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Sujet: Did you miss me ? ▬ Faith Dim 19 Mai - 23:11
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Faith A. Halloran
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Sujet: Re: Did you miss me ? ▬ Faith Lun 20 Mai - 18:16
DID YOU MISS ME ?
Maybe we're victims of fate Remember when we'd celebrate We'd drink and get high until late And now we're all alone
« Je t’avais dis que ça commençait à 20 heures, j’attendais juste que tu sois là ce soir, Faith. — Je sais… — Pour UNE FOIS ! Une seule fois, bon sang, mon boss est là ce soir ! — Je me suis laissée dépassée, Simon, je suis désolée. J’y ai pensé, toute la journée,… — Comme d’habitude. Qu’est-ce qu’on avait dit en arrivant ici ? Tu m’as promis que tu ferais des efforts. À peine quelques mois et t’es déjà plus absente qu’à New York ! J’en ai assez — Simon, écoutes-moi ! — Je n’veux pas entendre tes excuses, j’ai compris. Tu peux rentrer, ta présence ici est inutile. »
Le ton du mari est tranché, sec, il ne lui laisse aucune autre solution et Faith n’a pas la force de le rattraper alors qu’il se dégage de son emprise. L’agente veut s’excuser, se faire pardonner, le regard furieux de son mari ne la quitte pas, la culpabilité lui barre la gorge. Une fois encore, prise au piège au milieu de ses dossiers, Faith est en retard. Cette fois, pas absente, mais arrivée trop tard pour soutenir son mari, être à ses côtés lors du toast d’ouverture de l’exposition et de sa présentation des travaux affichés. Simon s’éloigne et Halloran, contrariée, saisit à la volée un verre de champagne. Ses traits sont froncés, visiblement agacée. Il est plus simple de lui en vouloir à lui, alors qu’elle est en faute, avait encore promis pour faillir. La blonde retient un soupir, regarde la silhouette de son mari s’éloigner, s’adresser à d’autres personnes présentes, des grandes têtes, assurément. Le regard de Mathias Wagner remonte jusqu’au sien, et il lui adresse un signe de tête, qu’elle s’efforce de lui rendre, polie. Avant de prendre congé, s’éloigner, les doigts agrippés autour de sa coupe de champagne, l’autre main glissée dans son sac à la recherche d’une cigarette. Elle devait pourtant arrêter.
La lumière de ce soir d’Octobre est perçante, frappe contre sa rétine, mille fois réfléchie par les bâtiments en constellés de fenêtres. Elle pousse un soupir, s’agace de ne pas trouver son paquet de cigarettes tout de suite, alors se recueille au fond de son verre et laisse la totalité de la flûte de champagne glisser entre ses lèvres d’un geste sec. Après toutes ces semaines de travail acharné, les fuites, l’inquiétude que son mari soit la victime de son travail pourtant juste, les voies sans issues, les recours abandonnés ; Faith est fatiguée d’avoir à gérer la colère de son mari, frustrée par son incapacité à savoir s’arrêter, énervée d’être obligée d’en arriver là, d’être en faute.
« Jamais je ne t’aurai imaginé avoir une aussi belle descente. »
La voix, sortie de ses plus tristes souvenirs, lui parvient aux oreilles et Faith s’immobilise. Dans ses gestes, dans son fil de pensées, dans le soupir qu’elle allait lâcher, exaspéré. Ses yeux s’écarquillent, se demande si elle n’a pas mal entendu, si elle ne rêve pas éveillée, fatiguée par les longues heures de travail. Elle sent une présence, dans son dos et s’alarme, se retourne avec lenteur, incapable de croire ce qu’elle entend. Et pourtant rapidement, le visage de son frère lui apparaît à la lueur décroissante de cette soirée d’Octobre, juste devant elle. Sa mâchoire se décroche, son coeur s’emballe contre sa poitrine.
Non, impossible, il lui reste encore deux ans. Un léger espoir se soulève avant d’être terrassé par le toucher. Les mains logées autour de son visage, les lèvres déposées sur le front. Faith, incapable de lutter contre elle-même, bat des paupières une longue seconde, profite, malgré l’alerte qui se met doucement en route. Et puis, l’homme s’écarte, un mince sourire collé sur les lèvres. Il n’est pas troublé pour le moins du monde, et Faith connaît son frère : il jubile très certainement d’être la cause du sien.
