Pray for your soul ▬ Ezra

Pray for your soul

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27 Avril 2018

Thomas joue au puzzle depuis des mois. Le début a été simple, lorsqu’il fallait en premier lieu construire les contours avec les poses de micros, la mise sur écoute. Puis l’intérieur du problème est devenu plus compliqué lorsqu’il a fallu tout recouper, éplucher les milliers de conversations, de bandes d’images à visionner, des notes à prendre. Sans parler des localisations, des fausses pistes tels que Sebastian que tout le monde ici a soupçonné. Et cette putain de balance de Walsh. Non, rien ne lui a facilité la tâche.
Et maintenant qu’il arrive au cœur de ce puzzle, là où toutes les pièces ont la même couleur et qu’il bloque, le doute s’installe. Par acquis de conscience, Hunt a poursuivi les écoutes, les vidéos. Les localisations. Et étrangement, comme un instinct, un putain de sixième sens, quelque chose à continuer de persisté dans sa caboche jusqu’à s’infiltré dans ses veines.

Mais jamais il n’aurait cru arriver à la dernière véritable pièce.
L’oreille coller contre la porte, son cœur s’emballe et pulse des litres de sang par seconde. Il aurait presque du mal à entendre distinctement les voix étouffées d’Alma et de Geneviève qui pleure, vide son sac aux pieds de l’avocate des KoS sans que plus rien ne la retienne. Thomas sent ses veines se glacer, ce même instinct lui revient en pleine gueule et le pousse à l’urgence. Mais après, une fois que cette sensation d’être complètement assommé lui sera passé. Son premier instinct est de ne surtout pas croire à toutes les conneries que cette femme raconte derrière cette porte de luxe, de ne pas se laisser mener par le bout du nez par quelques larmes. Quelques mensonges.
Et pourtant, ce même doute est là. Persistant. Son cerveau turbine à plein régime, recolle tous les morceaux éparpiller pour ne faire qu’un seul et même putain de foutu puzzle.

Il serre les dents, serre les poings, fait demi-tour rapidement avant de trottiner rapidement vers l’ascenseur.

- Monsieur Hunt, votre rend…
- Pas l’temps, dite lui que j’ai eu un contre-temps.

Il achève à peine sa phrase qu’il s’engouffre et appuie furieusement sur le bouton. Râle contre cette merde d’ascenseur qui prend tout son temps pour se refermer, chantonne sa petite musique de bourgeois pour le descendre une dizaine d’étage plus bas. Il se passe une main nerveuse sur le visage, incapable de complètement digérer ce qu’il vient d’entendre et surtout, ce qu’il vient de comprendre. Avant de s’emballer, il faut qu’il vérifie deux trois trucs. Oui, de quoi démanteler toute l’hypothèse qu’il se fait à vitesse grand V dans sa tête. De quoi ravaler cette bile acide qui remonte le long de sa gorge à cette perspective invraisemblable. A cette réalité qu’ils aient tous été plus baiser que la dernière des poules du club.
Il enfourche sa moto, pousse le km/h à son maximum dans toute cette agglomération, ces bouchons à la con, transpirant sous son cuir qui, aujourd’hui, pèse bien trop lourd sur ses épaules. Le dégoûte presque. La gerbe ne le quitte pas jusqu’à son bureau qu’il pénètre en ouvrant violement la porte et la claquant rageusement derrière lui, sans conscience de cette violence qui tape aussi fort que son myocarde entre ses côtes. Il allume son PC, ouvre un dossier intitulé Stark, parce qu’il aime les super-héros et que la personne concernée correspond bien à ce petit air arrogant de celui qui en a plein les poches. Il lance le premier audio. Les sueurs froides s’étendent. Puis le deuxième. La troisième. Il se les repassent toutes, les uns après les autres tout en recoupant avec les localisations. Tant de choses qu’il suspectait déjà sans vraiment y croire. Sans vouloir y croire.
A l’heure où chaque détail fait sens, Thomas lutte pour ne pas réduire en miette son bureau. Lutte pour ne pas rameuter tous les gars du club avec lui et aller exploser chaque centimètre carré de la peau de ce fils de putain. Sa colère est innommable, au bord de la fureur meurtrière qu’il laisserait volontairement exploser si sa raison ne la rappelait pas à l’ordre.

Portable en main, il envoie un premier message. Ça lui coûte d’être si aimable, d’être Thomas, tout simplement. Tout comme ça lui coûte de jouer la carte de Sebastian pour faire venir Ezra jusqu’à son bureau. Il n’en est pas tellement fier mais c’est la dernière de ses préoccupations pour l’instant. Il ouvre le tiroir de son bureau, prend son glock, s’assure que ce dernier est chargé avant de le glisser à l’arrière de son jean.
Juste au cas où, une précaution.
Est-ce qu’il n’est pas entrain de faire une connerie ? Est-ce qu’il ne devrait pas prévenir Gabriel tout de suite de ce qu’il a entendu et suspecté ? Il hésite furieusement, tourne en rond dans son bureau au bord de l’implosion. Ce n’est qu’après avoir gerber dans ses chiottes que la fureur incandescente devient froide et implacable. Il lui est difficile d’avaler la vérité, d’admettre que durant tout ce temps, ils se sont faits bien plus enculer qu’ils ne l’auraient imaginé. Maintenant que tout est à peu près clair, plusieurs détails lui sautent à la gueule, prennent tous leurs sens. Le visage de Cillian lui revient lui aussi dans la gueule.
Et s’il n’était pas la petite pute qu’ils avaient cru ?

Les quelques coups à sa porte le coupe net dans ses idées, dans son élan de prévenir Gab’ et comme un voile qui s’installe, le visage de Thomas se métamorphose.
Si ce fils de pute est bien celui qu’il croit alors il ne partirait pas d’ici avec ses bras et ses jambes rattachés à son buste.

- Ouais vas-y entre !

Il est là, entre avec toujours cette même arrogance qui, pourtant, semblait s’être atténué avec le temps. Même Thomas lui avait donné une seconde chance jusqu’à ce que le doute s’infiltre.

- Désolé de t’avoir fait venir à la dernière minute. Il se lève et comme à leurs habitudes, les deux hommes se donnent l’accolade. Comme deux frères. Jamais ce geste ne lui a parut aussi hypocrite et répugnant qu’en cette seconde. Tu peux fermer à clé derrière toi ? Jai pas envie qu’un des gars entendent ça. Pas maintenant.

Il se tourne vers son PC, sait qu’Ezra n’ait pas genre d’homme à tourner autour du pot. Et ça tombe bien parce que Thomas non plus.

- Tu ne vas pas être déçu.

Il lance le tout dernier audio, celui qui a le plus alerté le hacker jusqu’à pousser ses recherches beaucoup plus loin en accentuant les localisations, les propos de Geneviève ayant finit par jouer le rôle dernière pièce du puzzle. La voix audio d’Ezra s’élève, Thomas se redresse et attend, plantant son regard clair sur cette silhouette qu’il rêve de détruire de ses propres mains.

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ft. Thomas hunt

Ezra rassemble ses affaires et, affublé d’un sourire d’arracheur de dents, serre la main de son dernier client de la journée. Ce dernier s’en va, satisfait de ses services et heureux que la négociation de son crédit se soit si bien déroulée. Il faut dire que le banquier n’aspirait qu’à mettre un terme à l’échange pour pouvoir rejoindre Thomas et n’a donc pas présenté beaucoup de résistance. Il ne s’en fait pas vraiment cependant. Il n’aura qu’à prétexter ne pas avoir obtenu les accords de ses supérieurs pour offrir le taux proposé et le renégocier par la suite ou bien chargera son client sur d’autres éléments du dossier. De toute manière, le projet de ce crétin ne tiendra pas la route et Ezra sait qu’il va droit dans le mur…
Sitôt la porte de son bureau passée, le Président des Kings oublie de toute manière tout de cet entretien, ses pensées se tournant vers les messages énigmatiques qu’il a reçus un peu plus tôt.
"Ça concerne Seb" lui a annoncé Thomas Hunt dans son message, avant d’ajouter qu’ils auraient besoin de discuter de certains détails et de lui préciser qu’il devait lui montrer certaines choses. Est-ce que l’imbécile de Sergent que s’était choisi son arriéré de géniteur pourrait lui avoir réellement trahis ? Est-ce que Sebastian a passé un marché avec les fédéraux ? Est-ce qu’Irene l’a fait pour se venger des agissements de son mari ?
Penser à Irene l’amène à penser à Genevieve… Et une colère sourde l’envahi alors immédiatement.
Cette vulgaire salope a osé lui échapper… Cette garce des bas fonds, cette moins que rien décérébrée s’est tirée et est à présent introuvable. Ezra sait qu’elle a eu de l’aide. Elle n’aurait pas pu fomenter le moindre plan sans une aide extérieure. Et cette aide, il la connaît bien entendu, puisqu’Alma lui a passé un sacré savon en apprenant de quelle manière il la traitait. Salope à la langue trop pendue !
Mais s’il se penche un peu plus sur la question, Ezra est capable de se rendre compte que la nature de sa rage ne vient pas réellement du départ de sa fiancée… Ce qui le met autant hors de lui, c’est que cette idiote s’en soit sortie alors que sa propre mère n’a pas été foutue de le faire son époque. Si elle avait agi comme Genevieve, si Meredith avait eu le courage de faire sa valise et de se tirer loin de Chicago pour échapper à son tortionnaire de père, Ezra mènerait une existence bien différente aujourd’hui…
Ou peut-être pas. De toute façon, il ne préfère pas s’appesantir sur cette question. Ça lui fait un peu trop mal…
Et il veut mettre la main sur Genevieve et lui faire payer cette douleur qu’il éprouve. Il profitera certainement de sa visite chez le hacker pour lui demander de l’aider à retrouver sa trace.
En attendant, il tente de fixer ses pensées sur Sebastian, sur le plaisir qu’il éprouvera à l’éviscérer et à regarder ses hommes participer si jamais le Sergent les a bel et bien vendus.

