Car Crash ▬ Judith

Août 2018 • Fin d’après-midi

Skylar chante – hurle ? – sur cette chanson qui passe à la radio et n’en finit pas de secouer la tête de droite à gauche, de gauche à droite, ses cheveux s’agitant dans tous les sens. C’est une belle journée. Un bon mois même. Elle n’ira pas dire une « belle année », pas quand elle a faillit finir a l’état de passoire lors d’une fusillade. Mais ces choses là semblent aujourd’hui bien loin derrière elle pour laisser place à du bonheur, tout simplement. Sa mère lui a souvent répété qu’il suffisait de le laisser entrer chez soit pour le sentir, s’en abreuver et le vivre.
Elle a assidûment suivi ses conseils il y a plusieurs mois en laissant entrer Lloyd chez elle, venu pour discuter de l’avenir de leur fille. Résultat, Skylar n’a pas eu à engager de frais pour un avocat et une procédure judiciaire, elle peut voir sa fille plusieurs fois – sous surveillance mais quand même – et apprendre à la connaitre et sa relation avec Lloyd ne fait que s’améliorer. Ca prend du temps, de l’énergie et de la patience – bien trop pour elle mais si ça peut lui permettre de voir Merrin … - mais elle n’est pas mécontente du résultat. Elle le découvre sous un autre jour, une autre facette que celui dont elle se souvenait. C’est-à-dire mou du genou, un peu niais bien qu’il ait un petit cul à croqué.

Elle a hâte de retrouver les filles demain pour leur raconter ça, hâte de retrouver Nikki parce qu’elle ne l’a pas vu depuis sa sortie de désintoxe, bizarrement toujours trop occupé pour une après-midi ou au moins deux petites heures pour discuter entre copines. Le principal étant qu’elle aille mieux. Quant à Sadie, il faut croire que cet été tourne aussi sous de meilleurs auspices. A croire qu’elles étaient toutes les trois sous le signe de l’amour et de la chance ! Trois supers nanas rayonnantes et pour cause ! Elles sont aussi formidables les unes que les autres et méritent un peu que ces mecs leur tombent aux pieds et se plient à leurs envies. Mais de ce trio, c’est certainement Nikki qui remporte la palme d’or du canard avec un type comme son riche Wagner qui accoure comme un chiot dès qu’elle claque des doigts …

La jeune femme vient de finir sa journée et s’il y a bien une saison qu’elle aime par-dessus tout c’est bien l’été. Vitre ouverte, lunettes de soleil vissées sur le nez, elle se croirait presque en vacances, roulant droit vers les plages convoités par tous en cette lourde chaleur.
Et c’est la tête ailleurs, chantant du Demi Lovato à tue-tête que Skylar ne voit pas arriver le drame.

Arrivée à une petite rue à peine occupée en ce jour de vacance, l’attention de la jeune femme est attirée par son téléphone qui émet le bruit typique de la réception d’un sms. Trop enjouée, Skylar laisse endormir sa vigilance, détourne le regard de la route, sourire aux lèvres.
Une fraction de seconde suffit pour que les deux voitures s’entrechoquent bien moins violemment et frontalement que si Skylar et l’autre conductrice n’avait pas pilé suffisamment fort.
Le choc la bouscule, lui arrache un cri de terreur et son cœur cogne violement dans sa poitrine.

- Merde.

Son regard s’affole, elle n’a rien, n’a mal nulle part mais ses mains tremblent d’angoisse alors qu’elle se passe une paume sur son visage défait de peur.
Elle peine à se déloger de derrière son volant, tandis que ses yeux cherchent SON erreur … parce que oui cette idiote a grillé la priorité sans faire attention. Mais Skylar reste Skylar…

- Putain de pouffiasse !

Elle a envie de débouler comme une harpie et de lui hurler dessus mais n’est pas si idiote que ça. Alors elle arbore ses plus grands yeux affolés et descend de sa bagnole pour constater les dégâts et surtout, faire face à l’autre conductrice qui arbore tout sauf une expression qui inspire la sympathie.

- Oh mon dieu, est-ce que ça va ?

