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 Beyond my control - Judith

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Josef M. Miller

Josef M. Miller

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MessageSujet: Beyond my control - Judith   Beyond my control - Judith EmptyJeu 22 Mar - 14:06

Beyond my control
EXORDIUM.
Voilà deux jours qu’elle s’était barrée. Deux jours qu’elle s’était tirée il ne sait où, sans lui donner la moindre nouvelle.
Injoignable. Invisible. Absente. Disparue. Et Josef a l’impression de plonger tête la première dans un gouffre sans fin dont il ne se sortira jamais.

Leur dispute a été d’une rare violence à se balancer toutes ces saloperies à la gueule, lui faisant preuve d’une incroyable mauvaise foi, aveuglé par sa propre douleur et elle, désabusée, lassée et surtout épuisée de tenter de recoller les morceaux. Le pompier n’a rien vu, la gueule trop embrumée par ses problèmes, par cette noirceur qu’il a laissé s’étendre jusqu’à ses pensées, jusqu’à le noyer pour de bon dans une connerie pure et dure. Résultat des courses : Daya est partie, Miller ne sait même pas où elle se trouve. Et enfermé dans ses propres angoisses, il fait défiler un nombre incalculable de scénarios aussi tragiques les uns que les autres. Il l’imagine morte, l’imagine dans les bras d’un autre. L’imagine revenir pour lui dire d’aller se faire foutre – encore – et de quitter cet appartement qu’elle a laissée en plan, quitter sa vie, la quitter elle. Il s’imagine une vie sans elle, prend conscience à quel point il n’est pas possible de la perdre.
Josef se sent comme une putain de merde, un misérable, un bon à rien qui n’a été bon qu’à semer la merde et à faire la plus grosse connerie de sa vie. Pousser la femme qu’il aime vers la sortie.
Ca le rend fou de ne pas savoir où elle, avec qui et surtout de savoir comment elle va.
Pff… comment elle va. A ton avis, du con. Comment veux-tu qu’elle se sente quand tu t’es comporté comme un enfoiré ?

Le pompier est rentré du taff, il est parti pour trois jours de congés et malgré son insistance pour bosser en continue, ça lui a été refusé. Sans surprise.
Faut que tu t’reposes vieux, qu’on lui dit. Que tu t’remettes droit.
Droit de quoi quand tout ce qu’il touche s’évapore, disparait.
Il a perdu Lou, il va perdre Daya. Et s’il continue sur le même chemin, Natalia va être la suivante.

Quatre heures qu’il est rentré pour ressortir derrière et aller se perdre dans un bar. Juste pour un verre. Histoire de sortir, de se changer les idées, d’essayer d’y remettre de l’ordre. Un verre en est devenu quatre. Puis cinq. Il ne sait même plus à combien est le compte mais il s’en branle, la gueule noircie d’idée qui le fait sourire et rire comme un fou lorsqu’il repense au départ de Daya qui le meurtri. A sa vie entière qui est entrain de se répandre comme un seau de merde à ses pieds.
Et au tréfond de son ivresse, une idée lui vient. Quelque chose de pourtant évident, tellement simple qu’il n’y avait pas pensé plus tôt. Comme un demeuré qu’il est en cet instant.

Il se lève, titube légèrement et balance quelques billets sur le bar, y laissant plus que le compte mais n’y prête pas attention. Un seul objectif en tête, rejoindre l’appartement souhaité. Il check son téléphone au cas où Daya aurait enfin décidé à lui laisser un message mais rien. Que dal. Il ne compte plus les fois où il a surveillé sa messagerie, l’a écouté, vérifier ses messages sans rien y trouver.
Mais peut-être que la réponse n’est pas si loin qu’il ne le pense et que sa petite amie ne s’est pas réfugiée à l’autre bout du monde…
Il lui est laborieux de rejoindre l’adresse, ivre mais pas au point d’être mort, pas comme tous ces SDF qu’il croise sur son chemin nocturne. Il ne sait même pas quelle heure il est, ni quel jour. Il a simplement l’impression qu’une éternité s’est écoulé entre le départ de Daya et cette seconde où il franchit l’immeuble dont il se souvient du code par un putain de miracle.

Il grimpe les escaliers, chute plusieurs fois comme un con, comme une véritable merde incapable de se soutenir seul. Si le Josef sobre assistait à ce spectacle, il n’aurait que pour seule envie de se démonter la gueule à coup de phalange parce qu’il n’y a pas plus pathétique que lui en cette seconde où il cherche la porte de son amie. Celle qui, il en est en cet instant persuadé, héberge Daya.
Qui d’autres, honnêtement ? Ca ne sera certainement pas Natalia. Peut-être Taylor ? Celle qui a voulu se foutre en l’air y a pas si longtemps. Ou alors Joan, sa meilleure amie de longue date.
Merde, ça tomberait plus sous le sens, non ? Il ne sait plus très bien s’il a prit la bonne décision, ne sait plus très bien non plus ce qu’il doit foutre mais l’esprit a depuis longtemps foutu le camp, le corps agissant par instinct.

Il frappe de coups à la porte, un peu trop fort, désordonné. D’un bras sur le mur, front appuyé sur ce dernier, il tambourine en continue, en rythme. C’est presque une mélodie qu’il créé pour appeler Judith à venir lui ouvrir. Et c’est dans le vide qu’il cogne par deux fois, mollement, avant de se rendre compte que cet éclat de voix n’est pas celle de son imagination.

- C’est toi qui la cache, hein ?

Il a les yeux injectés de sang, la langue pâteuse et lorsqu’il relève la tête vers Judith, c’est la terre entière qui tourne dans un élan de couleurs mélangées.

- Alleez, d’moi où ell’est. J’veux juste lui p’rler.

Il mâchouille un peu ses mots, affiche un sourire triste, des yeux fatigués par ces dernières semaines qui ont été éprouvantes, incroyablement destructrices. Et derrière le visage enragé de son amie, passe un éclair blond. Furtif. Mirage fantômatique.

- Jud’, elle s’est tirée j’sais pas où ok ? ‘Suis sûr qu’elle est là, elle pourrait être où à part ici, hein ?


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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: Beyond my control - Judith   Beyond my control - Judith EmptyVen 6 Avr - 10:55




BEYOND MY CONTROL

 

Je déteste cette période. Je déteste, vraiment, ce moment de l’année. Ça me fatigue juste, j’ai jamais été une meuf de Noël, c’est pas ma fête préférée, je sais pas… y’a surement aucune explication rationnelle à tout ça, juste que je n’aime pas cette période, ça me fout en boule, les ennuis s’accumulent. Enfin ennuis, je sais pas si je peux vraiment dire ça quoi mais, bon. Déjà que j’suis pas spécialement de bonne humeur et certains petits trucs m’agacent. Genre Kurtis, qui fait que de la merde et nous renvoie chier quand on veut l’aider. Bah démerdes-toi mon grand, démerdes-toi, t’es pas le seule à avoir un pied dans la merde quand t’auras le deuxième peut-être que tu viendras nous chercher. Connard. Bref. Pis j’sais pas j’ai quand même réussi à me prendre la tête avec mon frère au téléphone. Ça arrive, assez souvent en réalité, ais quand on est ensemble on peut régler ça en cinq minutes, c’est juste des conneries de fratrie quoi. Mais là, la distance me donne l’impression débile que je saurais pas revenir vers lui, l’attendrir avec un câlin, le faire débouder en trois minutes avec une de nos vieilles private joke un peu nulles. Alors ça me fout les boules. Chaque fois je me fais la réflexion que si j’avais pas ce petit jeu excitant qui tisse une « relation » ou que sais-je entre Max et moi, ben je me ferais chier et je déprimerais surement davantage. Bref. Je gare ma bagnole pas loin de mon appartement en soufflant, sort de la voiture en soufflant, rentre chez moi dans la même continuité, balance mes affaires dans l’entrée, jette mes chaussures (je rangerais plus tard de toutes façons c’est pas Matthew qui va s’y coller) en vrac et monte les escaliers pour aller m’installer dans le canapé.

Ces derniers temps je fais pas mal de dodo canapé, je sais pas vraiment d’où ça vient ni pourquoi, alors que je pourrais m’enfermer dans ma chambre et grogner comme bon me semble. Mais au moins je peux faire des allers retours bouffe entre la télé et la cuisine. Il est passé deux heures du matin, je vais vite fait me changer, passer un large t-shirt qui n’est évidemment pas à moi, un jogging glamour, des grosses chaussettes douces et vais m’affaler dans le canapé, m’endort quasi immédiatement, sans même avoir le temps de me demander si je vais regarder la télé.

Je me demande un moment si ce que j’entends vient de mon rêve bizarre ou de l’extérieur, de la réalité. Il me faut bien cinq minutes pour comprendre que je suis réveillée et que quelqu’un a décidé de défoncer ma porte à coups de poings, pieds, tête, je ne sais pas. Sérieusement ? Et pourquoi c’est encore moi qui dois aller ouvrir ? Je pousse un soupir alors que j’essaie de me redresser, regarde l’heure sur la box et m’aperçoit qu’il ne s’est passé qu’une petite demi-heure entre le moment où je me suis écrasée comme une merde et mon réveil. Les coups ne s’arrêtent pas pour autant et j’ai envie de hurler de frustration, ça m’agace à vitesse grand V. On est en plein milieu de la nuit ça me gonfle. Je me redresse un peu trop vite à mon goût, récupère un gilet et dévale les escaliers. Mes chaussettes sont pas antidérapantes alors je manque évidemment de me casser la gueule en glissant dans les escaliers et je finis par me retrouver dans l’entrée, de laquelle j’ouvre la porte sans ménagement pour me stopper net face à l’intrus en plein milieu de la nuit qui n’est autre que Josef. Il porte mollement deux coups dans le vide avant de se rendre compte que la porte est ouverte. En tout cas moi je suis plus rapide à comprendre qu’il est surement complètement ivre en vue de l’odeur d’alcool qui imprègne l’air.

