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 Surrender - Natalia, Josef & Taylor

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Taylor M. Obrien

Taylor M. Obrien

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MessageSujet: Surrender - Natalia, Josef & Taylor   Surrender - Natalia, Josef & Taylor EmptyMar 31 Jan - 20:35





Surrender
Natalia & Taylor

Les portes de l’ambulance s’ouvrent sur une lumière aveuglante alors que des médecins sont déjà entrain d’aider les secouristes à tirer le brancard vers l’entrée de l’hôpital. Milo est dessus, son visage est blanc comme la mort, ses lèvres bleues et je ne sais pas si j’y retrouverais un jour son sourire. Jambes tremblantes, je ne lâche pas un seul instant sa main que je serre entre mes doigts ensanglantés. Je ne sens pas le froid qui transperce mes os, complètement focalisé sur les évènements qui se déroulent sous mes yeux.
Les portes de l’hopital s’ouvrent et nous nous y engouffrons, une vague de chaleur venant brutalement contraster avec ce froid profond de cette hiver rouge. J’entends la voix du toubib au loin qui s’adresse au secouriste, mes yeux ne lâchant pas le visage de Milo dont les yeux sont résolument clos.
Me lâche pas frangin, tiens le coup. Ma main le serre plus fort, comme si mes pensées pouvaient lui parvenir pour le réveiller, pour le réchauffer, le sauver. J’en sais trop rien.

- O’brien ?

Un claquement de fouet au cerveau, je lève mon regard et fait face à mon chef qui est là, lui aussi, continuant sa course à côté du brancard.

- Vous êtes blessé ? Vous étiez là-bas ?

Je le regarde alors que nous franchissons deux portes battantes, pas foutu de lui sortir la moindre parole, la moindre confirmation. Le bruit des balles contre le mur s’entrechoquent contre ma boite crânienne suivit du bruit qu’elles faisaient lorsqu’elles pénétraient les chairs.

- Il est diabétique.
- Qui ?
- Milo, il est diabétique.
- C'est un ami à vous ?

J’acquiesce, continue de marcher avec eux et un bras puissant bloque ma route alors que le brancard, lui, la poursuit sans moi. Je fronce les sourcils et rejette brutalement le bras de Sanchez.

- Poussez-vous ! Faut que j’sois avec lui !

- Non O’brien, vous êtes émotionnellement trop impliquez !

Je ne l’écoute pas, j’en ai rien à foutre de savoir comment j’suis émotionnellement impliquée ! La seule chose que j’veux, c’est de n’pas quitter Milo et m’occuper de lui, être là quand ils vont lui injecter mille et un liquide pour le réchauffer et pour stabiliser son diabète. Je me débats malgré sa poigne ferme sur mes épaules, malgré mes un mètre cinquante qui ne valent absolument rien contre la carrure de mon chef…

- Putain mais lachez-moi ! J’veux m’occuper de lui !

Je frôle la crise de nerfs, commence à sentir une vague de chaleur m'engluer dans une rage profonde qui menace de m'exploser au visage.

- TAYLOR ! La gifle fend l’air et claque ma joue, sonnant mes émotions trop explosives alors que mon regard humide se reporte sur Sanchez, humiliée. Merde, reprenez-vous. On a besoin de vous mais je n’peux pas vous laisser vous occupez de lui, vous l’savez. Vous êtes en état de choc, je sais que ça a dû être dur là-bas mais c’est pas le moment de craquer, d’accord ?

Bras ballants, bouche entrouverte, larmes roulant sur mes joues, je le regarde comme si j’étais une attardée qui ne comprend pas un traitre mot de ce qu’il me dit. Sanchez me sonde rapidement du regard. C’est un chef dur, exigeant et qui se fait passer pour un putain d’insensible mais en cette seconde, son regard est plus expressif que toutes les remontrances qu’il a pu me faire depuis le début de mon internat. Je lis de l’humanité et mes larmes redoublent.

- Un tas de victimes vont avoir besoin de vous. Vous allez vous isolé cinq minutes, vous reprendre et faire ce pourquoi vous êtes ici. Moi je me charge de votre ami, compris ?

J’acquiesce mollement sans même être convaincu de ce qu’il me raconte, encore sous le choc de la gifle.
Ou plutôt de tout ce qu’il vient de se passer en l’espace de deux heures. Je reste planter là. Cligne des yeux. Et me retrouve face à l’accueil du côté de la chirurgie. Black out complet, impossible de savoir ce que j’ai fait entre temps, de savoir combien de temps s’est écoulé depuis Sanchez à maintenant.

- Taylor ?! Dieu merci tu n’as rien ! J’arrivais pas à te joindre !

Mon regard se tourne vers Dylan qui court vers moi, ses deux mains sur mes épaules. Ses cheveux en bataille, il porte encore ses chaussons de chirurgie.

- T’étais en salle d’op ?
- Oui. Un des blessés par balle. T’étais là-bas ?
- C’était une femme ?
- Hein ? Il me regarde de la tête aux pieds, scrutant sûrement tout ce sang qui imprègne mon haut et mes mains. Non, un gosse.
- T’as entendu parlé d’une Daya ? Laghari ? Une indienne, brune aux cheveux long. Une balle dans la poitrine.

Dylan réfléchit et moi je n’sais pas combien de temps je vais réussir à supporter cette pression émotionnelle sans péter les plombs. J’ai peur, non, je suis terrorisé de ce qu’il va m’annoncer avec ce regard de compassion.

- Elle est encore en salle d’opération. C’est Trudow qui s’en occupe. J’en sais pas plus, désolé.

J’ouvre la bouche et il me coupe d’un geste de la main.

- Je viendrais te voir quand elle aura fini d’opérer. Je dois y retourner.
- Ok. Merci.

Je ne le sens pas me serrer dans ses bras, tout comme je ne me sens pas traverser le couloir pour me retrouver assise sur un siège, regard dans le vide. J’ai l’impression que mon cerveau n’arrive plus à suivre, n’arrive plus à emmagasiner toute cette dose de stress et d’angoisse qui me ronge chacune de mes cellules.
Je devrais être aux urgences à m’activer pour soigner les blessés, à essayer de sauver les cas les plus critiques. Je devrais y être pour faire mon job, pour assumer ce dans quoi je me suis engagé depuis plusieurs années. Mais je n’suis pas foutu de me lever ou de même appeler qui que ce soit pour prévenir les proches de Milo ou de Daya qu’ils sont tous les deux à l’hôpital.
J’ai du mal à réaliser, du mal à percuter ce qu’il s’est passé là-bas. J’ai l’impression que toutes ces images sont celles tirés d’un film, d’une vieille série ou qu’elles sont tout simplement le fruit de mon imagination. Un seul coup d’œil suffit sur mes mains pour prendre conscience que tout n’est que la réalité et que Daya est actuellement entre la vie et la mort, luttant pour sa survie. Son sang orne mes mains, mes poignets, mon manteau et mon pull gris. Je sens de nouveau ses côtes craquer sous mes paumes, revois son visage dodeliner alors que je fais pression sur son cœur dans l’espoir de la voir ouvrir de nouveau les yeux.
Je revois ces gosses morts, têtes en charpies, les mères folles de rages ou effondrés, les pères hébétés ou hurlant le nom de leurs femmes ou maris décédés. Je revois ce carnage, cette neige boueuse de sang, de chair parfois.
Mes yeux rivés sur mes paumes, je mets une bonne poignée de seconde avant de capter que quelqu’un prononce mon prénom. Mon regard se lève et plonge dans celui de Natalia avant que mes larmes ne me brouillent complètement la vue.
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Natalia Manning

