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 lifeless, pale and numb - elijah

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Babylon Mulrooney

Babylon Mulrooney

crédits : tetra (avatar) + anaëlle (signature)
messages : 283
quartier : la rue est sa maison. il se fait héberger quelques fois par des âmes charitables qui veulent bien l'aider. il peut lui arriver de refuser parfois, ne souhaitant la pitié de personne.
physique : bras gauche entièrement tatoué dont il garde la signification de ses dessins à l'ancre indélébile secret. totalement défoncé 24/24h, quelques bleus qui traînent par-ci, par-là.

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MessageSujet: lifeless, pale and numb - elijah   lifeless, pale and numb - elijah EmptyLun 1 Juil - 21:04

land of the dead
EXORDIUM.
La chaleur de l’eau réchauffe mon corps à l’agonie, maltraité par la violence des hommes et par la douceur empoisonnée des femmes. Il n’y a qu’entouré de ces parois où je me sens réellement détendu, où je n’ai pas ce besoin incessant de tendre l’oreille et d’être à l’affût. J’éprouve la satisfaction d’effacer leurs empreintes, leurs passages bafoués par des caresses impures. Malgré ça, j’ai toujours cette sensation d’être sale, que mon corps ne m’appartient pas. Depuis longtemps, il ne m’appartient plus. C’est mon gagne-pain, la raison de ma survie. Je me dois de le vendre à ceux qui en ont besoin et je me rassure en me disant parfois que je préfère qu’ils se défoulent sur moi plutôt que sur ceux qui n’ont rien demandé et qui garderont ce profond traumatisme ancré dans leur mémoire. L’eau cesse de s’écouler, forcé de me rendre à l’évidence que leurs traces ne s’effaceront jamais. Le miroir reflète le tempérament de l’homme qui m’a choisi ce soir. Je ne parviens jamais à refuser quoique ce soit, à m’enfuir lorsque les fantasmes de certains deviennent trop lourd à encaisser. Ils ne cessent de me rappeler qu’ils m’ont payés pour ça et je ne peux que me rendre à l’évidence : ils ont raison. Le souffle m’a été ôté, pendant de longues minutes qui me paraissaient des heures. L’inconscience m’a frôlé comme une douce brise hivernale. J’ai honte. Je ravale péniblement un sanglot lorsque l’émotion me frappe de plein fouet, baissant mes yeux pour fuir mon reflet. Aujourd’hui est un jour sans. Un jour où j’ai juste envie que le glas de la dernière heure ne sonne. De grands coups viennent frapper contre la porte, virulent et angoissant. « T’as pas bientôt fini ?! Dans cinq minutes, t’as intérêt à t’être barré de chez moi ! » Un frémissement. La menace me saisit. En moins de deux minutes, l’affaire est bouclée. La liasse de billets laissés sur la table à côté de mon sac rejoint le peu qu’il me reste dans mon portefeuille. Aucun regard ne lui est adressé, préférant prendre la fuite avant qu’il ne soit trop tard, avant de subir une seconde fois ses excès de violence.

Mes poumons aspirent cette bouffée de nicotine qui peine à diminuer ma douleur psychique. Les larmes ont cessé de couler, parvenant désormais à voir plus clair malgré l’obscurité de la nuit qui règne depuis quelques longues heures déjà. Mon mégot prend son envol, se réfugiant sous une poubelle. Jeté comme une vulgaire merde. « Babylon ? » Mes prunelles azures s’impriment des traits de l’homme face à moi, mes yeux bouffis par cet excès de larmes et par la drogue présente dans mon organisme. « Qu’est-ce que tu lui veux, à Babylon ? » Totalement détaché, désintéressé. Le regard fuyant, honteux que l’on tombe sur moi dans cet état. « Trois fois rien. » Le ton est ironique, le sourire malsain s’y devine. L’ignorance de sa présence me dévore mais la voix me murmure de fuir, de trouver refuge ailleurs et de ne pas poser de questions. La force de fuir est absente, il saura me rattraper. Le chasseur finit toujours par avoir sa proie, qu’importe le temps que ça lui prendra. La peur a pris le dessus, détalant comme un gibier, apeuré, dans l’espoir de semer celui qui le traque. L’air me manque, la fatigue pèse sur mes jambes qui peinent à me supporter. Aucun regard porté par-dessus l’épaule. Dissimulé dans l’ombre, j’essaye de reprendre mon souffle, aux aguets. Aucune trace de l’inconnu. Evaporé dans l’air, l’esprit vengeur. Le palpitant s’apaise, les secondes s’écoulent, le danger ne gronde plus. Je me redresse, continuant ma route, le regard scrutant les moindres recoins, l’ouïe captant les moindres bruits.

Le coup est porté. Ma tête bascule en arrière sous la force bestiale de l’animal, mes mains venant machinalement protéger mon nez meurtri. Le goût métallique chatouille mes papilles à m’en donner l’envie de vomir. Reculer ne sert à rien, toute comme ma fuite ne lui a permis qu’à mieux me surprendre. Je chute, perdant l’équilibre, heurtant le sol de plein fouet. Il s’approche, tel un félin prêt à bondir sur sa proie pour n’en faire qu’une bouchée. Le tir d’une arme à feu résonne. Son regard se voile, toute forme de vie qui l’animait s’échappe de son enveloppe charnelle. Son âme le quitte, s’enfuyant vers celui qui lui a volé son dernier souffle. La mort me fixe et souille ma grâce. Horrifié, je plaque ma main devant ma bouche pour étouffer le moindre cri, le moindre hurlement. Son corps désormais inerte gît à mes pieds. La peur me paralyse, tout se chamboule dans ma tête. Les membres tremblent, ma main dégage de ma bouche. Aucun cri n’en sort, la force me manque. Mon âme hurle, souffrant de cet acte inhumain. Les ténèbres chassent mon innocence, elles s’en emparent avidement dans l’espoir qu’il n’en reste plus rien. « S’il vous plait, ne m’faites pas d’mal … je … j’dirais rien à personne … j’vous en supplie. » La voix tremble, la détresse me racle les cordes vocales. J’ai le cœur au bord des lèvres, les membres qui s’engourdissent. La tête me tourne, l’adrénaline me fracasse les glandes rénales.


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Elijah Haynes

Elijah Haynes
ADMIN ٩(◍•ᴗ•◍)۶❤
crédits : pandamalin | tumblr | we♥it
messages : 218
quartier : west side, l'appartement au-dessus du Penitent ; possède une maison isolée aux abords de Chicago légalement grâce à sa fausse identité (David Castle), retapée entièrement par ses soins
physique : il a le dos lacéré, seul et unique cadeau de sa génitrice lorsqu'il était plus jeune. il a également quelques cicatrices de blessures par balle, dont l'une se trouve à sa clavicule suite aux tirs portés par les serbes lors des attentats de noël. mais aussi une cicatrice à la cuisse droite d'un coup de couteau. ses bras sont remplis de tatouages, sa main gauche porte encore fièrement la croix celtique, allégeance à l'irish mob faite à new-york, ainsi qu'un petit coeur sur l'intérieur du poignet, similaire à celui que Jade s'est fait en même temps

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MessageSujet: Re: lifeless, pale and numb - elijah   lifeless, pale and numb - elijah EmptyMar 2 Juil - 1:32

Wolves asleep amidst the trees
Bats all a swaying in the breeze
But one soul lies anxious wide awake
Fearing all manner of ghouls, hags and wraiths
For your dolly Polly sleep has flown
Don't dare let her tremble alone
For the witcher, heartless, cold
Paid in coin of gold
He comes he'll go leave naught behind
But heartache and woe
Deep, deep woe
Birds are silent for the night
Cows turned in as daylight dies
But one soul lies anxious wide awake
Fearing all manner of ghouls, hags and wraiths
My dear dolly Polly shut your eyes
Lie still, lie silent, utter no cries
As the witcher, brave and bold
Paid in coin of gold
He'll chop and slice you
Cut and dice you
Eat you up whole
Eat you whole (@witcher III ; lullaby of woe // beerus)
lifeless, pale and numb
● babylon & elijah ●