« C’est toi qui la cache, hein ?
— Hein ?
— Alleez, d’moi où ell’est. J’veux juste lui p’rler. Je l’observe alors qu’il bouffe ses mots, affiche une moue profondément triste et surtout bien exagérée, comme s’il cherchait à m’émouvoir dans le contexte ou c’est un enfant de dix ans et moi la daronne excédée. Jud’, elle s’est tirée j’sais pas où ok ? ‘Suis sûr qu’elle est là, elle pourrait être où à part ici, hein ? Je hausse les sourcils, pas bien sure de ce qu’il raconte. Je sais pas si ça fait part d’un délire éthylique, je sais pas ce qu’il vient foutre là en plein milieu de la nuit. Je sais rien et ça m’agace.
— De quoi tu parles, Josef ? Je détache mes mots avec agacement, le visage fermée, hermétique à toute empathie. Articule ! Qu’est-ce que tu fous là ? Je m’approche de lui, prend son visage glacé entre mes doigts chauds et cherche à capter son attention, qu’il ne me donne que vaguement, le regard fuyant. Il défait son visage avec un autre geste mou et je pousse un soupir. T’es bourré ? Qu’est-ce que t’as foutu putain, t’as vu l’heure qu’il est ? Il n’a pas l’air de spécialement m’écouter, j’attrape sa veste pour le forcer à faire ses premiers pas dans mon entrée, je vais pas me geler le cul dix piges à attendre qu’il se décide. Je ferme la porte derrière lui et baisse le ton. Qu’est-ce que tu veux Josef ? »

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Josef M. Miller

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MessageSujet: Re: Beyond my control - Judith   Beyond my control - Judith EmptyDim 15 Avr - 17:55

Beyond my control
EXORDIUM.
Il a l’esprit tout embrumé avec l’impression que le monde entier tangue et tourne à la fois. Si ça continue, il va finir par gerber sur ce paillasson usé et ressembler à tous les clodos de Chicago qui laisse derrière eux une trace de leur existence en dégobillant là où ça vient. Judith est devant lui mais il a l’impression de loucher une fois sur deux, que les contours de la jeune femme se dédoublent doucement.

- De quoi tu parles, Josef ?

Ca lui parait pourtant foutrement clair ce qu’il lui raconte, non ? Peut-être pour son esprit alcoolisé mais pas pour son amie qu’il a assurément tiré d’un sommeil peut-être profond et agréable. Il peine à comprendre à quel point elle semble agacée, peine à comprendre qu’il dépasse certaines limites mais il n’est pas en état de s’en rendre réellement compte. Tout ce qu’il veut, c’est qu’elle lui balance où elle planque Daya. Sous son pieu ? Dans un placard secret avec un code qu’il devra lui soutirer ?
En plein délire silencieux et complètement confus, il reste appuyé sur l’encadrement de la porte, son front posé sur son avant bras pour plus de stabilité même si ça lui donne l’air pathétique.

- Articule ! Qu’est-ce que tu fous là ?
- J’viens chercher Daya

C’est presque intelligible s’il ne murmurait pas dans sa barbe, s’il levait un peu plus la tête pour mieux faire entendre sa voix.
Josef est soudainement las et épuisé, comme s’il venait de parcourir tout Chicago à la quête d’une chimère, de cette femme introuvable pour qui il voue un amour qu’il n’avait jusqu’ici pas connu.
Il a merdé, bout à bout et au lieu de se redresser, de réparer ses erreurs stupides, le pompier n’a rien trouvé de mieux que de se bourrer la gueule et de venir faire chier une de ses plus proches amis. Dans un état presque pitoyable qui plus est. Josef cligne des paupières et articule un faible geste qui lui donne l’impression d’avoir fait un bon en arrière alors qu’il a à peine esquisser un geste de sursaute lorsqu’il a senti les doigts frais de Judith sur sa peau. Un contact qui lui fait du bien, qui lui donne l’impression de reconnecter le peu de neurones qu’il lui reste ce soir.
Ou plutôt, cette nuit.

- T’es bourré ? Qu’est-ce que t’as foutu putain, t’as vu l’heure qu’il est ?

Mais Josef est à des années lumières encore de la présence de la jeune femme pour la simple et bonne raison qu’à chaque tentative de concentration, une chevelure blonde s’impose derrière la brune, comme une trainée de couleur, furtive, fugace et le pompier se demande si les esprits existent. S’ils peuvent réellement hanter les vivants. La vraie question qu’il se pose c’est de savoir si le fantôme de Lou est resté accroché à cette terre de pourrie pour venir les hanter jusqu’à ce qu’ils en deviennent fous. C’est déjà le cas de Lloyd qui n’est que l’ombre de lui-même. D’Abraham qui en plus d’avoir perdu sans jambe, se retrouve avec certainement la culpabilité du survivant. Et il y a lui, Josef, qui n’arrive pas à reconnecter les deux bouts après la mort de sa meilleure amie. Alors peut-être que l’âme de Lou reste dans les parages pour leur pourrir à tous la vie, pour leur faire comprendre à quel point elle leur en veut de ne pas avoir réussi à la sauver. Le pompier se dit que c’est peut-être à cause de ça que Daya est partie. Qu’elle a eu envie de le fuir comme la putain de peste qu’il est.
Ou tout simplement parce que bien trop enfoncé dans son propre malheur, il n’a pas su voir toutes les erreurs qu’il a commise. Ou en tout cas, bien trop tard.

Josef est brusquement tiré en avant par sa veste, manque de se casser la gueule en butant contre il ne s’est quoi et il titube méchamment, se rattrapant de justesse au porte manteau  qu’il fait lourdement chuter au sol.

- Oops. Désolée M’dame.

Il ricane, Judith le somme de se taire, sûrement. Josef n’en sait trop rien parce qu’elle n’a pas entendu un traitre mot de ce qu’elle lui demandé de son ton si sévère, si dur. Jusqu’à ce qu’elle lui répète de façon encore moins avenante qu’elle ne l’avait fait tout à l’heure.

- J’veux que tu m’dises où est Daya. S’il te plait.

C’est ce qu’elle lui a demandé, ce qu’il veut. Et ce qu’il veut, c’est la ramener à la maison, lui dire qu’il est putain de désolé et qu’il n’est qu’un sale connard qui n’a pas eu l’intelligence de se rendre compte de la chance qu’il a e d’avoir une nana comme elle à ses côtés. Ca fait bien trop fleur bleue dit comme ça mais il ne saurait se l’exprimer autrement. Elle lui manque putain.

- Elle s’barrée parce qu’on s’est disputé. J’sais même pas où elle est, elle répond pas à mes textos, à mes appels, à rien d’tout. J’fais quoi moi s’il lui est arrivé un truc ? Ca s’trouve c’est l’cas et j’en sais foutrement rien !

Il hausse un peu le ton, parle un peu trop fort. Josef se passe une main sur le visage comme si ça pouvait l’aider à effacer ou essuyer la fatigue, la lassitude ou l’inquiétude. Son seul espoir dans toute cette merde c’est Judith. Parce qu’elle doit certainement en savoir plus que lui et qu’elle saura mieux que personne lui donner les bonnes indications.
C’est ce qu’il se fourre dans le crâne, c’est ce dont il se persuade pour éviter de se laisser glisser dans un gouffre sans fond d’inquiétude à se demander si Daya n’est pas partie rejoindre Lou au pays des morts.
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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: Beyond my control - Judith   Beyond my control - Judith EmptyMar 17 Avr - 20:29




BEYOND MY CONTROL

 

« Oops. Désolée M’dame. Je lève les yeux au ciel, ferme la porte derrière lui et :
— Parle moins fort je suis pas toute seule ici Jo. Mais il n’en a que faire, il ricane comme un con et je passe une main sur mon front d’ores et déjà gonflée. Il est complètement bourré en fait c’est ça le délire. Ça sert visiblement à rien de pousser mais je lui redemande quand même au cas où il réussirait à reconnecter trois neurones pour me donner une phrase compréhensible.
— J’veux que tu m’dises où est Daya. S’il te plait. Je me retiens de lui claquer un « qu’est-c’que tu veux qu’j’en sache, trou du cul » en serrant les lèvres au maximum. Je me contente de pousser un soupir, ça m’a bien réveillé sa petite irruption dans mon sommeil si précieux, maintenant. Il fait un bruit de malade, bute dans mes pompes, a renversé mon porte-manteau. Je me baisse pour ramasser le morceau en bois, récupère les vestes et manteau que je balance dessus à la va-vite, parce que c’est pas vraiment ma priorité puis me retourne à nouveau vers Josef, les bras croisés, les sourcils froncés. Elle s’barrée parce qu’on s’est disputé. J’sais même pas où elle est, elle répond pas à mes textos, à mes appels, à rien d’tout. J’fais quoi moi s’il lui est arrivé un truc ? Ca s’trouve c’est l’cas et j’en sais foutrement rien !
— Baisse d’un ton j’t’ai dis bordel de merde. A moi aussi de passer une main sur mon visage pour la deuxième fois. Je l’observe un moment, process ce qu’il vient de me dire et essaie de rassembler les pièces du puzzle qu’il me grogne au visage. Bon, donc, qu’est-ce qu’on a. Je rassemble mes esprits, change de jambe pour supporter le poids de mon corps fatigué d’avoir marché sur quinze centimètres toute la nuit et réfléchis une seconde. Donc Josef est bourré et il est passé 2h du mat, donc j’imagine que ça fait un moment qu’il est dehors à s’enquiller des verres. Il s’est disputé avec Daya, donc son tour des bars doit être un résultat immédiat de cette histoire. Il est inquiet et loin d’être clean. Donc première chose, on va le faire redescendre de sa tour bancale, je me rapproche de lui, attrape son coude. Elle est pas là Daya, Josef, je sais pas où elle est, elle m’a pas contacté. Mais avant tout, on va monter et on va te foutre sous la douche. La montée des escaliers est laborieuse, il parle dans sa barbe, je le maintiens, manque de me casser la gueule deux fois de suite et arrive enfin au premier étage.  Je le pousse jusque notre salle de bain, dans lequel je le précipite. Je reste dans l’encadrement de la porte et croise les bras. Sous la flotte, allez. »

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Josef M. Miller

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MessageSujet: Re: Beyond my control - Judith   Beyond my control - Judith EmptySam 28 Avr - 19:59

Beyond my control
EXORDIUM.
- Baisse d’un ton j’t’ai dis bordel de merde.
- Pourquoi est-ce que tu m’cris d’ssus.
 