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MessageSujet: Re: Surrender - Natalia, Josef & Taylor   Surrender - Natalia, Josef & Taylor EmptyJeu 2 Fév - 16:51

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Les portes de l’ambulance se referment, laissant derrière eux les cris et la neige encrassée de sang qui recouvrent désormais cette rue du West Side. Natalia aimerait se réveiller, ce serait le moment parfait pour ca, mais ce n’est que la réalité, une réalité dure et cruelle qui est bien loin d’être terminée. Le secouriste s’active autour de James, il lui fait enlever sa veste et elle voit le visage de son mari se tordre de douleur, la suite est moins laborieuse puisque l’infirmier ne s’encombre pas et découpe purement et simplement le pull du motard. La jeune femme serre son enfant contre sa poitrine et passe une main rassurante dans ses cheveux dans une allure régulière qui la calme sans doute tout autant que le petit garçon, mais il finit par être intrigué par les mouvements et les gestes qui se déroulent tout autour de lui et finit par se dégager un peu de l’étreinte de sa mère pour participer un peu plus à la situation. Eliott avait toujours été un enfant particulièrement curieux et ca depuis qu’il avait été en âge de marcher et donc de farfouiller dans tous les recoins de l’appartement, cela la fait sourire quand elle en parle aujourd’hui, mais pour la jeune mère qu’elle était à l’époque, c’était une plaie de taille, elle avait non seulement dû sécuriser les moindres recoins de la maison,, mais en plus de cela, elle ne pouvait le laisser se dérober ne serait-ce qu’un instant à sa surveillance qui se devait d’être accru. Elle essaye de distraire l’enfant afin de lui éviter la vue de la blessure de son père qui ne doit pas être très jolie à voir, à en croire tout le sang qui engorge ses vêtements, mais c’est peine perdue, il ne l’écoute plus vraiment. C’est son père qui prend le relai et l’attire contre lui de son bras valide qu’il passe autour des épaules de son fils dérobant son regard afin de le préserver au maximum, ce qui n’était pas sans difficulté au vu de la proximité qu’ils partageaient tous. La main de James se glisse dans la sienne et la chaleur qu’elle dégage la réchauffe un peu, elle ressert ses doigts autour des siens et plonge son regard dans ses prunelles fatiguées, laissant échapper un mince sourire qu’elle force un peu lorsqu’il lui dit que tout va bien. Elle a envie d’y croire, mais cette ambulance et le sang de l’homme qu’elle aime sur le sol ne l’y aident guère.

Les portes de l’ambulance finissent par se rouvrir devant l’hôpital, enfin devant est un euphémisme, une longue lignée de véhicule de secours sont stationnés tout le long de la route et décharge dans l’urgence et un certain chaos, les passagers. Natalia attrape la main de son fils et le ramène près d’elle, le temps que l’ambulancier aide son mari à descendre, non sans lui arracher quelques grognements de douleurs, la jeune femme descend précautionneusement et prend son fils dans ses bras avant de presser le pas derrière les deux hommes. Lorsqu’ils arrivent dans l’entrée, le secouriste qui soutient James le remet entre les mains d’un médecin en lui disant que la balle est profondément ancrée dans son bras et qu’il n’a pas pu faire quoi que ce soit sans risquer d’aggraver la situation avant de lui tendre une fiche d’informations sur le blessé avec ce qu’il a pu récolter pendant le trajet. Les mots profondément et aggraver, tout comme la blancheur du visage de son mari fait remonter son inquiétude d’un large cran. Elle n’a le temps de faire que quelques pas avant qu’un infirmier ne lui barre soudainement le chemin. « Vous ne pouvez pas venir madame. Elle s’en fiche un peu de ce qu’il pense et tente de passer quand même, mais celui-ci monte d’un ton et la repousse en arrière. Madame, nous allons l’emmener en salle d’opération, allez en salle d’attente et nous viendrons vous prévenir dès que les médecins auront terminé. » James se retourne et s’arrête, mais les médecins ne lui laissent guère le temps de revenir sur ses pas, il jette alors un regard à sa femme et lui adresse un signe de tête qui se veut sans doute rassurant le connaissant. Elle reporte son regard sur l’infirmier, n’ayant pas écouté le moindre mot. « Hein ? »

« La salle d’attente est par là. Il tend son bras dans la direction de la petite pièce qui borde le couloir est-ce que votre ami.» « mon mari, c’est mon mari. » Elle est complètement déconnectée de la réalité et ne semble pas nécessairement réactive, ce dont l’homme se rend rapidement compte. Tout va bien se passer madame, regardez-moi. Elle plonge alors son regard dans le sien d’un air un peu incrédule. Est-ce que votre mari à un historique médical particulier ? des allergies connues ? » Elle secoue la tête à la négative. « Bien, allez vous asseoir, on revient vers vous dès qu’il sera sorti du bloc. »

Sur ces mots, il la laisse et se dirige déjà vers d’autre personne, il faut dire que l’hôpital est plein à craquer et tout le personnel est sur le qui-vive, pas de temps à perdre en parlotte inutile visiblement. Après quelques seconde inanimée, elle se dirige finalement vers la salle qu’on lui a indiquée et ou de nombreuses têtes baissées contemple le sol, d’autre pleure à chaudes larmes, certains sont même endormis dans des positions plus qu’improbable. La Serbe se dirige dans un coin de la pièce pour s’isoler au mieux du reste des gens et s’installe sur l’un des sièges son fils toujours serré contre elle. Lorsque elle rencontre son regard et la moue fatiguée et triste qu’il affiche, elle dépose un baiser sur son front. « Les docteurs vont soigner le bras de papa et ensuite, on pourra rentrer à la maison mon cœur. » « Pourquoi les méchants, ils ont fait mal à papa et aux gens ? » Elle pousse un soupir et lève les yeux au ciel. « Je ne sais pas mon chéri, tu sais parfois certaines personnes sont très malade dans leur tête et font des choses méchantes sans raison. » « Comme les lapins ? » Référence directe au braquage dans lequel ils s’étaient tout deux retrouvés quelques mois plus tôt. « Oui comme les lapins mon trésor, mais comme la dernière fois la police va les trouver et les mettre en prison, comme ca ils ne pourront plus faire de mal à personne. Elle lui adresse un sourire qui se veut rassurant et elle espère profondément que le sien se révèle plus efficace que celui de son mari quelques minutes plus tôt. Ne t’inquiète pas d’accord ? Papa et maman te protège, il ne peut rien t’arriver d’accord. Rien. » Et elle resserre son étreinte comme si son enfant risquait de s’échapper à tout instant et commence doucement à le bercer pour l’endormir, ce qui ne devrait pas être très difficile vu le comportement qu’il affiche et qu’elle connaît par cœur. Natalia ne saurait dire combien de temps s’écoule, dix ? Vingt ? Quarante minutes ? Elle n’en a guère conscience et ne cesse de ressasser ce qui vient de se passer, elle ne cesse de penser au motard à qui on extrait une balle du bras en ce moment même, à son fils qui s’est endormi contre sa poitrine et dont elle sent le souffle régulier dans son cou. Ses yeux se ferment un instant, mais elle n’arrive pas à se détendre, elle se retient déjà de bouger plus que de mesure de peur de réveiller son enfant qui a bien mérité un peu de répit. C’est alors que son regard tombe sur une silhouette familière qui vient de s’asseoir un peu plus loin et dont les vêtements sont rougis par le sang. « Taylor ? » La jeune femme lève les yeux vers elle avant de se mettre à pleurer. Natalia voudrait pouvoir se lever pour la réconforter ou tout du moins s’assurer qu’elle va bien, mais ca lui est bien difficile dans l’instant. « Taylor est-ce que ca va ? Tu es blessée ? » Elle secoue vaguement la tête et Natalia se penche un peu vers elle et lui fait signe de venir près d’elle et d’Eliott, ce que la baby-sitter finit par faire avec difficulté lui semble-t-il. Lorsque cette dernière prend place sur le siège qui borde le sien, la jeune maman pose sa main sur celle recouverte de sang de la brunette et lui adresse un sourire compatissant. « Respire, il faut que tu te calmes. Regarde-moi. Elle s’assure de capter le regard de la jeune fille. Prends une grande inspiration. Et elle fait de même avant d’expirer, si ca marche pour les contractions ca doit bien marcher pour les instants de panique après tout la différence est infime. Voilà ! » Elle ressert ses doigts autour de sa paume et hoche la tête. C’est toujours plus facile de concentrer ses pensées sur les malheurs des autres pour oublier un instant les siens. « Dis-moi… »
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Taylor M. Obrien

