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MessageSujet: In our own world   In our own world EmptyMer 27 Déc - 20:14


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Taylor & Maeve


Un phallus.
Depuis trois minutes mes yeux sont fixés au plafond, tête en arrière sur le dossier du canapé, Einstein trottant tranquillement autour de moi. Et j'ai beau tenter de voir autre chose, d'associer les lignes à une autre forme, rien à faire. Cette fissure ressemble à un pénis. Un peu biscornu certes, mais un pénis quand même. Je me demande si Milo s'est déjà fait la même réflexion quand il squattait ici et dormait précisément là où je suis installée. Il a du en passer du temps, les yeux fixés sur ce plafond, sur cet endroit. Impossible qu'il ait manqué ce spécimen rare. Je laisse un rire m'échapper. Dans un appartement de lesbiennes, une fissure phallique s'apparente presque à l'antéchrist. Un peu comme ces culs bénis qui voient apparaître le visage de Jésus dans la moisissure de leur papier peint, ou de leur toast ! Peut-être que je devrai prendre ce truc en photo et le poster sur les réseaux sociaux « Message divin pour me ramener sur le droit chemin de la vallée des verges biscornues » Un autre rire m'échappe. Cette fois-ci pour ma bêtise. Heureusement mon téléphone se met à sonner, annonçant la fin du compte à rebours et je me lève pour aller vérifier la cuisson des pâtes avant de les égoutter dans l'évier. C'est ma nouvelle routine depuis quelques temps. Faire à manger, le ménage, attendre sagement que ma petite amie rentre du travail comme une femme au foyer des années cinquante, le côté libéral gauchiste en plus. Mais je ne m'en plains pas. Du moins pas trop.

Il y a quelques semaines les seuls efforts que je faisais étaient pour aller me doucher ou me soulager, passant mes journées affalée sur mon canapé ou dans mon lit, exténuée de n'avoir rien fait. Branchée quasiment en permanence à cette foutue machine d'oxygène pour ne pas risquer un autre malaise et un autre séjour à l'hôpital. Cette comédie avait duré un mois, et la peine prolongée de deux semaines, juste pour être sûr. Six semaines à me coltiner cet enfer et les privations avec. La privation de nourriture, la privation de sortie, de vie sociale, et surtout, de vie sexuelle. Six semaines où ma vie avait été mise entre parenthèse pour me préserver. Pour préserver mon cœur. Et puis il y avait eu Halloween et l'incendie de mon appartement....toutes ces phrases toute faîtes de soutien m'affirmant que ce n'était que matériel, que j'étais saine et sauve etc. Et les souvenirs alors ? Les objets ayant appartenu à ma mère et partis en fumée ? Les dernières choses qui me restaient d'elle, ça n'était que matériel peut-être ? Et l'assurance qui tardait à évaluer les dégâts et les pertes pour me rembourser...
Il m'avait fallu du temps pour digérer, pour encaisser ça en plus de tout le reste. Mais c'était fait. Et rien de ce que je pourrai dire ne changerait cet état de fait. Alors comme d'habitude j'étais allée de l'avant et avais raccrochée un sourire sur mes lèvres, tâchant de me focaliser sur le positif de ma vie. Ma santé allait mieux, pour le moment en tout cas et je vivais actuellement chez ma petite amie. Dans ma tête l'appartement restait cependant le sien et pas le nôtre, avec cette impression désagréable d'être une invitée. Quand elle était là, ça allait, tout ressemblait à ce que nous avions l'habitude de faire avant l'accident. Quelques jours chez l'une, quelques jours chez l'autre. Mais une fois seule, je ne me sentais plus chez moi. C'est pourquoi j'avais commencé à chercher des appartements dans le quartier et entouré quelques annonces sur le journal du jour posé sur la table basse.

Un coup d'oeil à la pendule et j'ajoute un peu de matière grasse – pas trop ou ma nutritionniste me fera la peau – dans mes pâtes avant de les mélanger et d'en réserver une portion à Taylor dans une assiette au cas où elle ait faim à son retour du travail. Et ma petite routine s'enchaîne. Vaisselle, séchage, rangement, nettoyer un peu la cuisine avant de reprendre la direction du salon où mon rat continue de faire sa vie. L'attrapant sous le ventre je dépose un baiser sur le haut de son crâne, entre ses deux oreilles, lui offrant une pâte en récompense. « Allez le miraculé, il est temps pour toi de retourner dans ta cage » Et je le pose délicatement à l'intérieur, refermant doucement derrière lui. À peine posé il se met à déchiqueter sa friandise. Il a failli brûler vif sans en avoir conscience et semble continuer sa petite vie comme si de rien n'était. La vision m'arrache un sourire et je file sous la douche avant le retour de ma petite amie.

L'eau chaude a au moins le mérite d'effacer les traces de cette journée plus que banale. Même le travail me manque et mon arrêt prolongé n'est pas de ma volonté. Mon patron a bien tenté de me virer mais je sais trop de choses compromettantes sur lui. Alors il attend, en pestant contre moi, ce qui est le dernier de mes soucis. À dire vrai il n'y a pas que le travail qui me manque. La nourriture grasse, l'herbe, au bon Dieu l'herbe....ma santé tout simplement. J'ai beau aller mieux, je sens qu'il faut que je fasse certaines choses plus lentement, qu'il ne faut pas que je pousse ni que je fasse de trop longs efforts. Et ça me frustre, encore plus que tout le reste. De me sentir diminuée, de ne plus être totalement moi. Non, il ne faut pas que je tombe là-dedans. Se focaliser sur le positif. Le positif et rien d'autre. Je termine de me doucher et me sèche rapidement avant d'enfiler des vêtements plus confortables. Nous n'avons pas prévu de sortir ce soir malgré le début du week-end et je suis contente de profiter de cette petite bulle rien qu'avec Taylor.
Une fois changée je retourne au salon au moment même où la porte d'entrée s'ouvre pour la laisser apparaître.

« Hey regardez qui vient dîner ! » J'arque un sourcil et un sourire radieux étire mes lèvres tandis que je m'avance vers elle pour lui souhaiter la bienvenue. Un baiser que je prolonge volontairement, passant mes bras autour de sa taille. « Ta journée ? » Je sais que c'est compliqué en ce moment à l'hôpital. Qu'une connasse a porté plainte contre elle pour une soi disant faute professionnelle. Mon cul ! Et je sais aussi que Taylor veut me préserver et que ça la touche plus qu'elle ne le laisse paraître. « Je t'ai laissé une assiette de pâtes dans la cuisine. Et j'ai nettoyé l'appart, fais la vaisselle. Il doit même encore rester un peu d'eau chaude si tu veux te doucher, j'ai été rapide. Du coup, je me disais que je méritais bien une grosse bague bien brillante ou un collier de perles pour frimer devant mes copines lors de ma prochaine séance du club de lecture de la paroisse » Quitte à jouer les femmes au foyer des années cinquante, autant le faire jusqu'au bout non ?
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Taylor M. Obrien

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MessageSujet: Re: In our own world   In our own world EmptySam 30 Déc - 13:30

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EXORDIUM.
-Vous faites quoi de mon alien ? Vous allez le laisser dans mon ventre ?
- Madame Kingsley, vous n’avez pas d’alien. Vous êtes enceinte de sept mois, vous vous souvenez ?

La trentenaire me regarde, sceptique et secoue la tête à la négative.

- Non, non. C’est un alien, je me souviens. Il tapait contre mon ventre comme s’il voulait me déchirer l’abdomen.

Ce genre de cas me fait toujours un peu flipper quelque part. De la peine, aussi.
Cette nana n’a même pas trente cinq ans qu’elle présente déjà des signes de maladies mentales, au point de ne plus savoir vraiment qui elle est, qui est son mari et à voir des gens étranges tout autour d’elle. Nous l’avons admise aux urgences parce que le 911 a reçu de multiples appels parlant d’une femme se baladant nue, enceinte jusqu’au cou, dans les rues glaciales de Chicago.
J’attends le psy mais également la relève de ma garde alors que je viens une dernière fois la voir pour vérifier ses constantes ainsi que sa température.

- C’est qui cette femme qui vous suit partout ?
- Je vous demande pardon ?
- Là. Elle pointe du doigts le vide, derrière moi. Depuis que vous êtes là, elle n’arrête pas de vous coller.

