wait and see | addison

J'appose la dernière touche à mon plan du jour, un rouge flamboyant sur mes lèvres. D'ici quelques dizaines de minutes j'irai rejoindre ce type que je ne connais pas franchement personnellement malgré le fait que ma très chère sœur le fréquente officiellement depuis déjà cinq mois. Jusqu'ici je n'avais pas vraiment pris la peine de me pencher sur le sujet, je suis j'imagine beaucoup moins regardante qu'elle sur les fréquentations de l'autre, mais je dois reconnaître que cette histoire de desintox me fait tiquer. Pour une première raison évidente, à savoir que ma sœur a déjà donné dans le genre bonhomme pas fiable et déception cuisante, mais aussi parce que se faire soigner au frais de sa nana est un peu facile et ne génère à mes yeux aucune espèce de confiance quelle qu'elle soit. Mon manteau sur le bras, je viens m'assurer auprès de la gouvernante que ma sœur est bien à un dîner avec son agent ce soir, ce qu'elle me confirme sans attendre, me demandant si je souhaite lui laisser un message, ce que je refuse avec un sourire… tout ce que j'avais besoin de savoir c'est qu'elle ne dérangerait pas mon petit interlude avec son cher et tendre… il était temps de s'assurer que le lieutenant Goodwin n'avait que de bonnes intentions envers ma sœur.

C'est dans cette idée que j'avais mis au point ce petit stratagème, celui de le faire venir dans un restaurant huppé, criant le mot argent et pouvoir, image choisie pour un nom comme celui des Adler. Je n'avais pas eu envie de l'y voir s'y préparer, pas envie qu'il ne puisse répéter un discours parfaitement rôder, non je voulais pouvoir le prendre au dépourvu, lui enlever sa belle assurance et voir ce qui pouvait se cacher en dessous. C'était ainsi dans l'esprit de le tester que sous le nom accrocheur de ma sœur je l'avais convié à un dîner romantique dans un des lieux les plus chers que la ville ait à offrir. L'appât était lancé et j'espérais que la pêche ne serait pas bonne, je n'aspirais après tout qu'au bonheur mérité de ma sœur aîné. Le trajet se passe sans réelle encombre, rien en tout cas qui ne puisse justifier le quart d'heure de retard que j'impose, mais c'est un peu une vieille habitude chez moi, vestige sans doute des conventions inventées de ma très chère mère ou peut-être acte inconscient de celle qui aime à se faire désirer…peut-être un peu des deux à bien y réfléchir. Assise dans le taxi qui me conduit à mon point de chute, je ne réfléchis pas vraiment à ce qui m'attend, ni à ce que je compte dire, l'improvisation commencera au moment même où je franchirais la porte du restaurant et en attendant ce moment, c'est vers bien d'autres nom que se porte mes pensées, sur bien d'autres décisions dont j'ignore si elles sont les bonnes, l'avantage en soit je crois, c'est que tout le monde y compris moi-même est déjà prêt à me voir échouer, ce qui n'est pas le cas de la douce et parfaite Maxime et je compte bien faire en sorte que ca ne change pas…d'une façon ou bien d'une autre. Le véhicule s'immobilise finalement et je tends au chauffeur qui s'est bien gardé de me faire la conversation dieu merci, quelques billets verts en lui intimant de garder la monnaie avant de rejoindre l'entrée du Monteverde. Que le spectacle commence…

À peine arrivée que j'entends mon nom être énoncé, l'un des serveurs quémandant auprès de l'hôte installé à l'accueil, mon arrivée, un sourire pour l'impatient que j'aperçois de loin. « Ne vous fatiguez pas. Melle Adler pour deux- Huit heures trente. Le blond acquiesce et tend la main. Je crois pouvoir trouver mon chemin je vous remercie. Et je m'exécute finalement sans attendre plus de courbettes ou de fioritures, enfin je viens me planter devant la table à laquelle le lieutenant est déjà installé et devine à présent l'esquisse du guet-apens dans lequel il est tombé. « Monsieur Goodwin. Large sourire putassier, je ne peux que m'amuser un minimum de l'air déconcerté qu'il revêt, c'était après tout un peu le but de ce petit jeu. Désolée de vous décevoir, mais ce soir il vous faudra faire avec une autre Adler que celle que vous attendiez. Je vient défaire de mes épaules ma veste et la dépose sur le dossier de ma chaise, alors qu'un serveur rapplique illico presto pour tirer ma chaise. Ma pochette posée sur la table je m'installe, adresse un sourire à celui qui vient de se redresser. Un verre de bordeaux je vous prie. Et pour vous lieutenant ? »

