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 out there in the dark, theres a beckoning candle - owen

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Babylon Mulrooney

Babylon Mulrooney

crédits : tetra (avatar) + anaëlle (signature)
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quartier : la rue est sa maison. il se fait héberger quelques fois par des âmes charitables qui veulent bien l'aider. il peut lui arriver de refuser parfois, ne souhaitant la pitié de personne.
physique : bras gauche entièrement tatoué dont il garde la signification de ses dessins à l'ancre indélébile secret. totalement défoncé 24/24h, quelques bleus qui traînent par-ci, par-là.

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MessageSujet: out there in the dark, theres a beckoning candle - owen   out there in the dark, theres a beckoning candle - owen EmptyLun 1 Juil - 17:53

if I can dream of a better land
EXORDIUM.
Le soleil rayonne aujourd’hui à Chicago. Il scintille encore, autant qu’il le peut avant que l’hiver n’arrive et enveloppe toute vie extérieure de son linceul, forçant chacun à rentrer plus vite chez soi pour se mettre à l’abri de la brise glaciale et des basses températures. Et il y a ceux qui profite de ces derniers rayons de soleil avant de vivre une longue et interminable agonie en priant que l’hiver ne soit pas trop rude et qu’il les épargne, encore une année au moins. Ceux qui n’ont que la rue comme chez soi, tentant de se réchauffer comme ils le peuvent. Je souhaite que ce soit le dernier hiver que je passe à tenter de survivre. Chaque année je le souhaite, bien que l’espoir faiblisse je n’ai jamais cessé d’y croire car nous ne savons jamais de quoi est fait demain et en y pensant bien, je suis tout de même ravi que personne ne puisse connaitre son destin. Je n’ai pas envie de mourir, seul, dans ces rues mal fréquentées, comme un moins que rien. J’ai envie de partir l’esprit tranquille, entouré et de pouvoir me dire que j’ai réussi au moins à m’en sortir. Il y a ces jours, pourtant, où j’ai envie que cela cesse, que ma misère finisse par m’emporter et par abréger mes souffrances. Ces jours où la cocaïne ne me ronge pas jusqu’aux os, où j’affronte la réalité en face et où je finis par me jeter dans les travers de mon addiction car avoir tous mes esprits me rendrait fou. Cette dose aspirée m’arrache un long soupire d’aise, j’appuie l’arrière de ma tête contre le canapé, yeux clos, écoutant les doux murmures du vice, m’éclatant probablement la caboche un peu plus chaque jour. Et je continuerais, jusqu’à ce qu’il sorte de ma tête. Jusqu’à ce que Caïn cesse de venir me hanter. Son fantôme ne cesse de me suivre et de me rappeler à quel point tout était beau, à quel point ça fait mal et à quel point je l’aimais et je l’aimerais toujours. Je veux juste que ma poudre m’efface la mémoire, quitte à en oublier mon prénom. Baby. Un murmure lointain, ce timbre de voix qui me donne le sentiment de mourir encore une fois. Il avait cette façon de prononcer ce surnom.  J’ouvre les yeux, mes pupilles dilatées rivées vers le plafond, perdu dans mes vastes pensées. Je me redresse, rassemblant mes affaires puis j’enfile ma veste et glisse mon sac sur le dos avant d’ouvrir la porte et de me glisser tel un voleur hors de l’appartement, fuyant avant que le cauchemar ne me rattrape.

La fine chaleur de l’étoile brûlante me caresse le visage d’une douceur apaisante. Les basses températures sont plus supportables qu’une fois la nuit tombée, ou lors de ces jours où aucune lumière ne passe. Cette bouffée d’air frais me revigore et supprime ces pensées mortelles. Quelques minutes que mes pieds me trainent désormais, vers une destination où mon cœur a choisi de me guider inconsciemment, ne cessant d’apprécier la beauté de cette ville. Elle ne vaudra jamais les paysages irlandais mais elle a su conquérir mon cœur. Lincoln Park est un endroit où j’aime parfois m’évader, où j’ai découvert ce jeune homme qui semble passionné par le King, celui qui a su s’élever et conquérir le cœur de nombreuses jeunes femmes et hommes. Celui qui ne mourra réellement jamais et qui ne cessera de survivre dans le cœur des autres. Voir ce jeune homme passionné m’a fait sourire et j’aurai presque pu parier qu’il était tombé en amour pour Elvis Presley, rien qu’à voir sa dégaine. Il a cette façon de guider ceux qui l’écoutent dans son monde et lorsque l’on regagne la réalité, nos esprits sont plus légers, plus apaisés. Par chance, il est là aujourd’hui, armé de sa guitare et de sa voix mélodieuse. Un moment où je ne penserais plus à rien, où je me laisserais guider par son timbre, transporté ailleurs. Quelques personnes sont présentes, à l’écouter et peut-être même à l’admirer. Je m’installe au sol, parvenant à le voir. Mon cœur s’apaise, mes membres se détendent. La misère n’est plus.

Ce petit moment de détente finit malheureusement par prendre fin, chacun reprend ses activités, son sport, sa petite balade. Le retour à la réalité n’est pas brutal. Le retour à ma réalité, embrumée par les effets de la cocaïne qui facilite la chose. Je me redresse, dépoussiérant mon jean décoloré par l’usure avant de m’avancer vers le jeune homme, probablement pas plus âgé que moi ou peut-être que d’un an ou deux, lui adressant un petit sourire. « Excuse-moi ? » Dis-je pour l’interpeller, pour capter son attention. « Ca fait déjà trois ou quatre fois que je viens te voir et, je tenais à te dire que tes covers sont géniales. » Une approche parfaitement basique mais, ces compliments sont sincères et viennent du cœur. « Tu devrais en faire ton métier, si ce n’est pas déjà le cas. Je suis sûr que t’auras le même succès que le King. » Dis-je sur le ton de l’humour. Personne n’arrivera à l’égaler, les gens ont trop un esprit critique tranchant de nos jours et ont du mal à accepter ce qui s’éloigne des originaux.


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Owen Burgges

Owen Burgges

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MessageSujet: Re: out there in the dark, theres a beckoning candle - owen   out there in the dark, theres a beckoning candle - owen EmptyLun 1 Juil - 22:39


Out there in the dark, There's a beckoning candle

Fin Octobre 2018 ~Feat. Babylon


Lincoln Park. C’est là qu’est né N Bugs. Sur ce banc non loin que Tess lui a appris ses premiers accords de guitare, à Owen. Sur cette pelouse là qu’il s’est penché des heures durant sur des partitions récupérées à droite à gauche. Là enfin, sur ce gravier où elle a posé son étui ouvert pour la première fois et dans lequel ils ont tous les deux vu avec émerveillement tomber les premières pièces. Aumône de passants généreux ou assez bien divertis pur le devenir. Ces années là sont loin aujourd’hui, trop peut-être, quand il y songe Owen. Mais jamais avec cette nostalgie trouble qui pourrait lui noircir le cœur. Il y a quelques temps déjà qu’il a appris à laisser sa mémoire vagabonder avec plus de tendresse que de regrets.  Même en ces lieux où il pourrait songer à elle avec un gout d’inachevé, à leur histoire avortée par la force du destin. Ils sont restés en bons termes, Tess et Owen, alors il ne tient pas rigueur à ce parc pour tout ce qu’il peut faire remonter à sa mémoire. Il est au contraire trop heureux de perpétuer ce petit jeu qu’ils avaient établis tous les deux, bien qu’il manque de temps pour le faire depuis quelques mois. Depuis qu’il a trouvé un boulot qui donne un peu de sens à sa vie en dehors du vieux.

Ainsi cette après-midi, c’est avec le plus grand plaisir qu’il s’est installé là, au même endroit qu’à l’accoutumé, devant le même parterre de fleurs qu’il y a un peu plus de dix ans. Et puisque les accords sous ses doigts et les intonations de sa voix font toujours ralentir le pas à quelques passants, font interrompre quelques joggeurs, il s’y donne à cœur joie, Owen, enchainant les standards que certains réclament. Comme cette gosse de six ou sept ans à qui le grand père vient de glisser un petit billet et qui s’empresse de le poser dans l’étui sur le sol avant de lui souffler que « la chanson préférée de mon grand père c’est … heu… ça fait take my hand, take my… » elle chante et il lui sourit de bon cœur en s’accroupissant à sa hauteur pour poursuivre avec elle. Puis il se relève et entonne le classique Can’t Help Falling in Love de sa plus belle voix. Il chante pour eux. Parce que ça lui redonne un peu de courage que de les voir sourire. Comme ce gars assis là qui le regarde depuis quelques morceaux déjà et qui semble apprécier le spectacle comme personne.

Et quand il en termine avec cette ballade-là, Owen, quand il mime une révérence à son public sous quelques applaudissements et tintements de pièces, il sait qu’il a réussit sa journée. Le grand père s’approche pour le remercier, mais est devancé par le type qui s’est relevé, et le crooner, il adresse un sourire entendu à l’ancien dont la gamine trépigne devant un des flyers à disposition dans l’étui. Et il écoute, Owen, il écoute le jeune homme lui faire quelques compliments qui lui réchauffent le cœur et les joues malgré toutes ces années. En faire son métier ? Une bien drôle idée à laquelle il ne peut s’empêcher de rire de bon cœur.
« C’est… woo, ce serait présomptueux de ma part que de penser lui arriver ne serait-ce qu’à la cheville, mais ça me va droit au cœur. » Il n’y a aucune fausse modestie là-dedans, il sait pertinemment ne pas être à la hauteur pour tenir une telle comparaison. « J’ai bossé sa voix, mais je n’ai pas le charisme, je n’ai pas la carrure. »  Et puisque tout en parlant il a gardé un œil sur la gamine et l’ancêtre, il lève juste la main pour signaler à l’autre qu’il lui revient dans une minute avant de reporter son attention sur ces curieux-là. « Vous jouez aussi dans les bars ? » qu’il demande, le grand père « Seulement les soirs où je ne bosse pas. C’est selon mon planning à la caserne. »  Il croit voir s’allumer une lueur d’admiration dans les yeux du vieux mais il se refuse de s’en glorifier pour autant. Il fait ce qu’il peut, Owen, il ne le fait pas pour s’attirer les honneurs, juste pour avoir l’impression d’être utile.

L’ancêtre s’en va, le flyer dans sa poche, et il s’en retourne au jeune homme de tantôt.
« Désolé. J’ai promis au bar où je joue en ce moment de leur faire un peu de pub avec ça. Tu disais ? Ah oui… que je pourrais faire carrière. » A nouveau, il ricane, amusé par l’idée, touché par le soutient. « Non, je ne pourrais pas. On ne fait pas carrière en imitant un autre. Et je ne sais ni écrire des chansons, ni composer des mélodies. » Et tout en finissant sa phrase dans un haussement d’épaules, il s’accroupi devant l’étui pour compter sa recette du jour. Non, il n’aurait pas pu faire carrière dans la musique, Owen, mais pour bien d’autres raisons que l’autre n’a pas besoin d’entendre. Le vieux principalement.

