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Eamonn O'More

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MessageSujet: bad man | taylor   bad man | taylor EmptyMer 30 Jan - 0:40

ft. Taylor
you're a bad man but... you're ours bad man.
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Pas un bruit, pas un tintement. Rien. Pas de corps, cet après-midi. Pas de meurtre à élucider, pas de cadavre à préparer ; la mort en repos forcé. Eamonn soupire, dans son coin, debout à errer entre ses dossiers, ses rapports ; entre toute cette paperasse dont il n'arrive pas à se soulager. Et s'il s'abandonnerait presque à ses songes, la respiration dans son dos lui revient comme une claque des plus violentes. Elle persiste, se fait entendre malgré les efforts qui sont faits. Ça l'irrite, ça l'agace. Ça commence à faire bouillir son sang au cœur de ses veines malmenées. Il lui faut une cigarette, peut-être deux même. Et cette idée-là, contrairement aux autres, vient prôner sur toutes ses forces. Il aimerait pouvoir se concentrer mais n'y parvient pas. Pas avec les événements récents, pas en sachant que Euros lui échappe, pas en sachant que Brona compte sur lui pour que leur temps se rattrape. Non, il n'y parvient pas. Pas plus – non plus – avec cette présence qu'il croit percevoir plus que d'ordinaire ; la fatigue peut-être, ou le fait-elle vraiment exprès ? Il doute, en cet instant. L'homme sûr de tout en vient à hésiter sur ce qu'il devrait conclure de cette présence bien ressentie à ses côtés. Et finalement, il craque. Il frappe avec force le bord de son bureau, agacé. Il frappe et se détourne de ce dernier, attrapant sa veste dans la foulée avant de quitter les lieux sans un mot, sans une annonce. Il n'a rien à faire valoir, rien à faire savoir. Ses pas le mène en extérieur, là, sur cette terrasse que beaucoup fréquente. Comme en cet instant. Il sent les regards se poser sur lui avant de l'éviter, de faire comme s'ils n'avaient pas osé. Il tique, n'aime pas vraiment se retrouver au milieu d'une foule comme celle-ci, davantage maintenant qu'il s'est persuadé valoir bien mieux que la plupart d'entre eux. Tous, en vérité, mais la modestie est un luxe qu'il doit faire prospérer ; au mieux, souvent en vain, admettons-le. Aussi, il fait abstraction du monde, s'élance vers le bord de la terrasse pour s'y perdre un instant, sortant de sa poche la boite métallique où se cache son vice, quelques bâtons de nicotine bien alignés qu'il vient déranger. Cinq minutes de paix. Cinq minutes à faire valoir une espèce de silence réconfortant, d'autant que les quelques personnes qui restaient s'éloignent enfin. Il en soupire de satisfaction, baisse la tête entre ses épaules comme pour mieux respirer, parvenir à retrouver l'entièreté de sa patience, de son calme. Dieu qu'il en avait besoin, et c'est calmé qu'il revient dans les locaux froids que sont les siens ; n'adressant aucun regard à la jeune femme qui partage désormais son antre. Il l'entend moins respirer, ou peut-être que l'attention se porte moins sur ce qui pourrait l'agacer. Il ne suffisait que de ça, qu'il aille fumer avant de revenir pour se remettre à bosser. Il vient quérir sa place, se pencher sur l'un des dossiers qui traîne encore sur son bureau à peine rangé. « Occupe-toi de ça. » Sa voix brise le calme ambiant, l'absence de tout qui règne en ce sous-sol. Ses perles claires et froides se lèvent sur Taylor, à l'autre bout de la pièce. Il tend le dossier, les conclusions qu'ils en ont tiré. « J'te laisse faire, en espérant que je n'fasse pas une connerie. Mais fais-le en silence, que je ne t'entende même pas respirer si tu n'veux pas être la prochaine sur la table. »

Il continue de tendre la pile de papier en attendant qu'elle se lève mais le fracas sourd qui vient écraser la sérénité de ces lieux est tout autre que son avancée. Il guette, détourne son regard de la silhouette féminine pour se concentrer sur la porte qui se voit ouverte dans la précipitation. La réaction est immédiate, ses pas plus sûrs que jamais. Il s'élance vers les trois hommes qui viennent d'entrer, ces trois âmes qu'il ne connaît que trop par leur appartenance similaire à cette grande famille qu'il s'essaie au mieux de cacher. Oubliée, la jeune femme à qui il doit tant enseigner. Oublié, son rôle de légiste et sa place dans les rangs de la justice qu'il bafoue depuis bien des années. C'est le membre qui parle, le « frère » de celui qu'on amène blessé. La veste est retirée, sur son bureau vulgairement jetée. « Obrien, verrouille la porte, maintenant. Et tu restes-là, je vais avoir besoin de toi. » Et de ta confiance, mais il n'en dit rien, n'ose pas franchement ; même pas conscient de la tutoyer. Il a l'attention portée sur les blessures qu'il découvre enfin, déchirant le tissu du t-shirt que le grand brun portait, trempé de sang. Trois plaies, trois balles ; même pas ressorties. Il se relève, s'essaie à trouver du matériel à proximité ; parvenant à mettre la main sur le plus utile pour l'instant. « Dans mon bureau, troisième tiroir, il me faut la bouteille de whiskey. » Il s'affaire à prendre les choses en main, sommant les deux autres de reculer après avoir déposé Gwylin sur la table. Les manches se retroussent, les doigts cherchent déjà de quoi le défaire des poisons métalliques qu'il loge malgré lui. Et s'il tenait à taire l'arrière-plan de sa belle carrière, il n'a pas d'autre solution que d'exposer ses bras et les tatouages qui s'y trouvent. « Il s'est passé quoi ? » Il demande, croise le regard de l'un des deux autres hommes qu'il ne lâche plus. « C'est qui elle ? » La mâchoire est serrée, sa froideur retrouvée. « J'ai demandé : il s'est passé quoi ? » Et la réponse ne tarde pas. « Une fusillade au labo du South, ces connards de négros sont venus armés. »      

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Taylor M. Obrien

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MessageSujet: Re: bad man | taylor   bad man | taylor EmptyVen 22 Fév - 23:07



Bad man
 




Autant je suis brouillonne dans ma vie de tous les jours, autant je sais faire preuve de finesse et de rigueur dans mon job. Chaque ustensile est posé face à moi, bien droits, après avoir été soigneusement désinfecter par mes soins. Le bruit du métal claque en douceur contre l'inox, m'évitant ainsi des douleurs insupportables aux tympans. Le silence de plomb qui règne dans la salle me rappelle toutes les raisons pour lesquelles j'ai choisi la médecine légale et non les urgences en spécialisation. Et outre le bruit, je ne sais pas comment Saoirse fait pour ne pas finir sur les rotules avec les gardes qu'elle enchaine et le peu de vie privée qu'elle peut s'accorder.
Et en pensant à ma meilleure amie, je pense inévitablement à son frère. Mon cœur se serre pour elle et je détourne ma concentration de toutes ces idées noires pour en revenir à mon occupation.

