, je n'ai qu'une envie, c'est de me remettre à pleurer et peut-être que Lloyd s'en doute. Peut-être que mon regard brillant me trompe. Peut-être mais...

« C'est quand ? », je me risque soudain à souffler, la voix plus tremblante que je ne le voudrais. « Le... » Difficile à dire. Quasiment impossible. Il le faut bien pourtant. Oui, il le faut bien. « L'enterrement ?... »

C'est dit mais dans un murmure à peine audible, les larmes refaisant leur apparition malgré moi et malgré le contrôle que je tente de garder. Parce que parler d'enterrement, de l'enterrement de Lou c'est tellement...

Tellement immonde.
Monstrueux.
Impensable.

Injuste.



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MessageSujet: Re: Waking up to an uglier world. (Lloyd)   Waking up to an uglier world. (Lloyd) EmptyDim 28 Jan - 10:44

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Lloyd ignore si son collègue l’écoutera, s’il acceptera ce qu’il a à lui dire et se laissera convaincre. Il a dû mal à ne pas se sentir coupable lui-même, malgré tout ce que les autres peuvent lui dire. Et comment pourrait-il ne pas se sentir coupable alors que Lou, elle-même, lui a fait comprendre au travers d’une lettre qu’il la poussait contre son gré dans cette voie ? Elle voulait tout arrêter… Ce job n’était pas fait pour elle et il l’a compris trop tard. C’est sa faute si elle se trouvait dans ce camion, sa faute si elle a enfilé l’uniforme qu’elle portait lorsqu’elle a été brutalement tuée. Il l’a placée sur cette voie, il l’a mise sur le chemin qui l’a menée à sa perte. Qui LES a menés à leur perte, elle et l’enfant qu’elle portait. Son enfant…leur enfant…

Abe reprend la parole à travers les larmes qui mouillent ses joues. Il lui présente encore des excuses, lui fait savoir qu’il a compris son message même s’il mettra certainement dû temps à digérer tout ça. C’est déjà un bon début.
« Mais je suis désolé Lloyd... Que tu l'aies perdue... » ajoute-t-il en étendant son bras pour refermer sa main blessée sur son propre bras pour le presser et lui faire savoir qu’il est là.
Lloyd baisse la tête et serre les dents. Sa poitrine est en feu, son cœur lui fait l’effet d’être une boule de verre en fusion. Abraham n’a sans doute aucune idée d’à quel point tout ça lui fait mal. Le seul qui peut le comprendre, c’est Tito. Tito qui se blâme depuis des mois de la mort de son fils, qui se sent coupable parce qu’il l’a laissé partir sur le front, laissé s’exposer au danger. C’est ce que Lloyd a fait. Il a laissé Lou s’exposer au chaos, à la folie, la violence et elle y a laissé sa peau. Il a perdu un enfant qu’il ne connaitra jamais…
Non c’est pire… Parce que lui, il l’a poussée à le faire. Elle a enfilé l’uniforme pour lui faire plaisir… Ila  leur sang à tous les deux sur les mains et il va devoir vivre avec ça.
Chaque fois qu’il voit Merrin à présent, il pense au petit frère ou à la petite sœur qu’elle a perdue et dont elle ignore jusqu’à l’existence. Est-ce qu’il ou elle lui aurait ressemblé physiquement ou au niveau du caractère ? Auraient-ils été complices ? Lloyd ne le saura jamais.

