I'm not drunk

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Le Blue Frog’s, je suis jamais venu ici, je ne sais même pas depuis combien de temps ce bar existe. Pourtant, je suis né en ville, mais je venais pas vraiment dans ce quartier avant. Mais maintenant que je suis un homme libre, je compte bien profiter de la vie. Aussi, tant que le club n'a pas besoin de moi ce soir, je suis libre de faire ce que je veux. Aussi, je viens passer la soirée dans ce bar. J’ai envie de passer une soirée seul, enfin, le début de ma soirée en tout cas. Je pense que je retournerais au club, plus tard. Je savais pas trop comment m’habiller, alors j’ai fait simple. Jeans, t-shirt avec une chemise un peu plus épaisse pour les soirées d’octobre et bien sûr le cuir, qu’on ne quitte jamais, même si ça peut porter préjudice. Enfin, je vais essayer de ne pas penser à ça ce soir. Cette nuit, j’ai l’intention de profiter de ma liberté.

J’entre dans le bar, assez rempli, en même temps, la soirée à bien avancée déjà alors je ne devrais pas être surpris. Je cherche une place de l’œil et en trouve une au niveau du comptoir. Je m’installe donc et commande une bière. À côté de moi se trouve une jeune femme, qui ne semble pas à son premier verre. Sur le coup, je garde mes remarques pour moi. Me concentrant sur mon verre dont j’apprécie le contenu. Les manches de ma chemise sont remontées, ce qui laisse apparaître les divers tatouages qui les recouvrent, tout comme le dos de mes mains et mes doigts. Comme la femme recommande un verre, je fais signe au barman de le mettre sur ma note, je manque pas de fric alors c’est pas un problème. J’attends qu’elle ai son verre avant de tendre le miens pour trinquer. « Sacrée descente… que je souffle dans mon verre en le portant à mes lèvres. Ça vous dérange si je ne vous laisse pas boire seule ? »

Are you ?

octobre 2018

Le cadavre était encore frais quand ils étaient arrivés sur place. Le cadavre, ou du moins ce qu’il restait de la pauvre fille qui avait été tuée dans une ruelle. C’était moche. Très moche.
Il y avait des jours comme aujourd’hui où Jess se demandait pourquoi elle avait choisi la police en quittant les Marines. Pourquoi n’avait-elle pas opté pour autre chose ? Genre un crevettier. Naviguer au calme, au large de la Louisiane. Loin du tumulte et de la violence. Au fond, elle en connaissait la réponse : la vie n’est pas une boite de chocolat. Tout au plus une boite de fromage. La plupart pue, certains sont absolument immondes, beaucoup sont fadasses. Et quelques rares sont mangeables... Oui, il y a avait des jours comme aujourd’hui où son fond optimiste échouait à éclipser ses idées noires.
Ces jours-là, il lui était impossible de rester avec ses collègues, mais elle ne supportait pas plus de rester seule chez elle. Elle n’y passait que le temps de se changer. Alors elle allait chercher refuge dans un bar quelconque. Seul l’anonymat de la foule lui permettait de s’évader. Et puis aussi la boisson qui allait avec. Non qu’elle ait besoin de se cacher, hein. Après tout, elle ne faisait rien de mal. Mais elle répugnait à passer pour un pilier de bar. Alors elle changeait, systématiquement. Elle laissait s’écouler quelques semaines avant de revenir à un endroit. La ville était suffisamment vaste, et ca lui permettait de changer d’horizon, si l’on peut dire. Et puis zut, il n’y avait rien de répréhensible, si ?!

Bref, elle était au Blue Frog’s. Elle avait opté pour le jean, un top fluide, des bottines, les cheveux lachés… Un peu de confort. Sa veste était au vestiaire, en attendant qu’elle prenne le chemin du retour, plus tard.
Elle s’était installée au comptoir. Un bon moyen de ne pas se faire piétiner par les branchouilles qui passaient, mais aussi de ne pas trop peiner à être ravitaillée.
Elle devait être à sa troisième vodka-martini en ruminant sa culpabilité, quand elle capta l’homme qui s’installait à côté d’elle. Elle leva brièvement les yeux, le temps de noter machinalement le physique avenant et l’allure générale. Un regard rapide, sans vraiment le voir. Ces sorties-là ne sont pas destinées à faire des rencontres, même s’il lui était arrivé plus d’une fois de ne pas rentrer seule - et pas chez elle. Mais il était trop tôt encore pour que son marasme se soit évanoui. Elle ne marqua donc pas l’ombre d’un intérêt pour son voisin.

