Help me to find 'him'

Lui aussi est sérieux, c’est pas tellement sa faute si la jeune femme présente toutes les caractéristiques d’un gros crush en règle !
Et il insiste, la taquine la pousse même un peu dans ses retranchements finalement, sans vraiment le vouloir. Ou presque. Charlie a toujours été quelqu’un a l’expression très neutre, très … linéaire. Pas d’émotions particulière, si ce n’est parfois qu’un vague agacement ou un sourire mais jamais d’exubérance, de grands gestes ou de haussement de voix.
Mais là ? C’est un véritable spectacle et la billetterie est ouverte pour lui et uniquement pour lui. Charlie s’anime, s’agace même profondément en lui jetant un regard noir.

- Bien sûr qu'elle l'est !! Ça ne veut pas dire que je suis amoureuse !
- Bah tiens…

Faut pas être Freud pour comprendre que Charlie est raide dingue de cette personne quoi qu’elle en dise. Et ça lui vaut au moins un laaaarge sourire satisfait que de la voir s’emporter. L’une de ses activités favorite après la baise et le hacking, c’est de faire chier Ayleen et Charlie et de les voir gueuler, râler, soupirer comme Swanson est entrain de le faire en cet instant. Il ne s’en lassera donc jamais…
Sa curiosité est piquée au vif. Il ne sait pas qui est ce type qui éveille toutes ces émotions chez elle mais quoi qu’il en soit, ça doit être quelqu’un d’assez … comment dire, spécial ? Intriguant ? Pour avoir réussit à choper le cœur de Charlie comme il l’a fait. Thomas se demande si ça n’est pas un KoS ou tout simplement un des p’tits jeunes qu’ils ont recrutés pour le garage. Manquerait plus qu’elle parle de ce petit con de Donnie tiens…

Assit dans son siège, regard et sourire provocateur et taquin, ceux-là même de la fouine qu’il peut parfois être, Thomas insiste. Il veut savoir de qui elle parle, qui éveille cette étincelle au fond de son regard parfois éteint.

- Jon. Il s'appelle Jon. Et je ne suis pas amoureuse de lui. De toute façon il est marié et plus vieux. Je ne l'intéresse pas. Alors le sujet est clos et je ne veux plus en parler.

Avant même qu’il ne réponde, Thomas sent sa chaise partir en arrière dont il freine l’élan avec ses pieds, mort de rire.

- Tu m’énerves !
- Arrête de mentir, tu n’sais pas faire.

La blague, s’il savait.
Regard toujours rieur, il ne peut s’empêcher de poser des yeux attendris sur cette femme qu’il a vu grandir, qu’il a vu venir squatter ce même bureau des yeux entières avec ses crayons, ses carnets. Il lui est même arrivé d’en acheter quelques-uns lorsqu’il constatait que les siens commençaient sérieusement à se remplir. Il finissait même par prévoir dans son petit frigo de quoi manger et se servir à boire si elle le souhaitait. Ce genre de moment lui manque.

- Le mariage c’est rien, c’est qu’un concept. Si tu veux je me charge de sa femme pour te faciliter la tâche.

Il affiche un regard séducteur, persuadé à 99% - en toute modestie, bien évidemment… - qu’il réussirait à détourner cette personne de quelques paroles bien maniées et de quelques regards bien placés.

- Et c’est quand que tu me le présente ? Tu l’as rencontré où ?

Des questions, il en a plein. Par curiosité mais aussi par soucis de protection même s’il n’en affiche rien. Si Charlie devait tomber amoureuse de quelqu’un, il préférait savoir qui, d’où il venait, qui il était, ce qu’il foutait dans sa vie et si, bien évidemment, il était à la hauteur.
En réalité, il devrait simplement fermer sa gueule et se mêler de son cul mais lorsqu’il s’agit de la sécurité de ses frangines de cœur… on n’en fait jamais trop.
Il finit par claquer les mains sur les accoudoirs.

- Tu sais quoi on va parler de tout ça dehors, j’ai encore la dalle et je n’serais pas contre un p’tit dessert au café du coin. Tu viens ? C’est moi qui offre.

Il est déjà debout, cuir sur les épaules et clés de son bureau en main, prêt à partir. Sans surprise, c’est une grosse bouffe, comme à ses habitudes. Et ça fait longtemps qu’il n’a pas prit le temps d’aller manger un truc avec Charlie, tranquillement pour parler de tout et de rien.
Enfin du coup, surtout de ce fameux Jon.

- Ah au fait, tant que j’y pense. Il ouvre un tiroir de son bureau et en sort un carnet de croquis tout neuf qu’il tend à la jeune femme. J’ai vu la dernière fois que tes carnets étaient presque terminés donc en voilà un nouveau.

Couverture noire avec des tracés abstraits rouge vif, Thomas en a aimé la couleur et le style et s’est dit que ça plairait peut-être à la jeune femme. Ce qu’elle ne sait pas c’est qu’il a laissé des petits mots – ou plutôt, des petites conneries - à l’intérieur, sur quelques pages.