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Milo Lawson

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MessageSujet: home alone, or something like that   home alone, or something like that EmptyDim 25 Sep - 19:13



 

 
josef & milo
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Bon. Ca pourrait être pire. Cleo pourrait avoir trainé son ex petit ami complètement débile et violent, mais à la place, elle m’a ramené sa progéniture. Je n’ai rien contre les enfants, ils sont fun, ils font des trucs déjantés, mais je ne suis pas archi fan des bébés. Ils sont fragiles, entièrement dépendants des adultes autour d’eux, ils puent et ils attirent bien plus l’attention que moi. Pas que j’ai un besoin constant que l’attention de mes amis soient en permanence focalisée sur ma personne mais… Disons qu’en recontactant mon amie, j’imaginais que nous parlerions de mon voyage en Europe. Au lieu de ça, nous avons passé la première demi-heure depuis nos retrouvailles à parler de Zooey, sa petite fille née quatre mois plus tôt et qui ne sait rien faire d’autre que chialer, dormir, boire et évacuer ce qu’elle a bu… Et maintenant, nous devons aller lui acheter des couches et du lait dans l’épicerie la plus proche parce que Cleo est à court. Pas franchement l’après-midi shopping à laquelle je pensais quand elle m’a proposé de la rejoindre dans le Loop.
Mais ce n’est pas grave. Je vais m’en accommoder. Peut-être qu’une fois ces tâches reloues exécutées, l’afro américaine pourra enfin se libérer l’esprit et passer à autre chose. Passer à moi pour être plus précis. « Tu veux la conduire ? » me lance-t-elle tout à coup, attrapant mon bras pour m’inciter à me saisir du landau de sa môme endormie. « J’sais pas trop c’est… Ah oui, bon… Bah OK » je capitule alors qu’elle m’a pratiquement ligoté à l’engin. Je lui adresse quand même un sourire, histoire qu’elle ne pense pas que faire avancer la poussette me fait royalement chier et me met une pression monstrueuse sur les épaules. Peut-être qu’elle capte quand même quelque chose parce que Cleo me pose tout à coup une question me concernant, au lieu de recommencer à me parler des douleurs quand elle allaite ou du gonflement de ses nichons. « Alors, t’es tatoueur, c’est ça ? » « Non. En fait j’suis à l’accueil dans un salon de tatouages. J’prends les rendez-vous, j’réponds au téléphone, j’aiguille les gens et tout ça. C’est un poste assez important quand même. J’encaisse aussi, donc j’ai des responsabilités avec l’argent. » « Ah ouais ? Et tu t’en mets un peu dans les poches au passage ? » « Non, tu m’prends pour qui ? » je fais mine de m’offenser « J’attends toujours la fin de ma période d’essaie pour ça, tu sais bien. » Elle rit à ma blague et se pend à mon bras pendant que nous pénétrons dans le magasin.
Elle s’éloigne alors, le temps de prendre un caddie. Je comprends enfin qu’elle m’a confié Zooey pour se charger des provisions. Elle doit se souvenir que ma concentration est limitée et qu’avec un caddie dans les mains et de la bouffe tout autour de moi, j’ai tendance à me laisser emporter et à faire n’importe quoi… C’est la faute de cette foutue société qui nous pousse à la consommation ! Je suis un client de rêve pour n’importe quelle entreprise digne de ce nom. J’achète tout ce qui a des couleurs, brille ou présente un packaging avec des familles à l’air heureuses. Equipée de son caddie, mon amie revient à mes côtés et recommence à me parler d’elle. Retenant un soupir désabusé, je me mure dans mon silence, résigné à l’écouter.

Les minutes s’écoulent et le caddie se remplit pendant que je suis en essayant de ne pas regretter d’avoir trainé ma carcasse jusqu’au centre-ville de Chicago. Je pourrai profiter du beau temps dans un square… Je pourrai être en train de boire un verre à la terrasse d’un pub quelconque ou jouer à la console chez Taylor en attendant qu’elle rentre d’une de ses interminables gardes. Peut-être que je lui aurai préparé un gâteau… Ouais, sans doute que j’aurai fait ça ! Si je rentre tôt, peut-être que j’aurai encore le temps. « J’dois acheter un ou deux trucs moi aussi » je lance à mon amie qui m’écoute d’une oreille distraite, comparant deux produits pour sélectionner le moins onéreux. « Ouais, ouais. » « J’reviens tout d’suite ! » « Hin-hin » acquiesce-t-elle encore, laissant tomber un des deux articles dans sa charrette avant de reposer le second pour reprendre son avancée dans le rayon. Satisfait, je vais fouiner dans les rayons, à la recherche de ce dont je vais avoir besoin pour préparer mon gâteau à Tay. J’ai appris plein de recettes trop cool au cours de mes voyages en Europe et je compte bien l’épater. Le souci, c’est que mes bras sont très rapidement encombrés. Je reviens donc un peu sur mes pas et aperçois un landau. Cleo a même rajouté un sac sur les poignées. Il contient quelques trucs mais j’ai la place d’y déposer mes propres articles quand même. « Mais qu’est-ce que vous faites ? » « Hein ? » Je vois une femme me foncer dessus, l’air peu commode. « Qu’est-ce que vous faites avec mon landau ! » « Votre… Mais non, c’est… » La femme est à mes côtés et écarte le landau pour l’éloigner de moi. Je secoue la tête, les sourcils froncés, essayant de comprendre ce qui est en train de m’arriver. Je n’y parviens pas. « Espèce d’abruti » s’agace encore la bonne femme en ressortant mes achats pour me les coller dans les bras. « Vous avez d’la chance que je n’appelle pas la sécurité ! »

Et voilà l’agressive bonne femme qui s’éloigne et m’abandonne au milieu du rayon des boites de conserves. Et c’est à ce moment seulement que je réalise que ce n’est pas dans ce rayon que je me suis séparé de Cleo et…que j’ai abandonné Zooey dans sa poussette. « Oh putain ! » enserrant ma farine, mon sucre et autres ingrédients contre moi, je retourne sur mes pas en trottinant. La panique commence à m’envahir. J’ai laissé la petite toute seule. Cleo s’est éloignée en pensant que la petite était avec moi et moi je suis parti comme un gros connard de l’autre côté ! Ellie serait déjà en train de me couvrir d’insultes et de coups, à juste titre.
Croyant reconnaître le rayon dans lequel je me trouvais un peu plus tôt, je freine subitement. Enfin je dérape dans un couinement de Rangers, manque de m’étaler comme une merde et laisse échapper mon sachet de farine qui tombe dans un "pouf" discret, rependant son contenu dans l’allée. Et sur les pieds d’un type. Enfin les pieds et la béquille d’un type. Sans m’en préoccuper plus que ça, je parcours le rayon d’un regard frénétique et désespéré. Aucune trace du landau.
Alors cette fois, je me retrouve vers le type qui a reçu un peu de farine dans les jambes. « M’sieur faut m’aider ! J’ai perdu l’bébé ! Il était là ! Il était juste là ! J’suis partie qu’une seconde ou deux minutes, j’le jure devant le p’tit Jésus et Marie et Joseph ! Oh faut m'aider m'sieur, s'il vous plait ! » je le supplie avec angoisse, serrant toujours mes courses contre moi, les mains moites.    


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Josef M. Miller

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MessageSujet: Re: home alone, or something like that   home alone, or something like that EmptyLun 3 Oct - 20:24





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Milo & Josef


Ne se souvenir de rien.
Un vide intersidéral en soi. Un creux, béant, comme un néant. Infiniment vide à vous rendre fou. Des accès de conscience vous traverse pour vous rappelez que tout ce que vous étiez « avant » n’existe plus à vos yeux. Vous n’êtes même pas foutu de vous souvenir de votre plat préféré ou même de votre première petite amie.
Vos parents ? Ils ne sont que de sombres inconnus, des visages aucunement familiers et qui ne vous inspire rien d’autre que des sentiments aseptisés de toute réalité.
Même cet appartement, ne lui dit absolument rien. Pourtant, il se rappelle comment pisser debout, se laver les dents, manger. Comment fonctionne un micro-onde, comment faire du café, comment allumer sa télé. Mais impossible de se rappeler son âge, son adresse, sa pointure, ni de savoir qui est cette « Alexie » ou ce « Lloyd » qui se dit être son meilleur ami. Il ne se souvient plus non plus d’Aaron. Ni de Daya.
Son visage lui revient en mémoire brutalement alors qu’il est assit sur son canapé. Cette femme d’une beauté absolue a été autrefois sa petite amie et Josef ne comprend toujours pas par quelle logique planétaire ils ne sont plus ensemble.

Il y aussi Natalia. Et Eliott dont il n’a pas encore vu le visage.
Sa sœur de cœur depuis l’enfance paraît-il. Josef ne l’a avoué à personne mais Natalia est aujourd’hui la seule personne à avoir éveiller un soupçon de couleur au creux de sa mémoire résolument vide. Il ne saurait pas la décrire, ni l’expliquer, mais les traits de la jeune femme lui ont paru soudainement familiers sans réussir à savoir pourquoi. Jusqu’à ce qu’elle lui explique.

Trois semaines que l’accident s’est produit, celui qui lui à coûté ses souvenirs les plus chers et aujourd’hui, transpirant et la tête prise dans un étau de douleur, Josef essaie de se remémorer quelque chose. Il s’aide de ce chien devant lui : Ischia. Elle lui obéit aux doigts et à l’œil et ne cesse jamais de veiller sur lui. D’instinct, il s’est prit d’affection pour l’animal qui semble comprendre le mal qui le touche.
Alors, il tente de se souvenir. De la première fois qu’il l’a vu. Où est-ce qu’il la acheté. Pourquoi il lui a donné ce prénom assez étrange.
Josef force, mains crispées sur le bord du canapé dont le cuir grince sous ses doigts.