Il est arraché à ses pensées sombres par du mouvement du côté de son ami qui tente de se relever. Le grand blond esquisse un geste pour l’aider mais son ami l’arrête et lui fait savoir qu’il peut se débrouiller seul. Du moins va-t-il s’y essayer. Retenant son souffle, l’encourageant mentalement, Lloyd le voit se hisser à la force de son bras pour parvenir à s’asseoir.
Lloyd renifle et essuie ses yeux brouillés de larmes dans la manche de son pull, fronçant les sourcils lorsqu’Abe lui parle de négocier sa sortie. Pourquoi veut-il sortir ? Et quand il lui exprime sa pensée, son raisonnement, le sang du trentenaire se glace dans ses veines. Il a la sensation que son cœur vient de chuter jusque dans le fond de son estomac, faisant remonter son contenu et lui donner envie de vomir.
Il ouvre la bouche une première fois, sans parvenir à articuler le moindre son. Il l’ouvre une seconde fois, cherchant les mots, et comprend qu’il ne va pas pouvoir mentir ou trouver comment apaiser son ami… Alors il se lance simplement.
« C’était lundi Abraham… On est samedi. On ne pouvait pas attendre. Ses parents avaient besoin de l’enterrer, de commencer leur deuil. Je suis désolé… Maintenant c’est à toi que tu dois penser. A toi et ton rétablissement, d’accord ? Quand tu auras le feu vert des médecins, je t'emmènerai. On ira les...on ira la voir tous les deux. »  
Il n'est pas prêt à lui parler de l'enfant qu'elle portait. Pas prêt du tout.  



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MessageSujet: Re: Waking up to an uglier world. (Lloyd)   Waking up to an uglier world. (Lloyd) EmptyLun 12 Fév - 16:34

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C'est comme vivre dans une autre dimension, un univers alternatif totalement impensable et absurde dans lequel on va enterrer Lou. Un univers dans lequel personne ne peut avoir envie de se trouver. Personne. Surtout pas nous. Surtout pas Lloyd. Et pourtant, on y est. C'est ça notre foutue réalité : Lou est morte et on va l'enterrer. Je ne sais juste pas quand. C'est l'information que j'attends de Lloyd. Une information qui ne vient pas. Il ouvre bien la bouche mais ne dit rien et la referme. Puis une seconde fois et toujours rien. Sans doute parce qu'en parler est bien trop difficile et je voudrais ne pas avoir à lui poser la question mais je tiens à être présent. C'est important. Pour elle. Pour moi. Pour Lloyd surtout. Pour Josef. Pour ceux qui restent, ceux qui souffrent. Et quand ça sort enfin de la bouche de Lloyd, j'ai l'impression de prendre un autre coup en pleine face. Comme si tout ce qu'il s'était passé n'était pas suffisant, il m'annonce qu'elle est déjà enterrée. C'était lundi. On est samedi. Le coma... Ma bouche sèche s'ouvre sous le choc alors que les larmes se réinvitent de nouveau. C'est fait. C'est... Terminé. Et je n'étais pas là. Je détourne le regard, ayant du mal à encaisser le choc. Oui, je comprends que ses parents aient eu besoin de l'enterrer et puis j'aurais pu ne pas me réveiller alors m'attendre pou rien... Mais... Mais c'est dur. Très dur. Je serre mon poing valide quand j'entends Lloyd me dire que je dois penser à moi et à mon rétablissement. Conneries. Je ne parviens pas du tout à penser à ça en cet instant. Pas du tout. Même si je pouvais y penser je n'en ai pas envie. Le fait que Lloyd me propose d'aller sur la tombe de Lou quand je le pourrai ne change rien au fait que j'aie loupé son enterrement. Je lui suis reconnaissance de bien vouloir m'emmener mais ça n'effacera jamais mon absence, jamais. Et soudain, le petit mot prononcé mais rattrapé me fait retourner le visage vers Lloyd. Il a dit « les », je n'ai pas rêvé, mais il s'est repris. L'espace d'un instant j'imagine que l'un d'entre nous ne s'en est pas sorti mais il s'est repris. Il ne se serait pas repris si... Alors quoi ? Pourquoi ? Je l'observe un instant en silence, sans plus bouger, essayant de comprendre et mon cerveau termine par faire une cheminement tout seul, comme un grand. A cause ce voile dans le regard de Lloyd. A cause de cette souffrance sourde qui l'anime. J'ai peur de comprendre. J'ai peur de trop bien comprendre mais je ne dis rien. Peut-être que je suis totalement à côté, peut-être pas, mais ça ne me regarde pas.