Réflexe, je regarde derrière moi. Rien.
J’suis pas du genre à flipper ou quoi mais cette patiente m’angoisserait presque. Pas que j’crois aux fantômes mais putain elle est tellement convaincue de ce qu’elle me dit qu’elle me fout les frissons. Et pas dans le bon sens du terme. Je reporte mon attention sur elle et lui offre un sourire paisible.

- C’est une amie à moi.
- Ah bon ? Elle n’a pas l’air de vous aimer beaucoup…

Génial.
Bon, Dylan, c’est à ce moment là que tu devrais te pointer pour prendre cette putain de relève. C’est ce qu’il fait avec 10 min de retard, en catastrophe, s’excusant mille fois en m’expliquant que Betty n’avait pas la forme et que l’infirmière a été retenue dans les bouchons. Je lui passe la relève en le tranquillisant. C’est pas comme s’il m’avait planté ou qu’il était arrivé avec une heure de retard… d’autant plus qu’il a des circonstances atténuantes. Comme une petite amie atteinte d’un cancer à un stade suffisamment avancée pour commencer à se demander si la mort ne serait pas une meilleure option.

Je quitte l’hôpital vingt minutes plus tard, le temps de me changer, de récupérer mes affaires et de saluer les infirmières et médecins pour ensuite prendre la direction de mon appartement. J’ai qu’une hâte : rentrer, retrouver ma meuf et prendre une douche bouillante et éternelle. Je ne tarde d’ailleurs pas à franchir le pas de la porte, gueule enfoncée jusqu’au nez dans mon écharpe et clé en main. La chaleur me saisit aussitôt et je me débarrasse d’une partie de mes couches.

- Hey regardez qui vient dîner !
- La Présidente des Etats-Unis vous fait honneur de sa présence.

Haha. Moi le cul à la maison blanche ? Jamais de la vie.
J’accueille Maeve dans mes bras, réceptionne son baiser avec un apaisement que je dissimule à peine. Ces dernières semaines ont été merdiques au possible, que ça soit pour elle ou pour moi et je suis soulagée de pouvoir retrouver une source de tranquillité et de bonheur en rentrant chez moi. J’ai du mal à digérer ce qu’il s’est passé avec Mme Leroy. Je ne lui en veux pas, je comprends même sa haine et son désespoir d’avoir perdu l’homme à laquelle elle était marié depuis un moment mais j’ai de la peine pour elle, tout comme je culpabilise en silence de pas avoir réussi à sauver son mari même si je sais que ça n’est la faute de personne.
Bref, tout ça pour dire que je préfère cet endroit animé de la présence de Maeve et même de celle d’Einstein-le-Miraculé. Et c’est bien mieux qu’un appartement vide et froid

- Ta journée ?
- Bizarre. Genre, vraiment… Une patiente a presque réussi à me faire croire que les esprits existaient. Et toi ?

Puisque si c’est difficile pour moi ça n’est pas mieux pour elle avec son appartement incendié et sa santé qui se fait plus fragile. Elle va mieux, ça se voit. L’hygiène de vie qu’on lui a imposée lui a redonné des couleurs, une certaine énergie et même si elle gueule quand ça l’emmerde – signe de bonne santé pour moi – on peut au moins admettre que ça lui a fait du bien.

- Je t'ai laissé une assiette de pâtes dans la cuisine. Et j'ai nettoyé l'appart, fais la vaisselle. Il doit même encore rester un peu d'eau chaude si tu veux te doucher, j'ai été rapide. Du coup, je me disais que je méritais bien une grosse bague bien brillante ou un collier de perles pour frimer devant mes copines lors de ma prochaine séance du club de lecture de la paroisse


J’éclate de rire alors que je glisse un baiser sur sa joue.

- C’est là que je suis censée te dire : Gentille femme ?

J’esquivee sa présence avant qu’elle ne me frappe, sachant pertinemment que je plaisante et que jamais, putain JAMAIS, je ne me permettrais ce genre de commentaire. Machisme et sexisme ordinaire, très peu pour moi. Rien que d’y penser, ça m’fout les nerfs, surtout quand on entend en permanence tout ce que ça peut se balancer sur la gueule à l’hôpital. J’ai la chance d’être entouré de chef respectueux, de personnel hyper agréable mais c’est pas le cas de tout le monde quand j’entends mes collègues.

- Merci. Nouveau baiser, furtif. Je sais qu’elle se démène malgré l’ennui qui la bouffe, même si elle n’en parle pas vraiment. Je vais poser mes affaires, j’arrive.

Je me défais de mon écharpe et de mon manteau que je balance sur le lit de la chambre, mon sac à dos suivant le même chemin alors que je retrouve ma petite amie dans le salon.

- Tiens. Je lui tends un gros bouquin non emballé parce que je suis une petite amie en carton. C’est l’édition que tu avais.

Un ouvrage sur la biologie moléculaire qu’elle possédait avant que son appartement crame et qu’elle affectionnait particulièrement même si elle a été obligée de mettre de côté une bonne partie de cette vie. Quelque part j’me dis que rien ne l’empêche de pouvoir reprendre les études, de reprendre là où tout s’est arrêté, même ce cœur malade. Je sais que ça lui manque, cruellement, même si avec les années, elle a appris à faire avec.

- C’est ni une grosse bague ni un collier en perle mais au moins ça t’occupera quelques jours parce que je sais pertinemment que tu te fais chier comme un rat mort ici. Regard vers la cage, sourire d’excuse aux lèvres. Sans offense Einstein.

Il ne me regarde même pas, trop occupé à bouffer je ne sais quoi que sa maitresse à dû lui donner. L’avantage de ce rat c’est qu’il n’est ni chiant, ni bruyant. Un animal de compagnie agréable pour moi avec mon hyperacousie.
Maeve a perdu énormément dans cet incendie et plus qu’un appartement, c’est sa vie complète qui est partie en fumée. Papiers, souvenirs, photos, bouquins, tout son matériel informatique… Toute une identité évaporer en cendre sans retour possible. Je trouve l’idée et la perspective angoissante puisque même si l’assurance prendra en charge toutes les démarches, remboursement etc, ça ne remplacera jamais l’aspect « matériel » de sa vie. Ça ne remplacera pas les photos souvenirs qu’elle avait et encore moins les affaires de sa mère…

- Tu veux bien me faire chauffer l’assiette ? Je vais prendre une douche vite fait. T’as la mission de choisir un film. Je prends la direction de la salle de bain et me tourne vers elle, la pointant du doigt. Tout sauf ton film chelou, le testament du docteur Maboule.

Mabuse, je sais. Mais j’le fais exprès pour l’emmerder. Je m’éclipse, sourire aux lèvres avant qu’elle ne vienne râler pour avoir oser insulter son film préféré.
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MessageSujet: Re: In our own world   In our own world EmptySam 30 Déc - 23:20


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Taylor & Maeve


« Tiens  » Assise sur le canapé je relève les yeux vers Taylor qui me tend un bouquin. Tendant la main pour le réceptionner, je m'attends à un roman quelconque qu'on lui a conseillé ou qu'elle a aimé et partage, histoire d'occuper mes interminables journées. «C’est l’édition que tu avais. » Je fronce les sourcils, soudain intéressée, et quand je tourne la couverture et découvre de quel livre il s'agit je bloque. Littéralement. Mon corps se fige et mes yeux restent fixés sur le titre :

Microbiologie.
Prescott. Harley. Klein.


