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 and at the time I didn't know...

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Kurtis Hawkins

Kurtis Hawkins
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quartier : une petite maison dans le West Side, achetée avec l'héritage de son père, décédé lorsqu'il avait 16 ans
physique : le corps de Kurtis est couvert à 70% de tatouages dont la plupart ont été réalisés par lui-même / il a une cicatrice au niveau de la cuisse droite (balle reçue), du torse (poignardé et opéré) et a le nez légèrement dévié (il l'a cassé plusieurs fois)

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MessageSujet: and at the time I didn't know...   and at the time I didn't know... EmptyMar 7 Nov - 22:11





and at the time i didn't know, just how hard the wind could blow towards disaster, and the things that i would see
# judith
# kurtis
Cette journée est un véritable enfer. Techniquement, puisqu’il est presque deux heures du matin maintenant, ce n’est pas la même journée. Mais tant qu’il n’aura pas fermé l’oeil, ça restera la même putain d’interminable journée de l’enfer pour Kurtis. Ceci dit, il n’a pas tout à fait certain d’avoir envie de fermer les yeux. Parce que chaque fois qu’il le fait depuis que s’est arrivé, il revoit les images de Vince se faisant éjecter de sa bécane comme un vulgaire fétus de paille. Il revoit sa tête rebondir sur le bitume puis son corps se faire happer par les roues du camion citerne. Il n’a jamais vraiment apprécié ce type… Vincent a toujours été un connard finit avec lui et il commençait à copiner un peu trop avec les serbes à son goût. Mais il méritait pas une telle mort. Personne mérite un putain de truc pareil !
Et quand ce n'est pas lui, c'est Saul qu'il voit... en bouillie sur le sol, son tibia pointant vers le ciel sans nuage.
Kurtis essaie de chasser cette image et toutes celles qui ont suivies, mais il n’y arrive pas. Peut-être qu’avec quelques verre de whisky en plus de ceux déjà avalés, il sera capable de s’ôter ça de la tête ou au moins de flouter le tout mais pour le moment…ça n’est pas le cas. Le fait d’avoir à décrire tout ça à Caleb quand lui et les rescapés de ce massacre sont venus lui faire leur rapport n’a pas aidé non plus. Il a maudit le Président pour ça. Et les autres aussi… Tous ceux qui étaient autour de la table de réunion et les écoutait parler avec leurs vêtements impeccables alors que les siens étaient tâchés de sang. Il les déteste ce soir. Il les déteste parce qu’ils n’ont pas ces foutus images dans la tête, eux ! Ils sont sous le choc, ils enragent, mais ils n’ont pas VU… Et ça fait toute la différence.
Cillian lui a proposé qu’ils rentrent ensemble, mais Kurtis n’avait pas envie de ressasser tout ça. Pas envie d’être avec lui. Parce que lui a VU. Lui sait et il ne veut pas se voir en lui. Quand il voit la tronche des gars qui étaient présents, ça lui renvoie une image désagréable de la tronche qu’il doit lui-même tirer… En tout cas, il ne veut pas de ça. De toute façon, Cillian a besoin de repos.
Et lui a besoin d’une bouteille.
Judith lui a promis de lui en sortir une et de l’attendre. Il lui a dit que s’il se libérait trop tard, il ne tenterait pas de venir sonner chez elle, mais il ne va pas pouvoir résister. S’il ne veut pas trainer au Crash avec les gars pour s’enivrer à la mémoire des disparus ou passer sa soirée avec Cillian, Kurt a encore moins envie de la passer tout seul chez lui… Cette idée est trop déprimante. Alors il s’est contenté de rentrer donner à manger à Gram et est reparti en vitesse en direction de chez la serveuse. Pas en moto. Il n’a pas envie de remonter sur sa Harley cette nuit…

Kurtis est donc installé dans le métro, sa veste de cuir fermée jusqu’en haut pour dissimuler le sang sur son teeshirt. Il en avait plein les mains aussi et sur le visage, mais il a fait un brin de toilette avant l'arrivée des flics, venus prendre sa déposition. Putain de flics… Eux aussi ils l’ont obligé à revivre ces putains de moments, à faire remonter des images à la con. Et ça va recommencer, c’est certains. Ils lui ont fait savoir qu’ils auraient sans doute d’autres questions à lui poser et puis il y aura peut-être un procès, il n'en sait rien. En même temps, le type est mort, ils s’en sont assurés, alors quel genre de procès il pourrait y avoir ?  
Un procès juste pour me faire chier…
Kurtis pousse un soupir, ferme les yeux et les rouvre immédiatement. Il est éreinté mais il ne peut pas faire ça. Il se force à les rouvrir et se relève du strapontin inconfortable sur lequel il s’était installé. Il se tient à la barre, essayant de s’occuper l’esprit en comptant les stations qui lui restent jusqu’au bon arrêt. Pas mal. Trop de temps. Il hésite à descendre et à faire le reste du chemin à pieds, mais ça le fera arriver beaucoup trop tard chez Judith. Donc il prend son mal en patience. Il attend, essaie de penser à une chanson, n’importe quoi pour lui faire oublier la disparition de Vince…
Vous voulez voir un tour de magie ? Et HOP ! Disparu !
Kurtis pousse un long soupir et pianote le rythme d’une chanson qu’il a en tête sur la barre métallique au centre de la rame. Il a conscience d’attirer l’attention mais il s’en fiche royalement.
Après une bonne vingtaine de minutes, il arrive enfin dans la bonne rue. Kurtis s’allume une cigarette et dirige ses interminables jambes jusqu’à l’immeuble de Judith.

Comme la sécurité est à chier, Kurt rentre comme dans un moulin et grimpe les étages pour aller frapper directement à sa porte. Il se dit qu’avec sa chance, elle s’est endormie sur son canapé et ne va pas l’entendre frapper.
Il ne frappera pas une seconde fois. Il ne veut pas risquer de la réveiller.
Mais elle ne dort pas et moins d’une dizaine de seconde après son arrivée sur le palier, elle lui ouvre la porte.
« Hey » la salut-il en piétinant nerveusement sur le seuil de sa porte.
Il voit pas trop quoi dire de plus. Elle lui permet d’entrer et il repère directement la bouteille tant désirée, posée sur la table basse du salon à la moquette d’un rouge dégeu. Décidant de faire comme chez lui, il s’avance et va s’en saisir, l’ouvre et se tourne vers Judith.
« T’as un verre ou j’me la fais solo ? » lui demande-t-il. A moins que ça ne la dérange pas de boire au goulot derrière lui. Il préfère demander. Sa soeur déteste ça…
Mais ce n’est pas el moment de penser à Meghan qui refuse encore de lui parler. Vraiment.pas.le.putain.de.moment…


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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: and at the time I didn't know...   and at the time I didn't know... EmptyDim 26 Nov - 18:45




and at the time i didn’t know

what the fucking hell ?

Je lutte devant la télé, je suis épuisée.
Affalée dans mon canapé qui, de jour en jour, perd nettement de son confort, sapes de merde sur le cul avec genre des vieilles guêtres pas bien jolies, je guette l’heure sur l’écran de ma box plus que ce qu’il se passe sur ma télé. Je change de chaine sans vraiment m’interroger sur le contenu, simplement pour qu’il y ait du mouvement dans mon appartement. Je garde mon téléphone dans ma main gauche, l’ai même mis sur vibreur au cas où Kurtis déciderait de me renvoyer un message plein de fautes. Cet espèce d’abruti m’inquiète. Je sais pas ce qu’il s’est passé, mais je me dis que pour qu’il revienne, out of the blue, alors qu’on n’était plus spécialement en bons termes mais je ne reviendrais pas là-dessus, pour me demander une aide, même pas implicite, alors y’a vraiment quelque chose qui cloche. C’est pas le type le plus bavard du monde d’ailleurs c’est plutôt bien casse-couiles, ça. Mais passons, du coup, je sais pas, mais j’imagine le pire, comme toujours. Surtout, je déteste attendre après ce genre de petite annonce. Je sais pas. Et j’aime pas savoir, c’est pas nouveau.

J’ai sorti une bouteille d’alcool en attendant, et deux verres mais je ne boirais pas de whisky de mon côté. J’ai recommencé à prendre correctement mes cachets et j’essaie de ralentir sur l’alcool depuis que Max m’a gentiment remis les pendules à l’heure (j’espère qu’on entend l’ironie sinon, je peux appuyer). Faire du sport est une chose affreuse si vous voulez mon avis, ça me coûte tellement d’énergie, il faut un tel mental c’est pas possible. Ça me fatigue rien que d’y penser et en plus, c’était pas le sujet.
Si je ne veux pas m’endormir, il faut que je me lève, ce que je fais en laissant la télé sur une chaine de musique classique. Je me redresse donc, m’extirpe de mon plaid, passe mes mains sur mon visage. Je vais prendre une deuxième douche, ranger des trucs, faire quelque chose en somme mais avant de disparaître je vérifie que ma chaise est bien calée sous ma poignée de porte. La sécurité de ce bâtiment, haha. Bref.

Douche, rangement, les heures passent et je fais ma vaisselle, range mon frigo, fais les poussières. Des trucs qu’il est commun de faire à cette heure de la nuit. Je mets à jour mon calendrier collé sur mon frigo, qui n’avait pas bougé depuis juillet : coche les cases de jour où je taffe, fais ma liste de courses et enfin ! Je suis interrompue dans l’écriture de mon truc par des coups plutôt tranquilles à ma porte. Je m’extrais de l’espace cuisine, pousse la chaise et ouvre sur Kurtis qui… piétine, sur le pas de mon appartement.

« Hey. Je l’observe brièvement, cherche l’entaille ou la marque d’un retour de l’hôpital mais rien.
— Hey. Je m’écarte, lui laisse le passage et ferme la porte derrière lui. Je ne lui dis pas de faire comme chez lui, pas besoin, il s’avance tout seul dans mon appartement et tant mieux. Je replace la chaise, me retourne pour entrer dans le salon et : T’as un verre ou j’me la fais solo ?
— J’te ramène ça. »

Cuisine, j’attrape les deux verres que j’ai sortis plus tôt, laisse de l’eau couler dans l’un d’entre eux et reviens dans le salon, lui tends le deuxième, vide. Je me pose à côté de lui sur le sofa, remonte mes jambes sur le canapé et l’observe un moment alors qu’il semble perdu l’espace d’un instant dans l’ambre que contient la bouteille.

