god wants me to be a fierce mother ø sebastian

ft. Alma

god wants me to be a fierce mother

Il l'observe, prédateur en manque de sang que le contrôle essaie de calmer. Il a les veines qui tremblent sous sa peau, le sang qui y circule à une allure folle. Tellement de choses se passent dans sa tête, tellement de pensées s'entremêlent. Il n'est pas sûr d'être à même de pouvoir réfléchir et pourtant, il se tient désormais à distance de celle qu'il avait invité avec plaisir au départ. Il était loin d'imaginer tout ce qui pourrait se passer, tout ce qui pourrait le pousser à davantage se dévoiler. Le vrai visage découvert, cette névrose suintant de ses traits. Et derrière cette aliénation, O'Malley en respire tranquillement – contrairement à cette femme qui, malgré tout, revient lui faire face et du mieux qu'elle peut. Ça pourrait lui arracher un sourire, vraiment. Il pourrait trouver ce jeu amusant mais plus rien ne l'est depuis leur dernier échange. « Jamais, Sebastian. Jamais. » Il tique, grimace de manière un peu plus mauvaise encore. Mais il tient sa place, tend l'oreille. Il en attend davantage qu'une promesse implicite. « Je ne te laisserais jamais tranquille avec ça et écoute-moi bien, ouvre grand tes oreilles cette fois parce que je ne te le répéterais pas deux fois. Je te laisse une dernière chance. Une dernière. Pour t’améliorer, te ressaisir, ouvrir tes yeux, venir chercher des conseils auprès de moi, faire honneur à la mémoire de ton fils. » Les mains serrées, les phalanges qui en deviennent blanches. Il va pour gueuler à nouveau, il va pour lui faire savoir qu'il vaut mieux qu'elle déguerpisse et en vitesse mais la parole lui est coupée, récupérée. « Tu vas donner à Irène ce qu’elle veut, je m’en assurerais moi-même. Ensuite tu la laisseras tranquille. Tu pourras baiser toutes les putes que tu veux mais t’auras intérêt à être là pour ta fille. Et enfin, Sebastian… Crois-moi que si relèves la main sur une femme, sur Addison Adler, sur moi, si tu laisses tes vieux démons te reprendre, tu seras tout seul. Tout seul. » Il croit percevoir Billy derrière la brune, ce sourire triste inscrit le long de ses lèvres. Il croit percevoir cette supplication dans son regard tandis qu'il en revient à Love, les tempes animées à force d'en serrer la mâchoire de rage. Et malgré ça, elle s'avance, lui revient. Elle s'avance, réduit les quelques mètres qu'il avait réinstauré entre eux deux après son excès plus ou moins contrôlé. « Je me chargerais de mettre au courant les Kings de ça, et tu feras face aux tribunaux par tes propres moyens. Ne me force pas à être dans le camp adverse, tu sais que je gagne toujours. Ma menace n’est ni subtile, ni à prendre à la légère. » Le palpitant bat à lui en faire mal sous sa poitrine tandis qu'il laisse la glace de ses prunelles l'observer, la contempler.

Il s'offre quelques secondes d'absence, encaisse la plupart de ses dires sans broncher, prenant sur lui pour canaliser l'énorme tempête qu'il sent le gagner. Tout se joue de son esprit, tout commence à devenir aussi flou que lorsqu'il chute, se perd dans ses profondeurs. Sebastian n'est qu'une abysse sans fin dont il va et vient inlassablement. « J'en doute pas, les miennes non plus. Les mots lui échappent en songeant aux derniers énoncés par Alma dont la présence se tient encore à portée de bras. Encore si proche de lui malgré ce qu'elle a désigné de ses doigts. Il voit la peau, parvient à y lire les marques et le regard de cette dernière rappel au mieux l'homme qu'il peut être d'ordinaire. C'est la culpabilité qui vient frapper à la porte, qui s'essaie à gagner la salle du trône au sein de ses songes. Elle tente, bataille pour se frayer un chemin. Elle grimpe, gagne du terrain. Tu devrais y aller. » Et c'est là-dessus qu'il lui tourne le dos, les traits baissés. Il s'essaie à se tempérer, il s'essaie à tenir bon. Mais tout se fissure, tout se ressent. Tout s'ancre en lui avec une brutalité sous-estimée. La main envoie valser les verres qui patientaient sagement sur la table basse, le fracas de ceux-là joignant la rage qui s'extirpe d'entre ses lèvres. Il sent le sol sous ses pieds commencer à basculer, il sent que la chute n'est pas aussi loin qu'il le pensait. Aussi, c'est dans son canapé qu'il s'affale, priant pour qu'elle n'ait pas ce courage téméraire que de rester dans ses parages.

 “ Something will go wrong. Somebody will get hurt.
I promise you, it'll end badly.“

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