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 It's a trap ! [LLoyd]

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MessageSujet: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] EmptyMer 23 Aoû - 18:11

It's a trap !


« Pardon ? »

J’observe mes deux collègues et amies, l’une médecin urgentiste, l’autre ambulancière et elles affichent un sourire, visiblement contentes d’elles. Cependant, avec ce qu’elles viennent de m’annoncer, elles n’ont absolument aucune raison d’être satisfaites d’elles-mêmes là… Qu’est-ce que c’est que cette histoire de rendez-vous arrangé ? Depuis quand on m’arrange des rendez-vous avec des hommes ? Depuis quand ma vie privé regarde qui que ce soit d’autre que moi ? J’ose espérer que c’est une blague, qu’elles viennent de m’annoncer que j’ai rendez-vous ce soir avec jeune homme visiblement charmant, pompier, qu’elles connaissent, qui est célibataire et avec lequel « ça pourrait coller » selon leurs dires. Une blague de mauvais goût, voilà tout. Je finis même par esquisser un sourire, laisse échapper un petit rire.

« Vous avez failli m’avoir. N’importe quoi. »

Et encore un petit ricannement qui cesse quand je vois qu’elles perdent leur sourire pour afficher un air sérieux, même gêné et mon sourire se transforme en grimace alors que je réalise qu’elles sont parfaitement sérieuses. J’écarquille les yeux, ma bouche forme un « O » de stupeur avant que je ne me mette à froncer les sourcils. Je les aime beaucoup, nous nous entendons bien, parce qu’elles ont un caractère bien trempé et que j’apprécie cela chez elles mais là…

« Non mais pourquoi ? Je n’ai pas besoin de vous ni de personne. Si je voulais trouver quelqu’un…
- Tu ne pourrais pas parce que tu es de plus en plus ici. C’est comme si ton appartement était devenu ta résidence secondaire ces derniers temps.
- Et alors ? Franchement, je n’y tiens pas. Le rencontrer… Je ne veux pas me mettre en couple et vous le savez très bien.
- On dit que seuls les imbéciles ne changent pas d’avis.
- Parce qu’en plus de me préparer un rendez-vous dans mon dos vous me traitez d’idiote hm ? »

J’arque un sourcil et croise les bras.

« Non, on dit simplement que ça ne te coûte rien de rencontrer quelqu’un, d’aller dîner, d’essayer d’avoir un rencard « normal » plutôt que d’aller piocher un type dans un bar. »

Ma bouche reforme un nouveau « O ».

« Fais pas cette tête, on est souvent avec toi quand tu t’éclipses après avoir rencontré un type au bar on te rappelle. »

Je referme la bouche et pince les lèvres. Oui. Bon. Je ne suis pas toujours seule dans les bars, c’est vrai. Et il est aussi vrai que quand nous sortons toutes les trois, il n’est pas rare que je les abandonne pour aller passer du bon temps avec un type mais c’est tellement plus simple de faire comme ça… Me mettre en couple, moi ? Comme si un type pourrait accepter le temps que je passe ici. Comment ça quelqu'un comme lui pourrait comprendre ? Je fais rarement l’autruche, sauf dans le cas présent parce qu'au fond, c'est juste la peur de m'attacher qui me pousse à agir comme ça. Je soupire et affiche un sourire désolé.

« Je vous remercie d’essayer de… Je veux dire c’est gentil mais non merci.
- Non mais tu vas pas annuler le jour même !
- Vous me l’auriez dit plus tôt j’aurais annulé plus tôt. » je réponds d’une façon un peu plus sèche parce que mine de rien, je fais l’effort de ne pas m’emporter, il ne faudrait pas trop pousser.

Le souci est qu’elles semblent véritablement embêtées et je termine par froncer les sourcils, mine de rien curieuse. Pourquoi est-ce que ça les ennuie autant ?

« Bon, c’est quoi le problème là ? »

Elles échangent un regard, semblent hésiter puis se décident.

« Disons que c’est vraiment un type charmant, qu’on a eu du mal à le convaincre et qui aurait bien besoin de passer une bonne soirée.
- Et vous avez pensé à moi pour une bonne soirée ? Qu’est-ce qui ne va pas chez vous les filles ?... »

Je ne me moque pas, je suis sérieuse. Elles me connaissent… Elles connaissent mon caractère, elles savent que je ne suis clairement pas la meilleure personne placée pour remonter le moral de quelqu’un, je ne saisis pas…

« Toi aussi tu as besoin de passer une bonne soirée. »

Nouveau froncement de sourcils de ma part.

« Tu n’est pas bien en ce moment. On sait, tu n’aimes pas en parler et on n’en parle pas mais on le voit et on s’est dit… »

Elle ne termine pas sa phrase, hausse les épaules et je détourne le regard. Effectivement, je ne suis pas au mieux de ma forme en ce moment. En dehors du fait qu’on arrive à une période de l’année difficile qui va me replonger dans des souvenirs monstrueux d’ici quelques semaines, et dont elles ont conscience, il y a autre chose dont elles n’ont pas conscience car elles ne sont pas au courant. Il y a Joshua, ou Jacob puisque c’est cela le prénom donné par sa famille adoptive. Mon fils, que j’ai abandonné à sa naissance, qui m’a écrit, auquel j’ai répondu, et que je vais rencontrer le week-end prochain. Et oui, cela me travaille pour tout un tas de raisons et, malgré le masque que je suis capable de porter, elles me connaissent trop bien. Je me mets à hésiter. Le « non » n’est plus catégorique mais malgré tout… Je ne suis pas de la meilleure compagnie, lui non plus ne semble pas être au meilleur de sa forme : qu’est-ce qu’on va bien pouvoir s’apporter de sympathique à l’autre ?

« Je vais le déprimer encore plus votre charmant inconnu…
- Mais non… Et puis si l’un de vous a envie de mettre fin au rendez-vous rien ne vous en empêchera… Il a accepté alors tu pourrais… Juste essayer ? »

-|-|-

Devant la porte du restaurant, les bras croisés, j’ai l’estomac noué. Pourquoi est-ce que j’ai fini par accepter ? Elles ont su y faire et puis bon, leur description m’a donné envie de le rencontrer, il est visiblement mon type d’homme mais… Toute cette histoire est quand même dingue. Un rendez-vous arrangé… Avec un pompier… Pas au meilleur de sa forme… Comme moi… Non mais quelle idée… Ceci dit, maintenant que je suis là, je ne vais pas faire demi-tour et même si je ne suis pas emballée, je suis malgré tout curieuse de le rencontrer, je ne peux le nier. Il doit y avoir un petit quelque chose chez lui sinon, elles n’auraient pas pris la peine d’organiser ça. Me connaissant comme elles me connaissent, elles n’auraient pas pris la peine... Je réajuste mon haut rouge, m’assure que la braguette de mon slim est bien fermé (sait-on jamais), secoue un peu mes boucles rousses (me demandant d’ailleurs pour la énième fois si je n’aurais pas dû attacher mes cheveux) et jette un nouveau coup d’œil à mon téléphone portable. Je suis un peu en avance, je préfère. Et lui, est-ce qu’il va être un peu en avance ? A l’heure ? En retard. S’il arrive en retard ça commencera m… Ah non, pas en retard. En avance. Parce que c’est lui. C’est forcément lui vu la façon dont il semble chercher quelqu’un qu’il n’a jamais vu sauf que moi, il m’a déjà vue.

Oh bon sang…

J’aurais dû demander son nom. J’aurais dû parce que si elles m’avaient donnée son nom, j’aurais refusé. J’aurais refusé parce que Lloyd, je le connais. Nous nous sommes vus de nombreuses fois au CMC et il y a eu cette fois en particulier où j’avais passé un très mauvaise soirée après mon retour d’Irak, où il s’était montré insistant avec moi et où j’avais détesté ça et où je lui avais presque hurlé dessus. Et depuis, durant ces derniers mois, quand on s’est croisé au travail c’était le minimum syndical alors un rencard avec lui ? Je croise finalement son regard et il me semble qu'il est aussi contrarié que moi. Un point commun ? Hm…

« Salut. » je dis en levant la main pour le saluer. Une poignée de main ? Nope. La bise ? AH AH ! « Je crois qu’on nous a piégés… » j’ajoute en esquissant un sourire crispé. « Tu ne savais pas que c’était moi, pas vrai ? »

Et je ne savais pas que c’était lui.
Je vais les tuer.
On va les tuer ensemble même, voilà.



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Lloyd Hatfield

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quartier : un appartement dans le Loop, Downtown, sur le même pallier que celui de sa mère, atteinte d'agoraphobie sévère et cloitrée depuis des années maintenant
physique : depuis son accident, survenu le 31/10/16, la main droite de Lloyd, piétinée durant un mouvement de foule, présente des cicatrices dues aux opérations subies pour la réparer

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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] EmptySam 26 Aoû - 10:47

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Lloyd sait déjà que c’est une mauvaise idée. Il le sent au plus profond de son être, mais il a promis qu’il allait essayer alors c’est exactement ce qu’il va faire, parce que contrairement à certains de ses proches l’ayant récemment déçus : il est un homme de parole. Le pompier ne garanti en aucune façon d’y mettre beaucoup de cœur, mais suffisamment pour ne pas se voir reprocher de ne pas avoir joué le jeu et laissé sa chance à cette fameuse fille.
Ses collègues ne lui ont pas donné beaucoup d’informations à propos de la fille en question. Simplement qu’elle s’appelle Sidney, qu’elle mérite de rencontrer un type bien et qu’elle pourrait bien plus plaire. Lloyd en doute. Chaque fois qu’il regarde une fille depuis des mois, c’est pour la comparer à Felicity et noter qu’aucune d’elle ne lui arrive à la cheville… Elle lui manque encore. Peut-être qu’elle lui manquera toujours… Cette idée lui fiche une trouille bleue et c’est aussi pour tenter de l’effacer de sa mémoire qu’il accepte de rencontrer une parfaite inconnue ce soir. Il faut qu’il avance. Felix ne reviendra pas à Chicago et, si elle le fait, elle ne reviendra certainement pas pour lui et il va bien falloir qu’il se fasse une raison.
Ses amis et collègues lui rabâchent qu’il mérite d’être heureux et de rencontrer une femme à sa hauteur, mais Lloyd n’est pas tout à fait d’accord avec cette idée. Il ne pense pas mériter quoi que ce soit. Il a surtout peur de répéter le même schéma qu’avec la journaliste du Chicago Tribunes et de tout gâcher. Non, en vérité, il a surtout une peur bleue de s’attacher de nouveau et de souffrir. Il ignore s’il pourra un jour faire confiance à une femme à nouveau, s’il pourra oser la présenter à sa fille et la laisser nouer le moindre lien avec. Parce qu’il n’est pas le seul à avoir souffert de sa séparation d’avec Felicity…

Son Ipod vissé sur ses oreilles, Lloyd essaie de se projeter et de trouver des sujets de conversation à aborder avec l’inconnue qu’il s’apprête à rencontrer. Il a décidé de venir à pieds parce qu’il réfléchi mieux comme ça que dans sa voiture. Et puis le trajet étant rallongé, ça lui laisse plus de temps pour se préparer à affronter cette soirée. Une soirée qui n’a pas exactement été programmée le bon jour puisqu’aujourd’hui marque le septième anniversaire de la mort de son père. Il a passé la journée avec sa mère et se sent coupable de ne pas passer le restant de sa soirée avec elle. Il a d’ailleurs préféré faire appel à une baby-sitter pour sa fille ce soir afin de ne pas trop en demander à Maureen qui est toujours un peu dans le brouillard en cette période de l’année. Lui-même n’est d’ailleurs pas au meilleur de sa forme émotionnellement parlant. Mais ce n’est pas nouveau, ça fait un moment que ça dure et qu’il est à fleur de peau. Il faut dire que ces derniers mois n’ont pas exactement été de tout repos… Cette dernière année en réalité.  