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MessageSujet: Re: Surrender - Natalia, Josef & Taylor   Surrender - Natalia, Josef & Taylor EmptyLun 6 Fév - 17:26





Surrender
Natalia & Taylor

J’suis toubib, en tout cas, j’suis pas loin de l’être, alors je devrais arrêter de chialer comme une merde. Je devrais être debout, mains désinfectées pour les replonger dans de nouveaux corps à sauver. Je devrais déjà donner deux ou trois ordres dans toute cette urgence, répondre à ceux de mes chefs pour au mieux gérer tout le service des urgences qui commencent déjà à dégueuler de blessés.
Mais non, je suis là, assise sur un siège à chialer, à me morfondre, à repasser en boucle ce qu’il s’est passé, pas foutue de gérer la situation comme je devrais être entrain de le faire. Et quand je croise le regard de Natalia, c’est pire. Je l’aime bien cette maman. Elle et moi sommes l’archétype de la différence sociale. Même âge mais vie complètement différente. Elle mariée, moi célibataire. Elle maman, moi sans l’ombre d’une envie d’avoir un rejeton dans les jambes. Elle qui galère à pouvoir reprendre des études, moi qui galère à les poursuivre.
Je trouve en elle un écho qui n’est pas le mien et pourtant, sa présence est ce genre de truc qui vous rassure. Peut-être la raison pour laquelle je me mets à chialer comme un gosse.
Et en parlant de gosse, c’est Eliott qu’elle tient dans ses bras alors qu’il dort profondément.

Qu’est-ce qu’ils foutent là ? Eux aussi attendent des nouvelles d’un proche ? Ils attendent des soins ? Est-ce qu’elle est là par le plus grand des hasards pour Eliott ou eux aussi étaient là bas ? la panique me serre comme un étau.

- Taylor est-ce que ca va ? Tu es blessée ?

Je baisse mon regard sur mes mains et mes vêtements en sang et secoue négativement la tête, lentement, presque par pur automatisme.
Non, je ne suis pas blessée.
Et non, ça ne va pas.
Natalia me fait signe de venir près d’eux, dans le siège étonnamment libre vu le monde qui afflux. Je prends deux bonnes secondes avant de réussir à capter que je dois bouger et au moins trois de plus avant de réussir à le faire. Tout mon corps est douloureux et ankylosé. Ca fait combien de temps que je suis assise ici ? Je marche lentement et m’assois lourdement sur le siège qui borde le leur, tournant mon visage vers celui de la jeune maman.
Le regard et le sourire qu’elle me lance me donne l’impression d’avoir changé de dimension, d’avoir perdu 5 ans et elle, d’en avoir gagnée.
Je perds pieds, j’ai l’impression d’avoir les pieds dans le vide et mon œsophage qui se contracte, m’empêchant de pouvoir respirer correctement tant mes sanglots sont énormes, bloqués dans ma gorge.

- Respire, il faut que tu te calmes. Regarde-moi.

Nos regards se croisent, j’ai l’air pathétique. Tout ce qu’il se passe est irréel, tout ce qu’il s’est passé doit être une putain de blague. Ca n’peut pas être autrement.
Je n’ai même pas senti tout de suite sa main sur la mienne, encrassée encore de sang. J’ai la tête comme un ballon, le cœur lourd, l’estomac prêt à tout dégueuler dans la seconde. Je tremble, j’me les cailles alors qu’il fait toujours une chaleur à mourir dans les hôpitaux.

- Prends une grande inspiration.

J’essaie de suivre ces indications alors que les larmes n’en finissent plus de couler, que j’ai envie de chialer comme un gamin et de me blottir contre Natalia, visage qui m’est sympathique, qui m’éveille des envies de gosses comme celui de se blottir contre sa mère pour oublier cet immonde cauchemar.
La question n’est pas de savoir quand est-ce que ce dernier prendra fin mais de savoir COMMENT il se terminera. Je repense à Milo… puis à Daya.
Inspire. Expire. Accroche toi au seul visage familier que tu possèdes, au seul soutient encore vivant, encore en forme devant toi.
Ses doigts resserrent ma paume un peu plus fort et dans un élan, dans un besoin brutal, ma main accroche la sienne avec force, sans jamais la lâcher. Mon regard dévie vers le sol, ce lino brillant qui sera bientôt dégueulasse au possible.

- Dis-moi…

Lui dire quoi ?
Raconter toute cette merde ? J’aime pas ça, faire tourner le monde autour de ma petite personne, le faire tourner autour de mes problèmes. Mais les mots sortent sans y être invités, mes yeux encore humides de larmes.

- J’étais dehors quand ils ont tiré, près du salon de tatouage. Je murmure, chuchote, comme si dans les songes d’Eliott, le gamin pouvait m’entendre. Y avait du sang et des corps partout, c’était un putain de carnage.

Plus les mots s’échappent, plus la scène se précise un peu plus devant mes yeux que je lève vers Natalia.

- J’te jure Nat, j’avais jamais encore vu ça. Y avait… des gosses putain. Même la banque c’était Disneyland à côté.


Ma jambe s’agite frénétiquement, stressée à mort, angoissée au possible. Ma main se resserre autour de la sienne alors que de l’autre, je me passe une main sur mon visage sec de quelques taches de sang et surtout tiré par l’épuisement.

- J’étais avec une amie proche à moi, Daya. Elle s’est prise une balle en pleine poitrine. J’ai fait ce que j’ai pu en attendant les secours mais j’suis même pas certaine que ça soit suffisant. J’sais même pas si elle est encore en vie à l’heure où j’te parle.

Les larmes reviennent sans un sanglot pourtant, juste un tremblement dans mes chuchotements. Je déglutis, dans l’espoir de faire disparaitre la haine et l’angoisse avant de poursuivre.

- Mon meilleur pote est aussi ici, il s’est blessé pendant des secours je crois. Je sais pas où il en est. J’devrais même pas être ici mais j’ai l’impression que j’serais pas capable d’aller les aider, de peur de faire une connerie.

