Le restaurant de l'amitié - Feat Leo

Le restaurant de l'amitié

Cela pourrait ressembler à une sorte de rendez-vous galant pourtant, il n'en était rien, les choses n'avaient pas été dites explicitement, mais intrinsèquement, tu savais de quoi il en retournait. L'invitation de Leo n'était pas un rendez-vous de ce genre là. Tout cela était fort bien cordial, pourtant, dans ta tête, tu avais potentiellement envie de plus. Mais cela n'arrivera pas, pas ce soir, parce que vous allez simplement manger un bout, discuter un peu, prendre des nouvelles l'un de l'autre, et convenir du jour où tu iras le voir sur son lieu de travail avec ces nombreux amis. Leo était partagé entre la musique et eux, ces petits vieux qu'il adorait tant. Tu avais pu le voir sur son visage lorsqu'il t'avait montré leur photo, comme si finalement, au lieu de voir une moyenne d'âge proche des 80 ans, il n'y avait que de grands enfants qui avaient 10 ans depuis plus de 70 ans justement. Rien qu'en pensant à cela, tu avais le sourire sur tes lèvres, c'est tellement rare de voir des personnes passionnées comme lui. Pourtant, tu avais pensé un temps que cela était peut être l'arbre qui couvrait une forêt clairsemée. C'est vrai, peut être qu'en réalité, il était incroyablement seul, se jetant dans le travail, un peu comme toi en quelques sortes, parce que tu n'as plus de famille. Peut être même que le mal est plus profond chez lui encore, mais finalement tu t'étais ôtée ces idées de la tête. Pourquoi devrais-tu te méfier de quoique ce soit ? Tu n'en avais pas de raison apparente, Leo était un homme charmant, courtois, poli. Pourquoi un monstre se cacherait-il derrière ces traits angéliques ? Alors, sans forcer sur les traits, tu avais opté pour une belle robe pour ce rendez-vous amical. Une robe bleue mettant parfaitement en valeur tes formes, une robe sans brides, tenue par la fermeté de ta poitrine, notamment. Elle t'arrivait jusqu'au dessous du genoux, au niveau de la longueur elle était très correcte. Tu optais donc pour laisser tes cheveux ainsi, sans artifices à l'air libre, même pas en queue de cheval. Pour la maquillage, tu en mettais un peu, du rouge à lèvres notamment, et autour de tes yeux, rien de trop voyant, juste ce qu'il fallait à ton sens pour passer comme il le fallait. Tu optais pour une paire de ballerine dans les mêmes tons que la robe, histoire d'être bien assortie, comme si au final, tu étais le petit chaperon bleue, ou quelques choses dans ce goût là même si tu n'avais pas de cape de cette couleur, ni un panier rempli de nourriture. Le bleu allait bien avec ton teint alors tu décidais donc de ne rien ajouter. Tu prenais une petite pochette argentée qui passais très bien avec la robe et tu te rendais au Monteverde puisque c'est là-bas que vous aviez rendez-vous. Tu arrivais visiblement la première, tu l'attendais donc devant la porte, histoire que vous entriez ensemble à l'intérieur.

Le restaurant de l'amitié

EXORDIUM.

Le vinyle termine sa dernière mélodie et un silence s'installe, là, entre des murs qu'il sent l'étouffer un peu plus. Dieu seul sait pourquoi car Daniel y réside, tout ce qu'ils parviennent à construire rend un peu plus de couleur à cet intérieur autrefois si sombre. Mais là, depuis ce fameux soir-là, tout est différent. Et c'est ce qui arrache une légère grimace au blond qui tente de retrouver un peu d'enthousiasme parce qu'il sort, enfin, parce qu'il va prendre l'air pour une heure, peut-être plus tout au plus. Et cette perceptive l'enchante. Alors il s'active un peu, enfilant sa veste chaude à carreaux tandis qu'il quitte enfin l'appartement, dévalant les escaliers de l'immeuble puisque cet ascenseur encore en panne ; pour ne rien changer. Un soupire, un énième regard sur son téléphone comme pour essayer de se rassurer, de se dire qu'il ne sera pas tant en retard que ça ; quoi que. Demi-tour, quelques étages à remonter et sa porte mal fermée qui s'ouvre sur une commode où réside ce qu'il a oublié. Les pourboires de son dernier soir au Blue Frog's, bien-sûr. Parce qu'il est loin de rouler sur l'or et sa serrure encore fracassée peut aisément en témoigner. Il en aura besoin, ne serait-ce que pour lui offrir une petite soirée des plus calmes. Alors il les laisse rejoindre la chaleur de sa poche tandis qu'il descend, à nouveau, venant se perdre dans la brise légère de ces soirées d'hiver bien en avance. Chose qui ne le dérange pas, pas le moindre du monde. L'obscurité règne, va et vient plus régulièrement que ces journées moroses qui lui rappelle sans arrêt qu'il pourrait être ailleurs qu'entre les murs de cet appartement dans lequel il avait pu « séquestrer » Daniel dans l'idée de l'aider ; il comprend maintenant pourquoi il avait tant besoin de sortir, de respirer, ne serait-ce que de fuir le temps d'une matinée. Les songes éperdus vers des souvenirs qu'il analyse désormais avec compréhension, avec raison, Leo parvient à attraper un taxi sur sa route, parvenant à piocher dans ce qu'il reste de sa paie pour payer la course quand il arrive dans la rue mentionnée, dans l'avenue qu'il remonte d'abord à pied jusqu'à la trouver, là, magnifiquement habillée. Contrairement à lui. Il s'arrête même un instant, hésitant à lui envoyer un message pour annuler, ne pas passer pour un idiot à peine arrivé. Mais il se ravise, Leo prend sur lui pour s'avancer dans sa direction, la gratifier d'un sourire qui parvient à accaparer son attention. Et voilà, enfin, il se sent stupide.
« Eh beh, tu es superbe. » Ses mots viennent se faire sincère tandis qu'il laisse un baiser se déposer sur sa joue avant qu'il n'en revienne à elle, frottant ses deux mains entre elles comme un peu plus gêné qu'il ne pensait l'être ; davantage maintenant qu'il voit l'enseigne du restaurant devant lequel elle s'est arrêtée, conscient désormais qu'il aurait dû se renseigner sur les lieux avant d'accepter quand Fanny lui énonçait ce nom. C'est huppé, c'est classe, luxueux ; loin du monde dans lequel il vit depuis des années, avec entrain et satisfaction, à ne pas s'en méprendre. « J'avais pas vu les choses comme ça, tiens... » Une main qui se passe dans ses cheveux, preuve même qu'il ne sait pas vraiment où se mettre, admirant la jeune femme qui doit bien mieux connaître tout ce milieu-là plus que lui. « Je n'pensais pas que c'était ce genre d'établissement. Tu crois qu'avec 60 dollars, je pourrais au moins te payer un menu ? ; il plaisante, dévoile les billets qu'il avait pu avoir la dernière fois qu'il était venu chanter chez elle. Désolé, je suis un peu nul et contrairement à ce que laissent penser ma guitare et mon piano, je ne suis pas aussi... à l'aise que je n'y parais. » Il tient à se faire sincère avec elle parce qu'il comprend qu'il s'est engagé dans une impasse, peu sûr de voir sa carte fonctionner ; ça bien que le mois ait tout juste commencé, son loyer déjà prélevé sans qu'il n'est voulu en parler à son bien-aimé. En parlant de ce dernier, il se souvient qu'il a – en plus – bien des choses à lui raconter.

Le restaurant de l'amitié

Un rendez-vous galant ? Cela était ainsi pour toi ? Tu aurais pu l'espérer, mais cela n'en était rien du tout, tu le savais casé, et tu n'avais nullement envie de briser un couple même si ce soir tu avais pris les plus beaux apparats, parmi les plus beaux que tu possédais. Ce n'était pas pour le mettre à l'aise, mais parce que pour toi, c'était comme ça que tu devais allé à ce genre de rendez-vous, tu devais être désirables, attirés le regard, que ce soit de ton cavalier du jour ou des autres personnes, quitte à ce que ces dames fassent des crises de jalousies. Cela voudrait dire que ton but a été atteint. Mais même s'il n'était pas atteint ce soir, ce ne sera pas un problème, vraiment, ce repas se faisait sans ambition aucune, du moins, tu le pensait parce qu'en donnant rendez-vous à Leo dans ce genre d'endroits, tu ne te rendais pas compte du sacrifice que tu lui demandais en réalité. Mais ce repas, tu sais qu'il ne vous coûtera rien, parce que tu détiens le Blue Frog's, et que le patron du Monteverde sera ravi de te recevoir ce soir. Autant se servir de tes relations pour manger à l'oeil, n'est ce pas ? C'est ce que vous ferez ce soir même si Leo ne le sait sans doute pas. Mais tu avais prévu le coup, car il t'avait dit oui, sans se renseigner sur le prix du menu. Sans doute sera-t-il gêné de ne devoir rien payer, sans doute même n'acceptera-t-il pas ce traitement de faveur, mais tu ne le lui diras pas avant d'avoir manger le repas, et que lorsqu'il sera venu le moment de payer, vous partiez presque comme des voleurs. Tu avais appelé pour réserver, et le patron avait reconnu ta voix, presque étonné. Il faut dire que tu ne prends en général que rarement le temps d'aller manger ailleurs, parce que tu privilégie grandement le Blue Frog's, ce qui est bien normal. Tu ne sais pas comment Leo va venir, à pied, en voiture, s'il aura un peu de retard, comment il sera habillé, de façon tranquille ou est ce qu'il aura fait un effort ? Tu n'en sais rien, mais ça n'a pas d'importance à vrai dire. Tu veux juste passer un bon moment avec lui, et que la réciproque soit vrai. Tu attends donc devant le restaurant, lorsque tu le vois arriver, avec une petite poignée de retard, rien de fou, quelques minutes. Tu ne sais pas s'il s'est garé plus loin ou s'il est venu à pied, tu lui demanderas, en tout cas, tu as une réponse à une de tes questions, il s'est habillé de façon normale, du coup, à côté de lui, tu fais presque tâche, parce que tu es habillée de façon plutôt classe. Cela te fait sourire alors qu'il est presque à côté de toi à présent. Il sourit et te dit que tu es superbe. Il te fait un baiser sur la joue, que tu lui rends en même temps. Il semble gêner. Peut être parce qu'il n'a pas l'habitude de ce genre de rendez-vous ? Peut être justement parce que lui est habillé simplement ? Peut être parce qu'il vient de repérer l'établissement où vous allez manger ? Tu lui souris plus grandement. Sans doute qu'il est gêné à cause d'un peu tout ça.