- Allez, merde.

Juste un souvenir. Un quelque chose. Une couleur, un son, une odeur, un bruit.
Mais le vide. Encore et toujours.
Ca le rend malade, ça le rend fou. Fou de colère et de folie pure et simple, bloqué par cette éternelle frustration de ne pas réussir à aller plus loin que son réveil à l’hôpital. Il se sent vide, putain. Horriblement et tristement vide.
Sa côte presque guérie le fait souffrir, sans parler de son genou bloqué dans cet atèle. Son poignet le lance mais ça n’est pas le pire. Ca ne sera jamais ça.
Il est à deux doigts de chialer alors qu’il lâche prise, un coude sur le genou, ses doigts massant ses paupières closes. Il n’est plus personne à ses yeux alors qu’il semble représenter tant de chose à ceux des autres.
Et son métier.
Pompier. Aussi dingue que cela puisse paraître, il se rappelle de tous les gestes, de toutes les procédures à suivre. Il sait qu’il serait capable d’éteindre un feu sans aucun problème, sans l’ombre d’un doute.
Alors pourquoi n’arrive-t-il passe à remettre un visage sur sa propre sœur ? Sur ses propres parents ? Pourquoi n’est-il pas foutu de se souvenir un truc à la con de son enfance ?
Son cœur bat comme un fou dans sa poitrine et il se force à se lever. Il étouffe ici, se sent oppressé. Il passe difficilement un tee-shirt sur son torse nu et enfile une vieille paire de basket. Un regard dans la glace : Il ne ressemble pas à grand chose si ce n’est qu’un type épuisé avec une barbe de quatre jours sur la tronche.

Ischia couine comme pour rappeler à Josef qu’il ne devrait pas sortir tout seul. Pas maintenant, il est encore trop tôt paraît-il. Il s’en contre-fou, il a besoin d’air.
Il boite avec sa béquille jusque dans la rue où tout lui paraît étranger. Josef se souvient de sa première sortie avec sa mère la semaine dernière. Il s’est senti comme un gosse paumé au milieu de l’inconnu, sans aucun visage familier pour le rassurer.
Aujourd’hui, le résultat n’est pas mieux mais il contrôle l’angoisse qui le gagne, pas à pas.

Se contenter de quelques courses, rien d’autre. Histoire de se débrouiller tout seul, comme un grand.
Sa mère lui a déjà expliqué le chemin à suivre mais son cerveau épuisé par les derniers évènements n’arrive pas à remettre les directions dans le bon sens. Il reste planté là, comme un con au milieu du trottoir comme s’il attendait que la connaissance et les souvenirs ne lui tombent sur le coin de la gueule.

- Excusez moi.
- Oui ?

Il interpelle une personne avec un insigne qui lui rappelle vaguement quelque chose. Les forces de l’ordre ? Oui, sûrement ça. C’est la première fois qu’il bloque sur un truc de ce genre.

- Je cherche un magasin pour y faire mes courses, s’il vous plait.
- C’est là bas, à l’autre bout de la rue.
- Merci.
- Vous venez d’aménager ?

Moment d’absence, de silence.
Josef ne sait pas quoi répondre à ce type au sourire encourageant et poli.

- On peut dire ça comme ça.
- Vous verrez, le quartier est sympa.
- J’en doute pas.

Il l’a su fut un temps mais aujourd’hui, même son propre immeuble lui semble nouveau, inconnu.
Josef progresse jusqu’au magasin, une superette de grande taille. Enfin il croit.
Il ne sait même pas ce qu’il est venu foutre ici, ne sait plus de quoi il a envie. De ce qu’il veut manger ce soir. Un regard vers son tee-shirt un peu grand. Il a perdu en poids il paraît et après avoir vu quelques photos, il s’avère que Josef a perdu au moins 5 à 7 bon kilos. Mais la faim ne se manifeste que rarement ces derniers temps, aux abonnés absents comme à peu près tout ce qui le concerne.
Et les minutes passent. Longues. S’étirent en même temps que la douleur dans son genou. Mais Josef, têtu, continue de trainer derrière lui un petit chariot avec quelques aliments dedans.
Le bruit et le monde ambiant l’oppresse plus que son appartement et il vient à regretter d’avoir bouger de son canapé. Planté au milieu d’une allée, appuyé sur sa béquille, Josef se passe une main sur le visage et sursaute brutalement lorsqu’un paquet de farine s’écrase à ses pieds, répandant de son contenue sur son jean, chaussures et béquille.

Et un amas de son, de parole et de trucs incompréhensibles lui vrille directement le cerveau. Tout ça sort de la bouche d’un gosse qui le dépasse presque d’une bonne tête.

- M’sieur faut m’aider ! J’ai perdu l’bébé ! Il était là ! Il était juste là ! J’suis partie qu’une seconde ou deux minutes, j’le jure devant le p’tit Jésus et Marie et Joseph ! Oh faut m'aider m'sieur, s'il vous plait !

Jésus ? Marie ? C’est qui ça encore putain, des gens que j’suis censé connaître ? Puisque ce type l’associe à ses deux prénoms, Jo’ se dit que forcément, ça doit être encore une mère et son gosse qu’il ne remet pas eux non plus. Et que donc, ce gamin, il le connaît aussi.
Il est question aussi d’avoir perdu un bébé. Mais le bébé de qui ? Et s’ils se connaissent, pourquoi il l’appelle Monsieur ?
Josef est déjà paumé devant ce type qui s’agite dans tous les sens et qui lui donne mal au crâne.

- Bon sang parle moins vite j’te comprends pas !

Josef est paumé, perdu au milieu de cet amas de mots dont il comprend seulement l’essentiel : Un bébé a été perdu.

- Eh calme toi, molo. On n’y arrive pas si tu paniques comme ça.

Jo lui fait signe de ralentir la cadence des mots d’un signe de la main avant de planter son regard dans le sien, très concerné par la question malgré cette migraine qui lui martèle le cerveau.

Josef s’appuie un peu plus sur sa béquille en retenant une grimace douloureuse alors que le jeune homme s’agite.

- T’as paumé le bébé de qui ? Qui sont Marie et Jésus, des amis à toi ?

Il ne sait pas à quel point il à l’air terriblement con en cet instant. Il ne sait pas à quel point il peut se faire passer pour un crétin de premier ordre ou pour un fou, au choix.
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Milo Lawson

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MessageSujet: Re: home alone, or something like that   home alone, or something like that EmptySam 8 Oct - 7:59



 

 
josef & milo
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« Bon sang parle moins vite j’te comprends pas ! »
Bordel de nom du petit Jésus ! Si j’avais touché de l’argent chaque fois que j’avais entendu cette phrase, je serai probablement en train de me baigner dans une piscine de quarter à l’heure actuelle. Picsou mode ! Mais non, au lieu de ça, je suis coincé dans une épicerie minable du centre ville, à la recherche du bébé de Cleo. J’aurai mieux fait de me tirer une balle dans le pied ce matin, au lieu de proposer à mon ancienne amie que nous nous voyions… Pourquoi n’a-t-elle pas engagé une babysitter pour avoir le champ libre ? Pourquoi est-elle devenue si responsable ? Bon, d’accord, peut-être que le problème vient du fait que j’ai mis les voiles pendants plusieurs mois et ne me suis pas tenu au courant de ce qu’elle devenait… SI j’avais su qu’elle avait un môme en bas âge j’aurai mieux préparé mon terrain. A moins que la solution la plus simple à mon actuel problème aurait pu être de garder un œil sur l’enfant et ma main sur la poussette ?
Quoi qu’il en soit, j’essaie  de faire ce qu’on vient de me demander. A savoir : parler moins vite et donc retrouver un semblant de calme. Mais ce n’est pas facile à faire quand la vie d’un petit être parfaitement innocent est entre vos mains savonneuses… Je ne suis pas aussi bête que certains le pensent et j’ai parfaitement conscience de l’image que je renvoie aux gens (même si je décide de m’en foutre un peu). Je sais qu’ils doutent tous de mon sens des responsabilités, qu’ils me prennent pour un benêt à qui il manque quelques cases… Ils mettent ce fait sur le nombre de gadins que j’ai pu prendre dans ma vie mouvementée et, même si j’ai certainement perdu un bon nombre de neurones, je sais qu’après un coup pareil, si je n’arrive pas à remettre la main sur ce foutu bébé, les gens vont définitivement me prendre pour un attardé inconscient et infichu de faire quoi que ce soit correctement. Sans parler de la culpabilité que j’aurai d’avoir ruiné la vie de mon amie et de sa môme… Oh et Bodel, je ne tiendrai pas deux heures en prison !
Je me suis chié dessus comme jamais. Mais je vais réparer cette erreur. De préférence avec l’aide du grand type tout rapiécé qui me fait face… La vache, ce n’est pas gagné. Mais j’essaie de penser positif. J’inspire et expire longuement, pendant que le type me fait savoir que je ne dois pas paniquer. Facile à dire ! Il ne va pas finir son existence cosmique à brûler dans les flammes de l’Enfer lui !
« Mais c’est quand même un peu la panique » je lui fait remarquer, avant qu’il ne me pose une question qui, pour le coup…me fait momentanément oublier mon problème.

