Where is my mind Ft Jakob

Where is my mind
Way out in the water
See it swimmin'

Daya and Jakob

Where is my mind

Ce petit aparté amusant aura au moins eu le mérite de franchement détendre l’atmosphère qui s’était par moment un peu tendue sous les histoires tragiques issues de leurs passés respectifs. L’alcool y a son rôle évidemment et elle commence sérieusement à en sentir les effets, ses joues sont rougies et son pull un peu trop grand pour elle lui semble soudainement de trop, sans compter sur sa langue qui se délie à présent bien plus facilement. La bouteille reposée sur la table elle vient poser son regard sur son acolyte de la soirée qui lui aussi semble bien plus détendu qu’à son arrivée. « Je signe si tu me laisses au moins de quoi boire, t'es en train de te faire la bouteille toute seule comme une grande là. L ‘indienne laisse échapper un rire amusé qui se perd dans un sourire espiègle. – C’est qu’en théorie elle est à moi tu vois. Lui répond elle en plaisantant. Ce n’est que dans ma trop grande générosité que je la partage avec toi ! Il la récupère finalement et vient à la finir avant de se lever pour la déposer sur la table une fois terminée. Elle le suit du regard avant de le perdre sur la chienne qui a quant à elle déjà quittée la partie. Tu vas pas t'faire taper sur les doigts d'être parti boire chez un mec sur un coup de tête comme ça ? Et juste comme ça, alors qu’il vient se ré-avachir à ses côtés elle redescend un peu de façon plutôt brutal. La dernière chose qu’elle risque c’est bien de se faire taper sur les doigts, pour ce qu’elle en sait il n’en a pas franchement grand-chose à faire de savoir où elle se trouve et avec qui. Ce n’est pas franchement le genre de choses sur lesquelles elle a envie de revenir, pas alors qu’elle ne sait même pas si son couple existe encore, elle a de très sérieux doutes là-dessus après ce qui avait été dit en plus de ces dernières semaines à littéralement vivre comme des étrangers. Non pas qu'on fasse quelque-chose de mal m'enfin, j'imagine que tu comptes rester là au moins cette nuit et j'me doute que ça puisse faire chelou. Elle tourne la tête vers lui et lui adresse un sourire entre l’amusement et le chagrin. Bien sûr qu’ils ne font rien de mal, c’est même à mille lieux de l’idée qu’elle aurait pu se faire de cette soirée et de l’idée sordide que représentait en premier lieu sa venue ici et pourtant…pourtant elle ne regrettait pas ce choix singulier. J'veux dire, tu peux rester autant que tu veux hein, y'a pas de soucis là-dessus au contraire mais j'veux pas foutre la merde malgré moi, t'vois ? Une exclamation ironique s’échappe de ses narines et elle lève les épaules, ses mains à présent dénué d’occupation, elle vient à les entrelacer sur ses genoux, le regard qui s’y perd l’espace de quelques secondes.

– T’inquiète pas Jakob, crois-moi tu peux pas foutre plus la merde que ça ne l’est déjà. Pour ce que j’en sais ça se trouve je suis de retour sur le marché…Elle pousse un soupir et vient passer une main sur son visage. Elle finit cependant par se retourner vers lui, se redresse et remonte ses jambes contre elle. Tu peux me dire c’est quoi votre problème à vous les mecs hein? Un sourire qui marque son interrogation, elle plaisante bien évidemment, peut-être que tourner le sujet à la dérision le rendra plus facile à avaler. Pourquoi vous voulez toujours jouer les gros durs même quand de toute évidence vous avez besoin d’aide ? Elle secoue la tête à la négative. Non vraiment si tu veux éclairer ma lanterne je t’en prie parce que j’ai beau retourner le truc dans tous les sens ça me dépasse… La jeune femme vient déposer son coude sur le dessus du dossier et laisse sa tête retombée contre sa main, le regard sérieusement braqué sur l'hispanique. Et je te jure je pense pas que je sois le genre reloue comme nana. Elle laisse échapper un gloussement amusée. Bon okay j'ai de toute évidence mon caractère et tout ça, mais putain je suis pas castratrice alors je comprends pas pourquoi c'est si compliqué d'accepter mon aide… » Parce que s'il refuse de s'appuyer sur elle dans des moments comme ça alors très honnêtement elle ne sait plus trop s'ils jouent dans la même cour, peut-être que finalement les rôles s'étaient inversés, peut-être que ses sentiments avaient surpassés ceux bien plus évident que Josef avait démontré au début de leur relation, peut-être qu'elle ne faisait finalement pas le poids face à tout le reste, face à Lou et à la vie qu'il voulait de toute évidence menée.

