SAISON I # INTRIGUE 2

SAISON I # INTRIGUE 2

Elle perçoit l’agitation autour d’elle, mais celle-ci lui semble lointaine presque invisible, comme irréelle. Le regard fixé sur le ciel d’un noir d’encre, elle reste là incapable de réagir, elle regrette qu’il n’y ait pas d’étoiles sur cette toile sombre, rien d’anormal à cela, dans une ville aussi éclairé que Chicago cela n’a rien d’étonnant, mais elle ne l’avait jamais remarqué auparavant. Lorsqu’elle vivait encore dans son pays natal, elle s’endormait toujours sous un ciel étoilé, un seul coup d’œil par la fenêtre la faisait voyager loin, très loin et force était de constater qu’elle n’avait jamais aussi bien dormi qu’a cette époque-là. Elle sent qu’on la secoue, elle entend son prénom quelque part dans ce vacarme et ses prunelles suivent cette voix qui s’époumone près de son oreille, la sortant de ses souvenirs sortie de nul part. Taylor…Taylor s’agite au-dessus d’elle et quand bien même l’Indienne essaye de lui parler aucun son ne parvient à trouver son chemin vers ses lèvres, un sursaut la traverse de part et d’autre, puis un autre, ne lui laissant absolument aucun répit. Elle voudrait les contrôler, mais elle n’y arrive pas, ne peux que les subir impuissante, son souffle court jouant d’une cadence précipitée qui secoue sa poitrine sans délicatesse.

Alors c’est comme ca qu’elle allait mourir, sur un trottoir pourri…elle qui risquait si souvent sa vie pour soutenir un dessein bien plus grand qu’elle ne rendrait pas son dernier souffle en servant son pays, mais en faisant la queue devant un stupide salon de tatouage, vous parlez d’une situation risible. La fatigue l’envahit et finit par lui embrumer le cerveau, une toux lui fait tourner la tête sur le côté et ses yeux fixés sur le corps qui repose près du sien l’empêche de voir le sang qui vient de s’échapper de sa bouche et ternie la blancheur immaculée de la neige. C’est une jeune femme, les yeux grands ouverts et la bouche tordue dans un rictus étrange, elle semble la regarder avec une insistance dérangeante, elle est morte et Daya va bientôt l’être elle aussi, elle le sait parce qu’elle ne sent rien, elle n’a pas mal, elle ne ressent plus le poids de son propre corps et la chaleur qui l’entourait quelques minutes plus tôt a disparu, sans qu’elle s’en rendent compte.

Son nom encore, elle l’entend comme une litanie.
La jeune femme reporte son regard sur Taylor qui s’égosille et panique, elle voudrait lui dire que ce n’est pas grave mais sa pensée ne dure qu’un instant et disparaît derrière ce son strident qui vrille à ses oreilles. Après un effort considérable, elle déplace sa main sur celle de Taylor qui appuie avec force sur sa poitrine, mais c’est là tout ce qu’elle arrive à faire et malgré tout ses efforts, elle n’arrive pas à prononcer un mot, sa bouche reste ouverte mais silencieuse… Fatiguée, elle se sent tellement fatiguée, ses paupières soudainement alourdis se fermes et elle n’a plus vraiment la force de lutter contre le poids qui l’assomme tout un coup. Ca doit être ca la fin.

SAISON I # INTRIGUE 2

Meurs pas. Meurs pas.
Je t’en prie, ne meurs pas.
Mes mains toujours plaquées sur sa poitrine pour empêcher tout ce sang de s’évader de son corps, je suis à deux doigts de céder sous l’angoisse. Daya s’éteint petit à petit sous mes yeux sans que je ne puisse rien faire que d’attendre.
Attendre lorsque les secondes sont déjà comptées, alors qu’elles sont devenues vitales.
Une voix s’élève à mes côtés, couvrant la mienne qui ordonne à Daya de rester avec moi, de rester les yeux ouverts. T’as pas le droit de mourir, t’entends ? J’vais te sortir de là, j’te l’ai promis.

- Ca peut servir ou pas ?

J’ai pas le temps de voir Ayleen me tendre son oxygène que la blonde interagit aussitôt.

- Non ! Non... Surtout pas.

