times change | madmax

times change, and so must i.

EXORDIUM.

Il se défait de la pénombre de cette soirée, se perd dans les ruelles malfamées. Eamonn ose, brave la promesse d'une soirée à travailler – ou au moins à rester au domicile de sa dulcinée – pour rejoindre les tréfonds de ces lieux désolés. Lumières tamisées, quelques danses qu'on vient lui proposer ; il a ce sourire qu'ont les hommes attirés mais s'en tient écarté, jetant quelques coups d’œil ici et là pour tenter à se repérer. Il n'a passé que la porte, s'est risqué à quelques pas incertains dans les corridors à peine illuminés. Tatouage des corbeaux caché, il vient en terrain non acquis avec une toute autre idée que celles qui, par le passé, auraient très bien pu les opposer. Aucune hostilité, seulement le désir de renouer. Renouer avec une bonne partie de son passé, le lien qui l'avait tenu à la surface de ses abysses trop profondément creusées. Aussi il s'avance, vient se perdre jusqu'au comptoir. Il s'avance, se perd un peu plus dans le noir. Dieu qu'il aimerait ne jamais être entré, quitte à attendre que les portes n'en viennent à fermer. Un soupire avant que l'attention ne lui soit porté, un soupire avant qu'on ne vienne le renseigner. « Je cherche Maximilian. » Des mots à peine audibles qui parviennent difficilement jusqu'à la jeune femme qui affiche clairement sa surprise, ce froncement de sourcils à peine caché. Il a envie de lui dire de se dépêcher, qu'il n'a pas que ça à faire d'entendre hurler les quelques porcs qui se sont échoués sur les banquettes passées. Chose qu'elle semble comprendre, fuyant immédiatement le bleu prenant de ses prunelles qui n'ont de cesse de la fixer, insistant jusqu'à ce qu'elle ne soit plus à portée, la porte d'un bureau évoqué et le chemin y menant expliquer. Il ne lui aura fallu que quelques secondes pour en bousculer deux un peu éméchés, prêts à taper pour une goutte à peine renverser de ce qu'ils en étaient à consumer. Les esprits accaparés, la vigilance d'une potentielle sécurité bafouée. Il ose s'immiscer jusque sur le chemin qu'on lui a confié, prenant le temps de pleinement s'adosser contre l'encadrement de la porte à peine poussée. « Tu sais que n'importe qui pourrait entrer ici et te tuer ? » La question se pose et parvient à soulever le regard de celui qu'il est venu trouver, cet homme au double de son poids, de sa taille, de sa masse qui en vient à se lever, amicalement le saluer. « Je me souvenais de ta gueule mais le reste, je ne savais pas que vous faisiez avec l'aide des protéines. » Un ton loin de la neutralité habituel, marquant l'instant d'un bref sourire ; de ceux qu'il se fait rare à offrir. Mais là, là c'est différent, sous ses yeux réside l'une des seules causes qui aient permis son accession, l'une des rares âmes à lui avoir permis de ne pas perdre la raison. C'est bien plus qu'une visite de courtoisie, Eamonn est venu rendre visite à un ami.

Madmax & Eamonn

times change

Assis derrière la table de mon bureau, je mets un peu d'ordre dans mes affaires, la mission a été planifiée pour dans deux jours et comme à chaque fois je m'applique à tout vérifier, tout mettre à plat au niveau du Crashdown parce que d'une part ça me permet de focus et honnêtement on ne sait jamais, je suis pas trop du genre à avoir un syndrome de superman alors, je préfère que tout soit nikel chrome si toutefois il devait m'arriver quelque chose. C'est un rituel parfaitement rodé. Je referme le dossier où figure mes instructions et vient le ranger dans un des tiroirs du bureau, celui qui ferme a clé et garde les informations sensibles, mais pas vitales. Ce serait vraiment trop con de garder ces dernières dans un putain de tiroir. Bref, ceci étant fait me reste qu'à signer les chèques des employés et je pourrais aller me poser un peu en bas après avoir fait mon tour habituel.

Je suis en pleine rédaction lorsque la porte s'ouvre et qu'une silhouette ne se découvre dans son encadrure. Cette petite tête de fouinasse vicieuse je la connais bien, très bien même ! Je Lève un sourcil assurément surpris de le trouver dans mon club. « Tu sais que n'importe qui pourrait entrer ici et te tuer ? Je viens croiser mes bras contre mon torse et m'adosse un peu plus lâchement contre le dossier de ma chaise de cuir hors de prix avant de laisser un sourire venir finalement dérider mes traits. Et alors que je me lève pour aller dans sa direction je lui octroie finalement une réponse. « J'espère que c'est pas a la force de tes bras de précieuse que tu comptes faire ça mon grand ! Je m'approche et vient lui donner une accolade fraternelle, parce que c'est au final un peu ce qu'on est par association, par ce que la vie nous a fait bouffer ensemble et comment elle nous a liés dans une revanche de gamin en colère et ça depuis plus de temps que je ne saurais le dire. L'irlandais rouvre la bouche et vient balayer la pièce d'un point d'humour, je me redresse évidemment comme un coq au milieu de la basse-cour et lui adresse un sourire amusé. Soit pas jaloux Eam après tout c'est toi qui m'a octroyé la position de gros-bras ! Je viens lui coller une tape dans le dos et tend la main vers la chaise qui fait face au bureau. Alors, vieux frère qu'est-ce qui t'amène dans les bas-fonds, ta bourgeoise s'acquitte plus de son devoir marital ? T'as besoin d'un peu de « divertissement » ? »

Je laisse échapper un rire amusé, on est pas du genre banalité et formule de politesse, on l'a jamais été et je sais de source sûre que ce ne sont pas là le genre de propos sur lequel il risque de s'arrêter. Large sourire exagéré alors que je retrouve la place que j'avais délaissée quelques instants plus tôt.

AVENGEDINCHAINS

times change, and so must i.

EXORDIUM.

