C'est l'histoire de la vie.
CHAPTER I
Esther et Léandre se sont rencontrés de la même façon que deux héros américains au cœur d’une comédie musicale haute en couleur.
En chantant, exactement. Deux hippies aux mêmes idées et idéologies se retrouvant au cœur d’une chorale venue scander des chansons de paix, d’amour et de liberté pour une œuvre de charité. Un sacré coup de foudre à ce qu’il parait. Le genre de chose qui se produit d’un regard, d’un sourire et BOUM, ça explose en un million de confettis sous votre crâne embrumé par Marie Jeanne.
Et tout a été très rapide.
Esther, artiste peintre épousa cinq mois plus tard, Léandre, restaurateur d’art en tout genre. Ils n’ont jamais été du genre à prendre leur temps pour vivre, partant du principe que tout pouvant s’arrêter du jour au lendemain, le but d’une vie est de profiter de chaque instant. Alors pourquoi gâcher une seule journée de leur amour sans le concrétiser de la plus belle des façons ? Ils n’iront pas dire qu’ils vivent d’amour et d’eau fraiche, mais presque. Une vie tout en simplicité, régulièrement sur les routes au gré des missions de Léandre appeler de musée en musée pour quelques restaurations, où Esther profite des quelques semaines ou mois pour exposer ses peintures si la chance s’y prête.
Deux ans de relation et un test de grossesse plus tard, Skylar pousse ses premiers cris le 1er Juin à Saint Louis, au cœur du Massachussets. Un don du ciel, de la vie, que le couple Lewis chérit dès les premières secondes.
CHAPTER II
- Non j’ai pas envie ! Pas envie de prendre le bain. Pas envie de manger ce truc vert dégueulasse. Pas envie d’aller à l’école. Pas envie de dire pardon à son petit camarade pour lui avoir couper une mèche de cheveux pendant qu’il faisait la sieste (Quoi ! Elle voulait voir si sa chevelure était vraiment magique, dans le livre qu’il lit tout le temps !) Pas envie de se coucher si tôt… Bref, les refus de Skylar sont presque devenus un hymne à la maison, une devise que la gamine s’évertue de dire lorsque quelque chose ne lui plait pas. Et ça n’est pas pour autant que ses parents s’offusquent malgré les quelques reprochent d’amis ou même du Directeur de l’école maternelle où elle est inscrite cette année.
« Imposez-vous des limites à votre fille ? » Bien sûr….
… que non.
Disons que la politique d’éducation d’Esther et de Léandre est un peu particulière et incroyablement laxiste. Les bases sont posées : Politesse – un minimum quand même ! -, la violence – aucunement envie que leur fille devienne une meurtrière… qui sait ? – et…. C’est à peu près tout. Si Skylar a envie de veiller jusque tard le soir malgré les recommandations de sa mère, cette dernière la laisse faire, quand bien même la gamine se retrouve crever le lendemain pour se lever et aller à l’école. Puisqu’il n’y a qu’avec les expériences et les erreurs que les choses rentrent, alors ils décident de laisser la petite Skylar mener sa propre vie, ses propres décisions comme elle l’entend, la laissant juger par elle-même ce qui lui convient le mieux ou non. Si bien que les limites du bien et du mal se trouvent être … légèrement biaisées.
Mais Skylar n’en reste pas moins une enfant adorable avec un fond profondément gentil. Elle aime tout le monde – ou presque… -, véritable rayon de soleil qui ne cesse d’avoir le sourire et de voir le positif en toutes choses. Elle se montre incroyablement curieuse, loyale mais n’en garde pas moins un sale caractère lorsque Skylar n’est pas d’humeur. Elle n’hésite pas un seul moment à faire entendre son avis si la situation lui déplait, n’en ayant clairement rien à carrer si ça convient ou non, elle n’est pas ici pour plaire…
CHAPTER III
- Skylar déconne pas ! C’est beaucoup trop haut ! - Ma parole mais tu vas te bouger oui ! Qu’est-ce que tu peux être flippette quand tu t’y mets, merde. Skylar s’approche du bord, n’a pas froid aux yeux. Qu’est-ce qu’il pourrait bien lui arriver d’à ce point terrible pour que son abruti de petit ami de vacance – hors de question que ça ne dure plus longtemps, il est d’un ennui - ne veuille pas venir à sa suite ?
