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 you owe me one ø DAYA

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Judith C. Williams

Judith C. Williams

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quartier : West Side, petite maison de quartier avec Emerson Williams, son frère

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MessageSujet: you owe me one ø DAYA   you owe me one ø DAYA EmptyDim 20 Aoû - 14:37




you owe me one

hello you, not my friend, a nothing in my world but everything collapsed so,
guess what ? we’re roomies now


« C’est encore trop tôt madame. Vous avez encore quelques jours devant vous avant de sortir. »

Mon regard froid rencontre celui du médecin, une espèce de gamine dans une tenue de médecin trop grande visiblement. Elle hausse les épaules comme pour signifier qu’elle n’y peut rien. Je ne dis rien, serre les lèvres, économise ma salive pour l’instant.
La rémission est douloureuse. Physiquement, je ne suis pas tout à fait sortie d’affaire. Bras cassé, rate explosée, côtes fêlées, mâchoire déboitée. La totale. J’ai du mal à m’exprimer parce que le bas de mon visage me fait souffrir et j’ai du mal à bouger parce que chaque geste est devenu la croix et la bannière. En prime, mon corps est recouvert d’hématomes de couleurs toutes différentes, ma peau comme une toile sur laquelle on aurait projeté du vert, du violet, du noir autour de mes yeux et du jaune de manière disparate. Glisser mes doigts par-dessus me fait frissonner de douleur chaque fois mais c’est l’une des seule manière de faire résonner quelque chose à l’intérieur de moi.

Un vide, profond, s’est ouvert et semble avoir pris toute la place. Je ne ressens rien d’autre que douleur et colère, et il y a suffisamment de place maintenant sous ma peau pour que les deux fleurissent comme bon leur semble. Je replace mon regard dans le vide, comme j’en ai pris l’habitude maintenant, plongée dans les abimes de ma réflexion qui tourne autour de pas grand-chose d’autre que la peur et les images qui me reviennent en flash. J’ai perdu connaissance assez vite mais les sons et les sensations semblent être imprimées comme un circuit électrique sur mon épiderme, il me suffit juste de savoir où appuyer pour réactiver cette mémoire physique et projeter sur l’écran de mon esprit ce qu’il s’est passé. En boucle. Sans arrêt.

Je ne dors correctement que sous médication. Dès que je ferme les yeux, je me retrouve couchée sur le béton du parking du Crashdown et pleuvent à nouveau les coups. Je ne me sens pas en sécurité, chaque ouverture de porte me fait sursauter, chaque son, soudain, plus élevé que le niveau sonore habituel d’un hôpital me plonge dans une panique glacée. Je crains de voir passer par ma porte le visage de mes agresseurs. Immobile, plongée dans une stase particulièrement silencieuse, je nourris l’envie de m’éloigner de cet hôpital que je déteste. Je reste là seule, des heures, obligée de ruminer l’heureux évènement qui a tout détruit autour et à l’intérieur de moi. Je suis consciente de l’inertie dans laquelle je suis plongée, elle me rassure et me frustre à la fois.

« Il est tard… Je vous ramène de quoi dormir ? » J’acquiesce dans le vide et la laisse partir maintenant qu’elle a réajusté les éléments médicaux qui m’entourent. Je pourrais me lever, m’a-t-on dit. Je pourrais me servir de la béquille qui m’attend au bord de mon lit, sortir fumer une clope, rien qu’une, ce qui me manque plus que n’importe quelle autre présence humaine. Je l’ai d’ailleurs repoussée à plusieurs occasions. Maximilian, puis Kurtis, puis James et toutes ces saloperies en cuir. J’ai seulement toléré Jade, qui, fidèle à elle-même, m’a inondée de paroles, de sa manière si particulière de parler, me racontant le moindre détail de sa vie. Je baisse les yeux sur mon le plâtre qui entoure mon bras gauche, observe les dessins de licornes qu’elle y a fait. Le petit médecin revient avec un verre d’eau et les cachets qui me sont dédiés pour dormir, elle me parle encore avec douceur, je m’exécute docilement avec juste l’envie de dormir, sachant pertinemment que dans quelques heures malgré tout je me réveillerais les joues mouillées et le cœur serré.

ø


« Vous devez signer ici, et là. Vous êtes sure, vous ne voulez pas attendre l’avis de votre médecin ? » Je lance un regard à la standardiste qui me tend un stylo pour signer la décharge qui me permettra de sortir de là.J’ai attendu que le médecin nain passe ce matin comme d’habitude à l’heure habituelle, puis j’ai pris mes affaires et me voilà à l’accueil, décidée à payer, me barrer et m’éloigner de cet endroit qui respire la mort. J’en ai plus qu’assez et j’ai pris une décision surement stupide et qui n’a pas vraiment de logique. Une prise en otage dégueulasse mais j’ai besoin d’être ailleurs qu’à l’hôpital, ailleurs que mon appartement que je redoute de traverser, quelque part où l’on ne viendra pas me chercher. Ma vie se résume à trouver des refuges et m’éloigner de mon entourage même si jusque-là rien ne s’est réellement passé comme je l’entendais, jamais en sécurité.

« Voilà. Et voici ma carte, je vous dois combien. » D’un geste qui m’extirpe multiples grimaces je sors tour à tour ma carte bleue et mon portable. J’imagine que la facture va être salée mais peu importe, je pianote d’une main sur mon écran tactile cassé mais encore en état de marche un texto à Jade. Elle a le double de mon appartement et j’ai besoin qu’elle me récupère des vêtements et m’emmène à ma destination.

« C’est inutile madame, les frais de votre hospitalisation ont déjà été réglés.
— Je vous demande pardon ? J’en lâche l’écran de mon téléphone et observe la standardiste avec un air défait. Elle a du mal à me regarder dans les yeux sans dévisager les différentes marques autour de mes yeux et sur le reste de mon visage.
— Mr Warham a pris en charge les frais. J’ouvre la bouche de surprise mais la referme immédiatement, aussi bien à cause du courant électrique douloureux qui glisse le long de ma mâchoire que pour parer l’air stupide qui se pose sur mon visage coloré. Puis-je avoir s’il vous plait la facture et le montant total.
— Certainement, je vous donne ça tout de suite. »

J’attends quelques secondes, bouillante de rage, n’arrivant pas à faire le tri sur ce que je pense de la décision de Max de prendre en charge mes frais d’hôpitaux. J’imagine que je devrais le remercier mais mon envie première est de sortir le cash et de lui redonner sur son bureau avant de signer ma démission. La standardiste me donne une feuille pliée que je récupère en plus de la copie de ma décharge. Elle me salue et mes pensées sont interrompues par Jade qui arrive à point à mes côtés.

Après un temps considérablement long je me retrouve dans sa voiture en route pour l’appartement de Miss Détective, l’amertume au fond de la gorge. « Tu te rends compte, il a osé payé ma facture d’hosto. Je m’adresse aussi bien à Jade qu’à moi-même alors que mon regard est rué vers l’extérieur. J’ai des lunettes de soleil rétro qui appartiennent à Jade, qui comme d’habitude pense à tout et avec un certain style. Ils comptent me faire taire ou régler le problème avec de la thune ? Ils pensent que c’est comme ça que ça marche ? Ils vont me payer le psy après et un bodyguard, plus des fleurs parce que les fleurs c’est vrai c’est un bon remède contre cette merde. » Jade me laisse évacuer ma frustration et ma colère qui ne désemplit pas, je parle avec un peu plus de lenteur et de gravité qu’à l’ordinaire, handicapée par ma mâchoire endolorie.
Ma haine envers les Kings n’est rien comparée à celle que j’éprouve envers mes agresseurs, mais penser à eux est trop douloureux et le transfert est simple, rapide, moins affligeant. Ridicule et égoïste mais je ne me retiens pas, blessée à tous les niveaux.

On arrive finalement assez rapidement Downtown, je mets presque plus de temps à sortir de la voiture avec l’aide de Jade qu’à faire le trajet entre l’hôpital et l’immeuble de Daya. « Mais non, t’embêtes pas. » La serveuse du Homewrecker ne m’écoute pas et porte mon sac, m’aide à faire les étages jusque chez Daya et m’embrasse sur la joue quand on arrive sur le pas de la porte. Je la remercie, glisse un bras dans son dos, lui dis au revoir et laisse mon regard la suivre dans les escaliers. Je suis essoufflée et me repose quelques minutes sur ma béquille. Saloperies de côtes fêlées. Au bout de quelques minutes c’est du bout de ce support que je tape contre la porte de l’indienne, qui est flic et passablement éloignée du reste de mon entourage. Voilà vers qui je me tourne en cette fin de mâtinée épuisante, les yeux gonflés derrière mes lunettes ; vers l’indienne qui ouvre enfin la porte, celle-là même qui s’est jouée de moi quelques mois plus tôt.

« Salut. Ça fait un bail, je sais, j’aurais besoin d’un endroit où me poser quelques temps. Et je pense que tu m’en dois une, alors me voilà. »


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Daya Laghari

Daya Laghari

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quartier : Downtown Chicago - Dans un loft qu'elle loue depuis des années et partagée désormais avec son petit-ami
physique : Une cicatrice près du sein gauche vestige de la balle qui à bien failli lui coûter la vie lors du massacre de Noël et une autre sur le genou droit, dû à un petit accident lorsqu'elle était gamine

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MessageSujet: Re: you owe me one ø DAYA   you owe me one ø DAYA EmptyJeu 24 Aoû - 6:53



I'm sorry for what I did...I didn't mean to do you harm but everytime I pin down what I think I want it slips away

Daya and Judith



You owe me one


L'indienne pousse un soupir. « Tu fais aucuuun effort ! »

Si son ton résonne entre les quatre murs de sa chambre avec le plus grand des sérieux, son visage laisse apparaître un sourire amusé. Elle se redresse et s'assoit entre les draps puis passe une main distraite dans ses cheveux défaits. « T'es sûr de toi ? » Un éclat de rire s'échappe des lèvres du pompier qui jette un coup d'œil vers elle alors qu'assit sur le rebord du lit, il enfile son t-shirt. « J'ai pas le choix, il secoue la tête en riant Daya arrête putain faut vraiment que j'aille bosser, MOI ! » Elle mimique en marmonnant ce qu'il vient de dire puis vient se coller dans son dos avant qu'il ne lui échappe vraiment, glissant ses mains sous le t-shirt de son amant. « Ou…tu peux aussi leur dire que t'es malade et que c'est super contagieux ! Daya dépose un baiser dans son cou ou que t'es juste complètement bloqué et dans l'incapacité d'y allez…» Elle en dépose un autre, prête à continuer son petit manège jusqu'à ce qu'il cède. Il faut dire qu'elle ne travaillait pas aujourd'hui et comme bien souvent ses maigres jours de congés tombaient principalement n'importe quand et de préférence en semaine, la practicité à son maximum niveau vie sociale et c'était cela sans compter que les shifts de Josef n'avaient pas plus de sens que les siens. Il se retourne et la pousse sur le lit avant de venir se placer au-dessus d'elle pour coller un baiser sur ses lèvres. « et c'est toi qui dis ça alors que tu jures que par ton boulot ? On en reparlera dans deux jours quand JE serais de repos ! »Elle lève les yeux au ciel. « Okayyyy ça va, tu peux y aller ! » Elle lève ses mains devant elle en signe de replis, oui parce qu'elle sait très bien que si les rôles étaient inversés, elle serait la première à se rendre au bureau, pas que la tentation ne serait pas considérable, mais tout comme lui elle prenait son devoir très au sérieux. Il l'embrasse une fois de plus et se relève pour terminer de se préparer un peu plus loin. Daya finit par se lever à son tour, enfile un t-shirt et file dans la cuisine pour préparer du café.

***

Une heure plus tard et alors qu'elle sort de la douche, son téléphone fixe se met à sonner, elle fronce les sourcils, resserre sa serviette autour de sa poitrine et se dirige vers l'appareil. Personne ne l'appelait jamais sur ce numéro, d'ailleurs qui se servait encore du téléphone fixe sans déconner ? Lorsqu'elle décroche c'est la voix de sa mère qui résonne au travers du combiné. Elle lève les yeux au ciel et accroche un sourire à ses lèvres, oui parce que c'était typiquement le genre de choses que sa mère était capable de voir même à l'autre bout de la ville. Comme d'habitude elle en aurait pour au moins une demi-heure, c'était un minimum et visiblement ne pas répondre au bout de deux appels sur son mobile (émis en moins de quinze minutes il faut le préciser) justifie d'appeler sur le seul téléphone qui l'oblige à rester planter là dans son salon, les cheveux dégoulinant sur ses épaules et à moitié nue.« Ma' je peux te rappeler ? » Visiblement non, la matriarche ne prend en réalité même pas la peine de s'arrêter de parler pour répondre à la question, rien de surprenant elle ne le faisait déjà pas pour respirer. Trente-trois minutes de reproches, de commérages et de plaintes, la base de la conversation mère-fille apparemment, fort heureusement à la question « quoi de neuf ? » Daya s'était bien gardé de mentionner Josef, ce qui lui avait, elle en était sûre sauver au moins autant de temps que la durée de cette communication. Ses cheveux étaient partiellement secs lorsqu'elle regagna sa chambre pour finir de se préparer, elle enfila un pantalon fluide et un débardeur, histoire de ne pas mourir de chaud et jeta un coup d'œil dans le miroir, pour constater que ses cheveux avaient déjà commencé à boucler ! Fantastique ! Elle considéra un instant son reflet avant de se demander si elle allait en faire quelque chose, puis haussa finalement les épaules, elle n'avait rien prévue de particulier si ce n'est d'aller faire deux ou trois courses et honnêtement elle n'avait pas la foi de se pomponner, non, elle préférait de loin l'idée de boire un café devant une série bien pourrie choisie au hasard sur Netflix. Ainsi un épisode s'était transformé en deux, puis trois et elle s'était sans vraiment s'en rendre compte retrouver avachie dans le sofa à ingurgiter café sur café, a ce rythme-là autant passer à l'intraveineuse.