Il ose un maigre rictus à sa première remarque concernant son propre physique mais n'y demeure pas, la voix qui s'élève à nouveau, qui vient à son tour jouer sur les carrures qui se distinguent aisément l'une de l'autre. Ils ont ces différents qui rapprochent, ces différences qui faisaient que rien ni personne ne pouvait les approcher. Duo craint et esquivé par le passé ; passé car les chemins se sont séparés. Ou presque. Presque. « Soit pas jaloux Eam après tout c'est toi qui m'a octroyé la position de gros-bras ! » Et, comme trop rarement, c'est un sourire sincère qui vient animer ses traits, qui vient courber les lèvres sous les pommettes osseuses de l'Irlandais. « Alors, vieux frère qu'est-ce qui t'amène dans les bas-fonds, ta bourgeoise s'acquitte plus de son devoir marital ? T'as besoin d'un peu de « divertissement » ? » Cette bonne humeur occasionnelle teintée le long de ses traits, il accepte l'invitation à s'asseoir, prenant place devant cet homme au double – si ce n'est le triple – de son poids. « J'imagine qu'elle commence à se lasser de voir les tests de grossesses se faire négatifs. » Il hausse les épaules, croisant les jambes, les mains posées sur ces dernières et le regard qui demeure sur celui de ce vieux frère ; en effet. Vieux frères, c'est ce qu'ils ont été, ce qu'ils sont encore, dans leur cœur. La fraternité ne se ternie vraiment jamais. « Comment lui expliquer que je ne voudrais pas avoir à enterrer deux cadavres au lieu d'un quand le moment sera venu, hm ? » Il soupire, ne bronche pas plus que cela à cette annonce ; l'avantage de ne jamais savoir s'il plaisante ou non. Finalement, pour Maximilian, ça n'a jamais vraiment été un secret ; Eamonn ne jure que par le côté verdâtre des billets qu'ils côtoient, tous les deux, désormais trop souvent. « Néanmoins, merci mais ça ira. J'ai pas vraiment besoin de tes putes au vu de ce que les miens ramènent assez souvent, et puis même : j'ai ce qu'il me faut pour ça. » Sourire en coin, des sous-entendus là-dessus depuis si longtemps, des sous-entendus sur lesquels il n'a jamais continué ; ça a suffit à ne jamais essayer de continuer. « Non, je venais simplement voir c'que tu devenais, depuis tout ce temps. Non pas que je m'inquiète, malgré mon absence tu n'es plus tout seul. » Un maigre coup de tête vers le blouson qui trône derrière lui, ce cuir qu'il connaît et qui contraste avec le tatouage qui se laisse deviner à la lisière de sa manche de chemise. « Disons que j'avais la nostalgie de nos dix-huit ans. Tu ne m'offres pas un verre ? » Il a son regard qui, comme toujours, soutien celui de son vieil ami tandis qu'il s'en redresse, le laissant respirer de cette mauvaise manie en s'offrant le luxe d'une cigarette. Il fouille ses poches, coinçant la sienne entre ses lèvres en proposant la deuxième à celui qui lui fait face, tendant la vieille boite métallique complètement kitch qu'il affectionne encore. « J'ai cru comprendre que vous aviez quelques problèmes, similaires à ceux d'Isaiah. »

Madmax & Eamonn

times change

En même temps, en voilà un que j'imagine pas franchement avec un chiard sous le bras, c'est comme ça y a des profils pour lesquels ça colle pas genre moi. Un de mes sourcils se lève en rythme avec le sourire qui vient marquer le coin de ma bouche. Je suis pas franchement surpris par ses propos, ceux qu'il tient à l'encontre de celle qu'il avait épousé y à maintenant un sacré moment, j'ignore pas le pourquoi, le véritable sens de cette espèce de farce de mariage et j'estime que ça regarde que lui, loin de moi de toute façon l'idée de juger ses petites affaires. Quant à savoir s'il compte vraiment buter sa bourgeoise comme il le laisse entendre je préfère laisser le doute traîner...comme je le dis, pas mes affaires. « Néanmoins, merci mais ça ira. J'ai pas vraiment besoin de tes putes au vu de ce que les miens ramènent assez souvent, et puis même : j'ai ce qu'il me faut pour ça. Il me fait rire, y a quelque chose de nonchalant au possible chez ce type, ca a toujours été, même gamin et c'est ce qui m'a suffisamment intrigué pour que le rebelle solitaire que j'avais été se laisse entrainer dans un duo ma foi singulier, mais loin d'être à sous-estimer. C'est qu'on avait un jour formé une équipe plutôt prolifique il faut le dire et c'est une des seules périodes de mon passé disons post-kings sur laquelle je porte un regard positif, c'est dire la merde que j'ai pu bouffer. Non, je venais simplement voir c'que tu devenais, depuis tout ce temps. Non pas que je m'inquiète, malgré mon absence tu n'es plus tout seul. Pas plus que lui, je le sais, on connaît les allégeances de chacun, jusqu'ici ça n'a jamais été un problème, on a toujours fait en sorte que ça n'en soit pas un, parce qu'au final ici et là il ne s'agit ni des Kings, ni des Crows et j'espère que ça pourra rester ainsi aussi longtemps que possible....jamais me semble un peu trop naïf pour être ne serait-ce que penser. La nostalgie dont il parle m'arrache un rictus réjouie, damn on en avait brûlés des années depuis...Je me lève et vient retourner deux verres que je rempli de scotch au quart, je bois pas souvent, mais je ne le vois pas souvent non plus alors....j'en reviens à lui et lui tend le verre alors que je pose le mien sur mon bureau, d'un geste de la tête je refuse la cigarette qu'il me tend et vient me rassoir. J'ai cru comprendre que vous aviez quelques problèmes, similaires à ceux d'Isaiah. »

Je reste passablement neutre, je sais de quoi il parle, en tout cas je le crois, après tout il n'y a ces derniers temps qu'un seul véritable problème comme il dit qui soit vraiment notable. J'ouvre le tiroir de mon bureau et vient en sortir une boite de cigare de qualité et je viens la poser entre nous. « Tient ! Fume au moins un vrai truc ! Je laisse échapper une exclamation amusée. Et pour ta gouverne mon grand, c'est pas des putes que je vends, c'est du fantasme ! Peut-être que ça te ferait pas de mal de temps en temps de taper dans de la qualité ! Un éclat de rire vient ponctuer ma phrase et je lève mon verre vers lui avant d'en avaler une gorgée. Quant à ce que je deviens, ma foi j'ai pas à me plaindre comme tu peux le constater...j'ai un club qui tourne bien, j'ai toujours pas choper la mort, pas de gamins accroché au basque, en tout cas pas à ma connaissance. Je lève mes mains devant moi en signe de défense avant de les laisser vaquer pour préparer le cigare que pour ma part je compte bien fumer. Mais puisqu'apparemment t'es bien renseigné on peut dire que c'est bien là le seul problème et c'est pas un petit...Je me garde bien de lui dire que le problème en question sera sans doute et je l'espère probablement réglé et en lieu et place je pousse un soupir. Et toi ? T'en es où ? »

AVENGEDINCHAINS

times change, and so must i.

EXORDIUM.