« Bonsoir Ada. »
Ça lui fout un coup au cœur, l’empêche de jouer de ses réflexes habituels et de s’éloigner de lui. Il sait. En joue. Déjà, à peine une seconde, et la cadette sait.
« J…John ? »
Question évidente et pourtant il lui faut dire le prénom tu, évité depuis l’arrestation pour essayer de reprendre le contrôle sur elle-même. Ses mains agrippées à la flute de champagne, le regard perdu dans celui de son frère ainé, Faith finit par réagir. Elle refuse le contact, se défait de l’étreinte, ce qu’elle n’a jamais supporté excepté pour les deux hommes qui comptent le plus pour elle. Son mari, et son plus grand ami, celui qu’elle a trahi. L’agente fait un pas en arrière, observe John de haut en bas, installé dans un costume sur-mesure, sombre, qui lui sied. Il a visiblement cherché à mettre de l’effet à son retour et Faith se déteste d’être si troublée. Elle lui semblait hors de portée, ne s’est pas préparée à le revoir, repoussant l’échéance, s’efforçant d’éloigner les pensées qui faisaient inévitablement surface.
« Qu’est-ce que tu fais ici ? » La blonde a l’impression d’être de retour quelques semaines plus tôt, lançant la même question à Elijah Haynes posté dans son salon ; le mépris en moins. L’agente désarçonnée a les mains contre sa poitrine, dans un geste de ce qui ressemble à du rejet, elle se protège, un deuxième pas en arrière. « Qu’est-ce que tu fais ici, John, et pourquoi ? »
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John N. Halloran
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Sujet: Re: Did you miss me ? ▬ Faith Lun 20 Mai - 19:13
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Faith A. Halloran
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Sujet: Re: Did you miss me ? ▬ Faith Mar 21 Mai - 20:17
DID YOU MISS ME ?
Maybe we're victims of fate Remember when we'd celebrate We'd drink and get high until late And now we're all alone
« Je viens te rappeler que ton cher grand frère existe toujours, au cas où tu l’aurais oublié entre tes millions de dossiers à traiter et pourritures à coffrer. »
Il sourit, et Faith n’aime pas cette expression sur son visage. Elle le connaît pourtant bien, l’a suivie le soir avant de s’endormir, dans ses cauchemars les plus troublants. C’est exactement de quoi John a l’air : une silhouette sortie de ses nuits troublées. La voix qui s’étire de défait de sa chaleur pour quelques secondes, contraste avec le dessin de ses lèvres, lui donne cette aura particulière, précisément effrayante. Faith, qui n’a pas l’habitude d’être désarçonnée s’accroche à cette sensation comme à une bouée de survie.
Elle ne veut pas avoir peur, aimerait ne pas sentir se faufiler l’inquiétude dans ses veines mais elle ne peut pas s’en empêcher. La fédérale voudrait croire que son frère ne lui ferait aucun mal, mais elle se mentirait à nouveau. La vérité, c’est que la cadette n’a absolument aucune idée de quoi il est capable. Du pire, certainement, de ça elle est persuadée. Mettrait-il sa violence à exécution, contre elle ? Est-il venu lui rendre la monnaie de sa pièce ? Faith semble se rendre compte, soudainement, qu’elle n’est plus sure de rien concernant son frère. Et cette ignorance, cette incompréhension, la terrifie plus que jamais. Ça se répercute, sous sa peau, dans sa poitrine, à l’intérieur. Au fond de son être, elle le sent.
« Je n’aurai pas pris toute cette peine de venir jusqu’ici pour quelqu’un d’autre que toi Faith. » L’agent spécial bat des paupières, s’autorise des respirations qu’elle s’efforce de calmer. Il faut qu’elle reprenne possession de ses moyens, elle le sait, son cerveau tente de se mettre en action. Mais son instinct la force à battre en retraite, elle ne sait que trop bien la valeur de ce qu’il considère comme une trahison. Et, maintenant, la blonde a sa confirmation, ce qu’elle savait déjà sans se l’avouer. Il est venu, pour elle. Pour quoi, précisément, elle n’en sait toujours rien.
