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Lloyd Hatfield

Lloyd Hatfield
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quartier : un appartement dans le Loop, Downtown, sur le même pallier que celui de sa mère, atteinte d'agoraphobie sévère et cloitrée depuis des années maintenant
physique : depuis son accident, survenu le 31/10/16, la main droite de Lloyd, piétinée durant un mouvement de foule, présente des cicatrices dues aux opérations subies pour la réparer

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MessageSujet: all i want is nothing more...   all i want is nothing more... EmptySam 20 Jan - 21:07

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Josef & Lloyd

 
Assis sur le lit de sa chambre d’hôpital, Lloyd fait défiler les photos sur l’écran de son téléphone portable. Il sait que ça ne l’aide en rien, que c’est idiot, mais il n’arrive pas à s’en empêcher. C’est plus fort que lui. Il faut qu’il la voit… Pas parce qu’il a peur de l’oublier – d’expérience, il sait que ça viendra et que les traits de la jeune femme deviendront de plus en plus flous dans son esprit - mais simplement pour essayer d’effacer les dernières images qu’il a d’elle. Cette image le hante, il n’arrive pas à l’oublier. Sitôt qu’il pense à elle, qu’il essaie de l’évoquer, il revoit Lou, étendue dans le camion renversé, le corps pratiquement sectionné à cause du morceau de métal… Il revoit son visage exsangue, ses lèvres bleuies à cause de l’absence d’oxygène. Et ce sourire. Ce sourire qu’elle affichait pour les rassurer, pour rendre tout ça moins douloureux, en vain. Et son regard, qui s’est figé sous leurs yeux à Josef et à lui… Ce regard si pétillant, si plein de vie, méconnaissable. Eteint.
Lou c’est éteinte et il n’arrive pas à l’admettre. Pourtant il était là, il l’a vue partir, mais il ne l’accepte pas. Il ne l’acceptera jamais. Elle allait bien, ils plaisantaient ensemble et l’instant suivant… C’est intolérable. Inacceptable.
Alors il regarde encore et encore les photos sur son téléphone, pour chasser les images de sa mort, la revoir en vie. Il se ment à lui-même et il en a pleinement conscience. Il est en phase de déni. Le savoir ne lui permet pas d’avancer pour autant.

« Monsieur Hatfield ? »
Les coups frappés à sa porte le tire de ses contemplations morbides. Il dépose le téléphone sur la tablette devant lui et adresse un sourire poli au médecin qui vient de pénétrer dans la chambre. Ils font ensemble un bilan sur son état de santé et l’homme s’assure qu’il ait bien compris les conséquences de l'opération de réparation de sa rate qu’il a subie lors de son arrivée aux urgences. Il lui donne quelques instructions d’ordre alimentaire, lui conseille de voir rapidement son médecin traitant, puis lui serre la main en le prévenant qu’il est libre de sortir et que les infirmiers ont son dossier au bureau.
« Merci pour tout docteur. »
« De rien. Essayez de vous ménager Monsieur Hatfield et…toutes mes condoléances pour votre collègue. »
« Merci… Mes condoléances pour les vôtres. »
Le médecin hoche la tête et se racle nerveusement la gorge. Le sujet est encore très sensible pour tout le monde. Lloyd ne cherche pas à savoir si l’homme qui lui fait face était présent au moment où la femme est entrée dans le bâtiment et a commencé à ouvrir le feu. Il ne veut pas de détails là-dessus. Tito était dans les locaux au moment des faits et cette idée lui donne des sueurs froides… Et Sidney… Sidney était présente et l'a payé de sa vie. Mais penser à elle est douloureux. Pas autant que de penser à Lou parce que leur relation était différente mais pas loin.
Après quelques secondes d’un silence quelque peu oppressant, le médecin lui annonce qu’il doit y aller et l’interroge sur la manière dont il compte quitter les lieux.
« Un ami vient me chercher. Il ne devrait plus tarder maintenant. »
Là-dessus, ils se séparent et, deux minutes plus tard, alors qu’il termine de fourrer les affaires que Tito lui a ramenées dans son sac, Josef fait justement son apparition.

Son ami donne quelques coups sur la porte déjà ouverte pour signaler sa présence et s’invite à l’intérieur de la chambre. Lloyd se retourne et est frappé par son apparence. Josef a l’air d’avoir pris quelques années en l’espace de quatre jours à peine… Ses yeux sont cernés, son visage un peu plus émacié que dans ses souvenirs. Il porte leur costume de cérémonie et cette vision met un coup au cœur de Lloyd.
Josef ne vient pas le chercher pour le ramener chez lui, retrouver sa mère et Merrin. Il vient le chercher pour le conduire à l’enterrement de Lou… Il lui apporte sa propre tenue qui sort du pressing et qu’il va devoir enfiler pour rendre hommage à son amie. Son amante…
Ses lèvres commencent à trembler malgré lui et, au lieu d’aller accueillir son ami pour le saluer, le débarrasser de la tenue qu’il transporte pour lui, Lloyd se laisse tomber sur le bord de son lit, les jambes coupées. Les larmes lui montent immédiatement aux yeux et il porte ses deux mains à son visage, serrant les dents pour contenir l’émotion qui l’assaille.
Lou est morte.
Et ils vont la faire disparaître pour de bon aujourd’hui. Jour du deuxième anniversaire de sa fille qui devrait les rejoindre, avec Tito sur place. Ca devait être un jour heureux... Lou l'avait aidé à tout préparer pour que ce second anniversaire soit le plus festif possible pour sa fille. Et elle n'est plus là pour le voir. Ils ne vont même pas le fêter. Il n'a pas le coeur à ça. Il n'a pas le coeur a quoi que ce soit. Son coeur n'est plus qu'un amas de débris qu'il va devoir recoller tant bien que mal.


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Josef M. Miller

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MessageSujet: Re: all i want is nothing more...   all i want is nothing more... EmptyDim 28 Jan - 17:49

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EXORDIUM.
Les jours passent et se ressemblent. Toujours cette même impression de chute libre, d’un trou béant au creux du thorax, du bide et cette constante envie de gerber dès lors qu’il repense à sa meilleure amie qui n’est plus.
Il a beau faire, il ne vit plus qu’avec cette vision cauchemardesque de son corps empalé sur un débris de camion, son visage blafard dont le coin des lèvres laisse échapper un filament de sang et ce regard… Putain, ce regard. Toujours bourré d’espoir, presque trop bienveillant de savoir ses amis en sécurité alors qu’elle-même y laissait peu à peu la vie.
Josef ne l’accepte toujours pas, ni croit pas. Il a cette impression tenace qu’à tout moment, elle franchira la porte de cet appartement pour venir l’emmerder, lui dire qu’elle a besoin de lui ou alors qu’elle s’emmerde et qu’elle veut regarder un film avec lui. Même un film nul.

Mais rien. Pas de chevelure blonde, pas de grand sourire, pas d’écho de cette douce intonation de voix.
Non. Rien.
Puisque Lou est partie, définitivement. Et ça lui arrache le cœur et les tripes, lui donne l’impression qu’une enclume lui pèse sur les épaules et l’ensemble du corps. Il s’est surprit à chialer comme il ne l’a rarement fait, s’abandonnant à cette réalité qui venait de lui péter à la gueule. Comment pouvait-on se réveiller un matin, se dire que ça n’allait être qu’une journée de boulot supplémentaire et en arriver là aujourd’hui ?
C’était à rien n’y comprendre. Tout ça n’avait pas le moindre sens.
Elle lui manque, terriblement. La brutalité de ce départ le sonne encore aujourd’hui, lui donnant des phases euphoriques d’espoirs que tout ça n’a jamais existé jusqu’à ce que l’absence se face sa place, imposante, violente et destructrice.