Je le pose sur mes genoux et un léger sourire nostalgique étire mes lèvres. Émue. Triste. Et heureuse à la fois. Je tourne la première page cartonnée et glisse mes doigts sur son revers, là où, sur mon ancien, une dédicace noircissait le vide de quatre mots. Pour le commun des mortels, ma petite amie y compris, ma réaction doit paraître exagérée. Parce qu'elle ne sait pas. Je n'ai jamais partagé cette histoire avec elle. Après tout, cette dernière ne connaît mon passé de doctorante que depuis quelques mois et si je lui ai parlé un nombre incalculable de fois de Caitlyn Wheelan, mère, père, confidente et dictatrice à ses heures perdues, je ne lui ai jamais parlé de ça. « C'est un cadeau de ma mère » Ma voix est parcourue d'un léger tremblement que je maîtrise d'un raclement de gorge, un sourire toujours accroché à mes lèvres. « Elle me l'a offert pour mon anniversaire juste avant que je parte à l'université. J'ai passé l'été le nez plongé dedans. Et quand je doutais de pouvoir y arriver, je lisais la dédicace qu'elle avait écrite à l'intérieur, juste ici » Mes doigts glissent à nouveau sur le dos de la couverture. « Écrase les tous. Maman. » Je relève enfin mes yeux quelque peu embués par l'émotion pour les plonger dans ceux de Taylor. « Alors c'est beaucoup mieux qu'une saloperie de bague ou un collier. » Je pose ma main sur sa joue et lui offre un baiser chaste avant de me reculer de quelques centimètres. « Merci. C'est parfait. Vraiment parfait » Nouveau baiser furtif avant de reporter mes yeux sur le livre que je viens de refermer, souriant quand elle fait un jeu de mots bien placé et s'excuse auprès d'Einstein. Bien mieux que tous les cadeaux stupides qu'on a pu m'offrir. Et ce n'est pas un hasard à mes yeux que ce livre m'ait été offert deux fois. Deux fois par les deux femmes de ma vie. J'ai toujours regretté qu'elles ne se soient pas connues, certaine que ces deux femmes de caractère se seraient entendues à merveille.

«Tu veux bien me faire chauffer l’assiette ? Je vais prendre une douche vite fait. T’as la mission de choisir un film. » J'acquiesce distraitement à ses propos, ne relevant les yeux que lorsqu'elle prend la direction de la salle de bains, me refaisant sa phrase mentalement pour l'assimiler. « Tout sauf ton film chelou, le testament du docteur Maboule  » Quelques secondes, c'est le temps qu'il me faut pour réagir à ses propos. Mais l'appartement est petit et je sais qu'elle peut encore m'entendre. « Mabuse ! Le docteur Mabuse !! » On ne peut pas insulter Fritz Lang. « Et tu ferais bien de te méfier des esprits Obrien, y'en a un dans ton appart. Elle s'appelle Nicole. Elle adore mes petites miches et apparemment elle t'aime pas beaucoup ! » Je finis par me lever pour tout de même lui faire réchauffer son assiette au micro ondes, lui servant un grand verre d'eau et préparant des couverts sur un plateau. Elle l'a bien mérité après le cadeau qu'elle vient de me faire. « Toute façon Mabuse a cramé, comme tous mes films... » Je bougonne pour moi-même.
J'attends patiemment et finis par positionner également l'assiette sur le plateau, plaçant la cloche au-dessus de celle-ci pour conserver la nourriture chaude plus longtemps afin qu'elle ne mange pas froid en sortant de sa douche. Puis posant le tout sur la table basse, je me rassois sur le canapé dans l'optique de choisir un film mais mon regard est de nouveau attiré par le livre qu'elle vient de m'offrir.

L'attrapant à nouveau, je commence à tourner les pages. Il n'y a pas de fluo jaune sur les lignes importantes à retenir ou qui m'ont à un moment donné intéressées. Il n'y a pas d'annotations sur les marges pour des informations supplémentaires ou des protocoles simplifiés tel le Prince de Sang-mêlé. Aucune trace de ma vie étudiante passée dans ces pages vierges de tout commentaire. Et ça me rend nostalgique, d'une façon quelque peu plus déprimante. Parce que j'aimais ce que je faisais à un point que peu peuvent imaginer. Parce que j'étais douée. Extrêmement douée. Respectée par mes collègues. Respectée par mes pairs. Et quand je tombe sur un chapitre dont une partie m'a servi pour un passage de ma thèse je sens mon cœur se serrer. Mes doigts glissent sur ces deux lignes qui veulent dire tant de choses pour moi quand elles ne parlent pas aux autres : « Dynamique électronique de biomolécules : vers une modélisation des mécanismes de désactivation des états excités. » Ma tâche inachevée. Trois ans de travail. Une moitié de thèse jamais terminée. L'ironie dans tout ça est que c'est une des rares choses qui n'a pas brûlé dans mon appartement. Mon travail est toujours stocké sur une clé USB, constamment dans mon sac à mains. Je ne me suis jamais résolue à l'effacer. Comme une dernière trace de ma petite contribution à la science. Bon sang ce que ça me manque....

Je perds la notion du temps et n'entends pas Taylor revenir dans le salon. Ce n'est que son poids sur le canapé qui me fait sursauter, tournant mon visage vers elle dans un sourire. Puis je bloque à nouveau, yeux grands ouverts. « Merde ! Le film ! » Perdue dans le passé et dans le livre j'en ai oublié ma mission. « Ta bouffe est prête madame la Présidente. Même si ton joli petit cul est trop blanc pour être Michelle et que t'es trop intelligente pour être Melania. » Référence à nos deux dernières première dame pendant que je me lève pour allumer la TV et opter pour Netflix, commençant à chercher parmi les différents programmes quelque chose susceptible de nous plaire à toutes les deux. « J'ai commencé à chercher des apparts. J'en ai même trouvé deux ou trois sympas dans les petites annonces aujourd'hui. » Et je pointe nonchalamment le journal qui trône encore sur la table basse, continuant ma recherche. « Enfin c'est pas encore fait, l'assurance n'est pas pressée de me rembourser ».
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MessageSujet: Re: In our own world   In our own world EmptyMar 2 Jan - 19:41

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EXORDIUM.
Je savais que ça lui ferait plaisir mais ce que je n’avais pas prévue c’est que ça l’émeut à ce point. Sur le coup, j’ai peur d’avoir fait une boulette en lui mettant sous le nez des choses dont elle ne veut peut-être plus se souvenir et je sens un malaise poindre sous ma peau. J’vais pas avoir l’air con si elle a envie de me jeter le bouquin à la gueule en m’envoyant me faire foutre.  Je glisse les mains dans les poches arrière de mon jean, silencieuse, attendant qu’elle parle, m’attendant presque à un regard noir.

- C'est un cadeau de ma mère

C’était quitte ou double.
Je marque la surprise, silencieusement choquée par ce hasard parce que je n’ai pas le moindre souvenir qu’elle m’ait déjà parlée de qui lui avait offert ce bouquin. Et je suis secrètement fière d’avoir réussit ce tour de force sans même le vouloir, autant être honnête.

- Elle me l'a offert pour mon anniversaire juste avant que je parte à l'université. J'ai passé l'été le nez plongé dedans. Et quand je doutais de pouvoir y arriver, je lisais la dédicace qu'elle avait écrite à l'intérieur, juste ici. Écrase les tous. Maman.

De tout le temps que l’on a passé ensemble et de toutes les choses que l’on a partagé, c’est la première fois qu’elle me parle autant de sa mère, voir qu’elle me raconte un souvenir précis. Je suis touchée, que ça soit pour la confidence ou même pour l’histoire qu’à ce bouquin.
Qu’avait, finalement. Et ça me fait brutalement de la peine de me dire qu’un souvenir si précieux pour elle ait pu disparaitre ainsi, aussi brutalement et qu’elle devait y tenir bien plus que je n’aurai pu l’imaginer. Je m’assoie à ses côtés, en silence, pour l’observer me raconter tout ça et lorsque son regard humide se lève vers le mien, mon cœur se serre et je lui adresse un sourire en coin. Je sais que ça n’est pas évident et que je viens d’involontairement remuer un souvenir aussi douloureux que nostalgique mais je me dis que justement, ça lui fait peut-être du bien d’aborder ce sujet. D’en parler.

- Alors c'est beaucoup mieux qu'une saloperie de bague ou un collier.
- J’ai toujours su choisir mes cadeaux, tu l’sais bien.

Petite blague parce qu’en réalité, je n’suis pas la plus douée question cadeau et tout le borde. Je suis parfois un peu maladroite, ne sais JAMAIS quoi prendre alors souvent j’y vais à l’instinct. Et c’est pas toujours la meilleure chose à faire. J’accueille sa main sur ma joue d’un sourire pour ensuite laisser ses lèvres contre les miennes pour un baiser chaste, bref, mais que j’apprécie à sa juste valeur.

- Merci. C'est parfait. Vraiment parfait.
- De rien. Je marque une petite pause, mon regard plongé dans le sien, toujours un peu émue. Je suis contente d’avoir pu entendre ce souvenir.