***

Elle ne saurait dire ce qui l'avait conduit à délaisser le confort de son canapé et la tranquillité d'esprit qui allait avec, mais elle avait fini par se retrouver dans son atelier à observer les mêmes photos, les mêmes dossiers et à éplucher une fois de plus les mêmes informations. C'était un cercle terriblement vicieux, plus elle ingérait toutes ces données plus son obsession grandissait au même titre que sa frustration. Il lui en fallait plus, elle n'avançait plus et elle avait la douloureuse impression que cela ne donnait que plus de pouvoir à ses angoisses. Il y avait eu du mieux ces derniers mois, elle devait bien le reconnaître. L'indienne avait mis de côté sa vendetta, trop mise à mal par la mésaventure qu'elle avait endurée avec Judith et Josef puis par la suite trop occuper à recoller les morceaux avec son petit-ami. Elle aurait pu en rester là, se dire que tout ça n'en valait peut-être pas la peine, que c'était donné à ses tortionnaires un pouvoir bien trop grand et pourtant, pourtant cette petite voix dans sa tête continuait de lui chuchoter que c'était là son unique salut. Des coups sont frappés à la porte et la surprenne dans sa réflexion qui s'efface presque instantanément, elle repose le document qu'elle tient encore entre les mains et sort de la pièce qu'elle s'empresse de fermer à clé, avant de la glisser dans sa poche, elle n'attend personne et est curieuse de voir qui peut bien venir lui rendre visite, elle presse donc le pas, espérant intérieurement que ce ne soit pas sa mère. Lorsqu'elle ouvre la porte son sourire se disperse, c'était là la dernière personne qu'elle s'attendait à trouver sur le pas de sa porte et encore moins dans un état pareil. La jeune femme reste un instant interdite par cette vision, laissant ainsi le temps à sa vis-à-vis de prendre la parole. « Salut. Ça fait un bail, je sais, j’aurais besoin d’un endroit où me poser quelques temps. Et je pense que tu m’en dois une, alors me voilà. »

Elle ne comprend pas tout de suite ce qui se passe ou même ce qu'elle lui demande, mais elle ouvre un peu plus la porte pour lui indiquer qu'elle peut entrer, elle ne peut décemment pas la laisser comme ça à la rue de toute façon. « Bon dieu, qu'est-ce qui s'est passé ? qui t'as fait ça ? » Les questions affluent sans qu'elle n'ait vraiment le temps de les contenir et alors que Judith se trouve dans son entrée et laisse tomber le maigre sac qu'elle a apporté avec elle, Daya s'empresse de fermer la porte derrière elle. « Est-ce que tu vas bien ? » La flic est sincèrement inquiète pour la jeune femme, quand bien même elles ne se sont pas quittées en très bon terme, elle a raison et Daya en est pleinement consciente, elle lui en doit une et en l'instant elle ne pense pas un seul instant à freiner sa décision de s'être tournée vers elle, à dire vrai elle ne la questionne même pas.

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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: you owe me one ø DAYA   you owe me one ø DAYA EmptyJeu 24 Aoû - 10:49




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Je ne regrette ma décision pas un seul instant, en réalité, je n’ai même pas envie d’y réfléchir. Ma colère est si pure, si vibrante, elle me permet de ne pas garder un air de biche effarouchée toute la journée. Je ne sais pas si c’est mieux mais c’est comme ça pour l’instant.
La porte s’ouvre et l’indienne bug un instant alors que je ne lui laisse qu’une seconde de répit avant d’enchainer sur ma demande. Je n’ai pas envie de m’apitoyer ou de larmoyer, juste être claire. Elle peut me dire non, quelque chose me dit que ce ne sera pas le cas, même si elle ne m’en devait pas une comme je lui balance au visage, guidée par la colère, cette vieille amie qui m’a suivie un bout de temps et qui revient me côtoyer.

Sans attendre quasiment, passé le choc j’imagine, Daya ouvre un peu plus la porte et m’invite à entrer. Je laisse échapper un soupir discret malgré tout, peut-être que le mini-médecin avait raison et je suis pas spécialement à l’aise de me tenir debout devant elle comme ça. Je réajuste donc ma béquille et entre dans l’appartement de l’indienne, m’arrête dans l’entrée parce que je n’suis pas chez moi et laisse tomber le sac que Jade m’a ramené. Les affaires à l’intérieur sont miennes mais pas le contenant ce qui explique la multitude de couleurs et autres. Une première vague de question afflue, la flic referme la porte (j’ai déjà dis que je détestais les flics ? depuis toujours ? Cette vieille haine viscérale, surement liée à mon père comme d’habitude et à ma vision plutôt tordue de la situation) et je me tourne vers elle.

« Est-ce que tu vas bien ? » Cette question est simple, claire, limpide, mais je ne sais pas y répondre, vraiment. La réponse en soi me semble évidente mais je ne sais pas ce que je veux dire, s’il est utile de mentir quand les marques sont encore bien présentes sur ma peau, s’il est utile de m’entendre dire la vérité. Jusque-là on m’avait surtout souhaité de bien me rétablir, comme si c’était pleinement possible, comme une phrase balancée par automatisme, parce qu’on essaie de se défaire de sa culpabilité. M’envoyer des jolis mots et des fleurs pour cacher mes plaies. J’observe l’indienne derrière les lunettes de Jade et je n’ai même pas la force de rejeter méchamment son inquiétude que j’arrive à lire, sincère, imprimée dans les traits de son joli visage. Je pousse un soupir. Ma colère s’était évanouie depuis un moment, c’est vrai, Josef me racontait son aventure à ses côtés et je n’en éprouvais plus qu’une amertume liée à la honte que je ressentais. Sans exprimer de sympathie pour cette femme pourtant j’ai fini par ne plus avoir envie de lui faire ravaler son joli sourire. Elle est devenue un élément de décor, c’est rude, mais c’est vrai, qui me rappelait de faire un peu plus attention la prochaine fois. Force est de constater que le destin ne nous écoute pas vraiment, voir pas du tout. Alors me voilà devant elle, plus que jamais consciente qu’elle me doit une certaine faveur mais incapable d’être agacée face à elle, face à l’attention que j’ai jusque-là rejetée d’à peu près tout le monde.

Je me rends compte que je réfléchis depuis un certain moment, debout dans le vestibule de son appartement, alors je secoue la tête à la négative, reviens au moment présent. « Euh, désolée. » Je relève la tête, mes gestes sont tous lents, c’est insupportable. J’élude ses deux premières questions et tâche de répondre à la dernière, je me doute que ça ne sera pas suffisant sur long terme mais l’idée d’évoquer qui et quoi me rend malade, d’avance. « Honnêtement… Nope. Pas vraiment. Contraction musculaire automatique, un petit sourire plat pour parer à la gêne, ça n’a rien de joyeux, c’est simplement un réflexe. Ça irait mieux si ma mâchoire m’faisait pas un mal de chien à chaque mot, et mon corps à chaque geste. » Je pousse un soupire comme si j’étais amusée par la situation, hausse les sourcils et grimace légèrement. Combo d’expression relativement clair. Je laisse mon regard dévier sur les murs, le sol. « J’avais juste… Enfin l’hosto c’est une plaie et j’ai pas envie d’rentrer chez moi. » Incroyable montagne russe des émotions, ma gorge me serre mais me contente de déglutir péniblement, pas de contracter la mâchoire, on va se passer de ce réflexe là. J’essaie de reprendre un peu d’aplomb mais évite de bouger totalement, quand on a des trucs cassés ou fêlés on se rend rapidement compte du nombre de tic de gestuelle qu’on a en temps normal et visiblement je m’exprimais beaucoup par cette voie là, parce que j’ai appris en quelques jours à ne plus redresser mes épaules au risque de relancer la douleur au creux de mes côtes.

« J’sais qu’tu bosses et tout mais je prendrais pas trop d’place, j’ai juste besoin d’une petite sur le canapé et de pouvoir fumer sans qu’mon médecin nain vienne m’emmerder. Elle va pas être vraiment contente de voir que j’me suis barrée mais bon… »


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Daya Laghari

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MessageSujet: Re: you owe me one ø DAYA   you owe me one ø DAYA EmptyVen 25 Aoû - 19:36



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Le silence s'installe doucement, il n'y a là rien de particulièrement sournois, il se place juste naturellement et Daya le laisse s'étendre pour ne pas brusquer la jeune femme dont la silhouette abîmée remplit soudainement son appartement. C'est une vision difficile, elle est clairement dans un sale état et la flic ne peut s'empêcher de se demander ce qui a bien pu lui arriver, un accident de voiture ? Les marques sur son visage pourrait le laisser penser, mais elle ne voit pas vraiment en quoi cela l'amènerait à déserter son propre logement pour se réfugier chez elle…surtout chez elle. Leur dernière conversation n'avait rien eu de très agréable et en cela l'indienne ne pouvait vraiment émettre de reproches envers la serveuse, elle avait été dupée et son ego mis à mal avait parlé pour elle. Elle estimait s'en être plutôt bien tiré au final, après tout Judith ne l'avait pas dénoncé, si ce n'était à Josef en quelque sorte, mais à aucun moment elle n'avait mis en péril son travail ou son identité et c'était déjà là une victoire qu'elle ne saurait rejeter.

Judith semble soudainement se rendre compte qu'elle est restée silencieuse malgré les questions plus que justifiés que lui a adressé son hôte et elle s'excuse dans des gestes lents et visiblement douloureux. Daya se rapproche d'elle tandis qu'elle finit par lui expliquer non ça ne va pas, ce qui n'est en soit pas une grande surprise, le contraire serait difficile vu l'état lamentable dans lequel elle se trouvait et qui réveille de douloureux souvenirs dans l'inconscient perturber de la flic, qui ne réalise pour l'instant pas le retour de ces images perfides au fond de son esprit. « J’avais juste… Enfin l’hosto c’est une plaie et j’ai pas envie d’rentrer chez moi. » Ce qu'elle peut comprendre en tous les cas pour la partie hôpital, elle les a en sainte horreur depuis la mort de son père et les incidents récents qui l'ont conduits à s'y rendre ne l'avait en aucun cas aider à se défaire de cette aversion. Le fait qu'elle ne veuille pas retourner à son appartement confirmait par ailleurs sa première idée, à savoir que quelque chose de bien moins « classique » qu'un banal accident s'était produit et ça ne présageait rien de bon. « J’sais qu’tu bosses et tout mais je prendrais pas trop d’place, j’ai juste besoin d’une petite sur le canapé et de pouvoir fumer sans qu’mon médecin nain vienne m’emmerder. Elle va pas être vraiment contente de voir que j’me suis barrée mais bon… » Les épaules de la jeune femme retombe un peu, elle se sent désolé pour elle et même si elle doute que se réfugier ici étant donné la teneur de leur relation fut une bonne idée, elle ne peut décemment pas lui refuser cette faveur, pas après tout ce qui s'est passé. « Tu devrais t'asseoir. » Elle se déplace et ramasse le sac que la jeune femme avait laissé tomber sur le sol pour le déposer sur le comptoir de la cuisine. Judith s'exécute sans vraiment demander son reste, la position verticale avec béquille ne devait de toute façon pas être la plus confortable du monde, elle contourne à son tour le canapé et vient s'asseoir contre l'accoudoir opposé, remontant ses genoux contre elle et se tournant au maximum vers son invitée impromptue. « Tu peux rester ici et pas parce que je te dois une faveur, mais parce que t'as vraiment l'air… elle tend sa main vers elle comme pour la désigner avant de la laisser retomber sur ses genoux. D'en avoir besoin, je ne sais pas pourquoi moi, surtout compte tenu de ce qui s'est passé ente nous, mais je présume que tu as une bonne raison.» Elle lui adresse un sourire bienveillant et encourageant dont elle ignore la réception, le regard de la serveuse étant toujours dissimulé sous ses lunettes noires. « Est-ce que tu veux un café ? un thé ? quelque chose de plus fort ? Oui bon il est presque midi et les circonstances font que ce n'est pas totalement déplacé non ? Et ensuite tu pourras me dire ce qui t'es arrivée Judith, parce que je ne peux pas t'aider si tu ne réponds pas à mes questions et si tu es là c'est que tu en as besoin j'imagine… » Elle se penche vers elle et pose sa main sur son épaule dans un geste prévenant avant de se lever et de diriger vers la cuisine pour refaire couler du café et lui laisser ainsi le temps de digérer sa demande et d'éventuellement y formuler une réponse quelle qu'elle soit.

