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 Step one — Control your mind. - Nikki

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MessageSujet: Step one — Control your mind. - Nikki    Step one — Control your mind. - Nikki  EmptyJeu 17 Mai - 22:30


Step one — Control your mind
- Je vous jure que le paiement arrivera. Laissez-moi juste encore quelques semaines

Wagner regarde le fond de son verre, écœuré par le goût bon marché de ce whisky. Il avait pourtant demandé la meilleure bouteille. Mais c’était visiblement le prix a payé pour réussir à coincer ce rat… Pourtant, tout le monde le sait. Mathias est le seul à faire payer un prix. Jamais l’inverse.

- Dites-moi Peterson, connaissez-vous le laurier rose ?

- N…non.

Dieu que Judas transpire. Ce traitre, cette petite pourriture que le directeur financier garde en respect à ses côtés, sur la banquette de cuir limée par le temps et l’usure. IL décroche son regard du liquide ambré pour le reporter sur la vermine qui tremble à sa gauche. La place des traîtres.

- C'est une plante absolument fascinante. Délicate, pure. Mais mortelle. Ingérer quelques feuilles et vous vomirez vos tripes, vous tordrez de douleurs puisqu’à ce que votre cœur vous lâche lentement et douloureusement.

Ses yeux de glace ne lâchent pas un seul instant les prunelles humides et affolés de Judas.
Bien évidemment que non, ça n'est pas son nom. Mais Mathias refuse d'appeler le coupable autrement.

- Vous avez trois jours. Passez ce délai, je vérifierai vos boissons et vos plats si j'étais vous.

Jamais il ne cille, Mathias. D’un regard et de quelques mots, il veut faire ancrer dans le crâne de cet imbécile qu'il ne plaisante pas, qu'il est promis à une mort lente et douloureuse si jamais il prenait le risque de le devancé, de le berner. Il a toujours un à deux coups d'avance, cette fois ne fait pas exception.
Ca n’est pas qu’il aime mettre ses menaces à exécution, pas lorsqu’il s’agit de faire venir la mort. Mais il déteste que l’on se foute de sa gueule. D’autant plus qu’il est un homme généreux, ouvert de cœur. Incroyable que l’on puisse tenter de profiter de tant de bonté.
Judas est facile à deviner et à prévoir lorsque l'on connait sa lâcheté. D'ailleurs, cet abruti ne bouge pas, ne sachant pas s'il a l'autorisation de quitter les lieux ou non.

- Que faites- vous encore là ? Vous croyez que la somme que vous me devez se récoltera seule ?

Il secoue vivement la tête se confond en excuse et déguerpit, la chemise débrayée, les cheveux dans un sacré fouillis. Il n'accorde même pas un regard à cette pourriture, déjà focalisé sur l'ambiance général de ce lieu. Un endroit sans charme, qui ne vaut rien, là où s'échoue les gens comme Judas. Sans ambition, lâche et sans avenir. Mais Mathias prend quand même le temps d'observer ces hommes et ces femmes bougeant les uns contre les autres pour des danses lascives, éveillant leurs sens, prêt à se bouffer comme des animaux. Il trouve l’humain fascinant, captivant, lorsque l’esprit se perd, désinhiber par l’alcool.

Mathias termine son verre, jetant un dernier coup d’œil à cette assemblée pathétique jusqu’à poser son regard sur deux jeunes femmes, attention détournée par les deux nouvelles venues dont la physionomie et l'allure de l’une d’elle lui éveille quelques souvenirs bien ancrés.
Il la reconnaît et malgré le temps passé, elle n'a presque pas changé si ce n'est qu'elle fait plus femme, plus voluptueuse, sous ces lumières changeantes et tamisées.

Nikki Veronesi.
Il la suit du regard sans qu'elle ne prête attention à sa présence, bien trop occupée à rire pour il ne sait quelles raisons avec une autre jeune femme dont il ne connait pas le prénom. Mathias ne se souvenait plus de son existence jusqu’à maintenant où il la revoit après plusieurs années. Il connait les Veronesi, plus particulièrement l’aînée de la fratrie, Béatrize. Femme sans intérêt, d’un ennui quasi-mortelle. Mais Nikki ? Ils ont déjà échangé quelques mots, parlés de cinéma, d’art. Il se souvient de cette passion au fin fond de ses prunelles, de ce feu presque insolent qui l’animait. Une femme pleine de charme, pleine de vie

Wagner sait faire parler les autres, sait délier les langues et celle de Beatrize n'est pas en reste lorsqu'il s'agit de parler de sa toxico de sœur.
Son regard de glace s'attarde, s'arrête, détaille. Un léger frisson lui parcoure la nuque. S’il en croit sa sœur, Nikki est sur la corde raide, une âme paumée qui refuse d’avouer et d’assumer avoir besoin d’aide, d’avoir un problème. Et plus il l’observe sous ces lumières tamisées, plus Mathias sent sa curiosité s’éveiller. Un besoin, une envie furtive… Certainement passagère.
Mathias pourrait tout avoir un claquement de doigts, il le sait. Il sait appâter les femmes, surtout les plus désespérées. Alors pourquoi s'attarder sur une femme comme Nikki ?

- Henry ?
- Oui Monsieur ?
- Nikki Veronesi. Trouvez-moi tout ce que vous pouvez concernant cette femme.
- Bien Monsieur. Son voiturier aux multiples talents marque une pause, suit le regard de son patron. Souhaitez-vous rentrer ?
- Non, encore quelques minutes.

Qui se mue en une heure où il l’observe évoluer dans cet univers qui semble lui appartenir.
C’est exactement ça. Elle a ce don, celui d’accaparer l’espace, de le faire sien. Comme si le monde lui appartenait.
Mathias agit comme un prédateur, reclus dans un recoin de cette salle dont il endure l’odeur de fauve, alcoolisé et de pisse acre. Il observe, l’étudie, perçoit cette déchéance au rythme des verres que Nikki enquille. Le danois fait un geste de la main vers Henry, signe qu’il souhaite partir dans les cinq minutes qui suivent. Il s’offre un dernier regard vers cette jeune femme dont les formes ondulent sous la rythmique d’un son qu’il ne connait pas, qu’il exècre. Alors, il se plait à imaginer cette même scène sous le violoncelle d’Adler… Tout juste de quoi sublimer son existence.

#

Depuis Mary, Mathias s'ennuie, se lasse de ces putains qu'il met à genoux d'un claquement de doigts. Il a besoin de fièvre, de résistance, de jeu. Il a besoin de briser des édifices, de retrouver une proie qui lui mettra le feu aux veines. Et plus il observe l’existence désarticuler de Nikki, plus le danois développe une fascination pour ce chaos qu’elle sème de ses propres mains. De ses propres choix.

- Et bien, c'est parfait ! Fais ça, Andrea ! Y'a aucun problème !

Un café qui ne paie pas de mine dans une rue banale de Chicago. Wagne est au fond de la salle, suffisamment en retrait pour être en paix, mais surtout à distance suffisante pour avoir tout le loisir de l’observer et cette fois, de l’entendre.

— Je gère mes problèmes COMME JE L'ENTENDS, t'as toujours pas compris que j'en ai ras-le-bol de t'avoir sur le dos, j'irais voir Adler quand ça m'chante !

Il prend note de deux choses.
La première est son insolence et cette véhémence qu’elle hurle aux oreilles de son frère. Une véritable furie à en regarder l’expression de son visage tendu, crispé.
La deuxième : Adler. Contact direct avec Addison, sans aucun doute.

— NON C'EST PAS TON PROBLÈME SI J'PERDS MON TAFF, t'as pas tous les droits et j'en ai putain mais, vraiment, MARRE DE TES LEÇONS !

C’est peut-être là un des éléments déclencheurs de ce qui commence à bouillir sagement au creux de ses tripes. Au fur et à mesure des jours, au fur et à mesure des recherches menées par Henry, Mathias n’a pu que constater la vie chaotique de cette femme qui, pourtant, se donne l’air d’absolument tout gérer. Et à l’y regarder, nous pourrions presque être aussi persuadé qu’elle et croire dur comme fer que oui, Nikki contrôle parfaitement la situation. Mais de ce qu’il a compris, tout lui échappe. Sa vie, sa famille, ses amis, sa vie sociale entière est entrain d’être réduite en miette. Plus de job, certainement plus un rond puisque le peu qu’elle possède, Nikki le dilapide dans des drogues allant de la plus douce, à la plus dur.
Une guerrière admirable sur la surface.
Un véritable déchet humain sous la couche de vernis qui ne tardera pas à s’effriter.

— Tu sais quoi, comme la dernière fois, va te faire foutre.

Sauvage. Impétueuse. Féroce.
Exactement comme il les aime.
Exactement comme il la veut.
Mathias la sent sur la brèche mais pas suffisamment pour rendre le jeu piquant, intéressant. Il veut attendre encore un peu, quelques jours ou quelques semaines peut-être, jusqu’à pouvoir la cueillir et ainsi gratter ce vernis déjà entamer pour mettre en lumière tout cette détresse qu’elle représente, créer une addiction saine qu’elle ne vouera qu’à lui. Car c’est ce qu’il se dit, qu’il est exactement celui qu’il lui faut pour détruire toutes ses fondations déjà instables, lui montrer à quel point sans lui elle n’était rien. Que sans lui, Nikki était voué à une mort certaine par overdose. Dans le meilleur des cas.

#

- Elle arrive.
- Bien. Allez-y.

Les deux hommes hésitent, le regarde comme s'il n'était qu'un putain de fou furieux et d'abrutis.

- Messieurs. Je ne vous paie pas 2000$ dollars chacun pour rien. Donc cognez.

Mathias a le regard déterminé, presque fou derrière ce sourire de diable, prêt à se faire démonter la gueuler, à jouer le rôle qu’il va s’attribuer à compter d’aujourd’hui.
Trouver deux abrutis prêts à le rouer de coups pour une petite somme d'argent n'a pas été difficile, loin de là. Il pouvait d'ailleurs remercier Henry de lui avoir envoyer ces deux gorilles.

Ca fait des jours qu’il étudie chaque faille, chaque fissure de ce plan qu’il sait solide. Tout n’est qu’une question de psychologie. Il sait qu'il n'obtiendra rien de cette femme s'il la confronte en face a face. Une âme désespérée a besoin de se sentir utile, presque puissante. D’avoir le dessus sur une situation de détresse pour se prouver qu’elle vaut encore quelque chose. Exactement ce qu'il faut à Nikki pour se laisser appâter.

Les deux hommes font un pas en avant et se laisse enfin aller. Une première droite, une deuxième en plein estomac et les coups pleuvent comme il l'a ordonné, à la vue de tous mais surtout de cette femme qui passe au même moment. Mathias est au sol, encaisse cette violence douloureuse mais elle n'est rien comparé à la douce satisfaction d'entendre l'éclat de voix de celle qui sera désormais sa proie.
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MessageSujet: Re: Step one — Control your mind. - Nikki    Step one — Control your mind. - Nikki  EmptyVen 18 Mai - 13:12




step one — control your mind

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« Écoute, on peut en discuter ensemble, Nikki, vient nous voir, réponds à mes appels… on peut en discuter. S’il te plait, rappelle-moi quand tu as ce message… La voix de Giocasta Veronesi s’éloigne du combiné quelques courtes secondes, s’adresse à quelqu’un d’autre, et Nikki reconnaît le timbre de voix de son père. Une semaine, une longue semaine que ses parents l’appellent à tour de rôle et qu’elle ignore les vibrations du téléphone, écoute les messages sans jamais rappeler derrière. Andrea avait fini par cracher le morceau. C’est bien il avait attendu d’être en mars pour finalement leur donner les véritables raisons de la suspension de sa petite sœur. La blonde est en colère, véritablement, contre lui. Parce qu’il n’arrête pas, il est toujours là, à vouloir s’occuper d’elle, à l’aider. Il se pointe chez elle, veut lui donner de l’argent. Parfois il pleure de la voir incapable de lui répondre, recroquevillée dans son canapé. Parfois, il est en colère parce qu’elle aussi elle pleure, elle est n’arrive plus à lui parler comme avant. La colère et la douleur traversent la gorge de Nikki, postée au coin de la rue en attendant que le message de sa mère s’éteigne. Ne nous repousse pas, s’il te plait. On ne t’en veut pas. C’est faux, se dit-elle. Rappelle-moi, je t’aime. »

La culpabilité lui écrase la poitrine, les larmes forment une boule dans sa gorge, la junkie n’arrive pas à déglutir. Mais, comme d’habitude, elle se contente de défaire le téléphone cassé de son oreille et appuyer sur la touche qui effacera le message de sa mère. Elle n’y croit pas, ce n’est pas vrai, rien n’est vrai. C’est juste douloureux. L’appareil est serré contre son ventre caché par une couche de feutre gris et l’eau brûlante qui glisse sur son visage contraste avec la température basse du mois de Mars.

Mais elle se reprend, alors que quelqu’un passe tout près d’elle, semble revenir à elle-même, prendre conscience du monde qui l’entoure. D’une main pressée, elle enlève l’eau sous ses paupières et se redresse, les épaules en arrière, enfonce son téléphone dans sa poche et jette un œil à sa montre. Il est tard, les rues sont encore un peu animées lorsqu’il s’agit des grands axes. Nikki vient de quitter un bar, encore sortie ce soir. Rien ne l’intéresse d’autre que de trouver des activités pour l’empêcher de penser, faire tout ce qu’il faut pour espacer les prises, contrôler son addiction. C’est ce qu’elle pense faire, ce qu’elle pense réussir.

