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 whispers of hope | irene

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Jakob Hanson

Jakob Hanson
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quartier : en plein south side, professionnellement parlant. officieusement, il possède une maison dans le conté de Dixmoor, en banlieue de chicago
physique : deux cicatrices, blessures par balle datant de ses années de front. une large cicatrice au niveau du flan droit, résultat d'une bagarre de bar - un coup de couteau n'ayant pas été esquivé. il possède aussi une balafre assez laide sur le côté droit de la tête, là où une balle l'a frôlé de très près durant son infiltration chez les kings of speed.

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MessageSujet: whispers of hope | irene   whispers of hope | irene EmptyMar 29 Jan - 22:15

ft. Irene
whispers of hoper
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Un quart d'heure qu'il patiente devant cette maison déjà arpentée, cet havre de paix que ses « frères » aiment à fréquenter. Un soupire et son regard se porte au loin avant d'en revenir à ce qui lui fait face. Quelques jours, quelques semaines qu'elle se trouve entre ces murs, petit morceau de celle qu'il aime qu'il avait promit de protéger ; emportée, coincée entre les bras de ceux qu'il veut faire tomber, abandonnée par son propre père qu'il a – par le passé – plus d'une fois sauvé. Quelle connerie. Il tique, laisse ses prunelles noires se poser sur le cuir jeté côté passager. Il aimerait pouvoir faire plus, avancer dans cette affaire qui ne fait que traîner ; Dieu qu'il aimerait pouvoir tout terminer par ses propres moyens, taire tous les mensonges de ces gens qui impactent sur le monde. Un soupire, encore. Une main levée venue laver ses traits de son agacement avant de se risquer à connaître l'heure. Il est temps. Il ne doit pas être en retard. Les pas lourds mènent jusque la porte, son cuir sur le dos, sa chienne tenue à l'écart dans la voiture. Il va pour frapper quelques coups, sa capuche masquant encore les cicatrices restantes des derniers mois ; les bleus peinent à partir, sa peau à se réparer. Il lui faudra encore un peu de convalescence pour pleinement s'en remettre mais ça, ça il ne peut pas se le permettre. Pas maintenant. La main levée, l'autre dans la poche de son jean, il marque un temps d'arrêt, sait que la situation qui suivra sa présence révélée ici et le pourquoi de sa visite ne sera pas des plus simples. Ça hante ses songes, ça reste gravé dans un recoin assez illuminé. Jakob finit par se raviser. Ce n'est pas à lui de venir la récupérer, ce n'est pas à lui de s'en donner le droit ; il sait que l'homme qui se trouve certainement derrière le bois auquel il fait face n'aura que de questions plus que de bienveillance. Les rumeurs sont d'ors et déjà trop installées, trop présentes pour davantage les empirer. Dieu sait ce qui pourrait la suivre elle s'ils venaient à savoir tout ce qu'il cache derrière son masque bien enfoncé. Il se résigne à lui faire cette surprise, il prend le risque de décevoir le bout de femme qu'il se doit de rejoindre. Aussi, son détour n'aura servi à rien, c'est seul – bien qu'avec Faith – qu'il rejoint l'effroyable cœur de Chicago. Il brave les routes difficiles, la circulation qui ralentie parfois plus que de raison. Il passe outre les urgences qui hurlent, parfois, au détour d'une ruelle oubliée. Cette journée est pour lui, pour elle ; rien d'autre. Rien d'autre que cela. Au diable Daya et ses messages, ce rapport qu'elle attend – qu'ils attendent – quant à ce qu'il sait déjà. Il se fout de savoir les règles, ne tient pas à s'en rappeler. Jakob choisit, aujourd'hui, de ne suivre que ses plus simples envies.

Il s'est arrêté. Cinq minutes à peine. Il s'est arrêté dans la foulée, effrayant probablement la petite blonde qui tenait l'enseigne dans laquelle il s'est mit à errer, complètement paumé. Ça l'a fait sourire, en soit. Qui irait braquer une boutique de fleurs ? Il lui pardonne néanmoins son air stressé, les multiples regards qu'elle n'a cessé de lui glisser ; comme par peur qu'il ne se mette à hurler en dégainant une arme. Non, il n'est sorti de cet endroit armé que d'un bouquet, son air mal aimable venant rendre le contraste bien plus impressionnant qu'auparavant. Et c'est perdu dans ses pensées qu'il s'est posé près de l'institut, adossé contre le mur sale de l'avenue où la vie – malgré ce qu'elle est – continue. Cette fois, son cuir erre dans le coffre de son pick-up ; ce n'est pas l'agent qui vient, c'est lui. Rien que lui, ce qu'il aurait dû être plutôt que d'accepter ce travail de plus en plus dangereux, prenant ; ce job qu'il n'arrive plus vraiment à prédire, comme fut un temps. Et ce n'est que lorsque la porte s'ouvre une énième fois qu'il détourne le regard, quittant le sol abîmé pour se poser sur un visage qui semble se reconstituer. Comment en est-il arrivé à vouloir pouvoir tout donner pour ne serait-ce que s'assurer de sa sécurité ? Comment en est-il arrivé à vouloir presque sacrifier sa personne pour lui offrir rien qu'une parcelle de paix dans tout ce merdier qu'elle doit encore traverser ? Il souffle, s'en redresse, traversant les maigres mètres qui le tiennent encore loin d'elle. Elle. La seule sur qui ses yeux n'auraient pas dû se poser, femme de son coéquipier, promise à un homme envers qui il aurait dû tenir sa loyauté. Heureusement qu'il ne l'a pas fait. « Hé, j't'ai pris ça en passant. J'pensais que ce s'rait mieux de voir ça en sortant que ma sale gueule. C'pour me rattraper. » Il ose un sourire, un rictus gêné en partie caché par l'ombre de sa capuche toujours repliée, ça avant de lui tendre le bouquet qui aura eu raison de ses derniers billets. Il fait au mieux pour ces quelques morceaux de bonheur, sachant pertinemment – malgré tout – qu'il n'est pas à la hauteur. Elle mérite mieux, tellement mieux. Irene, oui, mérite bien mieux. « Ma première surprise a foiré donc j'me dis que c'est mieux qu'rien. On échange ? Les fleurs contre tes sacs ? »      

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Irene Howard

Irene Howard
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physique : petite: 1m55 - cicatrice au niveau de la poitrine pour des implants aujourd'hui retirés - ventre quelque peu distendu suite à deux grossesses dont une récente - pommette droite légèrement plus petite suite à des violences conjugales - maigreur causée par l'anxiété et une récente dépression: anorexique en guérison

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MessageSujet: Re: whispers of hope | irene   whispers of hope | irene EmptyJeu 4 Avr - 23:17

Whispers of Hope
Irene & Jakob

May, 2018.