Il s'est risqué à cette remarque parce qu'il sait ô combien ils sont dans une impasse ; autant eux qu'eux. Oui, tout autant. Et pourtant, pourtant il n'insiste pas, rangeant ce qu'il tenait quand, d'un bref geste de la main, Maximilian se permet de refuser sa proposition. Il n'en hausse que les épaules, n'en défaisant cependant pas son regard, pas en sachant que la discussion est en cours. Mauvaise habitude que l'autre homme connaît, peut-être finalement mieux que personne. Dans la foulée, lui en tout cas s'en défait, venant déposer entre eux deux une boite de cigares ; il le devine, de qualité. Il se souvient des goûts de cet ami, tout de même plus ou moins raffinés. « Tiens ! Fume au moins un vrai truc ! Et pour ta gouverne mon grand, c'est pas des putes que je vends, c'est du fantasme ! Peut-être que ça te ferait pas de mal de temps en temps de taper dans de la qualité ! » Il ose un sourire franc, quelque-chose qu'il ne vient pas feindre ; contrairement à d'ordinaire. Cette légèreté lui rappelle que, fut un temps, il existait quelques bons instants. Il s'en souvient avec nostalgie mais assez nettement. Il a été un pilier important, une aide des plus vivaces dans son ascension entamée. « Quant à ce que je deviens, ma foi j'ai pas à me plaindre comme tu peux le constater... j'ai un club qui tourne bien, j'ai toujours pas chopé la mort, pas de gamin accroché au basque, en tout cas pas à ma connaissance. » Les mains libérées de son verre viennent se perdre vers l'un des cigares après s'être levées en un geste innocent. Il aurait fait la même chose, si les rôles avaient été inversés. Mais il ne risque plus rien, de son côté. « Mais puisque apparemment t'es bien renseigné on peut dire que c'est bien là le seul problème et c'est pas un petit... Et toi ? T'en es où ? » Il acquiesce simplement, n’enchaîne pas sur ce sujet-là. Il n'est pas là pour ça, ils n'ont jamais testé cette voie-là. Si les chemins ont été différents pour eux deux, ils se sont toujours tenus d'en faire une source de conflits ; et il ne compte pas parer à cette règle ce soir. Pas pour ces maigres retrouvailles. Ça fait si longtemps, trop longtemps pour se risquer jusqu'aux portes de ce vieil ami ; le seul, au final. « Eh bien... ; une pause, il cherche, se redresse sur son assise pour finalement céder à l'invitation d'un cigare. Je suis passé chef de service dernièrement. Disons que les marches continuent d'être montées. » Le dos venant flirter avec le dossier de sa place, il prépare ce sur quoi on l'a fait lorgner quelques minutes après qu'il se soit installé. « Euros ne s'est pas barrée comme j'avais peur que ce soit le cas. Les choses sont plus ou moins dans l'ordre si on oublie par contre que ces enculés de riches ont encore du mal à remettre ma gueule aux soirées. » Un mot sur cette sœur qu'il avait longtemps cherchée, sur cette femme dont il a tant parlé avant de se taire complètement ; sans jamais trop en dire cependant. Il se souvient que Maximilian l'avait aidé, parfois, que ce soit pour elle ou cette gosse qu'il ne voit toujours pas. « Quant au reste, rien n'a bougé... » Non, rien.

Madmax & Eamonn

times change

Ma bouche vient s'animer dans une moue approbative, je ne peux pas dire que je suis particulièrement étonné par sa promotion, Aemonn a toujours été doué d'une intelligence toute particulière, le voir gravir les échelons et se faire une place au sein de ce petit monde qu'il avait choisi de rejoindre n'est donc pas le moins du monde surprenant. Il est malin et ça ne date clairement pas d'hier, un brin…non on va pas se voilé la face, totalement perfide, il n'est pas du genre à laisser quoi que ce soit aux mains du hasard et c'est quelque chose que j'ai toujours beaucoup admiré. Je ne sais pas franchement si c'est quelque chose que j'aurai moi-même pu faire, évidemment je n'ai absolument rien contre l'argent, c'est quelque chose que je prendrai bien volontiers, mais le monde qui vient avec ?? Non définitivement pas pour moi et j'ai beaucoup de respect pour la façon qu'il a de s'y noyer volontairement. « Euros ne s'est pas barrée comme j'avais peur que ce soit le cas. Les choses sont plus ou moins dans l'ordre si on oublie par contre que ces enculés de riches ont encore du mal à remettre ma gueule aux soirées. Je laisse échapper un rire amusé quant à la fin de sa phrase, avant de venir porter à mes lèvres mon cigare pour finalement l'allume, laissant échapper une large volute de fumée. Je viens ensuite à me rappeler de celle qu'il vient de mentionner, sa sœur, avec qui il entretient une relation vraiment très inconstante et je dois bien avouer que je ne suis pas toujours certains de comprendre où ils en sont, peut-être parce que c'est le genre de relation que je n'ai jamais eu le loisir d'expérimenter ou peut-être parce que ça commence à faire un bout de temps que ce sujet-là n'avait été abordé. Quant au reste, rien n'a bougé... »

Mon dos vient rejoindre le dossier de ma chaise dans laquelle je m'avachie un peu. « Les félicitations sont de circonstances alors, Bien joué bro ! Je vois que tu justifies ta place au sein de la haute ! Bientôt monsieur le chef de service n'auras plus le temps pour les gens d'en bas je vais devoir me méfier! Je laisse échapper un rire amusé et sans sérieux aucun. Ça t'étonne vraiment ? C'est tous de cons, ça n'a rien de nouveau, je sais franchement pas comment tu survis à leur putain de farce de gala et tout le tintouin ! Je secoue la tête à la négative, j'avais suffisamment entendu parler du genre de ces soirées par notre ex- nabab reconvertie Kings a.k.a Hunt, pour m'en faire une idée assez imagée. Et c'est cool pour Euros ! T'en es où avec elle du coup ? Je t'avoue que je sais plus où je t'ai laissé la dernière fois !»

AVENGEDINCHAINS

times change, and so must i.

EXORDIUM.