Pourquoi est-ce qu’il faut qu’elle aussi lui gueule après, qu’elle lui lance ce regard bourré de reproche comme s’il avait commis une énième faute. A Judith aussi il a causé du tord ? Elle aussi va se barrer en le laissant là comme un con, à le persuader qu’il n’est qu’une pourriture ?
L’alcool désinhibe un peu trop ses pensées qui partent aux extrêmes, le poussant à se voir comme un pauvre type. Peut-être qu’il ne le sait pas encore mais que Natalia aussi le voit tel quel, qu’il l’a elle aussi blessée. L’idée ne lui est pas tellement soutenable et lui donnerait presque envie de chialer.
 
Josef réagit à peine lorsqu’il sent la main chaude de Judith se refermer sur son coude, tanguant dangereusement.
 
- Elle est pas là Daya, Josef, je sais pas où elle est, elle m’a pas contacté. Mais avant tout, on va monter et on va te foutre sous la douche.
 
Là non plus, il ne bronche pas, ses pensées sont trop concentrées à se demander où elle est partie. Car si elle n’est pas chez judith, chez qui est-ce qu’elle aurait pu aller ? Chez sa pote là, la blonde, Joan ? Putain pourquoi est-ce qu’elle le rend fou comme ça, à le faire tourner en bourrique, à le laisser s’inquiéter.
Peut-être même qu’elle est déjà morte et que demain il sera réveillé par un coup de téléphone pour le lui annoncer. Son estomac remonte brusquement, dangereusement. Il est trop bourré pour s’en rendre compte mais si jamais il dégobille dans les escaliers qu’ils s’évertuent de monter, il est un homme mort.
La lumière blanche et agressive de la salle de bain lui fait plisser les yeux, lui fait mal à la rétine mais surtout au crane.
 
- Sous la flotte, allez.
- Hein ?
 
Il la regarde, pas sûr d’avoir pigé ce qu’elle vient de lui balancer. Judith lui répète, un peu plus agacée.
 
- Nooon, j’veux pas prend’ la douche. J’en ai pas b’soin.
 
Dit-il en tanguant un peu plus, se frottant les yeux comme un gosse de dix ans.
 
- Et p’rquoi j’devrais en plus alors que tu m’regardes. J’suis un garçon pudique moi ok ?
 
Il blablate pour raconter des conneries qui ne sont même pas vraies. Il s’appuie dos contre le lavabo, se loupe une première fois pour se rattraper maladroitement au petit meuble dont le contenu s’éparpille sur les étagères.
 
- C’un piège pour m’voir tout nu c’est ça ?
 
Il rit de sa connerie mais surtout, il ne voit pas Judith fondre sur lui et le pousser dans la douche, habillé sans qu’il ne s’y attende, sans qu’il n’ait le temps de réagir – encore aurait-il fallut qu’il y parvienne… -. L’eau s’ouvre et un jet glacé lui martèle le crâne, suffisamment violent pour lui faire écarquiller les yeux et se débattre mollement en poussant un cri de surprise à réveiller les morts.
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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: Beyond my control - Judith   Beyond my control - Judith EmptyJeu 10 Mai - 20:14




BEYOND MY CONTROL

 

« Hein ? Qu’est- ce qu’il a pas compris dans ce que je viens de lui dire ? Je croise les bras sous ma poitrine, j’attends juste qu’il entame un premier geste, me dise de me barrer de la pour qu’il soit tranquille mais en lieu et place de cela il me regarde avec un air de lapin pris dans les phares. Je pousse un soupir.
— Je vais te ramener des fringues et tu vas te doucher ça te fera du bien de dessoûler un peu !
— Nooon, j’veux pas prend’ la douche. J’en ai pas b’soin.
— Si si, crois-moi Josef, t’en as bien besoin. Je commence à perdre patience, si on peut dire ça vu que j’ai déjà crié et j’en ai eu marre avant même de lui ouvrir ma porte.
— Et p’rquoi j’devrais en plus alors que tu m’regardes. J’suis un garçon pudique moi ok ? Je lâche un rire ironique, déplace mon poids sur mon autre jambe. Je n’ai même pas le temps de répliquer quoi que ce soit qu’il tangue. Je fais un geste en avant pour le rattraper mais il s’en sort tout seul, comme un gant et au passage fout le bordel dans mes affaires en se rattrapant à l’étagère. Je pousse un soupir, lève les yeux au ciel et commence à relever mes manches. Parce que cette fois c’est moi qui vais m’y coller. C’un piège pour m’voir tout nu c’est ça ?
— Allez hop ! J’en ai marre ! J’ai remonté mes manches donc, et l’ai attrape par la sienne au niveau de l’épaule pour le pousser dans la douche. De ma main gauche je tourne la poignée d’arrivée d’eau froide et force à se prendre le jet en pleine tronche. Ça va littéralement lui rafraichir les idées, d’ailleurs sa réaction est immédiate et met en péril mon audition à ce stade, un vrai cri sorti du cœur, aigu comme il se doit. J’aurais pu prendre une photo de sa gueule à ce stade ça m’aurait fait une récompense après tout ça, mais c’est pas grave, le souvenir sera gravé dans ma tête. J’éteins le jet et l’observe, un petit sourire coincé sur les lèvres malgré moi. Voilà, tu te sens pas déjà mieux ? Ça réveille un peu ? Je le laisse me répondre avec une salve d’insultes, enfin tentatives d’insultes parce qu’il est toujours bourré hein, faut pas se leurrer. Ok alors ce que je vais faire c’est fermer le rideau, la porte et te ramener des fringues. Mets celles mouillées dans le lavabo là s’il te plait, je vais laver et sécher ça pour demain. Allez démerde toi et t’étouffes pas avec le savon ça se mange pas. Rideau fermé, je sors de la salle de bain en poussant un soupir. Je pars immédiatement à la recherche de fringues, vole des trucs sur l’étendoir qui appartiennent à Matthew et file mon jogging, qui est celui de mon frère en réalité. Toujours le même.

Je toque avant d’entrer et attend qu’il me donne le signal. Tout est là ! Crie si t’as besoin d’aide, ok Jo ? Il me donne sa validation en grognant à moitié et moi je ressors, vais dans la cuisine pour préparer un truc anti gueule de bois direct à ce monsieur.

Il ne se passe pas tellement de temps entre la préparation de la mixture, le temps d’aller chercher un cachet et de faire couler que j’entends la porte de la salle de bain s’ouvrir. J’suis dans la cuisine. Assise sur ma petite chaise, tasse fumante en main, je l’observe arriver sous la lumière presque néon de notre cuisine avec une tête de dix pieds de long, il ressemble à un cadavre plus qu’autre chose. Ça va, ça tangue pas trop ? Je lui adresse une moue à peine désolée. Assieds-toi et bois moi tout ça. »

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MessageSujet: Re: Beyond my control - Judith   Beyond my control - Judith EmptyJeu 24 Mai - 1:33

Beyond my control
EXORDIUM.
Il a l’impression qu’une armée d’aiguille lui rentre dans la peau, qu’il vient de se prendre un court jus qui lui grille une partie du cerveau pour en réveiller une autre. Une gifle monumentale, quelque chose qui lui secoue violemment les neurones, suffisamment pour lui faire écarquiller les yeux et lui remettre un peu d’ordre dans les idées.
De quoi le faire décuver en flèche, ou presque.
Le pompier se débat comme un diable face au jet d’eau qu’il fouette de geste désordonné et plus mous qu’il n’imagine.
La torture s’arrête enfin, il souffle, râle, recrache l’eau qui ruisselle abondamment sur son visage tiré de fatigue.

- Voilà, tu te sens pas déjà mieux ? Ça réveille un peu ?

- ‘Tain d’bord’l d’rde.

Il tente d’articuler des insultes à la chaine, presque persuadé qu’il y arrive avec succès alors qu’il ne sort qu’une bouillie de mots, de syllabes sans vraiment de sens. Certes, Josef est toujours bourré mais déjà bien plus lucide qu’à son arrivé. Il regarde même Judith comme si c’était la première fois qu’il la voyait.

- Ok alors ce que je vais faire c’est fermer le rideau, la porte et te ramener des fringues. Mets celles mouillées dans le lavabo là s’il te plait, je vais laver et sécher ça pour demain. Allez démerde toi et t’étouffes pas avec le savon ça se mange pas.

Il percute à peine, toujours assit, avachit dans cette douche, faisant une première tentative de redressement pour ensuite glisser lamentablement un peu plus dans la cuve.
Le rideau est tiré et Judith est partie. Par contre, lui, reste toujours là comme un con pendant une bonne dizaine de seconde avant de percuter qu’il doit bouger, se laver parce que le jet froid lui rappelle à quel point il pue l’alcool et parce que ça lui fera du bien. Le pompier est légèrement redescendu, juste de quoi se réveiller l’esprit et prendre un poil conscience de cette situation dont il va porter la honte pour les dix prochaines années…
D’un geste lent et fragile, il déboutonne son jean qu’il galère à retirer puisqu’humide, se défait du tee-shirt et de tout le reste avant de se glisser sous un jet cette fois un peu plus chaud. Sans comprendre pourquoi, il a l’impression d’avoir des poids au pieds, de quoi lui alourdir les jambes.

- ‘Chier.

Ses putains de chaussettes sont encore là. Collées à ses orteils comme une seconde peau. Il s’en débarrasse maladroitement, essaie de viser l’évier pour pas en foutre partie et reglisse son crâne sous le jet chaud. Il ne prend pas tout de suite conscience de l’ampleur de son geste, à quel point il abuse en cette seconde mais s’il y a une chose qu’il percute, c’est que Daya reste toujours introuvable et à lui fout les tripes en l’air.

- Tout est là ! Crie si t’as besoin d’aide, ok Jo ?
- Ouais ouais.

Il grogne comme un ours de mauvais poil puisque c’est ce qu’il est un peu, là, tout de suite.
C’est pas après Judith qu’il grogne mais après lui-même.
Lui et sa connerie, lui et son obsession. Et puis putain, se présenter à elle alors qu’il est torché comme un trou… Il a honte, ça l’énerve un peu plus et il plonge de nouveau sa tête sous l’eau. Comme si ça pouvait l’aider à se décrasser de tout ça et de cette sensation de vide au creux du thorax.
Josef ne s’attarde pas, se sèche et s’habille des fringues que Judith lui a filé. Il sait pas d’où elle sort ces fringues de mec, se dit qu’elle a peut-être un petit ami et qu’il ne le sait probablement pas vu qu’il a prit le large avec tout et tout le monde ces derniers temps. Un vrai déchet. Raison principale pour laquelle Daya n’est plus là…

- J’suis dans la cuisine.