Lloyd aperçoit tout à coup l’enseigne du Monteverde, le restaurant italien hors de prix ou ses amis lui ont conseillé d’inviter la dénommée Sidney. Les restaurant de son genre ne sont pas exactement sa tasse de thé et il aurait préféré une soirée en toute décontraction, dans un lieu moins huppé, mais tant pis. Peut-être que c’est Sidney qui a choisi l’endroit. Peut-être qu’elle apprécie ce genre de choses. Ca ne leur fait pas un point commun en tout cas…
Lloyd jette un coup d’œil à sa montre et réalise qu’il est un peu en avance. Poussant un soupir contrit, il retire ses écouteurs, les enroulent autour de son appareil et les fourrent dans la poche de sa veste en cuir. Sur ce, il se fait violence et traverse la rue pour rejoindre le restaurant en se demandant s’il repèrera facilement son rencart et si elle lui plaira physiquement. Il n’a pas de type de femme particulier mais espère qu’elle ne ressemblera pas à Felicity… Sans quoi, ça compliquera les choses et il ne pourra s’empêcher de les comparer.
Si ça se trouve, elle va te poser un lapin…
Ca ne le dérangerait pas tant que ça.
Chassant cette idée de son esprit, il continue de s’avancer, repérant une femme au loin, seule, qui paraît attendre quelqu’un. Se pourrait-il qu’il s’agisse de la Sidney qu’il est…
Oh bon sang…
Sidney. Ce n’est tout de même pas CETTE Sidney ? Non, ils ne pourraient pas lui avoir fait un coup pareil… En même temps, il ne savent pas que le contact n’est pas du tout passé entre eux lorsqu’ils se sont rencontrés.
Mais évidemment que c’est elle. Il le devine au regard qu’elle lui renvoie. Combien y a-t-il de Sidney travaillant au CMC ? Il aurait dû s’en douter. Mais les choses se sont si mal passées entre eux qu’il n’a jamais envisagé une seule seconde qu’il pourrait s’agir d’elle… D’autant que ses amis lui ont assuré qu’il devrait s’entendre à merveille avec la fille en question.

La rousse lui fait un signe de la main et il comprend que ses doutes sont fondés. Et l’espace d’une seconde, il est tenté de faire demi-tour et de retourner s’enfermer chez lui, après avoir passé un coup de téléphone houleux à ses soi-disant amis !
« Salut. Je crois qu’on nous a piégés… » lui lance-t-elle dans un sourire crispé alors qu’il est arrivé à sa hauteur malgré son envie de détaler. « Tu ne savais pas que c’était moi, pas vrai ? »
« Je savais que je devais rencontrer une Sidney mais… Je ne pensais pas que ce serait toi, non. J'aurai sûrement dû m'en douter ceci dit » lui répond-t-il, les mains toujours fourrées dans les poches de sa veste en cuir, se gardant d’ajouter que s’il avait su, il n’aurait pas tenté le coup… Mais ça doit s’entendre à son ton ou se lire sur les attraits fatigués de son visage.
Et là-dessus, bien sûr, un silence on ne peut plus pesant s’installe… Vraisemblablement, aucun des deux n’a vraiment envie d’être là. Mais Lloyd – qui a été convenablement élevé par sa mère – réalise qu’il ne peut pas tout annuler comme ça et qu’il serait très malpoli de lui proposer qu’ils rentrent chacun chez eux… D’autant que les propos de ses amis à propos du fait que la jeune femme ait bien besoin d’un peu de bonheur dans son existence lui reviennent…
Prenant sur lui, la main toujours enfoncée dans sa poche, il désigne le Monteverde.
« Ils font de la bonne cuisine au moins ? T’es déjà venue ici ? Non parce que j’suis venu à pieds et ça m’a ouvert l’appétit alors… Enfin quitte à être venu jusqu’ici… Si ça te dit… »




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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] EmptyDim 27 Aoû - 18:13

It's a trap !


Le vilain piège que voilà et nous sommes tous les deux tombés en plein dedans, comme deux gros imbéciles que nous sommes. Il m'affirme qu'il aurait dû se douter que c'était moi quand lui a dit le prénom et je réalise que j'ai été aussi stupide que lui. Moi, elles ne m'ont pas donnée son prénom, parce qu'elle savait que j'allais me souvenir de Lloyd ou en tout cas faire le rapprochement parce qu'il ne pouvait pas y avoir trente six milles Lloyd, blonds, pompiers à Chicago... Du coup, elles se sont contentées de me le décrire physiquement et de me dire qu'il était pompier mais même ça, ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille. Nous nous sommes faits avoir et ça nous servira de leçon. Il garde ses mains dans ses poches et moi je croise les bras, ne sachant pas trop quoi en faire. Puis le silence. Lourd. Pesant. Qui va proposer d'annuler la soirée en premier ? Lui ? Moi ? En tout cas, il est très clair qui ni ni moi n'avons d'être là. C'est terriblement flagrant et gênant aussi. Regards détournés et quand je recroise le sien, j'esquisse un sourire une nouvelle fois un brin trop crispé et c'est là qu'il me désigne soudain le restaurant. Je fronce un peu les sourcils, ne saisissant pas pourquoi il se met à me poser des questions sur le restaurant devant lequel nous nous trouvons. S'ils font de la bonne cuisine ? Si je suis déjà venue ? Et qu'est-ce qu'il va bien pouvoir faire de ces informations, hm ? La réponse arrive très vite car il m'avoue être venu à pieds et qu'il a faim. Ma bouche forme un « O », décidément je n'arrête pas aujourd'hui, quand je comprends qu'il veut qu'on aille manger là. Lui. Et moi. Qu'on poursuive le... Rendez-vous. Tous les deux. « Quitte à être venu jusqu'ici... Si ça te dit... » Je referme la bouche, réfléchissant silencieusement à sa proposition. Le fait est que moi aussi j'ai faim mais maintenant que nous savons qui est l'autre, est-ce que c'est une bonne idée de passer la soirée ensemble ? La dernière fois ça a été tellement... Enfin, moi, j'ai été tellement... Je ne suis pas du genre à regretter alors je ne regrette pas parce que pou moi, ce jour-là, il avait été trop insistant mais ça ne me met pas à l'aise. C'est ceci dit peut-être l'occasion d'effacer ce fameux jour et de repartir sur des bases disons plus agréables.

Je ne sais pas quoi faire.

« Je ne sais pas s'ils font de la bonne cuisine mais vu les prix, ils ont plutôt intérêt. Tu as déjà lu leur carte ? » je réponds finalement, un peu beaucoup à côté parce que même s'il a posé la question, ce n'est pas à cette question-là que je devrais répondre en premier. Je détourne le regard pour observer l'intérieur du restaurant en tendant un peu le cou. « Je n'ai jamais mis les pieds dans ce restaurant, ce n'est pas mon genre de rest... » Je me coupe moi-même dans ma phrase en réalisant que... « En fait, je ne vais jamais au restaurant. Enfin, j'y allais parfois avant mais ça doit faire des années... » Oui, des années. La vache... Le réaliser me fait écarquiller les yeux et je comprends tellement mieux ce qu'elles voulaient dire et voulaient faire... Le pourquoi de cette soirée. Je relève mon regard vers Lloyd qui est là, tout penaud, les mains toujours dans ses poches. Il est... Oui, il est craquant c'est vrai et puis elles ont dit qu'on avait tous les deux besoin de se changer les idées. A défaut de moins déprimer, déprimer à deux plutôt que tout seul. C'est ça l'idée je crois.

Pourquoi pas ?

J'esquisse un sourire, cette fois-ci moins crispé quoique encore un peu tendu mais c'est beaucoup mieux.

« Et si on allait ailleurs ? Manger ici ne me dérange pas hein. » j'ajoute rapidement. « Mais je ne sais pas... Tu ne préférerais pas qu'on trouve un endroit plus décontracté ? Tu trouves que ça nous ressemble ce genre d'endroit ? »

Il sort d'où ce « nous » Sidney ? Oh. Oh ! Je lève les mains. Pas d'ambiguïté, surtout pas d’ambiguïté !

« Enfin, je veux dire nous, le chirurgien, le pompier. Je ne nous imagine pas dans un restaurant comme ça... Tu connais un restaurant sympa toi ? »

Il l'a sa réponse. Je ne suis pas capable de faire mieux. Je ne suis pas capable de lui dire que ça me dit de passer la soirée avec lui. J'ai beau être une personne directe, parfois trop, quand on est dans ce domaine-là, le domaine dans lequel nous avons été forcés ce soir par nos collègues en commun, je ne sais pas être aussi franche.

Un jour peut-être.



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physique : depuis son accident, survenu le 31/10/16, la main droite de Lloyd, piétinée durant un mouvement de foule, présente des cicatrices dues aux opérations subies pour la réparer

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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] EmptyLun 28 Aoû - 12:52

it's a trap

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La remarque qu’elle lui fait à propos des prix lui arrache un sourire. Il se remémore les pensées qu’il a pu avoir sur son trajet jusque dans cette partie du centre ville et devine que le choix du restaurant n’était pas non plus celui de Sidney. Un bon pour elle. Mais qui les compte ? Leurs regards se portent tous deux sur la devanture du restaurant qui laisse entrevoir l’intérieur et les clients déjà attablés. L’endroit est calme. Vraiment très calme… La majorité des clients sont en couple et la plupart sont habillés avec classe. Inutile d’être Einstein pour deviner qu’ils se sont mis sur leur trente-et-un ce soir et viennent dans le un but romantique… Ce qui était censé être celui de Lloyd également. S’il n’a pas été jusqu’à enfiler un costume trois pièces, il a tout de même passé une chemise et un pantalon léger, coupé droit qu’il a associé à une paire de mocassins achetés à l’époque d’un mariage. Pour ajouter une petite touche décontractée et ne pas attraper la crève, au cas où : il a opté pour sa veste en cuir du même noir que ses chaussures et dans laquelle ses mains sont présentement enfoncées.  
« Waw » commente-t-il simplement lorsqu’elle lui annonce qu’elle n’a pas mis les pieds dans un restaurant depuis des années. Ca lui paraît un peu déprimant… Ses collègues ne mentaient donc pas.
« Et si on allait ailleurs ? » lâche tout à coup la rouquine en se tournant vers lui, un sourire un peu gêné aux lèvres.
La question le prend un peu de court. Pas parce qu’elle a l’air d’être le genre de personne a apprécier ce genre d’endroit chic – même s’il trouve que c’est le cas avec sa manière un peu hautaine de s’exprimer et de se tenir – mais c’est le fait qu’elle avoue ne pas vouloir renoncer à la soirée organisée à leur insu qui décontenance LLoyd… Si elle veut ailleurs, c’est qu’elle n’est pas tout à fait contre l’idée de passer un peu de temps en sa compagnie. Hors, lorsqu’il a tenté de lui faire la conversation à l’hôpital, elle n’avait franchement pas l’air très motivée par l’idée. C’est d’ailleurs ce qui a conduit à leur dispute, totalement ridicule avec du recule… Après coup, il s’était fait la remarque qu’il avait été complètement idiot d’insister autant, mais sur le coup…ça avait été presque obsessionnel. Il n’avait pas supporté qu’elle l’envoie bouler comme elle l’avait fait et c’était devenu un genre de défi pour lui… Ridicule.