C'est une des choses que Ayleen m'a apprise. Une sorte de méditation : se concentrer sur quelque chose de réel, de physique, pour ne pas perdre contact avec l'instant et se laisser porter sur des pentes noires qui vont me bouffer le moral. Les choses vont clairement mieux mais j'peux pas dire que la mort de Maeve ne m'a pas remué. Peut-être pas autant qu'il l'aurait fallu mais à aucun moment je n'ai souhaité à ce qu'elle meurt. Loin de là.
Je termine de décrasser et de désinfecter la cisaille à côte avec soin, récurant les recoins.

- 'Chier !

Je sursaute, laisse tomber l'objet après qu'Eamonn ait - pour je ne sais quelle putain de raison - tapé sur son bureau, prit sa veste comme un furieux pour se barrer d'ici. Pour fumer, très certainement.

- Quel con putain.

Le juron m'échappe. C'est pas parce que j'commence à apprécier ce type que j'en suis pour autant plus poli.
Ca a été ce qui me semble être la croix et la bannière pour réussir ne serait-ce à ce qu'il me regarde ou se souvienne de mon existence. Enfin, c'est la sensation que cet Iceberg m'a donnée depuis que j'suis arrivée ici, sous sa tutelle. Eamonn est un bon prof, un excellent légiste mais j'ai bien compris qu'il me faudrait plusieurs mois de nettoyage de bac pleins de tripes et d'ustensiles avec des morceaux d'os pour réussir à obtenir ne serait-ce qu'un gramme de confiance de sa part. Il m'a tapé sur les nerfs, je l'ai détesté pour ses coups de fils à part d'heure comme s'il pensait pouvoir organiser mon emploi du temps à sa guise, pour son intransigeance... mais aujourd'hui je ne peux qu'admettre qu'il m'inspire un profond respect. Presque aussi important que celui que je porte envers O'Malley.

Je renettoie la cisaille, la désinfecte de nouveau et dépose ENFIN le dernier outil dans un soupir de satisfaction. Eamonn revient alors que je passe un coup sur la table en inox et c'est sans un regard qu'il retourne à sa place, fidèle à lui-même. Ca fait un moment que je ne fais même plus attention à ça.

- Occupes toi de ça.

Mon regard se lève sur mon boss, à peu près sûre que ce con va me donner autre chose à nettoyer ... mais c'est un dossier qui se trouve dans sa main. Un dossier qu'ils ont plus ou moins étudiés ensembles. Mes yeux vont du papier à son regard, du regard au dossier.

- J'te laisse faire, en espérant que je n'fasse pas une connerie. Mais fais-le en silence, que je ne t'entende même pas respirer si tu n'veux pas être la prochaine sur la table.

Il me faut deux bonnes secondes pour réaliser qu'il vient de me donner un dossier à terminer, à rédiger. Je le prends entre mes mains, tellement sur le cul que je ne lui balance même pas un truc ironique à la gueule pour sa dernière remarque.
Non. Je la fermer et m'écartes en silence pour afficher un sourire victorieux dès lors que je lui tourne le dos pour ensuite brandir le poing en signe de victoire une fois certaine d'être à l'abri de son regard. J'suis à deux doigts de faire une danse de la victoire tant je n'attendais plus ce jour merveilleux brillant sous le signe de la responsabilité. C'est une putain de récompense qu'il me donne là, que de pouvoir rédiger les conclusions d'une autopsie, seule.  
Mais au lieu d'une danse de la victoire, c'est un sursaut qui surgit aussi brutalement que ces trois mecs qui pénètrent dans la morgue sans prévenir, dont l'un qui est trainé jusqu'à la table fraichement nettoyée par mes soins. Je bug complet sur la scène qui se déroule sur mes yeux, bien plus quand Eamonn s'agite autour d'eux, comme si ce ballet d'urgence était d'une normalité absolue.

- Obrien, verrouille la porte, maintenant. Et tu restes-là, je vais avoir besoin de toi.


Je cligne des yeux, jette le dossier sur un bureau et c'est dans un pur réflexe que j'obéis en silence. Pour le moment. Juste le temps de capter ce qui se trame derrière ce type que je reconnais pas. Assuré, méthodique mais surtout, une inquiétude et un intérêt particulier qui traverse ses traits déjà penchés sur les blessures d'un brun que je n'connais pas.

- Dans mon bureau, troisième tiroir, il me faut la bouteille de whiskey.

Si je n'avais pas vu les trois plaies par balle dans le buste de ce type, je l'aurai envoyé se faire foutre en lui demandant ce qu'était ce bordel, ces types. Pourquoi est-ce que j'dois verrouiller la porte, il y a des choses à cachés ? Des visages ? Un tas de foutues questions me traversent alors que je trouve la bouteille de whiskey que je lui ramène précipitamment. Mon regard d'interne ausculte par réflexe et habitude le corps encore vivant. Réflexe rapidement détourné par les bras d'Eamonn.
Manches remontées, il expose à la vue de tous une série de tatouage que je n'avais encore jamais vu jusque là. Décidément ce type me surprendra, quoi qu'il se passe.
Je suis déjà en train de m'afférer autour de lui, de lui ramener les outils, de quoi soigner, comprenant clairement que l'heure aux questions n'a pas sonné. A dix mille kilomètres de me douter de ce qu'il se trame autour de moi.

- Il s'est passé quoi ?
- C'est qui elle ?

Ta mère, connard.

- J'ai demandé : Il s'est passé quoi ?

L'autorité dans la voix, froideur retrouvée, Eamonn redevient presque lui-même alors que j'écarte un peu plus les vêtements du type et que je désinfecte le contour des plaies.

- Une fusillade au labo du South, ces connards de négros sont venus armés.


Mon cœur loupe un battement. Aussi bien pour "négro" que "fusillade". Le terme est violent, me ramène malgré moi à l'attentat de la dernière fois où j'ai bien failli perdre Justin et Saoirse. A cette putain de guerre de gang qui s'étend comme un poison ... Mon regard se fronce, mes mains quitte le torse pour dévier vers l'épaule où j'écarte un peu plus le vêtement.
Le tatouage trône fièrement sur ce morceau de peau. Le même que celui qu'Eamonn porte sur son avant-bras.
Une brique mon tombe dans l'estomac, mes mains ralentissent imperceptiblement et reprennent le cours.

Un gang. Un putain de gang.
Boule au ventre, je déglutis en silence et continue d'aider Eamonn, mâchoire serrée, lèvres pincées. A l'intérieur de moi, un Tsunami d'angoisse et de colère culmine. J'ai réussi à m'extirper des KoS, c'est pas pour retourner au coeur d'un autre gang à la con qui joue à la guéguerre dans les rues comme si c'était une connerie de parc d'attractions. En colère de savoir celui pour qui je voue un profond respect d'en faire partie, de me plonger gueule la première dans ce truc qui, et c'est désormais plus que clair, est parfaitement illégale.
Je suis probablement entrain de sauver la vie d'un foutu meurtrier qui ira fusiller je ne sais quel autre connard pour un bout de ville. Les mecs se sont crus dans un "Risk" grandeur nature.

- Vous allez y aller à vif ?