Perché en haut d’une falaise, la jeune femme âgée de 16 ans se penche en avant pour évaluer la distance entre le sol et la mer en bas. Une chute de plusieurs mètres l’attend mais même si elle ressent quelques fourmillements de peur, chose qu’elle n’avouera jamais, c’est l’adrénaline qui prend le dessus. Skylar n’a jamais froid aux yeux et réfléchit peut-être trop peu souvent aux conséquences, mais ce qu’elle sait, là, maintenant, c’est qu’elle veut se tester à cette liberté particulière que l’on doit ressentir à se jeter dans le vide.
- Fais pas ça, tu vas finir tétraplégique ou j’sais pas. - Et toi, un vieux con aigri avec ses 7 chats à avoir peur de son propre ronflement. Skylar se tourne vers Fred, sourire moqueur aux lèvres en haussant les épaules.
- Bref, si tu veux les récupérer, tu m’rejoins en bas. - Hein ? Récupérer quoi ?- Tes balls. Skylar prend son élan et s’élance, hurlant à plein poumons jusqu’à heurter violemment la mer en contre-bas. De quelques brasses et un peu étourdie, la jeune femme remonte à la surface en poussant un cri de joie, de totale liberté. Exactement tout ce qu’elle aime.
Ses vacances d’été font partie de ses meilleurs souvenirs, celles de tous les possibles. C’est cette même année qu’elle a connue sa première fois même si ça n’a pas été grandiose, sa première cuite, son premier joint. Sa première rupture aussi, avec sa première fois. Il a eu beau lui tenir la jambe pendant trois jours en lui demandant pourquoi elle comptait arrêter leur relation si vite alors que tout se passait merveilleusement bien – qu’il dit ! – et la réponse est simple : Elle ne l’aime pas. Tout ça n’a été qu’un bon moment passé et ce qu’elle veut désormais, c’est passé à autre chose. Ses parents et elle vont encore une fois déménager elle ne sait où et Skylar a prit l’habitude depuis gamine de ne s’accorder aucune attache. A quoi bon ? Elle ne les reverrait plus jamais. Quant bien même elle s’est déjà faite d’excellentes amies sur le tas, la jeune femme sait pertinemment que d’ici quelques mois ou un an au plus tard, elle aura déjà quitté la ville.
Et s’il vous plait, qu’on l’épargne avec ces conneries du type : On garde contact hein ? Elle sait que c’est faux, qu’une façade que l’on construit sur le coup avant de tout démolir parce que trop la flemme de continuer à prendre des nouvelles, trop la flemme de maintenir une amitié ou une histoire d’amour à plus de 400km de distance et parce que les gens changent, vont et viennent. Skylar n’en n’a jamais vraiment souffert, c’est son quotidien et ça lui va ainsi parfaitement.
Ses parents ont été une véritable source d’inspiration et ayant toujours baignée dans l’art, il fut presque naturel pour la jeune femme que de se tourner vers cette voie. Elle s’essaie à plusieurs choses, de la musique à la peinture, du dessin à la danse, en passant par la sculpture et la photographie. Esther lui a toujours répétée qu’elle avait un don, quelque chose de cacher et l’art se révéla à elle part les couleurs et les formes. Peinture et sculpture. Une façon de s’exprimer qu’elle exploite dès qu’elle le peut, décidant d’entamer par la suite des études d’histoire de l’art et ainsi élargir ses horizons.
Tout comme pour le sexe.
Rien à voir ? Il faut s’y habituer. Skylar est une véritable girouette, pleine de vie et d’enthousiasme mais bien trop dispersée.