La face rachitique s’observe. Emaciée, les joues encore creusées, à peine reconstituées, elle s’observe. Elle observe la perte, la peine, ou bien le gain tout dépend de quel point de vue elle ose se positionner enfin. Elle l’observe, elle, l’alliance encore au doigt malgré la signature apposée Encore au doigt malgré le mariage consommé, consumé, ayant brûlé à vif la peau restante sur tous les os. L’alliance, l’anneau, essentiels et indissociables jadis de l’être qui s’arrache, se détache et s’écorche. Minutes après minutes, Irene s’observe dans le miroir face à elle et égratigne mentalement les dernières couches de vernis résiduelles. Plus d’apparente vitalité, la renaissance pour but, pour finalité. Lentement, la femme dénude la main de l’épouse si longtemps habillée d’or et de diamants de plusieurs carats. Lentement, elle range dans un écrin de fortune l’anneau aux maudites décennies. Un carton clair, avec des bords grossièrement coupés qui enferme l’objet. Les yeux grands ouverts ne décochent ni clignements, ni larmes. La neutralité contre les traits, la gorge est sèche et fait quelques rebonds tandis qu’enfin elle s’agite. L’oiseau défait le nid éphémère qu’il a construit ici. Mésange du printemps désastreux mais désormais passé, Irene fait ses bagages, range cette chambre d’institut qui l’a accueillie durant plusieurs mois avant de définitivement la quitter. Valise qui roule dans les longs couloirs qui se veulent chaleureux, vêtements à l’intérieur soigneusement pliés, elle descend à l’accueil et remercie avec de magnifiques sourires enjôleurs le personnel qui s’est afféré à la soigner, à la calmer elle et son âme si désolée. Contre les papiers qu’on lui tend avant de pouvoir s’en quérir du dehors, elle hésite, fait tourner le stylo à la bille encrée pour finalement y signer son nom de jeune fille, oublié durant près de vingt années. Howard. Voilà c’est fait. Le papier gratté, elle s’est approprié de nouveau cette existence malheureuse de fille de raté, de chirurgien alcoolique qui a tout foiré ; de mère dépressive qui lui a laissé plus d’un gène à n’en pas douter pour se retrouver ici. Howard. Elle vient de se réapproprier cette existence de pauvre, de violée par un frère taré, de sœur de plein de gosses désœuvrés et affamés. C’est dingue comme un nom peut tout changer. C’est complètement dingue comme une appellation peut effacer en entier tout un passé, le pan de toute une vie cassée. O’Malley a le mérite de l’avoir tout autant brisée. Des cornes à en faire souffler plus fort le vent, des coups à en faire trembler le temps, et la mort d’un enfant à en faire pleurer éternellement, cette union lui a plus retiré que donné. Aujourd’hui las et fatiguée, Irene rebaptisée, à la toute nouvelle renommée, quitte le centre de traitement des troubles alimentaires pour s’en retourner à sa vie de femme bientôt divorcée, de mère s’étant absentée, de chirurgienne depuis trop longtemps en congés…mais aussi de femme qui se met de nouveau à aimer.
Dehors, derrière la grande porte du hall, qui l’attend entouré de fleurs aux milles couleurs, Jakob esquisse un grand sourire à son intention. Le vent chaud sur la robe encore trop grande et fendue fait flotter le vêtement et le soleil tape sur sa peau froide mais légèrement hâlée. Le froissement imperceptible du lin n’est rien comparé à la collision des corps lorsque la sylphide le rejoint enfin. L’espace tanguant autour d’elle, tout ne se stabilise que lorsqu’elle tombe dans les bras matériels. La vision rêveuse accumulée, comme un espoir porté durant cette convalescence se délaisse au profit d’impressions plus terrestres. Elle est si fine tout contre lui, si fine qu’elle s’y fond, se confond derrière le bouquet tandis qu’elle l’attrape pour lui délivrer un long baisé si patiemment attendu. Elle le réclame, l’acclame de sa présence penaude qui se laisse amadouer. Les paumes crispées sur les joues masculines, les pétales froissées tombent sur la courbure des reins arqués, hissés à un sommet bien trop haut perché. Dans la révolution de l’acte, Irene se sent bizarre, presque mal à l’aise d’être autant attirée par l’homme qui vient la chercher, la délivrer et l’emmener vers des lendemains plus prometteurs que ces veilles passées. Redescendant, ne se trouvant plus sur la pointe de ses pieds, elle capture le bouquet et le porte à l’arrondie fin de son nez. Les iris dorées se chiffonnent au milieu des roses anglaises entêtantes. Il a pensé à ses fleurs préférées. « Merci. » Il se gratte l’arrière du crâne, encore rougit par les salutations agitées qu’ils viennent d’échanger. Il attrape sa valise, la roule et la porte jusque dans le coffre de son pick-up noir. Elle a à peine le temps de se positionner aux côtés de la portière passager qu’il vient, qu’il lui ouvre et l’aide à monter la margelle du véhicule. Galant, elle ose franchir toutes les limites auparavant fixées en le retenant un instant, juste de quoi à nouveau chastement l’embrasser. Un rire silencieux s’extirpe de la commissure timide de ses lèvres qu’il garde entre-ouvertes en un rictus satisfait ; même lorsqu’il vient, à son tour, s’installer, prêt à les conduire dans les quartiers pittoresques du West Side.
Là-bas, non loin de sa maison probablement mise en vente d’ici quelques mois, les deux amants stationnent devant la maison coquette d’Alma. Après avoir rapidement regardé la courette parfaitement entretenue ; après avoir vérifié qu’aucune moto, pouvant appartenir à un Sebastian redouté, ne se trouvait dans les parages, Irene descend et s’enquête de sa fille, de ce précieux bébé que Gabriel lui tend presque une minute après qu’elle ait frappé. Chaleureusement remercié, elle décline l’invitation pour un café et promet de venir plus tard pour tout mettre à plat, discuter de l’incident étalé dans le temps et contre lequel ils ont décidé d’agir alors que rien ne les y obligeait. Elle veut rentrer. Elle veut absolument rentrer dans ce taudis qui n’est pas le sien, au milieu de ces meubles accompagnée de son enfant, de cet homme et de son chien. Elle promet, elle jure, elle tend même un chèque précédemment rédigé pour couvrir les frais et le dérangement que ce mélodrame a pu causer. McKinney refuse et la laisse s’échapper, reprendre toutes les affaires de la petite endormie qu’elle garde tout contre elle lorsqu’ils décident de reprendre la route.
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MessageSujet: Re: whispers of hope | irene   whispers of hope | irene EmptyJeu 18 Avr - 15:26

ft. Irene
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L'air semble moins lourd, moins saturé. C'est comme si le soleil s'était davantage réveillé. L'éclat n'en devient que plus important, que plus impressionnant – et ce serait mentir que de supposer qu'il ne s'en sent pas éblouie. L'homme aux mile cicatrices se laisse prendre au piège par la lueur flamboyante de la jeune femme qui, enfin, s'élance. Elle lui parvient, petite chose fragile qu'il enlace délicatement. Un baiser, un deuxième, la passion qui cherche à s'imposer ; ça fait des semaines qu'il ne fait qu'en rêver. La patience est finalement une vertu dont il est récompensé, c'est ce qui maltraite son cœur qui bat à s'en fatiguer. Jakob pourrait presque souhaiter que cet instant puisse durer, qui sait, une possible éternité. Mais le contact se rompt, à contrecœur en soit. La jeune femme descend du nuage pour rejoindre la terre ferme, la réalité qui semble enfin vouloir se ranger de leur côté. Ils en ont besoin, plus que jamais. « Merci. » Il esquisse un sourire, la laisse profiter du présent maigrement ramené ; il aurait aimé faire plus. Dans sa tête, cette femme-là mérite toutes les merveilles qui puissent exister. Il en a fait une déesse qu'il essaie de servir du mieux qu'il le peut, par tous les moyens qui lui soient à portée. Finalement, elle est la principale raison pour laquelle il est si prêt à se battre. Une idée qui s'est inscrit en lui dès lors qu'il s'était laissé porter, emmener vers des images qu'il pensait loin de pouvoir se réaliser. Il ose un sourire en y songeant, s'animant enfin pour défaire pleinement la petite brune de sa valise, rejoignant le pick-up dans lequel il abandonne tout ça – un peu à la va-vite, il faut l'avouer, le besoin irrationnel d'être près d'elle comme par peur que quelque-chose ne vienne l’abîmer. Ça n'amène qu'à un nouveau baiser une fois la porte ouverte pour qu'elle puisse s'installer, l'homme profitant de ce dernier comme se soignant d'un manque qu'il n'a que trop peu géré. Vraiment, ce serait mentir que de dire qu'elle ne lui a pas manqué – raison pour laquelle son regard peine à s'en séparer. Il aimerait lui dire que tout ira pour le mieux, qu'il veillera sur elle quitte à s'en jeter dans le feu. Il aimerait pouvoir lui promettre qu'aucun mal ne pourra désormais l'approcher, que jamais il ne laissera quoi que ce soit arrivé. Mais au-delà de ces discours niais à souhait, Jake sait pertinemment qu'il ait des choses qu'il ne peut lui faire espérer. Et c'est une triste réalité qu'il tient à porter seul, finalement – elle l'avait sauvé, et en retour il ne peut affirmer qu'elle sera en sécurité. Il tique mais n'en dit rien, les yeux sur la route, sa main libre sur la cuisse féminine. L'ancien militaire pense en silence, essayant de prédire la suite des événements, essayant de prédire un happy-ending bien plus attrayant. Il lui doit ça, il s'est engagé dans cette mission-là. Jakob pourrait faire n'importe quoi, n'importe quoi pour qu'elle puisse vivre sereinement ne serait-ce que pour une fois.