Les prunelles claires fixent l'horizon brumeux, ce ciel couvert qui cache les méfaits, le protège au mieux. Il erre, le fantôme ; flâne de ruelle en ruelle. Le cœur absent, délaissé aux côtés d'un havre de paix. Il a laissé son humanité avec Jade et le cadeau que Dieu leur a donné ; il a laissé l'homme se reposer, offrant l'opportunité à l'animal de se promener. Avide de sang, assoiffé – plus que jamais. Il réclame l'exaltation, l'odeur de rouille qui souille les mains, qui s'imprègne sur le tissu revêtu pour cette énième sortie. Une parmi tant d'autres – alors que sa famille patiente, endormie dans son antre. Il tique, suit ses pistes, presse le pas. Il est là, à quelques mètres, s’enfonçant dans les ténèbres des corridors étroits qu'offrent les bâtiments fatigués. Il tombe dans le piège, marche en plein dedans sans même sourcilier. Bien-sûr, la proie ne prévoit pas. Elle subit, rien que cela. C'est un fait, une vérité qu'il tient à faire valoir. L'arme rejoint les doigts, prolongement de son bras. Un maigre soupire brave les lèvres, se dessine aussi certainement que le brouillard se fend sous l'air chaud qu'il expire. Une seconde. Rien qu'une seconde, pas plus. Et il s'anime, le vieux Loup. La bête évanouie, morte à ce qu'on dit. Il s'anime, Elijah – osant encore quelques pas avant d'en revenir à ce qu'il a toujours su faire. Ôter la vie, l'écourter – définitivement la faire taire. Et il s'abreuve du son, du glas qui s'impose contre les façades choquées. Un contrat de rempli, en partie. Le coup de feu retentit encore dans les recoins isolés avant de ne laisser qu'un silence d’outre-tombe. Et c'est ainsi que l'existence se fane – avant qu'une autre n'interpelle son âme. L'azur tumultueux de ses prunelles s'y braque, contemple la présence qui lui a échappé – comme si le monde cherchait à le piéger. Il prend des risques malgré cette fille à naître, à élever. Et, le temps d'une petite seconde, il s'imagine retrouver ses névroses, plongé dans des illusions plus dures – exemple clair d'un potentiel trépas. Et s'il échouait, si les choses devaient ici se terminer. Le bleu de ses yeux s'en assombrit, le gouffre noir et prenant se rappelant à son esprit, là où errent encore les cadavres de ceux qu'il a tué. Toutes ces âmes piégées, tous ces cœurs écrasés. Elijah en tremble presque, la folie derrière les murs. Mais il s'écarte, le chant des sirènes. La voix est toute autre, tremblante, brisée, cherchant un peu de souffle pour pouvoir pleinement s'exprimer. L'ombre s'approche, légèrement. Il ose un pas, puis deux, détaille le gamin qui se tient à même le sol – là, à côté de son prix. « S’il vous plaît, ne m’faites pas d’mal … je … j’dirais rien à personne … j’vous en supplie. » Il est loin le temps où de telles erreurs furent commises, où les plaintes résonnaient avant qu'il ne les écourte également. Pourtant, là, il n'en fait rien. L'animal marque un temps d'arrêt, lorgne sur le deuxième gibier qui n'arrive pas à fuir – c'est peut-être ça, finalement, qui lui sauve la vie.

Finalement, l'arme se range. Elle retrouve le confort de son holster, s'installe sagement sous le long manteau noir qu'il porte. Quant à lui, il s'avance complètement cette fois, venant s'accroupir face au gamin, osant une main sur les traits du défunt pour clore les yeux encore figés sur la fin d'une existence volée – pour le mieux d'ailleurs, à en juger l'état de la scène. S'il peut regretter quelques contrats, celui-là n'aura pas sa sympathie. « Qu'est-ce qui me fait dire que tu dis vrai ? » Il lui revient complètement, les coudes sur les genoux pliées – les mains tatouées trahissant son appartenance aux irlandais. Elijah attend, se fait plus que patient. Il veut l'entendre parler, peut-être se trahir. C'est sa liberté qu'il assure désormais plus que le prix qu'il devrait aller empocher – quitte à ce que le gamin doive aussi y passer. La frontière de la morale déjà dépassée, l'homme assumant une liste longue d'atrocité. Il est la bête qui creusait un procureur pour s'emparer de son cœur ; à mains nues, uniquement animer par une trop grande rancœur. Une balle pour un témoin, à côté, ce n'est rien. « Si tu veux mon avis, je ne suis pas sûr que tu n'aurais pas été à sa place si je n'avais pas été là, hm ? Je me trompe ? » Il essaie, tente à refaire la scène qu'il a manqué. Elijah prend des risques, se fait audacieux – même pas menaçant. « Dis-moi, mac*, donne moi une bonne raison de croire que je n'aurais pas à te tuer aussi dans une semaine. » Il le détaille, inscrit le moindre de ses traits dans sa mémoire. Il veut ne rien louper, tout savoir, tout voir. Elijah reste le prédateur malgré le calme dont il fait preuve. Et il tient sa place, continue à lui faire face. Il tente le tout pour le tout, veut en avoir le cœur net. La capuche s'enlève, délaisse la crinière poivre et sel bouclé se trahir, ainsi que la barbe animale qui trône sous son regard bien vissé. S'il fuit, c'est qu'il sait. Son nom n'est pas inconnu mais quelques âmes encore innocentes ont échappé aux récits de la Grosse Pomme et du chaos qu'il y a semé, de cette barbarie instaurée.


*mac : fils.
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Babylon Mulrooney

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MessageSujet: Re: lifeless, pale and numb - elijah   lifeless, pale and numb - elijah EmptyMer 3 Juil - 14:08

land of the dead
EXORDIUM.
Courir n’est que repousser le moment fatidique, fuir n’est que l’espoir d’un combat déjà perdu. Le pourcentage de réussir à s’en sortir, de semer le chasseur assoiffé de sang est faible. J’y crois, comme je crois à une vie où la tourmente cessera de me rattraper un jour, comme je crois à ce repos que je finirais par trouver, à cette âme qui finira par guérir de tous ses maux, des blessures parfois presque mortelles qui lui ont été infligées. L’espoir fait vivre, l’adrénaline porte mes jambes qui me semblent légères. Le mal n’a cessé de roder dans ces rues, l’évitant parfois de justesse. Ce soir, il est venu pour moi. Ce soir, qu’importe où je décide de me réfugier, qu’importe où mon inconscient décide de me porter, je ne peux l’éviter. La traque ne cessera que lorsque je donnerais à l’inconnu ce qu’il attend de moi. L’espoir de m’en sortir trépasse, la défense me manque, le goût métallique me ramène à la réalité, le souffle s’affaiblit. Est-ce que ça fait mal, de mourir ? De sentir l’âme se séparer du véhicule ? A quoi ça ressemble, au fond ? Où va-t-on après que la vie s’est envolée ? Une chose est sûre, je ne manquerais à aucun vivant, je n’ai marqué personne de mon passage. Peut-être que l’on balancera mon corps dans la fosse aux inconnus où on laissera mon corps pourrir parmi tant d’autres, ceux qui n’avaient personnes, ceux que l’on a oublié. Son regard se voile, la balle stoppe l’existence de celui qui voulait m’ôter la seule chose que l’on pouvait me prendre et qui peine à survivre, mon existence, la mienne. Le regard se voile, se vide et le corps retombe à mes pieds. La mort me glace le sang, l’avoir vue, avoir croisé son regard me provoque ce pic de peur, celui dont on ne se remettra jamais, celui qui sonde l’âme en deux, qui la marque de ses ténèbres dont elle ne se débarrassera jamais. Aucun cri ne parvient à franchir le seuil de mes lèvres, l’horreur marque mes traits. L’âme hurlante, à l’agonie. La lumière s’essouffle, l’obscurité surplombe mon être. Elle m’effraie. « Qu'est-ce qui me fait dire que tu dis vrai ? » Aucune preuve ne peut lui être apporté, il n’y a que le temps et la confiance qu’il pourrait m’accorder qui le prouveront. Un sanglot m’échappe, désarmé, impuissant face à l’homme, à cette situation où je ne m’en sortirais pas vivant. Parce qu’il ne me fera pas confiance, parce que ces hommes ne font confiance à personne. « Si tu veux mon avis, je ne suis pas sûr que tu n'aurais pas été à sa place si je n'avais pas été là, hm ? Je me trompe ? » Je secoue lentement la tête, le cœur battant à vive allure. Il m’a sauvé de cet homme, mais personne ne me sauvera de lui. « Dis-moi, mac*, donne moi une bonne raison de croire que je n'aurais pas à te tuer aussi dans une semaine. » J’avale difficilement ma salive, les membres tremblant, frémissant de peu sous la peur qui me ravage et me paralyse, sous la douleur et le goût sanglant qui me donne la nausée et me retourne l’estomac.

La mort se dévoile. Ses traits sont abîmés par le temps, un regard que l’on ne peut oublier. Seul souvenir que l’on emportera lorsqu’il prend notre dernier soupir. L’homme a dérobé mon innocence, mon insouciance. Il m’a emporté dans cette réalité que je n’ai jamais voulu connaitre. Ma vie ne m’appartient plus, il l’a saisi et menace mes jours. « J’ai envie de vivre. » L’oxygène peine à me parvenir, son regard devient pesant, sa présence insoutenable. « Je n’ai aucun intérêt à vous balancer, et j’suis pas une balance. Je … je n’suis personne. J’vis dans la rue depuis longtemps, j’entends des choses tous les jours, j’vois des choses mais j’ai jamais rien dit. J’veux juste qu’on me laisse tranquille … » Ma voix se fait plus profonde, gutturale, ne parvenant pas à réellement respirer par le nez. Mes larmes ornent mes yeux, ma vue perdue et floutée par ces perles salées. Mon regard se perd sur ses mains tatouées, parvenant à deviner les courbes de ses lignes qui me sont familières. Membre d’un gang, un tueur qui a une place bien précise et qui dépend d’une grosse organisation. Il n’a rien d’un taré qui agit pour sa propre personne. « Et en Irlande, j’ai jamais balancé personne non plus. » A bout de souffle, les lèvres tachées de sang. Je me débats comme je le peux, comme une proie tentant de s’échapper des griffes du vautour. Mes prunelles se posent sur le corps inerte, gisant désormais dans son sang. Les questions se bousculent mais n’ont pas à être posées. Elles n’ont pas le droit. Au mauvais endroit, au mauvais moment. « J’gagne illégalement ma vie, j’suis là illégalement … c’est pas d’un pauvre gamin comme moi dont vous devez vous méfiez. »