« Tu as le bonjour de nos parents. Ils se demandent si un jour tu daigneras leur rendre visite avant qu’ils ne passent l’arme à gauche. » Faith a comme l’impression de sentir ses crocs se rétracter à l’évocation de ses parents. C’est un peu de colère que John peut lire dans les yeux de sa cadette, mélangée à la peur qu’il provoque chez elle. Un pas de plus, pour réduire la distance, Faith ne bouge pas, voudrait fuir, pas prête pour de telles retrouvailles. Ça lui hurle sous le crâne, elle doit se reprendre. Ses yeux détaillent la silhouette, cherche le signe d’une arme, la déformation du tissu alors que le frère regarde ailleurs. Elle observe, cherche le reflet d’une lame, et s’en veut, tellement ; tellement d’avoir à inspecter son propre sang de la sorte. L’ignorance, le sort qu’il veut lui jeter hors de son contrôle, la paralyse, l’empêche de marcher droit.
Le regard pétillant la force à soulever le sien, et Faith revient s’accrocher à ce visage qu’elle n’a pas vu, ignoré, rejeté, depuis des années. « Comment va Simon ? » Alors qu’il invoque le nom de son époux, Faith se sent un peu plus en colère, encore. Ses traits se modifient, la blonde a déjà vécu la peur de le perdre quelques temps plus tôt et n’est pas prête à subir cela à nouveau. L’échange paraît banal pourtant, elle a l’impression de sentir une menace à chaque syllabe énoncée. Les intentions de son frère ne sont pas claires, elle se les imagine mal intentionnées mais le fait de n’être sure de rien la plonge dans la paranoïa — peut-être pas. Traversée par une foule de sensation, celle qui maitrise d’ordinaire la fureur qui la pousse à continuer son travail se laisse dépasser de seconde en seconde.
Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas ressenti ça. Ses démons, toujours en contrôle, tenus en laisse, la colère maitrisée du bout des doigts. C’est son péché, ce qui la perdra, elle le sait. Pourtant elle n’arrive pas à la retenir, sent l’acidité remonter dans sa gorge, le ventre noué.
« Il est en vie, et j’en remercie le ciel mais certainement pas tes vieux amis, John. » Cette fois la blonde laisse échapper un venin sec, craché entre ses dents serrées. Elle redresse les épaules, détache une de ses mains de la coupe jusque-là calée contre sa poitrine. Elle se surprend à haïr le regard qui ne cesse de pétiller — une légère douleur s’infiltre au creux des côtes. « Tu peux retourner d’où tu viens. Retourner à nos parents, qui, je l’imagine sont certainement plus ravis de te voir sortis de prison que ma propre ascension. » C’est de la rancœur qui teinte sa voix, la vieille amertume, ses parents toujours disposés à descendre ce qu’elle imagine être sa quête quasi-religieuse sur terre. Son chemin, différent de celui qu’ils avaient imaginé, l’avait amenée à se séparer d’eux. Présents à son mariage, ils avaient reniés leur fille cadette quatre années plus tôt, préférant le criminel aux forces de l’ordre.
Faith ose alors, réduit à son tour la distance en ne faisant qu’un pas. Elle défie son frère du regard, plus petite que lui, plonge son regard noir dans l’éclat bleuté de son adversaire. Son cœur cogne dans sa poitrine, elle ne s’était jamais rendue compte à quel point cet homme avait pu lui manquer. Et le voir là le lui rappelle, la présence de John la nargue, force les choses qu’elle a enterré au fond de son cerveau à sortir de leurs boites.
« Je ne t’ai pas oublié, mon frère, pas un seul instant. Crois-tu que cela m’a fait plaisir ? Tu as refusé ma main tendue, considère-toi seul responsable de ta déchéance. »
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John N. Halloran
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Sujet: Did you miss me ? ▬ Faith Mer 22 Mai - 12:02
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Dernière édition par John N. Halloran le Ven 24 Mai - 16:29, édité 2 fois
Faith A. Halloran
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Sujet: Re: Did you miss me ? ▬ Faith Mer 22 Mai - 19:24
DID YOU MISS ME ?