Les deux mains enfoncées dans ses poches, la blonde recommence à marcher pour rejoindre son studio dans le west side. Elle passe devant une première bouche de métro, décidée à marcher, à s’aérer l’esprit, laisser l’alcool ingurgité l’emporter dans un vertige rythmé des lumières néons qui éclairent la rue. Ça lui fera du bien, la calmera, avant de rentrer et dormir. La blonde fait claquer les talons de ses bottines sur le bitume, va pour glisser des écouteurs reliés à son téléphone à ses oreilles quand des bruits étranges, des bruits de peaux éclatées, d’os qui s’entrechoquent lui parviennent. Elle s’engage dans la rue qui mène à la bouche de métro rejoignant la ligne qu’il lui faut prendre et lève le regard sur une scène effroyable.

Là, devant ses yeux, se dessine une silhouette au sol se plie sous les coups de deux types, qui s’interrompent alors qu’ils voient la blonde à quelques mètres d’eux. La peur est instantanée chez Nikki, qui fait un pas en arrière, électrisée. Ses yeux s’arrondissent, ses mains arrêtées dans leur geste, les deux hommes également immobiles, il ne se passe que quelques secondes avant qu’ils ne se reculent à leur tour et détalent comme des lapins pris dans les phares.

Le souffle de Nikki s’écourte, elle reste là, immobile, bloquée, incapable de bouger, prise par l’angoisse alors que son regard retomber sur la silhouette qui grogne douloureusement au sol. Son instinct lui dit de partir, lui dit de fuir dans la rue perpendiculaire et ne pas faire demi-tour, de laisser là cet être qu’elle ne connaît pas. Ce n’est pas son problème, elle ne veut pas se mêler de ça, elle a bien assez à gérer. Et pourtant, lorsque les pas précipités des deux types se fondent dans la circulation, lorsque le silence semble à moitié revenu dans la ruelle, Nikki fait un pas, enfin. Elle observe, d’abord la personne au sol, puis autour d’elle ; il n’y a personne. « Merde. » Nikki le sait, elle va intervenir. Ses mâchoires se crispent, son regard cherche encore une autre accroche, ses mains se serrent autour de son appareil et du fil noir des écouteurs. Une part d’elle est encore pompier.


« Monsieur ? Vous m’entendez ? »

La blonde s’est donc approchée à pas pressés, son corps s’est remis en mouvement, elle connaît ce réflexe étrange, ce contraste saisissant d’un état passif à actif, l’urgence parle pour elle. Le métier qu’elle a choisi après sa désintox l’a changée, a modifié son comportement, son instinct de fuite jusque-là proéminent.

L’homme est toujours couché sur l’épaule gauche, alors elle passe par-dessus le corps recourbé, pour mieux voir, mieux constater sous la lumière blanche un peu jaunâtre des lampadaires, sous les néons multicolores. « Si vous pouvez me répondre, faites-le. » Nikki écarte les cheveux du visage, voit le sang qui coule sur les traits abimés d’un homme dans la quarantaine. Elle retire le tissu qui couvre sa nuque et défait le sang avec douceur, tâche de voir où sont les plaies. « Où est-ce que vous avez mal, monsieur ? » La junkie attend des réponses, fait glisser sa main sur l’épaule, le bras, le cou, la poitrine, appuie, palpe pour trouver les points de douleur. « Je vais appeler les secours, ok … ? » dit-elle en glissant sa main dans sa poche et en retire son téléphone.

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MessageSujet: Re: Step one — Control your mind. - Nikki    Step one — Control your mind. - Nikki  EmptyJeu 24 Mai - 19:52


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Ils ont mit du temps à se décider mais maintenant qu’ils y sont, ils y vont de bon cœur. Des droites, des coups de pompes dans l’estomac, dans les côtes. L’un d’eux a même l’audace de le choper par le col de sa chemise désormais froissée et de lui coller trois droites dans la gueule. A croire qu’il se laisse porter par l’adrénaline. Mathias se laisse faire, tant qu’il ne cherche pas à le tuer – et il ne vaudrait mieux pas pour lui, Henry ne se trouve jamais très loin… -, il encaisse les coups en étouffant des râles douloureux. La douleur est abstraite, le danois est focalisé sur ce qui va suivre. Avoir une gueule tuméfiée vaudra le coup, il le sait.
Les coups pleuvent sans savoir combien de temps ce règlement de compte dure, sentant son esprit se brouiller légèrement jusqu’à tout s’arrête enfin. Il a donné l’ordre à ces deux gorilles de lâcher l’affaire uniquement lorsque Nikki approchera, lorsqu’elle aura en vue cette agression. Mathias joue avec le feu, test son intérêt et son égoïsme. La jeune femme pourrait tout aussi bien ignorer l’horreur, fermer les yeux et faire comme si rien ne s’était passé mais le danois mise sur son instinct de pompier. On ne peut exercer cette profession sans avoir un minimum d’empathie, de compassion.

Les deux gorilles déguerpissent, Mathias laisse échapper un grognement douloureux alors qu’il entrouvre un œil collé par le sang, percevant un peu plus loin la silhouette de la jeune femme qui semble hésite, faire un pas en avant, puis en arrière.
L’homme cesse tout mouvement, se ferait presque passer pour mort pour atteindre la culpabilité de cette femme qui finit finalement par céder à ses instincts ou son égo humanitaire.

- Monsieur ? Vous m’entendez ?

La première victoire porte un goût métallique, celle du sang qui se diffuse dans sa bouche tandis qu’il sent Nikki s’agiter au-dessus de lui. S’il le pouvait, il sourirait de satisfaction. Pourtant le danois garde ce visage crispé de douleur, à la respiration saccadée d’un homme venant de se faire passer à tabac. Le piège s’ouvre et se refermera avant même qu’elle n’ait eu le temps de prendre conscience que sa première erreur fut devenir jusqu’à lui ce soir.

- Si vous pouvez me répondre, faites-le.
- J’ai mal.

Il grommelle, grogne, ravale sa salive imbibée de sang. Mathias sait encaisser les coups et même si ce soir il exagère son jeu de l’homme blessé, il faut admettre que la douleur est loin d’être feinte.
Le danois sent les doigts frais de la jeune femme écarter ses cheveux légèrement humides et il a l’impression qu’un lien se tisse. Léger. Comme lorsque Mary est venu pour la première fois le frôler de ses atouts. Mathias entrouvre légèrement les yeux dont un est suffisamment gonflé pour le garder plissé.

- Où est-ce que vous avez mal, monsieur ?
- A peu près partout …

Ces enfoirés ont frappé partout où ils pouvaient. Côtes, cuisses, reins, visage. Exactement ce qu’il avait demandé et vu le cœur qu’ils y ont mis, Mathias se doute qu’il doit avoir une gueule aussi fracassé qu’un boxer sortie d’un ring.
Nikki est consciencieuse, reprend le rôle qui lui a été malheureusement arraché suite à une négligence de terrain et Mathias ne peut que constater que ses réflexes ne l’ont pas quitté. Que le pompier est toujours quelque part, derrière ces traits angéliques. Elle le touche, le palpe, Mathias y prend un plaisir dissimulé, se délecte de ce premier toucher qu’il considère comme précieux. Le lien se tisse un peu plus mais l’enjeu se fera bien plus grand lorsqu’il glissera ses choix au creux de son esprit.

Le danois grogne de douleur lorsqu’elle palpe les côtes, se crispant sous le toucher pourtant délicat de la jeune femme.

- Je vais appeler les secours, ok … ?

Son geste bien que désordonné et douloureux, reste vif sans brutalité. Sa main chaude se pose sur le poignet fin de la jeune femme dont il n’a aucun mal à encerclé précieusement.

- Non. Pas besoin des secours, ça va aller.

Il tente de se redresser non sans grimacer de nouveau de douleur. Mathias s’assoit lentement sous le regard de Nikki qu’il croise, s’essayant même à esquisser l’ombre d’un sourire. D’un geste instinctif, il glisse un bras sur ses côtes. Réaction étrange du corps que de vouloir poser une main sur la douleur, comme si nous pouvions l’atténuer. A moins que ça ne soit par protection, afin d’éviter que quoi que ce soit d’autre ne vienne aggraver la blessure.
Il a la gueule en vrac mais sa conscience est là, bien éveillée.

- Aidez-moi simplement à m’asseoir, s’il vous plait.


Il articule ces mots d’une voix rocailleuse, tendant la main à la jeune femme pour que cette dernière l’aide à s’assoir correctement. Mathias s’appuie sur un lampadaire tout en gardant fermement l’appui de Nikki qu’il tient entre ses doigts, venant s’adosser au métal froid. Tête penchée vers le ciel il croise le regard de la jeune femme qui le scrute.

- C’est si terrible que ça ?

Certainement. Il aura également le droit aux questions de Tess, sa secrétaire. De ses collègues également. Mathias n’aura même pas besoin de mentir.

- Merci d’être intervenu.
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MessageSujet: Re: Step one — Control your mind. - Nikki    Step one — Control your mind. - Nikki  EmptyVen 25 Mai - 11:52




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« J’ai mal. » Nikki se doute qu’il ne doit pas se sentir tout à fait bien, laisse échapper une grimace alors qu’elle s’occupe de défaire les premières marques de sang, cherche à devine les plaies des marques ensanglantées. Elle n’a rien avec elle qui pourrait faire office de compresse autre que son écharpe et des mouchoirs dans son sac à main, rien qui ferait office de désinfectant et pourtant il le faudrait. Elle ne voit pas grand-chose à la lumière pale et éloignée du lampadaire à côté duquel ils se trouvent, il va leur falloir bouger pour qu’elle puisse faire mieux son travail. Envolé le message de maman, envolés les remords, Nikki a trouvé une autre source d’occupation.

« Je vais appeler les secours, ok… ?
— Non. Pas besoin de secours, ça va aller. » La blonde sursaute légèrement, surprise par le ton, par le geste, l’empressement. Elle fronce les sourcils alors qu’elle l’observe tenter de se redresser, tout grimaçant. Cette voix lui paraît familière, quelque part, lui rappelle quelque chose mais sa priorité n’étant pas dans la recherche d’un souvenir quelque part perdu sous les vagues d’héroïne qui lui empoisonnent le cerveau, elle se recentre et enfonce le téléphone dans sa poche. « Vous êtes sur ?
— Aidez-moi simplement à m’asseoir, s’il vous plait. »

La junkie reste immobile une demi-seconde, frappée par l’étonnante décision de l’homme mais finit par s’exécuter, récupère la main tendue et lui offre un appui le plus solide possible pour lui permettre de se redresser, se reculer et venir enfin au bout de longues secondes d’efforts ponctuées de grognement, s’adosser contre le lampadaire. Il lève la tête, son visage accueille la lumière et Nikki le scrute, découvre les traits dessinés au couteau du quarantenaire, les cheveux grisonnants. Il lui semble émerger d’un souvenir de son enfance, un passé éloigné, repoussé mais elle ne sait pas d’où ni pourquoi. Ça a le don de la troubler, de l’éloigner du but principal quelques secondes avant qu’il n’élève à nouveau la voix. La gorge pleine de cailloux.

« C’est si terrible que ça ? Il essaie même de faire de l’humour, un léger sourire se pose sur les lèvres de la blonde alors qu’elle se rend de ce qu’elle faisait, à savoir fixer un inconnu. Le malaise lui fait baisser la tête et elle se reprend. Merci d’être intervenu.
— J’ai pas fais grand-chose à vrai dire, ils m’ont vue et se sont barrés. La blonde récupère son écharpe, lui glisse dans la main libre et le pousse à coller le tissu sous son nez sanguinolent dans une tentative de stopper l’hémorragie. Prenez ça et gardez-le un moment, le temps que ça se calme. La blonde lui adresse un mince sourire, le pousse à faire ce qu’elle lui demande, ses mains sont elles aussi peintes du sang de l’inconnu au visage familier, mais, elle n’y prête pas attention. Ce n’est pas la première fois qu’elle voit du sang, ce n’est plus ne vue qui la déstabilise maintenant. A la lumière jaune du lampadaire, Nikki à le loisir de l’observer derrière ses cheveux dorés qui retombent alors qu’elle ouvre son sac pour extraire un paquet de mouchoir. Elle n’a rien sur elle, c’est agaçant. Elle remarque le manteau noir de laine, le costume en dessous qui respire le sur-mesure, hors de prix. Les types auraient pu se faire un paquet de blé rien qu’en lui piquant son manteau, surement une laine rare, feutrée à la main. Nikki sait, remarque ces choses-là, ça n’est pas difficile. Ce type respire la thune. Vous avez de la chance que je sois pompier. La junkie redresse la tête, pose le sac à côté d’elle, s’occupe d’abord du visage de l’homme avec un léger sourire puis pousse le bras qui entoure les côtes. Laissez-moi faire, je veux juste être sure que tout est superficiel sinon je serais obligée de vous appeler une ambulance. » Nikki s’exécute. Elle n’est pas médecin, ni urgentiste, ni ambulancière mais a un minimum de connaissances, sait détecter si un cas est prioritaire face à un autre, s’il n’y a pas d’autres dangers sous la surface de la peau tâchée. Elle se concentre, tâche de faire appel aux compétences qui se noient avec le temps passé hors de la caserne et dans le chas de l’aiguille. « Bon, ça devrait aller, mais il faudra vous reposer histoire d’encaisser les coups et vous occuper des hématomes. La blonde se redresse, passe une main dans ses longs cheveux pour les repousser derrière son épaule. Ils vous ont volé quelque chose ? Je peux vous accompagner au poste de police… et si je peux appeler quelqu’un pour venir vous chercher également ? »

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MessageSujet: Re: Step one — Control your mind. - Nikki    Step one — Control your mind. - Nikki  EmptyVen 8 Juin - 21:30


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- J’ai pas fais grand-chose à vrai dire, ils m’ont vue et se sont barrés.