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EXORDIUM.

« T’inquiète pas Jakob, crois-moi tu peux pas foutre plus la merde que ça ne l’est déjà. Pour ce que j’en sais ça se trouve je suis de retour sur le marché… ; une pause, un soupire de la part de Jakob pour répondre à cette phrase-là, quoi dire de plus en soit ? Il n'a pas les mots, pas l'habitude de réconforter ce genre de chagrin, cette légère colère qu'il croit percevoir dans son regard ; à moins que ce ne soit de la lassitude ? Un peu de doute ? Qu'importe, il n'a pas à s'en mêler, l'ancien militaire ne fait qu'essayer de faire valoir son point de vue et ses volontés, celles de ne rien aggraver. S'il savait. Tu peux me dire c’est quoi votre problème à vous les mecs hein ? Et cette question-là le sort de ses songes, de ses pensées. Daya vient rappeler au trentenaire sa présence par son ton plus amusé que les mots ne le laisse à penser. Il fronce les sourcils, détaille la jeune femme de ses prunelles pour essayer de saisir le sens de son interrogation. Pourquoi vous voulez toujours jouer les gros durs même quand de toute évidence vous avez besoin d’aide ? Non vraiment si tu veux éclairer ma lanterne je t’en prie parce que j’ai beau retourner le truc dans tous les sens ça me dépasse… ; lui aussi, en cet instant. Il peut avoir la même question à poser tout en inversant les rôles. Parce qu'en son esprit vient se rappeler la dernière légère dispute qu'il a pu avoir avec Irene, les derniers mots qu'ils ont échangé, cette incompréhension de sa part à ne pas saisir ce qui la pousse à rester dans des bras qui ne la respecte pas. Pourtant il s'abstient, essayant au mieux de réfléchir à la réponse qu'il pourrait avoir à lui servir. Mais rien, pour l'instant. Rien si ce n'est un bref geste de la tête qui trahie le fait qu'il soit paumé comme jamais. Et je te jure je pense pas que je sois le genre reloue comme nana. Bon okay j'ai de toute évidence mon caractère et tout ça, mais putain je suis pas castratrice alors je comprends pas pourquoi c'est si compliqué d'accepter mon aide… » Et finalement, un soupire. Un soupire parce qu'il n'a pas le droit de s'en mêler, parce qu'il n'a pas les moyens aussi de pouvoir la réconforter. Ou presque. Il s'installe un peu mieux, essayant de ne pas prendre plus de place que ce dont il aurait besoin, bravant l'impression même de ressentir les mouvements de la terre dans sa tête. L'alcool commence à monter, doucement, à délier les langues qui – d'ordinaire – resteraient muettes dans ce genre de conversations. Jake se laisse aller à l'instant, s'épargnant ses propres tracas pour paradoxalement s'occuper de ceux de son invitée surprise. Lui qui pensait qu'il ne s'en mêlerait pas, le voilà à se jeter en plein dans le sujet.