" Tu sais que tu n'es pas mal non plus Leo. "

Oui, le compliment est sincère, même si évidemment ce n'est pas la même chose, mais Leo dégage un charme naturel dont il ne semble même pas se douter. Peut être parce que ce n'est pas son genre d'être charmeur avec les gens qu'il connait finalement peu, tu ne saurais dire. Tu espères que vous apprendrez un peu plus à vous connaître lors de ce repas, que vous vous trouverez d'autres points communs que la musique par exemple. Il se rend alors visiblement compte qu'il n'a pas les moyens de payer pour vous deux dans ce restaurant. Il plaisante, mais tu sens qu'il est gêné. Il semblait vouloir te payer le repas, un menu, avec ces soixante dollars. Avec cela, il pourrait si vous ne prenez qu'un plat chacun avec une boisson. Ce serait suffisant pour ton appétit, mais qu'il ne se fasse pas de soucis. Puis il s'excuse, il ne se sent pas à l'aise, contrairement à ce qu'il laisse croire avec un instrument de musique dans les doigts.

" Ne t'en fais pas pour tout ça Leo. Je veux juste qu'on essaye de passer une bonne soirée ensemble. Fais comme si nous étions simplement en train de discuter au Blue Frog's, ou dans un lieu que tu aimes bien. Tu verras, le repas sera merveilleux. Allez, rentrons à l'intérieur, on nous attend. "

Tu avais presque envie de le traîner en lui prenant la main, mais ce serait trop intime sans doute, puisqu'il n'est en rien ton petit ami, juste un ami à qui tu vas offrir un restaurant même s'il ne le sait pas encore. Vous entrez donc à l'intérieur et l'accueil est chaleureux puisque c'est le propriétaire même du Monteverde qui vous accueille. Vous vous connaissez très bien, c'était un ami de tes parents, c'est un peu ton mentor en quelques sortes depuis qu'ils ne sont plus là, il a veillé, de loin sur toi, pour que tu ne te casses pas la figure, sans pour autant que tu ne lui prennes sa clientèle mais il n'y a pas de risques, ce n'est pas vraiment la même qui est visé. Au Blue Frog's c'est assez bon marché, même si tu fais des choses de qualité, ici, c'est plus gastronomique, plus huppé. Tu le salue donc, et lui présente Leo.

" Bonsoir, comment ça va James ? Je te présente Leo, c'est un ami à moi. J'espère que tu nous a réservé la meilleure table, n'est ce pas ? "

Et le patron réponds que oui, bien entendu, il ne pouvait pas en être autrement, alors sans plus attendre, ils vous installent, et vous donne la carte où les prix feraient tourner la tête à n'importe qui, mais pas à toi Fanny, Leo, cependant, ce sera une autre histoire. Tu espères seulement qu'il ne voudra pas se priver à cause du prix.

Le restaurant de l'amitié

EXORDIUM.

C'est penser à Daniel qui parvient à l'apaiser, à ne serait-ce que le rassurer ; rien qu'un instant, un court instant avant que ses yeux ne reviennent sur la devanture des lieux, avant qu'il ne porte à nouveau son attention sur le lieu choisi par celle qu'il est venu accompagner, inviter. C'est le faciès de cet homme et les mots qu'elle vient énoncer, ceux qu'elle laisse s'installer qui ravive l'enthousiasme du blond, qui chasse les tourments qu'il a laissé s'ancrer en lui depuis cette fameuse soirée, celle qui aurait pu tant lui coûter. « Ne t'en fais pas pour tout ça Leo. Je veux juste qu'on essaye de passer une bonne soirée ensemble. Fais comme si nous étions simplement en train de discuter au Blue Frog's, ou dans un lieu que tu aimes bien. » Il acquiesce, en sourit un peu bêtement tandis qu'il se décide à la suivre, qu'il se décide à accepter, oui, d'oser franchir le pas. Il lui doit bien ça, de toute manière, depuis le temps qu'elle supporte sa présence, ses sons, ses musiques, toute cette échappatoire qu'il instaure entre les murs de sa propriété professionnelle. « Tu verras, le repas sera merveilleux. Allez, rentrons à l'intérieur, on nous attend. » Et il ose un rire à ses dernières syllabes, sentant un léger stresse revenir au creux de ses tripes. Néanmoins, il ose, il choisit de la suivre, enfin, restant sur ses pas jusqu'à l'accueil qu'on leur offre. Leo en reste quelque peu surpris, ne se sentant pas vraiment dans son élément, presque tenté de s'excuser pour s'enfuir se changer. Mais il s'abstient, Leo fait au mieux en suivant simplement, silencieusement, attentivement aussi. Assez pour constater qu'il s'agit du gérant, détail qui n'aide pas à rendre les choses aussi naturelles qu'il ne pensait qu'elles le seraient. « Bonsoir, comment ça va James ? Je te présente Leo, c'est un ami à moi. J'espère que tu nous a réservé la meilleure table, n'est ce pas ? » Ce à quoi l'homme en question acquiesce, tout sourire, offrant une brève poignée de main au trentenaire qui ne lui offre également qu'un maigre sourire. Un rictus qui se fane un peu avant de rejoindre la table, avant que les menus ne soient donnés, avant que l'attention de Fanny lui soit retrouvé.
« Je ne pensais pas que tu connaîtrais ce genre de personnes ; sourit-il un peu timidement, un peu gêné, désormais le nez face à une réalité qu'il ne pensait pas si véridique à l'égard du milieu que la jeune femme côtoie. Il avait omis cette idée, s'en était défait puisque adepte d'une banalité des plus dures, des plus tenaces. Et ça lui convient, en vérité, la normalité. Sa normalité, assez conscient pour se dire que cet instant pourrait être des plus habituels pour celle qui l'a mené jusqu'ici suite pourtant à son invitation à lui. Je ne disais pas ça méchamment, hein. » Et il se rattrape, songe à ce qu'il vient d'énoncer avant de se redresser, au moins un peu plus, pour ne pas paraître complètement paumé. Car c'est ce qu'il est : perdu, totalement. Depuis longtemps, bien qu'il ait gardé ce fait le plus silencieusement. Et il profite d'un bref silence pour commencer à guetter les menus proposés, pour commencer à s’inquiéter de la note qui sera, même malgré les plus petits prix, bien salée. Chose à laquelle il se résout, malgré tout, prenant sur lui pour essayer de prendre les choses comme elles viennent. « Je sais que ça fait longtemps que je ne suis pas venu jouer au Blue mais j'imagine qu'à la fin, vu la note, je vais devoir y passer bien des soirées. Tu vas m'accepter, j'espère ? » Plaisante-t-il à l'égard de la jeune femme à qui il adresse un regard, luttant réellement contre sa propre personne pour pleinement s'en détendre. Et ça fonctionne, aussi fou que ça puisse paraître, Leo réussit. « Comment tu vas, depuis la dernière fois ? ; la question se pose, s'impose. Et Leo attend, Leo attend une vraie réponse avant de la couper dans sa lancée, avant de voir l'erreur qu'il vient de commettre. Eh, au fait. Je suis désolé de ne pas t'avoir donné de nouvelles. Il s'est passé pas mal de choses depuis et... ça a été en partie ingérable. Ça n'excuse pas qu'un message aurait été de mise, je sais. »

Le restaurant de l'amitié

Il n'est pas à l'aise, le lieu a été peut être mal choisi pour lui, vous auriez dû vous rendre ailleurs, dans un établissement moins huppé peut être, quelques choses de plus simple, mais le patron te devait une faveur, autant faire en sorte qu'il ne t'en doive pas et passer un bon moment avec un ami, parce que oui, pour toi Leo est devenu un ami au fil des soirées où il est venu pianoter au Blue Frog's. Et ce soir, vous allez peut être apprendre un peu plus à vous découvrir, genre vraiment, pas rapidement après une de ces interventions dans ton bar-restaurant. Tu sais qu'il est casé, mais cela ne t'empêche en rien de cultiver votre amitié, n'est ce pas ? Leo est un chic type, ce qu'il fait à la maison de retraite est plus louable il en a du courage d'agir de la sorte, toi, tu ne sais pas si tu pourrais y arriver. Peut être un temps mais pas comme lui. Toi, tu préfères le contact avec le client, pas ce genre de clients là cela dit, mais des gens qui vienne dans ton restaurant et qui apprécient ce qu'ils mangent, avec un service agréable. En tout cas, tes propos semblent dérider un peu le blond, il semble un peu plus à l'aise à l'idée d'aller à l'intérieur de ce restaurant malgré ces finances modestes par rapport à ce que toi tu peux t'offrir en règle général. On vous attend à l'intérieur, le repas va être merveilleux, tu n'en doutes pas, et tu espères qu'il plaira à Leo aussi qui s'aventure à un petit rire alors que vous allez rentrer à l'intérieur du restaurant. Pourtant, très vite, il déchante un peu, voyant que c'est le gérant même qui vous accueille. Il faut dire qu'entre ici et le Blue Frog's il y a un monde d'écart, mais tu es venue parfois prêter main forte quand il y avait un manque de personnel, et ceci de façon presque bénévole donc, il sait qu'il peut te faire confiance. C'est une des raisons pour laquelle il t'accueille si chaleureusement d'ailleurs, il veut te faire honneur ce soir, et même si Leo aurait pu s'habiller un peu mieux, cela n'a pas d'importance. Vous prenez donc place à votre table. Il semble à nouveau stressé. Il te dit alors qu'il ne pensait pas que tu connaissais ce genre de personne, sans vouloir t'offenser évidemment.