Oui, non. Surtout pas. Surtout pas aggravé son cas. Surtout pas la rapprocher de la mort. Je lève un regard autour de moi et constate l’hécatombe humaine, la mort qui plane tout autour de nous alors que des gens s’agitent pour aider les blessés, ce qui est également mon rôle mais plutôt crever que de laisser quelqu’un d’autre s’occuper de Daya.
La blonde me dit quoi faire et je ne peux pas m’empêcher de la renvoyer chier, tremblante de colère, de culpabilité et d’angoisse.

- Je sais c’que j’ai à faire, j’me suis pas tapé ces années de médecine pour faire jolie ! J’peux même pas lui enlever la balle sans risquer de faire pire et PUTAIN ! Où sont ces putains de secours merde !

Je frise la crise de nerfs mais au fond de moi, je sais que je n’lâcherais pas. Toutes ces nuits passées à étudier et à faire face aux cas les plus touchants auront au moins servi à me blinder.
C’est de ma faute si elle est là, étendue sur ce trottoir crasseux et pourrie. C’est de ma faute si elle se vide de son sang, si elle s’est prise une balle en pleine poitrine. Ma faute si elle risque de s’éteindre dans la seconde. Ses lèvres commencent à bleuir, signe d’un manque d’oxygène notable.
Et enfin, sonne le glas de l’espoir et de la délivrance.
Mon regard croise celui de mon amie qui semble chercher l’air, chercher les mots.

- T’entends ça ? Ils arrivent, on va t’sorti…

Sa main se déplace lentement, difficilement et se pose sur les miennes qui sont toujours entrain de maintenir l’hémorragie.
Son regard se plante dans le mien, ses lèvres remuent faiblement pour essayer de me dire quelque chose… elle s’éteint sous mes yeux.

- Daya ? DAYA ! Je me penche aussitôt, essayant de me focaliser sur sa respiration que je n’entends plus. Non, non, non, m’fais pas ça merde !

Deux mains sur sa poitrine, je commence le massage cardiaque, regardant sa tête dodeliner sous les pressions que je lui donne pour que son cœur retrouve une pulsation. Ne cède pas à la panique Taylor, ne cède pas. Concentre-toi.
Et Milo ? Putain Milo. J’l’ai pas vu sortir du salon, j’l’ai pas vu tout court. Et s’il était lui aussi entrain de se vider de son sang sans que personne ne puisse rien ? Je suis noyé dans une spirale d’urgence qui me fais voir le pire alors que je m’active toujours, encourager par l’adrénaline qui pulse dans mes veines.
Mon regard se lève pour croiser celui d’Ayleen que je vois à peine, les yeux brouillés par les larmes, alors que les portes d’un camion de secouristes s’ouvrent derrière elle.

WILLIAM BECKER

William Becker louche sur la généreuse poitrine de la conductrice de l’ambulance. Une stagiaire qu’il a assuré vouloir évoluer. Sa partenaire a pris place à l’arrière du véhicule pendant que lui se trouve à l’avant, un bloc de feuilles inutiles entre ses mains. Il ignore si  la jeune femme a conscience qu’il la déshabille du regard, mais c’est le cadet de ses soucis…
« Pas trop difficile de gérer votre nouveau train de vie et votre vie familiale ? »
« Non. Je suis célibataire et sans enfants alors… »
« Oh. Je vois » lance-t-il en notant l’information dans un coin de sa tête, au moment où la radio de l’ambulance crache un message d’alerte.
Des coups de feu dans une rue pas très loin de l’endroit où l’officier en chef des services d’urgences et secours se trouve avec son équipe. D’après les appels reçus, les victimes sont nombreuses…
Le trentenaire a l’impression qu’on vient de lui mettre un grand coup de pied dans les parties. Il n’a jamais eu à gérer une situation de ce genre en tant que patron. Il sent déjà le regard de la stagiaire qui pèse sur lui. Elle veut savoir ce qu’il convient de faire. Ils vont tous se tourner vers lui pour gérer cette situation et… William ne sait pas s’il va être à la hauteur. Son téléphone se met à sonner et la voix d’Abraham Levitt, son collègue pompier s’élève dans son talkie. Le secouriste récemment promu déglutit péniblement, prend une longue inspiration et d’une main tremblante, attrape sa radio pour préparer les interventions qui vont suivre.