D’avoir pu partager quelque chose d’exceptionnel finalement, de particulier. Ca peut paraitre con mais pour moi, c’est important. Un pas de plus vers la construction de notre couple, de nos bases que l’on retape à deux, sous de meilleures conditions.
Ou presque, si on prend en considération nos emmerdes.
Je dépose à mon tour un baiser sur ses lèvres avant de lui donner pour mission de faire chauffer mon assiette – et t’auras un bisou -, de choisir un film, charcutant volontairement le titre de son film préféré avant de m’éclipser.

- Mabuse ! Le docteur Mabuse !!

Je ricane comme une sorcière, me foutant ouvertement d’elle.

- Et tu ferais bien de te méfier des esprits Obrien, y'en a un dans ton appart. Elle s'appelle Nicole. Elle adore mes petites miches et apparemment elle t'aime pas beaucoup !

Je suis à moitié à poil dans la salle de bain et m’arrête net avant de gueuler, mais pas trop fort si j’ai pas envie de passer la soirée à avoir les oreilles qui sifflent.

- Ah ouais ? C’est avec elle que tu rattrapes ton régime sexuel ?

C’était cadeau, avec tout mon amour.

- Et elle ne m’aime pas parce que j’suis plus bonne qu’elle et qu’elle est jalouse.

Quoi d’autres, hein ?
Plus sérieusement, j’aime pas trop cette histoire d’esprit à la con. Pas que j’y crois mais cette patiente m’a faite flipper au fond. Et si c’était vrai ? Genre, un espèce de spectre un peu chelou qui me colle au cul… ca expliquerait peut-être les emmerdes qui me tombent sur le coin de la gueule, les unes après les autres.
Bref, j’ai pas tellement envie de tomber dans une remise en question de l’univers et de ses âmes errantes… Je me débarrasse de mes dernières fringues et me glisse dans la douche, laissant couler un peu l’eau pour ensuite me glisser sous le liquide chaud et apaisant. Je pousse un soupire de soulagement, trop heureuse de retrouver ce sentiment de bien-être. Je m’y attarde un peu plus longtemps que prévu, me laissant aller à mes angoisses, mon stress quotidien avant de décider de le balayer, de le laisser ici, dans cette douche pour le regarder s’écouler dans les canalisations et de ne pas me pourrir la soirée avec ça. De toute façon, ça me rattrapera bien avant que je n’ai le temps de dire « va t’faire ».
Je profite encore un instant de l’eau chaude avant de m’y extirper, me faisant un peu violence et finit par m’enrouler dans une serviette pour m’essuyer et me balade nue comme un vers jusque dans la chambre où j’enfile un shorty de pyjama et un de mes vieux tee-shirts hyper longs que j’ai emprunté – volé – à Milo.

- Alors ? Je m’ébouriffe d’un geste mes cheveux humides. T’as choisi ?

Non parce qu’elle a l’air d’être complètement plongé dans la lecture de son bouquin, comme si le monde extérieur n’existait plus. Pour preuve, elle ne m’entend pas. Je me laisse tomber sur le canapé, amusée de la voir autant à fond dans sa lecture. Elle sursaute, se tourne vers moi avec un sourire.
Ouais, elle est complètement plus là en réalité…

- Merde ! Le film !
- Si j’avais su que tu me tromperais avec lui dès le premier soir, j’aurai réfléchi à deux fois avant de te l’offrir !

Inutile de préciser que je lâche ça sur le ton de l’humour.

- Ta bouffe est prête madame la Présidente. Même si ton joli petit cul est trop blanc pour être Michelle et que t'es trop intelligente pour être Melania.
- On appelle ça la perfection, sweetheart.

Je m’empare de mon assiette, me penche vers elle avec un sourire taquin et dépose un baiser sur sa joue avant de me laisser aller dans le fond du canapé.
Voilà exactement ce que je voulais et ce que j’attendais. Une soirée tranquille, loin des emmerdes, loin des pressions, avec ma nana, prête à regarder un film. Je ne m’y attendais pas, ne m’étais pas non plus forcément poser la question mais d’avoir Maeve tous les jours ici a été agréable, presque rassurant de se dire que quelqu’un nous attends en sortant d’une journée de l’enfer,  voir des morts, des cas désespérés, des larmes et sa dose d’injustice.
Je plante ma fourchette dans mon assiette, engloutissant une première bouchée pendant que Maeve se charge du programme à la tv, voguant sur Netflix. Le plateforme de l’enfer.

-  J'ai commencé à chercher des apparts. J'en ai même trouvé deux ou trois sympas dans les petites annonces aujourd'hui.

Je mâchonne en silence mon repas, me penchant légèrement pour choper le journal qu’elle m’a désignée. Je jette un œil rapide aux annonces qu’elle a cochée et entourée, constatant qu’effectivement, ils ont l’air sympas. Et agréable.
Contrairement à ce qui est entrain d’éclore au creux de ma poitrine. Une sorte d’écoulement froid qui s’étend jusque dans mes veines, soulevant presque une vague d’angoisse, minime mais présente.

-  Enfin c'est pas encore fait, l'assurance n'est pas pressée de me rembourser

J’ai pour habitude d’être spontanée, cash, franche, sans forcément passer par mille chemins pour expliquer une idée, une pensée. Et ce qui germe en moins devient presque pesant. Je l’imagine d’un coup quitter l’appartement et retrouver la solitude froide de ce lieu après mes 24 heures de gardes. Mes yeux continuent de parcourir les annonces, ayant involontairement délaissée mon assiette de pâtes à peine consommer.

- Pourquoi tu n’vivrais pas définitivement ici ?

Je lâche ça sans prévenir, lâchant le journal sur la table basse pour me tourner vers Maeve. Je sais que ça à l’air un peu trop brutale, voir irréfléchie comme ça mais encore une fois, la spontanéité et la franchise avant tout. Et maintenant que les mots sont prononcés, ça me parait presque évident.
J’aime sa présence entre ses murs, j’aime me dire que je la retrouve le soir comme aujourd’hui, que mes nuits sont bercées par sa respiration calme et apaisée d’un sommeil profond. Et l’idée qu’elle puisse mettre les voiles me gêne brutalement, comme si je prenais conscience qu’un jour ou l’autre, ça allait arriver. Mais pas si vite, même si effectivement l’assurance fait encore chier dans les délais de remboursement. Toujours prêt à te courir après et te sauter à la gueule pour te réclamer trois centimes, mais ils répondent aux abonnés absents lorsqu’il s’agit de rembourser leurs clients.

Je délaisse mon assiette sur mes cuisses, mon attention fixée sur Maeve.

- Je crois… Non ok, je suis sûre, de m’être habituée à toi ici. Ça fonctionne plutôt bien, j’aime bien l’idée que tu sois là. J’veux pas rendre cette conversation cucul mais … c’est presque rassurant au fond de me dire que tu es à proximité. Que tu es toi aussi dans cet appartement et que j’peux te retrouver le soir pour une soirée comme celle-là où tu me trompes avec tes bouquins.

Un sourire au coin de mes lèvres s’esquisse sans que je ne la lâche du regard.

- Je sais que c’est pas l’appartement de rêve mais je l’aime bien. C’est ici qu’on a vécu nos premiers moments et j’aimerai bien que ça continue.

Franche, sans détour. Comme à mes habitudes. Mais avec une pointe de stress malgré tout puisque j’ai aussi toutes les chances de me prendre « un râteau » et qu’elle me dise qu’elle préfèrerait retrouver son indépendance. Maeve est synonyme de liberté. Enchainez-là et elle imposera le double de distance qu’habituellement, entre vous et elle.

- Je sais que t’aime avoir ta liberté, ta solitude mais j’me disais qu’avec le remboursement de ton assurance, tu pourrais peut-être songer à reprendre tes études. En ligne ou en cours du soir, peu importe, mais que tu renoue avec tout ça.

Parce que j’ai pas envie qu’elle se limite à son job, même si elle l’apprécie. Maeve est une femme brillante, intelligente et qui a largement les capacités pour atteindre son but, peu importe le temps que ça lui prendra. Maintenant que sa santé commence doucement à se stabilisée, elle pourrait envisager de reprendre le tout en douceur, à son rythme.