Inquiète, tremblante, elle jette un œil sur le côté de sa bagnole, près du parechoc… elle est bonne pour une bonne facture salée et un passage chez le garagiste. Skylar se retourne vers la brune, main sur le cœur.

- Si j’avais su que vous arriviez aussi vite, j’aurai ralenti. Vous vous êtes endormi au volant ? Vous allez bien ?

Plutôt crevée que de laisser entendre que tout ça est de sa faute.

– J’vous demande pardon ?

Elle qui s’inquiétait de savoir si elle l’avait tuée, la nana devant elle semblait visiblement bien en forme quoi qu’un peu blafarde. Pas étonnant, Sky elle-même a encore la tremblote et le cœur qui fait mille bonds dans sa poitrine.
La blonde semble choquée de l’entendre dire ça et la brune feint de ne pas comprendre. C’est sur ça que va se baser tout cet échange : Feindre l’ignorance. Sport nationale chez Skylar, médaillée d’or depuis sa naissance.

- Si je vais bien ? J’irais mieux si vous saviez lire une priorité

Elle commence à s’emballer et Lewis écarquille ses yeux ronds, gardant sa main sur le cœur. Choquée. Elle balbutie quelques mots, secouant légèrement la tête comme si elle avait face à elle une folle. Tout est question d’imagination et de persuasion. Plutôt mourir – Elle exagère peut-être un peu – que d’admettre qu’elle roulait certainement trop vite et qu’elle était bien trop distraite au volant. Et ça, personne n’est censée le savoir à part elle-même.

- Je roulais à allure parfaitement normale, vous en revanche je crois que vous vous êtes un peu lachée. Vous vous rendez-compte qu’il y a un stop ici ?

Skylar ne comprend pas, hausse les sourcils et regarde aux alentours pour voir ce fameux stop. Oopsie.
La jeune femme se tourne vers l’inconnue, toujours cet air d’incompréhension sur les traits, regardant cette nana d’un air presque gênée.

- Mais … Elle hésite une seconde, comme si elle n’osait pas vraiment pénétrer sur ce terrain-là en vue du regard flamboyant que sa vis-à-vis lui sert. Madame, vous êtes sûre que vous ne vous êtes pas cogné la tête contre le volant ? Vous avez une belle bosse quand même, vous vous rappeler de votre prénom ?

Elle exagère peut-être un poil mais joue le jeu d’une telle perfection que quiconque ici la croira sincère dans ses mots. Elle-même pourrait y croire si elle n’était pas l’actrice de ce foutu spectacle de rue qu’elle donne avec, en décors, deux bagnoles abîmées et bonne pour une réparation couteuse.
Détail qui l’emmerde profondément soit dit en passant. Raison de plus pour jouer la carte de l’innocence et ainsi s’éviter des frais inutiles.

- J’ai marqué le stop et je vous jure que je roulais à vitesse normale. Par contre, je vous ai à peine vu arriver tant vous alliez vite.

Skylar pointe l’accusation mais pas trop violemment, de sa voix douce et de son regard tendre. Elle sait comment y faire, la jeune femme a passé sa vie à entuber les gens avec ses grands yeux ronds et son sourire enjôleur, pour un tas de raisons.
Skylar, ceinture noire du mensonge. Décidemment, si la manipulation était un sport olympique, elle serait à coup sûre sur le podium en première place, les confettis sur les épaules et la grosse médaille d’or entre les doigts.

- Vous avez l’air fatiguée, peut-être que vous vous êtes endormie sans vous en rendre compte.

Sourire presque tendre, elle lui pose une main rassurante et tranquille sur le bras. Geste furtif qu’elle retire bien vite avec l’impression qu’elle pourrait se faire mordre en un claquement de doigts.