Deux minutes plus tard, l’ambulance dans laquelle il se trouve se gare dans la rue qui vient d’être le théâtre d’un véritable carnage. William saute au bas du véhicule, sentant ses jambes flageoler dangereusement sous lui. S’il était là simplement pour suivre les ordres, il ne serait pas aussi fébrile, il a toujours été un élément exemplaire. Mais aujourd’hui, il occupe un tout autre statut et il a des comptes à rendre. Et ça le terrifie…
« C-commencez le triage, recrue » ordonne-t-il d’une voix inhabituellement haut perchée à la stagiaire qui emboite le pas à sa partenaire et s’élance parmi les blessés.
Pendant qu’il attrape un sac contenant du matériel, il aperçoit d’autres véhicules s’approcher et les secouristes qui en descendent s’approchent presque tous de lui pour recevoir ses directives. Il essaie d’oublier son trac et de se lancer, mais craint de manquer d’efficacité…
Heureusement, ce n’est pas le cas des hommes sous sa tutelle, qui s’affairent déjà à gauche et à droite. Finalement, il s’approche d’un groupe de jeunes femmes qui tentent d’en réanimer une autre, visiblement touchée à la poitrine.
« Qu’est-ce qui se passe ? » demande-t-il en essayant de masquer le tremblement de sa voix.
Heureusement, les jeunes femmes sont bouleversées et ne prêtent pas vraiment d’attention à son manque de confiance en lui. C’est certainement pour ça qu’il les a rejointes et ne s’est pas rapproché d’un de ses collègues, qui lui aurait tout de suite perçu quelque chose. William se dit qu’il va pouvoir impressionner ces jeunes femmes. Il suffit bien de porter l’uniforme et d’utiliser quelques termes médicales pour bluffer la gente féminine, pas vrai ?
« Vous là ! Donnez-moi cette bouteille, on va en avoir besoin pour l’oxygéner. Continuez votre massage pendant que je prépare le défibrillateur mademoiselle. »
La troisième fille, la blonde, propose à la propriétaire de la bouteille d’oxygène d’aller chercher davantage de matériel, en désignant le salon de tatouage.
« Bonne idée. Ils doivent avoir des compresses stériles et des gants. Distribuez-en au maximum de monde. »
Quelque peu rassuré de constater qu’il parvient à agir, qu’il n’a pas perdu ses réflexes sur le terrain, William se met au travail. Il déchire sans vergogne les vêtements de la jeune femme blessée pour placer les électrodes sur sa poitrine et tenter de la réanimer…    

08:12 pm ; WEST SIDE
SPEAKEASY CUSTOM TATTOO
Taylor est donc assistée par William pour réanimer Daya.
De leur côté, Lou et Ayleen pénètre dans le salon et découvre Milo, en train d’essayer de faire de même avec Reese. Sauf qu’il fait preuve de beaucoup moins de sang froid que sa meilleure amie…

2 ■ Participants (ordre de passage)
# Taylor M. Obrien
# Milo Lawson
# Lou Fitzgerald
# Ayleen McKinney
# Daya Laghari (le personnage est inconscient)

3 ■ Règles à suivre pour cette intrigue
# 600 mots maximum par réponse
# suivre l'ordre de passage défini ci-dessus : si c'est votre tour et que vous savez que vous n'aurez pas le temps de répondre dans la journée, prévenez vos camarades dans le flood intrigue, merci    
Il vous est permis de vous arranger avec vos partenaires pour intervertir votre tour avec un autre joueur si l'action s'y prête  