« D'accord... » je termine par souffler ton bas en venant ma main droite sur son avant-bras à ma portée. « On ira. »

Je tente l'esquisse d'un sourire parce que je lui suis reconnaissant, en vain impossible. A part des larmes, mon visage ne semble pas être prêt à montrer autre chose.

« Je suis là Lloyd. » que je termine finalement par ajouter en pressant un peu plus mes doigts contre bras. « Si jamais t'as besoin, si un jour t'as envie de vider ce que t'as dans le cœur, je suis là. Y'a pas d'obligation, j'veux juste. Je suis là. »

Il n'est pas obligé de me parler non mais si un jour il s'en sent capable et en a besoin, je veux juste qu'il sache que je serai là. Je ne sais pas trop dans quel état mais je serai là. Un regard en biais pour ma jambe absente et je secoue doucement la tête de droite à gauche. Tout ça est tellement... Jamais ça n'aurait dû se produire, jamais. Et alors que cette pensée fait son chemin dans ma tête, je réalise que je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Je ne sais rien.

« Comment c'est arrivé ? » je murmure soudain la voix tremblante avant de reporter mon regard vers Lloyd. « Comment on a eu ce putain d'accident ? Comment ça a pu être aussi grave ? Il s'est passé quoi Lloyd ? »

Il a forcément les réponses, et les réponses, j'en ai terriblement besoin. Je ne prétends pas que ça rendra les choses plus faciles car elles sont vouées à être extrêmement difficiles mais j'ai besoin de comprendre comment notre camion a pu finir dans un tel état, comment j'ai pu perdre ma jambe, comment Lou a perdu la vie. Comment ? Pas pourquoi parce que y'a pas de pourquoi. Rien ne peut justifier, rien n'a de sens mais ça s'est produit. Alors oui...

Comment ?



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Lloyd Hatfield

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MessageSujet: Re: Waking up to an uglier world. (Lloyd)   Waking up to an uglier world. (Lloyd) EmptyMar 13 Fév - 12:17

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Lloyd est soulagé que Abraham prenne les choses aussi biens, étant données les circonstances. Enfin bien est un terme tout à fait relatif mais en même temps, qu’étaient-ils supposés faire ? Demander aux parents de Lou d’attendre qu’il sorte du coma, se remette pour pouvoir assister aux funérailles ? Non, c’était impensable. Abraham va devoir faire avec… Va devoir se faire à l’idée de ne pas avoir pu faire ses adieux à la jeune femme, à l’idée qu’elle les aient quittés, tous autant qu’ils aient. Il va devoir se faire au vide qu’elle laisse derrière elle, comme eux tous…
Le pompier sent la main de son collègue s’accrocher à son bras pour lui transmettre son soutien. Il se sert de son autre main pour la poser sur celle d’Abe, abimée, marquée à jamais par les évènements, comme la sienne l’est depuis Halloween. Ca lui fat mal au cœur de le voir dans un tel état, de savoir que, plus jamais ils ne braveront el danger ensemble.
Ila  perdu Lou mais en un sens, il a perdu Abraham aussi… Il ne pourra plus jamais être le même après ça. Du moins c’est ce que Lloyd s’imagine à ce stade. Lui-même se sent transformé…défiguré. Si pas d’un point de vu physique, il a été amputé autrement.  
« Merci mec » finit-il par prononcer, face à l’insistance de son ami. « Pareil… Je suis dispo à toute heure. »

