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 Everyone is a monster to someone - Sebastian

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Irene Howard

Irene Howard
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MessageSujet: Everyone is a monster to someone - Sebastian   Everyone is a monster to someone - Sebastian EmptyJeu 25 Mai - 22:01

Everyone is a monster to someone
Irene & Sebastian

I have one regret. I regret ever coming to this place with the assumption that a reconciliation could be found.

« C'est un accident je vous l'ai déjà dit, je l'ai déjà dis à vos collègues depuis avant-hier. Je prends souvent le bateau à cette heure-ci, même si je sais parfaitement que c'est interdit. Mes pieds se sont enroulés dans une corde quand je voulais effectuer une manœuvre simple et j'ai trébuché. Ce sont des choses qui arrivent tout le temps et à n'importe qui vous savez.  » Mensonge, odieux mensonge. Pourtant, le discours coule avec une facilité déconcertante entre deux lèvres fines et desséchées. Il se faufile, dans un soupir agacé. Encore. Encore cette question. Encore et toujours ces mêmes suppositions qui dégueulent leurs jugements derrière le voile amer et hypocrite de la bienveillance de ses confrères. « Vous avez dérivé plusieurs heures au vu de votre état d'hypothermie. On vous a retrouvé très loin de votre bateau ce qui suggère que vous avez fait une sacré chute pour ne pas pouvoir le regagner à la nage. Vous avez des barrières très hautes dessus, faites pour protéger les enfants si je ne m'abuse en plus, vous n'auriez pas pu tomber ainsi. Si vous étiez tombée comme vous l'indiquez vous auriez pu vous rattraper sans aucun problème. Vous savez parfaitement nager et quoi faire dans ces conditions Irene pourtant c'est ça que je ne comprends pas. » Rédigé d'avance, mainte fois répété, mécanique professionnelle d'un discours fait pour ramener doucement la prise dans les filets dangereux de la cohérence et de la raison. La sylphide sonde avec son regard terreux, toise la blondinette qui se risque à rejoindre les tubes transparents qui piègent son poignet d'une main volontairement chaleureuse. « Je souhaite vous aider. Je sais que le décès de votre fils a pu être une épreuve difficilement surmontable pour vous. Mais je ne peux le faire que si vous parlez. » Tellement faux. Tellement facile. Parler. Parler mais pour quoi ? Parler pour qui ? Parler pour vider ce grand réceptacle que l'on cache tous au fond de nos entrailles, ce sac qui finira toujours par se remplir tôt ou tard et ce sans jamais disparaître ? Parler pour quoi ? Parler pour appuyer juste là où ça fait mal avec l'espoir ironique que la blessure ne se creuse pas un peu plus sous le dangereux masochisme du contact ? Et puis qu'est ce qu'ils comptent faire lorsqu'elle avouera son incapacité latente à vivre dans ce monde, à supporter tout le monde ? La prendre tendrement par le bras avec de grands sourires perfides ? Lui déposer dans ses paumes abîmées et flétrissantes quelques cachetons colorés pour attendre que son esprit s'endorme dans le vide et le froid d'une chambre nue, isolée ? Ils peuvent bien aller se faire voir, elle ne rejoindra pas sa chère mère. « J'étais très fatiguée après une dure journée de travail, je n'avais pas la force d'escalader tout cela, ni même de nager, j'ai décidé de rester calme et à la surface le plus longtemps possible en faisant la planche justement pour sur-vi-vre. Survivre vous comprenez le mot ? C'est un accident, je ne suis pas suicidaire parce que mon petit garçon est mort ! Je ne veux pas d'aide psychologique, je n'en ai pas besoin. Je ne suis pas folle alors maintenant sortez de cette chambre. »  Les pupilles rétrécies, les yeux gonflés par un chagrin qui se refuse à couler, Irene jette le peu d'énergie qui la consume contre cette femme qui se redresse désolée. « Je vous laisse ma carte au cas où vous changeriez d'avis. On va surement vous demander une évaluation pour que vous puissiez reprendre votre travail ici. »

Ils ne sont pas dupes. Personne ne l'est. Et pourtant en se vautrant à nouveau contre les coussins de son lit d’hôpital, Irene tente encore de se convaincre elle même. Non. La psy' sort de son champ de vision. Non ce n'était pas une tentative de suicide. La porte se ferme. Non, elle n'avait pas envie de mourir. A aucun moment elle n'a ressenti ce besoin extrême d'en finir avec elle même ; non, juste avec les autres. En finir avec les autres, eux avec leurs bons conseils, leurs proverbes et leur philosophie. Eux qui prétendent, eux avec leur savoir qu'ils ne peuvent s'empêcher d'étendre sans jamais véritablement comprendre. Être décharné errant sur le calme réconfortant de la solitude, elle n'avait fait que suivre la vision prometteuse d'un fantôme flottant à contre-courant. Étoile du passé dans l'obscurité lui promettant un quelconque retour aux sources d'un bonheur oublié, elle s'était précipité à sa poursuite. Ça n'avait été qu'une plonge, que la remontée lente d'un cours d'eau qu'elle avait dévalé beaucoup trop vite. Irene avait cherché la paix, la douceur, le réconfort des profondeurs pour noyer les cauchemars, les espoirs déchus et piétinés par la perte de son bébé. Captive de la fatalité, perdue dans les rouages immuables des événements qui la happent encore et la broient ; elle avait voulu s'exiler. Mais la voilà de retour, jetée en pâture à nouveaux aux idées pré-conçues des vautours. La voilà à nouveau, future divorcée, mère à l'enfant arraché qui transpire le deuil et le désespoir comme une petite chose fragile qui suscite la pitié. Pauvre Irene. Pauvre Irene. Elle va devoir oublier son propre droit légitime de se mutiler pour arborer à nouveau un sourire de surface, arnaqueur, celui là même fait pour enfermer dans une boite toutes ses raisons de pleurer. Pleurer...C'est d'ailleurs ce qu'elle fait sans s'en apercevoir alors qu'elle rajuste péniblement la maigre blouse à pois, seul tissus qui recouvre son maigre corps meurtri. Elle sent l'humidité dégringoler sur la sécheresse de sa joue blafarde qu'elle essuie rageusement en tirant sur les pansements et les aiguilles qui lui transpercent les veines. Ça lui arrache une grimace de douleur, un truc qui déforme son long visage blanc tuméfié. Enfermée dans une obscurité soudaine, elle décide de souffler et de garder les yeux clos, observant danser les ombres sous ses paupières. Elle attend la venue d'une forme de léthargie profonde pour se débarrasser des lourdes chaînes qui l'attachent au présent. Elle attend patiemment. Elle attend d'être emportée, détachée de cet amas de chairs blessées quand le frottement de la porte contre son chambranle de plastique désinfecté se fait entendre. Pitié, pitié laissez moi tranquille. Refusant un quelconque regard vers cette énième visite, elle continue de se cacher derrière une apparence endormie. Cuir de bottes contre le lino gris, chaise qui crisse pas loin de sa carcasse, elle sent son cœur se serrer ; tellement fort qu'une douleur lui paralyse le bras droit jusqu'à lui en faire trembler la main. Sebastian...