Il se guide à sa voix, retrouve son amie assise, tasse entre les mains.

- Ça va, ça tangue pas trop ? Assieds-toi et bois moi tout ça.

Il grommelle, vient s’assoir. La vérité c’est qu’il a l’impression d’être sur le titanic qui tangue, sur le point de couler. Il décuve à peine qu’il sent déjà la migraine se pointer non loin et la gerbe qui lui tiraille l’estomac. A bien y réfléchir, il n’est même pas sûr d’avoir bouffer quelque chose depuis plusieurs heures maintenant.

- Mes cheveux poussent de l’intérieur.

Traduction : J’ai mal au crâne.
Josef va le payer cher lorsqu’il aura complètement décuvé et ça ne serait que la monnaie de sa pièce pour avoir foutu le bordel chez Judith. Il enchaine connerie sur connerie, comme si le départ de Daya ne lui suffisait pas pour se reprendre en main, faire en sorte de la récupérer.

- J’crois que j’vais gerber à un moment donné.

Il se prend le visage entre les mains, soupire, souffle, expire, inspire, il sait plus. A croire que ce con a oublié comment respirer.

- T’as failli m’faire un choc thermique avec ta douche.

Il articule mollement ces mots, tangue un peu sur ce tabouret qui le maintient assit. Un bateau. Un putain de bateau en pleine tempête.

- T’sais vraiment pas où elle est Jude ?
Il lève ses yeux brillants de fatigue, d’alcool, un peu désespérer. Parce que ouais il est redescendu mais il reste toujours un peu ivre. J’suis désolé de t’avoir r’veiller.

Il baisse les yeux sur la boisson chelou qu'elle lui a filé, pas certain de réussir à pouvoir la boire...
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Judith C. Williams

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MessageSujet: Re: Beyond my control - Judith   Beyond my control - Judith EmptyLun 4 Juin - 13:38




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Il grogne, je le laisse faire, avec son air d’ours mal léché qui tangue. Je glisse mes lèvres sur le rebord de ma tasse, ingère un bon café bien chaud pour me réveiller un peu, j’ai un peu la tête dans le cul. Josef finit par s’asseoir, grogne encore et j’attends tranquillement.

« Mes cheveux poussent de l’intérieur. Je laisse échapper un petit rire amusé, lève les sourcils.
— Faut pas boire autant quand on est pas capable d’encaisser, Miller. Je laisse un petit sourire se pointer sur mes lèvres, il va surement douiller toute la journée qui va suivre, la moindre lumière va lui bruler les neurones, le moindre bruit va faire éclater un millier de petites aiguilles au sein de sa boite crânienne. En bref, il va bien s’amuser, un peu moins s’il prend ce que je lui ai ramené. Je connais bien les remèdes anti-gueule de bois à force.
— J’crois que j’vais gerber à un moment donné.
— Ah ça non Josette parce que tu te retrouves dehors à te geler le cul.
— T’as failli m’faire un choc thermique avec ta douche.
— Oops. »

Je hausse les épaules, l’observe. L’odeur de l’alcool s’est heureusement évanouie mais il risque d’en avoir pour un moment vu ce qu’il a du ingurgité cette nuit. Bah, bien fait pour lui. Je dis pas ça parce qu’une fois de plus je suis réveillée en plein milieu de sommeil, tranquillou calée dans mon lit. Ou peut-être un peu. Je sais pas pourquoi, sérieusement, c’est quoi cette manie de toquer chez moi à n’importe quelle heure comme ça, j’ai pas assez précisé dans mon CV qu’il fallait éviter de bousculer mon précieux sommeil de princesse ? Je songe à faire une plaque de métal gravée à fixer sur la porte de l’appart. Au moins comme ça ce serait réglé, on arrêterait de me réveiller en mode random. Ou poster Ringo dans l’entrée, mon gros bébé plein de poils. Par réflexe, j’allume l’écran de mon portable pour voir sa grosse bouille calée en fond d’écran.

« T’sais vraiment pas où elle est Jude ? Mais Josef m’interrompt dans ma petite contemplation alors qu’il lève enfin son visage de ses mains. Il a les yeux injectés de sang, la fatigue sur le visage, sa voix est molle. Il est encore bien imbibé. J’suis désolé de t’avoir r’veiller.
— Hm, tu fais bien, Roger. » Je n’ajoute rien là-dessus, me contente de le regarder zieuter la boisson que je lui ai préparé avec un air à moitié perplexe, à moitié dégoûté.

« Bois, Jo, sinon tu vas sentir passer ta soirée toute la journée et tu vas pleurer. Je t’assure, fais-moi confiance, c’est pas si dégueulasse que ça et ça a le mérite d’atténuer le troupeau d’éléphant qui fait de la danse en ligne dans ton crâne. Je lève ma tasse vers lui comme pour porter un toast et lui sourit, l’invite à boire son bordel. Je pousse un soupir, bois encore un peu de café. Après je te filerais un café pour faire passer le goût. Sans lui dire que je mettrais un peu de citron dedans histoire d’achever le petit traitement. Ça se fait, moi je le fais c’est pas trop la mort et c’est bien pour le mal de crâne. Quant à Daya, non, je sais pas où elle est, désolée. »

Ma moue est vraiment désolée pour cette fois, je suis pas trop stupide, s’il est dans un état de merde j’imagine que ça a à voir avec le fait que Daya soit absente. Peut-être est-elle partie, peut-être qu’ils se sont disputés. Pourquoi pas après tout, je sais pas trop ce qu’il se passe dans leur vie, d’abord parce que je mène la mienne et ensuite parce que Josef, ça fait un moment que je l’ai pas vu. Daya non plus. Je garde contact, on sms de temps en temps mais je sais que Josef a besoin de temps pour lui et avec elle, vu les derniers évènements. J’imagine qu’il y a une part de ça également pour le voir là dans cet état. J’ai pas l’habitude de le voir comme en mode torchon sale laissé sur le bord de l’évier. C’est plutôt un grand gaillard solide, il a du en voir passer, il est pompier. Mais il est aussi complètement dingue de sa gonz et aussi, accessoirement, vient de perdre une proche. Alors je comprends.

« Tu veux en parler ? » Je finis par élever une voix tranquille dans la continuité de mes pensées. « Vous vous êtes disputés ? »

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MessageSujet: Re: Beyond my control - Judith   Beyond my control - Judith EmptyJeu 14 Juin - 20:48

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EXORDIUM.
- Hm, tu fais bien, Roger.

Il est tellement défoncé qu’il ne comprend pas que c’est presque une menace pour avoir osé réveiller Princess J. Le pompier fixe cette boisson qui, honnêtement, ne lui donne clairement pas envie. Il a plutôt l’impression que ce truc va l’aider à gerber, ce qui ne serait peut-être pas un mal finalement.

- Bois, Jo, sinon tu vas sentir passer ta soirée toute la journée et tu vas pleurer. Je t’assure, fais-moi confiance, c’est pas si dégueulasse que ça et ça a le mérite d’atténuer le troupeau d’éléphant qui fait de la danse en ligne dans ton crâne.

Il ricane et c’est douloureux, comme si on lui tirait les cheveux.

- Qui t’dis que ce sont des éléphants.

Et pas des buffles. Ou des mammouths. Ou tout les Etats-Unis à ce rythme.
Elle lève son verre en guide de toast mais le pompier n’est vraiment pas certains de vouloir avaler ce truc qui ressemble à de la vase. Ou un truc épais et plein de glaire.
Putain, rien que le mot « glaire » va le faire gerber.

- Après je te filerais un café pour faire passer le goût.
- M’ouais… ok.
- Quant à Daya, non, je sais pas où elle est, désolée.

Ca l’achève sans qu’il ne dise rien. Il plante son regard vitreux dans celui de Judith avant de dévier sur la table, fixe une tâche, une poussière, ou il ne sait quoi d’autre. Josef a l’impression d’avoir un vide quelque part ou à contrario, un poids énorme qui lui pèse sur les épaules. Manque, colère, culpabilité, l’envie que tout s’arrête une bonne fois pour toute. Que Lou cesse de lui revenir dans ses cauchemars, que Daya lui revienne, que tout redevienne comme avant. Qu’il n’ait plus cette angoisse de recevoir un appel de l’hôpital, de la morgue, d’un flic pour lui dire que sa nana est morte.
Ca lui donne des vertiges, à moins que ça ne soit tout simplement l’alcool qu’il supporte mal en cette seconde. Il enquiller comme un con, sans bouffer.

- Tu veux en parler ? Vous vous êtes disputés ?

Josef ne dit rien, fixe la mixture et sans réfléchir bois deux grosses gorgées, ce qui élimine une bonne moitié du verre avant de le claquer sur la table. Il grimace, grogne, frissonne de dégoût.

- Putain mais t’as mis quoi dedans…

Ca lui porte un instant sur l’estomac et il lui faut trois bonnes secondes avant de reprendre son souffle correctement et de pouvoir se reconcentrer.

- J’sais pas quoi t’dire à part que j’ai été un sale con.

Il fixe son verre comme il l’a fait durant toute sa soirée dans ce bar à la con, à boire verres sur verres, seul. Un tableau misérable, pathétique, presque honteux et qui surtout, ne lui ressemble pas. L’avantage d’être encore alcoolisé est que le filtre n’existe pas, que sa pudeur habituelle est morte crevée au fond de son dernier verre.

- J’revenais du Figth Club, elle a pas aimé alors elle a gueulée. C’partie de là. ‘Me reproche de m’foutre dans des situations pas possibles au taff mais j’y peux rien, ok ? Il écarte les mains, lassé, peut-être à côté de la plaque même. Y a des risques, j’les connais mais elle croit que j’me jette tout seul dedans comme un demeuré.