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Elijah Haynes

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physique : il a le dos lacéré, seul et unique cadeau de sa génitrice lorsqu'il était plus jeune. il a également quelques cicatrices de blessures par balle, dont l'une se trouve à sa clavicule suite aux tirs portés par les serbes lors des attentats de noël. mais aussi une cicatrice à la cuisse droite d'un coup de couteau. ses bras sont remplis de tatouages, sa main gauche porte encore fièrement la croix celtique, allégeance à l'irish mob faite à new-york, ainsi qu'un petit coeur sur l'intérieur du poignet, similaire à celui que Jade s'est fait en même temps

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MessageSujet: Re: lifeless, pale and numb - elijah   lifeless, pale and numb - elijah EmptyVen 5 Juil - 15:19

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Il tient sa place, le gamin effrayé. Il tient sa position, toise le regard qui le terrifie et Elijah, quant à lui, ne dévie pas le sien. Il sonde l'âme, y instaure sans même s'en rendre compte une noirceur des plus dévastatrice. Les tremblements, il les perçoit – tout autant que le cœur qui chantonne brutalement sous la peau abîmée de celui qu'il guette. La peur, il pourrait en sentir son odeur. Acre, nauséabonde. Elle perdure et s'ancre dans l'instant, en plein cœur de ces maigres secondes qui s'émiettent, évanouies dans ce néant qu'il vient étendre. « J’ai envie de vivre. » Le rictus s'installe à son tour, anime les lèvres jusqu'alors closes. Il pourrait faire savoir qu'il l'a entendu cette phrase, des centaines et des centaines de fois mais jouer n'est pas le but premier. Pas encore, pas en sachant que l'écho de ses actes résonnent encore. « Je n’ai aucun intérêt à vous balancer, et j’suis pas une balance. Je … je n’suis personne. J’vis dans la rue depuis longtemps, j’entends des choses tous les jours, j’vois des choses mais j’ai jamais rien dit. J’veux juste qu’on me laisse tranquille … » Le récit se dicte, l'histoire est contée. Il se fait attentif, plisse un peu le regard quand les similarités s'imposent. Il a l'impression de revivre quelques instants, quelques souvenirs passés, de ceux qu'il a tendance à oublier quand se brise l'humanité. Haynes ne réagit pas cependant, écoutant simplement. Il ne peut faire que cela pour l'instant, s'assurer de le tenir encore quelques minutes en attendant de pouvoir trouver une issue à cette situation qu'il a causé. Les erreurs sont rares mais embarrassantes quand elles se dévoilent et deviennent des obstacles à braver. Et si quelques idées font déjà leur chemin jusqu'à son esprit alarmé, il était loin d'imaginer l'intelligence que pourrait avoir ce gamin. « Et en Irlande, j’ai jamais balancé personne non plus. » S'il ne le voit pas encore, s'il ne le ressent pas ainsi, celui qui lui fait face vient, par quelques mots à peine, de se sauver la vie. Le rictus n'a pas décroit, toujours tenu, un peu plus imprimé dès lors que ce pays est cité. Il sait, il a l’œil – et ils viennent tout deux d'un endroit qu'ils n'auraient pas dû quitter. Drôle de coïncidence, finalement. Il se le dit, ose un regard vers les cieux encombrés ; alors quoi, il est encore en test pour la réconciliation avec ce Dieu avare et fourbe, manipulateur et joueur. Un soupire brave les lèvres, les songes essaient à se calmer, à se raisonner. Il a déjà le sang d'une enfant sur les mains, d'une innocente à qui il n'a offert que la douleur et l'absence de tout – recommencer ferait de lui un fou. « J’gagne illégalement ma vie, j’suis là illégalement… c’est pas d’un pauvre gamin comme moi dont vous devez vous méfiez. » Non, en effet – mais les pièges sont nombreux et les similarités des événements également. C'est là-dessus qu'il se concentre un instant, rien qu'un moment avant de se redresser, retrouver toute sa hauteur, cet effet menaçant.

Mais le Loup s'apaise, rejoint la cage en ses tréfonds pour s'y coucher. Il grogne mais tient l'écart, ne brave pas le fossé – animal humanisé. Les idées se bousculent mais il agit avec instinct, s'en remet à son sens premier. Le mercenaire d'autrefois a changé. Raison pour laquelle la main se présente, tendue vers le plus jeune toujours au sol, le regard changent de ses traits à celui qu'il a tué. Il guette, essaie à prévoir l'imprévu. Elijah aime à savoir toutes les cartes en main et se retrouve prit au piège par sa propre inattention. « J'imagine que te rassurer ne servira à rien mais, pour ce que ça vaut, je ne compte rien te faire. Il insiste là-dessus, la voix rocailleuse s'installe dans la ruelle et se brise contre le corps amaigri de celui qu'il contemple. Et s'il sait qu'il pourrait le briser en deux sans forcer, il se dit que le gamin en a conscience aussi. Mais tu viens avec moi. » La question ne se pose pas, l'affirmation résonne et ses traits ne laissent pas tellement de temps à sa réflexion pour y trouver une parade. Il ne peut se permettre cette stupidité, pas avec les âmes qui sont après lui, trahi par sa garde trop longtemps baissée. « Néanmoins, que ce point soit éclairci : essaies de fuir et il ne me faudra qu'une seconde pour te faire rejoindre celui-là. » Un geste de la main pour désigner le corps qui jonche le sol, les lèvres noyées dans son propre sang et le regard voilé, éperdu dans un nouveau néant. « Debout maintenant, tu y perds à me faire rester ici. » Et la main se propose à nouveau, unique et dernière chance de s'épargner cette même finalité. Elijah n'a pas tellement d'autre recours que celui-ci mais, en soit, il s'imagine le Grand Homme là-haut jauger ses actes. Il fait ce qui lui semble être le mieux en cet instant, regain de conscience humaine, élan de lueur un peu plus clair dans le regard qui toise celui qu'il n'espère pas téméraire.
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MessageSujet: Re: lifeless, pale and numb - elijah   lifeless, pale and numb - elijah EmptyVen 5 Juil - 21:49

land of the dead
EXORDIUM.
La défense est mince, les preuves ne peuvent qu’être apportée par le temps qu’il ne me laissera peut-être pas. J’ignore comment je peux avoir la vie sauve, n’étant qu’une proie comme une autre, suppliant, la peur dans l’âme, d’être épargné, de vouloir vivre encore un peu. La faucheuse n’a toujours eu que faire des supplices, lorsque le cœur et l’humanité manque, il est inutile de quémander la liberté. La vie, elle nous la prendra, si elle le décide. Elle est menaçante, caresse mon âme désormais heurtée. Elle vibre, m’enveloppe de son souffle sans animosité. Je me débats, sans être sûr de m’en sortir au bout du compte. N’est-ce qu’un plaisir qu’il prend à m’entendre me battre pour survivre, avant de prendre cette vie qui ne m’appartient désormais plus ? Le regard n’ose plus l’affronter, rivé sur la dépouille. Les pensées se bousculent, se désorganisent. La tête me tourne, la détermination se meurt. L’espoir s’essouffle. N’ai-je finalement pas fini par accepter mon destin ? Celui de finir comme un moins que rien, gisant dans un coin ? Quelqu’un que l’on n’identifiera pas, puisqu’il ne manquera à personne, parce qu’il n’était qu’un pauvre gosse raté qui errait dans les rues en vendant son corps au premier venu, pour un peu d’affection et de fric afin d’aller se jeter dans la désillusion. Une main se tend. La surprise cogne dans ma cage. L’hésitation me dévore les entrailles. « J'imagine que te rassurer ne servira à rien mais, pour ce que ça vaut, je ne compte rien te faire. » A force de fréquenter l’Homme, les mensonges sont décelés plus vite que ceux qui vivent dans le déni, dans ce petit monde qu’est leur paradis. Si le mal, il aurait souhaité le causer, il n’aurait pas attendu, cette main ne se serait pas présentée comme une aide. Les tremblements ont cessé, l’adrénaline retombe mais la méfiance ne cesse de pomper. « Mais tu viens avec moi. » Nul choix que de le suivre, je ne sais où. La question ne se posera pas, les questions doivent être gardées, l’indiscrétion n’a pas sa place ici et ne l’aura jamais, ni en ce lieu, ni avec ce genre d’hommes. Le palpitant me brûle, pulse et maintient mes membres engourdis. « Néanmoins, que ce point soit éclairci : essaies de fuir et il ne me faudra qu'une seconde pour te faire rejoindre celui-là. » La fuite n’a jamais été dans mes plans, mes jambes ne m’auraient plus portée. La première course poursuite a été un échec. Celle-là, me coûterait la vie. Liberté enchaînée.