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Babylon Mulrooney

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MessageSujet: Re: out there in the dark, theres a beckoning candle - owen   out there in the dark, theres a beckoning candle - owen EmptyMer 3 Juil - 16:24

if I can dream of a better land
EXORDIUM.
La mélodie, la musique berce le cœur de ceux qui se laissent mener et guider par les paroles combinées aux instruments qui mènent la danse et qui vous transpercent. Il n’y a qu’en me rendant dans les bars, dans les ruelles ou dans les parcs que je peux m’évader en allant m’intéresser et écouter le charme de ces musiciens et musiciennes de rues qui le font bien souvent par simple passion, avec l’envie de partager cet art avec les autres, parfois pour gagner leur vie mais peu par intérêt. Beaucoup ne rêvent pas de la célébrité, ils veulent juste marquer les esprits, les cœurs et avoir la satisfaction de partager ce qu’ils aiment avec les autres. Ils arrivent à me conquérir, étant un homme très réceptif aux émotions des autres, qu’ils les manifestent d’une façon ou d’une autre. Ca me poigne, certaines souffrances, je ne peux que les comprendre. Je ne comprendrais simplement jamais la sensation de réussite et de fierté. Il y a longtemps que je n’ai pas été fier de moi, j’ai oublié ce que ça fait. Si je devais être fier, c’est de la façon dont j’arrive à m’enfoncer encore plus, alors que je ne pensais pas la chose possible. Je l’observe, ce jeune homme. Je me laisse bercer par sa voix, par son talent, par la mélodie. Le cœur et l’esprit se sentent plus légers, il n’y a plus ce poids qui me pèse. Je me demande même s’ils ne se sont pas fait la malle et si je suis encore vivant, si ce n’est pas qu’un doux rêve. Mes applaudissements se mêlent à la foule, beaucoup plus discrets, effacé comme ma présence que je dois manifester. J’éprouve le besoin de lui dire ce que je pense. Les compliments ne pleuvent plus, depuis longtemps. Les gens ne font que rabaisser les autres, s’assurant de leur échec et s’en délectant, comme s’ils se délecter d’un bon vieux verre de vin rouge. Les bonnes âmes survivent, difficilement et parfois, elles préfèrent rester dans l’ombre pour ne pas être piquées. « C’est… woo, ce serait présomptueux de ma part que de penser lui arriver ne serait-ce qu’à la cheville, mais ça me va droit au cœur. » Il est difficile de lui arriver à la cheville, oui, mais ce jeune homme excelle dans ce domaine et je suis convaincu que s’il se donne les moyens, il peut aller loin. Très loin. « J’ai bossé sa voix, mais je n’ai pas le charisme, je n’ai pas la carrure. » Faible sourire. Il est difficile d’obtenir une image optimiste de soi et le jeune homme ne se rend pas compte que du charisme, il en a. Beaucoup plus qu’il ne le pense. Un avis personnel que beaucoup de personne doivent penser sûrement. Le jeune homme s’éloigne, allant rejoindre un vieil homme et sa petite fille. J’en profite pour m’allumer une clope, détournant mon attention jusqu’à ce qu’il revienne vers moi. « « Désolé. J’ai promis au bar où je joue en ce moment de leur faire un peu de pub avec ça. Tu disais ? Ah oui… que je pourrais faire carrière. » Un sourire poli. « « Non, je ne pourrais pas. On ne fait pas carrière en imitant un autre. Et je ne sais ni écrire des chansons, ni composer des mélodies. » Il n’a pas tort mais pourtant, il est doté d’un talent qui n’est pas donné à tout le monde.

« Mais tu as du style, et plus de charisme que tu ne crois. C’est dommage. Tu as déjà essayé d’écrire ou de composer ? » Indiscrétion, peut-être. Mais ça m’intéresse, il m’intéresse et ça me fait plaisir d’échanger et de dire ce que j’ai sur le cœur, de lui faire des compliments qui viennent du cœur, les plus sincères qu’ils soient. « Tu joues dans quel bar ? Que je vienne te voir aussi là-bas. » Que je puisse m’évader un peu plus souvent, apporter un soutien, aussi minime soit-il. J’attrape mon portefeuille de mon sac, cherchant un billet avant de lui tendre le dernier qu’il me reste. « C’est pas grand-chose… » Mais ça me fait plaisir et, si ça permet de faire des heureux et de faire la différence, c’est ce qui compte. « C’est con à dire, p’t’être mais … venir t’écouter, ça me fait du bien. Ca m’aide à penser à autre chose et, je tenais à te remercier. » Il n’imagine pas à quel point, venir me permet de m’évader, de changer d’air et m’enlève temporairement de ma misère. « Il te reste un flyer pour moi ? »


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Owen Burgges

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MessageSujet: Re: out there in the dark, theres a beckoning candle - owen   out there in the dark, theres a beckoning candle - owen EmptyJeu 4 Juil - 13:58


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Fin Octobre 2018 ~Feat. Babylon


Il est flatté, une fois de plus, par les compliments que l’autre lui sert, mais Owen, sans fausse modestie aucune, il est sincèrement persuadé qu’il n’aurait jamais pu en faire plus qu’un passetemps. La musique, il l’aime, il aime la jouer autant que l’écouter, c’est indéniable. Mais la créer ? Il y a trop longtemps qu’il n’a plus pris le temps d’écouter cette petite lueur de créativité qui lui valait pourtant les honneurs quand il était gamin. Et tout en gardant une oreille attentive aux questions du jeune homme, il laisse vagabonder ses pensées vers cette époque lointaine où il avait assez d’insouciance pour laisser sa fibre artistique s’exprimer vraiment. Matthew a toujours aimé la mécanique, Jack n’était heureux qu’un ballon entre les mains et Dean, Dean ne jurait que par ses fichus bouquins. Mais lui, Owen, il a toujours eu l’âme trop vagabonde pour ce genre de chose. Bien sûr qu’il a déjà écrit, imaginés quelques textes, quand il a commencé à chanter surtout, mais composé, jamais. Et un mince sourire nostalgique vient lui tordre les lèvres et dont il ne se défait plus. Elle est loin cette époque, mais il ne désespère pas de la voir ressurgir un jour. Alors les mots de l’inconnu, ils font mouche bien plus qu’il ne l’aurait imaginé. Et il va pour lui répondre, le crooner, une fois sa recette du jour recomptée et sa précieuse guitare posée dans l’étui qu’il s’apprête à refermer, quand l’autre tire son portefeuille et en sort un billet. Billet qu’il accompagne de nouveaux remerciements et Owen, il sent ses joues s’empourprer. Il se serait contenté des compliments, des encouragements déjà si appréciables. Parce que la générosité des mots est souvent plus précieuse bien qu’elle ne soit pas quantifiable. Alors quand il se relève pour lui tendre le flyer demandé et accepter ce don, il lui vient une idée, au crooner. Il a l’impression que l’autre l’a récompenser deux fois pour un seul service et ça met sa conscience en porte à faux, ainsi il se sent obligé de rééquilibrer la balance.

Alors quand il tend une main pour lui donner sa publicité, tout en prenant le billet de l’autre, il ne la lâche pas tout de suite.
« Tu as l’adresse et mes dates à court terme comme je disais au grand père de tantôt. Mais… tu sais quoi ? Il va commencer à faire frais et je suis planté là depuis des heures. J’ai qu’une envie c’est d’aller me poser boire un thé quelque part. Si tu as du temps et si ça te dit, si tu veux continuer à parler musique, je te paye quelque chose. A charge de revanche. Pour ton enthousiasme. Vois ça comme… je sais pas… un cadeau à mon fan numéro un. » Et il rit de bon cœur, Owen, en terminant de refermer l’étui et en se le passant sur l’épaule. Il espère que l’autre acceptera. Non, il veut qu’il accepte. « Et puis tu m’as posé pas mal de questions auxquelles je veux répondre. On sera mieux assis au chaud tu ne crois pas ? Je connais un petit coffee shop à l’angle là-bas où ils font les meilleurs cheesecake de tout Chicago depuis des années. » Avec ça il le tient, il en est persuadé, il sait que personne ne pourrait résister à une boisson chaude et un cheesecake. Personne de sensé tout du moins.

Et il est déjà en route, Owen, à reculons dans un premier temps, adressant un signe de la tête à son comparse pour l’inciter à lui emboiter le pas. Attendant qu’il soit à sa hauteur pour commencer à répondre aux questions laissées en suspens.
« Pour ce qui est de composer, pour tout t’avouer je n’ai jamais pris un seul cours de guitare, de solfège encore moins. Je connais certaines partitions par cœur, c’est tout. J’ai appris sur le tas, avec ma… une ex à moi. Faut dire qu’elle avait sacrement de patience. Tiens, c’est par là. » Et tout en indiquant la direction, il se demande s’il ne pourrait pas en dire un peu plus. Après tout, ce gars à l’air de sincèrement aimer ce qu’il fait, peut-être appréciera il le reste aussi. Alors finalement, il ose, il n’y a pas vraiment d’enjeu, il n’a rien à perdre à lui en parler. Et si ça peut continuer à lui donner le sourire, c’est parfait. «  Quant à écrire, ça m’est arrivé, c’est vrai. Mais ce n’était pas vraiment dans le style du King. C’était même pas du rock. Plus un flow, un mauvais rap de banlieue, sans mélodie qui plus est. Je sais pas, faut dire que j’ai encore imposé ça à personne, ces textes ne sont jamais sortis de mon petit cerveaux et des pages arrachées à mes classeurs de cours où j’ai finalement pas fichu grand-chose. » Une fois de plus, il ricane en haussant les épaules, guettant la réaction du jeune homme à ses côtés comme ils arrivent en vue de leur destination.