Elle a tort. Josef ne le fait pas consciemment, il ne cherche ni à jouer aux héros, ni à obtenir de médaille quelconque. Il veut juste BIEN faire son job, éviter des morts comme il aurait aimé éviter celle de Lou. Sans succès. Mais dans cette fixette, le pompier ne capte pas l’inquiétude de Daya, ni le fait qu’effectivement il aurait pu crever deux à trois fois en deux mois à peine. Il y a de quoi se poser de sérieuse question.

- Elle m’dit que j’la regarde plus, que j’suis plus vraiment là, que j’fais pas d’efforts. J’lui ai dis que si elle était pas contente, elle avait qu’à s’barrer. Et elle l’a fait. Il ricane, plein d’amertume mais aussi, de peine. Tu t’rends compte Jud’ ? Elle s’est tirée. Elle m’a dit que c’était juste un break mais j’ai plus de nouvelle, rien. J’ai que dal. J’sais même pas où elle est. C’est ma meuf et j’suis même pas foutu d’savoir où elle a pu s’planquer !
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MessageSujet: Re: Beyond my control - Judith   Beyond my control - Judith EmptyMer 20 Juin - 20:12




BEYOND MY CONTROL

 

« Putain mais t’as mis quoi dedans…
— Recette de la maison, Josef, contente toi de boire le truc en entier, tu veux ? » Je lève les yeux au ciel alors que je l’observe en avoir le souffle quasiment coupé. Ah, j’te jure. Il faut ce qu’il faut c’est tout, y’a rien de meilleur pour éviter la gueule de bois, va falloir me croire sur parole. De toutes façons il verra bien demain — tout à l’heure— que je lui raconte pas des conneries. Mais bon c’est pas le plus important à cet instant précis. Je lui laisse du temps, pour qu’il intègre à la fois ce que je lui ai servi et mes questions et peut-être qu’il aura envie d’en discuter de son histoire avec Daya vu qu’il vient de se mettre une rasse pas possible j’imagine qu’il a des trucs à dire à quelqu’un et il m’a réveillé alors ce quelqu’un ça va être moi.

« J’sais pas quoi t’dire à part que j’ai été un sale con.
— Ça commence bien, en effet. Je glisse la tasse de café entre mes lèvres et l’observe, l’attend tranquillement alors qu’il regarde son verre comme s’il allait y trouver la révélation du siècle… Bon, va falloir que je me calme un peu ok, c’est vrai, je fais ma connasse mais j’ai toujours du mal à redescendre quand on me réveille à la sauvage surtout que là j’ai littéralement pas dormi quoi en fait. Mais bon, c’est Josef, il a besoin de quelqu’un, je suis là, je suis son amie, je vais pas le foutre dehors d’abord parce que ce serait irresponsable et ensuite beh parce que c’est comme ça. Je suis pas Mère Thérésa mais bon je peux décemment pas le laisser dans sa merde.
— J’revenais du Figth Club, elle a pas aimé alors elle a gueulée. C’partie de là. ‘Me reproche de m’foutre dans des situations pas possibles au taff mais j’y peux rien, ok ? Je fronce les sourcils et me redresse, interpellée.
— Le quoi ?
— Y a des risques, j’les connais mais elle croit que j’me jette tout seul dedans comme un demeuré. De quoi, que, what. Ok. Je voulais qu’il m’explique mais je crois qu’il a pas compris que j’aimerais vraiment avoir toute l’histoire parce que déjà il me parle d’un truc genre je sais pas ce que c’est. Je l’observe avec des yeux ronds comme des billes mais en fait je sais pas ce à quoi je m’attendais sachant qu’il a un niveau d’alcool dément dans le sang.
— Elle m’dit que j’la regarde plus, que j’suis plus vraiment là, que j’fais pas d’efforts. J’lui ai dis que si elle était pas contente, elle avait qu’à s’barrer. Et elle l’a fait.
— Excuse moi ?
— Tu t’rends compte Jud’ ? Elle s’est tirée. Elle m’a dit que c’était juste un break mais j’ai plus de nouvelle, rien. J’ai que dal. J’sais même pas où elle est. C’est ma meuf et j’suis même pas foutu d’savoir où elle a pu s’planquer ! »

Je suis là avec ma petite tasse dans les mains et je l’observe alors qu’il me débite sa connerie. Ok, bon, je sais pas mais je sens un peu l’entourloupe dans l’histoire… Je sens… mon nez en mode « Ma sorcière bien-aimée » s’agiter, appel au bullshit. Je garde le silence quelques secondes le temps d’intégrer à mon tour ce qu’il vient de raconter. Je sais pas trop quelle approche je dois choisir mais à mon avis, vu l’état actuel des choses, le bon truc serait de lui secouer les puces. Enfin j’sais pas j’imagine. Lui mettre un peu le nez dans ses conneries quoi, parce que je suis pas sure que ça se voit passé si promptement qu’il me le raconte.

« Ok… Je bois une nouvelle gorgée de café avant de déposer la tasse à ma droite et pousser un soupir, croiser mes doigts devant moi sur la table en bois de cette fichue cuisine. Alors d’abord… Fight club ? Comme le « you don’t talk about fight club », fight club ? Tu t’engages dans des combats clandestins, et tu t’étonnes que ça lui plaise pas ces derniers temps ? Je l’observe, cherche son regard mais il fuit plus qu’autre chose je crois, je doute qu’il ait envie d’entendre ce que j’ai à lui dire, et en plus sur ce ton mais bon à un moment faut arrêter de déconner. J’adore Josef mais il est entrain de faire n’importe quoi… Et je suis clémente parce qu’il vit un moment compliqué et que je sais ce que ça fait de plonger dans une spirale de merde. J’ai eu du mal, moi ça a duré deux mois carrément sans avoir l’envie de me faire aidée. Je pousse un soupir. Mec t’es pompier et elle flic vous pensez pas que vous avez déjà deux métiers à risques et donc bien assez de soucis à vous faire là-dessus ? T’as réfléchis deux minutes ? Oh et, tu la renvoies chier et tu lui dis qu’elle a qu’à partir et tu t’étonnes qu’elle le fasse ? » Les sourcils froncés, je reste là à attendre une réaction alors que j’essaie de lui pointer les problèmes de son argumentaire. « Si elle t’a dis ça c’est qu’il y a du vrai, Josef, et ça doit faire un moment mais connaissant Daya elle a du prendre sur elle un temps. Mais pour sur que si tu lui racontes qu’à côté tu te barres te faire taper dessus et que tu joues au con avec elle… ‘fin… tu vois l’genre quoi. Je soulève un sourcil. Elle a surement besoin de temps pour réfléchir ça sert à rien de lui courir après ni de te mettre dans un état pareil… Tu devrais plutôt prendre un temps pour le faire de ton côté tu crois pas ? »

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MessageSujet: Re: Beyond my control - Judith   Beyond my control - Judith EmptyMer 4 Juil - 22:33

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EXORDIUM.
Il ne prend pas vraiment conscience de des conneries qu'il raconte, l'alcool lui embrumant encore le cerveau. Suffisamment pour être toujours d'une certaine façon déconnecté de la réalité.  Sans imaginer un seul instant que lorsqu'il aura désaoulé, Josef se prendra une énorme claque dans la gueule que ça soit par ses agissements ou par ses mots. Il est pathétique, pitoyable. C'est ainsi qu'il se verra demain lorsque tout cela sera redescendu. Mais pour l'instant, il panique de n'avoir aucune nouvelle de la part de Daya. Ni message, ni appel, encore moins un mail. Où est-ce qu'elle est ? Il en sait foutrement rien et ça lui fout la gerbe parce que peut-être qu'il ne la reverra plus à partir de maintenant.
Ses yeux vitreux se lèvent vers Judith et Josef se fait la réflexion qu'il est étonné à ce qu'elle l'accueil si posément. Il se serait presque attendu à un rever dans la gueule pour avoir osé la réveiller si tard dans la nuit. Ou si tôt le matin.

- Ok...

Elle boit une gorgée de café et lui une gorgée de cette mixture qui ne passe toujours pas.

- . Alors d’abord… Fight club ? Comme le « you don’t talk about fight club », fight club ? Tu t’engages dans des combats clandestins, et tu t’étonnes que ça lui plaise pas ces derniers temps ?

Et c'est repartie. Encore les mêmes reproches, les mêmes accusations. Pourquoi est-ce qu'il n'y en a pas un qui tente de comprendre POURQUOI il tient à aller là-bas ? Réflexion extrêmement égoïste de sa part mais Josef n'en prend pas la mesure. Judith vise juste mais il ne l'accepte pas ce soir, n'accepte pas qu'effectivement une personne normalement constituée s'inquièterait de ses agissements, de ses décisions. Le pompier est prit dans cette spiral infernale et obscure dont il n'arrive pas à se sortir. Encore faudrait-il qu'il accepte la mort de Lou avant de réussir à en voir le bout.
Raison pour laquelle il fuit son regard, ne l'affronte pas. Parce qu'au fond, il se sait fautif.

- Mec t’es pompier et elle flic vous pensez pas que vous avez déjà deux métiers à risques et donc bien assez de soucis à vous faire là-dessus ? T’as réfléchis deux minutes ? Oh et, tu la renvoies chier et tu lui dis qu’elle a qu’à partir et tu t’étonnes qu’elle le fasse ?

La réflexion est atrocement douloureuse, comme une bonne gifle dans la gueule qui aurait presque le mérite de le faire dessaouler un peu plus. Judith pose des mots sur des choses qu'il se refusait d'admettre, de voir et qu'il fuyait pour mieux se planquer derrière des excuses à la con. Parce que Daya a toutes les raisons de vouloir le secouer, de vouloir le voir rapidement remonter la pente alors qu’il devientune bombe à retardement. Jamais Josef n’aurait pensé que la mort d’un proche puisse le mettre dans un état si chaotique. Après tout, des décès il en côtoie régulièrement au sein de son propre métier. Parfois même des situations bien pire lorsqu’une personne se retrouve bloqué dans un corps de légume, condamné à vie à seulement regarder les autres vivres, prisonnier de leurs propres chairs.
Mais cette fois les choses sont différentes pour lui. Ses nuits sont parsemées de cauchemars réguliers où Lou l’appel à l’aide, où le sang revient tâchant son visage laiteux et quelques fois, la scène entière repasse en boucle. Du début à la fin. Avec son et odeur, histoire de vivre l’action en HD et Stéréo.