« J'imagine que c'est l'besoin de prouver qu'on sert à quelque-chose à défaut de parfois faire d'la merde. » Réponse peu convaincante mais spontanée, délaissée là comme pour satisfaire les doutes de la Belle désormais révélés. Il en soupire à nouveau, abandonnant une main sur sa chienne en plus de son regard. Il a le visage de Irene qui vient le hanter, toutes les questions qu'il n'a encore jamais posé, ces mots qu'il n'a jamais osé faire entendre quand ils se retrouvaient. « Et j'pense que si tout était simple, ça n'aurait pas forcément d’intérêt. » Il tique en prononçant ça, comme blessé par cette propre vérité. Peut-être que les sentiments qu'il partage avec Irene sont ce qu'ils sont parce qu'ils ne peuvent réellement en profiter ? Peut-être que Daya, en ce sens, y accorde de l'attention – à son couple – parce que tout ne fonctionne pas aussi simplement que ça ne le devrait ? C'est complètement perché, comme raisonnement, mais en cet instant et dans sa tête, les choses font plus ou moins sens. Disons que l'illogisme fait partie des effets secondaires de tout ce qu'ils ont d'ors et déjà ingurgité. « Après, pour être un peu plus sérieux, j'pense qu'il a peur que tu fasses plus mec que lui ; ou il a peur que tu juges le fait qu'il soit faible dans certains moments. La fierté chez un homme c'est sacré, j't'assure. » Un clin d’œil, un maigre sourire de teinté sur ses lèvres. Il sait de quoi il parle, finalement, profonde a été sa gêne quand Irene s'est risquée à l'aider, à apaiser le traumatisme de son passé qui peinait à s'estomper. « Laisse lui l'temps de comprendre que tu l'enfonceras pas plus. Essaye surtout de pas l'enfoncer plus, choisis tes mots, fais lui comprendre – j'en sais rien moi – qu'à deux les choses pourraient passer plus facilement. Mais essaie toi aussi de comprendre en soit. Après je veux pas aller trop loin dans le sens où je sais pas trop c'qui se passe entre toi et ton gars ; j'peux pas te dire précisément c'qui faudrait. » Il a les mots qui se cherche durant sa prise de parole, il a cette manière de parler qui trahie son incompétence dans cette matière ; mais il faut au mieux, l’hôte de cette soirée, essayant au moins de l'aider.

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Le soupir qu'elle entend s'échapper des lèvres de Jakob la rappelle un peu à l'ordre où tout du moins lui rappelle que tout n'est pas nécessairement bon à dire, surtout à quelqu'un qu'on ne connaît pas et encore moins à un collègue. Ça ne lui ressemble pas vraiment, mais les circonstances n'ont rien d'habituelles et son taux d'alcoolémie non plus, alors…peut-être que c'est là une excuse facile ou peut-être qu'elle se laisse finalement un peu allé, après avoir fait preuve de bien trop de raisons ces derniers mois. « J'imagine que c'est l'besoin de prouver qu'on sert à quelque-chose à défaut de parfois faire d'la merde. Un sourire vient s'afficher sur son visage, léger, pas nécessairement joviale, mais un tant soit peu amusée par la vérité qu'il ose laisser entendre. C'est quelque chose qu'elle avait bien évidemment envisagé, que peut-être, il se sentait coupable de ne pas avoir pu l'aider, de ne pas réussir à dépasser les sentiments accablants qui avaient pris possession de lui, mais en même temps…ça ne lui ressemblait pas et en l'occurrence il n'essayait pas de prouver grand-chose. Et j'pense que si tout était simple, ça n'aurait pas forcément d’intérêt. La main de la l’Indienne s’éloigne un instant de sa tête qu’elle relâche et la lève pour exprimer ses doutes, une moue fermement attachée sur ses traits basanés. Peut-être qu’elle n’avait plus envie que ce soit si compliqué, peut-être qu’à présent elle saurait apprécié un trop plein de simplicité, elle à en tout cas bien envie de le croire. Après, pour être un peu plus sérieux, j'pense qu'il a peur que tu fasses plus mec que lui ; ou il a peur que tu juges le fait qu'il soit faible dans certains moments. La fierté chez un homme c'est sacré, j't'assure. Un soupir, il fait sens…elle a bien du mal à s'imaginer que Josef puisse véritablement penser de cette façon ou se sentir, de quelque manière que ce soit, menacé par elle, mais elle ne peut pas complètement écarté cette possibilité, parce que ça vient s'ajouter à cette obsession pour le Fight club, à la violence dont il a bien voulu faire preuve à son encontre ou encore à ce déni complètement extrême de la situation. Nan plus elle y pense et plus elle se dit que Jakob marque peut-être là un point, peut-être qu'elle avait crue l'aider par sa présence, mais peut-être que c'était tout le contraire qu'elle avait provoqué. Laisse lui l'temps de comprendre que tu l'enfonceras pas plus. Elle prend tout ce qu'il veut bien lui donner, essaye de l'appliquer à sa situation, leur situation et ça ne fait que la rendre un peu plus confuse, elle repousse une mèche de cheveux derrière son oreille, retourne tout ça une énième fois dans le brouillard opaque de son esprit, choisie tes mots, fait lui comprendre C'est ce qu'elle avait cru faire et ça n'avait pas été un franc succès…la mélancolie s'étend doucement, elle ne s'en rend pas vraiment compte, pas encore, mais son regard à quant à lui pris une teinte un peu plus peinée. Mais essaie toi aussi de comprendre en soit. La jeune femme penche la tête, acquiesce en quelque sorte, peut-être que la faille avait été là, peut-être qu’elle n’arrivait pas à comprendre, en réalité il ne s’agissait pas là d’un peut-être, elle s’y était essayée, mais ca continuait curieusement de la dépasser.