Pas la question sur le bébé, bien sûr. Même si je trouve que ça n’a pas beaucoup d’importance… A moins qu’il soit raciste ? Si j’lui dis que c’est la fille d’une amie afro américaine sans emploi et qui vit aux crochets de la société, peut-être qu’il va me fiche un coup de béquille et me dire que l’Amérique appartient aux américains, que la race blanche va gagner et d’autres conneries du genre. Ce qui serait d’une stupidité sans nom, sachant que les vrais américains sont quelque peu bronzés… Pas noirs, d’accord mais quand même !
Bref ! Non, ce n’est pas cette question qui m’interpelle, c’est la suivante, à propos de Marie et Jésus. Qu’est-ce qu’il me chante là ? st-ce qu’il me demande si j’suis genre catholique ? Est-ce qu’il veut savoir si je suis un ami de Dieu ? Genre comme un Mormon ? A moins qu’il essaie de faire de l’humour ? …Non. Vu l’expression qu’il tire, ce n’est pas une plaisanterie. Et puis ce serait complètement déplacé de faire des blagues en plein pendant la disparition d’un gosse ! Ceci dit, étant donné ma chance, peut-être que je suis tombé sur un cinglé. En fait, vu son allure, il est très probable que ce type soit dérangé. Ou attardé mental. J’ai rien contre les handicapés, mais bon… Là j’ai besoin d’aide.
« Bah… C’est à dire que… » je commence, passant une main sur mon crâne, à demi rasé. « Ben j’ai rien contre eux mais… Hem… J’en sais rien, dans c’domaine j’suis pour l'éclectisme… En fait, jsais pas comment répondre à ça mec. Tu m’prends d’court. »
Le silence qui s’installe quelques secondes après ma réponse est un peu gênant. Certainement autant pour lui que pour moi.

Secouant finalement la tête, pour recentrer, je chasse ces histoires religieuses de mon esprit et reprends la parole, recommençant à agiter mes grandes paluches et reprenant mon air inquiet.
« On n’a pas l’temps d’causer  religion t’façon ! Faut qu’on retrouve la p’tite ! J’me souviens plus d’son nom mais elle est toute petite. A peu près petite comme une feuille format A3 mais en moins large, forcément. Elle était dans une poussette la dernière fois que j’l’ai vue. J’crois qu’elle peut pas encore marcher alors elle a pas pu se faire la malle toute seule »  je tente de nous recentrer l’un et l’autre. « Je l’ai laissée dans cette allée là. Cette allée précise ! J’en suis sûr ! Puis j’ai été chercher tout ça pour faire un gâteau à Taylor » j’explique en désignant les ingrédients qu’il me reste en mains. « Si quelqu’un l’a kidnappée, j’vais aller en prison c’est sûr et j’tiendrai pas en prison mec ! Ils vont faire de moi leur chienne, c’est sûr… Putain, j’veux être la chienne de personne. J’suis trop libre pour la prison… »
L’espace de terribles secondes, je m’imagine derrière des barreaux, privé à jamais de la délicieuse chaleur des rayons du soleil sur ma peau diaphane. J’entends déjà les pleurs de ma mère, les reproches de ma jumelle qui décidera probablement de couper les ponts avec moi… Et Cleo me détestera. Elle essaiera probablement de me crever les yeux avec ses immenses ongles manucurés… Et Taylor. Oh bordel, Taylor… Et la pizza ! Bordel, j’peux pas aller en taule ! JAMAIS !
« Faut m’aider M’sieur ! Faut que vous m’aidiez à retrouver la petite fille de mon amie sinon j’en mourrai, c’est sûr ! Elle me l’a confié et j’l’ai perdue comme le trou du cul qu’je suis ! J’vous filerai du fric si vous m’aidez ! »
 


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Josef M. Miller

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MessageSujet: Re: home alone, or something like that   home alone, or something like that EmptyMar 18 Oct - 23:28





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Milo & Josef


Il a du mal à le comprendre, il a du mal tout court.
Josef essaie de discerner ce que lui raconte le jeune homme bien plus grand que lui mais tout lui semble très compliqué en cet instant. Il lui parle de Marie et de Jésus, deux prénoms qui ne le lui disent absolument rien. En revanche… Comment connaît-il son prénom ? Est-ce qu’ils se connaissent déjà, au moins de vu ? Est-ce que c’est un ami de sa sœur ?
Le pompier n’en sait trop rien et il n’a même pas le temps d’y réfléchir plus que le gamin enchaine. Il plisse les yeux, signe de concentration. Ca n’est pas comme si un gosse était actuellement perdu dans la nature.

- Bah… C’est à dire que… Ben j’ai rien contre eux mais… Hem… J’en sais rien, dans c’domaine j’suis pour l'éclectisme… En fait, jsais pas comment répondre à ça mec. Tu m’prends d’court.
- Hein ?

Eclectisme ? Il se souvient de cette définition, un truc en rapport avec la religion… mais quel rapport avec leur discussion ?
Josef attend de voir si ce gosse va être plus clair dans sa réponse dont il ne comprend absolument pas le sens. A partir de quel moment ont-il parlé de religion ?

- On n’a pas l’temps d’causer religion t’façon ! Faut qu’on retrouve la p’tite ! J’me souviens plus d’son nom mais elle est toute petite. A peu près petite comme une feuille format A3 mais en moins large, forcément. Elle était dans une poussette la dernière fois que j’l’ai vue. J’crois qu’elle peut pas encore marcher alors elle a pas pu se faire la malle toute seule

Le pompier l’écoute attentivement, cumulant « les indices » au fur et à mesure pour essayer au mieux de s’imprégner de cette situation qui le dépasse un peu… Putain, s’il avait sû il serait resté chez lui comme il le fait depuis tout ce temps. Merde.
Tout ce bruit, toute cette cohue lui donne soudainement la nausée. Focus le paumé devant lui.
Enfin paumé… lui-même était bien mal placé pour juger avec sa mémoire en gruyère.

Bref. Une gamine grande comme une feuille de A3… si déjà il se souvenait de la taille d’une A3, ça l’aiderait. Bref. Ca doit pas être bien grand. Enfin, il suppose. Dans une poussette donc. Ca n’l’aide pas beaucoup.

- Je l’ai laissée dans cette allée là. Cette allée précise ! J’en suis sûr ! Puis j’ai été chercher tout ça pour faire un gâteau à Taylor. Si quelqu’un l’a kidnappée, j’vais aller en prison c’est sûr et j’tiendrai pas en prison mec ! Ils vont faire de moi leur chienne, c’est sûr… Putain, j’veux être la chienne de personne. J’suis trop libre pour la prison…

Putain mais il lui parle comme s’ils se connaissaient et ça l’emmerde profondément. Ca le frustre d’avoir cette bouille de gosse devant lui, aussi familier, qui lui parle d’une Taylor comme s’il était censé la connaître alors que son cerveau n’est qu’un putain de trou béant sans souvenir ce si ce n’est que ceux qui sont nés à son réveil.
Tout semble allez si vite, si bien que lorsqu’il lui parle de la prison et qu’il risque d’y devenir la chienne de quelqu’un, il se retrouve paumé et n’a pas l’occasion de faire un commentaire sur le sujet. Tout tourne brutalement au ralenti, à deux à l’heure. Les sons, les mouvements, son propre corps. C’est une sensation étrange.

- Faut m’aider M’sieur ! Faut que vous m’aidiez à retrouver la petite fille de mon amie sinon j’en mourrai, c’est sûr ! Elle me l’a confié et j’l’ai perdue comme le trou du cul qu’je suis ! J’vous filerai du fric si vous m’aidez !
- C’est bon, j’veux pas de ton fric pour retrouver une gosse. Il se masse une tempe alors que son autre main lui sert à s’appuyer sur cette béquille. T'es sure et certain que c'est ici que tu l'as laissé la dernière fois ?

Il y a trop de bruit autour de lui mais pour l’instant il gère. Tout comme il gère cette douleur qui le lance dans le bras et dans les côtes, essayant un maximum de se concentrer sur ce gringalet qui parle beaucoup trop à son goût pour rajouter des détails qui lui semblent inutiles.

- T’inquiète, tu deviendras la chienne de personne. Enfin… j’crois. On verra ça quand on aura retrouvé la gamine.

Rien de rassurant ne sort de sa bouche, c’est vrai, mais pour l’instant il n’est pas en mesure de faire preuve de tact puisqu’un cheminement se fait dans sa tête.
Et si la gamine avait tout simplement été enlevée ? Si elle avait été kidnappé par un pédophile tordue alors que ce type à l’air benêt choisissait des ingrédients pou un gâteau ?

Pas de panique. Pas maintenant.

- Est-ce que tu te souviens de la couleur de la poussette ? De ses vêtements ? De quelque chose d’autre qui pourrait nous aider ?

Parce que des poussettes, il en voit un paquet dans ce magasin. Comme si toutes les femmes autour de lui étaient subitement devenues des mères de familles. Ou des tantes. Ou autre chose mais il ne sait pas quoi.
Sous les indications du gamin, il commence à marcher dans le magasin, cherchant du regard une poussette qui pourrait correspondre à la description du type pour ensuite se retourner vers lui.

- Je sais que t’as sûrement pas envie que ton amie soit au courant mais tu crois pas que tu devrais demander à l’accueil de faire une annonce dans le magasin ? Il se gratte l’arrière de la nuque. Parce qu’entre le fait que tu te fasses démonter par elle et la sécurité de la gamine, le choix est vite fait, non ?

Il comprend bien que c’est pas tellement ce qu’il veut et qu’il préfèrerait sûrement retrouver la gosse sans que son amie soit au courant de cette « perte » mais en cet instant, c’est la solution qui semble le plus logique et le plus efficace aux yeux de Josef.

- Est-ce que tu te souviens s’il y n’y avait pas un type un peu bizarre qui te rôdait autour ? Ou quelque chose de louche dans ce genre là ?