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Sebastian O'Malley

Sebastian O'Malley
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MessageSujet: Re: Everyone is a monster to someone - Sebastian   Everyone is a monster to someone - Sebastian EmptyJeu 1 Juin - 18:59



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Les secondes s'éternisent, ralentissant le temps. C'est comme si le monde s'était arrêté de tourner, comme si, finalement, plus rien n'avait réellement de sens. Et Dieu sait qu'il en avait cherché un, là, dans les recoins d'une âme qu'il croit saine quand d'autres l'appellent ténèbres. Il a essayé de se faire une raison, il a tenté de trouver les causes d'une telle nouvelle, ce qui avait pu conduire cette existence à souhaiter cette fin ; bien qu'on vienne lui dire que rien n'était prémédité. Ça n'entre pas, ça ne vient pas s'ancrer contre les parois de son esprit embrumé. Sebastian s'éteint, un instant, un court instant. Plus rien n'a de sens, toute stabilité se perd, toute raison jusqu'à cette étincelle de vitalité. Il ne reste rien, rien que des prunelles apposées sur un point qu'il ne fixe même plus, un néant des plus noirs, des plus opaques. Il doit l'accepter, encaisser et ça, sous ce sentiment d'incompréhension qui vient faire naître plus de colère que de peur. Et, dans sa torpeur nouvelle, quelque chose vient se loger sur son épaule, un poids qu'il ne veut pas ressentir, un poids qui ravive le feu de sa personne, parvenant à le hisser sur toute sa hauteur. Le mouvement lui revient, l'instinct aussi. Il sait qu'il ne peut pas rester là, quelque chose en lui l'interdit de se laisser consumer par ce sentiment un peu trop connu de sa personne. Il se souvient de cette perdition, là, lorsque les brises légères d'un hiver rude emportaient avec elles les derniers instants d'un fils dont il ne parvient à surmonter l'absence. Un soupire, une main qui se perd contre ses traits fatigués puisque sollicités, la veille, par des pulsions qu'il n'aura su surmonter. Il ose quelques pas, enfin, lui qui se penserait titubant et qui, finalement, tient parfaitement sur ses deux jambes. Il sent le regard de l'un de ses frères sur lui, inquiet, apeuré aussi, peut-être. Et quand bien même il aurait pu s'y intéresser, Sebastian passe déjà à autre chose, balayant son séjour du regard comme dans l'espoir d'y trouver ce qu'il cherche, parce qu'il fronce les sourcils, parce qu'il insiste sur quelques recoins des pièces sur lesquelles son champ de vision s'ouvre. Ça, avant qu'il ne s'élance, récupérant ses clés, son cuir, récupérant ses papiers jusqu'à sentir, à nouveau, un contact familier et inapproprié. Ça l'arrête dans sa course, ça vient lui rappeler à quel point le contrôle est une chose éphémère, presque autant que la crainte tandis qu'il s'anime, en une fraction de seconde, se retrouvant aussi près que possible du jeune homme venu lui annoncer la nouvelle, son avant-bras épousant son cou, son arme flirtant dangereusement avec ses lèvres. Pas un mot ne vient s'échapper, pas une seule menace, pas une seule mise en garde, ses mouvements parlent pour lui tandis qu'il s'en défait, lentement, retrouvant finalement son élan. Il revient danser dans les bourrasques d'un hiver qui s'estompe, dans l'humidité d'un printemps un peu lent.

Il croit entendre son cœur battre, là, sous une poitrine compressée par une seule et même question, celle qui hante ses songes depuis qu'il a quitté la maison familiale, bourrée de spectres qu'il n'arrive pas à chasser. Quelque chose vient embrumer sa vue, quelques mots qu'il n'entend pas, quelques maux qu'il ne ressent pas, il le croit. Ça, tandis qu'il avance, bravant les portes d'un hôpital qu'il croit désert avant qu'une silhouette ne vienne danser elle-aussi sous ses yeux. Il peine à s'y intéresser, Sebastian continuant dans son avancée avant qu'on ne l'arrête : de force. Ca parvient à lui faire retrouver la moitié de ses esprits, assez pour que ses perles claires ne viennent se perdre sur la personne qui lui tient tête, tremblant lui semblerait-il quand même. Chose qui serait compréhensible, sa noirceur suinte de ses prunelles, là où toute son âme s'expose à la lueur d'une toute autre vision. Il fait peur à voir, rongé par l'insomnie de sa nuit, par la masse émotionnelle qui vient se poser sur ses épaules comme pour lui rappeler que certaines choses peuvent ne pas s'épanouir entre ses mains. Malgré lui, bien malgré lui. Parce qu'il compte réparer cette faille, parce qu'il veut récupérer ce qui lui appartient, ce qu'il croit comme lui revenant de droit par ses actes passés, par ses efforts pour élever ce qu'il était venu aimer. Celle qu'il s'était vu aimer. Enfin, il cligne des yeux, O'Malley retrouve une légère stabilité, une contenance tout de même des plus fragiles. Il essaie d'écouter, il essaie de donner son attention à celui qui cherche son regard malgré tout ce qu'il insuffle. Il doit lui dire, il doit lui faire savoir que toutes les raisons ne sont pas encore connues quant à ce pourquoi il se tient là. Et, de nouveau, c'est un sentiment plus que complexe qui vient se porter jusqu'au creux de sa gorge. De la rage, peut-être, de ne pas avoir su que ça arriverait. Peut-être.

Et, tandis qu'à nouveau, l'instant lui semble perdre toute notion du véritable temps, Sebastian choisit de ne pas essayer d'entendre, continuant sa route jusqu'à la chambre dont on lui a parlé, jusqu'à cet antre découvert, jusqu'à cette âme trop longtemps recherchée. Il se souvient des vents frais, des lueurs inespérées d'apercevoir ne serait-ce que sa personne au détour d'un carrefour. Il se souvient de cette sensation désagréable dès lors qu'il se risquait jusqu'au cœur de sa demeure, là où errent encore quelques photographies, là où son souvenir s'est offert une seconde vie dans les murs de la maison, spectre indélogeable d'une culpabilité qui n'arrive pas à s'affirmer. Il en ressent les vertiges momentanés, cette sensation que plus rien n'est réellement stabilisé. Il se souvient du choc, de l'incohérence de ses souvenirs, de ces images qu'il garde dans sa tête et qui, ce soir-là, lui semblait si irréelles. Quelque chose lui échappe, quelque chose s'est voilé aux limbes de sa conscience et ça ne vient animer que cette hargne qui pourri au fond de lui. Quelque chose qui monte, quelque chose qui vient brûler sa gorge avec certitude tandis qu'il parvient encore à contrôler son corps défait par tout ce dont il manque. Sa main s'appuie là, contre la porte à peine fermée. Il l'y laisse traîner un moment, rien qu'un court instant avant qu'il n'use d'un peu de force pour parvenir à s'offrir une faille vers la chambre silencieuse, vers ce petit monde qui se coupe de celui dont il vient. Et là, finalement, plus rien ne semble réellement perdurer derrière ce qui les cache, derrière ce qu'il laisse sur ses pas tandis qu'il s'approche, pour la première fois hésitant, vers celle qu'il pensait peut-être ne pas revoir. Davantage au vu des efforts déployés pour y parvenir dernièrement, davantage en sachant ce qu'elle s'était permise de laisser derrière elle lorsque son inconscience l'a mené loin de son être. C'est ce qui vient traverser son esprit, elle s'était presque permise de lui imposer à nouveau le visage de la Mort sans se soucier de la manière dont il pourrait en survivre. Aussi, il s’assoit, essayant de faire taire tout ce qui remue dans sa tête, tout ce qui vient faire bouillir son sang tandis qu'il ferme les yeux, bien décidé à prendre sur lui : bien que ses volontés ne soient pas toujours coordonnées à ce qui suit celles-ci. Mais, là, il tient, respirant au mieux jusqu'à relever le regard, jusqu'à oser poser ses perles claires sur la Belle endormie, sur cette vision qui, aussitôt, vient confirmer des idées pensées – s'il le savait – à tord. S'en suit un rire, un léger soupire qui s'extirpe d'entre ses lèvres quand sa main tombe lourdement sur le dossier de la chaise dont il s'est nommé propriétaire provisoire. Parce qu'à croire la noirceur qui s'immisce dans son crâne, parce qu'à se concentrer sur ce qu'aurait été sa vie si les choses avaient été telles qu'elles auraient pu être suite à ce pourquoi elle est là, il en perd toute raison, tout bon sens. Alors il s'avance, légèrement, il vient faire briser son souffle contre la joue rosie de sa femme qu'il contemple, le bout de ses doigts venant flirter avec le dos de la main féminine. « J'espère que c'est pas ce que je crois, Irene. J'espère... » Un murmure qui se perd dans l'espace silencieux de la pièce, là où rien ne vient perturber l'instant, y comprit cette paranoïa qu'il laisse s'étendre en lui, fléau innommable qui gangrène jusqu'à son âme.  