Un arrêt, un seul avant que son antre ne soit retrouvée. Un arrêt avant que leur bulle ne puisse se réinventer. Il a tout porté, n'a laissé aux bras de ce petit bout de femme que cette fille qu'il surprotège également plus qu'il ne le devrait. Il a passé quelques heures avec elle à peine, quelques-heures de plus que son propre père. C'est un fait, Jake les aime plus que de raison ; une évidence peut-être pas inconnue de la maison – qui sait. « J'me suis arrangé pour faire l'plus de place possible. J'sais pas si ça ira mais si y'a pas assez, j'essaierai d'aller bouger des trucs ailleurs... » Il s'inquiète de son bien-être, peut-être à tord. Il est loin d'imaginer ses songes, ses envies, grattant l'arrière de sa tête après avoir délaissé sa valise dans un coin du minuscule salon. « J'vais nous faire un truc à manger, pose-toi avec elle, ok ? Il s'anime, ne compte plus vraiment les pas entrepris. Il ne lui faut pas plus de secondes que ça pour rejoindre le pitoyable coin cuisine qui orne l'appartement, cherchant d'ors et déjà quoi prendre pour lui préparer ce dont elle a bien besoin. Bordel qu'il aurait voulu lui épargner ça... T'veux j'prépare qu'que-chose pour Aby dans la foulée ? » La question est posée, traversant les quelques mètres qui le sépare d'elles. Et, avant que la réponse ne soit donnée, il lui revient. Jakob, les mains prises par un verre et une bouteille d'eau, revient imposer son ombre dans le salon, déposer le tout sur la table basse avant de s'asseoir aux côtés d'une Irene en meilleure forme – bien meilleure que fut un temps certes, mais encore trop maigre pour prétendre que tout soit réglé. Après tout, rien ne l'est encore. Il marque un temps d'arrêt lorsque ses esprits s'abandonnent vers ces idées, les prunelles posées sur elle à détailler le moindre de ses traits. « D'solé. Une pause et l'une de ses mains ose venir caresser sa joue avant de gagner la cascade brune. J'te promets qu'il t'arrivera rien maint'nant. Ok ? » Un murmure à peine audible – mensonge au vu de la voix qu'il a – Jakob brave la séparation qui les tient à distance pour déposer un baiser contre son front.      

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Irene Howard

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MessageSujet: Re: whispers of hope | irene   whispers of hope | irene EmptyDim 26 Mai - 2:46

Whispers of Hope
Irene & Jakob

May, 2018.

Dans les bras, tendrement posé, la mère chérie l'enfant. Dans le silence ainsi lovées, la femme et la fille se retrouvent enfin pour un semblant d'éternelle, un semblant de longtemps. Cajolé, serré contre le vide abyssale du cœur ouvert, le petit être sourit, attrape dans ses paumes plissées et minuscules la chevelure tombante. Irene rejoint le véhicule et sent tout cet amour monter, égorger les mauvais songes qui l'ont tant animé dernièrement et ce de par la simple présence de son bébé retrouvé. Laissant Gabriel et ses insistants services forcés pour garder l'angelot, elle lui abandonne pour tout prix et récompense la promesse de toujours soigner les motards malgré sa lâche et récente éviction. Le dû payé par les mots cédés, la gratitude exprimée avec énormément de remerciements, ils partent, pour ne presque plus jamais les revoir ; elle espère. Gabriel ferme la porte, exténué d'un maigre quotidien de père improvisé mais ravie d'avoir ainsi son médecin de conservé et son quotidien plus calme. Ils partent. Ils s'éloignent pour l'intimité, pour les faubourgs crasseux du sud. Ils avancent pour les ruelles grises et sales, pour les immeubles bas aux étages parfois noirs et incendiés. Ils vont pour la couverture minable d'un flic qui exerce, seul, qui vit, seul et qui se démerde seul. La criminalité sur le bas côté parfois croisée, qui les observe, le pic-up se fraye un chemin jusqu'à la demeure qui abrite en ses vingt étages, le studio délabré. La porte d'entrée cassée, les vitres brisées, les interphones usagés et l’ascenseur en panne ; ils gravissent le tout à pieds. Encore frêle, ayant toujours de grandes difficultés à correctement manger, Irene tangue, Irene vacille entre les marches mais garde contenance lorsque Jake se retourne. Il a, depuis le début, les mouvements saccadés. Il a les pas qui se précipitent, s'emmêlent et les mains qui fendent l'air pour tout prendre, tout porter, tout lui arracher. Il est nerveux, tendue, stressé et elle ne souhaite en rien en rajouter. Alors, quand ils entrent dans le taudis ;  quand ils s'installent dans la vétuste pièce aux murs jaunies ; elle sourit. Poliment, chaleureusement, Irene lui sourit. « J'me suis arrangé pour faire l'plus de place possible. J'sais pas si ça ira mais si y'a pas assez, j'essaierai d'aller bouger des trucs ailleurs... » Les cailloux de sa voix grumeleuse résonnent de façon grave dans l'espace peu meublé. Par laisser de la place, elle constate qu'il a fourré tout le contenu de son armoire dans un sac militaire. Par laisser de la place, elle constate qu'il a collé le lit au mur pour mettre celui de la petite à côté ; qu'il a viré la ridicule tablette qui lui servait pour manger. Il a tout fait. Tout son possible, il l'a exécuté au détriment de son confort, de sa petite vie bien organisée et rangée. Au fond, elle ne peut s'empêcher de voir les choses de façon raisonnée, de constater qu'entre la grande maison parfaitement décorée et ici, il y a un irrémédiable fossé. L'endroit n'est pas adapté, il est minable, froid, humide et peu éclairé. Il est ridicule, la peinture rugueuse s'effrite, la moquette dépassée par les années se soulève dans les angles et pourtant, pourtant, lorsqu'elle prend position sur le canapé, Irene s'y sent bien plus chez elle que dans cette chère et tendre maison qu'elle s'est vue contrainte et forcée d'abandonner. « C'est parfait. Il ne fallait pas en faire autant Jake... » Reconnaissante mais gênée par les innombrables efforts de l'homme, elle ne sait pas où se trouve sa place exactement. Penaude, elle se contente timidement de suivre ce qu'il dit, d'être guidée. Elle fait ce qu'il dit, se positionne sur le canapé et attend, rattrape le temps qui a passé, celui qui l'a éloignée de sa fille, de sa chaire serrée, bordée. La sylphide bascule, chantonne, doucement. Le murmure de la voix se fait doux, imperceptible si ce n'est pour celle à qui elle le destine. La psalmodie la console, elle, plus que le bébé. Elle rythme son pouls, apaise les maux de l'abandon de son propre et précieux sang dans la tendre mélodie. La syllabe s’entraîne, se roule sur elle même, se répète et mute en litanie, en souvenir maternel, de ceux qui restent inconsciemment gravés. Un son, une odeur florale et sucrée et la peau douce, blanche de l'âme tant aimée. Les lèvres embrassent le front, dorlotent le poupon qui s'endort et n'esquisse qu'un soubresaut lorsque Jakob en vient finalement à s’asseoir à leurs côtés. Il est troublé. La confusion de ses traits marqués par la stupidité de l'inquiétude lui confère une mine atroce. « D'solé » Il se décide à la toucher, à conférer enfin à cet espace clos un semblant d'intimité ; une relation de couple qui naît. Il ose prendre sa chevelure entre ses doigts épais, dans ses mains puissantes qui jouent, titillent pour s'occuper.  « J'te promets qu'il t'arrivera rien maint'nant. Ok ? »  La promesse se fait dans un battement de cils entendu de la part de la femme. Elle ose y croire. Elle ose laisser le fantasme l'habiter; celui d'une vie tranquille, simple et heureuse dans une sorte de famille recomposée. Loin. Loin de tout ce qui est arrivé, de tout ce qui a été subit de plein fouet. La douleur encore omniprésente des dernières épreuves endurées commence à s'estomper, un peu, lentement. Le baiser qu'il traîne sur elle recouvre sa souffrance et ses peurs de gaze blanche qui s'imbibe pourtant bien vite. C'est comme ces médocs, ces choses, ces trucs injectés, testés, avalés consommés et parfois même gerbés. Il apaise l'absence, l'indécente façon dont elle a été et dont elle s'est elle même traitée. Le remède lui aussi malade d'anxiété va pour se relever, pour partir à nouveau mais elle le retient. « Hey. » Elle se redresse, va porter le chérubin assoupie pour son lit et revient vers lui. Elle le surplombe un court instant avant de se mettre à genoux devant lui, de se faufiler entre ses genoux pour venir trouver son visage, l'attirer, le redessiner comme elle peut du bout de ses doigts « Arrête de t'en faire. Ça va. Tout va bien ok ? Tu n'es pas obligé de te mettre dans cet état d'accord ? » Le regard brun dans la pénombre l'implore avec raison. « On est ensemble maintenant. » Elle lui sourit. Sincèrement. Elle lui sourit de pouvoir prononcer cette si belle réalité. « On est ensemble. Et c'est notre première soirée. Tu devrais en profiter au lieu de courir partout. »
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MessageSujet: Re: whispers of hope | irene   whispers of hope | irene EmptyLun 3 Juin - 14:10