Elle se rend bien compte alors qu’elle pose finalement un regard un peu plus long sur lui que cette affaire est sans doute un peu trop pour lui ou en tout cas ne le met pas particulièrement à l’aise et qui pourrait le lui reprocher… « Hmmm entre trop compliqué et un peu trop simple mon coeur balance. Lâche-t-elle en souriant. En vérité lui et moi on est passé par des trucs…elle secoue la tête, retient un rire amusé. Tout droit sorti d'une télénovelas ou presque j'te jure ! Et à une époque je n'aurais juré que par du compliqué parce que c'était excitant, inattendue, explosif, mais maintenant que ça m'a littéralement explosé à la tronche, le simple me vend vrai-ment du rêve ! De nouveau elle secoue la tête à la négative. Tes conseils sont avisés, je crois qu'il faut que j'y réfléchisse à froid…j'ai jamais été particulièrement sage en me précipitant et encore moins avec tout ce que j'ai bu…Un rire vient s’extirper de sa bouche, bien plus franc, plus spontané et surtout un peu plus bruyant. Ahhh je crois pas que ce serait très juste envers toi de t’abreuver de la longue histoire, en soit bourré de rebondissement et extreme-ment intéressante il faut le dire, mais néanmoins longue et hautement tragique de mon couple. L’alcool commence vraiment à s’entendre, sauf pour l’indienne peut-être, en tout cas elle reprend un de gaieté et dédramatise, sans doute beaucoup trop c’est vrai, mais au moins elle ne vient pas plus entacher l’espace assurant de sa maison. Sauf si jouer les conseiller conjugals c’est genre un de tes fétiches. » Un sourcil qui se lève et un éclat de rire qui vient ponctuer sa phrase, à ce rythme la nuit ne sera pas franchement longue avant qu’elle ne s’écroule noyé sous une quantité trop importante de gin et un trop plein de sentiments dévastateurs.

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« Hmmm entre trop compliqué et un peu trop simple mon cœur balance. Un sourire pour ponctuer cette phrase-là, il n'a que cette réponse silencieuse à fournir. Dieu sait qu'il galère tout autant dans sa relation, la plus compliquée qui puisse être, qui plus est. La femme d'un autre, de son meilleur ami, la nécessité de taire les reproches qu'il pourrait avoir à faire, de refouler tout ce qu'il pourrait entreprendre à l'égard de Sebastian qu'il ne pensait pas aussi irrécupérable. En vérité lui et moi on est passé par des trucs… ; et de nouveau ce rictus, ce regard baissé et les songes qui divaguent pour essayer de se concentrer. La vérité, c'est qu'il revoit tout le parcours braver en compagnie de celle dont il s'est éprit, cette femme qu'il n'avait pas à aimer. Pas de cette manière, pas avec autant de conviction. Oui, ils sont passés par quelques trucs aussi, de leur côté ; bien trop pour pouvoir – parfois – pleinement les surmonter. Tout droit sorti d'une télénovelas ou presque, j'te jure ! Et à une époque je n'aurais juré que par du compliqué parce que c'était excitant, inattendu, explosif, mais maintenant que ça m'a littéralement explosé à la tronche, le simple me vend vrai-ment du rêve ! Ils en sont là quand elle laisse échapper ses dernières syllabes. De ce qu'ils voient, chaque jour, à chaque instant... De ce qu'ils sont en devoir de contempler pour avancer, le simple s'est toujours avéré être le paradis rêvé. Il comprend, en soit, mieux que personne dorénavant. Tes conseils sont avisés, je crois qu'il faut que j'y réfléchisse à froid… j'ai jamais été particulièrement sage en me précipitant et encore moins avec tout ce que j'ai bu… Ahhh je crois pas que ce serait très juste envers toi de t’abreuver de la longue histoire, en soit bourré de rebondissement et extrême-ment intéressante il faut le dire, mais néanmoins longue et hautement tragique de mon couple. Cette fois, c'est un rire franc qui franchie la barrière de ses lèvres, lui dont les sourires sont rares et la gaîté également se laisse prendre au jeu de l'alcool qu'il partage avec l'indienne. Ça apaise les tourments, ça calme les idées. Ça vient offrir un autre sujet à sa conscience pour qu'elle puisse au mieux s'occuper, ne pas ruminer. Ce soir, Daya devient le héros de sa nuit, la porte de secours sur tout ce qu'il pensait inatteignable dans sa vie. Par sa présence, son récit, elle rappelle à sa personne que tout peut s'arranger mais qu'un peu d'aide, qu'un peu de patience, tout ce qu'il n'a jamais su vraiment posséder. Sauf si jouer au conseiller conjugal c’est genre un de tes fétiches. » Il hausse simplement les épaules, venant se redresser au mieux pour pleinement faire face à ce qu'elle pourrait avoir à raconter ; si ça peut l'en libérer, ne serait-ce qu'apaiser les maux qu'elle semble porter, il peut écouter.