Il voit ce maigre sourire, ce léger rictus venir teinter les lèvres de ce vieil ami. Il connaît sa suffisance, cette sûreté, cette volonté de posséder tout ce qu'il n'a pu avoir quand tout lui a été enlevé, quand – de sa famille – on l'a écarté. Il se souvient très certainement de ces promesses enfantines d'un cafard des rues en quête de gloire et de reconnaissance. Il s'en souvient, bien-sûr, les deux âmes n'ont rien oublié de tout ce qu'elles étaient parvenues à s'approprier, tout ce qui les avait aidé. « Les félicitations sont de circonstances alors, bien joué bro ! Je vois que tu justifies ta place au sein de la haute ! Un sourire, les lèvres qui se fendent de cette expression si singulière sur ses traits trop creusés. Il est fier, oui, fier de ces félicitations reçues de la part d'une des seules personnes qui soient à même d'apprécier, de respecter. Bientôt monsieur le chef de service n'aura plus le temps pour les gens d'en bas, je vais devoir me méfier ! Et si son sourire perdurait, c'est un rire sincère qui vient l'accompagner avant que celui qu'il est venu visiter ne revienne sur ses derniers dires. Ça t'étonne vraiment ? C'est tous des cons, ça n'a rien de nouveau, je sais franchement pas comment tu survis à leur putain de farce de galas et tout le tintouin ! A cette dernière remarque, il ne fait que hausser les épaules, n'ayant pas de réponse précise à lui donner. Et que pourrait-il dire, finalement ? Qu'il en avait rêvé de pouvoir les juger d'aussi près ? Pouvoir prétendre à relever le niveau qu'ils ne font que baisser par leur simple existence pleine de stupidité ? Non, il s'en doute, connaît sa manière de voir les choses. Il n'a pas besoin d'approfondir son dégoût pour cette partie de la population qu'il tenait tant à rattraper. Paradoxale, bien qu'en ses songes justifiable. Et c'est cool pour Euros ! T'en es où avec elle du coup ? Je t'avoue que je sais plus où je t'ai laissé la dernière fois ! » Puis ce sujet, ce sujet qui l'amène à baisser ses traits. Sa confiance en Maximilian a toujours été totale alors pourquoi son sourire s'en fane ? La vérité, la voici, il peine à se dire que quiconque pourrait comprendre. Et s'il savait toute l'ampleur de cette histoire par le passé à peine évoquée, mettrait-il un terme à cette amitié qu'ils ont su faire tenir jusqu'en cette soirée ? Ce sont les questions qui traînent dans son esprit, les questions qui dansent, lancinantes dans les corridors de sa tête et des tréfonds qui l'habitent. Un soupire de sa part avant que son regard ne lui revienne, planté sur le faciès de cet homme qu'il ne pourra jamais détester malgré leur chemin séparé. Pourvu que ce sentiment soit partagé. « Il y a des choses que je ne t'avais pas dit, sûrement, sur tout ça. Euros, moi. » Les mots franchissent la barrière de ses lèvres pour venir se perdre dans le bureau qu'ils animent. Il guette, essaie de se faire à l'idée d'une potentielle réaction à ses futurs mots. « Il n'y a pas qu'elle que je cherchais à l'époque. Bien-sûr qu'elle était ma priorité mais... ; une pause et le doute qui s'installe, qui ose se frayer un chemin jusqu'en cet instant précis pour le couper dans son récit. Mais elle l'est toujours et tout se passe à merveille. On se voit tous les jeudis, les soirs de week-end. Autant que possible, loin de ma vie et loin de la sienne. Rien qu'elle et moi. » Et finalement, il s'est ravisé, l'existence de Brona tue dans ce qu'il vient raconter. Peut-être plus tard, qui sait ? Après quelques verres potentiellement avalés, ils sont sur la bonne lancée, ses propres origines pouvant aisément le rattraper.

Madmax & Eamonn

times change

Sa réponse est teintée d'un étrange silence, entouré de ce qui ressemble à une énigme. Je le sais, le distingue sans mal parce que je ne connais que trop bien l'homme assis en face de moi, je connais ses motivations, celles qui n'ont jamais changés au fil des années, celles dont il a réussi, à force d'un travail acharné, à faire réalité. Il est de ceux qui forcent le respect et c'est une chose que je ne lui ai jamais retirée et dieu sait que le nombre d'années aurait pu m'y amener. Je lui offre un regard interrogateur, parce que j'en sais des choses sur cette sœur pour qui il ferait tout volé en éclat si elle le lui demandait, je sais qu'elle est sa véritable faiblesse, la seule sans aucun doute et si je ne me sens pas à même de pouvoir juger la profondeur de leur relation, je sais au moins ce qu'elle vaut à ses yeux ! « Il n'y a pas qu'elle que je cherchais à l'époque. Bien sûr qu'elle était ma priorité mais... Mes sourcils se froncent machinalement et je viens souffler une fumée opaque vers le la plafond le regard qui s'y perd un court instant. J'en reviens cependant bien vite à lui et son air qui reprend soudainement un peu de contenance ou de façade pour être plus précis…Mais elle l'est toujours et tout se passe à merveille. On se voit tous les jeudis, les soirs de week-end. Autant que possible, loin de ma vie et loin de la sienne. Rien qu'elle et moi. »

Il a sans doute oublié deux choses : la première je fréquente peut-être pas la haute et leur éducation soit disant impeccable, mais je suis loin d'être idiot et la seconde je le connais et je sais très bien qu'il ne me dit pas tout, pour une raison que j'ignore. Pas qu'il soit obligé de venir me confier tous ces états d'âmes ou je ne sais quelle connerie du genre, mais je suis persuadé que si c'est dans ce sens qu'il avait commencé son blabla c'est qu'au fond il a envie de m'en parler. « Humm. Je lui jette un regard dubitatif, mais ne dis rien de plus dans un premier temps, je me contente de laisser perler un sourire discret sur mes lèvres avant de venir le perdre sur la tête de mon cigare. Je prends un instant pour savourer l'arôme délicat de ce met de qualités et vient finalement en relâcher la fumée avant de reprendre la parole. – Et qui tu cherchais d'autres, frère ? Allons, t'as commencé ! J'hausse une épaule et vient déposer mon cigare dans le cendrier. Je suis intrigué je dois bien l'avouer, le sujet de sa sœur a toujours été un sujet sérieux, je l'ai bien vite compris quand on était gamins, pas franchement l'idée du siècle de la choisir comme sujet de plaisanterie. C'est que t'as quelque chose à me dire sur le sujet… Je me redresse et vient déposer mes coudes sur le plat du bureau, je l'encourage par curiosité, mais aussi par intérêt pour ce qu'il est et qui il est. Fais pas ta timide Aemonn ! Je ne vais pas non plus le forcer, c'est pas trop comme ça que ça fonctionne entre nous, m'enfin un petit coup de pouce ça ne fait jamais de mal à personne et c'est peut-être juste ce dont il a besoin pour trouver l'impulsion à se lancer, après tout je vois pas ce qui pourrait être si terrible que ça .Et qui sait peut-être que si t'es méritant je te raconterais deux ou trois trucs à mon tour… » du genre sur la nana que j'ai officialisé il y a quelques semaines et c'est pas franchement un truc que quiconque aurait pu voir venir, moi le premier pour être tout à fait franc, je suis pas tellement du genre relation tout ça, mais bon y a que les cons qui changent pas d'avis j'imagine.

AVENGEDINCHAINS

times change, and so must i.

EXORDIUM.