Il y a un moment de flottement. Un moment de flottement que Lloyd met à profit pour recommencer à songer à la perte qu’ils doivent endurer. La perte de Lou, d’eux-mêmes, de leurs illusions, d’un enfant pour lui, d’une jambe et une carrière pour Abraham. Le grand blond se demande comment ils vont parvenir à se relever après ça… Ils doivent le faire, ils n’ont pas le choix. Il doit le faire pour Merrin, pour sa mère qui dépend de lui, n’a plus que lui, pour Tito qi traverse encore une période difficile, traversera toujours une période difficile, parce qu’on ne se remet jamais de la disparition d’un enfant… Abraham doit le faire pour ses enfants aussi, pour lui-même.
Ils ne peuvent pas se permettre de perdre pied. Du moins pas trop longtemps…
« Comment c'est arrivé ? » lui demande tout à coup son ami, l’arrachant à ses pensées.
Lloyd revit l’accident et déglutit péniblement. Les images sont floues, mais elles sont là, elles le hantent chaque jour, chaque nuit, chaque fois qu’il ferme les paupières… Ces stupides secondes… Ces stupides secondes d’inattention de la part de son ami qui ont mené à ce résultat si tragique.
« C’est… » il laisse échapper une exclamation dédaigneuse, écoeurée. « C’est un malheureux concours de circonstances. C’est ce que notre chère enquêtrice des affaires internes à dit devant les caméras. Un putain de malheureux concours de putains de circonstances… Elvis a grillé la priorité à droite et Donald roulait beaucoup trop vite. »
Lloyd voit le regard d’Abraham s’écarquiller et il réalise quelque chose. Quelque chose auquel il n’avait pas encore pensé : Abraham ignore que le véhicule qui les a percuté, qui a mené à la mort de Lou et à son amputation est un des leurs… Il ignore même peut-être qu’Elvis est en partie responsable de tout ça. Il était à l’arrière au moment de l’impact et n’a rien vu venir, contrairement à lui qui était aux premières loges, a été le premier touché.  
« Tu…tu n’savais pas ? » lâche-t-il d’une voix blanche, avant de pousser un lourd soupir dépité. Décidément… Tout ça le place dans une sacrée position. « C’est pour ça que l’impact a été aussi violent… »
Le camion échelle étant un mastodonte, bien plus massif que le camion secours, il avait fait de gros dégâts, lancé à pleine vitesse…
« Il n’y avait pas beaucoup de trafic alors aucun d’eux n’avait la sirène en marche pour s’annoncer. Ca a été soudain. Ils voulaient tous les deux…ils voulaient être les premiers sur les lieux. C’est arrivé parce que ces deux imbéciles ont trop d’égo. C’est arrivé à cause de cette stupide guéguerre entre équipes. C’est arrivé de la manière la plus stupide qui soit Abe. J’aurai dû… Peut-être que j’aurai û faire quelque chose, lui dire que ça n’avait aucune importance mais je n’ai rien dit…parce que ça m’a toujours amusé cette rivalité. Ca nous a tous toujours amusé… On en pensait pas…personne ne pensait que ça se terminerait comme ça, que ça pourrait avoir des conséquences pareils… » se désole le pompier en portant ses deux mains à son visage pour frotter ses yeux gonflés de manque de sommeil et à cause de toutes les larmes qu’il a versées.  




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MessageSujet: Re: Waking up to an uglier world. (Lloyd)   Waking up to an uglier world. (Lloyd) EmptyMer 14 Fév - 11:23

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C'est légitime de vouloir savoir, non ? De vouloir comprendre comment tout ça a pu se produire. De vouloir comprendre comment les conséquences ont pu être aussi graves. Comment l'accident a pu être aussi grave. C'est sans doute très con mais j'ai cette folle idée qu'avoir des réponses pourra m'apaiser, ne serait-ce qu'un peu. Juste... Trouver une once de sens à tout ça. Au moins un petit peu. Alors je demande, même si j'ai bien conscience que c'est douloureux pour Lloyd de se replonger dans l'accident vu qu'il était aux premières loges alors que Lou et moi... Lou et moi étions à l'arrière, enfermés, nous n'avons rien vu du tout. Rien. Il semble avoir du mal à trouver les mots mais se lance finalement en m'annonçant que c'est un... Malheureux concours de circonstances ? C'est ça sa réponse. Insuffisant. Bien insuffisant. Il me faut plus. Il me faut des explications. Et elles arrivent enfin, après que Lloyd ait précisé que l'histoire du concours de circonstances c'est ce qu'Adler a servi aux caméras, elles arrivent. Et c'est un choc. Un choc d'apprendre la vérité. Un choc d'apprendre qu'Elvis a grillé la priorité à droite alors que Donald roulait beaucoup trop vite. Un choc d'apprendre que c'est le camion échelle qui nous a percutés. J'en écarquille les yeux qui se remplissent de nouveau de larmes et mes lèvres sèches s'entrouvrent également sans que je ne sois pourtant capable de formuler le moindre mot ou même le moindre son. C'est à ce moment-là que Lloyd réalise que je ne savais pas et je réponds à la négative par un bref hochement de la tête de droite à gauche quand il me pose la question. Non, je ne savais pas non. Quand Lloyd ajoute que c'est pour ça que l'impact a été aussi violent, je suis pris d'une nausée que je parviens à contrôler non sans mal. Mon corps se crispe à l'évocation du choc et ma bouche se ferme pour former une grimace. De douleur. De panique.