De petits coups donnés à la porte de la salle de bain le tire brutalement de ses pensées. Yeux rougis par la fatigue mais aussi par les larmes qui se font toujours menaçantes sans réellement céder depuis 24 heures maintenant, Josef tente de se reprendre un minimum.

- Jo ? Je peux entrer ?
- Ouais.

Il se passe une grande coupole d’eau froide sur le visage, histoire de se remettre les idées en place. Mais aussi pour se donner contenance devant sa petite amie qui pousse la porte et pénètre dans la pièce, soucieuse.
Josef ne sait pas comment il ferait sans elle, encore moins ces derniers temps où le merdier continue visiblement de s’accumuler avec acharnement.
Il n’y a pas que la mort de Lou qui lui creuse les intestins mais aussi ce qu’il s’est passé sur place sous le regard interdit d’Adler…

- Tu es prêt ? On ne va pas tarder.
- J’arrive. Encore cinq minutes.  

Il se redresse, se donne contenance et boutonne les derniers boutons de sa chemise. Ses mains tremblent, trahissent son stress et ses émotions bien trop diverses pour réussir à poser des mots dessus.
Oui, encore cinq minutes. Juste cinq. Le temps de ravaler ce sanglot menaçant, de tenter de faire avec ce vide impressionnant et ce creux horriblement douloureux. Le temps de se faire à l’idée qu’ils ne vont pas célébrer le mariage d’un ami ou même la remise de médaille d’un de ses frères mais qu’ils sont là pour enterrer une collègue, une amie. Sa meilleure amie.

- Attends.

Josef laisse Daya approcher, prendre les choses en main puisqu’il n’est pas foutu de boutonner la fin de sa chemise. Il tremble beaucoup trop. Manque de sommeil, nervosité et parce qu’il n’est pas prêt à dire adieu à Lou.
Putain, non. Il ne l’est pas. Et s’ajoute à ça l’angoisse d’aller chercher Lloyd, se doutant que son ami est dans un état aussi déplorable que lui si ça n’est pas pire.

- Merci.
- Ca va aller ?

Le pompier se redresse, retient une seconde sa respiration.

- Oui. T’en fais pas.

Sa voix tremble, vrille et il tousse au creux de son poing pour dissimuler le trouble qui n’échappe pas à Daya. Elle est celle qui le connait le mieux, aussi bien l’ancien que le nouveau Josef et c’est certainement la raison pour laquelle il se sent fléchir, flancher. Son cœur bat trop vite, les larmes s’invitent trop vite, sans prévenir. Encore une fois. Mains sur les hanches, il inspire profondément pour ravaler le tout, essayant de ne pas froisser ce putain de costume qu’il ne supportera plus jamais de remettre. Sa trachée se bloque d’un sanglot qu’il tente plus que jamais de ravaler, se refusant de lâcher prise. La vérité est qu’il crève sous le poids de la douleur, que cette dernière est immonde, brûlante et elle ne cesse chaque jour d’empoisonner un peu plus son esprit et ses veines, insufflant à son cœur une rage nouvelle, destructrice, qu’il ne soupçonne pas.
Mais le poids de sa peine est bien trop lourd pour être maitrisé aujourd’hui, où il devra croiser le regard des autres, celui de Lloyd mais surtout devoir contempler ce cercueil contenant le corps de Lou descendre en terre. Il ne voit pas venir les larmes alors qu’il se pince l’arrête du nez, tentant de les ravaler.
Mais sans succès.

Et il pleure, comme un gosse. Ce sont d’abord des sanglots silencieux, ses épaules secouées de tremblement le trahissent et dès lors qu’il sent les bras de Daya l’entourer, le cœur de Josef se fracasse contre le corps de sa petite amie. Des millions de morceaux qu’il pense ne jamais pouvoir recoller.

¥

- J’en ai pas pour longtemps.

Josef dépose un baiser sur les lèvres de Daya, plein de tendresse, profitant de ce moment intime, chaud, pour s’insuffler le courage nécessaire de descendre de cette bagnole et d’aller affronter le regard douloureux de Lloyd.
Le pompier ne se voyait pas affronter cet enterrement seul et même s’il culpabilise un peu de faire subir ça à sa petite amie, il n’aurait jamais pu trouver la force nécessaire pour se maintenir debout aujourd’hui, droit dans ses pompes quoi que les épaules un peu voutées.
Costume de Lloyd en main, il passe devant l’accueil où il n’a plus besoin de décliner son identité, connaissant le chemin par cœur. Plus le pompier s’avance dans ce labyrinthe qui a lui aussi connu l’horreur quelques jours plus tôt, plus il se redresse et se blinde à bloc. Il se doit d’être solide au moins pour son ami de longue date, celui-là même qu’il vient chercher, costume sur son bras. Il ne nie pas avoir la boule au ventre, d’avoir la nausée bloquée au fond de la gorge mais il ne reculera pas. Josef peut compter sur Daya pour remonter la pente, pour le tirer vers le haut… mais Lloyd ? Le pompier sait que quelque chose se tramait entre lui et Lou sans vraiment en savoir trop, toujours au stade des questions sans chercher plus loin, les laissant faire leur vie.
Celle qu’ils n’ont peut-être pas eu le temps de vivre, de conclure.

Josef arrive devant la porte déjà ouverte et frappe quelques coups pour se manifester avant de pénétrer dans la chambre où il trouve Lloyd près de son lit. Son ami a pris un coup de vieux, certainement autant que lui-même. Visage émacié, mal rasé, les yeux rougis, explosés et des cernes de dix kilomètres. Ca ne fait que quatre jours à peine qu’ils affrontent cette peine et Lloyd se doit de gérer son propre état de santé de son côté. Lui aussi aurait pu y laisser la vie et cette idée est inconcevable aux yeux de Jo’.
Et dès lors que leur regard se croise, Miller sent son cœur imploser en silence lorsqu’il voit son ami percuter sa présence, l’ampleur de ce qu’il va suivre. Son corps cède, ses lèvres tremblent et Josef n’en mène pas bien large lorsqu’il s’avance de quelques pas vers lui. Il a la sensation que ses cuisses vont lâcher, qu’il va se mettre à gerber d’ici peu. Voir Lloyd dans cet état n’est que le rappel de ce qui va suivre et il ne l’encaisse pas.
Ils vont enterrer Lou.
Lui dire définitivement adieu.

Son ami lâche prise, à deux doigts de s’écrouler et Josef dépose en douceur le costume sur un des sièges avant d’aller le relever d’une poigne solide.

- Lâche pas maintenant vieux. Lâche pas maintenant.

Il a la gorge nouée mais reste droit, pour lui. Lloyd a besoin d’un pilier sur laquelle s’appuyer et il sera celui-ci. Mais pourtant, Hatfield s’écroule certainement sous le poids de la peine, de l’incompréhension, de la réalité qui pèse si lourd désormais sur cette vie qu’ils devront mener tant bien que mal. Josef l’accompagne lentement dans sa chute, le garde dans ses bras. Plus rien à foutre de la pudeur, plus rien à foutre des conventions, tout ce qui compte ce sont leur peine commune mais aussi le soutient qu’ils peuvent s’apporter alors qu’il sent Lloyd lâcher prise entre ses bras. A genoux sur le sol, Josef sent ses propres larmes menacées mais rien ne franchit la barrière de ses yeux pour le moment.
Peut-être vaut-il mieux que Lloyd lâche prise maintenant, au contraire. Le pire les attend, le plus dur reste à affronter et lorsqu’il voit l’état de son ami en cette seconde, Josef ne sait pas comment il va – vont – tenir le choc jusque là-bas.