« Enfin, je veux dire nous, le chirurgien, le pompier. Je ne nous imagine pas dans un restaurant comme ça... Tu connais un restaurant sympa toi ? »  
« Ben… J’en connais quelques uns, ouais, mais… Enfin… J’en sais rien » bafouille-t-il un peu, jetant un nouveau coup d’œil à l’intérieur du Monteverde.
C’est vrai qu’il n’est pas tellement du genre à apprécier les endroits de ce genre, il préfère les endroits bruyants, chaleureux, avec une atmosphère particulière mais…maintenant qu’il est là… Et puis c’est la façon dont elle a dit que ça ne leur ressemblait pas… Comme s’il n’était pas assez bien pour un endroit de ce genre. Elle le prend pour qui au juste ? Qu’est-ce qu’elle connaît de sa vie ? Il a l’air d’être sans le sou ? C’est la veste en cuir ? C’est la manière dont ses cheveux sont coiffés ? Ou en l’occurrence pas coiffés…  
« Tu sais ce qui me ressemble encore moins que ce restaurant ? Fuir devant l’adversité » rebondi finalement le pompier, esquissant un petit sourire. « Pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas plutôt mettre un peu d’ambiance là-dedans et imposer notre façon d’être à ce resto ? T’as l’air du genre à accepter de relever des défis… Alors je te défi de me suivre à l’intérieur de ce restaurant ! Puis si ça fait des années que tu n'as pas mis les pieds dans un restaurant, j'peux pas me permettre de t'emmener dans un des resto miteux où je traine habituellement. Faut faire les choses un minimum correctement. »  



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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] EmptyMar 29 Aoû - 13:04

It's a trap !


Rien ne l’oblige à dire oui. Est-ce que j’en serais vexée s’il décidait de couper court à la soirée ? Non. Enfin… Oui, un peu, parce que ça voudrait dire qu’il refuse de passer du temps avec moi. Dans un sens il ne me doit rien, au contraire, vu que la dernière fois qu’il a tenté un « rapprochement » je l’ai envoyé sur les roses de façon brusque et désagréable mais malgré tout… Il a accepté ce rendez-vous à l’aveugle et si maintenant qu’il sait que c’est moi il préfère carrément s’en aller… Oui, cela a de quoi me vexer. Je veux dire, moi, je n’ai pas décidé de renoncer à cette petite soirée simplement parce que c’est lui. J’y ai pensé mais finalement, j’ai décidé de lui donner une chance, de pourquoi pas me prouver que j’ai eu tort de ne pas lui donner une chance la première fois qu’il a voulu que je lui en donne une. Et puis j’ose croire que si nos amies communes ont organisé cette soirée, c’est parce qu’elles pensent que cela peut coller, au moins un peu. Elles ne nous auraient pas envoyé droit dans le mur quand même… Alors oui, j’ai envie de passer cette soirée avec lui, d’en apprendre un peu plus sur lui, de voir si nous pourrions nous entendre même si pour le moment ça me semble compliqué et peut-être terminer sur une note agréable, même si ça ne nous engagerait à rien. C’est que plus je le regarde et plus je le trouve à mon goût alors forcément… Du coup, quand il me dit qu’il connait quelques restaurants mais qu’il « n’en sait rien », je sens aussitôt la colère monter : ah il ne sait pas s’il a envie de passer la soirée avec moi hm ? Sympa. Très sympa. Je me renferme un peu et recroise les bras. Il lui suffit de le dire clairement, il n’a pas à tourner autour du pot. C’est très facile : « Je n’ai pas envie de manger avec toi, peu importe le restaurant. Bonne soirée. » et la chose sera réglée. Je serai énervée mais ce sera réglé. Je détourne le regard de Lloyd, attendant qu’il daigne enfin avec le courage de m’annoncer qu’il met fin à cette soirée mais quand il rouvre la bouche, ce n’est pas pour me dire ça. Pas du tout même. Je relève mon regard vers lui (tiens, je ne m’étais pas rendue compte qu’il me dépassait en fait) et hausse un sourcil à sa question. Non, je ne sais pas ce qui lui ressemble encore moins que ce restaurant puisque je ne le connais pas.

« Fuir devant l’adversité. »

Je fronce les sourcils, ne saisis pas. Il esquisse un sourire et, de façon totalement idiote, je me mets à sourire aussi même si je ne sais pas ce qui va suivre. Je ne sais pas trop pourquoi, c’est peut-être son sourire à lui qui me donne juste envie de sourire. Rah. En tout cas, me voilà en train de décroiser les bras, me voilà en train de l’écouter me proposer un défi : aller dîner dans ce restaurant et imposer notre façon d’être. Une chose me fait plaisir, vraiment, c’est la façon dont il a réussi à cerner une partie de ma personnalité en fait. J’aime assez qu’il ait du nez de cette façon. Et j’aime aussi qu’il ait du culot, de l’audace, ça me plaît. La dernière fois ça ne m’a pas plu mais là ça me plaît. Je suis changeante, qu’y puis-je ? Il me défit ensuite de le suivre à l’intérieur du restaurant et la façon dont il le dit faire s’élargir mon sourire jusqu’à ce que je laisse échapper un petit rire : oui, oui, il vient de faire accomplir ce petit miracle. Il est bête… De donner tant d’importance à « ce défi », mais bête dans le bon sens du terme, drôle en fait. Et finalement, mon rire cesse, mon sourire se fait moins large mais pas parce que je me mets à faire la tête, parce que je me renferme une nouvelle fois, davantage parce que je suis surprise de ses mots en suite. C’est… Particulièrement gentil en fait. Qu’il estime que je mérite d’aller dîner dans un grand restaurant vu que cela fait des années que je n’ai pas mis les pieds dans un restaurant. « Faut faire les choses un minimum correctement. ». Petit sourire en coin, victorieux en réalité. Je me sens victorieuse qu’il ait envie de faire les choses correctement pour moi. La soirée ne va donc pas s’arrêter là et je commence à comprendre pourquoi elles ont fait ça. Plus je le regarde, plus je comprends. J’affiche donc un air résolu bien que détendu et relève un peu le menton avec fierté.

« Je n’ai jamais peur de relever des défis, alors j’accepte. » Petite pause. « Avec plaisir. » je rajoute parce que je le pense et parce que je peux bien le dire, ça n’engage à rien. C’est juste vrai. « Et puis si quelqu’un fait un malaise et s’étrangle avec un morceau de je ne sais quoi, au moins nous serons là pour le sauver. » je lui dis en prenant un air faussement dramatique.

Il m’invite ensuite à passer en première, galant en plus. Il marque des points. Vraiment. Je pénètre donc à l’intérieur du restaurant et il est clair qu’on ne peut nier que cela sent divinement bon. Et cela me donne encore plus faim. Je prie mon corps de ne surtout pas se faire remarquer car mon estomac serait totalement du genre à gronder de manière peu discrète et ce n’est clairement pas l’endroit pour ça. Regard circulaire et effectivement, les gens sont quand même plutôt bien habillés. Je regrette un peu de ne pas avoir mis un haut plus classe mais ma foi, comme a dit Lloyd : apportons un peu de notre peinture à cette immense toile. C’est bien sûr à lui que l’hôtesse d’accueil s’adresse et cela m’agace, bien que je ne le montre pas. C’est pour cela aussi que je n’aime pas ce genre d’endroit, c’est trop… Vieille école. Je joue cependant le jeu et emboîte le pas de Lloyd quand elle nous conduit jusqu’à notre table, qui est pour le coup très bien placée dans un coin calme aux lumières tamisées. Lorsqu’un serveur apparaît après que l’hôtesse se soit éclipsée et tire ma chaise, je lève la main et la secoue légèrement.

« Merci mais je vais m’asseoir seule. » je lui dis avec un sourire, essayant de me montrer aimable.

Lui écarquille les yeux, visiblement surpris de mon attitude, les mains toujours posées sur le dossier de ma chaise.

« Je vous assure que je peux m’occuper de ma chaise moi-même. Merci. » je répète une seconde fois d’un ton un peu plus sec car je perds patience.

Il se décale finalement sur le côté de la table et attend que Lloyd et moi nous installions, ce que nous faisons. La chaise est confortable, très, très confortable. Je me rapproche donc de la table et c’est à Lloyd que le serveur s’adresse pour savoir si nous allons prendre un apéritif. Et, encore une fois, cela m’exaspère qu’il s’adresse à l’homme.

« Oui merci. Surprenez-nous. » j’ajoute rapidement avant qu’il ne se mette à nous proposer tout un tas de cocktails. Je reporte mon regard vers Lloyd avec un petit sourire. Il voulait du défi, ne pas choisir ce que l’on va boire en apéritif en est un autre et c’est moi qui le lance cette fois-ci. Le serveur s'éloigne finalement après nous avoir donné la carte à laquelle je jette un coup d'œil. Me prend l'envie de rire. « Il m'a donné une carte sans les prix... » je dis à Lloyd avec un large sourire aux lèvres.





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Lloyd Hatfield

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physique : depuis son accident, survenu le 31/10/16, la main droite de Lloyd, piétinée durant un mouvement de foule, présente des cicatrices dues aux opérations subies pour la réparer

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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] EmptyMer 30 Aoû - 10:34

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Il ne sait pas trop si Sidney en rajoute pour ne pas le complexer ou si elle est finalement en accord avec la situation, pour de bon. Ce "avec plaisir" qu’elle vient d’ajouter dans un sourire laisse en tout cas Lloyd un peu perplexe. Elle ajoute quelque chose à propos du fait qu’au moins, si quelqu’un a un problème d’ordre médical dans la salle, ils pourront se rendre utiles… Est-ce que c’est ce qu’elle espère ? Que leur soirée soit brusquement interrompue ? Est-ce qu’elle n’attend finalement qu’une excuse pour le planter là ? Peut-être, peut-être pas. Lloyd décide de ne pas trop se prendre la tête avec ça et de se contenter de vivre le moment présent en évitant de trop réfléchir. Il a suffisamment de choses en tête sans se la prendre avec ce genre de choses. Ce diner était après tout supposé lui changer les idées…
Il adresse donc un sourire entendu à son rendez-vous de ce soir, et lui ouvre la porte du Monteverde pour la laisser y pénétrer en première. Elle a l’air flattée par son geste et lui sourit gentiment en pénétrant dans l’établissement duquel se dégage une agréable odeur. Reste à espérer que les plats soient aussi savoureux qu’odorants.
« Bonsoir et bienvenue au Monteverde. Vous avez réservé ? »
« Bonsoir… Molly. Oui, au nom de Hatfield. »
L’hôtesse vérifie son registre et, dans un sourire, leur confirme l’information avant de les inciter - à grands renforts de sourires pour pub de dentifrice – à la suivre. Elle les guide jusqu’à une table plutôt bien située et Lloyd s’assoit, entreprenant d’ôter sa veste lorsqu’il assiste à une scène un peu spéciale. Sidney refuse que le serveur qui vient de les rejoindre tire sa chaise. Il fronce les sourcils, ne comprenant pas bien pourquoi elle fait tant d’histoires… Le pompier décide finalement de ne pas s’en mêler et ravale sa blague à propos du fait que lui aurait apprécié qu’on lui tire sa chaise. Le serveur a l’air suffisamment mal à l’aise comme ça et doit déjà craindre pour son pourboire.
Le grand blond esquisse quand même un sourire en entendant la chaise de Sidney racler sur le sol sans beaucoup de discrétion lorsqu’elle entreprend de l’avancer seule jusqu’à leur table. Il le dissimule bien vite derrière la carte que lui tend le serveur.

« Souhaitez-vous commander un apéritif ? »
« Eh bien… »
« Oui merci. Surprenez-nous » le coupe Sidney avec une certaine exaspération.
Encore à cause du coup de la chaise ? Parce qu’elle regrette sa décision de le suivre à l’intérieur et espérait qu’il prendrait la fuite pour lui éviter de passer pour la méchante ?
Et qu’est-ce que c’est que cette histoire de se laisser surprendre ? Il va leur ramener le cocktail le plus cher de la carte, à tous les coups ! Pourtant, Lloyd ne fait aucun commentaire. Il soutient un moment le regard de défi que lui lance la jeune femme installée en face de lui à table, comprenant à quel jeu elle joue, puis le laisse fureter sur la carte.
« Il m'a donné une carte sans les prix... »
Oh, c’est donc ça. Le coup de la chaise et maintenant celui du menu… Elle se sent brimée à cause de son statut de sexe faible. Il ne peut pas vraiment la blâmer pour son envie de se rebeller face au système patriarcal… Même s’il n’a pas tellement envie de l’entendre malmener leur pauvre serveur jusqu’à la fin du repas pour ça.  
« Si tu veux te faire peur, alors échangeons, moi ça me va » lui propose donc le grand blond en tendant son menu, qui lui affiche des prix faramineux. Ils procèdent donc à un échange et se plongent l’un et l’autre dans la contemplation des plats proposés par le restaurant. « Tu vas lui redemander de te surprendre et le laisser t’apporter la…piperade de sole et calamars sur son lit de ventrèche frottée au piment et… Je sais même pas à quoi peut ressembler un truc pareil » s’interrompt-il dans sa lecture, laissant échapper un petit rire amusé. Il secoue la tête d’un air dépité puis s’oriente lui-même vers quelque chose de moins alambiqué et sans viande ou poisson puisqu’il est végétarien depuis ses douze ans, au grand dam de ses parents.