Son verre fini, elle leva un doigt en direction de Bob, le barman, qui, en pro, compris immédiatement le message. Et quand Bob posa le verre devant elle, c’est son voisin qui signifia au barman que ce verre serait pour lui. Du coup, Jess le regarda plus franchement, enregistrant les tatouages, le cuir trahissant le biker, les écussons, qu’elle connaissait suffisamment bien pour les étudier au travail et identifiant immédiatement celui des Kings. Elle détailla plus avant son visage. Pas mal. Mais clairement dangereux. Elle savait qu’elle devrait se méfier - surtout pas mentionner sa profession - mais cela voulait-il dire qu’elle ne pouvait pas mater un peu ?
« Merci. » dit-elle avec un léger sourire, qui s’élargit quand il tendit son verre pour trinquer. Jess leva son verre à son tour et prit une longue rasade de sa boisson. Avec la musique, elle n’était pas sure d’avoir entendu ce qu’il avait marmonné, mais la suite fut bien plus claire, et lui fit lever un sourcil surpris. Non qu’elle fréquentât beaucoup de bikers, mais la courtoisie de la question l’étonnait.
« Pas du tout. Surtout quand c’est demandé poliment. Beaucoup trop de mecs pensent qu’ils n’ont pas besoin de poser la question avant de s’inviter. Ceux-là, ca me donne plutôt envie de leur retourner leur verre. Sur la tête. » Ajouta-t-elle avec un sourire amusé. « Je m’appelle Jess. Et vous ? »

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J’observe la femme à côté de moi, elle est pas mal à regarder, même sacrément canon, je dirais. En même temps, il ne me faut pas grand-chose. Enfin, je ne pense pas à ça et me contente de lui sourire un instant comme elle trinque avec moi. Elle semble surprise par le fait que je lui demande son autorisation, mais je ne vois pas ce qu’il y a de particulier. Enfin, elle me confirme bien vite que j’ai vu juste en pensant que c’était mon attitude qui l’a surprise. Je rigole alors comme elle me parle de vouloir retourner le verre dans la tronche de certains mecs, je comprends tout à fait. Elle se présente alors et je note son prénom dans un coin de ma tête. « Spencer. » Juste le prénom, rien de plus, tout en lui tendant la main. Elle me la serre alors et je découvre avec bonheur qu’elle a une sacrée poigne pour une femme. C’est pas une fragile, on dirait. Je souris clairement avant de me concentrer sur ma bière.

« C’est la première fois que je viens ici, mais j’ai jamais vu une femme boire seule avant ce soir. Peine de cœur ? » Okay, il y a plus délicat pour engager une conversation, mais j’ai jamais été délicat comme gars, surtout pas ses douze dernières années. « Ou alors, vous n’avez pas eu de chance ce soir et aucun autre gars ne vous avez demander votre avis ? » Je ricane à ma propre connerie, me disant que j’y vais peut-être un peu fort de café pour le coup. « Vous avez déjà gâché des verres ce soir ? » Mais, j’insiste en plus. « Je suis désolé, je sais pas vraiment parler aux femmes. Enfin ça dépend des femmes et de ce qu’on entend par parler. Mais j’essaie de faire des efforts, surtout quand elles sont jolies à regarder. »

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octobre 2018

L’histoire du verre le fait rire. C’était le but, mais elle ne plaisantait qu’à moitié. Cela dit, avec elle, les rustres avaient plus de chances de finir les quatre fers en l’air que légèrement humides. Mais elle sourit plus largement néanmoins, en continuant de spéculer sur son vis-à-vis. L’autre objet de sa surprise était qu’il n’avait rien du biker de base. Ceux que Jess avaient pu croiser ressemblaient plutôt à des bourrins sans limite qu’à quelqu’un de fréquentable. Il fallait néanmoins leur laisser une chose : les Kings qu’elle avait rencontrés n’étaient pas vraiment en soirée mondaine. Plutôt en opération commandée… Pas vraiment le moment de donner dans la politesse…

Il se présenta à son tour, sur le même mode. Jess retint le prénom, tout en se demandant la raison de cette rétention d’information de la part dudit Spencer. Elle le faisait pour se préserver - sa sécurité, notamment, face à un repris de justice probable - mais lui ? Intéressante question, mais que Jess dut différer, car Spencer lui proposa un autre problème : une main tendue. Elle considéra un instant ladite main et croisa à nouveau le regard de l’homme en face d’elle. Sympathiser n’était en théorie pas une option. Il était plus que probable qu’ils se trouvent une nouvelle fois attablés face à face, mais dans un cadre nettement moins convivial que celui-ci. Ou pire, l’un au bout du canon du flingue de l’autre. D’un autre côté, refuser l’exposait à recevoir une question bien plus emmerdante dans l’immédiat : pourquoi ? Jess opta donc pour le confort immédiat, renvoyant à Future Jess la problématique Spencer-Kings, et rendit la poignée de main. Avec le sourire, siouplé.