■ le staff de C911

SAISON I # INTRIGUE 2

Faire le compte.
Un. Deux. Trois. Jusque 15. Non, 30. Faire une fois du bouche à bouche et continuer de masser sans jamais s’arrêter, pour que le cœur ne cesse de pomper ce sang que je désespère revoir affluer sur ses joues, ses lèvres, son âme. Mes larmes me brouillent la vue mais jamais je ne m’arrête et malgré cette douleur atroce au creux de mes tympans, je poursuis. Entre les cris des autres, les larmes des vivants, le silence des morts, ma tête va exploser mais c’est ma peine qui se déversera la première si je ne retrouve pas le souffle de Daya rapidement.
Je cherche parfois d’un regard désespéré quelqu’un à qui me raccrocher. J’aimerai que Milo soit là pour me dire de continuer, que j’vais la ramener. Mais personne. Parce que je ne sais même pas si lui-même est en vie. Mes sentiments ne savent plus où donner de la tête, entre prières et espoirs, entre rage et colère, entre culpabilité et désespoir.
Mon regard croise celui d’Ayleen à mes côtés, cette femme que j’ai protéger, sur qui je me suis jetée pour éviter qu’elle ne se prenne une balle. Ce geste qui coute la vie à une amie qui m’ait chère.
Cruel destin, choix cruel. J’ai envie de chialer comme jamais.

- Qu’est-ce qui se passe ?

La voix d’un homme me tire de mes pensées alors que mes bras menacent de lâcher. Personne ne prend conscience à quel point un massage est physique, demande une certaine concentration pour ne pas perdre le rythme et si personne ne prend ma relève, je vais la tuer.

- Elle s’est prise une balle dans la poitrine, elle est en arrêt. J’ai commencé le massage cardiaque depuis peu.

Ma voix n’est pas la mienne alors que le secouriste à mes côtés donne des ordres que je n’ai pas eu le réflexe de donner alors que je suis médecin. Je suis médecin putain. Et j’suis pas foutue de gérer correctement une situation de crise ?
Il m’ordonne de continuer le massage et j’exécute malgré cette douleur qui me traverse les bras et les épaules. Je ne me rends pas compte que j’évite à tout prix de regarder le visage de Daya qui dodeline toujours sous la pression de mes mains. Trop peur d’y voir la mort, définitive. J’entends le secouriste donner d’autres directives et je regarde Ayleen et la blonde partir loin de nous. J’ai presque envie de les supplier de ne pas le faire.
Peut-être qu’il me fallait la présence de ce mec pour retrouver mes moyens mais à la seconde où il commence à déchirer les vêtements de Daya et que l’espace y est libre, je continue mon massage cardiaque, mes réflexes me reviennent brutalement.
Ne jamais cesser de masser, même lorsqu’il posse les électrodes. Gagner du temps.
La machine donne les directives, je cesse le massage. Analyse du rythme cardiaque. Rien. Choc.
Massage de nouveau. Et ainsi de suite. Encore et encore. Retrouver le palpitant de son cœur et s’il faut continuer des heures durant, je le ferais, jusqu’à ce que cette putain de machine détecte l’ombre d’un rythme.

- On alterne.

Il masse, j’appuie sur ce bouton pour que le choc s’envoie. Je me mords l’intérieur de la joue à sang, le cœur comme un tambour.

« Rythme cardiaque détecté. »

Je suis à deux doigts de chialer de bonheur mais me contient, me contente simplement de me pencher en avant pour constater un léger souffle sur mon oreille. Un souffle de vie.

SAISON 1 | Intrigue 2

   