" C'est une longue histoire, enfin, pas si longue que ça à vrai dire, mais dans le milieu on se connait tous, et en général, on se respecte. Même s'il y a une classe d'écart entre ici et le Blue Frog's, j'ai déjà bossé avec eux quelques fois. Parfois, il y a un manque d'effectif, alors quand ils m'ont appelé à la rescousse, je suis venue, donc, depuis, il sait que je fais du bon travail, et il m'apprécie grandement. "

Pas besoin d'en dire plus, ça ne servirait à rien du tout pour le moment. Mais c'est vrai que les prix pourraient le repousser un peu puisque finalement, à la base, c'est lui qui invite, mais c'est toi qui a choisi le restaurant. Alors au fond, tu sais très bien comment cela va finir, mais tu ne lui dis rien, tu ne veux pas qu'il se prive parce que cela serait trop cher. Il te dit que vu les prix, il va devoir passer de nombreuses soirées au Blue Frog's pour payer sa dette. Cette idée te ravit à vrai dire, mais tu souris simplement d'un sourire plus que sincère à son égard.

" Ce ne sera que douce pénitence pour mon âme Leo. Je t'accepterais avec plaisir crois moi, mais ne t'en fais pas, tu n'auras pas besoin de tant de soirées que ça pour rembourser ta dette, rassure toi. Je te dis, détends toi, fait comme si on était au Blue Frog's, ou dans un endroit que tu aimes bien, ça va bien se passer. "

Il faut qu'il se détende, qu'il profite de ce moment, parce que peut être il ne remangera jamais ici, vu les prix qu'il ne peut sans doute pas se permettre. Tu ne veux pas que son estomac soit noué et qu'il ne puisse rien avaler. Tu as envie de prendre sa main pour le rassurer, mais tu ne veux pas qu'il pense que tu tente de le draguer, tu veux juste qu'il soit suffisamment à l'aise. Puis la conversation, la véritable conversation démarre enfin.

" Moi ça va tu sais, j'ai parfois des hauts et des ... "

Mais tu n'as pas le temps de continuer qu'il t'interromps, parce qu'il semble avoir des choses à se reprocher depuis que l'invitation a été lancée, et le temps qu'il y a eu entre cela et le repas de ce soir.

" T'en fais pas pour ça, c'est pas important, mais si tu veux m'en parler, je suis là tu sais. Peut être que ça te fera du bien d'en parler avec quelqu'un, mais c'est comme tu veux, je suis pas là pour te forcer, ni rien, je veux juste qu'on passe une bonne soirée et qu'on prenne un bon repas. "

Juste ça, ce serait parfait, surtout pour lui, car tu as l'impression qu'il en a bien besoin, de passer une soirée loin du tumulte de sa vie justement. Tu espères donc qu'il arrivera à rester jusqu'au bout.

Le restaurant de l'amitié

EXORDIUM.

Elle essaie de le rassurer, elle essaie de lui faire entendre que tout ira pour le mieux ; et pour lui, et pour son portefeuille. Et pourtant, l'idée ne lui vient pas encore. Pas encore, oui. Au lieu de ça, il se concentre sur ses dires, sur ses mots, sur tout ce qu'elle peut lui faire entendre qui pourrait lui changer les idées. Et Dieu sait que Leo en a besoin, dernièrement. Dieu sait qu'il ferait tout pour ne serait-ce qu'un peu plus de paix d'esprit. Fanny lui offre cette chance pour cette fois et il essaie, au mieux, de ne rien gâcher par son moral encore légèrement très bas. Et, en parlant de moral, évidement, elle ne manque pas de reprendre ses derniers mots, ses excuses délaissées tandis qu'il essayait de se faire pardonner son manque de joyeuseté. « T'en fais pas pour ça, c'est pas important, mais si tu veux m'en parler, je suis là tu sais. Un sourire, quelque-chose de sincère qui vient se perdre le long de ses lèvres qu'il abaisse, qu'il cache derrière une moue gênée, courtoise, le regard qui évite d'aller et venir sur les grands pans de mur décorés qui ornent la pièce. Sur toute cette luxure à laquelle il n'est vraiment pas habitué. Peut être que ça te fera du bien d'en parler avec quelqu'un, mais c'est comme tu veux, je suis pas là pour te forcer, ni rien, je veux juste qu'on passe une bonne soirée et qu'on prenne un bon repas. » Et il acquiesce à cela, réprimant tout ce qu'il pourrait avoir à lui dire, tout ce qu'il pourrait avoir à confier ; ne sachant pas si, sur ses épaules, tout pourrait reposer. Parce qu'il sait l'horreur de ses derniers gestes, de ses derniers actes, de cette dernière sortie aux bras d'un homme qu'il s'est surpris à aimer, à chérir, à trop choyer. Leo tique, Leo grimace tandis qu'enfin, on revient à eux, tandis qu'enfin, on leur propose de passer leur commande à tous les deux. Et le choix est rapide, Leo encore dans l'ignorance, l'impression qu'il ne pourra pas vivre du mois s'il choisie d'effectivement ne pas s'en soucier : il s'arrête sur quelque-chose de relativement simple, quelque-chose qui soit à porter pour ses maigres moyens. Il laisse finalement libre choix à son invitée, à celle qu'il a décidé de convier comme dans l'espoir de rendre leur amitié un peu plus stabilisée. Parce qu'elle compte, pour lui, depuis le temps. Parce qu'elle est l'une des rares personnes à avoir su écouter, tout entendre sans jamais le blâmer, ni même le reprendre sur tout ce qu'il pouvait faire écouter. Non, elle l'a simplement accepté, apprécié pour ce qu'il savait créer. « Prends ce qui te fait envie surtout. » L'incite-t-il à faire, offrant un sourire sincère. Leo rend la carte, laisse entendre sa commande tandis qu'il laisse à Fanny l'opportunité de faire son choix comme elle l'entend. Il veut qu'elle passe une bonne soirée, il veut pouvoir lui prouver qu'il n'a pas complètement coulé. Pas tout à fait. « En tout cas, je saurai où emmener mon compagnon la prochaine fois. » De nouveau ce rictus, cette impression que son monde retrouve un peu plus de couleurs que lorsqu'il a rejoint la jeune femme, que lorsqu'ils se sont salués devant ce restaurant après une longue période de silence. Leo, enfin, s'en détend. « C'est l'une des bonnes nouvelles que j'apporte avec moi, d'ailleurs... ; une petite pause, un regard qui se fait un peu fuyant, un peu mal à l'aise alors qu'il en est fier, de cet homme-là, plus qu'il ne pourra jamais le dire, d'ailleurs. Plus qu'il ne pourrait le faire savoir et ses erreurs en ayant déjà aisément témoigné, bien qu'il en soit encore à les cacher. Je l'avais rencontré dans un bar et il était, bordel Fanny si tu savais, dans un de ces états. » Un rire, le feu aux joues rien qu'en y pensant car jamais, jamais ce soir-là il ne s'était imaginé qu'il terminerait par espérer la fin de sa vie à ses côtés. « Il pouvait à peine marcher, il faisait pitié à voir. Je l'avais abordé au départ parce qu'il était plutôt pas mal et finalement, je l'ai raccompagné pour pas le voir dans la rubrique des décès le lendemain. T'imagines ? » C'est ridicule à souhait et Leo en rigole encore, rien qu'un instant avant de se souvenir de la raison qui a poussé Daniel à ouvrir les yeux, tout ce que ça a ensuite mené jusqu'à cette horrible soirée. « J'imagine que tu connais la suite, enfin, ça se passe très bien, maintenant. On a eut des bas, des tréfonds en vrai mais ça va. » Et s'il est convainquant, Leo n'en cache pas moins mal cette pointe de tristesse qui réside en lui, ce chagrin qu'il peut avoir à l'égard de certains soirs ; de ceux dont il a juré qu'il ne garderait rien. Rien, en effet, si ce n'est quelques craintes. Et il en secoue la tête, il se défait de ces idées, de ces réflexions pour en revenir à la jeune femme, à celle pour qui il s'est déplacé, celle qu'il doit également écouter. « Et toi, alors ? » La question se pose alors, la question vient se perdre dans l'instant qu'il partage, les entrées arrivant déjà, ces deux petites assiettes plus que bien présentées ; de celles qu'on ose pas manger par peur de les déranger.