Revenant à leurs boissons, Spencer finit par ouvrir la conversation. L’entrée en matière fit lever un sourcil surpris à Jess. Puis son étonnement se mua en amusement en le voyant s’empêtrer dans ses questions. Il finit de s’enterrer par des excuses qui tirèrent un léger rire à notre inspectrice. N’eut-il pas eu le cuir de gros dur que la situation eut été moins comique. Mais voir un biker se comporter comme un jeune homme intimidé était suffisamment incongru pour la faire réagir de la sorte. Et puis elle n’en était pas à son premier verre, ca n’aidait pas. Elle ne se moquait pas, et ce n’était pas la folle hilarité. Mais l’attitude de Spencer suffisait à alléger quelque peu le poids qui lui pesait ce soir-là.
« Merci. » Commenca-t-elle par répondre doucement au compliment qu’il lui faisait, bien qu’elle ait plongé le nez dans son verre. Ce n’était pas spécialement le genre de chose qu’elle aimait qu’on remarque chez elle. Elle n’aimait pas être définie par son physique, elle n’avait rien fait pour ca. Mais il fallait être hypocrite pour ne pas reconnaitre que cela faisait toujours plaisir.
Elle considéra les autres questions, se demandant comment y répondre sans trop en dire. Il était peut être seul, mais s’il l’étiquetait flic, il pouvait très bien décider de la suivre jusqu’à chez elle...
« Ca arrive pourtant… Pour des peines de coeur, envie de voir autre chose… Je pourrais être en train d’attendre quelqu’un… » Elle laissa planer un court silence avant de planter son regard dans celui de Spencer. « Ou bien une journée de merde au boulot. Ca marche aussi… » Elle eut un sourire beaucoup moins lumineux que les précédents, témoignant du poids que représentait effectivement cette foutue journée. « Ca permet d’évacuer un peu. Et puis des fois, des mecs décents se font connaitre, et on peut finir son verre de la bonne façon. » Elle leva légèrement son verre dans sa direction et ponctua d’une rasade de son cocktail.
« Et vous ? Les mecs ont plutôt l’habitude de sortir en bande… » Elle n’ajouta pas que cela concernait particulièrement les hommes qui s’étaient voués à une organisation comme les Kings.

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Bon, je ne me prends pas le contenu de son verre sur la tronche, c’est déjà ça. Il n’y a pas de petites victoires après tout. Je lui ai même tiré un sourire. Sans doute mon manque de pratique en ce qui concerne la drague. Faut dire que je me suis un peu emmêlé les pinceaux en effet. Pourtant, elle ne semble pas en prendre ombrage. Elle me répond même sur un ton que je trouve assez léger. Du moins sa première phrase quand elle me parle de peut-être attendre quelqu’un, c’est pas faux. Seulement le sourire qu’elle me sert alors s’estompe rapidement quand elle évoque une possible journée de merde au taf. Ok, donc évitons de parler de ça, j’ai pas des masses envie de me le prendre son verre. Alors la voir le tendre légèrement vers moi avant d’en boire une gorgée me rassure un peu. Elle me dit que cela permet de se détendre et que parfois un mec décent, si je reprends son terme, débarque. Dois-je en conclure que je suis décent ? Enfin, je n’ai pas le temps de réfléchir plus loin ou de lui poser la question, la voilà qui me retourne la question.

Bien jouez ! Je dois avouer que je m’y attendais pas à celle-là. Je me plonge dans mon verre, buvant une gorgée, cherchant comment aborder la chose. Mais, finalement, je me tourne un peu plus vers elle, lui faisant face, en pivotant sur le tabouret. « Mais qui vous dit que je vais rester seul encore longtemps ? » Je lui fais un clin d’œil avant de reprendre. « Non, sérieusement, la soirée ne fait que commencer pour moi et j’irais rejoindre ma ‘bande’ plus tard dans la nuit. » J’insiste bien sur le mot bande, parce que j’ai vu les regards sur le cuir, tout le monde connaît le MC. Puis j’avoue avoir une certaine fierté à le porter. C’est pas comme si j’avais parlé de trucs illégaux, ce que soit-disant passant je ne ferais jamais. « Mais du coup, vous attendez quelqu’un ou vous voulez oublier une journée de merde ? »

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octobre 2018

Merde, il avait vraiment l’air sympa. Qu’est-ce qu’il foutait avec un cuir sur le dos, je vous le demande… Bon, on ne demandait pas à Jess de l’adopter ou quoi, mais elle trouvait un certain écho à la maxime qui disait que les mecs libres étaient des cons, et les mecs biens étaient pris. Ou un truc du genre.
Oh bien sur, la remarque de Spencer laissait entendre qu’il n’avait aucune femme dans sa vie, mais le MC valait toutes les compagnes. Exigeant, il attendait une loyauté sans faille et ne pardonnait pas l’infidélité. Elle avait assez étudié le sujet au CPD pour savoir que les membres des KOS n’en sortaient que les pieds devant. Autre point noir - si toutefois Jess avait été un tant soit peu intéressée - les femmes y avaient une place de choix : tout en bas de l’échelle alimentaire. Tellement bas en fait qu’elles voyaient à peine la lumière. A moins que ces papillons de nuit ne considérassent que les membres du MC valaient tous les soleils… Mais elles s’y brûlaient douloureusement, parfois. Bref, Jess n’avait rien contre le fait de jouer, mais elle ne comptait pas trop s’approcher : elle n’avait pas l’âme d’une serpillère trop cuite. Quoique, entrer dans le jeu n’était-ce pas déjà se laisser attirer par la lumière ?