Un regard, c'est tout ce qu'il lui a fallu pour que la peur ne s'invite jusqu'à son ventre, jusqu'à tordre tout ce qui s'y trouve, jusqu'à nouer cette gorge qui commence à brûler. Contempler Ayleen avec, derrière elle, un tableau aussi morbide lui donne froid dans le dos. Parce qu'elle n'en reste pas moins une artiste débordante d'imagination, celle même qui vient torturer son esprit jusqu'à – presque – la faire basculer vers ce sol contre lequel se perd son regard, une lueur rougeâtre en émanant qui l'amène à relever la tête, à jurer en direction même de ce Dieu qu'elle trouve horrible pour cette fois. Aussi, elle veut lui faire entendre qu'elles ne peuvent pas s'éterniser ici, qu'elles ne peuvent pas prendre le risque de s'offrir cinq minutes en compagnie d'inconnus ; pour elle en tout cas, parce que Ayleen – quant à elle – s'avère très proche de ce dernier. Elle en soupire et tente de se détendre dans son coin, soufflant un instant dans l'espoir que son flux sanguin ne ralentisse, dans l'espoir que les battements qui frappent contre sa poitrine ne perdent en intensité. Parce qu'elle ne les supporte pas, parce qu'ils sont plus tenaces qu'ils ne l'ont jamais été jusqu'à cet instant précis. Sa tête tourne et sa vision se trouble, légèrement. Lou cherche un appui, Lou cherche un moyen de prendre sur elle jusqu'à y parvenir, s'agenouillant contre un mur pour s'offrir un rythme cardiaque plus stable, moins affolé. Un rire nerveux et le retour à la réalité, sa hauteur retrouvée pour rejoindre la jeune femme et celui qui se brise, qui se laisse aller ; par usure, sûrement. Et elle comprend pourquoi en tendant l'oreille, en se faisant curieuse avant de pleinement se joindre à eux deux, venant porter son aide jusque sur les mains sur tatoué, plaquées contre la blessure de celui qui gît à leurs pieds. Elle cherche son pouls, elle cherche un filet d'air qui viendrait s'abattre contre la joue qu'elle tend vers le visage de l'homme, captant une lueur d'espoir, l'étincelle du feu de joie pourtant – visiblement – bien éteint. « Il faut le maintenir éveillé. » Elle laisse entendre qu'il est en vie, qu'il peut encore l'être s'ils s'y prennent bien, s'ils parviennent à se faire efficace ; si tant est que ce puisse être possible. « Ayleen, les gants, les serviettes... s'il te plaît. » Tente-t-elle de faire entendre malgré sa voix murmurante, malgré cet écho brisé par les visions qu'offrent cet instant à quiconque y porte son attention ; comme elle tandis qu'elle lutte, intérieurement, pour ne pas sombrer dans une panique qu'elle ne connaît que trop et qu'elle choisit d'ignorer. Un pas entrepris, une volonté d'agir, de ne plus être... impuissante. « Vous, il me faudrait de quoi arrêter le sang de couler. Il est tombé correctement, la gravité joue en notre faveur et empêche l’hémorragie d'être plus méchante mais le choc va le tuer si on le laisse évanouie alors reprenez-vous et trouver des conneries à lui dire. Il faut qu'il revienne. » L'autorité, ça ne lui va pas et pourtant, elle en use, elle fait au mieux car si elle peut parvenir à cette prouesse-ci, Lou parviendra probablement à en faire d'autres et autrui n'a jamais autant compté à ses yeux qu'aujourd'hui. Elle le prouve, elle fait ce qu'elle peut. Lou veut y arriver, elle se persuade de ses capacités, de ses heures à apprendre des techniques, ce savoir qui aujourd'hui vient à servir.

SAISON I # INTRIGUE 2

1 ■ Synopsis

08:18 pm ; WEST SIDE
SPEAKEASY CUSTOM TATTOO
Lou prend les choses en mains au salon et Ayleen se transforme en assistante, disciplinée et volontaire. On ne peut pas en dire autant de Milo qui peine à se contrôler et est en pleine crise de panique.
A l'extérieur, Taylor peut enfin respirer un peu, puisque Daya respire elle aussi. Elle reste inconsciente mais son coeur bat de nouveau et elle va être rapidement évacuée par une des ambulances. L'interne en médecine doit prendre une décision : accompagner son amie ou rester sur place ? Elle ignore encore si Milo va bien, mais l'ambulancier l'a prévenu qu'il ne pourrait pas patienter. Soit elle monte, soit elle reste en arrière et ne pourra être fixée avant longtemps sur le sort de l'indienne.  

2 ■ Participants (ordre de passage)
# Ayleen McKinney X
# Milo Lawson
# Lou Fitzgerald
# Taylor M. Obrien
# Daya Laghari (le personnage est inconscient)

3 ■ Règles à suivre pour cette intrigue
# 600 mots maximum par réponse
# suivre l'ordre de passage défini ci-dessus : si c'est votre tour et que vous savez que vous n'aurez pas le temps de répondre dans la journée, prévenez vos camarades dans le flood intrigue, merci    
Il vous est permis de vous arranger avec vos partenaires pour intervertir votre tour avec un autre joueur si l'action s'y prête  

■ le staff de C911

SAISON 1 | Intrigue 2

   