Ezra jette sa sacoche sur le siège passager de sa voiture et se met en route pour le garage, puisque c’est ce que lui a demandé de faire Thomas. Il lui faut un moment pour atteindre le West Side à cette heure et, lorsqu’il arrive enfin en vue du garage Ossinov, le Président du MC est sur les nerfs. Il se gare, enfile son holster, troque sa veste de costume contre son cuir en sortant de l’auto, puis dirige ses pas vers les bureaux.
Il frappe quelques coups francs sur la porte et est immédiatement invité à entrer par son homme de main. Ezra ne se fait pas prier et pousse la porte du bureau avant de donner une accolade rapide à Thomas qui s’excuse de l’avoir fait venir si précipitamment.
Ezra apprécie. Il se dit que, contrairement à James, il pourra peut-être faire quelque chose de Hunt…
« Pas de soucis. Ça a l’air important. »
« Tu peux fermer à clé derrière toi ? Jai pas envie qu’un des gars entendent ça. Pas maintenant. »
Ezra sent l’adrénaline monter. L’attitude de Thomas, ses propos, tout porte à croire qu’il s’apprête à lui révéler une information vraiment compromettante pour le Sergent d’Armes…
Il s’exécute donc, sans un mot, puis se rapproche de l’ordinateur que lui présente le hacker du club. Celui-ci lance un fichier audio et Ezra prête une oreille attentive à ce qu’il peut entendre, son pouls s’accélérant d’excitation. Mais très vite, il sent que quelque chose cloche.
C’est sa propre voix qu’il entend sur l’enregistrement, pas celle de Sebastian. Il s’agit d’un échange entre lui et cette foutue garce de Genevieve. Un échange banal entre deux amants… En apparence.
Le sang d’Ezra se glace alors qu’il devine ce qui va suivre. Il sait de quelle manière il va se trahir, les mots qu’il va prononcer et vont le condamner. Tout ça à cause de cette pute écervelée qu’il s’est choisie pour donner le change…
« J’arrive pas à me repérer bébé » se lamente sa fiancée, anxieuse à l’idée d’arriver en retard à leur rendez-vous et d’avoir à en payer le prix.
« Tu es à ce point stupide que tu ne sais pas lire un GPS qui m'a coûté un bras ? »
« Te fâches pas bébé, s’il te plait… Je… Oh je crois que je vois où c’est ! C’est le bar en face de celui où tu as rencontré ce type y a deux ans ? Quand je t’avais attendu dans la voiture ? »
« Le Markov Konak, oui, c’est ça. Le bar à vin est juste à côté. »
Et l’échange se poursuit. Mais ni lui, ni Thomas n’ont besoin de la suite. Il vient de prononcer le nom du bar où il a fait la connaissance de Draško Djokovic… Le bar où tout à commencer… Le bar dans lequel il s’est rendu pour trahir les siens et s'allier aux serbes.
Thomas coupe l’enregistrement et un silence de plomb tombe dans le bureau.
Ezra est figé. Son cerveau, lui, est en ébullition. Il pense à son arme, dans son holster. Il évalue la distance le séparant de la porte, celle le séparant de Thomas. Il doit attendre l’ouverture parfaite pour le maitriser, prendre le contrôle de la situation.
« Quelqu’un d’autre a entendu ça ? »
Inutile de jouer l’innocent à ce stade. Thomas a calculé son coup et ses doutes n’en sont plus.
Ezra est grillé.

Nymeria.

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La silhouette d’Ezra se découpe dans l’ombre du bureau, dans lumière de l’écran de l’ordinateur. Plus il observe le dos de ce fils de chien, plus l’envie de lui éclater la gueule contre le clavier le démange. Il a envie de le sentir crever sous ses doigts, de faire couler le sang, l’entendre gémir et supplier pour sa survie. Il a toutes les peines du monde à ne pas laisser parler sa violence là, tout de suite. Il peine à maintenir en laisse ses démons pour ne pas les lâcher trop tôt. Un véritable Cerbère prêt à bouffer ce sale enculé en deux bouchées.
C’est toute l’éducation de Félix qu’il met en œuvre en cette seconde. Apprendre à ne pas contenir sa colère mais à la diriger vers la bonne personne, au bon moment.
Et dieu sait qu’il aimerait que le « bon moment » soit tout de suite.

La voix de Geneviève s’élève, suivit de celle d’Ezra, crachoté par l’enregistrement qu’il a précieusement conservé, tout comme un tas d’autre chose le concernant. C’est presque avec impatience qu’il attend que « Markov Konak » soit prononcé, il veut voir sur la gueule d’Ezra toute la peur et toute l’horreur qui attend cet homme. Son corps s’exprime déjà dans une raideur typique de celui qui s’est fait loosé, baisé jusqu’à la moëlle. De celui qui comprend qu’il n’est pas ici pour descendre l’un des leurs, Thomas ne lui donnera plus jamais l’occasion de les niquer comme il l’a fait. Ses souvenirs ont défilé dans son crâne à une vitesse vertigineuse, un véritable train lancé à grande vitesse. Toutes ces attaques, la mort de Caleb, toutes ces merdes qui leurs sont tombés sur la gueule. TOUT est à cause de lui, de ce banquier véreux qui n’a jamais eu l’étoffe d’un leader même s’ils ont tous voulu y croire un peu, parce qu’ils n’ont eu que d’autres choix que de faire avec. Et la trahison est brutale, violente. Impardonnable. Et c’est bien pire que la mort qui l’attend.
Thomas coupe l’enregistrement sans jamais quitter le corps de celui qu’il a considéré comme un frère. Le silence est écrasant, et ni lui ni Ezra ne le rompt pour le moment. Ce rat est pris au piège, la porte de son bureau est fermée à clé et il lui faudra un temps fou avant de sortir d’ici sans se faire rouer de coup par les phalanges du hacker. Il sait bien qu’il ne devrait pas laisser exploser sa fureur qui, déjà, lui fait voir rouge mais quoi qu’en pense le reste du groupe, il ne se privera pas de quelques coups dans la gueule. Certainement pas maintenant qu’il l’a ici, piégé.

« Quelqu’un d’autre a entendu ça ?
- Ouais, des gens qui vont être ravi de t’cueillir dans pas longtemps. Il bluff merveilleusement bien. Il a pu voir toute l’étendu de la puterie de ce mec pour comprendre que s’il répond que personne n’a encore entendu cet enregistrement, il fera ce qu’il faut pour retourner la situation. Voir le buter et effacer toutes les preuves. Il n’est pas assez con pour ça, tout comme il n’est pas assez con pour ne pas avoir planquer des copies là où il faut. Il a passé des mois à mettre sur écoute l’ensemble de ses frères avant d’en éliminer de la liste au fur et à mesure. Il ne fera certainement pas preuve de négligence maintenant qu’il a réussi à débusquer Ezra. Il se rapproche et d’une main brusque sur son épaule, le fait pivoter vers lui. Il veut qu’il le regarde dans les yeux, qu’il l’ait bien en face pour qu’il puisse voir toute la merde dans le regard du traître. Tu comptais nous chier dans la gueule encore combien de temps fils de pute ? »

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ft. Thomas hunt

Ezra n’arrive pas à croire que le secret qu’il a si farouchement gardé durant des années puisse éclater aussi stupidement au grand jour. Finalement, Genevieve aura obtenue vengeance… Cette saleté d’écervelée vient de le condamner à mort par sa bêtise. Cette même bêtise qui lui a valut tant de coups, tant de violence et qu’il a toujours méprisée. L’ironie est si risible… Mais le banquier n’a pas le cœur à rire bien entendu.
Il sait que son temps est compté, que chaque seconde va compter à présent. Chacune des paroles proférées, chacun des gestes qu’il effectuera à présent va définir son avenir. Lui en reste-t-il seulement un ? A-t-il une chance de s’échapper de ce guêpier dans lequel il s’est bêtement fourré ? Thomas l’a piégé en bonne et due forme. Il s’est laissé aveugler par le sentiment de toute puissance qui l’habite depuis qu’il a froidement abattu Cillian avant de tout lui mettre sur le dos. Un parfait bouc émissaire ! Il se pensait sauf, à l’abri de tout soupçons et il s’est fourvoyé. Aujourd’hui, il va payer cet excès de zèle le prix fort.