Il ne laisse rien paraitre mais Mathias se dit que la première chose qu’il fera avec cette femme sera de corriger son langage de banlieue. Il n’ira pas jusqu’à lui laver la bouche avec un verre de javel mais il préfèrerait qu’elle s’exprime mieux, avec des mots choisit et non avec cette vulgarité qui ne lui va pas.
Mathias récupère l’écharpe que Nikki lui colle dans la main avant de le guider pour qu’il puisse éponger le sang qui continue de couler sous son nez. Et quand bien même l’acte lui est douloureux, il peut ainsi sentir son parfum, en imprégner ces sens et son cœur palpite, se délecte de ce moment qu’il considère de précieux. Comme s’il se plongeait dans une partie de son intimité.
Cette odeur qui le hantera que bien plus tard.

- Prenez ça et gardez-le un moment, le temps que ça se calme.
- Merci. Il écarte légèrement l’écharpe avant de se feindre d’un sourire d’excuse. Je vous en rachèterais un.

Une écharpe de bas étage. Trouvable sur un vulgaire marché. Il n’aurait aucun mal à retrouver une pièce semblable… Mais Mathias sait d’avance qu’il procèdera autrement. Il la regarde bouger, évoluer, fouiller dans son sac pour en sortir un paquet de mouchoir. Wagner ne manque pas ses gestes assurés, comprenant rapidement que ses réflexes de pompier lui reviennent au grand galop, sans grand effort. Nikki aimait son job et s’il en croit les dire de sa sœur, elle était stable, entourée de collègues sains, avait un but, un objectif dans cette vie déjà instable et fragile. Ainsi, une question se pose :
Pourquoi détruire tout ce qui la maintenait tête hors de l’eau ? Pourquoi ce « besoin » d’autodestruction ?

C’est l’un des facteurs qui a poussé Mathias a se faire passer à tabac ce soir. Qui l’a poussé à attirer l’attention de cette femme qui, visiblement, aime jouer avec le feu. Toucher du bout du doigts cette flamme qu’elle sait pourtant dangereuse.
Wagner laisse Nikki s’occuper de son visage douloureux avec ses quelques mouchoirs, grimaçant légèrement.

- Laissez-moi faire, je veux juste être sure que tout est superficiel sinon je serais obligée de vous appeler une ambulance.

Il ne bronche pas, se laisse faire encore une fois. Laisse l’ex-pompier opéré ses gestes calculés et en profiter pour l’observer dans son entièreté. De ses vêtements à ses mains aux doigts longs et fins, presque disgracieux sous cette couche de sang séchée, aux ongles cassés. Il remarque les cernes qui marquent ses yeux, ses traits fatigués et tirés. Un portrait presque misérable entouré d’un parfum envoutant qu’il apprécie mais qu’il devine être, encore une fois, bon marché.

- Bon, ça devrait aller, mais il faudra vous reposer histoire d’encaisser les coups et vous occuper des hématomes.

Encaisser, il sait faire. Et les hématomes et cette gueule fracassée qu’il va se trainer pendant plusieurs jours, voir semaines, sont loin d’être une source de tracas pour lui. Tout ce qui compte, ce sont ses actions et ses choix à elle qu’il saura savamment diriger.

- Ne vous en faite pas, même si je n’en ai pas l’air, je sais encaisser.

Il se fend d’un sourire sincère, sans mensonge finalement.

- Ils vous ont volé quelque chose ? Je peux vous accompagner au poste de police… et si je peux appeler quelqu’un pour venir vous chercher également ?

- Pas que je sache non. A dire vrai, tout est flou. Je me souviens seulement de deux ombres qui ont surgit de nulle part et des coups qu’ils ont donnés.

Mathias cligne des paupières, fait mine de se concentrer et replante ses yeux clairs dans ceux de Nikki.

- Quoi qu’il en soit, on dirait bien que vous êtes arrivés au bon moment… Qui sait ce qu’il se serait passé si vous n’étiez pas dans le coin. Je vous dois une fière chandelle.

Il aime bien lui laisser croire qu’elle lui a sauvée la vie puisque dans sa réalité, c’est certainement le cas. D’un point de vue extérieur, il n’était qu’un homme se faisant battre à mort pour X raisons et si Nikki ne s’était pas manifesté, il aurait pu y rester ou s’en sortir avec de lourdes séquelles. Alors Mathias se dit que pour son cœur de pompier, il réside encore cette petite étincelle de fierté d’avoir été utile.
Il reste un instant à l’observer, comme s’il cherchait quelque chose sur ces traits qu’elle lui présente.

- Votre visage m’est familier.

Il joue celui qui cherche à la reconnaitre, prends quelques secondes avant d’hausser les sourcils, agrandissant ses yeux de requins.

- Bon sang… Nicole ? Nicole Veronesi ?


Qu’on lui décerne un oscar, s’il vous plait. Il crève de vérité, de crédibilité avec cet air surprit et ce sourire presque ravi d’être tombé sur cette connaissance de longue date qui a visiblement évincer de son côté, son visage pourtant si marqué et marquant.
Et pour être honnête, il préfère Nikki. Beaucoup moins vieux jeu.

- Je ne t’avais pas reconnu après toutes ces années. Il se redresse cette fois, s’adosse correctement contre l’appui non sans grimacer. Mathias Wagner ? Je suis un ami de la famille.
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MessageSujet: Re: Step one — Control your mind. - Nikki    Step one — Control your mind. - Nikki  EmptyDim 10 Juin - 12:33




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« Pas que je sache non. A dire vrai, tout est flou. Je me souviens seulement de deux ombres qui ont surgit de nulle part et des coups qu’ils ont donnés. »

Nikki fronce les sourcils, étonnée. Peut-être n’ont-ils pas eu le temps de lui prendre ce qu’ils voulaient après tout, la blonde est arrivée bien vite, pas assez pour lui éviter la plupart des coups, assurément. Le nez coule mais n’est pas cassé, les contusions semblent superficielles, il sait effectivement encaisser.

« Quoi qu’il en soit, on dirait bien que vous êtes arrivés au bon moment… Qui sait ce qu’il se serait passé si vous n’étiez pas dans le coin. Je vous dois une fière chandelle.
— C’est un coup de chance, je rentrais simplement chez moi… » La blonde lui adresse un mince sourire, oui, une sacrée coïncidence, si elle avait décidé de prendre la première bouche de métro au lieu de marcher un peu, elle n’aurait pu intervenir. Ceci dit, elle n’a pas fais grand-chose, sa présence a visiblement suffit à dissuader les deux agresseurs. Peut-être qu’elle est arrivée juste à temps, lui évitant de se faire battre davantage. Nikki se sent fière de ne pas avoir tourné les talons comme son premier instinct lui dictait de faire. Partir, baisser les yeux, ignorer le problème et s’éloigner sans regarder en arrière : tout un mode de vie qu’elle applique au quotidien en s’efforçant d’avoir la tête haute, les traits arrogants. Elle se sent un peu utile, moins effacée, l’espace de quelques minutes. Alors elle continue ce qui était son travail il n’y a pas si longtemps que ça, avant d’être incapable de tenir une garde sans flancher. La junkie exerce un contrôle précis sur son addiction, tout du moins elle le croit. Elle se shoote mais fais attention à jongler entre les différents médicaments pour prévenir ses redescentes, allonger les intervalles entre ses prises d’héroïne. Elle en voit pas encore que les espaces se réduisent, que le manque la traverse de plus en plus souvent, que l’idée seule de planter une aiguille au creux de son bras suffit à la rendre à la fois misérable et extatique. Il n’y a pourtant qu’un pas entre ce qu’elle estime être une addiction raisonnable et contrôlée à un enfer prévisible et pourtant presque attrayant pour elle. Mais si elle veut continuer de se shooter sans trop d’efforts, sans trop se vendre, il lui faut avoir la tête assez fraîche pour travailler.

« Votre visage m’est familier. » Nikki relève la tête, affiche un air surpris. Alors lui aussi, lui aussi a une image d’elle. Ça ne peut être une réelle coïncidence, mais elle se tait, soudain accaparée par l’idée de l’avoir déjà vu quelque part. Elle ne sait pas trop où se mettre alors qu’il l’observe. Elle n’aime pas ça, avoir un regard directement posé sur son visage ; on pourrait y remarquer les cernes et les yeux injectés de sang, encore humides.

« Bon sang… Nicole ? Nicole Veronesi ? »

Elle ouvre la bouche sous le coup de la surprise puis la referme, le regard perdu. C’est son nom qu’il prononce, un nom horrible qu’elle n’utilise jamais et qui n’est connu que de très peu de personnes finalement. Administrativement Nicole, socialement Nikki, et ce même si la part sociale de sa vie s’est réduite à presque rien. Nicole Veronesi, l’appel à une ombre dans la bouche d’un inconnu au visage familier. En tout cas lui paraît surpris et ravi à la fois, Nikki n’affiche qu’une surprise confuse, un peu méfiante. Les coïncidences s’enchainent.

« Je ne t’avais pas reconnu après toutes ces années. L’homme se redresse, Nikki esquisse un geste pour l’aider mais il y arrive, grimace sous la douleur qu’elle imagine parfaitement. Mathias Wagner ? Je suis un ami de la famille.
— Mr Wagner… » Ah, maintenant qu’il se donne un prénom, clé de l’identité, Nikki semble rassembler les pièces du puzzle qui refusait de s’assembler jusque-là. De vagues souvenirs lui parviennent, d’une époque lointaine et révolue, quand elle n’était encore qu’une gamine. Des images perdues de son enfance. Néanmoins, la méfiance semble se défaire de son comportement et ses traits alors qu’elle associe maintenant une vieille impression à un nom, une réalité. Elle laisse échapper un petit sourire en refermant son sac, repousse les mèches de ses cheveux blonds avec son poignet et non pas ses mains tâchées de sang.

« Je suis désolée, votre visage et votre voix me disait quelque chose mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus… Ça remonte à très longtemps et je n’ai pas une excellente mémoire. Entravée par la prise récurrente de drogue, évidemment. Je me disais bien que je vous avais déjà vu… Son sourire s’agrandit, elle se sent plus à l’aise, étrangement rassurée par le fait de connaître cet homme. L’inconnu finalement connu. Plus familier qu’elle ne se l’imagine. Nikki ne connaît pas vraiment Mr Wagner, vieille connaissance de ses parents, de longue date alors qu’elle trainait dans les coulisses du restaurant de ses parents. Ils ne sont pas du même cercle, du même monde : mais les meilleures spécialités italiennes des Veronesi viennent du West Side. Beatrice fait partie de ce monde maintenant. Ça lui file la gerbe. C’est curieux d’se revoir comme ça, j’aurais préféré qu’on ne vous passe pas à tabac mais je suis contente que vous alliez bien. Et appelez-moi Nikki. Elle lui adresse un petit sourire pincé. Est-ce que vous vous sentez de vous lever ? Vous voulez que j’appelle un taxi pour rentrer chez vous ? »

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MessageSujet: Re: Step one — Control your mind. - Nikki    Step one — Control your mind. - Nikki  EmptyMar 19 Juin - 18:37


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- Mr Wagner…

Prononcé de sa bouche, cela ressemblerait presque à une mélodie. Il la laisse fouiller dans son cerveau grillé par la drogue et toutes les conneries qu’elle s’injecte régulièrement. Un cerveau qu’il prendra soin de cleaner en temps et en heure. Si Nikki semble montrer quelques difficultés à remettre son visage, Wagner lui, n’a aucun mal. Comment le pourrait-il avec tous ces moments partagés, faisant face à un intellect bien plus élevé qu’aujourd’hui. On ne l’y prendra pas, il sait pertinemment que ces conneries d’héroïne ou de crack vous flingue une bonne partie des neurones, à vous rendre hagard, moins que rien, vide. C’est probablement ce que deviendra cette jeune femme si Mathias n’avait pas l’intention de lui porter main secourable.

- Je suis désolée, votre visage et votre voix me disait quelque chose mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus… Ça remonte à très longtemps et je n’ai pas une excellente mémoire. Je me disais bien que je vous avais déjà vu…

Qu’est-ce qu’il disait…

- Ce n’est pas grave. Ca remonte à quelques années maintenant.


Des années où il prenait simplement plaisir à avoir des conversations animées et enrichissantes sur le 7ème art. Il aime mesurer sa culture à celle d’un ou d’une autre et il n’a pas été déçu des avis farouches de Nicole. Il a tout d’abord été client très régulier du restaurant Italien des Veronesi, pour ensuite devenir ami de la famille avec qui il garde encore aujourd’hui de bon lien. Tout le passé de Nicole ne lui est pas inconnu malgré quelques zones d’ombres qu’il tâchera d’éclaircir au fur et à mesure.