ft. Irene
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Un bref coup d’œil sur les alentours suffit à lui faire prendre conscience du pittoresque dans lequel il l'embarque en souhaitant bien faire. Jake prend sur lui, tait cette réalité mais elle heurte sa raison, parvient à taquiner le bonheur qu'il devrait ressentir en cet instant. Ça le démange, plus qu'il ne pourrait l'admettre, de pouvoir faire mieux. Il hésite même un court moment, il hésite à lui dire de ne pas s'installer, de ne pas prendre d'aises entre ces murs parce qu'elle mérite mieux, parce qu'il peut offrir davantage. Mais, ce soir, il n'y peut rien. Non, force est d'admettre qu'il devra s'en remettre au sourire de la femme qu'il est allé chercher, celle envers qui sa promesse vient de s'énoncer. A perdre ses prunelles sur elle, il sait qu'il pourrait tant donner. Raison pour laquelle il va pour se relever, s'animer encore et encore comme par peur qu'elle ne puisse pas trouver un semblant de paix malgré la sécurité qu'il peut être à lui seul. Jake en fait beaucoup, peut-être trop, chose qu'il ne remarque pas de suite, pas avant que la main féminine ne s'empare de son bras. « Hey. » Coupé dans son élan, il marque l'arrêt, contemple Irene qui se laisse, délaisse sa fille endormie dans le lit choisit par l'ancien militaire. Il hésite encore à faire quoi que ce soit, un peu paumé, pas habitué. Après Maria, Jakob n'a jamais vécu que seul – seul avec Faith qui guette, dans un coin de l'appartement, la scène qui se joue calmement. Parce qu'elle lui revient, la Belle, s'imposant, à genoux devant lui, venant encadrer ses traits stressés de ses paumes apaisantes. Il esquisse un maigre sourire, quelque-chose de tendu malgré le calme qu'elle insuffle par sa simple présence. Elle a ce don de faire taire ses démons, cette tempête infernale qui n'a jamais réellement cessée de sévir en son for intérieur. « Arrête de t'en faire. Ça va. Tout va bien ok ? Tu n'es pas obligé de te mettre dans cet état d'accord ? » Un sourire et le regard fuyant. Jakob n'ose pas réellement lui faire face, pas en sachant qu'elle voit, qu'elle ressent toute cette panique qui le prend. Et ça lui coûte d'y revenir, plus qu'il ne pourrait l'avouer, Hanson aimerait ne pas avoir à également l'inquiéter. « On est ensemble maintenant. » Et, cette fois, c'est à son tour de venir déposer une main contre sa joue, dessinant presque son sourire, ses nombreux efforts pour le rassurer quand ces rôles-là devraient être inversés. « On est ensemble. Et c'est notre première soirée. Tu devrais en profiter au lieu de courir partout. » Et elle n'a pas totalement tord, dans le fond. Raison pour laquelle, finalement, son dos retrouve le maigre confort du canapé. Prendre sur lui, ne pas s'inquiéter, il essaiera – pour elle, en tout cas. L'homme qui tient à ce que tout soit parfait, un peu à son image à elle, devra accepter de lever un peu le pied.

« J'vais essayer, ok ? » Il ose un sourire, un peu taquin, conscient qu'elle ne le laissera pas faire comme il entendait pourvoir s'y pendre avant qu'elle ne lui coupe l'herbe sous le pied, avant qu'elle ne lui revienne et s'impose entre ses pensées et l'exécution de ces dernières. Mais, pour ce soir, il y parvient. Jakob met un terme aux légères paniques qu'il ressent pour se concentrer sur elle, sur sa présence, sur ce corps léger qu'il attire un peu plus contre lui. Un baiser échangé puis une étreinte pour pleinement en profiter. Il s'enivre de son parfum retrouvé, de cette chaleur dont il s'est entiché. Il laisse l'instant passer, les secondes doucement s'écouler sans rien, pas un bruit, pas un faux pas. Rien si ce n'est sa respiration qui se brise dans son cou, rien si ce n'est les battements de son cœur qui frappe encore et encore contre sa poitrine, cherchant – qui sait – le sien et le rythme qui y règne. « Qu'est-ce que tu comptes faire, maintenant ? » Il ose, fait en sorte que sa voix n'aille pas déranger Abby qui dort à leurs côtés. L'une de ses mains continuent les arabesques dans son dos tandis que l'autre se perd dans la cascade claire qui coule jusque les épaules du médecin. « J'peux faire quelque-chose pour t'aider un peu ? » Et il lui revient, croisant son regard quand il s'adosse à nouveau contre le canapé, les mains désormais sur les cuisses de la jeune femme calées contre les siennes. « Pas c'soir mais après, dans la semaine ou comme t'veux. Si t'as besoin d'un truc ou quoi j'peux peut-être m'en occuper. » Il continue, ne se rend même pas compte d'en revenir à cette légère inquiétude dont elle essayait de le congédier. C'est le souci avec lui quand elle est aussi près, il tient à lui rendre une certaine justice, à être parfait.       