Inutile de nier. Inutile de chercher à se défendre, il en a pleinement conscience. Thomas l’a percé à jour et la preuve qu’il possède est accablante. Il cite le nom du bar très distinctement et Genevieve parle d’une rencontre remontant à deux ans, époque où son alliance avec les serbes s’est formée et qui a précédé le carnage d’Halloween et de Noël…
À défaut de chercher une échappatoire donc, il tente de gagner du temps, questionne Thomas. Il n’écoute même pas vraiment sa réponse. Au fond, elle n’a que peu d’importance. Ce qui compte, c’est qu’aucun de ses frères n’a fait irruption dans le bureau. S’ils étaient au courant, si ses frères savaient, ils ne lui auraient pas donné rendez-vous ici, ils n’auraient pas laissé Thomas en tête à tête avec lui. Au moment de la révélation, Gabriel, James et tous les autres seraient apparus comme par enchantement pour le coincer, affichant des expressions de dégoût, de rage ou de triomphe pour l’avoir coincé…
Ce n’est pas le cas. Ils sont seuls.
Parce que Thomas est aussi arrogant et imprudent que son imbécile de meilleur ami. Il a voulu le confronter seul, lui prouver qu’il est le plus intelligent, qu’il n’a pas réussi à le duper lui. Il veut le livrer à ses frères avec toutes les preuves en mains, peut-être même se réserver les premiers coups distribués pour venger l’honneur du MC. Peut-être que ce crétin trop sûr de lui va réclamer une promotion pour tout ça. Cette idée amuse Ezra qui se fait la promesse de tout faire pour ne pas lui accorder cette satisfaction.
Mais s’il veut se tirer de là, il faut qu’il réfléchisse vite et bien.

La main de Thomas s’abat tout à coup sur son épaule et le contraint à faire volteface. Il plonge son regard dans le sien. Un regard furieux où Ezra pense tout de même déceler une pointe de fierté, de satisfaction. Profite de tes quelques secondes de gloire l’ami… C’est tout ce que je te laisserai.
« Tu comptais nous chier dans la gueule encore combien de temps fils de pute ? »
« Pas besoin de basculer dans la vulgarité » ironie le Président des KOS, se fendant d’un sourire volontairement provocateur. « Mais pour répondre à ta question : il se trouve que je pense que vous avez avalé suffisamment de mes étrons comme ça et dans mon infinie bonté, j’ai décidé de laissez vos estomacs fragiles digérer pour l’instant ! Cela dit, pour ma défense, sache qu’en vérité, c’est à mon père et uniquement à lui que je voulais donner une leçon… Je pense qu’il l’a retenue mais pour en être certain, il faudrait faire appelle à un médium. Tu as ça dans tes contacts ? » le questionne Ezra qui savoure finalement ce moment plus qu’il ne l’aurait cru possible.
Parce qu’en réalité, une part de lui à toujours espéré être pris, a toujours espéré pouvoir vider son sac et voir le visage de ses "frères" se décomposer en comprenant à quel point il les a dupés… A quel point il les exècre tous autant qu’ils sont et ce depuis toujours.

Nymeria.

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La haine le consume comme un poison et il redouble d’intensité lorsqu’il croise le regard d’Ezra. Ce frère qui n’est autre qu’un traitre. Un enculé de fils de pute qui les a tous manipuler depuis … Ouais, depuis combien de temps ? Thomas ne saurait même pas vraiment dire de quand date cette trahison qui lui fait l’effet d’une lame chauffée à blanc entre les côtes.

« Pas besoin de basculer dans la vulgarité. Le hacker serre les poings, sa respiration s’accélère. Les symptômes d’une rage qu’il sait incontrôlable se pointe, lui picote la nuque et le ventre. Il aurait dû appeler l’un d’entre eux, au moins Gabriel avant qu’il ne perde le contrôle. Sa vue se trouble déjà, son cœur cogne dans sa poitrine et Ezra vient porter le coup de grâce. Mais pour répondre à ta question : il se trouve que je pense que vous avez avalé suffisamment de mes étrons comme ça et dans mon infinie bonté, j’ai décidé de laissez vos estomacs fragiles digérer pour l’instant ! Cela dit, pour ma défense, sache qu’en vérité, c’est à mon père et uniquement à lui que je voulais donner une leçon… Je pense qu’il l’a retenue mais pour ne être certain, il faudrait faire appelle à un médium. Tu as ça dans tes contacts ? » La rage de Thomas s’embrase à la seconde où il comprend que la mort de Caleb est aussi son œuvre. Ou tout du moins une partie. Qu’Ezra a lui-même commandité l’exécution de son propre père. Il revoit, réentend les membres se déchirer, s’arracher. Il revoit Ezra vomir, pleurer, choquer. Est-ce que tout ça n’était qu’une putain de comédie ? Une bombe au creux de Thomas explose la machine qui déraille dès lors qu’il jette son visage en avant, droit dans le nez du traitre. Il voit rouge, l’espace n’existe plus. Dans sa tête, un tas de bruits s’entrechoquent. Des sons violents, aigües, grinçant dans ses tempes. Thomas se voit attraper Ezra par le col pour lui éviter d’aller plus loin sous le premier choc, lui jetant une droite en pleine gueule, puis dans le bide. Il veut taper, encore et encore. Il veut écraser ce visage sous ses phalanges, le faire hurler de douleur jusqu’à ce qu’il en crève. Il veut mettre à profit tout ce que Felix lui a enseigné de son vivant pour faire vivre à Ezra la plus longues des tortures. L’esprit de Thomas turbine sous les souvenirs, les images qui lui rappellent à quel point ils ont tous été baisé par ce type qu’ils considéraient comme un des leurs. Il ne pensait pas que ça serait si violent, que ça serait si douloureux de constater que cette pute leur chie dessus depuis autant de temps.
Hunt lâche les chiens, sa rage grogne, jure, promet une mort lente sous l’assaut de ses poings qu’il n’arrive plus à retenir. Il va le buter dans ce bureau, éclabousser ses murs de son sang, des morceaux de peaux qu’il dépouillera de sa petite gueule satisfaite. Il n’arrive à penser à rien d’autres qu’à ça, il ne pense même pas à la vengeance de James qui pourrait être tout aussi terrible que la sienne. A celle de Gabriel et de tous les autres.

S’engage un corps à corps violent où Thomas dégueule sa haine. Mais il n’est pas le seul à se démener comme un diable, car si l’un veut exécuter une mort douloureuse, l’autre luttera comme un enragé pour sa propre survie.

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ft. Thomas hunt

Il voit quelque chose vriller dans le regard coléreux de son interlocuteur. Ezra voit la lueur de compréhension s’allumer dans le regard du hackeur qui comprend qu’il est responsable de la mort de Caleb et doit revivre la scène de son démembrement. En vérité, c’est Cane qui a pris seul la décision d’assassiner son père et, même s’il souhaitait en arriver là, l’actuel Président aurait voulu quelque chose de plus intime, pouvoir décider où, quand et comment. Il avait été privé de sa vengeance, de celle de sa mère, tombée sous les coups de Caleb il y a bien longtemps de cela, en même temps que son enfant à naitre. Mais Ezra gardera ces informations pour lui. Hors de question de voir Thomas se réjouir du fait qu’il n’a justement pas obtenue pleine satisfaction, qu’il a un regretté la manière dont tout ça s’est déroulé. Il préfère parader. Il préfère mentir et nourrir la haine de cet imbécile pour mener à bien le plan qu’il tente d’improviser pour survivre.

Le coup part tout à coup. Ezra l’avait prédit mais ne pensait pas éprouver une telle douleur. Fulgurante, brûlante, électrisante. Elle lui parcourt le visage et, l’espace d’un instant, sa vue se brouille, il n’est plus capable de penser à autre chose qu’à la souffrance qui irradie de son visage. Thomas ne lui laisse pas le temps de se remettre. Il le rattrape par le col de son cuir pour lui éviter de chuter et remet ça, avec son poing cette fois.
Ezra sait qu’il va devoir lui échapper. Rapidement. S’il veut pouvoir s’éloigner suffisamment longtemps pour saisir l’arme retenue dans son holster, il va falloir qu’il trouve un moyen d’obtenir un répit.
Le corps a corps n’est pas sa spécialité. Il est plus à l’aise avec des armes blanches mais n’a rien sous la main. Il n’a pas le temps d’étudier son environnement. Thomas est sur lui et tout ce qu’il peut faire pour le moment, c’est chercher à se préserver, à éviter les coups avant de songer à en distribuer.
Il tente de faire remonter un souvenir, de se remémorer la disposition du bureau. L’ordinateur, de la paperasse, quelques stylos… Avec suffisamment de force, peut-être parviendra-t-il à en enfoncer un dans l’orbite de cet imbécile. Mais encore faut-il parvenir à en saisir un et à stabiliser suffisamment son bras pour viser au bon endroit.