Parce que les souvenirs sont vifs, très vifs, trop vifs.

Lloyd poursuit les explications et plus les mots sortent de sa bouche, plus je sens la colère s'insinuer. Mon poing valide se serre et les points me font mal mais j'ignore la douleur. Parce que serrer le poing est la seule chose que je peux faire. Je ne peux cogner dans rien, ni personne. Je ne peux faire que ça cloué dans ce putain de lit : à cause d'eux. Elvis, Donald... Je ferme finalement les yeux quand Lloyd prend une partie de la responsabilité sur lui. Il me faut fermer les yeux sinon je vais me mettre à hurler parce que ça me rend dingue qu'il prenne cette responsabilité-là sur ses épaules alors que non, il n'a aucune responsabilité dans ce qui est arrivé. Pas lui.

« Ouais... » je termine par souffler tout bas dans un murmure quand il parle de la façon dont cette petite compétition nous a toujours amusés. C'est vrai. On en a beaucoup joué, on en a ri. Et maintenant ?... « C'est vachement moins amusant maintenant... » que j'ajoute la voix vibrante de colère avant de rouvrir les yeux. Ils ne se posent cependant pas sur Lloyd, non. Ils fixent ma jambe. Ce qu'il en reste plutôt. « Griller une priorité bordel... Pour ça... Putain... » Parce que si Donald roulait trop vite, Elvis, lui, a commis une faute bien plus grave. Parce que ça aurait pu être quelqu'un d'autre à place du camion échelle, ça aurait pu être des civils, des gens qui n'avaient rien demandé... Comme Lou et moi n'avons rien demandé. « Y'a rien qui peut justifier... Non... Rien... C'est... » Le cœur s'emballe sous l'effet de la colère. Ce sont maintenant des larmes de rage qui se mêlent aux autres larmes. « J'aurais pu essayer d'accepter... J'aurais pu si y'avait eu une raison... Quelque chose de... Une bonne raison mais ça... C'est... »

La voix se meurt alors que le poing fermé et crispé se met à trembler sous l'effet de la colère. Quelques points en sautent mais je ne m'en rends même pas compte parce que mon esprit se focalise sur les mots de Lloyd. Sur tous les mots.

« C'est pas ta faute. » que je souffle en reportant enfin mon regard sur mon collègue et ami. « T'aurais rien pu faire. T'étais pas au volant. T'aurais pu lui demander de ralentir mais il t'aurait même pas écouté. C'est lui qui a choisi... Qui a pris cette putain de décision stupide... » Je déglutis difficilement, la gorge nouée par la rage. « Lui pas toi. J'veux pas t'entendre dire ça. J'veux même pas que tu le penses. C'est à lui d'assumer cette responsabilité, pas toi, pas... »

Et là je m'arrête car me reviennent le reste des mots prononcés par Lloyd.

« Attends... T'as parlé d'Adler. » Oui, mais encore ? « T'as dit qu'elle avait parlé d'un concours de circonstances... C'est pas sérieux ? Lloyd... Il va pas être poursuivi ?... » je demande en sifflant entre mes dents serrées.