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Irene Howard

Irene Howard
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physique : petite: 1m55 - cicatrice au niveau de la poitrine pour des implants aujourd'hui retirés - ventre quelque peu distendu suite à deux grossesses dont une récente - pommette droite légèrement plus petite suite à des violences conjugales - maigreur causée par l'anxiété et une récente dépression: anorexique en guérison

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MessageSujet: Re: whispers of hope | irene   whispers of hope | irene EmptyMar 16 Juil - 11:19

Whispers of Hope
Irene & Jakob

May, 2018.

La chaleur du corps. Douce, enveloppante, elle détend les muscles endoloris. La chaleur, lourde, entêtante, elle calme et apaise les tourments de l’esprit. Sur le canapé d’une mousse de piètre qualité, l’amant cesse l’inutilité des allers et venues. Il cesse les mouvements, les soubresauts inquiets et réchauffe la femme. Ses bras enlacent, ses bras soulèvent et serrent pour contenir les frissons, les craintes et les si terribles émotions. La chaleur, elle se love tout contre elle. Son odeur aussi, sucrée, énormément musquée emplie les narines et la gorge qu’il abreuve. Tout enrobe, tout glisse, tout épouse les courbes de l’être à guérir. Sans bouger, sans remuer, tout contre l’épaule large apposée, Irene n’ose rompre la position. Perchée sur l’arbre, les pieds et la tête qui ne touchent plus le sol et ses complexes vérités, elle n’ose briser l’équilibre, la balance et sa stable découverte. La joue rosie, froissée sur le coton du t-shirt, elle longe la masculinité marquée d’une jugulaire qu’elle pourrait sans cesse embrasser. Veine de la raison sentimentale, parcourant de la tête jusqu’au cœur, elle sent, s’accroche et s’imprègne de ce présent avec son sauveur. Dans le miroir crasseux du fond de la pièce, elle les voit, eux, elle observe. Elle observe les deux silhouettes qui s’amoncellent, cet amas de corps immobiles et amoureux. Désormais, c’est terminé. Retour au point de départ. Retour au point d’appel, de détresse et de cet inexorable secours. Dans l’appartement vétuste, à s’enlacer, à se réparer ; ils remontent comme dix ans en arrière. Pétés, bousillés à se chercher, se débattre, espérer. La Guerre, l’Amour - même combat sans paix ; même violence stupide d’un attachement à une néfaste et sombre entité dont ils ressortent sans cesse piétinés. Retour au point de départ, retour à ce soir fatidique à s’embrasser, à se combler. Retour à ce soir quasi similaire d’une fatalité consommée, eux deux liés, l’âme encore en peine et déchirée. Qu’est ce qui a bien pu tant évoluer au final en une décennie passée ? L’œil n’est plus bleu ni gonflé, la pommette est refermée mais l’anorexie et la dépression l’ont attaquée. Un enfant est mort, un autre est né. Trahie, délaissée, toujours insultée et trompée. Lui, le front troqué pour les gangs affamés. Il attend. Il attend toujours d’être tué et puis d’être aimé aussi par l’impossible, par le paradoxe qu’elle est - scindée, divisée entre l’autre et lui, entre la mort et la vie. Sur les bras, les doigts frêles caressent, dessinent des cercles invisibles comme pour marquer le cycle, l’éternel recommencement auquel ils ont toujours été voués même si cette fois, pour elle, c’est terminé. C’est terminé. Sebastian l’a jetée, remplacée pour plus jeune, plus riche, plus jolie. C’est terminé et le vide de sa toute nouvelle condition la laisse perdue. Pétrifiée. « Qu’est-ce que tu comptes faire maintenant ? » Elle se redresse, ramenée à lui par les teintes gutturales de sa voix. « Et bien…ça ne va pas être de tout repos dans les jours à venir. » Elle soupire, canalise ses pensées sur les faits, sur les actes, sur ces mille et une choses à exécuter loin des ressentis encore trop difficiles à gérer. Digérer. « Je n’ai pas vraiment besoin d’aide mais je vais effectivement avoir pas mal de trucs à faire. » Les yeux se baissent sur le torse, les mains s’agitent, se tordent, se nouent et se serrent comme pour exprimer toute l’angoisse sous-jacente aux propos pourtant calmes et posés qu’elle parvient à débiter. Chirurgicale. « Tout d’abord je vais avoir besoin de louer un garde-meubles et ce, dès demain matin. Il va falloir qu’il soit suffisamment grand pour y mettre la moitié de la maison dedans…à moins que je ne fasse en sorte que certaines choses soient comprises dans la vente. Je vais devoir, avant ça, établir une liste de ce que je garde donc m’assurer qu’il ne soit pas présent dans la maison pour la faire, l’écrire, la faire certifier par mon avocat et ensuite tout vider ou partager équitablement. Après il va falloir tout transporter dans le dis garde-meubles – qui, je l’espère ne sera pas trop loin de la maison. Je vais devoir embaucher des déménageurs car nous n’allons pas y arriver seulement tous les deux. » Elle reprend son souffle et continue de perdre son regard dans le vide des nombreux actes à venir ; elle a les ongles qui comptent, forment des chiffres et des tirets imaginaires. « Ensuite il va falloir que je fasse tout ce qu’il faut pour remonter financièrement la pente. Il va falloir que je cherche un appartement pour nous, ou du moins pour moi et la petite pour ne pas t’embêter trop longtemps si tu ne peux pas ou ne veux pas venir. Je vais devoir aller à l’hôpital pour enclencher la fin de mon congé. Je vais devoir harceler mon assurance. Je vais devoir travailler double voir triple pour virer la personne qui m’a remplacée et payer les frais médicaux de ma thérapie et enfin je vais devoir rédiger l’accord du divorce à l’amiable pour séparer les biens correctement et faire en sorte qu’il ne me dégaine pas Alma sur le dos… » Les épaules tendues, la nuque raidie par le robotisme imposé de force, Irene confère à sa respiration un rythme dur, lent et soutenu pour ne pas amplifier les très légers tremblements qui la prennent à ainsi évoquer les prochaines difficultés. Devant elle, Jakob a redressé son dos contre le dossier, la ramenant plus contre lui au passage malgré la distance interloquée de son visage. Les sourcils froncés, la tête très légèrement penchée sur le côté, il exprime son incompréhension en cherchant à capter la fuite des prunelles submergées. Elle le déduit. Malgré les frasques, les quolibets et les étalements, il n’est pas au courant. « Il n’a rien dit ? … Il a demandé le divorce…il y a plusieurs semaines déjà. » Un haut de cœur se précipite, tord les boyaux mais elle le ravale et l’enterre bien profond « C’est terminé. » Irene acquiesce, accompagne la phrase d’un sourire convainquant et d’une pression plus affirmée contre la chaleur de l’homme qui commence déjà à lui manquer à ainsi plonger à nouveau dans les problèmes. « C’est terminé. Tout est enclenché et c’est lui qui l’a voulu. C’est lui qui l’a décidé. » Comme ils l’avaient espéré. Du moins comme il, l’avait espéré.  
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Dernière édition par Irene Howard le Jeu 15 Aoû - 19:48, édité 1 fois
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Jakob Hanson

Jakob Hanson
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physique : deux cicatrices, blessures par balle datant de ses années de front. une large cicatrice au niveau du flan droit, résultat d'une bagarre de bar - un coup de couteau n'ayant pas été esquivé. il possède aussi une balafre assez laide sur le côté droit de la tête, là où une balle l'a frôlé de très près durant son infiltration chez les kings of speed.