Ils sont encore en train de choisir lorsque le serveur revient avec deux coupes de ce qui semble être du champagne. Tu parles d’une surprise… Le serveur place donc le verre de Sidney devant elle, avant de faire de même devant Lloyd en leur présentant le champagne qu’il a décidé de leur faire porter. Lloyd laisse Sidney décider s’il lui convient ou non, puisque apparemment, elle souhaite gérer les choses…
Lorsque s’est fait, ils passent aux commandes et Lloyd opte pour une simple salade d’entrée. Il n’a pas franchement d’appétit et c’est l’un des rares plats proposés qui ne contienne pas de viande. Sitôt que le serveur récupère les menus et les abandonne, Lloyd se penche un peu en avant, ses coudes appuyés sur la table. C’est très impoli mais il s’en moque royalement.
« Bon alors…si on veut faire les choses dans les règles de l’art, il va falloir que tu me parles un peu de toi, non ? » lui propose-t-il pour éviter un énième silence gênant. « Tu bosses en traumato, c’est ça ? Ça fait combien de temps ? »  



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Dernière édition par Lloyd Hatfield le Mer 30 Aoû - 21:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] EmptyMer 30 Aoû - 16:02

It's a trap !


Je pince mes lèvres pour ne pas éclater de rire tant ça me semble absurde que ce genre de pratique soit encore monnaie courante. Est-ce que les femmes qui acceptent de se faire entretenir sont encore si nombreuses que ça ? Est-ce qu’elles aiment se faire inviter sans avoir conscience des prix exorbitants du restaurant (celui-ci ou un autre, peu importe) ? Cela me dépasse et oui, parce que ça me dépasse et parce que je trouve ça ridicule, j’ai envie de rire. Je veux savoir combien va me coûter ce que je mange et, s’il m’invite, je veux savoir combien va lui coûter à lui ce que je mange, ça me paraît normal. En quoi ça ne l’est pas bon sang ? Quand Lloyd me propose d’échanger les cartes, je l’observe un instant sans bouger et mon sourire s’élargit. Classe. J’adore. Je hoche la tête et lui tends ma carte sans prix et récupère la sienne et au moins, maintenant, j’ai une vue d’ensemble de ce que va coûter ce repas. J’ose espérer que les produits sont de qualité sinon ils vont m’entendre… Le choix est là, on ne peut pas le nier mais certaines désignations de plat sont totalement… Absurdes, comme la carte sans prix en fait. Ce n’est vraiment pas mon truc. Parmi toutes ces choses, je ne sais absolument pas quoi choisir. Lloyd reprend la parole alors que je suis plongée dans la vaste étendue des plats proposés et je l’observe par-dessus ma carte et me recache derrière en ricanant quand il parle d’un plat en particulier qui ne me fait absolument pas envie, tant par sa désignation que par ce qu’il y a dedans. Sans être végétarienne, je ne cours pas non plus après la viande. J’en mange parfois, mais c’est rare. Je préfère le poisson mais les fruits de mer et autres joyeusetés, non merci. Du coup, son calamar et sa ventrèche là… Et puis franchement, le nom à rallonge du plat… Alors nouveau rire caché derrière la carte oui.

« Il y a tellement de mots dans la désignation du plat qu’il aura refroidi le temps que je le prononce. » je dis sur un ton sérieux qui frôle l’ironie de très, très près.

Je me replonge dans la carte, cherche quelque chose qui pourrait me plaire et lorsque le serveur revient, je ne suis toujours pas décidée ce qui m’arrache une moue contrariée. Il dépose devant nous… Du champagne ? J’arque un sourcil et relève mon regard vers le serveur. Il est sérieux ? Je lui demande de nous surprendre et il nous ramène du champagne ? La vie avec lui au quotidien doit être tellement « passionnante »… Je retrousse un peu le nez alors qu’il me montre la bouteille de champagne, comme si j’étais censée y connaître quelque chose et savoir que le millésime de l’année machin chose est le meilleur millésime au monde… Je regarde le nom de la bouteille, jette un coup d’œil sur la carte sans aucune gêne et accepte finalement cette bouteille : il n’a pas ramené la plus chère, il a dû au moins cerner un peu de ma personnalité, on peut lui reconnaître ça. Et parce que je ne suis pas qu’une rouquine hargneuse, je lui adresse un sourire et le remercie pour le champagne. Il nous demande si nous avons fait notre choix et crotte, non. Un nouveau coup d’œil à la carte. Je ne sais pas quoi prendre, c’est une horreur totale. Et quand Lloyd annonce ce qu’il a choisi, je n’ai plus d’autre choix que de choisir à mon tour. Poisson.

« Je vais prendre le… » J’ai envie de rire à cause de la désignation du plat, me retiens cependant mais toussote un peu avant de poursuivre. « Le blanc de bar sur sa peau croustillante. » Je ne termine pas, parce que la phrase est encore longue et que cela suffira bien au serveur je pense. J’ai raison puisqu’il récupère les cartes. J’en profite pour lui demander de nous ramener une bouteille d’eau plate au passage et nous revoilà donc seul à seul, Lloyd et moi. Je n’ai pas le temps de lui parler de mon blanc de bar et du fou rire qu’il a failli me provoquer que Lloyd se penche sur la table, en s’y accoudant, ce qui en théorie ne se fait pas dans un restaurant mais il ne fait pas comme les autres. Je ne fais pas non plus comme les autres et du coup je l’imite, m’accoude à la table et appuie mon menton dans mes mains pour l’écouter. Une façon de jouer sur le côté « confidences autour d’un dîner ». Sauf qu’à l’instant où il ouvre la bouche, je me fige, et me ferme malgré moi. Voilà qu’il veut que je parle de moi. Le sujet que je déteste le plus en réalité. Je retire mes coudes et repose mes mains à plat sur la table, petit geste pour remettre un semblant de distance entre lui et moi. Je n’aime pas parler de ma personne, de mon passé, de ce que j’ai pu vivre. Si on s’en tient au travail comme il vient justement d’en parler ça va aller mais le reste… Peut-être en parlerons-nous un jour, si je parviens à lui accorder assez de confiance pour cela mais en attendant… En attendant il va falloir qu’il se contente du peu dont je suis capable.

« Traumato oui. » je réponds finalement en hochant la tête et en faisant un effort pour ne pas paraître subitement froide. Il pourrait avoir du mal avec mon côté changeant et ce serait dommage que la soirée soit écourtée à cause de ça. « Je suis titulaire depuis deux ans. Je n’ai jamais fait autre chose que de la traumato à part pendant mon internat et au début de ma résidence. Dès que j’ai pu me spécialiser je l’ai fait parce que j’ai toujours voulu faire de la traumato. » je lui raconte avec un sourire qui me vient naturellement quand je repense à cette illumination que j’ai eue quand j’étais plus jeune. « Je ne veux rien faire d’autre. » je termine par dire, parfaitement sûre de moi, comme toujours. Je sais que c’est ma voie, je sais qu’il n’y en aura jamais d’autre. Et finalement, pour quelqu’un qui ne veut pas parler de moi, je trouve que je m’en sors plutôt pas trop mal. « Mon métier c’est toute ma vie. » je conclus en haussant un peu les épaules parce que j’ai bien conscience que bon nombre de personnes ne comprennent pas cette façon de penser. Il est vrai qu’à ce jour mon métier est ce qu’il y a de plus important pour moi. Peut-être qu’un jour cela changera. Peut-être que quand j’aurai revu Joshua, cela changera. Peut-être que si je tombe amoureuse cela changera. Mais en attendant... « Et toi ? » je lui demande finalement à mon tour. « Tu as toujours voulu être pompier ou c’est quelque chose qui t’est tombé dessus sans prévenir ? » Petit sourire. « Qu’est-ce qui t’intéresse dans ce métier ? L’adrénaline ? Le sentiment que ça te procure de sauver des gens ? » j’ajoute sincèrement curieuse. Je sais pourquoi moi je fais le métier que je fais. Je me demande pourquoi lui fait le métier qu’il fait. Et la fascination et l’admiration que j’ai envers les pompiers est réelle. Ce sont des hommes et des femmes courageux, toujours les premiers sur les lieux. Je croise mes mains sur la table et me détends un peu.

Finalement, ce n’est pas si difficile que ça en a l’air.
Et c’est plutôt sympa.



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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] EmptyMer 30 Aoû - 22:47

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La soirée ne s’annonce pas aussi terrible qu’il l’avait imaginé en reconnaissant Sidney. Dans son souvenir, elle était froide, cassante, à la limite agressive. Il s’était même demandé si elle n’avait pas manqué quelques cours dans son cursus…celui à propos de l’empathie ou de la communication médecin/patient/collègue par exemple. Car si un tel comportement était possible dans une série télévisée du type Dr House, dans la vraie vie, un médecin aussi peu aimable ne pourrait pas exercer bien longtemps. Pas dans un hôpital dépendant de subventions et de donations de patients satisfaits et généreux…
Sidney continue de se montrer plutôt hautaine et son attitude est parfois à la limite de l’impolitesse, mais elle est bien plus souriante que lors de leur rencontre. Et puis elle n’est pas désagréable sans raison, gratuitement. Le serveur est bel et bien un peu macho, mais ça fait partie du protocole dans ce genre d’endroit guindé, non ? Pas que ce soit une bonne excuse ceci dit. Après tout à une époque comme la leur, il est plus que limite que les cliente soit traitées différemment.
Lloyd en vient à se demander ce qui se passerait si un couple homosexuel passait tout à coup la porte. Qui recevrait le menu dépourvu de prix ?
Mais il ne s’autorise pas à divaguer très longtemps et préfère lancer la conversation avec elle. Puisqu’il ne peut décemment pas se mettre à lui parler de lui-même et qu’il ne la connait pas suffisamment pour savoir de quoi elle pourrait vouloir parler, il préfère la questionner et voir comment tournera l’échange. Cependant, la dernière fois qu’il s’y est pris de cette manière, Sidney a pris la mouche et les choses se sont mal passées… Mais qu’est-ce qu’il est supposé faire d’autre ?