Debout face au plan de travail, elle remplie le filtre de poudre noir, se rappelant soudainement à quel point parler de ce genre de choses est difficile, à quel point la seule envie qui saurait nous traverser après avoir subi un traumatisme physique aussi important est le silence et l'oublie, mais elle sait aussi l'erreur que cela peut-être et les conséquences toujours plus douloureuses que le mutisme peut amener avec lui. Elle l'avait appris à ses dépends.

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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: you owe me one ø DAYA   you owe me one ø DAYA EmptyVen 25 Aoû - 21:54




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« Tu devrais t'asseoir. »

J’acquiesce et vais pour ramasser le sac que Jade m’a ramené mais Daya s’en charge, je ne prends pas le temps de l’en dissuader de toutes façons elle ira bien plus vite que moi et j’économise ma salive pour éviter de me retrouver avec la migraine de la mâchoire auparavant déboitée. Y’a aussi le fait qu’être debout c’est plutôt désagréable et j’ai pas de cachets puisque je suis partie sans attendre la prescription du mini-doc alors on va pas jouer longtemps les rambo. Je ne l’attends pas du coup pour m’avancer vers son canapé et enfin me poser en douceur, j’ai l’habitude de me laisser tomber dans les sofas mais là, impossible avec les côtes en vrac. Je dépose la béquille contre l’accoudoir à côté et m’enfonce tranquillement dans les coussins. Je pousse un léger soupir, discret, puis me tourne lentement vers Daya qui s’est installée également en face de moi. Je sais qu’il va y avoir des questions, évidemment, c’est dans la nature de l’indienne j’imagine et puis, difficile avec la tronche que je tire. Je n’ai toujours pas retiré mes lunettes, j’ai conscience du ridicule mais c’est mieux pour l’instant.

« Tu peux rester ici et pas parce que je te dois une faveur, mais parce que t'as vraiment l'air… Je pince les lèvres. Oui je sais. D'en avoir besoin, je ne sais pas pourquoi moi, surtout compte tenu de ce qui s'est passé ente nous, mais je présume que tu as une bonne raison.» A mes yeux, elle l’est. Je lui dirais volontiers pourquoi je l’ai choisie, c’est vrai, après les mensonges qui ont construis les bases d’une première relation entre elle et moi, même si je ne viens pas chercher de l’amitié, peut-être que c’est une occasion de repartir sur quelque chose d’honnête. En partie en tout cas. « Est-ce que tu veux un café ? un thé ? quelque chose de plus fort ? Et ensuite tu pourras me dire ce qui t'es arrivée Judith, parce que je ne peux pas t'aider si tu ne réponds pas à mes questions et si tu es là c'est que tu en as besoin j'imagine… »

Je grimace au contact. Pas qu’elle me dégoûte, comme on a pu le constater par le passé, mais je sais pas, ça me dérange, un peu. Néanmoins, je ne dis rien, il faut se faire violence, à part un mensonge bien construit ce n’est pas elle qui viendra m’achever au milieu de la nuit, sinon je ne serais pas là. Je laisse échapper un autre soupire alors qu’elle se lève. Je sais qu’il lui faudra quelques explications, je ne peux pas débarquer comme ça, dans cet état pitoyable et lui dire simplement qu’on est colocataires pour un temps sans l’avancer un minimum sur la situation. Je n’ai pas envie mais je me mets tout de même à sa place une seconde, si elle était venue me voir malgré notre passif dans cet état, je lui aurais aussi ouvert ma porte et bien sur j’aurais voulu avoir quelques réponses. Au moins de quoi comprendre l’ensemble de la situation. Clairement, ça me fait chier, j’ai rien envie de dire, juste de plonger dans le silence, fumer une bonne cigarette, dormir longtemps dans un endroit qui respire pas l’antiseptique, là où on entend pas le fichu néon unique de la chambre faire son bordel la nuit. Je pousse, encore une fois, un long soupir, et lève enfin la voix.

« Va pour un café et quelque chose de plus fort. En même temps ? » Je tourne ma tête vers elle, je peux l’apercevoir de là où je suis, l’observe une seconde derrière mes écrans teintés puis détourne le regard dans le vide et attends. Je l’entends farfouiller dans ses tiroirs, devine le bruit du verre sur le plan de travail, perçoit le froissement du tissu, des sons qui me sont familiers et plus agréable en background sonore que les plaintes des malades y compris les miennes. Mon regard glisse sur l’appartement, simple mais joli, bien décoré, clean. C’est reposant, il n’y a pas de bruit à part celui de la cafetière et l’odeur de café qui vient avec. Je sors mon portable de ma poche une minute, parcourt les quelques textos que l’on m’a envoyés, Kurtis et Jade notamment, j’ignore le premier et réponds rapidement à la deuxième pour la rassurer, tout va bien, puis verrouille l’écran et range l’appareil dans ma poche.

Le silence de l’appartement n’est pas pesant, juste présent et assez confortable. Je me satisfais d’entendre les gestes de Daya, les sons qu’ils produisent, des bruits du quotidien qui deviennent précieux quand on ne supporte pas le bourdonnement du néon et le bip répétitif des moniteurs. Ça me permet de me détendre pendant ces longues minutes qui ne m’oppressent pas, je m’accoutume juste à l’idée que ma décision s’avère certainement en être une bonne. Je respire tranquillement, me fait à l’immobilité dans laquelle je suis plongée.

Je suis tellement épuisée que je pourrais m’endormir, d’où mon léger sursaut quand Daya réapparaît à mes côtés, deux tasses dans les mains. « Merci. » Je la récupère de la main droite, la valide et m’empresse de porter la tasse à mes lèvres. Le liquide est brûlant, je souffle un instant et bois une première gorgée dont la température tranche clairement avec le froid qui semble me saisir depuis mon réveil. La chaleur que dégage la tasse embue mes lunettes, alors je dépose la tasse et prends la décision d’afficher les marques qui restent sur mon visage, trace du passage à tabac. De toutes façons, si je dois vivre ici quelque temps, elle verra plus que ça au cours des jours, alors je dépose les lunettes sur la table basse et me saisit du mug à nouveau.

Je ne brise pas le silence, encore, je me prépare. C’est difficile, je n’ai pas envie de mettre des mots sur ce qu’il s’est passé et je me réfugie sous le prétexte de lui devoir des réponses. Et j’en ai conscience.

« Je sais que ma décision de venir te voir peut paraître un peu cheloue. Je lève mes yeux vers elle. Pourtant j’ai pas tergiversé longtemps. Je connais pas beaucoup de monde dans cette ville, ça va faire huit mois seulement que j’suis là. J’ai juste… pas envie de voir, de parler aux peu de gens de mon entourage. Personne. » Ma gorge se serre un peu. Je détesterais qu’on me laisse de côté, immédiatement je pense à Josef évidemment puisque je suis chez sa copine, mais je ne peux pas. « Je ne veux pas leur parler, les écouter me dire à quel point ils sont désolés, parce qu’ils se sentent responsables ou qu’ils tiennent à moi, j’ai pas besoin de ça, j’ai pas besoin de pitié ou d’inquiétude, je peux le faire toute seule, m’apitoyer. J’ai besoin de me sentir en sécurité. Alors du coup ça c’est certainement pas toute seule chez moi. Je me cache derrière ma tasse de café, en avale plusieurs gorgées. Je suis mal à l’aise clairement, c’est peut-être le moment de la semaine où j’ai été le plus honnête avec quelqu’un et ça me paraît difficile. Je ne pense pas mes mots comme une insulte envers elle, comme si elle se fichait de ce qui aurait pu m’arriver, j’en doute fortement malgré la situation sur laquelle on s’est quittées. C’est juste la vérité. J’entends par là que t’es flic. Que malgré ce qu’il s’est passé entre nous, j’ai passé depuis longtemps la phase ou j’étais énervée contre toi, et qu’à présent l’amertume que j’avais me semble ridicule. Que t’es en terrain neutre, et que j’ai besoin de ça. Je dis pas ça comme une insulte, c’est ironiquement ce dont j’ai le plus envie maintenant. Du calme. » J’ai du mal à tenir son regard, je déblatère mon speech ridicule en regardant le plancher depuis tout à l’heure. Ça n’a aucun sens, toujours cette fichue fierté qui me barre la route, je m’efforce de lui dire ce que je pense sans flancher. J’ai la gorge serrée mais les lèvres sèches, je passe ma langue par-dessus, y glisse encore une fois la tasse dont le contenu s’épuise plutôt rapidement. Je pousse un soupir, m’éclaircit la gorge comme si ça allait dissoudre la gêne qui est coincée dans ma gorge. « J’me suis dis que ce serait la meilleure option pour que je digère le truc. J’suis pas capable encore de… tu vois. » Je pose mon regard dans le sien, j’ai l’impression d’avoir douze ans, de ne plus être capable de m’exprimer. « J’ai suivi mon instinct qui m’a dis de venir ici. Même Josef n’est pas au courant. »


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Daya Laghari

Daya Laghari

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MessageSujet: Re: you owe me one ø DAYA   you owe me one ø DAYA EmptyMar 29 Aoû - 6:52



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Daya and Judith



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Elle sent sa poitrine se serrer et ses doigts se resserrer avec sans doute un peu trop de vigueur sur la tasse qu'elle vient de sortir du placard et qui repose immobile dans sa main, figée dans un instant de réflexion pesant. Puis la réalité la rattrape et la remet en mouvement, chassant de son esprit ces tristes pensées dont elle ne veut pas. Elle s'active donc dans des gestes mesurés et habituels qui se font sans réelle considération. L'indienne observe la dernière goutte se fondre dans la masse noirâtre de la cafetière et sors d'un placard une bouteille de whisky, elle en verse une bonne mesure dans une des tasses et la place sur le plan de travail, pensant sans doute qu'elle n'avait pas encore finit de servir, elle remplie ensuite le reste de café, jette un sucre dans celle qui sera la sienne et reprend le chemin du salon ou Judith demeure silencieuse. L'indienne se rassoit bien plus lentement que la première fois et tend son breuvage à la serveuse qui a un instant de sursaut visible. « Merci. » un simple sourire vient marquer ses lèvres et elle reprend la place et position qu'elle avait occupée quelques minutes plus tôt, elle ne dit rien, il n'y a en vérité que peu de plus à ajouter, elle a déjà fait part de ses interrogations et n'entend pas brusquer la jeune femme qui semble déjà l'avoir bien trop été et si elle s'enquiert d'obtenir un minimum de réponse, elle ne veut pas avoir à forcer leur chemin jusqu'à elle. Judith dépose les lunettes qui recouvraient encore son visage il y a un instant et les déposent sur la table devant elle, ce n'est évidemment pas bien joli à voir, la peau laiteuse de la blonde est parsemée de larges tâches bleuâtres, virant pour certaines dans un dégradé de couleurs, des plaies déjà partiellement cicatrisés marque ses pommettes et le sourire qui la caractérisait si bien s'est complètement évanoui.

Elle porte la tasse fumante à ses lèvres et en avale une gorgée qui se glisse de façon réconfortante et agréable dans sa gorge, elle ne quitte pas bien longtemps sa camarade du regard et attend que le silence ne soit brisé, que la vie reprenne un peu plus distinctement son cours dans cette pièce à présent éteinte. Elle finit par étendre sa voix, entame des explications non pas sur ce qui lui est arrivée, mais sur la raison même de sa présence aujourd'hui dans ce salon et qui effectivement n'était que trop surprenante pour la flic qui ne comprenait pas très bien pourquoi elle s'était tournée vers elle. Elle ne doutait pas qu'elle devait avoir bien d'autres personnes dans son entourage et sa première pensée va sans aucun doute vers son petit-ami dont elle sait que la jeune femme est proche, aussi pourquoi elle ? C'est un mystère qui semblerait-il sera bientôt éclairci et c'est ce que la suite de ses propos amène, elle ne veut pas se tourner vers les siens et lorsqu'elle précise de façon un peu ferme le mot « Personne » c'est une fois de plus vers le pompier que son esprit se tend, il est le seul dont elle connaît l'identité, aussi la précision ne peut qu'aller dans sa direction. « Je ne veux pas leur parler, les écouter me dire à quel point ils sont désolés, parce qu’ils se sentent responsables ou qu’ils tiennent à moi, j’ai pas besoin de ça, j’ai pas besoin de pitié ou d’inquiétude, je peux le faire toute seule, m’apitoyer. Voilà une sensation qu'elle ne peut que comprendre et connaître, elle avait elle aussi traversé cette envie presque vitale de se dérober des regards bourré de pitié, des discours désolants et répétitifs de gens trop bonnement intentionnés parce qu'elle ne pouvait supporter de se voir toujours plus diminuée quand seule avec sa douleur et les terribles images qui revenaient encore et encore hantés presque chaque instant de conscience qu'elle possédait, elle se sentait déjà suffisamment disparaître. Elle hoche machinalement la tête, de façon légère et discrète, un automatisme dont elle ne se rend pas tout à fait compte, elle observe les mains de sa compagne serrées la tasse entre ses doigts comme s'y elle s'y raccrochait, tout du moins lui semble-t-il et son regard se vide un peu malgré toute la force qu'elle met à ne pas se perdre dans ses propres souvenirs qui n'ont ici reçus aucune invitation. J’ai besoin de me sentir en sécurité. Alors du coup ça c’est certainement pas toute seule chez moi. J’entends par là que t’es flic. Que malgré ce qu’il s’est passé entre nous, j’ai passé depuis longtemps la phase ou j’étais énervée contre toi, et qu’à présent l’amertume que j’avais me semble ridicule. Que t’es en terrain neutre, et que j’ai besoin de ça. Je dis pas ça comme une insulte, c’est ironiquement ce dont j’ai le plus envie maintenant. Du calme. » C'était un peu plus clair désormais et surtout relativement censé, cela aurait pu la faire rire, de la façon la plus ironique possible bien entendu, parce que son métier avait conduit la jeune femme à fermer les yeux sur bien d'autres choses qui auraient dû avoir une place plus que primordiale comme le fait qu'elle l'avait utilisé à des fins plus que personnel, qu'elle ne s'était jamais vraiment complété dans de véritables excuses et enfin, mais ca elle l'ignorait qu'elle perdait probablement l'esprit. Elle n'était pas un choix judicieux, elle était probablement tout le contraire, une branche instable sur laquelle il ne faisait pas bon reposé, mais elle ne pouvait guère l'en empêcher, prise au piège de l'image même qu'elle avait tant voulu se forger et présenter au monde comme une vérité. N'était-ce pas-là, la chose la plus risible du monde ?