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« Tu parles de celle qui aurait servi à me faire trancher la gorge dans une rue de New-York ? » Le ton de John change radicalement de température. Faith semble connaître les inflexions de sa voix, il est en colère, pour sur ; terriblement en colère. Ce n’est qu’un sifflement qui lui arrive aux oreilles, piquant, qui lui ressemble absolument. La fédérale peut sentir sa haine vibrer par-delà la barrière de sa peau. Le sourire s’est effacé de son visage, elle a touché un point sensible, elle le sait. C’est pourtant la vérité, s’il avait accepté son aide, il n’aurait pas perdu trois ans de sa vie en prison. Faith a fait des pieds et des mains, a dérogé aux lois, pour la seule fois dans sa vie, lui permettant ainsi une liberté immédiate, elle aurait pu lui apporter une protection. Il aurait été dégagé pour toujours de l’emprise de l’Irish Mob. Mais non, John a préféré rester loyal au camp adverse. Elle avait passé les menottes et il s’est chargé, seul, de fermer sa cellule.
« Tu sais parfaitement ce qu’il serait advenu de moi si j’avais accepté ton deal bancal. Mais peut-être est-ce cela que tu cherchais, finalement. — Comment OSES-tu ! » Le grand frère se rapproche encore d’un pas et Faith affiche un air affligé par la colère et l’outrage. Comment peut-il ne serait-ce qu’émettre l’idée, à voix haute. Jamais, ô grand jamais elle ne l’a voulu mort. Elle aurait tout fait pour lui épargner de vivre de la sorte, pour le ramener dans le droit chemin. Il semble oublier facilement qu’il lui a tourné le dos à la première occasion. Comment avait-il pu intégrer la mob, en premier lieu, sa propre sœur dans les forces de police ?
Les vieilles rancunes semblent ressortir, celles qu’elle avait enterrées, voir oubliées les années et la montagne de travail aidant. Se retrouver devant lui, ce soir, la chamboule, bouscule tout son être. John fait revenir à la surface tous ses meilleurs souvenirs et ses pires cauchemars, mais avec ça, les affres de leur réalité. Il la toise et la peur petit à petit s’efface de son regard. L’espace d’une seconde, elle en oublie même où elle est, et le but initial de sa venue. Son cœur cogne dans sa poitrine.
« Contrairement à toi, j’ai préféré choisir ma famille plutôt que de trahir les miens. Et c’est bien là, la seule chose qui nous différencie, ma sœur. — Ta famille. Elle déglutit, à nouveau, il soulève des montagnes pour la mettre en colère et la blonde a l’impression d’y céder doucement, visiblement posée sur une brèche. Ce qu’il ose appeler famille… des terroristes. Faith n’est désormais plus inquiète, simplement déçue, profondément, par le discours de son frère qui n’a finalement pas changé. Son voyage en prison ne lui a rien appris. — Ne remercie pas le ciel trop vite pour t'avoir donné la chance de pouvoir profiter de ton mari encore aujourd’hui. Dieu n'a rien avoir là-dedans. »
C’est un réflexe, sa main libre claque sèchement sur la joue du grand frère. Elle ne s’est pas contrôlée, laissant sa rage passer brièvement par les filtres qu’elle s’efforce de maintenir en place. Le geste la déconcerte elle-même, ses paupières battent frénétiquement ; elle inspire profondément, incapable de reprendre la parole pour l’instant. Elle ne voit pas que le bruit de sa paume contre la peau a retenu l’attention de quelques visiteurs, qui se détournent presque aussi vite. Sa main, suspendue, finit par se replier, ses longs doigts fins manucurés forment un poing qu’elle revient poser contre son ventre. Il joue avec ses nerfs, avec les points déclencheurs et il le sait. Faith s’observe céder à des pressions qu’elle connaît pourtant être sensibles. Elle voudrait être capables de se défendre sans céder, se parer d’un visage neutre et froid, mais il lui est impossible de garder la tête haute devant lui.
« Je t’interdis de menacer mon époux. Pose une de tes mains corrompues, un seul doigt sur Simon et tu regretteras de t’être trainé jusque cette foutue ville. » Sa colère irradie, son visage rougie, un mince filet semble s’être glissé entre ses lèvres. Dans un accès conséquent de rage, Faith a du mal à contenir le cheveu sur la langue qui faisait sa réputation petite, lui donnait tout un charme innocent. Elle ne se rend même pas compte de l’état dans lequel elle est plongée, écarquille les yeux face à la propre violence de ses propres mots. Elle est déconcertée par sa manière d’agir, est obligée de s’éloigner d’un pas, pour respirer.