Le restaurant de l'amitié

Passer une bonne soirée ensemble, voilà le but de ce repas dans ce restaurant là, dans ce restaurant chic, plus chic encore que le tien, que le Blue Frog's. Mais Leo n'est pas à l'aise, il n'arrive pas à se détendre, tu en as bien l'impression, malgré tout ce que tu peux lui dire, il est à moitié ailleurs, ailleurs. Tu ne sais pas vraiment pourquoi, mais peut être qu'il va te le dire puisque tu le lui proposes, comme pour qu'il puisse enfin s'alléger d'un poids considérable, mais peut être ne voudra-t-il pas t'embêter avec ces choses là. Vous êtes amis, mais peut être qu'il ne veut pas d'une confidente comme toi. Tu ne saurais vraiment dire ce qu'il en est, parce que tu es un peu dans le flou. Tu sais très bien que ce restaurant n'est pas dans ces prix à lui, dans les tiens à la rigueur, mais ce soir, vous allez manger à l'oeil ou presque, parce que le chef te doit une faveur, même plusieurs, alors tu ne t'en fais pas pour la note finale. Elle ne sera pas salé comme il le redoute tant. Tu ne sais pas ce qui le préoccupe, tu ne sais pas s'il va te le dire mais déjà on prends votre commande, le coupant peut être dans ce qu'il allait te confier, tu ne saurais dire. Il ne choisit pas le moins cher, mais pas loin, il prends quelques choses d'assez simple. Tu ne sais pas si tu dois l'imiter à vrai dire, tu ne veux pas lui faire peur en pensant que tu allais le ruiner puisque c'est lui qui invite, à la base. Il t'incite à choisir ce que tu veux, alors tu tapes dans le milieu de la carte, pas le moins cher, ni le plus cher, mais quelques choses que tu n'avais pas encore goûté ici puisque c'est une nouveauté. Vous rendez les cartes puisque le choix a été fait et c'est là qu'il lâche l'information, la nouvelle. Il parle de son compagnon, qu'il pourrait l'emmener ici une prochaine fois. Tu doutes que ce soit du serveur dont il a pris le numéro la dernière fois, tu aurais été au courant. C'est donc qu'il s'agit de quelqu'un d'autres.

" C'est merveilleux tout ça dis moi. "

Tu souris, mais tu n'en fais pas trop, tu aimerais lui sortir le grand speech qui va avec cette nouvelle, mais de nos jours, on ne peut plus être sûr de rien. Mais s'il t'en parle, c'est que cela est réciproque et que cela durera un peu, au moins. Combien de temps ? C'est difficile à évaluer à vrai dire mais tu le laisses continuer, il semble enfin assez à l'aise pour parler, de lui, de cet homme qu'il a rencontré. Il t'explique donc qu'ils se sont croisés dans un bar, et que le type était dans un sale état. Il l'a plus raccompagné pour sa sécurité que pour ce qui est advenu par la suite. Cela te fait sourire, mais cette histoire semble bien se passer, même si le mot " tréfonds" ne te plait pas. Si Leo dit que ça va, c'est que ça va, mais que ça pourrait être largement mieux. Mais ce soir, tu n'as pas envie de te focaliser sur du négatif.

" C'est bien, je suis contente pour toi, si ça se passe bien. Tu devrais l'emmener au Blue Frog's un de ces jours, pour faire connaissance, je suis sûre que c'est un homme charmant. "

Et peut être tu le connais, tu ne saurais dire, tu connais du monde en ville, mais il y a tellement de personnes à Chicago que tu ne peux pas savoir si tu le connais, ne serais-ce que de vue. Mais s'il fréquente les bars, peut être fréquente-t-il le Blue Frog's, de temps en temps évidemment. Du coup, il te pose la question. Qu'en est-il de ton côté au niveau des amours ? Tu ne peux pas dire que ce soit si calme que ça, non, mais pour le moment, tu n'as personne en vue. Celui qui aurait pu devenir quelques choses ne donnent plus de nouvelles, peut être qu'il est mort, tu n'en sais rien du tout, et à vrai dire, ce n'est pas tellement ton problème, cela n'aurait été qu'un nom en plus dans ton tableau de chasse. Tu allais lui répondre mais les entrées arrivent déjà. Tu souris à la serveuse, avant de la laisser s'en aller et répondre à sa question.

" Je n'ai rien de sérieux en ce moment. J'en avais peut être un en vue, on a échangé nos numéros, mais il ne me réponds pas, et je n'ai pas vraiment insisté non plus. Je suis encore ce petit papillon qui ne sait pas où se poser, mais ça viendra sans doute. "

Sans doute oui, comme pour ma tante qui s'était retrouvé mère de famille sans même avoir eu l'occasion d'accoucher, une histoire malheureuse, mais qui avait changé sa vie. C'est triste parfois, mais tu espérais bien ne pas avoir à vivre ça. Tu souriais, tu avais encore la vie devant toi, même si tu ne diras pas non à avoir un homme dans ta vie, ce serait une étape importante cependant.

Le restaurant de l'amitié

EXORDIUM.

Elle écoute, avec attention, et Leo s'en détend, lentement. Parce qu'il apprécie à parler de lui, parce qu'il aime à évoquer Daniel et tout ce qu'il est venu insuffler dans sa misérable petite vie. Il sent son cœur frapper, cogner derrière sa cage thoracique au fur et à mesure qu'il en apprend à la jeune femme, à Fanny qui lui offre quelques sourires bien qu'elle n'en reste pas moins perplexe. Il sait l'affection qu'elle lui confère, il sait que les bas qu'il évoque sans s'attarder en détail ne lui plairont pas mais elle a le droit de savoir, aussi, ce pourquoi il s'était fait si absent durant un bref temps. Elle a le droit de savoir en tant qu'amie, en tant que véritable amie devrait-il dire. La seule qui soit à même de l'accepter tel qu'il puisse être, avec ses tourments, ses douleurs mais aussi ses joies, ses plaisirs aussi incontrôlables soient-ils ; en plus de sa timidité qui, doucement, s'efface derrière ses paroles. « C'est bien, je suis contente pour toi, si ça se passe bien ; et 'bien', aujourd'hui, n'est plus qu'un euphémisme. Parce qu'il ne s'est pas senti aussi bien depuis la disparition de Claudia, depuis le départ d'Aiden pour des ruelles, des contrées peut-être qu'il ne connaît pas. Une légère grimace à y songer, le regard qui se baisse avant que la voix de la jeune femme ne le rappelle à lui, à l'instant présent, à cette table qu'ils sont venus partager. Tu devrais l'emmener au Blue Frog's un de ces jours, pour faire connaissance, je suis sûre que c'est un homme charmant. » Ce à quoi il acquiesce, un nouveau sourire accroché le long de ses lèvres rien qu'à imaginer cette possible sortie ; celle qu'il devra retarder au maximum, malheureusement, dans l'espoir de garder la tentation de Daniel aussi loin des bouteilles qu'humainement possible. Il ne prendra pas ce risque, pas après avoir donné tant d'efforts à le sortir de son alcoolisme. En partie, en tout cas, et il espère que toutes ces nuits blanches n'aient pas été vaines. Chose qu'il va pour dire avant de voir qu'elle n'en a pas finie, qu'elle s'apprête à répondre avant que les entrées n'arrivent, avant que Leo ne commence déjà à s'en faire pour trop peu ; finalement bien décidé à ne pas s'en soucier, prêt à s'y essayer. « Je n'ai rien de sérieux en ce moment. J'en avais peut être un en vue, on a échangé nos numéros, mais il ne me réponds pas, et je n'ai pas vraiment insisté non plus. Je suis encore ce petit papillon qui ne sait pas où se poser, mais ça viendra sans doute. » Et ça finit toujours par arriver, en soit. Chose qu'il ne vient pas dire pour autant, désireux de ne pas rendre cette nouvelle aussi morose qu'elle ne peut l'être. Parce qu'il ne connaît que trop bien les âmes qui aiment à se défiler une fois d'autres draps trouvés, une fois leur lassitude installée. Il a subit ça avec Aiden et ne le souhaite à personne, surtout pas à celle qu'il vient tenter de réconforter silencieusement à l'aide d'un léger sourire ; ça avant de prendre conscience que ça ne sera jamais assez, son sourire n'a jamais sauvé qui que ce soit, ni même aidé de n'importe quelle manière en soit. « Je suis désolé d'apprendre ça, je ne savais pas. » Non, et pour cause, son absence de message à l'égard de la jeune femme, de qui que ce soit d'autre en vérité. Leo s'est enfermé, bêtement, comme par peur de ne pas réussir à aider celui qui, avec lui, avait emménagé. « Heureusement que j'en savais rien, ça m'aurait pas déplu d'aller l'embrouiller s'il t'a fait ça. » Qu'il laisse entendre en commençant à manger une première bouchée, puis une deuxième, ça malgré les idées qui lui viennent, ces pulsions qu'il doit refréner mais qui, depuis son suivi psychologique obligatoire, ne font qu’accroître. Leo tente au mieux de ne pas s'en soucier, de ne pas s'y attarder parce qu'il sait cette partie de son récit peu reluisante et il lui épargnera les détails du meurtre qu'il a commit, celui dont il fut sauvé puisque cas de légitime défense admis. « De toute manière, tu as encore plein de temps d'vant toi, ça viendra comme ça viendra. Si tu cherches après, tu seras déçue. » Des conseils qu'il aurait dû s'appliquer avant de tomber par hasard sur Daniel, sur l'homme qu'il peut être, l'homme qu'il représente aux yeux du blond qui ne fera que s'attarder sur ces idées là, luisantes, luminescentes. « J'avoue que j'ai du mal à comprendre ce genre de personnes mais bon... » Comme il a du mal à comprendre comment Daniel et lui ont pu en arriver à devoir subir les horreurs passées pour des hommes avec un évident manque de respect. Mais la vie est ainsi et le monde regorge malheureusement de tout. C'est un fait qu'il doit admettre, quelque-chose qui ne peut omettre. « Alors, dis-moi, ce projet pour les pompiers ? » Oui, changer de sujet, s'épargner un aller simple sur des méfaits dont il ne veut pas parler. Pas ici, pas comme ça en tout cas.