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Milo Lawson

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MessageSujet: Re: home alone, or something like that   home alone, or something like that EmptyVen 21 Oct - 19:30



 

 
josef & milo
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C'est pas hyper glorieux à avouer, mais je suis tout de même soulagé de l'entendre me répondre qu'il ne veut pas de mon argent. Je suis loin de rouler sur l'or et mes dernières économies devaient me servir à payer les ingrédients pour le gâteau de Taylor. Elle mérite bien cette petite attention pour avoir accepté sans histoires de m'héberger quand ma propre famille m'a claqué la porte au nez... Évidemment, je vais très vite participer aux charges, mais tant que mon premier salaire n'est pas tombé, je ne peux rien faire.
...Bon disons plutôt le second ou troisième salaire, parce que je dois un peu (beaucoup) d'argent à gauche à droite. C'est pas ma faute bien sûr, c'est la faute des techniques de marketing trop efficaces de cette société de consommation ! ...Et de mon envie subite de parcourir l'Europe qui m'a pour ainsi dire ruinée. Mais je ne regrette rien. Ce que j'ai pu apprendre et voir valait chacun des centimes que j'ai dépensé sur place !
Bref, la réponse du gars me soulage. En même temps, je sentais que c'était un gars bien. J'ai toujours eu le nez pour ces choses là.
« T'es sure et certain que c'est ici que tu l'as laissé la dernière fois ? »
« Positif ! » je lui assure en hochant vivement la tête. « C'était pile là ! Sa mère est partie par là-bas et moi je suis allé chercher de la farine et les autres trucs. »
Mes entrailles sont encore affreusement nouées et j'ai toujours peur de ce qui pourrait se passer, mais la présence de cet inconnu au bataillon me rassure quand même un peu. Il garde son calme et ça m'aide, de mon côté, à garder plus ou moins les idées claires. Et puis au-delà d'avoir l'air d'être un type bien, il a surtout l'air d'avoir la tête sur les épaules et d'être du genre posé. Mais c'est peut-être la béquille et son air amoché qui me donnent cette impression. Peut-être qu'il est aussi détendu parce qu'il est shooté aux antidouleurs. Peu m'importe de toute façon. Le résultat, c'est qu'il va m'aider et qu'il me permet de ne pas partir dans tous les sens. Si je ne l'avais pas croisé sur mon chemin au moment de réaliser la disparition du bébé, je pense que je me serai simplement mis à courir dans tous les sens en hurlant comme un crétin... Ce qui, j'en ai conscience, n'aurait pas été très utile.

Quand il revient sur cette angoissante histoire de prison et de domination, je déglutis péniblement. Comment ça il croit ? J'ai besoin qu'il soit sûr moi ! Est-ce qu'il compte me dénoncer à la brigade des mineurs ou j'sais pas quoi ? Est-ce qu'il va aller tout raconter à Cleo ? Putain elle me laissera sûrement même pas aller en taule si elle l'apprend ! Elle va me trucider sur place !
Bon allez Milo, respire un grand coup ! Inspire par la bouche et expire par où tu peux...  
« Est-ce que tu te souviens de la couleur de la poussette ? De ses vêtements ? De quelque chose d’autre qui pourrait nous aider ? » me questionne l’Homme qui Boite. Il devrait se recycler dans la police s’il n’appartient pas déjà aux forces de l’ordre. Mais si ça avait été le cas, il aurait certainement été sûr et certain des conséquences que pourraient avoir la perte d’un nouveau-né…
« Ben euh... Elle porte un ensemble imprimé léopard. C'est pas ma gosse, je suis pas responsable de son manque de style » je me justifie, histoire que les choses soient super claires à ce niveau là. « La poussette est grise. C'est plutôt un landau en fait. Enfin elle et allongée dedans quoi. Elle s’appelle Zooey et elle est black. Je sais pas si je l’avais précisé mais ça pourrait sûrement être utile… »
Et là-dessus, entraîné par mon nouveau meilleur ami et sauveur, nous commençons à parcourir les allées. Il claudique tant bien que mal pour suivre la cadence que je veux imposer, en vain. Finalement, alors que nous n'avons avancé que de quelques mètres, il reprend la parole.
« Je sais que t’as sûrement pas envie que ton amie soit au courant mais tu crois pas que tu devrais demander à l’accueil de faire une annonce dans le magasin ? »
Pour toute réponse, je grimace, le regard fuyant. Je n’ai pas envie d’entendre ça. Je n’ai pas envie que Cleo sache ce qui est en train de se passer. Déjà parce qu’elle va taper un scandale, m’humilier et me frapper et ensuite parce qu’elle va s’inquiéter… Je n’ai pas envie qu’elle se fasse des films et imagine sa gamine violée par un pédophile ou bien vendue à des types louches. Que j’imagine toutes ces choses peut passer, mais que la mère de Zooey les imagine… Non, j’ai vraiment pas envie de ça pour elle.
« Ben… J’sais pas moi » je finis par lâcher évasivement. « On peut peut-être déjà chercher toi et moi et puis si ça donne rien… »
De toute façon, si ça ne donne rien : on n’aura pas vraiment le choix.

« Est-ce que tu te souviens s’il y n’y avait pas un type un peu bizarre qui te rôdait autour ? Ou quelque chose de louche dans ce genre là ? » me relance l’Homme qui Boite. A croire qu’il vient de lire dans mon esprit…
« Nan je me souviens pas d'un type louche mais ça ne veut rien dire parce que je regarde pas ces trucs là ! Quand j'étais petit j'étais du genre à suivre les inconnus avec des bonbons ou à m'éloigner de mes parents pour aller faire du manège. Ils m'ont perdu un bon millier de fois dans des magasins. Et puis en temps normal, le type louche c'est moi ! Les femmes serrent leur sac à mains contre elles quand elles me croisent, comme si j'allais le leur piquer à l'arrachée... Putain c'est la merde, mec... J'en ai fait des bourdes dans ma chienne de vie mais là je me suis clairement surpassé ! Et si même moi je m'en rends compte, crois-moi qu'c'est pas bon signe... »
Ellie et Taylor pourront le lui confirmer.
Inquiet, rongé par la culpabilité, je dépose tous mes articles au hasard sur un rayon et pousse un soupir, avant de passer mes deux mains sur mon visage, essayant de rassembler mes idées et de retrouver un semblant de calme. Une fois de plus, c’est l’attitude calme de l’homme à mes côtés qui m’y aide un peu. Mais juste un peu. J’ai les entrailles nouées, les couilles comme des raisins secs, et je me sens fébrile. Je tremble de trouille.  
« Au fait, c’est quoi ton blaze ? » je lui demande alors que nous reprenons nos recherches dans les rayons (à son rythme affreusement lent). « Dans ma tête, j’t’appelle l’Homme qui Boite, mais c’est un nom d’vilain Marvel ça et ça t’va pas. T’es un bon, j’le sens. J’sens ces trucs là. Et d’autres encore. Moi c’est Milo. »  

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Josef M. Miller

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MessageSujet: Re: home alone, or something like that   home alone, or something like that EmptyMar 1 Nov - 18:45





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Il certifie que c’était « pile là » comme il le dit si bien. Il lui explique rapidement, Josef l’écoute avec quelques difficultés d’attention. Le bruit, les douleurs qui s’éveillent, le stress finalement de savoir qu’une gosse de même pas un an est dans la nature avec on ne sait qui et son récent traumatisme font un mauvais mashup dans son crâne et l’ensemble de son corps.
Josef se concentre du mieux qu’il peut, il essaie de chercher des solutions, des indices qui pourraient les aider à retrouver l’enfant en question comme de petits détails qui peuvent sembler con mais qui lui semble en cet instant essentiel.

- Ben euh... Elle porte un ensemble imprimé léopard. C'est pas ma gosse, je suis pas responsable de son manque de style
- Oui bon à ce stade on se fout un peu du manque de style. Les mots lui sortent de la bouche sans qu’il ne puisse les retenir, tout en se massant les tempes. Quoi d’autre ?
- La poussette est grise. C'est plutôt un landau en fait. Enfin elle et allongée dedans quoi. Elle s’appelle Zooey et elle est black. Je sais pas si je l’avais précisé mais ça pourrait sûrement être utile…

Il acquiesce en se frottant les yeux, toujours appuyé sur sa béquille.
Bon, le landau gris, le bébé black, le prénom on s’en fout parce que ça changera rien à la recherche. Ce sont déjà de bonnes pistes. Josef se rassure, se met en confiance et essaie de faire abstraction du malaise qui se répand en lui comme un poison. Il essaie de mettre toutes les chances de son côté et c’est bien pour ça qu’il propose au jeune homme de faire une annonce.
Quoi de plus simple que de demander à l’accueil ? Le pompier se dit qu’il y a forcément une âme humaine qui aura ramenée ce landau là-bas, comme une sorte d’objet trouvé, non ? Ou alors, la gamine s’est faite enlevée par un malade mentale et pervers. Et ce côté sombre du tableau, il ne doit pas le négliger.

- Nan je me souviens pas d'un type louche mais ça ne veut rien dire parce que je regarde pas ces trucs là ! Quand j'étais petit j'étais du genre à suivre les inconnus avec des bonbons ou à m'éloigner de mes parents pour aller faire du manège. Ils m'ont perdu un bon millier de fois dans des magasins. Et puis en temps normal, le type louche c'est moi ! Les femmes serrent leur sac à mains contre elles quand elles me croisent, comme si j'allais le leur piquer à l'arrachée... Putain c'est la merde, mec... J'en ai fait des bourdes dans ma chienne de vie mais là je me suis clairement surpassé ! Et si même moi je m'en rends compte, crois-moi qu'c'est pas bon signe...
- Génial.