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MessageSujet: Re: out there in the dark, theres a beckoning candle - owen   out there in the dark, theres a beckoning candle - owen EmptyVen 5 Juil - 20:15

if I can dream of a better land
EXORDIUM.
L’honnêteté se perd de nos jours, les compliments se rarifient, tout comme les bonnes âmes. Plus personne ne se calcule ou ne cherche à aider son prochain. Il est rare, j’ai de la chance de pouvoir tomber encore sur ceux qui ont le cœur sur la main mais la misère est souvent ignorée, comme la cruauté et la détresse. Chacun reste dans son petit confort sans se préoccuper du reste parce que, c’est ce qui compte. L’humain se ferme aux autres, petit à petit. J’exprime toujours ce besoin de dire ce que je pense, complimenter sincèrement et d’encourager, d’être là pour les autres car à une période de ma vie, personne ne l’a été. Des faux amis qui avaient subitement disparu de la circulation lorsque j’avais besoin d’aide, en urgence, moi qui n’en demandais que très rarement. Personne ne m’a jamais encouragé à continuer mes études, à réaliser mes rêves les plus fous, ces rêves envolés. La vie m’a entrainé vers des bonheurs auxquels j’ai dû dire au revoir. Le tunnel est long, interminable, obscur et angoissant. Je n’y verrais jamais le bout, un jour peut-être. Le jour où l’heure de la délivrance sonnera, l’heure du repos éternel. Le flyer saisit, mon regard ne tarde pas à avaler les informations avant qu’il ne rejoigne précieusement le fond de mon sac. Et contrairement aux autres, celui-là ne finira jamais dans l’oubli, chaque objet qui y entre ont une précieuse signification. Même une simple bouteille d’eau vide. « Tu as l’adresse et mes dates à court terme comme je disais au grand père de tantôt. Mais… tu sais quoi ? Il va commencer à faire frais et je suis planté là depuis des heures. J’ai qu’une envie c’est d’aller me poser boire un thé quelque part. Si tu as du temps et si ça te dit, si tu veux continuer à parler musique, je te paye quelque chose. A charge de revanche. Pour ton enthousiasme. Vois ça comme… je sais pas… un cadeau à mon fan numéro un. » Mes pommettes se colorent, son rire empêche la gêne de s’installer, détournée par ce son chaleureux. Le bonheur des autres fait le mien, même celui des inconnus. « Et puis tu m’as posé pas mal de questions auxquelles je veux répondre. On sera mieux assis au chaud tu ne crois pas ? Je connais un petit coffee shop à l’angle là-bas où ils font les meilleurs cheesecake de tout Chicago depuis des années. » Un sourire gêné, mêlé à la timidité. Comment puis-je refuser ? J’ai envie d’entendre ses réponses tout comme j’ai envie de goûter à ces fameux cheesecakes par curiosité et parce que je ne peux refuser, ayant l’envie de rester comme tout le monde, d’être un simple petit gars qui s’intéresse à ce qu’il fait et ne pas avoir l’étiquette de la honte.

Je le rejoins, sans rechigner, parvenant à sa hauteur. « Pour ce qui est de composer, pour tout t’avouer je n’ai jamais pris un seul cours de guitare, de solfège encore moins. Je connais certaines partitions par cœur, c’est tout. J’ai appris sur le tas, avec ma… une ex à moi. Faut dire qu’elle avait sacrement de patience. Tiens, c’est par là. » L’oreille attentive, j’éprouve beaucoup d’admiration pour ce jeune homme qui n’a pas eu besoin de suivre n’importe quel cours pour apprendre à jouer cet instrument qui fait fantasmer plus d’une. Honnêtement, moi, je n’aurai jamais pu me démerder ainsi. Ce n’est pas donné à tout le monde et l’admirateur du King ne semble pas en prendre conscience. Je suis la direction qu’il indique, connaissant un peu moins ce coin où je ne traîne que de temps à autre quand l’ambiance pesante à West Side me donne la sensation d’étouffer. « Quant à écrire, ça m’est arrivé, c’est vrai. Mais ce n’était pas vraiment dans le style du King. C’était même pas du rock. Plus un flow, un mauvais rap de banlieue, sans mélodie qui plus est. Je sais pas, faut dire que j’ai encore imposé ça à personne, ces textes ne sont jamais sortis de mon petit cerveaux et des pages arrachées à mes classeurs de cours où j’ai finalement pas fichu grand-chose. » Mon rire se mêle au sien, de l’humour, il n’en manque pas. Il y a bien longtemps où mes pensées n’étaient pas dirigées ailleurs, où ma conscience ne s’était pas apaisée. Il y a longtemps que je n’ai plus tenu une conversation comme celle-ci. J’en ai déjà trop vu, trop vécu pour mon âge et je suis fatigué de vivre. Echanger avec ce jeune homme, m’imprégner de sa voix reposante me ferait presque oublier par quoi je suis passé, retrouvant cet homme de vingt six ans, rêveur et insouciant, s’étant caché de ceux qui pourraient lui mettre la main dessus.

« Tu devrais te lancer, essayer au moins. Ca ne te coûte rien, tu as tout à gagner. » Et il est vrai que c’est tout aussi bien d’avoir son style à soi, quelques chansons exposer au public, tentant de marquer les esprits d’une autre façon, la sienne. Je ne m’inquiète pas réellement pour lui, je suis convaincu que s’il devait se lancer, il aura du monde. « Je t’admire en tout cas, moi, j’aurai pas pu me démerder comme tu l’as fait. J’ai deux mains gauches et pas de patience. » Deux mains gauches, en général. Je sais les utiliser à bon escient, pour ce domaine, il n’y a aucun souci. Arrivés à destination, j’observe la devanture du coffee shop, un peu sur la retenue, quelque peu tendu. J’entre en sa compagnie, choisissant une table un peu reculée où l’on sera tranquille, où personne ne posera le regard sur moi, des regards souvent déjà croisés, une nuit pleine d’amertume. « Tu sais … tu n’as pas à te sentir redevable de quoi que ce soit. J’aime donner, sans rien attendre en retour. Parce que je sais que ça fait plaisir et, c’est c’qui compte le plus pour moi. » Dis-je en haussant les épaules. « Et, j’avoue, je n’ai pas pu refuser une telle offre, les cheesecakes c’est une tue-rie. Tu sais comment prendre les gens par les sentiments, hm ? » Une petite pointe d’humour qui ne fait de mal à personne, un humour bienveillant. « Au fait, moi c’est Babylon. Mais on préfère m’appeler Baby. »

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Owen Burgges

Owen Burgges

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MessageSujet: Re: out there in the dark, theres a beckoning candle - owen   out there in the dark, theres a beckoning candle - owen EmptyDim 7 Juil - 0:28


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Fin Octobre 2018 ~Feat. Babylon


Il est trop heureux de le voir céder à la tentation, accepter son invitation, pour oser rebondir sur sa nouvelle tentative de le convaincre de se lancer dans une vraie carrière. Peut être qu’il a raison, qu’il aurait pu, à une certaine époque, saisir cette chance, mais il est trop tard pour cela, il le sait et rien de ce que pourra dire son comparse du jour ne pourrait l’en convaincre. Du moins il le pense, Owen. Il ne relève pas non plus quand il lui parle de maladresse et de patience. Parce que de la patience, il n’en avait pas non plus quand Tess a entrepris de lui apprendre à jouer de la guitare. Il était amoureux, tout simplement. Il l’a fait pour elle plus que tout autre chose. Mais puisqu’il n’a pas la moindre envie de parler de ces sentiments là, puisqu’ils se sont érodé avec le temps qui passe, puisqu’elle a laissé un vide qu’il tente de combler depuis, il se contente de hausser les épaules en souriant.

Quand ils entrent enfin dans le coffee shop dont il parlait en revanche, il le laisse choisir la table. Dans un coin isolé, près d’une fenêtre, sans doute pour avoir le loisir de continuer à parler sans être interrompus par les conversations alentour. C’est un choix qui lui plait, à Owen, ravi qu’il est de pouvoir converser un peu plus avec lui. Et quand l’autre lui explique n’attendre rien en retour de son geste, il se surprend à l’apprécier davantage. Il aime cette manière de penser, le crooner, il la comprend sans mal et s’efforce lui-même d’en faire sa ligne de conduite. Alors il acquiesce en silence, sans se défaire de ce sourire que tout ceci lui inspire. Sourire qui se meut en un ricanement franc à l’évocation du cheesecake promis. Il lève d’ailleurs une main en direction de la première serveuse qu’il voit, pour passer commande tout en écoutant l’autre se présenter.
« Ho… » qu’il s’exclame, honteux cette fois. « Je suis désolé. Où avais-je la tête. Enchanté, Baby.  Contrairement à ce qui est écrit sur le flyer, mon nom est Owen. Le reste n’est qu’un nom de scène. Mais tu peux m’appeler.. et bien Owen je suppose. » il fait mine de réfléchir un instant, , de chercher un sobriquet qui aurait autant de sens et de classe, il est forcé de l’admettre, que celui du jeune homme en face de lui. En vain. «Je n’ai pas vraiment de surnom, ou de diminutif. » qu’il finit par dire simplement en ricanant de nouveau. Non, rien de tout ceci. Quelques surnoms datant de son enfance mais que seul le vieux lui sert encore et qui n’auraient  pas leur place dans la bouche d’une simple connaissance.

Et comme il va pour relancer la conversation, ayant déjà une idée en tête, il est interrompu par l’employée qui s’avance, carnet et crayon en main.
« Je peux prendre votre commandes messieurs ? »  Il lance un regard interrogateur à Baby, puisque c’est son nom, mais il lève rapidement la main pour le stopper dans son élan en se ravisant. Après ce qu’il vient de dire, il craint qu’il ne commande que ce qu’il y a de moins cher, de peur de gêner, et lui ne compte pas se retenir. Alors il commande pour deux, Owen, il le devance pour l’encourager à se détendre un peu. «Oui, bien sûr. Alors.. On va prendre deux belles parts de newyorkais, oh et deux parts de brownies aussi. Ils sont délicieux aussi tu vas voir… » qu’il ajoute en se penchant sur la table pour s’adresser brièvement à son comparse avant de reprendre à l’attention de la serveuse. « Et un thé noir, un Earl gray ira très bien, avec ou sans bergamote, pour moi. Avec du sucre, mais sans lait. Et toi ? tu boiras quoi ? » Et il attend, attentif, qu’il passe sa commande, espérant avoir réussit à lui donner envie de commander sans réfléchir. Puis quand la serveuse s’éloigne, il pose enfin la question qui lui brulait les lèvres depuis un petit moment. « Où en étions-nous… ah oui, on parlait de moi, et encore de moi. Changeons de sujet tu veux bien ? Toi. A part écouter des covers d’Elvis dans les parcs, tu fais quoi de tes journées ? Tu dis être maladroit et ne pas t’être essayé à la musique mais tu en parles comme si c’était une passion pour toi aussi. » Il est curieux, Owen, incapable de résister à l’envie d’en apprendre plus sur celui qui vient de s’intéresser à lui avec cette sincérité touchante.