« Debout maintenant, tu y perds à me faire rester ici. » La dernière chance se présente. Je saisis l’opportunité, tâchant sa peau de mon propre sang, ma main souillée par la cruauté que l’on m’a infligée. Mes jambes sont lourdes, faibles, parvenant tant bien que mal à se mouvoir, à répondre aux appels de mon encéphale, comme si la connexion était rompue, ensevelit par l’émotion dominante. Le contact est rompu rapidement, comme si son ADN bafouée brûlait sous mes doigts, comme si cette impureté était contagieuse. Les traits de l’homme se dessinent dans la pénombre, un homme affecté, absent du monde des mortels depuis trop d’années. D’un revers de main, le sang ne fait que tâcher un peu plus mes articulations. La douleur est légère, le choc émotionnel important. Réaliser est compliqué, mon cœur me pèse, un poids beaucoup trop lourd. Cette sensation d’hémorragie interne. A l’intérieur, je saigne, quelque chose se meurt. Rien que je ne pourrais sauver, ni réanimer. Les perles salées se mêlent silencieusement au liquide rougeâtre. « Vous comptez rien me faire ici , n’est-ce pas ? » La voix se brise une nouvelle fois mais l’acceptation résonne au creux de ma gorge. Les questions ne doivent se poser mais j’ai envie de savoir. Peut-être était-il sincère et qu’il souhaite simplement garder un œil sur moi, m’infliger des sévices psychiques ou corporels afin qu’il s’assure de mon silence. Les hommes sont cruels, capable du meilleur comme du pire. Pourtant j’ai envie de croire que l’homme a bon fond, qu’il me fera parler et prendra conscience que seule la vérité franchit mes lèvres. Mais la peur me torture, tout se bouscule, tout est remis en question. « J’ferais tout ce que vous voudrez mais … mais j’peux pas vous aider avec ce … » Ce putain de mort. Rien qu’à l’idée de le toucher me répugne, me tue un peu plus. Rien qu’à l’idée de sentir la mort sous mes doigts me terrifie. Les murs s’effondrent, chaque seconde qui passe, l’âme et le cœur se nécrosent. La rue finira par tout me prendre.



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Elijah Haynes

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quartier : west side, l'appartement au-dessus du Penitent ; possède une maison isolée aux abords de Chicago légalement grâce à sa fausse identité (David Castle), retapée entièrement par ses soins
physique : il a le dos lacéré, seul et unique cadeau de sa génitrice lorsqu'il était plus jeune. il a également quelques cicatrices de blessures par balle, dont l'une se trouve à sa clavicule suite aux tirs portés par les serbes lors des attentats de noël. mais aussi une cicatrice à la cuisse droite d'un coup de couteau. ses bras sont remplis de tatouages, sa main gauche porte encore fièrement la croix celtique, allégeance à l'irish mob faite à new-york, ainsi qu'un petit coeur sur l'intérieur du poignet, similaire à celui que Jade s'est fait en même temps

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MessageSujet: Re: lifeless, pale and numb - elijah   lifeless, pale and numb - elijah EmptyLun 8 Juil - 1:53

Wolves asleep amidst the trees
Bats all a swaying in the breeze
But one soul lies anxious wide awake
Fearing all manner of ghouls, hags and wraiths
For your dolly Polly sleep has flown
Don't dare let her tremble alone
For the witcher, heartless, cold
Paid in coin of gold
He comes he'll go leave naught behind
But heartache and woe
Deep, deep woe
Birds are silent for the night
Cows turned in as daylight dies
But one soul lies anxious wide awake
Fearing all manner of ghouls, hags and wraiths
My dear dolly Polly shut your eyes
Lie still, lie silent, utter no cries
As the witcher, brave and bold
Paid in coin of gold
He'll chop and slice you
Cut and dice you
Eat you up whole
Eat you whole (@witcher III ; lullaby of woe // beerus)
lifeless, pale and numb
● babylon & elijah ●

Si l'hésitation s'installe, elle se brise sous le contact qu'il instaure. La main s'ancre dans la sienne, y prend mollement appuie et la souille du sang de ce gamin apeuré. Elijah soupire mais laisse faire, laisse le gosse se remettre du mieux qu'il peut au vu de la scène et des dangers qu'il s'imagine. Il n'entent pas les pensées, n'entend pas la sincérité – il ne peut pas imaginer que les paroles du vieux Loup sont tout l'honneur qu'il lui reste. C'est pour ça qu'il ne le blâme pas, pour cette raison qu'il offre encore quelques secondes de calme à l'esprit qu'il vient de troubler, de déchirer. « Vous comptez rien me faire ici , n’est-ce pas ? » L'azur de ses prunelles lui revient, rapidement ancré sur lui qu'il toise un instant. Le doute, il est là, torture tenace qui s'en prend à l'esprit pour le corrompre. Le venin s'est administré, déjà parti s'étendre dans l'entièreté de son être fatigué. Il connaît ce sentiment, cette impression. Il connaît cet état par cœur – plus qu'il ne l'aurait voulu. « J’ferais tout ce que vous voudrez mais… mais j’peux pas vous aider avec ce… » Et, enfin, l'attention se détourne du vivant pour s'en remettre au cadavre. Le teint blêmit, plus clair, plus terrifiant. La mort l'emporte doucement, bonne vieille amie qu'il ne connaît que trop bien, joueuse des temps anciens. Il croit l'apercevoir, dans l'ombre un peu plus loin, attendant qu'il n'y cède à cette sourde envie. Il pourrait laisser tomber, simplement le tuer, ne rien risquer. C'est ce qu'elle essaie de lui faire entendre, envoyant ses murmures prenant jusqu'aux oreilles attentives du mercenaire. Il en soupire, la pulpe des doigts flirtant avec la crosse de son arme rangée, cherchant un peu de repos là où il l'a laissé. Il tique un instant, les tempes se crispant petit à petit, au fur et à mesure qu'il garde un œil sur le blond qui lui fait face. Peut-être qu'en ne voyant pas, Haynes aurait choisi la facilité. Peut-être aurait-il dû ne pas succomber, le Loup n'aurait pas dû être tiré, rappelé à sa cage pour laisser parler le peu d'humanité. Tant de possibilités et aucune issue à celle qu'il a décidé d'adopter. Une parole est une parole – et, à ce songe, la mort s'éclipse et disparaît. Envolée jusqu'à la prochaine vie fauchée. Il soupire une énième fois, reprenant pleinement ses esprits pour s'abaisser, fouiller les poches du défunt avant de caler sa main sur son col pour commencer à le traîner. Il s'arrête pourtant sur le début de ce sentier, posant son attention sur le plus jeune qu'il a épargné. « Avance et marche devant. Je veux t'avoir à l’œil. » Il désigne la ruelle étroite, obscurcie. Il désigne ce qu'on pense être une impasse parce que les ténèbres l'ont rongé. Ils se trompent, tous. De l'autre côté de cette rue mal famée attend patiemment le véhicule plus tôt récupéré. Ils ont un détour à faire avant qu'il ne s'occupe de lui, rien qu'un petit trajet mais nécessaire pour celui qui traîne le trophée.

Quelques pas, quelques minutes à peine. Elijah guide le gamin jusqu'au van qu'il a emprunté – pour ne pas dire volé. Les gants sont renfilés, une paire donnée à celui qui doit l'accompagner. « J'te conseille de mettre ça si tu ne veux pas que quelque-chose te retombe dessus un peu. Crois-moi, l'exil n'est pas aussi reposant qu'on le croit. » Là-dessus, il prend le risque de détourner son regard, chargeant le cadavre dans l'arrière du véhicule pour rapidement lui revenir, forçant le blond à monter côté passager. Pas un mot de plus, pas un regard cette fois. Le colt est déposé sur ses jambes, chargé, vers le gamin tout fin tourné. Il démarre et prend la route du cimetière, engage le début de cette longue nuit à ne pas rejoindre les murs de son appartement, à ne pas rejoindre Jade endormie sûrement encore profondément. C'est à elle qu'il pense pour ne pas vriller, pour ne pas succomber à cette impression d'être pleinement assoiffé ; il n'est qu'un meurtrier. Il tique une fois de plus, perdu dans des tourments qui n'appartiennent qu'à lui – avant que l'azur pâle de ses prunelles ne se pose une énième fois sur le jeune homme. Instinctivement, Dieu seul sait comment, il songe à Erin, à Taylor ; à ces deux gamines qui ont probablement le même âge que celui qu'il guette. « Comment tu t'appelles, páiste* ? » Il ose, essaie à taire l'ombre qu'il peut être pour faire apparaître autre chose, peu conscient que ses traits puissent provoquer tout le contraire. Il n'est pas fait pour user de sociabilité – Elijah ne l'a jamais été. Vingt ans à errer par lui-même, à taire la voix rocailleuse qu'il porte désormais. Vingt ans à ne survivre que par ses propres moyens, que par la mort d'autrui avant que la Belle qui l'attend ne change complètement sa vie. Il s'est ramolli.