CHAPTER IV
La sculpture et la peinture sont peut-être les seules choses à réussir à la canaliser, à la focaliser sur une seule et unique chose. C’est dans cette direction que ses études se tournent, sans plus de surprise, s’émancipant rapidement de ses parents pour suivre ses propres routes, vagabondant de ville en ville, de rencontre en rencontre. Skylar, c’est l’éphémère d’un instant. Elle ne s’attarde jamais suffisamment longtemps pour nouer des liens, pour établir des bases solides, préférant être cet oiseau libre qu’elle se représente lorsqu’elle s’imagine entrain de parcourir le monde. Elle a toute une vie à vivre, à bâtir mais si peu d’années… Durant plus de dix, Skylar profite, crame sa vie à mille à l’heure, faisant profiter de son art à qui veut le voir, l’acheter, réussissant même à exposer dans de petites galeries qui lui octroie quelques contacts qu’elle garde précieusement.
C’est à l’aube de ses trente ans qu’elle décide de jeter son dévolu sur Chicago où elle y trouve appartement et job, s’épanouie telle une fleur au printemps, brûle ses relations pour une nuit, quelques jours parfois lorsque l’homme – ou la femme – n’est pas trop con et est plus intéressant qu’un coup d’un soir. C’est tout Skylar que de consumer des relations aussi vite qu’un joint et de s’en lasser aussi rapidement, aimant butiner à droite à gauche, sans se poser de questions. L’engagement n’est pas fait pour une femme de son genre, trop attachée à sa liberté. Pas de mariage, pas d’enfant …
- … C’est quoi ces conneries ? - Vous êtes enceinte. De 23 semaines. Elle rit aux éclats, se faisant entendre jusqu’au bout du couloir du gynécologue qui, lui, ne semble pas trouver ça aussi drôle qu’elle.
- Sinon, la VRAIE raison des pleurs incessants de mon utérus ? - Ecoutez Mlle Lewis, je comprends que soyez un peu sous le choc. Mais…- UN PEU ? Vous déconnez ou quoi ? Vous avez dû merder dans vos résultats, je ne sais pas ce qu’à foutu votre collègue au labo mais il s’est planté. Je n’ai AUCUN signe d’une foutue grossesse alors comment est-ce que je pourrais être en cloque de VINGT-TROIS SEMAINES ! - Vous avez fait un déni de grossesse. Déni de grossesse. Ça résume plutôt bien la jeune femme qui se sent pâlir, crispant ses mains autour de son écharpe. Et à terme, quelques mois plus tard, ce déni ne sera qu’une suite logique de sa personne. Lorsque le gynéco lui explique que cela arrive aux femmes n’ayant aucunement l’envie d’être enceinte ou ressentant tout simplement une peur profonde et réelle de l’être. En vérité, elle n’écoute qu’à peine ce qu’il lui raconte. Elle s’en fout, le mal est fait.
Elle s’est faite engrosser et aujourd’hui il est beaucoup trop tard pour se faire avorté – Et putain, elle en a fait des manif’ pour qu’on leur foute la paix avec cette histoire, qu’on leur foute la conscience tranquille avec l’IVG. Parce que oui, elle l’aurait fait. Pas par inhumanité mais parce qu’elle n’est PAS prête pour être mère et ne le sera JAMAIS.
Et surtout, parce que ses projets étaient censés la mener loin d’ici, loin de Chicago pour lui offrir une place de choix en Europe, Paris plus précisément. Et alors que le gynécologue lui raconte elle ne sait quelles conneries encore, Skylar voit chacun de ses rêves s’effondrer comme un château de cartes. Elle s’imagine déjà avec une gueule fracassée, cernes jusqu’aux mamelons qui seront certainement crevasser parce qu’on va la faire chier pour qu’elle allaite, devant faire face à des nuits interminables et courtes. Puis les couches, le gouffre financier, les biberons, le gouffre financiers. Les pleurs, les responsabilités, devoir l’aimer, le calmer le câliner. Puis l’école, mon dieu l’ECOLE ! Où il ira certainement foutre deux trois beignes à ses camarades et elle se fera ensuite convoquer par la directrice qui la fera chier avec l’éducation qu’elle donne à ce gamin qui finira, de toute façon, par lui cracher à la gueule lorsqu’il entrera à l’adolescence.
Impossible. C’est IMPOSSIBLE qu’elle puisse mettre au monde ce… truc… Cette chose est déjà entrain de briser sa vie en quatre. Une bouffée d’angoisse lui monte à la gorge, à la tête, fait palpiter son cœur et la rend au plus mal. C’est l’une des rares fois où Skylar sent le sol se dérober sous ses pieds, qu’elle se sent paumée, seule et incroyablement dans la merde.