Les émotions réveillées. Il vient les mettre en cause de ce début de récit un peu hésitant ; et s'il pensait pouvoir en réchapper, il voit au sourire de Maximilian qu'il ne le pourra pas. « Et qui tu cherchais d'autres, frère ? Allons, t'as commencé ! » Question désormais posée, le regard de Eamonn s'en baisse – chose rare et difficile à s'offrir, le répit de son regard qui guette chaque mouvement d'ordinaire. Là, il vient abaisser l'azur de ses prunelles sur le bureau derrière lequel se tient son ami, l'homme aux confidences gardées ; depuis des années. Se peut-il qu'il lui fasse autant confiance pour avoir l'envie d'au moins en parler ? Peut-être, oui, après tout ce qu'ils avaient pu partager. « C'est que t'as quelque chose à me dire sur le sujet… Fais pas ta timide Aemonn ! » La curiosité, il la voit flirter avec le regard de ce vieil ami, bien installée à attendre ce qu'il pourrait avoir à faire entendre, ce secret encore jamais énoncé. Ça l'amuserait presque, Eamonn, si les choses n'étaient pas aussi importantes qu'elles ne le sont actuellement. C'est récent, après tout, bien assez récent pour que les choses puissent à ce point le travailler. Au point d'y penser, encore et encore, jusqu'à manquer de tout faire entendre sans vraiment en avoir pleinement conscience, bien parti à continuer sur sa lancée. Il ose un soupire, un maigre sourire qui anime ses lèvres encore closes. « Et qui sait peut-être que si t'es méritant je te raconterais deux ou trois trucs à mon tour… »
Un sourire franc vient s'en dessiner, les sourcils qui viennent s'en froncer. « Serait-ce une nouvelle sorte de chantage ? Il en plaisante, venant s'en redresser, réajuster sa prestance, osant un regard sur la baie vitrée, sur l'animation qui – en bas – semble s'être calmée avant d'en revenir à son face à face. Je te reconnais bien là, à marchander des informations contre d'autres. Rien n'est gratuit, déjà par le passé tu l'avais rapidement compris en soit. » Il hausse les épaules, s'offrant une bouffée de ce que Maximilian lui a offert, « mets » raffiné partagé. Aussi, il se risque à y songer quelques secondes, rien qu'un instant pour s'en faire une idée. Imaginer. Quelles pourraient être les réactions quant à ce qu'il pourrait avoir à partager ? Maximilian avait été celui qui, depuis tout ce temps, ne l'avait jamais jugé ; quels que soient ses actes, ses décisions, les secrets qui tournaient en vautours au-dessus de son misérable être, petit rat en pleine famine qu'on pouvait lire sur sa tête. « A bien y penser, je crois que ton avis m'intéresserait. Il marque une pause, gardant l'azur clair de ses yeux braqué sur lui. Il espère ne pas se tromper sur l'image qu'il s'est fait de leur amitié. Après toutes ces années, rien ne devrait être à même de la briser ; pas même cette vérité. Euros était enceinte avant que les choses ne soient celles que l'on a connu. Elle avait accouché quand ils m'ont emmené. Une petite fille. Elle a ensuite été placée dans un refuge destiné à sa situation. » Il guette, prend en compte chacune des réactions. Il guette, s'essaie à appréhender la moindre de ses réflexions. En vain, évidemment. « J'ai essayé d'apprendre à la connaître, ensuite. Mais la famille d'accueil dans laquelle ils l'ont mise m'en a empêché. J'ai continué de mettre de l'argent de côté, pour elle. Et, il y a peu, elle est venue me trouver, ne sachant rien de moi, de qui je pouvais être avec seulement le nom de Euros sur un bout de papier. Il marque un petit temps d'arrêt, nécessaire cette fois plus que par curiosité. Il a quelques mots au creux de la gorge qui ne parviennent pas à s'énoncer, le souvenir des disputes avec sa sœur qui n'ont jamais su calmement se solder. Si tu avais été dans ce cas-là, tu te serais risqué à faire entendre la vérité ? » C'est décousu mais lâché, Eamonn s'en remet à cette seule et unique amitié qu'il peut posséder. Un peu d'aide pour celui qui donnait l'impression de ne jamais en avoir la nécessité.

Madmax & Eamonn

times change

Le regard qui se défile est un premier signe et pas des moindres. Les années m'avaient appris que ce n'était pas franchement le genre de choses que mon ami faisait. Je me souviens que j'avais trouvé ça curieux de prime abord, voir même complètement psycho c'est le moins qu'on puisse dire, mais Eamonn était lui-même un personnage curieux, il l'avait toujours été et c'est une chose à laquelle je m'étais habitué, pour la simple et bonne raison qu'il était avant tout étonnamment loyal et intelligent et c'était là deux des choses que je valorisais le plus. Les années avaient mis en place une compréhension qui, si elle n'avait pas été évidente à l'âge où nous nous étions rencontrés avait bien plus de sens aujourd'hui, peut-être parce que finalement on avait choisie des voies similaires bien que parfaitement différentes…toujours est-il que le lien noué bien des années plutôt par deux gamins exclus de la société existait toujours et avait finalement bien plus de sens aujourd'hui. Ce simple geste me laisse à penser que ce qu'il garde sous silence revêt une importance, ce n'est pas juste un détail qu'on omet soudainement parce qu'il n'est pas fondamental…je fronce les sourcils, ça m'intrigue beaucoup trop pour que je ne le laisse s'en tirer aussi facilement, il a aiguisé ma curiosité, alors j'insiste un peu, dédramatise, l'encourage avant de finalement devant cet esquisse de sourire qui m'invite à poursuivre, venir proposer un marché, parce que je sais que c'est le genre de choses qui peuvent fonctionner avec ce grand bâton Irlandais. « Serait-ce une nouvelle sorte de chantage ? Je lève une épaule l’air de dire peut-être bien, je vois plus ça comme un échange de bons procédés personnellement mais…peut-être un peu d’accord. Je te reconnais bien là, à marchander des informations contre d'autres. Rien n'est gratuit, déjà par le passé tu l'avais rapidement compris en soit. Mes lèvres s’étirent en une moue qui oscille entre l’acquiescement et l’amusement. – C’est pas du chantage, je t’offre simplement un élan de motivation, c’est toi qui vois… Ca me fait rire je dois bien le dire, je ne demande même pas en l’instant si ce qu’il cache pourrait être de ces choses qui sont difficiles à dire, pas encore en tout cas. A bien y penser, je crois que ton avis m'intéresserait. Je viens tirer une large bouffée sur mon cigare et me cale un peu plus dans mon large fauteuil de cuir. Euros était enceinte avant que les choses ne soient celles que l'on a connu. Elle avait accouché quand ils m'ont emmené. Une petite fille. Elle a ensuite été placée dans un refuge destiné à sa situation.