Si on lui avait dit que de sortir aujourd’hui lui donnerait la joie et le bonheur de se coller aux basques un boulet pareil, il aurait fermé la grande gueule de sa fierté et serait resté sagement chez lui, comme on lui a demandé de le faire.
Ne pas sortir tout seul, pas tout de suite. Trop tôt. Aussi bien physiquement que mentalement, car la perte de sa mémoire pourrait lui causer quelques problèmes s’il se retrouvait face à une situation un peu trop stimulante.
Exactement le genre de chose qui lui tombe sur le coin de la gueule en ce moment précis.

Josef garde son calme, respire en silence et commence sa recherche. Quand il voit ce gosse mort de trouille, il se dit qu’il ne faut pas que lui-même cède à la panique s’il n’a pas envie de l’avoir inconscient sur les bras.

- Au fait, c’est quoi ton blaze ?
- Hm ?
- Dans ma tête, j’t’appelle l’Homme qui Boite, mais c’est un nom d’vilain Marvel ça et ça t’va pas. T’es un bon, j’le sens. J’sens ces trucs là. Et d’autres encore. Moi c’est Milo.

Il parle vite, beaucoup, toujours dans le détail et ça agace le pompier qui serre les dents et qui traine de la patte derrière le gosse pour entamer une bonne fois pour toute ces foutues recherches. Il a mal au crâne, mal partout encore une fois mais essaie de répondre à … Milo.
Et Marvel, étrangement, il s’en souvient. Il se souvient de ces petites BD’s colorés sans vraiment savoir pourquoi.

- Josef. Il grimace en le suivant, cherchant des yeux ce foutu landau gris. Ou blanc ? Merde, il se souvient déjà plus. Si tu pouvais sentir où est le gamin, ça nous arrangerait plus de savoir qu’elle surnom m’irait le mieux.

Il lâche ça avec spontanéité, le genre de truc qu’il n’aurait jamais vraiment dit avant mais ça, il ne le sait pas. Il ne sait rien de ce qu’il était à part des « on dit » de la part de ses proches qu’il ne reconnaît même plus.
Ne sait plus comment il était, qui il était. Gentil ? Généreux ? Con ? Raciste ? Impatient ? Compréhensif ? Il n’en sait foutrement rien et quand il revoit ce type, Jasper, lui raconter des souvenirs qui ne reviennent pas et qui lui explique quel genre de gars il était avant, ça lui file le tournis et la sensation de n’être qu’une enveloppe vide.

- Quelle couleur déjà ? Il cligne des yeux, se les frotte et ne voit plus tellement ce fameux Milo, comme si ce dernier se mélangeait aux autres corps qui occupent ce magasin.
- Pardon ?
- Tu sais, le truc là, putain. Il claque des doigts dans le vide, il a déjà perdu le mot. Il voit bien l’objet en tête mais impossible de retrouver son appellation. Aide moi toi aussi !

Il lève le regard et se rend compte qu’il ne s’adresse absolument pas à la bonne personne et que la jeune femme face a lui, le regard complètement effrayé.
Josef se sent soudainement con mais ferme les yeux avant de lâcher un soupir en agitant la main devant lui.

- Désolé, je cherche juste le landau dans le gamin.

Le monde l'étouffe, tout ce magasin l'étouffe et toujours cette coquille vide qui lui file le tournis comme s'il était sur un manège lancé à pleine vitesse.
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Milo Lawson

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MessageSujet: Re: home alone, or something like that   home alone, or something like that EmptyJeu 3 Nov - 18:13


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Il se présente à moi et en entendant son prénom je repense à notre échange un peu surréaliste de tout à l'heure. Enfin j'essaie mais ma mémoire me joue des tours. Faut dire que je suis un peu nerveux, là, tout de suite, et ça ne m'aide pas. Il blaguait alors tout à l'heure ? Quand il m'a demandé qui était Marie et Jésus ? Qui ferait des blagues quand on lui annonce qu'un bébé a disparu ? Faut être tordu... Mais comme je ne me souviens plus bien, peut-être que je le plante. Bref !
« Si tu pouvais sentir où est le gamin, ça nous arrangerait plus de savoir qu’elle surnom m’irait le mieux. »
Alors ça c'est pas très sympa. C'est un coup bas. Mais je suppose que je l'ai mérité. Et puis dans le fond, vu la situation actuelle, je m'en tire plutôt bien si c'est le seul pic auquel j'ai droit. Si j'étais face à Cleo, ce sont des coups de sac à main que je serai en train de recevoir à l'heure actuelle... Comme j'en ai conscience, je décide de faire profil bas et de ne pas relever. Je détourne la tête et reprend mon observation minutieuse des rayons. Sauf que je suis tellement en stress que je suis pas certain d'être franchement efficace. Sans compter que toutes les jeunes mères de Chicago ont l'air de s'être passé le mot et d'être sorties aujourd'hui. Je vois des poussettes partout. Partout !

Par deux fois, j'ai l'impression de repérer le bon landau mais... Oh putain ! Je crois que si ! Putain de putain !
Abandonnant mon partenaire au beau milieu de l'allée centrale (persuadé qu'il me suit en réalité) je m'engage dans une allée où trône un landau gris et auquel est accroché le sac familier de mon ami. Je presse le pas et vient me pencher au-dessus, adressant une prière silencieuse à qui voudrait l'entendre pour que la petite Zooey soit belle et bien à l'intérieur.
Et c'est le cas. Mon cœur retombe brutalement dans mon estomac et je pousse un lourd soupir de soulagement. Pas de case prison pour moi. Amen !
« Ah t'es là. Je te cherchais » m'interpelle Cleo, apparaissant tout à coup à mes côtés. Je sursaute violemment et elle me toise, des sourcils froncés dans une expression intriguée. « T'es tout pâle, ça va ? » « Oui oui. J'étais avec la petite. Je l'ai pas quittée des yeux. Pas une seconde. Tout le monde va bien ! » je mens effrontément, alors que mon coeur continue de jouer la samba dans ma poitrine. « Tu parles. Si j'avais pas remarqué que tu t'étais tiré elle serait restée toute seule dans les rayons » me reproche-t-elle avant de tchiper.
Donc depuis tout ce temps, elle est avec la petite ? ...
« Haha ! N'importe quoi ! Bon j'reviens ! » je lui lance très vite, avant de retourner sur mes pas pour retrouver mon pote Josef.

« Je l'ai ! » je lui crie aux oreilles, ravi. Lui, il n'a pas tout à fait l'air ravi... Il a même l'air pas du tout dans son assiette. « Ça va mec ? T'as la tête de Taylor quand elle est en crise. T'es en crise d'un truc ? »
Ce serait pas étonnant en fin de compte. Il donne l'air et la musique d'être récemment passé sous un camion... J'aurai certainement dû le ménager mais j'étais trop anxieux pour vraiment me rendre compte de ce que je faisais. J'aurai du faire appel à quelqu'un d'autre. J'espère qu'il va pas me faire un malaise maintenant ce con...
« Tu veux sortir prendre un peu l'air ? »
« C'est qui ce type ? » demande Cleo en nous rejoignant avec la poussette, tirant habilement le caddie de l'autre main. Ah les femmes, ces héroïnes multitâches des temps modernes ! « Josef. Josef j'te présente Cleo... Qui était depuis le début avec sa petite fille Zooey. C'est drôle non ? » Non, sans doute pas trop. « Il a pas l'air bien ton Josef... » « Je vais l'emmener prendre l'air. D'accord Jo ? On sort un peu ? Après je t'aiderai avec tes courses. »
Sous-entendu : comme tu m'as aidé avec mon petit souci de perte de bébé...


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Josef M. Miller

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MessageSujet: Re: home alone, or something like that   home alone, or something like that EmptyDim 4 Déc - 17:26





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Il ne se sent pas bien. Les couleurs tournent autour de lui, les sons s’éloignent et s’étouffent et Josef a du mal à respirer comme si tout le magasin oppressait sa cage thoracique. Sa tête va exploser, soudainement prise dans un étau effroyable qui lui donne l’impression que sa cervelle va finir étaler sur les rayons autour de lui.
Une voix stridente le fait grimacer, un vide semble s’ouvrir sous ses pieds.

- Ça va mec ? T'as la tête de Taylor quand elle est en crise. T'es en crise d'un truc ?

Josef n’arrive pas à répondre, complètement incapable d’articuler la moindre parole. En plus de perdre la mémoire, est-ce qu’il va se mettre à n’pas être foutu de parler ? Et pourquoi il lui parle de Taylor? Est-ce que c'est encore quelqu'un qu'il est censé connaitre?
Il a foutrement chaud, il étouffe dans ce périmètre où, d’un coup, trop de personne arrive en même temps pour le regarder, l’ausculter, le jauger, s’interroger. Certainement aussi pour le prendre pour un timbré qui cherche un landau dans un gamin…

- Tu veux sortir prendre un peu l'air
?

Oui, putain il veut. Prendre l’air, rentrer chez lui, se cloitrer entre quatre murs censés le rassurer mais au moins là-bas il trouvera un certain repos.

- C’est qui ce type ?
- Josef. Josef j'te présente Cleo... Qui était depuis le début avec sa petite fille Zooey. C'est drôle non ?
- Ouais ouais.

Même pas rassuré à ce qu’il ait retrouvé le gosse.
Ou peut-être un peu, il ne sait pas trop. Entre le malaise et le mal de crâne, difficile de savoir ce qu’il ressent présentement. A part l’envie de gerber, d’hurler et de tout jeter contre lui, il ne ressent pas grand-chose ce pompier aux souvenirs disparus.
Et plus les secondes défilent, plus le monde se dérobe sous ses jambes déjà fragilisées par l’accident qu’il a eu.
De la chance. Ca aussi, il en a eu selon les médecins. Il aurait pu se faire bien pire ou être tout simplement fort vu la violence du choc mais il faut croire que ça n’était pas son heure. Pas maintenant en tout cas.