« Est-ce que ça va, Kurtis ? Est-ce que t’as faim, t’as besoin d’un truc en particulier ? »


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Kurtis Hawkins

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MessageSujet: Re: and at the time I didn't know...   and at the time I didn't know... EmptyDim 26 Nov - 19:26





and at the time i didn't know, just how hard the wind could blow towards disaster, and the things that i would see
# judith
# kurtis
Il se doute que Judith va avoir des questions à lui poser. QU’est-ce qu’il fiche ici ? Pourquoi est-ce qu’il a fait des mystères par SMS ? Mais ouais, surtout : qu’est-ce qu’il fout chez elle à deux heures du matin alors qu’ils passent leur temps à se prendre le bec au boulot… A vrai dire, Kurtis ne sait pas trop. Enfin si, il a procédé par élimination et ça a fini par tomber sur elle mais c’est quand même étrange et il ne sait pas trop comment il va lui répondre quand elle lui demandera. Et connaissant son franc parler : elle va très certainement finir par le lui demander.
Il aurait pu aller se trainer juste chez Charlie, sa poule du moment, mais y a renoncé. Parce que Charlie a peur du sang. Elle lui a signalé qu’elle n’aimait pas ça à au moins deux reprises et il a noté l’information quelque part dans sa cervelle. Et en parlant de cervelle…celle d’un type a explosé sur lui aujourd’hui. Il ne pourra pas raconter ça à Charlie.
Peut-être que Judith ne voudra pas en entendre parler non plus. Peut-être que si elle remarque le sang sur son tee-shirt, elle va péter les plombs mais… Ben il a pris le risque, voilà, c’est tout. Maintenant, il ne va pas faire demi-tour de toute manière. Ca ne rimerait pas à grand chose.

Alors il s’avance plutôt dans l’appartement à la moquette rouge (sang) et va se saisir de la bouteille de whisky qu’il lui demandé de lui préparer dans ses messages. Elle aurait pu l’envoyer se faire foutre, mais elle ne l’a pas fait. Jude a fait tout ce qu’il lui a demandé et ça lui fait du bien, que quelque chose aille dans le bon foutu sens ce soir… Il lui demande s’il peut céder à ses pulsions et boire directement au goulot, mais se contient tant bien que mal et lui demande si elle préfère qu’ils partagent et donc qu’il utilise un verre. Manque de pot, elle lui lâche qu’elle va aller chercher un verre.
Il soupire, un peu contrarié, et puis regarde la bouteille qu’il tient dans sa main. Il tremble. Pas mal… J’vais gerber ma vie avant d’arriver au bout de cette merde toute façon, réalise-t-il. Nouveau soupir. Il passe sa main libre dans ses cheveux, restant planté debout près du canapé de la propriétaire des lieux, occupée dans la cuisine. Il aimerait bien s’asseoir, ses jambes ont autant la tremblote que ses mains, sauf qu’il a peur d’en foutre partout. Du sang, de la poussière. Quand le corps désarticulé de Saul a été éjecté de sa bécane et qu’il est venu rebondir sur l’asphalte, il l’a aspergé de fluide… Kurtis l’a remarqué bien plus tard, alors qu’il était installé sur une chaise, au poste de police du Wisconsin en train de faire sa foutue déposition.
Ca le ramène quelques heures en arrière. Maintenant qu’il n’a plus d’objectif précis, plus rien à faire de lui-même : les images remontent. Avec une affreuse netteté. Les sons, les odeurs…

Judith revient tout à coup à ses côtés et le fait sursauter. Heureusement qu’au lieu de lâcher la bouteille, il s’y cramponne, sans quoi la moquette en aurait pris un sacré coup… Et lui aurait été privé de la seule chose qui, possiblement, lui fera un peu de bien ce soir. Il se racle la gorge nerveusement, attrape le verre en espérant qu’elle ne remarque pas dans quel état lamentable il se trouve et comme il tremble. Comme un foutue feuille morte. Comme un crétin de faible. Voilà pourquoi il n’a pas voulu rester auprès des gars non plus. Ce sont des durs, ils en ont vu d’autre et lui… Lui il a du mal à encaisser et il ne veut pas qu’ils le sachent et se moquent.
Elle s’installe sur le canapé, près de l’endroit où il se tient, toujours debout, remontant ses jambes devant elle. S’il ne s’assoit pas, elle va trouver ça bizarre. Elle est déjà en train de le fixer mme s’il était un extraterrestre en fait. Mais s’il s’assoit et qu’elle se rend compte de ce qu’il a fait…elle ne voudra plus jamais l’inviter chez elle.
Qu’est-ce que ça peut foutre ?
Non, ça l’emmerde.
« Est-ce que ça va, Kurtis ? Est-ce que t’as faim, t’as besoin d’un truc en particulier ? »
« C’est… »
Mais les mots ne viennent pas. Alors il se racle à nouveau la gorge, pousse un soupir et se sert un fond de verre qu’il avale d’une traite. Le passage de l’alcool lui picote la gorge et les lèvres, mais réchauffe son oesophage puis son ventre vide.
« J’crois pas que j’pourrai manger sans quicher… »
Il a gerbé le putain de tacos pourri qu’il a avalé au restoroute. Il a pas réussi à le garder. Et ce qu’il a retrouvé en train de flotté dans le chiotte ressemblait plus ou moins à la tronche de Vincent après qu’il soit passé sous les roues du citerne…

Judith se montre patiente et ne le relance pas avant qu’il ait avalé une seconde rasade de whisky. Elle lui demande alors pourquoi il reste debout.
« Pa’ce que j’ai du sang plein mon futal… Sonny et Vince sont morts. J’ai du sang plein sur moi maintenant et j’veux pas dégueulasser ton canapé. »
Kurtis ne sait pas s’il a le droit d’en parler mais il s’en fiche à ce moment précis. C’est venu tout seul.  


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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: and at the time I didn't know...   and at the time I didn't know... EmptyDim 3 Déc - 16:05




and at the time i didn’t know

what the fucking hell ?

Il a l’air terrorisé. Il tremble. Je ne l’avais pas réellement remarqué jusque-là mais maintenant que je suis assise sur le canapé et qu’il s’obstine à rester debout, cramponné à la bouteille comme à sa vie, j’observe et constate. Je fronce les sourcils mais ne tente rien pour l’instant. Kurtis n’est pas quelqu’un qui s’exprime sur ce qu’il ressent mais aujourd’hui il est l’antithèse de lui-même, son corps exprime de lui-même ce qu’il n’a pas l’air de vouloir cracher pour l’instant. Il commence à parler, s’arrête, boit une première longue gorgée d’alcool puis m’annonce qu’il ne pourrait manger sans vomir juste derrière. Je laisse trainer mon regard sur lui, remarque des tâches ici et là dans la pénombre de la lumière tamisée de mon appartement (je déteste les lumières trop vives) mais ne sait pas de quoi il s’agit. Je me montre patiente, je me dis qu’il finira bien par s’asseoir quand son corps aura enfin décidé de plier mais cet instant ne vient pas. Il finit par se resservir un deuxième verre qu’il boit aussi vite que le premier. Alors je reprends la parole.

« Kurtis, pourquoi tu restes debout, assieds-toi enfin.
— Pa’ce que j’ai du sang plein mon futal… Sonny et Vince sont morts. J’ai du sang plein sur moi maintenant et j’veux pas dégueulasser ton canapé. »

La réponse m’électrise, ma mâchoire semble se décrocher et je garde mes yeux fixés sur lui. Et finis par fermer la bouche. Une partie de moi a envie de lui hurler dessus et de lui dire ce qui lui a pris, qu’es-ce qui se passe, comment peut-il me balancer cette merde d’un coup. Des choses que je n’ai pas forcément envie de savoir. Une partie de moi a envie d’être choquée jusqu’aux tréfonds de mon âme, de s’imaginer une réaction vierge d’un passif mettant en scène un meurtre, mais ce n’est pas la vérité. Je ne suis pas impressionnable et si ma première réaction est la stupéfaction, je finis par secouer la tête, incapable d’articuler des premiers mots. Je pense voir qui sont les gars dont il me parle après tout je bosse en plein cœur de leur QG (si j’ai bien compris), même si c’est pas explicitement dit, Camila m’a fait passer le mot peu de temps après mon arrivée.
J’imagine alors maintenant plutôt facilement que les tâches ne sont pas de la simple boue. Je retiens un soupir et me redresse à mon tour, décale la table et me poste devant lui, observe son visage.

Ok on a eu pas mal de problèmes ces derniers temps et j’avais quasiment décidé de le rayer de mon entourage, fatiguée de ses accès d’humeurs immatures mais cette idée s’évapore. Il est venu me demander mon aide et je n’ai pas envie de lui retirer ma main tendue.

Bon, déjà, il n’est pas blessé au visage. Son cuir est remonté jusqu’en haut, il est tendu comme un putain d’élastique prêt à craquer et ça ne peut être plus justifié. « Est-ce que t’es blessé, t’as mal quelque part Kurt ? Je m’éloigne un instant et remonte d’un geste du pied la densité de ma lumière, pour y voir plus clair. Tu veux prendre une douche ? Te débarrasser de ça ? J’ai des fringues. Peut-être. Je me dirige vers ma chambre, ouvre les portes de mon dressing et fouille dans le fond, dans un sac en bordel et trouve un t-shirt qui ne m’appartient pas, un des t-shirt et un vieux hoodie noir délavé de mon frère encore en Californie et par miracle, un vieux jogging tout aussi noir. Je les ai gardés parce que je les aime, tout simplement. Je n’ai malheureusement rien d’autre. Je ressors de la chambre, reviens vers lui, appuie sur son épaule pour le pousser à s’asseoir. C’est pas comme si mon canap valait des milles et des cents. Tu t’assois, si t’as besoin de prendre une douche, ou simplement de te changer j’ai juste ça. Je lui montre les fringues qui lui iront, mon frère étant le même type de grande perche, grande et fine. Je les dépose sur le dossier d’une chaise et reste debout de l’autre côté de la table, croise mes bras. Assieds-toi Kurtis. » Je lui prends la bouteille des mains et lui sert un vrai bon verre, ces verres des moments de désespoir, que j’ai abandonnés depuis deux semaines. Verre fait je lui colle entre les mains et reviens m’asseoir en silence, le laissant digérer, je lui fais comprendre que je suis à l’écoute, mais je ne veux pas m’imposer plus que ça. Et s’il ne veut pas parler et bien, qu’il ne parle pas, je ferais la conversation à sa place ; mais il ne sortira pas de chez moi tant que cet air terrible ne soit pas déchu de son visage.