Parce que dans les vapes ou non, farfouiller dans son bide ou ailleurs pour retirer les balles, ce type va déchanter. Ou mourir. Après, à savoir si ça sera une grande perte, j'en suis pas si sûre. Ce foutu serment d'Hippocrate me pousse pour l'instant à jouer mon rôle de toubib, me persuadant que si les flics viennent jusqu'ici je pourrais tout simplement leur dire que j'ai fait mon boulot, que ça leur fera un coupable en vie à interroger et que j'étais au courant de rien. Mais il hors de question que je cautionne à toutes ces conneries. Eamonn ou pas.

- Y en a une qui à toucher le foie.

En somme, ça n'est pas sans chirurgie qu'on pourra lui sauver la mise.
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Eamonn O'More

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MessageSujet: Re: bad man | taylor   bad man | taylor EmptyMer 27 Fév - 17:30

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Il maintient le regard, insiste avant que la réponse ne vienne, s'impose à ses oreilles ainsi que dans toute la pièce. Il tique, soupire, défait enfin l'azur gênant de ses prunelles du visage qu'il gardait en otage. Ils en sont là en dehors de ces murs, les choses vont et il ne peut rien y faire ; rien si ce n'est réparer les écarts. Et s'il s'est arrêté durant quelques secondes, Taylor – elle – n'a pas fléchi. Les gestes sont habituels, entrepris comme un automatisme dont ni lui ni elle ne pourront se défaire quand les années auront passé. Elle demeure là, à servir une cause qu'elle ne comprend certainement pas et s'il y songe, c'est parce que ses pensées se tournent aussitôt vers Mira à qui il aurait voulu épargner tout ce petit monde cruel et si loin de toute banalité ; en somme, pour elle – pour elles. Il s'y est attaché, finalement, dès lors qu'on lui a confié sa surveillance, ce secret si lourd. Il se secoue un peu, conscient que le moment est mal choisi pour avoir à réfléchir au sens de choses et d'autres, la vie d'un de ses frères désormais à sa merci, étendue sur la table dans l'attente d'un verdict. « Vous allez y aller à vif ? » Cette voix-là lui revient, interpelle non seulement son attention mais aussi celle des deux autres chiens fous tout juste arrivés. C'est sur lui que se porte tous les regards, c'est sa réponse qu'on attend, sa décision parce qu'il est celui qui décide, celui qui tente ; du mieux qu'il peut, parfois, cette fois également. Il acquiesce silencieusement, s'affairant à dégager les vêtements déjà écartés, les arrachant dans la foulée. Il lui faut de la place, de la visibilité. « Vous deux, derrière. Taylor... ; il marque une pause, laisse planer les syllabes de son prénom qu'il ne prononce jamais. Les traits parlent pour lui mais les mots, ici, sont nécessaires. Il voit la colère, la surprise, autre chose aussi, une chose innommable sur laquelle il ne doit pas se perdre maintenant. Pas encore. Plus tard, peut-être. Peut-être. Je suis désolé mais tu dois rester là. » Quand bien même elle ne comptait pas bouger, il se fait clair sur cette espèce de demande délaissée. « Y en a une qui a touché le foie. » Un long soupire et sa main qui, instinctivement, se perd le long de ses traits. Ils sont les deux seuls à savoir ce que ça peut impliquer, les risques qu'ils encourent désormais à oser s'y mettre. C'est pour ça, les deux secondes qu'il s'octroie. « Et ? » Il tique, entend l'impatience dans la voix du plus jeune qui s'avance, qui revient vers lui tandis qu'il demeure pencher au-dessus du blessé. Il a un souci avec cette proximité, quelque-chose qui le chatouille le long de ses veines. L'adrénaline, chez lui, n'a jamais eu que du bon. Au contraire et ce dernier en fait les frais, aussitôt attrapé au col par le trentenaire en pleine ébullition. « Je t'ai demandé quoi y'a deux secondes, hm ? » Le ton calme, froid mais ses traits viennent à trahir le tonnerre qui gronde derrière le masque.

Le corps plus imposant de l'autre homme est néanmoins envoyé vers l'arrière. Le respect des anciens qu'ils appellent ça. Ancien par son appartenance à cette grande famille plus que par son âge, Eamonn en revient aux blessures, à l'élève qui ne s'est pas encore enfouie. C'est sur elle qu'il pose son regard, finalement. C'est sur elle qu'il se concentre le temps d'une fraction de seconde. « Tu te sens de le faire, ou pas ? » Le choix. Il lui donne le choix d'accepter ou de refuser. Il lui donne le choix de s'animer ou de reculer, rejoindre les deux abrutis qu'il croit être en train de faire baisser le QI de tout l’hôpital rien que par leur présence. Ils auraient dû appeler, pas venir sans prévenir. « Obrien, regarde-moi. Oui ou non ? » Des mots qu'il énonce tandis que, déjà, un bâillon est enfilé à celui qu'il ne tient pas à faire entendre, ça avant qu'il ne demande aux deux autres de venir le tenir. Parce qu'ils vont devoir faire ça là, ils n'ont pas le choix. Qu'il y reste ou non, en cet instant, ne lui importe pas vraiment ; il refuse que les faits et ces vérités ne quittent cet endroit. Eamonn ne perdra pas tout ce qu'il est parvenu à obtenir, Eamonn ne retournera pas errer comme un rat. « On va commencer par celle-ci. C'est... ; un soupire, il inspire profondément avant d'oser balancer la fin de sa phrase, aussi glaçante puisse-t-elle être, désignant le foie de Gwylin. C'est celle qui décidera de ce qu'on devra faire ensuite. » Son visage se lève une dernière fois, les mains déjà armées de la pince tout juste nettoyée par celle vers qui il se tourne non sans empressement. Au diable les secrets, son appartenance et ses tatouages à cacher, elle en sait déjà plus qu'elle n'en saura jamais. « Ok ? »      

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Taylor M. Obrien

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MessageSujet: Re: bad man | taylor   bad man | taylor EmptyMar 12 Mar - 21:01



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En ayant posé les mains sur cet inconnu, j’ai l’impression d’avoir signé un pacte silencieux. Que quoi que je fasse, je me retrouve impliquée dans cette merde alors qu’une poignée de seconde plus tôt, j’étais confiante en me disant que si les flics débarquent je n’aurai qu’à dire que je n’ai pas le choix.
Mais ce qui s’insinue en moi comme un venin, commence à me faire palpiter le myocarde. La peur, glaciale, celle qui vous rend l’esprit comme une boule de pâte à modeler et qui se met à le modéliser selon l’angoisse qu’elle vous injecte. Je me fais des scénarios improbables, plus probables, des choses réelles, irréelles. Mes jambes commencent à se ramollir, la nausée à cogner mon estomac.
Le mot « gang » s’imprègne en gras, en rouge, dans mon crâne.
Quoi que je fasse, tout me ramène à ces magouilles à la con, à ces guerres que j’aurai préféré ignoré mais le serment d’Hippocrate me lie à ce corps peut-être déjà condamnée.
Eamonn s’énerve contre un des types, lui accrochant le col et alors que je m’attends à une baston, je suis surprise de voir que l’inconnu n’ouvre pas sa gueule, ne faisant qu’obéir. Face à son chef ? J’en sais foutrement rien mais j’serais pas surprise d’apprendre que j’me suis mise à admirer une tête d’un gang. C’est tout moi ça, les deux pieds dans la merde.