Leurs regards finissent enfin par se croiser et Daya reprend soudainement un peu d’aplomb, elle se redresse, son regard se rallume un peu et elle humidifie ses lèvres avant de réappliquer ce masque qui est trop souvent le sien. « J’ai suivi mon instinct qui m’a dis de venir ici. Même Josef n’est pas au courant. » L’indienne pousse un soupir, pas de ceux qui peuvent signifier l’ennuie ou l’agacement, mais plutôt un soupir compréhensif et elle entreprend très vite de répondre à ce laïus qui a sûrement dû être difficile à mettre en forme. « Je comprends et comme je te l'ai dit tu peux rester ici le temps de te remettre, je sais que ça n'est pas facile et que la dernière chose dont tu as besoin est probablement une bonne dose de regards bienveillants et de paroles réconfortantes…alors je vais pas te dire que ça va aller ou que tu t'en remettras en un rien de temps parce que j'en sais rien et si des conseils j'en ai, j'ai pas l'intention de te les imposer, tout ce que je te demande c'est de m'expliquer qui, quand et comment, parce que j'ai besoin de savoir ce qui se passe Judith et je sais que tu n'as très certainement pas envie d'en parler et je n'ai besoin des détails que si tu veux me les donner, mais il me faut un peu plus que ce que je peux juste voir. » Elle posa sa tasse sur la table et se tourne un peu plus vers son invitée « forcée ». « Tu n'es pas obligé de le faire maintenant, mais sache juste qu'il faudra y venir. Elle marque un court instant de silence. Ce que tu me diras, restera entre nous si c'est ce que tu entends Judith, mais par contre si ce que tu me demandes est de ne rien dire de ta présence ici à Josef, je suis désolée, mais ce n'est pas quelque chose que je vais pouvoir faire… » Parce qu’il était hors de question qu’elle lui mente, elle avait déjà trop de fardeaux sur les épaules qui risquaient de mettre en péril cette relation qui ne lui était que trop essentielle.
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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: you owe me one ø DAYA   you owe me one ø DAYA EmptyVen 1 Sep - 14:27




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Les premières paroles de Daya en réaction des miennes sont juste. Je n’ai pas besoin de paroles réconfortantes, pas de regards de pitié, rien de tout ça. Juste qu’on me foute la paix, qu’on me laisse me morfondre dans mon coin, essayer de trouver un moyen de digérer tout ça. Je n’ai pas besoin qu’on achète mon silence ou ma gratitude ou je ne sais quoi d’autre, en payant ma putain de facture d’hôpital, par exemple. Cette idée fait brûler la lave sous ma peau, ça m’agace, me fait tiquer. J’ai envie de courir balancer le fric à la gueule de Max mais premièrement ce serait trop fatiguant et long de le faire alors que j’ai les côtes fêlées et que je peux pas tenir fric ET béquille avec la seule main qui me reste et deux, j’ai pas envie de m’en occuper maintenant. Qu’il me paie mon hôpital si ça lui chante pour l’instant, je règlerais ce problème plus tard, quand je pourrais me permettre d’ouvrir à nouveau ma grande gueule sans que ma mâchoire me fasse plier.

J’apprécie cependant la position que prend Daya à savoir : prendre ses conseils et les garder pour elle-même. Y’a quelque chose quand même dans ce discours qui me donne une sensation particulièrement étrange. Si je m’attendais à du calme et à du neutre je m’attendais pas forcément à ce qu’elle me dise ça, bien que ça m’aille, complètement. Je me suis dis qu’elle allait essayer, un peu, malgré tout, parce que c’est la nature humaine de s’impliquer émotionnellement et d’essayer d’arranger les choses, même quand c’est pas dans son rayon d’action. Tout l’monde veut toujours tout savoir, essayer de filer ses conseils merdiques même quand on demande explicitement de fermer sa gueule.
Mais Daya se contente de me dire exactement ce que j’ai besoin d’entendre alors que je glisse à nouveau la tasse entre mes lèvres, ingurgite du café alcoolisé, parfait en cette circonstance.
La suite me plait un peu moins dans l’idée de parler de tout ça. Je n’ai pas envie de faire revivre les images qui me tourmentent toute la nuit, de leur donner une dimension palpable, les nommer. Comment nommer ça d’ailleurs sans avoir l’air stupide ? Sans que ça sonne cours de récré ? Mélodramatique ? J’en ai aucun idée.

« Tu n'es pas obligé de le faire maintenant, mais sache juste qu'il faudra y venir.  Je l’observe par-dessus ma tasse. Je comprends son besoin de réponse, de savoir. C’est juste, trop tôt, trop frais, trop marqué sur ma peau. Ce que tu me diras, restera entre nous si c'est ce que tu entends Judith, mais par contre si ce que tu me demandes est de ne rien dire de ta présence ici à Josef, je suis désolée, mais ce n'est pas quelque chose que je vais pouvoir faire…
— Non, non, bien sur. Je comprends. Je dépose moi aussi la tasse à mon tour, me prépare à détailler ce à quoi j’ai répondu un peu rapidement. Ce n’est pas ce que je te demande, de mentir. C’est la dernière des choses que je te demanderais. Je ne veux pas être l’instigatrice d’un quelconque bordel entre vous deux, ça m’a suffit. Je fais évidemment référence à l’épisode que l’on a rencontré un peu plus tôt dans l’année. C’est juste que… je ne lui ai rien dis, je ne me voyais pas lui envoyer un message en lui disant « hello, comment tu vas, pour ton information je sors de l’hôpital et rien ne va mais, hey, t’inquiètes pas. » Je baisse un peu la tête, glisse ma main valide dans mes cheveux épars en grimaçant, oubliant chaque fois que bouger un bras en hauteur se répercute dans mes saloperies d’côtes. Pour l’instant seule toi et une amie qui m’a déposée ici êtes au courant de ma sortie et de mon débarquement dans ton appart. » Je récupère la tasse que je pose sur ma cuisse glissée dans un jean trop grand mais plus simple à enfiler puis bois à nouveau une gorgée ou deux de café. Enfin un vrai café, pas celui dégueulasse de l’hôpital, toujours le même, salement arraché des vieux distributeurs.

« C’est surement égoïste mais j’ai pas envie qu’il débarque pour me faire un speech sur l’importance d’être au courant de ce genre de choses, parce qu’on est amis, parce que bla-bla-bla, tout le reste qu’on est sensés se dire dans une relation comme celle-ci. Tu l’connais mieux que moi, à dix mille pourcent, mais j’pense pas me tromper en l’imaginant ainsi, réaction normale en somme mais que j’pas envie d’entendre. Mon regard divague sur le sol, sur la table, sur les lignes de chaque forme. La vérité c’est qu’j’ai la haine, je suis épuisée et j’ai peur. Mes yeux remontent jusqu’à ceux de Daya. Et c’est là, ce que je dis de plus honnête depuis un moment. Alors j’ai pas envie de … de dealer avec l’inquiétude d’un autre, le reproche même minime d’écarter cet entourage. C’est pas pour autant que je veux te voir mentir pour moi, je suis venue ici parce que j’ai besoin d’un refuge, que j’suis incapable de rentrer chez moi et, parce que je ne veux pas m’entourer de mensonge. De ‘ça va aller‘, ‘ça passera‘ et autres conneries. Aucun mensonge. Je lâche un soupire, parce que je le sais, je m’énerve. Je m’énerve et je cause, mais me reprends, dépose la tasse encore une fois sur la table et pose ma main sur mon genou. J’suis désolée de pas pouvoir t’apporter davantage de réponses sur… tout ça, de… débarquer sans un mot avec juste l’intention de me poser sur ton canapé. Avec cette gueule. Je suis simplement incapable de mettre des mots là-dessus et je comprends que t’aies besoin de réponse. J’peux juste pas t’les donner dans l’immédiat. Je hausse les épaules. Trop sobre peut-être ? » Je tente un trait d’humour, qui n’a pas de sens ni avec le ton ni avec la tête que j’me tape.

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Daya Laghari

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MessageSujet: Re: you owe me one ø DAYA   you owe me one ø DAYA EmptyLun 4 Sep - 6:49



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Bien. Ça ne rendra les choses que plus faciles, tout du moins pour Daya et dans une certaine mesure, car elle sait que dès que Josef sera au courant de la présence de la jeune femme ici et surtout des circonstances qui accompagnent sa venue il voudra en savoir plus, mais si elle est décidée à ne pas lui mentir, elle sait aussi qu'il lui faudra le convaincre que ce qu'elle gardera pour elle ne sera que preuve d'une loyauté qui la définie généralement et ne devrai pas le surprendre, aussi elle espère que cela sera suffisant pour qu'il comprenne la raison de ce silence partiel qu'elle lui imposera. En aucun cas elle ne se sent le droit de dévoiler ce qui lui sera éventuellement dit sur le ton de la confidence, c'est trop grave, trop personnelle pour qu'un quelconque tiers ne soit en droit de poser des mots dessus, elle ne le sait que trop bien et c'est en partie ce qui justifie son propre silence. L'indienne tiquer un peu lorsque la jeune femme se positionne comme fautive de tout ce qui s'est passé entre elle et Josef, car s'il y avait lieu de blâmer quelqu'un, ce qui est clairement le cas, alors ce serait elle et personne d'autre, elle avait été l'instigatrice de son propre malheur et en aucun cas Judith ne devrait avoir à remettre en cause sa participation dans ce qui avait été son erreur, ainsi elle se promet de revenir sur le sujet en temps et en heure. Elle comprend cette volonté de disparaître, de se cacher du regard des gens qui font son quotidien, de ceux dans le regard desquels elle se perçoit, parce que personne n'a envie d'observer son propre reflet accablé de pitié et de chagrin, personne n'a envie de voir son image changée au profit d'une victimisation qui ne ferait que renforcer la douleur de ce qui avait déjà été subit.