© TITANIA


Dernière édition par Judith C. Williams le Lun 8 Jan - 11:52, édité 1 fois
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Kurtis Hawkins

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MessageSujet: Re: and at the time I didn't know...   and at the time I didn't know... EmptyDim 3 Déc - 16:38





and at the time i didn't know, just how hard the wind could blow towards disaster, and the things that i would see
# judith
# kurtis
Il se dit que de toute manière, elle va bine finir par remarquer leur absence. Et puis ils n’ont pas dissimulé les corps et la presse va certainement se jeter sur l’affaire. Cette presse qui adore les mettre en avant pour les pires raisons possible… Et en même temps, trois types sont morts et ne pas en parler serait presque insultant. Mais est-ce qu’ils vont salir leurs noms ? Est-ce qu’ils vont ressortir tous les dossiers sur Vincent et Saul ? A moins qu’ils n’en parlent que brièvement pour s’attarder un peu plus sur le salaud qui les a littéralement fauché ? Ouais…c’est tout à fait possible. Ils adorent faire ça. Parler des tueurs en séries, des malades mentaux, donner plein de détails sanglants et faire trembler le monde. Bref : Judith finira par le savoir. Des rumeurs ont déjà commencé à circuler au Crash et y a rien de plus bavard qu’une strip-teaseuse. Enfin c’est ce que  disait Vince… Sauf qu’il parlait de putes, pas simplement de strip-teaseuses.
Kurtis soupire pendant que la serveuse accuse le coup. Elle a l’air surprise mais pas tellement bouleversée. C’est parce qu’elle n’a pas vu. Si elle avait vu, elle serait en trin d’hurler à l’heure qu’il est. Ou pas… Il a toujours vu Judith comme une dure à cuire. Peut-être à cause. De ses origines texanes. Il l’imagine tout le temps habillée en cow-boy (enfin en mini short avec une chemise nouée sous ses seins et laissant our son ventre) avec un fusil entre les mains…  
Pourquoi tu penses à ça connard ?
Mais c’est mieux que de penser à la bouillie qui s’est formée à la place du visage de feu Vincent Gibson…

Judith se redresse tout à coup et vient se poster devant lui. Kurt a le réflexe d’essayer de reculer mais il se retrouve vite coincé. Judith l’observe longuement, sans dire un mot et il se demande ce qu’elle lui veut. Elle pense qu’il déconne ? Elle veut le regarder dans le blanc des yeux pour savoir s’il est en train de lui jouer un sale tour ? Quel gêne de connard inventerait un truc pareil ? Ceci dit, Jude le prend un peu pour un connard depuis qu’il a refusé d’aller la chercher et lui a fait des histoires avec MadMax alors… Bah c’est possible. Il ne flanche pas, il la laisse faire, silencieux, un peu mal à l’aise à cause de cette proximité inhabituelle entre eux.
« Est-ce que t’es blessé, t’as mal quelque part Kurt ? » finit-elle par le questionner, avant d’aller changer la luminosité de son halogène, l’amenant à plisser un peu les yeux.
« Non. Ca va… »
Il pourrait lui parler des quelques coups qu’il a reçu mais il s’abstient. Déjà parce que c’est la honte et ensuite parce que…eh bien Vince et Sonny sont morts, merde ! De quoi pourraient-il bien avoir à se plaindre à côté de ça ?
La proposition de prendre une douche le tente bien. Il ouvre la bouche, commence à marmonner un « Pourquoi pas… » mais Judith s’est déjà éloignée et le coursier n’est pas certain qu’elle l’ait entendu. Il reste planté au milieu de son salon, la bouteille et son verre en main. Alors il se resserre, avale une rasade de whisky et grimace un peu. Sa langue le picote un peu et le whisky a une texture un peu huileuse.
Maintenant qu’il se retrouve comme un couillon ici et peu observer le décor à loisir, il se sent stupide. Qu’est-ce qu’il va faire maintenant ? Prendre une douche et puis quoi ? Squatter son canapé jusqu’au lendemain ? Ils ne se connaissent pas tant que ça… Pourquoi est-ce qu’il est venu chez elle ? Judith déteste tout ce qui est lié au club. Elle s’est faite tabasser pratiquement à mort à cause d’eux ! Quelle idée il a eu de venir là ?
Kurtis tourne en boucle. Ce n’est pas la première fois ’’il se demande ça depuis qu’il a franchi le hall de l’immeuble et il se la posera encore un bon nombre de fois avant le levé du soleil.

Judith revient vers lui avec des fringues. Un espèce de jogging et un sweater à capuche sombre. Elle veut qu’il enfile ça ? Plutôt crever ! …Sauf qu’il sait qu’il meurt déjà d’envie de se glisser là-dedans. Dans ces vêtements qui ne sont pas éclaboussés de sang et d’autres choses encore… Il en a envie autant qu’il a envie de prendre une douche et de s’assommer à coups de verre de whisky.
Judith s’approche et le bouscule gentiment pour l’inciter à s’asseoir. Il résiste. Il n’a pas envie de tout saloper. Il a déjà causé trop de dommages aujourd’hui. C’est sa faute tout ça. S’il n’avait pas accéléré, s’il n’avait pas doublé Vince et Saul, s’il n’avait pas provoqué le chauffard en s’éloignant, ce ne serait pas arrivé. Enfin si, peut-être qu’il aurait pété son plomb et foncé dans le tas, mais c’est lui qui se serait fait happer par ses roues le premier et les choses auraient été différentes. Peut-être que ses frères auraient accélérés plus tôt et seraient encore en vie. Un pèquenaud tué au lieu de deux pères de famille…
« Assieds-toi Kurtis. »
La serveuse lui prend la bouteille des mains, son verre, et lui en sers un autre. Pendant ce temps, Kurtis s’assoit enfin. Ou plutôt, il se laisse lourdement tomber sur le vieux canapé élimé de Judith. Il a l’impression qu’on vient de lui scier les jambes et qu’il ne sera plus capable de se relever maintenant. Tout s’engourdi. Son bras aussi, même s’il reste capable de l’étendre et d’attraper le verre qu’elle lui tend, d’une main encore tremblante. Il en avale une petite gorgée et pousse un nouveau soupir.  
« Désolé… J’voulais pas t’déranger c’juste… J’savais pas…où aller. Les gars voulaient faire une veillée ou j’sais pas quoi au Crash mais… J’avais pas envie. J’veux pas les entendre parler d’eux. Pas ce soir. C’trop… »
C’est trop tôt. Parce que chaque fois qu’il pense à ses frères, qu’il entend leur nom, il les revoit sur le macadam. Il voit ce qu’il restait d’eux après le passage du citerne. C’est à dire pas grand chose de bien joli…
« Tu les connaissais toi ? » lui demande-t-il tout à coup, réalisant qu’elle ne voit peut-être pas du tout de qui il lui parle.
Est-ce que c’est mieux ? Est-ce que c’est moins bien ? Est-ce que ça a la moindre foutue importance ? Sans doute que non… Il avale une autre gorgée de whisky.
« I's étaient membres depuis genre mille ans. Des vieux d'la vieille comme on dit... C'est con les expressions parfois. Tu bois pas ? »


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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: and at the time I didn't know...   and at the time I didn't know... EmptyDim 3 Déc - 17:19




and at the time i didn’t know

what the fucking hell ?

« Désolé… J’voulais pas t’déranger c’juste… J’savais pas…où aller. Les gars voulaient faire une veillée ou j’sais pas quoi au Crash mais… J’avais pas envie. J’veux pas les entendre parler d’eux. Pas ce soir. C’trop… »

C’est trop tôt, je me l’imagine. J’avoue que je réalise pas pleinement le truc. Après je les connaissais pas spécialement mais ma nature m’engage aussi à encaisser assez rapidement les chocs. L’horreur, je l’ai vue une fois dans les yeux exorbités de mon père, dans les traits du visage de mon petit frère dessinés par la terreur. Depuis ce jour quelque chose s’est déclenché et plus rien n’a été pareil dans mon caractère. La prison a finis de m’endurcir. Mon instinct de protection s’est réveillé et ne s’est plus jamais éteint. C’est comme ça. J’ai mis du temps à me remettre de juin pour plein d’autres raisons, parce que ce qui me fait le plus trembler, peut-être, ce n’est ni la vue du sang ou de la mort, mais bien les poings serrés en ma direction.

« Tu les connaissais toi ? »

Je relève la tête vers lui.