Mais cette fois, contrairement au jour de leur rencontre à l’extérieur de l’hôpital où elle prenait une pause, la rouquine lui répond. Elle confirme ses souvenirs puis enchaine en lui donnant quelques informations supplémentaires à propos de sa formation. Ca ne l’étonne pas vraiment de l’entendre lui tenir un discours de ce genre, d’apprendre qu’elle a su très rapidement ce qu’elle voulait faire et s’en est tenue à cette idée.
Lloyd l’imagine comme une femme obstinée, sûre d’elle et sachant parfaitement ce qu’elle veut. La jeune femme s’est donné les moyens d’obtenir ce qu’elle voulait, quitte à faire quelques sacrifices en chemin. Celui d’une vie sociale et amoureuse visiblement…    
« Mon métier c’est toute ma vie. » confirme-t-elle en arborant une moue presque défiante. Comme si elle s’attendait à ce qu’il ne comprenne pas, trouve cette idée un peu ridicule. Elle a dû entendre un tas de remarques à ce propos et, le fait que ses amis lui organisent ce genre de diner romantique à l’aveugle en dit long également…

Comme c’était prévoir, Sidney ne tarde pas à lui retourner la question pour savoir ce qui l’a poussé à devenir pompier exactement. Elle pense immédiatement à la raison évoquée par la plupart des curieux : a-t-il choisi cette voie pour l’adrénaline ? Se dépasser physiquement et mentalement ? A moins que ce soit un choix de type humanitaire ?
« Pour l’uniforme bien sûr. Ca plait aux filles il parait » lui répond Lloyd en essayant de garder son sérieux. Il lui adresse un sourire entendu qu’elle lui rend, puis attrape son verre et remue doucement le liquide à l’intérieur en reprenant la parole. « Mon grand-père était pompier en fait. Du coup j’ai eu un aperçu de cette vie là des mon plus jeune âge et ça ne me déplaisait pas. J’allais souvent à la caserne à la sortie des cours quand j’étais petit et il était mon héros… Et puis je suis devenu un adolescent rebelle, j’ai voulu faire tout sauf suivre les traces de mes modèles d’antan » se confesse-t-il sans trop savoir pourquoi il entre autant dans les détails. Ca ne doit pas franchement l’intéresser mais elle donne bien le change et ne laisse rien paraitre. « Ensuite...il y a eu le 11 septembre. Ca a réveillé quelque chose. Dès que j'ai pu, j’ai entamé une formation de pompier pour… Et bien pour me rendre utile je suppose. Je ne supportais pas l’idée de rester à ne rien faire, j’avais besoin d’agir, d’être acteur plutôt que spectateur. Je sentais que quelque chose se mettait en marche et j’ai eu envie de participer. J’ai trouvé ma voie et me voilà plus de quinze après, toujours fidèle au poste ! A une époque, sortir d’un bâtiment en flammes en un seul morceau avait effectivement quelque chose de grisant et défoncer une porte en s’annonçant comme pompier aux victimes que je venais secourir, c’était pas mal non plus comme sentiment ! Mais maintenant…disons que j’ai évolué. »
Mais cette prise de maturité n’est pas aussi ancienne qu’il veut le sous-entendre… Elle remonte à la naissance de Merrin seulement.
Il hésite quelques secondes et puis finit par se décider à partager cette information avec Sidney. Après tout : qu’est-ce qu’il a à perdre ? Ce n’est pas comme s’il voulait l’impressionner ou s’attirer son affection.
« Et puis il y a eu la naissance de ma fille, Merrin. J’aime mon métier, je ne me vois pas faire autre chose, mais ce n’est plus toute ma vie aujourd’hui. Je suis un peu plus prudent et je pense que ce qui m’attire encore et maintient mon intérêt, c’est le fait de venir en aide aux autres effectivement. Bien plus que l’adrénaline. »

Il sourit à Sidney, s’attendant maintenant à l’entendre le questionner à propos de sa fille. Leurs amis communs l’avaient-ils prévenue qu’il était pas d’une fillette en bas-âge ?
« Un toast ? » propose-t-il avant qu’elle ait pu réouvrir la bouche, levant son propre verre.



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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] EmptyJeu 31 Aoû - 9:33

It's a trap !


Quand il me répond de but en blanc qu’il a choisi le métier de pompier pour l’uniforme puisque ça plaît aux filles, un sourire vient étirer mes lèvres en réponse au sien. Quoique, même s’il n’avait pas souri, j’aurais souri toute seule parce que non, bien sûr qu’il n’a pas choisi ce métier pour ça sinon il s’en vanterait pas. Ou alors le peu que j’ai réussi à cerner de lui, je suis totalement à côté de la plaque. Je l’observe faire remuer un peu le champagne dans son verre et attends qu’il poursuive et il le fait. Si on sourire ne se fane pas totalement, il est moins large, tout simplement parce qu’il y a davantage de sérieux dans ses mots et mon attitude s’adapte à lui, à son récit. Bien sûr qu’un petit rictus fait son apparition quand il me dit que sons grand-père était son héros. Je ne peux nier qu’au fond je l’envie pour ça, avoir eu un tel modèle, avoir eu une inspiration depuis tout gosse. Je suis fière de m’être construite « seule » mais si j’avais eu un modèle… Disons que ça ne m’aurait pas dérangé. Petit haussement de sourcils quand il m’avoue avoir été un adolescent rebelle. Allons bon, ça je ne l’ai franchement pas vu venir. Une partie de moi a bien envie de voir à quoi il pouvait ressembler durant sa période rebelle mais cette pensée est rapidement balayée quand il mentionne le 11 septembre. Bien malgré moi, et comme à chaque fois que quelqu’un parle de ce jour, je me crispe, me tend et réprime des larmes. Je n’y étais pas mais comme tout le monde j’ai vu en direct le deuxième avion s’écraser sur la tour, j’ai vu les gens sauter, les tours s’effondrer et encore aujourd’hui, j’en ai des frissons désagréables et l’envie de pleurer oui et si, à l’époque, je n’avais pas déjà été décidée concernant mon futur métier, j’aurais sans doute eu la même réaction que Lloyd : j’aurais choisi d’aider, de faire une différence, de participer plutôt que d’être un spectateur impuissant. Et sincèrement, qu’il ait eu cette réaction me plaît. Je le découvre autour de cette table et ce trait de personnalité là me plaît oui.

Et c’est pour ça que je lui souris le plus naturellement du monde.

J’aime entendre les personnes parler avec ferveur de leur métier, de ce qui a été pour ces personnes une véritable vocation. La passion dans le ton de la voix me fait toujours quelque chose, sans doute parce que je m’y retrouve et que dans ces moments, je me sens moins seule et décalée par rapport au reste du monde. Je hoche positivement la tête quand il parle de l’effet que lui procurait certaines interventions. Là encore je me retrouve dans ces mots car j’ai vécu des moments similaires, plus particulièrement en Irak en fait. Et puis il dévie soudain et m’intrigue quand il me dit qu’il a évolué. Je me demande en quoi. Le fait qu’il marque un silence m’intrigue encore plus si bien que je fronce un peu les sourcils, de plus en plus curieuse. Et les traits de mon visage se peignent de surprise quand il me dit que les choses ont changé après la naissance de sa fille, Merrin. Ma bouche s’entrouvre très légèrement sous la surprise. Cela non plus je ne l’ai pas vu venir. Il a une fille. Il a un enfant. Oh ouah… Je l’observe avec mes yeux grands ouverts alors qu’il me dit qu’il aime son métier et qu’il ne se voit pas en faire un autre mais que ce n’est plus « toute sa vie ». Je referme la bouche, et me ferme un peu, encore une fois, parce que je prends cette remarque pour moi. Il ne fait qu’utiliser mes mots et ça n’est sans doute pas dirigé « contre moi » mais je n’y peux rien : cela me touche. Sans aucun doute parce que j’ai un enfant qui est un adolescent et que j’ai abandonné à la naissance mais ça, Lloyd ne peut pas le savoir. Il m’explique qu’il se montre plus prudent à présent et que ce qui lui plaît toujours autant dans le métier c’est d’aider les autres plutôt que de simplement vivre des émotions fortes. Et il sourit. Je lui rends ce sourire mais me sais et me sens moins à l’aise. Dès que ça touche aux enfants, je le suis moins. L’espace d’une seconde je me demande s’il aurait toujours envie de passer la soirée avec moi s’il savait…

« Un toast ? »

Je cligne des yeux, m’éloigne de ces pensées bien trop désagréables et me saisis de mon verre avant de le lever.

« Oui, un toast. A cette étrange mais agréable soirée. »

Nos verres se rencontrent et je porte mon verre à mes lèvres, avale une gorgée de champagne et souffle juste après. Il est divin.

« Il a bien choisi. » je dis plus bas, reconnaissant que le serveur a effectivement assuré. « On peut aussi trinquer à nos collègues et amies qui nous ont piégés mais qui ont bien fait. » j’ajoute finalement. « Mais on ne va pas leur dire qu’elles ont eu raison. On leur dira que j’ai essayé de t’étrangler quand je t’ai vu, d’accord ? Juste pour les embêter un peu. »

Je reporte le verre à mes lèvres. C’est bien plus agréable de parler de tout ceci que de parler de l’autre sujet. Et pourtant… Pourtant, mon esprit s’y attarde de nouveau. Je pense à sa fille, je ne sais pas quel âge elle a, je ne sais pas dans quelle mesure il s’occupe d’elle, je ne sais pas si la mère de sa fille vit toujours à Chicago, s’il voit sa fille aussi souvent qu’il le voudrait. Je ne sais rien et si j’ai envie d’en savoir plus, il y a autre chose que j’ai envie… Non, que j’ai besoin de savoir. De comprendre. Une nouvelle gorgée de champagne pour me donner du courage (oui, pour ce genre de conversation, j’ai besoin de courage liquide), et je repose le verre avant de planter mon regard dans celui de Lloyd.

« Je peux te poser une question ? C’est assez personnel… » j’ajoute rapidement et j’attends qu’il me donne le feu vert pour continuer. « Tu aimes ton travail, c’est même plus qu’un travail vu la façon dont tu en parles. » Je souris un peu, repensant à ses mots, les appréciant encore. Le sourire disparaît cependant aussi vite qu’il est arrivé. « Comment hum… Comment as-tu fait pour faire de la place pour Merrin dans ta vie alors que tu aimes tant ton travail ? Est-ce que… » Je déglutis. « Est-ce que ça ne te pèse pas d’avoir changé ? De ne plus faire ton métier comme tu le faisais avant parce que tu es papa ? Tu ne… Regrettes jamais ? » Et je réalise soudain que non seulement je ne me suis pas arrêtée à une question mais qu’en plus c’est très… Limite. Et je secoue la tête en affichant soudain un sourire teinté d’excuse. « Désolée si c’est déplacé c’est juste… » Je m’intéresse tout à coup à l’intérieur de mon verre. « Je me demande comment tu le vis… Ce changement… » Et je me risque à relever mon regard vers lui.

Peut-être va-t-il voir dans mon regard ce qui s’y cache. Peut-être va-t-il comprendre pourquoi je pose ces questions. Peut-être qu’il va se faire de fausses idées, m’imaginer enceinte, que sais-je… Ou peut-être ne se posera-t-il aucune question et qu’il va couper court à la conversation parce qu’il va estimer que j’ai dépassé les bornes des limites.



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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] EmptyJeu 31 Aoû - 11:07

it's a trap

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Lloyd scanne le visage de son interlocutrice pour essayer d’évaluer sa réaction face à l’annonce de sa paternité. Comme il s’y attendait, c’est de la surprise qu’il peut lire sur son visage, ce qui veut dire que leurs traitres d’amis ne lui ont rien dit. Ce n’est franchement pas très malin… Ceci dit, il n’a pas cherché à se renseigner non plus avant de débarquer comme un fleur à ce rendez-vous arrangé. Peut-être qu’il aurait dû s’assurer que l’inconnue était au courant de sa situation familiale avant d’accepter de la voir. Ce n’est pas très juste pour elle en tout cas et Lloyd s’attend à ce qu’elle prenne ses distances à présent, voire à ce qu’elle écourte le rendez-vous. Ceci dit, ça sous-entendrait qu’elle en attendait quelque chose et ce n’est possiblement pas le cas. Sitôt qu’elle l’a reconnu, Sidney a dû renoncer à l’espoir que quelque chose se concrétise entre eux… Non ?
De son côté en tout cas, encore une fois, il n’attend rien de particulier. Il se doute que les choses n’iront pas très loin et espère simplement passer une soirée pas trop désagréable à ce stade. Il n’était pas certain d’être prêt à se lancer dans une relation quelconque en acceptant ce rendez-vous et, depuis qu’il a reconnu Sid, il sait qu’il n’y a rien à en attendre. Alors il ne se formalise pas de sa réaction et lui adresse un sourire qu’elle lui rend sans beaucoup de conviction. Visiblement, sa bombe l’a refroidie… Tant pis.
Histoire de ne pas s’appesantir davantage sur ce sujet épineux et ne pas embarrasser son interlocutrice si elle ne sait pas trop comment enchainer derrière ça, le grand blond propos de porter un toast. La jeune femme semble apprécier le geste et accepte volontiers cette porte de sortie, levant sa coupe de champagne pour la faire teinter contre la sienne.
Lloyd apprécie de l’entendre complimenter le choix du serveur. Pour être tout à fait honnête, il s’attendait à ce qu’elle se montre une fois encore critique et en profite pour fustiger leur serveur…
« D’accord. A condition qu’on leur précise que je me suis défendu de manière tout à fait virile mais non violente. J’ai une réputation à entretenir tout de même » plaisante-t-il sur le même ton, reposant son verre de champagne qui, effectivement, est très bon et se boit tout seul.