- Allez, faut que tu te relèves. Pour elle.
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Lloyd Hatfield

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MessageSujet: Re: all i want is nothing more...   all i want is nothing more... EmptySam 3 Fév - 11:07

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Josef & Lloyd

 
« Lâche pas maintenant vieux. Lâche pas maintenant » se répète Josef en le contraignant à se ressaisir, à se relever.
Lloyd aimerait en être capable, aimerait se montrer digne, fort, pour Lou, comme elle-même l’a été face à sa propre mort, mais c’est trop. Trop douloureux, trop soudain, trop affreux, inacceptable. Il a tenté d’être fort, de tenir le coup, mais de voir Josef, qui était présent lorsque Lou a disparu, voir la peine sur son visage marqué n’est pas supportable. Lloyd s’effondre, dans tous els sens du terme. Les barrières qu’il avait tâché d’ériger cèdent maintenant sous le poids de son incommensurable chagrin et il craque. Il se raccroche à son collègue de longue date, à cet ami qui côtoyait et l’aimait aussi profondément que lui. Sans doute davantage…d’une manière différente mais puissante. Josef vient de perdre sa meilleure amie, une sœur, une confidente… Elle avait une place importante dans le cœur de Lloyd et sa disparition l’affecte terriblement, mais une part de lui devine que pour lui, présent à ses côtés, cette perte n’est même pas mesurable…
Alors il essaie de se reprendre, de ravaler ses larmes, de surmonter sa peine pour ne pas entrainer Josef dans sa chute, pour se montrer présent pour lui.
« Allez, faut que tu te relèves. Pour elle. »
Alors Lloyd serre les dents et acquiesce doucement, essuyant les larmes qui brouillent sa vision. Il prend une grande inspiration, soupire bruyamment puis s’essaie à se relever, avec l’aide de son ami. Ca lui fait mal. Ses côtes ont été mises à rude épreuve dans l’accident et les points de son opération récente le tiraillent furieusement. Il ne manquerait plus qu’il en fasse sauter quelques uns… Hors de question de perdre davantage de temps. S’ils trainent encore, ils n’arriveront jamais à temps aux funérailles et Lloyd ne se pardonnerait pas. Il faut qu’il la voit. Il faut qu’il la voit une dernière fois, avant que ce ne soit plus possible. Jamais. Il veut lui dire au revoir, le pompier en a besoin. Il n’a pas été capable de lui dire tout ce qu’il avait sur le cœur avant que survienne le pire et c’est sa dernière chance…
« Ca va. Désolé. Ca va aller » s’excuse-t-il une fois debout, prenant une nouvelle grande inspiration et s’assurant qu’effectivement, ça va aller. Les larmes ne sont pas loin et il sait qu’il n’en faudra pas beaucoup pour que la scène se reproduise mais pour le moment ça ira.

Il jette un nouveau coup d’œil en direction du costume que Josef a apporté pour lui et déglutit péniblement. L’idée de l’enfiler lui déplait plus qu’il n’aurait plus l’imaginer. Le rempli de colère aussi, de frustration… Parce que c’est à cause de ce maudit uniforme que Lou est morte. S’il ne l’avait pas poussée, s’il ne l’avait pas rencontrée ce jour-ci, sur le lieu de cet accident de bus, ils n’en seraient pas là… Lou serait encore en vie. Peut-être malheureuse, mais peut-être pas. Peut-être se serait-elle entièrement consacrée à sa peinture et serait-elle épanouie, aux côtés de Julian ou pas. Si Lou n’était pas montée dans ce maudit camion, avec lui, Abe et Elvis…elle serait encore en vie à l’heure actuelle.
Comment peuvent-ils oser se présenter devant elle, devant sa famille endeuillée dans CE costume ? Lloyd n’a aucune envie de l’enfiler. Pourtant il va devoir le faire… Il pourrait essayer de se défiler mais il ne le fera pas. Il faut qu’il assume. Maintenant, il faut qu’il assume…
Le grand blond renifle, essuie ses yeux larmoyants et tourne son visage vers celui, fatigué, de Josef. Il appose sa main sur son épaule et y met un peu de pression.
« Tu tiens le coup mon vieux ? » lui demande-t-il alors, conscient que cette question est stupide. Mais il veut savoir. Il veut surtout offrir à Josef une chance de s’exprimer sur tout ça… Sur cet effroyable gâchis… « Et sa famille ? Tu as eu des nouvelles ? » le questionne-t-il encore, histoire de savoir où il va mettre les pieds dans quelques temps, lorsqu’ils auront pris la route et débarqueront dans le village natal de Lou… Elle lui avait proposé de s’y rendre, de lui montrer l’endroit et il avait approuvé l’idée. Mais ils n’avaient jamais rien concrétisé… Jamais… Rien…
Lloyd lutte contre lui-même pour se concentrer sur les réponses de son collègue et ne pas se laisser aller.    



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Josef M. Miller

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MessageSujet: Re: all i want is nothing more...   all i want is nothing more... EmptyMar 6 Fév - 23:30

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EXORDIUM.
Se relever pour elle. Pour cette amie qu’ils ont perdue. Pour cet être chère qui n’est plus.
Josef a la sensation d’avoir du papier de verre dans la gorge, un feu incandescent sous ses paupières et quand il voit son ami de longue date dans cet état, il a du mal à lui-même tenir debout, à rester droit, sans larmes. Il se doit d’être solide au moins pour Lloyd, d’être le pilier dont il a besoin, dont ils auront tous les deux besoins.
Le plus dur reste à faire, ils ont encore du chemin à parcourir et Josef sait qu’il sera fastidieux. Ca l’est toujours lorsqu’il s’agit de dire adieu, de devoir faire face à une absence permanente, irréversible et imposée. Son ami peut prendre le temps nécessaire pour chialer comme un gosse s’il le souhaite, le pompier ne bougera pas, toujours là en soutient, pour lui montrer qu’il ne sera pas seul pour affronter ce qui les attend.

- Ca va. Désolé. Ca va aller.

Josef sait qu’il ment mais ne le lui fera pas remarquer alors que lui-même joue à ce petit jeu depuis ce jour-là. Le pire étant peut-être qu’il n’a pas finit de l’achever. Rien que d’y penser, il en a la gerbe, une boule dans la gorge qui lui donne l’impression d’étouffer, de ne plus réussir à trouver son air. Au fond de lui, il aimerait que tout se termine vite, en un claquement de doigts pour qu’ils en finissent avec toute cette souffrance qui se fait intenable. Mais d’un autre côté, il ne se résout pas à dire au revoir à Lou si vite. Pas comme ça, pas maintenant.

La main de Lloyd sur son épaule le ramène à la réalité. Josef cligne des paupières et revient à son ami.

- Tu tiens le coup mon vieux ?

Il met plusieurs secondes avant de pouvoir répondre, de réussir à aligner deux mots convenables.

- Ouais. C’est pas comme si j’avais vraiment le choix.

Triste sourire qu’il affiche là, affligé, penaud. Obligé que d’aller de l’avant, obligé que de faire avec ce poids de dix tonne sur le cœur qui lui donne un constante envie de gerber.

- J’sais même pas comment gérer alors … j’fais. C’est tout.

Parce qu’il est tout simplement paumé mais qu’il ne le dira pas, préfère digérer toute cette merde comme il peut, quand il peut. Ce n’est pas le moment pour lui de se laisser aller, ni de jouer le jeu des confidences. Pas avant ce qui attend Lloyd. Le papier qu’il possède dans la poche intérieure de sa veste de costume lui donne l’impression de lui brûler la peau.
Cette putain de lettre qu’il doit lui remettre sous la demande de Jakob. Parce que Lou comptait partir de Chicago non sans leur laisser un mot à chacun. Chaque phrase que lui a écrite Lou reste encore gravé dans sa rétine bien que certaines soient flous, brouillons pour son esprit fracassé. Mais celle qui reste imprimée en gros, en gras va détruire ce pote qui se tient devant lui, qui cherche à rester debout du mieux qu’il peut.