« J’aurais tout fais pour te sortir de cette vie pleine de… péchés, entouré de connards, voleurs, meurtriers, tout fait ! Et TU as choisi de rester avec eux, sachant pertinemment qu’un jour nous serions amenés à nous rencontrer. Après ça, comment oses-tu me dire que j’ai cherché à te tuer. Tu es aveugle, attaché à des imbéciles. » L’irlandaise s’agite, déplace sa menue silhouette d’un pied à l’autre, puis s’arrête, revient planter son regard sombre dans celui bleuté de son grand frère. La peine qu’elle ressent à cet instant est immense, et semble ne s’être jamais tarie depuis sa trahison. Elle souffle, d’un coup, ses épaules retombent, un sourire nerveux peint ses lèvres. « Tu sais ce que ta famille a fait, John ? Ce qu’Elijah a fait ? Avant de fuir, de t’abandonner, ta famille ! Mon Dieu ! Un lâche ! Elle vient planter un doigt sec, accusateur, en plein milieu de la poitrine de son frère. Ses mains sont tachées du sang d’une enfant. Est-ce que c’est ça, « les tiens » ? J’allais passer sur tes propres horreurs. Je suis ravie d’avoir consacré mon âme entière, mon temps à les arrêter. Toi y compris. » Ces trois derniers mots sont un mensonge, destiné à le blesser, à lui rappeler comme elle a travaillé dur pour exterminer la menace de ce pays qu’elle s’efforce de défendre.
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John N. Halloran
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Sujet: Re: Did you miss me ? ▬ Faith Ven 24 Mai - 16:41
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Faith A. Halloran
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Sujet: Re: Did you miss me ? ▬ Faith Ven 24 Mai - 19:19
DID YOU MISS ME ?
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La sœur cadette lâche un hoquet de surprise alors que les doigts froids attrapent son visage. Elle s’immobilise, retenue par un crochet dans son ventre. Une soudaine angoisse déverrouille son instinct, qui lui intime de ne pas bouger, de ne pas lutter, là, alors que John s’essaie à reprendre les rênes de leur « conversation ».
« Ose me dire que tu as pris ton pied à me foutre en taule. » Sa main se serre autour de la coupe, l’autre accroche le tissu de sa blouse blanche, fluide. Il regarde directement au fond de son âme, ne lâche pas son regard sombre et furieux, fouille dans sas tête la vérité. Faith le sait, il lui est inutile de se cacher et ses mensonges n’ont visiblement aucun impact sur lui. Comment peut-elle se mentir à elle-même, après tout, elle est incapable de lui mentir, à lui. « Regarde-moi droit dans les yeux et oses me dire tu y as pris plaisir, Faith. »
Pour la première fois depuis des années, la blonde ressent le besoin de pleurer. Elle se rend compte qu’elle ne retrouvera pas l’épaule de son frère pour l’aider, sera définitivement seule pour affronter le reste du monde. Si Simon est évidemment son soutien le plus important, l’agente avait espoir que le passage en prison fasse réfléchir John. Elle espérait qu’il oublie tout ça, qu’il revienne dans le droit chemin. Alors qu’il maintient toujours son visage et qu’il élève à nouveau la voix pour lui rappeler toutes les fois où il a été là pour elle, la fédérale a l’impression de rapetisser, de redevenir enfant. Elle sait qu’il a raison, et déteste cette idée. Tout son être respire la haine maintenant, désormais libre de ses mouvements. Elle ne bouge pas, baisse la tête, la foule de sensation qui tape à ses portes lui semble impossible à gérer. Faith n’était pas prêté à ça, pas faite pour composer avec autant d’émotions. Laissée aller à ce qu’elle méprise, l’espoir, la blonde goûte l’amertume d’une profonde déception. John n’est pas venu faire amende, n’est pas venu se ranger à ses côtés.
« Ma seule faute a été de croire naïvement que le jour où nous en arriverions là, tu saurais faire ce qu’il faut pour ne pas me trahir. » Ses paupières se ferment l’espace d’un instant, elle inspire profondément, desserre son emprise sur le morceau de tissu pour remonter une partie de ses cheveux derrière son oreille.