Elle n’eut cependant pas l’occasion d’emmener sa réflexion plus loin que Spencer la relança. Il est vrai qu’elle n’avait vraiment répondu à la question, mais elle avait espéré qu’il ne relèverait pas. Mais visiblement, on ne la lui faisait pas. Jess prit alors une grande inspiration avant de vider son verre.
« Journée de merde. » Lacha-t-elle en faisant signe à Bob de lui en servir un nouveau. On n’en était qu’au quatrième, après tout.
Les coudes sur le comptoir, elle tourna la tête avec un sourire sans joie en direction de Spencer.
« Le genre de journée qu’il faudrait pouvoir passer. Vous savez ce qu’il manque, dans la vie ? » Poursuivit-elle avec un air de conspiratrice. « Des jokers. Une carte, un pass, un… truc… Qui permettrait de sauter les étapes pourries. On garderait que ce qui est cool et amusant. On ferait des putains d’économies en anti-dépresseurs… » Son verre arriva alors, et elle s’en empara derechef, et presque en mode automatique, elle en prit la première gorgée.

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Alors va pour la journée de merde, comme excuse. Je regarde un peu surpris quand elle commande un verre de plus. J’avais même pas remarqué qu’elle avait fini celui que je lui ai offert. Moi qui en suis qu’à ma première bière… Si ça continue, elle va tomber de ce tabouret avant que je ne sois de nouveau sur la moto. Je glisse donc un petit « je vois ça » avant qu’elle ne continue. Le genre de journée qu’on voudrait passer ? Je vois tout à fait de quoi elle parle. Il y en a deux que j’aurais bien effacés de ma vie pendant longtemps, mais à bien y réfléchir, je ne changerais rien. Elle me tire un rire quand elle me parle d’avoir des cartes ou un truc du style pour passer les journées à la noix et faire des économies d’antidépresseurs. Ça se tient, mais ce n’est pas ainsi que je vois les choses. « C’est pas totalement idiot. Mais perso, je pense que ce sont justement nos épreuves, nos emmerdes qui font ce que nous sommes. Sans ça, on n’aurait pas de personnalité et puis, avouez, on se ferait sacrément chier. »

Je viens finir ma bière avant d’en commander une autre. Je compte pas me bourrer la gueule, mais deux trois bières, c’est pas ça qui va me coucher. « Bon, j’avoue que j’ai des trucs que j’aurais bien voulu faire différemment. Le genre de truc qui m’aurait évité douze ans de taule. » Je sais que balancer ce genre d’info comme ça peut surprendre, mais j’ai bien envie de voir sa réaction. Elle sait que je fais partie du MC, ça ne devrait l’étonner plus que ça, je pense. Puis, elle m’intrigue, alors j’aimerais voir comment elle va agir, maintenant qu’elle le sait. En attendant, je me retiens de ne pas rire quand je sens le type à côté de moi se décaler un peu. Lui au moins, il est intelligent ou alors lâche, je sais pas trop. « Et vous, vous voudriez changer quoi ? »

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octobre 2018

Elle n’avait pas relevé le je vois ca de Spencer. Après tout, elle effaçait sa journée de daube comme elle l’entendait, non ? A la place, leur conversation prenait un tour des plus surprenants : qui aurait cru qu’un membre des KOS put avoir suffisamment de matière grise pour se lancer dans un débat vaguement philosophique ? Les Kings avec lesquels elle avait eu l’occasion de discuter... si on pouvait parler de discussion quand un motard barbu et bedonnant vous abreuvait d’insultes sexistes alors que vous êtes en train de l’arrêter... ne semblaient donc pas capable d’inventer même l’eau chaude. Alors avoir un avis sur le sens de la vie… C’était surprenant.
Pourtant, Spencer n’avait pas tord, et elle était bien placée pour le savoir : ses emmerdes l’avaient forgée aussi surement que l’entrainement de Parris Island. Etait-ce pour autant une bonne chose, la question restait entière. Apres tout, des gens étaient morts, et on ne pouvait pas dire que le résultat la concernant était très reluisant. Elle n’en continua pas moins à le regarder parler, sans se départir de son sourire.