Quand il me demande si j’me sens de le faire, j’ai envie de lui rire à la gueule. Il croit me laisser le choix mais la vérité, c’est que je ne l’ai pas. Parce que si Eamonn ne me le reprochera peut-être pas, j’peux pas en dire des deux molosses qui sont derrière nous. Un regard que je leur jette là, derrière mon épaule, à me demander ce que je risque si je refuse …

- Obrien, regarde-moi. Oui ou non ?

Je déglutis. Non, j’me sens pas vraiment de le faire parce qu’on a rien ici, pas de matos, ça va se faire à l’arrache et ça me rappelle de mauvais souvenirs qui remontent. Cette jambe dans ce jardin à Halloween, là où j’ai dû improviser une chirurgie pour un homme qui est mort. Un effet boule de neige qui m’a valu plus de mal que de peur.

- Ok.

C’est tout ce que je trouve à répondre sous la peur de me faire buter par l’un des deux derrière moi, même si Eamonn est là. J’ai la sensation que je pourrais presque sentir la pression d’un canon sur ma tempe.
Voilà ce qu’engendre la peur.
Il le bâillonne déjà, invite les deux autres types à le tenir parce que oui, on va l’écorcher vif. Plus qu’il ne l’est déjà. Je m’affaire à rassembler scalpel, gants, et tout ce qui pourrait nous être utile pour retirer la balle, suturer le foie et le reste en espérant qu’il ne nous lâche pas avant… Si ce type survit, il sera un putain de miraculé.

- On va commencer par celle-ci. C'est... C'est celle qui décidera de ce qu'on devra faire ensuite. Ok ?
- Oui. Ouvre-le, toi.

Je m’enferme dans une espèce de bulle, repousse toutes les sales idées flippantes qui pourraient faire trembler mes mains comme le fait de me dire que rien que la douleur risquerait de buter ce mec. J’sais même pas s’il va survivre au fait qu’on va l’éventrer. Pourtant j’enfile des gants machinalement, priant je ne sais quels saints ou dieu que PERSONNE ne se décide à venir frapper à cette foutue porte. J’suis dans un tel état chelou que je capte même pas sa propre familiarité tout comme je ne me rend pas compte que je le tutoie sans plus de cérémonie. Rien à foutre des politesses présentement.
La seule chose que je m’évertue de faire, c’est de me rappeler des enseignements d’Irène O’Malley, de tout ce qu’elle m’a enseignée durant ce stage en chirurgie où elle s’est avérée être un prof hors pair. C’est maintenant ou jamais de voir si je suis aussi douée qu’elle le disait.

Eamonn ouvre, la peau, le muscle et laisse entrevoir une marée noire de sang.

- Ca saigne trop, j’vois que dal.

Je choppe un tas de chiffon à défaut d’avoir un tube pour aspirer tout ça et éponge tout ce sang qui ne cesse de s’écouler. La première chose serait d’arrêter l’hémorragie mais encore faudrait-il pouvoir y arriver. Les odeurs de chairs, de sang, ne m’affecte même plus. Pas plus que les tâches qui se forment sur mes fringues.

- Là. Je pointe avec le bout de mon chiffon le trou noir où s’est loger la balle. Je continue d’éponger, vas-y.

Ce n’est pas des ordres que je lui donne, juste des indications pour l’informer que je gère de mon côté, qu’il n’a qu’à se charger de ce qu’il doit faire. Retirer ce morceau de métal alors que je jette un œil à la poitrine du « patient », vérifiant qu’il respire toujours.
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MessageSujet: Re: bad man | taylor   bad man | taylor EmptyDim 17 Mar - 15:51

ft. Taylor
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« Oui. Ouvre-le, toi. » C'est direct, sûr. Il préfère pencher pour ce côté-là de la balance. Elle déborde d'une assurance retrouvée, masquant une certaine colère qu'il ne saurait déchiffrer. Ça se traduit derrière ses lèvres, les dents serrés, Taylor vient de changer de visage ; qu'elle ait voulu ou non le cacher. Aussi, il préfère ne pas attendre, profiter de cette réponse donnée, toute chaude, aussi bouillante que le sang qui se déverse le long de ses mains au moment même où il ose s'y mettre. La réaction est immédiate, les hurlements plus ou moins maîtrisés. Il s'agite, lui donne du fil à retordre. « Ça saigne trop, j’vois que dall. » Un soupire qui en dit long sur la remarque qu'elle vient énoncer. O'More n'en détourne même pas le regard, l'azur perçant de ses prunelles coincé sur la plaie qu'il ne fait qu’agrandir avec l'espoir de pouvoir mettre la main sur ce qu'il cherche. En vain pour l'instant. Mais elle s'affaire, la jeune femme. Elle cherche et parvient à mettre la main sur ce qui pourrait les aider, eux deux seulement puisque les autres regards se sont d'ors et déjà détournés. « Là. Je continue d’éponger, vas-y. » Il acquiesce silencieusement. Rien ne vient franchir la barrière de ses lèvres, rien qui accompagnerait les hauts de cœur des deux autres hommes et les cris un peu moins durs de Gwylin qui, doucement, s'apaise. Chose qu'il ne prend pas forcément en compte, concentré sur la tâche noire qui ne s’épaissit pas cette fois, logeant ce qu'il parvient à déceler, ce qu'il vient chercher en creusant sans douceur, ni tendresse. Il insiste, y parvient, délaissant les brides de métal sur la table à ses côtés, le tintement de ce dernier durant – lui semble-t-il – une foutue éternité sans que rien ne vienne l'en empêcher. Et il ose enfin, détourne son regard sur ce frère blessé qu'on lui a amené, ce même homme à la rage acharnée qui, cette fois, ne semble plus vouloir en réchapper. Les muscles se sont détendus et la prise est plus simple, moins compliquée. Ces deux abrutis n'ont même pas eu le bon sens de le ressentir, de le voir arrêter de lutter. Aussi, c'est un nouveau soupire qui brave ses lèvres tandis qu'il s'en redresse pleinement, osant sa main gantée, souillée d'un sang plus noir qu'on ne pourrait l'imaginer, se poser sur le souffle qu'il espère seulement faible sous cette cage thoracique qui ne s'en relève pas. Mais rien. Rien qui puisse le rassurer quant à sa dernière prise de risque. Ils auraient dû le laisser mourir tranquillement dans un coin, ou l'amener quelques étages plus haut malgré les conséquences vers lesquels ça les aurait mené. Sur ce chemin-là, l'homme étendu sur sa table aurait possiblement tenu le choc. Mais pas ici, pas comme ça, pas même malgré ses mains expertes et l'aide fournie. C'était perdu d'avance, Taylor le savait tout autant que lui derrière ses tentatives pleines d'un espoir silencieux.