Mais ce gosse… Non, plutôt ce haricot, là, cette putain de graine, elle ne l’a pas planté toute seule. Et elle sait déjà où trouver le responsable.
- Mais… T’es sûre que c’est moi qui ai fait ça ? C’est maintenant qu’elle se souvient que ça n’est pas pour sa logique qu’elle a aimé passer cette semaine intense avec lui.
- Tu m’traites de pute là ou je rêve ?-Non j’te traite pas de pute c’est juste que… Tu as dit que tu prenais la pilule et…Le sang de Skylar ne fait qu’un tour. Putain, ça c’était bien les mecs, à se débarrasser de toute responsabilité. Le premier pour lui écarter les cuisses mais le dernier lorsqu’il s’agit d’admettre qu’il avait lui aussi merder.
- Oh alors je suis une menteuse ? - Non ! Arrête de mettre des mots dans ma bouche, Sky ! Mets-toi à ma place deux minutes !Elle réagit au quart de tour, déjà à bout de nerfs, sur les rotules. Ce truc qui grandit au creux d’elle lui prend toute son énergie, la fait vomir presque tous les matins et la rend horriblement grognon. Dès lors que le gynécologue lui a foutue la vérité sous le nez, que son esprit à assimiler l’idée d’une grossesse, son corps n’a pas tardé à suivre le mouvement pour se mettre en branle et commencer tout le boulot de la mise en place. Aujourd’hui, elle est grosse, moche et en plus, elle connait le sexe de l’enfant.
- Et ma place à moi, tu y penses ? J’étais censée partir en Europe ! Vivre de mon art ! Et rien que d’en parler, elle a envie de chialer. Elle a envie d’hurler de voir ainsi tout son avenir remit en question et piétiner pour des responsabilités qu’elle ne VEUT PAS assumer. Et ce crétin ne l’aide pas.
- Bah… je sais pas quoi te dire moi ! Tu m’annonces ça, comme ça. J’ai pas eu le temps de réfléchir à la question. - Et bien je te conseille de réfléchir vite à ce que tu veux en faire. Parce que dans deux moi, j’expulse ce truc hors de ma vie. Si t’en veux, tu le prends, sinon je lui trouverai une bonne petite famille, prête à mettre le prix pour connaître les joies de la maternité Elle y a longuement réfléchi, durant des semaines où son ventre n’a cessé de s’arrondir pour la faire ressembler … à rien d’autre qu’à une barrique sur patte. Et si Skylar est aussi dure et peut paraitre inhumaine, c’est parce qu’elle angoisse en silence, qu’elle se dit qu’il n’y a pas d’autres solutions que de refourguer cette enfant à quelqu’un d’autre qui voudra en payer le prix.
- Tu… tu veux vendre notre enfant ?- Fais pas cette tête ! Ce truc sera bien mieux avec des gens riches qu’avec moi. Ou même toi... - Qu’est-ce que c’est censé vouloir dire ? Non de dieu… Non, ce type n’était décidément pas une lumière.
- Lloyd, Lloyd, Lloyd… Je dois vraiment te l’expliquer ? Tu couches à gauche à droite, tu fais un boulot dangereux et prenant, et la seule famille qu’il te reste, c’est ta folle de mère qui vit en recluse dans… - Je t’interdis de parler de ma mère ! Sinon quoi ? C’est ce qu’elle a envie de lui claquer à la gueule à ce dramaqueen à la con. Est-ce que c’était de sa faute si sa mère n’avait plus toute sa tête ? Non. Merde, il n’y avait qu’elle qui était rationnelle et logique dans cette putain de pièce ? Lloyd est la raison supplémentaire de ne pas assumer cette gamine. Pas avec un père aussi peu téméraire et courageux.
- Tu as jusqu’à la fin de ma semaine pour te décider. Si tu n’en veux pas, je le fais adopter. Tu n’entendras plus jamais parler de ce bébé ou de moi. Elle se casse, avant d’étouffer ici, le bousculant sanas ménagement. Et sois mignon. Si tu la veux ? Apporte-moi un chèque. - La ? C'est... c'est une petite fille ?Sentimentaliste en plus de ça.