Cependant, lorsqu’il parla de prison, elle cilla. Il avait fait une peine de prison conséquente, mais il n’en portait pas la trace sur son cuir. Elle jeta un nouveau coup d’oeil qui se voulait discret aux badges qu’il arborait, mais elle ne retrouva pas celui qui glorifiait les peines acquises pour le Club. Cette constatation attisa sa curiosité, mais si elle voulait en savoir plus, elle allait devoir se montrer prudente : trop en dire risquait d’éveiller les soupçons de Spencer. Mais pourquoi diable avait-elle accepté de discuter avec lui ? Et ce verre ? Elle se retrouvait à jouer un jeu dangereux, alors que ce n’était pas le soir pour cela.
« Douze ans ? C’est pas rien ca ! Vous avez fait quoi ? » Elle opéra un léger recul destiner à se donner un air de biche effarouché, suffisant pour être crédible, pas assez pour lui donner l’impression qu’elle comptait le fuir. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire, des fois…

Elle considéra ensuite la dernière question de son vis-à-vis. Changer quoi… Tout semblait une réponse évidente, mais un peu trop facile. Elle prit une nouvelle gorgée de cocktail avant de se lancer.
« Y’a des trucs ouais. J’aurais sans doute du faire gaffe à mes fréquentations quand j’étais plus jeune. Et choisir une autre spécialité pour mon service. Je me serai évité pas mal d’emmerdement ! Et puis aussi… » non, pas parler de la police, même si c’avait été une idée un peu saugrenue, pour elle qui voulait retrouver un peu de paix. Mais elle était en civile, et même armée, se présenter comme tel à un membre des KOS revenait à signer son arrêt de mort. Elle enchaina donc avec la suite : « … changé d’endroit pour trainer avec ma bande, ca n’aurait sans doute pas tourné au drame. Mais d’un autre côté, si ca n’était pas arrivé, je n’aurais peut être jamais rejoint les Marines. Ou alors oui, changer de fréquentation ado… Enfin sauf que si j’avais été la princesse de papa comme tout le monde le voulait, je serais peut-être… Je ne sais pas, Miss New Jersey au concours de Miss America, à rêver d’un monde en paix et je serais sans doute une bien décorative potiche… Enfin pas New Jersey, Illinois. Et je finirais peut-être présentatrice météo à LA… Mais en fait vous êtes bien agaçant à avoir raison de la sorte ! » Elle fit une grimace faussement agacée avant de poursuivre. « Ok je comprends ce que vous voulez dire. Mais ca ne veut pas dire que le chemin n’est pas pénible… » doux euphémisme...

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Vous avez fait quoi ? Voilà, la question que beaucoup pose quand on parle de prison. C’est quoi cette fascination morbide pour les détenus et ancien détenus ? J’ai vraiment du mal à suivre. Qu’on se pose la question entre nous, c’est pour notre survie. Histoire de savoir qui est potentiellement dangereux, voir mortel, ou pas. Mais en dehors… Enfin bref. Je réceptionne ma seconde bière et bois une gorgée avant de lui répondre. « Piratage informatique. La banque fédérale. » Je ne donne pas plus d’information. J’ai pas vraiment envie d’y répondre en publique, sauf si elle insite, déjà que les personnes autour de nous ne sont pas rassurées. Ce qui soi-disant passant me fait bien marrer. Enfin, c’est depuis que je porte le cuir, c’est fou l’effet qu’il a sur les gens. Cette crainte, mélangée à la haine, c’est assez marrant. Ils ne savent pas vraiment comment réagir.

Elle reprend alors la parole, me parlant de ce qu’elle voudrait changer. Elle me parle d’une bande, je la vois pas dans une bande personnellement. Pas que les femmes n’en sont pas capable, mais juste… je sais pas. J’ai du mal. Puis elle parle des Marines, après avoir hésité un instant ce qui me fait tiquer un peu. Enfin, je n’ai pas le temps de lui demander ce qu’il se passe et pourquoi elle ne semble pas vouloir parler de certaine chose. Enfin, elle me parle alors du fait de pouvoir être Miss pour finir par faire la météo. Je le regarde un instant un peu plus qu’avant. Je la laisse finir avant de faire la moindre réflexion, elle râle d’ailleurs, à la fin. Parce qu’elle estime que j’ai raison, ce qui me fait sourire. Avant qu’elle ne parle du fait que le chemin n’en est pas forcément plus facile. « Vous auriez fait une sacrée Miss et peut-être même que vous m’auriez fait regarder la météo. » Je lui fais un clin d’œil avant de reboire une gorgée. « En tout cas, je dis pas que le chemin est pas pénible, la vie est ultra pénible, même si perso surtout, j’préfère m’éclater… pas mal les Marines. J’aurais pas pu. Je déteste l’autorité. Mais du coup, comment un ancien détenu peut vous faire reculer comme ça ? Vous avez vu pire qu’un gars dans un bar, cuir ou pas, non ? »