« Lâchez-le. » Il entend les interrogations, s'enferme néanmoins dans ses propres pensées en rejoignant son bureau, s'affalant dans son fauteuil avec l'espoir d'une solution rapide au problème qui gît désormais à sa place. Les deux autres s'animent, s'énervent, cherchent à comprendre quand ils ne le peuvent pas. C'est le problème dans ce genre de situations, rien n'est prévisible. Rien. On lui parle, on essaie d'attirer son attention, là, tous les deux devant son bureau à taper du poing comme des animaux ; comme ce qu'il avait pu être fut un temps, lorsque la rue n'était que le seul abris qu'il était parvenu à trouver. « Appelez Lombric qu'il vienne le chercher, j'me chargerai d'annoncer ça. » Cette fois, son regard s'en relève, toisant les deux hommes fraîchement arrivés, déjà prêts à rejoindre leurs précédents pas pour partir, limiter la casse du mieux qu'ils le peuvent désormais. « Et qu'on soit clairs, tous. Si j'entends parler de la gamine, vous êtes les prochains sur cette putain de table. » Ça jure derrière leurs dents mais ils font demi-tour, brave la lourde porte de la morgue qui claque derrière eux, ne laissant plus qu'un long silence assourdissant. Rien de plus, rien de moins que cela. Eamonn et Taylor à nouveau dans leur petite bulle. Les gants sont retirés, jetés un peu plus loin comme dans l'espoir de ne rien tâcher des papiers qui jonchent son bureau ou les présentoirs d'à côté. Il le sait, maintenant, la nuit va être longue pour réparer l'erreur qui vient d'être commise ; et s'il en doutait quelque peu, l'affirmer lui est désormais possible : une nouvelle guerre est commencée. « Tu n'aurais pas dû te retrouver là-dedans. Ils n'avaient pas à venir ici. » La voix grave brave l'espace qui les maintient éloignés, Eamonn ose l'ouvrir en venant la regarder, tenter d'apercevoir ne serait-ce que son regard pour s'assurer que rien ne viendra le faire tomber, pas même maintenant qu'elle sait.       

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MessageSujet: Re: bad man | taylor   bad man | taylor EmptyVen 22 Mar - 17:23



Bad man
 




On le sentait venir tous les deux, j’suis quasi certaine qu’Eamonn donnait aussi peu de chance à ce type que moi. Quand son corps se relâche, j’arrête d’agir parce que c’est foutu. Forcément que ça l’est. On est pas dans un putain de bloc avec des transfusions sanguines et le matos qu’il faut pour opérer une balle dans le foi. Entre autres. Je redescends aussi vite que je suis monté et la peur cogne de nouveau. Si on n’a pas réussi à sauver ce type … Est-ce que les deux autres vont passer leurs nerfs sur moi ? Sur nous ?
Mes yeux vont d’Eamonn au décédé, sentant le poids des regards des deux autres hommes sur nous.

- Lâchez-le.

Je déglutis, les mains légèrement en l’air, attendant de voir ce qu’il va se passer. J’ai la trouille, j’me chie clairement dessus dès lors que les inconnus protestent, s’interrogent sur le pourquoi du comment. Et comme si de rien n’était, Eamonn s’enferme dans son bureau. Putain.
Je regarde les deux types, fermant ma grande gueule, serrant surtout les dents alors que j’ai le palpitant. Je retiens à peine mon soupir de soulagement lorsqu’ils suivent Eamonn. J’ai les jambes en coton, l’impression que la salle tourne et mes doigts ensanglantés marque leurs empreintes sur la table en inox où réside le corps désormais mort. J’entends gueuler à côté, dans le bureau, j’entends la voix d’Eamonn s’élever et donner des ordres. Etrangement, les deux types obéissent.

- Et qu'on soit clairs, tous. Si j'entends parler de la gamine, vous êtes les prochains sur cette putain de table.

La gamine, hein ? Je serre un peu plus les phalanges, à deux doigts de gerber. J’ai une poisse comme peu de personnes ont, à croire que je suis née pour me retrouver affilier à n’importe quel gang, quelque soit la façon. J’ai un million de question qui me traversent, comme par exemple : Et si les types décidaient que finalement, c’était trop risqué de me laisser en vie ? Ils viendraient éliminer la témoin sans sommation ?
D’un geste fébrile, je me défais des gants en latex que je jette dans la poubelle alors que les lourdes portes de la morgue claque derrière moi.

- Tu n'aurais pas dû te retrouver là-dedans. Ils n'avaient pas à venir ici.

Un rire presque mauvais m’échappe, à bout de nerf et stressée. C’est comme revenir plusieurs mois en arrière, bien avant ma tentative de suicide, quand les KoS me foutaient encore la pression. Et j’veux pas revivre ça, j’ai mis des mois à tout reconstruire, à me tenir éloigner des emmerdes et de tout effacer auprès des KoS, c’est pas pour remettre les pieds dans un autre gang malgré moi.
Je me retourne, furieuse contre lui. Et je crois que ça va au-delà d’une colère fulminante. Je suis déçue. Presque vexée qu’un mec que je respectais profondément puisse … puisse quoi ? Me mentir ? C’est pas comme si tout ça me concernait finalement.  

- Ah vous croyez ? Moi j’dirais plutôt que vous auriez dû m’prévenir que vous faisiez partie d’un putain de gang ! M’prévenir que cette morgue était un refuge pour meurtriers blessés ou futur jvaismourirsurlatabledesmorts

La peur parle, la colère aussi et ma voix s’élance, me fait mal aux tympans. Un mal de crâne se pointe déjà, mon stress évident n’aidant clairement pas à me sentir bien. J’ai les jambes et les mains qui tremblent, le cœur qui cogne et je me demande depuis combien de temps tout cela dure.

- Vous êtes quoi, leur chef ? Leur toubib ? Je jette un œil autour de moi avec ce cadavre toujours présent. A moins que vous aidiez à cacher leurs cadavres ?

Les questions s’enchainent pendant que je gesticule devant lui. Et puis quoi, il croyait vraiment que ces excuses sous-entendues allaient apaiser quoi que ce soit ? Que j’allais juste dire « oui d’accord » et faire comme si de rien n’était ? Putain de merde.

- J’fais quoi moi si vos gorilles décident que vous pouvez aller vous faire foutre avec vos menaces ?