Codage par Emi Burton


Dernière édition par Sebastian O'Malley le Jeu 27 Juil - 22:27, édité 2 fois
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Irene Howard

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MessageSujet: Re: Everyone is a monster to someone - Sebastian   Everyone is a monster to someone - Sebastian EmptyVen 2 Juin - 21:46

Everyone is a monster to someone
Irene & Sebastian

I have one regret. I regret ever coming to this place with the assumption that a reconciliation could be found.

Là. Il est là. Sebastian. Derrière l'obscurité, derrière le voile opaque et clos des paupières féminines. Il se tient là, vautour, rapace prêt à tourner au dessus des lambeaux de la carcasse décharnée de sa femme. Fantôme bel et bien matériel d'un passé encore trop récent, le vent de son souffle mortifère emplit toute la pièce qu'il fait immédiatement sienne ; la rendant un peu plus froide qu'elle ne l'était déjà. En quelques secondes les notes de son parfum si distinctif imprègnent les murs blancs de l'espace se voulant jusqu'alors désaffecté. Elle le sent. Jusqu'au plus profond de son être, elle sait parfaitement que cette présence nouvelle dans son antre convalescente n'est nulle autre que la sienne. Effluves de plusieurs gouttes de gazole aspergées malencontreusement contre les plis usés d'un cuir qui craquelle sous les mouvements qu'il exécute lentement, arabesques de musc, transpiration ambrée par l'odeur de baise animale à peine passée ; Irene ne peut se tromper. Les morceaux de son cœur s'arrachent en des centaines de petites miettes pointues. Ça lui pique absolument toute la trachée. La sylphide se fait violence pour se terrer derrière l'apparent endormissement d'une malade épuisée. Aucun appareil présent autour d'elle n'indique les pulsations violentes qui tonnent au creux de sa poitrine et elle en bénit ce fait. Mouvements lents de la cage thoracique par contrôle et volonté sur elle même, elle tend l'oreille sur le bruit de ces deux bottes qui crissent contre le lino gris. Elle tient son corps droit, aligné parfaitement comme dans un cercueil de bois contre la longueur du lit inconfortable qui lui torture le dos. Déconnectée, peut être que si elle reste suffisamment longtemps dans cette position, feignant d'avoir quitté de son esprit l'espace terrestre, alors il s'en ira. Disparaissant aussi rapidement qu'il est venu, quittant définitivement ses côtés en déposant les papiers du divorce sur les bords de la table de chevet. La couche de chair terminée par de longs cils noirs qui lui barre la vue est pour le moment son seul et unique refuge. Mascarade sécuritaire, la biche feint à travers l'épais feuillage de ses yeux fermés de ne pas sentir le regard pesant et envieux du loup sur ses pattes frêles et sa carotide battante. Le bourdonnement soudain d'une chaise qu'on tire contre le sol lui hérisse le poil et fait balancer une de ses mains instinctivement contre sa cuisse. Soudain, les pupilles se rétractent, alertes aux ombres silencieuses qui peuvent danser et ajouter des couleurs à l'orange qui se meut contre sa rétine. Elle a peur. Elle sait. Elle prend conscience qu'il est entrain d'élire domicile non loin de là, affûtant les couteaux de ses mots durs qu'il a dû mâcher encore et encore ; polissant les marteaux de ses poings qu'il a dû rêver d'abattre encore et encore depuis son départ. Il la regarde, la contemple, détaillant les moindres contours de son visage probablement, inspectant le rose poudreux de ses lèvres sèches, le blanc translucide et livide de ses bras nus, le violet délavé de ses veines qui saillent sous absolument chaque centimètre carré de sa peau marquée. Il doit être entrain de scruter les moindres erreurs de ses gestes joués. Il doit être dans l'attente, dans l'expectative de son éveil, une expression de puissance tenace sur son visage de tyran capturant enfin sa fugitive entre ses griffes acérées.

Elle le sent prêt à quelque chose tout en ne sachant pas quoi si ce n'est un contact, un acte physique quelconque de sa part. Et puis elle devine, se crispe de plus en plus, se ratatine sur elle même contre la surface plane du matelas en sentant se rapprocher la chaleur qui émane de son torse. Elle l'attend. Elle l'attend comme elle a attendu cette confrontation pendant des mois ; scrutant les coins de rues, les allées sombres perdues entre les boulevards, les portes des appartements, sursautant aux moteurs des motos. Elle l'attend terrorisée, comme un enfant qui entend claquer le tonnerre au loin. Elle l'attend comme un gamin phobique qui se terre sous sa couette en se bouffant les éclats de la lumière feu, noire, or. Elle l'attend comme la tempête que l'on sent approcher malgré l’évidence de la distance, à des kilomètres sûrement et pourtant. Le sang qui bout, ce n'est qu'une question de secondes avant qu'il ne la force à quitter cette carapace, ce dernier rempart qui les sépare, ce rôle qu'elle s'efforce de jouer le plus longtemps possible. Comment s'en sortir ? Comment déployer ses ailes dans cet endroit confiné qui la maintient prisonnière par des fils plantés profonds dans ses mains, par cette nudité sous une simple chemise légère, par ces papiers à signer pour prétendre à la liberté ? Comment s'en sortir ? Comment éviter le duel, l'affrontement avec cet puissance qui porte encore l'étiquette de mari ? Défaite annoncée, acculée, la mésange attend que le corbeau se jette cruellement sur elle. Et puis comme une détonation, un rire à peine audible vient percuter le silence. Il à l'air de savourer l'instant, ce flottement si court avant la torture, ce moment où le ventre se contracte en se préparant à ressentir la douleur. Il exulte de la voir là, étendue, sans nulle autre défense que de savoir qu'ils se trouvent dans un espace public. Seulement pourra-t-elle crier ? Elle en doute fort. Les plumes du charognard remontent le long du duvet fin qui recouvre l'épiderme délicat, jusqu'à caresser les traits durs des tendons qui sillonnent la main désormais tremblante. . « J'espère que c'est pas ce que je crois, Irene. J'espère... »  Et sur le champ, elle passe la frontière entre les ténèbres et la lumière. Irene ouvre ses yeux affolés et tourne immédiatement la tête dans le sens opposé à son ennemi. Haletante, dégoûtée, terrorisée, une voix en elle se déchire en hurlements de bête terrifiée alors qu'il se saisit de son poignet en constatant son brusque réveil. Elle chiffonne les draps sous ses paumes. Elle sent l'air qu'il expire mordre les pores de sa joue, fétide, il lui semble percevoir les prémisses d'un grognement au fond de sa gorge en attente d'une réponse de sa part. Elle gémit, couine presque tant elle est incapable à présent de respirer et de se dégager de la prise qui se ressert. « Lâche moi. » Elle tente l'ultime inspiration pour se sauver de l'asphyxie avant de ramener son bras vers elle pour qu'il s’exécute malgré lui. « Lâche moi, lâche moi ! » Et comme un signe de refus à sa requête elle sent un nouveau piège se refermer contre sa bouche, emprisonnant toute sa mâchoire, comprimant ses lèvres, la forçant vainement à tourner la tête vers lui. Irene résiste, maintient la distance entre la terre de ses prunelles et le ciel électrique des siennes. Son cou semble céder sous la pression non calculée qu'il exerce dans le but d'obtenir à tout prix ce qu'il souhaite. Elle sent ses vertèbres craquer. Alors elle arrache sans ménagement les cathéters piqués dans ses vaisseaux, elle tire sur les tubes transparents qui déversent gouttes par gouttes leur liquide et du sang sous la violence du geste. La damoiselle en détresse se dérobe à son agresseur, le pousse de toutes ses forces avant de tomber dans un fracas de l'autre côté du lit. Cherchant difficilement à se relever, il a déjà creusé la distance, bloquant la sortie. Les bras cherchant un appuie, un liquide carmin les colorant doucement, le dos arqué, elle se relève, défiante. « Pars. Va-t'en. Ne me touche pas, ne me parle pas. Juste barre toi. »
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Sebastian O'Malley

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MessageSujet: Re: Everyone is a monster to someone - Sebastian   Everyone is a monster to someone - Sebastian EmptyLun 19 Juin - 13:13