Sa surprise flirt étroitement avec un agacement palpable de toute évidence et je m’en félicite. Le prendre au dépourvu était la première étape du test auquel je souhaite le soumettre, il n’y a que comme cela que je pourrais me faire une idée loin d’être tronquée, de ce qui peut bien se cacher derrière son apparence de flic coincé et bien sous tout rapport, ce que je sais déjà être une image bien loin de la réalité. Alors oui, il pourrais aussi juste se lever et filer face à cet supercherie mise à découvert, mais ne serait ce pas là un aveu de culpabilité ? Au-delà bien sûr du manque de considération que cela révélerait pour la sœur de sa chère et tendre. Ainsi, je suis quasiment sûr que ce ne sera pas le cas, il doit y avoir derrière les traits contrarié du lieutenant un semblant d’intelligence, en aucun cas ma sœur ne s’y serait intéressé outre mesure si ce n’était pas le cas. « De l'eau pour moi, ce sera parfait. Je ne bronche pas, ne le quitte pas non plus du regard alors que le serveur dépose les menus de chaque côté de la table avant de s’éloigner pour s’atteler à nos commandes. Le silence règne de nouveau et je lui laisse sa place, bien décidé à laisser à mon convive le loisir d’ exorciser sa surprise, ce qu’il ne tarde pas à faire.  Je dois avouer que vous avez du cran, cela va sans dire. Effectivement c’est là quelque chose dont je n’ai jamais manqué, et cela depuis aussi longtemps que ma chère mère puisse s’en plaindre. Je lève ma main droite, ornée de bagues étincelantes et hors de prix et esquisse un léger mouvement qu’il pourra interpréter comme il le souhaite, une invitation à continuer ou simplement l’appuie d’une évidence posée. Il a cet air qui vient remplacer l’incrédulité, plus vite que je ne l’aurais cru même, un air que je connais bien, celui d’une arrogance assumée que je maîtrise tout autant que lui. Mais évitons de perdre du temps, que me vaut l'honneur de votre présence ? Un quelconque rapport avec votre sœur, j'imagine. Je m’apprête à répondre sans vraiment me soucier de savoir s’il a terminé ou non, mais le serveur revient un verre dans chaque mains. Je le remercie et le regard partir avant d’être rappeler à mon vis-à-vis par la force des choses puisqu’il est déjà en train de renforcer son petit discours de type piqué dans son ego. Si vous comptiez me faire savoir qu'il faudrait que je prenne des distances – ou Dieu seul sait quoi d'autre – laissez moi vous dire que votre sœur est assez grande pour prendre ses décisions seule et sans chaperon ; tout autant que moi-même. Un sourire, ni plus ni moins, vient s’afficher sur mes lèvres, est-ce que ça m’amuse ? Honnêtement oui. Qui croit il être pour venir me dire à moi de quoi ma sœur est capable ou non alors qu’il ne sait probablement pas autant qu’il ne le pense. Les hommes et leur syndrome omniprésent de supériorité… Ceci étant dit, je suis ouvert aux explications quant au fait que Maxime n'est pas là... mais vous oui. »    

J’ai beau l’observer avec attention j’ai bien du mal à comprendre ce que ma sœur lui trouve, il a l’air d’un ennuie mortel et je doute que sourire fasse partie de ses capacité, mais bon je ne lui en demande pas tant de toute façon. Mes ongles viennent tapoter sur la carte que je n’ai pas encore pris la peine d’ouvrir dans un cliquetis sûrement peu agréable, mais je m’en fiche profondément, en réalité, je ne m’arrête que pour venir refermer mes doigts autour de mon verre de rouge dont je vient faire tourner la robe contre les parois avant de finalement venir à le goûter. Satisfaisant.