Josef s’est longtemps posé des questions concernant la relation entre Lloyd et Lou et le courrier de cette dernière n’a fait que confirmer des doutes. Mais il était loin de s’attendre à cette grossesse… à celle que son ami apprendra dans sa propre lettre. Le pompier se sent mal à l’aise, mal tout court.

- Et sa famille ? Tu as eu des nouvelles ?
- Ouais. J’ai vu ses parents il y a deux jours pour leur donner le reste de ses affaires qu’il me restait à l’appartement. Ils tiennent le coup comme ils peuvent.

Un putain de cauchemar de tout rassembler sans avoir l’envie de chialer.
Un enfer que de devoir tout donner à sa mère, caressant du bout des doigts certains objets en fondant en larme d’y voir sa petite fille qu’elle n’a pas su protéger, qu’elle n’a pas pu garder en vie. Il la revoit planter son regard dans le sien, aussi bleu que ceux de sa fille pour lui lâcher quelques mots qu’il n’oubliera pas.
« Ca n’est pas humain de voir vos enfants mourir les premiers… ca n’est pas humain. »

Non. Ca ne l’est pas. Encore moins lorsqu’il s’agit de personne aussi douce que Lou. Putain.

- Faut que j’te donne un truc avant qu’on y aille.

Faut qu’il le fasse, vite. Ne pas tourner une éternité autour du pot au risque de voir Lloyd lui claquer entre les doigts. Josef plonge sa main dans la poche intérieure de sa veste pour en sortir l’enveloppe intacte qui lui est destinée, le prénom de son ami inscrit d’une écriture fine et appliquée. Il tousse dans le creux de son autre main, se donne contenance.

- Jakob, un ami qu’on a… qu’on avait en commun, est venu me voir pour me donner deux lettres. Il y en a une pour toi. Elle vient de Lou.

Prononcer son prénom lui arrache le cœur et la gueule avec l’impression de mâcher des mots épineux. Tout son corps est tendu et il remarque le tremblement de sa propre main alors qu’il tient toujours le courrier qu’il tend l’objet vers Lloyd, poursuivant ses explications.

- Elle comptait partir de Chicago pour souffler, se retrouver un peu. Tout est expliqué là-dedans.

Il prend une inspiration, serre les dents.

- J’pense qu’il vaut mieux que tu la lises avant qu’on parte là-bas.

Un conseil qu’il lâche parce qu’il connait Lloyd, sait que l’ampleur de cette nouvelle sera lourde de conséquence et qu’il ne supportera probablement pas de lui avoir dit au-revoir sans avoir eu connaissances de ce qui se tramait, de ce qu’il s’apprêtait à vivre.
Etre peut-être père d’un enfant de Lou. Peut-être vivre une vie de famille à ses côtés, un amour sincère et mérité pour tous les deux.
Une image détruite avant l’heure, avant qu’aucun miracle ne se produise.



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Lloyd Hatfield

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MessageSujet: Re: all i want is nothing more...   all i want is nothing more... EmptyMer 7 Fév - 18:16

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Josef & Lloyd

 
Les mots de Josef lui vont droit au cœur et lui font mal. Il tient le coup parce qu’il n’a pas le choix. Il sait que son ami ne cherche pas à l’attaquer, à le blesser, n’empêche qu’il se sent quand même visé. Parce que lui n’arrive pas à tenir le coup justement. Lui s’effondre, perd pied, n’arrive pas à remonter la pente depuis qu’il a rouvert les yeux dans un monde dépeuplé, un monde sans Lou. Lloyd baisse la tête, soupire, passe ses mains sur son visage aux traits tirés par la fatigue, le chagrin, marqués par le deuil qu’il subit.
Et le pire, c’est qu’au lieu de l’encourager à se tenir plus droit, à lui faire lever le menton, cette remarque et celle qui suis lui donne encore plus envie de baisser les bras. Dire que Lloyd ne se sent pas à la hauteur à ce stade serait un doux euphémisme. Il se sent au-dessous de tout. Il n’est pas un bon ami, pas un bon père puisqu’il délaisse à nouveau Merrin, a toujours été un mauvais fils, le pire des frères et il estime ne pas avoir été un bon amant pour Lou… Il n’arrive à rien faire comme il le faudrait. Il n’arrive à se rendre disponible pour personne. Physiquement peut-être mais émotionnellement ? Ce n’est pas certain… Il n’y a qu’à voir de quelle manière il a aidé Tito à surmonter la mort d’Emilio… Comme un pied. Voilà de quelle manière il s’y est pris. Il s’est laissé déborder, couler et a finit par se montrer odieux envers lui.
Lloyd a peur d’être tout aussi inefficace aujourd’hui pour Josef. Pour tout le monde… Il tâche de prendre sur lui, s’intéresse à la famille de Lou, endeuillée et écoute la réponse, prévisible, de son collègue.
Il a une pensée pour sa mère. Sa mère qui ne s’est jamais remise de la mort de Kevin, qui est devenue littéralement folle de chagrin et vit aujourd’hui en recluse. Par sa faute. Et la mort de Lou n’était-elle pas en partie de sa faute également ? Il l’a poussée dans une voix qui n’était pas la sienne… S’il ne l’avait pas rencontrée, s’il ne lui avait pas proposé de devenir pompier volontaire, ils n’en seraient pas là aujourd’hui.
Lou serait encore en vie aujourd’hui.

« Faut que j’te donne un truc avant qu’on y aille. »
« Oui, le costume, je sais » commence à répondre Lloyd qui l’a bien vu et esquisse d’ailleurs déjà un pas dans la direction du fauteuil sur lequel son ami l’a déposé en entrant. Mais il s’immobilise en réalisant que ce n’est pas à ça que fait référence son ami. Josef a plongé la main dans une de ses poches et en ressort un morceau de papier. Une enveloppe en réalité. Et quand Josef lui annonce que la lettre vient de Lou…
Lloyd a l’impression qu’à nouveau, ses jambes vont être sciées, qu’il va s’écrouler. Son cœur s’accélère dans sa poitrine et sa bouche s’assèche immédiatement. Il ne veut pas en entendre parler, il ne veut pas voir ça ! Il ne veut rien avoir à faire avec cette lettre ! C’est trop pénible. C’est trop affreux. Pourquoi est-ce qu’elle lui aurait écrit un mot ?
Et la sentence tombe.
« Elle comptait partir de Chicago… »
Le reste est noyé par le bourdonnement que ses oreilles commencent à émettre alors que son visage perd encore quelques couleurs à mesure que le sang reflux et quitte ses joues.
Lou comptait partir. Lou comptait quitter Chicago, le quitter, lui…
Son regard exorbité par l’angoisse qui vient de le saisir se porte sur la lettre que Josef tient encore et tend vers lui. Lloyd n’esquisse pas le moindre mouvement pour s’en saisir.  Tout ça lui fiche une trouille de tous les diables. Il ne veut pas savoir ce que Lou avait à lui dire, il ne veut pas savoir pourquoi…
Elle s’apprêtait à le quitter, à l’abandonner… Et elle l’a fait. Mais certainement pas de la manière dont elle le prévoyait.
Mais ça n’a aucun sens ! Ils partageaient quelque chose de bien, non ? Les souvenirs de sa soirée d’anniversaire remontent à la surface. Elle était heureuse. Elle était plus heureuse qu’il ne l’avait jamais connue… Ils étaient biens… Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle aurait voulu partir ?
« J’ai pas… Josef, j’ai pas envie » coasse-t-il, la gorge sèche, nouée.
Il a un mouvement de recule, se heurte à son lit et voit Josef insister encore, malgré le regard suppliant qu’il pose sur lui.