*páiste : gamin.  
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Babylon Mulrooney

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MessageSujet: Re: lifeless, pale and numb - elijah   lifeless, pale and numb - elijah EmptyLun 8 Juil - 17:05

land of the dead
EXORDIUM.
La torture psychologique est insoutenable. Je souhaiterais qu’il abrège mes souffrances en l’instant présent et ne pas reculer l’heure où il s’emparera de mes derniers espoirs. Les damnés n’en ont que faire, c’est ce qu’ils préfèrent. Laisser ces âmes en perdition s’éteindre dans leur torture, s’emprisonner dans leur peur, le dernier sentiment qu’ils connaitront. Je ne m’attendais pas à avoir une putain de fin, un happy ending. J’espérais seulement ne jamais souffrir, rendre l’âme à mon créateur dans d’affreuses circonstances. J’espérais m’éteindre, épuisé par la vie, grelottant de froid dans un coin, l’esprit ensevelit par les pensées floutées par la cocaïne. Dans mon sommeil, peut-être aussi. Ou d’un seul coup, sans voir la mort venir. L’espoir conduit à ma perte, j’aurai du cesser d’y croire depuis longtemps. Le corps se traîne, tiré par le bourreau sans la moindre animosité, ses gestes dépourvus d’émotions. Une habitude, un quotidien. Le défunt ne représente rien si ce n’est qu’un trophée sans grande valeur. Le corps semble peser, voir l’absence de réaction et ce sang me fout une énième claque. J’ai du mal à réaliser, à me dire que tout ça n’est pas un cauchemar. La réalité me frappe à la gueule et me sonne. Tout se brise, tout s’effondre. « Avance et marche devant. Je veux t'avoir à l’œil. » L’estomac se noue, l’angoisse et le stress me tuent. Les nausées me retournent, ça me dégoûte. J’ai le temps de me retourner, d’évacuer le peu de nourriture avalé que je n’ai pas encore digéré tant la mort me retourne l’estomac, tant mon corps et mon esprit n’arrivent pas à se mettre d’accord. Je reprends vite mes esprits, n’ayant de toute façon pas le choix. J’ouvre la marche et je me dirige vers la direction indiquée, en silence, sans me retourner. Je n’éprouve aucune once de honte, d’être aussi fragile, aussi faible, trop préoccupé par la bombe à retardement qui risque de m’éclater en pleine figure d’un instant à l’autre. Je m’arrête près du van, prenant sans broncher une paire de gants qu’il me tend. « J'te conseille de mettre ça si tu ne veux pas que quelque-chose te retombe dessus un peu. Crois-moi, l'exil n'est pas aussi reposant qu'on le croit. » Je dirais même que l’exil est bien plus pire que ce que l’on peut raconter. Bien plus misérable. J’enfile la paire de gants, évitant tout contact visuel avec la dépouille de mon agresseur avant d’aller m’installer côté passager, prenant la peine de m’attacher. Le regard est tenté par les faits et gestes de l’homme, l’arme sur les cuisses, prêt à en faire bon usage si l’envie lui prend. Mon regard abandonne le mercenaire, déviant sur le paysage glacial au goût désormais bien plus morbide. La nuit a pris un sens différent, ce soir. Le silence pèse mais n’est pas désagréable. Ma curiosité se tait et ne cherche pas à en savoir plus. Suis-je probablement entrain d’accepter la situation, ce qu’il risque de m’arriver. Je n’ai pas le choix, je n’ai aucune issue. « Comment tu t'appelles, páiste* ? » Mes yeux se ferment un instant, ramené des années en arrière, pris d’un profond mal être.

L’Irlande me manque plus que je ne l’imaginais. Ce doux pays qu’est mien mais qui m’a vu chuté et ne m’a pas permis de me relever. Celui qui a été spectateur de ma bataille sans fin. Un pays que je chéris tant, malgré tout. Je n’y retournerais jamais. Je refuse. Mes prunelles se perdent sur le tableau de bord, les pensées orientées vers ces souvenirs douloureux qui rouvrent ces plaies qui n’ont jamais su se guérir. « Babylon. » Ma tête se tourne vers l’homme beaucoup plus âgé. Un gars que je n’arrive pas à cerner, beaucoup trop mystérieux, beaucoup trop effrayant pour que je ne cherche à m’y intéresser plus. Je ne m’attends évidemment pas à ce qu’il décline son identité et je ne chercherais pas à la savoir. Il a ce visage que l’on n’oublie pas, c’est suffisant. « C’était qui ce mec ? » S’il l’a descendu, c’est qu’il y a une raison et que ce gars devait baigner dans le crime, un gars qui prenait trop de place et menaçait sûrement son organisation un peu de trop. « Je veux pas paraitre indiscret … je veux juste savoir pourquoi il en avait après moi. C’est un tueur de putes ? Comme Gary Ridgway ? » Question balancée par-dessus bord mais sérieuse tout de même. Le van s’arrête peu de temps après. Mon regard découvre notre destination. Des frissons m’assaillent, m’enfonçant inconsciemment dans le siège. Je prends sur moi, sortant du van après m’être détaché, lui obéissant docilement, restant dans son champ de vision, ne cherchant pas à me rebiffer. « Je dois … j’dois le traîner avec vous ? »




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MessageSujet: Re: lifeless, pale and numb - elijah   lifeless, pale and numb - elijah EmptyJeu 11 Juil - 16:22

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« Babylon. » Enfin, un nom est à poser sur les traits qu'il détaille, ceux qu'il apprend comme pour essayer de s'en faire un repère, dans l'espoir peut-être de pouvoir y lire une once de mensonge – qui ne vient pas d'ailleurs, soit dit en passant. Il acquiesce seulement, Elijah, laissant les choses se faire, se dessiner sur les horizons qu'ils découvrent, que lui connaît. Une route habituelle pour un soir comme les autres – ou presque. « C’était qui ce mec ? » Il tique à l'écoute de la question, les tempes qui se crispent un peu sous le manque de réponse qu'il devra faire régner. Il n'a pas assez d'information sur cette langue qui parle et énonce pour pouvoir s'y risquer. Haynes s'en tient à un regard pour l'instant, les lèvres closes et la main toujours sur le volant quand l'autre ne se sépare pas de ce qu'il fait reposer sur ses jambes. Les ombres n'ont pas fini de danser, elles errent à ses côtés, lorgnent sur son passager. Elles attendent l'offrande, supplient à son oreille d'en finir avec cette mascarade. Il soupire légèrement, prenant sur lui pour ne pas céder. Trop de sang orne ses mains. « Je veux pas paraître indiscret … je veux juste savoir pourquoi il en avait après moi. C’est un tueur de putes ? Comme Gary Ridgway ? » La tête se secoue, désireuse de faire disparaître cette hypothèse complètement absurde. C'est qu'il parle l'animal blessé, c'est qu'il essaie à profiter des secondes qu'il croit comme étant sûrement les dernières. Néanmoins, au lieu de le rassurer, Elijah s'en remet à la destination qu'ils ont atteint, aux alentours silencieux et bercés d'une noirceur avec laquelle il a tant flirté. Il s'offre une pause, quelques secondes à peine, peut-être une minute avant de jeter un coup d’œil sur le plus jeune, cet air livide qui ne fait qu'accentuer. Il s'attend à tout quand lui, de son côté, ignore encore comment procéder. Il doit s'assurer que rien ne sortira de cette ruelle là-bas, de ce van ici-bas. Finalement, il prend les devants, l'invitant à sortir, à suivre ses pas. Il l'amène derrière, là où les portes s'ouvrent sur le cadavre qu'ils ont promené. Une petite pause, le corps du quadragénaire qui prend appuie sur le véhicule en attendant celui qu'il doit rejoindre, celui qui doit l'aider. Neal traîne, le laisse patienter – il a cette habitude à lui rappeler qu'il n'est rien pour lui, qu'il n'est rien tout court qu'un nouvel arrivé à la lignée prometteuse mais à la confiance pas encore acquise. « Je dois… j’dois le traîner avec vous ? » Un geste négatif de la tête en seule réponse ; rien de plus. Elijah guette les silhouettes informes au loin, le cœur alarmé mais l'être tranquille – c'est comme si plus rien ne pouvait l'effrayer. Et c'est un fait, si ce n'est peut-être voir sa liberté écourtée, la possibilité de voir sa fille naître et de l'élever. Un bref soupire quand celui qu'il devait rejoindre sort enfin des ombres. L'autre irlandais désigne l'un des caveaux un peu plus loin, donnant l'opportunité à Haynes de pouvoir s'animer. « Passe devant. » Quelques mots pour le plus jeune, le rappelle constant qu'il tient à l'avoir à l’œil.

Son contrat transporté, délaissé devant la tombe récemment creusée, Elijah échange quelques mots avec ce frère pas encore pleinement apprécié, cherchant un moyen de pouvoir avancer, se défaire des quelques questions qui, dans sa tête, continuent de tourner. Quelques minutes, à peine. Quelques moments à guetter le blond du regard avant de lui revenir, la main empoignant le haut du bras pour l'emmener, un peu plus loin le guider. Il délaisse le lombric derrière lui, celui-là même qui, épuisé, ne prend pas la peine de relever. Non, ça se joue qu'entre lui et celui qu'il a amené – s'il se passe quoi que ce soit, il sera le seul à blâmer. Et, finalement, c'est en partie pour ça qu'il tient à agir rapidement, avec précision. Alors ils y vont, Elijah les cache sous le manteau noir de la nuit installée, fouillant ses poches pour en récupérer le tissu que Neal lui a laissé et les câbles qu'il a emmené. Une seconde à peine, c'est tout ce dont il a besoin pour coincé le corps du plus jeune, les mains rapidement liés, le bâillon de suite installé. Prisonnier. Il tique, ne prend pas la peine de trop réfléchir pour laisser le gamin basculé, rejoindre la petite boite en bois ouverte par des pillards et laissée là. Les regards se croisent l'espace d'un petit moment, rien qu'une fraction de seconde avant qu'il ne ferme le cercueil abîmé, ici et là troué. Il croit l'entendre mais n'y prête pas autant d'attention qu'il ne l'aurait voulu, persuadé d'être à l’abri – et ils le sont ici, c'est l'avantage qu'ont les cimetières la nuit. « Je te laisse méditer quelques minutes avec notre ami sur ce qui pourrait arriver s'il te prenait l'envie d'ouvrir ta petite gueule... » à défaut d'en finir pour être certains ; mais la fin n'est pas prononcée, seulement pensée. 
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MessageSujet: Re: lifeless, pale and numb - elijah   lifeless, pale and numb - elijah EmptyJeu 11 Juil - 21:56