Alors non, il n’a pas réfléchit lorsque son cerveau est une boite où se trouve tous ces cauchemars qui grossissent jour après jour et que le seule remède pour palier à cela est d’aller se faire fracasser la gueule et d’en fracasser à son tour.

- Si elle t’a dis ça c’est qu’il y a du vrai, Josef, et ça doit faire un moment mais connaissant Daya elle a du prendre sur elle un temps. Mais pour sur que si tu lui racontes qu’à côté tu te barres te faire taper dessus et que tu joues au con avec elle… ‘fin… tu vois l’genre quoi. Elle a surement besoin de temps pour réfléchir ça sert à rien de lui courir après ni de te mettre dans un état pareil… Tu devrais plutôt prendre un temps pour le faire de ton côté tu crois pas ? »

Ses doigts serrés autour du verre, Josef a la sensation d’avoir un insecte étrange qui lui ronge le cœur et le cerveau en même temps. Il se sent mal, seul, paumé. Un trou béant s’ouvre dans la poitrine et il n’arrive pas à savoir si c’est de la rage ou simplement de la peine.

- Si j’y arrivais, j’l’aurai déjà fait Judith.

Son ton est un peu sec, plus qu’il ne l’aurait voulu et elle pourra clairement mettre ça sur le compte de l’alcool. Il n’aurait pas pu répondre autrement alors qu’il se retrouve acculé face à ses erreurs, face à une réalité qu’il cherche inconsciemment à fuir.
Un lourd soupire s’échappe et glisse entre ses lèvres, un soupir qui vient des tripes, qui exprime toutes ces émotions nouées.

- J’fais pas ça pour lui faire du mal, j’ai pas envie de foutre mon couple en l’air. Mais j’y arrive pas, j’ai besoin de ça pour évacuer. Elle comprendra pas, tu comprendras pas mais j’peux pas expliquer autrement. J’ai l’impression là-bas d’être dans la peau d’un autre type et ça me fait du bien de plus faire face au connard pathétique que j’suis visiblement devenu.

Le drama n’est jamais le partenaire idéal de Josef. Il se détesterait de s’entendre prononcer ce genre de connerie, preuve qu’il en est rendu à un point qui le dépasse complètement. L’alcool n’aide pas, ses idées se rassembleront dans un meilleur ordre lorsque son taux d’alcoolémie aura descendu. Peut-être.
En attendant, il glisse une main dans ses cheveux, appuyé sur son coude comme si son propre corps devenait trop lourd à porter.

- Ca m’fait du bien de plus rien voir, de ne plus rien entendre.

De ne plus avoir l’impression que le fantôme de Lou rôde autour d’eux comme une accusation. De ne plus avoir l’impression que le crissement des pneus, le bruit de la tôle froissé et les vêtements spongieux et poisseux de sang n’englobe son quotidien, ses nuits. Ce n’est qu’éphémère mais c’est toujours mieux que rien. Bien mieux que s’il foutait le nez dans la coke.

- J’sais pas comment me sortir la tête de ça Jud’. Faut qu’elle revienne ok ? C’est avec elle que j’veux vivre ma vie et avoir des gosses plus tard. Pas tout de suite parce que putain je serais clairement pas un bon père. Il ricane, les yeux humides de fatigue, de tristesse aussi, de tout. L’alcool délie les langues, Josef se passe une main dans la barbe, la gardant serrer contre sa bouche. J’ai pas été capable de sauver Lou. Les larmes montent, il les ravalent. Comme j’suis pas capable de garder Daya à mes côtés.

Comme il ne sera jamais capable de protéger Natalia, sa sœur, sa meilleure amie d’enfance. Celle qu’il chérie derrière ses airs de grand-frère un peu relou parfois mais qu’il aime profondément. Peu importe les liens de sang, ils n’ont pas besoin de ça pour compter sur l’autre. Et si la mort de Lou le détruit aujourd’hui. Il n’ose imaginer ce que serait un monde où Natalia ne serait plus.

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MessageSujet: Re: Beyond my control - Judith   Beyond my control - Judith EmptyMer 8 Aoû - 21:42




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« Si j’y arrivais, j’l’aurai déjà fait Judith »

Je lui laisse passer celle-là parce qu’il est bourré et blessé mais j’aime pas trop le ton employé. S’il vient me voir moi c’est surement pour une raison, je suis pas du genre à passer par quatre chemins pour expliquer simplement ce qui est en train de se passer. Il me connaît bien, il sait ça, même au fin fond de sa bouteille de vodka il a du se dire, « tiens si j’allais prendre une claque chez Juju la plus jolie de ses amies » ?

« J’fais pas ça pour lui faire du mal, j’ai pas envie de foutre mon couple en l’air. Mais j’y arrive pas, j’ai besoin de ça pour évacuer. Elle comprendra pas, tu comprendras pas mais j’peux pas expliquer autrement. J’ai l’impression là-bas d’être dans la peau d’un autre type et ça me fait du bien de plus faire face au connard pathétique que j’suis visiblement devenu. Ca m’fait du bien de plus rien voir, de ne plus rien entendre. »

Je le laisse parler, le laisse évacuer et j’essaie de comprendre. Il tire un trait très vite sur ma compréhension des choses, n’essaie même pas en se disant que de toutes façons j’ai déjà tout jugé. Mais c’est pas grave je lui dirais bien, après, ce que je pense de sa petite manière de passer ça sous le tapis. Ça suffit pas de se mettre en danger et dire « vous comprendrez pas ». En tout cas pas pour moi et je me dis que ça a pas du suffire à Daya non plus, plus que compréhensible en vue de leur relation.

« J’sais pas comment me sortir la tête de ça Jud’. Faut qu’elle revienne ok ? C’est avec elle que j’veux vivre ma vie et avoir des gosses plus tard. Pas tout de suite parce que putain je serais clairement pas un bon père. » Il ricane, il est fatigué et il me fait clairement de la peine. Ah, je suis faible avec ce bonhomme. D’autant plus qu’avec l’alcool, sa langue se délie et je l’écoute me parler plus sincèrement sur ce qu’il ressent que surement n’importe quel autre moment de notre relation. Josef est un bon type, toujours sur de lui, il paraît toujours… ok. Tout baigne. Même s’il s’emporte, même s’il fatigue, il est là, il gère. Ce n’est pas le Josef au fond du trou que je vois ici, qui préfère se ruer sur l’alcool que se battre. Je peux comprendre cette envie et cette « facilité » qui n’en est pas une d’ailleurs, de se réfugier dans ces types de procédés. Moi j’allais dans des clubs, lui va se taper dessus avec d’autres gars. Je l’observe alors qu’il ouvre à nouveau la bouche pour me parler de Lou, ce qui j’avoue me brise le cœur, puis enchainer sur la perte de Daya. Je vois bien son regard humide, cette moue fatiguée, presque désespérée. Je laisse le silence planer un moment avant de pousser un soupir et me redresser à grand bruits agacés. C’est pas trop mon truc tout ça là, les sentiments. Mais je suis une bonne amie, alors je fais le tour de la table et viens lui communiquer un peu de ma chaleur alors que je m’assois sur la chaise qui jouxte la sienne et l’attire dans mes bras, le laisse s’y reposer et évacuer un peu. Je passe une main dans son dos et garde le silence le long moment de cette étreinte qui n’a rien de bizarre mais plutôt… disons fraternelle quoi. Lorsque je me détache de lui c’est pour la faire à la sauce juju : « C’est bon Jo’, Daya c’est pas comme tes clefs tu vas finir par la retrouver. » Un peu d’humour donc, je lui adresse un sourire et serre son épaule chaudement. Je préfère essayer de dédramatiser la situation.

Je finis par le lâcher et me redresse pour récupérer ma tasse, garde ma place à sa droite maintenant.

« Bon, voilà ce que je vais te dire. Je veux pas être casse-couilles juste pour le fun Josef, ça me fait pas rire comme t’es là t’sais. Je sais que c’est pas ce que t’as envie d’entendre ce que je te raconte. Mais écoute hein, t’as pas passé la porte de Mère Theresa alors fallait t’y attendre. Je hausse un sourcil comme pour appuyer l’évidence. C’est juste qu’tu peux pas débarquer j’imagine tout cassé dans ta baraque, rentrer auprès de ta meuf avec une gueule comme celle là – je le pointe du doigt -, sans même t’expliquer. J’veux dire, ok, je comprends c’que tu me dis, que c’est un moyen de dealer avec la disparition de ton amie, ok. Mais tu vois direct t’as même pas pris le temps d’essayer d’imaginer qu’on puisse comprendre, tu m’dis c’est comme ça, vous comprendrez pas, etc… Si t’as sorti ça comme discours à Daya je comprends qu’elle t’ait tartiné derrière mon chou. Est-ce que t’as pris le temps, vraiment, de lui en parler avant d’y aller dans son dos, d’essayer de lui expliquer concrètement l’aide que tu penses trouver la bas au lieu de la mettre au pied du mur et de l’envoyer chier ? Chacun a sa manière de gérer les choses, et Daya est loin d’être idiote, même sans cautionner si au moins elle avait quelques éléments en main pour comprendre la période que tu traverses… tu vois ce que je veux dire ? Je lui laisse un peu de temps pour assimiler ce que je viens de lui raconter, l’observe processer et quand j’imagine que je peux reprendre la parole… et bien je la reprends. J’veux dire… Josef… regardes-toi. Tu te bats, tu bois, c’est pas toi ça. Ce que tu vis et c’que t’as vécu avec Lou, c’est terrible. Et c’est normal, t’as aussi le droit de vivre la douleur que t’en retire. Mais ça veut pas dire que Daya entre toutes les personnes proches de toi doit accepter sans broncher que tu te mettes en danger. T’as peur de l’avoir perdu, mais je suis quasi certaine que les soirs où t’as débarqué avec ta sale gueule elle, elle a du se demander combien de fois elle aurait pu te perdre là-bas avant même que tu daignes lui en parler. J’essaie de lui secouer le cocotier un peu, voir ce que ça donne si les noix finissent par tomber. C’est comme ça que ça a marché avec moi quelques longues semaines plus tôt… alors pourquoi pas. Quant à Lou, mon chou, malheureusement il y a des choses qui arrivent sur lesquels t’as aucune emprise. C’est difficile et je suis désolée de ce que t’as vécu. J’te dis pas que ça va s’estomper rapidement tout ça… mais peut-être que tu vivrais mieux les choses en te battant pour ce qui est là aujourd’hui ? Tu penses pas… je sais pas qu’il serait intéressant de concentrer ton énergie, faire ton deuil et t’investir dans un projet qui a plus de sens ? Plus que revitaliser le commerce d’alcool local si tu vois ce que je veux dire. »