« J'suis pas des plus forts dans ces conneries vu les relations merdiques que j'ai eu mais j'peux faire au mieux, si t'as besoin. Une pause et ses prunelles se lèvent sur la brune qui erre – presque autant que lui – sur son canapé pour la soirée, les soirées qui sait, à venir. Il termine par se défaire du siège de sa chienne, lui laissant l'accès complet à sa place tandis que, de son côté, il rejoint d'un peu plus prêt la belle qu'il a accepté de faire entrer. Avant de continuer, il vient saisir une bouteille au fond délaissé, tendue en direction de celle dont les traits commencent à s'affaisser. Évidemment, il se doute que cette discussion n'est pas des plus aisées, comment le pourrait-elle si les choses lui sont si compliquées... Si t'as besoin d'parler, j'suis là mais faut surtout que t'prennes du recul pour toi j'crois. L'plus important, finalement, c'est de savoir d'abord se situer avec soi-même pour ensuite penser à comment se serait avec les autres, t'vois ? » Il essaie, cherche ses mots, son regard braqué sur la petite indienne avec l'espoir que ses mots aient suffisamment d'impact. S'il doit lui confier sa vie, il espère qu'elle saura remonter cette pense qu'il n'a que trop dévalé. « Ou on peut faire autre chose s'tu veux, j'm'en fous personnellement. J'me dis que dans l'état où on s'met, on fera pas grand-chose de constructif mais qui sait, ça t'évitera peut-être de penser à tout ça là. » Car, de son côté, il en ressent les effets. L'alcool parcourt ses veines à une allure folle, déposant ses vices ici et là pour ne plus rien laisser que ce doute constant. C'était le risque, ou plutôt l'effet escompté, la possibilité de ne pas avoir à se faire rationnel l'espace de quelques instants, quelques heures à peine avant que ne reviennent toutes les responsabilités. « C'toi qui voit, ou t'veux peut-être que j'te foute la paix un peu? » Il ose une main contre la jambe de la jeune femme, innocente qui se veut rassurante, réconfortante. Il n'est pas des plus doués, le fait est.