« Tu crois sincèrement que je ne suis pas au courant du passif d’Elijah ? » Elle secoue la tête, exaspérée, épuisée, relève le visage pour se confronter à l’expression du mal qui a rongé son frère. Cette « mob », cette organisation criminelle a détruit l’homme en qui elle avait le plus confiance. Ils lui ont tout pris et à nouveau, il s’en retourne vers eux. Il lui est inutile de croire davantage que les choses changeront, sa secrète espérance s’évanouit au fur et à mesure qu’elle lit ce qu’il se passe dans les yeux de son frère. « Les miens sont peut-être des lâches et des meurtriers mais, JAMAIS ils ne m’ont tourné le dos. Tu ne peux pas en dire autant, de ton côté. »
Inutile pour elle de se mentir, elle passe une main sur son visage, se redresse, d’abord puis silencieuse puis ; un mince rire passe ses lèvres. L’expression secoue ses épaules alors qu’elle observe autour d’eux, se défait de la silhouette de John, émet quelques pas en arrière. Les mots lui sont douloureux. Il n’a pas changé d’allégeance. Elle s’est voilé la face, après tout, car il a raison : son frère a toujours été là pour elle, peu importe les barrières qu’elle s’était acharnée à poser, peu importe les voies empruntées. Il est loyal. Comment avait-elle pu songer une seconde qu’il reviendrait dans la lumière, après l’avoir jeté à l’ombre ? Elle aurait du ne pas lui donner le choix, le forcer à accepter ce deal quand elle avait pu. Sa main se pose sur sa joue, passe sur sa bouche, la blonde secoue le visage ; puis revient lui donner son attention.
« À qui pouvais-je tourner le dos, John ? À Maman et Papa, qui m’auraient troqué pour le premier ivrogne du quartier si tenté qu’il s’implique davantage pour une cause criminelle ? À toi, pour qui j’ai dérogé à mes valeurs, proposant un marché plus qu’exemplaire pour te sortir de toute cette… merde ?! Sa main claque contre sa cuisse. Simon est resté, lui. Et je lui suis loyale. Il ne fricote pas avec des assassins. Ne me force pas à faire des choix impossibles pour me les jeter au visage. Faith revient vers lui, sa voix ne s’échappe plus sur un ton suraigu. Elle a du mal à contrôler l’émotion qui la teinte. Tu… Sa phrase se suspend, elle regarde ailleurs, inspire, s’essaie à reprendre. Tu as choisi ces hommes, pas moi. Tu as préféré pourrir en prison plutôt que d’accepter ma protection. Tu t’assoies sur des actes innommables au nom d’un clan qui ne voit rien d’autre que l’argent. » Sa main soulevée, accompagnant ses paroles, forme un poing, qu’elle serre à défaut d’être capable de se contrôler. Sa voix semble s’apaiser un peu, sa main serrée tremble et un éclair étrange lui passe dans les yeux. Cette fois ce n’est ni de la colère, ni de la déception, ni de l’espoir. « Je t’en supplie, John. A peine ses mots échappés qu’elle les regrette. La mob est finie. »
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John N. Halloran
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Sujet: Re: Did you miss me ? ▬ Faith Sam 25 Mai - 13:36
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Faith A. Halloran
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Sujet: Re: Did you miss me ? ▬ Faith Mar 28 Mai - 14:37
DID YOU MISS ME ?
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« Grâce à toi, oui. »
Son dernier espoir vient d’être mis en pièce. La voix froide lui rappelle qu’il n’a pas changé, qu’il ne changera pas. John sera son ennemi pour le reste de leur vie. Sa plainte, sa supplication n’aura pas suffi. Les yeux de la blonde se ferme un instant, elle inspire difficilement, une lame de couteau plantée au milieu de sa poitrine. Il se redresse, l’observe à nouveau. Alors elle décide d’en faire de même, de ne pas lâcher le regard, de redresser ses épaules. « Tu attends de moi que je te remercie pour ça ? Que je remercie la grande Faith Halloran d’avoir été aussi clémente envers son criminel de frère ? Chaque moi lui fait mal, ce qu’il pense défait les traits assurés sur son visage. Est-ce ainsi qu’il l’imagine ? Il laisse échapper une expression sèche, se moque, l’accuse désormais, s’est rapproché. Faith ne bouge plus, à nouveau attachée à la coupe de champagne vide. Tu m’as mis le couteau sous la gorge : choisir de crever dehors ou choisir la Mob en dépit de notre relation. »
Il n’entend rien, ne veut rien comprendre. L’un comme l’autre sont butés dans leurs idées. Voilà ce qu’il en est, les Halloran, loyaux jusqu’au dernier souffle, face à face, chacun attaché à des valeurs contraires. Ça lui fait un mal de chien. La blonde ne se rappelle pas avoir autant souffert. Même lui passer les menottes et l’avoir vu partir, jugé coupable, enfermé ne l’avait pas autant blessée. Quelque chose dans le renoncement dont fait preuve John la déçoit et la chagrine. Il ne lui reviendra pas, c’est terminé.