Oh shit, celle-là je l’avais pas franchement vu venir. Je viens reposer mon cigare dans le cendrier qui trône sur le bureau et mes yeux s’agrandissent un peu, mais c’est le seul changement qui s’opère sur mon visage, j’attends d’en savoir plus sur cet énorme élément de son passé que jusqu’ici il n’avait jamais mentionné. J'ai essayé d'apprendre à la connaître, ensuite. Mais la famille d'accueil dans laquelle ils l'ont mise m'en a empêché. J'ai continué de mettre de l'argent de côté, pour elle. Et, il y a peu, elle est venue me trouver, ne sachant rien de moi, de qui je pouvais être avec seulement le nom de Euros sur un bout de papier. C'est là que je commence à m'y perdre, je sais l'importance de cette sœur, je sais le lien singulier qui les attachent, mais je commence avec la façon dont il parle de cet enfant à me demander si leur lien n'est pas justement trop singulier, le genre singulier tordu…il n'a jamais vraiment développé le sujet de leur enfance ou de leur séparation, je ne m'en étais fait une idée que par les bribes d'informations qui étaient tombées ici et là au cours de notre existence commune, mais je ne sais pas, si c'est le choix de ces mots ou le comportement plus qu'investie qu'il semble avoir développé au fil du temps pour l'enfant de sa sœur, mais quelque chose me dit qu'autre chose se cache là-dessous, derrière des mots qui restent imprononcés. Si tu avais été dans ce cas-là, tu te serais risqué à faire entendre la vérité ? » J'attrape le verre que je me suis exceptionnellement servie, bien moins emplie que celui de mon comparse de la soirée pour la simple et bonne raison que l'alcool et moi n'avons jamais fait bon ménage. Je me redresse un peu et vient avancer mes avant-bras sur le plat de mon bureau. – Tout dépend de la vérité j'imagine. Toutes ne sont pas bonnes à dire et toute ne sont pas à lancer à n'importe qui, jt'apprends rien. Je pousse un soupir, réfléchi. Je crois que c'est le genre de situation qui demande un peu d'évaluation, tu es un type intelligent, t'as toujours été observateur et patient. Je laisse échapper une exclamation amusée. Contrairement à d'autre. Je parle de moi évidemment, la patience ce n'est franchement pas une de mes principales qualités, l'observation hmmm je ne suis pas trop mauvais, mais ce n'est pas franchement ce qui me définit le plus. Je crois que si vraiment tu veux mon avis il va falloir me donner plus de détails mon grand, à commencer par la raison pour laquelle cette gosse t’intéresse autant ? Et comment elle t’a trouvé toi, si le seul nom dont elle avait connaissance est celui d’Euros. »

AVENGEDINCHAINS

times change, and so must i.

EXORDIUM.

Il a cette même curiosité que fut un temps. Ce besoin de voir, de savoir, d'essayer d'appréhender où ses pas pourraient le mener. Ça l'amène à sourire, un rictus rare qui se perd le long des lèvres toujours fermées, Eamonn ne cache pas l'amusement qu'il sent naître en lui ; presque autant que cette gêne qui parvient à faire frémir ses veines chargées. Il ne l'a jamais dit, n'a jamais rien confié. Il ne l'a jamais prononcé, pas de manière aussi incertaine qu'en cette fin de soirée. Il joue beaucoup à s'y risquer, trop en vérité. Maximilian n'est nul autre que le seul ami qu'il est toujours eu, le seul qui ait pu comprendre à quel point son monde pouvait être différent de l'actuel et à l'avoir accepté. Gamin paumé ayant rapidement trouvé un rôle à jouer. Les voilà maintenant, à se confier quelques secrets trop longtemps gardés ; Eamonn sent le poids de son fardeau le consumer. « Tout dépend de la vérité j'imagine. Toutes ne sont pas bonnes à dire et toute ne sont pas à lancer à n'importe qui, j't'apprends rien. En effet, mais le « n'importe qui » vient faire tâche dans les dires du barbu ; à ses yeux, O'More ne voit pas cela mais un ami. Un ami, rien que cela pour se donner le courage de risquer à énoncer son pêché le plus bas. Je crois que c'est le genre de situation qui demande un peu d'évaluation, tu es un type intelligent, t'as toujours été observateur et patient. Une pause, un léger rire, quelque-chose de sous-entendu auquel il n'adresse qu'un bref coup de tête. Contrairement à d'autres. Non, les choses ont changé, il le voit en cet instant déjà bien assez. Je crois que si vraiment tu veux mon avis il va falloir me donner plus de détails mon grand, à commencer par la raison pour laquelle cette gosse t’intéresse autant ? Et comment elle t’a trouvé toi, si le seul nom dont elle avait connaissance est celui d’Euros. » Et pendant ses dires, son regard n'a plus flanché, tenu fièrement sur son interlocuteur visité, il s'y perd Eamonn. Rien qu'un petit temps, une seconde en soit, pour pleinement évaluer les risques de son choix. Mais il n'imagine rien craindre, rien jouer ; il est des choses qu'ils ont fait qui n'ont jamais été révélé, même malgré l'ampleur de ce qui aurait pu se passer. Il croit en cette confiance installée, celle qui perdure malgré tous les chemins séparés emprunter et qui n'a encore jamais cédée. « Je m'y intéresse parce qu'elle est aussi ma fille et que le nom de Euros, par défaut, est aussi le mien. » La voix est neutre, calme, défaite de toute exclamation, toute alerte. Il laisse ses mots couler dans la pièce, se perdre ici et là, dans chaque recoin du bureau qu'ils animent à eux deux. La bombe est lâchée, délaissée au milieu du pseudo front qu'ils devraient faire valoir au vu de leur choix de loyauté. Non, ça passe au-dessus de ça, la confiance dont il l'affuble ce soir est bien au-dessus des querelles de familles voisines. « C'est donc de cette vérité-là dont on parle, vieux frère, aussi dégueulasse soit-elle. »