- En plus, j’pourrais même t’aider à réviser. Et rien que pour ça, tu devrais dire oui…

Mon regard en dit long sur le double sens que je lui donne tandis que je prends une autre bouchée de pâtes entre mes lèvres, mâchonnant d’un air innocent.
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MessageSujet: Re: In our own world   In our own world EmptyVen 5 Jan - 2:42


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« Pourquoi tu n’vivrais pas définitivement ici ?  »
Mon index stoppe sa longue et vertigineuse chute, n'atteignant jamais la touche représentant la flèche de droite. Je ne sais pas combien de fois j'ai le temps de reformuler cette question dans mon esprit entre le moment où mes yeux passent de l'écran de la télévision à ceux de Taylor, mais certainement une bonne dizaine de fois. Je sonde son regard, m'attendant presque à ce qu'elle se mette à rire en me disant qu'elle déconne, mais cette dernière à l'air sérieuse. Vraiment très sérieuse. Du genre...très très sérieuse. Assez en tout cas pour me couper le sifflet – ce qui est déjà assez rare en soi – et m'empêcher de commettre le moindre impair par une réplique teintée d'ironie. Je ne réponds pas, ne l'interromps pas non plus quand elle enchaîne pour s'expliquer, pour justifier cette bombe lâchée entre nous. Du moins je suis certaine qu'elle pense que c'est ainsi que je le ressens. Et il y a encore peu elle aurait eu raison.
Je n'ai jamais été douée pour l'engagement véritable. Je suis un électron libre, indomptable, qui aime agir à sa guise et ne pas suivre le mouvement des conventions habituelles. J'aime faire partie de cette minorité que la plupart des gens lambda déplorent. Avant Taylor aucune de mes relations n'a dépassé le stade des quelques semaines. Être avec quelqu'un, subir cette dépendance affective qu'entraîne l'amour ne m'avait jamais intéressé. Pas plus que tous les problèmes qu'engendre ce genre de relation.

Et quand nous nous sommes rencontrées, je dois bien l'avouer, elle ne devait être que ça. Une aventure, une expérience unique d'un soir. Je n'avais pas prévu cette alchimie entre nous. Je n'avais pas prévu qu'on s'entendrait au-delà d'une partie de jambes en l'air, que l'on discuterait jusqu'au matin sans voir le temps passé. Je n'avais pas anticipé l'envie de la revoir, le besoin de sa présence, qu'elle prendrait une place aussi importante dans ma vie. Qu'elle prendrait finalement toute la place. Mais même durant les deux premières années de notre relation, la première fois, nous n'avons jamais franchi ce cap. Chacune son appartement. Chacune son espace vital. Parfois chez l'une parfois chez l'autre. Parfois seules quand l'envie s'en faisait ressentir. Et j'aimais ça. Cette porte de sortie, cette possibilité de solitude, d'instants rien qu'à moi. J'aime toujours ça. Je n'ai pas besoin d'être toujours entourée de mes amis. Il y a des moments où je trouve plus de bonheur à être seule qu'au milieu d'une foule. C'est ainsi que je suis faîte. Et pourtant....pourtant...l'idée ne l'effraie pas. Bien au contraire. Et les paroles prononcées par ma petite amie me touchent autant par leur spontanéité, leur maladresse, que par la portée qu'ils ont pour notre relation.

Je l'écoute néanmoins jusqu'au bout, pour voir jusqu'où cette dernière est prêt à aller. « ... tu pourrais peut-être songer à reprendre tes études. En ligne ou en cours du soir, peu importe, mais que tu renoue avec tout ça  » Je ferme les yeux pour éviter de les lever au ciel, n'aimant pas m'épancher sur le sujet et ce qui est fait. Et c'est avec un demi sourire que je reçois sa dernière remarque. « Ce n'est pas si simple Taylor. Il ne suffit pas de claquer des doigts pour reprendre ce genre d'études. Il faut trouver un laboratoire qui accepte de financer tes recherches pour ton sujet de thèse et avoir abandonné après quatre années est un handicap sévère. Très sévère. » C'est triste mais c'est comme ça. « J'ai pris une décision il y a six ans et je dois vivre avec. C'est comme ça. » J'aurais pu être. Mais je ne le suis pas. « Et puis ça n'a rien d'une promenade de santé. C'est de longues heures en laboratoire, plus les recherches à côté, plus les dossiers à rendre. Ce n'est pas quelque chose que je peux faire à moitié tu comprends ? Et je ne peux pas faire ça avec une épée de Damoclès qui plane au-dessus de ma tête. » Mais ce n'est pas le ciel que je pointe du doigt mais mon cœur. Je me rapproche d'elle, ne souhaitant pas aller plus loin dans le débat. « Écoute, laissons tomber mes études okay ? revenons en à cette drôle de proposition de vivre définitivement ici avec toi.... » Je laisse un silence s'installer, volontaire, alors qu'un sourire étire mes lèvres lentement. « Tu sais quand j'ai dit que j'avais commencé à chercher des appartements, il y avait en fait deux options envisageables. Qui le sont toujours d'ailleurs. » Je récupère à nouveau le journal qu'elle a délaissé, l'ouvrant à la page des petites annonces là où trois appartements sont entourés au feutre noir.

« Option A : un de ces trois là. Pour moi. Et on continue comme on a toujours fonctionné. Chacune chez soi. Ça c'était l'option première parce que je n'étais pas certaine que tu aurais envie de l'autre mais....avec ce que tu viens de me dire, ça change la donne. Donc... » Je tourne la page du journal, là où deux autres appartements sont entourés, un peu plus chers au niveau des charges parce que légèrement plus spacieux. « Option B. Un appartement à nous. Dans le même quartier mais dans un meilleur état. » Je lui laisse le temps d'assimiler l'information, de comprendre qu'en réalité nous sommes sur la même longueur d'ondes, que l'hypothèse de vivre avec elle ne m'effraie pas le moins du monde et que je l'avais même envisagé de mon côté avant qu'elle ne m'en parle. Je finis par attraper son assiette pour la poser sur la table basse, prenant ses mains dans les miennes. « Écoute. Je sais que tu aimes cet appart, même avec tous ses problèmes. Et si vraiment tu veux qu'on reste ici alors on fera comme tu voudras. Mais, ici, c'est chez toi. Et j'aime être avec toi. Mais quand tu passes le pas de la porte et que je me retrouve seule, je ne suis qu'une invitée tu vois ? » Et j'espère qu'elle comprend mon ressenti et ne s'en formalise pas. « Ce que je veux dire c'est qu'après tout ce qu'on a vécu, surtout ces derniers temps, avoir un nouvel endroit, neutre, où commencer notre vie à deux, c'est peut-être pas une mauvaise idée. Un endroit qui ne serait ni à toi ou à moi mais à nous. Notre chez nous » J'entrelace nos doigts, lui laissant le choix.

Je n'ai pas envie qu'elle se sente obligée de quitter cet endroit. Je sais ce que ça fait que de perdre son repère. Et si l'idée d'un endroit à nous est séduisante, c'est surtout la perspective de vivre avec elle qui l'est encore plus. J'ai envie de m'endormir dans ses bras et de me réveiller à ses côtés. Même si ça fait de moi une sentimentaliste débile. Je veux sentir sa présence même quand on ne parle pas et qu'on est occupé chacune de son côté. Je veux tout ça. Et pas seulement de temps en temps. Je veux tout ça tous les jours. Parce que ça ne me fait pas peur. Parce que c'est ce que je veux, avec une certitude qui me surprend moi-même. Parce que je l'aime merde, à un point qu'elle ne peut même pas imaginer.
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Taylor M. Obrien

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MessageSujet: Re: In our own world   In our own world EmptyVen 12 Jan - 18:43

In our own world
EXORDIUM.
J’ai aucune idée de comment elle prendra ma proposition. C’est pas tellement quelque chose qui est venu sur le tapis, peut-être parce que ça ne fait pas si longtemps que ça que nous nous sommes remises ensemble… mais j’ai souvent la sensation que c’est comme si nous ne nous étions jamais quittées. J’ai retrouvé une complice, une meilleure amie, une amante, celle que j’ai aimé rapidement, au fil des rendez-vous donnés sans vraiment m’attendre à ce tournant dans cette histoire que je pensais parfois sans lendemain, sans vraiment réfléchir à un futur, pour être honnête.
Pourtant aujourd’hui, je n’ai aucun mal à nous imaginer.

- Ce n'est pas si simple Taylor. Il ne suffit pas de claquer des doigts pour reprendre ce genre d'études. Il faut trouver un laboratoire qui accepte de financer tes recherches pour ton sujet de thèse et avoir abandonné après quatre années est un handicap sévère. Très sévère.
- Je sais.