« Ouais.
—  I's étaient membres depuis genre mille ans. Des vieux d'la vieille comme on dit... C'est con les expressions parfois. Tu bois pas ?
— Non, j’essaie d’arrêter après avoir merdé. J’ai un traitement à vie et j’suis pas censée mélanger de l’alcool avec. Je me relève d’ailleurs pour aller me chercher un verre de soda. C’est clairement moins fun qu’un bon whisky mais c’est comme ça. Je m’interroge au passage. Il a besoin surement de parler d’eux. Peut-être. Pour exorciser. Je ne sais pas spécialement comment m’y prendre, je ne sais pas ce qu’il a vu, je ne sais pas quelles images lui sont collées à la rétine. Je reviens m’asseoir à ses côtés, le verre de coca entre mes mains, je récupère un plaid que je glisse sur mes jambes. J’les connaissais pas vraiment mais j’les croisais souvent au bar du crash. Silence. Vous étiez proches ? Pas que ça change quelque chose, dans l’immédiat je veux dire, mais… Je m’abstiens, ne désire pas faire de gaffe, je pense qu’il a compris ce que je voulais dire. Et d’ailleurs avant qu’il me réponde j’ajoute : et t’excuses pas, t’as bien fais. Tu peux rester comme tu veux. Fais comme chez toi, quand t’as besoin de prendre une douche, si t’as faim, si tu veux dormir, tu me dis. »


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Kurtis Hawkins

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MessageSujet: Re: and at the time I didn't know...   and at the time I didn't know... EmptyDim 3 Déc - 17:51

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Bon elle les connait. Peut-être pas autant que lui mais dans le fond, est-ce qu’il les connaissait vraiment ? Est-ce qu’on peut véritablement connaitre quelqu’un ? Mais avec qui tu t’prends la tête, crétin ? Il préfère porter à nouveau son verre à ses lèvres et réalise à ce moment que Judith, elle, a abandonné son verre d’eau et ne boit pas. Il n’a pas envie qu’elle le prenne pour un alcoolique et aimerait bien qu’elle le suive un peu. Alors il lui demande si elle ne va pas boire. Sa réponse le déçoit un peu. En même temps, ça en fait plus pour lui, non ?
« Ah… Ouais, c’vrai… C’bien pour toi » marmonne le motard qui, en réalité, ne sait pas trop quoi en penser. Si ses membres se sont engourdis, sa cervelle aussi semble à présent tourner au ralentit. Pourquoi est-ce qu’elle n’a pas fait ça au moment où Vince se faisait happer par les roues du camion ? Ou au moment où le corps désarticulé de Saul rebondissait sur l’asphalte, assez près de lui pour éclabousser ses vêtements ? Pourquoi est-ce que sa putain de cervelle tournait à plein régime et enregistrait toutes ces putains d’informations dont il se serait bien passé ?

Judith s’éloigne au moment où il s’apprêtait à lui poser cette question. C’est sûrement mieux comme ça de toute manière. C’est une question débile. Il sait pourquoi. C’est à cause de l’adrénaline. Cette foutue adrénaline qui vous donne l’impression de ralentir le temps, de percevoir chaque odeur, chaque détail avec une précision redoutable alors qu’elle affine vos sens pour vous permettre de trouver une échappatoire face à une situation mettant en jeu votre survie. Sans elle, il aurait peut-être manqué de réflexes. Sans elle il serait peut-être dans un sac mortuaire à cette hure-ci.
Cette idée lui hérisse le poil et Kurtis est parcourut d’un frisson. Il se remémore ces horribles heures passées dans le placard de l’entrée de la maison familial. Ce foutu placard dans lequel Logan l’a enfermé pour pouvoir aller à sa soirée d’Halloween plutôt que de le surveiller. C’est pour ça qu’il veut être brûlé et pas enterré. Il a testé(enfin plus ou moins) et ça ne lui a pas plu du tout !
Vince et Saul sont enfermés maintenant. Enfermés dans des sacs.
Sauf qu’ils n’ont plus vraiment de visage. Vince n’avait même plus d’yeux ou d’orbites alors… qu’est-ce qu’il pourrait voir ?
Ca veut dire qu’il est enfermé dans son propre corps ?

Kurtis avale une longue lampée de whisky. Un peu trop vite. Il manque de s’étouffer avec et est pris d’une petite quinte de toux lorsque Judith revient à ses côtés avec un verre de Coca-Cola.

Elle lui parle de la manière dont elle a connu ses deux frères, puis lui demande s’ils étaient proches. Kurtis laisse échapper un petit ricanement cynique. S’ils étaient proches ? Il n’avait rien contre Saul mais Vince…
« …et t’excuses pas, t’as bien fais. Tu peux rester comme tu veux. Fais comme chez toi, quand t’as besoin de prendre une douche, si t’as faim, si tu veux dormir, tu me dis. »
Il hoche la tête, lentement, tenant son verre à deux mains et se rongeant nerveusement la lèvres inférieure.
« Ouais… OK… »
Le silence s’étire encore un peu. Il réfléchit à tout ça. Il est incapable de se relever pour l’instant, même s’il meurt d’envie d’une douche. Son esprit est comme morcelé. Il est sur tous les fronts en même temps. Il a du mal à se concentrer.
« C’est ça l’truc » finit-il par reprendre « j’avais rien contre Sonny. Il était plutôt réglo comme gars. Mais Vince…Vince me détestait. Et moi aussi je l’détestais, t’vois ? J’ai voulu qu’il crève » ajoute-t-il sur le ton de la confidence, assez bas pour qu’elle doute peut-être de ce qu’elle vient d’entendre. « Et…et maintenant il est mort et j’me sens…horrible tu vois ? J’ai essayé d’leur dire. J’les ai dépassé pour leur dire que l’camion était louche mais… Ce trou du cul m’a envoyé chié et il s’est fait défoncer. Si j’avais pas bougé, c’est moi qui y passait. Mais j’ai bougé et c’est eux qui sont en bouillis dans des sacs maintenant et moi j’bois du whisky sur ton canapé. C’pas drôle un peu ? …Non. C’pas drôle. J’veux prendre une douche. »

Il termine son verre cul sec, le pose sur la table et se lève en vitesse pour aller mettre son nouveau plan à exécution. Un peu trop vite d’ailleurs. L’alcool lui monte tout à coup à la tête et il bute un peu dans la table basse avant de retrouver son équilibre.
Il repousse la main de Judith qui a fait mine de vouloir l’aider et va chercher les fringues qu’elle lui a confiés pour aller s’enfermer dans la salle de bain.


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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: and at the time I didn't know...   and at the time I didn't know... EmptyDim 3 Déc - 18:51




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what the fucking hell ?

Je ne le brusque pas, mon ton est posé, j’ai l’impression qu’il craquera à la première occasion. Il tremblote un peu, il est livide, visiblement crevé et dépassé. Je le laisse faire, glisse mes lèvres autour de mon verre. Il finira bien par se manifester et j’attends tranquillement. Ça arrive plus vite que je ne l’en pensais capable.

« C’est ça l’truc
— Hm ? Je l’observe par-dessus mon verre.
— j’avais rien contre Sonny. Il était plutôt réglo comme gars. Mais Vince…Vince me détestait. Et moi aussi je l’détestais, t’vois ? J’ai voulu qu’il crève. Je hoche la tête, jusque-là, ça arrive. Tout le monde ne peut pas s’entendre, on pense et on fait des choses sans se demander ce qu’il se passerait si nos vœux se réalisaient. Et…et maintenant il est mort et j’me sens…horrible tu vois ? J’ai essayé d’leur dire. J’les ai dépassé pour leur dire que l’camion était louche mais… Ce trou du cul m’a envoyé chié et il s’est fait défoncer. Si j’avais pas bougé, c’est moi qui y passait. Mais j’ai bougé et c’est eux qui sont en bouillis dans des sacs maintenant et moi j’bois du whisky sur ton canapé. C’pas drôle un peu ? …Non. C’pas drôle. J’veux prendre une douche.
— Wow, hé Kurt… » Je tends la main pour tenter de l’aider alors qu’il s’est relevé d’un coup et a buté dans la table, visiblement déstabilisé. Il repousse ma main et je reste là, sans le suivre dans un premier temps alors qu’il s’éloigne à toute vitesse. J’entends la porte de ma salle de bain claquer puis plus rien et je suis là, comme une abrutie, j’ai pas compris, tout s’est enchainé d’un coup et maintenant je commence à visualiser la scène qu’il m’a décrit une seconde plus tôt, ma bouche se tord de dégoût. Le peu que j’en sais me laisse bien imaginer l’horreur de la scène. Je reste là un moment, n’entends pas l’eau couler dans la salle de bain alors je finis par secouer la tête, tâcher d’éloigner les images et finis par me lever.

« Kurtis ? Je toque à la porte mais reste sans réponse. Est-ce que ça va ? » Il reste silencieux et je ne sais pas ce qu’il se passe. L’eau fini par se mettre à couler et je pousse un soupir. Bon. J’abandonne pour le moment, retourne à mon canapé et récupère mon portable. Je préfère m’occuper de mes petites affaires en attendant, ne pas me laisser ronger ni par le silence ni par les images qu’il m’a furtivement décrites. Juste assez de mots horribles pour m’imaginer vaguement l’état des cadavres des deux types qui venaient me voir au Crash. « En bouillie ». Je tire une grimace. Yurk. Dégueulasse.

La porte s’ouvre et m’extirpe de mes pensées. Je relève les yeux vers Kurtis qui a enfilé les fringues de mon frère et comme j’avais prévu elles lui vont. On est plutôt grands chez moi. Je soupire. « Viens ici. Je lui présente du pouce la place qu’il occupait, termine un texto et balance mon portable sur la table. Allez ! Tu veux un autre verre ? J’attends qu’il s’assoit, remonte mes jambes sur mon canapé et me place face à lui, tant pis pour mon régime, je me sers un petit verre de whisky à mon tour. Je sais, je sais Max. Je t’entends gueuler d’ici. Bon, écoute-moi bien. Y’a pas loin de huit ans, une des personne de mon entourage est morte. Cette personne, je l’ai toujours détestée. Il était violent, il buvait trop, il avait la main leste. Je le haïssais du plus profond de mon être, c’était viscéral et chaque jour j’ai souhaité qu’il meure. Ce qui a fini par arriver prématurément, il s’est fait tiré dessus. C’était moche. Et comme toi je me suis sentie misérable et horriblement méchante pour avoir osé penser ça. Mais dis-toi une chose, au moins t’as essayé de faire quelque chose pour aider Vince, que tu détestais. Malgré ça t’as essayé et c’est horrible, j’en conviens, t’as rien pu y faire. C’est normal de sentir ça et pour l’instant ce que je te dis n’a surement pas de sens et t’en as peut-être rien à foutre, tu peux te le permettre alors que tout ça est frais. Mais je te le dis comme je me le suis dis : parfois on peut rien faire. Et c’est pas en te flagellant que ça changera quelque chose. »

Je hausse les épaules, termine le léger verre que je me suis servie et me replace dans le fond du canapé. Le laisse penser.