- C’est curieux d’se revoir comme ça, j’aurais préféré qu’on ne vous passe pas à tabac mais je suis contente que vous alliez bien. Et appelez-moi Nikki.


Mathias lâche un rire un peu sec, grimaçant sous la douleur.

- Le destin n’est visiblement pas toujours clément, Nikki.

Encore faudrait-il que ce dernier existe. Mathias ne croit pas en toutes ces choses-là. Pour lui, tout est une question de bon sens, de minutie, de précision. Savoir manier les choses habilement, savoir avoir plusieurs coups d’avance. Il n’est effectivement pas à l’abri de l’imprévisible mais un homme intelligent est un homme prudent.

- Est-ce que vous vous sentez de vous lever ? Vous voulez que j’appelle un taxi pour rentrer chez vous ?
- Non ça ira, ne t’en fais pas. Je vais me débrouiller.

Il se saisit de son téléphone portable et compose le numéro raccourci pour joindre Henry qui est, bien évidemment, qu’à quelques mètres d’ici, prêt à intervenir au moindre problème. Cette fois, il n’a pas convoqué Olivia, bien que la jeune femme ait insisté pour au moins couvrir ses arrières. Ses talents entreront en jeu que plus tard.
Seulement une demie-tonalité avant que son chauffeur et meilleur ami ne décroche.

- Henry, pouvez-vous venir me chercher au … Il fait mine de regarder autour de lui des signes indicateurs du numéro de rue. A Randolph St. Face au McLaren Chicago Showroom. Merci. Bref et rapide, Mathias raccroche et glisse son téléphone dans la poche de sa veste avant de tenter de se redresser, en douceur. Il sera là dans cinq minutes.

Mais Nicole n’en a visiblement pas fini avec lui. A croire qu’elle prendrait goût ce soir aux bonnes actions. Il peut compter sur son aide pour se remettre sur pieds bien qu’il aurait clairement pu se débrouiller sans elle. Autant jouer le rôle du désœuvré jusqu’au bout. Mathias la remercie d’un sourire, tenant toujours son écharpe dont l’odeur lui reste imprégné, près du nez encore ensanglanté.

- Tu peux y aller, ça devrait aller maintenant. Nikki insiste pour rester au moins jusqu’à ce qu’Henry n’arrive, Mathias ne bataille pas plus que ça. Chaque seconde passée en sa compagnie est une seconde de gagné pour un futur organisé. Encore merci pour tout. Il tient encore son écharpe, affichant un air désolé. Je te revaudrais ça.

Cinq minutes et Henry se présente dans une berline noire, puissante, puant le luxe à la seconde où Henry descend de la voiture pour ouvrir la porte à son patron.

- Monsieur… tout va bien ?
- Nous en parlerons plus tard Henry. Mathias se tourne vers la jeune femme, lui adressant un sourire. Tu veux que l’on te dépose ? Elle refuse une première fois, bien évidemment. L’indépendance et l’entêtement transpire dans chacun de ses traits.  J’insiste. Je te dois au moins ça ce soir.

Un regard, un énième sourire et certainement sa gueule toute fracassée joue en sa faveur pour que Nikki accepte d’un haussement d’épaule à ce qu’Henry ne la dépose chez elle.

#

Mercredi 28 Février ▬ Aux alentours de 16h.


Mathias sort de sa réunion financière après avoir serrer quelques mains, le sourire aux lèvres. Les chiffres de la société ont le vent en poupe et l’oncle Wagner est des plus heureux.

- Où est-ce que tu en est ta galerie.
- Les derniers tableaux devraient m’être livrés la semaine prochaine pour une exposition la semaine du 12.
- Bien. J’attends avec impatience le carton d’invitation.
- Bien évidemment.

Son oncle sera certainement l’un des premiers invités pour ce vernissage d’œuvres d’arts rares, précieux où seuls la haute sera présente. Il faudra également qu’il invite le couple Adler et ses filles. Sans oublier la famille Hunt. Mathias sait s’entourer des meilleurs mais aussi des plus influents et cette soirée ne fera pas exception.
Wagner quitte son oncle après une accolade pour rejoindre Henry qui l’attend patiemment en bas de la tour des affaires. Des centaines et des centaines d’entreprises et de bureaux qui dominent une partie de Chicago. La puissance de la ville au plus haut, rappelant ainsi son statut sur le peuple. Son chauffeur lui ouvre la porte avant de rejoindre le volant et de démarrer la berline en douceur.

- Votre colis, Monsieur.

Il lui tend délicatement un écrin entouré d’un nœud rouge bordeaux.

- J’ai vérifié avec le vendeur avant de le faire emballer.
- Parfait, merci Henry.

Il sait où aller, toujours. Parce qu’à moins d’un imprévu, les journées de Mathias lui sont comptées le matin même, pour un planning tantôt chargé, tantôt light, avec toujours une idée bien précise en tête de ce qu’il comptera faire de ces nouvelles 24 heures. Mathias ôte avec précaution cette petite poussière perdue sur son costume chic mais sombre, d’un bleu sombre, fait sur mesure. Il tient à être impeccable, comme à chaque sortie et même si cette dernière n’aura rien de bien extravagante cette après-midi, elle reste malgré tout important à ses yeux.

- Nous sommes arrivés.
- Où est Olivia ?
- Dans le café d’à côté.
- Bien. Reste dans le coin.

Il acquiesce, Mathias sort de la voiture seul cette fois, armé de son long manteau noir. L’homme croise son reflet dans une vitre et le temps à fait son œuvre, atténuant ses hématomes qui sont désormais présents sous forme d’auréoles jaunâtre/verdâtre. Son visage est revenu à la normal, n’est plus gonflé. En somme, il est reconnaissable.
Mathias passe les portes du café médiocre où Nikki travaille, où cette dernière atteint d’ailleurs la fin de son service, tout comme il sait qu’elle n’est ici que pour quelques jours. Quelques semaines, tout au plus. Il n’a pas à la chercher longtemps du regard, la percevant un peu plus loin entrain de servir un jeune couple, se forçant dans un sourire qui se veut aimable, commercial. Wagner part s’installer dans un coin plus reculer, quand bien même il lui est difficile d’obtenir une quelconque intimité dans ce genre de café de bas étage. Il jette son dévolu en fond de salle, à une table isolée et encore tâchée des précédentes consommations.
Il ne serait pas étonné de trouver des souris en cuisine, là où ils conservent leur pâtisserie datant d’il y a trois jours.

Wagner attire le regard de Nikki d’un geste de la main, un bref salut, suivit d’un sourire avenant et chaleureux. Le même homme qu’elle a croisé « par hasard » le 15 Février, le sang en moins.

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MessageSujet: Re: Step one — Control your mind. - Nikki    Step one — Control your mind. - Nikki  EmptyMer 20 Juin - 13:11




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« Non ça ira, ne t’en fais pas. Je vais me débrouiller. »

La jeune femme acquiesce, étonnée. Mais elle ne veut pas insister, si l’homme lui dit qu’il est en mesure de se débrouiller alors… Pourtant elle devrait surement, sa formation et ses réflexes de pompier lui disent qu’il serait surement plus adapté à l’homme de ne pas bouger et d’aller consulter. Mais quelque chose chez ce type lui donne l’impression qu’il sait ce qu’il fait. Il exhibe une certaine confiance, presque rassurante qu’elle arrive à percevoir malgré la situation pourrie dans laquelle il se trouve. Elle n’insiste donc pas, lui adresse un mince sourire. Quelle soirée étrange, rencontrer un vieil ami et client de ses parents ainsi. Comme quoi, le cours du temps n’a pas fini de l’étonner.

Elle se tait alors qu’il cherche son téléphone, se tait alors qu’il parle à … un prénommé Henry apparemment. Nikki se doute rapidement qu’il s’agit d’un chauffeur et se dit qu’elle a sous-estimé la richesse de Wagner. Elle se souvient vaguement de lui, de leurs discussions alors que plus jeune elle avait déjà des idées bien arrêtées sur ce qu’elle aimait ou non. Nikki a toujours été une jeune fille passionnée avant de devenir cette femme cassée, sans envies, sans ambition, comme si la vie lui avait été arrachée des entrailles. C’est ainsi qu’elle se sent, fantomatique, sans énergie vitale. Peu de choses lui font ressentir un peu d’adrénaline ou de joie. Pas d’amour, plus de petits frissons de désir sous les doigts caressants de Dale. Juste… de l’arrogance, du mépris et un sens de la survie développé. Nikki est de retour à ses vieux réflexes solitaires, terrée dans son appartement à attendre que le temps passe. Le monde extérieur est une épreuve et une consolation à la fois alors qu’elle dédaigne chacun des êtres qui passent sa route. Parce qu’ils ne savent pas, ils ne connaissent pas la peine qu’un être humain peut endurer. Elle en a vues des horreurs et vécues aussi, elle sait elle, ce que c’est de vivre la vraie vie. Elle sait ce que c’est de perdre tout espoir, de voir la vie s’éteindre dans le regard d’une victime d’un accident de la route ou de sentir soi-même son énergie quitter son corps. Se rendre compte que quelqu’un l’a volée dans la nuit alors qu’elle ne s’en souvient même pas.

C’est ce à quoi elle pense alors qu’elle aide mécaniquement le vieil ami de ses parents à se relever. Elle glisse son bras par-dessus ses épaules et fait levier pour amortir le choc du quadragénaire sans grimacer, la tâche n’est même pas pénible. Il lui sourit et Nikki s’efforce de faire la même chose en glissant ses mains dans ses poches.

« Tu peux y aller, ça devrait aller maintenant.
— Non ! Non, c’est bon, tant qu’à faire autant faire mon travail jusqu’au bout. Je peux attendre quelques minutes. Une part d’elle se sent utile et l’autre curieuse. Elle veut savoir qui vient le chercher, qui était à l’autre bout du fil. Cette sensation d’importer ne serait-ce que quelques minutes lui fait du bien. Après, elle devra retourner chez elle par le métro et retrouver tous ces connards. Ça ne lui dit pas, autant profiter d’un peu de baume au cœur.
— Encore merci pour tout. Je te revaudrais ça.
— Ce n’est rien, vraiment rien. » Elle secoue la tête frénétiquement. Pour un peu, elle le remercierait de lui rappeler qu’elle peut être quelqu’un de bien pour un petit temps. Mais la blonde se contente de lui adresser un mince sourire.

Son regard se perd dans les lumières néons de la ville puis sur un véhicule noir brillant parfaitement clean qui débarque dans la rue et s’arrête juste devant eux. Le frein se fait entendre, puis un bruit de portière qui s’ouvre et Nikki a les yeux qui s’arrondissent l’espace d’une seconde alors que le-dit Henry sort de l’habitacle pour venir… ouvrir au vieil ami de ses parents. Sa théorie confirmée, Nikki jette un regard sur l’ensemble de la voiture puis à l’intérieur, constate le luxe, le cuir noir qui tapisse les sièges. La voiture est large, visiblement bien équipée.

« Monsieur… tout va bien ?
— Nous en parlerons plus tard Henry. » Monsieur. C’est un employé qu’il peut appeler à n’importe quelle heure ? Nikki ne peut s’empêcher d’observer le chauffeur privé sous le rideau de ses cheveux blonds. Il a l’œil rond, propre sur lui, un peu plus grand qu’elle et pas spécialement baraqué, brun. Elle imprime son visage dans son esprit.

« Tu veux que l’on te dépose ?
— Non, non, c’est bon, je vous assure, la bouche de métro est pas loin.
— J’insiste. Je te dois au moins ça ce soir. »

Nikki l’observe, il lui adresse un regard, insiste, l’invite presque déjà à entrer. Son regard glisse sur Henry qui semble aussi curieux qu’elle alors elle finit par lever une épaule en signe de reddition. Pourquoi pas, après tout, ça lui évitera de passer son temps avec le reste du monde. Alors elle se glisse dans la voiture en silence, sans se douter un seul instant qu’elle fait volontairement un premier pas dans une cage dorée.

ø

28 FÉVRIER

Elle est tombée par hasard sur cette annonce dans le journal. Un café, qui a besoin d’un extra, quelques temps avant qu’elle ne trouve autre chose. Nikki se fout complètement du travail qu’elle fait se fout d’où il se trouve et ce qu’elle doit faire tant qu’elle peut conserver son intimité, payer son loyer et sa drogue habituelle. C’est tout ce qui lui importe à cet instant précis alors qu’elle fait face à deux connards souriants, les mains serrées, visiblement très heureux. Ça lui donne envie de vomir, de toutes façons, elle ne comprend pas l’intérêt. Ne comprend plus l’intérêt de partager autant de temps avec quelqu’un. Ça la gonfle mais elle s’efforce de garder un sourire qui se veut commercial, qui ne reflète rien que du vide et certainement pas le fond de sa pensée. Si elle pouvait leur écraser ce fichu dessert sur la gueule et crier au scandale elle le ferait. Depuis la soirée entre pompiers, Nikki se sent en colère. Chaque fois que son esprit dérive vers Daya, elle a envie de casser quelque chose. En particulier son petit visage de connasse.