Oui, tout ça j’le sais, j’en ai conscience mais j’essayais de voir un peu de positif dans tout ça et peut-être que les mois qui suivent laisseront une meilleure perspective de la situation.

- J'ai pris une décision il y a six ans et je dois vivre avec. C'est comme ça.

Inutile de débattre, sa voix ne laisse place à aucune tentative de persuasion et je n’suis pas certaine qu’on ait l’énergie de débattre là-dessus. Même si je reste intimement persuadée que, peut-être, le vent pourrait tourner en sa faveur ne serait-ce qu’un peu. Et puis merde, ça me frustre de voir une nana aussi brillante ne pas pouvoir exploiter toutes ses capacités.

- Et puis ça n'a rien d'une promenade de santé. C'est de longues heures en laboratoire, plus les recherches à côté, plus les dossiers à rendre. Ce n'est pas quelque chose que je peux faire à moitié tu comprends ? Et je ne peux pas faire ça avec une épée de Damoclès qui plane au-dessus de ma tête.

Encore une fois, je le sais et je comprends qu’elle ne veuille pas se lancer dans cette expédition dans cet état de santé… Pourtant, je m’apprête cette fois à répliquer. Mais je n’en ai pas le temps, Maeve se rapproche un peu plus, sourire aux lèvres.

- Écoute, laissons tomber mes études okay ? revenons en à cette drôle de proposition de vivre définitivement ici avec toi....

Le silence plane et il est franchement stressant. Je me détourne, levant les yeux au ciel prise de court par ma propre audace et initiative. Je n’suis pas la plus douée pour m’exprimer, que ça soit concernant mes sentiments ou autre mais j’me sens un peu con sur le coup, je n’sais pas vraiment pourquoi. Parce que j’me sens… stupidement vulnérable. L’idée me tente toujours autant, c’est un fait, sinon j’lui aurai pas proposé comme ça mais j’ai surtout peur d’un refus maquillé derrière une petite taquinerie gentillet, bien que je sais que Maeve est plutôt du genre à balancer les choses cash.

- T’es pas obligée de dire oui, j’comprendrais.
- Tu sais quand j'ai dit que j'avais commencé à chercher des appartements, il y avait en fait deux options envisageables. Qui le sont toujours d'ailleurs.

Elle récupère le journal que j’ai laissé sur le côté pour retrouver la page des annonces, là où trois appartements sont entourés. Je ne suis pas trop bien ce qu’il se passe ou plutôt ne comprend pas tout mais je l’observe, en silence, sourcils froncés.

- Option A : un de ces trois là. Pour moi. Et on continue comme on a toujours fonctionné. Chacune chez soi. Ça c'était l'option première parce que je n'étais pas certaine que tu aurais envie de l'autre mais....avec ce que tu viens de me dire, ça change la donne. Donc...
- Ok…

La page se tourne, dans tous les sens du terme. Mes yeux glissent sur celle qui se présente avec cette fois deux annonces entourées de noirs… Je n’suis pas certaine de tout comprendre de ce qu’elle me raconte alors je prends de nouveau le journal pour y lire les inscriptions. Des appartements plus chers mais aussi plus grands… Les lumières se font à tous mes étages et je me redresse, mon regard planté sur Maeve comme pour chercher une réponse à mes doutes, être sûre que je ne suis pas entrain de me faire de fausses idées sur ce qu’elle s’apprête à me dire.

- Option B. Un appartement à nous. Dans le même quartier mais dans un meilleur état.

- Sérieusement ?

Oui, sérieusement ? J’ai du mal à percuter mais surtout à réaliser que sans réellement le savoir, nous avons toutes les deux eu la même idée, les mêmes envies, sans se concerter. Le coin de mes lèvres s’élève en un léger sourire, complètement déphasée, un peu sonnée peut-être, j’en sais trop rien. Je suis entrain de réaliser en douceur ce qu’il se passe et la perspective de tout ça me plait. Plus que je n’aurai pu l’admettre.
Maeve retire mon assiette de pâte pour la déposer sur la table, prenant mes mains entre les siennes, chaudes, que je lui laisse volontiers.

- Écoute. Je sais que tu aimes cet appart, même avec tous ses problèmes. Et si vraiment tu veux qu'on reste ici alors on fera comme tu voudras. Mais, ici, c'est chez toi. Et j'aime être avec toi. Mais quand tu passes le pas de la porte et que je me retrouve seule, je ne suis qu'une invitée tu vois ? Ce que je veux dire c'est qu'après tout ce qu'on a vécu, surtout ces derniers temps, avoir un nouvel endroit, neutre, où commencer notre vie à deux, c'est peut-être pas une mauvaise idée. Un endroit qui ne serait ni à toi ou à moi mais à nous. Notre chez nous

Je l’écoute sans rien dire mais je n’suis pas du genre à savoir cacher mes émotions, mon agacement ou à contrario, l’excitation, la joie, bref, mes sentiments divers et variés. Et j’ai clairement un sourire sur la tronche, qui s’étire un peu plus à chaque seconde où j’imagine cette perspective plus qu’agréable, presque rassurante et reposante.
Je n’dis pas que je ne ressens pas une pointe d’angoisse ou même de nostalgie à quitter cet appartement qui a tout vu et vécu avec moi. Des plus mauvais moments aux meilleurs. Ce vieux truc un peu pourri est devenu l’un de mes repères mais j’entends et comprends complètement ce que veut dire Maeve. Et si j’inverse les rôles, je suis sûre que je serais exactement dans cette même position de ne pas être vraiment chez moi.
Alors, la perspective d’avoir un chez NOUS ?

- T’es consciente qu’on va être obligée de faire une place pour Milo si on fait ça ? Sinon il va nous chier une pendule et chouiner devant la porte pendant trois ans.

Si vous en doutez, c’est que vous ne connaissez pas Milo et qu’à la seconde où j’vais lui annoncer ça, il serait capable de chialer de bonheur.

- A quel point c’est flippant de voir qu’on a eu la même idée sans se concerter ?

Mes doigts entrelacés aux siens, je l’attire doucement à moi pour glisser l’une de mes mains sur sa nuque et venir l’embrasser tendrement. La vérité s’est que j’ai le cœur qui tambourine contre mes côtes, qu’un bonheur imprévu se diffuse au creux de mon ventre jusqu’à mon thorax, me procurant une douce chaleur agréable, qui me fait l’aimer un peu plus que je ne le faisais déjà. J’ai encore un peu de mal à percuter mais pourtant je m’imagine sans mal dans quelque chose de plus grand, de plus habitable pour nous deux et comme elle l’a si bien dit, de neutre. Là où nous pourrons repartir de zéro car même si cet appartement à vu mes premières fois avec elle, mes débuts, il a aussi vu l’horreur, les angoisses et les dépressions signées de la main des KoS et des médocs à vendre.
Mon visage à quelques centimètres du sien, sourire toujours sur mes lèvres, je m’écarte un peu pour pouvoir la regarder.

- On part quand tu veux. Même si ça me rend presque nostalgique de quitter cet endroit, j’ai envie que tu te sentes autant chez toi que moi. J’ai envie qu’on ait un truc à nous.

Je renoue mes lèvres aux siennes, de façon plus amoureuse que précédemment et me laisse même à la pousser légèrement vers l’arrière, l’allongeant sur le canapé, moi au-dessus d’elle, me foutant complètement de ce qu’on va regarder, de savoir si j’ai encore faim ou non ou même de savoir si j’suis crevée. J’ai les sens en alerte, à l’affut, le cœur qui fait des bonds de dix mètres et l’envie stupide et niais de sourire comme une imbécile de 15 ans qui obtient son premier rancard.
Nous ne devrions pas avoir trop de mal à trouver entre nos deux emplois respectifs, plutôt solides et l’idée de pouvoir prolonger cette cohabitation sur la longue durée, me comble.

- Rassure moi, cette morue de Nicole ne va pas nous suivre au moins ? M’oblige pas à devoir la tuer une deuxième fois.


Nouveau baiser qui dérive dans son cou où je m’y attarde avant de me redresser, désormais à califourchon sur ma petite amie.

- Dire que je m’attendais presque à ce que tu te foutes de ma gueule et que tu me renvoi gentiment sur les roses. Est-ce que ça veut dire que j’ai enfin réussit à dompter l’indomptable et sauvage Maëve Wheelan ?