- Il a pas l'air bien ton Josef...
- Je vais l'emmener prendre l'air. D'accord Jo ? On sort un peu ? Après je t'aiderai avec tes courses.

Il acquiesce sans vraiment réussir à parler alors qu’il commence à voir de petites étoiles devant ses yeux, qui s’implantent partout sur leur gueule à tous.
Un quart de seconde suffit pour voir tous ces visages autour de lui devenir grossiers, trop proches, comme si chaque personne dans ce magasin s’était rameuté autour de lui pour l’observer, pour se foutre de sa gueule ou pour le questionner avec l’éternel interrogation : Eh, tu t’souviens de moi ?
Non putain. J’me souviens de RIEN, même pas de ma propre mère merde. Et ce noir dans son cerveau, est-ce qu’il s’éclairera un jour ? Juste un rayon, un reflet, celui d’un souvenir enfouit, histoire de pouvoir capturer ce tout petit moment qui lui rappellerait qui il était avant.

Josef s’appuie sur sa béquille et cligne plusieurs fois des yeux pour chasser tous ces visages grossiers qui n’existent pas, que son cerveau épuisé et surmené créer de toute pièce. Comme un rappel à l’ordre du style : Au lieu de jouer les Rambos du Supermarché, t’aurai mieux fait de comater devant un film.
Sûrement un truc qu’il aurait redécouvert. D’un point de vue extérieur, cette perspective peut être carrément cool. Redécouvrir les choses, s’émerveiller de nouveau… Mais finalement, Josef aurait peut-être préféré se souvenir de tout que de rien, vu ce que ça lui rapporte comme emmerde.

Et bordel de merde, elle n’veut pas se la boucler sa pote ? Avec sa voix de crécelle qui n’en finit plus de monter dans les aiguës. « Mais MILO ! T’avais dis qu’on ferait les magasins ENSEMBLE ! Et de toute t’façon, tu l’connais même pas ce type ! »

- Eh ! Tu veux pas juste fermer ta gueule ? Je m’entends plus penser, merde.

Je ne m’entends plus respirer, ni exister.
En réalité, la douleur nourrit la colère qui nourrit elle-même ses propos injurieux qu’il ne regrette pas un seul instant si le silence de l’autre conne peut lui permettre de trouver un minimum de paix.
Il avance sans faire attention à sa tronche outrée dont il se fout éperdument. Tout ce qu’il veut s’est se tirer d’ici, en plus rien entendre et que le monde arrête de tourner si vite.
Josef marche, ou plutôt, boite, trop vite. De travers, maladroitement et le black out se présente aussi violemment qu’une bonne claque en pleine gueule.
Le corps du pompier chute contre des bouteilles de verres pleines d’huile qui viennent s’éclater au sol et lui avec, de tout son long. Inconscient.

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Milo Lawson

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MessageSujet: Re: home alone, or something like that   home alone, or something like that EmptyMer 14 Déc - 19:55


josef & milo
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Il a vraiment une sale tronche. J’sais pas trop c’que c’est une syncope, mais j’trouve qu’il a la tête du type qui va faire une syncope, comme ils disent dans les films. Faudrait que j’demande à Taylor c’que c’est en vrai... Bref ! Au moins, il n’est pas en train de vendre la mèche à Cleo. Elle me tuerait par pur principe si elle savait que je pensais avoir perdu sa gamine dans le supermarché où nous nous trouvons. Et que j’avais surtout l’intention de ne pas lui en parler avant qu’il ne soit sans doute déjà trop tard. Mais Josef ne dit rien. Ses lèvres restent scellées. Mais on dirait surtout qu’il les pince pour ne pas gerber ou un truc dans le genre. Il grimace et fait peur à voir. Je me répète mais il a vraiment la même tronche que quand Taylor commence à se sentir mal à cause du boucan. D’ailleurs, j’ai l’impression qu’il a du mal à supporter tout ce qui l’entour. Les coups d’œil qu’il jette autour de lui semble presque coléreux. Comme si le décor était responsable de ce qui lui arrive…
« Tu devrais pas aller avec ce type Milo, il est chelou. C’est sûrement un handicapé, tu vas t’attirer des problèmes. » « Mais non, il est pas handicapé ! …Enfin si p’t-être un peu » je me rétracte en jetant un œil à sa béquille et sa trogne « mais j’suis certain qu’il m’attirera pas d’emmerdes ! » « Tu dis toujours ça JUSTE avant d’avoir des emmerdes ! Va pas avec ce type j’te dis ! Regarde-le, il a un grain ! » « Mais non ! » « Si ! » « Cleo, faut aider son prochain ! » « Mais MILO ! T’avais dis qu’on ferait les magasins ENSEMBLE ! Et de toute t’façon, tu l’connais même pas ce type ! »
« Eh ! Tu veux pas juste fermer ta gueule ? Je m’entends plus penser, merde. »
Oh oh…
« Pardon ? » s’offusque mon amie, ses grands yeux sombres exorbités. « Il est sérieux lui ? Non mais il est sérieux ? Hey mec ! T’es SÉRIEUX ? »
Sauf que Josef ne répond pas. Josef préfère aller se vautrer de tout son long dans les bouteilles d’huile d’olive, de vinaigre et autres pack ketchup/moutarde. La tuile…

J’échange un regard interloqué avec Cleo. Elle, elle est encore sous le choc de ce qu’elle vient d’entendre. Moi je suis surpris par la tournure des évènements et déjà un peu inquiet. Mon regard se reporte sur le corps inanimé du grand brun et, comprenant que mon amie ne compte pas intervenir en sa faveur, décide de jouer les héros et d’aller salir mes chaussures. Je manque de m’étaler comme une merde sur la flaque huileuse qui commence à s’étaler et gagne du terrain dans le rayon.
« Josef ! Hey ! » « J’t’avais dis qu’il allait t’attirer des emmerdes Milo ! J’l’avais dis ou pas ? » « C’est pas trop le mo… Oops ! » je me rattrape tant bien que mal à l’une des étagères et, continuant de m’y cramponner, je me penche au-dessus de Josef. Je le secoue doucement, espérant qu’il revienne vite à lui. « Reviens ici Milo ! Ils vont dire que c’est toi qu’a fait ça ! Tu vas devoir payer pour les pots cassés ! Genre littéralement ! » « Cleo, s’te plait arrête. Va chercher quelqu’un. » « Quelqu’un qui ? » « Quelqu’un quelqu’un ! J’en sais rien moi ! Un manager ! » « Hin-hin ! J’vais pas chercher un manager. Ca va encore me retomber sur la tronche ! Un pauvre type blanc dégénéré se fracasse dans le décor en présence d’une black ! A qui tu crois qu’on va faire un procès ? »
Je pousse un soupir, décidant d’arrêter cet échange stérile ici. J’adore Cleo mais…mais voilà hein. Elle continue de râler, de tchiper, et je décide de m’en foutre pour me concentrer sur ma tâche. Une tâche qui s’avère plus compliquée que prévue. Je secoue encore un peu Josef pour essayer de le ramener à un état de conscience et observe ses yeux s’agiter derrière ses paupières. Bon. La première étape consiste à vérifier sa respiration. J’ai simplement besoin de jeter un œil à sa cage thoracique pour m’assurer que, oui, c’est bon : il respire. Mon second objectif va donc consister à le mettre à l’abri. C’est plein de bouts de verre ici.

Entre temps, Cleo m’annonce qu’elle se tire et une bonne femme se rapproche en compagnie d’un type qui porte l’uniforme de l’enseigne. Apparemment, quelqu’un a mis au courant un manager… Et comme l’avait prédit mon amie :
« Ecartez-vous de lui ! » m’apostrophe agressivement le malabar qui s’approche à grands pas. « Vous n’avez pas honte ! Vous en prendre à ce pauvre homme ! » « Mais non mais j’ai rien fait ! Il est tombé tout seul ! » « J’ai tout vu, il le harcelait avec cette jeune femme et son bébé ! L’homme leur a demandé d’arrêter et puis ils l’ont poussé ! » « Hein ? Mais…non, trop pas » je me défends lamentablement, complètement abasourdi par le culot de cette ménagère à l’air aigri. « J’essayais d’l'aider ! » « Vous en prendre a un handicapé ! C'est honteux ! HONTEUX ! »
Je cherche Cleo du regard pour qu’elle appuie mes dires, mais mon amie n’est visible nulle part… Génial. Je n’ose plus bouger. Je reste accroupi aux côtés de Josef, toujours inconscient.
« J’appelle la police. » « Ah non ! Appelez pas la police M’sieur ! » « Eloignez-vous ! Les mains en évidence ! Saloperie de punk ! » « Mais c’est fou ça ! J’ai rien fait » je m’agace, alors que Josef commence à ouvrir un œil. Nos éclats de voix ont du le ramener à lui. « Hey mec, ça v… » « C’est la dernière fois que je vous le dis ! Eloignez-vous de lui ! »      
Contrarié, je m’exécute enfin. Les mains en l’air, je recule de quelques pas et…Dérape comme une merde sur la flaque d’huile. J’ai beau battre des battre : rien à faire. J’atterris douloureusement sur le coccyx, le souffle coupé net. Ca fait un mal de chien !
Loin de s’émouvoir, le gars qui bosse pour le supermarché m’aboie dessus pendant que la vieille peau a dégainé son portable pour joindre la police. D’autres clients commencent à se rassembler autour de nous. Un autre gars bossant pour le supermarché s’approche et commence à jouer les durs aussi, m’intimant l’ordre de ne plus bouger.
« C’est n’importe quoi » je souffle, estomaqué, vexé comme un pou, alors que Josef commence à se redresser avec l’aide du malabar. J’aimerai lui demander comment il se sent, mais je n’ose pas m’adresse à lui…

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Josef M. Miller

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MessageSujet: Re: home alone, or something like that   home alone, or something like that EmptyVen 23 Déc - 17:46





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Milo & Josef


Ce malaise ne lui provoque pas un black out complet, seulement une myriade de couleurs et de sons qui tournent violemment dans son crâne.
Dommage. Il aurait préféré un silence complet, un noir total, histoire de déconnecter de ce monde qu’il ne reconnait plus, qu’il ne connait plus. De cet univers qui n’est plus le sien. Comment reprendre une vie normale quand tout nous est étranger ? Même sa propre mère lui ait inconnu, merde. Son ex n’est plus cette femme avec qui il a partagé 4 années de sa vie, Lloyd n’est plus ce meilleur ami avec qui il a écoulé des milliers de litres de bières… Et Natalia ? Sûrement le seul visage qui lui dit quelque chose aujourd’hui, sans plus de détail.