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Elle avait le nez dans son verre quand il lui donna la raison de sa peine de prison. En conséquence de quoi elle fit des bulles peu élégantes lorsqu’elle pouffa dans sa boisson. Elle avait envisagé beaucoup de choses, mais certainement pas ca. Jess reposa son verre et s’essuya le menton d’un doigt, tandis qu’elle se mordillait la lèvre pour récupérer un peu de liquide. Elégant, on vous l’avait dit…
« Pardon. C’est juste… » Elle sourit en s’essuyant la main dans une serviette en papier. « Enfin vous n’avez pas pas vraiment le genre geek boutonneux qui vit dans la cave de sa mère. » Elle nota en tout cas le motif d’emprisonnement. Des Spencer incarcérés pour avoir piraté la Banque Federale douze ans plus tôt, il ne devait pas y en avoir des milliers. D’ailleurs, une info du genre n’avait-elle pas circulée alors qu’elle était encore en Irak ? Une recherche la renseignerait à coup sur. De toute façon, elle commencait à avoir trop bu pour pouvoir rassembler ses souvenirs correctement. Voila qui commençait à être intéressant : encore deux ou trois verres, et elle aurait sans doute mis lesdits souvenirs suffisamment à distance pour s’abandonner au sommeil. Ou peut être autre chose…

Il sourit quand elle finit par se taire, et elle lui sourit en retour. Il était plutôt beau gosse pour un biker… A en oublier sa plaque et le cuir qu’il portait… Mais non. Ce n’était pas raisonnable, pas le soir sauf s’il continuait à lui dire qu’elle aurait fait une Miss à même de lui faire regarder la météo. L’idée la fit sourire et elle reprit une longue gorgée de sa boisson. La soirée prenait finalement un tour intéressant.
Elle haussa les épaules au compliment sur son engagement chez les Marines.
« C’est juste arrivé. Je pensais pas non plus que ca me plairait. Vous m’auriez connue avant… J’avais pas vraiment le genre, et tout le monde me traitait de folle. Mais le type au bureau de recrutement a sacrément bien vendu son affaire… Trop bien, peut-être… » Raté… Son regard se voila une nouvelle fois : la guerre laissait des traces. Mais une bonne rasade de vodka rendait les choses plus faciles, non ? Jess entreprit de mettre la théorie à l’épreuve en finissant son verre et en en commandant un nouveau. Combientième ? Elle avait cessé de compté.

Spencer lui fit alors remarquer qu’elle avait peut-être exagéré le côté biche effarouchée. Fichtre… Comment se sortir de là sans se ridiculiser ou attirer d’autres questions enquiquinantes ? Bob lui amena son nouveau verre, avec un regard en coin à Spencer. Il s'interrogeait visiblement sur la pertinence de laisser une Jess bien alcoolisée à la garde d’un biker, mais il prit le parti de laisser faire, pour l’instant : Spencer n’avait pas l’air d’humeur agressive. Bob jugea que tant qu’il gardait un oeil sur eux, Jess ne devrait pas courir trop de risque.
Jess quant à elle posa le coude sur le comptoir et la tête sur sa main avant de répondre à Spencer avec un sourire goguenard. Elle n’avait pas envie de devenir un de ces papillons de nuit gravitant autours des Kings, mais en l’occurrence, ce type d’attitude pouvait la sortir de son mauvais pas.
« Je croyais que les mecs préféraient les petites choses fragiles ? Bon maintenant que mon passage chez les Marines est éventé, ca parait effectivement stupide d’avoir utilisé ce stuper… Sufer… Flute, il est compliqué ce mot, non ? Sub-ter-fuge… voila… Mais je pensais que les gros durs dans votre genre... » poursuivit-elle en effleurant le cuir d’un doigt. « n’aimaient pas trop quand les demoiselles maniaient les armes au moins aussi bien qu’eux… » Elle conclut en haussant un sourcil un brin taquin. « J’ai tord ? »

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Eh, allez, encore le cliché de l’ado dans la chambre ou la cave. C’est fou quand même. Mais je ne me contente de lever les yeux au ciel comme elle se moque clairement. Enfin, la discussion reprend alors, comme on parle de son passage chez les Marines. Elle me précise qu’elle ne pensait pas que cela lui plairait, mais alors pourquoi y aller ? Parce que le recruteur à bien fait son travail ? Bah, merde alors je pensais pas que c’était si simple. En tout cas, ça a eu l’air de lui plaire vu qu’elle y est restée au moins un temps. Donc, non, on ne peut pas comparer. Elle vide alors son verre comme son visage se ferme d’un coup. Mauvais souvenirs peut-être ? En tout cas, elle commande un verre de plus. Moi qui finis tout juste ma deuxième bière… Enfin, ce n’est pas mon problème quand bien même elle se casserait la gueule du tabouret. Je la regarde sans vraiment comprendre son petit manège. La voilà qui vient prendre une position des plus clichée. Je rigole carrément quand elle galère à prononcer le mot subterfuge, qui n’est pourtant pas si compliqué. Quoi que, avec cette dose d’alcool dans le sang, ça doit être un peu chaud de parler correctement.