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On pourrait presque apercevoir ses ténèbres danser derrière ses prunelles, là, noyées dans un océan des plus opaques malgré la clarté de l'azur qu'elles contiennent. Il est le paradoxe terrifiant qui prouve, sans hésiter, que la frontière entre la lumière et l'ombre n'est qu'éphémère, presque inexistante, façade à la dure réalité que l'un ne fonctionne pas sans l'autre. Et, dans son cas, l'égalité des deux parties manque à l'appel. Et il le sait, malgré tout. Il sait ô combien tout peut s'écraser sous le poids de ses culpabilités, sous l'agression d'une raison qui peine à se faire entendre, à retrouver un chemin dont on l'a écartée. Il sait, derrière sa tyrannie et cette volonté de grandeur et de force, qu'il n'est rien d'autre que la proie d'un jugement qui, un jour, se devra d'être fait ; là, sous les fondements d'une âme fatiguée, blessée par le temps, par l'imprévu. Blessée par le monde et tout ce qui ne peut encore être vu. Il sait que le combat est perdu malgré l'acharnement qu'il use à tenter de le gagner. Une fatalité bien comprise, acquise mais loin d'être admise. Et, à la manière dont il se comporte, à la manière dont il vient se présenter, rongé par une colère justifiée et une terreur cachée, il le laisse supposer. Rien n'a encore changé. Aucune leçon n'a été tiré, aucune morale. Sebastian a toujours été celui qui ne se laisse pas convaincre, l'homme dont les songes règnent ; à tord ou non. Alors il laisse ses mots se perdre sur la peau claire de celle qu'il appellera sa femme, celle qu'il continuera de convoiter parce qu'elle est sienne ; parce qu'il est sien, en vérité, n'ayant construit de gloire qu'au-travers de ses yeux pour parvenir jusqu'à celle qu'on lui attribue. Elle est ce qui l'a forgé quand son monde commençait à se briser, si lentement, faille perfide installée là où l'on pensait bien faire. Éducation bancale dont les répercutions excèdent ce qu'elle avait pu être. Il s'est empli d'une noirceur, rongé durant trop longtemps par les horreurs. Sebastian s'est construit sur des souvenirs bien certainement modifiés ; malgré lui, malgré elle. Malgré celle qui vient se dresser devant son regard, devant l'enfer même et ses tares. Et le quadragénaire en oublie cette remise en question, il laisse de nombreuses pensées lumineuses couler dans les eaux profondes de ce qu'il croit savoir, de ce qu'il croit bien faire. Il laisse tout bon sens lui échapper, insufflant une légère violence qui se caractérise dans la manière dont il s'empare du poignet féminin, serrant bien qu'encore légèrement, instinctivement, davantage quand sa voix lui parvient, claque immatérielle mais suffisante. « Lâche moi. » Deux mots qui suffisent à faire naître une surprise nouvelle le long de ses traits qui s'en teintent pour finalement dévier vers une rage qu'il ne cache pas, pas devant de telles paroles qui se répète une deuxième fois, une troisième fois. Il craque, s'empare de sa mâchoire comme pour la prévenir que la distance entre son impulsivité et sa patience s'amenuise.

Et s'il pensait une légère paix possible, il n'imaginait pas telle réaction. Parce qu'elle s'en défait de son emprise, parce qu'elle y échappe par force, par nécessité lui semblerait-il, des faits qui trahissent une certaine alerte quant à ce qu'il est, ce qu'il pourrait être, ce qu'elle imaginait qu'il soit depuis son départ, depuis les papiers laissés sur sa table et les conséquences qu'ils pourraient avoir. Ça lui arracherait presque un sourire mais pas ici, pas cette fois, pas alors qu'elle s'effondre au sol de l'autre côté du lit, entraînant la réaction de Sebastian qui vient se perdre devant la porte de la chambre, unique issue à cet instant qui s'éternise, cause au sang qui bouillonne dans ses veines comme dans les siennes. « Pars. Va-t'en. Ne me touche pas, ne me parle pas. Juste barre toi. » Ça vient heurter la conscience, ça vient prouver à Sebastian qu'aucune violence ne pourrait être utile. Son père avait tord, ça n'a pas réponse à tout, ça n'apaise pas toutes les situations. Alors il se défait de cette volonté, de ce besoin de lui rappeler comment elle est arrivée en haut de cette échelle, comment elle est parvenue à s'en sortir parce qu'il a su s'éprendre d'elle, parce qu'il a su lui fournir tout ce dont elle aurait besoin pour y arriver. Sauveur, titre inscrit qu'il refuse de voir nier par celle qui lui a créé. Non, Sebastian termine par se défaire de cette mauvaise habitude qui se trahie à la manière dont son front se plisse, à la manière dont sa lèvre se lève, mal expressif à celui qui se risque à y faire face. Il cache cette partie de lui, ce côté sombre qu'elle ne connaît que trop pour se comporter de la sorte, pour le repousser quand les limites se franchissent sans aucune hésitation.

L'océan se calme, les vagues se minimisent. Il essaie de calmer cette pression artérielle qui s'immisce en lui comme de douloureux coups, portés ici et là pour lui rappeler qu'aujourd'hui la situation lui échappe et complètement. Alors il vient lever ses mains en signe de réédition, il vient perdre l'animalité de ses traits pour s'adoucir, masque délicieux qui s'ancre et s'impose tandis qu'il garde ses prunelles sur la jeune femme, ses lèvres s’entrouvrant à nouveau bien qu'une tonalité bien différente vienne s'en défaire. « Irene, calme toi. » C'est tout ce qu'il vient dire pour l'instant, tout ce qu'il trouve à faire entendre tandis qu'il ose un pas dans sa direction, puis un deuxième, les mains toujours levées et cette douceur davantage feinte. Jouer, il a toujours su le faire, davantage ici, davantage maintenant, parce qu'il ne permettra pas à la blonde de lui échapper. « Je suis désolé, je ne voulais pas te faire peur. » Souffle-t-il doucement, mettant un terme à son approche pour lui laisser penser qu'il respecte ses volontés. Danse trompeuse d'une âme perfide et pourtant si éprise, prête à tout pour ne serait-ce qu’ôter l'idée à son interlocutrice de le délaisser. « Désolé de m'être énervé, seulement j'ai cru que... » Et il n'en dit pas plus, baissant enfin les mains, baissant la tête, se reculant à nouveau vers la porte contre laquelle il se laisse tomber, désormais à sa hauteur et à distance. En vérité, bien des choses viennent s'entrechoquer, là, derrière un azur si confiant qu'on ne le supposerait même pas. Sebastian sent le combat entre bien des sens se faire plus hargneux, plus sanglant. C'est une bataille éternelle, une guerre décisive qui n'aura peut-être aucune fin et sur laquelle, malgré son arrogance et cette certitude, il ne se prononcera jamais. Alors il s'y perd, au beau milieu des tranchées, osant frôler les souvenirs délaissés et la mémoire fragile, osant braver bien des questions qui demeurent sans réponse et des songes habituels. Une part de vérité réside en son nouveau jeu, en cette scène qu'il vient mettre en œuvre sous le regard apeuré, ça tandis qu'il garde le visage caché, feignant  une honte qui – qui sait – pourrait un jour le rattraper. Il soupire alors, frottant ses traits fatigués d'une main tremblante pour finalement les relever. Il le perçoit, le liquide carmin qui souille la pâleur de sa peau et ça suffit au mètre quatre-vingt dix pour se relever, osant de nouveaux les pas franchis un peu plus tôt, en osant même davantage pour s'emparer de quelques serviettes laissées sur une table à moitié renversée. « Je ne vais rien te faire, laisse-moi voir, s'il te plaît. » Il avance, elle recule. Fuis-moi, je te suis. « S'il te plaît. » De nouveau ses syllabes qui viennent se perdre dans l'espace qu'ils animent ici. Sebastian s'agenouille, venant braquer ses perles claires dans les siennes avant de les détourner, n'offrant d'attention qu'à ce qui en requiert. Et sa main vient retrouver sa place à son poignet, plus délicatement, forçant légèrement parce qu'il sent qu'elle résiste ; mais finalement plus pour longtemps, parce qu'il parvient à éponger le sang qui s'est déversé. Parce qu'il use de charme, de tendresse, parce qu'il a toujours su y faire avec elle et que, malgré toutes les apparences qu'il puisse instaurer à son égard, il n'accepte pas l'idée qu'elle puisse avoir mal. Paradoxe légendaire des sens névrosés.  