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L'alcool est véritablement une épaule sur laquelle s'appuyer, un puits dans lequel jeter tout ce qui peut sembler impossible à dépasser dans l'instant et c'est précisément ce que Daya avait semblé faire jusqu'ici, tout du moins du mieux qu'elle l'avait pu. Elle avait, sur la jeté qui avait abrité sa colère immédiate, verser toutes les larmes qui l'étouffaient et lui serrait douloureusement la poitrine et pourtant, bien que Jakob se soit révélé plutôt efficace pour lui faire oublier les cris et les reproches subit, ni lui, ni ce qu'ils s'appliquaient à s'enfiler depuis son arrivée ne semblait vraiment être encore suffisant et la réalité semblait doucement se ré-immiscer en elle. C'est la réflexion qui la frappe alors que le rire de Jakob vient se mêler au sien, comme un pied de nez a l'image qu'elle renvoie. Le poids des évènements et de toutes ces interrogations qui s'entassent, se créer et s'étendent commence à prendre le pas sur cette volonté qu'elle avait créer de toute pièce pour ne pas se laisser sombrer comme elle avait pu le faire avant de quitter son propre appartement, il faut dire que pour le coup Josef lui avait grandement facilité la tâche en claquant lui-même la porte sur son annonce et sur elle par la même occasion. Jakob vient à réajuster sa position, se décalant pour mieux lui faire face, un air un peu plus sérieux venant recouvrir les traits de son visage. « J'suis pas des plus forts dans ces conneries vu les relations merdiques que j'ai eu mais j'peux faire au mieux, si t'as besoin. Elle apprécie sans aucun doute les efforts qu'il s'efforce de faire pour la réconforter ou en tout cas lui permettre de vider de son sac et bien qu'elle ne soit pas très franchement à l'aise avec cette idée, elle se dit aussi que cela lui ferait sans doute du bien d'exorciser un peu tout ce qui était arrivé, ceci étant dit est-ce qu'elle s'en sentait capable ce soir ? Probablement pas…

L’indienne attrape la bouteille qui lui est tendue et y dépose son regard un instant, évaluant l’envie de venir en avaler le contenue, mais son interrogation silencieuse est interrompue par la voix de son camarade qui revient habiter les lieux. Si t'as besoin d'parler, j'suis là mais faut surtout que t'prennes du recul pour toi j'crois. L'plus important, finalement, c'est de savoir d'abord se situer avec soi-même pour ensuite penser à comment se serait avec les autres, t'vois ? Elle ne peut qu'acquiescer à cela et sans vouloir être péjorative, elle doit bien reconnaître qu'elle n'aurait pas cru trouver chez l'ancien soldat autant de bon sens et de jugeote, mais il a raison et elle sait qu'avant même de pouvoir arriver à une quelconque vision du futur qui pourrait l'attendre ou non avec son petit ami, elle devait déjà déterminer ce qu'elle voulait elle, faire un point sur ce qui était véritablement important. Sa tête vient ainsi se dodeliner à la positive et un sourire un peu triste barre finalement ses lèvres. Ou on peut faire autre chose s'tu veux, j'm'en fous personnellement. J'me dis que dans l'état où on s'met, on fera pas grand-chose de constructif mais qui sait, ça t'évitera peut-être de penser à tout ça là. C'toi qui voit, ou t'veux peut-être que j'te foute la paix un peu? » La main de l’hispanique vient se poser sur sa cuisse et son regard s’y dirige presque instantanément, elle n’y voit rien d’autre que de la bienveillance, peut-être à tort, mais au vu de ce qu’il avait pu lui dire sur sa petite copine, l’idée ne fait guère plus de chemin. La jeune femme vient boire une gorgée de la bouteille qu’il lui avait tendue et fronce le bout de son nez, elle n’en a plus vraiment envie en réalité et finit donc par la lui tendre avant de prendre à son tour la parole. « J’apprécie vraiment. Son regard vient se planter dans le sien et il peut sans aucun doute y déceler la sincérité avec laquelle elle dépose ses mots sur leur conversation. Mais je pense que tu as raison…une fois de plus. Un sourire cette fois un peu plus taquin vient entrecouper ses mots. J’ai besoin de prendre du recul et je crois que finalement c’est pour ça que je me suis invitée chez toi pour pouvoir m’éloigner un peu de mes problèmes….peut-être qu’ensuite tout ça sera plus clair ! Un soupir un peu sonore et un sourire contrit plus tard. Ne t’en fais pas, je survivrai et au pire je me jetterai corps et âme dans mon travail et tu auras la primeur de ma motivation sans bornes et sans pause aucune. Elle laisse échapper un petit rire, le pire étant que c’est probablement ce qui se passerait si la finalité n’était pas la version idéale. Mais pour l’instant, j’écoute tes propositions d’activités, sachant que je t’annonce tout de suite que je risque de m’écrouler incessamment sous peu…mais je ferais mieux la prochaine fois c’est promis ! » Son épaule vient rencontrer la sienne dans un geste amical alors qu’un sourire vient perler au coin de ses lèvres.