De peur de trop penser à Daya, à Milo. D’être perdue dans mes pensées, dans mon angoisse, dans ma haine de ces putains de terroristes que j’aimerais retrouvé un par un. Ou les fuir par peur de crever. D’être trop à l’ouest, au point de faire une connerie, au point de faire une seule fausse manœuvre.
Et dans un élan de conscience, comme si un coup de jus me rappelait que la réalité existe encore, et que le monde autour aussi, mon regard se lève sur Natalia.
Son visage est blanc, livide. Ses yeux, peut-être humides, effrayés, angoissés, je sais pas vraiment. Je percute quand je vois les tâches sur son jean, sur le bout de ses doigts. Mon regard glisse vers Eliott. Un gamin. Sapin de Noël. Chant de Noël. Le gosse m’a parlé de ça, il y a quelques jours quand je suis venu le garder, que sa mère devait l’y emmener.
Je fronce les sourcils, articule en douceur alors que je me tourne un peu plus vers elle.

- Putain… tu y étais ? Vous étiez là-bas ?

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MessageSujet: Re: Surrender - Natalia, Josef & Taylor   Surrender - Natalia, Josef & Taylor EmptySam 11 Fév - 17:31

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Sa main se raccroche à la sienne comme si elle ne le contrôlait même pas, la détresse qui transparaît de la jeune fille sert le cœur de Natalia et résonne un peu en elle, miroir de celle qu’elle contient depuis maintenant trop longtemps, mais elle ne peux pas craquer, elle n’est pas ici toute seule, comment pourrait-elle rassurer son petit garçon, comment pourrait-elle lui faire croire que le monde tourne encore et qu’il est en sécurité si il se trouve témoin de l’angoisse de sa mère ? Et Taylor est désormais une raison de plus pour elle de ne pas se laisser aller à pleurer, elle ne lui sera pas d’une grande aide si elle fond à son tour en larmes. La serveuse ne connaît pas Taylor si bien que ca, elles ne gravitent pas dans le même monde, ne fréquente ni les mêmes personnes, ni les mêmes endroits, à dire vrai et malgré le fait qu’elles aient exactement le même âge, leurs vies n’ont absolument rien en commun…Pourtant, Natalia n’envie pas vraiment cette liberté, c’est vrai et elle ne nie pas que parfois, elle aimerait juste avoir plus de temps pour elle, elle aurait aimé avoir eu le temps et les moyens de faire autre chose que de servir des pintes de bière à des alcooliques en devenir, mais au final et en y réfléchissant, elle ne regrettait ni son mariage, ni le petit garçon qui dormait contre elle et rien que le fait qu’il existe valait bien tous les sacrifices qu’elle avait pu faire et qu’elle continuerait probablement de faire toute sa vie.

Les mots finissent par s’échapper de la bouche de l’interne en un flot de paroles chuchotées comme si le fait de les exprimer à voix haute ne les rendrait que trop réels. Rien de ce qu’elle dit ne la surprend cette vision d’horreur ne lui est que trop familière, elles auraient été ensemble que cela n’aurait pas été très différent, visiblement les dégâts s’étaient étendus sur l’entièreté de la rue et avait déposé en son sein, son voile rougeâtre à distances régulières. Lorsqu’elle mentionne les enfants, Natalia ne peut s’empêcher de reporter son regard sur le sien qui semble avoir définitivement sombré dans un sommeil bien mérité et qui dieu merci est pour l’instant calme et serein. Natalia caresse du pouce le dessus de la main de Taylor dans un geste régulier et machinale qui se veut tranquillisant, elle ne dit rien et se contente d’offrir une oreille attentive à sa nounou. Ainsi, elle continue et mentionne la vraie raison des larmes qui barbouille son visage rougi par le chagrin et lorsqu’elle mentionne Daya, la jeune maman tique un peu, ce n’est pas vraiment un prénom très commun et elle ne peut s’empêcher de se demander si il s’agit là de la Daya qu’elle a connue il y a bien longtemps lorsqu’elle fréquentait son meilleur ami, elle fronce les sourcils, elle sait que Josef à renouer avec elle y a quelques mois et lui a laisser entendre qu’il ne serait pas contre remettre le couvert, et au-delà du fait qu’elle espère que cette fille qu’elle a toujours trouvé sympa n’est pas la même que celle dont Taylor parle, elle se dit que si c’était vraiment le cas, ce serait un désastre pour le pompier qui luttait déjà pour ne pas perdre pied suite à son amnésie. Malgré toutes ces pensées qui s’entrechoquent à une vitesse considérable dans son esprit, une fois de plus ne dit mot et la laisse continuer son récit qui ne s’améliore guère en cours de route.

Finalement, les yeux bruns de l’interne rencontre ceux de son interlocutrice et se pare d’une stupeur notable comme si elle venait de se rendre compte de sa présence à ses côtés.

« Putain… tu y étais ? Vous étiez là-bas ? »

Elle aurait aimé dire que non, mais elle y était bel et bien, elle aussi avait assister à des horreurs comme elle ne pensait ne plus en voir après le chaos de l’entrepôt et malheureusement cette fois-ci, elle n’avait pas pu préserver les yeux innocents du petit Eliott. Elle hoche la tête, les lèvres pincées et éloigne sa main de Taylor pour resserrer son emprise sur son enfant avant de pousser un vague soupir. « C’était un carnage, c’était…on a assisté à la même chose que toi Taylor, je ne comprends toujours pas pourquoi…Pourquoi s’attaquer à des innocents, à des enfants bon dieu… Je te jure que si il était arrivé quoi que ce soit à mon fils, ces putains de connards seraient déjà six pieds sous terre. Oui bon en soit c’était du blabla, elle n’aurait probablement pas pu faire grand chose dans l’immédiat, mais sa connexion au KOS n’était pas à prendre à la légère, parce que si elle était plutôt impuissante de son côté, ce n’était pas leur cas.  

Elle laisse planer un silence le temps de laisser retomber la colère qui émane de son questionnement. Je suis désolé pour tes amis ma belle, j’espère que tout ira bien pour eux et ne te fait pas tant de reproches d’accord ? Tu as visiblement fait tout ce qui était en ton pouvoir pour les aider et c’est déjà plus que bien des gens, même si j’imagine que ce n’est pas suffisant de ton point de vu… » Des gens comme elle, qu’est-ce qu’elle avait fait ce soir pour se rendre utile hein ? rien absolument rien…en lieu et place de cela, elle avait à moitié agresser une nana qui était certainement aussi confuse qu’elle, n’avait porté assistance à personne si ce n’était son petit garçon et fait déplacer Josef pour la faire sortir du barrage de sécurité mis en place alors qu’il aurait pu être en train de venir en aide à des personnes en besoin. Non on ne pouvait pas dire que Natalia ait apporté sa pierre à l’édifice ce soir, mais l’urgence et l’instinct de protection que ce soit envers son fils ou son mari avait pris le dessus sur la raison et elle savait pertinemment que malgré tout si elle était remise en situation, elle referait sans doute la même chose parce que rien ne pourra jamais être plus important que sa famille, c’est après tout, tout ce qu’elle a.