Le restaurant de l'amitié

Tu ne sais pas qui est son amoureux, peut être que tu le connais, s'il te dit son nom peut être que ça te dira quelques choses mais tu ne veux pas te montrer trop intrusive dans ce qu'il veut te dire. Tu le laisses dire ce qu'il veut bien te dire, ce qu'il a sur le coeur, ce qu'il a le désire de te dire. Tu es comme ça, tu ne veux le forcer en rien, tu veux surtout qu'il puisse passer une bonne soirée avec un bon repas, avec une amie, une bonne amie même si vous ne vous connaissez pas aussi bien qu'il le faudrait, mais ce soir, ce qu'il vient de te dire, prouve bien que tu comptes pour lui, comme il compte pour toi aussi. Tu ne veux que son bonheur, car cela contribuera un peu au tien aussi, c'est ce que tu lui fais comprendre en l'écoutant attentivement, souriante, et en répondant à ce qu'il te dit donc. Tu es heureuse pour lui, en même temps, dire le contraire serait méchant et un véritable mensonge, alors tu ne vas pas lui dire ce que tu ne penses pas, tu n'es pas là pour le blesser de façon inutile même si tu le fais pour plaisanter. On ne plaisante pas sur les sentiments des gens, même si cela ne nous plait pas forcément dans l'immédiat, et ce n'est pas le cas ici. Leo fait ce qu'il veut de sa vie, du moment que cela va dans le bon, qu'il se sent bien, ce qui semble être le cas avec cette personne là. C'est une bonne chose, même si cela veut dire qu'il passera moins de toi avec toi ou au Blue Frog's évidemment, mais c'est un mal pour un bien, car tu sais qu'il viendra quand l'envie sera là pour jouer un morceau et ravir tes oreilles. Parce que c'est ce qui se passe à chaque fois, tu aimes ce qu'il fait, que ce soit ces compositions ou toutes les reprises qu'il a pu faire, il y a comme de la magie dans ces doigts pour faire résonner les cordes de ton âme. Tu ne sais pas si l'histoire avec cette personne se passe si bien que ça, mais s'il t'en parle, c'est qu'elle vaut le coup d'être vécue cette histoire, et tu espères pour lui que ça soit la bonne personne, en tout cas, que tout se passe pour le mieux, le plus longtemps possible, c'est tout ce qu'il mérite. Tu lui propose donc de l'emmener au restaurant un de ces jours, tu ne leur offriras peut être pas le repas complet, mais tu leur feras une petite ristourne, car cela te fera plaisir. Tu aimeras bichonner tes amis, et quelques clients fidèles qui sont souvent là. Leo fait partie de ces amis que tu possèdes et que tu aiderais sans même poser de questions, ou presque, enfin pas beaucoup. C'est sur, s'il te demandait de lui prêter un million de dollars, tu poserais certaines questions quand même, mais tu sais qu'il ne le fera pas. En tout cas, il semble d'accord pour l'amener au Blue Frog's ce qui te ravie véritablement. Peut être que tu le connais donc, peut être qu'il va t'en dire plus, sans doute même. Tu espères seulement que ce n'est pas une personne que tu détestes, il n'y en a pas des tonnes mais ce serait dommage quand même, n'est ce pas ? Les entrées arrivent, alors laissant la serveuse s'en aller, tu lui dis que celui qui aurait pu être quelques choses pour toi ne t'as pas donné de nouvelles, c'est comme ça, ça arrive parfois, trop souvent peut être mais c'est ainsi. Tu n'en faisais pas vraiment une formalité, parce que ce n'était pas vraiment une vraie relation, mais tu l'avais trouvé sympathique, tu t'étais dis que peut être il pourrait y avoir quelques choses, mais finalement, il n'y aura rien. Leo te fait alors sourire lorsqu'il dit que cela ne l'aurait pas déplu d'aller l'embrouiller. Alors que vous commencez vos entrées, tu souris vraiment à cela. Ce type n'en valait pas la peine quoiqu'on en dise. Mais de toute façon, comme il le dit, tu ne cherches pas spécialement, si jamais tu vois quelqu'un qui pourrait faire l'affaire, tu tenteras ta chance, c'est pour ça que tu passes du temps au Blue Frog's, enfin en partie. Tu ne cherches pas spécialement, mais parfois, il y a des jeunes hommes seuls qui te font de l'oeil, des jeunes femmes aussi parfois.

" Je ne cherche pas à comprendre ce genre de personnes. Je ne cherche pas à tout prix l'âme soeur, si elle existe, mais si jamais je rencontre quelqu'un qui pourrait faire l'affaire, je ne dirais pas non. Là, ça n'en était même pas à de quelconque balbutiements donc c'est sans regrets. Je ne le connaissais même pas. "

Une rencontre, rien de plus, rien de moins, un numéro échangé, c'est tout ce qu'il y avait eu. Peut être que le prochain est assis non loin de toi dans ce restaurant, peut être que tu le rencontreras au Blue Frog's, lieu où tu te trouves souvent, peut être que tu seras ailleurs, tu ne saurais dire. Tu continues de manger ton entrée qui est succulentes, lorsqu'il te parle de ton projet sur les pompiers. Ainsi, il se souvenait de cette conversation. Tu lui en avais parlé, il y a quelques temps, tu ne te souviens plus quand exactement mais ça remonte déjà un peu. Ton sourire s'agrandit sensiblement, parce que c'est quelques choses qui te tient vraiment beaucoup à coeur. Tu as une âme de pompier qui sommeille en toi mais le projet est là, pas très loin de toi mais par la force des choses, tu as du le mettre en parenthèse.

" Il est toujours là dans un coin de ma tête. Par la force des choses, j'ai dû le mettre entre parenthèses. Je ne sais pas encore quand elle va se refermer, prochainement sans doute. Je me maintiens le plus possible en bonne forme pour un jour passer les tests que j'ai déjà techniquement réussi par le passé. Mais tu sais ce qui est arrivé. Je ne pouvais pas laisser le restaurant en plan comme ça. Mais j'y pense de plus en plus, à laisser celui-ci, peut être pas le vendre, non, mais en partie, je ne sais pas trop. "

C'est vrai, tu te maintiens en bonne forme physique, tu fais du fitness, de la course et un peu de musculation deux fois par semaine. Il faut ce qu'il faut pour avoir un corps de rêve, mais surtout, un corps capable de tenir le choc. Le projet est ainsi depuis la mort de tes parents, mais ces derniers temps, tu y penses de plus en plus, jusqu'à ce qu'un jour tu sautes le pas, peut être en 2018.

Le restaurant de l'amitié

EXORDIUM.