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MessageSujet: Re: bad man | taylor   bad man | taylor EmptyLun 25 Mar - 17:26

ft. Taylor
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Le tout se joue dans cette pièce-là. Le secret révélé, donné au regard de celle qui n'aurait jamais dû voir. Il a le palpitant alarmé sous sa cage thoracique, un violent torrent de colère qui s’accroît dans les tréfonds de son être. Eamonn sent cette rage le gagner, prendre en ampleur au fur et à mesure qu'il ose prendre conscience de ce qui vient de se jouer. Ils l'ont mis en danger, lui et tout ce qu'il pourrait être entre ces murs – autrefois emplis d'une certaine sécurité. Plus rien n'est à même de le garder d'une potentielle chute maintenant, il n'a plus qu'à espérer ; ou agir en fonction des réponses qu'il pourrait désormais obtenir. Aussi, il se suspend aux lèvres de la jeune femme vers qui il vient de revenir, attendant une réponse ou quelques mots en tout cas quant à ce qu'il vient de dire. Eamonn n'attend pas de compréhension, ni même de promesse quelconque. Il tient à faire savoir les choses. « Ah vous croyez ? Moi j’dirais plutôt que vous auriez dû m’prévenir que vous faisiez partie d’un putain de gang ! M’prévenir que cette morgue était un refuge pour meurtriers blessés ou futur jvaismourirsurlatabledesmorts. » Il garde pour lui le soupire qui se faufile jusqu'entre ses dents. Il pourrait agir, oui, lui faire entendre qu'elle doit la fermer, le laisser parler ; mais à quoi bon ? Ce qu'elle vient d'endurer dépasse déjà la limite de ce qu'elle devrait supporter. Il le voit à son regard, à cette panique qui la prend et l'amène à trembler, cette terreur qui s'immisce en elle tandis qu'elle s'essaie encore à parler. Trop de questions, pas assez de réponses ; parce qu'elle n'en obtiendra pas. « Vous êtes quoi, leur chef ? Leur toubib ? A moins que vous aidiez à cacher leurs cadavres ? » Elle n'arrête pas, continue sur sa lancée. Elle trahie tout ce qui, en elle, est en train de se jouer. Et s'il aurait pu simplement la tuer, il se voit dans la surprise de comprendre et d'en être désolé. Eamonn laisse ses prunelles claires se perdre sur elle, détailler toutes les sensations qui se dessinent sur son visage, toute cette appréhension qui gagne en ampleur et qui l'anime peut-être sans qu'elle ne le voit. Il a désormais un pied dans le doute, peu sûr de ce qu'il devrait faire, de ce qui pourrait advenir. L'espace d'un court instant il songe à la faire disparaître, à éliminer la menace qui flotte au-dessus de ses épaules. Tout se joue ici, tout se joue maintenant et il le sait, mieux que quiconque finalement. « J’fais quoi moi si vos gorilles décident que vous pouvez aller vous faire foutre avec vos menaces ? » La question semble résonner dans l'immense pièce presque silencieuse. Il a un mouvement de recule, allant se perdre jusqu'à son fauteuil dans lequel il s'abandonne. Il souffle, s'essaie à garder son sang froid, les mains de part et d'autre de son bureau auquel il s'accroche, priant pour ne pas vriller. Rien que pour ce doute semer, Eamonn aurait pu tous les tuer.

Au lieu de ça, il inspire profondément, relevant enfin son faciès vers la jeune femme dont les tremblements se voient jusque-là. Il doit l'admettre, en prend pleinement conscience : le légiste l'apprécie. Elle, cette coupure à la solitude de sa tanière. Instinctivement, son aile s'est déployée au-dessus, garantissant une certaine avancée ; il n'avait pas imaginé que ça pourrait les bloquer. Lui vers sa gloire, cette grandeur trouvée et elle dans ce chemin qu'elle aimait à remonter. Aussi, il ose. Il ose, prenant un risque conséquent à toute cette vie bâtie sur le silence. « J'suis loin d'être leur chef ou Dieu seul sait quelle autre connerie. Une pause après qu'il n'ait pas démenti le reste. Mais ils ne feront rien parce que ça marche au respect et que ces deux connards m'en doivent ; et de très loin. » Le ton est calme, posé, aussi neutre que d'ordinaire avec l'espoir de ne pas davantage l'affoler. Force est d'admettre qu'il n'a aucune idée de ce qu'il est en train de faire, de ce qu'il est en train de prôner. Eamonn agit suivant ses réflexes plus que sa tête, tablant ses cartes sur le fait d'être honnête. « T'es sous ma responsabilité, que ce soit aux yeux de Linch comme des leurs désormais. Alors, j'vais éviter de perdre du temps avec ces conneries... Je fais quoi moi si tu décides que je peux aller me faire foutre ? » Il reprend ses mots, revient sur ses précédents dires. Il s'essaie à la faire parler, à tout lui faire dire. Il doit savoir ce qu'il doit faire, il doit savoir comment réagir, se protéger du pire. Sympathie ou pas, il ne prendra pas le risque de la voir tout détruire.        

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MessageSujet: Re: bad man | taylor   bad man | taylor EmptyMar 26 Mar - 19:55



Bad man





J’explose, incapable de contrôler mon état de nerf. Je deviens certainement irrationnelle mais j’ai eu un aperçu de ce que peuvent faire ce genre de gang, Milo lui aussi a pu le voir et je refuse de me retrouver emmerder jusqu’au cou une deuxième fois. Je déraille complètement, mon cerveau part dans tous les sens mais c’est lorsque je me retrouve cloué par le regard glacial d’Eamonn que la réalité m’explose à la gueule.

- J'suis loin d'être leur chef ou Dieu seul sait quelle autre connerie. Mais ils ne feront rien parce que ça marche au respect et que ces deux connards m'en doivent ; et de très loin.


Souffle toujours court, je le regarde, incapable de dévier de son regard. Il a un truc dans les yeux qui me fige, qui m’oblige à fermer ma grande gueule. Il ne réfute pas ce que j’lui dis alors s’il n’est pas leur chef… est-ce que le reste est vrai ? Un frisson d’effroi me traverse l’échine, Eamonn est toujours assit sur son siège.

- T'es sous ma responsabilité, que ce soit aux yeux de Linch comme des leurs désormais. Alors, j'vais éviter de perdre du temps avec ces conneries... Je fais quoi moi si tu décides que je peux aller me faire foutre ?

Je redescends aussi vite que je suis montée. Mon sang se glace, mon corps se fige et je suis au bord du malaise et de la gerbe. J’suis à deux doigts de dégueuler sur ses chaussures parfaitement propres, sur son petit bureau bien rangé et bien ordonné malgré la folie de tout à l’heure.
Eamonn vient de me ramener à la réalité en quelques mots qui m’ont donné l’impression de claquer contre ces murs.
Il n’est peut-être pas leur chef mais il reste malgré tout membre d’un gang et qu’est-ce qu’ils font en cas de témoin ? Ils les butent. Sans réfléchir.

Sous sa responsabilité ... Putain, ça veut tout dire. Et Linch dans cette histoire ? Bah merci mais j'ai aussi donné avec lui. S'il apprend que j'fricote avec un autre gang, c'est pas deux semaines de mise à pieds que je vais recevoir mais une possibilité de changer de carrière, direct.

- Je n’suis pas une balance, je ne comptais rien dire. Je sais parfaitement ce que vous êtes censés faire des « témoins ».

J’ai pas la force d’accentuer les guillemets, toujours figé face à celui en qui j’avais une confiance profonde et un respect total. Mais là, maintenant, je ne sais plus ce que je dois penser de lui. Il pourrait tellement m’éliminer avec facilité. J’ai la sensation d’évoluer sur une lame de rasoir, qu’aux moindres mots de travers, il va surgir de derrière son bureau comme un putain de félin et me trancher la gorge avec un scalpel caché sous son bureau.
Ouais j’me fais des films, certainement, mais faut pas espérer plus de mon cerveau affolé.