« Non, allez, je vais plutôt prendre un café… Non, un cappuccino. »

Le type a du mal à se décider et Nikki garde le sourire alors qu’elle voudrait lui faire bouffer son calepin destiné à prendre sa commande. Elle jette un œil à l’horloge accrochée au mur au-dessus d’eux et s’empêche de soupirer. Cinq minutes. Cinq petites minutes.

« Allez, un thé russe ! Cette fois j’ai choisi. Un thé russe.
— Parfait, je vous ramène ça. »

Elle adresse un sourire pincé au couple et s’éloigne sans noter la commande. Alors qu’elle va pour demander le thé en question au type qui gère et sert l’établissement également, son regard capte un sourire, un regard, un geste de la main qui l’arrête dans sa course. Ses lèvres affichent un réel contentement de voir l’homme qui attire son attention, défait le masque d’indifférence qu’elle portait jusque-là. Elle soulève sa main et lui adresse un signe en retour avant de lui présenter cinq doigts tendus pour lui demander d’attendre ces quelques minutes avant qu’elle n’arrive. La blonde récupère la tasse de thé, l’apporte au couple et réclame qu’ils paient l’addition. Les cinq minutes passent plus rapidement que prévu alors que la serveuse dépose enfin son tablier, récupère son manteau et son sac à main et s’éloigne de ses collègues temporaires pour se diriger vers le fond de la salle et se tenir droite près de la table du nouveau venu.

« Bonjour Monsieur Wagner, vous allez bien ? » Nikki lui adresse un grand sourire et lui tend sa main dans l’espoir qu’il la serre. Elle se permet de détailler son visage encore marqué par des auréoles jaunies, signe qu’elles vont bientôt disparaître. « Vous avez l’air de bien avoir cicatrisé, vous avez eu de la chance qu’ils ne vous aient pas plus amoché. » Le visage du l’homme est particulier, marqué par le temps, avec l’impression de sentir le squelette juste là sous la peau fine. Ses pommettes sont saillantes, ses lèvres fines et ses yeux enfoncés et pourtant, il ne lui manque pas de charme. Peut-être est-ce la confiance qu’il dégage, ou alors son allure soignée, ses cheveux poivre et sel. La blonde a toujours eu un faible pour les hommes plus vieux, bon, pas avec cet écart d’âge car il est certain que l’homme a dépassé la quarantaine.

Pour couper court à ses pensées, elle finit par s’asseoir sur la banquette qui fait face au directeur financier.

« Andrea vous a dis où me trouver ou c’est une rencontre fortuite à nouveau ? » Nikki est une petite maligne et ne manque pas de le faire remarquer en avançant sa théorie. S’il lui sort qu’il est là par hasard… Hm, elle n’en croira pas un seul mot. Est-ce qu’un type de son genre se ballade dans les cafés pourris des ruelles downtown ? La blonde en doute largement. En attendant sa réponse, Nikki adresse un regard à sa collègue et commande un café pour accompagner l’homme.

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MessageSujet: Re: Step one — Control your mind. - Nikki    Step one — Control your mind. - Nikki  EmptyJeu 28 Juin - 10:57


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La jeune femme écarte ses cinq longs doigts pour lui faire comprendre qu’il devra attendre encore cinq petites minutes pour qu’elle vienne le rejoindre. Un jour arrivera où il n’aura plus à attendre.
Wagner n’a pas manqué le sourire de Nikki à sa vue, presque contente de le voir ici. Il a toujours su inspirer la sympathie autant que la peur lorsque l’on tentait de se jouer de lui, de le prendre pour un con.
Bien calé dans son siège, il la regarde évoluer dans cet univers, aller à l’avant des consommateurs pour réclamer l’addition, se forçant à des sourires polis, certainement à une amabilité également. Il est trop loin pour l’entendre. La voir lui suffit pour le moment. Il observe ses gestes, ses « mimiques », comme de ramener une mèche de cheveux derrière son oreille, autant de gestuel caractéristique à la jeune femme.

Les cinq minutes s’écoulent et sonne le glas des retrouvailles. Nikki délaisse son tablier pour son manteau et son sac à main avant de venir rejoindre l’homme d’affaire qui l’attend toujours sagement à sa table. Et en ces cinq minutes, il n’a toujours pas été servi. Service aussi déplorable que l’état du lieu.

- Bonjour Monsieur Wagner, vous allez bien ?
- Bien mieux merci. De sa large main, il englobe celle de Nikki, plus frêle, blanche, presque fragile. Et toi ? J’espère ne pas te déranger.

Son sourire est là, réel, sincère et uniquement à destination de cette femme qui, pour le moment, le laisse toujours dans « l’incertitude ». Pas de celle où il se retrouverait démuni, sans plan d’avance, presque faible. Ça n’arrive jamais. Non, il est dans l’incertitude de savoir ce que « vaut » la jeune femme, si cette dernière vaut le coup d’enserrer ses griffes sur cette nuque qu’il devine laiteuse, mince, où sa paume n’aurait aucun mal à la faire ployer pour un contact chaud.

- Vous avez l’air de bien avoir cicatrisé, vous avez eu de la chance qu’ils ne vous aient pas plus amoché.
- Ou j’ai plutôt eu de la chance que tu sois dans le coin au même moment. Tu as été ma bonne étoile ce soir-là.

Wagner disperse sur le cœur de Nikki une poussière de confiance pour redorer l’âme de la jeune femme. Par de simple mot, lui faire de nouveau comprendre à quel point elle lui avait été utile, que sans elle le pire aurait pu se produire. Il lui redonne l’âme d’une héroïne, l’enveloppe doucement d’un cocon de confiance. Mathias ne manque pas de la détailler par la même occasion, admirer ce visage atypique aux pommettes relevées. Cette candeur trompeuse qui dissimule un feu qu’il aimerait voir se déclarer au fond de ses prunelles clairs.
Nikki finit par se joindre à lui, à s’assoir sur la banquette pour lui faire face.

- Andrea vous a dis où me trouver ou c’est une rencontre fortuite à nouveau ?

Mathias lâche un rire amusé, baissant les yeux d’un air coupable.
Il ne la reprend pas sur le fait qu’elle le vouvoie toujours. Cette marque de respect lui servira de mesure, « d’aveu » pour le moment où Nikki lui vouera une confiance suffisante pour franchir une barrière un peu plus intime comme le tutoiement. Cette étape franchit, il saura que la jeune femme commence doucement à prendre ses marques à ses côtés et ça n’est pas pour tout de suite.

- Il m’avait bien prévenu que nous ne pouvions rien te cacher.

Andreas a même été plus clair, faisant noter à Mathias que la jeune femme n’était clairement plus la gamine qu’il a connu des années plus tôt et qu’elle s’avérait être caractérielle, têtue et bien déterminée à ce que l’on respecte son intimité. Il connait cette famille depuis maintenant des années et sait que le frère est bien plus proche de Nikki que ne peut l’être Béatriz. Il suffit de voir sa façon à lui de se comporter lorsque sa petite sœur est évoquée. Un mélange de tendresse et d’impuissance.
L’homme d’affaire se concentre sur la jeune femme, lui adressant un sourire avenant.

- Je voulais te remercier pour la dernière fois mais de façon plus présentable, sans avoir le nez en sang et donner l’impression que je revenais d’un ring de boxe. Je suis allé trouver ton frère pour qu’il puisse m’aider à trouver où tu travaillais. Je ne voulais pas m’imposer chez toi.


Et bien qu’il connaisse son adresse pour l’y avoir déposer avec Henry, Mathias marque bien la césure. En somme, le respecter de son intimité. Franchir la porte de son domicile sera le rôle d’Olivia en temps et en heure avant qu’il ne prenne la suite à un moment ou à un autre.

- Tout ça pour dire que je suis venue te déposer ça. Le présent est toujours là, posé sur la table, soigneusement emballé et Mathias pousse ce dernier vers Nikki. C’est pour toi, pour te remercier une nouvelle fois.

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MessageSujet: Re: Step one — Control your mind. - Nikki    Step one — Control your mind. - Nikki  EmptyJeu 28 Juin - 19:55




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« Il m’avait bien prévenu que nous ne pouvions rien te cacher. »

Nikki lui adresse un petit sourire lui aussi amusé. C’est un bon jour aujourd’hui, étrangement, elle n’est pas rongée par la mauvaise humeur ou le manque, les pilules qui lui courent dans l’estomac l’empêcher d’encaisser rudement la redescente. Elle jongle entre les types de drogues, funambule sur la corde raide, d’une main experte elle fait valser l’aiguille et les cachets blancs, bleus, roses. Certaines des merdes qu’elle avale sont même légales, récupérées de centre de désintoxication. Ironie quand tu nous tiens.

En tout cas, c’est une journée assez agréable, elle n’est pas en train de se tordre de douleur ou se vider, en train de pleurer sa mère en espérant que la vie revienne dans son ventre ; rien que ça est quelque chose qui lui permet de passer une meilleure journée que les autres. Et, elle ne peut le nier sans vraiment savoir pourquoi, mais la présence du riche quadragénaire a déjà éclipsé celle des deux clients, imbéciles heureux, incapables de se décider. Elle déteste ces gens-là, inintéressants. Nikki qui a toujours eu une flamme au creux des pupilles a aujourd’hui encore plus besoin de trouver de l’intérêt, ce qui fera renaître un peu la passion et l’intensité derrière sa peau froide et ses traits fatigués. Et on peut dire que le quadragénaire a su attirer son attention.

« Je voulais te remercier pour la dernière fois mais de façon plus présentable, sans avoir le nez en sang et donner l’impression que je revenais d’un ring de boxe. Je suis allé trouver ton frère pour qu’il puisse m’aider à trouver où tu travaillais. Je ne voulais pas m’imposer chez toi. »

C’est pourquoi elle l’observe, sans vraiment se cacher, son regard glisse sur les différentes composantes du personnage. Il est étrange, il détonne avec l’entourage habituel de Nikki. Silhouette différente, il se démarque, s’impose sans trop en faire. Et il pue le fric à mille kilomètres.

Et ça, c’est intéressant. Nikki ne sait pas si ça pourrait lui servir, ou non… Mais l’information reste logée quelque part dans son cerveau, comme un petit rappel constant, une petite puce implantée. Alors qu’elle crève d’avoir de la thune lui doit en manger le matin en salade. Ça ne passe pas à côté pour une junkie qui s’enfonce petit à petit dans sa merde.

Penser à ce genre de trucs lui évite de trop s’attarder sur le pincement dans son cœur, qu’elle ressent toujours quand Andrea est quelque part dans la conversation ou dans sa tête. Son frère est une part importante de sa vie et leurs dernières rencontres n’ont pas été tendres et Nikki regrette amèrement qu’il ait découvert le retour de son addiction. Lui qui avait été si fière à son entrée dans les pompiers, elle qui l’avait été tout autant de réussir à suivre ses traces. Aujourd’hui leur relation est à la fois compliquée et explosive. Les deux Veronesi n’arrivent plus à communiquer.

« Tout ça pour dire que je suis venue te déposer ça. »

La curiosité la rattrape, alors que Mathias Wagner bouge une boite en carton sombre et nouée d’un ruban d’un rouge luxueux dans sa direction. Ses sourcils se froncent et elle jette un regard étonné au directeur financier, n’osant pour l’instant se saisir de la boite qu’elle a maintenant devant elle.

« C’est pour toi, pour te remercier une nouvelle fois.
— Ce n’est pas nécessaire monsieur, je vous assure, n’importe qui se serait arrêté. » Dit-elle, étonnée, refusant d’ouvrir le paquet, de l’accepter même dans un premier temps. Elle lève les mains dans ce sens, secoue la tête à la négative mais Wagner insiste, pousse un peu plus le cadeau vers elle et c’est ce moment que choisi sa collègue pour déposer les deux cafés. La blonde pousse un léger soupire et garde son regard posé sur la boite. Elle est curieuse malgré tout et alors qu’il l’observe avec un mince sourire, elle se résigne enfin.

« Vous n’auriez pas du. »

Mais ses mains sont déjà posées sur la boite, elle défait délicatement le nœud bordeaux puis soulève le couvercle tout aussi doucement, comme s’il renfermait un précieux objet. Les yeux de Nikki tombe sur un tissu sombre, plié parfaitement et glissé dans du papier de soie. Le tissu respire le luxe, avant même qu’elle ne s’en rende vraiment compte, ses mains pâles s’approprient le carré d’un bleu profond, infiniment doux. Elle déplie le présent avec un sourire et constate que le quadragénaire lui a donc ramené une écharpe, mais pas une simple écharpe. Le morceau rectangulaire qui semble ne jamais finir est en cashmere.

« C’est superbe ! » La blonde glisse le tissu contre sa joue et constate la douceur de la laine tissée dans un sourire. Elle replace le tissu dans sa boite, et l’éloigne de son café avant de relever le regard vers Wagner. « Je vous remercie, elle est vraiment très belle. Vous avez bon goût, la couleur m’ira à ravir. J’ai toujours froid en plus… Merci beaucoup. La blonde lui adresse un large sourire, ravi. Elle attrape la tasse de café et la glisse entre ses lèvres en silence, intimidée par sa présence et le présent qu’il vient de lui faire. Mais il est rare que Nikki se démonte et elle décide de reprendre la parole. Après notre rencontre j’ai repensé à vous, aux discussions qu’on avait. J’ai une mauvaise mémoire mais je me souviens qu’on était rarement d’accord sur les films contemporains. Cela doit faire une dizaine d’années non ? Vous êtes retourné voir le restaurant de mes parents depuis ? J’veux dire, ça fait un moment que j’y traine plus, mais ça a bien changé. Nous faisons toujours notre spécialité ceci dit… Alors, qu’est-ce que vous avez fait toutes ces années ? »


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MessageSujet: Re: Step one — Control your mind. - Nikki    Step one — Control your mind. - Nikki  EmptyMar 10 Juil - 18:13


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- Ce n’est pas nécessaire monsieur, je vous assure, n’importe qui se serait arrêté.
- Malheureusement, nous savons tous les deux que c’est faux.