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MessageSujet: Re: whispers of hope | irene   whispers of hope | irene EmptySam 20 Juil - 20:28

ft. Irene
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Le regard se détache, arraché aux prunelles brunes de l'homme qui attendait une réponse – plus légère cependant. Jake croit percevoir tout le doute qui subsiste en elle, cette inquiétude dominante qui emplie et rouille, corrompt le cœur avec ténacité. Elle est là, bien ancrée, trop profondément insufflée. Il aurait voulu l'en défaire, il aurait voulu que les choses qu'ils ont vécu fassent la différence mais il en est loin – Irene est possiblement perdue, ce malgré ces années à se voir, se fréquenter. Ces années à essayer de lui faire entendre qu'elle devrait pleinement y renoncer. Il tique, légèrement, laisse la parole être prise et consumée. L'oreille est attentive, le cœur cherche à tout savoir – cependant, les raisons à ces mots-là ne sont pas encore tellement présentes, pas vraiment connues. Elle se perd dans un récit qui, pour lui, sort de nul part ; le quadragénaire songeant d'abord à une volonté plus qu'à une réalité. Elle s'y perd, laisse entendre les aurevoirs à cette maison dans laquelle ils l'avaient recueillis, celle dans laquelle a commencé la perdition de l'esprit. Jake contemple, essaie encore à comprendre, à suivre le débit des mots, des phrases. Irene dresse la liste, comme se parlant, l'oubliant. Lui, cet homme-là, qui se tient à ses côtés, qui détaille les traits féminins, taisant encore toutes ces questions à poser. Il ne suit pas tellement, n'a pas conscience que les souhaits que constituaient ses prières sont exaucés. Tout est flou et à la fois très clair. Il l'imagine, se fait ses scénarios dans sa tête. La machine est enclenchée, les choses ont commencé. Aussi, il s'en redresse, laisse la parole au petit bout de femme qu'il maintient contre lui. Elle continue, s'époumone presque à tout instaurer en l'instant – comme une promesse à ne pas oublier, comme un emploi du temps qu'il lui faudra respecter. Les temps ont changé, il n'a même pas su, Jake n'a rien entendu, trop inquiet, souvent ailleurs – un peu perdu. Les mains caressent doucement le dos et le bras de celle qu'il héberge tandis que les prunelles ont dévié, perdues sur un point qu'il est le seul à voir, les songes bien animés. Elle en a dit beaucoup, Irene est parvenue à raviver ces espoirs qu'il croyait fous. « Il n’a rien dit ? … Il a demandé le divorce… il y a plusieurs semaines déjà. » Il acquiesce en silence, assimilant tout ce que ça peut engendrer, apercevant enfin ces portes trop longtemps fermées. Le cauchemar qu'elle vivait est terminé. « C’est terminé. » Il esquisse un sourire, la laisse pleinement lui revenir. Jakob enserre un peu plus la présence qui se tient sur lui, ne réprimant pas cette joie tout juste retrouvée – comment le pourrait-il, lui qui a tant attendu, tant prié pour que cet instant puisse arriver. « C’est terminé. Tout est enclenché et c’est lui qui l’a voulu. C’est lui qui l’a décidé. » A croire que son bon sens l'a peut-être rattrapé. Le rictus s’accroît un peu, transformé en un sourire sincère tandis qu'il en revient à la femme aimée, celle qui n'est plus question de cacher.

L'emprise se resserre encore un peu, le baiser s'impose, aussitôt. Au diable tout ce qu'elle vient d'énoncer, toute cette inquiétude qu'elle porte à l'avenir des prochains mois – lui ne retient que l'évidence de ce qui pourrait en découler. C'est terminé. Sebastian oublié. Et elle est là, à ses côtés, tout contre lui, laissant ses lèvres caresser les siennes en une danse réclamée, de celle qu'ils ont connu il y a déjà quelques années. Un soupire, une satisfaction qui emplie le cœur et les songes. « J'sais pas quoi répondre, j'suis juste... ; non, il n'a pas tellement les mots. Le front féminin apposé contre le sien, les mains qui réclament sa présence, qui s'en abreuve jusqu'à plus soif comme qui dirait – si tant est que ce soit possible. Pour la première fois depuis longtemps, les ombres semblent s'écarter. La clarté revient, le beau temps et les cieux découverts n'aspirent qu'à d'autres jours, un peu moins prenants, un peu moins durs. Il se concentre là-dessus, sur cette idée fabuleuse que pourrait être sa vie désormais – avec elle, en sa compagnie. Ils ont rêvé de bien des choses, de bien des possibilités. Il s'est imaginé tout un monde avec elle pour s'y promener – Jake n'aspire plus qu'à cela, qu'à cette finalité. Il n'en attendait pas moins pour cette journée, déjà plus qu'heureux de pouvoir la récupérer, la sortir des travers dans lesquels elle s'était laissée tomber. J'suis content, en fait. » Les émotions parlent pour lui, l'homme n'étant pas tellement à l'aise avec les mots. Mais les traits trahissent bien des sentiments, une joie retrouvée et non cachée, bien ancrée sur le faciès un peu cassé. « J'vais prendre soin d'toi, ok ? Après tout ça, on va essayer d'se barrer, d'recommencer tout c'que cet enculé t'a fait. La main masculine caresse la joue, se perd jusque la cascade brune, un peu plus claire. Il esquisse un sourire, défait l'appréhension des jours passés. Il est un autre homme désormais, celui qu'elle mérite, celui qu'il veut être pour elle. J'vais t'aider à tout arranger. » Il insiste là-dessus, ne lui laisse pas vraiment le choix. Tout ne concerne plus qu'eux désormais, rien qu'eux. « C'terminé et ça pourra que aller. » Lui croit déjà le monde de la belle bien détaché de cet autre homme éloigné, de celui dont les choix n'ont été faits que par stupidité. Il croit en un avenir à construire, à ce futur qu'ils peuvent enfin entamer. Jake est loin d'imaginer les doutes qui la rongent, tout ce qui s'est joué en elle dès lors qu'elle s'est mise à parler, à tout dévoiler. Il est loin d'imaginer l'emprise que O'Malley pouvait avoir sur elle, persuadé d'avoir été assez. Lui croit qu'enfin, les choses sont vouées à s'améliorer, à réellement commencer. « Désolé, j'peux pas m'empêcher d'être satisfait d'savoir que ce connard s'en mordra les doigts au bout d'un moment et qu'ce sera trop tard. Il te méritait pas et j'pense pas être l'seul à l'dire et l'penser. » Une mèche brune est ramenée derrière son oreille tandis qu'il la contemple un instant, s'y intéressant avec un peu plus d'attention, essayant de passer au-dessus de cette joie insufflée. Égoïste, il n'a pensé qu'à son propre bonheur – convaincu qu'elle ne puisse pas regretter ce qui a été entamé par son ancien coéquipier, celui qu'elle avait épousé. Il l'espère, l'imagine, s'en persuade silencieusement et ce sans vraiment forcer.       

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MessageSujet: Re: whispers of hope | irene   whispers of hope | irene EmptyJeu 15 Aoû - 19:44

Whispers of Hope
Irene & Jakob

May, 2018.