- Vous croyez que j’suis stupide au point de risquer ma vie ? Merci mais j’ai donné.

Plus jamais je n’irais me mêler d’un truc pareil et même si je n’ai pas balancé la première fois avec les KoS ça ne change rien aux faits que j’ai déjà eu un aperçue. J’ai le cœur qui s’affole toujours autant, la nausée trop présente et la tête qui tourne. J’aurai pu être à deux doigts de la crise d’angoisse mais faut croire que TOUT sur cette terre me ramène à la même merde et que j’vais finir enterrer je n’sais pas où, sans que personne ne sache rien.
Et lui, que je regarde sans ciller malgré l’angoisse, j’ai l’impression de ne plus le connaitre d’un coup.

- Vous allez m’butez c’est ça ? Dès que j’ai le dos tourné vous allez m’foutre une balle dans la gueule ?

J’ai la gorge serrée parce que non j’ai pas envie de crever et une personne censée et normale devrait être entrain de le supplier, de jurer que JAMAIS rien ne sortira de cette morgue. Mais j’y arrive pas, j’arrive à rien d’autre qu’à me retrouver clouer, le regard fixe.
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MessageSujet: Re: bad man | taylor   bad man | taylor EmptySam 30 Mar - 15:16

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Son regard n'en dévie pas, toujours ancré dans celui de la jeune femme, tétanisée dans un coin. Il croit percevoir tout ce qui se joue en elle, tout ce qui hante désormais ses songes depuis qu'ils ont terminé, depuis qu'ils l'ont vu s'éteindre sous leur nez. Eamonn n'en fléchit pas, attendant une réponse à sa réponse. Il doit savoir ce qui pourrait désormais advenir, il doit savoir ce qui va désormais se profiler pour lui. Lui avant tout. Sa gloire avant le reste. Oui, il doit savoir et il y tient, attendant patiemment, lui laissant le temps de réfléchir, d'encaisser. Ça ne devrait pas être difficile, quiconque de censé devrait vouloir vivre. Et il lui offre cette possibilité, il lui offre une aile pour pouvoir s'y cacher. « Je n’suis pas une balance, je ne comptais rien dire. Je sais parfaitement ce que vous êtes censés faire des « témoins ». » Il acquiesce, s'en rassure. Elle est loin d'être ignorante, son sang froid a parlé pour elle précédemment. Ce sont des choses qu'on ne loupe pas forcément, davantage pour lui dont le regard traîne partout sans rien louper ; le croit-il – en tout cas – encore loin d'imaginer ce qui a déjà pu la toucher pour qu'elle s'y soit rapidement accommodée. Parce qu'il s'agit de ça ici, de cette adaptation dont elle a fait preuve, de cette manière qu'elle avait eu d'être coopérante même en sachant ce qui se tramait sous ses mains. A moins que ce ne soit que question de leur serment ; une vie est une vie, qu'importe ce qu'elle traîne derrière elle. « Vous croyez que j’suis stupide au point de risquer ma vie ? Merci mais j’ai donné. » Peut-être un mélange des deux, finalement. Il continue d'acquiescer silencieusement, prédateur muet tapit dans l'ombre, guettant les réactions pour en déceler le vrai du faux. Et s'il aurait pu en douter, il ne pense pas qu'elle soit en train de le duper. Taylor reste une femme intelligente, assez maline pour savoir où trouver l'intérêt qui pourrait lui être bénéfique ; mais le doute peu induire en erreur. Et il n'est pas le seul à succomber au charme de ce dernier, les ombres veillent à ce que le trouble soit de mise. « Vous allez m’butez c’est ça ? Dès que j’ai le dos tourné vous allez m’foutre une balle dans la gueule ? » Il fronce les sourcils, s'en redresse enfin. Il abandonne cette allure sûre pour devenir un peu plus concerné. Il essaie de découvrir par lui-même ce qui se cache comme songes dans sa tête, derrière ce regard teinté de détresse. Est-ce désormais l'image qu'elle s'impose de sa personne au-delà de ce qu'il a pu être ces derniers mois ?

Il en soupire et enfin, l'azur de ses yeux se perd sur tout autre chose. Il laisse son esprit vagabonder, ses songes se faire au fur et à mesure que les secondes s'écoulent au-dessus d'eux. Le temps est compté et pourtant, il se permet une petite pause. Rien qu'une pause pour savoir ce qu'il doit faire, comment il doit agir. Rien qu'une pause pouvoir prédire l'avenir. « Je ne te ferais aucun mal. » Il laisse sa voix portée, dure et grave, éperdue dans l'espace qui les sépare depuis qu'il s'est installé derrière son bureau. Il a parlé sans même s'en rendre compte, ne faisant que répéter le choix qu'il vient de faire, d'ancrer dans sa tête comme seule vérité. Qu'importe l'ordre qui lui soit donné, rien n'atteindra cette jeune femme là. « Quoi que tu puisses en penser, j'vais m'assurer qu'il ne t'arrive rien. » Il ne lui demande pas son avis, l'en informe simplement. C'est une promesse qu'il fait, qu'elle l'accepte ou non, le choix lui revient. Ce qu'il lui laisse le temps d'encaisser tandis qu'il s'en lève enfin, allant nettoyer les alentours, délaissant ses instruments dans l'évier, cherchant de quoi nettoyer le corps qu'il vient de charcuter inutilement. Il a très peu de temps pour le cacher, défaire ses vêtements et le reste pour les brûler plus tard. Aussi, il s'anime, laissant Taylor à ses réflexions, à ses conclusions. Il choisit de lui faire confiance, d'une certaine manière. « Tu peux rentrer chez toi si tu veux. »      

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Taylor M. Obrien

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MessageSujet: Re: bad man | taylor   bad man | taylor EmptyDim 28 Avr - 19:59



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Visiblement ça lui fait quelque chose quand j’lui demande s’il va me buter. Peut-être que ce type n’est pas un caillou finalement. C’est en tout cas ce que je mon instinct de survie espère silencieusement, priant des dieux auxquels je ne crois même pas. Eamonn soupire … puis se tait. Genre, longtemps. Un silence de plomb qui s’écrase dans la pièce, sur mes épaules. De quoi aiguiser un peu plus ma paranoïa sur cette situation de merde dans laquelle j’me suis encore fourrée malgré moi. Ma peur est tellement présente que mon cerveau tourne à plein régime, me poussant à imaginer Eamonn dégainer rapidement un flingue de sous son bureau et de me viser en pleine tête. La seule consolation que j’en sors c’est de me dire qu’au moins, j’sentirais rien.
Il est entrain de prendre sa décision. Et moi j’me demande si c’est pas l’occasion de fuir à toutes jambes et à sprinter jusque chez Daya.