« …j’fais. C’est tout. »
Les mots de son ami lui reviennent eux aussi. Josef fait son possible pour tenir le coup. Lou avait une lettre pour lui alors il la lui donne. Il s’est certainement fixé un tas d’objectifs de ce genre pour ne pas avoir à réfléchir, pour ne pas se laisser le temps de penser à ce qu’il a perdu… Et peut-être qu’il veut honorer ses dernières volonté, que c’est très important pour lui.
Alors Lloyd finit par se résigner. Il faut qu’il prenne cette lettre, qu’il débarrasse son ami de cette lettre. Et puis une part de lui veut comprendre. Comme il voulait comprendre les raisons du départ de Felicity il y a quelques mois de cela… Felicity qu’il avait finit par oublier dans les bras de Lou.
Tout le monde me fuit…
La mort dans l’âme, il tend donc le bras et attrape l’enveloppe que lui tend encore Josef. Il déglutit péniblement et l’ouvre. Elle n’a pas été scellée. Il en tire un papier et les larmes lui montent immédiatement aux yeux quand il perçoit l’écriture de la jeune femme et a l’impression de capter une effluve de son parfum. Mais ce n’est pas le cas, simplement son imagination qui travaille…
Il s’assoit sur son lit, conscient que la lecture de ce mot pourrait le perturber. Il préfère être prudent et ne pas mettre une fois encore son ami dans l’embarras.
Pas d’introduction. La lettre s’ouvre directement sur une phrase lui signifiant qu’elle sait qu’il n’aime pas que les choses soient laissées en suspens…

...mais je n'ai pas le courage de te les dire en face. Du coup, système D, je me risque à une lettre. C'est lâche mais c'est comme ça... J'espère que tu sauras me pardonner, en plus de l'écriture pourrie que tu vas devoir déchiffrer – j'ai fais au mieux, je t'assure.

J'ai pris la décision de démissionner de la caserne, je sais que tu pensais que ça pourrait être fait pour moi mais j'ai la sensation que ce n'est pas le cas. Parce qu'à force de voir tout ce qui peut arriver, j'ai l'impression que ça n'ira rien arranger. J'ai pas envie de devoir vivre avec des cauchemars plein la tête en sachant tout ce qui arrive encore.


Lloyd ravale un sanglot et porte sa main à ses yeux pour les essuyer. Les larmes lui brouillent la vue. Ses craintes viennent d’être confirmées par Lou en personne. C’est LUI qui l’a poussée dans cette voie ; c’est pour LUI qu’elle a insisté, quitte à s’abimer l’âme en contemplant la détresse humaine, en étant témoin d’une violence dont elle n’aurait jamais pu s’accommoder… C’est sa faute si elle se trouvait dans le camion ce jour là… C’est lui qui l’a poussé vers sa fin…
Comment est-ce qu’il pourra encore se regarder en face après ça ?
Il veut repousser la lettre, la déchirer, la brûler, mais au lieu de ça, il prend une inspiration tremblante et poursuit sa lecture. C’est sa pénitence. Il l’a tuée et maintenant il doit l’entendre, il doit entendre les reproches qu’elle a à lui faire. Lou mérite d’être entendue et lui mérite de souffrir.
Et la suite fait mal. Très mal.

...J'aurais voulu une place à tes côtés, avec Merrin, quelque-chose de bien moins conventionnel que l'amie sur qui compter.

Cette phrase là, il a espéré l’entendre. Lloyd a tellement espéré l’entendre… S’il avait pris son courage à deux mains plus tôt, s’il avait osé s’imposer au lieu de rester simple spectateur… S’il avait provoqué cette conversation, avoué ses sentiments à Lou…
Pourquoi est-ce qu’il n’a rien dit ? Par respect pour cet enfoiré qui la négligeait, n’avait pas pour elle le respect qu’elle méritait ? Il s’est tu pour ne pas être un briseur de couple, pour la laisser faire ses propres choix…et où est-ce que ça les a mené au juste ? Elle si pieds sous terre en tout cas…
S’il avait agi, s’il avait osé abordé le sujet avec elle, mis les choses au clair au lieu d’attendre et de l’obliger à écrire cette lettre ils n’en seraient pas là. Un sujet en entrainant un autre, ils auraient pu aborder celui de sa carrière et retour à la case : elle n’aurait pas été dans ce foutu camion !
« C’est ma faute… Tout ça c’est ma faute… » commente-t-il en essuyant ses joues mouillées de larmes alors qu’il pleure silencieusement en parcourant la missive.

Et puis ses sourcils se froncent. Il relit deux fois, trois fois, quatre fois la phrase de la jeune femme, son cerveau refusant de la comprendre.

...J 'emporte avec moi une petite part de toi tout de même.

Et puis d’autres mots, inscrits un peu plus bas, lui sautent aux yeux. Grossesse. Test. Parents. Bébé. Responsabilités. Positif. Test de grossesse positif.
« C’est… Qu'est… Qu’est-ce que ça veut dire Josef ? Qu’est-ce… »
Il lève les yeux vers lui, désemparé, et lui montre la zone de texte où Lou évoque une grossesse. Une petite part de lui
« Qu’est-ce que ça veut dire ? » se répète-t-il en agitant le morceau de papier, totalement perdu, incapable de penser correctement, refusant de comprendre l’évidence, refusant d’admettre l’horreur. L’horreur absolue.
Lou était enceinte de lui au moment de sa mort.
Lou était enceinte de lui.
Lou…
« Non. »
Il secoue la tête, refusant de donner le moindre crédit à ce qu'il vient de lire, réfutant les faits énoncés par Lou.
« Non... Pas ça » continue-t-il de nier alors que Josef tente de l'apaiser. Mais il ne le laisse pas approcher, le repousse violemment sitôt qu'il entre dans son périmètre. « Non ! C'est des conneries ! Me touche pas ! » lui crie-t-il, sentant ses côtes et les points de son opération le rappeler à l'ordre. « Pourquoi elle écrit un truc pareil Josef ? POURQUOI ? »



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Josef M. Miller

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MessageSujet: Re: all i want is nothing more...   all i want is nothing more... EmptyDim 11 Fév - 22:43

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EXORDIUM.
- J’ai pas… Josef, j’ai pas envie

C’est encore plus compliqué que ce qu’il pensait, encore plus difficile de lui tendre ce morceau de papier où est inscrit des choses que Lloyd n’a pas forcément envie de lire tout de suite. De lire tout court. Lui-même a eu terriblement de mal à venir à bout de cette lettre qui prenait aujourd’hui un sens particulier, une valeur qui n’était pas prévue. De lire ces lignes lui donnait l’impression que Lou était encore vivante, quelque part.
La main du pompier s’abaisse légèrement. Josef connait suffisamment Lloyd pour savoir que s’il lui avait donné qu’à la fin de l’enterrement, il lui en aurait profondément voulu. Surtout en vue de la teneur de cette lettre. Pourtant, en cette seconde, il se dit que c’est peut-être pas le bon moment finalement. Son ami tient à peine sur ses jambes, le visage blanc, les lèvres tremblantes. Il a assez encaissé pour les trois prochains mois et Josef s’en veut plus que jamais de le forcer à s’infliger plus avec cette putain de lettre qui sonnera comme le dernier coup assassin en plein cœur.

