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Sujet: I thought I heard you speak ▬ Ayleen Dim 28 Avr - 19:57
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Ayleen McKinney
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crédits : Pandamalin messages : 70 quartier : South Side - Un studio au dessus d'un restaurant chinois avec son époux mais plus pour très longtemps physique : Enceinte depuis cet été - A subi en début d'année une greffe pour mucoviscidose - poitrine scindée en deux par de nombreuses et grosses agrafes - en voie de guérison
Sujet: Re: I thought I heard you speak ▬ Ayleen Mar 18 Juin - 16:59
I thought I heard you speak
Taylor & Ayleen
Elle attendit. D’abord quelques minutes. D’abord un quart d’heure et puis beaucoup plus. Elle attendit, observant avec de plus en plus d’inquiétude l’ampleur des doigts gonflés. Doucement, elle constate qu’elle s’habitue à la douleur et finit par remercier les forces et le ciel qui l’entourent que ce ne soit pas cassé. Elle qui est gauchère, la situation est bien assez fâcheuse comme ça et elle risque de payer pendant plusieurs semaines – si ce n’est plus - ce geste stupide qu’elle vient d’avoir. Et puis, elle n’a pas envie d’aller à l’hôpital. Pas encore du moins. Quand on passe les vingt-cinq premières années de sa vie à traîner dans la monotonie morne et terne des blancs couloirs, même en cas d’urgence, c’est un sacrifice que de devoir y retourner. Guérisseur du corps mais pas de l’âme, ce n’est pas non plus la décision qu’elle vient de prendre qui l’invitera à y aller et vivre ; vivre la douleur des autres, l’odeur des produits dans l’air saturé, le brouhaha, l'insupportable crissement des pneus de brancards sur le sol de plastique et les cris affolés, les pleurs, ou même parfois les rires déments. Alors elle attendit. Elle attend Taylor et son retour imminent. Elle pousse un profond soupir en grimaçant. C'est une façon tellement débile de se tordre le poignet, qu’au fond, elle se maudit un peu plus qu’auparavant. Qu’avant cet instant fatidique où son poing rencontra la dureté inébranlable du mur de béton. Plus calme, plus apaisée par l’adrénaline en chute libre désormais, Ayleen s’assoit sur le canapé, les jambes qui se balancent dans le vide et le sol qui se dérobe à ses petits pieds. Silencieuse, elle sent venir la nouvelle nausée, la sensation âpre de cet événement improbable qui lui confère le statut indésiré d’irresponsable. Les prunelles fixent le mur. Dans sa bouche, la langue palpe les parois collantes, presque gluantes de son palais et de ses joues brûlantes. L’estomac geint, réclame à la famine, vide - et pourtant, la gorge nouée plaint à l’angoisse, l’anxiété comme une terrible vermine. La boule se meut, monte et descend dans le gosier fin, caché derrière le cou diaphane. Le regard braqué sur le test de grossesse délaissé sur la table du salon, Ayleen a l’impression humiliante et instable d’être misérable face à l’honneur du don. Si généreux, si improbable qu’elle peine à en être reconnaissante. Elle est habitée. Elle est habitée par la vie, par un être nouveau, une génération autre, prochaine qui ne demande qu’à grandir, qu’à connaître et vivre. Comme elle. Les terres fertiles assaillies, le ventre qui se tord et ne demande qu’à se bomber, s’arrondir et qui, pourtant, va devoir se taire, disparaître et se réduire. Elle y songe. Elle est une sorte de tueuse, de terrible assassin en devenir. Et d’ailleurs…ça remonte à quand la dernière fois ? Ça remonte à quand cette ultime fois ? Est-ce que ça vient d’elle seulement ou d’une autre encore précédemment ? Quand ? Qui ? Où ? Ils n’ont pas été nombreux ces quelques prétendants. Elle a fait n’importe quoi durant peu de mois seulement avant de réaliser, avant de lui dire. Avant de devenir une âme aimée. Peut être plus pour longtemps. Parce qu’il va falloir lui annoncer et probablement même s’expliquer, avouer. Avouer qu’elle ne sait pas, qu’elle se souvient mais qu’elle ne sait pas. Elle ne sait pas si c’est Tomislav au moment où elle a osé rentrer bourrée. Elle ne sait pas si c’est le nomade de passage, le cuir huileux, les cheveux blonds souillés par le soleil et qui a tant été croisé mais savamment ignoré. Elle ne sait pas non plus si c’est cet étudiant français qui continue de lui parler parfois du Louvre, des Lumières et de ses musées. Elle ne sait pas la traînée, la fille facile, de joie, celle qui s’est définitivement trop amusée pour rattraper. Et rattraper quoi au juste si ce ne sont les premières sages décennies de sa courte existence de malade, de mourante ? En si peu de temps, la fête s’est finie et avec elle viennent les flots nauséabonds des conséquences auxquelles elle n’a jamais vraiment songé. Le goût que tout cela laisse est amer, aussi répugnant que la gerbe qu’elle se doit de dégobiller régulièrement. Une nouvelle inspiration force la femme à se redresser, à regarder l’heure et son téléphone portable. C’est bientôt. Taylor ne devrait plus trop tarder et elle n’est pas prête ; pas prête à tout expliquer pour conserver ne serait-ce que le plus petit espoir de la faire rester. Les malentendus arrivent tellement rapidement qu’il va lui falloir être calme, précise, concise avant le moindre débordement affectif