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Kurtis Hawkins

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physique : le corps de Kurtis est couvert à 70% de tatouages dont la plupart ont été réalisés par lui-même / il a une cicatrice au niveau de la cuisse droite (balle reçue), du torse (poignardé et opéré) et a le nez légèrement dévié (il l'a cassé plusieurs fois)

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MessageSujet: Re: and at the time I didn't know...   and at the time I didn't know... EmptyDim 3 Déc - 19:42





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# kurtis
Il referme sèchement la porte derrière lui, son coeur cognant à tout rompre dans sa cage thoracique. Elle lui donne l’impression d’être trop étroite. Le pneumologue lui a dit qu’il était possible qu’un jour, sous  le coup d’une émotion trop vive, son poumon le lâche. Il.a utilisé des termes compliqués auxquels Kurtis n’a pas prêté la moindre attention. Mais s’il ne comprend pas comment ça fonctionne, il se souvient de la douleur. Pas forcément de celle qu’il a éprouvée sur le parking du Homewrecker parce que ces souvenirs là sont un peu flous. Pour une fois, l’adrénaline n’a pas bien fait son job. Le fait qu’il soit mort quelques minutes a peut-être grillé sa cervelle et permis d’effacer quelques souvenirs, il n’en sait rien. En revanche, il se souvient que la pneumonie carabiné qu’il a développé ensuite a amené son poumons percé par la lame à s’affaisser une fois encore. Et là il l’a senti passer… Ils. Cru crever. Sa mère et sa soeur ont cru qu’il crevait et ça a été les grandes eaux. Et si jamais ça recommençait ? Si jamais le choc d’avoir vu ses frères mourir provoquait une autre crise ?
Il a du mal à respirer, ça le brûle. Il se cramponne au lavabo. 
Et puis tout à coup, il comprend. Il retient son souffle. Il retient surtout ses sanglots. Voilà pourquoi sa poitrine le brûle, pourquoi sa gorge lui fait mal et qu’il a l’impression de suffoquer. Alors il tente de faire entrer un peu d’air, mais ça lui fait mal. Toute sa gorge est contractée.

Il entend des pas dans le couloirs et quelques coups frappés à la porte. Judith. Evidemment. Est-ce qu’elle l’entend ? Est-ce qu’elle sait ce qui est en train de se passer ? Kurt espère que non. Parce que ce serait trop la honte. Il n’a pas envie de ça. Il ne veut pas qu’elle le voit dans cet état lamentable. Personne ne doit le voir comme ça.
Il ne répond rien, prend sur lui et se déplace pour allumer l’eau et couvrir les bruits qu’il pourrait faire. Pour qu’elle lui foute la paix surtout et s’éloigne. Si elle entend l’eau culer, elle va penser qu’il est à poil et n’osera pas rentrer. Super plan. Et de fait, il finit par l’entendre s’éloigner.
Il soupire, soulagé et se s’assoit un moment sur le carrelage glacé, essayant de retrouver ses esprit. Le froid lui fait du bien. Ca lui permet de se recentrer un peu, de penser à autre chose.
Il passe ses mains sur son visage puis dans ses cheveux qu’il ramène en arrière.
C’est à ce moment qu’il sent quelque chose. Quelque chose qui est coincé/collé dans ses cheveux.
Il a peur de comprendre de comprendre subitement de quoi il s’agit.
« Non, non, non » marmonne-t-il très vite en se redressant, se glissant sans plus perdre une seconde sous le jet encore froid de la douche de Judith. Il frotte frénétiquement ses cheveux pour se débarrasser de ce qui s’y trouve. Peu importe ce que c’est. Peut-être rien. Mais peut-être…peut-être…
Peut-être un morceau de cervelle ou d’os crânien de ce connard de Jerome Cavill de mes deux !
Kurtis passe un long moment sous le jet, à observer l’eau se teinter légèrement pour devenir marronâtre avant de disparaitre dans le siphon. Il lutte contre lui-même, pour rester silencieux. Il continue d’avoir l’impression d’étouffer. Il fait par se débarrasser de son cuir qu’il balance en direction de l’évier. Le reste de ses fringues, ses godasses détrempées, il les laisse dans un coin de la douche alors qu’il termine de se savonner. Mouillés pour mouillés…
Il a l’impression que ça dure des heures. En même temps, il a du mal à se sentir propre, même quand il s’est savonné par trois fois et s’est lavé les cheveux autant de fois.
Putain, je sens Judith maintenant…, se fait-il la remarque en coupant l’eau pour de bon, laissant échapper un petit ricanement amer.

Il enfile les vêtements qu’elle lui a confié, mets ses chaussures de côtés, avec son cuir, pour qu’ils sèchent, et tasse le reste dans la petite poubelle de la salle de bain. Il ne veut plus jamais porter ces trucs-là. Plus jamais.
Cela fait, il retrouve Judith au salon, se sentant complètement lessivé. Comme s’il était… passé sous un camion ? Va t’faire foutre Kurtis…
Dès qu’elle le voit approché, ses cheveux dégoutant encore d’eau, elle lui propose de venir la rejoindre sur le canapé. Il s’exécute, trop heureux de pouvoir se poser, et la laisse lui servir un verre. Il ferme les yeux en rejetant sa tête en arrière et, une fois de plus, les images sanglantes de cette journée l’assaille à nouveau. Alors il rouvre ses paupières alourdies de sommeil et se tourne vers Judith qui lui tend son verre et…et boit dans le sien ? Elle était pas censé ne pas boire ?
Mais elle ne lui laisse pas l’occasion de le lui faire remarquer et se lance dans un monologue qu’il essaie tant bien que mal de suivre.  
Il fronce les sourcils, essayant de donner du sens à tout ce qu’elle lui raconte, conscient que, malgré le ton dégagé qu’elle prend, tout ça lui tient à coeur. Il se demande de qui elle parle. C’est pas la première fois qu’elle lui parle de quelqu’un qui lui taperait dessus. Elle l’a pas vraiment formulé mais il l’a compris au Studio quand il est venu la récupérer… Est-ce que c’est son paternel ? Un frère ? Un ex ? Va savoir… Ca le fait chier de savoir que quelqu’un lui a fait du mal. Et il a envie de lui dire qu’il est bien content que ce type soit mort. Mais est-ce que c’est vrai ? Vince était une ordure qui vendait de la came à des enfants et voyait dans l’arrivée des serbes une occasion de se faire du fric…mais est-ce qu’il méritait de mourir ? Comme ça ?
Et tous les autres ? Le pervers qu’il a poignardé au domicile de Mia pour la protéger, pour assurer sa survie… Ce type que les Kings ont tué en son nom pour venger ce qui lui est arrivé sur le parking…
Il soupire et avale un peu de whisky. Ca l’écoeure cette fois. Il boit quand même et puis se frotte les yeux avant de prendre la parole.
« J’pouvais sûrement faire quelque chose… J’sais pas… Les autres gars sont plus intelligents qu’moi. Ils auraient p’t-être pu, eux, faire quelque chose. Mais c’moi qui était en queue de convoi… » soupire Kurtis en fouillant dans ses poches, avant de réaliser qu’il ne porte pas ses affaires. « Merde. Mes clopes… J’peux fumer ? »
Elle lui donne l’autorisation mais il ne se lève pas pour autant pour aller récupérer son paquet dans la poche de son cuir, resté dans le lavabo. A la place, il reste vautré dans le canapé, à observer son verre dont il agite doucement le contenu ambré.
« C’tait ton père c’type ? C’lui qu’était violent ? »  


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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: and at the time I didn't know...   and at the time I didn't know... EmptyLun 4 Déc - 22:32




and at the time i didn’t know

what the fucking hell ?

« J’pouvais sûrement faire quelque chose… J’sais pas… Les autres gars sont plus intelligents qu’moi. Ils auraient p’t-être pu, eux, faire quelque chose. Mais c’moi qui était en queue de convoi… » Je secoue la tête, il ne me regarde pas et je voudrais rajouter quelque chose mais il élève à nouveau la voix pour me demander s’il peut fumer. Je pousse un soupir et bien sur lui accorde la doucereuse permission de fumer dans mon appartement. C’est pas comme si je le faisais pas au quotidien, mauvaise habitude que j’avais juré ne pas prendre en arrivant ici et puis depuis juin j’en ai plus eu rien à foutre de mes actes et conséquences. Je trouve ça triste qu’il s’en veuille de cette manière, qu’il croit ce qu’on lui dit surement souvent dans leur club qu’il est stupide. Je le vois bien parfois, je n’interviens pas c’est pas mon rôle j’en ai rien à foutre et juin m’a un peu freinée sur mes interventions déjà pas bien régulières. J’ai rien à foutre dans leur business mais je ne peux m’empêcher parfois de remarquer c’est tout. Il s’estime visiblement plus bête que la moyenne.

Je m’attends à le voir sortir une clope, il m’a donné envie de fumer du coup, mais non, il reste là, vautré dans le canap, léthargique, le regard plongé dans son verre. Kurtis est actuellement une loque, ça fait peine à voir mais ça se comprend. Il doit en avoir plein le cul, il apparaît réellement fatigué. Je sais ce que ça fait. Parce que voir quelqu’un se fait démembrer ou un cadavre après y’a pas que ça. Y’a les flics, les questions, l’avocat, les flics encore, l’attente, le café dégueulasse quand même t’as le droit d’en avoir un. J’ai confessé à la place de mon frère alors j’ai pas spécialement eu le droit quand ce sont les collègues même de mon père qui se sont ramenés. Mais même, dans l’ensemble je saisis. Va juste falloir prétendre maintenant qu’au contraire, je ne comprends pas ce que cela implique.

Je me lève donc en recherche de mes clopes et Kurtis lève la voix une fois encore.

« C’tait ton père c’type ? C’lui qu’était violent ? »

Je m’arrête dans ma marche, un frisson se glisse le long de ma colonne vertébrale. Comment peut-il savoir ça ? C’est pas avec ce que je lui ai dis qu’il pourrait foutrement comprendre de quoi je parle. Je fronce les sourcils, reprends mon geste, récupère mes clopes sur le comptoir, mon feu et reviens m’écraser dans le canapé sans un mot. Je me sors une clope, lui donne mon paquet, l’allume et lui file également mon briquet par la suite. Je replace comme à mon habitude mes jambes sur le côté et l’observe un moment avant de récupérer mon verre.