Et les bips du moniteur s'emballent soudain. Imaginer qu'il va s'en sortir aussi facilement me met encore plus hors de moi.

Encore plus.



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Lloyd Hatfield

Lloyd Hatfield
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quartier : un appartement dans le Loop, Downtown, sur le même pallier que celui de sa mère, atteinte d'agoraphobie sévère et cloitrée depuis des années maintenant
physique : depuis son accident, survenu le 31/10/16, la main droite de Lloyd, piétinée durant un mouvement de foule, présente des cicatrices dues aux opérations subies pour la réparer

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MessageSujet: Re: Waking up to an uglier world. (Lloyd)   Waking up to an uglier world. (Lloyd) EmptyDim 18 Fév - 15:28

I hate to be the one  
Hate to be the one who has to tell ya

Lloyd & Abraham

 
C’est clairement moins amusant maintenant, ouais, est-il sur le point de répondre. Mais les mots restent coincés dans sa gorge. Il n’arrive pas à ironiser sur le sujet. Pas après avoir retracé les grandes lignes de l’accident qui a coûté sa carrière à Abraham, sa vie à Lou. Cet affreux accident de la route qui vient de lui arracher un autre être aimé. Il y a eu Kevin, il y a de cela des années et maintenant Lou… Dans les deux cas, il s’est retrouvé impuissant…
Et n’est-ce pas ce même sentiment d’impuissance qui avait conduite Lou à rejoindre les pompiers, à se lancer dans cette voie ? Cette voie qui finalement lui aura été fatale. Il réalise seulement maintenant que c’est un accident qui les a réunis tous deux et un accident qui les a définitivement séparés. Une sacrée coïncidence… Sournoise à souhait.
« J'aurais pu si y'avait eu une raison... Quelque chose de... Une bonne raison mais ça... »
Lloyd ne fait que hocher la tête. Il comprend où son ami veut en venir. Si elle avait risqué sa vie pour sauver un enfant des flammes, si elle s’était mortellement blessée en faisant son job, ils auraient quelque chose à quoi se raccrocher, ils pourraient se dire que son sacrifice n’avait pas été vain… Ca n’aurait pas rendu la douleur plus supportable mais ça aurait été différent. Là…Là il n’y a rien à quoi se raccrocher. C’est du gâchis. Du pur gâchis.
Le pompier soupir, lassé de ressasser tout cela. Il sait bien que pour Abraham, tout ça est nouveau, il vient seulement de sortir de son coma et d’apprendre la nouvelle. Lloyd vit tout ça, doit en parler et entendre les autres faire des commentaires sur toute l’affaire depuis près de huit jours. Ca commence à faire beaucoup. Il n’arrive pas à sortir la tête de l’eau. La vérité c’est qu’il n’est même plus certain d’avoir envie, d’avoir la force de remuer les jambes pour se maintenir à flot…
 
Le cas d’Elvis est ensuite soulevé. Ce sujet là également Lloyd s’en est lassé. Très rapidement en fait.
« Si. Il est en détention. Enfin non, sa famille a réussi à le faire sortir en payant sa caution, il attend son jugement maintenant… »
Lloyd devine ce qui va suivre. Il la voit dans le regard embué de larmes de son ami…cette colère, cette rage, cette envie de destruction, ce besoin de se venger sur quelqu’un. Et ça lui fait mal. Alors il baisse les yeux et essaie de se concentrer sur autre chose, pour ne pas avoir à entendre ce qui va suivre, pour ne pas avoir à l’entendre ENCORE.
La vérité, c’est qu’il déteste les entendre tout mettre sur le dos d’Elvis… Oui, il a fait une erreur de jugement et ça leur a couté cher, à tous. Mais Lloyd ne veut pas lui faire porter la responsabilité de la mort de Lou. Il ne sait même pas pourquoi il raisonne comme ça. Il est le seul à le faire… Peut-être parce qu’il a pris la peine de voir Elvis contrairement aux autres et qu’il a vu l’impact que tout ça avait sur son ami… Peut-être parce qu’il se sent responsable lui aussi. A juste titre contrairement à ce que lui dit Abraham, puisque Lou lui a confié dans une lettre qu’elle ne continuait de travailler qu’à cause de lui…
A quelques jours près : elle n’aurait plus été là… Si elle avait cessé son activité plus tôt, ils n’en seraient pas là aujourd’hui. Lloyd ne sait pas quoi faire de cette information…si ce n’est se torturer avec.