- Un gros chèque Lloyd. J'ai de gros projets. Et cette gamine n'en fait pas partie. Aussitôt la porte claquée, Skylar sent les larmes montées avant de cligner des yeux et de les ravaler. Hors de question de faiblir. Hors de question de revenir en arrière. Pourquoi s’infliger une chose pareille ? Elle a d’autre projet, d’autres envies et la jeune femme ne compte pas faire une croix dessus pour un enfant, quand bien même ce dernier sera le sien. Pourquoi devrait-elle ELLE dire adieu à ses rêves alors que Lloyd a eu l’occasion de réaliser les siens ?
Les mois passent, l’angoisse se fait plus présente et l’accouchement venue, c’est la panique qui s’installe. On lui cale l’enfant dans ses bras, front en sueur alors que Skylar contemple cette gamine qui est la sienne, qui a les mêmes yeux qu’elle.
Voir son ventre grossir à vu d’œil, contempler les échographies, c’était autre chose que de tenir un être vivant contre elle. Un bébé fait d’une partie d’elle.
La conscience revient au galop, la réalité la frappe en plein visage. A quel moment a-t-elle pu penser et proposer à Lloyd de lui « vendre » un être un humain ? SON propre enfant ? Quant bien même elle n’en voulait pas, cette gamine n’a rien demandée… La honte, la peur, le regret. Peut-être qu’elle aurait pu l’assumer, qu’elle aurait même pu l’amener avec elle en Europe, qui sait ?
Mais la fierté de Skylar est de celle qui vous coutera cher un jour et c’est en silence qu’elle contemple les dégâts qu’elle laissera derrière elle malgré cette tornade sentimentale qui la malmène, bien plus depuis que Lloyd a décidé qu’il garderait cette enfant avec lui, pour de bon.
Incapable d’assumer ses torts, incapable d’admettre qu’elle a fait une erreur et qu’elle a agit de façon plus qu’honteuse, Skylar s’envole pour l’Europe quelques semaines après, Lloyd ayant céder – et à raison – devant cette petite merveille pour en prendre la responsabilité, refusant de payer la jeune femme qui, de toute façon, ne voulait plus de cet argent.
CHAPTER V
L’échec fut à la fois cuisant, humiliant et violent. Et ça n’est pas faute d’avoir persévérée. De galerie en galerie, de contact en contact, en passant bien évidemment par la place du Tertre sur Montmartre pour essayer de vendre quelques peintures, il a fallu deux ans à Skylar pour accepter l’inacceptable : Sa défaite. Rien ne fonctionne et même si son enthousiasme et son culot lui vaut parfois de sacrés coups de chances, ils ne sont pas suffisants pour la porter jusqu’au succès voulu.
Ses parents lui ont souvent raconté que parfois la vie était faite de malchance, de coup du sort … mais putain, ce dernier s’était clairement acharné sur son cas durant ces deux dernières années. Skylar en vient à se demander si quelqu’un là-haut n’est pas entrain de la punir pour avoir lâchement abandonnée cette enfant qu’elle n’a jamais pu oublier. Sa fierté lui fera dire qu’elle a parfaitement su vivre avec cette idée alors que l’image de ce petit bout de vie toute rose la hante encore aujourd’hui. Et pour calmer cette culpabilité parfois insupportable, elle se rappelle qu’elle a elle aussi une vie à vivre, qu’elle a des besoins, des envies, et qu’un enfant n’en fait pas partie. D’autant plus que Lloyd doit très bien s’en sortir… non ?
Deux ans s’écoulent, Skylar finit par abdiquer face à ce malheur répété. Elle n’a plus rien à foutre à Paris puisque rien ne fonctionne, tout la pousse vers une autre destination qu’elle ne tarde pas à choisir malgré cette douloureuse défaite qu’elle a dû mal à assumer.
Et peut-être que tout ça n’est qu’un signe évident pour décider de retourner à Chicago et de prendre des nouvelles de Lloyd et de leur fille Merrin… Voir, de récupérer un bout de sa vie abandonnée.