La vérité. Au bord des lèvres, la vérité qui coule, silencieuse ; boulet qui tire les songes de l’esprit fragile. La vérité. La vérité, elle et les cauchemars, elle et les espoirs déchus. La vérité qui cogne, qui bat derrière l’utopie tant désirée, tant voulue qu’ils attendent depuis plusieurs années. Et elle, Irene, elle et ses couleurs pastelles, ses rêves passés et délavés par la pluie des sentiments. Et lui, Jakob, ses couleurs criardes et sa volonté d’acier que tout s’arrange et soit oublié. Lui, l’homme qu’elle aime un peu plus qu’à moitié. Elle, la cassée, celle qui se renferme sur une carcasse qu’elle ne connait pas, qu’elle n’a jamais bâti ni même consolidé. Elle, l’abandonnée de l’architecte, la malfaçon délaissée du créateur cruel, mégalomane qui s’est tourné pour œuvre plus parfaite, sans fissures, pas encore effritée. Elle est recouverte, recouverte d’un linceul, du drap blanc et immaculé que l’on met d’ordinaire sur ces choses que l’on souhaite garder mais cacher, dérober à la poussière du temps qui passe et abîme. Elle est recouverte, tapissée, sans identité, le cœur arraché et plus que des miettes de béton et de douleur pour se remémorer cette passion qui l’a tant étranglée ; à laquelle elle avait connement donné un sens, s’y étant raccroché comme un dernier rempart à une solitude à laquelle chaque être est voué et à la perte d’un enfant prématurée. Dans le fond d’une pièce d’hôpital on l’a enfermée, on lui a mis du scotch pour la réparer, on lui a remis un peu de glaise, de quoi encore avancer sur son moule déformé pour se retrouver ici, sans utilité, sans personnalité. Jakob l’a récupérée, il semble satisfait de la silhouette à l’âme fatiguée mais il ignore encore tout des tonnes de crevasses, des déchirures qu’il va devoir combler pour la maintenir à ses côtés.
Alors, face à l’homme, face à la joie exprimée elle peine à garder contenance, à maintenir l’arc-en-ciel et s’émerveiller. Dissonance, la mélodie qu’ils jouent tous deux en leur for intérieur n’est pas totalement la même. Les sonorités se mêlent, se mélangent mais quelques violons crient, s’écartent, stridents et incapables de se satisfaire pleinement de ce tout nouveau présent. La musique est désordonnée, en disharmonie. Irene ne sait pas bluffer ni même faire taire le flot de ses instruments contraires. La tête qui tourne, virevolte et tombe dans les ailes de la folle girouette, elle déglutit durement quand il dit. Quand il dit qu’il est heureux, qu’il est content. Quand il dit qu’il a la rage aux tripes pour l’autre, pour l’ancien et monstrueux amant. Il ne voit que le bien. Il ne voit que le bon. Dans ses idées les mois de convalescence, l’anorexie et les larmes ne sont rien. Pour lui, il n’y a pas eu d’autre chemin. Il n’y a pas d’autres façons. Pour lui, Sebastian peut être aisément oublié, craché et rejeté. La vérité…La vérité c’est que ce fait est bien plus complexe, bien plus emmêlé. La vérité. Elle le lui doit pour que tout puisse pleinement commencer. « Je sais…je sais. » Elle ferme les yeux, termine de se délecter de l’ultime baiser qu’il vient de lui offrir. Probablement le dernier. Les yeux vont, la conscience traîne sur la valise dans l’entrée, sur cette chose qu’elle risque bien de devoir reprendre après avoir parlé. « Même si en réalité… C’est moi qui ne te mérite pas Jake. » Les bras se referment sur les côtes, sur l’organe qui bat encore et encore, infatigable, insupportable cœur exténué qui devrait parfois tout bonnement s’arrêter. « Ça…ça me fait bizarre tout ça en vrai. » Elle soupire, reste tout de même sur les genoux de l’homme, ne souhaite pas être à nouveau rejetée, balancée à la rue comme un vulgaire objet dépassé. Détesté. « J’veux dire... j’ai envie d’être franche avec toi et oui je suis contente d’être enfin avec toi, qu’on soit ensemble mais, mais ça m’a mise dans un tel état qu’il…qu’il me jette comme ça. Je ne peux pas te le cacher. Tu le sais, tu le sais, j’ai tout laissé en plan, j’ai été dans le centre... » Elle le sent, elle sent la prise et les muscles se détendre, s’éloigner, la laisser seule en vestige sur la montagne de son corps désormais détaché. Ce n’est qu’une question de seconde avant qu’il ne la jette, qu’il ne la fasse tomber au sol, dans la poussière, dans la merde de sa condition. « Ça fait depuis vingt ans que c’est comme ça, vingt ans que c’est moi qui tente de m’en aller, qui fait tout pour lui, qui pardonne, qui accepte et revient et tout recommence en permanence, en permanence. Ça fait vingt foutues putains d’années que je le crois comme une idiote parce qu’il fait quasiment tout à chaque fois pour me garder et là…là plus rien. Il …Il a tout oublié, tout…tout ce que j’ai fait pour lui…il m’a jeté comme si…comme si j’étais une moins que rien, comme si j’étais qu’une, que la pire des merdes et après toutes ces années à lui dédier ma foutue putain d’existence…ça m’a fait mal, ça me fait mal…je… » Les larmes montent, elle décide d’elle-même de se relever. Elle parle, elle s’ouvre, donne en pâture son marasme et tente de lui faire comprendre la honte qui l’anime. La honte, le vide, la fin d’un monde. Le seul qu’elle ait connu. « C’est, c’est vide…j’ai, j’arrive pas à être. A me sentir bien comme il faudrait. Il, c’est lui qui a payé mes études, qui a fait ma carrière, qui a voulu que j’ai ce style, cette couleur de cheveux, cette maison, que j’aime tel vin, les enfants, la voiture…je… je sais pas, je sais pas si j’aimais tout vraiment..si... Il a dit, il a promis que c’était que sa maladie et je l’ai cru, j’ai gaspillé tout ce temps et je, je t’ai fais attendre, attendre encore et encore. Je te mérites pas. Je ne te mérite pas Jake. T’es, t’es là, tu t’occupes d’une gamine que j’ai abandonné alors que t’es pas son père…t’es là, à, à, à t’occuper d’une paumée, d’une mauvaise mère… J’aurais dû le quitter plus tôt pour, pour que tu aies mieux que…ça. J’ai plus grand-chose à t’offrir maintenant. »
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MessageSujet: Re: whispers of hope | irene   whispers of hope | irene EmptySam 31 Aoû - 21:07