Ezra fait porter tout son poids vers l’arrière, cherche à prendre appuie sur le meuble pour se débarrasser de la masse de muscles qui tente de le dominer à l’aide de ses jambes. Et après avoir vaguement paré un nouveau coup, il réussi à remonter son genou dans le flanc de Thomas à plusieurs reprises. Mais l’animal est enragé et ne lâche pas prise. Les coups le dérangeant cependant, il le traine sur la surface du bureau, faisant tomber ce qui s’y trouve, et le projette contre le mur le plus proche dans un rugissement bestiale.
Ezra sent le mur vibrer dans son dos et s’oblige à se reprendre au plus vite. Il ne doit pas laisser filer sa chance et perdre une seule seconde. Thomas veut déjà fondre sur lui. Alors même si sa vue s’est floutée, il fait confiance à son bras et le plonge à l’intérieur de sa veste, défait la sécurité de son holster en agitant ses jambes pour essayer de contrer la progression du hackeur en aveugle. Et puis le miracle opère et son arme se retrouve dans sa main.
Il ne perd pas une seconde à essayer de raisonner avec lui. Il sait que s’il se contente d’agiter son arme devant lui, Thomas n’aura qu’à mettre un coup dedans pour le dégager de sa route et lui faire perdre son seul avantage.
Alors il presse la détente, deux fois, sans vraiment viser.

Sa vision se clarifie et il constate qu’au moins une de ses balles a atteint le mécanicien et ralenti sa progression, lui redonnant l’avantage. Ezra s’appuie contre le mur pour se redresser, ajustant dans un même temps le canon de son arme pour le pointer en direction du visage rougie par la colère de Thomas.
Il renifle mais tout ce qu’il obtient, c’est un glaire de sang qu’il crache sur le sol sans dévier son regard de sa cible. Son visage commence déjà à enfler. Son nez est très certainement cassé mais peu importe. Il est en vie et il a l’avantage !
« Tu sais ce que ça coûte de lever la main sur son Président ? » le taquine Ezra qui a conscience de l’ironie de sa remarque puisqu’il vient plus ou moins de confier sa participation dans le meurtre de leur ancien chef. « Assieds-toi. ASSIEDS-TOI ! » hurle-t-il en désignant la chaise derrière lui de sa main libre.
Il n’a pas peur d’être interrompu. Thomas a libéré le garage pour pouvoir s’occuper de lui sans prendre le risque d’être interrompu par un client ou un employé du garage. Sa seconde erreur. La première ayant été celle de vouloir s’accorder les premiers coups et de ne pas avoir prévenu immédiatement leurs frères de sa trahison. Du moins Ezra en est-il persuadé.
« Fais-moi plaisir et tente quelque chose que je puisse faire sauter le peu de cervelle que tu possèdes… » ajoute Ezra dans un sourire ensanglanté, son nez saignant abondamment venant barbouiller le bas de son visage. « Ensuite je passerai un coup de fil à ta petite copine Manning pour lui demander de récupérer quelque chose pour moi au garage. Tu penses qu’il chialera beaucoup en trouvant ton cadavre ? …Je pourrai me planquer juste là et attendre qu’il se morfonde sur ta dépouille pour arriver par derrière et lui régler son compte à lui aussi… Qu’est-ce que tu dis de ce petit scénario hein ? Presque aussi bon que celui que je vous ai concocté au sujet de Cillian, hein ? »
Son sourire s’élargit encore. Il repense à son tête à tête avec Walsh, à sa petite mise en scène plutôt réussie.
« Il n’a même pas eu le droit à une tombe. Tu penses que tu auras droit à une cérémonie en grande pompe après cette tentative d’assassinat sur ton Président ? » le questionne encore le banquier, hilare, son cœur cognant à tout rompre dans sa poitrine gonflée de triomphe.
Il se dit qu’il pourra fait disparaître la preuve de sa culpabilité. Il n’aura qu’à faire croire au gars qu’il a envoyé Thomas en mission, ce qui lui laissera le temps de faire appel à une équipe de nettoyage. Thomas n’est pas le seul hackeur de Chicago. Le temps que les gars se posent des questions, il n’aura qu’à faire réapparaitre son corps dans un état voisin. Assassiné par les serbes ! Le plan prend forme, grossier pour l’instant, mais il aura le temps de l’affiner.

Nymeria.

Pray for your soul

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Ce qu’il se passe dans sa tête est bien plus violent qu’un orage. Tout en lui explose de fureur, se déverse comme un flot de lave en fusion sur Ezra qu’il ne voit plus que comme une cible à abattre. Il ne ressent pas l’once d’une pitié. Envolée l’image du frère d’arme, envolée le sens du mot famille. Tout ce qui reste maintenant c’est la traitrise ignoble de cette pourriture qu’il tient sous ses phalanges.
Thomas frappe comme un animal, ne ressent pas la douleur des coups donnés en retour tant la colère prend possession de lui. L’adrénaline pulse dans son sang et lui donne toute l’énergie nécessaire pour attraper Ezra par le col et le trainé sur toute la longueur de son bureau, se foutant bien du bordel qu’il y fout. Encore une fois, plus rien ne compte. La violence qui habite le hacker n’est pas nouvelle, elle lui ronge l’esprit et les nerfs depuis son enfance et c’est Félix qui lui a apprit à la gérer. A la diriger vers la bonne personne, au bon moment. Et c’est exactement ce qu’il fait, il lâche ses démons un par un sur cette pute bien que le timing soit, en revanche, mal choisit. Il grogne en le jetant contre le mur, le regard dément, se jetant sur lui avec rage, ralenti par les coups de pieds du son président. Et Thomas est tellement aveuglé par sa haine qu’il ne voit pas ce geste qui aurait dû le stopper, l’arrêter avant l’irréparable.

La douleur le foudroie sur place, lui arrache un cri sorti du fond de la gorge tandis que son corps part vers l’arrière et qu’une brûlure immonde irradie tout son bras gauche. La deuxième balle effleure siffle près de son oreille pour finir sa course dans la porte du bureau dans un bruit sec. Thomas secoue la tête, pose une main sur son épaule dont il sent déjà le liquide chaude et poisseux passer au travers ses doigts. Son souffle est erratique et la raison semble lui revenir comme une gifle en pleine gueule. Ezra est là, face à lui, le visage en demi-puzzle mais bien campé sur ses deux jambes, le flingue pointé sur la gueule du hacker. Ils pissent le sang désormais, la situation se renverse et l’avantage n’est plus entre ses mains. Etrangement, Hunt ne redoute pas l’issue de cette confrontation.

« Tu sais ce que ça coûte de lever la main sur son Président ? Il a bien envie de lui répondre d’aller se faire enculé en enfer mais rien ne sort d’enter ses dents serrées férocement. Assieds-toi. ASSIEDS-TOI ! Thomas recule sans le lâcher du regard, souffrant en silence, rêvant de pouvoir lui faire bouffer ses phalanges encore une fois. Il a au moins un prix de consolation : La gueule ravagée d’Ezra. Il finit par trouver le siège du bureau et dans un geste qui se veut maladroit, le traine vers son bureau, grimaçant de douleur. Il s’assoit, le souffle toujours court, le regard s’ancre de nouveau dans celui qui est aussi fou que lui. Sa colère n’est pas descendue mais la balle logée dans son épaule fait désormais toute la différence maintenant. Au moins physiquement. Thomas réfléchit à toute vitesse et une solution semble déjà s’offrir à lui. Il patiente, se demandant si la mort ne va pas le cueillir avant qu’il n’est eu le temps de porter le coup de grâce. Fais-moi plaisir et tente quelque chose que je puisse faire sauter le peu de cervelle que tu possèdes… Il sait qu’il va crever ici, que ce fils de pute va l’achever mais Thomas ne ressent pas de peur tant la haine est présente. Il mourra pour le club et c’est comme ça qu’il a toujours imaginer sa fin. Ca lui suffit. Ensuite je passerai un coup de fil à ta petite copine Manning pour lui demander de récupérer quelque chose pour moi au garage. Tu penses qu’il chialera beaucoup en trouvant ton cadavre ? …Je pourrai me planquer juste là et attendre qu’il se morfonde sur ta dépouille pour arriver par derrière et lui régler son compte à lui aussi… Qu’est-ce que tu dis de ce petit scénario hein ?
- Fils de putain. Il fulmine, enrage sur ce siège à la con qu’il a envie de balancer à la gueule d’Ezra. L’idée même qu’il puisse s’en prendre à James le rend hors de lui. Hunt se jure que s’il doit crever, il emmènera cet enfoiré avec lui, peu importe la manière utilisée.
- Presque aussi bon que celui que je vous ai concocté au sujet de Cillian, hein ? » Le regard du hacker se fronce … puis s’écarquille sous la surprise, le dégoût. Il n’a même pas eu le droit à une tombe. Tu penses que tu auras droit à une cérémonie en grande pompe après cette tentative d’assassinat sur ton Président ?
L’étendu des dégâts est encore pire que tout ce qu’il pouvait imaginer. A quel moment Thomas a-t-il pu passer à côté de tout ça ? Comment a-t-il pu mettre autant de temps à recoller tous ces morceaux. La fureur qui s’empare de lui à l’idée qu’ils se soient tous fourvoyer sur Cillian est incommensurable. Il n’en revient pas de voir à quel point Ezra à mener doucement sa barque pour répandre tout ce poison au sein du club, jusqu’à les pousser à se haïr pour certain. Tout ça pour quoi ? Pour une rancœur envers son paternel ?
Hunt a la gerbe, aussi bien à cause de la douleur que de l’ampleur de cette situation qui va bien au-delà de tout ce qu’il pouvait imaginer. Les épaules légèrement affaissées, il transpire et blanchit légèrement sous le coup des émotions, de son épaule en feu, de toute cette situation de merde. Il va trainer cet enculé droit en enfer, quoi qu’il advienne. Il lui est impensable de le laisser s’échapper, pas après tous ces aveux.
Thomas se penche en avant, comme accablé par toute la situation qui, il faut bien l’admettre, le dépasse, faisant doucement rouler le fauteuil de quelques centimètres, suffisamment pour atteindre discrètement le bouton de secours qu’il a installé dès lors qu’il a prit ses quartiers dans ce bureau. A l’instant où son index glisse dessus, un message d’alerte s’envoi sur chaque portable des KoS. Tous. Y comprit Ezra dont le téléphone émet un bip pour lui signaler un nouveau message. Le hacker se redresse, léger sourire aux lèvres