Egoïste ? peut-être, mais personne d'un minimum censé ne pourrait le lui reprocher et Daya est effectivement bien placé pour savoir que Judith à raison et que c'est probablement exactement comme ça que réagirait son petit-ami, parce qu'il fait partie de ces gens qui font preuve de compassion et d'altruisme, sans doute parfois un peu trop et il se refuserait à laisser un ami en souffrance sans rien faire, sans comprendre que parfois c'est justement tout ce qu'il faut faire, tout du moins pendant un certain temps. Daya penche la tête comme pour acquiescer les paroles de la jeune femme, elle est un peu surprise i faut le dire de voir que la serveuse le connaît si bien, elle n'avait pas vraiment jusqu'ici mesurer la teneur de leur relation, elle avait été un sujet que l'on évite et que l'on tait pour ne pas raviver les douleurs passées, ainsi la jeune femme n'avait pas posé de question et le pompier s'était de son côté bien gardé de lui apporter des réponses. « La vérité c’est qu’j’ai la haine, je suis épuisée et j’ai peur. » Le regard de la blonde remonte et rencontre le sien, jusqu'ici il ne faisait que se dérober, comme si chaque contact était une erreur, aussi elle se dit que peut-être, elles avancent un petit peu. Ses paroles deviennent plus personnelles, plus franches aussi peut-être, elle s'ouvre lentement sans peut-être s'en rendre tout à fait compte, mais cela permet à Daya de jauger le comportement à adopter pour l'aider et elle comprend qu'elle est sur la bonne voie, que la franchise dont elle fait preuve et la patience sans doute ne pourront que servir la situation, ce qui résonne chez elle de façon bien trop familière. « J’suis désolée de pas pouvoir t’apporter davantage de réponses sur… tout ça, de… débarquer sans un mot avec juste l’intention de me poser sur ton canapé. Avec cette gueule. Je suis simplement incapable de mettre des mots là-dessus et je comprends que t’aies besoin de réponse. J’peux juste pas t’les donner dans l’immédiat. Trop sobre peut-être ? » La flic lui adresse un mince sourire, plus de circonstance que par véritable émotion, se cacher derrière des brins d'humour était un réflexe défensif usuel, presque inconscient, parce que la tension que la dramatisation d'une situation peu amené, ne provoque que bien trop d'échos aux émotions internes et clairement en l'instant Judith est sur une brèche plus que fragile et volatile. « Ne t'excuse pas Judith. Tu n'as pas à te justifier d'accord ? Je sais…je comprends que tu n'ais pas envie de matérialiser ce qu'il t'es arrivée, parce que c'est ça le plus difficile au final, mettre des mots dessus c'est rendre la chose réelle et ce n'est pas quelque chose que l'on peut faire en un claquement de doigts. Son regard se perd un instant alors que les mots sortent de sa bouche naturellement sans qu'elle n'ait besoin de plus d'analyse, elle sait c'est tout et quand bien même elle le voudrait il serait bien difficile de prétendre le contraire, parce que ce genre d'incident deviennent partie intégrante de votre être, s'ancre dans votre personnalité, vos connaissances, guide différemment vos réactions et votre vision des choses. C'est un fait, une fois qu'il vous a entouré, il est impossible de s'en défaire, il se faufile comme un poison dans votre être tout entier. Et ce n'est pas ce que je te demande, comprend-le, j'entends juste par là que pour t'apporter la protection que tu es venue chercher auprès de moi, je dois savoir contre quoi je me bats, mais ça n'implique pas de me détailler ce qui t'es arrivé, juste de me donner un champ d'action aussi minime puisse-t-il te sembler, mais d'abord il faut que tu te reposes, on a tout le temps d'en arriver là...Elle pousse un vague soupir et bloque son regard sur le mur situé derrière sa compagne l'espace de quelques secondes avant de le reporter directement sur elle. Mais…il faudra que tu parles à un moment donné Judith, pas nécessairement à moi, mais il faudra que tu partages ça avec quelqu'un, tu ne peux pas garder ça enfermer…parce que ça finira forcément par te dévorer de l'intérieur et ça ne rend en aucun cas ce genre de choses plus facile. » Ses paroles ont sans aucun doute une tournure qui sonne personnelle, mais elle ne peut pas lui cacher ce qu'elle sait, elle ne peut juste pas, c'est bien trop profondément ancré en elle et elle se rassure donc en se disant que la jeune femme associera sans doute ses pseudo connaissances à son métier et aux nombreuses victimes qu'elle a pu y croiser. Un léger sourire tente de cacher bien des maux et Daya se redresse un peu avant de poursuivre. « Ne t'inquiète pas pour Josef, je le tiendrais à distance tant que tu le souhaiteras. Je vais aller t'en refaire un. Dit-elle en désignant d'un coup d'œil la tasse qu'elle a quasiment terminée. En attendant pourquoi tu n'irais pas prendre une douche et passer quelque chose de plus confortable ? J'imagine que t'a envie de te débarrasser de toute traces de l'hôpital…Elle se lève et récupère sa tasse, lui laissant le choix de suivre sa proposition ou non. Enfin c'est comme tu veux, sinon la salle de bain est sur la gauche dans le couloir. » Elle imagine sans mal que ça ne pourrait que la détendre un peu plus.
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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: you owe me one ø DAYA   you owe me one ø DAYA EmptyLun 11 Sep - 1:41




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J’apprécie la compréhension dont Daya fait preuve avec une étonnante facilité. Est-ce que c’sont les marques autour des yeux qui achèvent de la convaincre ? Est-ce qu’elle se sent toujours mal par rapport à notre petite histoire d’il y a quelques mois ? Est-ce qu’elle cherche à se racheter ? Je ne sais pas, j’ai plein de questions, je n’ai pas forcément envie de les lui poser pour l’instant, je me contente de son acceptation et de sa gentillesse. J’apprécie aussi qu’elle ne me bouscule pas de question, comme si effectivement elle savait ce que ça faisait de devoir poser des mots sur ce qu’il s’est passé.  
Il y a un petit silence qui n’est encore une fois non pas oppressant, juste là, installé, sans malaise. Et c’est agréable. Plus agréable que de devoir l’imposer à Max ou un autre des ses putains de petits copains pour ne pas m’énerver à nouveau. C’est tout ce que je ressens pour eux, j’ai l’impression que ça ne partira jamais. Cette haine qui est facilement, si facilement tournée dans leur direction.

Daya élève à nouveau la voix pour m’expliquer el fond de sa pensée, parce qu’elle veut comprendre, de quoi elle devra me protéger. Je ne peux m’empêcher un petit rire à ses paroles, non pas parce que je me moque, loin de là, je comprends tout à fait l’objet de ses considérations. Simplement de lui dévoiler que quelques pères de familles qui ont perdus leur gamin sont devenus ma plus grande peur, parce que le chagrin leur a dévoilé la face la plus sombre de chacun, ça me fait grimacer. Rire jaune. Voilà contre quoi elle voudra se battre pour me faire sentir en sécurité.

« Mais…il faudra que tu parles à un moment donné Judith, pas nécessairement à moi, mais il faudra que tu partages ça avec quelqu'un, tu ne peux pas garder ça enfermer…parce que ça finira forcément par te dévorer de l'intérieur et ça ne rend en aucun cas ce genre de choses plus facile. » Ses mots sont si justes, si clairs, les yeux parfaitement ouverts sur la situation. J’imaginais douze mille scénarios différents en venant ici, dans la voiture vert pomme de Jade (une vieille cadillac, une beauté) mais je sais pas, j’imaginais pas autant de facilité à me faire accepter dans cet espace. Après tout, pas un seul instant je ne l’ai vue se rétracter, pas un seul instant elle ne s’est même demandé si c’était oui ou non, pas une seule hésitation. Tout le monde dira qu’à la place de Daya, il serait évident de prendre la même décision. C’est toujours théorique ces conneries, c’est bien facile de s’imaginer être la bonne âme quand on est pas sur l’fait accompli. Enfin, après, c’est pas mal d’interprétation de ma part mais y’a des questions pratiques aussi, la place dans l’appart, ce genre de choses qui sont largement futiles quand une meuf cassée de partout débarque mais qu’on pourrait éventuellement se poser. Non, Daya a fait simple, un oui et des mots justes, elle n’a même pas cherché à savoir au-delà, elle m’a simplement amené un café alcoolisé, ce qui est contre-indiqué en vu des médocs qui me parcourent le sang mais ce que mon esprit à actuellement le plus besoin. Comme si elle savait.

« Ne t'inquiète pas pour Josef, je le tiendrais à distance tant que tu le souhaiteras. Je vais aller t'en refaire un. Je baisse les yeux vers ma tasse déjà vide. Ah, oui. En attendant pourquoi tu n'irais pas prendre une douche et passer quelque chose de plus confortable ? J'imagine que t'a envie de te débarrasser de toute traces de l'hôpital… L’indienne récupère sa tasse et je lui tends la mienne au passage. Enfin c'est comme tu veux, sinon la salle de bain est sur la gauche dans le couloir.
— C’est gentil et t’as raison oui, je ferais mieux de faire ça. Sur ces mots, je récupère ma béquille après avoir passé mon sac sur mon épaule. Je ne sais pas ce qui est le pire dans l’histoire, ne pas pouvoir faire ce que je veux avec mon bras pété ou le fait que chaque geste me coupe le souffle à cause de mes côtes fêlées. Je finis par me relever, tant bien que mal et adresse un regard à ma nouvelle coloc, pour un petit temps. Merci Daya. » Et direction la douche.

ø

Vivre dans cet appartement est confortable. Il n’y a pas de fissures au plafond, pas d’humidité. Je songe vraiment à changer d’appartement, je déteste le mien après tout et n’ai toujours pas envie d’y remettre les pieds, pas envie de m’y retrouver seule. Au moins, ici, bien qu’elle ne soit pas toujours là en chair et en os, je n’ai pas l’impression d’être seule. Je crois que je n’aurais pas pu mieux tomber, en réalité. Pas une seule fois elle n’a essayé de me pousser à la confidence, elle est à mes côtés sans m’assister ou me materner, me laisse galérer quand j’ai besoin de me lever sans poser un regard long et insistant sur moi. Elle respecte cette stupide fierté que je me traine malgré moi et j’apprécie ça. Présente sans empiéter sur mon besoin de rester secrète sur tout ça. Je la soupçonne en silence de vouloir me réapprendre à manger, car même les smoothies qui me permettent de pas trop douiller de la mâchoire sont verts. Pas roses ou orangés avec plein de sucre. J’ai même pu penser à autre chose plusieurs fois dans la semaine, réussi à faire abstraction des images horribles qui semblaient ne jamais vouloir s’effacer de ma rétine. C’est indéniable, je me sens plus en sécurité ici qu’à l’hôpital, à l’abri des regards et surtout des visites de n’importe qui. Là-bas, suffisait qu’on sache que j’étais là et on me demandait même pas si j’avais envie de voir leur tronche. On toquait, on entrait et on se faisait renvoyer chier. On me donnait des fleurs. Ici, rien. Rien du tout. Juste l’attention justement dosée de Daya. Sinon, personne pour venir me voir à l’improviste, personne pour m’emmerder. Je reste souvent là, en silence, posée sur son canapé et je regarde dehors, en attendant tranquillement que ça passe. Ça me va, en réalité, c’est juste… confortable. C’est ce que je me dis alors que je laisse glisser ma béquille contre le mur, me saisit de la télécommande pour éteindre la télé et Netflix qui tournait. Daya est partie se coucher depuis un moment. Je lève les yeux vers l’horloge qui affiche bientôt deux heures du matin. Je retarde toujours le moment de me coucher, attends de m’endormir à moitié devant une série pour l’éteindre et ne pas subir la phase ou je cogite avant de m’endormir pour de bon.

Je dépose la télécommande et m’enroule doucement, sans brusquer, dans la couverture que Daya m’a filé. Je dors dans le canapé maintenant, j’ai insisté, refusant catégoriquement qu’elle se tape le sofa alors qu’elle m’accueille sans broncher et qu’elle bosse en plus de ça. Ça me va très bien, c’est presque plus confortable que mon vieux matelas pourri d’occasion que j’ai récupéré ici. C’est ce qui me manque du motel dans lequel j’étais installée en arrivant, un matelas correct. Mes paupières lourdes ne mettent pas longtemps à se fermer et je sombre dans l’inconscience.

ø

Les cris, la chaleur, l’odeur. La sueur. Tout se mélange à une vitesse effroyable. Le bruit, dégoutant, de la peau de cet inconnu contre la mienne, la vitesse lui donnant ce timbre aigu, sali, aqueux. Je vois, je sens, la main de l’un d’eux, fermée en un poing décidé et qui s’abat sur le côté de mon visage. La douleur n’éclot pas, pourtant, les coups continuent simplement de s’abattre. J’essaie de crier sans qu’aucun son n’arrive à s’extraire de ma gorge, j’essaie de bouger mais mon corps semble être sans vie. Des mains s’approchent de ma gorge et c’est la première sensation que j’ai, enfin, le droit de ressentir, à savoir la pression tordue des mains masculines de mon agresseur.

Le réveil est brutal, je me redresse d’un coup sec, consciente soudainement des cris qui ne sortaient pas dans mon rêve mais semble bien s’inscrire dans la réalité. Mon souffle se coupe, non pas parce qu’on essaie de m’étrangler mais parce que le fait de me redresser à cette vitesse, manquant de tomber du canapé, me lance une douleur dans la cage thoracique vive et fulgurante. Je me rattrape au dossier du canapé et tâche de retrouver une certaine stabilité. J’ai pris l’habitude des réveils difficiles et mon premier réflexe et d’observer mon environnement, de lister ce que je sais, où je suis, pour retrouver le fil de la réalité et sortir plus facilement de mon cauchemar. Je tremble, la peur semble imprégnée comme de l’encre sous ma peau, j’ai froid et je mets de longues minutes avant de me stabiliser. Je glisse une main sur mon visage et laisse glisser mes jambes en dehors de la couverture pour m’asseoir et ne plus restée à moitié couchée sur le canapé. La boule de flotte qui est coincée dans ma gorge semble se dissoudre et une fois de plus parvient jusqu’à mes paupières. Je laisse tomber mon visage dans mes mains, épuisée et encore enroulée dans la torpeur de ce rêve bien trop réel. Toujours les mêmes images qui reviennent, sans arrêt, ne me laisse pas de répit. La plupart de mes nuits, le même cinéma, les réveils en sursaut plus rares mais toujours aussi violents. Le soleil illumine la pièce de ses premiers rayons et je sais déjà que je ne me rendormirais pas. J’entends le bruit d’une porte qui s’ouvre et je lâche un soupir entre deux sanglots silencieux, je n’ai même pas la force de faire jouer ma fierté et tenté de dissimuler la tendance variable de mon timbre de voix. « Désolée. Je reste là encore, assise, le visage caché de moitié. Je devrais me lever aller chercher un antidouleur pour court-circuiter immédiatement celle qui parcourt mes côtes. Je voulais pas te réveiller, excuse-moi, va te recoucher, ça va passer. J'vais prendre un cachet et me recoucher. »

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Daya Laghari

Daya Laghari

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MessageSujet: Re: you owe me one ø DAYA   you owe me one ø DAYA EmptySam 23 Sep - 6:28



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C'est un cri perçant qui la tire brutalement de son sommeil. Il lui faut quelques secondes pour sortir de sa torpeur, elle ne s'alarme que très modérément, ce n'est pas la première fois que Judith est sujette à des cauchemars et Daya sait, pour être elle-même passé par là, que la jeune femme est loin de pouvoir retrouver un sommeil paisible, il lui faudra sans doute bien du temps avant que son inconscient ne daigne lui accorder un peu de répit. Elle se redresse et passe une main dans ses cheveux pour les repousser en arrière et dégager ainsi les mèches qui viennent barrer son visage, un soupir se perd en franchissant le seuil de ses lèvres et sa main termine son chemin sur sa nuque qu'elle enserre légèrement. La pièce est plongée dans la pénombre et seul quelques interstices de lumières jaunâtres viennent perdre leur lueur sur les murs de sa chambre, elle cherche vaguement l'interrupteur de la lampe posée sur sa table de chevet et tâtonne un instant avant de l'activer, laissant la lumière artificielle se répandre autour d'elle, l'obligeant à plisser ses yeux encore empli de sommeil.