land of the dead
EXORDIUM.
Le silence est d’or, les réponses manquent à l’appel. Le sentiment de surprise n’aguiche aucunement mes tripes nouées. L’espoir est né, l’envie de savoir qui était cet homme, ce qu’il aurait pu me vouloir et pourquoi une telle traque. J’ai failli mourir, sans savoir pourquoi. J’ai failli crever une deuxième fois, au mauvais endroit au mauvais moment. J’aimerais savoir mais il me l’interdit, m’ôte ce droit mais j’insiste rien qu’un peu. Seuls mes mots brisent le silence qui retombe aussi vite que l’obscurité. Seul son hochement de tête réfute mon hypothèse mais ne m’apporte pas plus de réponses. Les battements du moteur s’essoufflent, le silence comprime ma cage, les secondes paraissent des minutes, les minutes des heures. Le chemin vers la fin de ce chapitre me semble long, interminable. Psychologiquement, la torture est insoutenable. Le bourreau n’aide en rien, retranché dans son silence, dans ses pensées morbides et sanglantes, probablement entrain de décider de mon sort, d’imaginer chaque conséquence. L’air frais m’apaise, malgré la douleur que mon nez diffuse, malgré l’appréhension. Et je le rejoins, vivant le pire de mes cauchemars, le pire moment de toute ma vie. Les abus, les sévices, les abandons, rien n’est pire que ça, qu’avoir la mort qui vous pend au nez, être l’otage d’un homme qui n’a pas toute sa tête. « Passe devant. » Une seule seconde d’hésitation. La déglutition se fait difficile, la lueur étincelante au fond de mes prunelles s’amoindrie. Les pensées se tournent, se rebellent. Il ne se contente pas seulement de garder un œil sur moi, de s’assurer que je ne m’échappe pas. La menace reste virulente. Il m’abandonne, l’envie de me tirer me frôle l’esprit plus d’une fois en quelques secondes mais je reste docile, soumis aux ordres car ma vie ne vaut peut-être pas grand-chose, mais elle a au moins le mérite de prendre fin d’une autre façon que celle là.

Et il s’avance, le faucheur d’âme, il s’empare du haut de mon bras pour me guider plus loin. Le souffle se fait plus court à nouveau, la peur dans cette essence qui me garde en vie, qui me procure toute conscience et que je m’amuse à noyer dans les travers de la cocaïne. Elle vibre, s’effraye et me hurle de partir. Comme toujours, je ne l’écoute pas et je le suis sans me débattre, sans chercher à me défaire des griffes du vieux loup. Mes supplices, mes plaintes désespérées ne changeront rien. Les mains sont liées, toutes paroles qui oseraient franchir mes lèvres étouffées. Les larmes dévalent, s’enfuient, mon corps rejette cette peur, tente de stabiliser ce sentiment qui m’embroche pour ne pas sombrer. Le sol se dérobe sous mes pieds, les cris s’égarent dans le tissu noué. Mon corps animé retombe lourdement sur un autre, dépourvu de vie totale. Les supplices ne parviennent à être entendu, prononcé. Les liens sont bien trop serrés, aucune façon possible de m’en défaire. La vieille boîte se referme, la douleur qui me sonde l’âme est bien trop importante, bien trop insoutenable que seule la façon de l’exprimer est d’hurler, mon corps crispé par le dégoût de ce corps sous le mien, de tant de cruauté en un seul homme, crispé par mon âme sondée en deux, ce traumatisme marqué au fer rouge. « Je te laisse méditer quelques minutes avec notre ami sur ce qui pourrait arriver s'il te prenait l'envie d'ouvrir ta petite gueule... » Quelques minutes. Qu’est-ce qui pourrait me pousser à le croire ? N’a-t-il pas changé d’avis entre temps ? Ne le changera-t-il pas ? Me donne-t-il encore l’espoir que je ressortirais de là ? Les pleurs se perdent dans les cris qui ne seront jamais entendu, malgré les quelques trous, je suffoque. Pressé par l’angoisse, par l’anxiété, par ce vide qui se crée. Par cette fatigue qui m’emplie, de ce corps qui se débat pour vivre, de ses coups de jambes données dans l’attente que le bois cède malgré le manque de place. Des faibles coups, la force me quitte. Je n’arrive plus à encaisser, à puiser, fatigué par cette course sans fin, par ces heures interminables passées avec cet homme qui a laissé trainer ses mains crasseuses sur mon corps, par ces longues minutes où la camarde n’a cessé de m’effleurer de ses doigts squelettiques, attendant patiemment que l’homme m’offre à elle. L’abandon. Je cesse de me débattre, de chercher une sortie, une solution, en vain. Ma tête repose sur le torse inanimé, frémissant rien qu’en reprenant conscience de son état. Le mien se soulève, irrégulièrement, mes poumons cherchant l’air tant qu’il y en a. Le cercueil s’ouvre, mon regard croise celui du meurtrier. La colère me broie l’estomac mais n’est qu’infime sur ce territoire qu’il a dévasté. Tiré hors de ma prison, comme une vulgaire marionnette, je retrouve cette liberté que je ne pensais jamais avoir la chance de retrouver, cet air qui me semble tout aussi précieux que ma vie, désormais. Les tremblements me secouent, mon regard fuit, souhaite se perdre dans l’oubli. Les liens se délient, et je reste. Je reste tant que la permission de partir ne m’est pas donnée, même si l’assurance de rester en vie une fois le dos tourné ne sera jamais prononcée.  « Laissez-moi partir ... »
 




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physique : il a le dos lacéré, seul et unique cadeau de sa génitrice lorsqu'il était plus jeune. il a également quelques cicatrices de blessures par balle, dont l'une se trouve à sa clavicule suite aux tirs portés par les serbes lors des attentats de noël. mais aussi une cicatrice à la cuisse droite d'un coup de couteau. ses bras sont remplis de tatouages, sa main gauche porte encore fièrement la croix celtique, allégeance à l'irish mob faite à new-york, ainsi qu'un petit coeur sur l'intérieur du poignet, similaire à celui que Jade s'est fait en même temps

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MessageSujet: Re: lifeless, pale and numb - elijah   lifeless, pale and numb - elijah EmptyVen 12 Juil - 1:46

Wolves asleep amidst the trees
Bats all a swaying in the breeze
But one soul lies anxious wide awake
Fearing all manner of ghouls, hags and wraiths
For your dolly Polly sleep has flown
Don't dare let her tremble alone
For the witcher, heartless, cold
Paid in coin of gold
He comes he'll go leave naught behind
But heartache and woe
Deep, deep woe
Birds are silent for the night
Cows turned in as daylight dies
But one soul lies anxious wide awake
Fearing all manner of ghouls, hags and wraiths
My dear dolly Polly shut your eyes
Lie still, lie silent, utter no cries
As the witcher, brave and bold
Paid in coin of gold
He'll chop and slice you
Cut and dice you
Eat you up whole
Eat you whole (@witcher III ; lullaby of woe // beerus)
lifeless, pale and numb
● babylon & elijah ●

Le cœur reste calme, le sang s'est apaisé. Elijah laisse les coups être portés, n'y porte que trop peu d'attention. Le regard dévie du trou creusé dans l'après-midi, de cette tombe qui pourrait être celle du gamin s'il le décidait. Il y songe pendant quelques secondes, s'asseyant à côté, prenant même ses aises jusqu'à s'allonger. L'azur paisible des prunelles guette les cieux encrassés, couverts et moroses. Il essaie de percer, de voir au-delà ; peut-être le regard d'un Dieu plein de jugements et de regrets en ce qui concerne cet enfant qu'il ne peut qu'observer. Elijah est une cause perdue, pourrie par la noirceur du monde et des enfers qui l'attendent. Et il le sait, le mercenaire – il l'a toujours su. Dès les premières heures de conscience complète, Haynes savait que sa vie serait un théâtre de mile et une horreurs. Un soupire brave finalement les lèvres tandis que les mains cherchent, tâtent les poches pour y trouver ses cigarettes dont l'une d'entre elles qu'il récupère. Il n'a pas fait attention aux coups qui ont cessé, à ce silence réinstauré. Il n'a offert d'importance qu'à ses songes, ses misérables pensées. L'abîme continue de se creuser sous ses pieds mais ne parvient pas à le faire basculer. Lui demeure, là, encore maître de sa hauteur. La conscience tranquille, il s'empoisonne de nicotine tandis qu'enfin, l'oreille se tend vers les profondeurs, vers la respiration brève qu'il croit percevoir, pitoyable comptine. Il laisse encore quelques minutes s'émietter, se perdre dans l'obscurité. Elijah le laisse méditer, il lui a dit qu'il le ferait. Mais l'heure des réflexions touche à sa fin et, aussitôt, il y revient. Le cercueil est à nouveau ouvert, le regard croisé ; il voit les larmes, cette terreur qui s'est teinte le long de ses traits. C'était voulu, c'était l'idée, il devait le briser pour que la vérité soit mise à nue. Le corps du gamin est tiré, redressé. Il vient l'élever à ses côtés, défaisant les liens comme pour pouvoir s'assurer plus encore de cette loyauté forcée. Elijah guette, laisse les secondes se suspendre aux lèvres tremblantes de celui qu'il torture par nécessité. Il ne part pas, reste là. Il tient sa position devant lui, ne fuyant pas au risque d'y perdre la vie. Un point de plus pour sa liberté, Haynes est tenté de croire qu'il pourrait lui faire confiance sans avoir un jour à le regretter. « Laissez-moi partir... » Supplice discret que les quelques caresses du vent pourraient presque couvrir. Il a l'esprit qui travaille, la paranoïa qui bataille. L'irlandais délaisse un énième coup d’œil sur le gamin, celui qui détient finalement son propre sort entre ses mains. Il le guette, le toise encore un instant – Elijah s'exalte de cette terreur qu'il instaure, tout autant qu'il la condamne par élan d'humanité. Il n'avait pas le choix, le quadragénaire a désormais bien trop à perdre par stupidité et témérité – toute sa vie, toutes ces prouesses durement gagnées. Il a une famille à s'occuper, à protéger.