« Il est toujours là dans un coin de ma tête. » C'est au moins une bonne nouvelle et il espère à la voir réussir. Parce qu'il ne souhaite que cela pour autrui, de la réussite, de l'épanouissement ; même malgré la révélation qu'elle est venue un peu plus tôt lui faire, même malgré cette triste finalité pour ce qu'elle aurait pu obtenir. Leo ne relance pas le sujet, s'attardant sur les pompiers, toutes les idées qu'elle s'en fait, tout ce qu'elle pourrait devenir par eux. Fanny pourrait en avoir les capacités avec bien des formations, bien de l’entraînement et il sera amené à l'y pousser, si elle l'y laisse faire, si les choses se font un peu plus liées entre eux deux au vu de leur naissante amitié. Et s'il s'était contenté de cette première approche, la suite qui ne tarde pas revient lui faire entendre qu'elle peut, parfois, ne pas avoir de chance. Là-dessus, ils se rejoignent assez. Leo en sourit, conciliant, écoutant, décidé à se faire épaule pour si elle souhaite davantage en parler. Chose qu'elle n'hésite pas à faire, clairement bien plus à l'aise que lui ; bien qu'il se soit tout de même détendu, le sujet Daniel aidant bien assez. « Par la force des choses, j'ai dû le mettre entre parenthèses. Je ne sais pas encore quand elle va se refermer, prochainement sans doute ; une légère pause et il vient lui faire entendre qu'il lui souhaite de s'en sortir, de davantage réussir. Fanny en a les moyens et une ténacité sur laquelle il n'a rien à redire. Je me maintiens le plus possible en bonne forme pour un jour passer les tests que j'ai déjà techniquement réussi par le passé. Mais tu sais ce qui est arrivé. Je ne pouvais pas laisser le restaurant en plan comme ça. » Oui, il le sait. Il ne le sait que trop et c'est ce qui l'inquiète au vu de la manière dont ça vient le ronger, dont ça vient le hanter ; parfois de ses yeux éveillés. Leo en baisse le regard un instant, rien qu'un instant pour ravaler tout ce qu'il en garde, ces mauvais souvenirs qui hantent ses songes pour ne jamais le quitter, heureusement que Daniel ait été épargné. « Mais j'y pense de plus en plus, à laisser celui-ci, peut-être pas le vendre, non, mais en partie, je ne sais pas trop. » Une once de tristesse vient se perdre le long de ses traits, quelque-chose de nostalgique en soit. Parce qu'il aime cet endroit, son ambiance, tous les secrets dont il regorge, tout ce qu'il cache derrière l'obscurité de ses salles parfois tamisées.
« Ce serait dommage ; qu'il vient faire entendre, marquant une petite pause avant de croiser le regard de la jeune femme, avant de s'attarder sur son sourire et cette assurance dont elle regorge. Elle est inspirante, comme demoiselle, pleine de courage et de force. Leo aimerait le lui faire entendre ces pensées-là, il aimerait pouvoir lui dire ô combien il puise une certaine inspiration de sa part mais s'en abstient, pour l'instant. Ils ne sont pas assez proches, pas assez intimes pour pouvoir s'y risquer. Leo en reste timide, pudique, un peu défait des relations qu'il pouvait s'offrir autrefois. J'aimais bien à m'y perdre. » Lance-t-il ensuite, laissant les serveurs revenir pour les servir, les laissant faire ce qu'ils ont à faire avant d'en revenir à la Belle dont l'allure contraste tellement avec sa présence. « Je suis vraiment désolé de ne pas être à la hauteur de ta présence, Fanny. » Sourit-il bêtement, réellement sincère quant aux dires qu'il vient d'énoncer. « Ça doit être assez drôle de nous regarder, quand j'y pense maintenant. » Il ose, d'ailleurs, il ose détourner son regard pour le poser sur les alentours, sur les autres tables de ceux qui, tout comme son ami, n'ont pas fait les choses à moitié. Un bref sourire et son attention qui en revient à leur table pour ne pas avoir l'air plus ridicule qu'il ne l'est. « En tout cas, je sais que tu sauras prendre la bonne décision, jusqu'à maintenant tu n'as toujours fait que ça et, avec ce qui s'est passé, tu as su le montrer. » Il en revient à cette malheureuse soirée, il en revient à tout ce qu'ils ont eu à gérer. Leo s'en souvient, de cette détermination dont elle avait su user, cette volonté qu'elle avait eu à vouloir l'aider lui et les autres malgré le peu de ressources qu'ils possédaient. « J'imagine que tu sauras encore nous épater. Mais, si ça peut te rassurer sur ce que tu as déjà fait : tout le monde apprécie le Blues et j'en ai vu des habitués à chacun de mes passés, tu ne peux pas le nier. » Qu'il tente de faire entendre comme pour la rassurer, lui montrer que si elle abandonnait son projet concernant le fait d'être pompier, elle n'en serait pas perdante, au contraire.

Le restaurant de l'amitié

Devenir pompier, c'était ce que tu désirais, mais ce n'est pas ce que tu fais actuellement, par la force des choses, parce que dans la vie, il faut parfois se contenter de notre situation même si elle est loin d'être idéale, même si elle n'est ce que l'on voudrait qu'elle soit. Si tu savais en être capable, tu gérerais les deux de fronts, le Blue Frog's et ta carrière de pompier. Tu as déjà pensé à le faire, tu as déjà évoqué l'idée en ton for intérieur, tu aimerais qu'elle se réalise, mais tu as peur d'échouer. Tu as cette crainte là, celle de ne pas être à la hauteur des deux choses, car tu sais très bien que tu finiras pas délaisser l'un au profit de l'autre, que l'équilibre sera difficile à gérer, que tu risque de t'y perdre tout simplement et tu ne le veux pas. Pourtant tu es tiraillée, un peu trop, entre ce qu'il faut faire, ce qu'il faudrait faire, ce que tu voudrais faire. Le choix n'est pas simple, et pour le moment, tu ne reviens pas sur celui que tu as fait, c'est à dire privilégier l'héritage de tes parents. Parce que tu aurais pu le laisser dépérir, tu aurais pu faire en sorte que le Blue Frog's devienne la risée de toute la ville, mais ce n'est pas le cas, c'est même tout le contraire. Il a bonne réputation, aussi bonne que lorsque tes parents étaient à sa tête, et mine de rien, ce n'est pas une petite performance. Mais tu as su faire front, tu as su t'appuyer sur les personnes déjà en place pour trouver la tienne, celle qui était la plus difficile, celle qui t'as mise sur un piédestal sans que tu ne le veuille vraiment. Tu aurais pu trébucher de celui-ci, tu aurais te casser la figure, tu aurais pu te faire très mal, tu aurais pu en payer les pots cassés, mais non, ta détermination a fait le reste. Tu as su faire les bons choix, au bon moment mais peut être que cela n'en sera pas indéfiniment ainsi, que tu vas commencer à faire de mauvais choix, et que tu vais quitter ce firmament dans lequel tu t'es bien accrochée. Peut être que tu vas devenir comme une étoile filante, que pour le moment tu es en train de briller, mais que peut être tu finiras par t'éteindre. Tu sais que cette possibilité est envisageable, car la mort de tes parents reste toujours un crime impuni, non résolu, et si tu continues à chercher, un jour peut être, tu réussiras à trouver une piste solide, peut être même que tu vas t'y engouffrer, peut être même que tu vas sombrer, avec tes parents. Tu les rejoindras peut être dans l'au delà. Oh non, tu ne penses pas à te donner la mort, tu croques la vie à pleines dents, mais peut être que tu vas finir par découvrir des choses que tu ne devrais pas découvrir, peut être que ce sera là un premier mauvais choix de ta part, de t'attaquer à l'inconnu, de t'attaquer à plus fort que toi. Mais tu sais tôt ou tard que tout cela te tombera dessus.

Leo te dit que ce serait dommage que tu vendes le Blue Frog's. Cela semble sortir comme un cri du coeur de sa part, réchauffant le tien au passage. Même s'il n'est pas venu depuis quelques semaines, il semble apprécier le lieu, et peut être aussi ta présence, sans doute un peu des deux. C'est vrai que quoique tu puisses en dire, depuis que tu es là, à la tête du restaurant, il fait partie de son paysage, comme si finalement, il y avait un peu de Leo Sanders incrusté dans les murs des lieux. Quoiqu'il arrive, tu ne laisseras jamais complètement le Blue Frog's, tu ne le peux pas, cela ne te semble pas possible, tu le sais. Puis le serveur vous apporte la suite du repas alors que le blond venait de dire qu'il aimait bien à s'y perdre. Il sait très bien qu'il peut venir absolument quand il veut. Puis finalement il s'excuse de ne pas être à la hauteur, mais tu ne comprends pas pourquoi il dit ça. Il dit que cela devait être drôle de vous regarder, et alors il observe brièvement les autres tables, où les deux personnes, voir plus sont bien habillées, comme toi pour l'occasion, pas comme lui donc. Cela te fait sourire, car pour toi il n'y a pas d'importance à cela. Tu aurais pu venir habillé d'une façon bien plus simple que votre présence ne ferait pas tâche, bien au contraire, car la simplicité a bien souvent du bon. Puis il revient à toi, et te dit que tu sauras prendre la bonne décision, que jusqu'à présent, tu as toujours su prendre la bonne décision. Tu le sais, tu as cette assurance naturelle en toi qui te le fait dire, mais tu sais qu'à un moment, tu auras forcément un retour de bâton, et il pourrait faire mal. Il te dit que tu as su faire du Blue Frog's un endroit incontournable de la ville, et ceci à la force de ta volonté. De la part de quelqu'un d'autres, dans une soirée comme celle-ci, tu prendrais cela pour de la flatterie, mais venant de sa part, tu sais que c'est sincère, et à tout cela tu rougis légèrement. Il a raison, tu le sais mais, tu n'es pas assez orgueilleuse pour l'affirmer de haute voix. Les seules fois où tu le fais, c'est quand tu parles à tes parents sur leur tombe, que tu leur dis qu'ils peuvent être fiers de toi, de ce que tu as pu faire avec le restaurant. Ton sourire est franc, massif, d'une réelle sincérité, ce qu'il vient de te dire te touche profondément, et si tu étais dans un jour sans, sans doute qu'une larme serait venue pour couler le long d'une de tes joues. Mais aujourd'hui, tu ne vas pas pleurer, même si tes yeux sont devenus très légèrement humides. Tu ouvres la bouche, tu vas essayé de lui montrer que c'est aussi grâce à lui si tu en es là.

" L'habit ne fait pas le moine tu sais, à quoi cela sert d'être bien habiller si l'on n'a pas de coeur ? Je ne pourrais épater personne sans tes performances musicales à couper le souffle Leo. J'ai essayé de faire mon mieux, et vu ce que tu dis, je crois avoir réussi quelques choses de bien. Je vais voir ce que je fais, je ne suis pas pressée de toute façon, j'ai le temps de voir venir pour prendre les décisions qu'il faudra, en espérant continuer d'en prendre des bonnes évidemment. "

Mais ça, tu ne pouvais pas en être sûre. Tu en doutais même un peu, inconsciemment car Leo t'avais poussé dans les nuages à l'instant, tu aurais pu tout faire, tu aurais presque pu te croire invincible, alors que tu sais très bien que tu ne l'es pas. Mais les choses sont ainsi, tu essayes de faire au mieux, et si ton mieux est toujours excellent, un jour peut être il deviendra moins bien, et ce sera le début de ta chute. Pour le moment, tu es tout en haut de l'affiche, tu es resplendissante, mais pour combien de temps encore ? Tu manges ce que le serveur t'as apporté, comme toujours c'est très bon, même si cela coûte cher, mais le prix t'importe peu ce soir, tu voulais passer une bonne soirée avec Leo et tu espères que c'est le cas même s'il ne se trouve pas asse bien habillé pour l'occasion.