L’indienne finit par poser un pied sur le sol et se dirige vers la porte de sa chambre, elle peut entendre les gémissements de la serveuse de l’autre côté du mur et cela lui brise le coeur, elle ne peut s’empêcher de laisser libre court à son empathie qui ne se trouve que décuplé par sa compréhension de ce qu’elle traverse, de ces étapes qu’elle avait elle-même empruntés il y a des mois de cela et qui, n’avait pas vraiment disparues, elles s’étaient juste transformés, parés d’un habit somme toute différents et qui si de prime abord pouvait sembler moins douloureux, ne l’était pas vraiment.

Lorsqu'elle était rentrée de l'hôpital, Daya n'avait pas réussi à se sortir de l'inertie qui s'était sournoisement imposé à elle et elle s'était contentée de se coucher, dormir, disparaître c'est tout ce dont elle avait envie, c'est tout ce qu'elle pouvait envisager et c'est ainsi ce qu'elle avait fait. Elle s'était laissée dériver des jours durant vers une destination dangereuse et recluse dans laquelle elle aurait pu si facilement se laisser enfermer à jamais, mais il y avait eu Taylor, en tout cas dans un premier temps et si sa tentative de lui faire entendre raison n'avait été qu'un terrible échec sur le moment, elle avait eu le mérite de faire renaître de ses cendres cette petite étincelle de conscience, de vie qui si elle avait mis du temps à reprendre, avait tout de même fini par progressivement le faire. Cela avait été long et difficile, cela l'était encore parfois, parce que si elle s'était relevée et avait continuée d'avancer, elle n'en restait pas moins hanté par ce qui lui était arrivée. C'est pour ça qu'elle avait pris le parti de laisser à Judith du temps, le loisir de rester immobile, le regard complètement vide perdu sur des espaces sans vie de l'appartement et cela sans rien dire, elle ne la forçait pas à manger, lui parlait de la pluie et du beau temps, d'un quotidien sans rebondissement, mais d'une banalité qui se voulait finalement rassurante, elle appliquait consciencieusement tout ce dont elle aurait eu besoin à l'époque et que personne n'avait compris, espérant que cela suffirait à faire prendre à la jolie blonde un chemin aussi différent que possible du sien.

Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle esquissa machinalement un geste vers l'interrupteur avant de revenir sur son geste, la pièce était déjà baignée des premiers éclats du jour, ils n'étaient pas vraiment éclatants, mais donnait à son salon une douce et agréable clarté. Elle s'avança sans bruit et sans un mot vers sa colocataire de fortune qui, assise sur le bord du canapé convertible enrobe sa tête de ses mains, l'indienne peut voir sa poitrine se soulever par à-coups un peu brusques et elle s'approche pour s'asseoir à ses côtés. « Désolée. Je voulais pas te réveiller, excuse-moi, va te recoucher, ça va passer. J'vais prendre un cachet et me recoucher. » Daya passe une main dans le dos de la jeune femme et s'approche d'elle, elle laisse ses doigts vaquer à allure régulière le long de sa colonne dans un geste rassurant et bienveillant. « C'est pas grave Judith t'en fais pas ! Elle lui adresse un sourire compatissant qu'elle ne voit probablement pas. C'est toujours le même ? mêmes détails sordides en boucle, les mêmes sensations presque trop vivaces… Enfin…j'imagine… Elle laisse planer un silence, ce qui n'aide pas vraiment sa ridicule tentative de se rattraper, il est un peu tôt pour faire preuve d'efficacité et de mesure après tout. Peut-être que tu devrais les écrire. À défaut d'en parler, cela lui permettrait peut-être de les exorciser un peu, de leur donner une place ailleurs que dans sa conscience quotidienne. Ça sonne idiot je sais, mais au moins ça te soulagera peut-être un peu. Elle penche la tête vers la jeune femme et cherche son regard qu'elle ne trouve pas. Je peux te donner des somnifères sinon…c'est pas ça qui manquait chez elle, elle ne comptait plus les flacons que Taylor lui avait filé et qu'elle avait fini par délaisser. Tu n'as pas dormi une seule nuit complète depuis que tu es ici et tu as besoin de force si tu veux pouvoir te débarrasser de cette foutue béquille. » C'était un argument un peu pourri dit comme ça, mais elle savait qu'il ferait écho chez elle, elle avait vu à quel point devoir se servir de cette merde lui était pénible et n'avait pas manqué les multiples complaintes et grognements qu'elle ne manquait pas de faire à chaque fois ou presque qu'elle devait s'en servir. La flic ne savait pas trop quoi faire pour calmer sa peine, c'était bien compliqué de se restreindre de la sorte, de garder une certaine distance et une neutralité dont elle ne disposait pas de base sur un sujet comme celui-ci, elle ne voulait pas la braquer, ni lui mettre une pression supplémentaire sur les épaules, mais la vérité c'est qu'elle avait presque plus peur encore de la laisser filer sur un chemin qui n'était peut-être pas le bon contrairement à ce qu'elle croyait. Etait-ce vraiment lui rendre service que de la laisser se terrer dans ce vicieux silence ? Elle n'en avait pas la moindre idée honnêtement. Daya ouvre la bouche, mais la réalité c'est qu'elle ne sait plus quoi dire face à la détresse de son invitée, alors elle pince ses lèvres dans un silence apaisant, toujours assise à ses côtés et ressert son étreinte autour de ses épaules, venant appuyer sa tête contre la sienne,
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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: you owe me one ø DAYA   you owe me one ø DAYA EmptyJeu 28 Sep - 10:07




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« C'est pas grave Judith t'en fais pas ! C'est toujours le même ? mêmes détails sordides en boucle, les mêmes sensations presque trop vivaces… Enfin…j'imagine… » Et elle n’imagine que trop bien, alors que je reste là, incapable d’ouvrir la bouche, la gorge serrée des sanglots que je n’essaie même pas de retenir. C’est terminé, je suis fatigué, peut-être que je ne suis pas récupérable, peut-être que je vivrais toujours comme ça, en tout cas pour ce matin, je laisse tomber toutes les béquilles mentales que j’essayais maladroitement de construire. Et ça m’énerve, quelque part, que l’indienne soit là pour témoigner de ce que ça me fait, je l’ai cherché, c’est moi qui suis venue ici et je maintiens que c’est une meilleure décision que celle de rentrer chez moi. Mais tant pis, je jette un peu le masque parce qu’il est plus difficile de le tenir que d’essayer d’arranger mon visage derrière c’est juste, je ne sais pas vraiment…Daya lève à nouveau la voix, je soulève mes épaules faiblement comme pour répondre à ses questions mais je n’ai pas vraiment de retour. Ecrire n’a jamais été ma came et je ne serais pas capable en l’état de manier un instrument. Si, peut-être un piano. C’était un bon remède à l’époque, quand j’étais gamine, quand mon père se laissait aller, je faisais en sorte de trouver un piano – chez ma tante, à l’église de ma pauvre mère, à l’école. N’importe où ou je pouvais toucher un instrument capable de parler pour moi, je n’ai jamais vraiment su, guidée par une fierté étrange, par un besoin de me renfermer, de ne jamais montrer ce qui se cache derrière les petites maisons résidentielles de mon quartier.

Puis une autre solution, les somnifères. C’est une bonne idée, je ne sais pas si je peux les coupler à mon traitement, mais, après tout, j’ai besoin de dormir. Elle a raison, si je veux me débarrasser de cette merde, je dois dormir. Sauf qu’à chaque fois que je ferme les yeux, les mêmes images, qui tournent en rond, la même sensation d’être prise au piège, de peur, de douleur qui glisse des tempes aux côtes, aux jambes. Et des détails, beaucoup de détails. La chaleur du bitume ce soir-là, ou bien la couleur beige de la veste du premier a avoir osé porter la main sur moi. Les chaussures, puisqu’au sol, réduite à un rien, juste un sac dans lequel on a envie de se défouler. J’aimerais dire que les souvenirs de ce genre de choses s’effacent, je sais maintenant qu’il faut soit les combattre soit les ranger dans un tiroir, sous peine de les voir ressortir un jour comme un clown hors de sa boite. Je n’ai pas la force de les combattre, pas maintenant, alors ils sont vivaces, réels, j’ai tout en mémoire, c’est imprimé dans ma peau : le souffle alcoolisé, la transpiration sur ma nuque parce qu’il faisait extrêmement chaud ce soir là, le picoti des talons hauts. Tout est là, joliment empaqueté, bien vivant. Et j’ai beau essayé, mes yeux ouverts ou fermés ne laissent la place qu’à la rediffusion de ces images.

L’indienne finit par ne plus émettre un son et à la place, deux simples gestes : elle ressert son bras autour de mon épaule et glisse sa tête contre la mienne. L’espace d’un instant, ce simple contact soulève une nouvelle vague de larmes qui n’a aucune peine à glisser sur mon visage. Je ferme les yeux, laisse retomber ma main sur la sienne et laisse faire les choses. Un peu de chaleur dans mon corps froid. A travers ce geste je perçois qu’elle ne me veut pas du mal, un contact simple, non-agressif, dénué de toute intention de me nuire. Et ça me rassure, cet état de fait, juste ça, plus que des mots. Je comprends que je peux me sentir en sécurité l’espace de quelques temps et ça m’enlève la prise sur mes émotions pêle-mêle, je me laisse aller avec un soupire de soulagement dans des sanglots honnêtes, non-fardés, silencieux. Elle m’offre un espace de confiance et de protection, un espace ou j’ai l’impression de pouvoir exprimer cette peine sans jugement ni même regard, j’ai même l’impression qu’elle comprend, intrinsèquement, cette peine, cette merde. Alors je reste là, les yeux fermés, et j’attends surement comme elle que ça décide à s’arrêter, ce qui arrive un moment ou un autre. Dans un autre contexte, je ne me serais jamais permise cette faiblesse. Mais tout est différent maintenant.

« J’étais au Crash. Ma voix n’est pas bien sure, je ne suis pas bien sure, mais les premiers mots sortent seuls, j’imagine c’est à ne pas ignorer. Toute seule, porte de service, c’était ma pause. Le reste de la soirée avait bien commencé, du monde, je devais bosser avec une amie venue remplacer une autre nana, et en l’attendant, je suis sortie fumer. D’habitude j’y vais avec le videur, mais pas cette fois, je suis sortie seule parce qu’on manquait de personnel. Je l’ai prévenu, je suis sortie et j’ai fumé. Je récupère ma main, me redresse un peu, passe la même main sur mes joues pour en effacer l’eau, ne lui laissant pas le loisir de sécher sur ma peau. C’était un… un groupe. Un groupe de soutien, des pères endeuillés, qui ont perdu un gamin à Noël. Et j’étais là. La bonne quiche appartenant au Crashdown. »

Ma gorge se serre, les images reviennent, je ferme les yeux un instant comme pour les chasser et semble être prise d’un instinct étrange, celui de fuir, le même que j’ai ressenti quand j’ai vu débarquer le groupe et je reviens rapidement sur mes mots. « Enfin, excuse-moi, c’est pas un réveil idéal, je… laisse tomber. Je sais pas pourquoi je t’emmerde avec ça, j’abuse de ta gentillesse. Je… » … redeviens silencieuse, ferme mes bras autour de moi et dans la légère clarté de l’appartement lui adresse un regard désolé.