L’Homme est un égoïste. Ce trait de caractère n’est plus à prouver, n’est plus à démontrer. Il suffit d’observer la foule évoluée dans les rues chaque jours, ignorant les nombreux SDF qui peuplent leur trottoir comme s’ils faisaient partie du décor. Combien de fois lirons-nous dans les journaux qu’une agression a été commise sans que personne ne lève le petit doigt ? A part pour cliquer sur l’écran d’un téléphone et filmer l’action et ainsi faire un certain nombre de vue sur YouTube.
Nikki refuse une première fois d’un geste de la main mais Wagner insiste du regard, pousse un peu plus le paquet vers elle en même temps que les deux cafés rejoignent leur table. Certainement un breuvage infame mais s’il faut passer par-là…
Nouveau regard, nouveau sourire encourageant et enfin, la jeune femme cède. Après de maigres secondes.

- Vous n’auriez pas du.

Ses mains s’occupent déjà de défaire le paquet soigneusement effectué avec l'avidité de la personne qui n'a que trop rarement des présents, des choses pour soi. Mathias prend un plaisir dissimulé de la voir ainsi ouvrir la boite avec soin, délicatement, comme si cette dernière risquait de s’effriter entre ses longs doigts fins. Il aime voir ce regard intrigué, curieux, passer de l’étonnement lorsqu’elle tombe sur le tissu sombre… à l’émerveillement lorsqu’elle prend conscience de l’objet. Mais surtout de sa valeur. Son visage d’ordinaire légèrement terne s’illumine.
Wagner se délecte de ce doux et léger pouvoir qu’il possède en cette seconde. Ce n’est rien comparé à tout ce qu’il pourrait lui donner, lui offrir mais encore faudrait-il que Nikki s’en montre méritante. Seul le temps le lui dira. Elle saisit entre ses mains abîmées par le froid mais pourtant si délicates le morceau de tissu en cashmere. Il le lui avait promis qu’il remplacerait son écharpe et Mathias tient toujours parole.

- C’est superbe !
- Ravis qu’elle te plaise.

Ce bleu nuit lui sied à merveille, réhausse son regard clair qu’il aime à voir briller de la sorte. Un regard qu’il compte bien illuminer un peu plus à chaque fois.

- Je vous remercie, elle est vraiment très belle. Vous avez bon goût, la couleur m’ira à ravir. J’ai toujours froid en plus… Merci beaucoup.
- Ne me remercie pas, c’est tout naturel. Encore une fois, je suis ravis que ce tissu te plaise. Difficile de faire le bon choix lorsque l’on connait peu la personne finalement.

Il la connait, certes. Mais intimement ? Non, pas suffisamment. Leur rencontre et leur entente a été suivit d’une longue période de « rupture » durant laquelle Nikki a mûrit, grandit, changé. Mathias redécouvre cette femme avec qui il a longuement débattu sur des sujets cinématographiques et ce qu’il perçoit dans le fond de son regard l’intrigue tout autant que son histoire peinte par l’amertume de sa sœur et l’inquiétude de son frère. Et le sourire qu’elle lui adresse, Wagner veut le conserver, qu’il ne soit adressé qu’à lui et seulement lui.
Il saisit le sachet de sucre dont il déverse la moitié dans ce jus opaque et noir dont l’odeur ne le fait pas plus fantasmer que ça. D’un geste lent, Mathias touille le breuvage sans se défaire de cette expression détendu, sereine, montrant sa joie non feinte d’être en si bonne compagnie.

- Après notre rencontre j’ai repensé à vous, aux discussions qu’on avait. J’ai une mauvaise mémoire, sans surprise, mais je me souviens qu’on était rarement d’accord sur les films contemporains. Cela doit faire une dizaine d’années non ? Vous êtes retourné voir le restaurant de mes parents depuis ? J’veux dire, ça fait un moment que j’y traine plus, mais ça a bien changé. Nous faisons toujours notre spécialité ceci dit… Alors, qu’est-ce que vous avez fait toutes ces années ?

Mathias lâche un rire amusé.

- Beaucoup de question en si peu de temps.

Une taquinerie jetée comme ça, que Nikki réceptionne avec ce même sourire. Elle semble bien éveillée, bien joyeuse comparé au descriptif qu’Andrea et Béatrice le lui ont donné.

- Une dizaine d’année, effectivement. Je ne saurais pas dire exactement. Onze ans. Il est vrai que nous avons eu de nombreux débats passionnés sur le cinéma. Tu es l’une des rares personnes avec qui il était agréable d’avoir autant de désaccord.

De nouveau un rire légère rocailleux franchit ses lèvres. Mathias prend une gorgée de café qui, comme il s’en doutait, est un infame.

- J’y retourne très régulièrement pour dîner, tous les jeudi soir. J’y ai fais ma petite habitude. Généralement, je prends le temps de discuter avec eux après la fermeture autour d’une bonne bouteille de vin. Je suis certain qu’ils apprécieraient à ce que tu te joignes à nous, un jour.

Et c’est peu de le dire. Désespérés et désemparés de la voir retomber dans la coke ou tout autre drogue, ses parents se demandent s’ils reverront un jour leur fille en bonne santé, sevrée de son addiction et surtout, si elle réussira pour une fois dans sa vie à être stable.
Par cette proposition, Mathias jauge aussi la réaction de Nikki vis-à-vis de sa famille. Il est essentiel de savoir comment les membres voit la cadette mais il l’est tout autant de savoir comment la principale concernée gère tout cela, ses relations familiales et si elle y est toujours attachée ou non. Autant d’armes données qui lui serviront en temps et en heure si Nikki se montre réellement à la hauteur de ses espérances.

- J’aime ce que leur restaurant est devenue. Plus moderne tout en gardant cette petite touche familiale, avec une ambiance « comme à la maison ». Et je crois qu’ils n’ont jamais autant excellé dans leurs mets que depuis quelques années.

Là-dessus, aucun mensonge. Les Veronesi se sont considérablement améliorer dans leur façon de gérer leur restaurant mais aussi dans l’innovation de leurs plats.
Mathias ingurgite une énième gorgée avant de reprendre.

- De mon côté j’ai investi dans l’import/export des produits de luxe. Ça va de l’art sous toutes ses formes, à la gastronomie en passant également par le mobilier. Il y a quelques temps j’ai ouvert une galerie d’art qui explore plusieurs domaines, encore une fois. Je peux aussi bien exposer un sculpteur qu’une dessinatrice de BD. J’apprécie beaucoup la diversité.

Wagner s’interrompt volontairement pour plonger son regard dans celui de Nikki, balayant l’air d’un geste de la main, un peu embarrassé. Une véritable simulation des émotions.

- Désolé, je parle bien trop. Et toi alors, qu’es-tu devenue depuis ? Raconte moi tout.

Il connait quelques détails mais ce qu’il veut, c’est l’entendre elle.

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MessageSujet: Re: Step one — Control your mind. - Nikki    Step one — Control your mind. - Nikki  EmptyJeu 26 Juil - 15:49




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« Beaucoup de question en si peu de temps. »

Nikki lui sourit. Elle est curieuse, ce n’est pas nouveau et elle ne saurait pas dire d’où ça lui vient mais elle ne compte pas pour autant s’excuser de son attitude. C’est pourquoi elle ne réplique rien et attend simplement des réponses. Après tout, ce n’est pas comme si elle lui demandait la taille de son compte en banque. Simplement ce qu’il a fait tout ce temps, alors qu’ils se retrouvent de manière tout à fait spectaculaire… Rien de mieux pour attiser la curiosité de la blonde.

« Une dizaine d’année, effectivement. Je ne saurais pas dire exactement. Il est vrai que nous avons eu de nombreux débats passionnés sur le cinéma. Tu es l’une des rares personnes avec qui il était agréable d’avoir autant de désaccord. » La junkie laisse échapper un léger rire avant de laisser la céramique rejoindre ses lèvres sèches. Ce café n’est pas génial mais il fait l’affaire, de toutes façons elle n’est là que pour quelques temps avant de retrouver autre chose. Ça lui convient, se tape quelques journées de boulot par semaine simplement pour avoir de quoi faire la fête et se coller quelques lignes en fin de semaine. Rien ne l’intéresse davantage que de s’oublier dans des pratiques peut-être toxiques mais efficaces.

« J’y retourne très régulièrement pour dîner, tous les jeudi soir. J’y ai fais ma petite habitude. Généralement, je prends le temps de discuter avec eux après la fermeture autour d’une bonne bouteille de vin. Je suis certain qu’ils apprécieraient à ce que tu te joignes à nous, un jour. » Elle garde son sourire, masque le dégoût et la tristesse que cette situation lui inspire. Un éclair de chagrin lui barre le visage une seconde avant qu’elle ne glisse à nouveau ses lèvres autour de la tasse de café. À cette allure là, se tasse est déjà presque terminée. Refuge illusoire pour une discussion qu’elle a pourtant lancé. Le PDG continue sur sa lancée et amène le sujet du restaurant lui-même. La blonde acquiesce aux mots du quadragénaire. Ses parents sont d’excellents cuistots et le petit restaurant italien dans lequel ils se sont investis a aujourd’hui très bonne réputation. Un petit coin tranquille logé Downtown, quelques tables et une ambiance effectivement « comme à la maison ». La plupart des clients sont des réguliers qui amènent de nouvelles têtes… finissant elles mêmes par revenir de manière régulière.

« De mon côté j’ai investi dans l’import/export des produits de luxe. Ça va de l’art sous toutes ses formes, à la gastronomie en passant également par le mobilier. Il y a quelques temps j’ai ouvert une galerie d’art qui explore plusieurs domaines, encore une fois. Je peux aussi bien exposer un sculpteur qu’une dessinatrice de BD. J’apprécie beaucoup la diversité. » Nikki forme un « o » surpris avec sa bouche, beaucoup de choses visiblement et des choses qui rapportent. L’import/export de luxe, voilà une entreprise qui doit lui fournir toute la thune qu’il transpire. Ça ne l’étonne pas plus que ça, le souvenir qu’elle a de lui est empreint de raffinement, d’élégance, de goût des belles choses. C’est pourquoi il va toujours dans le restaurant de ses parents, petit endroit de grande qualité. Les choses belles et rares doivent être ce qui composent son quotidien. Finalement, elle arrive à le cerner assez facilement derrière son aura mystérieuse. Nikki se félicite d’avoir l’œil et l’esprit acérés.

« Désolé, je parle bien trop. Et toi alors, qu’es-tu devenue depuis ? Raconte moi tout.
— C’est moi qui vous ai posé des questions après tout vous n’avez fait qu’y répondre. » La blonde lui adresse un large sourire, rien de provoquant dans cette histoire malgré sa tendance à se poser en désaccord avec tout et n’importe quoi, de la chose la plus bête au plus grand débat d’éthique.

« Ma vie est beaucoup moins palpitante que la vôtre. Quelques années plus tôt je n’arrivais pas à trouver ma voie et j’ai abandonné les études de cinéma. J’ai finis par rentrer chez les pompiers pour suivre Andréa, c’est lui qui m’a donné l’envie de faire ce métier, après tout, je ne pouvais décemment pas suivre Béatrice dans ses grandes ambitions — elle ne peut s’empêcher de sonner un peu plus cynique à cet instant précis de sa phrase, laisse son regard dériver vers la droite avant de se replanter bien fixement dans celui du quadragénaire. — et Vera et bien… Vera est boxeuse professionnelle maintenant, bien que j’adore ce sport je n’ai pas sa ténacité. Mes parents voulaient me faire reprendre l’entreprise mais vous savez comme j’aime la position du désaccord. » Un vieux complexe de l’autorité qui l’a toujours rôdée, qui l’a emmenée dans les contrées douces de l’héroïne. Un moyen comme un autre de s’élever contre les principes de vie de monsieur et madame tout-le-monde. Cette fois elle lève un sourcil, comme fière de son anticonformisme viscéral, ne peut pas s’empêcher de jouer à ce jeu là. « Alors j’ai suivi mon frère, c’est lui qui s’est chargé de m’entrainer. J’ai passé les concours et je viens seulement de décider d’arrêter. » Sans s’en rendre compte, son corps montre des signes de malaise alors qu’elle attaque la partie la plus récente de sa petite vie chaotique. Son discours teinté de demi-vérités se change cette fois en pur mensonge : « J’ai voulu changer en décembre, je ne sais pas encore quoi faire, alors j’enchaîne des petits boulots en attendant de découvrir si quelque chose me plait. » Son discours sonne vrai, contraste avec le contenu détourné, une jolie manière d’édulcorer les derniers mois les plus tristes de sa petite existence. Alors à nouveau elle redirige : « Où se trouve votre galerie d’art, alors ? » L’esprit fatigué saute de pierres en pierres, change de sujet aussi vite qu’une girouette, se déleste des pressions d’un discours cohérent. Son sourire ne failli pas, la voilà qui semble revivre un peu, un état d’excitation interne qu’elle n’avait pas ressenti depuis un certain temps.