Il continue d’afficher un sourire, observant Sidney qui avale une seconde, puis une troisième gorgée de son champagne. Est-ce qu’elle a l’intention de se souler pour oublier ce rendez-vous ? Est-ce qu’elle boit toujours aussi vite ? Est-ce qu’elle en sait pas comment combler le silence qui règne à leur table ? Lloyd s’accommode parfaitement des silences pour sa part et il le mette rarement mal à l’aise. Mais peut-être que ce n’est pas le cas de sa vis-à-vis qui donne l’impression d’avoir envie de tout contrôler. Il devrait sans doute chercher à la rassurer, entretenir la conversation, mais en réalité, tout ça l’amuse et il veut voir jusqu’où elle va aller…
« Je peux te poser une question ? C’est assez personnel… » le relance tout à coup Sidney.
« Shoot » lui répond-t-il avec décontraction, se calant contre le dossier de sa chaise en s’attendant à ce que sa fameuse question personnelle ait un rapport avec sa fille…  Et il ne se trompe pas. Il commence à cerner un peu la jeune femme, son côté carriériste, et n’est pas du tout étonné qu’elle cherche à comprendre comment il a pu changer ses priorités aussi simplement…
C’est effectivement une question délicate et personnelle.
« Au début, c’était difficile, je ne vais pas mentir » avoue-t-il plus facilement qu’il ne l’aurait cru possible. « Ca m’a demandé un effort d’adaptation… Si tu veux tout savoir, ça m’est un peu tombé dessus. Il y a quelques années encore, j’étais plutôt du genre à enchainer les conquêtes, loin d’être décidé à me poser, dévoué à mon boulot et très à l’aise avec cette façon de vivre ! Et puis un jour, une de ces fameuses conquêtes débarque, le ventre comme un ballon et m’annonce que je vais être papa et que…qu’elle ne veut pas de cet enfant. En gros, soit je prenais Merrin, soit elle la vendait au plus offrant pour se faire un peu de sous et réaliser son rêve de partir vivre en Europe » grince-t-il, sa rancoeur envers Joanie transparaissant clairement dans l’expression de son visage et son ton. « Il va sans dire que j’ai accepté. Hors de question de laisser ma gamine être élevée par des étrangers ! Ca a été la meilleure décision de ma vie. Je suis tombé amoureux d’elle à la seconde où je l’ai rencontrée à la maternité. Enfin pas amoureux dans le sens…enfin tu me comprends » sourit-il, évoquant ce moment avec un attendrissement évident.  Parler de la naissance de sa fille le bouleverse toujours un peu… Même après plus d’un an. « Bien sur, ce n’est pas rose tous les jours et, comme je l’ai dis, ça m’a demandé un gros effort d’adaptation. J’ai dû changer radicalement de style de vie, me rendre plus disponible et arrêtez de ne vivre que pour moi, mais maintenant je ne peux pas envisager un retour en arrière. Je ne peux pas envisager ma vie sans elle. Ca s’est fait très naturellement finalement… »
Il s’apprête à enchainer en parlant de son accident et du fait qu’à cette période, il n’a pas vraiment eu d’autre choix que de mettre son travail de côté, mais il remarque alors la pâleur du teint de Sidney.
« Ca va ? Tu…t’as pas l’air bien ? Tu as bu un peu trop vite ? » s’inquiète-t-il, repensant à la manière dont elle a enchainé les gorgées un peu plus tôt.



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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] EmptyJeu 31 Aoû - 15:34

It's a trap !


Il n’hésite pas à me répondre et à être franc, ce dont je lui suis reconnaissante. Je ne lui ai pas posé cette, enfin ces questions, pour qu’il enjolive la chose et me mente. Je préfère qu’il soit honnête et il m’avoue donc que ça a été difficile, que ça lui a demandé un effort d’adaptation et je l’écoute avec attention m’expliquer que sa fille lui est « un peu tombée dessus ». Je me reconnais dans ses paroles, dans sa façon de vivre à l’époque : boulot, conquêtes d’un soir, pas d’attache… C’est exactement la vie que je mène actuellement en fait. J’écarquille les yeux sous la surprise quand il poursuit en m’expliquant qu’une de ses conquêtes a débarqué un jour, enceinte jusqu’au cou en lui annonçant qu’elle ne voulait pas de cet enfant. Je me fige. Pendant une seconde, je me mets à la place de cette femme parce que j’ai été à sa place. La différence, c’est que je n’ai pas cherché à retrouver le père, je n’ai pas cherché à demander à cet homme d’assumer un enfant dont il n’avait pas voulu. J’ai géré comme j’ai pu, j’ai fait de mon mieux en pensant à ce qui serait le mieux et pour l’enfant et pour moi, et j’ai pris les décisions en conséquence. Je baisse le regard quand il parle de ce que cette femme était sur le point de faire. Le terme « vendre au plus offrant » me dérange : est-ce que c’est ce que j’ai fait moi ? Non, je n’ai pas eu cette impression. J’ai pris mon temps pour choisir les futurs parents de mon bébé. Ils ont été présents tout au long de la grossesse avec moi, étaient des gens adorables. Je n’ai pas « vendu » mon bébé (je n’ai pas été payée quand je le leur ai confié) et je suis mal à l’aise d’entendre Lloyd avoir de tels propos. J’ai tout à coup envie de m’en aller très vite sans demander mon reste parce que… L’opinion qu’il a de cette femme me dérange. Parce qu’il va forcément avoir la même opinion de moi… J’étais plus jeune mais je pense qu’il n’y verra aucune différence. Je pose mes mains sur mes genoux, serre les poings quand il ajoute qu’il était hors de question qu’il laisse sa fille être élevée par des étrangers.

Sortez-moi de là…

Je relève finalement mon regard vers lui quand il dit qu’il est tombé amoureux de sa fille. Je ne suis pas étonnée non. Je hoche un petit peu la tête quand il me demande si je comprends ce qu’il veut dire. Je le comprends même plus qu’il ne s’en doute. J’ai toujours cette image de Joshua dans la tête. Moi aussi je suis tombée amoureuse de mon fils quand je l’ai vu mais ça n’a rien changé à ma décision. Et Lloyd ne va jamais comprendre ça. Je me sens mal. J’ai envie de vomir. Pourquoi ? Pourquoi diable cela me dérange-t-il à ce point ? Parce que je passais un très bon moment et que ce n’est plus le cas à présent. Parce que je l’apprécie, tout simplement, et que son jugement, car il va forcément faire comme les autres et me juger, va me faire mal. C’est idiot mais ça va me faire mal. Moi qui suis d’ordinaire capable de bien cacher mon jeu et de porter un masque, j’échoue lamentablement en cet instant. Je ne pense même pas à essayer en fait, idiote que je suis. Et bien sûr, Lloyd remarque le changement. Il me demande si ça va. Non, pas vraiment. Je n’ai pas l’air bien ? Parce que je ne me sens pas bien. Si j'ai bu un peu trop vite ? Si seulement… Je hoche la tête de droite à gauche en tentant de sourire. J’y parviens mais j’ai conscience que ce sourire n’a plus rien des sourires que j’ai pu lui offrir quelques minutes auparavant.

« Non, je n’ai pas bu trop vite… » je lui réponds finalement pour le rassurer. Je détourne de nouveau le regard, repense à tout ce qu’il a dit, à ce dîner… « C’était une mauvaise idée. » je marmonne tout bas davantage pour moi-même que pour lui. Je secoue la tête. « Je t’aime bien. » Je relève mon visage vers lui, plante mon regard dans le sien. « La première fois que tu m’as abordée je t’ai jeté comme un malpropre parce que c’était une sale journée, que tu étais insistant et voilà… Je t’ai jeté et je m’en excuse parce que je te découvre ce soir et tu ne méritais pas que je te traite comme ça. Vraiment pas. Et je comprends pourquoi elles ont voulu que je passe la soirée avec toi mais je ne crois pas que ce soit une bonne idée. »

Pourquoi donc si je l’aime bien ? Eh bien parce que…

« Je t’entends parler de ta fille et je suis admirative. Et impressionnée aussi. Et mal à l’aise… »

Et encore une fois, pourquoi ? Je prends une profonde inspiration et décide de me lancer. Je noue nerveusement avec mes doigts sur mes genoux sous la table.

« Quand j’avais dix-neuf ans, j’ai découvert que j’étais enceinte. J’étais dans ma deuxième année de médecine, il n’y avait pas de père et je ne me sentais pas capable d’élever un enfant, d’être mère avant d’être chirurgien. J’avais un rêve… Et ce rêve je ne pouvais pas le réaliser si je devenais maman. C’était trop tôt. Je n’étais pas capable… Et l’avortement était juste totalement impossible à envisager… » Je déglutis. Difficilement. « Du coup… J’ai cherché des parents pour mon bébé et ils ont été là tout au long de ma grossesse. Ils essayaient d’avoir un bébé depuis près de sept ans, de belles personnes. Ils étaient tout ce qu’on peut rêver pour un enfant. Puis mon fils est né et je n’ai passé que quelques heures avec lui avant qu'il n'aille vivre avec ses parents. J’aimais mon bébé. J’aime mon fils même si je ne fais pas partie de sa vie. » je rectifie car je l’aime oui. Je reprends une profonde inspiration. « Je n’étais seulement pas prête à être sa maman. Ma famille a pensé et pense toujours que j’ai été sans cœur, égoïste. Les gens ne comprennent pas en général… » Je prends sur moi pour continuer à regarder Lloyd. J’ai beau assumer ce choix, le regard de certains peut être difficile à supporter, malgré les certitudes. « Je ne parle jamais de ça. Je déteste en parler. » j’ajoute avec précipitation. « Et je n’avais clairement pas prévu de t’en parler mais… » Un soupir. « Vu le discours que tu as tenu, ça me semble simplement plus juste d’être honnête avec toi, c’est tout. Parce que je t’aime bien. »

Sur quoi, mes mains quittent mes genoux pour retourner sur la table. Je termine mon verre de champagne avant de me saisir de la bouteille pour m’en servir un deuxième. Il est fort possible qu’il détale en courant et me laisse en plan et je ne lui en voudrai pas. Je n’avais peut-être pas besoin d’être à ce point-là honnête avec lui mais cela m’a semblé évident que je devais l’être. Sans doute parce qu’au fond, en le découvrant sous un autre jour et en parvenant à l’apprécier, une petite partie de moi s’est mise à imaginer certaines choses et ces certaines choses ne pouvaient qu’impliquer de l’honnêteté de ma part. Parce que Lloyd, il ne pourrait pas être un de ces types qu’on prend et qu’on jette. Il ne peut pas l’être. Et si on ne jette pas, on doit être honnête.

Et je l'ai été.
Tant pis.