« Vous apprendrez mon cher Matthew, vous permettez que je vous appelle par votre prénom j’imagine ? Après tout il n’avais pas chipoter à laisser ma sœur régaler alors je doutais franchement que ce ne soit là une problématique et de toute façon la question est plus rhétorique qu’autre chose. Je lève une épaule, poursuit. Je disais donc que vous apprendrez que j’ai bien plus que du cran, notamment lorsqu’il s’agit de ma sœur, sur laquelle vous n’avez rien à m’apprendre que ce soit clair. Un sourire vient perler sur mes lèvres, sourire plus mesquin et factice que réellement sincère. Ce qui n’est pas votre cas et au vu de la relation que vous entretenez avec Maxime, je me suis dis qu’il était plus que temps de voir de quel bois vous vous chauffiez . Je vient avaler une petite gorgée de vin, m’y attarde un court instant. Après tout votre entrée au sein de la famille à été comment dire… particulière ? Je secoue légèrement la tête à la négative. Non ce n’est pas le terme. Discutable serait plus approprié vous ne trouvez pas ? » Et finalement un autre de mes sourire prônant cette même arrogance qu’il s essayait à afficher.

Il se révèle pour l’instant plutôt docile je dois dire, c’est intelligent et je n’en attendais pas forcément moins de sa part, puisqu’a en croire ma très cher sœur son prétendant serait voué d’une intelligence qui lui semble remarquable, tout comme son éducation, ce qui personnellement n’est vraiment pas quelque chose qui m’impressionne outre mesure, j’ai pour ma part bien d’autres éléments de jugement en tête. Il acquiesce ainsi à ma volonté de l’appeler par son prénom, un peu de familiarité ne serait pas du luxe après tout, surtout étant donné le chemin qu’il entame avec mon aînée. C’est d’ailleurs sur cette dernière que se porte ma prochaine réflexion, lui indiquant sans réel tact l’état des choses et ce qu’il lui faudrait sans aucun doute comprendre assez rapidement. Il n’a rien à m’apprendre sur elle et il est important si ce n’est essentiel qu’il comprenne que Maxime et moi partageons un lien singulier et fusionnel contre lequel il devrait se garder d’aller à l’encontre et bien que ce ne soit pas textuellement ce que je lui dit, c’est une approche évidente pour la suite. L’annonce de la raison derrière ma présence en lieu et place de Maxime provoque chez lui un changement comportementale, il se redresse, s’avance, vient négligemment posé ses coudes sur la table, visiblement près à en découdre. Bien c’est ce qui rendra tout ça un tantinet divertissant pour moi et peut-être également pour lui à en croire le léger rire qui vient à s’extirper de sa gorge jusqu’ici résolument close. « J'apprécie néanmoins l'importance que vous y accordez. Mais je l’espère, je l’espère vraiment, je donne après tout volontairement de mon ton pour que nous puissions mettre, voir même carrément étaler les cartes sur la table, loin de moi l’idée de jouer les harpies face à ce qui pourrait supposément faire le bonheur de ma sœur, néanmoins il est de mon devoir, de m’assurer qu’elle ne tombe pas entre des mains indélicates, elle a dans ce domaine déjà suffisamment donner et l’homme qui me fait face n’a pas une liste irréprochable d’actions à son actif. Et, devrais-je dire touché que ma présence aux côtés de votre sœur vous fasses ainsi vous déranger. Hmm la surenchère me plait nettement moins, qu’il ne crois pas que je suis là pour lui, ce n’est en aucun cas une vérité, non ma seule et unique préoccupation reste auprès de mon sang. Néanmoins, je vais revenir sur vos dires avec l'espoir d'une explication quant à ceux-ci, vous permettez ? Et il tend la main vers moi, attend même ma réponse, à laquelle j’offre un hochement de tête avant de porter mon verre à mes lèvres, délicat breuvage aux accent parfaitement maîtrisé, excellent choix du serveur je dois dire. Vous dites, et ce sont vos mots bien-sûr, que ma relation avec Maxime s'est imposée de manière discutable. Soit. Pardonnez-moi mais je ne vois pas en quoi ça peut être discutable. Une raison logique et organisée doit trouvée lieu dans une telle situation ? J’ignore si ce côté pompeux au possible est chez lui naturel ou si il sort le grand jeu face à moi, je ne serait pas étonné que ce soit récurent chez lui, ma sœur ayant toujours eu un faible pour les grandes manières et tout le tintouin, aspect sur lequel j’avais pris une direction diamétralement opposée, je les aimais beaucoup plus brut de décoffrage, mais comme on dit les goûts et les couleurs hein… Je ne suis pas un expert en terme de relation humaine, éclairez-moi là-dessus. » oh mais j’allais me faire un plaisir d’éclairer sa pauvre lanterne, d’autant plus s’il était celui qui en faisait la demande, ca me dédouanait sans doute un tantinet de ce qui pourrait bien sortir de ma bouche.  