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MessageSujet: Re: Step one — Control your mind. - Nikki    Step one — Control your mind. - Nikki  EmptySam 11 Aoû - 20:41


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S’il ne connaissait pas si bien Andréa, Wagner aurait aisément pu se demander si le jeune homme ne lui avait pas menti sur sa propre sœur. La femme qui se trouve face à lui est bien calme, presque docile et si le danois ne savait pas que derrière ces prunelles ternes se cache un véritable feu qui ne demande qu’à être allumée, il ignorerait cette junkie sans remord, sans hésitation.
Mais l’imprudence, l’insolence et la résistance, autant de raison que de titiller ce serpent qui n’attend que le bon moment pour frapper en pleine gorge.

- C’est moi qui vous ai posé des questions après tout vous n’avez fait qu’y répondre.
- Certes.

Mathias se fait attentif, s’attendant bien évidemment à ce qu’elle réponde à ses questions.

- Ma vie est beaucoup moins palpitante que la vôtre. Quelques années plus tôt je n’arrivais pas à trouver ma voie et j’ai abandonné les études de cinéma. J’ai finis par rentrer chez les pompiers pour suivre Andréa, c’est lui qui m’a donné l’envie de faire ce métier, après tout, je ne pouvais décemment pas suivre Béatrice dans ses grandes ambitions et Vera et bien… Vera est boxeuse professionnelle maintenant, bien que j’adore ce sport je n’ai pas sa ténacité. Mes parents voulaient me faire reprendre l’entreprise mais vous savez comme j’aime la position du désaccord.

Il connait quelques filaments qui a tissé la vie de Nikki mais rien ne vaut que sa version très personnelle. Il ne manque pas non plus le cynisme lorsqu’elle achève sa phrase, évinçant tous les doutes que Mathias aurait pu avoir quant aux conflits entre les deux sœurs. Béatrice n’aime pas le chemin emprunté par Nikki et inversement. Problème d’égaux ? Peut-être. Mathias en est même venu à se dire que l’aînée enviait la plus jeune de cette liberté d’agir, de vivre des sensations fortes sans se soucier des conséquences et que Nikki enviait à son aîné cette droiture, cette stabilité de vie qu’elle n’a visiblement jamais réussi à obtenir. De ce qu’il en sait en tout cas.

Wagner sourit franchement aux derniers mots de la jeune femme, une façon d’acquiescer et de s’amuser de ce qu’elle lui dit, comme si ce détail n’était pas une nouvelle. Et c’est le cas. Les milles et une aventures de Nikki se sont bien chargés de faire leur chemin entre leurs lèvres.

- Alors j’ai suivi mon frère, c’est lui qui s’est chargé de m’entrainer. J’ai passé les concours et je viens seulement de décider d’arrêter.

Quelle mauvaise menteuse elle fait là.
Gestes de malaise, à peine sûre d’elle, Nikki détourne le regard, manque de conviction. Quelque chose à merder quelque part, il est suffisamment méticuleux et observateur pour en prendre conscience. Les détails ? Il ne les connait pas, Andréa s’étant bien chargé d’être évasif, comme si ce dernier souhaitait s’abstenir de terni un peu plus l’image de sa très chère sœur.

- J’ai voulu changer en décembre, je ne sais pas encore quoi faire, alors j’enchaîne des petits boulots en attendant de découvrir si quelque chose me plait.

Nous pourrions presque y croire et vu le contexte, peut-être que la blonde dit vrai, après tout. Et pourtant, cela sonne faux. La curiosité de Mathias est attisée, attirée, notant dans un coin de sa tête de demander à Olivia de faire quelques recherches à ce sujet, peu importe les moyens utiliser. Il sait qu’elle saura se faire discrète, comme à ses habitudes.

- Où se trouve votre galerie d’art, alors ?
- Au cœur de Downtown. Si tu le souhaite, tu n’auras qu’à venir au prochain vernissage ? Histoire de voir un peu ce qu’il s’y passe.

L’invitation se fait simplement, naturellement.

- Un buffet sera à disposition. Nourriture et champagne à volonté. Il hausse légèrement les épaules. J’aime prendre soin de mes clients.

Et en cela, il ne ment pas. Mathias met un point d’honneur au bien être de ses employés tout comme de ses clients, sachant pertinemment qu’avec un peu de pommade sur le dos, l’Humain courbe plus facilement l’échine. La preuve en est qu’ils lui sont extrêmement fidèles, admiratif devant sa façon de gérer cette petite entreprise qu’il manie aussi bien que l’argent de la boite familiale. Il est un expert en la matière, sait toucher les cordes sensibles et plus la discussion avec Nikki s’étire, plus les siennes se dévoilent.

- Certains trouvent leur voie que bien plus tard. Je suis certain que tu finiras par savoir ce qui te conviens le mieux.

Peut-être que cela se produira lorsqu’elle cessera de se poudrer le nez.

- Si jamais je peux t’aider, n’hésite pas à m’en informer. J’ai quelques contacts qui pourraient peut-être te permettre de te guider un peu et de te trouver les meilleures formations.

Il lui présente tout cela sur un plateau d’argent et une image s’impose. Il a l’impression d’être l’homme riche tendant une main pleine de bouffe à un pauvre gamin des rues, qui n’a rien dans le ventre depuis des jours. Car c’est ce qu’il voit parfois au fond des yeux de Nikki. Une faim, certes, mais de tout autre chose.

- Notamment dans le cinéma si jamais tu souhaites renouer avec cet art.

Il lui ouvre une large porte des possibles, un échappatoire aussi large que cette ville et il ne suffirait que d’un pas de la part de Nikki pour se laisser porter. Mais Mathias sait, sent, que ça ne sera aussi facile et en un sens tant mieux. Il aime par-dessus tout relever les défis qui se présente à lui.
Wagner plonge la main à l’intérieur de sa veste et en sorte une petite carte cartonnée, élégante, sobre mais pas suffisamment pour ne pas attirer le regard.

- Tu as mon numéro sur cette carte si jamais tu souhaites à ce que je te mette en relation.

Bienveillant avec ce sourire au coin des lèvres, Mathias tisse un nouveau fil autour de sa proie.

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MessageSujet: Re: Step one — Control your mind. - Nikki    Step one — Control your mind. - Nikki  EmptyMer 15 Aoû - 15:21




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« Au cœur de Downtown. Si tu le souhaite, tu n’auras qu’à venir au prochain vernissage ? Histoire de voir un peu ce qu’il s’y passe.
— J’en serais ravie. » Et ce n’est même pas une menteuse à cet instant précis, Nikki, curieuse Nikki, a envie de savoir ce qu’il se passe derrière le nom de la compagnie de Wagner. Le personnage l’intéresse. Elle sent bien que quelque chose se trame derrière ce sourire parfait, cet air contrôlé, de la pointe de ses mèches grisâtres à celles de ses chaussures. Elle laisse glisser son regard sur les pommettes, sur le col du manteau foncé relevé, sur les épaules. Elle analyse, le cerveau encore pas tout à fait embrouillé par la drogue.

« Un buffet sera à disposition. » Nourriture et champagne à volonté. Hein ? Nikki n’écoute pas la fin de sa phrase, se redresse à peine, le visage traversé par un air confus. Pourquoi ce détail en particulier ? L’a-t-il prise pour une grosse bouffe ? Ce n’est pas spécialement délicat de sa part mais elle se contente de la boucler pour celle-là. Après tout, il lui a offert un cadeau d’une belle valeur, elle n’est pas trop en droit de lui rentrer dedans pour une expression mal arrangée. Surtout qu’il n’a pas l’air d’être de ceux qui s’amusent à être méchants pour le plaisir.

« Certains trouvent leur voie que bien plus tard. Je suis certain que tu finiras par savoir ce qui te conviens le mieux. » Le directeur financier revient sur les errances professionnelles de la blonde qui se recentre sur la conversation, tâche d’éloigner cette mauvaise impression de son petit esprit torturé. Elle lui adresse un sourire plus contenu mais présent quand même, et évidemment, plus grand lorsqu’il lui propose une aide dans sa recherche de formation, lui met à disposition ses contacts. Elle se sent coupable d’avoir pu ressentir une pointe d’amertume à son encontre pour une malheureuse phrase qui n’a certainement pas de base le sens qu’elle lui a donné. Nikki ne sait pas pourquoi il se donne ce mal pour elle, quoi qu’il n’ait rien fait de physiquement concret mais le fait de lui donner des clefs, ou en tout cas qu’il se porte volontaire pour lui donner de l’aide la touche. Un peu. Et puis, la junkie n’en doute pas, le quadra doit avoir un bras long comme un mafieux, et le connaissant un minimum avec ses grandes allures et son goût prononcé pour les belles choses a du réussir à se frayer un chemin dans les hautes sphères. Nikki n’a pas de mal à l’imaginer se glisser dans les milieux de l’élite, même si elle n’est pas en mesure de confirmer ou même d’appréhender, de sa place, l’étendue de son pouvoir ou de sa réputation. Et puis il mentionne le domaine magique, celui qui l’a toujours passionnée, un vieux rêve de jeune fille : le cinéma. Sa première passion, celle qu’elle a abandonné au profit d’illusions plus faciles d’accès, au creux du coude, au bord de l’aiguille.

Il plonge sa main dans sa veste et sort une carte que Nikki récupère en douceur. Sur ce morceau de carton aux couleurs sobres mais élégantes, elle peut lire son prénom, son nom et ses coordonnées.

« Tu as mon numéro sur cette carte si jamais tu souhaites à ce que je te mette en relation. Elle garde la carte entre ses doigts fins, mal manucurés et relève ses yeux pour les planter dans ceux plus clairs et perçants encore.
— Je vous remercie. J’ai malheureusement cassé mon téléphone il n’y a pas longtemps, mais je garde ça et vous communiquerais mon numéro quand j’aurais réussi à r’mettre la main sur un téléphone. Et vous pourrez me prévenir comme ça d’un vernissage ? Ça me ferait plaisir de passer. Elle lui adresse un sourire tranquille en rangeant la carte dans sons a main. Je ne vais pas embêter plus longtemps, j’imagine qu’vous avez plein de choses à faire. Elle jette un œil à sa montre également légèrement cassée sur la vitre. Je vais devoir y aller, je suis désolée. Mais je vous remercie encore pour le cadeau, la carte et votre gentillesse. La blonde lui tend sa main par-dessus la tasse terminée. Elle sort un billet de son sac à main et le dépose pour les deux cafés. Laissez-moi au moins vous offrir ça, c’est la seule chose que je puisse faire. »

Nikki se redresse, récupère son sac et la boite alors que l’homme se lève aussi, leur départ enclenché par la junkie. Elle lui adresse un sourire, extrait l’écharpe de sa boite pour l’enrouler autour de son cou.

« Encore merci, Monsieur Wagner. » Et sur ces mots, la jeune femme s’échappe en coup de vent.

Ø

« Nikki, tu peux amener ça en table 10 ?
— Ouais, file-moi le plateau.
— Le type a préréglé l’addition.
— Ok, merci. »

Nikki a changé de lieu de travail. De ce petit café dans une ruelle pourrie Downtown, elle a atterrit dans un bar un peu plus chic, rapproché du centre-ville. Elle remplace une nana, partie pour des vacances. Ça lui convient, elle doit faire plus attention à ses attitudes et son phrasé mais l’endroit reste cool. C’est branché et transgénérationnel. Un bouge moins dégueulasse que le café. Elle est toujours payée au lance-pierre… Mais ça lui suffira pour faire ce qu’elle a à faire. La blonde est censée rester derrière le comptoir, elle apprend un peu plus tous les jours les rudiments du métier de barmaid qui se révèle plus compliqué que ce qu’elle pensait. Heureusement, elle n’est pas un truc qui a pour vocation d’émerveiller les clients avec des lancés de shaker et autres conneries.

« Voilà pour vous, je vous ramène un cendrier, j’arrive ! » La jeune femme acquiesce, plaque son plateau contre et fait le tour des autre stables pour récupérer les verres et assiettes sables. Lorsqu’elle revient derrière le bar, une silhouette familière y est appuyée, le regard plongé dans la lecture d’un bouquin de poche. Son visage s’éclaire alors qu’elle dépose les verres pour les mettre dans un lave-vaisselle heureusement pas en panne, cette fois.
Une de ses collègues barmaid va pour lui parler et surement le servir mais Nikki l’interrompt et lui tend un cendrier pour la table du jeune couple. « Laisse, je le connais, je m’en occupe !
— Noté !
— Tu peux filer ça à la 10 ?
— Ouais pas d’problèmes.
— Merci ! L’objet clair passe de main en main et la blonde se rapproche du quadragénaire, dépose ses mains sur le comptoir pour attirer l’attention du directeur financier. Ce n’est pas la première fois qu’il vient à ce bar, elle l’avait vu une fois passer devant la vitre du bar et était allé à sa rencontre, le siège social américain de son entreprise n’était apparemment qu’à une rue du nouveau lieu de travail de la blonde. Depuis, il venait de temps en temps et c’était chaque fois pour Nikki une manière de prendre un peu plus plaisir à son travail provisoire. Ses allées et venues dans ce bar sont aléatoires, chaque fois il était aimable, gentil, bienveillant. Il lui avait offert un café une fois en fin de service alors lui-même sorti tardivement du bar. Nikki a bien compris qu’il a un petit faible pour elle, surement représente-elle la fougue de la jeunesse qu’il voit s’échapper entre ses mains. Après tout c’est une jolie fille lorsqu’elle n’a pas le regard ravagé par la drogue et les veines sorties.