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Lloyd Hatfield

Lloyd Hatfield
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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] EmptyJeu 31 Aoû - 16:39

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Lloyd n’a pas vraiment pour habitude de se confier ou de raconter sa vie dans les moindres détails. Ni au premier le premier venu, ni à ses amis proches qui doivent toujours lui tirer un peu les vers du nez. Mais ce soir, le pompier se lâche un peu. Il faut dire qu’il n’a rien à perdre et qu’il n’attend pas grand chose de ce rendez-vous improvisé… Il ne pense pas vraiment aux conséquences que ses paroles pourraient avoir. Pour ce qu’il en sait, Sidney pourrait s’amuser à répéter tout ce qu’il vient de lui confier à ses collègues autour d’un café dès demain matin. En quelques heures, il pourrait devenir la risée des soignants du CMC. Mais pour le moment, il s’en fiche. Et puis surtout, il n’arrive pas à imaginer la une femme en Tran de faire ce genre de chose. Quelque chose lui dit qu’avec elle, ses secrets seront bien gardés… Tant qu’il la traite convenablement, parce qu’elle lui semble fière et donc est très certainement un peu rancunière.
Pour le moment elle a surtout l’air sur le point de vomir, ce qui inquiète un peu Lloyd qui se penche en avant. Il ne se doute pas un seul instant que son état peut être lié aux propos qu’il vient de tenir face elle. Comment aurait-il pu deviner ? Il se tient prêt à intervenir mais elle commence par nier que sa consommation d’alcool ait quoi que ce soit à voir avec la pâleur soudaine de ses traits.

« Je t’aime bien. »
Il fronce les sourcils, ne sachant pas vraiment ce que cette remarque ou la suite du discours de Sidney peut bien faire dans cette conversation. Il ne sait pas trop quoi en penser non plus. Une part de lui est un peu flatté de l’entendre le complimenter et reconnaitre ses torts mais…tant qu’il ne saura pas où elle veut en venir exactement, Lloyd restera sur ses gardes.
Et puis il l’entend évoquer sa fille et croit comprendre ce qui cloche. Mal à l’aise parce qu’elle ne veut pas s’engager dans une relation de ce genre, ne veut pas s’embarrasser d’un enfant, c’est là qu’elle veut en venir, non ?
Est-ce qu’elle est ennuyée parce qu’elle pense qu’il voulait s’engager, se sent coupable à l’idée de décevoir ses espoirs ? Il ouvre la bouche pour la rassurer à ce sujet, parce que c’est faux. Il a accepté de manger avec elle histoire de se changer les idées, mais sans aucune arrière pensée. De toute façon, il n’est pas en état de s’investir dans une relation romantique quelconque.
Lloyd s’apprête à faire part de ses intentions à son interlocutrice, à la rassurer sur le fait qu’il n’attend rien de sa part et qu’elle ne doit pas se sentir gênée, mais elle le devance. Et heureusement. Parce qu’il aurait eu l’air très bête sinon…
La source de son trouble n’a rien à voir avec ce qu’il s’est figuré. Rien du tout. En fin de compte, ça aurait été plus simple sans doute…

Le fond du problème, ce n’est pas qu’il ait une fille et qu’elle ne soit pas prête à s’engager dans une relation de ce genre et à assumer un rôle de mère… Le souci c’est que Sidney est déjà mère et que la manière dont il vient de parler de Joanie - avec un évident mépris, une rancoeur non contenue - fait échos à sa propre expérience de maternité. Elle aussi a abandonné son enfant. Elle aussi a préféré se consacrer à sa carrière plutôt qu’à son rôle de maman. Elle a choisi une famille à son enfant et le leur a donné, vendu…?
A présent, Lloyd est aussi mal à l’aise que peut l’être sa vis-à-vis. Parce qu’il l’a jugée sans le savoir, parce qu’il l’a confrontée à une période de sa vie qu’elle essaie peut-être d’occulter. Elle semble assumer parfaitement son choix mais…mais peut-être que ce n’est qu’une façade. Sinon pourquoi serait-elle autant affectée par tout ça ?
Lloyd attrape sa coupe à son touret la termine d’une traite, le temps que la rouquine ait terminé de parler. Ce n’est pas une bonne idée parce qu’il ne sait pas tenir l’alcool et a le ventre encore vide mais il en a besoin. Il a besoin d’une petite dose liquide de courage.

« Waw… » laisse-t-il simplement échapper dans un premier temps. « C’est… Je sais pas trop quoi répondre à tout ça Sidney. »
Pour être tout à fait honnête, Lloyd ne sait même pas trop ce qu’il ressent. Pas grand chose en vérité. Il devrait sans doute être révolté par les confessions de Sidney, faire un transfert de sa colère envers Jo sur elle. Mais ce n’est pas ce qui se produit. En fait, il se sent las. Las d’entendre une énième histoire triste à mourir… Il ignore si le fils de Sidney s’en sort bien, si ses parents l’aiment effectivement, de manière inconditionnelle, s’il n’aurait pas été mieux auprès de sa mère biologique. Peut-être qu’il est heureux et peut-être pas. Mais il sait que sa fille n’a pas l’air heureuse sans sa mère…sans Felicity qui l’a remplacée pendant un temps avant de disparaitre et de l’abandonner à son tour. C’est à ça qu’il pense. C’est à sa fille que Lloyd pense.
Il pousse un lourd soupir et attrape à son tour la bouteille pour se resservir.
« J’apprécie que tu ai été honnête avec moi. Vraiment. J’imagine que ce n’est pas simple de parler de tout ça pour toi, effectivement… » reprend-t-il, sans trop savoir où il va, où il veut en venir. Nul part ? Il repose la bouteille et attrape son verre, recommençant à l’agiter délicatement en observant son contenu comme il l’a fait précédemment. « Je ne vais pas m’enfuir en courant et te laisser l’addition, si tu t’attendais à ce genre de réaction. Et je ne vais pas…enfin je n’ai rien à te dire à ce propos, tu comprends ? Le contexte n’est pas le même et ça ne me regarde pas. Je ne vais pas te juger sur quelque chose qui s’est passé y a plus de dix ans. Peut-être que c’était la meilleure chose à faire dans ton cas et peut-être pas, mais c’est pas…mon problème. »
Le choix des termes n’est pas le plus approprié et il y a de fortes chances qu’il vexe la jeune femme mais il est trop fatigué pour vraiment y faire attention.
L’ambiance dans le Monteverde a changé du tout au tout. Peut-être que c’est elle, en fin de compte, qui va se lever et lui laisser l’addition à régler. Il ne lui en voudra pas.
« C’est entre toi et ton fils. Tout comme mon histoire avec mon ex et ma fille est entre elles et moi. Je t’en ai parlé parce que tu m’as posé une question à ce sujet et peut-être que j’aurai dû tenir ma langue mais…je t’aime bien aussi et je n’ai pas eu envie de te raconter des salades. »
Il avale une longue gorgée de son champagne puis soupire.
« C’est pas…exactement la meilleure période de ma vie. J’ai pas envie de faire semblant ce soir. C’est pour ça que je en voulais pas venir au départ… C’est vraiment pas le moment pour moi de faire une rencontre et de me lancer dans quoi que ce soit. je pense qu’il serait plus juste que tu le saches aussi. »
Quitte à être honnête hein…



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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] EmptyJeu 31 Aoû - 18:10

It's a trap !


« Waw. » qu'il dit et oui. C'est sans doute « too much » mais je ne me voyais pas faire autrement. Finalement, il me dit qu'il ne sait pas trop quoi répondre et moi de secouer doucement la tête avec un petit sourire avant de hausser les épaules. Il n'y a trop rien à dire en fait puisque je sais déjà ce qu'il en pense et je ne sais même pas si j'attends une réaction en particulier de sa part. Je suis préparée à son jugement, à son dégoût, à ce qu'il m'annonce que la soirée qui vient à peine de commencer est déjà terminée mais en dehors de ça... Lui aussi récupère la bouteille de champagne pour se servir un nouveau verre. En même temps, il est là pour ça le champagne : pour être bu. C'est après s'être donc resservi qu'il me dit qu'il apprécie mon honnêteté vu qu'il a conscience que parler de tout ceci n'est pas simple. Je hoche brièvement la tête à la positive car non, ce n'est pas simple mais c'est fait. Au moins, c'est fait. Il se replonge dans son verre et moi j'attends sagement qu'il me remercie pour ce début de soirée, qu'il espère que je passerai malgré tout une bonne fin de soirée, et qu'il s'éclipse parce que c'est bien ce qu'il va se passer, non ? Vu ce qu'il m'a dit et ce que je viens de lui avouer, je ne vois pas comment il pourrait vouloir rester, même s'il n'a pas l'air « choqué ». Du coup, je ne peux pas vraiment cacher ma surprise quand il m'annonce soudain que non, il ne va pas s'enfuir en courant en me laissant l'addition. Je cligne des yeux alors qu'il poursuit en me disant que le contexte n'est pas le même, que de toute façon ça ne le regarde pas, qu'il ne va pas me juger pour un fait qui s'est produit il y a plus de dix ans et que... Ce n'est pas son problème ? Oh. Non, je ne m'attendais vraiment pas à ça de sa part et ça me soulage à un point... Je sens un immense poids se défaire de mes épaules. Parce qu'il ne me juge pas. Parce qu'il estime que ça ne le regarde pas. Et ça fait franchement du bien d'avoir une pareille réaction. Je hoche de nouveau la tête quand il affirme que cette histoire est entre moi et mon fils tout comme son histoire est entre lui, sa fille et la mère de sa fille.

Et il m'aime bien.
Je souris.

La suite me surprend un peu mais dans le fond, ce n'est jamais que la continuité de la conversation. De l'honnêteté brute, sans filtre. Il m'explique où il en est actuellement dans sa vie, ce qu'il ressent, et il est direct. Autant direct que je peux l'être moi et je réalise que cela nous fait donc un point commun supplémentaire : visiblement, il n'est pas non plus du genre à tourner autour de pot et moi cela me va très bien comme ça. Il ne veut donc pas s'engager. Bien, parce que moi non plus. En tout cas, je ne m'attendais pas ce soir à rencontrer l'homme de ma vie, je ne suis même pas certaine qu'il existe. Je ne suis même pas certaine de vouloir qu'il existe. Lloyd est quelqu'un de bien, oui. Il me plaît, oui. Il n'est pas le genre d'homme qu'on prend et qu'on jette, mais cela ne veut pas dire non plus que je ressens l'envie de m'engager avec quelqu'un. C'est assez... C'est un entre deux que je perçois chez lui en fait. Pour le moment. Peut-être qu'il va percevoir cela aussi, peut-être moins, peut-être... En attendant, une chose est certaine : je n'ai pas envie de me poser des questions inutiles, de me mettre une pression inutile. Alors...

« Merci. » je dis soudainement avec un sourire sincère. C'est tout simplement la première chose qui me vient. « J'apprécie que tu ne me juges pas. Ce n'est pas très courant comme réaction... Et j'apprécie vraiment. » Un petit soupir, je rebois une gorgée de champagne. « Et j'apprécie ton honnêteté aussi. Tu sais, j'attendais pas grand chose de cette soirée à la base même si j'ai voulu donner une chance à cet inconnu qui finalement n'est pas un inconnu. » Petit sourire plus large et entendu. « Je ne suis pas venue à ce dîner en espérant rencontrer un homme tellement merveilleux qu'il me donnerait envie de me mettre en couple. Je ne prétends pas être prête pour ça j'ai trop... Mes habitudes. Je pense que ces choses-là prennent du temps. » Je marque un silence, réfléchis avant de reprendre. « Alors, qu'est-ce que tu dirais si on essayait de simplement profiter de la soirée ? On a du bon champagne, on va sans doute très bien manger. On n'a pour le moment pas envie de se taper dessus... » Je laisse échapper un petit rire tout en le regardant avec une once de complicité dans le regard. « J'ai bien envie de ne me poser aucune question ce soir. Pas de question. Pas de pression. Rien de tout ça. Juste... Une bonne soirée avec du bon champagne, de la bonne nourriture, de la bonne compagnie... »

On va bien voir s'il est sur la même longueur d'ondes.
Ou pas.