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Dernière édition par Sebastian O'Malley le Jeu 27 Juil - 22:26, édité 1 fois
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Irene Howard

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MessageSujet: Re: Everyone is a monster to someone - Sebastian   Everyone is a monster to someone - Sebastian EmptyMar 11 Juil - 0:01

Everyone is a monster to someone
Irene & Sebastian

I have one regret. I regret ever coming to this place with the assumption that a reconciliation could be found.

Maudit soit il. Maudit soit ce lamentable être. Maudit soient ces yeux, ce regard bleu électrique, foncé, qui fracasse ses iris pointues contre son corps affaibli. Maudit soient ces lances acérées qui l'observent, qui s'aiguisent rien qu'en percevant les plus infimes brides de peur dont elle irradie. Il enrage, il en tremble. Les lèvres étirées, la salive luise sur les crocs qui se cachent de temps à autres derrière les tics de la chaire de son visage. Une voix en elle se décompose en alarme, en brefs hurlements d'alerte à l'attention de cet autre monde qui se trouve au delà de cette simple porte, de ces simples murs qui s'érigent pourtant comme d'infranchissables murailles de pierres millénaires. De puissants cris inaudibles percutent les parois desséchées de sa gorge sans parvenir pour autant à percer l'épais mutisme dans lequel ce cauchemar éveillé la plonge. Acculée, blessée, la femme lutte contre le spectre revenu d'entre les plus sombres de ses terreurs nocturnes survenus au cours de ces cinq derniers mois. Acharnées, les intentions claires ne sont que les prémisses d'une histoire violente dont elle connaît déjà la fin. Entre-aperçue à de multiples reprises par le passé au détours des disputes et des tromperies, elle sait que la frontière pour y réchapper est désormais trop maigre. Le piège se referme encore, désormais dans l'angle d'un mur, derrière les cloisons d'une pièce. Le piège se referme, froid, dans les contours d'un corps impitoyable de coups qui ne laisseront place qu'à l'obscurité presque sécurisante du vide, du néant. Il l'emprisonnera. Elle n'apercevra que les plis incertains du tissus de quelques habits, la forme floutée de poings abattus par des épaules carrées. Elle ne verra que le noir, son propre visage s’émaciant, se liquéfiant et s'effaçant pour n'être plus qu'une tête vide, sans vie, distordue dans l'apparence par la crainte, la douleur et les traces physiques de son irrémédiable destruction. Alors elle se croit déjà morte. Alors elle sait qu'elle est morte. Ce n'est qu'une question de minutes, de secondes après tout ce temps à nier l'évidence. Malgré ces mots qui le maintiennent encore à distance par le simple effet de la surprise.
Elle se croit morte, bien plus qu'au détour de ces ruelles à entendre le vrombissement menaçant d'un moteur de moto. Elle se croit morte, bien plus que lorsque l'on venait sonner à la porte de son nouvel appartement, bien plus que face à ces ombres d'hommes devant elle dans les parkings de l’hôpital, des supermarchés ; derrière elle dans les boulevards, les tabacs et les couloirs. Il aurait pu la retrouver de mille et une façons. Il aurait pu apparaître face à elle dans cent lieux distincts. Il aurait pu l'attraper sur le pavé d'un sentier, la coincer derrière une bagnole, la tirer au milieu d'une foule. Il aurait pu se faire patient, client, se faire homme public, homme privé. Il l'a poursuivie partout, elle le sait ; et le succès de sa quête n'arrive que lorsqu'elle tente d'achever la sienne. Triste ironie. Irene se voit morte et elle va s'écraser, l'image du rouge écarlate de son sang souillant les pores de sa peau pâle, suppliant du regard pour qu'il abrège ses souffrances comme d'autres avant elle. Elle va tomber, succomber sous les battements frénétiques de son cœur.  « Irene, calme toi. » Elle suffoque, s'affole tout en ne quittant pas l'océan profond qu'il apaise avec force. La corde tissée de ses mots articulés d'une voix douce, s'infiltre de manière vicieuse autour de son cou ; une eau qui coule entre la raison, entre les sentiments et la crainte. Une liqueur sucrée, un poison qu'elle attendait en seconde option aux frappes. Parce qu'il n'a pas changé. Parce que ce sont toujours les deux mêmes chemins qu'il laisse ouverts. Ce sont ces deux éternelles lignes droites entre affliction et manipulation ; ces deux destins qu'il scelle à sa guise selon ce qui le mènera à son entière et pleine satisfaction.

Il ose un pas. Persuadé que la magie opère. Irene se recule encore un peu plus, heurtant le mur derrière elle, priant presque pour s'enfoncer dans le béton, que la peinture et les poutres avalent son corps frêle. Un deuxième pas. Elle ne respire plus, clos ses paupières dans l'attente de la sentence. Un troisième. Un quatrième. Mais elle est toujours vivante. Un filet d'air s'échappe d'entre ses lèvres lorsqu'il se laisse finalement tomber contre la porte. Elle le fixe, moins apeurée, plus apaisée aussi, sans pour autant quitter l'angle de sa chambre. Peut être revient-il à la raison, rappelant en renfort cette conscience lourde et tumultueuse qu'il planque quotidiennement sous un amas de crasse et de vices par peur qu'elle ne l'avale tout entier. Peut être que quelque part au fond de lui Sebastian la craint autant qu'il se craint lui même. Il le sait autant qu'il en évite la pensée. Il sait qu'elle est le seul lien, l'unique fil, l'unique être vivant qui le relie encore à ses défauts, à ses hontes et à ses peines autant qu'à ses qualités, ses fiertés et ses joies. Il sait qu'elle est sa dernière parcelle d'humanité et qu'il suffit de rompre la chaîne pour que tout un monde ne s'écroule. Son monde. Une famille, un foyer, un statut. Sauveur, mari, père. Amant, amour d'une seule et même femme désormais désirable et pourtant si inaccessible. Dans un soupir fatigué il passe ses mains sur son visage pour en chasser les remords. Il se relève, déterminé, regagnant le contact des seules pupilles pouvant encore rappeler à sa mémoire sa condition d'homme heureux. Simple mortel désolé, il supplie de pouvoir toucher du bout des doigts les vestiges de ce qu'ils pouvaient être autrefois. Elle résiste, il aborde, implorant à genoux, parvenant enfin à essuyer le carmin vif qui dégouline encore. Stable sur ses deux jambes, elle contemple les efforts, un relent de méfiance teintant ces expressions qui s'assagissent sous la lenteur des gestes soumis. Et pourtant... « Tu vas me tuer n'est-ce pas ? » Le faux esclave relève son azur, interloqué. « Quand je vais sortir d'ici. Un jour, quand je vais relancer le divorce ou refuser de regagner la maison.Tu vas m'attendre et tu vas me tuer pour ce que j'ai osé te faire. Je le sais. Tu me déteste pour avoir pu te laisser alors que c'est toi qui disparaissais sans arrêt pour te consoler ailleurs. Tu vas me tuer pour avoir osé tout remettre en question. Tu n'as pas lu la lettre, tu n'as rien signé et tu préfère me faire disparaître toi même plutôt que de me voir t'échapper et refuser de subir encore plus ta perfidie, tes tromperies et la mort qui t'entoure. » Elle retire son bras aussi lentement qu'il se l'était accaparé avant de s'agenouiller à sa hauteur, sans le lâcher du regard. « Tu vas me tuer. Je le savais déjà quand j'ai pris la décision de partir après tout ce que tu m'as fais. Je le savais déjà mais je l'ai fais quand même alors ne te fatigue pas avec tes histoires. Tu n'es pas désolé et je suis plus que fatiguée de toute l'énergie que ça demande de te croire. Fais ce que tu as à faire, j'ai attendu ce moment trop longtemps depuis que je suis partie. »