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Il esquisse un sourire, finalement. Il s'essaie à rendre les choses un peu moins graves qu'elles ne le sont finalement, il le comprend au regard qu'elle commence à avoir, aux regrets qui semblent vouloir prendre en ampleur au cœur de ses prunelles. C'est pour ça, la bouteille tendue. C'est pour ça, le maigre réconfort physique qu'il s'essaie à faire valoir au mieux. Une gorgée et l'envie disparaît aussitôt. Une gorgée et elle termine par lui rendre ce qu'il avait commencé à apprécier, le liquide clair qui brûle autant qu'il trouble. « J’apprécie vraiment. Mais je pense que tu as raison… une fois de plus. Son rire fend la barrière de ses lèvres quand elle vient à prononcer ces mots. Il n'a pas forcément l'habitude d'entendre ça et ça l'amuse, en soit. J’ai besoin de prendre du recul et je crois que, finalement, c’est pour ça que je me suis invitée chez toi : pour pouvoir m’éloigner un peu de mes problèmes… peut-être qu’ensuite tout ça sera plus clair ! » Il hausse les épaules quant à cela, peu sûr que ce soit vrai. Ce sont des conseils qu'il n'a jamais vraiment réussi à suivre, toujours prêt à se jeter – le cœur sur la main – vers les choses qui font le plus mal. C'est un fait, une constatation et il espère silencieusement qu'elle n'ait pas ce même problème que lui, sans quoi elle n'en sortira pas. La spirale continuera d'être infernale et le recul, à force, ne servira à rien. Pour lui, il n'a jamais aidé mais il s'abstient cette vérité. « Ne t’en fais pas, je survivrai et au pire je me jetterai corps et âme dans mon travail et tu auras la primeur de ma motivation sans borne et sans pause aucune. » Ça, il n'en doute pas, lui laisse savoir par son sourire, par la manière dont il se met à rigoler. Il sait qu'elle ne ment pas sur cette possibilité, pense pouvoir désormais la cerner ; en partie, en tout cas, davantage en ce qui concerne le lien qu'ils ont désormais, cette mission commune qu'ils ont à terminer sans trop risquer. « Mais pour l’instant, j’écoute tes propositions d’activités, sachant que je t’annonce tout de suite que je risque de m’écrouler incessamment sous peu… mais je ferais mieux la prochaine fois c’est promis ! » La main se lève comme pour lui faire savoir que ce n'est rien ; dans l'autre gît encore la bouteille pratiquement terminée. Il en ressent les effets, maintenant qu'il se redresse. Il en ressent la manière dont ça peut s'immiscer sans même qu'on n'ait à y penser. Jakob s'offre quelques secondes, quelques minutes même pour pouvoir se convaincre qu'il saura se lever ; chose qui finalement se faire plus aisée à penser qu'à réaliser. Parce qu'il ose, finalement. Il ose retrouver sa hauteur pour débarrasser un peu les lieux, faire disparaître les cadavres de paquets et de bières qui dépérissaient sur la table basse. Dans sa course, Faith le rejoint aussitôt ; réclamant l'attention qu'elle parvient à obtenir avant d'aller se coucher, offrant la possibilité à Jake de revenir vers son invitée.

« J'vais t'laisser t'reposer. » C'est ce qu'il tient à proposer, la seule activité qui soit raisonnable au vu de leur état. Les mains qui jouent entre elles, le regard qui vient se perdre sur la jeune femme dont les songes ont refait surface. « J'te laisse prendre ma chambre, j'vais dormir sur l'canapé avec la chienne. Tu s'ras mieux j'pense et t'as la salle de bain juste à côté. J'termine de dégager tout ça et j'vais t'faire le lit. T'peux aller prendre une douche, tout ça, s'tu veux. » Sur ces mots, il continue ce qu'il avait commencé ; non sans tanguer néanmoins. Le gin commence à lui monter à la tête et il rêve de son canapé en cet instant, conscient d'être bien plus atteint que la jeune femme qu'il reçoit. Il s'en sent con, d'ailleurs ; pas très gros buveur. Ou alors, elle sait faire façade, tenir l'image. Les femmes ont toujours été plus prudentes qu'eux en ce qui concerne le laisser paraître. « T'as besoin de rien ? » Qu'il demande depuis la cuisine, s'offrant une pause comme pour faire passer l'impression que tout est en train de tourner. Mais ça aura eut un avantage, finalement. Il a l'esprit qui s'essaie à réfléchir, les songes qui tentent à se faire un peu plus clairs quant à tout ce dont ils ont parlé, ces conseils qu'il n'a jamais su écouter. Et s'il essayait, quelles seraient les conséquences sur ce qui pourrait advenir après ? Trop de questions, pas assez de réponses et il n'ira pas en parler. Il ne le peut pas, pas en sachant tout ce que ça implique derrière ; dévoiler Irene pourrait tant compromettre. Il termine par s'en redresser, rejoignant la grande salle pour s'occuper, taire les tourments qui commencent à s'immiscer. « C'est bon ? »