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Lloyd Hatfield

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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] EmptyJeu 31 Aoû - 20:01

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La réaction de Sidney n’est finalement pas virulente. Elle ne se vexe pas et va même jusqu’à lui accorder un petit sourire avant de le remercier pour son attitude. Lloyd en éprouve un vague soulagement mais sans plus. il se sent un peu anesthésié. Ca ne peut pas être les effets de l’alcool, il vient à peine d’engloutir son premier verre. Il faudra tout de même un peu plus de deux minutes pour que le champagne fasse son oeuvre. Non, en réalité, c’est simplement que l’appréhension qu’il éprouvait à l’idée de rencontrer une inconnue et l’excitation qui a suivi sa rencontre avec Sidney semble s’être dissipées. Il en revient à ce sentiment d’impuissance et de colère sourde qu’il éprouve depuis des jours…
Le pompier n’est pas capable de lui rendre son sourire non plus. Il est trop las, sa mâchoire refuse de se plier à l’exercice. Mais s’il n’est plus capable de donner le change pour le moment, il est encore capable d’écouter son interlocutrice avec toute l’attention qu’elle mérite.
Il est plutôt satisfait de l’entendre lui expliquer qu’elle ne s’attendait pas à trouver l’amour ce soir, qu’elle a accepté le rendez-vous comme une distraction, peut-être pour se prouver qu’elle était encre capable de séduire ? Il ne lui pose pas la question, ne cherche pas à savoir ce qui l’a véritablement poussée à se mettre en route pour le Monteverde ce soir. Mais c’est surtout parce qu’il ne veut pas penser à ses raison à lui, il ne veut pas trop creuser de ce côté là, par peur de déterrer une infirmation qui ne lui plaira pas… deux vaut ne pas tenter le diable.

Et finalement, Sidney en arrive plus ou moins à la même conclusion que lui : elle ne veut pas se poser de question, pas se mettre la pression. Il acquiesce puis lève son verre dans sa direction, comme pour porter un toast et saluer la justesse de ses réflexions. Sans attendre qu’elle vienne faire cogner son verre contre le sien, il le porte à ses lèvres pour en avaler une gorgée.
Le serveur (qui mérite finalement un bon pourboire malgré son sexisme) chose ce moment pour revenir avec leurs plats. Il dépose son assiette devant Sidney puis la salade de Lloyd devant lui. Inutile de préciser qu’après cette conversation, le pompier n’a plus vraiment d’appétit. Le serveur leur demande s’il peut faire autre chose pour eux puis s’éclipse lorsque Sidney, qui a décidé de prendre les choses en mains, lui lance qu’il peut disposer. Ce qu’il fait sans demander son reste…

Le silence s’étire encore un moment à la table, uniquement rompu par les bruits discret de mastication de l’un et de l’autre, tandis qu’ils goutent leur plat respectif. Finalement, Lloyd essuie ses lèvres dans l’imposante serviette en tissu qui était jusqu’alors pliée devant lui, et la repose sur ses genoux.
« J’crois qu’au niveau de la bonne compagnie, il va falloir repiocher. T'as eu une mauvaise main » lui lance-t-il, sachant parfaitement qu’il n’assure pas à ce niveau. C’est une façon comme une autre de relancer la conversation finalement… Et l’espace d’un moment, ça fonctionne. Sidney enchaine, le rassurant sur ce point, lui rappelant qu’elle a perdu l’habitude de ce genre de rendez-vous. Il l’interroge alors sur ses dernières conquêtes et elle lui fait un rapide résumé de sa situation amoureuse avant de lui renvoyer la question.
« Eh bien j’ai eu une histoire plus ou moins sérieuse il y a quelques mois. Enfin apparemment, ce n’était sérieux que pour moi » confesse Lloyd en faisant référence à son aventure avec Felicity Blackwells, une journaliste du Chicago Tribunes. « Elle m’a quitté le jour où je lui ai demandé de s’installer chez moi. Elle n’était pas prête. Une de ses amis m’a dit que c’était habituel chez elle, qu’elle avait peur du bonheur ou une connerie toute faite dans ce genre là. En tout cas le résultat est resté le même… Depuis ça : rien de sérieux. »
Il préfère ce terme là à l’autre, le véritable. Après ça, je n’ai fait que coucher à gauche et à droite, sans m’attacher, histoire de la punir, ou de me punir, j’en sais rien.
Lloyd termine son second verre et se ressert, avant de proposer à Sidney de lui remplir à nouveau son verre également. Elle accepte et il s’exécute avant de remettre la bouteille dans le seau à glaçons apportés par leur serveur.

Le silence reprend ses droits sur la table, permettant à Lloyd de mieux entendre la musique italienne qui est diffusée depuis leur arrivée.
« Tu crois que les paroles sont aussi déprimantes que l’air ? » questionne-t-il Sidney en désignant l’un des hauts parleurs. « On se croirait dans un funérarium plus que dans un restaurant. Non ? »


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MessageSujet: Re: It's a trap ! [LLoyd]   It's a trap ! [LLoyd] EmptyVen 1 Sep - 17:55

It's a trap !


Même longueur d’ondes alors puisqu’il lève son verre dans ma direction, comme s’il voulait porter un nouveau toast. Je fais de même, lève le mien et le reporte à mes lèvres. Je commence à avoir chaud et je ne saurais dire si c’est la température intérieure du restaurant qui me fait cet effet ou si c’est le champagne. Sans doute des deux. Donc, une soirée sans question, sans pression, sans prise de tête. Très clairement le genre de soirée dont lui comme moi a besoin. Le serveur débarque à ce moment-là avec nos plans. Je prends une profonde inspiration quand il dépose le plat devant moi et l’odeur est tellement divine que cela rappelle à mon estomac qu’il est trop vide. Je m’apprête à souhaiter un bon appétit à Lloyd quand le serveur, qui est toujours là, nous demande s’il peut faire autre chose. J’ai envie de répondre « nous lâcher les baskets » mais me retiens. A la place, je lui dis simplement qu’il peut « disposer ». J’y mets la forme disons, au moins un petit peu. Après un « bon appétit », nous nous attaquons à nos plats respectifs et il est vrai que  je ne peux pas prétendre que mon poisson est cuit à la perfection… Il est tendre, savoureux, la sauce qui l’accompagne est exceptionnelle même si je ne saurais dire ce qu’il y a dedans et les petits légumes croquants à souhait. On sait et sent que ce sont des produits frais et bien travaillés. Très clairement, je me régale. Je me régale tellement que je ne parle plus. En même temps, c’est très malpoli de parler la bouche  pleine, ici ou ailleurs. C’est finalement Lloyd qui brise le silence, alors qu’il me semble que son assiette n’a pas beaucoup diminué, pour me dire que j’ai eu une mauvaise main au niveau de la bonne compagnie et qu’il va falloir que je repioche. Je me fige avec la fourchette dans ma bouche. D’où sort-il un truc pareil ? Je m’empresse de retirer la fourchette, d’avaler ma bouchée.

« Alors autant quand je t’ai aperçu j’ai pu penser ça, autant maintenant pas du tout. Je suis plutôt satisfaite de ma pioche. » je réponds pour le rassurer, sans trop en faire, c’est juste sincère. Je passe un bon moment. Alors non, il ne sautille pas partout, il n’a pas le sourire jusqu’aux oreilles, il n’a pas le regard pétillant mais ça ne me dérange pas du tout. Je crois que s’il était trop… Joyeux, ça me mettrait mal à l’aise. Au moins, on est raccord tous les deux ce soir. D’ailleurs… « Je ne suis pas la meilleure compagnie non plus. Tu sais, je n’ai pas eu ce genre de rendez-vous depuis tellement longtemps que j’ai l’impression de ne pas savoir comment je suis censée me comporter. Donc bon… »

Je mange un autre morceau de poisson, boit un peu de champagne (j’oublie totalement que nous avons de l’eau à notre disposition) et quand Lloyd se met à me poser des questions sur mes conquêtes, je le regarde d’abord avec les yeux écarquillés. Carrément ? Il me demande ça comme ça ? Eh bien. Bon. D’accord. Je repose la fourchette et m’essuie la bouche.

« Alors voyons hum… J’ai une relation sérieuse. Une seule et ça n’a pas fonctionné parce que je suis partie… » Je marque un silence. Non, je ne vais pas mentionner l’Irak. Pas maintenant. « Je suis partie en déplacement et j’y suis restée quelques mois, et quand je suis revenue il a estimé que c’était trop… Enfin, que je n’étais pas assez… Bref. Depuis rien de sérieux, juste des aventures. Je ne cherche rien d’autre en même temps alors… J’imagine que tant que je ne laisserai pas la porte ouverte personne ne pourra rentrer. Et toi ? »

Parce que bon, c’est bien mignon de me demander ce genre d’informations mais je veux savoir la même chose à son sujet. Et je regrette très vite de lui avoir rendu sa question parce que la façon dont il parle de sa précédente relation sérieuse me met mal à l’aise et me fait mal au cœur pour lui. Ma bouche s’ouvre même sous la surprise, quand il m’explique que la femme l’a carrément quitté quand il lui a proposé de s’installer avec lui. Oh… C’est… Monstrueux de faire ça. Même moi je n’ai pas fui quand mon ex m’a demandé d’emménager avec lui et pourtant l’engagement… L’espace d’une seconde j’ai bien envie de lui dire que je suis désolée pour lui mais il enchaîne rapidement en me disant que depuis il n’a rien eu de sérieux. Un autre point commun. Et moi je n’ose plus parler de cette femme alors je ne dis plus rien, me contentant d’accepter le troisième verre qu’il se propose de me servir. Je bois une bonne gorgée de champagne, grignote un dernier morceau de mon poisson avant de reposer ma fourchette : j’ai suffisamment mangé. C’était trop copieux de toutes les façons. Lloyd brise de nouveau le silence qui vient tout juste de s’installer en me demander si je crois que les paroles sont aussi déprimantes que l’air. Il me faut un instant pour saisir qu’il parle de la musique d’ambiance du restaurant. Je tends l’oreille : c’est clairement déprimant oui.

« Je ne sais pas je ne parle pas italien.
- On se croirait dans un funérarium plus que dans un restaurant. Non ? »

J’écoute avec plus d’attention l’air et oui, plus je l’écoute, moins cela m’emballe. Je me décompose au fur et à mesure et termine par soupirer.

« C’est censé être romantique ? »

Je ne pose pas vraiment la question à Lloyd que j’observe un instant avant de me saisir de mon verre et de le terminer d’une traite. Je secoue la tête juste après, parce que mine de rien il chauffe ce champagne et me penche vers Lloyd par-dessus ce qu’il reste de nos plats.

« On s’en va ? J’ai pas d’idée où aller mais on s’en fiche. On improvisera. D’accord ? »

Et il ne se fait pas prier. Il se redresse, je fais de même et après avoir jeté un petit regard circulaire, alors que Lloyd s’éloigne, j’attrape notre bouteille de champagne entamée et la glisse dans mon sac. Vite fait, bien fait. J’ai le cœur qui bat très vite par la peur de me faire prendre mais c’est assez excitant. C’est la première fois que je fais un truc pareil mais je n’ai pas réfléchi : je ne veux plus réfléchir ce soir. Nous payons chacun notre part et quittons le restaurant. Je lève mon visage vers le ciel une fois que nous sommes dehors pour m’imprégner pleinement de l’air retrouvé : j’ai encore chaud mais à l’intérieur du restaurant c’était pire. Je me retourne vers Lloyd.

« Il ne faut pas qu’on traîne trop longtemps. »

Et sans lui expliquer pourquoi, je m’éloigne, l’invitant à me suivre d’un geste de la main. Nos pas rapides nous éloignement du restaurant assez vite pour qu’on ne vienne pas réclamer la bouteille de champagne : trop tard. Je m’arrête lorsque l’on se retrouve devant l’entrée d’un parc.

« On va là ? » je demande à Lloyd en me tournant vers lui. Je glisse ma main dans mon sac et sors doucement la bouteille de champagne avec un sourire espiègle aux lèvres. « On l’a payée, c’était notre droit de l’emmener avec nous. »

Il lui suffit d’accepter et on ira terminer cette bouteille de champagne tranquillement dans ce parc et ça nous donnera l’impression d’être seuls au monde.

Et ça nous fera du bien.






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