« Tu vas voir tes enfants aujourd’hui ? » demande-t-il donc plutôt à Abraham, histoire de changer de sujet et le faire décolérer. Inutile de rentrer dans un débat stérile à propos de leurs points de vue certainement différents concernant Elvis… Il l’a déjà eu avec un tas de personnes et ne sort jamais vainqueur de ces échanges.



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MessageSujet: Re: Waking up to an uglier world. (Lloyd)   Waking up to an uglier world. (Lloyd) EmptySam 10 Mar - 18:25

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Il faut que quelqu'un paye. Il le faut. Il faut que... Tout ça, tout ce que ça a entraîné, ça ne peut pas rester impuni. Non. Je ne l'accepterai pas. Peut-être n'est-ce jamais que la colère qui parle, le choc, peut-être vais-je finir par changer d'avis, par me calmer, par apporter mon pardon mais pour le moment... Pour le moment, je veux que la personne responsable de la mort de Lou et de mon amputation paye et paye le prix fort. Alors entendre Lloyd me dire qu'Elvis est en détention m'apporte une once de satisfaction. Juste un peu mais c'est suffisant. Pour le moment, c'est suffisant. Mais ça ne dure que quelques secondes puisque Lloyd m'avoue rapidement que sa famille a payé sa caution et qu'il attend son jugement. Chez lui. Tranquillement. Alors qu'il devrait pourrir dans une cellule. J'enrage. J'en chiale tellement j'enrage. Les poings dans ma main me font un mal de chien mais ça ne m'empêche pas de continuer à serrer le poing. Comment ? Comment il peut être dehors alors que ?... Non, c'est impensable, intolérable. Justice de merde... Faut que je sorte d'ici. Faut que j'aille le voir. Faut que je lui montre ce qu'il a fait, qu'il ait cette image dans la tête jusqu'à la fin de ses jours. Faut que je lui crache à la figure toute la haine qu'il éveille à présent en moi. La question soudaine de Lloyd concernant mes enfants a au moins le mérite de m'éloigner brutalement de ces idées sombres et vengeresses. Je cligne des yeux, ayant un peu du mal de passer d'un état à un autre aussi rapidement en réalité. Je soupire avant de hocher la tête à la positive.

« Oui. » Raclement de gorge. Ma voix est tellement serrée, ma gorge nouée que je me demande si Lloyd a entendu. « Oui. » je répète donc une seconde fois. « J'ai eu ma femme et ils vont pas tarder à arriver. » Enfin, « ma femme » n'est pas bon terme mais elle n'est pas encore mon ex-femme non plus alors... « Tu sais ils sont venus tous les jours... Tous les jours... » Ma voix se brise un peu au fil des mots et les larmes me remontent mais cette fois-ci, ce ne sont plus des larmes de haine mais bien des larmes de douleur. La douleur d'avoir fait vivre ça à mes enfants. Je pourrais penser à Elvie, au fait que c'est là encore de sa faute mais non, je ne suis plus que focalisé sur mes enfants à présent. Je relève mon regard vers lui. « Le doc' a dit qu'ils ont été supers mais ça me... Les imaginer là, à me regarder dans cet état... » Je secoue la tête de droite à gauche, essayant tant bien que mal de ne pas me remettre à pleurer. « Je me dis que ça a dû être tellement horrible pour eux... Ne pas savoir... » Je ne termine pas ma phrase. Ils ont dû y penser, au fait que je pouvais très bien ne pas me réveiller. Est-ce que ça a hanté leurs nuits jusqu'à aujourd'hui ? Leurs journées mêmes ? Je me frotte le visage et soupire profondément. « J'aurais voulu qu'ils me voient jamais comme ça. » j'avoue à Lloyd à mi-voix. Et au moment où je prononce les mots, je percute. Je percute vraiment. « J'dois avoir une tête de mort-vivant en fait... Hein ?... » Vu la mine qu'affiche Lloyd il est clair que oui, je dois faire peur. Je repasse ma main sur mon visage, mes doigts effleurent ma barbe trop longue. Je reste un instant là, à la toucher, songeur, un peu gêné par l'idée qui me vient aussi mais... « Dis... » je souffle tout bas en regardant mon ami. « Tu crois que... Enfin... Est-ce que ça t'embêterait de me raser un peu ? Avec mes mains je peux pas et... Si j'dois être dans ce putain de lit et avoir une tête de déterré, j'aimerais au moins être un peu plus... Présentable enfin... Essayer de ressembler à... A leur papa quoi... »