C'est devoir faire taire toutes les émotions, toutes ces choses qui se heurtent dans sa tête, toutes ces nécessités qui se font entendre, qu'elle se doit d'entreprendre. Lou essaie de garder son calme, de prendre sur elle. Elle essaie de faire valoir ne serait-ce qu'une lueur de raison dans le chaos émotionnel qui se joue intérieurement. Mais ça n'enlève pas cette envie de vomir, ce haut-le-cœur qui s'immisce en elle comme un poison tortionnaire pour l'esprit, pour l'étincelle d'espoir qu'elle pourrait offrir à toutes ces âmes qui n'ont plus d'autre solution que de prier ; prier un Dieu qui, vraisemblablement, s'est offert un peu de repos pour ne pas avoir empêché ça. Elle soupire, elle lutte contre les larmes, contre les cris qui se bloquent dans sa gorge. Lou se fait silencieuse, méticuleuse. Lou fait au mieux pour faire valoir ces longues heures à étudier chaque situation, chaque fait et geste à mettre en œuvre et, sûrement, la plupart doivent lui manquer. Davantage en sachant que ses prunelles se perdent ici et là, elle mesure les dégâts, elle étudie toutes les situations, toutes les blessures qu'elle croise du regard et qui, lors de chaque seconde, semble se faire de plus en plus grave. Elle sent son cœur battre, elle sent ce qui parcoure ses veines bouillir atrocement alors qu'elle tente de limiter les dégâts sur l'ami de celui que Ayleen est venue trouver. Aussi, elle choisit de faire au mieux, concentrant toute son attention sur l'homme qui se tient sous ses doigts, ce même regard suppliant que beaucoup peuvent avoir à l'égard de ceux qui ne sont pas blessés, à l'égard de ceux qui peuvent aider. « Ça va aller, d'accord ? » Des mots qui se veulent rassurant, non pas seulement pour celui qui s'improvise patient – malgré lui – mais aussi pour la jeune femme qui vient l'assister, remplaçant le tatoué qui tente de se frayer un chemin jusqu'à l'arrière des lieux. Elle le suit un instant du regard pour finalement s'en détourner, faisant de son ami une priorité qui s'avère ne plus être de son ressort quand les ambulances parviennent enfin jusqu'à eux. Elle se laisse tomber sur les fesses, s'asseyant dans l'espoir qu'une respiration plus sereine ne lui revienne, observant les secouristes et pompiers accomplir leur devoir. Puis un soupire, un regard qui se brise pour ne contempler qu'un néant qu'elle est la seule à pouvoir admirer, les yeux fermés, noyée dans des réflexions qui fusent et rongent, qui hantent et s'ancrent. Elle prie aussi, finalement. Silencieusement. Elle prie pour qu'il s'en sorte, cet homme. Elle prie pour que le sang sur ses mains et la douleur infligée n'est pas été vaine, inutile. Elle prie pour que l'impuissance de l'accident de Julian ne l'est pas suivi jusqu'ici. Et sa main en tremble, nerveusement, peinant à se faire stable tant elle réfléchie, tant elle se torture. Elle songe à tout, à tout le monde, à cet homme qu'elle vient sûrement d'aider, à cette fille qu'accompagnait Ayleen avant que les ténèbres ne se dissipent. Ayleen. C'est la résonance de ce prénom dans sa tête qui l'amène à revenir à la réalité des choses, offrant à la jeune femme la force nécessaire pour parvenir à pleinement se relever et faire quelques pas dans sa direction. « Ça va aller, tu es sûre ? » De nouveau cette question. Cette question tellement ridicule mais nécessaire, elle s'en persuade.

SAISON I # INTRIGUE 2

1 ■ Participants (ordre de passage)
# Taylor M. Obrien
# Ayleen McKinney X
# Lou Fitzgerald
# Milo Lawson (le personnage est inconscient)
# Daya Laghari (le personnage quitte le sujet)

2 ■ Règles à suivre pour cette intrigue
# 600 mots maximum par réponse
# suivre l'ordre de passage défini ci-dessus : si c'est votre tour et que vous savez que vous n'aurez pas le temps de répondre dans la journée, prévenez vos camarades dans le flood intrigue, merci.  
Il vous est permis de vous arranger avec vos partenaires pour intervertir votre tour avec un autre joueur si l'action s'y prête  

■ le staff de C911

SAISON I # INTRIGUE 2

- Mademoiselle ?
- Deux s’condes putain !

