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SPECIAL AGENT HALLORAN not at your service
« Ça va aller ? — Bien sur que ça va aller. Tu ne penses pas quand même que ce genre de formalités me font peur. — Non, non… Mais disons que la communication n’est pas spécialement ton fort. — Hey ! La blonde fait atterrir sa main pâle contre l’épaule de son mari alors qu’ils sont debout dans l’entrée. Elle est prête à partir et lui en pyjama, l’aide à passer son long manteau bleu de laine bleu marine. Il attrape l’écharpe qu’il lui a offert pendant leurs vacances, un beau tissu d’une couleur aussi sombre et raccord que son manteau. Simon a toujours su, toujours eu ce goût du détail, de l’attention, de la couleur. Elle récupère le tissu et le passe autour de son cou et se retourne enfin, dépose ses griffes sur le torse de son mari et dépose un long baiser sur ses lèvres. — De toutes façons, la seule chose que je dois communiquer ce sont des ordres, et je sais bien faire ça, tu sais bien. — Oh oui. Simon lui jette un regard qui en dit long sur ce qu’il pense. Elle glisse sa main sur son épaule puis l’enferme dans une étreinte légère, presque exceptionnelle pour elle qui est incapable de s’exprimer sur ce qu’elle ressent, trop occupée à travailler. Faith réapprend à être heureuse petit à petit au sein de son mariage et fait des efforts incroyables. Je t’aime. L’homme murmure à son oreille et Faith vient déposer un baiser sur sa joue.— Moi aussi. À ce soir. » ø
« Jordan Valeri, la capitaine. — Vous avez fait un background check ? L’agente se saisit du dossier et l’ouvre sur le visage d’une blonde, plutôt jolie, au visage sévère.— 53 ans, divorcée, capitaine de la 33ème depuis 2013. Un fils décédé, elle habite Downtown. — Hm. Le regard de Faith glisse sur les lignes noires, en travers alors que la voiture dans laquelle elle se trouve avec quelques membres de son équipe s’engage enfin dans le parking relié au precinct dans lequel elle se rend. Nous allons nous entretenir avec elle directement à notre arrivée. Pendant que je me charge de ça, Harrison vous vous installerez dans le bureau qui nous est réservé. Nous feront des allers et venues entre roosevelt road et ce precinct mais on centralisera l’enquête ici. Je vous prie de bien vouloir faire en sorte de coopérer comme il se doit avec les inspecteurs locaux mais pas de rapprochements familiers. Nous arrivons sur un nouveau terrain et ils sauront nous rencarder mais n’oubliez pas qu’il est certain qu’au moins l’un d’entre eux a un pied du mauvais côté de la barrière. Il est important que nos informations ne soient pas à portée de tous et je vous prierais de garder le maximum pour vous. Les membres de l’équipe qui sont réunis avec elle dans la voiture acquiescent silencieusement. La blonde pousse un soupir alors que l’engin s’immobilise. La team réunie ne perd pas une seconde pour s’extraire du véhicule, la mécanique est bien huilée, ils savent quoi faire et comment. Faith a la chance de bosser avec des gens qu’elle a plus ou moins choisis, qu’elle connaît et surtout, qui la connaissent très bien. Si d’habitude ils restent à New-York tandis qu’elle s’adresse à eux depuis le terrain, cette fois la blonde a commandé leur déplacement. Pas un, pas deux mais trois gangs. C’est Noël pour Halloran et il lui faut partager le cadeau, le fardeau avec d’autres agents à sa botte. Ce n’est pas comme si elle se disait qu’elle pourrait compter sur les agents locaux. « Capitaine Valeri, Agent Spécial Halloran. Alors qu’elle fait ses premiers pas dans le commissariat, Faith a le menu plaisir de rencontrer la capitaine quasi-immédiatement, visiblement prête et préparée à la venue des fédéraux. Les deux mains se tendent, se serrent dans un exercice de force pourtant poli et l’agente se dit que la nana a une sacrée poigne. Parfait, elle n’aime pas les gens mous, tant qu’à s’attaquer à quelqu’un autant qu’il puisse répliquer. Les deux blondes s’avancent dans le precinct alors que la capitaine leur fait un petit tour du propriétaire, avant de monter les étages pour arriver à celui qui intéresse l’agente du FBI. Le deuxième rattaché à la division anti-gang. — Je vais vous montrer votre bureau. — Parfait, je vous remercie. La blonde s’arrête, s’adresse à ses équipiers Harrison et Dìaz vous vous occupez d’installer le bureau. Bell vous restez avec moi. Puis redonne son attention à la capitaine. Nous pouvons discuter de la procédure en privé et ensuite vous pourrez me présenter vos éléments. Cela vous va ? » Pour seule réponse, Jordan Valeri lui montre sa porte et les deux agents fédéraux font leur entrée pour une longue discussion dans le bureau fermé. ø