Il semblerait que ça soit son jour de chance.
Elle aurait pu tomber sur quelqu’un de rationnel, de parfaitement calme et de suffisamment futé pour ne pas aggraver son cas et retourner cette situation contre Skylar… mais, grâce aux astres et elle ne sait combien de dose de Karma, il semblerait que cette femme soit une bénédiction.
Son visage entier trahit cette colère noire qu’elle menace de déverser sur la petite brune qu’elle dépasse d’une bonne tête. Elle s’agite, s’agace, se dégage férocement de cette main tendre que Skylar lui tend. Mais l’inconnue lui sert sur un plateau d’argent l’endroit parfait où il faut appuyer pour faire sauter les plombs de sa caboche. C’est parfait, absolument parfait. Skylar ne manque pas le public qu’elles commencent à amasser autour d’elle, avec un peu de chance elle n’aura même pas besoin de prouver quoi que ce soit si cette femme continue de s’énerver et s’égosiller comme une ogresse.

- Vous allez pas vous en tirer comme ça non mais je rêve, je vais porter plainte pour conduite de tarée, faites pas genre vous savez pas c’que vous avez fait ! VOUS AVEZ FAILLI M'TUER !
— Mesdames, calmez-vous…
— Fermez là et appelez les flics ouais ce sera plus efficace que d’piailler déjà !

Si elle le pouvait, elle sourirait de contentement mais Skylar veille à rester cloitrer dans le rôle qu’elle s’est donnée. Celui de ce petit bout de femme qui, ô grand jamais, ne profanerait ses jolies lèvres de mensonges éhontés. Bon, certes, c’est loin d’être éthique comme comportement mais ça n’est pas comme si elle roulait sur l’or pour payer les dégâts de sa voiture en plus de celle de cette femme. Les temps sont durs, la crise est là, chacun fait comme il peut !
Skylar emprunte un regard désolé mais surtout, bouleversé. De quoi faire pleurer dans les chaumières, d’attendrir les cœurs les plus durs. Ou des plus imbéciles.

- Et vous !

Elle sursaute et bien évidemment que oui, elle exagère, mais ça colle parfaitement au tableau alors pourquoi s’en priver ?

- Vous avez pas intérêt à bouger de là, on va régler ça rapidement, on va arrêter cette putain de comédie là

Et les larmes naissent, en douceur. Son menton tremble sous cette bouche entrouverte tant Skylar semble choquée et apeurée de toutes ces menaces gratuites qui pleuvent sur elle, injustement. Elle se demande si elle ne devrait pas pousser le vice à ce qu’elle se prenne une droite dans la gueule pour être SÛRE d’avoir toutes les chances de son côté. Si elle doit passer par-là, tant pis, elle n’est plus à une blessure près. Elle sacrifiera sa gueule d’ange volontiers et pourrait même en profiter pour aller pleurer auprès de Lloyd, histoire de ramollir un peu plus son cœur incertain.
Le public s’épaissit, c’est le moment de tout donner ma vieille.

- Ca va aller Mademoiselle ?

Et le voilà, le preux chevalier. Il y a toujours un homme dans l’assemblée qui se pense munit d’une mission divine, celle de protéger la veuve et l’orphelin ; Surtout la veuve. De quoi venir jouer des muscles, de sa masculinité dans cette situation qui ne le regarde pas. Skylar déteste ça, cette façon qu’ils ont à se prendre pour un divin chevalier sauveur mais cette fois… elle fera l’impasse. Elle a besoin de ce pion pour avancer sur l’échiquier déjà bien entamé.

- N… non. Elle tremble, pince les lèvres alors que les larmes surgissent lourdement sur ses joues. Je … Je ne comprends pas, j’ai essayé de lui expliquer calmement mais elle ne veut rien entendre.

Skylar se tourne vers cet homme, grand, blanc et brun. L’archétype de l’américain bon sous tout rapport et dont les paroles seront l’évangile même. Elle n’en fait pas des tonnes, elle n’en a pas besoin pour toucher le cœur de quiconque ici. Seules quelques larmes suffisent, l’état de choc avec.
L’inconnue est près de sa voiture, sûrement pour aller fouiller un constat mais elle ne manquera certainement pas un seul morceau de toute cette conversation.

- Elle me menace comme si j’étais fautive et j’ai beaucoup lui expliquer que ça n’est rien, que l’on peut s’arranger, elle ne veut rien entendre.