« Si j'accepte... Les mains se sont liées, maigre preuve qu'il ne compte plus en user. Elijah tient la distance, le bleu perçant de son regard sur le jeune homme au regard fuyant. Tu sais que je te surveillerais ? » Il lui demande, dans le doute. Il insiste sur ce fait, sa décision déjà prise. Elle est sous-entendue dans ce qu'il vient énoncer, dans ce qu'il essaie de lui faire entendre et écouter. La voix rocailleuse brave le silence pesant des lieux, l'absence de tout qui règne ici jusqu'à la lisière de ces tristes cieux. « Peu importe où tu pourrais aller, où tu pourrais te cacher. Je finirais par te trouver... C'est un fait, pas une menace. Il faut qu'il sache, il faut qu'il en tienne compte. S'il erre et connaît les rues, Elijah y règne plus qu'il ne les arpente. Il est le fantôme qui trouve, le traqueur qu'on ne peut semer – démon né pour tuer, fardeau des âmes qu'il a pourtant épargné. Et si tu parles, sache le, je n'hésiterais pas. » Le ton est neutre, baigné d'une habitude glaçante pour celui qui ne peut y être habitué ; vu son regard, sa posture, cette lassitude violentée, il fait partie de ceux qui n'ont jamais eu à croiser la mort avec qui il a, lui, tant flirté. Elijah ose tout de même un pas après ses dires, les paroles qu'il vient d'ancrer dans l'esprit de celui qu'il a amené, promesse inscrite dans l'espace et le temps. Il est un homme de parole et Babylon n'y fera pas exception malgré cette pointe d'innocence qui semblait l'animer avant que les ombres ne viennent également s'en emparer. Il cherche le regard, tient à tenir les prunelles effrayées. Il faut qu'il voit, qu'il comprenne – il ne vit désormais que parce qu'il le décide. « Si tu parles, Babylon, tu me supplieras de t'enfermer là-dedans. » 
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Babylon Mulrooney

Babylon Mulrooney

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quartier : la rue est sa maison. il se fait héberger quelques fois par des âmes charitables qui veulent bien l'aider. il peut lui arriver de refuser parfois, ne souhaitant la pitié de personne.
physique : bras gauche entièrement tatoué dont il garde la signification de ses dessins à l'ancre indélébile secret. totalement défoncé 24/24h, quelques bleus qui traînent par-ci, par-là.

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MessageSujet: Re: lifeless, pale and numb - elijah   lifeless, pale and numb - elijah EmptyDim 14 Juil - 13:43

land of the dead
EXORDIUM.
Elle est ancrée jusqu’à la moelle, fredonne un air macabre. Elle me possède, court dans mon flux sanguin. Elle m’épuise et me paralyse. Elle n’a jamais cessé de me guetter, n’a jamais osé s’approcher de trop près jusqu’ici. La poitrine sous mon corps ne se soulève plus, ne répond plus. Le véhicule ne connait plus aucun habitant, il se meurt et se refroidit. La mort le ronge, grouille dans ses entrailles. Il y a cette appréhension, l’attente inconsciente d’une réaction du défunt. L’abandon de l’idée, l’acceptation de la réalité. Les forces me quittent, le désespoir se faufile. Les yeux imbibés de larmes, rougis par l’évacuation du terrible effroi. Le dernier habitat des Hommes s’ouvre, les regards se croisent, la vision brouillée par ces gouttes salées. Il m’ôte du néant, m’attire dans le monde des vivants. Les liens sont défaits, la liberté est retrouvée. Pourtant, l’opportunité de fuir n’est pas saisie. La blessure est profonde, douloureuse. La mort à l’âme. Un vide s’est installé, l’identité est recherchée. J’ai besoin de me retirer, de regagner la rue, de contempler l’étendu des dégâts causés, constaté ce qu’il m’a volé. La nécessité d’observer la terre ravagée, détruite par l’atrocité. Moi qui n’ait rien demandé. « Si j'accepte.. » Le souffle est saccadé, les sanglots se taisent petit à petit. Mes prunelles n’osent affronter les siennes, refusent d’accepter que ce sera la dernière image qu’elles m’auront laissée. « Tu sais que je te surveillerais ? » Un faible hochement de tête, hésitant, étant nettement moins sûr de chaque réponse, orale ou physique, m’épargneront. « Peu importe où tu pourrais aller, où tu pourrais te cacher. Je finirais par te trouver... » Ma vie dépend officiellement des autres et ne m’appartient désormais plus. Manipuler avec aisance, retenu par ces liens invisibles, lié à cet homme par un secret qui ne doit jamais être révélé. Ce lourd fardeau que l’on m’impose. « Et si tu parles, sache le, je n'hésiterais pas. » La menace est prise au sérieux, inscrite dans mon encéphale. La leçon est retenue, bien qu’elle ait été apprise des années avant. Le corps frêle se crispe et se recroqueville, l’essence spirituelle me pèse, trop lourde à assumer. Le temps se dérègle, l’infâmie tambourine contre mes tempes. Un pas vers moi, le réflexe d’en faire un vers l’arrière absent. Cette distance de toute raison brisée. Le regard se perd, se laisse aspirer par l’hostilité de l’azur au reflet fantomatique. « Si tu parles, Babylon, tu me supplieras de t'enfermer là-dedans. » Piller ce qu’il reste à dérober, dans cette cité tombée depuis des années.

L’œsophage se tord, la déglutition difficile. Les larmes ont cessé leur furieuse descente aux enfers, l’azur scintillante de mes prunelles se noie dans le blanc de l’œil pimenté par l’irritation de ces gouttes salées, de ce trop plein d’hydratation amère. « Vous verrez que je ne vous ai jamais menti. » Mais la compréhension est là. Difficile de faire confiance en un inconnu, de s’y fier aveuglément même si les dires sont vrais. Je lui en veux, de me voler ce que j’ai tant cherché à préserver, de m’infliger une énième blessure profonde qui me coûtera beaucoup. De m’avoir torturé, alors que l’on me chassait, que l’on m’en voulait pour je ne sais quelle raison. Mais je ne lui donnerais jamais ce que j’ai finalement de plus précieux et que je néglige tant. Je ne rendrais pas mon dernier souffle de la main d’un homme. Le pacte est scellé. Le démon des croisements a obtenu une âme que je n’ai jamais souhaité donner au diable. « Je n’en ai aucun intérêt. J’ai assez de choses à me reprocher. Et en gardant votre secret, j’deviens un complice, n’est-ce pas ? » La voix tremble mais se ternie. La flamme s’éteint, l’être se refroidit. « Puis-je au moins savoir qui vous êtes ? » Mettre un nom sur ce visage torturé par la vie, sur cet homme qui détient ma vie entre ses doigts meurtriers. Et savoir ne serait-ce qu’un minimum n’aidera qu’un peu plus la confiance qu’il a placé en moi, sous la menace, sous ce regard intimidant. « Je … Je peux rentrer chez moi, maintenant ? »


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Elijah Haynes

Elijah Haynes
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quartier : west side, l'appartement au-dessus du Penitent ; possède une maison isolée aux abords de Chicago légalement grâce à sa fausse identité (David Castle), retapée entièrement par ses soins
physique : il a le dos lacéré, seul et unique cadeau de sa génitrice lorsqu'il était plus jeune. il a également quelques cicatrices de blessures par balle, dont l'une se trouve à sa clavicule suite aux tirs portés par les serbes lors des attentats de noël. mais aussi une cicatrice à la cuisse droite d'un coup de couteau. ses bras sont remplis de tatouages, sa main gauche porte encore fièrement la croix celtique, allégeance à l'irish mob faite à new-york, ainsi qu'un petit coeur sur l'intérieur du poignet, similaire à celui que Jade s'est fait en même temps

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MessageSujet: Re: lifeless, pale and numb - elijah   lifeless, pale and numb - elijah EmptyMar 16 Juil - 0:16