« T’entends ça ? C’est le doux son de ton arrêt de mort. Il n’en a plus rien à foutre de finir sous le flingue de ce rat, désormais. Il le sait, le voit au fond du regard d’Ezra qu’il va y passer une bonne fois pour toute. Sauf qu’il n’aura que le temps d’appuyer sur la détente avant que ses frères ne viennent constater le bordel dans le bureau, son propre corps sans vie et potentiellement Ezra s’il n’a pas foutu le camp d’ici là. Mais le KoS sait qu’il ne pourra pas fuir longtemps, ni très loin, avant qu’ils ne leur tombent dessus. Là est son seul lot de consolation. Tu crois vraiment que j’ai été assez con pour te ramener ici sans assurer mes arrières ? Il désigne d’un geste du visage la caméra dissimulée dans l’ombre de son bureau, enregistrant tout l’entretient depuis le début. T’es foutu, t’entends fils de pute ? Les gars sont déjà entrain de se ramener pour venir te cueillir et crois moi, Ezra, que quand ils vont comprendre toute l’étendu de ta merde, ils vont te réserver une fête digne de tout ce que tu as laissé derrière toi. Il exagère avec aisance, surfe sur l’assurance d’Ezra qui comprend bien vite que la situation ne va pas être aussi simple qu’il se l’imagine peut-être. Et Thomas décide de porter le coup de grâce, sourire en coin. Ça t’fais quoi de t’dire que tu vas crever en laissant cette dernière image à Alma ? Alors qu’elle sait absolument tout ? »

⇜ code by bat'phanie ⇝

crédits : shiya messages : 188 physique : décédé

you're gonna lose your soul

ft. Thomas hunt

Le glas sonne. Il prend la forme d’une stupide sonnerie de téléphone portable, entendue un bon millier de fois. Ezra a parfois eu à s’en réjouir et d’autres fois s’en est agacé. Aujourd’hui, il se sent trahi par ce son familier lui annonçant un message reçu. Un poids lui tombe dans l’estomac, fait remonter de la bile dans sa gorge.
Les mots sortent de la bouche de Thomas et le Président des Kings of Speed les entend venir de très loin… Il a du mal à y croire. Son plan était en train de prendre forme, il aurait pu s’en tirer, il aurait pu une fois de plus éviter les ennuis et continuer de jouer sa mascarade. Pendant combien de temps encore ? Peu importait tant que la roue continuait de tourner.
Mais elle vient de s’immobiliser. Les dés sont jetés et, si le hacker dit vrai, si tout cet échange a été filmé et si l’alerte a bien été lancée…alors s’en est fini de lui. Thomas l’a finalement coincé.
Ezra se dit qu’il a encore une chance de s’en sortir s’il agit vite et bien. Il peut abattre Thomas, chercher la caméra et la détruire, faire disparaître l’ordinateur de portable de son interlocuteur en le cachant quelque part. Les gars ne penseront sans doute pas à retourner le garage pour mettre la main dessus et il aura le temps de revenir plus tard pour faire le ménage et supprimer toutes les preuves de sa culpabilité. Mais une petite voix pernicieuse – celle de Caleb en réalité – lui souffle que ça ne sera pas aussi simple. Le hacker a dû prendre des précautions. Peut-être que c’est l’enregistrement compromettant qu’il vient de faire parvenir d’un clic à tout le monde. Peut-être que c’est une simple alerte, du style de celle que Caleb avait fait installer chez lui et permettait aux gars de se ramener en catastrophe à l’endroit d’où provenait l’alerte en cas d’ennui… Ezra n’a pas le temps de vérifier. Il n’a plus le temps de rien. Les jeux sont faits et il a perdu.
Il le voit dans le regard de Thomas. Thomas qui sait que sa fin à lui aussi est proche mais s’en moque éperdument. Car il sait qu’en tombant, il fait tomber Ezra. Cet enfoiré de gosse de riche meurt en martyr. Cette idée écoeure Ezra au plus haut point…

« Ça t’fais quoi de t’dire que tu vas crever en laissant cette dernière image à Alma ? Alors qu’elle sait absolument tout ? »
Ezra sent sa vue se brouiller une seconde et ses forces l’abandonner momentanément. Le canon de son arme dévie une seconde vers le torse de Thomas plutôt que vers sa tête. Alma. Non. Non, elle ne sait rien ! Elle ne doit RIEN savoir ! L’idée qu’Alma puisse penser du mal de lui, être déçue par ses agissements le rend malade. Il sent un étau se resserrer autour de sa poitrine. Ce n’était pas censé se passer comme ça…
« Qu…qu’est-ce que tu dis ? »
Thomas le provoque. Thomas lui fait savoir qu’Alma l’a aidé dans son enquête. Alma sait. Et Alma n’a rien fait pour le prévenir. Elle n’a pas tenté de le mettre en garde. Elle n’a pas cherché à le joindre et lui conseiller de quitter la ville au plus vite… Elle l’a laissé tomber dans un piège, tendu par ce moins que rien de Thomas Hunt.
Alma a choisi le club plutôt que lui…
« Non, non, non, non, non... Non ! Ça ne devait pas se terminer comme ça ! » hurle tout à coup Ezra, jetant sur un Thomas un regard chargé de haine. « Pourquoi est-ce que t’as fait ça ?! Qui t’a donné le droit de tout gâcher espèce de merdeux ?! »

Ezra pointe son arme sur Thomas et ce dernier, devinant ce qui va suivre entame un mouvement pour se préserver. Les coups de feu s’enchainent, couvrant le hurlement de rage et de désespoir mêlés que laisse échapper Ezra. Le cri écorche sa gorge qui se trouve irritée par l’odeur de poudre qui se dégage de son flingue.
Thomas est au sol. Du sang s’écoule de son cuir chevelu et vient tâcher le sol carrelé du bureau. Ezra continue de presser la détente mais seul un cliquetis agaçant son échappe. Il a bêtement vidé son chargeur sur le décor, dans un besoin d’évacuer sa frustration. Il enrage. Il fulmine et hurle une fois encore sur le corps de Thomas.
Il a tout gâché. TOUT !
Il lui donne un coup de pied rageur dans l’estomac, et puis un autre dans l’aine, encore un autre. Il hurle, déverse sa rage sur son corps inanimé. Il l’enjambe, l’attrape par le col de son teeshirt et lève son flingue, prêt à l’abattre sur son visage, encore et encore, pour le défigurer.

Mais il est interrompu dans son geste par la sonnerie de son téléphone. Quelqu’un tente de le joindre.
Alma.
Alma veut le prévenir. Elle veut lui dire de fuir. Il lui a fallut du temps pour se décider parce qu’elle est fille de KOS, qu’elle en a épousé un et que son fils a été patché. Elle vit pour et par le club, c’est normal. Il lui a fallut un peu de temps pour trahir les siens et le choisir lui. Il peut lui pardonner.
Il laisse retomber le corps inerte de Thomas et sort son téléphone de sa veste d’une main tremblante. Il voit le message d’alerte de Thomas indiquant sa localisation. Il réclame la présence de tous ses frères au garage, de toute urgence.
Et puis il y a l’appel manqué. L’espace d’une seconde, son esprit lui joue un tour, lui fait croire que l’appel provient de Gabriel. Mais non. C’est Alma. C’est forcément Alma qui l’a appelé.
Alma veut le sauver.
Elle l’a toujours fait.
Elle a toujours été là pour lui, à se dresser face aux autres, face à tous ces sauvages qui lui voulaient du mal, ces chiens qui le traitaient de la pire façon. Elle s’est dressée face à Caleb et aujourd’hui, elle va se dresser face au club pour le protéger.

Ezra laisse tomber son arme sur le sol et quitte le garage sans se retourner, sans chercher à dissimuler quoi que ce soit, obnubilé par la pensée on ne peut plus réconfortante que Alma l’attend.

Nymeria.

pray for your soul

ft. Team KOS for the win bitches

La sonnerie de son téléphone résonne dans le salon et James interrompt son geste… pour le reprendre plus rapide, enfile à toute vitesse le t-shirt blanc jusque-là coincé autour de ses bras, prêt à être passé. Il est chez lui, sort de la douche et son téléphone est en bas. Mais il connaît ce son, cette tonalité qu’il a configuré pour les cas d’urgence. Natalia aussi. Et il l’entend en bas, l’appeler alors qu’il court les escaliers, manque de se casser la gueule en bas des marches et rencontre sa femme dans l’entrée. Il récupère le portable tendu par son épouse, déverrouille l’écran, l’autre main déjà accrochée à son cuir et il lâche un juron entre ses dents, il enfonce ses pieds dans ses bottes, le portable déjà rangé dans la poche, James s’empresse de terminer de s’habiller. Il récupère son arme, jusque-là rangée, enclenche le chargeur, saisit son casque.