Habituée à ce qu’il passe de temps en temps et appréciant les attentions du comptable, Nikki a pris l’habitude de s’apprêter un peu mieux, un peu plus, chaque fois inconsciemment « récompensée » par le quadragénaire de ses efforts. Elle s’est renseignée sur lui entre temps, a découvert l’emprise de son empire. Wagner est partout, politique, art, finance. Ses premières impressions ne l’ont pas trompée et le chiffre d’affaire de son entreprise rendu public l’année dernière lui a fait miroiter la taille du compte en banque du type. Avantage non négligeable. Mais pour l’instant, la gentillesse sincère du quadragénaire l’empêche de profiter de sa faiblesse envers elle.

Sur cette pensée, elle remonte une mèche de cheveux, récupère un verre propre et le serre du seul bourbon qu’il veut bien boire ; le plus cher en boutique. Elle y glisse un glaçon et dépose le verre sur un cercle en feutre pour éviter le contact sur le comptoir marbré.

« Bonsoir Monsieur Wagner, vous faites une pause avant une réunion tardive cette fois où je vous manquais à ce point là ? »

Elle le taquine, se permet ce soir d’être plus ouverte. La drogue qui coule dans son sang fait briller ses yeux et l’empêche de se morfondre. Elle soulève une épaule, charmante, appuie ses mains sur la partie intérieure du bar, un torchon à l’épaule. Un vrai cliché de barmaid. L’homme relève ses yeux de glace et son visage jusque-là concentré expose un sourire qu’elle lui connaît. Il a heureusement de l’humour.

« Je vous dérange dans votre lecture, désolée. Top-shelf bourbon pour vous, est-ce que vous avez faim avec ça ? »

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MessageSujet: Re: Step one — Control your mind. - Nikki    Step one — Control your mind. - Nikki  EmptyLun 20 Aoû - 12:06


Step one — Control your mind
- Je vous remercie. J’ai malheureusement cassé mon téléphone il n’y a pas longtemps, mais je garde ça et vous communiquerais mon numéro quand j’aurais réussi à r’mettre la main sur un téléphone. Et vous pourrez me prévenir comme ça d’un vernissage ? Ça me ferait plaisir de passer.

Wagner ne tique pas mais dieu qu’il aimerait lui laver la langue avec de la javel. « r’mettre ». Nikki possède des défauts de langage qu’il exècre, qu’il aimerait ardemment corriger mais il n’est pas l’heure pour cela. Le moment de rectifier le tire se présentera en temps voulu, en attendant il devra se faire patient et surtout concilient sur ce langage qui n’appartient qu’à une certaine catégorie de personne, celles-là même qu’il regarde tous les jours du haut de sa tour.
Pour le moment, Mathias prend note, inscrit dans un compartiment de son cerveau toutes informations utiles qui pourraient ainsi l’aider à attirer la proie jusqu’à lui, jusqu’entre ses mains propres et puissantes.

- Bien, faisons comme ça alors.

- Je ne vais pas embêter plus longtemps, j’imagine qu’vous avez plein de choses à faire.

Il a toujours quelque chose à faire. Mais de mieux que de la voir picorer au creux de sa paume comme un oisillon paumé et affamé ? Certainement pas.
Le regard du directeur financier s’attarde une seconde sur le poignet que Nikki tourne pour mettre en lumière une montre bas de gamme, dont le cadrant est fissurée. A-t-elle tendance à détruire tout ce qu’elle tient entre ses longs doigts mal entretenus ? Là encore, il prend silencieusement note, se fait observateur, d’une patience en or.

- Je vais devoir y aller, je suis désolée. Mais je vous remercie encore pour le cadeau, la carte et votre gentillesse.
- Tout le plaisir était pour moi, vraiment. Je suis content d’avoir pu discuter un peu avec toi.

Il se saisit précieusement de cette main de velours, la serrant avec délicatesse dans sa paume puissante et chaude, laissant trainer le contact une petite seconde imperceptible aux yeux de Nikki dont le sourire ne décolle pas. Celui de Mathias lui répond avec chaleur et franchise, sans qu’elle ne doute un instant à quel point il aimerait ainsi la conserver au creux de ses bras. En faire cette femme dont il saura redorer l’allure, les mots, l’existence. Celle qui dépendra de lui, qui le quémandera de la faire se sentir belle auprès d’un homme sûr. De la faire se sentir en sécurité.
Wagner ne bronche pas lorsque Nikki lui offre ce café sans saveur, lui laissant là encore, marge de manœuvre. Il ne faut pas effrayer cette femme, ni ne lui faire courber la nuque trop vite. Il le sent qu’il va devoir user de toute sa patience et stratagème pour qu’elle vienne lui bouffer dans la main, à genoux. Et c’est là que s’éveille le plaisir du jeu, de la capture, au fond des tripes de l’homme qui est désormais debout par politesse. Une étincelle éclair son regard lorsque la jeune femme s’éclipse après un énième remerciement, ne se doutant pas un seul instant qu’elle venait de laisser derrière elle toutes ses chances de pouvoir s’échapper un jour.

#

Du temps, il lui en faut. De la patience, encore plus. Mais aussi de la délicatesse, de l’espace et un stratagème pointilleux qui poussera cette femme à ne regarder que lui. Lui, le sauveur de sa misérable vie dont les murs s’émiettent, la peinture se décolle, façade détruite par la drogue qu’elle glisse dans ses veines usées.
Mathias gère sa vie d’homme d’affaire et sa vie personnelle avec brio, jonglant sur plusieurs façades avec la même agilité qu’un acrobate, la même fluidité qu’un musicien glissant sur les notes musiques. L’œuvre qu’il est actuellement entrain de composer en injectant sa présence dans le quotidien de Nikki est savamment construite, jouée avec délicatesse et mesure.
Wagner a sollicité l’aide d’Henry pour suivre le quotidien de la jeune femme, pour la pister, savoir où elle travaille, avec qui et si un évènement majeur ou mineur se manifestaient ou non. Les rapports de son ami de longue date se sont toujours fait précis, notant dans les moindres détails quelques habitudes de la jeune femme que Mathias ignorait mais qu’il apprenait doucement à connaitre. C’est de cette façon qu’il a su pour son nouveau job quelques jours plus tard, non loin de l’entreprise dont il gère les finances d’une poigne de fer. Il a simplement suffi à Mathias de passer plusieurs fois devant ce bar qu’il a déjà côtoyer ponctuellement pour qu’elle finisse par le repérer de ses yeux vifs et ainsi l’interpeller.
Une nouvelle fois, la proie mordait à l’hameçon de la façon la plus innocente qu’il soit.

S’ensuit quelques visites au sein même du bar, quelques minutes volées pour des salutations, des échanges intelligents – son esprit semble encore fonctionnel malgré les merdes qu’elle s’injecte – où Mathias a pu observer un phénomène qui ravit son égo autant que ses yeux.
C’est arrivé un soir, sans prévenir, bien plus vite qu’il ne l’aurait songé. L’homme est venu sans prévenir, comme à ses habitudes, s’accouder à ce bar chic, qui détonne bien plus que le café où Nikki travaillait la dernière fois. Le lieu est propre, beau, raffiné, aux lumières calmes et tamisées. De quoi apaiser les esprits après de longues journées de 15 heures passées dans des bureaux. La jeune femme n’a pas tardé à venir à sa rencontre et c’est ici qu’un changement s’est opéré. Subtil mais présent.
Yeux légèrement soulignés, ongles vernis, lèvres rosées, Nikki s’est présenté à lui bien plus apprêté qu’elle ne l’a jamais été depuis le début de leurs retrouvailles. Ça n’était pas grand-chose, juste de quoi rehausser ce sourire lumineux, d’agrandir ce regard de chat. Mais c’était là, bien suffisant pour Mathias. Le directeur financier refuse de crier victoire trop vite, préfère assurer ses doutes, ses questions, avec patience. Peut-être la jeune femme avait-elle un rendez-vous juste après ? Avec un moins que rien qu’il ne sera pas difficile d’écarter d’un claquement de doigts. Mais à en croire Henry, la jeune femme n’a vu personne, ni n’a été se perdre dans l’une de ses soirées où elle passe la nuit à faire il ne sait quoi.
Non, la jeune femme s’est ainsi apprêtée uniquement pour travailler.
Pour lui.
Et plus les jours passent, plus les visites se font aléatoires et quotidiennes, plus Mathias note que Nikki fait un effort supplémentaire à chaque compliment intelligemment glissé, comme une récompense qu’il lui offre l’air de rien avec des sourires, des regards qu’il n’accorde qu’à elle, déposant certainement son estime de soi sur un écrin de velours.

Le début de soirée commence doucement, Wagner délicatement appuyé sur le bar parfaitement lustré et nettoyer, son attention concentrée sur le livre de poche qu’il tient en main. « Les liaisons dangereuses ». Un titre évocateur pour une histoire qu’il n’a de cesse de trouver fascinante de part la manipulation et la perversion qu’il peut en lire.
Son attention est troublée par une présence devant lui, par deux mains un peu plus propres et soignées qu’elles ne l’ont déjà été. Déjà, elles s’agitent, posent un verre sur le comptoir qui se remplit d’un liquide ambré, suivit d’un glaçon. Le quadragénaire ne peut empêcher ce mince sourire étirer ses lèvres.

- Bonsoir Monsieur Wagner, vous faites une pause avant une réunion tardive cette fois où je vous manquais à ce point là ?

Wagner se fait passer pour cet homme faible, entichée de la jeunesse qu’il ne connaitra plus désormais, de cette fougue qui pourrait lui rappeler celle qui l’a tant de fois animée. C’est l’image qu’il laisse flotter au regard de Nikki.
Il glisse son marque page là où il s’est arrêté avec de déposer le livre sur le bar.

- Bonsoir Nikki. Il récupère le verre qu’elle lui tend. Tu ne m’en voudras pas si je reste secret sur mes attentions ? J’ai une réputation d’homme mystérieux à préserver.

Il lui offre un clin d’œil, marche dans le jeu qu’elle débute dès lors qu’ils se croisent ici. Il a bien compris qu’elle pense qu’il est là pour gentiment flirter avec elle et c’est exactement ce que Wagner souhaitait créer comme effet. Car si elle pense qu’il lui mange dans la main, elle ne semble pas remarquer les petites améliorations dont il ne manque pas de remarquer et qu’elle manifeste dans sa façon de se tenir, de s’habiller, se coiffer. Nikki est une beauté presque pure, la drogue ne ravageant pour le moment pas ses traits si fins.

Le regard de Mathias s’attarde dans le sien et il ne manque pas les pupilles dilatées de la jeune femme. Une pointe d’agacement se fait ressentir au creux de ses côtes, sans rien laisser paraitre.

- Je vous dérange dans votre lecture, désolée. Top-shelf bourbon pour vous, est-ce que vous avez faim avec ça ?
- Tu ne me déranges jamais, tu le sais bien. Il marque une légère pause en levant son verre, jetant un œil au liquide ambré qu’il aime admirer, prenant une petite gorgée entre ses lèvres. Je ne prendrais rien pour dîner, un rendez-vous m’attends dans une heure. Merci.

Se laisser désirer, ne pas se rendre trop accessible sans pour autant jouer l’absence. Mathias sait parfaitement mesurer sa présence, l’attention qu’il donne à Nikki.

- Comment vas-tu ce soir ? Il lui laisse le temps de répondre, l’écoutant avec un sourire aux lèvres. Quand finis-tu ton service ? J’aimerais discuter avec toi un instant.

Elle lui fait savoir que l’heure de sa pause ne devrait pas tarder et Mathias acquiesce, la laissant vaquer auprès de ses autres clients pour les dix prochaines minutes. Il reprend alors sa lecture, sirotant tranquillement son bourbon jusqu’à ce que la jeune femme se rende disponible et se joigne à lui. Wagner est posé un peu à l’écart, à l’autre bout du bar. Il a toujours tenu à sa tranquillité sans que personne ne vienne inutilement le déranger.

- Il y a un vernissage qui va avoir lieu dans ma galerie et je pense que celui-ci pourrait t’intéresser. Il lui glisse un dépliant. Une jeune photographe à suivit quelques tournages pour mettre en avant la mécanique utilisé et l’esthétisme d’un film. Je pense que l’exposition devrait te plaire.

Quelques têtes du monde du cinéma sera présent, inutile de le préciser. Nikki pourra le lire elle-même sur ce morceau de papier parfaitement propre. Wagner n’a pas pour habitude de se créer des évènements sans valeurs et il sait particulièrement attirer le monde qu’il faut pour cette jeune artiste qui possède un talent incontestable pour capturer les bonnes choses au bon moment.
Wagner ouvre sa mallette posée sur le bar avant de la refermer.

- Tiens. Il lui tend une boite rectangulaire dont elle se saisit. Le couvercle s’ouvre sur un téléphone dernier cri, flambant neuf. Tu pourras ainsi me prévenir de ta venue et si tu as besoin que l’on vienne te chercher.

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