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Babylon Mulrooney

Babylon Mulrooney

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MessageSujet: Re: out there in the dark, theres a beckoning candle - owen   out there in the dark, theres a beckoning candle - owen EmptyLun 8 Juil - 18:17

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EXORDIUM.
L’endroit est accueillant, chaleureux, m’éloigne de ces rues malfamées, de mon quotidien nauséabond et tourmenté. L’air est respirable, plus pure. Cette impression de retrouver celui que j’ai égaré depuis longtemps, laissé à l’abandon pour que personne ne lui mette le grapin dessus, noyé dans la torpeur de la cocaïne. J’ignore comment il réussit à survivre. Peut-être que ce que l’on dit est vrai, sur ces gens abîmés. Ce sont les plus dangereux, ils savent qu’ils peuvent survivre. « Je suis désolé. Où avais-je la tête. Enchanté, Baby. Contrairement à ce qui est écrit sur le flyer, mon nom est Owen. Le reste n’est qu’un nom de scène. Mais tu peux m’appeler.. et bien Owen je suppose. » Un doux sourire pointe le bout de son nez. Owen. Un prénom qui lui va bien, court, énergique mais doux. A mon sens. Un prénom difficile à raccourcir, il est vrai et à modeler pour en faire un surnom. Un surnom ne sera pas si compliqué à lui trouver, je n’aurai qu’à laisser libre recours à mon imagination, comme je le fais d’habitude. Ca me viendra, je finirais par lui en trouver un à force d’aller le voir. La serveuse interrompt la conversation et j’ouvre la bouche pour répliquer et pour finir par refuser de prendre quoique ce soit mais Owen se manifeste et je finis par abandonner l’idée, un peu mal à l’aise. Il n’y peut rien, il ne sait rien puis, ça a l’air de lui faire plaisir et d’être quelqu’un qui a aussi le cœur sur la main. Il ignore tout, il ne fait pas ça par charité. « Oui, bien sûr. Alors.. On va prendre deux belles parts de newyorkais, oh et deux parts de brownies aussi. Ils sont délicieux aussi tu vas voir… » Un fin sourire se mêle à la conversation, pour toute réponse. « Et un thé noir, un Earl gray ira très bien, avec ou sans bergamote, pour moi. Avec du sucre, mais sans lait. Et toi ? tu boiras quoi ? » Je suis tenté de ne rien prendre, étant déjà bien gâté mais ce serait le décevoir et, j’ai envie de lui faire plaisir en faisant au moins cet effort. « Un café crème, sans sucre, s’il vous plait. » Dis-je à l’attention de la serveuse qui finit par retourner à ses occupations une fois qu’elle ait fini de tout noter. « Où en étions-nous… ah oui, on parlait de moi, et encore de moi. Changeons de sujet tu veux bien ? Toi. A part écouter des covers d’Elvis dans les parcs, tu fais quoi de tes journées ? Tu dis être maladroit et ne pas t’être essayé à la musique mais tu en parles comme si c’était une passion pour toi aussi. » J’aspire difficilement mon air, peu habitué que l’on s’intéresse réellement à moi, autre que par intérêt. Je me sens incapable de lui mentir. De toute évidence, c’est quelque chose que je ne sais pas faire, me perdant facilement dans mes mensonges.

Mes doigts se mêlent entre eux, mon regard peine à soutenir le sien. Ma gorge se serre. J’ai toujours eu de mal à accepter cette différence, entre eux et moi, d’évoquer ma situation sans en avoir honte. « C’est une façon pour moi de m’évader, de penser à autre chose. » Il n’y a qu’en me rendant dans les parcs ou les bars que je peux me prendre un peu de temps, me retirer de ce monde où les flammes de l’enfer me dévorent. « J’ai rien de passionnant, je suis chiant à crever, comme tout le monde. J’ai un boulot que j’aime pas mais qui me permet de survivre, une vie monotone. » Un faible rictus s’échappe de mes lèvres, nerveux. « Quand j’étais gosse, on m’a forcé à prendre des cours de piano. C’était gavant et je n’y arrivais vraiment pas. J’ai eu beaucoup de difficultés de concentration et, honnêtement, ça ne m’intéressait pas plus que ça alors, j’ai arrêté. Mes frères ont pris le relais. » Mes frères qui ont toujours mieux tout réussi que moi. J’aurai pu accomplir de grandes choses, être un gosse de riches et pourtant, je n’ai jamais regretté d’avoir souhaité dicter ma propre vie. Les autres n’ont pas à décider à ma place. « Je préfère écouter et regarder. Ca m’aide à aller mieux, à fuir cette vie. T’écouter ça m’apaise, tu as ce timbre de voix qui me transporte ailleurs. C’est pas des conneries, je dis pas ça pour me faire bien voir ou quoi. » Parce que je ne suis pas comme ça, parce que je sais à quel point ça fait du bien d’apporter du positif dans la vie des autres et que peu de personnes le font. La serveuse nous rapporte la commande et je l’en remercie avant d’observer la part de cheesecake et de brownie face à moi. Honnêtement ? J’ai l’impression qu’aujourd’hui, c’est Noël. « Ah, ça me donne quand même faim tout ça ! » Bien que je ne sois pas sûr de réussir à finir, moi et mon petit appétit. Je goûte une bouchée de la part de new yorkais, manifestant ma satisfaction. C’est encore meilleur que je le pensais et que dans mes souvenirs. En même temps, ça n’a rien à voir avec ceux congelés en Irlande. « Hmmm ! Je vais frôler l’orgasme tellement c’est bon l… » Gênant. Les joues se pigmentent, instinctivement, ma main se glisse devant ma bouche. « Euh … je … J’suis désolé hein … » La gêne est telle que l’envie d’aller me cacher sous la table ou de prendre les jambes à mon cou m’effleurent l’esprit. Je mâche et j’avale difficilement, encore sous le coup de la gêne. « Enfin, mon-dieu, c’est sorti tout seul. Tu effaces ça de ton esprit s’il te plait. » Le rire est jaune, les pommettes ne se dépigmentent pas.


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Owen Burgges

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MessageSujet: Re: out there in the dark, theres a beckoning candle - owen   out there in the dark, theres a beckoning candle - owen EmptyDim 14 Juil - 1:01


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Il ne demande pas à changer de sujet de conversation parce qu’il veut être poli, Owen, il demande parce qu’il a réellement cette curiosité sincère à assouvir. C’est un simple échange de bon procédé, il a répondu aux questions de baby, il escompte bien qu’il répondra aux siennes. Une conversation ordinaire entre deux jeunes gens ordinaires. Ordinaire, oui, comme la vie que l’autre dit mener. Ordinaire comme tout le monde qu’il précise. Et ça, le crooner, il connait assez bien. Il avait lui aussi, il n’y a pas si longtemps, un boulot qu’il n’aimait pas mais qui payait ses factures et celles du vieux. Une vie chiante à crever pour reprendre les propos de Baby. Alors il lui adresse un sourire sincèrement compatissant pour lui faire savoir qu’il sait de quoi il parle sans l’interrompre pour autant. Il esquisse en revanche un petit hochement de la tête sur le côté, surpris, en l’entendant parler de leçons de piano quand il était gosse. C’est une chance qu’il n’a pas eue, Owen, l’argent étant trop précieux chez les Burgges pour le dépenser dans ce genre de choses superficielles comme aurait dit la vieille. Même Jack a dû attendre sa bourse pour se lancer réellement dans sa passion malgré son talent. Il ne regrette pas pour autant, le crooner. Parce qu’il s’est fait lui-même, et que c’est plus gratifiant de pouvoir se vanter d’avoir appris à chanter et à jouer de la gratte avec une copine que de donner la liste interminable des professeurs à qui ont doit le peu de talent qu’on possède. Du moins c’est ainsi qu’il voit les choses. Quant au nouveau compliment qu’il lui sert, il ne sait plus comment y répondre, Owen. C’est que c’est précisément pour cela qu’il apprécie tant jouer dans ce parc, pour apporter un peu d’évasion improvisée aux passants bien plus que pour les quelques dollars qu’il reçoit en retour. C’est bien moins rentable en terme pécunier qu’une soirée dans un bar, mais c’est bien plus gratifiant puisqu’il peu plus aisément lire les effets des mots qu’il chante sur les visages des curieux qui s’amassent pour l’écouter.

Puis quand l’employée ramène leur commande, il glisse discrètement la note dans sa poche pour s’assurer que l’autre n’y jettera pas un coup d’œil et ne propose pas de partager ce qui le vexerait grandement. Et il rit de bon cœur à sa remarque. Bien entendu que tout ceci donne faim, ou éveille du moins une certaine gourmandise que tout un chacun essaye de faire taire. Qu’il essayerait d’ailleurs  lui -même de faire taire en temps  normal, mais pas aujourd’hui qu’il est en bonne compagnie et qu’il est ravi d’avoir gagné du temps pour continuer à converser tant que les assiettes seront pleines. Et tandis qu’il s’évertuait à vider un sachet de sucre supplémentaire, puis un second, dans son thé, sa bonne humeur se meut en un fou rire quasi incontrôlable devant le choix incongru des mots de Baby. Ce dernier s’empresse de s’excuser, rougissant au passage et le suppliant presque d’oublier ce qu’il vient de dire, mais Owen, il secoue une main devant lui en riant de plus belle.
« Oh non ! Non, non, non ! Ne t’excuse pas pour ça ! Et soit certain que je n’oublierais pas. Après tout c’est moi qui ai proposé de venir ici. C’est plutôt flatteur de savoir que j’ai vu juste, non ? »  Allons, il ne va pas s’offusquer pour un peu de légèreté dans le langage de son comparse. « Qu’est ce que tu crois, hein ? Que parce que je chante le King je sais tenir ma langue et je ne sais parler qu’en belle prose ? Sans jamais jurer ou piocher moi aussi dans ce genre de.. figure de style très imagée ? » Et il rit de nouveau, en tentant cette fois de ne pas attirer les regards sur eux, son fou rire leur ayant déjà attiré suffisamment de regards noirs ou inquisiteur à son gout.

Il porte la tasse à ses lèvres, goûte le thé, puis la repose. Un sachet de sucre supplémentaire ne sera pas de trop. Le dernier puisqu’il se refuse à en demander plus et qu’il a épuisé ce que la serveuse a apporté.
« Parfait… » qu’il finit par dire pour lui-même en se brulant à moitié avec une nouvelle gorgée. « Ouai, pour revenir à… cette orgie culinaire... et au vocabulaire, il en faudrait plus pour me choquer tu sais. J’ai grandi dans un ghetto minable. Avec trois frères ainés qui plus est, et qui n’avaient pas leur langue dans leurs poches si tu veux tout savoir. » Et pour être certain de finir d’enterrer la moindre crainte qui pourrait subsister, il vient planter sa cuillère dans le brownie devant lui et y mordre à pleines dents avant d’ajouter « Il est foutrement bon, comme prévu. »  Et puisqu’il vient d’en dire un peu plus sur lui, une fois encore il renvoie la balle dans le camp du jeune homme en face de lui « Et toi ? T’es de Chicago aussi ? Des frères ? Des sœurs peut-être ? Fan de musique eux aussi ? » Il en demande peut-être trop, Owen, et il le sait. Ainsi il ne se vexera pas, s’excusera même, si ces questions-là le mettent mal à l’aise. Il est tout à fait capable de comprendre que certaines personnes aiment garder une part de leur vie privée… privée.