Madmax & Eamonn

times change

Je sens que cette conversation a tout du genre conséquent, plus en tout cas que la façon dont elle avait commencée, je connais suffisamment l'espèce de brindille assis en face de moi pour reconnaître dans le ton qu'il emploie et le comportement qu'il affiche, que quelque chose le tracasse sérieusement dans l'arrivée de cette gamine, sa nièce donc. En soit je peux le comprendre, voir débarquer un membre de sa famille comme ca et devoir lui fournir des explications n'est jamais quelque chose de très enviable, peut-être même encore moins que dans le sens inverse. Je ne parle pas en connaissance de cause bien sûr, ce serait bien compliqué en sachant que je n'ai pas la moindre famille biologique et que très clairement si jamais elle devait à venir me trouver autant dire que l'accueil ne serait pas franchement des plus aimable, voir même inexistant, mais j'ai vu une partie de mes frères devoir faire face à des situations de ce genre car comme un cliché un peu trop vrai, peu d'entre nous proviennent d'une famille que l'on pourrait qualifier de fonctionnelle ou en tout cas complète. Je viens à avaler une gorgée de mon verre et laisse l'alcool venir lentement brûler ma gorge qui disont le n'a plus vraiment l'habitude de ce genre de breuvage, à dire vrai, la dernière fois que je me suis laissé aller à boire, disons que le lendemain m'a laissé un goût fort peu appréciable dans la bouche…ce n'est pas franchement un souvenir que j'aime à me remémorer, c'est plutôt l'un de ceux que j'aimerais voir disparaître complètement de ma mémoire, même si en l'occurrence dans ce cas précis, je sais déjà qu'il restera ancrée pour longtemps, si ce n'est pour toujours….parce que ce n'était pas là le genre d'évènement sur lequel on pouvait fermer les yeux. Le verre sur le bois foncé de mon bureau, je viens à reconcentrer mes idées sur Eamonn, maintenant que la question est posée, parce que si vraiment cette gamine cherche sa mère, j’imagine qu’il serait bien plus logique de refourguer le problème à Euros…bon après honnêtement le fait qu’il ne le fasse pas ne m’étonne pas, parce qu’il ferait n’importe quoi pour lui éviter des déconvenues, quitte à les subir lui-même, ce que je ne comprends pas toujours, mais eh ! C’est son problème et sa décision ma foi. Je ne me perds pas plus dans mes pensées, parce qu’il répond et dieu sait que ce n’est pas vraiment la réponse à laquelle je m’attendais. « Je m'y intéresse parce qu'elle est aussi ma fille et que le nom de Euros, par défaut, est aussi le mien. C'est donc de cette vérité-là dont on parle, vieux frère, aussi dégueulasse soit-elle. »

Ca me laisse littéralement sans voix, je reste planté là comme un con, essayant d’intégrer l’information. Ce que j’avais pris pour une affection un peu extrême et poussée était…particulièrement extrême et poussée quoi…je sais pas trop quoi dire ou répondre. C’est pas franchement le genre de truc que j’encouragerai ou même que je cautionne vraiment, mais il s’agit d’Eamonn et il est tout autant un frère à mes yeux que n’importe lequel des Kings, alors c’est une question délicate. Je reporte mon verre à mes lèvres histoire de gagner quelques secondes pour trouver quelque chose d’intelligent à dire, mais lorsque je termine ma bouche, rien de plus ne s’est fait un chemin, il va falloir y allez au naturel. « Ok. Hum ouai OK. J’hausse une épaule. Je sais pas quoi te dire mec c’est super fucked-up même pour moi…je lève les mains devant moi. Je veux dire tu, enfin vous faite ce que vous voulez…Mes sourcils viennent à se hausser comme pour marquer l’évidence. Ce qui est déjà fait manifestement, mais…tu veux mon avis ? sur la gosse j’entend ? Je secoue la tête à la négative. Je pense pas que ce soit une bonne idée de lui dire ce genre de truc… »

AVENGEDINCHAINS

times change, and so must i.

EXORDIUM.

Il voit son regard changé, légèrement. Mais l'éclat, lui, change ; c'est un fait. Il est donc là, le jugement dont parlait Euros à chaque fois qu'il pensait qu'elle ne faisait que masquer ce qui pourrait la gêner. Ce n'est pas elle que ça gêne mais les autres. Les autres et le pouvoir qu'ils ont pu avoir par le passé pour les séparer, les éloigner, les faire se perdre en des millier de pièces qu'ils n'ont su combler qu'une fois retrouvés. Pourtant, malgré cette réalité qui, brusquement, s'impose à lui, Eamonn n'en baisse pas le regard. Au contraire, il tient, s'essaie à se faire une autre idée des pensées qui se perdent probablement dans la tête de ce vieux frère. Il aimerait entendre, se faire une raison, se rassurer quant à ce qu'il croit voir pourrir – par sa paranoïa – sur le visage de Maximilian. Une gorgée et ses lèvres qui s'activent, qui s'animent. « Ok. Hum ouais OK. C'est tout. Rien de plus, rien de moins, rien si ce n'est cela qui semble se perdre jusque dans les plus noirs recoins. Je sais pas quoi te dire mec c’est super fucked-up même pour moi… Et à son tour de hausser les épaules, d'en esquisser un rictus avant que son propre verre ne soit empoigné, avant que ses lèvres ne viennent s'y tremper. Je veux dire tu, enfin vous faite ce que vous voulez… Ce qui est déjà fait manifestement, mais… tu veux mon avis ? Sur la gosse j’entends ? Il hésite un court instant mais lui fait signe de la main de continuer, de se risquer à faire entendre les même mots qu'il n'en peut plus d'entendre. Je pense pas que ce soit une bonne idée de lui dire ce genre de trucs… » Et voilà. Il n'en cache pas ce bref petit rire, la trahison même d'un simple fait : il s'en doutait. Ce sont des paroles qu'il n'en peut plus d'entendre, des dires que Euros ne fait que répéter avec hargne parfois des plus acharnées. Ne peuvent-ils pas simplement assumer d'avoir été plus que parfait à façonner la vie d'un amour certes interdit mais inédit ? Non, visiblement non. Il en termine son verre d'une traite, s'offre même le luxe d'en profiter en s'en servant un deuxième qu'il termine dans la foulée. La réalité est plus dure à accepter quand elle vient de ceux sur qui on comptait pour se risquer à continuer d'espérer. « Eh bien, j'imagine que la majorité l'emporte. » Sous-entendu, Max n'est pas le seul à avoir tenu ce discours. Il ne le blâmera pas, il n'a que trop comprit que leur société n'était pas forcément assez ouverte d'esprit pour accepter ce fardeau qui pèse sur ses bras. « Bref, désolé de t'avoir fait chier avec ça, frère. Parle moi de ces deux-trois trucs que t'as sous-entendu, hm ? » Il dévie, fait comme sa sœur lui a fait entendre qu'il lui fallait agir. Tant pis pour la fierté de ce qu'il considère comme un cadeau, tant pis pour cet élan qui l'a pourtant soulagé.