« Je suis désolé de te demander ca mais cette Daya dont tu as parlé, elle est flic non ? Je crois que je la connais…Enfin que je l’ai connue… Elle se rend vite compte que son discours n’a pas nécessairement de sens pour la jeune fille et s’applique donc à préciser sa pensée. Mon meilleur ami…Josef, est sorti avec une Daya il y a quelques années, alors je me doute qu’il y en a plus d’une dans le coin, mais… » Oui bon, elle a compris le principe probablement.
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Taylor M. Obrien

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MessageSujet: Re: Surrender - Natalia, Josef & Taylor   Surrender - Natalia, Josef & Taylor EmptyVen 17 Fév - 17:05





Surrender
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Je me sens à la fois vide et trop pleine d’émotions, comme si j’allais exploser mais que j’étais trop épuisée pour le faire. Toutes ces images et ces sons me hantent, tous ces morts… Pourtant, putain, des cadavres j’en vois à la pelle avec Fuller. Des dizaines par semaine, voir plus selon les périodes. Du genre Noël, où nous avons une recrudescence de tentatives de suicide qui finissent par se solder en une réussite.
Donc, je connais la mort, je la vois. Tous les jours.
Mais je ne vois jamais l’être humain forcer la main de la faucheuse. Je ne vois pas l’horreur profonde dont l’Homme est capable et c’est là toute la différence du traumatisme. Personne n’a envie de voir une vingtaine de gamin se faire faucher par des balles. Personne n’a envie de voir leurs parents hurler à la mort qu’on les lui rende. J’ai encore l’image de cette mère, derrière mes rétines. Celle qui était accroché au corps de sa gamine dont on ne reconnaissait plus le visage. Qui hurlait à s’en péter les cordes vocales, rouge vive de haine, de colère et de désespoir.

Et ils y étaient, là-bas.
Natalia et Eliott. Cette mère que j’ai vu, ça aurait pu être elle. Et cette gamine qui est morte, ça aurait pu être lui.
Les larmes reviennent sans un sanglot, sans l’ombre d’un bruit alors que je les fixe, tous les deux. Natalia acquiesce et serre son fils plus fort contre elle, se remémorant sûrement à quel point elle a cette chance que d’autres n’ont plus, en cette seconde.

- C’était un carnage, c’était…on a assisté à la même chose que toi Taylor, je ne comprends toujours pas pourquoi…Pourquoi s’attaquer à des innocents, à des enfants bon dieu… Je te jure que si il était arrivé quoi que ce soit à mon fils, ces putains de connards seraient déjà six pieds sous terre.

Je ne dis rien, l’écoute. Si elle a su être une oreille attentive pour moi, j’essaie d’en faire autant même si mon cerveau arrive à un degré qu’il ne peut plus supporter. Je me demande si je tiendrais le coup, je me demande si je ne vais pas finir par péter les plombs mais pour l’instant, c’est Natalia qui prime. Et il est toujours plus évident de se concentrer sur la peur des autres que sur la sienne.
Je comprends ce qu’elle veut dire, je comprends sa haine qui me renvoi toujours à cette même mère en deuil. Là-bas, j’aurai pu mettre ma main à couper qu’elle était prête à prendre un flingue pour aller buter chacun des responsables, de sang-froid.

Le silence retombe et je me cale doucement dans mon siège, frottant machinalement le sang séché de mes mains, sur mon jean.

- Je suis désolé pour tes amis ma belle, j’espère que tout ira bien pour eux et ne te fait pas tant de reproches d’accord ? Tu as visiblement fait tout ce qui était en ton pouvoir pour les aider et c’est déjà plus que bien des gens, même si j’imagine que ce n’est pas suffisant de ton point de vu…
- Je sais… ma voix est un bloc de pierre. J’aurai jamais dû insister pour qu’elle vienne là-bas.

Je murmure cette évidence qui remue le couteau dans la plaie. Et si je ne lui avais rien demandé ? Si je lui avais tout simplement dit que j’allais me faire recouvrir cette merde de tatouage et que je viendrais lui montrer en personne ? Et si, je ne lui avais RIEN dis du tout ?
Et si. Dans toutes les situations de merde, il y a ces putains de Et Si qui pourraient changer la face du monde mais qui ne servent désormais plus à rien. Je n’sais pas si on peut parler de Karma, de chance, de malchance, de coup du sort ou du destin mais je sais qu’il s’en est fallu d’un putain de sms pour que Daya so it en pleine forme, chez elle ou dans son bureau au lieu de lutter pour la vie, contre la mort.
Mon regard se reporte sur Eliott… Et lui, dans tout ça ? Comment va survivre ce gamin à l’horreur à laquelle il vient d’assister ? La banque et maintenant un génocide en live ? Je n’ose imaginer quel cauchemar va le hanter.

- Je suis désolé de te demander ca mais cette Daya dont tu as parlé, elle est flic non ? Je crois que je la connais…Enfin que je l’ai connue…

Je bloque un instant, fronce les sourcils alors que mon regard se reporte sur Natalia. Mon cœur s’arrête de battre, une seconde, à peine.

- Mon meilleur ami…Josef, est sorti avec une Daya il y a quelques années, alors je me doute qu’il y en a plus d’une dans le coin, mais…


Toujours en arrêt, à la regarder comme un poisson sorti hors de l’eau, j’acquiesce en silence avant de comprendre qu’elle doit se demander POURQUOI j’acquiesce comme une conne sans rien dire.
Josef, Daya. Il n’y a pas 150 ex-couples du même nom dans chicago et que j’ai connu. Je me souviens parfaitement de ce pompier dont mon amie m’a déjà parlé quelques fois sans non plus s’étendre sur le sujet. Je l’ai même connu tout court lorsqu’elle est sortie avec. Alors à moins que ça soit une putain de coïncidence, c’est bien de la même Daya que l’on parle.
Et c’est pas comme si je venais de lui annoncer sa probable mort avec un manque de tact énorme. Non, non.

- Oui, c’est elle. Et parce que Natalia doit se demander d’où me vient cette assurance… Je connais Daya depuis longtemps, avant même qu’elle ne sorte avec lui. Elle m’en a déjà parlé, je crois même l’avoir déjà vu ton Josef.

Je me passe une main sur mon visage fatigué avant de reprendre.

- Désolée, si j’avais su je t’aurai annoncé ça de façon moins direct.

Comme s’il y avait 150 manières de le faire.

- Je n’savais pas que tu la connaissais… Dire qu’on s’est jamais croisé toi et moi. Avant ça. Le monde est petit.

Peut-être que l’on s’est déjà croisé sans vraiment le savoir, sans vraiment s’en souvenirs.
Puis je reviens à la conversation initiale, me coupant l’herbe sous le pied avant de partir dans des souvenirs qui me permettraient de fuir cette putain de réalité.

- Je te tiendrais au jus de son état si tu veux. Quand j’en saurais plus. On n’a pas encore contacté sa famille… j’me dis que je devrais le faire, c’est mon job après tout. Mais j’sais pas comment leur annoncer ça.

Je me penche, coudes sur les genoux. Et si t’arrêtais de te morfondre un peu ? De chialer ? Putain, prends un peu ta raison entre les mains et bouges toi le cul, O’brien. Agis pour le pourquoi tu te fais chier depuis X années à te saigner les méninges.
Je lâche un soupire, me frotte du bout du pouce l’arcade sourcilière avant de reprendre.

- Je vais attendre de voir comment s’est passé l’opération et je les appellerais après. Parce que ça fait partie de ton taff. Amie ou pas, je me dois d’assurer un minimum mon rôle, même si j’ai qu’une envie c’est de me foutre en PLS sous ces sièges et de chialer comme une gamine. Je me tourne finalement vers Natalia et lui demande : Je suppose que tu préfères te charger de le dire à Josef ? Dis-moi sinon, j’le ferais, t’inquiète.

Mon regard se repose sur Eliott. Je suis triste, profondément, de voir une insouciance comme la sienne, assassinée. Est-ce qu’il aura de nouveau ce sourire radieux ? Cette légèreté qui fait de lui un enfant adorable et incroyablement attendrissant ?

- Ca va aller pour lui ? Puis je lève mes yeux vers Natalia. Et pour toi ? Sincèrement.

Parce que toi aussi, tu mérites ce même soutient que tu offres.
Et avant qu'elle ne me réponde...