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MessageSujet: Re: out there in the dark, theres a beckoning candle - owen   out there in the dark, theres a beckoning candle - owen EmptyDim 14 Juil - 18:00

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EXORDIUM.
Emporté par la bien aisance de cette compagnie charmante, de cette ambiance détendue et différente de celle que je connais d’habitude. Une part de ma personnalité relevée, l’égarement qui me stupéfait. L’estomac se rassasie de cette nourriture que je lui apporte, lui qui s’est réduit par ces privations quotidiennes. Les bonnes manières m’échappent, le pardon est demandé sans se faire attendre. Bien sûr que le jeune homme ne doit pas être à ses premiers mots grossiers entendus mais le naturel est revenu au galop, cette liberté de pouvoir être moi-même sans me coller des liens pour ne pas paraitre comme le dernier des abrutis. L’habitude d’être sous-estimé, de ces idées reçues. Les sans abris sont loin d’être dépourvu de culture, ils font parti des êtres les plus intelligents que j’ai croisé. Ils ont beaucoup à apprendre, à apporter. Je ne me suis jamais mis dans la même case que les plus âgés. Je n’ai rien fait de bien dans ma vie, rien accompli de grandiose et je ne pense pas pouvoir apprendre quoique ce soit à quelqu’un. Seulement l’art et la manière de se foutre dans une merde profonde, de se laisser aller par le flux des fleuves infernaux et finir par couler, sans espoir de ne jamais s’en sortir un jour. L’optimisme ne m’a jamais manqué, pourtant. Le rêve de couler des jours heureux, loin des rues infuse toujours mes pensées. Son rire me détend, s’en suit du mien plus nerveux mais de bon cœur. « Il est vrai. Au moins, t’es sûr que ça me plait. » Le malaise se dissipe, s’enfuit aussi vite qu’il est venu. « Qu’est ce que tu crois, hein ? Que parce que je chante le King je sais tenir ma langue et je ne sais parler qu’en belle prose ? Sans jamais jurer ou piocher moi aussi dans ce genre de.. figure de style très imagée ? » Bien sûr que non. Il s’agissait simplement de brouiller les pistes, de donner à ce jeune homme une image de ce gars banal et sans grand intérêt, de l’éloigner de la triste vérité qui, je le souhaite, ne connaitra jamais. Un sourire lui est offert, simple silence qui met en sourdine la réalité, nourrissant ce corps et cette âme, tout deux privés d’excellence. « Ouai, pour revenir à… cette orgie culinaire... et au vocabulaire, il en faudrait plus pour me choquer tu sais. J’ai grandi dans un ghetto minable. Avec trois frères ainés qui plus est, et qui n’avaient pas leur langue dans leurs poches si tu veux tout savoir. » La misère est connue, l’insalubrité vécue. Un souvenir du passé. Encore présent peut-être. Une difficulté évoquée sans honte. M’ouvrir à lui ne fera que refléter son vécu, l’abjection de ceux qui se sont éloignés des cieux. « Il est foutrement bon, comme prévu. » La curiosité est piquée, je l’imite afin de pouvoir l’approuver ou non. Le palais est comblé, un nouveau soupire satisfait. Coupé dans l’élan de la délectation. « Et toi ? T’es de Chicago aussi ? Des frères ? Des sœurs peut-être ? Fan de musique eux aussi ? » Des années que le sujet de ma famille n’a pas été évoqué, à qui je ne pouvais jamais en parler.

« Pas du tout. Je viens d’Irlande. Je suis ici depuis quoi … cinq mois grand maximum ? » Le repère dans le temps est devenu compliqué au fil des années. « J’ai deux frères plus jeunes que moi. Mais, je t’avoue que j’ignore totalement ce qu’ils sont devenus aujourd’hui, s’ils sont fans de musique ou non. » Dis-je d’un haussement d’épaules, l’air totalement détaché. J’ai fini par accepter, ne parvenant même pas à les détester, eux. J’ignore s’ils savent que j’existe encore, mes parents étant capables de leur vendre des mensonges aussi énormes que leur fortune. Je ne sais rien, absolument rien. « Je viens d’une riche famille. Je n’ai jamais réellement voulu devenir un grand médecin, comme mes parents. Ils n’ont pas accepté que je suive une autre voie. Je ne répondais pas à leurs attentes. Ils m’ont foutu dehors. » L’élan est pris, réalisant qu’en parler me fait plus de bien que de mal. Pouvoir m’ouvrir à ce jeune homme dont je ne connais que quelques piètres esquisses de sa vie. « Rassure-toi, je l’ai pas mal vécu. Ça confirmait juste ce que je pensais de ce genre de personnes. Des hypocrites qui n’ont de cœur pour personne, même pas pour leur propre gosse. » Le mépris est profond, l’amusement est toujours de taille lorsque Phoenix m’emmène à ces soirées où ces vautours sont prêt à jeter leur fric par la fenêtre. « Tu es d’ici, toi ? C’était pas trop compliqué de vivre avoir trois frères aînés ? Vu comment t’en parles … ils ont l’air d’être des durs à cuir. » Le ton de l’humour fredonne au creux de ma gorge, s’en suit de ce rire léger, tenant à garder l’atmosphère détendu malgré les révélations, preuve qu’en parler ne me dérange pas plus que ça. Il y avait longtemps. Depuis Caïn, en fait. « J’doutais pas de ton impureté mais, je veux pas te révéler ma vraie nature tout de suite. » Une taquinerie sonnant comme des mots prononcés sans arrière-pensée mais qui pourtant, sont blindés d’une vérité cachée. Une gorgée du café crème avalé. Même la boisson est succulente, un régal. Onéreux aussi, sans aucun doute. « J’aime beaucoup, en tout cas. J’approuve. C’est, orgasmique quoi. Je connaissais pas, tu m’as appris quelque chose ! Je penserais à toi, si un jour je reviens ici. » Chose peu probable vu le manque de moyen. Un jour peut-être où l’envie de me faire autrement plaisir qu’avec la cocaïne me prend. « Te prendre pour le King est ton gagne-pain ? Ou tu fais autre chose à côté ? Des études ? »



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Owen Burgges

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MessageSujet: Re: out there in the dark, theres a beckoning candle - owen   out there in the dark, theres a beckoning candle - owen EmptyLun 15 Juil - 13:01


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Fin Octobre 2018 ~Feat. Babylon


Il aborde le sujet de la famille et des origines sans savoir si l’autre se pliera au jeu et répondra. C’est un sujet qui lui tient à cœur, à Owen, mais il comprendrait que d’autre n’apprécient pas s’aventurer sur ce terrain-là. Aussi c’est avec une joie non dissimulée qu’il accueille la réponse de Baby, croisant les bras sur la table devant lui pour l’écouter avec toute l’attention que sa réponse mérite. Il dit être irlandais. Ce qui le surprend un peu, le crooner, lui qui pensait que la musique lui avait donné l’oreille pour desseller les accents, il n’aurait absolument pas reconnu le sien sans cette confidence. Mais il ne relève pas, un poil vexé qu’il est de ne pas avoir deviné tout seul, et il préfère le laisser poursuivre. Avide de nouvelles informations à propos du jeune homme en face de lui. Sirotant une gorgée plus tiède déjà de son thé, puis une seconde avant de s’en retourner à son brownie sans lâcher l’autre des yeux pour autant. Deux frères, deux cadets. Cette fois, il laisse ses lèvres s’étirer dans un sourire nostalgique, Owen, lui le benjamin de sa fratrie il a du mal à se projeter à la place de Matthew . Le rôle d’ainé est ingrat, il le sait, et il compati un instant avec Baby bien que la fin l’intrigue. Comment peut il ignorer ce qu’ils sont devenus. Serait-ce qu’ils ne s’adressent plus la parole ? Parce que ça en revanche, c’est quelque chose qu’il ne veut absolument pas envisager, le crooner. Il ne supporterait pas de couper les ponts avec ces trois barjots dont il est si proche. Alors il laisse son regard glisser vers la fenêtre à coté d’eux, se perdre sur le défilé des passants anonymes comme si ce pouvait l’aider à réfléchir de manière plus objective. Bien sur que toutes les familles ne sont pas comme la sienne, qu’il existe toujours des tensions latentes et qu’il arrive que les routes se séparent. Mais de là à ne plus avoir la moindre nouvelle depuis.. des années probablement vu la manière dont il en parle… l’idée même lui tirent un long frisson glacial dans le dos et il reporte son attention sur les gâteaux devant lui  pour la chasser de son esprit.

La suite lui parait plus effroyable encore. Le fait qu’il vienne d’une famille aisée, il l’avait déjà plus ou moins deviné, Owen, en l’entendant parler de leçons de piano. Et s’il ricane un instant devant son histoire de médecine, de destin tout tracé, comme papa et maman, il se fige devant la suite, la cuillère encore au coin de la bouche. Tout le reste lui semble bien dérisoire, presque superflu. Tout le reste n’est qu’un flot de paroles dont il n’écoute pas vraiment le contenu tant il est abasourdi par cette déclaration et par la façon dont le jeune homme avec qui il converse semble avoir pris les choses. Ce flegme et cette résignation le laissent sans voix. Si ses frères étaient des durs à cuire ? Si a fait des études ? Quelle importance à coté de ce par quoi baby a dû passer pour en arriver là ? Alors il y répond succinctement, expédiant presque les choses puisqu’il tient à répondre à chaque question comme il le fait, mais tenant surtout à revenir sur cet abandon.
« Des durs à cuire, peut-être, Jack surtout, il a fait carrière dans le football. Le vrai, pas le soccer européen, sans offense. Quant aux études, j’ai tenté de faire du droit, je me suis retrouvé dans un bureau trop étroit et j’ai finit par trouver bien mieux pour m’épanouir utilement. Mais…. » Et cette fois il se penche sur la table et vient y presser un index comme pour appuyer les propos qui vont suivre. Parce qu’il comprend, Owen, parce qu’il est passé par là, quoi que dans une toute autre mesure. « Hey… Comment ça tes vieux t’ont foutu dehors ? Parce que tu ne voulais pas faire ce qu’ils attendaient de toi ? Tu te fous de moi là ? Et tes frères ont laissé faire ? » Ça en revanche il ne comprend pas. Mais peut être que si ses ainés auraient fait bloc, les cadets de Baby ne se sentaient pas de prendre le risque de subir le même sort. « Je pige pas… quand ma connasse de mère s’est barrée, mes frères et moi on s’est serré les coudes, on a… » Et réalisant brusquement qu’il ne fait probablement que retourner le couteau dans la plaie, il s’interrompt tout seul, fermant les yeux et se mordant la lèvre. Honteux. « Merde… » Puis il soupire en revenant s’avachir dans son siège et en reportant de nouveau le regard sur la rue de l’autre coté de la fenêtre. « Je suis désolé. C’est juste… que c’est quelque chose que j’arrive pas à imaginer. La famille c’est pas fait pour t’abandonner. C’est fait pour te soutenir, pour t’épauler. Je vais peut être te paraitre un peu cru, mais tes vieux sont des enfoirés, pas seulement des hypocrites. Et tes frangins valent pas mieux s’ils se sont laissés manipuler et t’ont tourné le dos aussi. » tout en parlant, il s’est mis à le fixer de nouveau, s’efforçant de laisser  voir toute la compassion qu’il éprouve pour lui. « Je suis désolé… » qu’il reprend ensuite « … t’as l’air d’en parler avec un certain recul, c’est tout à ton honneur et pour être franc, j’admire ça. Il en faut du courage pour accepter cette solitude imposée si brusquement. Sincèrement, je sais pas comment j’aurais pris une telle claque, ni comment je m’en serais relevé. En me construisant une nouvelle famille je suppose, une que j’aurais choisi moi, des amis fidèles peut-être. » Il tente de se raccrocher aux branches, d’atténuer la violence de ses propos précédant et la douleur qu’il craint d’avoir réveillée chez l’autre. Mais il sait très bien, Owen, que lui n’aurait jamais pu survivre à une telle situation.