« Est-ce qu’il y a une seconde dans ton existence où tu vois autre chose que toi-même Faith ? Autre chose que tes propres choix, que tes propres décisions, que ton putain de travail ? » Elle lève outrageusement les yeux au ciel. Son ton reste égal mais elle peut sentir la haine vibrer jusqu’à elle. En terme d’engagement, ils sont égaux et cet argument ne fait que l’effleurer. La fédérale passe pour l’égoïste, une fois de plus et elle se braque. Puisque c’est ainsi qu’il décide de la considérer, Faith refuse de lui faire davantage de faveur. « Simon est resté mais, combien de temps crois-tu qu’il va tenir lorsque sa propre femme n’a d’yeux que pour ses dossiers ? — Occupes-toi de remettre ta vie en ordre, John, ne te mêle pas de mon couple. — Tu as déjà trop perdu pour rester aveuglée. » La colère et le chagrin lui barrent le visage. Faith inspire encore une fois, laisse son regard planté dans celui de son frère.
« Visiblement cela m’a coûté plus qu’à toi. Les mots claquent. Je sais ce que tu viens faire ici, qui tu viens rejoindre. New-York ne t’as pas servi de leçon alors je vais simplement te prévenir. Quoi qu’il se passe, quoi que tu fasses, quoi qu’ils essaient de tenter, grand frère, je démantèlerai l’organisation avant qu’elle ne prenne autant d’ampleur qu’à Chicago Je ne m’arrêterai pas avant d’avoir terminé. Je te conseillerai bien d’aller refaire ta vie ailleurs mais tu es buté, tu ne veux rien entendre alors soit. » Elle hausse une épaule sèchement, bat des paupières. Elle n’avait pas envie d’en arriver là. Faith préfère brûler les ponts avant qu’il ne le fasse, souffrir en premier et arrêter de s’accrocher à ses illusions. John est perdu. « Je ne m’arrêterai pas pour toi. L’inflexion dans sa voix note la douleur que ses propres mots lui infligent. Elle s’efforce de redresser encore un peu les épaules, s’arme de mépris. Si tu dois finir les menottes au poignet, je m’assurerais de le faire moi-même. Tu sais que j’y arriverais. Quelques mois, un année ou deux, et les « tiens » seront évacués de Chicago. J’ai prévenu Haynes qui a été assez stupide pour ne pas faire le mort plus longtemps. Maintenant va-t-en. »
Sa lèvre tremble même si elle essaie de tenir bon.
« Je ne veux plus te voir. — Faith est-ce que ça v… oh. John. La fédérale n’avait pas vu son mari arriver, son regard ne dévie pourtant pas de la haute silhouette irlandaise. Simon, par réflexe, dépose une main sur le bras tendu de son épouse, se place près d’elle. Sa colère s’est effacée, l’inquiétude a pris place et la colère. Il sait parfaitement ce que cela coute à Faith de se tenir face à son sang, le traitre, le criminel. — Je te déteste. La fédérale a du mal à articuler et pourtant elle s’efforce de cracher ces quelques mots, les yeux embués. Elle n’a jamais dit plus grand mensonge, ça lui crève le cœur. Sa main se déplace de la coupe de champagne à l’avant-bras de Simon, elle se raccroche à lui, comme si elle allait s’effondrer d’une minute à l’autre. Le galeriste, jusque-là silencieux, accorde un regard au criminel. — Tu ferais mieux de partir. »
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John N. Halloran
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Sujet: Re: Did you miss me ? ▬ Faith Mar 4 Juin - 23:51