« Ouais. Je glisse ma cigarette entre mes lèvres, inspire une première taffe puis récupère un cendrier sur la console à ma droite. J’ai du baver dans mon sommeil ou dans mes excès d’alcool. Je parle quand j’ai trop bu, c’est ça ? Je l’observe un moment, il a pas forcément besoin d’en rajouter alors je hausse les sourcils, désabusée. Évidemment. Je pousse un soupire. Désolée. Je laisse retomber mes cendres dans l’objet prévu à cet effet puis glisse un peu d’alcool entre mes lèvres, laisse glisser le verre sur la table basse. Crois moi Kurtis t’aurais rien pu faire de plus, vu c’que tu m’en dis t’as déjà eu de la chance d’en ressortir. J’suis sure que t’as fais ce que tu pouvais. Ça s’passe rarement comme on le veut. Je laisse un silence s’installer une seconde, puis deux, continue de fumer ma clope tranquillement. Et au fond ça m’aurait fait un peu chié qu’t’y passes, crétin. »


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Kurtis Hawkins

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physique : le corps de Kurtis est couvert à 70% de tatouages dont la plupart ont été réalisés par lui-même / il a une cicatrice au niveau de la cuisse droite (balle reçue), du torse (poignardé et opéré) et a le nez légèrement dévié (il l'a cassé plusieurs fois)

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MessageSujet: Re: and at the time I didn't know...   and at the time I didn't know... EmptyDim 10 Déc - 17:10





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# judith
# kurtis
Kurtis voit sa vis-à-vis se raidir lorsqu’il la questionne, et il devine qu’il a visé juste. Droit dans le putain de mile. Ça lui fiche le cafard franchement. Il se dit qu’il aurait préféré que ce soit un de ses ex ou un patron abusif, quelque chose dans ce goût là, parce que l’idée qu’un parent puisse infliger un truc pareil à son gosse le dépasse totalement. Ça l’écœure même carrément en vérité. Il n’a pas de gosse à lui mais en fréquente pas mal via ses frangins et les gars du club, et l’idée que qui que ce soit ressente l’envie de leur faire le moindre mal le dépasse. Comment on se sent quand la personne qui vous a donné l’avis estime que vous mériter de prendre des torgnoles ? Comment est-ce qu’on peut se construire correctement en ayant dans l’idée qu’on ait une sous-merde indigne de son propre père ?
Kurtis ne s’est jamais senti à la hauteur. Il n’est jamais parvenu à rentrer dans le moule et à atteindre les attentes de son paternel, mais il se sentait aimé malgré tout. Peut-être un peu moins que ses frères et il a reçu deux trois claques, mais elles étaient toutes méritées.
Ça le fait chier pour Judith. Ça le déprime encore un peu plus et le conforte dans l’idée que ce monde est un monde injuste, cruel... Ça fatigue le motard qui frotte ses yeux encore une fois et étouffe un bâillement derrière sa main.
Pendant ce temps, face à lui, Judith l’interroge. Il ne prend même pas la peine de hocher la tête quand elle lui demande si elle parle quand elle a un coup dans le nez. Elle va certainement deviner la réponse d’elle-même...
« T’e’scuse pas va. Puis tu l’as pas dit textuellement. J’suis juste pas que con » marmonne-t-il en insistant bien sur le "que", histoire de signifier qu’il sait parfaitement qu’il l’est quand même un peu. Beaucoup.
Elle n’ajoute rien et ne s’attarde pas sur le sujet de son enfance certainement difficile. Il ne le fait pas non plus parce qu’il n’a pas envie de remuer un couteau dans une plaie certainement à vif pour le restant de ces jours...

À la place donc, Jude revient sur le sujet précédemment abordé alors que Kurtis alterne entre clope et alcool. Il médite plus ou moins sur ce qu’elle lui dit, sans faire de commentaire. De toute façon il ne peut rien changer à ce qui est arrivé, pas vrai ? Il n’a pas de machine à remonter le temps et se poser mille questions ne ramènera personne. Ni Vincent, ni Saul, ni son père, ni Sammy, ni personne...
Judith vient le taquiner, espérant sans doute détendre un peu l’atmosphère. Mais Kurtis n’est pas capable de sourire à sa remarque. Au contraire en fait. Ça vient appuyer juste là où ça fait mal, là où ça le taraude.
« C’est ça l’truc. J’comprends pas pourquoi j’crève juste pas... » lâche dans un soupir contrarié le motard, laissant tomber un peu de cendre dans le cendrier entre eux. « J’veux dire... Y a eu ce truc à Halloween avec plein de morts et moi j’suis ressorti d’là en héros parce que j’avais fait sortir deux, trois types par une fenêtre. Mais i’s ont pas dit que deux filles étaient mortes sous ma garde. Y a eu le truc avec Mia où on aurait pu y rester, l’type était totalement cinglé ! » s’exclame-t-il en repensant malgré lui au moment où la lame a pénétrée le corps en tension de celui que Mia et lui avaient pris l’habitude d’appeler Le Pervers. Judith n’est certainement pas au courant de cette histoire (en fait pour ce qu’il en sait, seuls lui, MadMax et son ex copine sont au courant) et ne veut sûrement rien en savoir mais ça sort tout seul. L’alcool et la fatigue aidants... « Mais non, j’l’ai eu avant qu’il nous fasse la peau. Je me suis fait tirer dessus, y a eu la fusillade et puis on m’a poignardé ! Mais non...j’suis encore et toujours là... C’ pas trop bizarre ça ? »
Il n’attend pas de réponse de sa part après son énumération du nombre de fois où il a failli passer l’arme à gauche. Il est ailleurs. Kurtis se parle à lui-même plus qu’il ne s’adresse à la serveuse du Crashdown qui pourtant l’écoute attentivement.
« J’crois que j’ai un trop grand instinct d’survie ou j’sais pas quoi. J’suis increvable. J’suis comme un cafard. Mon frère, Logan, il m’appelait Le Cafard. Peut-être qu’il m’a jeté un genre de malédiction... Maintenant j’suis condamné à voir des gens crever et moi j’reste là... Ça fait chier. Parce que j’suis personne, tu vois ? Moi j’ai pas d’gamin ou...ou de gens qui dépendent de moi. Enfin j’ai Gram mais j’ai l’impression qu’il est plus du tout heureux depuis que Ramona est partie... Tu vois ? Encore quelqu’un qu’j’ai dû enterrer ! Littéralement pa’ce qu’elle est dans mon jardin. C’était une bonne chienne et elle méritait pas ça. J’dis pas que Sonny et Vince étaient les types les plus réglos du monde mais eux non plus i’ méritaient pas d’finir comme ça. Toi non plus tu méritais pas c’qui est arrivé en juin... »
Il termine son verre cul sec, le pose sur la table basse et se penche en avant. Il se sent nauséeux. Il se prend la tête entre les mains et soupir, sa jambe agitée d’un tique nerveux qui la fait tressauter furieusement.



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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: and at the time I didn't know...   and at the time I didn't know... EmptyLun 8 Jan - 0:11




and at the time i didn’t know

what the fucking hell ?

Visiblement j’ai appuyé là où il fallait pas, évidemment. C’est ce que je me dis dans un premier temps, je vais même pour intervenir mais m’interromps vite fait. D’habitude les phrases de Kurtis sont courtes, pas toujours bien construites mais, elles vont à l’essentielles et il s’épanche pas plus que ça. J’ai pris l’habitude de pas me formaliser sur sa manière de causer, quoi qu’en réalité maintenant il me parle davantage. On entretient des conversations quoi, ça dure pas des heures mais aussi bien à l’oral que par message, on échange un peu plus que des banalités. Enfin, on échangeait, avant tout ça.
Mais bon en l’occurrence ce qui me pousse à ne pas réagir dans l’immédiat c’est justement qu’il se met à causer peut-être plus longuement qu’il ne l’a fait jusqu’ici. Il commence par me parler d’Halloween, et oui, j’en ai entendu parler vite fait. Puis il mentionne un truc dont j’ai jamais entendu parler jusque-là, un truc avec Mia l’ex-danseuse du Crash qui me fait froncer les sourcils.

« Mais non, j’l’ai eu avant qu’il nous fasse la peau. Je me suis fait tirer dessus, y a eu la fusillade et puis on m’a poignardé ! Mais non...j’suis encore et toujours là... C’ pas trop bizarre ça ?
— Euh… » J’ai conscience qu’il n’attend rien de moi à cet instant, il semble davantage s’adresser à lui-même davantage qu’à moi, mais, encore une fois, je ne l’interromps pas au risque de le couper dans ses aveux. Alors finalement, peut-être que j’ai bien fais de dire ça. Je sais pas. Je sais même pas si ça lui fait vraiment du bien, en tout cas, moi j’avoue que ça m’ouvre un peu les yeux. Enfin, ça m’ouvre une nouvelle perspective quoi, un nouveau regard sur son comportement, ses actions. Je laisse glisser mes ongles sur le bord de mon verre et l’écoute attentivement, le regard plongé dans le liquide ambré. Faut avouer qu’il en a bavé. Et j’admets que ça me fais de la peine, un peu. Parce qu’il est peut-être un peu couillon sur les bords et pas toujours adapté socialement mais j’pense pas que ce soit un mauvais type. Oui, malgré le cuir qu’il porte sur le dos et que j’exécrais tranquillement dans mon coin jusque-là. J’suis pas partisane du « tu savais pour quoi t’as signé ».  On sait tous pour quoi on signe à la base ça veut pas forcément dire que c’est simple pour  autant, et parfois, peu importe le côté de la barrière dans lequel on est, c’est juste trop.

