is this desire | sadie

Andrew & Sadie

Is this desire

Je lui adresse un geste de tête exagérément satisfait avant de venir attraper une frite dans la corbeille qui avait été placée devant moi et de venir y croquer avec amusement. J'essaye de ne pas me laisser plus déstabiliser que ça, mais la vérité c'est que je le suis un peu, il faut dire que je ne me suis pas retrouvée dans la situation rendez-vous galant depuis un moment et certainement encore plus rarement courtisé comme ça. L'anglais se redresse et se rapproche un peu par-dessus la table, son regard résolument planté dans le mien. Je lui adresse un coup d'œil curieux avant de faire disparaître toute idée prématurée de réponse dans ma tasse de café, le laissant ainsi poursuivre. « Serais-tu en train de douter de mes talents de professeur ? Un air malin vient s'afficher sur mes traits, tandis que je lève une épaule dans un mouvement un tantinet provocateur, mais il me tend clairement le bâton pour ça, il serait bête de ne pas le saisir. Ma tasse vient dans un léger tintement rencontrer la soucoupe de céramique posée sur la table et je l'écoute alors me certifier qu'il pourrait avoir beaucoup de choses à m'échanger contre le savoir que je lui promets et qui en soit ne pourrait peut-être pas être considéré comme tel par la plupart, mais dans le monde dans lequel il semble évoluer je crois vraiment pouvoir lui amener un peu de nouveauté si ce n'est de fantaisie. Je crois bien qu'il n'en attend de toute façon pas beaucoup plus, j'ai bien du mal à imaginer qu'un type comme Andrew ne soit là pour autre chose qu'une histoire éphémère, un peu de nouveauté et d'excitation, un pied dans un monde qui n'est pas vraiment le sien. Dans l'immédiat ça ne me dérange pas, ça ressemble plus à un jeu et je n'en attends rien si ce n'est un bon moment et très honnêtement il me serait difficile de tourner le dos à ce genre de flirt, parce que je suis une romantique finie et que j'ai bien conscience d'aimer l'attention, je ne fais après tout pas ce boulot pour rien. Alors, je prends tout ce qu'il y a à prendre dans cette échange qui, ma foi, m'est plus qu'agréable et que je n'avais pas vraiment imaginée pouvoir tourner de cette façon. Mais pour reprendre tes mots : bien-sûr que si, il n'y a énormément de choses que j'aimerai d'ors et déjà partager avec toi mais on m'a toujours dit de prendre mon temps pour ça.  Je me sens flattée peut-être que c'est naïf, mais il a cette façon de me regarder qui me séduit, me captive même, il ne semble rien laisser l'arrêter, pas mal l'absurdité de nos deux personnalités ce soir réunis bien que si éloigné l'une de l'autre.  Alors, je commencerai par souhaiter partager bien plus que cette simple nuit avec toi. Que dirais-tu que je t'invite à dîner, ailleurs, un autre soir ?

Sa main vient se glisser dans la mienne, ses doigts effleurant les miens dans des gestes contrôlés et je perds un peu le fil de la conversation l'espace d'un instant. J'ignore pourquoi il me rend aussi fébrile, j'ai l'impression d'avoir quinze ans et de me trouver face à mon premier copain, c'est idiot et probablement risible . Après tout, je me débrouille très bien, ce sont tes mots. Je laisse échapper un rire amusé qui vient s'entremêler d'un soupir. – Damn ! T'es vraiment plutôt doué à ça ! Mon sourire contraste avec ma tête qui vient se mouvoir à la négative. C'est naturel ou t'as appris ça durant tes longues années de doctorat ? Ma main n'a pas bougé et je le laisse au creux de la sienne, mes joues ayant à présent retrouvées une couleur un tant soit peu plus normale, me redonnant sans doute un peu plus d'allure et de charisme. À moins que ce ne soit à force de pratique. Je lève les yeux faisant mine de réfléchir ou de percer ses secrets, mes lèvres venant se tendre dans une moue adéquate avant de finalement se relâcher dans un éclat de rire facétieux. Et sache que je ne doute pas de tes autres talents, disons que j'attends juste de voir, s'ils sont nombreux ! Mon épaule s'avance machinalement alors que je continue de le pousser un peu plus. Et contre quoi je peux raisonnablement les échanger évidemment ! Mes doigts viennent lentement et volontairement glisser le long de la paume de sa main avant que je ne la lui retire finalement pour venir la plonger dans la corbeille de nourriture qui soyons honnête m'appelle depuis plus de cinq minutes, je n'ai pas mangé depuis plus de dix heures et mon estomac me le laisse savoir. Quant à ce diner, ça dépend. Une autre frite vient se perdre dans ma bouche, forçant un cours silence et puis, je reprends : Est-ce que tu comptes manger cette fois ou juste me regarder ? Je te rappelle que c'est censé être un petit-déjeuner. Je pousse la corbeille avec un sourire, vers lui. Et oui, puisque je vois que tu te poses la question, c'est un plat tout à fait acceptable pour ce type de repas ! Ca me fait rire et pour ma part je continue de manger, je suis lancée et je ne compte pas m'arrêter tout de suite. Mon regard vient finalement retrouver le sien. T'es vraiment difficile à lire tu sais ! »