Sauf que les deux secondes Taylor, il ne les a pas. Encore moins pour les accorder à ta petite indécision de merde pour ton incapacité à te résoudre de laisser Daya, entre la vie et la mort, partir sans toi.
Mais Milo ? Putain, je sais même pas s’il est encore en vie. Est-ce que j’ai envie de le savoir ? J’sais pas, j’flippe trop de cette réalité qui vient déjà de m’éclater à la gueule. Et si lui aussi c’était pris une balle ? Si lui aussi était entrain de se vider de son sang ? Et tout ce bruit qui va me rendre dingue, toute cette panique, ces cris, ces larmes, ce sang qui n’est pas le mien et que je suis entrain d’étaler sur mon front alors que je le gratte nerveusement, mon autre main sur ma hanche.
La logique et l’instinct prend les devants. Je pivote vers l’ambulancier en tirant son stylo de sa poche et en chopant une feuille de transfert sur un des blocs à l’intérieur. J’y griffonne en tremblant mon numéro de téléphone pour ensuite le lui coller dans la paume.

- J’veux qu’on m’appelle au moindre changement d’état, savoir c’que vous allez lui faire exactement. J’la rejoint après.

Parce que je la lâcherai pas, que de toute façon j’peux rien faire de plus que d’attendre de voir si elle tiendra le coup ou non. L’idée que ça ne puisse pas être le cas me retourne l’estomac et je détourne le regard après l’avoir regarder une dernière fois, une nana entrain de s’afférer autour d’elle. Me la perdez pas, gardez là en vie. C’est ce que j’ai envie de leur supplier mais je suis déjà entrain de cavaler à deux doigts de me casser la gueule, vers le magasin de tatouage où les vitres y sont éclatées sur le sol boueux de sang.
C’est un putain de cauchemar. Ca pue le sang et l’horreur absolument partout et tout le monde s’agite pour aider l’autre.
Et dans tout ce bordel mortuaire, je cherche un visage. J’peux pas continuer de respirer sans savoir si lui le fait encore. J’peux pas continuer d’agir et de bouger sans être certaine que Milo pourra continuer à me raconter des conneries, ses plans-culs, les conneries qui lui arrivent.
Mon cœur loupe un, voir trois battements quand je vois un groupe de secouriste s’afférer sur un homme alors que je retrouve les deux nanas de toute à l’heure. La blonde et la brune. Je suis dans l’encadrement, décors chaotiques aux vitres explosées, ma gueule, mes mains et mes vêtements en sangs.

- Où est-ce qu’il est ?

Soulagement. Parce que l’homme prit en charge n’est pas Milo mais son patron. Alors où est mon meilleur ami ? Je le cherche du regard et mon premier réflexe est de regarder au sol, croisant quelques draps blancs, redoutant de le voir sous l’un d’eux.
Non, il peut pas crever comme ça et me laisser. Je manque de flancher, restant droite malgré mes jambes flageollantes, attendant une réponse venant d'une des jeunes femmes ou de n'importe qui d'autre. La boule au ventre.

SAISON I # INTRIGUE 2

1 ■ Synopsis

08:40 pm ; WEST SIDE
SPEAKEASY CUSTOM TATTOO
Les ambulanciers écartent Lou et Ayleen du corps de Reese qui présente un pouls, certes faible, mais encourageant malgré tout. Rejointes par Taylor qui a choisi d'abandonner Daya (la pourrie quoi ), les deux jeunes femmes se mettent en tête de retrouver Milo. Elles suivent donc ses traces jusqu'à la porte de secours menant à une cour fermée mais lorsqu'elles tentent de l'ouvrir : elles réalisent que le jeune homme s'est effondré et que son corps bloque l'ouverture de la porte...      
Et en parlant d'ouverture, lorsqu'il s'est évanoui, Milo s'est blessé au niveau du cuir chevelu et saigne abondamment.