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MessageSujet: Re: Beyond my control - Judith   Beyond my control - Judith EmptyMer 15 Aoû - 19:16

Beyond my control
EXORDIUM.
Il a l’air d’un gamin de quatre ans, là, presque avachi sur le comptoir, comme s’il avait perdu une partie de sa vie. C’est un peu le cas, dans son esprit embrumé. Daya partie, c’est une moitié de lui qu’elle a prise avec elle.
En somme, il a l’air d’un véritable déchet.
Judith bouge de sa place, visiblement saouler ou exaspérée, il ne sait pas trop mais quoi qu’il en soit, elle a toutes les raisons de l’être. Elle peut même le foutre dehors si elle veut, il n’est plus à ça près ce soir. Ce con serait capable de l’encaisser comme une fatalité supplémentaire, une punition méritée. Il ne se reconnait pas, Josef n’est, pour ce soir, plus le type qui prend les problèmes à bras le corps pour y faire face et les résoudre, un par un. Il est le premier à dire que chaque problème à sa solution… mais lorsque l’on est soit même l’anomalie, difficile d’avoir le recul nécessaire pour entrevoir une porte de sortie.

Le pompier s’apprête à se redresser et marmonner un truc du genre « C’bon j’ai compris j’m’en vais désolé » à son amie. Mais là encore, Judith le surprend. Ou pas, finalement. Elle le prend dans ses bras et c’est plutôt là qu’il a l’air d’un gosse de 4 ans, parce qu’il a envie de chialer comme telle dès lors qu’il sent cette chaleur réconfortante et tendre d’une amie. Il pleure, en réalité. En silence. Quelques larmes qui s’échappent parce qu’il est épuisé, au bout du rouleau, qu’il ne voit pas le bout de toutes les emmerdes. Que Lou lui manque, qu’il a encore toutes ces images cauchemardesques qui dansent devant son regard vide. Que Daya, lui manque. Viscéralement. Il faut qu’elle lui revienne.
Josef reste là, paumé dans les bras de Judith sans savoir combien de temps il y passe. Il ne peut qu’admettre que ça l’apaise, au moins un peu, d’avoir une source de réconfort avec cette main dans le dos.

- C’est bon Jo’, Daya c’est pas comme tes clefs tu vas finir par la retrouver.

Il se surprend à lâcher un ricanement amusé, lui qui pensait avoir du mal à sourire.
Le pompier finit par de nouveau lui faire face, Judith regagnant sa place après ce petit moment hors du temps.

- Bon, voilà ce que je vais te dire. Je veux pas être casse-couilles juste pour le fun Josef, ça me fait pas rire comme t’es là t’sais. Je sais que c’est pas ce que t’as envie d’entendre ce que je te raconte. Mais écoute hein, t’as pas passé la porte de Mère Theresa alors fallait t’y attendre.

Il en aurait presque oublié la manière parfois brute de Judith quand il s’agit de s’exprimer, de dire les choses. Ca ne l’a jamais dérangé jusqu’ici, Josef préfère la franchise plutôt que d’avoir une conversation qui tourne quatre ans autour du pot. Seulement, il est incapable de savoir si ce soir, il réussira à encaisser ce qu’elle s’apprête à lui dire. Mais il est là, il est venu de lui-même, Josef assumera jusqu’au bout ses conneries.

Le pompier l’écoute, tente de focaliser son attention nébuleuse sur les paroles de Judith qui se font, comme il s’y attendait et comme annoncée, dures. Et ça lui fout une sacrée claque dans la gueule d’entendre qu’il n’a pas prit la peine de se demander si quelqu’un, autour de lui, était à même de comprendre son choix d’aller au FC et de s’y faire démonter la gueule. A bien y réfléchir… Il a effectivement laissé très peu de choix à Daya. Josef se souvient parfaitement de cette première fois où il s’est glissé dans l’ombre de ce club alors qu’il pensait s’être fait salement manipuler par celle qu’il aime aujourd’hui. Et ce n’est que bien plus tard que l’indienne, en constatant les dégâts sur la gueule de Josef, a su pour cette histoire de combat illégaux. La machine était déjà lancée, il en avait rompu une promesse.
En somme, Judith avait raison sur toute la ligne. Si dès le début il s’était montré plus transparent, ils n’en seraient peut-être pas là aujourd’hui. Si la dernière fois il avait essayé de prendre un peu sur lui, de se poser et de lui expliquer le pourquoi du comment, Daya ne serait probablement pas partie.

Il acquiesce à ses mots, lorsqu’elle lui demande s’il comprend. Josef est étrangement silencieux, peut-être parce qu’il prend le temps de digérer tout ce qu’elle lui balance là, d’un coup.

- J’veux dire… Josef… regardes-toi. Tu te bats, tu bois, c’est pas toi ça. Ce que tu vis et c’que t’as vécu avec Lou, c’est terrible. Et c’est normal, t’as aussi le droit de vivre la douleur que t’en retire. Mais ça veut pas dire que Daya entre toutes les personnes proches de toi doit accepter sans broncher que tu te mettes en danger. T’as peur de l’avoir perdu, mais je suis quasi certaine que les soirs où t’as débarqué avec ta sale gueule elle, elle a du se demander combien de fois elle aurait pu te perdre là-bas avant même que tu daignes lui en parler.

Josef redresse son regard sombre, sourcils froncés. La vérité que Judith lui balance au visage lui fait bien plus mal que les autres, pour la simple et bonne raison qu’il lui est douloureux de constater qu’il ne s’est à aucun moment soucié de la peur de sa femme. En tout cas, pas comme il l’aurait dû. Il n’est pas égoïste, bien évidemment qu’il s’est soucié de ce que pensait Daya mais visiblement pas suffisamment pour qu’elle puisse être concernée et non être salement à l’écart de ses actions.

- Quant à Lou, mon chou, malheureusement il y a des choses qui arrivent sur lesquels t’as aucune emprise. C’est difficile et je suis désolée de ce que t’as vécu. J’te dis pas que ça va s’estomper rapidement tout ça… mais peut-être que tu vivrais mieux les choses en te battant pour ce qui est là aujourd’hui ? Tu penses pas… je sais pas qu’il serait intéressant de concentrer ton énergie, faire ton deuil et t’investir dans un projet qui a plus de sens ? Plus que revitaliser le commerce d’alcool local si tu vois ce que je veux dire.

En venant ici, il n’a pas un instant imaginer qu’elle aurait pu à ce point lui remettre les idées en place. Ou plutôt, à ce stade, lui foutre le nez dans sa merde. Parce que la seule chose qu’il arrive à constater avec cet état d’esprit c’est que c’est lui qui a foiré, mais seul. D’un bout à l’autre. En se montrant fermé, borné, en mettant à ce point Daya à l’écart et en jugeant par lâcheté que les autres ne pourraient comprendre la vraie raison de son besoin d’aller se défouler au Fight Club. Josef glisse son visage au creux de sa main, comme si tout cela avait du mal à rentrer, en tout cas en une fois.
Il a encore l’esprit embrumé par l’alcool, quand bien même il se fait plus lucide que lorsqu’il est arrivé. Il ne sait pas s’il aura la force de répondre à tout ça, de lui faire un grand discours … il est à peine capable de mettre de l’ordre dans ses idées, de digérer à quel point il a merdé.

- J’crois que j’vais avoir besoin de temps pour digérer.

Josef articule mollement, essaie de se redresser un peu malgré le poids qui lui pèse sur les épaules.

- Parce que t’as raison, dans c’que tu dis là, tout ça. Ses idées s’embrouillent, il agite sa main et essaie de reprendre d’un ton convaincant. Faut que j’remette de l’ordre dans tout ça. J’ai tout foiré donc j’suppose que y a que moi pour arranger tout c’merdier.

Il suppose bien et il serait bien aussi qu’il se bouge le cul mais pour ça, il va encore lui falloir quelques heures. Voir, plusieurs jours. On n’accepte pas ses erreurs en un claquement de doigts, le processus sera là, bien qu’il n’en prenne pas conscience tout de suite. Le principal étant pour le moment qu’il ouvre les yeux sur tout ce que Judith lui a judicieusement dit.

- J’ai jamais voulu lui cacher le FC. La première fois qu’c’est arrivé c’est quand… t’sais, on a cru qu’on s’était fait piéger toi et moi. Et après bah ça a continué, pas souvent, juste quand j’avais besoin de me dépenser un peu.

Le pompier ne sait pas pourquoi il lui raconte ça, pourquoi il se sent le besoin de se justifier. Peut-être pour lui montrer qu’il ne pensait pas à mal, qu’il faisait ça dans l’unique but de pouvoir déverser cette part de lui dans un lieu où tous les coups sont permis. Et dernièrement, c’est la seule chose qui arrive à tarir ses angoisses, à évincer ses cauchemars.
Josef pousse un soupire, cligne des yeux, il a l’impression qu’il pourrait s’endormir là, comme une merde, tête sur ses bras croisés.  

- Merci pour c’que tu fais, t’es gentille. Il est encore alcoolisé, articule assez difficilement. J’suis désolé pour l’bordel. Et l’heure.

Et pour l’état d’ébriété, aussi.

- Tu crois que j’devrais faire quoi ? Avec Daya j’parle. Est-ce qu’j’l’appelle encore ? Est-ce j’la laisse respirer pour lui montrer que j’respecte son choix ?