Et puis : « …Tu vois ? Encore quelqu’un qu’j’ai dû enterrer ! Littéralement pa’ce qu’elle est dans mon jardin. C’était une bonne chienne et elle méritait pas ça. J’dis pas que Sonny et Vince étaient les types les plus réglos du monde mais eux non plus i’ méritaient pas d’finir comme ça. Toi non plus tu méritais pas c’qui est arrivé en juin... »

Je retiens un soupire, gonfle les joues et l’observe se redresser, glisser ses mains autour de sa tête comme si quelque chose allait exploser à l’intérieur. Je sais pas trop quoi faire à cet instant précis. Je suis un peu sur le coup, ça fait beaucoup d’un coup. Il est agité et pourtant encore assis sur mon canapé, s’efforce d’y rester. Je suis un peu nulle à ce genre de truc. J’me dis qu’il a besoin de repos mais je peux pas le forcer à dormir et qui sait, il a surement pas besoin de fermer ses paupières pour l’instant y voir danser les cadavres des deux KOS. Je laisse le silence s’installer quelques minutes, lui donne le temps d’essayer d’y voir clair, plongée dans mes pensées qui tournent essentiellement autour des siennes. La seule chose que je peux faire est de lui offrir un peu de soutien. Cette situation est bien trop inhabituelle, personne ne devrait savoir quoi dire dans ce genre d’occasions funestes. « Hm… Je me redresse, tranquillement, esquisse un premier mouvement vers lui avant de me raviser… puis de me décider. Je dépose ma main sur son épaule et fais pression. Dis pas ça. T’es pas personne. T’as eu un nombre incalculable de chance et de malchance à la fois, c’est tout. Mais tu peux pas dire que t’es rien et bien sur que des gens comptent sur toi. T’as ton club, tes neveux et nièces… pis t’as moi aussi. Je retiens un soupir, parce qu’évidemment, on était censés se faire la gueule jusque-là. Mais j’suis pas rancunière bien longtemps visiblement. Ça m’a soulé qu’on s’cause pas, ok ? Comme ça m’soule de t’entendre dire des conneries comme ça. Je pousse un soupire. T’es pas un cafard et t’es pas maudis, banane. T’as juste… un bon lot de malchance qui te suis aux fesses et t’as aussi besoin de repos. Ce qu’on a tâcher de te filer ce soir, d’acc ? »


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Kurtis Hawkins

Kurtis Hawkins
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MessageSujet: Re: and at the time I didn't know...   and at the time I didn't know... EmptyLun 8 Jan - 18:37





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# judith
# kurtis
Il a l’impression de ne pas réussir à retranscrire correctement sa pensée. Kurtis, pour ne pas changer, se sent stupide, frustré, incapable de maitriser sa langue maternelle pour illustrer convenablement ce qu’il veut dire. Ca l’agace prodigieusement. Il se prend la tête entre les mains et soupire lourdement, le cœur au bord des lèvres. Il a sans doute un peu trop bu. Pourtant il a une bonne résistance à l’alcool habituellement. Pas ce soir. Peut-être parce qu’il a l’estomac totalement vide, peut-être parce qu’il est plus fatigué que d’habitude ou à cause du choc, il n’en sait rien. En tout cas, il se sent mal. Dans tous les sens du terme. Il se sent nauséeux  et minable en même temps.
Judith finit par se rapprocher, venant apposer sa main sur son épaule qu’elle presse pour lui faire sentir sa présence. Physique et psychique. Kurt laisse échapper un nouveau soupir et tourne son regard un peu vitreux dans sa direction, reconnaissant. Elle n’était pas obligée de répondre à ses messages et encore moins obligée de lui ouvrir sa porte à une heure si tardive. Et pourtant elle l’a fait. En plus de ça, elle l’écoute. Vraiment. Et ça lui fait du bien de parler un peu de tout ça, de vider son sac. Ca n’arrange rien, ça ne ramène personne miraculeusement à la vie, mais ça aide quand même un peu.
Ce qu’elle lui dit lui fait du bien aussi. C’est vrai qu’il a le club, même si parfois il se persuade qu’il est tout à fait remplaçable et ne sert à rien. Max a changé d’attitude envers lui, il est plus…ouvert disons. Il plaisante avec lui, même s’il n’est pas très réceptif. James aussi se montre un peu plus coulant, même s’il continue de garder ses distances. Et Kurtis ne peut pas le blâmer vu ce qu’il traverse en ce moment…
Et puis il a ses neveux et nièces, c’est vrai. Il a Pete qu’il aime beaucoup et qui apparemment apprécie le temps qu’ils passent ensemble. C’est sa mère, Casey, qui lui a dit par téléphone l’autre fois qu’il avait déjà hâte de le revoir pour Halloween et que ses visites chez lui lui faisait du bien.

« …pis t’as moi aussi » ajoute Judith après un instant d’hésitation qui lui fait froncer les sourcils et l’observer un peu plus attentivement. Est-ce qu’elle se sent obligée de le dire ? Non, quelque chose lui dit que non. Le fait – encore une fois – qu’elle lui ait ouvert sa porte sans hésiter alors qu’ils sont supposés être en froid le lui prouve bien.  
D’ailleurs, la serveuse rebondit sur ce sujet et le fait qu’elle été contrariée qu’ils ne se parlent plus. Pour être tout à fait honnête : lui aussi en a été affecté. Parce qu’il l’aime bien. Elle est chiante parfois, parle trop, est une véritable commère et une fouineuse, mais elle est drôle et elle s’intéresse vraiment aux gens. Enfin ceux qui titillent son intérêt…
Il s’est fait beaucoup de souci pour elle après son agression et la voir traverser une sale période et foutre sa vie en l’air l’a bien fait suer. La balancer à Max a été un coup bas, mais ça lui a au moins permis de se confronter à la réalité et à ses erreurs. Depuis, lentement mais sûrement, il a l’impression de la voir remonter la pente. Essayer au moins, et c’est par là qu’il faut commencer, non ?
Alors même si ça lui a coûté qu’elle le nie pendant des jours et se montre même un peu salope avec lui : avec le recule, Kurtis ne regrette pas d’avoir mouchardé et le referait sans hésitation.
Judith continue d’essayer de lui remonter le moral, de le rassurer en lui faisant comprendre que le souci ne vient pas de lui, mais simplement du hasard, d’un enchainement de situations à chier… Et si on ne croit en rien, si on ne croit pas aux punitions divines, c’est certainement facile à envisager. Mais Kurtis croit un peu en tout ça alors c’est difficile à admettre pour lui. Il a été élevé par deux catholiques pratiquants lui ayant rabâchés toute sa vie que faire le mal engendrait le mal. Et on en peut pas dire qu’il ait été un enfant de chœur ces dernières mois…  

Néanmoins, il prend. Il prend ce qu’elle a à lui donner parce qu’il en a besoin. Peut-être plus qu’elle ne le devine. Ca lui fait du bin. Elle lui fait du bien…et ce n’est pas si courant que ça. C’est même très rare. Tellement rare en fait, que ça le perturbe. Il la fixe, sans trop savoir comment réagir ou quoi répondre. Il ne se voit pas lui dire "Merci", ça paraît trop peu… Et puis il a la sensation étrange qu’elle attend plus que ça. Le motard ne saurait pas trop dire d’où lui vient cette idée mais elle est là, persistante, insidieuse…
Alors au lieu d’utiliser sa bouche pour parler, il l’utilise autrement, d’une manière qui le surprend lui-même et qui surprend Judith plus encore.
Il vient déposer ses lèvres engourdies par l’alcool contre les siennes.
La jeune femme a un mouvement de recule brusque et Kurtis se rétracte avant de se confondre en excuse, sentant ses joues s’embraser.
« Pardon… J’sais pas c’qui… J’sais pas pourquoi j’ai fait ça j’ai...totalement mal interprété tes signaux… J’suis désolé. P’têtre que j’devrai partir… J'suis trop con p'tain » commence-t-il à bafouiller en faisant déjà mine de s’éloigner, oubliant qu’il ne porte plus de chaussures, qu’il est tard et que maintenant, plus aucun métro ne circule.



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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: and at the time I didn't know...   and at the time I didn't know... EmptyLun 8 Jan - 20:29




and at the time i didn’t know

what the fucking hell ?

Je lui souris tranquillement, le laisse imprimer ce que je lui dis. Je ne sais pas quel effet ont mes mots, j’espère que quelque part ça lui donne l’envie de relativiser. Peut-être pas maintenant, mais que ça fasse son chemin dans son petit esprit parfois étroit. En tout cas, ça l’a peut-être plus ou moins ramené à un demi-état de Kurtis naturel alors qu’il reprend sa manière tout à fait étrange de ne plus parler. A crois qu’il a trop parler d’un coup. Non pour l’instant il se contente de m’observer, ce que je fais en retour, en attente d’autre chose. « T’as raison, je vais me coucher, je peux prendre ton canapé ? » ou plutôt en Kurtis : « T’a ptete raison ouais… j’peux squatter ? ». J’ai pas besoin de merci et autres conneries, mais peut-être ce qu’il veut faire sur la suite quoi. Je continu de lui sourire comme une abruti quand il se décide à bouger.

Mais c’est pas pour s’en aller ou se lever, il s’écrase plutôt contre moi et pose ses lèvres sur les miennes.
Il me faut une demi-seconde de stupeur pour me rendre compte du truc, mon corps réagit à ma place et je recule de manière brusque, l’air complètement stupide et stupéfait face à l’absurdité du geste du motard.

« Mais…
— Pardon… J’sais pas c’qui… J’sais pas pourquoi j’ai fait ça j’ai...totalement mal interprété tes signaux… J’suis désolé. P’têtre que j’devrai partir… J'suis trop con p'tain.
— … »

Je reste scotchée, le regard fixé sur ma moquette rouge dégueulasse et j’ai la soudaine envie d’éclater de rire alors que je relève mes yeux pour constater à quel point il est mal à l’aise. Ses joues sont rouges, il titube à moitié, pieds nus, il compte donc sortir, que dis-je… fuir les lieux du crime. Je pince les lèvres alors que le choc laisse place à une réelle hilarité.