« Je ne te ferais aucun mal. J’suis stupidement soulagée. Je dis stupidement parce que rien ne me garantie qu’il dit la vérité. Pourtant, une part de moi à envie de le croire. Celle qui connait cet homme avec qui je travaille depuis des mois maintenant et qui me laisse aujourd’hui toucher aux cadavres même si ça lui a prit dix ans avant de m’accorder ce droit. J’ai envie de croire l’homme que je connais derrière son scalpel, qui m’fais chier à des heures pas permis pour me dire que j’ai une autopsie dans cinq heures qui m’attend, celui qui est froid mais honnête et juste.
Voilà, c’est cet homme là qui doit me persuader que non, j’risque vraiment rien. Je sais ce que sont leurs paroles de gang à la con, à m’dire que j’risque plus rien maintenant que ma dette est payée par exemple … pour revenir quelques semaines après pour me faire pression. Quoi que tu puisses en penser, j'vais m'assurer qu'il ne t'arrive rien.» Et il se lève, s’extirpe de cette ambiance qui devenait presque oppressante, insoutenable. Cette dernière s’allège pourtant, légèrement mais suffisamment pour me laisser un peu d’espace pour respirer et pleinement encaisser ce qu’il vient de se passer. J’ai eu une chance sur deux de crever sous la main de cet homme après avoir essayé de sauver un criminel que le fédéraux ou l’anti-gang doit chercher activement. Ca m’fout des angoisses ça aussi, des vagues un peu douloureuses au creux du ventre. Mais pour le moment j’me concentre sur cet homme qui s’en va nettoyer le matériel, qui s’apprête certainement à s’occuper du corps pour en faire je n’sais quoi. En temps normal je lui aurai proposé mon aide sans l’ombre d’une hésitation. Mais là, avec tout ce que ça implique ? Non. Trop peur de laisser de traces, trop peur d’y laisser ma carrière. J’ai encore du mal à réaliser tout ce qui vient de se passer et qui me donne l’impression que seulement dix secondes viennent de se dérouler sous mes yeux et non presqu’une heure. Mon cerveau turbine, j’ai encore les jambes en coton, le cœur qui tambourine.

«Tu peux rentrer chez toi si tu veux. » Je me tourne légèrement vers ce corps qui s’anime, qui s’agite. J’ai encore un nœud à l’estomac, bien trop pour réussir à dire quoi que ce soit d’intelligent sans gueuler de frayeur. C’est une promesse qu’il m’a faite, j’l’ai bien compris et j’ai envie de croire que si j’reviens demain, ça se fera sans risque.
Et il y a aussi cette colère logée, où j’me sens stupidement trahis que cet homme que je commençais sincèrement à apprécier puisse se retrouver dans ce genre d’embrouille. C’est con de ma part, ce type me doit absolument rien mais j’sais pas. J’ai ce putain de goût amer au fond de la gorge en plus d’être entrain de finir de me chier dessus de trouille.

« J’veux bien ouais. Comme voix assurée, on a connu mieux mais je ne m’en formalise pas. Mais j’peux rien contre cette colère au fond de ma voix parce que j’sais pas gérer les choses autrement pour le moment. Peut-être plus tard. A demain ? »
Peut-être demain, ouais. Quand j’aurai foutu la gueule dans un trou de sable et jouée l’autruche.
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MessageSujet: Re: bad man | taylor   bad man | taylor EmptyJeu 2 Mai - 20:23

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Rien ne vient briser l'espace de faille qui s'est ouverte en plein cœur de la morgue. Seules quelques gouttes de sang venues s'abattre au sol brisent le silence qu'ils laissent planer ; lui pour ne rien accentuer, elle piégée dans une peur justifiée. Il ne lui en veut pas, n'ira pas la blâmer. Il laisse la réflexion se faire en elle, l'idée germer dans sa tête ; il la libère de cet endroit et du stresse qui vient de s'accumuler. Il la libère de tout ce qu'elle pourrait imaginer, la confiance en cet instant précis se créée. Eamonn préfère se dire qu'elle n'ira pas l'ouvrir, qu'elle saura garder ce fait secret, qu'elle ignore peut-être en partie qu'entre ses mains se joue toute sa stabilité. Elle est la seule commanditaire de ce qui pourrait advenir désormais. Chose qu'il se dit, qu'il doit admettre – convaincu qu'une chance puisse lui être donnée. « J’veux bien ouais. Il tique, laisse faire. Il ne répond pas, restant à sa place, à ses affaires, nettoyant les instruments qui – normalement – n'aurait pas dû servir de cette manière. Pas pour cette raison, pour cette cause qu'il avait réussi jusqu'alors à faire taire. Ils l'ont mis en danger en se présentant ici, ils l'ont mis en danger en se risquant jusqu'à cet antre bien gardée – pas tant que ça, heureusement pour cette fois. A demain ? » Il acquiesce à nouveau, ose un bref regard sur elle. Un bref, au départ, oui. Mais il s'y perd, la détaille un instant pour s'assurer qu'elle ne compte pas s'effondrer. Sa patience est encore limitée, mise à vif par tout ce qui vient de se passer ; après tout, les rangs des Crows viennent d'être amputés d'un membre. C'est à ça qu'il doit penser, là-dessus qu'il doit se perdre maintenant que le temps lui est compté. « A demain, oui. » La voix résonne dans la morgue, comme portée par l'ambiance glauque qui y règne. Il aimerait pouvoir faire plus mais le temps manque, de plus en plus. Aussi, quand elle s'anime, c'est une vague de soulagement qui le prend – aussi paradoxale que ça puisse être en un sens. Il ignore tout ce qui pourrait se passer dès lors qu'elle passera la porte de cet endroit. Il ignore ses pensées, tout ce qui peut s'y jouer. Il ignore à quel point Taylor pourrait être stupide ; bien que convaincu qu'elle ne puisse pas l'être au point d'en prévenir des autorités – mais qui sait. Il attend, patiente, il guette, voit sa silhouette se perdre dans le couloir avant que la porte ne se ferme, avant que le mur épais ne les sépare enfin. Il a maintenant beaucoup à gérer.

Dans un élan retrouvé, Eamonn s'active à nettoyer les restes de ce sauvetage raté. Quelques minutes, quelques minutes à peine pour qu'il ne termine de défaire le sol des tâches carmins qui s'y étaient installées. Quelques minutes de plus pour mettre la main sur son téléphone, ce dernier bloqué entre sa mâchoire crispée et son épaule remontée, les mains occupées à enfermer le corps dans un sac mortuaire. Neal répond enfin, à peine réveillé. Il le coupe dans son élan de repos, il le coupe dans cet élan de paix à peine retrouvé. Mais il ne bronche pas, fait savoir qu'il arrive – pourvu qu'il fasse vite. Là-dessus, O'More fait au mieux pour cacher celui qu'il vient de perdre, celui qui n'a pas survécu à la plus simple des interventions ; mensonge, mais il préfère se dire que le reste l'aurait tué également. Maigre consolation sur laquelle il médite durant un quart d'heure, peut-être une demi-heure avant que Neal ne lui parvienne, mal à l'aise entre ces murs qu'il ne connaît possiblement que trop. Un plan de fait, un récapitulatif d'organisé. Ils s'animent enfin, se mettent en route ; il a prévenu qu'il avait à faire – problème familial, l'excuse sur laquelle on ne revient pas. Au-delà de ça, ils ont un corps à brûler en plein bois.

END.       

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by Wiise
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