- Est-ce que tu as pu contacter ton mari ?.

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MessageSujet: Re: Surrender - Natalia, Josef & Taylor   Surrender - Natalia, Josef & Taylor EmptyMar 21 Fév - 17:33

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« J’aurai jamais dû insister pour qu’elle vienne là-bas. »
L’éternelle réflexion des et si.. Si je n’y avais pas été ? Si je ne l’avais pas appelé ? Si je n’avais pas pris ce métro ? Si je n’avais pas eu dix minutes de retard… Si je ne l’avais pas appelé ? Dans le cas de Natalia, c’était et si j’avais insisté pour qu’on reste tous les trois à la maison parce que c’était notre premier Noël ensemble… Après tout, on avait besoin ni de chorale, ni d’église, ni de cette foule compacte… « C’est pas de ta faute Taylor, tu pouvais pas savoir et elle est venue parce qu’elle en avait envie, personne n’aurait pu prévoir…personne ! » Comment imaginer que quelqu’un pourrait vouloir transformer une féerie de Noël en un massacre aussi sordide que celui-là ? Comment prévoir qu’un danger aussi grand planait au-dessus de leurs têtes ?

Elle cherche la réponse à la question qui lui trottine dans la tête et pour laquelle elle espère une réponse négative, parce qu’elle n’imagine pas devoir annoncer à son meilleur ami que celle avec laquelle il espère reconstruire quelque chose, celle à qui il se raccroche avec tant de force depuis son réveil n’est peut-être plus…C’est de leur faute si il s’était trouvé là ce soir, si sa vie avait été mise en danger et en plus de cela, il lui faudrait lui faire part de cette complication supplémentaire si cela pouvait être réduit à cela. Malheureusement, c’est exactement ce qu’il l’effrayait tant qui commence à se dérouler sous ses yeux impuissants, le visage de Taylor s’agite et acquiesce d’un signe à sa question, la Serbe prend une inspiration et ses lèvres se pincent machinalement comme pour retenir ses pensées et les empêcher de se déverser. L’interne prend finalement la parole et s’explique sur le pourquoi elle est en mesure de lui affirmer pareil information avec si peu de détails. « Je connais Daya depuis longtemps, avant même qu’elle ne sorte avec lui. Elle m’en a déjà parlé, je crois même l’avoir déjà vu ton Josef. » Elle lui adresse un sourire, un peu contrit par les évènements certes, mais sincère tout de même, car la coïncidence est amusante même si plus que terni par le fait que les deux jeunes femmes se trouvent dans la salle d’attente d’un hôpital et que le sujet de leur conversation est peut-être en train de mourir sur une table d’opération froide et impersonnelle. « Si il était grand, brun, plutôt beau gosse, accessoirement pompier et particulièrement maladroit alors c’est bien lui. » Elle laisse échapper un rire léger mais pas particulièrement joyeux. C’est difficile de se dérider dans ce genre de contexte et pourtant ca n’aide en rien de bloquer ses pensées sur l’angoisse et cette interminable attente qui semble vous dévorez lentement. « Désolée, si j’avais su, je t’aurais annoncé ça de façon moins direct. » La jeune maman penche la tête d’un air désolé. « Ne t’en fais pas Taylor. Elle ne veut pas vraiment lui dire qu’après tout, elle ne la connaît pas plus que ca, parce que ca laisserait entendre que ca ne la touche pas vraiment, ce qui n’est pas vraiment le cas, elle avait gardé un très bon souvenir de Daya, la jeune femme n’était avec Josef que depuis un an quelque chose comme ca, quand elle avait débarqué sans prévenir pour frapper à sa porte, son fils de quelques mois sous le bras et avec pour seul bagages deux trois sacs d’affaires et quelques dollars et cette dernière avait été somme toutes charmantes et d’une aide précieuse quand elle n’avais plus personne, c’était quelqu’un de bien, c’est quelqu’un de bien…elle se reprend mentalement, c’est triste de savoir qu’elle avait subi cette pluie de balles ce soir…Natalia acquiesce d’un signe de tête. Oui s’il-te-plait. Je crois qu’il n’y a pas vraiment de bonnes façons de le faire de toute façon, mais c’est important qu’ils soient là, je sais que je n’aimerai pas rester ignorante si quelqu’un que j’aime se battait pour survivre…et puis tu ne devrais pas rester, tout seul, avec ce poids-là sur tes épaules… Peut-être que quelqu’un de l’hôpital pourrait le faire si tu ne t’en sens pas capable, ce serait compréhensible, tu sais !»  Comment annoncer à une mère que son enfant est entre la vie et la mort ? C’est une tâche horrifiante surtout quand on connaît les personnes en question. « Non, non occupe toi de sa famille, je…elle pousse un soupir. Je le dirais à Josef dès que je serais rentré et que j’aurai réussi à le joindre, il était là lui aussi, il est resté pour aider les blessés. » Il est en train d’engranger un tas d’horreur, lui qui avait fait table rase de toutes les choses terribles qu’il avait eu l’occasion de voir, l’occasion d’empêcher parfois et ce soir à cause de sa famille, il allait en enregistrer de nouvelles, cette fois bien pire qu’avant.

« Ca va aller pour lui ? Et pour toi ? Sincèrement.  
Son regard se reporte sur la petite brune qui regarde son petit garçon avec bienveillance. Est-ce que tu as pu contacter ton mari ? » C’est à présent une boule qui se forme dans sa gorge et qu’elle tente tant bien que mal de ravaler. « Je ne sais pas…Elle a terriblement envie de se persuader que oui, mais ce serait bien naïf, qui plus est, elle connaît bien son petit, c’est un enfant intelligent, curieux et très observateur et elle ne doute pas qu’il va de toute évidence retourner ce qu’il a vu dans tous les sens pour le comprendre, quitte à revivre encore et encore la peur qui s’était saisie de lui. J’espère…je…elle passe une main sur son visage et la remonte dans ses cheveux qu’elle repousse en arrière sur son crâne. Elle ne sait même pas comment dire ca, elle a tout à coup la sensation que si elle prononce tout ca à voix haute, elle ne va le rendre que plus réel. Sa gorge la piquotte et elle sent sa vision se brouiller un peu aussi elle ferme les yeux essayant de ravaler les larmes qu’elle sent poindre au creux de ses yeux. Elle prend une inspiration et replonge son regard dans celui de la jeune femme. Il est en salle d’opération…voilà c’était prévisible, elle fond soudainement en larmes, essayant tant bien que mal de contrôler les sanglots qui secouent brusquement sa poitrine, son fils gigote et elle se force à respirer au travers de ce poids qui semble lui abrutir le thorax, elle ne veut pas le réveiller et encore moins lui infliger sa détresse. Elle secoue la tête à la négative. Je sais qu’il a eu de la chance et que la balle n’a touché que son bras, mais y avait tellement de sang et…j’ai besoin de lui Taylor. » et le flot de larmes de se remettre en marche, elle a l’impression pétrifiante qu’elle ne pourra plus s’arrêter.
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MessageSujet: Re: Surrender - Natalia, Josef & Taylor   Surrender - Natalia, Josef & Taylor EmptyMer 8 Mar - 15:41





Surrender
Natalia & Taylor

Elle a raison, au fond. Ca n’est pas ma faute. Pas vraiment.
Ou plutôt, ça l’est malgré moi. Un coup du sort, du destin. Un sale coup même, que personne ici n’aurait pu voir venir.
Ouais, Natalia a raison. Mais sous le poids de la fatigue, de la peur, de l’angoisse et de l’horreur, tout me semble si… incohérent. Comme si mes émotions allaient et venaient à l’allure d’un train en pleine vitesse.
Mais puisque tout ça ne suffit pas, puisqu’il n’y a visiblement jamais assez d’horreur, la description que je lui fournit de Josef semble être suffisante pour confirmer nos craintes.
Nous parlons de la même personne. J’aurai sincèrement préféré que ça ne soit pas le cas, ça aurait éviter à une autre personne de plonger dans le même état que nous.