« C’est l’alerte du garage… ça veut dire que c’est Thomas, putain. » Il ne hurle pas et pourtant tout en lui témoigne de l’état d’urgence dans lequel il se trouve. Il se redresse d’un coup, saisit les clefs de sa moto, n’a même pas le temps d’embrasser son épouse qui se tient dans l’encadrement de la porte alors qu’il court à sa moto, lui adressant une dernière recommandation : celle de s’enfermer à clef dans leur maison et de garder un œil sur son téléphone. Il enclenche la sécurité de son casque et dégage de sa pelouse à toute vitesse.

Le trajet jusqu’au garage lui paraît durer une éternité alors qu’il slalome à toute vitesse entre les voitures. Les gants en cuir protègent ses doigts fermement agrippées aux poignées, il prend tous les raccourcis possibles, grillent les feux, entrainé par l’urgence. Cette alarme sortie de nul part lui laisse entrevoir toutes les possibilités, est-ce que le garage a été attaqué ? Est-ce que Thomas est sous le joug d’un agresseur, est-ce qu’il est déjà mort, faisant rappliquer les siens au dernier moment ? Alors qu’il dévale la rue descendante droit vers le garage, James est déjà furieux. Le sang lui tape aux tempes.

Il descend de sa bécane après avoir enclenché la béquille, jette son casque sans se soucier d’où il atterrit, sort dans un même geste son téléphone et son arme. Il cale le premier entre son épaule et son oreille le temps d’amorcer le revolver et puis court, le bras accroché au téléphone. Il appelle Gabriel mais tombe sur une ligne occupée alors raccroche et presse le nom du sergent d’armes.

Il accourt, la porte du bureau du garage est grande ouverte et il se précipite à l’intérieur. « Thomas ? » Il appelle pour se faire entendre au milieu du silence de mort, avance dans le bureau, shoote dans un truc qui s’avère être une arme. Il s’alarme alors un peu plus, fait quelques pas, trouve l’interrupteur et son regard est attiré par la masse sans vie au milieu d’un bureau dans le plus grand des bordels.
« THOMAS ! »

James hurle, relâche son téléphone, dépose son arme et s’accroupit auprès de son meilleur ami. Il est mort, voilà ce qu’il se dit l’espace d’un instant, la poitrine semble ne plus bouger, il ne réagit pas. James se sent traversé par une crainte venue du fond de son cerveau, là où sont logées ses peurs et ses cauchemars. Les mains posées sur les épaules, le sang chaud tâche sa main et il lâche une série de juron, dans l’empressement, pose une oreille contre la poitrine du hacker étendu au sol et… et le cœur bat. Il pousse un soupir soulagé, se redresse, récupère son téléphone et appelle encore, au premier qui décroche, il parle à toute vitesse, l’autre main appuyée sur la plaie — visiblement par balle.

« Thomas a été touché, j’suis au garage, VITE ! » Il relâche le téléphone qui tombe par terre et s’essaie à réveiller Thomas, veut le ramener à la réalité, parmi les vivants. « Allez ! » Il gueule, tapote la joue d’abord doucement puis plus fort. « Réveille-toi merde ! » Des bruits de pas dans son dos le force à tourner la tête, alerté.

code par Nostaw.

pray for your soul

ft. Kings of Speed

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Le cœur loupe un battement. Sebastian émerge d'un profond sommeil, réparateur en tout cas contrairement à ceux des derniers jours. Les récents événements ont été épuisants et il doit admettre que sa vieille carcasse méprisable n'est pas aussi en forme qu'il ne l'espérait. L'homme prend sur lui, croit avoir rêver en entendant ce son – différent des autres, tellement plus lourd de sens. Et pourtant, ça revient, ça s'impose à nouveau. C'est comme si cette tonalité-là pouvait, à elle seule, faire trembler les murs de l'appartement que Tyler lui a laissé. A nouveau, son sang ne fait qu'un tour et le regard fatigué guette son téléphone ; c'est urgent, c'est important. Aussi, le Sergent d'Armes saute de son lit, s'habille à la hâte, enfile son cuir, récupère ses clés et part braver la Cité des Vents sans aucune autre pensée que tous les scénarios qu'il est en train d'imaginer. Le pire s'immisce dans son crâne, se perd jusqu'aux abords de sa conscience qui devient de plus en plus abîmée. Une dizaine de minutes, c'est tout ce qu'il met pour parvenir jusqu'au garage. A l'intérieur, il entend la voix de James, ce ton plus que stressant. La grande silhouette sèche s'impose dans la pièce en question et quand son regard s'appose sur Thomas et les mains ensanglantées de James, l'urgence devient plus que violente. Quelques pas, à peine quelques enjambées et le voilà à leurs côtés, guettant la blessure que James continue de presser. Disputes ou pas, embrouilles et jalousie y comprit, Thomas reste l'un de ses frères. « Continue d'appuyer. » Il se redresse, s'élance vers les bureaux, cherche de quoi pouvoir s'occuper de cette plaie bien saignante mais rien, rien ne s'impose à lui comme pouvant aisément aidé. Il jure, n'en retient pas sa voix qui porte probablement dans l'ensemble du garage. C'est pire que ce qu'il imaginait, la panique elle prend et assiège la moitié de ses sens comme pour ne plus rien laisser si ce n'est une incapacité d'entreprendre quoi que ce soit. Mais les souvenirs sont encore là, bien ancrées en lui. Les souvenirs du front et du manque de soins. Les souvenirs de quelques blessures qu'il a fallu gérer avant qu'on ne puisse l'évacuer – il en a été victime, se souvient des gestes de ses coéquipiers, de ceux de Jakob toujours à ses côtés. C'est à lui d'assurer, à lui et à James puisqu'ils sont les premiers sur les lieux. « Appelle Irene en priorité. » Il lui tend son portable, s'est déjà occupé de composer le numéro pour être sûr. Quant à lui, c'est de son cuir qu'il se défait, déchirant une bonne partie de son t-shirt – ils n'ont que ça pour l'instant pour éponger tout ce sang qui continue de couler. « Faut qu'on sache si la balle est ressortie ou pas. Tiens ça contre lui, t'arrête pas. » Ils échangent les rôles, il tique, réprime cette colère sourde qui gronde en lui à l'égard du possible fils de pute ayant été là un peu plus tôt – attendant sans trop de patience que sa femme ne réponde. Ce qu'elle ne fait pas, évidemment. Il gueule presque, essaie avec James de réveiller Thomas, de capter son attention. Il doit tenir, ce merdeux. Il faut qu'il tienne.

Toujours aucune réponse et le temps presse, plus que jamais. Les numéros sont pianotés et pianotés encore jusqu'à ce qu'il n'en essaie d'autres. Jake répond finalement, un peu prit de court lui aussi, visiblement prêt à débarquer. « Essaie de passer à l'hosto, il nous faut Irene. Thomas est blessé, on lui a tiré dessus. » L'autre ne conteste pas et accepte sans trop tarder, faisant savoir qu'il est en chemin. Tant mieux, mais le temps presse toujours et les secondes, quant à elles, n'ont de cesse de s'écouler. « Thomas, hé, restes avec nous. » Il insiste, claque légèrement ses joues pour essayer de le rendre un peu plus alerte ; Dieu qu'il sait que la douleur ne doit en rien aider. « Il t'a dit un truc avant que j'arrive ? Quelque-chose, n'importe quoi ? » Son attention se porte brièvement sur James, sur cette crainte qu'ils partagent tout deux en cet instant. Ils ont déjà trop à gérer, ils sont exténués et ce qui se passe là, sous leurs mains, n'aide en rien les deux hommes à se calmer. Malgré le peu de sang froid retrouvé, Sebastian sent son cœur battre à une vitesse folle sous sa cage thoracique – et si les autres prenaient trop de temps ? « On peut pas attendre comme des cons et le laisser comme ça. »

••••

by Wiise

pray for your soul

ft. team kos for the win bitches

« Essaie de passer à l'hosto, il nous faut Irene. Thomas est blessé, on lui a tiré dessus. »

Ils ont échangé les rôles, Sebastian continue de presser la plaie avec le morceau de t-shirt qu’il a déchiré. Le sang imbibe le tissu sous les yeux de James qui sent son cœur cogner dans sa poitrine, une drôle de sensation dans l’estomac, il a l’impression qu’un gamin terrifié se réveille à l’intérieur de lui gratte sa raison. Ses mains tremblent, alors il laisse le sergent d’armes prendre le contrôle sur la blessure. Il remonte ses mains pleines de sang dans ses cheveux, alors qu’il observe, respire à toute vitesse. Sebastian reprend rapidement ce qu’il pense être des habitudes prises au front. James sait gérer les urgences, mais il n’est pas près à voir son meilleur ami mourir ce soir et ça le déstabilise assez pour perdre de vue l’objectif quelques secondes.