Je la fais chier parce que rien ne l’agace plus que de lui sous-entendre qu’elle ne dispose plus de sa liberté. J’le fais parce qu’elle est parfaitement consciente que ça n’est pas avec moi qu’elle la perdra. Je sais que je suis d’un caractère relou et parfois un peu franc mais à ce niveau-là, je n’suis pas la plus chiante, au contraire. Je lui laisse tout l’espace dont elle a besoin tout comme elle maintient et respecte le mien. Et quand j’y pense, nous avons toujours su nous accorder. Ça n’a pas empêcher les disputes, parfois enragées, comme deux sauvages mais jusqu’ici nous avons trouvé chez l’autre de quoi nous sentir complète.
Dans tous les cas, c’est de cette façon que je le ressens de mon côté. Les derniers mois, voir l’année, a été une véritable source d’emmerde et c’est presque une porte vers une nouvelle vie et un nouveau départ qui s’offre à moi. Comme un signe que peut-être les choses vont enfin rentrer dans l’ordre. J’en sais trop rien mais j’aime à le croire. Au moins pour ce soir.

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MessageSujet: Re: In our own world   In our own world EmptySam 20 Jan - 22:31


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« Sérieusement ? »
Son sourire parle pour elle. À l'instant où mes yeux se posent sur ses lèvres étirées en un sourire qu'elle ne peut contrôler je connais la réponse. Et mon cœur fragile fond doucement à cette vision. Je prends conscience du pas énorme que l'on s'apprête à franchir dans notre relation en dents de scie, d'une rare complexité, et pourtant tellement positive. De ce que cela signifie pour moi, l'électron libre qui a toujours refusé de s'engager au-delà d'un certain point. Les barrières se sont pourtant envolées il y a longtemps déjà, de même que la peur et l'angoisse d'un tel plongeon. J'ai envie de foncer tête la première sans penser à toutes les conséquences. Ne plus vivre sous le joug des « si » et des « peut-être » qu'apporte ma maladie et m'empêche déjà de vivre pleinement ma vie comme je l'entends. Ne pas gâcher davantage de temps entre nous. Pas encore. Je veux aller au travail et penser le soir sur le chemin du retour que je rentre chez nous. Respirer son odeur même quand elle n'est pas là. Sourire quand la porte s'ouvrira et qu'elle apparaîtra dans l'encadrement de celle-ci. Je veux tout ça. Toutes ces choses simples qui pourtant me combleront au-delà du possible. Et je me fiche de devenir mélo, de devenir comme tous ces couples qui me font lever les yeux au ciel. Parce que j'emmerde tout ce qui n'est pas nous. Tout ce qui est contre nous. C'est notre chance, notre vie, notre bonheur. Le reste du monde peut se dresser contre ça, il ne fait pas le poids. Et son sourire....bon sang ce sourire. Qui éclaire son visage d'un aura chaleureux. Un sourire qui fait naître un jumeau sur mon propre visage et nous ressemblons soudainement à deux adolescentes trop hormonées. Mais je m'en fiche. Je suis heureuse. Et ça vaut bien tous les clichés du monde.  « T’es consciente qu’on va être obligée de faire une place pour Milo si on fait ça ? Sinon il va nous chier une pendule et chouiner devant la porte pendant trois ans. » un rire franc passe ma gorge à l'évocation de son frère de cœur et ami commun, une image précise de ce grand maigrichon sur le pas de la porte se formant au même moment dans mon esprit. « On devrait pouvoir lui trouver une place dans le placard sous l'escalier en mode Harry Potter. Ou un paillasson qui ne gratte pas trop. » J'acquiesce à mes propres mots, baissant mes yeux sur nos mains entrelacées. Pendant un court instant je repense à une soirée en compagnie de Milo, celle où je me confiais du manque de Taylor et lui de m'avouer qu'il serait heureux qu'on se remette ensemble mais que si je déconnais, il serait dans l'obligation de me péter la gueule. Un sourire nostalgique étire mes lèvres. Je crois que je n'ai pas merdé depuis cette deuxième chance avec la petite brune. Je ne lui ai pas brisé le cœur. Pas cette fois. Et ce sourire qui continue de flotter sur son visage angélique est la preuve, sans trop me vanter, que je la rends heureuse. « On investira dans un canapé convertible ultra confortable pour tous ses futurs squats en règle. » Parce que jamais je n'empêcherai Milo et Taylor de vivre leur relation fraternelle et fusionnelle et que le blondinet est aussi indispensable à mon bonheur.

Sa main sur ma nuque, ses lèvres contre les miennes et je me fais docile, souriant contre sa bouche. Et quand elle s'éloigne ma main ne quitte pas la sienne, ce besoin impérieux de la sentir toute proche ne me quittant pas. Partir quand je veux ? J'ai presque envie de lui dire maintenant. Juste pour la forme. Juste parce que c'est fou et que ça me ressemble. Je suis heureuse que l'on soit sur la même longueur d'ondes, attendrie du fait que l'on ait effectivement eu la même idée, la même envie en même temps. Satisfaite qu'elle soit prête à abandonner son appartement au profit d'un endroit nouveau et à nous. L'appréhension qu'avait apporté cette hypothétique conversation quand, plus tôt, j'avais entouré les appartements dans l'optique de lui faire cette même proposition est remplacée par un bonheur extatique qui a le mérite d'éloigner tous les nuages gris planant habituellement au-dessus de ma tête.

Et à nouveau ses lèvres contre les miennes. Plus insistantes. Mon corps chute doucement et mon dos rencontre la surface molle du canapé, Taylor au-dessus de moi. Un nouveau rire passe mes lèvres alors que je plonge mon regard dans le sien, mes mains sur ses cuisses. « Non, je crois que Nikki apprécie un peu trop les conduits de ta salle de bains, si tu vois ce que je veux dire... » Haussements de sourcils évocateurs avant qu'un sourire n'étire à nouveau mes lèvres. Bien vite capturées par celles de ma petite amie qui dérive dans mon cou. La garce...elle connaît tous mes points sensibles, celui-ci y compris. Je ferme les yeux un instant, mordant ma lèvre inférieure pour ne pas me trahir. Je ne dois pas lui laisser croire que je fonds si rapidement sous ses assauts au risque qu'elle se donne moins de mal dans un avenir proche. Mais je ne peux nier les fourmillements dans mon ventre de la sentir si proche et le bonheur absolu de l'avoir dans mes bras. Rouvrant les yeux pour les plonger dans les siens, j'arque un sourcil interrogateur, un brin amusé par les deux adjectifs choisis pour me qualifier. « Indomptable et sauvage hein ? » Pour toute réponse je me redresse en position assise, Taylor toujours sur mes cuisses. « Jamais. » Mes mains viennent se poser sur ses hanches. « Jamais tu ne me dompteras. » Mes lèvres viennent se poser dans son cou. « Parce que c'est pour ça que tu as craqué pour moi. » Un baiser sur sa mâchoire. « Pour ça que tu es tombée amoureuse de moi. » Un sur sa joue. « Pour ça que tu ne vas pas voir si les prés sont plus verts ailleurs » Le coin de sa bouche. « Et pour ça que tu continues de m'aimer » Mes lèvres viennent trouver les siennes amoureusement, mes mains glissant dans son dos pour la maintenir tout contre moi. Je ne les quitte que lorsque l'air semble me manquer, fermant les yeux en inspirant profondément, le visage dans son cou. Je reste ainsi, tout contre elle de longues minutes. Sans parler. Savourant ce contact simple mais si vitale à ma survie. Quelques minutes, avant de redresse mon visage vers elle, yeux dans les yeux. « Parce que je t'aime. Et que je compte bien t'aimer comme ça pendant très, très longtemps. » Sourire à son attention. « Bon, il est fort possible que j'ai envie de te tuer deux ou trois fois au cours de ces prochaines années mais le reste du temps je t'aimerai comme une folle. » Et entourant sa taille de mes bras je me laisse retomber en arrière, l'entraînant avec moi dans un rire amusé. La libérant de mon étreinte je replonge mes yeux dans les siens. « Si tu es d'accord avec ça... »
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MessageSujet: Re: In our own world   In our own world EmptyLun 22 Jan - 1:30

In our own world
EXORDIUM.
- Indomptable et sauvage hein ?
- Absolument.