Le restaurant de l'amitié

EXORDIUM.

Il sait ses mots comme ayant tout de même un certain impact et il espère qu'elle saura s'en souvenir, de ces dires. Parce qu'il ne les prend pas à la légère, pensant chacune de ses révélations ; chose qu'il saura lui faire entendre dans un potentiel moment de doute, bien que jamais Fanny ne se soit laissée apercevoir en cet état. Et c'est ce qui fait qu'il l'apprécie autant qu'il l'admire, pour cette force d'esprit, pour cette joie infaillible qu'elle sait faire partager. Leo en sourit, sincèrement, timidement un peu, aussi ; comme pour ne rien changer, finalement, davantage quand sa voix lui revient. « L'habit ne fait pas le moine tu sais, à quoi cela sert d'être bien habiller si l'on n'a pas de cœur ? » Et là-dessus, elle marque un point. C'est ce qu'il apprécie également, cette manière de savoir rappeler à autrui qu'elle n'en serait pas là sans certains êtres et, ses prochains dires en témoignent bien assez. Aussi, Leo ose venir perdre son regard dans le sien, détaillant ses traits, parvenant à y voir toute cette sincérité, de quoi réchauffer son cœur depuis peu bien amoché. « Je ne pourrais épater personne sans tes performances musicales à couper le souffle Leo. J'ai essayé de faire mon mieux, et vu ce que tu dis, je crois avoir réussi quelques choses de bien. » Il laisse un bref rire s'extirper d'entre ses lèvres quand elle vient lui faire entendre ces mots-là. C'est plus fort que lui, il aime à rester humble mais elle vient flatter sa personne, les talents qu'il possède, ce qu'il essaie d'en faire. Aussi, Leo en rougie, un peu plus encore que lorsqu'ils s'étaient retrouvés. « Je vais voir ce que je fais, je ne suis pas pressée de toute façon, j'ai le temps de voir venir pour prendre les décisions qu'il faudra, en espérant continuer d'en prendre des bonnes évidemment. » Des mots qui s'estompent un peu plus loin de leur table tandis qu'ils entreprennent de manger, enfin, ce qui leur fut servi. Leo hésite mais s'y risque, prenant sur lui pour se détendre autant qu'il le devrait. Et il y parvient, enfin. Plus le temps passe et plus il s'essaie à prendre ses aises, offrant parfois quelques sourires, quelques banalités comme dans l'espoir de ne pas la voir s'ennuyer ; il sait qu'il n'est pas la meilleure des compagnies dernièrement, il sait que bien des choses ont pu se passer et – en un sens – l'ont changé. Il essaie de faire comme si de rien n'était mais il en oublie pas les séquelles psychologiques qu'il porte, celles qu'il tait dans un recoin de sa tête pour ne pas avoir à y faire face. « Dommage que ce ne soit pas forcément dans mes moyens, c'est niquel comme bouffe. » Qu'il laisse entendre finalement, revenant sur ce milieu qui n'est pas le sien, ce milieu qu'il évite au mieux puisque loin d'être à même de pouvoir le côtoyer. Pourtant, pourtant il sait qu'il sera à même de garder ce nom dans un recoin de son esprit pour l'anniversaire de celui qu'est aujourd'hui son petit-ami. Un bref sourire en y songeant, un rappel constant de la chance qu'il possède, de ce qu'il représente, cet agréable présent. « J'essaierai d'y amener Daniel à l'avenir. Il faudra que j'économise un max mais c'est faisable je crois. » Il plaisante un peu en exagérant la chose, sachant que son salaire n'est pas aussi minable qu'il n'y paraît ; seul ses déplacements et ses instruments coûtent énormément. Il l'admettra peut-être un jour, quand sa passion s'estompera – bien qu'elle ne semble jamais s’essouffler, Leo ne s'étant jamais lassé, pas une seule fois. « En y songeant, pour revenir à ce que tu disais tout à l'heure, il va falloir qu'on se mette d'accord sur un soir que tu pourrais m'accorder au Blues, il devrait pouvoir venir m'y voir jouer bientôt. » Parce qu'il y tient à cette soirée, parce qu'il y tient à faire accroître l’intérêt de Daniel envers ce qu'il compose, ce qu'il joue, ce qu'il créé désormais principalement en songeant à lui.

Le restaurant de l'amitié

Il faut savoir jouer ces cartes au bon moment, et ce soir, elles ont été abattues quand il le fallait, que ce soit par Leo, que ce soit par toi, tu le penses. Vous avez usés de sincérité, l'un envers l'autre, vous avez tenté de jouer la carte de l'humilité, tout en glorifiant l'autre, parce que mine de rien, ce n'est qu'une simple vérité. Tu as fait preuve d'une grande force de caractère pour surmonter la perte de tes parents, pour poursuivre leur oeuvre à travers le Blue Frog's, et Leo t'a aidé dans cette tâche colossale, par sa présence, par ses performances musicales. Il fait partie de cette ambiance, celle qui hante à présent les murs du restaurant, mais ce n'est pas pour faire peur aux gens, bien au contraire, c'est pour les mettre à l'aise, pour égayer une soirée parfois un peu morose. Et pour ça, il sait très bien y faire, mieux que personne même. Les musiciens ayant ces qualités sont rares, et tu as eu la chance d'en avoir un avec toi, pour continuer à faire briller le restaurant. Et il viendra autant de fois qu'il le désirera, tu ne veux pas le forcer non plus, mais tu sais qu'il reviendra, tu sais qu'il a envie de revenir car mine de rien, cela fait aussi partie de sa vie. Le Blue Frog's fait aussi partie de la tienne, plus que tu ne l'aurais voulu il y a quelques années, mais c'est quelques choses que tu apprécies désormais. Mais plus le temps passe, plus tu te dis qu'il faudrait passer la main, de façon plus ou moins importante. Tu es la propriétaire, mais tu as un gérant, et des employés. Tu surveilles ce que fait le gérant, et parfois, tu fais presque son boulot à sa place, cela dépends des jours. Parfois tu es là pour voir les clients, pour parler avec eux, pour tenter de les fidéliser, de faire voir la bonne image du restaurant pendant que lui gère la cuisine et le service. Parfois, les rôles sont inversés, parfois, il n'est pas là alors c'est toi qui gère, et quand tu n'es pas là, il fait un peu les deux. Mais ce soir, tu n'es pas au Blue Frog's, tu es ailleurs, et tu manges très bien. Leo semble apprécier ce qu'il mange, même si pour lui, tout cela semble en dehors de ces moyens. Il n'a sans doute pas tord, même s'il ne devrait pas avoir à se soucier de la note finale. Tu sais qu'il y pense, mais petit à petit, il a réussi à se détendre, véritablement, pour passer une bonne soirée et c'est ce qui t'importe au fond. Tu ne voulais pas être là pour qu'il se sente mal à l'aise. Toi tu as l'habitude de te trouver ici que ce soit de ce côté là du restaurant, ou dans les coulisses. Bien entendu, cela n'est pas pareil qu'au Blue Frog's, mais tu sais comment tout cela fonctionne. Les remarques de Leo par rapport au prix me font sourire. Il semble avoir bien aimé, tellement qu'il veut déjà revenir ici, après avoir économiser un peu.

" Tu me le diras alors le jour où tu voudras l'emmener. Je pourrais prendre la réservation pour toi, tu seras sûr d'avoir une bonne table comme ce soir. Et puis, si tu viens de ma part, je suis sur que tu pourras avoir une bouteille de vin ou de champagne gratuitement, c'est toujours mieux que rien, n'est ce pas ? "

Tu ne savais pas s'il voulait l'emmener pour une raison particulière, mais avoir droit à une bonne bouteille de vin, ou du champagne, c'est quelques choses d'appréciable, non ? Assurément même. Quand des amis viennent au Blue Frog's, j'aime leur offrir un petit quelques choses, un apéritif, une bouteille de vin ou un dessert en fonction de leur préférence. Ici, ce n'est pas tout à fait la même chose, mais je peux quand même vous obtenir certains petits avantages, ce n'est pas à négliger. Puis, il revenait au Blue Frog's, pour que vous parliez d'un soir où il pourrait venir, un soir où il jouerait, et donc, un soir où Daniel serait là pour contempler ses oeuvres.

" Bien sûr, ce sera avec un très grand plaisir, tu le sais bien. Je n'ai pas le planning en tête, laisse moi regarder sur mon téléphone, mais à priori, c'est possible tous les soirs de la semaine prochaine, à toi de me dire ce que tu préfères, pour que Daniel soit disponible aussi. "

Parce qu'il fallait qu'il puisse venir aussi, ce n'était pas forcément simple pour lui, mais sans doute que Leo trouvera le soir parfait pour qu'il joue un bout de musique et qu'ensuite, ils puissent manger un bon repas ensemble. Ce serait parfait comme ça.

Le restaurant de l'amitié

EXORDIUM.

