I'm not drunk

i'm not drunk

Elle recommencera ? C’est qu’elle compte donc me recroiser, intéressant à savoir. Puis cela veut dire qu’elle est moins farouche qu’elle le laisser croire. Mais c’est bien quand je lui parle de son état qu’elle semble prendre la mouche interpellant le barman, pour lui dire qu’elle avait fini. J’ai touché un point sensible, on dirait, encore une info que je me note dans un coin de la mémoire. L’alcool, faut pas en parler, donc. Je vais me gêner tient. Puis vient une nouvelle pique, sur mon appartenance aux Kings justement. Je rigole à sa réflexion, je sens que je vais bien m’amuser avec elle, maintenant qu’elle est debout, et bien accrochée au bar. Je ne suis qu’un amuse-gueule, selon elle. Cela, voudrait-il dire qu’elle nous connaît mieux que la plupart des gens ? Faudra que je me renseigne sur elle, c’est fou le nombre d’infos qu’on peut trouver sur les gens avec un ordinateur, sans même avoir besoin de pirater quoi que ce soit, c’est facile de trouver des infos quand on sait où et comment chercher. Puis elle me demande de la laisser passer, sauf que je ne compte pas bouger. C’est marrant de la voir essayer de me repousser à deux mains. Il me faudrait un petit geste seulement pour parvenir à la faire tomber. C’est tellement agréable de savoir ça, de savoir que j’ai une position assez dominante sur elle.

Je me contente alors je la regarder faire, avant de reprendre la parole. « Je pensais que les Marines étaient un peu plus doués que ça. Alors que vous arrivez même pas à faire bouger un pauvre KOS. Parce que vous semblez bien nous connaître, un peu trop, je dirais même. Vous agissez pas comme la majorité des gens, vous avez pas peur et c’est pas l’alcool ça. Alors, hein ? Vous êtes qui pour pas avoir peur de moi ? » Je m’avance pas vraiment, mais fait pression pour la faire reculer, si tant et que ce soit possible, vu que le tabouret et dans son dos. « Dites-moi, Jess depuis combien de temps vous êtes revenu du Moyen-Orient ? Parce que vous semblez connaître les Kings, mais pas moi. Vous ne savez pas ce dont je suis capable… » Je lui attrape les poignets, pour éviter qu’elle ne se brise la nuque sur la bar comme je me penche en peu plus et surtout pour éviter qu’elle ne me mette un coup. Raison pour laquelle je sers un peu plus que nécessaire. Elle a déjà, fait mine de vouloir me frapper plus tôt, je compte pas prendre de risques.

Are you ?

octobre 2018

Evidemment, la poussée alcoolisée de Jess n’eut guère d’effet, et pour cause : elle n’était pas en pleine possession de ses moyens. L’eut-elle été d’ailleurs qu’elle n’aurait sans doute pas opté pour cette solution, mais plutôt pour une technique quelconque apprise à Parris Island. Un croche-patte bien sentit… Les grands gaillards comme lui tombaient comme un rien, quand on savait s’y prendre… Cependant les neurones de Jess n’étaient pas en état d’appliquer la moindre manoeuvre trop réfléchie. L’impulsif, oui. Le raisonné, lui, était parti à Miami.
En gros, elle faisait n’importe quoi, et de préférence le premier truc qui lui passait par la tête.

Or donc, Spencer ne bougeait pas, restant entre elle et la sortie, et elle commençait à s’agacer, ce qui n’était pas non plus la meilleure façon de prendre de bonnes décisions. Elle plissa les yeux alors qu’il recommençait à parler, et une sonnette d’alarme résonna dans la tête de notre inspectrice. En avait-elle trop dit ? Trop fait ? Elle n’arrivait plus à se souvenir. La seule chose dont elle était sûre, c’est qu’elle ne voulait pas qu’il se doutât qu’elle faisait partie de la police. Pas tant qu’elle était dans cet état - pas dans la pleine mesure de ses moyens, vulnérable, comme le prouvait son impuissance à le faire bouger. C’eut été un risque trop grand, et les Kings n’étaient pas du genre à laisser passer ce genre d’occasion.
Cependant, elle réalisait vaguement qu’il était trop tard pour jouer les candides. De toute façon, elle avait essayé, c’était un échec cuisant. Et lui ? Quel était son vrai visage ? Le type sympa avec qui elle venait de vaguement philosopher, ou le dur en face d’elle cherchant à savoir ce qu’elle pouvait bien cacher ? Bien malgré elle, elle se retrouvait intriguée, voire attirée, avec l’envie de plus en plus furieuse d’éclaircir ce mystère, au-dela de toute prudence. Les questions qu’il pose lui tirent un sourire, néanmoins. Au moins, il s’intéresse. Elle l’intéresse...