En attendant, Josef se laisse aller à l’oubli de soi. Enfin presque.
Tout semble revenir plus ou moins à la normal. Il entend des éclats de voix, des brides de mots qui lui parviennent sans qu’ils n’aient réellement un sens quelconque. Il y a juste les intonations qui lui évoquent quelque chose. De la colère, une mise en garde, une défense. Il ne sait plus trop.
Son corps lui revient, le pompier comprend qu’il est allongé sur le sol, que ses vêtements sont en contact avec quelque chose d’humide et de gras, de visqueux. Josef ouvre un œil, fronce les sourcils, un mal de crâne tambourine violemment contre sa boite crânienne.
Pendant une demi-seconde, il croit qu’il va de nouveau se réveiller à l’hôpital avec pour seul souvenir un trou noir. Au lieu de ça, ce sont des voix qu’il entend et surtout un tout autre décor qu’il découvre.

- Hey mec, ça v…
- C’est la dernière fois que je vous le dis ! Eloignez-vous de lui !

Qu’est-ce qu’il se passe ?
Où est-il ?
Qu’est-ce qu’il a foutu ?
Son regard se porte sur le visage d’un jeune homme à l’allure assez atypique et la mémoire lui revient enfin. Tout du moins, de ce qu’il a vécu avant son malaise. Il se rappelle le type, Milo, qui a perdu un bébé qui a finalement été retrouvé. Puis sa pote qui n’arrêtait pas de gueuler comme un putois à en donner mal au crâne à Josef puis… plus rien. A part ce gros malaise, la sensation que le monde se dérobe sous ses pieds puis l’évanouissement.
Il réalise tout ça à la seconde où Milo recule et glisse sur un étalage de liquide déversé, tombant lourdement sur le coccyx.
Ce qui suit désarçonne Josef autant que tout ce manège le surprend. Un vigile aboie littéralement sur Milo, essayant de l’intimider, une autre femme dégaine un téléphone portable pour appeler les secours et Josef se fait relever en douceur par un autre type alors que son regard suit cette scène qui n’a ni queue ni tête.

- Ca va m’sieur ? Rien de casser ? Tenez, vot’ béquille.

Josef s’en empare en ignorant tant bien que mal les douleurs qui lui lancent chacun de ses membres à peine remit en forme. Le pompier n’articule pas encore grand mot, essayant de retrouver ses esprits en même temps que le contrôle de son corps.

- Vous comprenez ce que je vous dis ?
- Hein ?

Josef tique alors que le vigile détache chacun de ses mots, comme si le pompier était devenu soudainement débile.

- On est désolé que ce p’tit con s’en soit prit à vous. S’en prendre à un handicapé, c’est tout simplement scandaleux. Croyez-moi il ne l’emportera pas au paradis.
- Handicapé ? C’est quoi ces conneries.

Josef s’extirpe mollement de la poigne du vigile pour le jauger, le regardant de haut en bas. Lui, un handicapé ? Pour qui il le prend, ce con.

- J’ai l’air de pas savoir marcher tout seul ?
- Vous… Désolé M’sieur, la dame là bas disait que vous étiez handicapé.
- Non, j’ai juste faillit crever pendant une intervention sur un accident. Josef est agacé, grognon au possible et désigne brutalement Milo d’un geste de la tête. Et pourquoi vous lui gueuler dessus ?
- La dame a tout vu monsieur, vous en faites pas. Ce petit merdeux vous emmerdera plus.

Une douleur aiguë lui traverse la jambe, lui arrachant une grimace alors qu’il s’appuie un peu plus sur sa béquille.

- Merde, il ne m’a rien fait du tout ce gosse. Il était juste paumé parce qu’il pensait avoir paumé le gamin de son amie et..
- Vous êtes pas obligé de prendre sa défense par pitié. On s’en occupera, vous pouvez rentrer chez vous. Vous avez besoin d’aide ?

Ca y est, l’agacement est là pour de bon, le gagne en puissance.
Est-ce que ce vigile est trop con pour le comprendre ?

- Non attendez, j’vous ai dis que …
- Oui oui, il a poussé ce pauvre homme et… MAIS ! MON TELEPHONE !

Téléphone que Josef vient d’arracher des mains de la «dame-qui-a-tout-vu » et qu’il éclate au sol d’un geste rageur.

- Putain mais vous m’écoutez quand j’vous parle ? Pas besoin d’appeler ni les flics ni personne d’autre. Ce gamin m’a rien fait, il n’a poussé personne, je l’aidais juste à retrouver une gamine, il était avec sa pote y a pas deux minutes.
- Ah oui ? Et de quelle amie vous parlez ? Il n’y avait personne quand on est arrivé ici M’sieur, personne à part ce merdeux et vous, inconscient par terre.

Et quand il dit merdeux, il n’hésite pas à choper Milo par le col et à le secouer comme un vulgaire prunier.
Le regard de Josef va du vigil à Milo, comme pour chercher son soutient, comme si le gamin allait lui sortir cette mégère à la voix de crécelle du fin fond de sa poche pour appuyer ce qu’il dit. Et de ne pas le faire passer pour un fou.
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Milo Lawson

Milo Lawson

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MessageSujet: Re: home alone, or something like that   home alone, or something like that EmptyLun 26 Déc - 13:57


josef & milo
home alone, or something like that



Comment est-ce que je me suis retrouvé dans cette situation ? Non la vraie question que je devrai me poser c'est plutôt : Pourquoi est-ce que je n'ai pas écouté Cleo quand elle m'a prévenu que la situation tournerait EXACTEMENT de cette manière ? Je suis du genre à ne pas réfléchir avant d'agir, mais quand les autres le font pour moi, je ne les écoute même pas... Ma sœur a raison, je suis un cas aussi désespérant que désespéré ! Cependant, je sais que si c'était à refaire, je referai la même chose. Il n'est pas envisageable pour moi de laisser quelqu'un dans une sale posture. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Josef était dans une sale posture. Il commence à refaire surface, lentement mais sûrement et je ne suis pas mécontent d'être resté à côté, même si ça va vraisemblablement m'attirer des ennuis à présent.
Je l'observe se remettre debout avec un peu d'aide. Il récupère sa béquille et moi j'attends de savoir à quelle sauce je vais maintenant être dévoré. J'en suis même à me demander si je ne devrai pas mettre les mains en l'air et les garder bien en évidence pour éviter de me faire taser ou une connerie comme ça. Y a rien de plus hargneux qu'une ménagère qui pense être dans son bon droit et se sent investi d'une mission divine... En l'occurrence, celle qui me fait face pense devoir protéger Josef du Grand Méchant Punk. Et malheureusement pour moi, elle est du genre à prendre son rôle à cœur et d'en rajouter vingt-cinq couches, quitte à mentir comme une arracheuse de dents. Je la dévisage, incrédule, tandis qu'elle contacte la police et s'annonce fièrement à la personne à l'autre bout du fil.
Mais mon attention est parasitée par mon envie de suivre également la conversation entre Josef et l'employé du supermarché. Ce dernier s'entête à me faire passer pour le dernier des salopards et, alors que j'imagine le pire, j'entends Josef prendre ma défense. Il assure à l'homme que je ne lui ai rien fait et la pression retombe un peu.
C'est vrai je l'ai pas touché » je continue de me défendre, sans que personne n'accorde beaucoup de crédit à mes propos. J'essaie de me redresser, surveillant prudemment le gros bras qui veut me voir crucifié...au cas où il lui prendrait l'envie de m'immobiliser façon commando. J'ai sacrément mal au cul !
« Vous avez qu'à regarder les vidéos de sur... »