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MessageSujet: Re: out there in the dark, theres a beckoning candle - owen   out there in the dark, theres a beckoning candle - owen EmptyLun 15 Juil - 18:53

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EXORDIUM.
S’ouvrir à un inconnu est bien plus facile. Un inconnu qui s’intéresse, qui creuse et qui laisse sa curiosité divaguée. Une curiosité qui ne me dérange pas, n’ayant qu’à cacher cette vie que je m’efforce de vivre, dans laquelle j’essaye de m’en sortir. Le sujet familial n’a pas été abordé depuis longtemps. Un sujet qui a souvent été douloureux, l’une des raisons de cette descente aux enfers. J’ai fini par accepter, par m’en détacher et me rendre compte qu’ils ne me méritaient pas, que je suis bien plus heureux dans ce malheur que je ne l’aurais été auprès d’eux. Peu savent d’où je viens, par quoi je suis passé, le bonheur que j’ai connu durant de trop courte année, l’abandon qui n’a fait qu’éteindre la ville animée par les effluves de l’amour et d’un bonheur indescriptible. Cette ville qui rayonnait un jour, devenue mythique où seuls quelques remparts détruits par la guerre et le temps sont encore debout, où la flore tente de survivre dans ce climat désertique. Une terre dévastée que plus personne ne souhaite conquérir. « Des durs à cuire, peut-être, Jack surtout, il a fait carrière dans le football. Le vrai, pas le soccer européen, sans offense. Quant aux études, j’ai tenté de faire du droit, je me suis retrouvé dans un bureau trop étroit et j’ai fini par trouver bien mieux pour m’épanouir utilement. Mais….  » Pendu à ses lèvres, curieux d’en savoir plus. Surpris qu’il ne continue sur sa lancée. Il se penche sur la table, en ma direction. L’océan azur observe sans comprendre. Owen a l’air dérangé, ne semble pas vouloir s’attarder sur son sujet. « Hey… Comment ça tes vieux t’ont foutu dehors ? Parce que tu ne voulais pas faire ce qu’ils attendaient de toi ? Tu te fous de moi là ? Et tes frères ont laissé faire ? » L’intérêt est porté, au-delà d’une simple curiosité. L’inquiétude fleurit dans son timbre, cherchant à comprendre les agissements de mes géniteurs, de mes frères à qui l’on a dû dire que je ne faisais plus parti de ce monde. Une tombe falsifiée sur laquelle ils se recueillent peut-être. « Je pige pas… quand ma connasse de mère s’est barrée, mes frères et moi on s’est serré les coudes, on a… » Le livre s’ouvre. L’abandon, il l’a connu aussi. La chance lui a malgré tout sourit. Il n’a l’air de ne jamais avoir été seul contre le reste du monde. « Je suis désolé. C’est juste… que c’est quelque chose que j’arrive pas à imaginer. La famille c’est pas fait pour t’abandonner. C’est fait pour te soutenir, pour t’épauler. Je vais peut être te paraitre un peu cru, mais tes vieux sont des enfoirés, pas seulement des hypocrites. Et tes frangins valent pas mieux s’ils se sont laissés manipuler et t’ont tourné le dos aussi. » La véracité de ses propos est flamboyante, bien trop profonde pour pouvoir chercher une excuse qui ne pourra justifier en rien les actes de cette famille qui m’a abandonné. Le jeune homme comprend, touchant par sa compassion non dissimulée. Il s’excuse, un sourire s’élance en sa direction. Il n’y est pour rien, il n’y peut rien. Il n’a pas à s’excuser, de ce que l’on a pu me faire. « … t’as l’air d’en parler avec un certain recul, c’est tout à ton honneur et pour être franc, j’admire ça. Il en faut du courage pour accepter cette solitude imposée si brusquement. Sincèrement, je sais pas comment j’aurais pris une telle claque, ni comment je m’en serais relevé. En me construisant une nouvelle famille je suppose, une que j’aurais choisi moi, des amis fidèles peut-être. » La vérité est bien plus fatale, dramatique et dure à entendre. Le jeune homme restera dans ce doux songe que je décide de lui montrer, pour le préserver de ce monde que personne ne mérite de connaître, de la personne que j’ai fini par être.

« On ne s’en relève réellement jamais. » La réalité démange mais n’a pas lieue d’être. Owen en sait déjà énormément, beaucoup de trop mais je n’éprouve aucun regret. Le seul à connaître cette partie bien plus resplendissante de ma vie. Cet abandon n’est rien, à côté du reste. « J’ai l’avantage de savoir passer à autre chose rapidement. C’est difficile à digérer, au début j’ai eu beaucoup de mal mais j’ai réussi à me soigner et à me relever. » Pas tant que ça. « Mais oui, t’as raison, ce sont des enfoirés. » Un faible rictus s’échappe de mes lèvres, rictus qui dédramatise la situation, l’ambiance que le sujet a imposé. « Mes frères n’ont pas assisté à ça. Je suppose qu’ils leur ont dit que j’ai fugué, que j’ai disparu et que je suis probablement mort. Le mauvais exemple à ne jamais suivre, tu sais. » Une nouvelle gorgée de café est avalée, ses forces prises qui me remettent doucement sur pieds. Mon regard lorgne sur le jeune homme face à moi, l’attachement se lie à lui malgré moi, beaucoup trop rapidement. La méfiance est aux abonnées absentes. « Et ne t’en fait pas, ça ne me dérange pas d’en parler. J’en avais besoin, à vrai dire, plus que je ne l’aurais pensé. » L’honnêteté s’installe et prend place, pure et sans l’ombre d’un mensonge. Le jeune homme rassure, réchauffe ce cœur tant poignardé chaque jour, qui n’a jamais cessé de saigner. De l’admiration, un sentiment que longtemps l’on n’a plus éprouvé à mon égard. Une admiration, néanmoins éphémère. « Je suis désolé, aussi, savoir que tu as connu l’abandon d’une mère. Tu as eu de la chance d’avoir tes frères. Et c’est beau. » L’insistance n’est pas faite. S’il éprouve le désir de conter son histoire, il le fera de lui-même. Je m’intéresse mais les rues m’ont appris à ne pas trop poser de questions et à laisser les autres venir par eux-mêmes. « Mais toi, tu n’as pas à l’être me concernant, désolé. Je suis heureux et je connais les vraies valeurs de la vie. Elevé dans ce monde où il n’y a que l’argent et la réputation qui compte, je ne l’aurais jamais su parce que je n’aurais connu rien d’autre que leur bêtise. » Au moins une bonne chose qu’ils ont faites. La part de cheesecake est avalée, concentré par les paroles d’Owen que j’ai bu, par cette ouverture fragile dont je fais preuve. « Tu n’as pas à t’en faire. Aujourd’hui, je vais bien. »



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Owen Burgges

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MessageSujet: Re: out there in the dark, theres a beckoning candle - owen   out there in the dark, theres a beckoning candle - owen EmptyMar 16 Juil - 2:23


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Il a peur d’avoir été trop loin, d’avoir laissé son propre passé et ses expériences prendre le pas sur une analyse plus judicieuse de la situation de son comparse. Il a peur de l’avoir blessé surtout, quand il ne cherchait à l’aider un peu à relativiser si tant est que ce soit possible dans de telles conditions. Et la première phrase que Baby prononce après sa fébrile tentative de se rattraper lui fait l’effet d’un coup de poignard en plein cœur. Pas qu’il ai déjà expérimenté, mais il ne songe pas à plus douloureux. On ne s’en relève jamais. Alors il se mord la joue en silence, Owen, il tourne sa cuillère dans son thé, le regard baissé, honteux.  Et la manière dont il insiste sur le fait qu’il a su tourner la page lui est plus douloureuse encore. Il admire cette force de caractère dont il se sait parfaitement incapable. Pas seul. Pas sans ses frères. Surtout pas sans eux.  A peine esquisse il un bref sourire gêné quand il reprend ses mots pour insulter ses vieux. Il a trop honte d’avoir remué le couteau dans la plaie sans vergogne, d’avoir  amené la conversation sur ce terrain-là. Ce n’est que lorsqu’il évoque la manière dont ses frères ont probablement été bernés par ces ordures qui l’ont enfanté qu’il ose enfin le regarder de nouveau. Une petite pointe d’espoir dans toute cette noirceur peut-être ? Peut-être n’est il pas trop tard pour lui pour tenter de reprendre contact avec eux. Il en avait besoin, de cette conversation, qu’il dit le blond. Et Owen, il est presque tenté de le croire, de laisser cette petite phrase apaiser sa conscience. Après tout, avoir l’occasion de parler du départ de sa mère lui a été bénéfique aussi à l’époque. Alors c’est un sourire plus franc qui se dessine sur ses lèvres cette fois. S’il a pu être un peu utile malgré tout, c’est une petite victoire, toute relative, mais qu’il doit accepter tout de même.