Lloyd finit par attraper l’enveloppe, s’assoir sur le lit et Josef assiste au désastre. Puisqu’il n’y a pas d’autre mot pour qualifier ce qu’il se passe sous ses yeux.
Les sanglots étouffés de son ami, ses yeux embués de larmes, ses épaules tremblantes au fur et à mesure qu’il parcoure les lignes. Josef a la boule au ventre, a l’impression d’étouffer mais reste droit, solide. Le choc ne va pas tarder à se produire, il le sent venir et de toute façon, il pourra difficilement le louper sur le visage de Lloyd qui ne retient aucune émotion. Les secondes, les minutes, lui paraissent durer une éternité. Interminable. Une véritable épée de Damoclès suspendu au-dessus de leur gueule, prête à céder pour fendre leurs âmes déjà fracassées en deux.
Miller avance de quelques pas, discret, maintenant malgré tout une distance entre eux deux.

- C’est ma faute… Tout ça c’est ma faute…
- Ca n’est la faute de personne.

Et cette phrase, il se l’est répété mille fois devant son miroir le matin, pour s’en convaincre lui-même, que tout personne n’aurait rien pu faire ce jour-là. Que quoi qu’il arrive, les choses se seraient produites telle quelle. Ce chemin de pensée est bien plus facile à digérer que cette injustice qui le ravage de l’intérieur, qui lui a fait péter les plombs sur Elvis.

- C’est… Qu'est… Qu’est-ce que ça veut dire Josef ? Qu’est-ce…

L’épée fend l’air et brise le corps de Lloyd qui lève ses yeux vers Josef, en quête de réponse. Il désigne d’un doigt tremblant le paragraphe concerné mais Josef n’a pas besoin de le lire pour savoir de quoi il parle. Il crève de chaud dans ce costume avec l’impression que son cœur va exploser sous cette pression et cette horreur qui se matérialise sous ses yeux.
Lui qui pensait qu’il ne pourrait pas y avoir pire en cet instant que d’aller enterrer Lou…

- Qu’est-ce que ça veut dire ?
- J’suis désolé.

C’est tout ce qu’il arrive à lui dire en cette seconde, d’une voix enrouée.
Lloyd agite cette feuille annonciatrice d’un peu plus de malheur. Annonciatrice d’un enfant qu’il ne connaitra jamais.

- Non.
- Lloyd..
- Non... Pas ça

Josef s’approche, tend la main vers lui pour tenter de l’apaiser. Il sent l’explosion arriver, inévitable.

- Non ! C'est des conneries ! Me touche pas !

Lloyd le pousse violement et Miller a tout juste le temps de se rattraper au lit pour ne pas chuter en arrière, ayant lui-même les jambes cotonneuses.

- Pourquoi elle écrit un truc pareil Josef ? POURQUOI ?

Il n’en sait rien, putain.
Et c’est foutrement faux. Des réponses, il en a. Tout se trouve dans sa propre lettre mais il ne sait pas ce qui est le mieux pour son ami en cette seconde. Il chercher des mots, au moins de réconfort, à lui apporter. Qu’est-ce qu’il pourrait bien lui dire ? La nana avec qui il entretenait une relation vient de mourir avec en plus, leur gamin dans le ventre. Y a rien à dire. Aucun mot ne pourrait le réconforter, le consoler ou quoi que ce soit d’autres. Ça ne dure qu’une seconde, peut-être deux, mais en cet instant Josef en veut à Lou. Il lui en veut à en crever de les laisser là, tous les deux, comme des cons dans une situation aussi désastreuse. Il est évident que ni lui, ni Lloyd ne s’en sortiront indemne aujourd’hui. Il paierait cher pour la ramener, ne serait-ce que 24 heures. Juste 24 heures…

- Je… Il se frotte le front, se passe une main nerveuse dans ces cheveux en bordel. ‘Chier.

L’horreur n’est pas terminée, elle ne le sera décidément jamais.

- Elle ne comptait pas partir définitivement… C’était juste le temps de faire un break.

Josef plante son regard dans celui de Lloyd. Un regard qui a l’air complètement fou, de celui qui est prêt à péter les plombs. Ca n’est certainement pas le moment de tourner autour du pot et Miller se retrouve le cul coincé entre deux chaises. Fermer sa gueule pour le préserver au risque à ce qu’il s’énerve un peu plus ou poursuivre, au risque à ce qu’il ne lui claque entre les doigts. Il n’arrive plus tellement a jaugé ce qui est préférable ou pas.

- J’en ai eu une aussi où elle m’explique qu’elle a… il serre les dents, se reprend. Qu’elle avait décidé de prendre un peu de temps pour elle et de retourner chez ses parents pour ça.

Et si seulement elle en avait eu le temps. Josef a l’impression que tout s’est joué à quelques heures ou quelques jours.
Il hésite une seconde avant de poursuivre.

- Elle me parle de votre relation et que c’est ce qui lui a permis d’envoyer Julian se faire foutre. C’est parce que la rupture s’est mal passée qu’elle voulait partir quelques temps. Mais elle comptait revenir.

Enième couteau planté. Enième espoir de pouvoir vivre heureux avec elle, mort.
Et parmi tout ça, quelques lignes qui lui demandent de veiller sur cet homme qui se tient devant lui, celui qui est au bord de la rupture, prêt à craquer, à exploser.
Quelques lignes qui sonnent aujourd’hui comme une dernière volonté.
Tout est dit dans sa propre lettre, celle qu’il a lu et relu jusqu’à la connaitre par cœur.



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Lloyd Hatfield

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physique : depuis son accident, survenu le 31/10/16, la main droite de Lloyd, piétinée durant un mouvement de foule, présente des cicatrices dues aux opérations subies pour la réparer

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MessageSujet: Re: all i want is nothing more...   all i want is nothing more... EmptyLun 12 Fév - 16:35

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Josef & Lloyd

 
Il a l’impression que sa peau est en fusion, qu’elle le démange. Lloyd aimerait s’ne extraire, s’en débarrasser, s’échapper de cette prison de chair qui l’étouffe. La pièce lui donne l’impression de se rétrécir, les murs d’onduler autour de lui. Son cœur cogne trop fort, il respire trop vite. Tout ce qu’il peut faire, c’est supporter, encaisser encore. Mais c’est trop, trop. Jusqu’à quel point peut-il prendre sur lui ? D’abord la mort de Lou, ses reproches déguisés et maintenant cette bombe ? Non, il n’accepte pas. Il refuse d’accepter une telle horreur, un tel acharnement. Ce serait trop affreux…
Lou enceinte de lui. Elle a été pratiquement coupée en deux dans ce foutu accident ! Et maintenant on voudrait lui faire croire qu’elle attendait son enfant, que le fœtus était là tout ce temps ?
Une crampe le saisit, violente, suivie d’un haut le cœur. Il va vomir. Il va être malade. C’est insupportable.
Josef lui parle mais il n’écoute pas. Lloyd n’est pas en mesure d’entendre quoi que ce soit. Tout ce à quoi il peut penser, c’est à ce morceau de métal fiché dans le corps de Lou, dans son corps qui, s’il en croit ce morceau de papier, abritait la vie. Pas n’importe laquelle. La vie de son enfant. La vie du demi-frère ou de la demi-sœur de Merrin.
Il a la tête qui tourne, sa vue se brouille. A moins que ce ne soit que les larmes ?
« …voulait partir quelques temps. Mais elle comptait revenir. »
Lloyd pose un regard assassin sur Josef.
Elle comptait revenir ? Elle comptait revenir !? Mais qu’est-ce que ça peut foutre maintenant ?
« Elle est morte putain ! Qu’est-ce que ça veut dire qu’elle comptait revenir ? Rien ! C'est débile ! Elle reviendra jamais maintenant ! »
Nouvelle crampe. Plus intense cette fois. Lloyd abandonne la lettre, la laisse retomber sur le sol alors qu’il bouscule vivement Josef pour le dépasser et atteindre la salle d’eau à temps. Le contenu du plateau repas de l’hôpital auquel il a à peine touché ce matin repart par où il est entré.