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Sebastian O'Malley

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MessageSujet: Re: Everyone is a monster to someone - Sebastian   Everyone is a monster to someone - Sebastian EmptyJeu 27 Juil - 22:26



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« Tu vas me tuer n'est-ce pas ? » Gong désolé d'un temps écoulé. La méfiance, l'instinct, ça vient et ça hante, ça ronge jusqu'au vestige d'une relation qui s'estompe, évanouie aux côtés de souvenirs affaiblis. Sebastian s'est fait stupide, défait d'une raison qu'il aurait dû conserver, préserver. Et ça vient s'inscrire en lui, ça vient lui rappeler nombreuses de ses erreurs, bien des faux-pas, des chemins sinueux arpentés quand la lumière brillait de l'autre côté. Aussi, ses pupilles se relèvent, jugeant la Belle et les mots qui lui appartiennent, ceux qui se sont glissés dans l'espace qu'ils animent comme pour tenter de le lui faire dire. Mais dire quoi, finalement, si ce n'est des cruautés qu'il n'a jamais pensé, qu'il aurait voulu éviter. Désemparé, cette fois, il l'est. Car reviennent les sens et cette loyauté tenace, cette éducation légendaire et ses questions qui s'étaient posées autrefois, quand sa définition du bien se faisait toute autre, quand sa définition de mal se faisait toute autre. Quand tout se faisait si peu compréhensif qu'aujourd'hui, lui qui s'est fait une idée personnelle de ce qui pourrait être acceptable ou non, modèle tiré d'un parti qu'il aurait peut-être fallu ignorer. Et tandis qu'il tente de se relever de ces phrases, de ces mots, de ces maux, Sebastian se pend à ses lèvres, à la pâleur de ses traits qui s'éternise malgré sa proximité, sa présence des plus calmes. Rien n'est comme avant, plus rien ne le sera certainement. C'est un fait, une évidence, quelque chose qui s'impose tandis que la voix de la Belle lui revient, plus coupante qu'elle n'avait pu l'être, éprise d'un courage infernal, d'une audace désastreuse ; plus que d'ordinaire. Là, tout lui échappe jusqu'à cette horrible vérité, celle qu'il tente de faire taire, celle qu'il tente d'effacer de ses multiples pensées. Et pourtant. « Quand je vais sortir d'ici. Un jour, quand je vais relancer le divorce ou refuser de regagner la maison.Tu vas m'attendre et tu vas me tuer pour ce que j'ai osé te faire. Je le sais. » Ça vient creuser sa poitrine, arrachant ses chairs, laissant quelques lambeaux de peau suspendu là où il lui semble qu'un vide innommable s'installe. Et tandis qu'elle persiste, quelques mots écoulés qu'il n'entend plus vraiment, son bras lui échappe, laissant ses mains vides caresser les courbes d'une solitude qui le ronge et l'empoisonne, peut-être un peu trop. Et si Irene parvient à tenir son regard, Sebastian y faiblit, comme l'une de ses rares fois où cette conscience semble rattraper la distance qu'elle s'est vue perdre, ce trône abandonné qu'elle n'a eu de choix que de léguer à plus impulsif. Voilà vers quoi l'ont mené ces murmures, ces erreurs, toutes ces croyances peut-être inutiles. Sebastian y revient finalement, trouvant le courage nécessaire pour affronter la nuit, les ombres qui se sont dissimulés dans un regard autrefois si lumineux. « Tu vas me tuer. Je le savais déjà quand j'ai pris la décision de partir après tout ce que tu m'as fais. Je le savais déjà mais je l'ai fais quand même alors ne te fatigue pas avec tes histoires. Tu n'es pas désolé et je suis plus que fatiguée de toute l'énergie que ça demande de te croire. Fais ce que tu as à faire, j'ai attendu ce moment trop longtemps depuis que je suis partie. »

Le temps d'un instant, il croit l'entendre, cet homme. Cette âme volée à l'un des cœurs qu'il aurait pourtant dû protéger. Il croit percevoir sa présence, ces traits cachés derrière un visage aujourd'hui bien plus familier. Il guette les émotions, les sens, ces tempêtes incessantes qui jonchent un for intérieur tumultueux, habité par des ruines, quelques spectres et une vérité qu'il a tenté au mieux d'enterrer ; il est ce pourquoi les ténèbres règnent et gagnent, ce pourquoi ce crépuscule s'attarde sur une vie qu'il avait juré de rendre bien meilleure que ce qu'elle avait pu être. Des promesses et des loyautés bafouées envers des causes qu'il pensait évidentes, justifiées. Sebastian commence à comprendre qu'il s'est fourvoyé. Aussi, il ose récupérer ce bras, cette main délaissée. Il revient y perdre ses doigts, une énième fois, usant au mieux de cette douceur qu'il lui reste, étincelle tenace des vestiges d'un passé loin d'être oublié. Quelques premières heures, quelques découvertes, l'impression qu'une éternité s'est laissé tombée depuis qu'ils se sont trouvés, bousillés. Un nouveau soupire, parmi des centaines d'autres passés, à venir, déjà essoufflés. Il laisse ce qu'il tenait rejoindre le sol morose de la pièce dans laquelle ils se tiennent, là où tout se joue, là où tout se brise. Croisement décisif de deux vies qui n'auraient pas dû se diviser, pas maintenant, pas après ça, tout ça, toutes ces horreurs, toutes ces épreuves vécues, toute cette route parcourue. Ce n'est pas ce qu'il imaginait pour eux, ça ne l'a jamais été. Il s'en désole, gardant encore le silence, rien qu'un moment, une énième fraction de seconde qui se perd dans les méandres d'un calme des plus pesants. En vérité, il n'a aucun mot, tiraillé entre le besoin de comprendre et cette croyance hargneuse de déjà tout savoir. Il ne sait rien, n'a appris que par lui-même et de la pire des manières. Jugement faussé par une arrogance en pleine santé.

Parce qu'elle a raison et si la bête tente de le lui faire remarquer, L'homme bataille et de manière acharnée. Ce pourquoi O'Malley garde le silence, ce pourquoi il choisi de ne rien dire comme par peur de trahir des songes qu'il aurait voulu ne jamais posséder. Parce qu'il fulmine autant qu'il s'en chagrine, de sa folie vient naître un paradoxe brutal dont les cordes se font fines. Liens instables entre humanité et aliénation ; davantage quand il vient lever les mains, déposer la pulpe de ses doigts contre des jours rosies par l'effort, par la peur, par ce qu'il insuffle malgré lui. Sebastian imprime cette image autant qu'il s'essaie à l'oublier, luttant contre lui-même tandis qu'il s'y perd, ses souffles brisés contre des lèvres fatiguées, abîmées. Aussi il ferme les yeux, donnant un léger répit à cet esprit malmené, calmant l'océan de ses prunelles qui s'est éclairci, défait d'un orage qui n'aura que peu sévit. Et le voilà, ce sourire ironique, cette perdition des plus agréables dans laquelle il choisit de se perdre. Fuir pour mieux revenir. Sebastian laisse la possibilité au monde de reprendre son court, retrouvant la vue. Il en revient à l'instant, à cette scène qui continue son court, ce moment arraché à l'univers et son entièreté, la main masculine déposée sur la joue féminine. Il s’enivre de sa présence, de son parfum. Il s’enivre de tout ce qu'elle a su provoquer chez lui quand il s'efforce de réduire à néant ces conversations pourtant si nécessaires. « Si tu savais... » Et sa voix chuchotée se brise contre cette barrière rosée, des mots qui se transforment en baiser. Le blond vient la défaire de ses choix, de ses songes, imposant à nouveau sa vie, ses volontés, ces besoins qu'il taira par fierté. Parce qu'il ne vivra pas sans elle, se le refuse ; sachant pertinemment qu'il ne le pourra pas. Il est un fond faible, quelque chose de fragile qui subsiste dans les affres d'un être comme le sien. Et s'il le sait, Sebastian préfère croire qu'il n'agit que par liberté, par souhait personnel, loin de cette véracité absurde qui pourtant, lui revient si souvent. Trop souvent, là, quand les fantômes dansent et que la nuit règne, matriarche d'une sombreur qu'il peine à maîtriser puisque véritable teigne. Alors il s'en délaisse, abandonnant bien des réflexions, bien des désirs. Sebastian s'en tient à cet instinct, à ce besoin, à ce qui vient s'imposer dans les tréfonds de son âme, subconscient téméraire de penser que tout pourrait être aussi simple, loin d'admettre que sa destinée puisse être plus infâme. Parce qu'il choisi de se bercer de ce nouveau souffle à peine récupéré, encore émincé. Il lutte et choisi de perdurer l'instant. Parce qu'il aurait pu céder, succomber. Parce qu'il aurait pu perdre le bout de ses doigts le long de son cou, le long de ce qu'il sent battre tout contre lui au fur et à mesure qu'il s'approche, qu'il l'approche, prolongeant l'étreinte, s'assurant qu'elle ne puisse rien feindre. Il connaît son cœur et les recoins fragiles qui le consolide, il connaît la moindre de ses faiblesses, les sentiers à arpenter. Il la connaît peut-être plus qu'il se connaît, usant de son savoir pour l'avoir. Manipulateur désemparé dont l'amour se mêle aux stratagèmes, prêt à user de patience pour ne serait-ce que voir ce premier pas en son sens. Et s'il croit le faire de cette manière, Sebastian le fait aussi – et surtout – par besoin de la savoir de son côté. Parce qu'il n'est rien sans elle, parce qu'il n'a jamais eu de gloire qu'au-travers de son regard.   

