L'histoire de la vie.
Les parents de Laura avaient tout pour être heureux d'ailleurs ils le furent très longtemps. L'amour à l'état pur, le mariage, la maison, un premier enfant, un déménagement vers Chicago, puis un second enfant. Mais voilà la vie est ainsi faite et parfois les humains font des choses stupides, très stupides. Pourquoi? Impossible à dire...La routine, l'impression de ne plus plaire comme au premier jour pour diverses raisons...La mère de Laura finit par tromper son mari alors que celui-ci était droit, amoureux sans trop le dire ni le montrer.
Les hommes sont tous les mêmes...Voilà le ressentit des femmes que l'on entend à chaque coin de rue. Bien sûr je ne dis pas que les hommes sont tous fidèles, il est vrai qu'ils aiment plaire, jouer sur plusieurs tableaux...oui mais voilà les femmes aussi et c'est bien un point sur lequel Laura n'est pas naïve. Elle a vécu la chose et cette histoire empiète encore sa vie car elle fait partie de son histoire. Aux yeux de Laura les femmes sont pires que les hommes. Elles se font passer en général pour les incomprises mais n'hésitent pas à être des vipères entre elles, même avec leur progéniture.
Elle n'avait que 14 ans lorsque sa grande sœur quitta la demeure familiale. Si il fallait être honnête la blonde vous répondra que ce changement lui a fait énormément de bien quand à sa vie au sein de la maison. Pas assez d'argent, on donne de l'usagé au second enfant, l'histoire de beaucoup de famille dans le besoin.
Il n'y avait jamais vraiment eu d'animosité entre les deux demoiselles mais sur ce coup, Laura n'avait juste pas eu de chance de naître après sa grande sœur. Quand on ne possède pas beaucoup d'argent, on va à l'essentiel, que ce soit en terme de nourriture, habits, loisirs, déplacements, peu importe. Laura récupérait constamment les affaires de sa grande sœur. Certes ils étaient dans un bon état mais tout était dépassé de mode. Et puis avouons le, qui n'aimerait pas avoir ses propres affaires sur le dos quand toute cette société nous regarde en biais quand elle s'aperçoit que vous n'êtes que le copier coller de votre sœur. Ils en ont souvent parlé entre elles, ce n'était pas juste mais c'était la vie. De temps en temps sa frangine faisait exprès de cacher des habits pour que Laura en récupère des non porté plus tard. D'accord c'était toujours des habits qui finissaient par être has-been mais au moins ce geste était important. Il faut avouer que sa grande sœur lui manqua mais tout était bien mieux une fois qu'elle avait plus de finance pour elle. Horrible à dire n'est-ce pas? Les sports en extérieur ou des cours de musique?N'y pensaient même pas, tout ça coutait de l'argent et ce n'était absolument pas la priorité. Laura travaillait correctement à l'école mais rien ne la passionnait au point de les poursuivre.
Et puis il y eu les moments difficiles, ceux où sa propre mère s'amuse à plaire et brise le cœur de son père. Une mère qui n’eut aucun remord alors qu'elle n'avait que 17 ans, à séduire un garçon qui l'intéressait. Il était plus âgé, assez mignon...et il bavait devant la mère de sa nouvelle petite amie. Soyons honnête ils n'avaient échangé qu'un seul baiser...mais ça comptait...ça comptait pour Laura. Pas forcément ce garçon là mais l'attitude de sa mère qui tentait soit disant de lui montrer que les hommes finiraient toujours par la délaisser au profit d'une autre bien plus belle, plus appretée, plus mince, plus... Ce soir là encore une fois une dispute éclata. L'une de celle où Laura s'enferma dans sa chambre après avoir terminé toute histoire avec son désormais ex petit ami.
Elle dut ensuite tenir un an avant de quitter la demeure familiale. Ce qui la dérangea ce fut de laisser son père mais il le fallait, elle avait besoin de son espace à elle, de prendre son indépendance. Les premiers temps furent difficiles: les factures, papiers administratifs...Maintenant cela fait quatre ans qu'elle a un petit chez elle, deux qu'elle est serveuse. Et en parlant de son travail, assez sympa dans l'ensemble en comptant qu'en plus elle avait le droit à des pourboire, c'est que dernièrement, un garçon venait souvent. D'accord elle n'avait pas eu le coup de foudre en le voyant la première fois, mais la seconde elle en fut amusée, intriguée et agréablement surprise. Au fil du temps, elle s'autorisa même à le servir avant même qu'il ne commande. Après tout il mangeait toujours la même chose.
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-Salut." Une voix timide résonna dans la pénombre de la nuit, réussissant tout de même à faire sursauter Laura. Ce n'était que lui, aucunement un tueur en série...enfin en tout cas elle le pensait. Sa respiration saccadée se calma rapidement mais cette soirée était assez spéciale. Un client lui avait cherché la petite bête, il n'en démordait pas il était sur qu'elle faisait exprès de lui donner le mauvais plat. Il était juste ivre. Au moment ou il l'avait agrippé par le poignet, se levant agressivement, cet autre garçon vint directement prendre sa défense. Le client lui balança un méchant coup. Donald, c'est comme ça qu'il s’appelait.