Les épaules secouées par un mélange de sanglots et de hauts le cœur, il reste penché sur les toilettes durant un moment, vomissant tout son soule, essayant d’évacuer tout ce qui le ronge de l’intérieur. L’espace d’une affreuse seconde, il se souvient de cette intervention où il avait été obligé d’aller repêcher un fœtus d’une vingtaine de semaines au fond de cabinet, après que sa mère de quatorze ans s’en soit débarrassée. Il associe cette image à Lou, à ce qu’il vient de lire dans la lettre que Josef vient de lui remettre et à ce que son estomac expulse.
C’est immédiat : il recommence à vomir, écoeuré. La bile lui brûle la gorge, ses côtes le mettent au supplice, il ferme les paupières avec force alors que ses yeux larmoyants laissent échapper de gros bouillons brûlants qui mouillent ses joues. Il tente de retrouver son souffle, peine à y parvenir. Respirer est douloureux.  
Ca dure moins d’une minute, mais c’est une minute sacrément intense…  
Quand il a enfin terminé, il pousse un long soupir, crache une dernière fois dans les toilettes avant de refermer la lunette et de tirer la chasse d’eau. Il attrape du papier pour essuyer ses lèvres, puis ses yeux, se moucher et jeter le tout pendant que Josef patiente à quelques mètres de là. Lloyd lui a fait signe de ne pas entrer dès qu’il en a eu l’occasion.
Il ne veut pas de lui. Il ne veut pas d’aide.

Quand il pense en avoir la force, Lloyd se redresse prudemment en s’aidant de la barre prévue à cet effet et s’asperge le visage d’eau.
Lou était enceinte… De lui… Et il n’a rien vu, rien su, avant maintenant… Avant qu’il soit trop tard. Si elle lui en avait parlé… S’il lui avait parlé… Pourquoi ne lui a-t-elle rien dit ? Il aurait pu comprendre, il aurait pu être là… S’ils avaient parlé, si elle lui avait parlé de son envie de quitter la brigade il l’aurait immédiatement incité à le faire.
« Elle aurait dû me le dire… » crache-t-il rageusement, ses mains étroitement refermée sur la porcelaine de l’évier, jusqu’à blanchir les articulation de ses doigts. « Si…si elle m’avait parlé au lieu d’écrire ces lettres ridicules… On n’en serait pas là si elle l’avait fait. Je ne l’ai jamais obligée… J’ai jamais voulu ça… »
Et comme souvent, Lloyd délaisse une émotion pour basculer dans son extrême opposée. Sa colère se dissipe, fond comme neige au soleil et le chagrin refait surface. Il plaque ses mains sur son visage mais aucune larme ne vient. Il a l’impression d’en avoir déjà trop versé. Peut-être qu’il est vidé ? En tout cas, clairement, il se sent lessivé…
« C’est trop dur… C’est trop… »
Il cherche ses mots mais il n’en trouve pas d’assez puissant. Lou était enceinte. Lou est morte. Il n’y a rien à dire.
Lloyd pousse un énième soupir et laisse ses bras retomber le long de son corps.
« On va être en retard. File-moi ça s'te plait » lâche-t-il en désignant son costume de cérémonie, déposé un peu plus loin.



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MessageSujet: Re: all i want is nothing more...   all i want is nothing more... EmptyMar 20 Fév - 0:13

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EXORDIUM.
- Elle est morte putain ! Qu’est-ce que ça veut dire qu’elle comptait revenir ? Rien ! C'est débile ! Elle reviendra jamais maintenant !

Son regard, il ne l’a pas loupé. Et Josef serre les dents pour l’encaisser. La situation dérape et il n’en attendait pas moins de Lloyd avec cette lettre à la con qui est entrain de remuer les plaies, les douleurs. Le pompier commence sérieusement à regretter son geste, de le lui avoir donné maintenant et pas après. Son ami est entrain de se malmener alors que les toubibs lui ont certainement dit de se tenir tranquille, au plus calme.
C’est pas gagné, bordel.

Miller se laisse bousculer sans broncher, encaissant de nouveau, Lloyd courant jusqu’à la salle de bain où il l’entend gerber. Il aurait difficilement pu en être autrement avec toutes ces émotions qu’il traverse bien trop brusquement. Josef lui-même à la boule au ventre et n’est pas loin de dégobiller son café et les quelques bouchées de repas qu’il s’est forcé à prendre aujourd’hui.
Il se retient de pénétrer dans la salle pour l’aider, pour le soutenir, parfaitement conscient que la dernière chose dont il a besoin en cette seconde, c’est de la présence de Josef pour le materner. Le pompier n’a même plus la force de chialer pour l’instant, déjà épuisé de cette journée qui n’en finira donc jamais. Dire que le pire n’était même pas derrière eux, putain…
Josef se dirige vers la pièce, sans y entrer et perçois le geste de Lloyd qui lui interdit de rentrer. Le pompier se tient à l’écart, en retrait, ne forçant pas les choses.
Il glisse par réflexe les mains dans les poches de son pantalon de costar, celui qu’il a envie d’arracher et de jeter à la poubelle pour ne plus jamais le revoir et Josef patiente, épaules lourdes. Il n’a qu’une envie, d’en finir et de boire une bonne bouteille d’alcool pour oublier cette situation catastrophique, merdique et surtout noyer cette douleur qui le ronge comme un putain de poison.

- Elle aurait dû me le dire…

Oui, clairement, elle aurait dû. Et pas dans une lettre.

- Si…si elle m’avait parlé au lieu d’écrire ces lettres ridicules… On n’en serait pas là si elle l’avait fait. Je ne l’ai jamais obligée… J’ai jamais voulu ça…
- Et encore une fois, t’y es pour rien Lloyd. Personne n’a voulu ce qu’il s’est passé et oui, elle aurait dû te le dire. Avant. Pas par ces … maudites lettres. Merde.

Quand il repense à la sienne, Josef bascule entre deux émotions. La colère et la profonde tristesse. La lire a été un véritable supplice et quelque part, il lui en veut. Son opinion biaisée par sa mort n’est en rien objective. La peine parle à leur place, la douleur avec. C’est une étape par laquelle ils doivent passer avant de pouvoir reprendre leur quotidien, leur vie à la caserne sans Lou.

- C’est trop dur… C’est trop…

Josef se passe une main dans ses cheveux, les foutant un peu plus de travers, ne sachant pas quoi rajouter. Il commence à être à court de mots, ils savent tous les deux que tout ça ne sert à rien, que de s’énerver ne la ramènera pas… encore moins de chialer. Mais ça leur fait du bien, quelque part, d’évacuer leur frustration, leur peine commune.

- On va être en retard. File-moi ça s'te plait

Josef se dirige vers le fauteuil, prend délicatement ce putain de costume et le refile à son ami.

- Gerbe pas dessus, j’ai pas de fringues de rechange pour toi avec moi. Manquerait plus que tu sois obligé d’y aller en combi d’hôpital, cul à l’air.

Chose complètement conne puisqu’il a déjà des fringues sur le dos. Mais peut-être est-ce là une tentative de le dérider, de détendre un peu l’atmosphère puisqu’encore une fois, le pire les attende. Ils chialeront suffisamment là-bas, devant son corps puis devant cette mise en terre que Josef redoute en silence.
Le pompier va s’assoir sur le fauteuil, coudes sur les genoux, visage entre les mains qu’il frotte comme si ce simple geste pouvait l’aider à se débarrasser de cette fatigue immonde.

- T’as besoin d’aide vieux ou ça va aller avec côtes en carton ?

Il en a besoin, de cette légèreté. Juste quelques secondes avant de devoir affronter l’horreur. Josef s’empare de son portable et envoi un message à Daya pour la prévenir qu’ils ne vont pas tarder, s’excusant du temps plus long que prévu. Ça doit faire un bon quart d’heure qu’elle patiente dans la bagnole.
Lloyd se présente enfin, un peu débrailler alors qu’il tente sans trop souffrir de glisser sa chemise dans son pantalon.