Andrew & Sadie

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Il finit par céder et vient m’accompagner dans mon grignotage, qui de mon côté saura se payer par bien des séances de sport dans les jours qui suivent. Je ne suis pas tellement à cheval sur mon alimentation enfin non, ce n’est pas tout à fait vrai, mais je ne suis pas pour autant une taré psychopathe obsédé par la moindre calorie, je suis une bonne vivante, je n’aime pas vraiment les restrictions quelles qu’elles soient, à tort peut-être avec un métier comme le mien, mais je ne m’en tire pas trop mal jusqu’ici. Son regard se relève bien vite lorsque je finis par cette constatation. « Parce que tu essaies de me lire ?  Je me contente de lever une épaule avec un sourire. Oui bien sûr que j'essaye de le lire, je ne suis pas juste là pour manger et disons que jusqu'ici il n'a pas vraiment su se dévoiler outre mesure, si ce n'est et paradoxalement concernant le sort tragique de sa petite fille. Cette information mise à part je dois bien dire qu'il n'a pas la langue aussi pendue que certains autres de mes clients, ceux qui viennent à me raconter leur vie dans un trop plein de détails pour une raison qui m'échappe toujours…disons que le contexte ne prête pas, en tout cas à mon sens, à une psychanalyse évidente, mais pas lui…lui a toujours gardé cette constance et ce silence sur non seulement tout ce qui faisait son existence, mais aussi sur les raisons de sa présence régulière le long de mes courbes.


Alors, oui le lire, ne serait ce qu’un peu est certainement un de mes buts de ce soir. Qu'est-ce que tu essaies de trouver ?  Cette fois-ci ce sont mes sourcils qui viennent à se lever dans un élan amusé. Je ne sais pas une preuve de bonne foi ? Que ses intentions ne sont pas forcément celles que je crois ? Quelque chose qui ferait taire la petite voix dans ma tête qui me met en garde et vient à me rappeler toutes les déceptions subies. Elle est toujours là, à chaque fois et je m'applique autant que je le peux à l'ignorer parce que je refuse d'être de ces gens qui reculent et s'efface juste par crainte d'être blessée. Je prends des risques, je l'ai toujours fait et c'est à présent dans ma nature j'imagine. Si ce sont des réponses à tes dernières questions que tu cherches, sache que c'est naturel et non pas en rapport avec mes années de doctorat. Je sais seulement y faire quand une femme me plaît et autant dire qu'elles se font rares depuis un certain temps. Voyez-vous ça, ce n'est pas comme s'il allait me dire le contraire pas vrai ? Il tient bon sur son discours, pas de fausses notes, pas de faux pas alors je ne peux que le croire lorsqu'il dit qu'il sait y faire quand il s'agit de gagner mes faveurs. Il m'intrigue de bien des façons, pas seulement par ce qu'il ne dit pas, mais plus parce qu'il dégage, par les ondes qui s'en échappent et auxquelles je suis réceptive, ça peut sembler grotesque, mais c'est quelque chose auxquelles j'ai toujours été très sensible. Je laisse le silence plané un instant, continue de manger, bois un peu de mon café qui refroidit bien trop vite à mon goût, toujours. Ce n'est qu'ensuite que je finis par venir déposer mon coude sur la table et vient faire reposer sur la paume de ma main mon menton qui s'enfonce alors contre ma peau. « Bien sûre que j'essaye de te lire, tu ne me laisses pas d'autres choix…un mince sourire, un peu espiègle, une légère provocation bien gentillette. Ce n’est pas mon domaine de prédilection, mais je crois que peux te sortir de la catégorie potentiel psychopathe de façon plutôt sûre. Je laisse échapper un éclat de rire qui vient faire se plisser légèrement le coin de mes yeux. Un élan de sérieux tente de venir recouvrir mon air rieur alors que je réponds à la question que j’avais laissée en suspend. Très franchement je ne crois pas que j’essaye d’y trouver quoi que ce soit de particulier, j’essaye juste de me faire une idée du genre de personne que tu peut-être, après tout, les hommes de ton genre ne viennent pas très souvent tourné autour des filles comme moi…pas comme ça en tout cas…enfin tu vois ce que je veux dire ! Je ne doute pas de mes propos, il a l'air suffisamment réfléchi pour s'être posé la question avant de venir me courtiser aussi assidument qu'il ne l'a fait, à moins que ce ne soit qu'une histoire de goût du challenge auquel cas il doit déjà être en train de se congratuler de la crédulité qu'il m'imagine. Rare ? Tu veux me faire croire qu'aucune des petites infirmières qui te gravitent autour tous les jours n'a retenu ton attention ? Je secoue la tête avec amusement. Je n'en crois pas un mot ! » Ca me fait rire et je m'étonne en l'instant et complètement hors contexte de la facilité de cet échange, finalement la différence entre nos mondes n'ait pas génératrice d'autant de silence que j'aurai pu l'imaginer.