" Hey, ça va mieux?" Elle se rapprocha de lui examinant la blessure tout en grimaçant, gênée, intriguée: "Merci, tu n'étais pas obligé tu sais..." A vrai dire sa mère lui avait fait perdre toute confiance en elle quand des garçons se rapprochaient d'elle. Elle ne pensait pas pouvoir intéresser quelqu'un ou en tout cas pas à vie. De ces premiers mots commença une longue discussion sur la vie, leur vie, leurs désirs...et souvent c'était comme ça, il l'accompagnait jusque chez elle puis repartait poliment. Ils échangèrent leur numéro de téléphone et rapidement ce fut vite addictif: Laura pensait souvent à lui, aux messages qu'elle pourrait recevoir. Le soucis dont elle a assez peur c'est qu'elle n'y connaît pas grand chose aux relations amicales et plus...elle adore l'amour, regarder des films qui en parle, lire des livres, écouter et voir les gens mais le vivre...elle n'a jamais fait. Depuis que sa mère a dragueé voir plutôt chauffé, son ex petit ami, elle n'a pas connu vraiment d'homme...Laura se pose trop de question depuis que Donald l'a abordé...maintenant tout se passe bien, même très bien...mais elle à l'impression qu'elle lui plaît. Ou alors est-ce qu'elle rêve et ne comprend vraiment rien aux hommes? Après tout ne lui aurait il pas déjà dit si elle lui plaisait ? Laura stresse dès qu'elle attend une réponse de lui sur son téléphone, elle tente de ne pas paraitre trop coincée quand il vient la voir mais cela est compliqué. Elle voudrait en savoir encore plus sur lui, mais a tellement d'ambition qu'elle a également peur de se perdre pour un garçon qui s'ennuit peut-etre simplement plus qu'il ne l'apprécie. Et puis il y a aussi autre chose. Ce blouson qu'il porte tout le temps, cette veste en cuir, elle sait qu'il fait partit de quelque chose qui la dépasse car elle n'y connaît rien...Mais a-t-elle vraiment envie de savoir?
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Ils étaient là, pas très loin de l'appartement de Laura, prenant un peu de temps ce matin là pour discuter tandis qu'ils se dirigaient vers la boulangerie ou la demoiselle allait une fois par semaine.
" Je ne dis pas que je n'aime pas te voir heureux mais...enfin, tu sais, tu la connais, je n'ai pas envie que tu sois encore plus mal.
- Elle vient juste en ville pour prendre des nouvelles ma chérie, ca serait l'occasion pour toi de lui faire visiter ton appartement, lui raconter tout ce qui se passe pour toi, dans ta vie. Tu sais, les trucs de fille." Elle n'aimait pas blesser les gens, elle parvenait toujours à être sincère avec eux tout en sachant être très diplomate...à moins qu'ils aient vraiment poussé le bouchon. Mais sa mère n'était pas la meilleure personne au monde, elle s'amusait à blesser sa propre fille, attaquer sur son physique, ses relations envers les hommes (inexistantes) et surtout dès qu'elle revenait par ici son père souffrait toujours d'avoir trop cru qu'elle revenait pour lui. Des foutaises. Elle le séduisait quelques minutes pour quelques faveurs et disparaissait quelques mois comme quand elle avait quitté la maison qu'ils habitaient il y a quelques années. Alors si elle devait raconter ses histoires c'était à son père, pas à cette femme.
" Les trucs de fille? Papa, je suis grande je n'ai plus besoin de conseils sur les protections féminines.
- Non je veux dire sur...les hommes." La demoiselle resta bouche bée, celle-là elle ne l'avait pas vu venir. Autant ils parlaient librement de tout, autant les garçons...C'était la filfille à son papa et autant dire que pour le moment il n'y avait vraiment pas eu de quoi s'affoler sur le fait qu'elle puisse être potentiellement enceinte.
- Il à l'air sympa ton ami, j'imagine que tu le trouves charmant. Il est charmant avec toi?" Laura ne comprenait pas bien de qui il parlait mais suivit le regard de son père. Là, planté devant la boulangerie dont ils s'approchaient dangereusement il y avait Donald. C'est vrai, il lui avait dit que s'il pouvait il viendrait lui tenir compagnie pour aller au travail. Laura rougit immédiatement, prise de panique, ne sachant pas exactement ce qui pourrait peut-être se passer entre eux:
" Oui oui il est sympa." Elle avança un peu plus vite, pensant que son père allait laisser tomber.
" Vous vous protégez hein?
- PAPA" Elle grognait entre ses dents gênée que son ami puisse entendre. "C'est un ami, arrêtes, faut que j'y aille."