Et il secoue brièvement la tête de droite et de gauche quand Baby exprime un peu de compassion à son tour pour l’abandon qu’il a subi, le crooner.
« Désolé ? Pourquoi ? Ce n’était pas ta faute. » Petite touche d’humour maladroite qu’il tente avant de le laisser poursuivre.  A nouveau, c’est avec une admiration résolue qu’il le fixe en écoutant la philosophie de celui qui se tient face à lui. Il voit tout ceci comme une épreuve nécessaire, une étape qui lui a permis d’apprendre les valeurs de la vie et ça, Owen, ça lui en bouche un coin.  Il a quoi Baby ? Le même âge que lui à deux ou trois ans prés ? Et pourtant il a l’impression de faire face à un être d’une sagesse immense, une qu’il n’atteindra jamais. Lui qui passe plus de temps à rêver qu’à prendre du recul sur sa vie. Aujourd’hui il va bien. Cette dernière phrase termine de le mettre ko. Il est presque sans voix pour la première fois depuis très longtemps, le crooner, émerveillé par une telle force d’âme. Presque. Parce qu’il lui suffit de cette dernière bouchée de son brownie pour retrouver ses mots et ses idées bien qu’avec une certaine maladresse qui ne lui ressemble pas. « Tu vas bien… j’ai peine à y croire… » Et une fois encore, il réalise la portée de ses mots et se reprend comme ce sourire gêné refait son apparition « C’est pas… pas ce que je voulais dire. Juste… quand ma mère est partie, j’étais tout gosse. Et à dire vrai, elle n’a jamais réellement été du genre démonstrative pour ce qui est de l’amour qu’elle nous portait. Ou qu’elle ne nous portait pas. J’en sais rien et je pense que je n’en aurais jamais le cœur net. On était un fardeau pour elle, du moins c’est ce qu’elle disait à mon père. »  Il laisse sa voix trainer un peu, suivant ses pensées qui se perdent dans quelques souvenirs d’une époque révolue.  Il cherche à quel moment il a fini pas accepter qu’elle ne reviendrait plus mais les choses sont bien différentes de ce que Baby a vécu. « En fait… je crois qu’on était plutôt soulagés qu’elle parte, mes frères et moi je veux dire. On avait tellement peur qu’elle nous emmène avec elle… c’est le vieux qui  s’en est jamais remis en revanche. C’est lui qui devrait tenter de voir les choses comme tu les vois. D’y voir une épreuve qui aurait dû le rendre plus fort. » Ouai.. sauf que ce fut tout l’inverse. Et Owen, rien que d’y repenser il a l’impression que ses yeux le brulent dangereusement. Une fois de plus, il fuit son regard, croisant les bras sur la table devant lui pour chercher un point invisible à l’extérieur et y river les yeux pour ne pas laisser voir cette faiblesse soudaine. « Ça l’a détruit. Il n’a jamais cherché à la remplacer… à part par la drogue. On était là pourtant. On a essayé…. J’te jure qu’on a essayé…» Et il renifle bruyamment avant de forcer un ricanement qui sonne désespérément faux et d’essayer de changer de sujet en se rabattant sur le cheesecake qui lui reste. « C’est vrai qu’il est orgasmique lui… » Il sait que c’est une bien maigre diversion, mais c’est tout ce qu’il a à sa portée pour le moment.



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Babylon Mulrooney

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MessageSujet: Re: out there in the dark, theres a beckoning candle - owen   out there in the dark, theres a beckoning candle - owen EmptyMar 16 Juil - 14:13

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Le malaise s’installe, malaise que je tente d’estomper comme je le peux. Une voix réconfortante, quelques sourires échangés, chaleureux et rassurant. La vérité est plus dure à entendre et ne sera jamais entendue. Pour la première fois, l’étiquette n’est pas attribuée, l’admiration est posée sur la table. Une admiration que je ne mérite pas et qui fend ce cœur qui souffle le fond d’une véracité abrupte dans mes propos bien que le mensonge la rattrape. « Désolé ? Pourquoi ? Ce n’était pas ta faute. » Il est vrai, si ça avait été le cas, les erreurs auraient été effacée, les blessures pansées. Le besoin de m’excuser de ce sujet relevé, peut-être encore beaucoup trop douloureux. M’excuser d’un abandon que personne ne mérite. L’abandon fait mal, détruit. Je ne suis que le résultat de cet acte causé par ceux qui m’ont entouré un jour et qui ont disparu de ma vie. Mes parents, mes frères, Caïn. Tout ceux qui avaient cette place dans ce cœur qui n’a jamais rien demandé d’autre que d’être aimé. Le seul qui a gardé cette place, celui qui n’a jamais réussi à tomber de ce piédestal sur lequel je l’ai mis est celui qui, pourtant, m’a fait le plus de mal. Et je me nourris de ces abandons, de ce sentiment de n’être qu’un passage futile dans la vie des autres. Ces hommes et ces femmes me le rappellent sans cesse. J’en vis, la nécessité de me rappeler chaque jour à quel point ça fait mal. « Tu vas bien… j’ai peine à y croire… » Les membres se crispent, la peur d’être démasqué au ventre. « « C’est pas… pas ce que je voulais dire. Juste… quand ma mère est partie, j’étais tout gosse. Et à dire vrai, elle n’a jamais réellement été du genre démonstrative pour ce qui est de l’amour qu’elle nous portait. Ou qu’elle ne nous portait pas. J’en sais rien et je pense que je n’en aurais jamais le cœur net. On était un fardeau pour elle, du moins c’est ce qu’elle disait à mon père. » L’être écoute, attentif à cette confidence fiévreuse et maladive. Personne ne le mérite et Owen …Owen fait parti de ceux qui le méritent encore moins. « « En fait… je crois qu’on était plutôt soulagés qu’elle parte, mes frères et moi je veux dire. On avait tellement peur qu’elle nous emmène avec elle… c’est le vieux qui s’en est jamais remis en revanche. C’est lui qui devrait tenter de voir les choses comme tu les vois. D’y voir une épreuve qui aurait dû le rendre plus fort. » J’aspire cette tristesse qu’il émane, qui résonne dans le timbre de sa voix, de son corps qui se tord. Perdre l’amour de sa vie est une épreuve dont on ne se relève jamais, une réalité que l’on tente d’oublier, l’âme errante à la recherche de l’être aimé, désespérément, ne demandant qu’à son retour. L’azur se perd sur un point qu’il ne fixe pas, se laisse avaler par la tempête de souvenirs qui engloutit ce bateau bien trop longtemps à la dérive. « « Ça l’a détruit. Il n’a jamais cherché à la remplacer… à part par la drogue. On était là pourtant. On a essayé…. J’te jure qu’on a essayé… » Des mots difficiles à entendre, touché par son histoire. Le poids de la culpabilité. « « C’est vrai qu’il est orgasmique lui… »

L’émotion est ravalée, me rongeant de l’intérieur. Cet homme, je le comprends. Les autres ne le peuvent. Les saignements de ces plaies qui ne cicatriseront jamais reprennent, cette douce torture meurtrière. Le regard se porte à nouveau sur le jeune homme face à moi, l’affrontant avec difficulté. La mâchoire se serre, luttant contre moi-même. « Je suis désolé d’apprendre ça. » Dis-je sans animosité, la peine accrochée à la gorge. « On peut se remettre de tout, sauf de la perte d’un être aimé. » Sentiment de merde. Sans lui, ne serais-je pas plus heureux ? « Je … J’sais que ça fait mal de voir ça, de se dire qu’il n’y a que la drogue qui le réconforte et qui l’aide à aller plus ou moins bien. Mais ne doute jamais de son amour qu’il vous porte. Ne lui en veut pas non plus. Je sais que c’est plus difficile à dire qu’à faire, que l’image donnée n’a rien de glorieux et que ça fait honte mais… » Mon regard dévie sur la tasse de café, une main glissée sous mon menton. « Je suis sûr que sans vous, il ne serait plus là aujourd’hui. » Que cet homme a trouvé ses rayons de soleil, qu’il s’y accroche malgré l’addiction et que le message envers ses enfants est mal interprété. La drogue est le mauvais œil, celui qui sème le doute auprès des proches, la colère et l’incompréhension. « Ne culpabilisez jamais. Ce n’est en rien de votre faute. La seule personne responsable de tout ça, c’est votre mère. » Le banc est quitté, redressé pour m’approcher de lui, détournant la table. Penché, j’entoure ses épaules de mes bras afin de l’enlacer comme il m’est possible de le faire. Je ne sais que trop bien à quel point une part d’affection peut faire énormément de bien, apaiser la souffrance. Affectueux à souhait, détestant voir les autres, même ceux que je ne connais pas ou qu’à peine, triste. Aucune arrière-pensée, simplement une manifestation de mon soutien apporté, d’un réconfort. Une douceur rassurante. « Ca va aller, Owen. »



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Owen Burgges

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MessageSujet: Re: out there in the dark, theres a beckoning candle - owen   out there in the dark, theres a beckoning candle - owen EmptyMer 17 Juil - 4:03


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Fin Octobre 2018 ~Feat. Babylon


Il en a trop dit peut-être, s’est ouvert sans vraiment y réfléchir. Sans doute les confidences de Baby on instauré ce climat de confiance suffisant pour qu’il s’autorise à parler de tout ceci sans retenue. La vieille, le vieux, la drogue, ce maudit cercle infernal où il le voit s’enfoncer chaque fois un peu plus malgré ses promesses auxquelles ni lui ni ses frères ne veulent encore croire vraiment. Et si son regard s’embrume en y songeant il se retient comme il peut de laisse quelques larmes disgracieuses pointer le bout de leur nez. Parce que le jeune homme en face a eu une vise suffisamment chargée pour qu’il juge ses problèmes à lui bien dérisoires quoi qu’il puisse en dire. Alors il s’en veut, Owen, il s’en veut de le voir afficher autant d’empathie, d’entendre la peine dans sa voix quand il tente de le réconforter. On peut se remettre de tout sauf de la perte d’un être aimé, qu’il dit. Parce que oui, le vieux il l’aimait cette conne égoïste. Malgré ses reproches, malgré son adultère, malgré sa fuite enfin. Quant à l’amour qu’il leur porte à eux, ses fils, il n’en a jamais douté, le crooner, jamais. Alors il esquisse un non de la tête, la secouant de droite et de gauche pour signaler que non, il n’en veut pas à ce pauvre homme qu’il aime lui aussi quoi qu’il puisse faire. Parce que c’est son père. Parce qu’il n’envisage pas de faire autrement. Puis vient la suite des paroles maladroites de celui qui s’improvise une épaule réconfortante en face de lui. Si le vieux serait encore là sans le soutient qu’ils lui ont porté ses frères et lui ? Non, sans doute pas. Ou bien serait-il devenu une de ces silhouettes errantes qu’on croise parfois le soir dans les ruelles désaffectées, sans le sou, sans espoir, sans âme. L’idée même lui provoque un frisson glacé qu’il tente de chasser avec le reste de ses émotions en passant brièvement une main moite sur ses traits. Ils sont déjà trop nombreux dans cette situation, trop nombreux qui mériteraient qu’on prenne le temps de comprendre leur histoire avant de les juger et qu’on leur offre une main tendue pour les aider à retrouver forme humaine. Que le vieux puisse un jour devenir l’un de ces anonymes abandonnés par les siens et par la société lui semble surréaliste et pourtant c’est tellement réaliste que ça lui glace le sang. Il ne laissera jamais une chose pareille arriver. Jamais. Même s’il doit y laisser tout ce qu’il a.