Au moins, elle a raison sur un truc, les petites choses fragiles. C’est vrai que je ne suis pas des masses fan des nanas qui sont un peu trop dangereuses, enfin ça dépend de qui elles sont bien sûr. Mais en règle générale. Quoi que c’est peut-être juste parce que je sors de taule ? En tout cas, j’apprécie moins le gros dur, même si c’est un peu vrai. Alors, quand elle vient effleurer mon cuir, je lui attrape le poignet et le détache du blouson. « Ce que j’aime moins, c’est qu’on me prenne pour un débile qui pense qu’avec sa queue. » Je lui repose le bras sur le bar, non sans jeter un coup d’œil au barman qui semble pas apprécier mon geste. « On dirait que votre toutou me surveille. » Je me penche, un peu, vers elle avant de reprendre, un peu plus froidement. « Vous devriez éviter de prendre des gros durs dans mon genre pour des idiots, surtout bourrée. Je suis pas sûr que vous pourriez vous défendre. »

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octobre 2018

Ca aurait pu bien se passer. Si elle n’avait pas été flic. S’il n’avait été qu’un geek en costume. Dans un autre monde. Bon, si elle n’avait pas été bourrée, peut-être aussi. Mais à jeûn, elle n’aurait sans doute jamais engagé la conversation à ce point avec un Kings, un homme qui lui était par définition opposé, voire même à considérer comme l’ennemi, et ce malgré l’attirance qu’elle ressentait et son comportement qui cadrait mal avec un autre cliché, celui du biker brut de décoffrage.
Mais tout ce qu’elle avait réussi à faire, c’était de se mettre dans une situation impossible et n’était plus vraiment en état de prendre les bonnes décisions pour se sortir de cet imbroglio. Qui plus est, elle ne savait pas trop ce qu’elle voulait, ni où leur conversation pouvait les mener. Il y avait à son goût beaucoup trop d’allusions à ce passé qu’elle était venue fuir. Jess se sentait trop vulnérable et voulait trouver une échappatoire pour mettre fin à cette discussion, quelle que soit cette issue. Des circonstances similaires l’avaient déjà amenée à user de ses armes toutes féminines pour faire taire les hommes qui avaient pu l’aborder, mais elle était présentement trop perturbée par le cuir pour se sentir aussi libre d’agir qu’habituellement.

Et puis il lui attrapa le poignet pour le reposer sur le bar. Le geste avait été trop soudain, et elle trop alcoolisée pour réagir avec sa vivacité habituelle. Le danger potentiel ne lui avait cependant pas échappé, et si elle avait levé les yeux vers Bob, ce fut sans le voir tant son rythme cardiaque s’était emballé. Et quand il se rapprocha d’elle, d’un coup semblant moins civilisé, les réflexes de l’entrainement reprirent le dessus. Elle dégagea violemment son poignet de la main de Spencer et leva le poing en réaction immédiate. L’instinct de survie et la vague conscience qu’elle n’était pas en danger immédiat ralentit son geste et elle finit par reposer son bras sur le bar, devant lui. Et ce fut elle qui, cette fois, abolit quelque peu la distance entre eux.
« Vous ne devriez pas prendre les soldats dans mon genre pour des petites choses fragiles, même alcoolisées. Je ne suis pas sûre que vous pourriez vous défendre. » Il y avait un avertissement, évidemment, mais aussi autre chose, de bien plus intense. Au fond, elle s’amusait bien...

Jess réagit:

Le membre 'Jess Rizzo' a effectué l'action suivante : Coup du sort

'2 options' : 1

i'm not drunk

Mon petit manège fait son effet, on dirait. Comme je me suis penché sur elle, la voilà qui arme son poing avant de le reposer sur le bar. À son tour, elle se penche vers moi, me menaçant à son tour. Comme c’est mignon. Je penche la tête sur le côté avant de venir frôler de mes doigts son cou. « Je suis sûr que je pourrais le briser facilement. Mais vous n’avez rien à craindre, vous m’amusez, je ne vous ferais rien. Puis, ce serait idiot de le faire en public. » Je me détourne alors d’elle et viens croiser mes bras devant moi. Elle devrait être rassurée comme ça. « L'alcool ne semble pas vous réussir. Je ne suis pas sûr que si vous aviez été à jeun, vous auriez eu cette réaction. » C’est fou ce que les gens peuvent avoir comme réaction, comme agissement quand ils ont bu. « En tout cas, si je vous recroise et que vous me menacez encore. Femme ou pas, Marines ou pas. Je vous le ferai regretter. » Je sais que menacer des gens n’est pas la meilleure façon de ce réintégré à la société, mais c’est comme ça que je suis. Puis, je ne l’ai pas dit suffisamment fort pour que le barman comprenne, juste pour que elle entende. Je me tourne à nouveau vers elle.