Quelques instants, des minutes et des minutes qui se sont déjà écoulées. Leo sait qu'il n'arrange rien à ruminer, à s’inquiéter sur la manière dont il devrait terminer le mois avec le peu de salaire qu'il soit encore à même de posséder en cette date tardive. Et, dans un élan de conscience, sachant la mauvaise image qu'elle pourrait trouver en sa tête un peu dépassée, Leo choisit de ne plus s'en soucier. Dans cette foulée, il choisit d'en oublier tout ce qui pourrait désormais advenir, concentrant sa conversation sur Daniel, sur elle, sur tout ce qui pourrait les aider à se mettre un peu plus à l'aise ; lui, en tout cas, en priorité. Parce qu'elle est habituée à ce luxe, parce qu'elle est habituée à ces lieux ; il le sait, le voit, le devine aisément. Elle a cette aisance déstabilisante qu'il lui admire, renforçant alors ce qu'il vient lui offrir de par un sourire quand elle se risque à retrouver la voix, venant déjà lui donner quelques aides pour son retour ici, sa prochaine fois. « Tu me le diras alors le jour où tu voudras l'emmener. Je pourrais prendre la réservation pour toi, tu seras sûr d'avoir une bonne table comme ce soir. Et puis, si tu viens de ma part, je suis sur que tu pourras avoir une bouteille de vin ou de champagne gratuitement, c'est toujours mieux que rien, n'est ce pas ? » Et si, jusqu'alors, les lieux avaient été les seuls à le mettre un peu mal à l'aise, c'est au tour de Fanny d'y mettre du sien. Il en rigole, pas méchamment, loin de là. Non, il en rigole parce qu'il n'a pas les mots pour pleinement la remercier, lui offrir une phrase qui soit à la hauteur de ses pensées. Et pourtant, pourtant il ose s'y risquer, laisser un bref aperçu de ce qu'il pourrait avoir à lui dire malgré sa timidité. « C'est gentil, vraiment... Je ne sais pas comment te remercier. » Mais elle ne laisse qu'un simple geste de la main répondre à ses mots, sachant qu'il n'a pas à faire quoi que ce soit. Et lui aussi le sait, dans le fond. Bien-sûr qu'il le sait. Ça, avant qu'il n'en revienne là où elle aime à l'inviter, là où il aime à jouer. Là où, Daniel et lui pourraient avoir le loisir de sortir, de se divertir. « Bien sûr, ce sera avec un très grand plaisir, tu le sais bien ; un sourire qui vient fendre le trait lissé de ses lèvres avant qu'il ne continue de toucher à son assiette, laissant la voix de la petite blonde perdurer. Je n'ai pas le planning en tête, laisse moi regarder sur mon téléphone, mais à priori, c'est possible tous les soirs de la semaine prochaine, à toi de me dire ce que tu préfères, pour que Daniel soit disponible aussi. » Il réfléchie, tente de se souvenir de ce qu'ils auraient pu prévoir, de ce qu'ils auraient pu vouloir. Mais rien, rien d'important ne vient s'ancrer dans sa tête, aucun rendez-vous d'aucune sorte. « Je crois que ça devrait aller ; qu'il laisse entendre, reposant une énième fois ses couverts comme pour ne pas avancer trop vite, laissant à Fanny le temps de se défaire de son téléphone qu'elle venait durant quelques secondes de consulter. Ne bloque aucun soir pour moi, en attendant. Il va falloir que je lui en parle et que je vois avec lui quand même. » Parce qu'il ne prendra pas le risque de lui imposer ça non plus, pas en sachant ce qu'ils traversent tous deux en ce moment. Et les bars ne sont pas encore les lieux qu'ils aiment à inscrire sur leur liste de loisirs d'un soir. Il sait les pulsions alcooliques de Daniel encore trop présentes, il sait cette faiblesse qui le ronge encore bien assez prenante. Leo ne prendra pas ce risque, pas sans être sûr qu'il puisse ne pas faire erreur. Et, c'est ce à quoi il pense avant de se rendre compte de la possible froideur de ces derniers mots, culpabilisant déjà qu'elle ait pu mal le prendre. Parce qu'il ne veut pas la blesser, parce qu'il ne tient qu'à prouver qu'il apprécie vraiment pouvoir dire qu'ils possèdent tous deux, désormais, une bonne base d'amitié après toutes ces soirées passées à s'écouter. « Désolée Fanny, c'est pas que je ne veux pas que ça se fasse. C'est juste que je veux pas lui imposer quoi que ce soit en sachant que le Blues reste un bar, en fait ; une mine un peu basse, un peu triste. Leo n'ose pas franchement faire face à la jeune femme, par peur principalement qu'elle ne vienne y lire sa douleur. Il ne lui imposera pas ça ce soir, pas comme ça. Il a eut quelques soucis avec l'alcool mais ça commence à aller mieux. » Une note positive, quelque-chose qui laisse à Sanders la possibilité de retrouver un semblant d'optimisme. « On viendra, je te le promets, mais quand tout ça sera passé ! »

Le restaurant de l'amitié

Tu apprécies Leo, tu ne veux que son bien, même si tu te doutes, qu'au fond tu sais que ce n'est pas si simple que ça pour lui, vu son silence radio durant ces derniers jours. Mais tu ne peux pas le blâmer pour cela, bien au contraire, parfois, on préfère la solitude, plutôt que d'envoyer des messages déprimant aux gens, alors on s'abstient. Parfois, tu es d'humeur morose quand tu penses un peu trop à tes parents, alors soit tu restes chez toi à broyer du noir pour n'embêter personne, soit tu descends au restaurant pour te changer les idées. Cela dépends de ce que tu veux vraiment faire, mais parfois, il est préférable que tu ne te montres pas aux yeux de chacun, sous peine de faire fuir tes clients. Mais ça, personne ne le sait, personne, tu ne le montre pas, tu ne te montre pas faible devant les autres, parce que tu as appris à te montrer forte, parce que tu voulais devenir pompier, et parce que tu as du faire face à la mort de tes parents, à leur assassinat. Ce n'est pas une mort dans un accident de voiture, ou d'une maladie, non, ils ont été froidement assassiner. Et personne ne sait pourquoi, la raison n'a pas été trouvé, et le coupable encore moins. Alors, dans un coin de ta tête, tout cela te bouscule, et parfois, tu n'arrives pas à faire front, alors tu te caches. Tu pourrais le confier à quelqu'un, mais à quoi cela servirait-il ? Tu fais le dos rond, ça te prends, parfois sans prévenir, pourquoi inquiéter quelqu'un avec cela ? Surtout que dans l'ensemble, ça ne t'arrive pas si souvent que ça. Il y a des rechutes, mais tu sais équilibrer ton temps pour être présente au maximum au Blue Frog's, lieu que tu adores, lieu qui va si bien à Leo quand il vous extase avec sa musique. En tout cas si Leo a aimé le Monteverde, même s'il trouve que c'est un peu cher, tu pourras lui offrir une place de choix la prochaine fois qu'il voudra venir avec Daniel. Il suffit qu'il te le dise pour avoir droit à une belle table et une bonne bouteille. En tout cas, tu sauras bien l'accueillir chez toi, dans ton antre, lui et son chéri. Tu regardes ce qu'il y a de prévu, au cas où durant les soirs de la semaine, mais comme tu le pensais, il n'y a rien, pas de soirées spécifiques, alors Leo pourra venir quand il voudra. Il te dit que ça devrait aller, ce qui te convient. S'il pouvait te dire la veille pour le lendemain, ce serait bien, que tu puisses lui faire un peu de pub, au delà des clients habituels, car tu sais que certains viennent spécifiquement pour lui, ou presque. Car ils aiment le voir jouer, car il joue de façon merveilleuse. Leo ne veut pas prévoir quelques choses sans en parler avec Daniel, chose que tu comprends parfaitement, chose que tu trouves tout à fait normal même, car la communication dans un couple est le nerf de la guerre.

" Non, mais je comprends très bien. Dans un couple, pour que ça fonctionne, il faut une bonne communication. Donc, tu lui en parles, tu vois avec lui si ça l'accorde, s'il a envie de le faire, et dès que tu es sûr pour un soir, tu me dis, et je la bloque pour toi, le temps de te faire un peu de pub, pour que tes fans viennent te voir. "

Tu lui souris, tu sais très bien qu'il ne veut pas mal faire, c'est même tout le contraire, puis, le regard bas, il te confesse une chose que tu n'avais pas vraiment vu venir, mais après tout, tout le monde a ces problèmes, et tu ne veux que Daniel, même si tu ne le connais pas encore vraiment, retombe dans tes travers dont il a eu du mal à se défaire. Et tu sais qu'au Blue Frog's la tentation sera sévère, de boire de l'alcool, ne serais-ce qu'une petite goutte. Alors, tu continues de lui sourire.

" Le Blue Frog's est peut être un bar mais c'est aussi un restaurant. Si tu veux, je peux faire en sorte que cela ne soit pas une tentation pour lui, en lui donnant une table loin du comptoir, comme s'il était simplement dans un restaurant. Je ne lui donnerais pas de cartes contenant de l'alcool, juste des jus de fruits, de l'eau pour qu'il se sente à l'aise et qu'il ne soit pas tenter de replonger. Malheureusement, l'alcoolisme est quelques choses que je connais bien maintenant; certains de mes clients sont des alcooliques mais si Daniel lutte contre cela, alors nous ferrons tous pour qu'il ne replonge pas si cela va mieux pour lui. D'accord ? "

C'est une promesse que tu lui fais, celle que tu t'occuperas personnellement de lui s'il le faut, que ce jour là, tu seras son hôtesse privilégiée, et que tu t'occuperas bien de lui, comme s'il était le plus merveilleux des VIP. Tu considères Leo comme un ami, alors tu veux son bonheur, et cela serait un bien petit sacrifice pour qu'ils passent tous les deux une bonne soirée.

» Quand la vie n'est pas aussi simple qu'on le voudrait - Feat Leo