Et il s’approche encore… sans vraiment s’approcher, pourtant…
Jess ne recule pas, mais se penche légèrement en arrière pour ne pas le quitter des yeux, au risque de se ramasser joliment, mais elle n’en a cure. Effet de l’alcool, de l’adrénaline, tout combiné, elle se retrouvait le souffle court et comme hypnotisée.
Foutu papillon…
Elle était tellement prise par l’instant qu’il la prit de court lorsqu’il lui attrapa les poignets. Le regard de Jess se baissa vivement avant de recroiser celui de Spencer, une lueur farouche s’allumant aussitôt.
Elle se crispa, mais force était de constater qu’il la tenait fermement. Le salut ne viendrait pas de là. Restait l’improvisation.
« Je vous dois aucune réponse, et je pourrais vous mettre sérieusement dans la merde avec quelques décibels. Mais je vais être sympa, je vais pas vous laisser dans le noir, ni vous renvoyer derrière les barreaux. » Elle n’ajouta pas qu’elle aurait été tout à fait disposée à lui offrir une agression sur agent, mais y renonça. Parce qu’elle n’avait pas ses menottes, et que si elle l’avait conduit au poste avec l’alcoolémie qui était la sienne, elle aurait été bonne pour un sacré interrogatoire. Et l’instinct de survie était encore assez vif pour l’en dissuader.
« Les Kings, on les connait, dans le coin. Suffit de lire les journaux, et vous l’avez écrit tout partout sur votre cuir. On est dans un lieu public, et si j’ai vraiment la trouille, je commande un taxi. Pas de quoi avoir peur, d’autant que jusqu’à y’a quelques minutes, vous étiez plutôt charmant… et il faut plus qu’un cuir et une moto pour faire peur à un Marine... » Jess leva le menton pour mieux le regarder. « Pour le reste, y’a douze ans, je jouais au milieu des champs de mines de Bagdad, alors vos petits exploits ici… Facebook et Wikileaks, c’étaient pas vraiment des références, à l’époque… Et je suis restée suffisamment longtemps là-bas pour que quand je rentre, votre petite affaire ait été remplacée par un sacré paquet d’autres... » Elle eut un sourire félin en éprouvant une nouvelle fois la prise de Spencer sur ses poignets - il tenait fermement - avant de poursuivre. « Vous ne savez pas plus ce dont je suis capable… C’est bien dommage... » Elle pencha la tête sur le côté, un peu pour détourner l’attention, puis vivement, elle prit appui sur la poigne de Spencer et leva une jambe. Sa cuisse se fraya un passage entre les jambes de Spencer jusqu’à l’aine. Elle ne porta aucun coup, mais pressa fortement, avec une légère rotation - quelque part entre la menace et la provocation. Jess enroula ensuite sa jambe autours de celle de Spencer. Par la force des choses, ils s’étaient nettement rapprochés, la distance entre eux se comptant en centimètres.

Elle tenait debout uniquement parce que Spencer la tenait. L’eut-il lâchée qu’elle se serait ramassée, mais sa jambe était positionnée de telle sorte qu’il chuterait également. Ils formaient un étrange enchevêtrement, quelque part entre défi et étreinte, comme un tango sur un fil. Tant et si bien que certains regards commençaient à se tourner vers eux.

i'm not drunk

Elle refuse de me répondre et ne me répondra pas. Du moins, c’est ce que je comprends avec son ‘je vous dois aucune réponse’. Elle menace encore, de crier et me mettre dans la merde. Elle décide aussi de me donner une explication. Donc, elle affirme ne pas me devoir d’explication, mais va quand même m’en donner une. J’en rigolerais presque si j’avais le temps. La voilà qu’elle se lance dans ses fameuses explications. Il suffit de lire les journaux ? Pas faux, vite dit, mais pas faux. Mon cuir ? Je bombe le torse comme elle en parle, c’est que je suis fier de lui. Le lieu public ? Je vais régler le problème rapidement. Elle me parle aussi de prendre un taxi. Parfait, en moto, j’aurais pas de mal à le suivre. J’étais charmant ? Si seulement elle savait comme je m’en bats les steaks. Quant au fait qu’il en faut plus pour lui faire peur, je suis tenté de lui parler de l’arme qui trône à ma ceinture, dans mon dos, mais je vais éviter.

Donc, il y a douze ans, elle était à Bagdad ? Tant mieux pour elle. Je m’en fiche. Mais si elle croit me vexer en me disant qu’on en parlait déjà plus à son retour, elle se met le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Une fois de plus, elle tente de se défaire de mon emprise, que je ressers encore, quitte à faire mal. Cette fois, je ne joue plus. Je ne sais pas de quoi elle est capable ? C’est vrai, mais je sais de quoi, moi, je suis capable. Si j’ai pu tuer un homme à main nu, elle, même Marine, ne devrait pas poser de problème. Mais ça aussi, je m’abstiens de le lui dire. Elle fait alors pression sur mon entre-jambe qui me force à baisser un instant les yeux, un sourire sadique apparaissant sur mon visage. Seulement, je ne peux pas la lâcher sans risquer de tomber avec elle. Mais en voyant le regard des gens autour de nous, il ne faut pas avoir le QI d’Einstein pour savoir ce qu’ils pensent voir. Une femme qui semble plus que provocante avec moi. Alors, je la force à se redresser en tirant sur ses poignets. « Inutile de crier, vous êtes bourrée et avec votre manège, tout le monde pense que vous me chauffez. J’ai rien à craindre, vous, oui. Allons dehors, au calme. » En tout cas, on ne peut pas dire que je ne suis pas convaincu. C’est vrai quoi, je passerais peut-être quelques heures en cellule et après. La situation est à mon avantage, là, et elle doit bien le savoir. Je la pousse alors vers l’extérieur du bar, en la prenant par les épaules, comme si j’avais cédé à la tentation. « Pendant que vous risquiez votre cul à Bagdad, moi je me faisais plus de fric que vous n’en verrez jamais et des amis bien plus dangereux que vous… Alors, Marines, toujours envie de jouer ? »

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» drunk call ø KURTIS
» (flashback) I don't get drunk : I just get less classy and more fun ! [Kurtis]