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Irene Howard

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MessageSujet: Re: Everyone is a monster to someone - Sebastian   Everyone is a monster to someone - Sebastian EmptyVen 4 Aoû - 15:23

Everyone is a monster to someone
Irene & Sebastian

I have one regret. I regret ever coming to this place with the assumption that a reconciliation could be found.

Irene attend sa réponse. Irene attend, les lèvres qui se dessèchent devant ces quelques mots qui ne viennent pas, qui ne se prononcent pas et qu'il ne prononcera probablement jamais. Inaudibles et pourtant perceptibles, ils sont là, demeurent cachés dans un recoin de cette bouche fine qui se brouille sous une barbe naissante, en bataille, martyrisée par les coups de paumes fatiguées pour réveiller tout son visage tiraillé. Elle attend, elle attend qu'il ose, qu'il laisse tomber cette lâcheté pour cet égal en courage dont il est capable. Elle attend qu'il l'admette enfin, qu'il sorte ces mots, juste ces putains de mots. Ces mots qui lui brûlent la pointe de la langue depuis des mois. Des mots qu'il a pensé à la seconde même où il est rentré ce jour froid de janvier, entre les murs d'une maison vide, délaissée, quittée. Qu'il le dise, qu'il les lui dise ces paroles dures qu'il a hurlé en cherchant sur les étagères vides, dans les placards abandonnés. Qu'il les claque, aussi aisément que les gilles qu'il a su lui donner, que ces objets qu'il a su exploser, balancer contre les photos et les souvenirs de leur vie passée. Épée de Damoclès affûtée, luisant devant l'éclat cuivré de ses perles apeurées mais déterminées, il hésite. Comme des étincelles de vérité, il se redresse, abandonnant les minauderies de sa vile manipulation, dévoilant ça et là ses instincts les plus bas, désolé. Il avoue, il s'excuse sans syllabes de ces milles et unes grâces dont son orgueil et son mépris se gonflent encore aujourd'hui. Il se dénature, se défausse de ses cartes au jeu transparent. Il s'aperçoit du rideau ouvert sur sa mascarade, ouvert sur les cruautés de son crâne qui hantent encore ses rêves, ces orgies de fantasmes tous plus fous que lui. La tenir, là, dans un coin froid et reculé sous la tendresse d'une ombre nocturne ; tenir là, celle qui est partie, celle qui l'a laissé, celle qui l'a lâché, celle qu'il a eut la faiblesse d'aimer ; la tenir, hurler par dessus ses actes, ses trahisons, hurler pour annihiler ces envie d'inhumanité, ces envies d'enserrer ses méfaits comme son cou entre ses doigts. Oui, il a voulu la tuer. Oui, il veut toujours la tuer. Et elle le sait. Et finalement elle attend plus l'acte que les mots.
Qu'il la tue, qu'il l'achève. Qu'il plante sauvagement sa rage dans sa peau. Qu'il explose, qu'il fasse ce pourquoi il est à l'origine venu. Qu'il décharge sa colère, sa haine. Qu'il assouvisse ses idées, ses plans macabres répétés comme des mantras depuis son départ. Qu'il défasse les sentiments, les serments devant l'autel et les promesses. Qu'il la consume, à l'image de ces cigarettes qu'il fume à la chaîne, chandelles brûlées par les deux bouts. Qu'il la libère, qu'il la délivre. Qu'il fasse ce qu'elle n'a pas réussi à faire malgré sa forte envie. Il s'approche, les excuses et la culpabilité pendues à ses traits. Il s'approche, comme à une époque lointaine, ce temps des respirations partagées, du regard de trop, de l’intérêt porté et des premiers baisers. Ce temps où elle était encore incapable de le jauger, de le mesurer, de juger de sa dangerosité, de son potentiel violent et dépravé. « Si tu savais... » L'image du chat dont la souris agonise entre les griffes délite le peu de rationalité qu'il reste encore à la jeune femme lorsqu'il effleure avec tendresse sa joue, porcelaine qu'il se refuse à briser. Gamin que l'on punit, que l'on frappe et que l'on prive, il contemple l'objet de ses désirs, corps mendiant la merci et la pitié après avoir avoué. Il regarde, observe son jouet comme ces fois de trop, ces fois où elle tombait inconsciente après un coup, ces fois où il pouvait tellement la casser qu'il n'osait espérer pouvoir la réparer un jour, s'effaçant derrière les questions innocentes de son propre gosse interloqué par les fêlures au coin des pommettes et des membres de cette poupée pourrissante que pouvait être parfois sa propre mère.
La jeune femme halète, le souffle court, dévisageant l'homme en face d'elle, surtout par peur et puis aussi par incompréhension, par surprise. Elle le fixe de ses pupilles dilatées qui s'agitent dans ses iris bruns, qui vont et viennent dans cet océan désormais calme qu'est le sien. Béate, le silence revient après ces faibles confessions aussi violente que des armes qui tirent. Le sang est sourd et vide, il bat sans raison dans ses veines, coule le long de ses bras et laisse son cœur imbécile qui ne comprend rien, qui continue de battre pour finir par s'exciter entre ces côtes fragiles que le motard presse. Le piège de ses bras se referme sur sa carcasse qu'elle a laissé sans surveillance, trop occupée à attendre qu'il la bute et la crève plus qu'à attendre qu'il l'emprisonne à nouveau. Conquérant insoupçonné il appose sa marque, referme ses lèvres sur elle comme un piège glacé qui lui mord la peau. Faible, acculée, sa langue insidieuse murmure contre la sienne le traité de paix qu'il signe à sa manière. Pourtant, dans un dernier sursaut conscient, Irene attrape ses doigts, les posent volontairement autour de son cou de cygne, de ses plumes délicates derrière ses artères qui battent à tout rompre ; qu'il sert, qu'il lui accorde cette défaite dans l'honneur plutôt que de jouer injustement avec sa carcasse souillée. Mais au lieu de ça, c'est sa gorge à lui qu'il rejoint, déboutonnant les cercles noirs de sa chemise, l'ouvrant pour presser sa peau contre elle, contre sa maigreur, contre sa pâleur qu'il a révélé en un seul geste, laissant tomber le tissus hospitalier à ronds bleus au sol. Les cliquetis de la ceinture résonnent en elle plus menaçants et terrifiants que l'écho sensuel de leurs souffles chauds qui se mélangent. Sa colonne heurte le mur tandis qu'il laisse tomber dans un froissement son jean, tandis qu'il s'abat contre son bas ventre, la portant aussi aisément que l'être de chiffon passif qu'elle a toujours été avec lui. Un gémissement glisse d'entre ses lèvres entrouvertes, lèche la peau, roule et coule le long du torse masculin qui s'en émeut. Elle sent cette vague puissante qui se brise contre elle, qui explose contre sa trachée, et les morsures qu'il lui infligent se font si vives qu'elle finit par y répondre dans un mimétisme presque complet. Elle mord ses lèvres, griffe son dos, enserre ses cheveux courts entre ses paumes qui se crispent et tirent vers elle son visage satisfait. L'espace d'un court instant, la blonde ne vit que pour ça, que pour cette passion colérique qui monte en elle, que pour cette merveilleuse sensation de lui faire mal dans un moment où il se fait du bien. Et puis, fort de sa position dominante, il la lâche, la retourne, la réduit à l'état d'animale sauvage. L'esprit lâche prise, enserre une dernière fois l'âme dans ses maigres bras et demande pardon à son combat, sa lutte pour la liberté. Quelques perles salées percent la barrière de ses yeux qui se ferment, quelques nausées d’écœurement percent la barrière de ses râles de plaisir coupables. Elle se dégoutte autant qu'elle se perd dans une jouissance brutale qu'il termine d'abattre durant de longues et d'interminables minutes.
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Sebastian O'Malley