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Where is my mind

L'animation aussi inconsistante qu'elle ait pu être tout au long de cette soirée commence finalement à retomber dans un silence qui n'a rien de pesant ou gênant, peut-être est-ce dû à l'alcool ou peut-être parce qu'en définitive après les sujets abordés rien ne pouvait vraiment être inopportun. Daya ne se pose pas vraiment de question, n'analyse pas le silence, se contente de réfléchir à tout, à rien, mais surtout à Josef, les images venant se rappeler à elle, fort heureusement sans les mots qui devaient s'y associer. Ce n'est que lorsque Jakob finit par se lever qu'elle revient un peu à l'endroit, le moment, l'observe une seconde, commencé à ranger ce qu'il restait de leur petite sauterie improvisée avant de finalement se mettre elle aussi en mouvement et rassembler ce qui était éparpiller sur la table basse. « J'vais t'laisser t'reposer. Ce n’est pas ce qu’elle avait voulu dire en le mettant en garde sur le temps qu’elle mettrait à probablement s’écrouler sous la fatigue et la pression de cette horrible journée, néanmoins elle ne s’y oppose pas, parce qu’elle est véritablement fatiguée et qu’il vaut peut-être mieux laisser ce premier entretien se terminer avant de risquer de tomber dans la pathologique. J'te laisse prendre ma chambre, j'vais dormir sur l'canapé avec la chienne. Tu s'ras mieux j'pense et t'as la salle de bain juste à côté. J'termine de dégager tout ça et j'vais t'faire le lit. T'peux aller prendre une douche, tout ça, s'tu veux. La jeune femme secoue la tête et se lève finalement, se tournant vers l’hispanique qui continue son rangement. – C’est pas nécessaire, je peux prendre le canapé, déjà que je me suis largement invité, je vais pas en plus te prendre ton lit voyons! Son collègue lui jette un regard et secoue la tête, son chien venant près de lui réclamer un peu d’attention, qu’il réussie à obtenir presque instantanément. Visiblement il compte lui donner le traitement privilégié et elle n’insiste pas, elle n’en a honnêtement pas la force maintenant qu’elle s’est levée et qu’elle commence à réaliser à quel point elle a pu boire. L’indienne lève donc ses mains devant elle en signe de reddition Bien bien, je ne veux pas te contredire alors merci, ca sera parfait. Elle s’avance, vient déposer quelques restes près de lui avant de revenir sur ses pas et de cette fois se diriger vers son sac qu’elle soulève et pose sur une table à hauteur.

- T'as besoin de rien ? Elle secoue machinalement la tête avant de réaliser que c’est une réponse verbale dont il a besoin de là ou il est, ainsi elle le lui confirme – Non, je crois que je vais me contenter de m’écrouler à l’arrache et je t’emprunterai ta salle de bain demain. Heureusement elle était de repos le lendemain, ce qui tombait à pic pour le coup, il lui fallait sans doute ça pour pouvoir digérer ce qu’il lui restait encore en travers de la gorge, en tout cas suffisamment pour donner correctement le change. - C'est bon ? Elle hoche la tête, vient joindre son pouce et son index en un cercle validateur. – Je te laisse m’emmener à ta chambre. » Et dormir, oublier, digérer tout ça et peut-être, en tout cas elle l’espère se réveiller apaiser et doué d’une vision plus claire de ce qui pouvait bien se profiler pour elle et son futur qui en cet instant n’était qu’un amas d’idées brisées et de sentiments bafoués.

Fin du sujet

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