2 ■ Participants (ordre de passage)
# Ayleen McKinney X
# Taylor M. Obrien
# Lou Fitzgerald
# Milo Lawson (le personnage est inconscient)

3 ■ Règles à suivre pour cette intrigue
# 600 mots maximum par réponse
# suivre l'ordre de passage défini ci-dessus : si c'est votre tour et que vous savez que vous n'aurez pas le temps de répondre dans la journée, prévenez vos camarades dans le flood intrigue, merci    
Il vous est permis de vous arranger avec vos partenaires pour intervertir votre tour avec un autre joueur si l'action s'y prête  

■ le staff de C911

SAISON I # INTRIGUE 2

L’horreur n’est pas terminée et j’ai l’impression qu’elle n’aura jamais de fin. Puisqu’après le sang, les corps, la mort, il y aura la peur, les cauchemars, les crises de panique en lieu public. J’ai déjà mis des semaines à me remettre de la banque et des coups que j’me suis prise en pleine gueule… Combien de temps j’vais mettre pour me remettre du bruit de l’impact des balles sur les murs et les corps, pour le sang que j’ai sur les mains, pour le cœur de Daya qui s’arrête de battre et pour Milo qui est peut-être mort ?
Combien de temps allons-nous tous mettre pour réussir à se reconstruire.

Alors j’attends le putain de verdict qui terminera d’achever le peu de raison qu’il me reste. Ayleen articule des mots qui me poignarde de soulagement. Ouais, même ça s’en est venu à être douloureux.

- Il est allé dans l'arrière boutique se calmer un peu.

Je ne prononce rien de plus et court jusqu’à l’arrière-boutique pour le rejoindre, le prendre dans mes bras, le cœur et la gorge gonflée de larmes. J’ai besoin de le voir, de le sentir, même si c’est pour qu’on chiale tous les deux dans les bras de l’autre.
Je fonce pour ouvrir la porte qui me revient presque en pleine gueule alors qu’elle bute contre quelque chose.
Ou quelqu’un.

- Milo ? Je pousse un peu plus et essaie de regarder dans le léger écart. MILO ! DE L’AIDE ICI !

Il est étendu sur le sol, inconscient et impossible à atteindre, faisant office de poids derrière la porte. Les deux filles me rejoignent et j’essaie de trouver une autre ouverture, une autre possibilité pour le rejoindre. J’ai un milliard de question qui me bourrine le crâne et que j’essaie d’ignorer.

- Faut qu’on passe de l’autre côté, on peut pas forcer la porte, j’sais pas dans quel état il est.

Traduction : On risquerait de lui faire peut-être plus de mal qu’autre chose.
J’ai les mains qui tremblent, le cœur qui tambourine et mon sang-froid qui va finir par me péter à la gueule. Pourtant, la situation de crise m’oblige à me focaliser sur l’urgence sans perdre l’once d’un contrôle.
Mais c’est le cas d’Ayleen qui commence à perdre pied, à se laisser bouffer par la folie qui finira tôt ou tard par tous nous bouffer.

- J'en peux plus...

Assise contre le mur, recroquevillée sur elle-même, elle lâche prise dans un gros sanglot. Ou un rire. J’en sais trop rien à ce stade. L’urgence en adrénaline, je lance un regard à la blonde qui nous accompagne avant de me mettre à genoux devant Ayleen et de prendre aussitôt son visage entre mes mains en sang.

- Eh, reste avec nous. C’est pas le moment de lâcher, t’entends ?

Ma voix peut paraitre un peu brutale mais c’est l’urgence qui parle, la peur aussi. Mon ton se radoucit alors que je croise ce regard criblé de larmes qui sera peut-être le mien d’ici quelques heures. Je comprends sa détresse et il est plus humain que jamais de lâcher prise en ces circonstances.

- On a besoin de toi. Milo a besoin de toi. T’es plus forte que ça, j’suis certaine que t’es capable de tenir le coup avec nous. Alors respire un grand coup, calme toi et tu vas nous aider à le sortir de là, ok ?

Allez, ne lâche pas maintenant Ayleen. Il en va peut-être de la vie de Milo. Je lance un énième regard à Blondie dont je ne connais toujours pas le prénom mais avec qui j’ai déjà plus vécue qu’avec mes amis les plus proches. Putain d’ironie du sort.