et ô combien justifié qui pourrait les perdre toutes deux. Qui pourrait les faire se séparer. Et puis ça frappe. Trois petits coups. Les mêmes à chaque fois comme une signature musicale qu’elle ne saurait oublier. L’appréhension grandissante, Ayleen va, part dans la direction de la porte et fait face à son incertain destin. Là, devant elle, la petite brune irradie, elle illumine d’une œillade chaque foutu recoin pathétique de ce vétuste appartement. Et ça ne fait qu’accentuer le stresse de la femme qui se laisse faire, se laisse tout de même réchauffer au contact de ce doux soleil. « Hey. » L’esquisse d’un sourire et la voilà déjà qui la quitte, s’en va, va poser des sacs d’emplettes non loin du test encore visible comme une bombe à retardement insidieusement exposée. « Hm. Moyen la journée on va dire et toi ça a été ? Pas trop dure ? » Elle peine à faire semblant, laisse couler le long de ses lèvres les banalités saugrenues des bonjours et des retrouvailles. La communication forcée et souhaitable pour unir tout être sociable. Elle souhaite se débarrasser du problème plutôt rapidement mais Taylor revient sur ses pas, lui attrape alors la main, lui arrachant une grimace aiguë de douleur. « Je me suis fait-mal au poignet. Je. J’ai tapé dans le mur et je me suis fait mal là et aux doigts. »
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Taylor M. Obrien
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Sujet: Re: I thought I heard you speak ▬ Ayleen Ven 28 Juin - 0:12
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Ayleen McKinney
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Sujet: Re: I thought I heard you speak ▬ Ayleen Jeu 15 Aoû - 17:15
I thought I heard you speak
Taylor & Ayleen
Dans sa bouche, la langue palpe les parois asséchées et le palais, et les dents, et les joues. Dans sa bouche, l’estomac geint, gémit et gerbe les germes de la gestation. Dans sa bouche, l’impression instable, l’impression humiliante et misérable de s’asseoir sur les vestiges passés des joies éphémères, des récréations affolantes et fugaces d’une vie frêle et maladive. Dans sa bouche, la vérité, les actes, le passé niqué par les désastreux faits. Dans sa bouche, la vérité, la volonté, la peur de faire pareil, d’abandonner après l’avoir été ; de tuer après en avoir réchappé. Dans sa bouche, face à l’expression de Taylor, ses questions et ces crevasses inquiètes qui se creusent le long de ses traits, Ayleen est désertée. La faiblesse juvénile de l’adulte à peine autonome, la peine féminine d’une humaine aux envies soudaines de maternité. Le pathos se traîne le long du membre pété, claqué contre la dureté d’un parpaing cathartique et à l’inutilité bel et bien avérée. Et dans sa bouche, elle se mord lorsque la compagne bouge, remue et soigne. Dans sa bouche, faut qu’elle parle. « Faut que j’te dise un truc... » Sa voix fait mal, sous la peau fine du cou, le long de la trachée. Sa gorge fait des rebonds et sa luette se meurt sous la douloureuse déglutition. « Je sais bien d’avance que tu vas penser à des trucs en cascade avant que je finisse alors...alors je te demande, par pitié, d’attendre la fin de ce que j’ai à te dire avant de réagir. » De sa main niquée, elle retient celle de la brune. Les doigts rouges et blancs, les stigmates de l'épuisement, elle est bleue sous les yeux et elle flippe. C’est affreux. « Je...pfff. J’ai... Quand je suis sortie de l’hôpital et bien j’ai essayé un peu de rattraper quelques trucs que je n’avais pas pu faire durant ma maladie et ma convalescence tu sais. Oui tu le sais. Enfin, j’ai fait un peu n’importe quoi pendant trois semaines avant que ça se précise entre nous deux et je n’en suis pas très fière. J’ai pas réfléchi à tout, je l’avoue, j’ai juste voulu sortir, rire, voir ce que ça fait de boire à outrance, rester dans des boîtes qui font mal aux oreilles...et voir ce que ça fait de ...de titiller les personnes qui me plaisent au lieu de juste rester assise bêtement comme j’ai toujours fait. » Quelque part, dans les tripes, dans les entrailles, dans les recoins cachés d'elle-même, Ayleen pensait qu'elle était quelque chose d'autre, quelque chose de mieux ; un être mantra, un être chakra, ouvert et raisonné. Pas la salope, pas la pétasse, la pute, la dévergondée du quartier qu’on a involontairement engrossé. Elle lèche ses lèvres pour les hydrater. Mais ça ne les hydrate pas la salive, ça les craquelle. « Et...il y a...il y a eut trois personnes, deux hommes et une femme. Et...bon. Je vais pas passer par quatre ch...bon...je suis enceinte. » Le cœur au bord, dans sa bouche, elle sent sa poitrine s’arracher d’abord et puis la peur, ensuite, qui la prend et la dévore. « Ça fait un moment du coup, plus de deux mois...ça fait depuis deux semaines que je me sens bizarre mais j’ai seulement pensé à cette éventualité hier soir...et j’ai fais le test et voilà... Je...je vais pas le garder hein. » Faut qu’elle le précise, qu’elle capte son regard par tous les moyens pour la sonder, pour savoir, pour au moins essayer de deviner si ce qui vient d’être dit peut être surpassé. Ou pas. « Je...je vais pas le garder et c’était avant toi mais je voulais être honnête avec toi parce que je me sens pas de faire ça seule...sans toi. »