Je la provoque ouvertement, air sérieux sur le visage, taquin. J’aime titiller cette liberté qu’elle chérie tant, cette indépendance qu’elle tient à conserver coute que coute. Et la réaction ne se fait pas attendre…
Maeve se redresse et moi avec, toujours à califourchon sur elle, mains sur ses épaules.

- Jamais. Jamais tu ne me dompteras.
- Ne me mets pas au défi.

Dit-elle, les yeux fermés, appréciant le contact de ses lèvres dans mon cou. Je lui laisse la place, mes deux mains toujours sur ses épaules alors que je la sens migrer vers ma mâchoire.

- Parce que c'est pour ça que tu as craqué pour moi.


Je ne réponds rien, pas parce que je n’ai rien à dire mais plutôt parce que je suis entrain de profiter de ce moment de tendresse. Et qu’est-ce que je peux dire de plus face à cette vérité ?

- Pour ça que tu es tombée amoureuse de moi


Un baiser sur ma joue et je souris. Elle n’a pas tort. Elle a même complètement raison. Je ne suis pas une grande débrouillare de la drague et de la séduction mais avec Maeve, les choses ont été différentes, très spontannées. Et s’il y a une chose qui m’a séduite chez elle, c’est ce tempérament impétueux, libre et indépendante. J’aime son côté caractériel, tranquille mais aussi celui qui fait comprendre au reste du monde qu’elle ne doit rien à personne et qu’elle peut parfaitement se démerder seule.

- Pour ça que tu ne vas pas voir si les prés sont plus verts ailleurs.

Et là aussi, elle a raison. Pourquoi irais-je voir ailleurs avec une nana comme elle dans ma vie ?

- Et pour ça que tu continues de m'aimer.

Elle ne me laisse pas le temps de lui répondre, juste celui de passer mes bras autour de son cou pour raffermir l’étreinte qu’elle m’offre, profitant du baiser qu’elle me donne amoureusement. Je le lui rends sans compter, glisser mes doigts sur sa nuque que j’effleure, donnant un peu plus de fougue à ce baiser. Ce n’est que lorsque notre souffle se fait trop court que l’échange s’interrompt, que Maeve se loge dans mon cou et que je la conserve ainsi, dans mes bras, silencieusement. Je savoure ce moment un peu particulier, sans ajouter un quelconque commentaire par peur de briser l’instant tranquille que nous partageons. Toutes ces choses dites sont vraies, sincères et reflètent mes propres sentiments pour elle. Il y a quelques années j’aurai clairement flippé à l’idée de devoir m’installer avec elle. C’est un trop gros engagement à mes yeux pour ne pas angoisser… Mais aujourd’hui, j’ai presque hâte à ce que l’on passe le cap. Ne serait-ce que pour pouvoir profiter de ce genre d’instant tous les jours, à ma guise.

Elle se redresse, l’une de mes mains glissent dans son cou sans que je ne la quitte des yeux.

- Parce que je t'aime. Et que je compte bien t'aimer comme ça pendant très, très longtemps.
- Vraiment ?

Je ne doute pas de ses mots, je la connais bien trop par cœur pour savoir reconnaitre un mensonge ou une vérité de sa bouche. Mais surtout, Maeve n’est pas tellement du genre… expressive. Pas sur le plan sentimental. Ses mots se font si rares qu’ils prennent tous leurs sens et surtout, toute leur importance le jour où elle me les dit. Comme en cette seconde où j’me sens comme une adolescente de quinze ans face à son premier crush, émue par ses mots qu’elle m’adresse.

- Bon, il est fort possible que j'ai envie de te tuer deux ou trois fois au cours de ces prochaines années mais le reste du temps je t'aimerai comme une folle

Ses bras autour de ma taille m’embarquent avec elle sur le canapé, retrouvant cette position allongée, moi au-dessus d’elle, mon regard planté dans le sien.

- Si tu es d’accord avec ça…

La question ne se pose pas, vraiment. Je crois que je n’ai jamais été aussi heureuse dans ses bras qu’en cet instant. Les choses se sont clairement compliquées depuis l’incident de Leroy entre la mort du mari et la plainte de la veuve et même si tout ça m’a foutu un coup et que j’ai parfois l’impression de perdre pieds, c’est dans ces moments-là que je prends conscience à quel point Maeve a un effet positif sur ma vie, sur moi-même. Je ne regrette pas un seul instant le trajet que nous avons prit, encore moins d’en être arrivé à se foutre sur la gueule il y a quelques mois car lorsque je vois le résultat aujourd’hui, je n’aurai pas pu espérer mieux.

Appuyé sur une main, je l’embrasse tendrement, prenant mon temps pour savourer cet échange, ses lèvres que je connais par cœur mais dont jamais je ne me lasse.

- Je sais pas… Faut que je réfléchisse.

Je ricane, me moque gentiment d’elle pour l’emmerder un peu.

- C’est un excellent programme et je ne trouve rien à y redire. Je fais mine de réfléchir. Si ce n’est que j’aurai probablement envie de te tuer plus de trois fois pour les années à venir mais ça devrait aller, j’devrais survivre.

Ou plutôt, je n’échangerais ma place pour rien au monde. Encore moins celle que je trouve au creux de ses bras. C’est peut-être con mais la perspective de partager un quotidien avec Maeve, un lieu de vie, me rassure, m’apaise. J’aime cet appartement mais encore une fois j’y ai vécu trop de choses pour pouvoir y vivre une relation de couple sereinement. Je ne dis pas que ça ne me brisera pas le cœur de quitter les lieux mais je pense qu’il va falloir que je foute un coup de pieds au cul, histoire de tourner la page, de passer à autre chose. Temps que je serais ici, je n’y arriverais pas et certains soirs il m’arrive de sentir une ombre planée. Un manteau d’angoisse, d’incertitude, douloureux.

J’embrasse son front, esquissant un sourire tendre.

- Je t’aime Maeve. Je n’ai jamais été aussi heureuse qu’avec toi.

J’effleure ses lèvres de nouveau. Elle sait que je n’exagère rien, que ces mots sont toujours compliqués pour moi d’admettre, d’avouer. Je ne suis pas un exemple parfait lorsqu’il s’agit d’exprimer ses sentiments, quels qu’ils soient. Ceux que j’arrive le mieux à cracher sont la colère, la haine et le je m’en foutiste. Mais lorsqu’il s’agit de quelque chose de plus intime, de profond et d’aussi intense que les sentiments que je ressens à son égard, j’éprouve toujours une certaine difficulté pour les exprimer, leur donner forme.
Aujourd’hui ne fait pas exception. Pourtant, je m’efforce à faire un pas, de m’ouvrir un peu. Pour elle. Parce qu’elle mérite de savoir tout l’amour que j’éprouve pour la femme qu’elle est.

- T’as raison, c’est pour tout ça que je t’aime. Même quand j’ai l’impression d’absolument tout foiré, tu réussis à me faire penser que finalement, j’ai peut-être une chance d’arranger les choses.

J’ai cumulé un bon nombre de merde, d’emmerde, de faux pas. Je ne les compte plus. Mais que ce soit dans son regard ou dans ses mots, j’ai toujours l’impression que Maeve réussit à me remonter vers le haut, même si certains jours semblent plus compliqués que d’autres.

- Donc même si tu ne m’aime pas aussi longtemps que tu le dis, j’vais faire en sorte que si.
Sourire en coin, j’embrasse sa joue en douceur. Même si pour ça je dois te séquestrer et te faire vivre le syndrome de Stockholm.

Je ris de ma propre connerie, me blottissant un peu plus contre elle, déposant un baiser dans son cou. J’ai l’impression que cette soudaine légèreté ne m’avait plus habitée depuis une éternité. Que tout s’imbrique parfaitement, que les choses se tassent et que je peux peut-être entrevoir un soupçon de liberté.
Je me laisse couler contre elle, dans une étreinte tendre.

- Bon, on le choisit ce film ? J’embrasse de nouveau son cou, mordille légèrement la peau, puis sa mâchoire. Ou je peux aussi te montrer quelque chose de beaucoup plus intéressant.

Libre à elle d’accepter ou non mais j’ai les arguments pour convaincre et de toute façon, peu m’importe la finalité de cette soirée tant que je termine cette journée entre ses bras.

- FIN POUR MOI -

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