Sebastian O'Malley
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MessageSujet: Re: Everyone is a monster to someone - Sebastian   Everyone is a monster to someone - Sebastian EmptyMar 5 Sep - 1:57



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ft. Irene


Il se berce de ses souvenirs, de tout ce qui lui revient, de toutes ces images qu'il garde précieusement tandis qu'il s'en sert, stimulant à ce besoin viscéral qui vient se perdre dans le creux du cou de la jeune femme, de sa jeune femme. Parce qu'elle est sienne, il n'en démord pas, n'en démordra jamais. Raison pour laquelle il insiste, raison pour laquelle il enclenche le tout, engendre cette situation. Raison pour laquelle ses mains ne se perdent pas sur sa gorge à elle, comme réclamer, mais bien sur sa chemise, sur ces tissus qui l'empêche d'agir comme il l'aurait voulu, comme il le doit à la manière dont sa respiration, celle de la blonde aussi, dérape. Aussi, ses caresses s'intensifient presque autant que s'emballe son cœur, que sa poitrine s'enflamme. Bien des tornades se déhanchent dans les méandres de son esprit mais rien, rien ne vient troubler cette avancée, ces pas faits comme dans l'espoir de l'emprisonner, une fois encore, lui rappeler qu'elle n'a aucune issue, aucune échappatoire à cette marque laissée sur elle alors qu'ils n'étaient encore que des étrangers. Elle est ce qu'il veut qu'elle soit, poupée adorée, princesse de soie. Et cette proximité, celle qu'il réclame, celle qu'il proclame ravive l'ardeur, les sens, réveille l'Homme et la Bête, ce mélange des plus cocasses qui se trahissent par de faibles grognements qu'il ne dissimule pas, plus maintenant, pas en entendant ses gémissements. Parce qu'il s'élève, au mieux, parce qu'il vient raviver sa mémoire quand à son emprise, cette cage qu'elle porte autour d'elle sans réellement, pleinement, s'en apercevoir. Sebastian s'en saisit, les mains sur ses cuisses légèrement pâlies. Et son bas-ventre quémandant sa peau, ses gestes ; tout son être. Et Irene s'anime, tout contre lui, laissant au Sergent d'armes le loisir d'aborder un sourire, et non minime. Les crocs se dévoilent, s'acharnent, caressent la trachée comme pour la faire davantage frissonner. Ça l'amuse, ça le rend plus que vivant. O'Malley recouvre ses forces, ce qui commençait à lui manquer dans un jeu insatisfait. Là, il ne se cache pas, n'aborde aucun artifice. Il est lui, comme il l'a toujours été, porté – bien qu'il ne l'admettra jamais – plus avant que les cieux d'ordinaires côtoyés. Parce que c'est elle qui réside sous ses paumes, elle qui vient mordre l'épiderme toujours plus brûlant, elle qui soupire sous la pulpe de ses doigts. Elle, toujours elle, qui vient le rendre plus fou à lier qu'il ne l'est déjà ; plus lié qu'un fou ne peut l'être. Et plus rien n'a réellement d'importance, plus maintenant, pas tant qu'elle ne s'enfuie pas. Et comment le pourrait-elle ? Parce qu'il se perd autant qu'elle, terminant de la porter, la laissant retrouver sa maigre stabilité pour la retourner, nonchalant, son corps revenant s'accoler au sien pour finalement ne faire plus qu'un. Il lui faut quelques instants pour parvenir à respirer convenablement, retrouver ce total contrôle sur lui, sur elle, sur cet instant qui leur appartient malgré le monde qui, quant à lui, poursuit sa course sans obstacle aucun.

Et s'ils étaient censés se taire, c'était sans compter ce besoin viscéral de la sentir près de lui, contre lui, toute entière. Sebastian se perd contre elle, les lèvres entrouvertes, jurant entre ses dents tandis qu'il enserre ses hanches. Il en oublie l'instant, les couloirs au-dehors, l'urgence de ce qui l'a mené ici. Il en oublie les raisons qui ont mené sa femme jusqu'aux abords du lit qu'il termine par vouloir rejoindre, l’entraînant à sa suite, faisant abstraction des machines, du décor, des potentiels pas qui jonchent l'autre côté des murs qui les enferment. « Viens-là, regarde-moi. » Il coupe court à leur danse effrénée, coupant son animosité l'espace d'une fraction de seconde, détaillant ses traits, laissant ses mains se perdre contre la commissure de ses lèvres, caressant son visage comme il caresserait une œuvre trop fragile. « Je t'aime. » Il imprime sa soumission, sa dévotion, Sebastian s'en affame pour finalement récupérer ses lèvres, s'en rassasier pour reprendre leur duo passionné. Ça jusqu'à s'en épuiser, jusqu'à la laisser s'effondrer, là, contre lui, le souffle fatigué et les sens agités. Ses mains caressent, se perdre contre la courbure de son dos, des reins sur lesquels il s'attarde silencieusement, n'osant aucun mot, les sachant inutiles. Les actes parleront d'eux-même, raviveront la sensation de cette corde qu'il a glissé le long de son cou lorsque trois lettres la scellait à lui. Il lui faudra du temps et il l'acceptera, patient, peut-être un peu trop. C'est ce à quoi il songe, ce qui vient hanter son esprit embrumé tandis que les heures s'effilent et que l'aube pointe son arrivée. Les minutes se sont écoulées, par centaines, au cours desquelles Sebastian n'a fait que contempler l'objet de ses désirs, définition de la beauté malgré cette manie de tout souiller. De longs moments à imaginer, tout préparer. De longs moments à caresser ne serait-ce que la pâleur de ses joues jusqu'au creux de son cou ; avant qu'on ne le tire de son obsession, avant qu'on ne réveille l'objet de sa contemplation. « Vous ne devriez pas être là. » Un sourire, un léger rire qui s'échappe d'entre ses lèvres tandis qu'il se relève, recouvrant son mètre quatre-vingt dix, fermant sa chemise, son jean, rendossant son cuir en déposant un furtif baiser contre le front de sa bien-aimée. Ça, avant d'avancer, venant devant cet homme qu'il commence à toiser. Un silence, une minute de suspens avant qu'il ne parvienne à prendre sur lui. « J'ai encore le droit de voir ma femme, davantage après ce qui est arrivé. Autrement dit, je t'emmerde. » Crache-t-il le plus naturellement du monde à l'égard du médecin tout juste arrivé, désormais les dents serrés. « Je reviens plus tard, sunny. » Parce qu'ils auront à parler, parce qu'il aura à comprendre, à entendre. Parce qu'il sait que tout est encore à jouer et qu'il ne peut aisément gagner. Il l'a toujours su, au fond de lui, sans réellement percevoir les barrières qui s'imposeraient à lui, qui s'y essaieraient en tout cas puisque l'homme – plus qu'il n'y paraît – sait se faire coriace ; peut-être un peu trop tenace.   

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