Il a bien compris qu’il devait se reprendre en main, ça c’est entendu. Mais avec Daya ? Il est censé faire quoi maintenant ? La laisser faire sa vie, au risque de ne jamais la revoir ? A ce qu’elle ne revienne jamais ? Ou dans un mois ? Deux ?
Trop de question qui lui donnent mal au crâne. Il se masse les yeux du pouce et de l’index, lâche un soupire. Plus les heures passent, plus il a l’impression de s’être prit une brique dans la gueule.
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MessageSujet: Re: Beyond my control - Judith   Beyond my control - Judith EmptyJeu 30 Aoû - 13:36




BEYOND MY CONTROL


Bien sur que j’ai raison. J’ai toujours raison, ce n’est pas nouveau. Mais ceci dit je suis contente de voir que malgré son état d’ébriété, Josef comprenne que je n’ai pas tiré ça de nul part et qu’il comprenne où il a merdé. Enfin, je crois. Il sait qu’il a merdé, et va falloir qu’il se rattrape.
Je continue de l’écouter alors qu’il revient sur un épisode qui ne me fait plus grimacer maintenant, j’ai laissé couler ces conneries, j’ai d’autres choses à faire. Je suis pas la meuf la plus rancunière même si j’avoue que c’était un sale coup de la part de Daya pour tous les deux. M’enfin, c’est pas le sujet du soir, c’est du passé, je préfère me concentrer sur le fait que leur couple puisse fonctionner aujourd’hui. Ramasser mon ami à la petite cuillère n’est pas mon activité favorite, je préfère quand il va bien et qu’il est heureux avec sa gonz.

« Merci pour c’que tu fais, t’es gentille. J’suis désolé pour l’bordel. Et l’heure.
— Bah ! Ça m’arrive tu sais. T’as de la chance que je me sois pas changée en she-hulk pour l’occasion parce que venir aussi tard… c’est le risque. Je le taquine évidemment même si y’a une part de vérité dans ce que je dis, je suis toujours de très mauvais poil quand on me réveille et surtout en plein milieu de la nuit quand j’ai à peine pu faire une heure complète de dodo.
— Tu crois que j’devrais faire quoi ? Avec Daya j’parle. Est-ce qu’j’l’appelle encore ? Est-ce j’la laisse respirer pour lui montrer que j’respecte son choix ?
— Hm… Bonne question. C’est vrai que ça l’est, quelle est la marche à suivre ? Je ne suis pas sure de ce qui fonctionne avec Daya, après tout, c’est ma pote mais pas ma gonz alors… J’pense que tu devrais la laisser tranquille pour un temps. Arrête de l’appeler, laisse-la respirer, elle a besoin comme toi de se remettre les idées en place. Tu devrais… juste lui faire un message, demain. Profiter de son absence pour te remettre un peu en ordre. Je dis pas que tous les efforts tu les feras en deux jours. Mais juste, arranger ta sale tronche là, bien dormir et évacuer l’alcool. Préparer son retour et j’imagine une discussion qui sera pas forcément agréable mais obligatoire pour la suite. Préparer tes arguments, tes excuses s’il y en a. Et peut-être, plus difficile, poser des mots sur ce qui se passe dans ta tête. Daya a le droit de savoir, maintenant, a le droit de comprendre. Et cette fois il faudra lui laisser le bénéfice du doute, lui donner des clefs pour comprendre avant de lui refuser tout accès. Je blablate, je blablate… Enfin j’pense, après tout je la connais pas comme tu la connais Jo’. Mais j’pense qu’elle a besoin de respirer comme tu dis et toi aussi. C’est pas une mauvaise chose au fond. Je place une main sur son épaule, lui adresse une moue désolée. Déjà toi, va falloir que tu prennes une bonne nuit de sommeil. Je vais te filer mon lit moi je vais retourner me pieuter dans mon canapé. Je me redresse, récupère ma tasse. Nan, nan, tais-toi avant même que tu veuilles dire non c’est pas une question ni une invitation c’est une obligation. Je veux pas te voir sorti de ma chambre avant 12h demain, jeune homme. Je lui adresse un sourire, dépose le tout dans l’évier. Et termine ça au passage. Je lui montre son verre plein de ma petite concoction anti-gueule de bois. Je viendrais te réveiller t’inquiètes, Josef. Va te coucher. »

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MessageSujet: Re: Beyond my control - Judith   Beyond my control - Judith EmptyDim 14 Oct - 11:44

Beyond my control
EXORDIUM.
Plus tard, lorsqu’il aura totalement décuvé ce qu’il a bu, il prendra pleinement conscience du risque qu’il a prit à débouler si tard et si bruyamment, venant bousculer le sommeil si précieux de Judith.
Mais pour le moment, c’est de conseils dont il a besoin puisqu’il n’est visiblement pas capable de garder l’esprit clair ou de réfléchir par lui-même. Comme si d’un claquement de doigt, Josef était devenu impotent. Ou stupide. Ou les deux.

Il concentre son regard humide et brillant, pas très réveillé aussi mais pourtant très attentif, sur Judith qui se met à lui répondre.
Première chose : Lui foutre la paix. Tout ce qu’il craignait. Pas évident de devoir se forcer à prendre le large et laisser du lest à la personne que vous craignez de perdre. Josef a l’impression que plus il attend, moins les chances de la récupérer sont bonnes pour lui. Pourtant, Judith a certainement raison. Daya n’a pas besoin qu’un boulet lui court derrière mais plutôt d’espace, pour se remettre les idées en place, faire le point de son côté.

- Tu devrais… juste lui faire un message, demain. Profiter de son absence pour te remettre un peu en ordre. Je dis pas que tous les efforts tu les feras en deux jours. Mais juste, arranger ta sale tronche là, bien dormir et évacuer l’alcool. Préparer son retour et j’imagine une discussion qui sera pas forcément agréable mais obligatoire pour la suite. Préparer tes arguments, tes excuses s’il y en a.

Il acquiesce comme un gosse à qui on explique comment fonctionne la vie. Lui aussi devrait effectivement en profiter pour faire le point, pour se remettre à zéro. Se laver de tout ce qu’il a ingurgité, reprendre le sport peut-être. Non, certainement même. Il pense à toutes les solutions qui s’ouvrent à lui, pour permettre de prouver à Daya qu’il est prêt à se plier en 15 pour la voir revenir mais pour l’instant son esprit est encore trop embrumé par les vapeurs éthyliques. Demain, il verra plus clair. Demain, il se remettra en scelle pour de bon.

- Et peut-être, plus difficile, poser des mots sur ce qui se passe dans ta tête. Daya a le droit de savoir, maintenant, a le droit de comprendre. Et cette fois il faudra lui laisser le bénéfice du doute, lui donner des clefs pour comprendre avant de lui refuser tout accès.

Le pompier est conscient que sur ce coup-là, encore, il a chié. Complètment foiré. A jouer les mecs incompris, torturé, comme si Daya n’était pas capable d’entendre que s’il a besoin de se foutre sur la gueule au fight club, c’est pour ne plus faire de cauchemar et que ça lui donne l’impression de se recentrer, tout simplement. Idée et concept un peu étrange, il le conçoit mais il ne pourrait pas expliquer les choses autrement.
Josef n’a pas voulu entendre ou donner les clés à Daya justement. Par peur, peut-être. Il se demande si ça n’était pas une façon pour lui de mieux gérer les choses, de se barricader pour moins morfler. Et vu ce que tout cela lui coûte, il est prêt à se mettre à nu s’il le faut, lui étaler toute cette merde pour qu’elle comprenne alors. Mais comme le dit Judith, ce n’est peut-être pas une si mauvaise chose qu’ils prennent leur distance chacun de leur côté, même si ça lui tord les tripes et l’angoisse plus que jamais.

- Déjà toi, va falloir que tu prennes une bonne nuit de sommeil. Je vais te filer mon lit moi je vais retourner me pieuter dans mon canapé.

Il se réveille presque en un sursaut pour protester, qu’il est hors de question qu’il la laisse pioncer sur son canapé alors qu’il est venu la réveiller et foutre le bordel, complètement bourré. Mais Josef n’a pas le temps d’articuler un mot qu’elle le coupe déjà.

- Nan, nan, tais-toi avant même que tu veuilles dire non c’est pas une question ni une invitation c’est une obligation. Je veux pas te voir sorti de ma chambre avant 12h demain, jeune homme.

Il n’a plus la force de protester, de débattre, de quoi que ce soit d’autre. Il en a à peine pour lever le coude et répondre à l’ordre de boire ce truc dégueu mais plutôt efficace, il doit bien l’admettre. Il finit par boire d’une traite le reste du verre, non sans grimacer de dégout en secouant la tête, comme pour chasser ce goût dégueu.
Josef pose le verre sur la table et se redresse en douceur, histoire de ne pas tituber et de risquer la chute encore bruyante.

- Je viendrais te réveiller t’inquiètes, Josef. Va te coucher.
- Ouais. OK.

L’idée de se pieuter dans un lit, de fermer les yeux et de pioncer quelques heures lui parait soudainement agréable, tentant, voir irrésistible. Oublier toute cette merde l’espace d’un instant, aussi.
Debout, en équilibre, il tourne son regard fatigué vers son amie.

- T’as raison. J’vais faire tout comme t’as dit. J’vais me reprendre en main et lui laisser du temps. J’lui enverrais un sms demain pour le lui dire.

Elle n’imagine certainement pas tout le bien qu’elle lui a fait ce soir, à simplement le recueillir comme un bâtard abandonné, à faire preuve de patience et d’écoute, pour le mec paumé qu’il a été ce soir. Ils en ont vécu des choses, tous les deux. Des situations cools et moins cools, à devoir se foutre sur la gueule pour cette même nana qu’il « pleure » aujourd’hui. Williams est une amie sur qui il peut compter, à qui il peut parler, le genre de pote qui vous gueulera dessus mais qui sera présente quand même. Exactement ce dont il avait besoin ce soir.
Le pompier se dirige vers elle et l’encercle de ses bras pour une étreinte sincère.

- Merci Judith. Désolé pour tout c’bordel. T’es la meilleure.

Un bisou sur la tempe, parce que l’alcool le rend affectueux et Josef la suit jusqu’à sa chambre qu’il détaille à peine de son regard vitreux avant de s’allonger dans le lit qu’il trouve incroyablement moelleux. Bordel de merde. Un de ces matelas où vous vous enfoncez dedans et où vous ne voulez plus jamais vous extirper.
Tellement douillet que Josef n’entend pas les quelques mots de Judith et sombre dans un sommeil sans rêve et de plomb dans la seconde, sans prendre la peine de ramener la couverture sur lui.
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