Mais je n'ai pas le temps de terminer ma phrase. Josef arrache rudement le portable des mains de la mégère qui proteste, en vain. Un profond sentiment de reconnaissance m'envahit. D'ordinaire, les gens ont plutôt tendance à m'enfoncer, à me traiter de la même manière que le font la bonne femme et le vigile de l'épicerie. Ils regardent ma veste cloutée, ma coupe de cheveux excentrique, mes tatouages et ils me jugent là-dessus, sans vergogne. Josef me traite différemment alors que notre rencontre a été des plus étranges et que je ne me suis pas montrée à lui sous mon meilleur jour...
Sauf que le sale type qui me harcèle depuis tout à l'heure n'a pas l'air décidé à entendre ce que mon nouvel allié a à dire. Lui aussi s'est mis en tête de casser du jeune délinquant et est du genre borné. Il m'attrape tout à coup par le col de la veste et commence à me secouer sans douceur en postillonnant au visage de Josef. Josef qui ne va pas rester très longtemps un pauvre petit handicapé sans défense à leurs yeux à mon avis. La bonne femme le fixe en effet déjà comme un paria, comme quelqu'un comme moi. Et je la comprends. Je ne pense pas que j'apprécierai qu'on brise mon téléphone non plus !
Je sens que tout repose à présent sur mon comportement, sur ma façon de réagir face à tout cela. Si je me débat, si je m'en prend au vigile, alors je lui donnerai raison et il pourra faire ce qu'il voudra de moi. C'est frustrant. C'est même carrément dégueulasse. Mais c'est comme ça et j'en ai malheureusement l'habitude à ce stade.
Alors je prends sur moi  
« Je ne l'ai pas touché, Monsieur. Il a fait un malaise et je me suis approché pour l'aider. Vérifiez les bandes de surveillance. C'est ce que la police va faire de toute façon quand ils arriveront. Alors pour vous éviter des ennuis... »
« C'est une menace ? »
« Non Monsieur. Je vous demande juste de me laisser une chance de vous convaincre. »
Le type à l'air de commencer à douter. Josef confirme à nouveau mon histoire et cette fois, quand la bonne femme commence à s'emporter, il lui demande à elle de se taire. Elle s'offusque, essaie de prendre à témoin les autres clients de l'épicerie qui ne veulent vraisemblablement pas se mêler de cette affaire.
Après quelques instants de flottement, pendant que la mégère continue de râler pour son téléphone et profère de nouvelles menaces, le type propose effectivement de nous diriger vers la partie du commerce réservée aux employés. Je cherche Cleo du regard et la repère au niveau des caisses. Elle m'adresse un regard équivoque mais n'intervient pas. Je lui fait signe que je comprends, que ce n'est pas grave, et emboîte le pas à Josef, me calant sur son allure.
Le manager nous reçoit dans son bureau et en quelques clics : me voilà innocenté.

À partir de là, la situation change tout à fait et me voilà traiter comme un héros... J'ai droit à un geste commercial et des excuses. Le commerçant commence même à perdre patience avec la mégère et la garde avec lui dans son bureau alors que Josef et moi sommes raccompagnés au cœur de l'épicerie.
Après une dernière poignée de mains, le vigile nous laisse et je me tourne vers Josef.
« Merci mec. De m'avoir défendu et tout ça » je lui lâche, sincère. Je suis bien conscient que d'autres que lui auraient parfaitement pu me laisser me débrouiller. Mais lui m'a soutenu, défendu, n'hésitant pas à se mettre des gens d'allure bien plus respectable que moi à dos. « Tu te sens mieux ? Il t'es arrivé quoi ? »


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Josef M. Miller

Josef M. Miller

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MessageSujet: Re: home alone, or something like that   home alone, or something like that EmptySam 14 Jan - 13:18





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Milo & Josef


L’agacement qui le gagne ne va pas tarder à lui faire frôler la crise de nerf. Trop d’émotion en si peu de temps n’est pas tellement recommandé pour l’amnésique et blessé qu’il est. Il inspire profondément, luttant contre les tremblements de ses jambes et de ses mains qui s’accrochent à cette béquille comme à une sorte de bouée de sauvetage. Et ce qui le sauverait aussi, c’est le regard et les mots de Milo pour appuyer sa véritable version des faits pour qu’enfin il puisse se tirer fissa d’ici.
Et bordel, cette mégère ne veut pas fermer sa gueule cinq minutes ? Josef ne ressent aucun remord d’avoir exploser ce téléphone portable, au contraire. Il en ressent presque une délivrance dans ce geste violent, explosif de ressenti.

- Je ne l'ai pas touché, Monsieur. Il a fait un malaise et je me suis approché pour l'aider. Vérifiez les bandes de surveillance. C'est ce que la police va faire de toute façon quand ils arriveront. Alors pour vous éviter des ennuis...
- C'est une menace ?
- Non Monsieur. Je vous demande juste de me laisser une chance de vous convaincre.

Enfin, le vigile commence à douter devant la sincérité de Milo et cherche le regard de Josef en appuie. C’est qu’il fait moins le malin cet enfoiré de raciste.
Oui, Josef considère ce comportement de racisme, à juger par la simple allure du jeune homme, son caractère. Le pompier ne cache pas que Milo sort du lot mais est-ce une raison suffisante pour le considérer comme la pire race de petit merdeux ? Si le vigile était arrivé quelques minutes plus tôt pour assister à la scène que Milo faisait, paniqué d’avoir perdu un gamin… il y aurait eu très peu de chance pour qu’il le voit comme un jeune homme dangereux à le voir chier dans son froc comme ça.

- Regardez les vidéos, qu’on en finisse une bonne fois pour toute et vous verrez que ce gamin n’a rien fait. J’ai peut-être l’air handicaper mais j’suis pas encore sénile.


Enfin, presque. Inutile de le préciser.
L’autre morue recommence à aboyer lorsqu’elle constate que le vigile glisse doucement vers l’autre camp… Pas étonnant. Josef voit sans peine la peur et la panique dans son regard puisqu’elle sait qu’à la seconde où ils verront les bandes vidéo, sa crédibilité s’envolera en fumée pour laisser place à l’humiliation.
Le pompier ne l’écoute plus cracher ses menaces, l’ignore comme si elle n’existait pas. Un problème à la fois et il pressent que cette femme n’en sera plus un très longtemps. Pourquoi avait-il bougé son cul jusqu’ici déjà ? Il aurait mieux fait de rester devant un film, dans son canapé avec sa chienne à proximité et ne plus bouger de là-bas jusqu’à ce qu’il soit réellement apte à pouvoir se déplacer sans maux de tête, sans crise de panique. De quoi lui servir de leçon.
Le vigile les intime de le suivre, Josef lui emboite le pas aussi vite qu’il le peut, les paupières lourdes. A la seconde où cette histoire est réglée, il se tire chez lui et pioncera jusqu’à demain s’il le faut. Tout plutôt que d’avoir encore conscience de cette journée de merde.
Tout ce temps perdu pour quelques clics, à peine trois minutes de visionnage qui innocente aussi Milo. Le manager nous sort aussitôt un sourire d’excuse formulé par des mots, surtout envers le gamin pour ensuite lui fournir aussitôt un geste commercial utilisable sur tout le magasin. Il s’excuse également auprès de Josef qui balaie les mots d’un geste de la main rapide avant de quitter le bureau, croisant au passage cette femme qui ne cesse de cracher son venin. Le pompier serre la main du vigile à qui il touche quelques mots, l’informant que non c’était pas grave, qu’il était excusé et que tout ça était terminé. Il donnerait n’importe quoi pour claquer des doigts et rentrer chez lui tant il se sent épuisé, complètement lessivé. Son genoux le tire, son épaule lui fait mal et un mal de crâne commence à tambouriner contre sa boite crânienne.

Une fois seuls, Milo se tourne vers lui.

- Merci mec. De m'avoir défendu et tout ça
- Pas d’quoi. J’allais pas te laisser te faire coffrer pour rien.

Josef mettrait sa main à couper qu’il y avait au moins 90% de chance pour que le jeune homme se retrouve au moins en garde à vue si le pompier n’avait pas pu témoigner. Il suffisait de voir la haine facile et assez incroyable du vigile et de la morue pour s’en rendre compte.

- Tu te sens mieux ? Il t'es arrivé quoi ?

Il hausse les épaules avec nonchalance, lui adressant un sourire rassurant.

- Juste un malaise. J’étais pas censé sortir de chez moi aussi vite, j’voulais juste prendre l’air mais c’était visiblement encore trop tôt pour m’aventurer tout seul dehors comme ça.

Il aurait dû écouter ses proches lui « ordonner » de rester chez lui tranquillement pour quelques jours encore et que si jamais il avait besoin de prendre l’air, il suffisait d’un coup de fil pour que l’un d’eux rappliquent et l’accompagne. Mais vivre aux crochets des autres commencent à le frustrer sérieusement, lui faisant gagner en impatience. Il flotte entre la sensation d’être étouffé mais handicapé avec le besoin, malgré lui, de devoir s’appuyer sur les autres pour au mieux reconstruire sa vie et son quotidien.

- Ca t’arrive souvent ce genre de truc ?

Ils sont dehors, l’air frais lui fait du bien et ce léger frisson l’éveil un peu malgré le poids de la fatigue sur ses épaules. Le pompier se concentre sur les mots de Milo, attendant patiemment qu’il termine son histoire pour enchainer.

- Ecoute gamin, j’suis désolé mais j’pense que j’vais rentrer. J’suis crevé.


Il tend la main vers Milo, la serre entre ses doigts et lui esquisse un sourire vaporeux, épuisé.

- Essaie de pas perdre de gosse cette fois. Ou au pire, attache toi à la poussette.

Josef lui tapote gentiment sur l’épaule, presque affectueusement avant de faire demi-tour, sans demander son reste. Pas par manque de politesse ou pas parce qu’il n’avait plus envie de voir le jeune homme mais parce que cette migraine qui commençait à lui tirailler les neurones, se faisait de plus en plus incisive, violente et la fatigue s’abattait sur ses paupières comme un voile de plomb.
Appuyé sur sa béquille, Josef entreprend de retrouver son chemin du mieux qu’il peut, essayant de reconnaitre quelques détails précis comme le nom ou la couleur d’un café qui le rapprocherait de son domicile. Arrivé devant son immeuble, il sort ses clés, active le pass et grimpe dans l’ascenseur. Le pompier n’a fait que quelques pas chez lui, lâchant sa béquille dans un coin de sa chambre avant de s’écrouler sur son lit, grimaçant de douleur.
En un claquement de doigts, Morphée lui fauche l’éveil pour le plonger dans un sommeil profond et sans rêve, bercé par l’épuisement.

FIN POUR MOI

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