Nouveau ricanement nerveux provoqué par le conseil prodigué par Baby. Ne jamais culpabiliser. Si seulement c’était si simple. Et comme il a repris son compte silencieux des passants pour retenir le flot des émotions qui se bousculent une fois de plus en son esprit, il se fige. Là, dans le reflet de la devanture du coffee shop, la silhouette de son comparse a quitté sa place pour se rapprocher. Et avant qu’il n’ai le temps de réagir deux bras se referment sur ses épaules. Une étreinte aussi inattendue et qui le laisse sans voix. Ça va aller, qu’il dit. Décidément il n’en finit plus de le surprendre. Non contente de lui donner une leçon de vie à couper le souffle, voila qu’il déborde d’empathie à un point qu’il n’aurait pas imaginé, Owen. Et le voila replonger des années en arrière, quand son ainé l’a réconforté de la sorte après le départ de Tess. Alors il laisse un sourire tendre se perdre au coin de ses lèvres, le crooner, il laisse ces deux bras là chasser ses craintes et sa peine, il lève une main pour la poser sur un des avant-bras qui l’enserrent et y presser doucement, pour lui signifier qu’il apprécie l’attention. Sauf qu’il ne sont pas seuls au milieu du salon de son ainé. Que Baby n’est au final qu’un inconnu du même âge que lui ou presque. Que les gens peuvent être d’une stupidité à toute épreuve et qu’il le sait.
« Hey… » qu’il finit par se resigner et tapotant de cette même main sur ce même avant-bras. « Baby… merci… ça va aller, t’as raison. Mais tu devrais te rassoir maintenant. » Et se dégageant comme il peut de cette étreinte, il adresse un sourire gêné à l’homme qui les fixait d’un drôle d’air un peu plus loin avant de sourire plus franchement à son comparse et lui indiquer sa banquette d’un signe de la tête. « Je te jure que ça va aller. T’as raison on est là pour lui, il finira par relever la tête. » Il veut y croire, plus encore depuis qu’il a entendu l’histoire de ce jeune homme là, et pour finir de l’en assurer, il prend sa voix la plus grave et se met à fredonner l’air qu’il lui inspire. « ‘cause the man who can sing when he hasn’t got a thing he’s the king… of the whole wide world… » parce que c’est son cas, à Baby, il n’a rien et bien qu’il ne chante pas, il transpire une telle joie de vivre qu’il est certainement le roi du monde « Come on let’s sing, sing brother sing… » et il l’encourage à chanter avec lui, Owen, parce qu’il est comme ça, parce que chanter c’est sa façon à lui de chasser ses problèmes et qu’après tout ça en fait un roi aussi si on en croit le King. Et quand leur petit buff prend fin, il pointe un index vers la tasse de café sur la table, bien décidé à trouver une excuse pour ne pas mettre trop vite un terme à cette après-midi, pour profiter encore un peu de cette présence qui vient d’illuminer sa journée « Tu l’as terminé ? Tu reveux quelque chose ? Tant qu’ils nous fichent pas à la porte parce qu’on fait trop de bruit autant en profiter. » Ça ou qu’un crétin aille se plaindre que leur attitude dérange.


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MessageSujet: Re: out there in the dark, theres a beckoning candle - owen   out there in the dark, theres a beckoning candle - owen EmptyVen 19 Juil - 18:23

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EXORDIUM.
La compréhension fait rage, cette situation, ces paroles ne font qu’un reflet angoissant de la réalité qui m’habite depuis beaucoup trop longtemps. Owen doit être rassuré, raisonner d’une voix qui vit l’enfer de tout son soûl. Le sujet est toujours délicat, parfois tabou. Son père n’est pas à blâmer, la perte de l’amour de sa vie est une chose compliquée à laquelle, on ne s’en remet pas, jamais. Certains gèrent mieux que d’autres, que ceux qui se sont laissé aller, tombés dans le vice en espérant se soigner. Ses enfants n’y sont pour rien, n’ont commis aucune faute. Difficile de ne rien révéler, d’apporter cette compassion. Difficile de dissimuler les faits par peur d’être jugé, de perdre un potentiel ami ou de laisser un souvenir qui ne me ressemble pas. L’image que je lui donne est réelle, véritable, sincère. J’aimerais que mes jours ressemblent à celui là, avoir ce regard resplendissant que l’on m’adresse, sans l’ombre d’un mépris ou d’un dégoût. Je n’ai pas demandé à être là. Ce sont mes choix qui m’ont conduit ici, cette confiance incorruptible qui m’a mené ici-bas. La naïveté pure. Et la leçon n’a jamais été apprise, aimant les Hommes de ce cœur qui en a besoin, donnant corps et âme à chaque relation qui compte, ami dévoué qui, malgré la misère, donnerait tout ce qu’il a de plus cher pour que jamais la fatalité n’atteigne ceux qui ont cette importance. J’ai toujours tout donné. Parfois de trop. Owen est touchant, si vif mais si heurté. L’affection est témoignée dans le seul et unique but que la tristesse s’envole, que l’esprit se défasse de cette douleur. J’ai horreur de ces larmes, personne ne mérite de souffrir, pas même ceux qui blessent. S’ils font du mal, c’est qu’ils souffrent, eux aussi. « Baby… merci… ça va aller, t’as raison. Mais tu devrais te rassoir maintenant. » Les bras relâchent la faible emprise et je me redresse, un sourire compatissant à cette brûlure au troisième degré. Mes prunelles suivent la direction que les siennes ont emprunté, croisant l’air dérangé de l’homme qui semblait nous fixer. « Je te jure que ça va aller. T’as raison on est là pour lui, il finira par relever la tête. » Je retourne m’asseoir, ne détournant ce regard arrogant qu’à la dernière minute. Les mœurs ne sont plus les mêmes, les esprits s’ouvrent mais certains restent ancrés dans leur connerie. Il faut de tout pour faire un monde, n’est-ce pas ? Une chose est sûre, Owen m’a l’air plus convaincu, déterminé et d’aplomb à cette tendresse adressée. Au moins, j’ai pu aider quelqu’un aujourd’hui. « ‘cause the man who can sing when he hasn’t got a thing he’s the king… of the whole wide world… » Sa voix s’élève, communique sa chaleur, ce timbre qui essouffle et chasse ses peines. « Come on let’s sing, sing brother sing… » et il m’incite à le suivre, les pommettes se tintent d’un rose pâle. Chanter n’a jamais été dans mes gammes, conscient que le grand souverain ne m’a jamais fait cadeau d’un tel don mais Owen me transporte, un moment rare et plein de vivacité partagée avec lui. Je le suis, le timbre plus timide et effacé mais j’ose. Ce lien entre nous est crée, fragile de ses débuts. Owen me pousse à oser, à me libérer de ses chaînes qui me maintiennent au fond du gouffre, à sortir de l’ombre où je me cache pour n’être atteint d’aucun regard. L’index est pointé en direction de ma tasse de café, les yeux scrutent, perplexes. « Tu l’as terminé ? Tu reveux quelque chose ? Tant qu’ils nous fichent pas à la porte parce qu’on fait trop de bruit autant en profiter. » Un petit rire guttural résonne, sur la retenue.

« J’en ai encore un peu mais, ne t’en fait pas, je pense que ça ira. J’ai déjà pas l’habitude d’être gâté comme ça. » Un clin d’œil en sa direction, la tasse à nouveau saisie pour ces dernières gorgées avalées. « C’est gentil en tout cas. En plus, j’ai plus d’place ! » Habitué à manger le strict minimum pour survivre et parfois, à jeun pendant douze heures, n’avalant que de l’eau ou un café généreusement donné ou acheter si les restes de la nuit me le permettent. « Je reviendrais ici, en tout cas. Peut-être avec toi, de nouveau ! J’irai te chercher je ne sais où et on viendra de nouveau déguster ces putain d’cheesecakes. Et c’est moi qui t’invite, la prochaine fois. » Mettre un peu plus de côté afin que chacun puisse se faire plaisir. Enchaîner les clients, passer une nuit blanche. « S’ils nous acceptent toujours … » Cette fois, mon rire est plus franc, plus bruyant. Un rire qui vient du cœur. Un rire qui s’atténue pourtant jusqu’à disparaitre. Une attention portée à nous me plombe. L’azur n’a pas à rechercher le coupable bien loin. Un sourire insolent adressé à l’homme qui avait osé porter un silencieux jugement. L’idée fleurit et flambe, l’amusement découle des prunelles qui s’orientent à nouveau vers le jeune homme. « Oh, dire qu’on a encore tellement de préparatifs pour le mariage, j’sais plus où donner de la tête. Puis dis-moi, j’vais porter une robe ou un smoking, moi aussi ? » La voix s’élève, un clin d’œil complice à Owen, ravalant ce rire qui me chatouille la gorge. « Par contre, qu’on soit clair, on invite pas ton oncle Jean-Eude ! Il va faire peur aux p’tites filles, et, à moi aussi. » Les gestes relèvent de la comédie, surjoués d’une féminité absurde. Le prénom français perdu dans l'accent gaélique. « J’ai déjà tellement hâte, tu s’ras beau comme un cœur, ça j’en doute pas une seule seconde. » L’ai faussement rêveur, minaudant comme un fragile. Et l’attention se porte à nouveau sur l’homme. « Vous m’avez l’air intéressé, vous voulez v’nir ?! Vous verrez, ça sera su-per ! C’est le mois prochain. Donc si vous avez rien d’prévu … j’vous laisse mon numéro ? Alors, c’est … » L’homme ne me laisse pas finir qu’il se lève, abandonne le repas qu’il avait commencé. Coupé dans l’élan, les perles bleues ne lâchent aucun de ses faits et gestes. Il s’éloigne, paye son addition avant de s’en aller. Il passe à côté de nous, mon regard insiste et lorsqu’il tourne la tête, mes doigts s’animent, plein de cérémonie, saluant l’inconnu avant de glousser comme une garce. « Ah ! C’que je déteste ça. Désolé de toute cette mise en scène mais … qu’est-ce qu’il m’a gavé ! Y’a des choses qui me dérangent dans la vie mais, j’laisse les autres vivre comme ils l’entendent. S’il croyait qu’à fixer comme un connard ça allait m’foutre mal à l’aise. » Mon index tatoué se lève, comme un avertissement. « Qui fait l’malin, tombe dans l’ravin ! »


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