- Ne t’en fais pas Taylor.

Ne pas m’en faire de lui avoir dit de façon aussi brutale. Même si ça aussi, j’aurai pas pu le prévoir.
C’est dingue comme j’ai l’impression que tout part en l’air, que tout va de travers. Comme si tout était sur une putain de pente glissante et que ça ne s’arrêtera jamais de dégringoler.
Je parle de prévenir la famille et aussi, ce fameux Josef. Histoire qu’ils sachent où est Daya et surtout, dans quel état.
Rien que d’y penser, j’ai la chair de poule de me dire que peut-être en cette seconde, Daya est entrain d’y passer, de mourir.
Non. Ta gueule. Elle sortira vivante de cette salle d’opération. T’as pas le choix.

- Oui s’il-te-plait. Je crois qu’il n’y a pas vraiment de bonnes façons de le faire de toute façon, mais c’est important qu’ils soient là, je sais que je n’aimerai pas rester ignorante si quelqu’un que j’aime se battait pour survivre…et puis tu ne devrais pas rester, tout seul, avec ce poids-là sur tes épaules… Peut-être que quelqu’un de l’hôpital pourrait le faire si tu ne t’en sens pas capable, ce serait compréhensible, tu sais !

Je secoue vivement la tête, sans savoir réellement si c’est pour refuser en bloc ou si c’est pour chasser les larmes qui me viennent de nouveau à l’entendre dire toute cette gentillesse.

- T’en fais pas, j’vais le faire. Ca va aller, j’vais gérer et puis, plus vite ça sera fait, mieux ça sera.

Pour moi, en tout cas. Même si en cette seconde, je ne me sens absolument pas prête à annoncer à une maman que sa fille est peut-être entrain d’y passer sur la table d’opération. Je déglutis en silence, ravale de nouveau mes larmes en imaginant cette scène atroce.
Je mentionne maintenant Josef. Qui se charge de le prévenir ?

- Non, non occupe toi de sa famille, je…
elle pousse un soupir. Je le dirais à Josef dès que je serais rentré et que j’aurai réussi à le joindre, il était là lui aussi, il est resté pour aider les blessés.

Génial, comme si ça ne lui suffira pas de ramasser tous ces corps morts, il va falloir en plus lui annoncer que son ex est entre la vie et la mort.
Je déglutis, la boule au ventre. Tout ça me parait tellement surréaliste. Cette discussion, notre position commune, même cet endroit que je connais pourtant désormais par cœur me parait hors du temps.
Je me concentre de nouveau sur Natalia et Eliott, sans oublier son mari. Pour savoir si elle a réussi à le joindre dans toute cette urgence.
C’est là que je sens que j’ai de nouveau merdé. Que j’ai touché un point sensible.

Natalia devient pâle, son regard se voile légèrement. J’ai l’impression qu’elle resserre son étreinte sur son gamin, comme si il allait lui échapper d’une minute à l’autre.

- Je ne sais pas… J’espère…je…


Sa main remonte de son visage à ses cheveux. Je ne sais pas très bien si elle s’angoisse pour son fils, pour elle-même ou pour son mari qu’elle n’a peut-être pas réussi à joindre. Je pose une main sur son bras, comme pour l’encourager, lui montrer que je suis là. Si elle a su être présente pour moi, je sais que je peux l’être aussi pour elle, surtout en ces circonstances. Elle doit être encore terrorisée, étouffant sous l’angoisse d’avoir frôler la mort d’Eliott. Quoi qu’elle en dise, il lui faudra plusieurs jours, voir semaines pour réussir à faire avec ça.
Ses yeux brillent, s’embuent de larmes. Jamais elle ne m’a autant fait mal au cœur qu’en cette seconde.

- Il est en salle d’opération…
- Quoi ?

Je ne l’attendais pas. Encore moins de la voir fondre aussitôt en larmes alors que je capte à peine ce qu’il se passe.
Si elle est ici, ça n’est pas pour elle-même ou son fils mais pour son mari qui est sur le billard, lui aussi, parce que de toute évidence, ils étaient en famille là-bas.
Merde, merde. Je me redresse, oubliant pour l’instant ma propre peine pour me concentrer sur celle de Natalia qui roule au travers ses larmes, ses sanglots. Mon bras glisse autour de ses épaules, m’obligeant à me contorsionner un peu à cause de ces sièges de merde mais je ne la lâche pas, attendant qu’elle se calme un peu pour m’en dire plus.
Faite qu’il n’ait rien de grave.
Eliott gigote, Natalia se fige et se retient. Elle ne devrait pas garder tout ça. Entre son fils et son mari, comment pourrait-elle réussir à ne pas péter les plombs sans pouvoir évacuer ne serait-ce qu’un peu de sa peine ?

- Je sais qu’il a eu de la chance et que la balle n’a touché que son bras, mais y avait tellement de sang et…j’ai besoin de lui Taylor.
- Je sais. Viens là.

Et elle repart en sanglot et je ne fais rien pour l’en empêcher. Au contraire. S’il y a bien une chose qui lui fera du bien pour l’instant, c’est de pleurer de tout son saoul, d’évacuer toute cette détresse et cette peur qui doit la ronger de l’intérieur. Elle a failli coup sur coup, voir son mari et son fils mourir, dans la même journée, dans la même heure. Qui ne craquerait pas à sa place ?
Je resserre mon étreinte autour de ses épaules, passe une main affectueuse dans son dos. Je lui murmure quelques mots rassurants, des « ca va aller », « lâche un peu prise », la poussant à vider son sac de larmes. J’en oublie ma propre douleur, mes propres pleurs et quelque part, aussi horrible que cela puisse paraitre, ça me fait du bien de me concentrer uniquement sur elle.
Des secondes – ou peut-être des minutes – passent avant que Natalia se calme, en douceur. J’attends qu’elle se reprenne avant de reprendre la parole.

- Ca va aller, ok ? Je suis sûre que tout se passe très bien. Je cherche son regard, essayant de la rassurer du mieux que je peux. Au pire des cas, tu vas avoir le droit à un mari empoté et qui chouinera pour que tu t’occupes de lui pendant quelques jours ou quelques semaines. C’est lui qui va avoir le plus besoin de toi.

Un mince sourire étire mes lèvres, essayant de la détendre avec cette petite boutade prononcer d’une voix presque tendre.

- Si ça peut te rassurer, il est entre de très bonnes mains. Les chirurgiens ici sont au top.

J’aimerai lui dire que ce genre de blessure, on en voit à la pelle par semaine. La criminalité à Chicago n’est pas celle de New-York mais ça reste quelque chose de présent. Combien de fois nous avons vu un gars d’un gang rappliquer pour avoir prit une balle dans l’épaule ? Ou même des cas plus sordides telle une tentative de meurtre ou un accident entre un père et son fils « à la chasse ». Bref, ça ne change pas que je ne veux m’avancer de rien, je me contente en silence de croiser les doigts pour qu’il n’en garde aucune séquelle.