« Thomas, hé, restes avec nous. »

Heureusement, il n’est pas seul et la voix de Sebastian qui s’adresse au hacker le sort de ses pensées en spirale, il redonne son attention aux deux KOS, puis observe autour de lui : la peur commence à céder à la colère alors qu’il ne comprend pas ce qu’il se passe. Il analyse la situation, se relève, essuie ses mains sur son jean sans se soucier du reste et passe la situation en revue, l’arme et son téléphone récupéré, il essaie à nouveau de contacter le reste du crew surement en route, mais on ne sait jamais.

« Il t'a dit un truc avant que j'arrive ? Quelque-chose, n'importe quoi ?
— Non, il était déjà inconscient. Il tourne, cherche dans les tiroirs n’importe quoi qui pourrait aider Sebastian. Il trouve un torchon et s’échappe dans le garage, il y a son propre établi de mécano, sa desserte pleine d’outil et de scotch. Il se précipite, ouvre tous les étages en fer, retire un rouleau gris épais et revient tout balancer à Sebastian, l’oreille décolée de son portable.
— On peut pas attendre comme des cons et le laisser comme ça.
— Tiens, torchon, scotch n’importe quoi, putain, mais attends ! Il enfonce son téléphone dans sa poche et ouvre le grand cabinet derrière le bureau, là où se trouvent de quoi aider les éventuels blessés du garage. Comment n’a-t-il pas pu penser, lui qui travaille de temps en temps ici. Il revient avec le kit qu’il ouvre pour Sebastian et lui donne ce dont il pourrait avoir besoin. Ça ne contient rien que des choses pour des petites blessures, mais James est prêt à tout prendre. Y’a des caméras ici on peut voir c’qui s’est passé, m’faut son putain d’téléphone, p-e y’a un truc,… » James réfléchit à toute vitesse, cherche dans les poches le téléphone portable, veut trouver une explication et le fils de pute qui a tiré sur son meilleur ami. C'est alors qu'un son émerge des lèvres de Thomas qui réagit enfin sous les sollicitations de Sebastian.

code par Nostaw.

Pray for your soul

Ossinov's Garage

Une première sonnerie. Une dernière. Une qu’il n’entend pas. Le téléphone posé dangereusement en équilibre sur le côté de la remorque, Gabriel charge avec difficultés la bécane qu’il vient de dégoter. La vieille à qui il vient de l’acheter tente encore de négocier, de gratter un billet en plus malgré le moteur mort et les pièces d’origine manquantes. Il parlotte. Il parlotte au moins cinq bonnes minutes pour lui faire comprendre les choses. Des galipettes verbales, des paroles jolies dont la décence frôle celle de son époque révolue et elle se laisse convaincre par les pirouettes. La vieille reconnaissante, il monte dans le véhicule afin de ramener la nouvelle acquisition au garage, prête à être restaurée. Il chope son portable d’une main sûre et plie soigneusement les papiers signés. Un regard sur l’écran et…Merde.
Il a loupé le coche. L’urgence apparente en pixels se dématérialise dans la prunelle des yeux bleus. L’éclat de panique survient et la conscience d’être en retard sur l’événement, quel qu’il soit, fout le VP dans un état pressant. Le cœur emballé, les gestes confus et saccadés. Il n’a pas connu pareil alerte depuis plus de deux ans désormais et il sait. Il sait. Il y a gros en jeu.
Pied au plancher, Gabriel parcourt les quelques rues et pâtés de maisons qui le séparent du garage. Garé comme une pute en face, il lâche tout, se met à courir aussi rapidement qu’il le peut et passe la grande porte. Il cherche, s’avance, voit la grande dégaine de Seb plus loin, James accroupit aussi, un poil plus bas qui s’agite et puis…Thomas.
Le carmin colore le sol crasseux, recouvre le béton, la graisse et l’essence noires. Il est étendu. Étendu et inconscient…non mort probablement. Ça lui traverse l’esprit évidemment. Il a l’œil subitement interrogatif sur celui des deux qui lui porte de l’attention. La façon dont il comprime la plait lui indique l’absence immédiate de trépas.
Il fait le tour, les approche, sans un mot, évaluant simplement la situation et l’absence d’explication, il pige qu’ils n’en savent pas plus que lui qui vient seulement de débarquer. James parle des caméras, cherche partout sur le corps l’engin qui aiderait à y voir plus clair quand au bordel qui se profile. Cette merdique et putain d’horizon.
Il ne sait pas. Il ne sait pas. Il n’a pas l’habitude de ne pas savoir mais ce n’est rien. Ce n’est rien. Gabriel s’en convint pour contenir tout son désarroi. Il faut qu’il bouge. Il ne restera pas là à regarder Thomas crever. Il faut qu’il bouge. Il sort du garage, démarre les bécanes présentes au cas où il faille bouger et puis il va dans le bureau, monte, allume le PC pour les caméras, le temps que ça se fasse il se prépare, sort deux armes qu’il a planqué dans le faux plafond et puis, alerté par les voix en bas, il descend. Thomas vient de parler…

Made by Neon Demon

Pray for your soul

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« Qu…qu’est-ce que tu dis ?
- T’crois que j’ai fais ça tout seul sale con ? » Thomas étire un sourire crispé par la douleur mais représentatif de la satisfaction qu’il ressent maintenant qu’il observe le désarroi de ce sale rat. La douleur pulse dans son épaule mais ça n’est rien, plus maintenant. Ça n’a plus aucune importance maintenant qu’il sait qu’il va crever d’une balle dans le crâne. Finalement, il ressent une pointe de peur au fond du ventre, se demande si toutes ces séances à la messe auront servi à quelque chose et si les discours soporifiques du curé étaient vrais concernant un probable paradis. Il pense à sa sœur qui se retrouvera désormais seule, ne pouvant certainement pas compter sur l’aîné des Hunt. Mais le hacker compte sur son meilleur ami pour veiller sur elle… Penser à James lui fout un coup au cœur, aussi. Eux qui se sont jurer de ne jamais se quitter se verront séparer de la main du pire des enculés sur terre. Mais Thomas a signé pour ça aussi, les risques qu’ils encourt et s’il doit mourir pour le club alors ça lui suffit.
- Non, non, non, non, non... Non ! Ça ne devait pas se terminer comme ça ! Pourquoi est-ce que t’as fait ça ?! Qui t’a donné le droit de tout gâcher espèce de merdeux ?! » Thomas se crispe mais n’attend pas la mort. S’il doit crever, il ne le fera pas sans lutter. Il se jette en avant pour esquiver les balles qui pleuvent bruyamment derrière lui jusqu’à ce qu’une douleur cuisante lui brûle le crâne. Son front se cogne violemment contre le bord du bureau et l’inconscient vient aussitôt envelopper son esprit d’un nuage noir et opaque.
Si la mort vient le cueillir, il pourra au moins se satisfaire de n’avoir rien senti.

±

Putain de douleur. Putain de nuage.
Il a l’esprit complètement embrumé, n’arrive pas à s’extirper de cette glue qui le maintient au sol, comme si il y était fermement collé. Thomas entend bien que tout s’agite autour de lui et il a toutes les peines du monde à rassembler ses esprits, ne serait-ce que pour comprendre ce qu’il se passe. Il force, essaie de comprendre pourquoi il a si mal, pourquoi tout devient compliqué avant que son cerveau ne lui envoie une décharge d’adrénaline et d’images.
Ezra. L’enregistrement. La folie. Les balles. Il semble prendre une grande inspiration d’un coup, comme si on venait de le réveiller à coup d’électrochoc. Il papillonne des paupières, la douleur lui tambourinant le crâne mais aussi l’épaule qui lui fait atrocement mal. Un grognement émerge de ses lèvres sèches, de sa gorge enrouée. Un prénom. Ezra. L’urgence le prend au corps, à la gorge. S’il n’est pas encore mort c’est que ce fils de putain non plus. Brutalement, l’angoisse le saisit lorsqu’il pense à Alma. Il n’arrive pas à savoir pourquoi ce prénom tambourine aussi fort dans son esprit.
Ses frères sont là, il voit le visage de James plus inquiet que jamais. Celui de Seb penché au-dessus avec les traits tirés. Gabriel les rejoint et c’est là que son esprit se décide enfin à se déclencher. Il n’a même pas le temps de ressentir une once de soulagement d’être en vie.

« Ezra, l’est où ? Il a la bouche pâteuse, l’impression qu’une brique a prit la place de sa langue. Il essaie de cligner plus vite des paupières alors que son crâne semble dominer par une armée de singe à cymbales qui claque à l’unisson dans son esprit déjà trop embrumé. Thomas cherche à se redresser mais la douleur le clou au sol pour le moment, aussi bien celle de son épaule que de son crâne en vrac. Ses souvenirs font un carambolage de couleurs et de sons pour enfin réussir à tous les rassembler un à un. Faut trouver Ezra, tout d’suite. Il ne sait pas s’ils le comprennent, il a du mal à articuler avec tout ce qui se bouscule dans son esprit face aux airs pressés de ses frères. C’lui d’puis l’début. Il se tourne vers James Lance le lecteur. » Il le regarde faire, se précipiter sur le PC où la page de l’enregistrement se trouve déjà. Il entend de nouveau les voix grésiller et celle de Geneviève s’élever avec celle d’Ezra. C’est là qu’il comprend pourquoi le prénom d’Alma lui fait si mal, pourquoi il lui soulève tant la nausée. Il a un vague souvenir du visage d’Ezra qui se décompose et hurle dès lors qu’il a évoqué la Old Lady, dès lors que le rat à comprit que même celle qui le prenait pour un fils savait.