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Daya Laghari

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MessageSujet: Re: you owe me one ø DAYA   you owe me one ø DAYA EmptyLun 2 Oct - 6:50



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Pour seule réponse à ses babillages malhabiles pour essayer de la rassurer, lui proposer des échappatoires qui ne lui correspondent peut-être pas, Daya n'obtient qu'un silence de plomb qui ne s'habille que du son des sanglots qui s'échappent du seuil de ses lèvres. Ca lui serre le coeur de la voir dans cet état là, pas parce qu'elles sont proches parce que ne serait que mentir, elles ne le sont pas, elles sont simplement deux inconnues qui se sont maladroitement retrouvés sur un chemin sombre et sinueux qu'elles doivent malgré elles partager. Non c'est l'écho de la douleur qu'elle enferme et essaye si fortement d'effacer derrière des mirages qu'elle invente, brode et ajuste au gré des jours qui défilent, c'est cette réflexion, ce miroir trop semblable qui lui laisse un instant imaginé ce à quoi elle avait pu ressembler, ce à quoi la Daya qui continue vainement de crier à l'intérieur d'elle-même ressemble encore probablement à l'instant précis où elle observe les larmes se déverser sur les joues rougies de Judith. L'indienne maintient son silence et son étreinte, seul un profond soupir vient soulever sa poitrine doucement marteler par les battements de son coeur qui a fini par s'emballer un peu. Il est difficile pour elle de maintenir cette neutralité qu'elle essaye de garder prédominante, pas dans des moments comme celui-ci ou les émotions prennent sournoisement le dessus sur ce qui était devenu un semblant de quotidien entre elle deux et bien qu'elle ait été la première à réclamer des réactions, des confidences et un peu de laisser aller de la part de la serveuse, elle en vient parfois à se demander si elle est vraiment à même de les recevoir et de les gérer. Après tout elle n'est pas une psychologue et si elle en a bien compris le système à force de séances imposées, elle n'en reste pas moins une victime instable et ignorante qui s'est sans doute fourvoyéeà croire qu'elle était en mesure d'aider quelqu'un d'autre à faire ce qu'elle n'avait pu accomplir.

Elle se pare mentalement de cette étiquette de fraude, de cette supercherie qu'elle essaye vaillamment de croire et ne se rend pas compte que les soupirs suppliants de la blonde se sont tut, le calme est en train de reprendre son droit et la lumière orangé s'étend lentement dans l'interstice des lames de bois dont se parent les fenêtres de l'appartement, donnant à la pièce un éclat paisible et serein. Elle ne fait cette constatation que lorsque la voix encore un peu tremblante de sa compagne ne brise l'instant dans lequel elles s'étaient enfermées. « J'étais au Crash… le décor se pose lentement au travers des mots qu'elle choisie sans doute avec précaution, d'abord l'endroit qu'elle connaît suffisamment pour pouvoir l'y imaginer, celui la même où elle avait jouée à ce jeu qui avait bien failli beaucoup trop lui couter, celui ou Judith lui avait offert sourire et bonne humeur, celui qui ne saurait pour elle n'être qu'une prison revenant inlassablement la hanté nuit après nuit. Puis vient l'exception, ce détail qui sur le moment avait semblé insignifiant, n'avait pas engagé plus de réflexion que cela et qui avec le recul des événements apparaissait comme celui qui l'avait fait basculer du mauvais côté de la barrière, pour Judith cette exception résidait dans le choix d'être sortie à ce moment précis seule, d'avoir changée cette partie de l'histoire qu'elle répétait sans anicroches chaque soir, pour Daya ça avait été de refuser de monter avec ses amies dans ce taxi juste parce qu'elle ne voulait pas avoir à revenir chercher sa voiture le lendemain…si seulement elle avait su à quel point elle le regretterait…si…toujours si !

« C’était un… un groupe. Un groupe de soutien, des pères endeuillés, qui ont perdu un gamin à Noël. Et j’étais là. La bonne quiche appartenant au Crashdown. » Puis les coupables, ça lui coupe le souffle l'espace d'un instant, parce qu'en un sens il ne s'agissait pas des « méchants » habituels, parce que la douleur provoquer par ceux la même qu'elle accuse et blâme avait poussé des gens on ne peux plus normaux à se transformer en agresseur, en monstre assoiffées de vengeance qui ne pouvant s'en prendre aux vrais responsables, avaient attaqué cette pauvre fille sans défenses qui n'avait eu pour seul tord que d'être sur ce parking et de travailler au mauvais endroit. Ca lui retourne l'estomac, cette simple réflexion qui s'affiche à son esprit comme une constatation d'une logique imparable, parce que cette description pourrait tout aussi bien s'appliquer à elle, parce que si elle n'avait pas attaqués la serveuse physiquement, elle l'avait pourtant pris pour cible par défaut sans se soucier du mal qu'elle pourrait lui faire, parce qu'elle aussi était assoiffée d'un désir de vengeance destructeur, parce qu'elle aussi avait oublié l'espace d'un instant son humanité au profit de ce sentiment qui la dévorait intérieurement. La tête lui tourne soudainement un peu, une vague de chaleur remonte le long de son corps pour se perdre au creux de sa nuque, elle sent son estomac se contracté alors qu'elle se dit qu'elle ne vaut finalement pas mieux que ces types, elle ne se sent vraiment pas bien. Le regard fixé dans le vide, la bouche close et pâteuse, elle reste stoïque et figée dans cette idée qui la brûle, un bourdonnement s'empare du silence et vrille à ses oreilles, elle n'entend pas Judith s'excuser, elle ne l'entend pas se fermer à plus de confidence, elle ne capte finalement que son regard qui en exprime tout autant et qui finit un peu de l'achever alors elle se lève et le visage désormais blanchâtre et perlé d'une fine couche de sueur et se dirige de façon précipitée vers la salle de bain dont elle ferme la porte à la volée pour venir perdre ses mains contre la fraicheur de l'évier. La jeune femme prend plusieurs inspirations, frénétiques, violentes, elle a l'impression d'étouffer sous le poids de la culpabilité, alors elle ouvre le robinet et laisse l'eau glacée jaillir contre la céramique, son regard s'y perd un instant tandis qu'elle essaye de reprendre le dessus, de calmer l'anxiété qui l'englobe et l'avale. Respirer est la clé, elle le sait alors c'est ce qu'elle fait et lorsqu'elle finit par reprendre son souffle elle vient déposer contre son visage des gerbes d'eau jeter sans ménagement puis elle respire de nouveau et recommence. Ainsi elle continue jusqu'à ce que le calme ne veuille bien ne serait-ce qu'un peu, revenir la dominer.

Elle ignore combien de temps se passe avant qu'elle ne revienne dans le salon, le visage fatigué et les cheveux partiellement trempés, mais elle revient parce qu'elle lui doit des explications, elle lui doit à dire vrai bien plus elle le sait, ce n'est qu'un juste retour des choses et aussi difficile puisse-t-il être de reconnaître les conséquences de ses actions il est plus que temps qu'elle le fasse. Alors, elle revient et s'assoit à ses côtés, son regard évite le sien pendant quelques secondes puis le rencontre finalement et s'y accroche. « Je suis désolée Judith. La brune secoue la tête à la négative, un air profondément sincère ancré sur son visage. Je suis vraiment désolée…pour ce qu'ils t'ont fait, mais aussi pour ce que moi…je t'ai fait, parce qu'au final ce n'est pas si différent, je ne suis pas si différente de ces types qui t'ont blessé sous couvert de vengeance. Sa voix tremble et sa gorge se serre sous la pression de ces mots qui ne sont que trop difficiles à sortir. et je ne m'en étais pas rendu compte. Je n'aurais jamais du t'utiliser comme je l'ai fait, ce n'était pas juste, ça ne te concernait pas et je n'aurai pas dû te mêler à ce foutoir que je ne contrôle même pas. Je ne te demande pas d'accepter mes excuses parce que tu n'as pas la moindre raison de le faire, pas plus que tu n'aurais à le faire avec eux, mais pour ce que ça vaut que je suis vraiment désolée… »
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Dernière édition par Daya Laghari le Dim 29 Oct - 16:27, édité 1 fois
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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: you owe me one ø DAYA   you owe me one ø DAYA EmptyJeu 12 Oct - 17:27




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Lorsque je relève la tête c’est pour constater que Daya est loin d’accuser le coup. Je fronce les sourcils mais n’ai pas le temps de finir la question semblait vouloir s’échapper de ma bouche ouverte que, comme une flèche, l’indienne se lève et se précipite dans ce qui doit être la salle de bain. Je reste un instant figée par le geste, les yeux ronds. Qu’est-ce que j’ai dis ? Qu’est-ce que j’aurais du taire, cette fois ? Je suis immobile, fixée dans l’incertitude, le regard dans le vide et le silence maintenant, seulement interrompu par le bruit de l’eau qui me parvient de la salle d’eau. Je réfléchis à plein ménage, encore à moitié prise par le sentiment d’angoisse de mon cauchemar. C’est bien trop étrange pour être normal, je me suis dis qu’j’allais avoir le droit à un regard horrifié/peiné/piteux et puis un « désolé » un « ça passera », peu importe les mêmes rituels des gens qui ne sont pas en mesure de comprendre que ces mots ne changent rien et ajoutent plutôt à la peine qu’on peut ressentir dans ce genre de situation. Un truc cloche dans cette histoire, je ne sais pas si c’est sa manière de formuler si distinctement ce que je peux ressentir ou uniquement cette envolée d’émotion qui l’ont faite s’éloigner à toute vitesse mais des questions se forment dans mon petit esprit malhabile. « Daya ? » Je reste assise puis me saisis de ma fichue béquille et m’efforce dans un souffle pénible de me redresser avec l’appui de l’accoudoir de l’autre côté. Des petites étoiles se forment devant mes yeux mais je bats des paupières et me dirige vers la salle de bain en respectant le rythme imposé par mon corps. Je pose une main sur la porte et tape en douceur. « Daya, est-ce que ça va ? »

C’est le silence qui me répond, peut-être ne m’entend-elle même pas. Je reste un long moment là, impuissante, frustrée. Je n’ose pas essayer d’ouvrir la porte, puis la douleur se rappelle à mon esprit focus sur Daya et je décide de l’attendre sur le canapé, retourne à la place où j’étais, la tête occupée à faire des liens, à poser des questions sans réponses. Pourquoi ? Est-ce qu’un jour elle a vécu une situation similaire ? Est-ce que quelqu’un autour d’elle a déjà été victime ? Je ne sais pas si je suis légitime dans le fait de me poser ces questions, je ne sais pas si je me plante carrément, mais je n’ai pas perdu en perspicacité avec le temps et je sais pas, ça me semble étrange. Elle n’a pas réagi comme la plupart des gens avec moi, m’a laissée dans mon silence, regarder dans le vide des heures durant sans chercher à m’interrompre, elle m’a entourée de banalités du quotidien qui en ces temps noirs sont des repères, sont rassurants. Comme si elle savait. Je ne comprends pas un traitre mot à ce qui se passe dans mon cerveau.

La porte finit par s’ouvrir et m’arrache à mes pensées, Daya arrive finalement dans le salon et son visage a changé de ton. Il y a quelque chose de triste dans ses yeux, qu’elle s’efforce de garder loin des miens dans un premier temps, quelque chose de grave. L’indienne semble troublée, soudain fatiguée, je ne sais pas trop comment expliquer mais je ne dis rien, en tout cas, la laisse revenir à où elle était plus tôt, ne cherche pas à la brusquer. Je suis pleine d’inquiétude et de questions mais je sais ce que provoque le trop-plein de questions d’un coup, alors je la laisse faire et quand son regard revient s’accrocher au mien je sais qu’elle va parler.

« Je suis désolée Judith. Je fronce les sourcils, un peu plus perdue que je ne l’étais quelques minutes plus tôt. Je suis vraiment désolée…pour ce qu'ils t'ont fait, mais aussi pour ce que moi…je t'ai fait, parce qu'au final ce n'est pas si différent, je ne suis pas si différente de ces types qui t'ont blessé sous couvert de vengeance.
— Hein ? Je ne peux m’empêcher de laisser échapper une expression interrogative, je l’observe, elle paraît vraiment secouée, sa voix tremble et elle respire une sincérité particulièrement douloureuse.
— et je ne m'en étais pas rendu compte. Je n'aurais jamais du t'utiliser comme je l'ai fait, ce n'était pas juste, ça ne te concernait pas et je n'aurai pas dû te mêler à ce foutoir que je ne contrôle même pas. Je ne te demande pas d'accepter mes excuses parce que tu n'as pas la moindre raison de le faire, pas plus que tu n'aurais à le faire avec eux, mais pour ce que ça vaut que je suis vraiment désolée… »

Je me redresse, mes yeux s’ouvrent tandis que je comprends ce qu’elle est en train de me dire. Je reste un moment silencieuse, garde mon regard fixé au-dessus d’elle alors que je digère chacun de ses mots, analyse la tournure de ses phrases. Ça ne m’interpelle que trop et honnêtement, je n’avais même pas besoin de ses excuses. J’étais bien au-dessus de ça mais la corrélation qu’elle fait entre elle et mes agresseurs me tue. Mon cœur s’emballe un peu, se serre puis bat plus vite. Ça me peine qu’elle se voie comme une actrice similaire au groupe de pères endeuillés.
D’un autre côté, ses paroles sont réellement révélatrices et à travers ses excuses, je sens qu’il y a autre chose, une histoire sombre qui la secoue, qu’elle ne contrôle pas comme elle le dit. Je m’interroge encore quelques longues secondes avant de me dire que peut-être, mon silence la frustre.