« A moins que ce ne soit ce que vous cherchez. Vous savez qui je suis, on dirait, enfin ce que je suis. » C’est vrai que je ne lui ai pas donné mon nom, mais bon. Elle en a pas besoin de toute façon. « En fait, c’est peut-être ça qui vous attire, le danger, hein ? Vous auriez pu me renvoyer mon verre dans la tronche, m’envoyer chier, mais non, vous l’avez accepter, vous avez parlé avec moi. » Je me lève alors, la surplombant de ma hauteur, penché vers elle. « Vous vouliez une dose d’adrénaline, c’est ça, hein ? » Je ricane et me redresse déposant l’argent des deux bières sur le bar. « Ou alors, vous êtes juste trop bourrée pour savoir ce que vous faite. »

Are you ?

octobre 2018

Elle s’amusait bien, vraiment. Qu’il puisse penser qu’il serait capable de la briser lui tira un sourire, d’autant plus facilement qu’il se détourna, faisant baisser la tension - et une petite déception. Avait-il seulement conscience de ce que pouvait être la formation des Marines ? Bonne question. Elle savait en tout cas, pour les avoir déjà pratiqués, que les Kings étaient à sa portée. Douloureux, parfois, mais prenables. Cela dit, il avait raison : à jeun, elle n’aurait jamais réagi de la sorte. A jeun d’ailleurs, ils se seraient probablement rencontré pendant son service. Il y aurait sans doute eu entre eux une plaque, voire un flingue, et la conversation aurait été moins… badine ? Et lorsqu’il parla de le menacer encore, au vu du fil des pensées de Jess elle rit un peu plus franchement.
« Même si j’étais impressionnée, je peux vous dire que ca m’empêchera pas de recommencer ! » Arrêtez-vous ou je tire, pendant une descente chez les Kings ? Oui, elle le menacerait encore, très probablement. « Ca sera intéressant... » Marmonna-t-elle pour elle-même en prenant une nouvelle rasade, s’attendant à ce qu’ils en restent là. Jess s’apprêtait à retourner à ses ruminations après cette distraction pleine de potentiel mais qui retombait comme un soufflé.

Cependant, alors qu’il revenait vers elle et reprenait la parole, elle se tendit. Elle n’aimait pas du tout la façon dont il lui parlait, ou plutôt ce qu’il lui disait. Jess avait le sentiment de se faire sermonner comme une ado, et la petite princesse qu’elle avait été enfant et qui subsistait en elle n’aimait pas ca du tout. Jess pouvait l’entendre rouspéter et taper du pied en intimant l’ordre à Spencer de lui ficher la paix. Il se prenait pour qui à lui faire la leçon ?! Genre elle ne pouvait pas parler avec qui elle voulait ?! Elle se tendit un peu plus lorsqu’il se leva - bordel il était grand, quand même - et sentit le frisson familier précédant l’action qui lui remontait la colonne.
Elle eut un reniflement méprisant lorsqu’il parla d’adrénaline. Oh, bien sur, présentement, Jess la sentait couler à flot - elle ne l’avait que trop sollicitée pour ne pas en connaitre les effets. Mais on était encore loin du compte, si on comparait avec ce qu’elle avait pu connaitre en Irak ou en Afghanistan. Elle allait lui répondre quelque chose de bien senti quand il toucha où il ne fallait pas.
Son expression se ferma immédiatement et c’est un regard froid qu’elle braqua sur lui.
« Bob, j’ai mon compte pour ce soir. » Dit-elle en réglant elle aussi sa note et en se levant. Ce qui ne faisait pas grande différence, le tabouret de bar la laissant à sa taille. Mais elle se sentait plus à l'aise. D’ailleurs, pour qui regarderait, elle semblait bien stable sur ses pieds, au vu de sa consommation de la soirée. Cependant, il ne fallait pas négliger que sa main n’avait pas quitté le comptoir, ca aide.
Malgré la différence de taille entre eux, elle ne semblait pas impressionnée le moins du monde. Mélange d’expérience et d’alcool.
« Allez faire un footing dans un champ de mines à Kandahar au lieu de jouer aux durs avec les Kings… » plus besoin effectivement de jouer à l’ignorante. « … et on reparlera d’adrénaline. Un mec comme vous, c’est juste… » Elle le regarda de pied en cap, façon évaluation de marchandise. La midinette en elle se fit entendre à son tour et demanda instamment de cesser de déconner pour passer à un autre genre d’activité. « … un amuse-gueule. » Nan, midinette-Jess, tu arrêtes tes bêtises. « Maintenant… Si vous permettez... » Sauf qu’il restait planté là à ne pas bouger. « Vous permettez ? Nan ? Poussez vous de là ! » Elle s’y mit à deux mains pour l’inciter à bouger - quand passer à côté eut sans doute été plus facile. Mais il y avait des tables, des chaises, des gens… Et puis le contact était nettement plus marrant.

» not drunk
» drunk call ø KURTIS
» (flashback) I don't get drunk : I just get less classy and more fun ! [Kurtis]