« Inspecteurs… votre attention s’il vous plait. Les discussions s’arrêtent doucement, un silence curieux prend place alors que Jordan Valeri attire l’attention de ses employés. Faith et l’agent Bell à ses côtés, les trois se tiennent debout au milieu de l’open space. De là où elle est, la blonde a un visuel sur les deux autres agents qui mettent en place l’espace de travail. Elle se tient droite, laisse glisser un regard sur les différents détectives présents ce matin du dix-sept mars. Elle fait un compte rapide dans sa tête. La moitié de ses agents à elle ne viendront jamais ici, resteront dans le siège du FBI de Chicago sur Roosevelt Road. Dìaz, Bell et Harrison sont les seuls qu’elle veut bien avoir avec elle et qui l’accompagneront sur le terrain. Voici les agents spéciaux Bell et Halloran de la division anti-criminalité organisée du Bureau. Je vous prierais de coopérer avec leur service et, sur ces mots, je laisse l’agente Halloran dire quelques mots. — Merci. La blonde fait un pas en avant, quitte les côtés de Valeri pour avoir un pas en avance sur elle. Elle prend une légère inspiration et relâche ses mains puis redresse la tête, bien décidée à s’exprimer le plus clairement possible. En premier lieu, bonjour. Ses lèvres se pincent : elle adresse un mince sourire poli aux inspecteurs présents et glisse dans les regards sans faillir. Comme votre Capitaine l’a annoncé je suis l’agente Halloran, voici l’agent Darrius Bell. Dans le bureau derrière vous, Norma Dìaz spécialisée dans la libération d’otage et le renfort tactique puis Robert Harrison, notre analyste de data informatique. Je serais en charge de cette enquête et l’agent Bell m’assistera. Faith fait une pause, garde le mince sourire pincé placé sur ses lèvres. Son ton ne laisse pas place aux questions. Notre présence ici est dans la continuité de notre travail jusque-là effectué à New-York, en effet, la présence récemment constatée d’irlandais dans les parages a fini d’attirer notre attention. Nous venons de passer deux ans à dissoudre une branche de l’Irish Mob et voilà, que, comme une vilaine maladie, ils refont surface. Néanmoins, nos efforts ne seront pas uniquement concentrés sur ce petit groupe, l’hégémonie de non pas une mais trois organisations criminelles au sein de cette ville doit cesser. C’est pourquoi nous superviserons les enquêtes et ce, effectif immédiatement. Faith a conscience de l’effet qu’elle fait et des mots qu’elle emploie. Elle fait son maximum pour ne pas dire « nous reprenons l’enquête à partir de maintenant » qui risquerait de mettre ses relations en péril avec les inspecteurs. Nous attendons de votre part une coopération plénière et volontaire, nous souhaitons travailler conjointement avec votre service et vos contributions seront intégrées et notifiées. Vous connaissez le terrain, leurs habitudes, leurs fonctionnements : nous avons besoin de vous et vos ressources. C’est pourquoi nous allons saisir les dossiers que vous avez en votre possession. L’agent Bell vous montrera où déposer les copies. Le sourire de Faith a disparu depuis un moment, elle s’exprime clairement, tranquillement, sans brusquer, assez fort pour que chacun l’entende. Elle les caresse dans le sens du poil pour donner ensuite ses conditions. Inutile d’y aller au tour de force. Évidemment, elle garde pour elle toute la partie qu’elle destine aux affaires internes. La montagne de boulot qui l’attend ici… une pure merveille, une énigme compliquée. Si vous avez des questions… La blonde relève le poignet, jette un regard à sa montre. Vous avez dix minutes. Ensuite je vous laisserais travailler et vous préparer à d’éventuels entretiens individuels ainsi qu’à nous donner les copies de dossiers. » ⇜ code by bat'phanie ⇝