- Il va s’en sortir, c’est un dur à cuir.
Nouveau sourire, confiant. Est-ce que tu veux que j’aille prendre des nouvelles ? Ou que j’aille te chercher un truc à boire ou à manger pour toi et le petit ? Histoire que vous puissiez tenir tous les deux, en attendant.

Et que je puisse au moins leur être utile, d’une quelconque façon.
Je lève mes yeux derrière Natalia et y voit apparaitre une infirmière qui semble la chercher. Jusqu’à ce qu’elle prononce son nom de famille. Manning.
Peut-être que finalement, le sort de son mari va se sceller plus vite que je ne l’aurai cru.


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Natalia Manning

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MessageSujet: Re: Surrender - Natalia, Josef & Taylor   Surrender - Natalia, Josef & Taylor EmptyMer 29 Mar - 12:21

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Taylor l’enserre et tente autant qu’elle le peut de la réconforter, ce qui est prestement vain, il faut bien le dire. Natalia retient ses émotions depuis plusieurs heures, elle tâche de faire bonne figure pour Eliott, pour James, mais la porte que vient d’ouvrir la jeune interne était de celle qu’il était difficile de refermer et si ce n’était pas pour son enfant qui risquait d’être réveillé par les soubresauts que la poitrine de sa mère subissait, elle aurait tout à fait pu ne jamais s’arrêter. La Serbe prend une profonde inspiration et essaye de se calmer, de ravaler les larmes qui déferlent dans le coin de ses yeux, de dénouer le nœud qui lui brûle la gorge, elle finit par balayer les gouttes sur ses joues et pousse un soupir cathartique. « Ca va aller, ok ? Je suis sûre que tout se passe très bien. Elle l’espère, elle ne peut pas imaginer que quoi que ce soit puisse venir s’ajouter à l’angoisse qui l’enveloppe déjà. Elle rencontre le regard de Taylor qui se veut amical et réconfortant, mais ne fait pas tant d’effet à Natalia qui est en l’instant bien trop anxieuse. Au pire des cas, tu vas avoir le droit à un mari empoté et qui chouinera pour que tu t’occupes de lui pendant quelques jours ou quelques semaines. C’est lui qui va avoir le plus besoin de toi. » Elle finit par décrocher un sourire, c’est très certainement ce qui va arriver, connaissant son mari, il allait profiter de la situation autant qu’il le peut pour se faire dorloter par sa femme. Cette pensée ne dure cependant qu’un court instant avant que la réalité ne lui retombe brutalement dessus, elle ne doute pas des compétences des médecins qui l’ont pris en charge, mais elle voit l’urgence autour d’elle, la précipitation du corps médical et les gens qui continuent d’affluer. « T’as raison. Je suis sûre que tout va bien se passer…Elle pousse un profond soupir et secoue la tête. C’est juste que, on vient seulement de se retrouver et tout ca…c’est loin de ce que j’avais imaginé. » Elle réalise que ses propos sont sans aucun doute d’un égoïsme profond, quand on sait qu’elle les dit à quelqu’un qui n’a pas une, mais deux personnes entre les murs de cet hôpital dont une littéralement entre la vie et la mort. « Je suis désolé, je ne devrais pas me lamenter et pleurer quand ton amie est si mal en point…James va bien, je suis sûr qu’il va bien. »

Quant à son fils, elle ne se faisait guère d’illusions, il était complètement impossible d’imaginer que l’enfant ne sortirait pas traumatisé de cette soirée. L’incident de la banque avait déjà laissé des marques indélébiles sur l’innocence du petit garçon, bien qu’il n’ait pas eu l’occasion d’assister à un carnage aussi certain que celui de Noël à ce moment-là. Le cumul des deux n’annonçait rien de bon à ses yeux et elle était loin de se douter des difficultés qui l’attendaient et à quel point son rôle de mère allait devenir un véritable challenge.

« Non, merci, c’est gentil. Elle pose sa main sur celle de Taylor et lui offre un sourire forcé. Je ne pourrais rien avaler de toute façon. Quant à lui, je ne préfère pas le réveiller pour l’instant. » Parce qu’elle avait trop peur de devoir lui expliquer, de devoir retenir la peur, l’angoisse, pour ne pas les afficher aux yeux du petit garçon. Peur aussi de voir les siennes devenir réelles. Le regard de Taylor s’échappe soudainement derrière elle, mais avant qu’elle n’ait eu le temps de jeter un coup d’œil derrière elle, son nom est prononcé et son coeur manque un battement.

« Madame Manning ? »

Talia se fige un instant face à Taylor et finit par bien rapidement redresser son regard vers l’infirmière qui vient de l’appeler. Son estomac se serre subitement et le souffle lui manque, elle ne peux pas vraiment s’empêcher de penser au pire même si elle n’espère entendre qu’une seule chose sortir de la bouche de la jeune femme. Elle se lève un peu brusquement et Eliott dont le sommeil se trouve troublé se met à remuer en pleurnichant dans son cou, elle pose sa main sur sa nuque et le serre un peu plus contre elle tout en se dirigeant vers la nurse le cœur battant. « Madame votre mari est sorti du bloc opératoire, l’intervention s’est bien passée. Elle lui adresse un sourire crispé, mais qui se veut clairement rassurant, Natalia prend une profonde inspiration comme si elle se l’accordait enfin après plusieurs heures sans véritablement respirer, elle se sent soudainement relevée d’un poids immense et hoche bêtement la tête, incapable d’ouvrir la bouche suffisamment rapidement avant que la blonde au visage tiré ne reprenne la parole. Il n’est pas encore sorti de son anesthésie, mais vous pouvez allez le voir si vous voulez, chambre 23 au second. » Et elle continue de hocher la tête, avant de finalement réussir à sortir de ses angoisses qui se désagrègent progressivement, mais certainement pas assez vite à son goût. « Je…Sa voix est tremblante et elle se racle machinalement la gorge pour se reprendre. Est-ce qu’il va bien ? Est-ce que… » Elle pose une main sur son bras et lui sourit gentiment. « Oh, je n’en sais pas plus, mais le docteur passera vous voir tout à l’heure pour vous donner plus de détails. » Et la revoilà à hocher bêtement la tête, pas communicative pour un sous ce soir, en réalité qui l’en blâmerait, prestement, elle a juste envie de dormir, enfin d’abord de retrouver son mari pour s’assurer qu’il va bien et ensuite dormir jusqu'à n’en plus pouvoir et oublier un instant toutes les horreurs qu’elle a vu ce soir et qui ne cessent de défiler devant ses yeux. « Merci. » Finit-elle par lui répondre avant de la voir tourner les talons sans plus de cérémonie, la pauvre femme n’était probablement pas prête de rentrer chez elle, pas avec l’afflues de blessés qui continuaient à se présenter aux portes de l’hôpital.

La jeune femme rebrousse chemin et se rapproche de Taylor qui s’est entre-temps levé, mais est rester à une distance raisonnable, sans doute au cas où les nouvelles ne seraient pas celles attendues ou pour lui laisser un peu d’intimités, si recevoir ce genre de nouvelles au milieu de dizaines de personnes pouvait encore être qualifié d’intime. Elle lui adresse un mince sourire, malgré le soulagement de savoir James sortie d’affaire, elle n’irait pas jusqu'à afficher son propre état d’esprit quand la jeune femme était rongée par l’angoisse et le chagrin. « Il est sorti, ca c’est bien passé. » Natalia pose sa main sur le bras de Taylor et s’apprête à lui dire quelque chose, mais Eliott se met à chouiner, finalement réveiller par son environnement et les mouvements de sa mère, elle referme donc la bouche et s’assoit un instant pour rassurer son petit garçon.
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