« Je… reste là un moment, repose mon regard dans le sien à mon tour, l’observe, elle me fait de la peine. A mon tour de glisser une main dans son dos, rassurante. Tu n’as rien à voir avec ces types Daya, rien. J’ai pas besoin de tes excuses, quoi que tu penses, je veux vraiment que tu entendes ça. Tout le monde fait des erreurs, crois-moi, je suis loin d’être blanche. Et c’est une erreur qui ne m’a pas envoyée à l’hosto et dont je ne te tiens absolument pas rigueur, c’est oublié ; c’est rien et ce depuis des mois. T’en as surement plus souffert que moi au final. Et par là j’entends surement la culpabilité qui la ronge actuellement, sans parler des difficultés qu’elle a rencontré avec Josef dont on a longuement discuté avec ce dernier. J’ai rarement vu le pompier si triste, puis si heureux que depuis qu’ils avaient décidé de se redonner une chance. S’il te plait ne te flagelle pas pour ça. Mes mains glissent vers les siennes et je les attrape, les serre, tente de passer par mes gestes un truc plus solide que mes mots, cherche à attirer son attention. Je t’assure. Si t’as besoin d’entendre que je les accepte pour te sentir mieux, j’accepte tes excuses, j’accepte tout ce qui te ferait repenser cette idée complètement saugrenue. Tu m’offres un toit, un refuge, un endroit pour me reposer. Tu ne me bouscules pas et tu comprends. C’est bien plus que toutes les choses qu’on a essayé de faire pour moi et qui ne m’ont laissé que de la colère. Je tente comme je peux de la dévier de cette voie dangereuse que celle de s’imaginer similaire à mes agresseurs. J’ai quand même une ou deux questions, je suis pas sure de vouloir les poser mais je m’en voudrais de ne pas le faire. Je serre les lèvres un instant. Est-ce que ça va ? Vraiment, je veux dire. Je reste un instant silencieuse. J’ai l’impression qu’il y a plus. Plus que tes excuses, plus qu’un simple effort de compréhension. Je marche avec prudence sur ce terrain, ne désirant pas la brusquer, pas la fermer. Je le sens. Je ne veux rien t’imposer évidemment, et je ne sais pas sur quoi je mets le doigt, Daya, mais quoi que ce soit : je t’entends. »

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Daya Laghari

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MessageSujet: Re: you owe me one ø DAYA   you owe me one ø DAYA EmptyDim 29 Oct - 16:28



I'm sorry for what I did...I didn't mean to do you harm but everytime I pin down what I think I want it slips away

Daya and Judith



You owe me one


Pour seule réponse le silence. Elle ne peut le lui reprocher, ce sont-là des excuses qui se sont fait attendre, qui auraient dû être prononcées il y a des mois de cela, mais comme pour bien des choses elle s'était dit que ca pouvait attendre. Peut-être était-ce une façon pour elle d'occulter la bassesse du jeu auquel elle s'était adonné et qui n'avait eu pour finalité que de blesser plus d'une personne dans son sillage et pour quoi ? Rien…pas la moindre miette, juste des remords et des blessures supplémentaires qu'elle ne s'était cette fois pas contenter de s'imposer, mais avait sciemment infligée. C ‘était le genre de choses que l'on préférait ranger quelque part dans son esprit plutôt que de leur donner une réalité qu'on ne saurait assumer. Cela faisait maintenant des mois qu'elle s'était mise en tête de se faire vengeance, omettant le manque de logique et l'aspect complètement irrationnel de son plan, mais aujourd'hui, aujourd'hui il venait la frapper en pleine face, la mettant devant ses erreurs et ses démons. Un début de phrase vient percer ce silence lourd de sens et auquel elle a déjà donné le sens qui lui semblait le plus solide, mais il s'éteint et elle secoue la tête en silence, Judith n'a pas besoin de répondre, elle sait déjà ce qu'il en est et elle n'est finalement pas sûre de vouloir entendre ce dont elle est déjà convaincue. Les yeux rivés sur les lattes inégales du parquet, elle s'accroche à un défaut, minuscule, presque invisible si l'on n'y prêtait pas attention, mais pourtant bien réel, elle sait qu'elle doit se reprendre, qu'elle ne peut pas se laisser aller dans cette direction, parce qu'elle devrait alors faire avec toute la réalité et la souffrance de ses blessures encore ouvertes. La chaleur de la main de Judith qui vient de se poser dans son dos la surprend et la pousse à machinalement se redresser un peu, à rencontrer son regard qui présente une expression sincèrement inquiète et ce serait mentir de dire que ca ne la surprend pas, elle ne s'était pas rendu compte de l'image qu'elle venait de dévoiler, pire de clairement afficher devant cette femme qu'elle ne connaît que trop peu finalement. Ainsi elle finit de se redresser et reprend un peu d'aplomb, feint bien évidemment, mais on ne peut plus nécessaire, selon elle en tout cas.

C'est le moment que choisie la serveuse pour reprendre ce qu'elle avait entamée et la gratifier de mots rassurants, elle essaye de tempérer ses propos, la raison même de ses excuses et quand bien même Daya apprécie l'effort et l'indulgence dont elle fait preuve, ca ne l'empêche pourtant pas de se sentir fautive et impardonnable, elle n'arrive pas à trouver une seule raison pour laquelle Judith lui offrirait cela en tout état de cause. La vérité c'est qu'elle était plus semblable à ces types que la blonde ne voulait bien le reconnaître et si certes elle ne l'avait pas envoyé à l'hôpital, rien ne dit que tout ca n'aurait pas pu mal finir pour elle et c'était un scénario qu'elle avait délibérément étouffée. Alors, si c'était une erreur, elle était tout de même considérable. Un profond soupir s'échappe de sa gorge et ses mains viennent se poser sur son visage, comme pour le retenir, soulager le poids que ses méninges qui tournent en boucle dans un sens, puis dans un autre appose à son esprit, puis elle les laisse retomber sur ses genoux. « S’il te plait ne te flagelle pas pour ça. » Les mains de son invitée se saisissent des siennes et Daya réalise alors le cent-quatre-vingts qu'a pris la situation et c'est là quelque chose de parfaitement injuste, encore une fois elle s'est arrangée pour que le monde entier tourne de nouveau autour d'elle, comme elle a désormais l'habitude de le faire, comme elle ne l'aurait jamais fait avant.

« Arrête. Arrête Judith ! Elle se dégage de ses mains dans un geste rapide et les ramène contre elle avant de les laisser retomber. Ca t'es pas venue à l'esprit que peut-être que justement je devrais me sentir coupable, qui sait peut-être que je ne fais pas tout ca pour toi, peut-être que je le fais pour ma conscience, pour ME sentir mieux avec ce que je t'ai fait, avec ce que je continue de faire…

Je…blesse…les gens, c'est ce que je fais parce que je suis cinglé, parce que j'essaye de me persuader que tout va bien, que je suis forte, que je peux tout gérer et que tout est justifiable, mais ca ne l'est pas et tu n'as pas la moindre raison d'être aussi gentille et concernée ou de t'inquiéter pour moi et encore moins de me pardonner. AUCUNE ! Elle laisse échapper une exclamation agacée avant de finalement continuer. On est même pas supposé parler de moi, mais de toi. L'indienne finit par se lever. Tu vois ca. Elle laisse vaguer sa main devant elle, se désignant consciemment, avant de reprendre d'une voix bien plus calme, presque fatiguée. C'est l'exacte raison pour laquelle tu ne dois pas garder tout ca pour toi Judith, parce que crois moi, tu ne veux pas finir comme moi, parce que je sais que ca peux paraître facile d'enfermer tout ca, de tout garder à l'intérieur, de faire comme si, mais ca n'est pas la solution, crois moi ca ne l'est pas au contraire…parce que même si ca ne partira pas, même si ca va rester, même si ca va tout changer…l'admettre c'est ce qui te permettra de vivre avec… de passer à autre chose…Sa gorge se serre un peu, c'est la première fois qu'elle admet, pas seulement à quelqu'un, mais aussi à elle-même, les limites de ce qu'était devenue sa vie. Misérable et pathétique sauf en apparences, parce que si il y avait bien quelque chose qu'elle savait faire c'était les maintenir. Elle finit par revenir s'asseoir à côté de la jeune femme et prend à son tour ses mains dans les siennes. Ne fait pas les mêmes erreurs que moi Judith… ne laisse pas ca devenir le centre de ta vie, ca n'en vaut pas la peine. » Elle le savait, en avait conscience au fond, mais la vérité c'est que c'était trop tard, elle avait besoin de ca, c'est ce qui lui permettait de se maintenir en fonction et si c'était affligeant, elle n'arrivait pas à juste se faire une raison, il fallait qu'elle fasse quelque chose…cette fois.

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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: you owe me one ø DAYA   you owe me one ø DAYA EmptyJeu 2 Nov - 20:37




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J’émets un geste de recul alors que Daya dégage ses mains des mains pour les laisser retomber ensuite, geste trop rapide pour être naturel. Je fronce les sourcils alors qu’elle élève à nouveau la voix. Je dois le dire, enfin le penser, si jusque-là ses propos m’alarmaient ce n’est rien en comparaison alors l’étrange sensation qui me saisit à l’instant, sans compter que je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine contrariété face à la tournure des choses. Je n’aime pas ce qu’elle dit ni le ton qu’elle emprunte et mes bras se croisent. J’attends. J’attends qu’elle arrête de s’agiter comme un lion en cage. Je prends en note et je comprends à demi-mot ce que visiblement elle ne veut pas dire, n’a jamais dis, je ne sais pas. Ça ne peut pas venir de nul part, ce comportement, cette manière tout à fait naturelle de comprendre ce que j’ai vécu et à la fois cette manière de se flageller. « On est même pas supposé parler de moi, mais de toi. » Je lève les yeux au ciel, et attend, alors que Daya se redresse et m’interpelle à nouveau en se désignant. Son ton s’éteint alors qu’elle prend la parole à nouveau. Et merde quoi, c’est un aveu qu’elle me balance à la tronche, ni plus ni moins ! Je suis censée faire quoi à ce moment-là, ignorer alors qu’on est « censés parler de moi » ? Elle me demande clairement de ne pas me laisser me ronger, mais est-ce que ce n’est pas exactement ce que l’indienne est en train de faire ? Je sais pas, et je déteste ne pas savoir, je ne comprends pas. Et oui, ok, peut-être qu’on est pas bien parti que notre relation était un tissu de mensonge qu’elle a mis en place mais, je ne suis pas un monstre. Je ne peux décemment pas laisser passer une telle occasion, de lui tendre une main et… je ne sais pas.

Alors qu’elle se rassoit enfin à côté de moi et saisit mes mains, je réfléchis, le regard dans le vide. J’essaie d’analyser ce qu’il vient de se passer. J’attends un truc, je ne sais pas, un déclic de ma part, j’aimerais tout savoir et deviner ce qu’il s’est passé pour qu’elle agisse de la sorte. Ou même sans savoir, pouvoir apporter quelque chose, un repose que visiblement elle n’a pas su trouver.

« Ne fait pas les mêmes erreurs que moi Judith… ne laisse pas ca devenir le centre de ta vie, ca n'en vaut pas la peine. »

Mon regard finit par se planter dans celui de Daya et je reste silencieuse, quelques instants, je réfléchis ; puis secoue la tête de gauche à droite. Je refuse.

« Tu me demandes de me mettre à parler, là maintenant, après ce que tu viens de me déballer Daya ? Surement pas. Mon ton n’est absolument pas agressif, un peu grave pour la forme surement mais si je compte la secouer un peu c’est surement pas en lui glissant un couteau sous la gorge. Je suis censée oublier toutes tes paroles et me recentrer sur moi, mais non, en fait. Daya, je sais pas ce que tu gardes pour toi mais va falloir en discuter. Et même avant ça, laisse moi te dire un truc, c’est pas à toi de me dire si je dois te pardonner ou pas, t’as aucun regard là-dessus, si je décide de te pardonner c’est moi qui décide. C’est peut-être égoïste et ça te plait surement pas mais c’est comme ça.

Pause. Je veux pas paraître trop dure ou quoi, c’est juste… non, je peux pas laisser les choses telles qu’elles sont, sans gratter la surface.

Écoute… Je vais être honnête avec toi, je vois pas pourquoi je le ferais pas. Je trouve ça bizarre, depuis le temps, toi, je te trouve bizarre. Quand je dis ça, c’est pas… enfin, je savais que t’allais pas me dire non quand j’ai débarqué, ou quoi, mais je m’attendais pas à ce que tu comprennes, t’as agis comme si tu savais ce qu’il fallait. Tu m’as laissé de la place, comme si tu savais. Et tu me laisses pas le choix penser autre chose que ce que j’ai vécu, tu l’as vécu aussi. Je te crois, que si j’en parle pas ça va me ronger, que ça deviendra le centre de ma vie et que c’est une erreur. J’te crois, je le vois, tu me le montres, en live. Et je vais pas ignorer ça, enfin… J’ai pas de raisons d’être gentille ou concernée mais honnêtement ? J’en ai pas besoin. Je vais pas te regarder t’agiter comme un lion en cage et t’ignorer. Alors va falloir t’y faire. Je soupire. Je sais que c’est dur, mais tu veux m’aider Daya ? Tu veux que je parle ? Alors va falloir parler aussi. C’est le deal que je te propose. C’est pas juste, surement, je veux pas non plus te forcer si tu ne veux vraiment pas mais… enfin tu vois. »

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