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whispers of hoper
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Les traits n'expriment pas le même bonheur, la même satisfaction. Il a le cœur qui se serre, le pire des scénarios qui s'ancre en son âme, en son être, jusque dans les tréfonds de ce qu'il a pu être – l'espace de quelques secondes, à peine. Aveugle, défait de toute réalité ; il aurait dû le voir, le prévoir, l'appréhender. Pauvre homme qu'il est, à penser que son amour n'a jamais été pleinement partagé. Il l'imagine, là, les prunelles qui détaillent celles de la jeune femme. Les lèvres s’entrouvrent, prédisent une dure nouvelle, une vérité qu'il ne peut parer. Jake croit déjà les entendre, ces mots infernaux, gangrène imparable qui longe les murs avec l'espoir de les faire pourrir. Ne sont-ils voués qu'à souffrir, là, dans des ténèbres distinctes mais à la fois partagées ? « Je sais…je sais. » Elle sait. Bien-sûr qu'elle sait, il n'a fait qu'énoncer ces propos durant des années. Car les images n'ont pas disparu, toujours présentes, bien installées dans la mémoire qui ressasse, qui rappelle. Il n'a fait que la briser, il n'a jamais su que l'abîmer – il aurait voulu mieux pour elle, petit ange défiguré. Un soupire inaudible, un filet d'air qui brave les lèvres et s'abat dans le bref silence retrouvé. Que dire de plus, qu'aurait-il dû dire de moins finalement. La question est là, en suspens, silencieuse mais pensée avec hargne. Les pupilles féminines lui échappent et, en ce moment précis, quelque-chose se fissure, prêt à imploser. Les poumons, peut-être, ou ce cœur maltraité. Il détaille, essaie à comprendre, à voir au-delà des paroles qui ne viennent pas. Pas encore. Des paroles qui ne venaient pas jusqu'alors. « Même si en réalité… C’est moi qui ne te mérite pas Jake. » Et les sourcils se froncent, cette fois. Il a l'incompréhension qui teinte les traits, qui se trahie à la bouche qui se crispe en une moue aux songes égarés. Son affirmation sonne fausse, déplacée ; d'eux deux, elle est celle qui vaut mile et un sacrifices quand lui doit avancer avec ses mains sales et ses péchés. « Ça… ça me fait bizarre tout ça en vrai. » Et si le brun de ses yeux parvenait à tenir la vue sur sa silhouette, sur ce petit être, il dévie enfin, apeuré – qui sait. La crainte d'un homme se dévoile parfois dans les pires moments et la voilà qui s'impose, tardive, poison incurable qui brave les veines jusqu'à l'organe aux notes irrégulières. « J’veux dire... j’ai envie d’être franche avec toi et oui je suis contente d’être enfin avec toi, qu’on soit ensemble mais, mais ça m’a mise dans un tel état qu’il…qu’il me jette comme ça. Je ne peux pas te le cacher. Tu le sais, tu le sais, j’ai tout laissé en plan, j’ai été dans le centre... » Et il n'a rien fait de plus que la soutenir, que l'aimer ; en vain peut-être. Le poids s'alourdit sur les épaules, la condition de l'homme bascule, maigre pilier qui n'a pas aidé. Pas assez pour qu'elle ne puisse avancer – dévastée, irréparable petit être qu'il pensait pouvoir élever au-dessus des déchets qu'on lui avait donné. Un soupire, silencieux. Un soupire qui conclue les mots qui viennent encore, qui s'installent dans le séjour avant qu'elle ne se relève d'elle-même. Oui, vingt ans. On oublie pas vingt ans – mais la douleur peut être un moyen de tirer un trait. Chose qu'elle n'a pas fait, qu'elle ne peut pas faire. Il comprend mais ne comprend pas, paradoxe insoutenable qui empoisonne les songes et la raison, de même que nombre de ses réflexions. « C’est, c’est vide… j’ai, j’arrive pas à être. Énième claque immatérielle, elle fait mal à l'ego, elle fait mal au cœur, elle fait mal aux efforts. Compréhensible, oui, mais à chaud inacceptable. La suite est à peine audible pour l'homme dont les traits se sont baissés, sourire ironique le long des lèvres. En la brisant elle, Sebastian les a brisé eux. Je te mérite pas. Je ne te mérite pas Jake. T’es, t’es là, tu t’occupes d’une gamine que j’ai abandonné alors que t’es pas son père… t’es là, à, à, à t’occuper d’une paumée, d’une mauvaise mère… J’aurais dû le quitter plus tôt pour, pour que tu aies mieux que… ça. J’ai plus grand-chose à t’offrir maintenant. » Et le bouquet final, aux dires et affirmations glaciales. Elle est persuadée de ce qu'elle a laissé s'installer, l'homme qu'il est et qu'il a été n'a rien arrangé, n'a rien changé.

La surprise est trop grande, trop prenante. Elle s'ancre en chacun de ses pores, instaure une vérité défaite, transformée. Il n'a pas eu le cœur à tout entendre, tout écouter plutôt – surprit, dégoutté. Le terme est dur mais réaliste, pour lui, depuis qu'elle a commencé à s'ouvrir, à se confier. Depuis qu'elle s'est donnée le courage de lui faire savoir que sans celui qu'il méprise depuis quelques années désormais, celui qu'ils ont trompé tous les deux, elle n'est rien, rien qui puisse lui aller. Si elle savait ; si elle savait qu'elle pourrait tout être, qu'elle n'a trouvé de nouveau qu'une rassurante liberté. Mais les liens ont été trop longtemps serrés, les chaînes ne se sont pas encore brisées. Irene y reste accrochée, sentiments qu'elle ne peut refouler – et lui ne doit que se taire, comprendre, accepter. Un rictus revient, anime les lèvres closes et le corps endolori. Les coudes rejoignent les genoux, les paumes frottent les traits abasourdis, en quelques secondes bien creusés. Et les mots commencent à manquer, il aimerait briser le silence qui reprend ses droits, qui vient s'installer entre les deux corps séparés mais rien ne vient, pas même une phrase, pas même un mot. Rien, si ce n'est la douleur – l'incompréhension quant à ce qu'il a comprit. Drôle de situation, drôle de retour. Il avait imaginé les choses autrement, il avait envisagé cette soirée différemment. L'ancien miliaire essaie à relever la tête, contemple la silhouette longiligne qui va et vient maigrement sous ses yeux ; dans l'attente, probablement. L'attente de quoi, finalement ? D'une réaction ? Elle est là, la sienne, trahie en un mutisme qu'il n'a même pas souhaité, qu'il ne peut forcément contrôlé. Mais le courage vient, la nécessité surtout. Elle réclame sa voix, ses ressentis ; elle réclame à ce qu'il utilise son droit de parole, son droit de liberté. Il peut lui dire, faire entendre la manière dont les choses sont vues de son côté. S'il doit entendre le sifflement de cette lame qu'elle vient de planter, elle doit savoir à quel point il peut en saigner – peut-être à tord, le discours mal comprit. S'il savait. S'il savait le fond de ses pensées. Mais l'homme est loin, à des kilomètres de pouvoir les deviner ; trop brute de décoffrage, trop ancré en l'instant présent. Il ne voit pas l'avenir, ni même le passé en vérité. Il ne voit rien qu'une idée mal interprétée. « Je... Un rire, désolé et triste, teinté d'une colère encore retenue. Il s'en veut, il s'en veut de ne pas avoir fait assez, lui qui pensait ses gestes adéquates pour combler ce vide qu'elle a enduré. Et un soupière, un énième soupire tandis que les prunelles brunes dévient, se portent sur le pitoyable appartement dans lequel la joie ne vient pas. J'sais pas quoi t'dire. » Non, il n'a pas les mots, pas ceux-là. « Na, j'sais pas quoi t'répondre à ça et j'suis même pas sûr d'vouloir le faire. » Il tique, laisse son dos reposer contre le canapé, les poumons lourds d'un air qu'il peine pourtant à respirer. La tension pèse, s’accroît le long de son dos. L'homme qui aurait pu porter des montagnes jusqu'au monde entier commence à perdre en force, stupéfait, hébété par ce qu'on vient de lui annoncer. Elle n'est rien, elle n'est plus rien – malgré sa présence, enfoncée dans son errance sans peut-être en avoir conscience. Il aurait tout fait pour elle, tout. Il aurait bravé les ténèbres s'il pouvait lui éviter ce néant, mais ça n'aurait servit à rien. Il n'y a jamais eu que l'autre, son ombre et ses maux. Il n'y a jamais eu que ça, Jakob n'était qu'une bouée dérivante à laquelle s'accrocher ; mais ça n'a pas suffit. Ça n'a pas suffit à la sauver, il le comprend désormais. « J'pensais qu'on avait avancé, en fait. J'pensais qu'on tenait un truc, qu'on avait réussi à construire autre chose que tout ça mais si j'comprends bien donc, ça faisait quand même partie d'ton monde avec lui quoi. » Songes donnés, servis avec une amertume aisément trahie par le ton employé. Il a l'âme qui se serre, qui se déchire à rendre cette possibilité réelle par sa voix. Il aurait voulu se taire, dans le fond, mais s'en retrouve incapable. Il doit faire savoir la douleur, il doit faire entendre son désarroi. Les prunelles dévient à nouveau, finalement, avant que les paupières ne se ferment. Un long souffle est prit, inspiré puis délaissé, la cage thoracique enfoncée. Un rictus mauvais colore les lèvres fermées, la colère qui gronde dans les tréfonds de son être continue à cogner, à gagner en ampleur, la déception s'en mêle. Jake repart en guerre... en guerre contre lui-même.       

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by Wiise
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