Mon verre délicatement reposé sur la nappe immaculée de la table, je vient à mon tour poser un de mes coude sur la table, faisant machinalement tourner une de mes bagues sur elle-même.  « Ce n’est pas tellement votre relation en elle-même que je qualifie de discutable Matthew. Vous voyez aussi envahissante ou culotté pouvez-vous me trouver, je ne me permettrait pas de juger la nature de votre engagement l’un envers l’autre, ma sœur est une adulte, qui plus est intelligente…C’est un fait et je doute qu’il ne vienne à me contredire là dessus. Simplement je sais aussi ses faiblesses et les travers de votre genre…n’y voyez pas là une généralité certifié, néanmoins il en va de mon devoir de m’assurer que vos intentions sont exactement celles qu’elles devraient être. Mon regard reste fermement braqué dans le sien, je ne suis pas le moins du monde impressionnée, j’en ai vu bien d’autre avant lui.  Ainsi laissez-moi clarifier ma pensée, ce que je trouve discutable et foncièrement curieux est la commodité de la situation, vous rencontrez Maxime, lui cacher de toute évidence vos vices et pourtant la voilà après seulement quelques mois si ce n’est semaines soyons honnêtes, en votre compagnie à débourser je ne sais combien pour vous entretenir ou en tout cas vous « remettre d’aplomb » ; et je prend soin de venir mimer les guillemets invisibles de cette expression savamment choisie. Vous avouerez qu’il y a de quoi s’interroger… Je laisse planer un silence, lève un sourcil interrogateur, je ne compte pas prendre de pincette, je n’en ai de toute façon jamais eu la patience. Il faut dire que la police ne paie plus aussi bien qu’auparavant d’après ce que j’ai pu comprendre… » Léger sourire, trop plein de sarcasme et je vient repousser derrière mon épaule la masse de mes cheveux blond.