Madmax & Eamonn

times change

J'imagine fort bien que ce n'est pas la réponse qu'il attendait, y a franchement pas besoin d'être un génie pour en venir à cette conclusion et la réaction qu'il dévoile à la mienne ne fait que conforter l'idée même. C'est certain que j'aurais voulu pouvoir lui coller une tape dans le dos et lui dire qu'il n'y avait aucun problème là-dedans, mais ce serait allé contre mes propres convictions et ce n'est pas vraiment le genre de la maison et je sais qu'il le sait et c'est peut-être pourquoi il est venu à m'en parler ou peut-être pas qui sait…l'un dans l'autre il avait pour retour la seule chose que je lui devais en tant qu'amis, une réaction honnête. Je ne le juge pas, ce n'est là pas non plus dans mes habitudes lorsqu'il s'agit de ceux à qui j'accorde une place dans mon existence, mais je ne suis pas dénué d'opinion et je ne suis pas de ceux qui vous conforte dans ce qui ne me semble pas être un chemin à prendre. Il se ressert un verre et je ne dis rien, lui laisse à lui aussi l'occasion d'enregistrer ce qui vient d'être dit, de choisir ce qu'il voudra y répondre et moi je viens à me reconcentrer sur mon cigare, qui me satisfait bien plus que le liquide ambré qui ondoie au fond de mon verre. « Eh bien, j'imagine que la majorité l'emporte. Je ne suis donc pas le seul. Pas à avoir cette opinion qui, je l'imagine est bien plus populaire que l'inverse, mais à en avoir été informé, je m'en étonne un peu, disons que c'est pas j'imagine le genre de truc qu'on raconte au premier venu, je me demande donc dans quelles circonstances il avait bien pu se dévoiler de la sorte, lui qui de nature est extrêmement réservé et secret. Bref, désolé de t'avoir fait chier avec ça, frère. Parle moi de ces deux-trois trucs que t'as sous-entendu, hm ?

C'est ce qu'on appelle détourner la conversation avec la subtilité d'un éléphant, pas qu'il soit le genre de gars à parler avec détour, m'enfin c'est un peu facile de laisser mon opinion sur le carreau comme ça…surtout quand il vient quand même de me révéler que non seulement il baise sa sœur, mais qu'en plus il a une gamine…Est-ce qu'on est censé boire un coup à sa paternité retrouvée ? - Ah ouai donc quoi ? Ma réaction te plaît pas alors on fait comme si tu venais pas de me dire que t'as une gosse avec ta sœur ? Je lève un sourcil, vient me ré adosser contre le cuir lustré de mon fauteuil. Dis pas de connerie Eamonn, si tu me faisais chier tu serais déjà dehors alors, fait pas ta mijorée là ! Je dis juste que c'est peut-être un truc que t'assumes…Je tends la main dans sa direction. De toute évidence, mais c'est pas dis que la gosse ait les épaules pour. C'est tout ce que je dis, tu sais très bien que c'est une casserole quoi que t'en penses personnellement ! Y serait ptête bon de filtrer les infos de façon progressive, t'a pas non plus franchement envie que tout le monde sache où tu vas tremper ta nouille je me trompe ? Tu la connais pas et si elle est un tant soit peu comme toi, raison de plus pour s'en méfier… Sourire en coin, je n'ajoute rien de plus sur le sujet parce qu'il sait parfaitement de quoi je parle en plus d'avoir raison. Et on parlera de moi quand t'auras fini de faire ta petite chose fragile. »

AVENGEDINCHAINS

times change, and so must i.

EXORDIUM.

« Ah ouais, donc quoi ? Ma réaction te plaît pas alors on fait comme si tu venais pas de me dire que t'as une gosse avec ta sœur ? Le dos de l'amas de muscle retrouve le dossier de sa chaise et Eamonn l'imite dans la foulée, ce rictus ne quittant pas ses lèvres. Il s'en sent soulagé, en vérité. Soulagé de se dire qu'au moins une personne digne de confiance sait la vérité et ne le fait pas enfermer, ne l'envoie pas dans les tréfonds d'une bourgade à laquelle il n'y connaît rien. Non, il n'a fait qu'écouter, donner son avis sans juger ; plus ou moins. Ça le rassure sur certains points, si les années ont passé, la confiance qu'il avait ancré en lui n'a jamais failli à l'usure et l'âge qui les a rattrapé. Dis pas de connerie Eamonn, si tu me faisais chier tu serais déjà dehors alors, fais pas ta mijaurée là ! Je dis juste que c'est peut-être un truc que t'assumes… ; main tendue dans sa direction, O'More se contente d'acquiescer. Bien-sûr qu'il assume, il n'en a aucune honte à tirer. De toute évidence, mais c'est pas dis que la gosse ait les épaules pour. C'est tout ce que je dis, tu sais très bien que c'est une casserole quoi que t'en penses personnellement ! Et pour ne rien changer aux années écoulées, Max ne mâche pas ses mots. La vérité sort d'entre ses lèvres comme un poison qu'il ne connaît que trop bien. Évidemment, les choses ne fonctionnent pas aussi simplement qu'il ne l'imagine juste parce que monsieur passe au-dessus. C'est un raisonnement qu'il peine à posséder, parfois, désormais habitué à son piédestal et cette grandeur qu'il s'est approprié. Y serait ptête bon de filtrer les infos de façon progressive, t'a pas non plus franchement envie que tout le monde sache où tu vas tremper ta nouille je me trompe ? Tu la connais pas et si elle est un tant soit peu comme toi, raison de plus pour s'en méfier… ; quant à la fin de ses paroles, il n'en retient pas un large sourire. Il sait ce que ça sous-entend, il sait à quoi il fait référence et ça l'amuse de constater ce qu'il peut en penser. Si les autres ont a se méfier, Max a apprit avec le temps qu'il n'aurait rien à craindre de ce vieil ami. Et on parlera de moi quand t'auras fini de faire ta petite chose fragile. » Second round.

« J'ai mes raisons de penser qu'elle est pire que moi, Max. » Il n'en cache pas une certaine fierté, cet intérêt aussi trahi le long de ses traits. Dieu qu'il voudrait en savoir davantage sur cette perle qu'ils ont créé, sur cette bombe silencieuse qui pourrait s'immiscer n'importe où et ne rien laisser dans son sillage sans jamais être soupçonnée. Elle lui a donné cette impression-là, lors de leur première rencontre. « Une mélange de ma personne et de Euros, ça ne peut qu'offrir quelque-chose de complètement dangereux. » Il en joue, ne sait pas encore à quel point il dit vrai. Eamonn est loin du compte, commençant seulement à se faire une mince idée de la jeune femme à qui il a parlé ; sa fille, qui plus est. Le tout est un peu confus, le tout est un peu fou. « Seulement, j'en sais pas plus sur elle que tu l'imagines. Tout ce que je peux te dire c'est que même en n'ayant rien dit, elle s'est faite ses propres idées. Concernant Euros, ne me dit pas que tu ne t'en es jamais douté. Tu es un mauvais menteur. » Il appuie là-dessus en continuer de laisser la fumée prendre place dans le bureau qu'il anime à eux deux. « Ce qui nous amène finalement à toi quand même. »