En atteste la façon dont la blonde l’a repoussé violemment, Skylar montrant son bras pour appuyer le mot menace.
Elle prend à partie ceux qui ont été témoins, dont cette femme qui a tenté de calmer le jeu et qui acquiesce, un rictus contrit sur les lèvres, n’ayant pas d’autre choix que de confirmer ce qu’elle a vu. Skylar est sur la bonne lancée, à jouer les victimes déboussolée et fragile, c’est sans remord qu’elle achève sa petite comédie bien menée.

- Je viens d’appeler la police, sait-on jamais, elle a l’air sacrément nerveuse quand même.
- Vous pensez qu’elle ... La brune marque une pause et grimace légèrement en regardant tour à tour à les deux personnes qui se trouvent à côté d’elle, hésitante sur le terme… qu’elle est un peu dérangée ? Peut-être qu’elle a juste passée une mauvaise journée, la pauvre.

Elle adore prendre ce bidon d’essence et de le répandre partout autour de cette femme, d’eux-même. Il ne lui restait plus qu’à craquer l’allumette, sèchement et c’est exactement ce qu’elle vient de faire lorsqu’elle sous-entend que, la conductrice, était peut-être un poil dérangé. Skylar a toujours sû qu’elle pourrait faire une excellente scénariste et metteuse en scène mais là, cette femme, le lui prouve bien au-delà de ce qu’elle aurait pu espérer.

« Nan mais ça suffit oui ! Ho, c’est quoi votre problème là ! Elle est revenue à la charge, le visage déformé autant par la colère que cette bosse immonde qui lui pousse sur le front. Ceci dit, Skylar doit être à peu de chose près dans le même état qu’elle pour le coup. Et vous occupez-vous de vot’ cul bordel, si j’avais commis une erreur pour j’vous aurais demandé d’appeler la police, abrutie, posez vous les bonnes questions !. » Skylar doit admettre que sur ce coup-là, elle n’a pas tort. Cependant, elle ne prend pas conscience une seule seconde que c’est toute cette colère qui émane d’elle qui est entrain de la foutre en porte à faux et Lewis est bien décidée à appuyer sur ce trait de caractère pour au moins éviter plaintes et poursuites. Il suffit de la pousser encore un tout petit peu plus à bout … Son regard furieux se braque sur elle, si cette femme avait deux glock à la place des pupilles, Skylar serait déjà morte d’une balle en pleine tête.

« Je sais c’que vous êtes en train de faire là, mais ça marche pas votre connerie, quand j’porterais plainte et qu’on vous verra griller le feu comme une malade faudra plus jouer la carte de la malheureuse ! Et insultez moi de tarée encore et ça va mal finir !
-  Ne me touchez pas ! Elle repousse Skylar qui, cette fois, n’hésites pas à mettre les bouchées doubles en haussant elle-même la voix, appuyant sur la peur dans son regard. Vous êtes complètement malade ! » Oui, malade. Elle insiste bien sur ce terme. Parce que c’est ce qu’est cette femme : complètement tarée à hurler comme une perdue. A-t-elle une vie si misérable ? Peut-être bien que oui, de toute façon elle n’est pas là pour se soucier de savoir si oui ou non, cette personne porte déjà des casseroles. C’est égoïste pour beaucoup mais pour Skylar, cela s’appelle l’instinct de survie. En somme, chacun sa merde. Avec l’hospitalisation et tout le borde, elle n’a clairement pas de quoi payer les réparations de sa voiture ET celle de cette hystérique.
Bref, malade donc.
L’homme à ses côtés veut prendre sa défense mais la sirène reconnaissable des flics arrive et ne tarde pas à se garer non loin des jeunes femmes. Du coin de l’œil, Skylar voit deux agents, un homme et une femme descendre pour écarter doucement la foule. Lewis voit là l’opportunité en or.

« C’est vous qui jouer je ne sais quelle comédie ! Depuis tout à l’heure j’essaie de m’arranger à l’amiable avec vous alors ne venez pas reporter la faute de votre agressivité sur moi ! » Un pas en avant, un regard de défi. C’est comme si elle tendait ainsi la joue.