Si je ne puis lui ôter quelque chose, c’est que mon intervention et la raison de ma présence ici semble l’intéresser, en tout cas il ne viens pas m’interrompre toutes les cinq secondes, n’a pas cette étincelle d’homme impulsif et sur la défensive, comme bien d’autres que je connais et côtoie.  Je prend donc le temps de développer mon point de vu ou plutôt celui que j’essaye de me faire compte tenu des faits, rien d’autres. Je sais le ressentie de ma sœur, je sais son avis sur l’homme qui me fait face en l’instant, mais disons que je suis plus que septique quant au fait qu’il n’y a derrière cette rencontre, voir ce lien, rien de commode, rien de douteux. J’ai fréquenté bien trop de ses semblables pour avoir le regard naïf et aveugler par les sentiments de certaines de mes camarades de sexe féminin.  Lorsque je termine ma tirade, laisse mes craintes si l’on puis les appeler ainsi après la formulation que je leur ait donné, le lieutenant semble se relâcher  un peu, l’attention peut-être un peu moins présente et l’esprit vaquant dans les réponses qu’il pourrait me fournir. J’espère véritablement qu’il a dans sa manche un peu plus que des discours tout fait et prêt à être servie, parce que là encore je ne suis pas née de la dernière pluie et il lui faudra non pas être convaincant, mais véritablement sincère si il espère pouvoir me faire voir les choses d’une façon définitivement différente. Le dos de l’homme à présent contre sa chaise, laisse paraître un agacement certain, une pointe de jugement peut-être…peut-être oui bien sûr, non c’est évident qu’il le fait, bien sûr qu’il juge et c’est là quelque chose qui me laisse parfaitement indifférente, c’est loin d’être le genre de comportement qui puisse me déstabiliser, je n’en ai que trop l’habitude et cela depuis plus longtemps qu’il ne l’aurait fallu. Un soupir et le son de sa voix finie par se faire entendre. « J'ajouterais insultante au portrait que je me suis fait de vous, mademoiselle Adler. Un sourire vient s’afficher sur mes lèvres. Je ne suis pas du genre facile à cerner, même pour ceux qui me connaissent très bien, tout simplement parce que je revêt plus de facettes que la moyenne et il est difficile de savoir à l’avance à laquelle vous aurez à faire à un moment T, je ne lui reproche pas, mais je trouve amusant qu’il puisse croire avoir assez d’éléments pour dresser de moi une image caractérisée.  Et j’enchaînerais sur le fait que vous vous en faites pour trop peu. Imaginer que Maxime ne m'intéresse que pour les richesses que vous possédez est une idée trop simple pour l'esprit que j'osais pensé que vous aviez. Force est d'admettre que la bassesse des idées préconçues peut finalement frapper là où on l'attend le moins. Et il ose, il ose venir m’insulter, me qualifier d’idiote, en tout cas en quelque sorte, il croit faire face à une pauvre âme qui ne sait pas de quoi elle parle, il à tort, perdu dans son avis qu’il croit prédominant sur tout et tous.  Alors laissez-moi à mon tour vous éclairer sur un point : je fréquente votre sœur pour ce qu'elle est et non ce qu'elle possède. Quant à mes choix, en effet, elle ignorait tout des vices que vous avez évoqué mais je n'ai pas demandé sa pitié et encore moins son aide dans le choix final que j'ai finis par faire. Elle est intervenue de son propre chef et ce malgré mes refus quant à son implication dans ces erreurs qui ne concernaient que moi. Que l’idée vienne d’elle n’est pas pour moi une excuse et ne change en soit pas grand chose aux faits et à ce qui en découle, bien qu’il n’a pas l’air quant à lui de s’en formaliser, ce que je trouve parfaitement regrettable.  Il ne marque aucun point, au contraire, perd même un peu du quota de point qu’il pouvait avoir gagné d’une façon ou d’une autre. Pourtant son audace m’amuse, me plait même, bien plus que les mots dénués d’intérêt qui sorte de sa bouche pincée.  Je porte mon verre à mes lèvres, vient en boire une gorgée, ne le quittant pas du regard, je m’intéresse à ce qu’il dis et je suis là pour obtenir des réponses, qu’elle me plaise serait un plus, mais je n’y crois pour l’instant pas plus qu’en arrivant. Notez néanmoins que ce choix fut prit pour elle. Maxime est la raison pour laquelle j'ai choisi de me relever, pas l'argent qui gît derrière elle. Essayez d'être un peu plus au-dessus de tout ça, si ça n'avait été que cette motivation, j'en aurais profité pour continuer et non pas arrêter. »    C’est fort louable, en tout cas si il y a quelque chose de vrai dans ce qu’il dit, car il oublie bien vite que ce ne sont que des mots, rien ne me dis que ce n’est pas là du sentimentalisme overdosé ou encore qu’il a véritablement mis un frein à ses excès.  Lorsqu’il semble avoir terminé de s’exprimer, je viens reposer avec délicatesse mon verre sur la nappe immaculée de la table, avant de déposer l’un de mes bras sur le rebord de cette dernière. « C’est bien présomptueux que de penser mon inquiétude sans fondement voyons […] Trop peu ? Les faits me semble déjà suffisamment conséquents pour m’interroger, c’est de prendre les dits faits à la légère qui me semblerait bien naïf. Mes ongles viennent tapoter lentement sur la table, pas par agitation, mais plutôt par manque d’une patience que je n’ai pas et dont je ne fais pas souvent preuve, contrairement à ce soir. Croyez-le ou non. Peut-être mon cher Matthew, trouvez-vous ça trop simple, parce que vous n’avez jamais eu à faire aux vautours qui nous entourent très certainement en notre qualité d’héritières. Croyez-moi vous n’avez pas la moindre idée de ce dont vous parlez. Contrairement à moi. Je relève le menton, lui jette un regard assuré, mais relativement neutre. Peut-être comme bien d’autre mérite-t-il d’être éduqué sur le type de vie que nous menons.  Ceci étant dit, je suis ravie d’entendre l’étendue de vos sentiments au regard de Maxime, mais épargnez donc moi les pleurnicheries du type, je n’ai rien demander. Que ce soit le cas ou non vous avez au final accepter son argent non ?  Mon regard se fait faussement interrogateur, ne cherchant pas de réponse, mais plus une réaction.  Ne vous étonnez donc pas que je soit là à vous poser des questions sur le sujet, j’estime être dans mon bon droit après tout. Ma main rejoint alors le pied de mon verre, je ne m’en saisis pas, mais fait nonchalamment virevolter le liquide carmin dans son écrin de verre. Cet entretient n’est en rien une menace ou une attaque lieutenant. Je tiens juste à m’assurer que les mains entre lesquels ma sœur met tant de coeur et d’effort ne sont pas corrompues. Simple....précaution... »