Andrew & Sadie

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Curieuse ?  Moi ? Disons que c’est un euphémisme clairement !  J’avais toujours été comme ça en réalité : intéressée, curieuse, enthousiaste de tout. Peut-être parce que ça me donnait une porte de sortie, une fenêtre sur quelque chose de plus reluisant que mon quotidien entaché par une mère perdue et une indépendance imposée. Toujours est-il qu’elle m’étais rester, me définissait certainement de bien des façons et que je ne pouvais pas m’en cacher, si toutefois je l’avais voulue, ce qui n’était ici pas du tout le cas. Je le laisse s’en amuser, un sourire posé sur mes lèvres roses, attendant de voir ce qu’il pourrait bien avoir à me répondre à tout cela, au ton que je donne à ce rendez-vous, aux questions laissés en suspens au milieu de cette conversation qui n’est finalement pas si commune que ça, à l’image je crois de celui qui me fait face ou en tout cas de ce que j en aperçois pour l’instant, mais aussi de toute évidence à la mienne. Un mélange que l’on pourrait aisément qualifier de peu orthodoxe. « Je vais jouer la franchise, il paraît que c'est vu avec un peu plus de respect qu'autrement mais je ne reste qu'un homme. Et je ne lui en demande pas moins, je ne suis pas là avec une attente particulière, je suis là parce que j’ai suivie mon instinct, ma curiosité et mon goût pour l’aventure, je n ai pas la moindre idée de qui il est, n’ai pas d’idée précise , si ce n’est de passer un agréable moment, pour la suite on verra bien chaque chose en son temps. Mais comme tout homme se respectant, j'essaie de me focaliser sur ce qui semble vraiment important. Aussi paradoxale que ça puisse être, tu m'as l'air d'être tout le contraire de l'image fausse qu'elles peuvent avoir de leur côté, et pourtant, elles n'ont pas à se cacher derrière leur nudité et un masque à bien doser ; si tu vois ce que je veux dire. Mes sourcils se lèvent poussés par une surprise palpable face à cette réponse qui me surprend, je comprend en un sens ce qu’il s’essaye à me dire même si j’ai bien du mal à comprendre ce qu’il à bien pu voir en moi dans ce contexte si particulier qui a fait nos échanges jusqu’ici et derrière le fard conséquent de ce personnage que je jouait jusque là.  J'entends par là qu'il m'a été facile de deviner que je ne serai pas déçu avec toi, et je ne le suis pas. » Mon air concentré et sérieux s’estompe au profit d’un sourire flatté, parce que je le suis, c’est un peu compliqué de ne pas l’être en toute honnêteté, même si ça ne me met pas forcément à l’aise dans la mesure où je ne sais jamais vraiment quoi répondre aux flatteries. Je vient d’un geste récupérer ma tasse de café et en avalé une gorgée, ça me donne l’impression de pouvoir récupéré un peu de constante et par la même, me donne le temps de me recentrer sur la partie plus importante de la conversation. « Ça ne t’avancerait effectivement pas à grand-chose de ne pas être franc, je pars du principe que tout finit toujours par se savoir de toute façon… je lève une épaule, ce n’est pas une façon de parler, j’en suis réellement persuadé, la preuve en est partout dans mon histoire, aussi jeune que je puisse être. Tu me fais rire Andrew. Je lève un doigt que je dirige vers lui d’un geste machinale avant de venir les refermer sur ma tasse, sourire aux lèvres. Je ne sais pas ce que tu as bien pu voir derrière mes prouesses d actrice là-bas mais je suis bien curieuse de voir si tu es si clairvoyant que ça…une gorgée de plus avant de finalement rendre à mes mains leur liberté. Mais méfie toi, avec tout ces compliments, je risque de penser que je n’ai plus à faire mes preuves ! Je laisse échapper un rire amusé. Ce qui n’est pas ton cas sache le ! » Mon regard s’arrête sur lui, se pare d’une lueur maligne et plaisantin. Je ne sais pas vraiment si il est le genre d’homme qui saurait me plaire, mais jusqu’ici je n’ai trop rien à redire alors je lui laisse volontiers l’espace nécessaire pour continuer ce petit jeu qui me plaît bien je dois bien le dire.


Et la conversation se poursuit sur le même ton, doté d’un naturel un peu surprenant, j’ignore ce qu’il en retirera, si c’est, je suis, vraiment ce qu’il s’était imaginé, mais comme toujours la fin de ce rendez-vous me donnera suffisamment d’indication sur la suite possible à tout ça et nous y arrivons finalement alors que l’heure me pousse à mettre un terme à ce moment, un peu contre mon gré c est vrai. « Je crois qu’il va être temps pour moi de rentrer… c’est presque l’heure de fermeture du Crashdown et bientôt cet endroit sera remplie de mes collègues… une moue un peu défaite vient s accrocher à mon visage. Accorde moi une minute, je vais régler la note ! Je m’échappe un instant, je n’ai pas oublier notre accord et cette invitation qui s’était finalement révéler la mienne. Lorsque c’est chose faite, je revient tout sourire à notre table. J’espère que tu as apprécié cette expérience gastronomique hors norme au moins. » Un sourire. Encore un.