« Kurtis… il marmonne quelque chose, semble en chercher une autre. Je suis certaine qu’il ne sait même pas ce qu’il est en train de faire alors qu’il s’approche de porte fermée avec une chaise. Kurtis ! Tu comptes faire quoi là à c’t’heure-ci. Mon sourire est gigantesque, j’ai pas envie qu’il le prenne mal mais je peux pas m’en empêcher. Je suis persuadée qu’il n’y a rien de plus derrière son geste qu’une incapacité totale à agir en société. Ce type est bizarre, il l’a toujours été et ses réactions sont une partie du temps à côté de la plaque. Pas que j’applique une norme particulière mais en l’occurrence… à moins qu’il m’ait caché des sentiments ou que je n’ai pas vu moi-même les signes… Je ne sais pas quoi penser à cet instant précis alors que je me relève, me retenant toujours de rire et vient interrompre Kurtis dans sa fuite. Allez c’est bon arrête tes conneries, retournes poser ton cul là-bas, crétin. Je viens replacer la chaise sous la poignée et secoue la tête, lève les yeux au ciel avant de revenir dans le salon pour le trouver encore planté au milieu, incapable de savoir quoi faire de son grand corps. Je croise mes bras sous ma poitrine et me plante face à lui. Voilà le Kurtis que je connais : inadapté socialement à plusieurs égards, silencieux et surtout sous le charme complet de la plus belle des serveuses du Crash. Je le taquine parce que j’ai moi aussi davantage envie d’en rire plutôt que d’en faire tout un plat. Il a juste trop bu, il est complètement à côté de la plaque, traumatisé. A quel moment je peux imaginer que ça puisse être sérieux ? Je crois jamais avoir abondé dans ce sens, je ne l’ai jamais observé comme un potentiel partenaire que ce soit sur court ou long terme. T’as besoin de repos. T’as passé une très sale soirée, t’es fatigué, tu fais n’imp. Tu peux plus partir parce que y’a plus de métro et de toutes façons t’as trop d’alcool dans le sang. Allez ! »

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Kurtis Hawkins

Kurtis Hawkins
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physique : le corps de Kurtis est couvert à 70% de tatouages dont la plupart ont été réalisés par lui-même / il a une cicatrice au niveau de la cuisse droite (balle reçue), du torse (poignardé et opéré) et a le nez légèrement dévié (il l'a cassé plusieurs fois)

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MessageSujet: Re: and at the time I didn't know...   and at the time I didn't know... EmptyMar 9 Jan - 7:28





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# judith
# kurtis
Putain d’bordel de chierie d’merde...
Qu’est-ce qu’elle va penser maintenant ? Qu’il est amoureux ou une connerie de ce genre ? C’est pas le cas. Bien sûr, il l’aime bien, si un jour ils décidaient de se lancer dans un truc, il pourrait possiblement après à l’aimer ou se faire à sa présence quotidienne mais… Hem… Quoi que non, peut-être pas en fait. Parce que sa présence quotidienne l’obligerait AUSSI à supporter celle de sa grande copine Jade et il ne peut pas la voir en peinture en celle-ci. La réciproque est vraie d’ailleurs et elle ne rate pas une occasion de lui pourrir la vie. Bon et puis Judith est au moins aussi bordélique et paumée que lui par certains aspects et se tireraient plutôt vers le bas que vers le haut. Sans compter que leur caractère ne sont apparemment compatibles que sur le court terme. Enfin sur de courtes périodes de temps et qu’ils finissent toujours par se sauter à la gorge… Ouais, non, sur le long terme ils finiraient par se rendre malheureux et s’entretuer. Possiblement.
Tout ça pour dire qu’il ne l’aime pas. Pas comme le baiser maladroit qu’il vient de lui donner pourrait le laisser supposer. Il faut qu’il trouve un moyen de se justifier, d’expliquer ça. Sauf que Kurtis n’en est pas capable, là, tout de suite. Ses pensées s’embrouillent un peu trop. Alors il choisit de fuir. Il se lève, titube lamentablement jusqu’à la porter fermée à la va-que-j’te-pousse et…Se fait aisément rattraper par Judith pendant qu’il bloque un peu devant. C’est quoi cette mesure de sécurité de merde ?
« Kurtis… »
« C’bon j’m’en vais, t’inquiète, c’pas gênant… Comment qu’on sort d’ta vie ? » marmonne-t-il alors qu’elle insiste et lui demande ce qu’il compte faire exactement à cette heure une fois dehors. « Baaah…marcher. »
C’est évident allons ! C’est lui qui boit et c’est elle qui devient abrutie ou quoi ? Le grand brun se retourne vers elle, contrarié, pour constater qu’elle est en train de se payer sa tête. Elle essaie de le ravaler, il voit bien, mais c’est PIRE encore ! Ca le fait sentir comme un foutu môme que personne ne veut vexer mais qui est quand même passé pour un gros con ! Il déteste ça. Le coursier a encore plus envie de partir d’ici…    
« Allez c’est bon arrête tes conneries, retournes poser ton cul là-bas, crétin. »
« C’toi crétin » qu’il marmonne dans sa barbe inexistante, pendant qu’elle lui reprend la chaise des mains pour la remettre sous la poignée et VERROUILLER l’entrée de son appartement. C’est n’importe quoi. Il va revenir ici et tout faire cramer pour qu’elle soit obligée de déménager ! …Ou alors lui filer du blé pour qu’elle se rachète une porte. Ou bien pour qu’elle change d’appartement. Il l’aidera à déménager ses meubles et sa moquette rouge merde.
…Et bah vas-y, propose-lui ça et ensuite bonne chance pour qu’elle ne pense pas que t’ai transi d’amour, abruti, lui souffle la voix moqueuse de sa jumelle, avant de se lancer dans un rire démoniaque de dessin animé.
Bordel, Judithe a raison : il faut vraiment qu’il aille se coucher, il est en train de dérailler complètement...

Il suit donc ses directives, après avoir jugé que sortir par la fenêtre et l’échelle de secours n’est pas l’idée du siècle dans son état… Il se retrouve au salon, face au canapé sur lequel il ne s’installe pas. C’est la faute de cette foutue moquette… Ca lui rappelle autre chose. C’est cette couleur. Cette affreuse couleur qu’il déteste et qu’il a trop vue aujourd’hui. Il baigne dans du sang. Voilà ce à quoi il pense. Il patauge dedans. Il regarde ses pieds nus, perdu au milieu d’une mare rouge et repense à Vince et Sonny. A ce qu’il restait d’eux une fois que le citerne en a eu terminé. Les restes du repas de ce foutu monstre de métal…
Judith vient se planter devant lui et l’interrompt dans ses réflexions pour se moquer encore un peu plus. Mais ça ne l’atteint même pas. Peut-être parce qu’il a l’habitude de son humour maintenant, ou parce qu’il est trop fatigué pour chercher à répliquer et se vexer. Il se contente de la garder et soupire.
« T’as besoin de repos. »
J’ai besoin qu’on m’assomme, a—il plutôt envie de lui répondre. Mais il ne dit rien. Il n’y a rien à dire. Il est fatigué de parler de toute manière. Puis c’est comme ça qu’elle le connait et l’apprécie, non ? Silencieux. C’est ce qu’elle vient de dire.
Kurt passe une main dans ses cheveux encore mouillés et acquiesce, le regard fuyant. Il se dit que c’est mieux comme ça en fin de compte. Qu’elle ne rigole plutôt qu’elle lui réponde sérieusement qu’il ne l’intéresse pas ou pire… Bordel, si elle lui avait rendu son baiser il se serait passé quoi ? Ils auraient baiser comme des bêtes dans ce salon, certainement terminés leurs ébats sur la moquette rouge et… Ca aurait été un genre de remake de sa première fois avec Mia. Cette première fois sanglantes. Qui s’envoie en l’air avec une fille blessée alors qu’il est lui-même bien amoché, à côté du cadavre du type qu’il vient de poignarder à mort ? Quelqu’un de sérieusement dérangé… Lui quoi.

Kurt se laisse guider par la jeune femme sur le canapé où il s’assoit en soupirant. Il voudrait la remercier ou dire quelque chose de bien, mais rien ne vient alors il ne dit rien. Elle commence à débarrasser un peu la table et lui dit qu’elle va chercher quelque chose pour lui. Genre drap, oreiller, ce genre de trucs. Kurtis hoche la tête et puis il l’attend sagement, se demandant s’il devrait pas avaler encore un peu de whisky, pour être sûr de bien dormir. Il est un peu bourré mais sans doute pas encore suffisamment.  Mais la serveuse fait disparaître la bouteille aussi et ça règle la question.
Elle continue de parler, de lui expliquer qu’il peut rester tant qu’il veut demain matin et d’autres trucs qu’il n’écoute pas vraiment. Il est en train de se projeter dans ce qui a se passer ce soir, cette nuit. Est-ce qu’il va réussir à fermer l’œil ? Est-ce qu’il va rêver de Vincent et de Saul ? Est-ce qu’il va rêver de camion mangeur d’homme ?
Et puis au-delà de ça il pense à ce qui s’est dit au club ce soir…à cet ébauche de plan qu’on établi les Kings et qui lui parait bancal à souhait.
Judith revient avec ce dont il aura besoin pour sommeiller son canapé, et lui pose la question fatidique, celle qui va les amener à se séparer : Tu as besoin d’autre chose ?
Malheureusement non… Il le lui fait savoir que non et ils en restent là. Judith se dit à sa disposition au cas où et puis elle s’éclipse dans sa chambre et le laisse dans le salon encore allumé. Kurtis n’éteindra pas. Il n’a aucune envie d’être dans le noir. Il a encore le plaid et l’oreiller confiés par Judith sur les genoux. Et c’est finalement dans cette position que, une demi-heure plus tard, il commence à somnoler.
Comme il s’y attendait, sa nuit est agitée, peuplée d’images sanglantes et de menaces invisibles. Il ne ferme les yeux que très peu de temps et, sur les coups de 5H30 du matin, il décide de mettre les voiles. Les métros recommenceront bientôt à circuler et il va pouvoir rentrer chez lui pour enfiler des fringues dignes de ce nom, récupérer son vélo et filer au boulot dans les temps. Ou être un peu en retard, peu importe.
Alors le plus doucement possible – ce qui n’est pas simple avec sa maladresse – il traverse la piaule de Judith pour aller récupérer ses fringues sales avec lesquels il ne va pas l’embarrasser et ses godasses. Il la réveille sur le chemin du retour et elle lui marmonne quelque chose auquel il répond par un « C’est cool rendors-toi » auquel elle répond par un nouveau grommellement endormi, avant de se rallonger. Il fourre ses fringues dans le premier emballage qu’il trouve, enfile ses chaussures encore mouillées et s’apprête à décaler la chaise de Judith pour sortir. Mais il n’en fait rien. Comment est-ce qu’elle va refermer derrière lui si elle dort ?
Cette question le taraude une bonne minute avant qu’il ne repense à la sortie de secours. Alors il passe par la fenêtre plutôt, qu’il repousse vers le bas derrière lui, comme un parfait petit cambrioleur. Son paquet sous le bras, avec un simple teeshirt et un jogging dépassé de mode sur le dos, il s’éloigne de l’appartement avec une gueule de bois carabinée et la tête pleine d’images morbides qui le poursuivront pour des mois encore…



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