La gifle s’abat, cingle son visage si fin et bien que Skylar se préparait à cette éventualité, elle ne s’attendait certainement pas à cette violence inouïe qui sonne toutes les cloches de son esprit. Elle titube à peine mais son visage dévie sévèrement, la douleur lui picotant les yeux de larmes brûlantes. Elle l’a cherchée, c’est exactement ce qu’elle voulait mais Skylar a toute les peines du monde à contenir cette soudaine bouffée de colère qui lui donne l’envie de foutre son petit poing dans la gueule de cette pute.

«A L’AMIABLE ? TU T’FOUTRAIS PAS UN PEU DE MA GUEULE, CONNASSE ? Elle gueule comme un putois alors qu’elle se fait maitriser en peu de temps par les flics. Skylar n’a pas manqué les « Haaan » et les « Oohhhh la vache » qui ont suivi la gifle monumentale que cette tarée lui a filée devant un grand nombre de témoins. Maintenant elle en est certaine, pas d’amande ni de réparation supplémentaire à payer. Et pour en rajouter une petite couche, Skylar prend un air profondément choqué, au bord du traumatisme, pleurant en silence, une main sur son visage. Du grand art. Espèce de sale menteuse ! Putain mais regardez-là couiner, merde ! Elle vaut pas un sou en tant qu’actrice ouvrez les yeux ! et HÉ ! Me touchez pas ok, vous faites quoi là, HÉ ! Mais ça va pas nan !" La fureur de la blonde subit l’effet boule de neige. Plus elle hurle, plus les flics lui somment de se calmer, d’arrêter de gueuler avant qu’ils la coffre en garde à vue. Visiblement elle n’entend rien d’autre que sa colère qui lui fait sortir les yeux de la tête, ses cheveux en pétard, sa bosse qui menace d’exploser sous une veine qui palpite. Une vraie caricature de rage qui se débat furieusement sous les yeux humides de Skylar qui, elle, se fait gentiment consoler par une femme qui lui passe une main dans le dos.

« MAIS PUTAIN MAIS VOUS ÊTES CONS OU QUOI, LÂCHEZ-MOI. Les menottes sont passés aux poignets, Skylar n’en attendait pas tant … mais ça n’est pas non plus de sa faute si cette femme se fait en cet instant pousser vers une bagnole de police. Ca n’est pas non plus de sa faute si cette femme se montre incontrôlable. Peut-être qu’ils n’avaient pas tout à fait tord en se demandant si elle n’a pas un problème mental de base.
- Vous êtes sûre que ça va aller ?
- Oui, oui …
- Mademoiselle ? Skylar lève les yeux vers l’un des flics. Vous allez bien ?
- Oui, ça va, ne vous en faites pas.
- Est-ce que vous voulez nous suivre au poste pour porter plainte contre cette femme ?
- Hm. Skylar se racle la gorge, fait mine d’hésiter alors que la décision est déjà toute prise. N.. non, je veux juste rentrer chez moi. C'est tout ce que je veux, m'éloigner de cette folle.
- Sûre ?
- Oui, merci infiniment monsieur l’agent.

Agent visiblement soulager de s’épargner de la paperasse supplémentaire. Elle se fout de déposer plainte même si sa joue est encore à vif et qu’un petit tour au tribunal pourrait fermer la grande gueule qui continue de vociférer derrière la vitre du véhicule de police. Cependant, elle sait aussi qu’elle risquerait de mettre en péril tout ce petit manège qu’elle a improvisée si jamais ils devaient approfondir l’affaire. Skylar se détache lentement après plusieurs remerciements de ses deux principaux acteurs qui l’ont aidé à montrer la fureur de l’inconnue et se tourne légèrement vers la bagnole de flic qui démarre déjà. Elle croise le regard assassin de la blonde, se faisant fusiller sur place. Un frisson remonte le long de sa colonne vertébrale, son corps entier lui suggérant de ne plus jamais croiser l’existence de cette femme si elle tient à la vie.