Et la voix se brise définitivement sur les derniers mots car c'est ça en fait : j'ai peur qu'ils aient l'impression que l'homme que je suis maintenant n'est plus leur papa, plus vraiment, différemment en tout cas. Je ne veux pas qu'ils pensent que ce qui m'est arrivé va changer quoi que ce soit pour eux, pour nous. Oui, il va falloir ajuster, s'habituer, mais notre relation... Non, elle ne doit pas changer. Alors je demande son aide à Lloyd oui qu'il m'accorde sans hésiter. Et tandis qu'il va dans la salle de bain chercher les affaires que ma femme a amenées, j'appuie de nouveau sur le bouton pour redresser encore un peu le lit et je finis totalement assis finalement. La tête me tourne un peu et je me replace dans mes oreillers mais au moins je suis assis et pas allongé. C'est mieux. Pas top mais mieux. Et c'est peut-être totalement idiot mais quand Lloyd me rejoint et entreprend de me raser, ça me fait un bien fou, ça me fait me sentir... Moi. Diminué, c'est vrai, mais moi et... En vie surtout. En vie.

« Merci. » je lui dis avec une voix pleine de sincère reconnaissance quand il a terminé. « Pour ça et d'être venu, d'être là. Merci. » Ma main bandée vient serrer la sienne avec force. « Je suis vraiment content que tu sois là. »

Y'a du sous-texte. Y'a cette phrase que je n'ose pas prononcer, ce « je suis content que tu sois en vie et en bonne santé ». Peut-être va-t-il la comprendre. Peut-être pas. Mais pas le temps de le savoir que la porte s'ouvre sur l'infirmière. Celle-là même sur laquelle j'ai hurlé tout à l'heure.

« Votre femme et vos enfants arrivent. »

Mon cœur manque un battement.

« Merci. Et désolé. » j'ajoute rapidement avant qu'elle ne referme la porte. J'ai droit à un petit sourire de sa part et je me retourne vers Lloyd qui s'est relevé. « On se revoit bientôt hein ? »

Parce que non, je refuse qu'on arrête de se voir à cause de ça. A cause de l'accident, à cause de ce qu'il a perdu, de ce que j'ai perdu. Je veux qu'on continue de se voir. J'ai l'espoir qu'on va continuer de se voir. Quand il quitte la chambre au moment où ma femme et mes enfants y pénètrent, j'ai l'espoir oui. Un espoir qui, je ne le sais pas encore, va se dissiper au fil des semaines.Je vois sa silhouette disparaître et mes yeux se fixent sur mes jumeaux. Je ne vois plus qu'eux et ils viennent tous les deux auprès de moi, qu'ils me serrent tous les deux et que mon bras valide vient les entourer tant bien que mal, je remercie le ciel de ne pas m'avoir arraché à eux. Je remercie le ciel de m'avoir accordé cette seconde chance. Et pendant un moment, j'oublie ce que j'ai perdu, ne pensant plus qu'à ce que je n'ai justement pas perdu.

La vie.




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