Wolves asleep amidst the trees
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But one soul lies anxious wide awake
Fearing all manner of ghouls, hags and wraiths
For your dolly Polly sleep has flown
Don't dare let her tremble alone
For the witcher, heartless, cold
Paid in coin of gold
He comes he'll go leave naught behind
But heartache and woe
Deep, deep woe
Birds are silent for the night
Cows turned in as daylight dies
But one soul lies anxious wide awake
Fearing all manner of ghouls, hags and wraiths
My dear dolly Polly shut your eyes
Lie still, lie silent, utter no cries
As the witcher, brave and bold
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He'll chop and slice you
Cut and dice you
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Le cimetière chantonne sa triste mélodie silencieuse. Seuls quelques filets d'air trahissent l'instant, abattus contre les plaques mortuaires. Et, au milieu de ce théâtre désert s'estompe les brèves respirations. Les sanglots se sont tus et, pour lui, l'hésitation hurle encore. Là, perchée dans les tréfonds de son être, réclamant une audience avec la raison ; elle perd, devenue muette. « Vous verrez que je ne vous ai jamais menti. » Un rictus, il compte s'en assurer. Les ruelles seront habitées, l'ombre toujours à côté. Il aura un œil sur cette âme qu'il n'a pas arraché, sur cette vie à laquelle il laisse du sursis. Légère bonté suite à ses atrocités, Elijah se fait grand prince à lui accorder le droit de vivre encore un peu – aussi misérable puisse être sa vie ou non. « Je n’en ai aucun intérêt. J’ai assez de choses à me reprocher. Et en gardant votre secret, j’deviens un complice, n’est-ce pas ? » Un haussement d'épaules avant qu'un geste de la tête affirmatif ne se trahisse de sa part. Autant jouer d'un peu d’honnêteté, de continuer sur cette lancée. Il n'aura de répit qu'en gagnant la confiance du fantôme, traqueur d'antan dont les prouesses ne se sont pas épuisées – toutes aussi noires qu'elles avaient pu l'être par le passé. Les choses n'ont pas tellement changées, elles ont juste évoluées. « Puis-je au moins savoir qui vous êtes ? » Cette fois, c'est un bref rire qui brave les lèvres du meurtrier. Elijah s'en redresse, peu sûr de la manière dont il doit répondre à cette question, à cette audace innocente qu'il laisse lui échapper. S'il veut savoir, s'il savait, il choisirait la mort plutôt que cet acte de bonté. Haynes ne peut lui retirer ce courage dont il fait preuve, cette espèce d'étincelle d'espoir qui essaie à se frayer une place dans la pitoyable existence à laquelle il fait face. Cette garce ne le laissera jamais en paix, peut-être devrait-il lui avouer. Si, l'espace d'une seconde, il a souhaité que ce calvaire s’éteigne sous les doigts du mercenaire, peut-être aurait-il dû savoir qu'elle n'exaucerait pas ces songes souhaités. « Je … Je peux rentrer chez moi, maintenant ? » Et, enfin, la question pour briser le nouveau silence. Il demande, attend la permission – il connaît la chanson. Si le dos se tourne sans qu'il n'ait une quelconque emprise sur cette décision, il n'hésiterait pas à faire valoir les promesses faites un peu plus avant. Il ne lui enlèvera pas ça non plus, cette intelligence dont il fait preuve pour pouvoir l'amadouer – et peut-être n'est-ce qu'un piège mais son regard n'a pas tilté. Il n'a pas la moindre idée de son nom, de ses méfaits. Il ne sait pas quel démon s'est trouvé sur sa route, sorti des ombres qu'il arpente depuis bien longtemps maintenant. Babylon n'a pas la moindre idée de la sombreur qu'il vient d'effleurer, des enfers qu'il a rejoint en évitant qu'il ne cède à le tuer.

Le corps du bourreau s'est redressé, de toute sa hauteur il détaille l'animal blessé, celui qui tient sa place en attendant d'être relâché. Elijah laisse un court instant de doute s'installer, prendre place en ce cœur qu'il cherche à alarmer – qu'il n'oublie pas qu'il est là, qu'il le sera également à l'avenir. Il tiendra cette promesse implicite et silencieuse, les yeux n'auront d'attention que sur le moindre de ses faits. « Tu devrais y aller, gamin. Attendre mon nom ne t'apportera rien si ce n'est plus d'ennuis encore. Il laisse même un soupire amusé braver les lèvres, extirpé de sa gorge face à l'innocence de celui qu'il vient d’entraîner dans les dangers de cette nuit entamée. Si tu as déjà des soucis avec la police d'ici, dis-toi que celle de New-York est bien moins tendre si elle apprend que tu t'es retrouvé avec moi. Simple mise en garde, fais-en ce que tu veux. » Là-dessus, il ose comme  une brève caresse sur l'arme qui séjourne à sa ceinture, tiquant légèrement aux souvenirs qu'il porte de la Grosse Pomme. Et si ses pensées ne sont pas des plus reluisantes pour cette cité délaissée, il se doute que la tornade qu'il y a laissé a davantage ravagé – rien qu'en des cœurs qu'il aurait voulu épargner. Dexter et Rose sont partis, quittant le sentier défait qu'il a laissé pour des contrées un peu plus claires, un peu plus sûres. Quant à son frère, à sa sœur, les nouvelles ne lui sont jamais parvenues – on ne prévient pas un mort de ce qui peut encore arriver. L'image qu'il gardait de ces gens se sont lentement évanouies. « Tu peux rentrer chez toi. » C'est dit cette fois avec une certaine lassitude ; le geôlier balance les clés et laisse la porte s'ouvrir sur ce semblant de liberté. 
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Babylon Mulrooney

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quartier : la rue est sa maison. il se fait héberger quelques fois par des âmes charitables qui veulent bien l'aider. il peut lui arriver de refuser parfois, ne souhaitant la pitié de personne.
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MessageSujet: Re: lifeless, pale and numb - elijah   lifeless, pale and numb - elijah EmptyMar 16 Juil - 21:47

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EXORDIUM.
Le désespoir parle et mène la danse, tient la route, garde la vivacité alors que toute l’animosité, ces sentiments humains se sont planqués. La vie n’est plus ressentie, le vide accapare tout ce qui est à sa portée. L’inconscience au bout du fil. Il est tombé, le souverain de la citée babylonienne. Tombé sans l’espoir de pouvoir se relever une nouvelle fois, de regagner le trône qui lui appartient, l’homme siégeant à cette place désormais, forçant l’exil, la vie de ce roi déchu entre les mains. Le venin se diffuse, pourri ce qu’il y avait encore de sain à l’intérieur, sans la sureté que le plus important ne soit épargné. La dose injectée importante, qui m’aura à l’usure. Un poison sans antidote. Le pacte est scellé, ma vie lui appartient désormais. Un silence attendu, aussi précieux que l’aura détenue entre ses doigts. L’attente de pouvoir me glisser dans l’ombre de ces rues où il n’a jamais fait bon vivre, l’autorisation est demandée, la chanson macabre connue que l’on m’a déjà tant récitée. Le dos ne sera jamais tourné tant que rien ne soit sûr, bien que l’insécurité demeurât toujours. Les hommes de paroles ne courent plus les rues, prennent les plus démunis en traître. L’assurance effacée qui finira bientôt par disparaitre de la surface de la terre. Une valeur qui se rarifie. « Tu devrais y aller, gamin. Attendre mon nom ne t'apportera rien si ce n'est plus d'ennuis encore. » Les paroles sonnent comme une délivrance, la fin de se calvaire infernal, menaçant cette vie désormais en sursis. Une énième question sans réponse que je chercherais à obtenir. Mais pas ce soir, ni demain. La conscience sait, que l’esprit vengeur n’a rien d’un homme ordinaire, qui aurait volé cette âme par pure vengeance. Ses traits abîmés, ses courbes formées dans la roche, le regard voilé par l’absence de vie, d’une étincelle qui peinerait à survivre. Cette leçon donnée, cette innocence bafouée. « Si tu as déjà des soucis avec la police d'ici, dis-toi que celle de New-York est bien moins tendre si elle apprend que tu t'es retrouvé avec moi. Simple mise en garde, fais-en ce que tu veux. » Plus dangereux que je ne pouvais l’imaginer, bien plus sombre que ma naïveté m’a laissé penser. L’azur fantomatique relève cette brève et courte caresse à l’arme, un faible frémissement franchit le seuil de mes lèvres. Le diable semble finalement exister, n’étant en rien qu’une figure que les Hommes ont inventés.

« Tu peux rentrer chez toi. » Le début d’une fin. La porte de ma cellule s’ouvre, m’appelle à la liberté vers laquelle, je cours sans me retourner. Je fuis avant qu’il ne revienne sur sa décision. Le dernier regard lui est adressé, cherchant à l’ancrer dans cette mémoire qui ne l’oubliera jamais. Cette voix qui finira par me hanter. Le silence regagne l’abîme où les mots n’ont plus leur place. L’attention est détournée, le dos lui est finalement tourné. La confiance est placée en l’homme qui tient finalement parole. Les pas me guident à l’extérieur de ce lieu de repos éternel, mes jambes peinent à me soutenir, l’inconscience me guide et me pousse vers l’endroit où j’ai pour habitude d’être. Le contrôle peine à être repris, la réalisation de cet échange qui me lie désormais les mains, qui m’affectera jusqu’au cœur qui ne laissera plus de place. Ma silhouette disparait dans l’obscurité où j’éprouve le désormais besoin de me réfugier. La conscience manquante, l’âme absente.



fin.

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