« J’crois qu’il est parti voir Alma. » Sa gorge est nouée d’angoisse alors qu’il plonge un regard vitreux dans celui de Gabriel, visage crispé et transpirant de douleur.

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ft. Team KOS for the win bitches

« Ezra, l’est où ?
— Hein ? » James n’a pas le temps d’être soulagé que son meilleur ami se réveille, celui-ci a visiblement un message à leur passer mais il balbutie, n’articule pas assez. James interpelle son VP qui est parti monter allumer les caméras, surement, ou vérifier que personne ne viendra les buter par derrière. Il faut qu’il soit là, pour qu’il entende, lui aussi, pour qu’ils puissent se mettre d’accord sur la marche à suivre.

« Faut trouver Ezra, tout d’suite. » James lève un regard interrogatif vers Gabriel, puis Sebastian, le hacker s’exprime aléatoirement. Il n’ose pas pour l’instant le bousculer avec la montagne de question : pourquoi Ezra, est-ce qu’il n’est pas censé avoir déjà été contacté ? Il n’habite pas dans le West Side, ce qui expliquerait son absence, tout a été très vite. Les conjectures font leur chemin dans l’esprit d’un James dans l’urgence, incapable de rester devant un problème sans s’essayer à trouver la solution. Il tourne le cerveau, veut comprendre, celui ou celle qui a osé s’attaquer à Thomas s’est attaqué au club. C’est ainsi. Et puis Thomas force, James le voit s’essayer à en dire plus, à s’exprimer. Il entend les machines qui se mettent à tourner, Gabriel derrière l’écran. Suspendus à ses lèvres, Sebastian et James tachent de le maintenir, de presser la plaie.

« C’lui d’puis l’début. Ça l’électrifie, de part en part. Il ne peut pas croire les mots de Thomas, une part de lui a toujours été convaincue qu’Ezra ne vaut rien, lâche mais malin. Une autre partie s’était décidée à faire du mieux avec cette présidence imposée.
— Quoi ?
— Lance le lecteur. » C’est à lui qu’il s’adresse alors il acquiesce, se redresse rapidement et contourne Gabriel, se poste à sa droite. Il n’a quasiment rien à faire, des fichiers sont déjà ouverts sur l’écran, audios pour la plupart. James se saisit de la souris et clique sur play.

« Tu es à ce point stupide que tu ne sais pas lire un GPS qui m'a coûté un bras ?
— Te fâches pas bébé, s’il te plait… Je… Oh je crois que je vois où c’est ! C’est le bar en face de celui où tu as rencontré ce type y a deux ans ? Quand je t’avais attendu dans la voiture ?
— Le Markov Konak, oui, c’est ça. Le bar à vin est juste à côté. » Un silence de plomb. James replace les pièces du puzzle et la nausée lui tord les tripes. Son regard ne se défait pas de la barre qui avance sur le sonogramme d’une conversation entre Ezra et sa fiancée. Il comprend ce que veut dire Thomas, le tableau se met en place de lui-même, la conversation continue mais ce n’est plus qu’un bruit de fond peu important face à la révélation qui vient de leur être faite. Le choc l’immobilise alors que son esprit met à jour toutes les données enregistrées depuis l’arrivée des serbes en ville, depuis le début de toutes les merdes qui leur sont tombées dessus.

« J’crois qu’il est parti voir Alma. »

Thomas parle à nouveau et James relève enfin la tête de l’écran. « Alma ? Pourquoi chez Alma ? Il sait, tu l’as confronté seul ? » Thomas acquiesce. « Il t’a dit ce qu’il allait faire ? C’est quoi ce bordel putain. » James essaie toujours de connecter les points, Thomas annonçant qu’il n’en sait pas plus mais qu’il est sur qu’Ezra est parti chez la matriarche, laissant derrière lui l’arme dans laquelle le trésorier a shooté à son arrivée dans le garage. Enfin, l’ordre est donné : ils ne doivent pas laisser filer le traître. James s’assure que Thomas ne crève pas pendant leur chasse, aide Sebastian à le redresser, s’assure que quelqu’un, Irène surement soit la pour prendre la relève et finit par s’élancer en direction de sa moto.

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Ossinov's Garage

Il est là. Avec difficulté et sans une œillade adressée à Thomas, comme le déni permanent porté par la peur, Gabriel se plante là. Il se positionne non loin du corps ensanglanté qui reprend vie...pour il ne sait combien de temps encore. Les sourcils froncés, il tente de comprendre ce qui vient tout juste de se jouer et ce que le nom d'Ezra vient faire dans l'équation. Les paramètres non admis défilent, les suppositions se font et perdent le long et instable fil. Pendant quelques secondes il regarde son téléphone. Il lui a passé un appel avant d'arriver. Il l'a contacté pour savoir ce qui se passait. Mais rien. Rien. La tonalité et aucune réponse. Il n'a pas loupé de SMS les prévenant de son imminente arrivée. Pas même une demande de récap à son VP. Rien. Il le range dans sa poche arrière. Les écrans allumés, les machines lancées, le hacker intime de sa voix faible l'ordre de lancer les détails des fichiers présentement ouverts. James s'empare de l'engin et clic. Avec des grésillements, l'enregistrement audio s’établit, couvre la pièce et ses moindres légers bruits. Les mots sont simples et avec eux les idées se font, se défont. Elles ne perdent pas de temps à renaître au fur et à mesure que ça défile. Elles construisent un nouveau chemin. Un chemin plus cohérent et plus terrifiant aussi. Les yeux bleus virent au gris. Glacial. Gabriel scrute le plafond sentant venir avec impatience les accents rustres de la haine lui ravager les tripes, lui défigurer sa petite race anodine d'humain stupide, berné. Un tremblement soudain le prend. Les cendres de Caleb dans le cadavre de balle pendant autour de son cou semblent brûler, cramer le dessus de sa poitrine tonitruante de battements incontrôlés. Irrévocables, les plus noires pensées vont vers le martyr de fils, le traître à l'existence désormais indésirable. Il va le crever. Il va le buter le bâtard. Il va lui arracher les couilles, les yeux, les membres et les lui broyer. Il va l'écarteler et vivant, le consumer. Le dévorer. Les cernes qui creusent sous ses yeux de larges cratères. Il n'entend plus rien. Tout bouillonne, fusionne, éclate dans ses tympans bouchés ; seul le ronronnement des motos allumées invite à les enfourcher, à foncer. Et l'acte se fait lorsque le prénom Alma est prononcé. Irrémédiable. « Pas cette fois. » Non pas cette fois. Il crache à voix haute ce qui taraude dans la lave sinueuse qui constitue désormais son esprit tourmenté. Non pas cette fois. Il y a eu Caleb mais il n'y aura pas d'Alma. Il s'attend aux ténèbres, à l'immobilisme du corps de la femme. Il s'attend à l'oppression ineffable des lèvres muettes et des paupières closes. D'une poigne algide, les phalanges blanchies et pointues, il retient le hurlement de fureur qui lui éclate les poumons et griffe longtemps, longtemps, comme un morceau de verre, la fragilité de sa trachée. Les pupilles rétrécies, la tête qui va de droite à gauche tel un putain de drogué, le messager cherche la divinité de ses lames dans la dépanneuse au dehors. Il enfile ses portes couteaux. Un dans la botte, un dans la manche droite. James est déjà prêt à partir lorsqu'il sort le flingue planqué sous la boite à gants et l'enfonce dans l'interstice de son calbute. Quand il revient sur ses pas pour monter sur sa bécane, Jakob arrive accompagné d'Irene.
Sans demander son reste, la femme et le pittbull s'élancent dans le garage. Elle enfile ses gants immédiatement avant d'atteindre la victime. A genoux, elle prend la relève de la compression sur la plaie. Sebastian se dresse, les mains rouges qui dégoulinent. Goutte par goutte. « Ok...d'accord. » Elle déglutie, prend de grandes inspirations pour conserver son sang froid et la marche à suivre aussi claire que possible. Après avoir examiné l'état du bras elle fait signe à Jakob de venir, de compresser à nouveau la plaie tandis qu'elle fait le tour et examine les yeux de Thomas avec une lampe ridicule. « Ok. ok. La balle est ressortie et l'artère n'est pas endommagée, il a juste perdu énormément de sang mais je soupçonne un trauma crânien. Il va falloir l'emmener à l’hôpital. » Les iris noisettes dévisagent le sergent d'arme qui s'empare d'un chiffon. « Vous pouvez partir. » Les pots d'échappements dégueulent, la route les avale et ils se retrouvent là, avec Thomas dont le monde devient insonorisé et lui immobile. Avec un peu de colle médicale Irene contient la plaie et ils l'emportent, loin, dans les locaux blancs et immaculés qui sauveront son salut.

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» let us sit together, until the moment comes ø Ezra
» EZRA CAVANAUGH
» (M) EZRA MILLER (moyennement négociable)
» Le rôle à venir n'est pas simplement de la figuration - Ezra