- Attends, t’as le col de travers là. Josef le réajuste et se recule, le scrutant, air approbateur sur le visage. Prêt ? Daya nous attend dans la voiture.

Non, ils ne le seront jamais. Mais comme dit un peu plus tôt, ils vont finir par être à la bourre et Josef doute que Lloyd ait envie de louper l’occasion de dire un dernier aurevoir à Lou. Il le laisse rassembler ses affaires, patiente et les deux pompiers commencent leur route vers l’extérieur qu’ils gagnent en quelques minutes, Josef prenant le temps de marcher lentement pour ne pas faire un peu plus souffrir son ami.
Et bien qu’il soit assassin, l’air frais lui fait du bien, le réveille, lui remet les idées en place pour un temps. Ne serait-ce que cinq minutes.
Josef les guide jusqu’à sa bagnole où Daya les attend et à qui il adresse un coup d’œil qui se veut rassurant, laissant Lloyd monté à l’arrière.

- Désolé.

Du temps que ça a pris. Sa petite amie lui fait signe que ça n’est rien, compréhensive, comme toujours. Encore une fois, le pompier se dit qu’il a une sacrée chance d’avoir cette femme dans sa vie, encore plus en cet instant. Josef s’apprête à démarrer la voiture alors que Daya se retourne vers Lloyd, sans qu’il ne puisse apercevoir ce sourire triste qu’elle affiche.

- Hey… un silence, bref mais presque lourd. Pour tous les trois. Je suis vraiment désolée pour ce qui est arrivé.

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Lloyd Hatfield

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MessageSujet: Re: all i want is nothing more...   all i want is nothing more... EmptyMar 27 Fév - 8:42

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Josef & Lloyd

 
Il veut en finir à présent. Il veut enfiler ce maudit costume, grimper dans la voiture de Josef pour filer jusque chez Lou et… Et ensuite il avisera. Ce dont il a vraiment envie, c’est d’aller se terrer quelque art pour panser ses plaies, se retrouver seul et digérer cette nouvelle infâme. Mais il sait bien que ce ne sera pas réalisable. Parce que quand cette maudite journée sera terminée, il faudra qu’il gère Merrin. Sa mère sera là, elle fera semblant d’aider, mais puisqu’il n’a plus confiance en elle, il devra la surveiller du coin de l’œil en continue. Parfois, il a l’impression de faire plus confiance à sa fille de deux ans qu’à sa mère qui approche des soixante-dix ans.
Josef se met en mouvement et lui tend le dit costume, s’essayant à plaisanter pour détendre l’atmosphère épouvantable qui règne dans la pièce. Mais ça ne prend pas du tout. Lloyd n’a pas envie de sourire. Pas envie non plus de se forcer à lui sourire pour entrer dans son jeu. Peut-être parce qu’il lui en veut… Josef n’est que le messager, lui aussi n’a pas l’air d’approuver ces histoires de lettres et traverse un moment pénible mais… Il faut bien qu’il en veuille à quelqu’un. A quelqu’un d’autre que Lou qui est six pieds sous terre et qu’il ne peut plus confronter, sur aucun sujet.

Lloyd pousse la porte de la pièce d’eau qu’il vient de quitter pour se changer sans être vu de son collègue, qui est allé s’asseoir sur le fauteuil de sa chambre. Le seul qui soit un tant soit peu confortable et sur lequel des dizaines de personnes se sont enchainées malgré son court séjour ici. Il a été bine entouré Lloyd ne peut pas dire le contraire… Pourtant, il continue de se sentir atrocement seul, démuni face à toute cette situation.
Avec des gestes précautionneux, il tente de se déshabiller. Son teeshirt enlevé, il constate que son pansement, fraichement changé est tâché. Il a dû faire sauter un point ou deux. La tâche de sang n’est pas imposante. Elle ressemble à une espèce de petite fleure en train de s’épanouir.
« T’as besoin d’aide vieux ou ça va aller avec côtes en carton ? »
« Non. »
Il n’a pas envie qu’il vienne ici, s’inquiète et l’oblige à rappeler une infirmière ou un médecin. Lou s’est faite broyer, lacérer par un morceau de métal et n’a pas bronché. Il peut bien supporter ça quelques heures. Ca lui apprendra…
Il termine donc de se débarrasser de ses vêtements civils, gardant son teeshirt sous la chemise de son uniforme pour que le sang, s’il vient à percer, apparaisse moins vite sur la seconde épaisseur de ses vêtements.
Tout ça lui prend une éternité. Quand il ressort, fatigué, le buste perclus de douleur, il n’est même pas convenablement habillé et sait qu’il va avoir besoin de l’aide de son ami. Ce dernier fait disparaître le téléphone qu’il avait en main et se redresse pour venir à sa rencontre. Il réajuste son col, prend un peu de recule pour observer le résultat et semble approuver. Lloyd se dit qu’il ne fait pas le difficile parce que l’état de sa tenue est loin d’être impeccable mais il s’en moque. De toute façon, Lou ne voulait plus être pompier… Alors à quoi bon tout ce cirque ?

« Prêt ? Daya nous attend dans la voiture. »
Le grand blond se contente de hocher la tête. Il va prendre le sac qui contient les affaires qu’on lui a ramenée au fur et à mesure de son séjour et Josef se charge de le lui prendre des mains pour ne pas le charger. Lloyd ne cherche pas à faire d’histoires et le lui cède avant de lui emboiter le pas.
Lloyd lui montre quel chemin emprunter pour ne pas avoir à passer devant le bureau des infirmières. Il les connaît. Elles vont le guetter et lui demander de s’installer dans un fauteuil roulant pour assurer leurs arrières et ne pas se retrouver avec un procès sur le dos si jamais il venait à glisser dans un escalier ou quelque chose de ce genre… La procédure. Mais il emmerde les procédures.
Ca les oblige à prendre quelques escaliers mais tant pis, Lloyd préfère ça. Josef fixe son allure sur la sienne, ralentie, et ils finissent par atteindre le parking où Daya les attend, installée dans sa voiture.
La dernière fois qu’il l’a vue, tout le monde passait un bon moment au Maureen’s Tavern, à l’occasion de son trente-cinquième anniversaire… Lou était encore en vie, en parfaite santé et ils étaient rentrés ensemble… Avait-elle déjà pour projet de quitter la ville ? Savait-elle déjà qu’elle était enceinte ? Sans doute pas parce qu’elle avait bu elle aussi… A moins qu’elle se soit moquée de mettre la vie de son bébé à venir en danger ?
Il la salue en s’installant péniblement à l’arrière, retenant une grimace, sa main portée à son buste. Elle se tourne vers lui alors qu’il tire sur sa ceinture pour l’installer, et il l’entend lui dire qu’elle est vraiment désolée pour ce qui est arrivé. Est-ce qu’elle est au courant ? Est-ce que Josef lui a tout raconté ? Est-ce qu’elle parle de sa grossesse à tous ceux à qui elle a écrit ? Est-ce que tout le monde est déjà au courant ? Est-ce que tout le monde va poser un regard désolé sur lui en sachant ce qu’il traverse ? Cette idée l’écoeure, lui redonne la nausée...
Mais il va devoir faire avec.
« OK. »
C’est tout ce qu’il trouve à répondre, avant de tourner son regard fatigué et encore rougis par les larmes vers la vitre. Il ne l’en détournera qu’une fois ou deux, lorsque les autres occupants de la voiture lui adresseront la parole durant le trajet les séparant de leur destination. De l’enfer qui les attend tous…    
   



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