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 Song to Song - Milo

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Ayleen McKinney

Ayleen McKinney
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MessageSujet: Song to Song - Milo   Song to Song - Milo EmptyVen 12 Mai - 18:36

Song to Song
Ayleen & Milo

And as I still walk on, I think of the things we've done together, a while our hearts were young

« Ce n'est pas pour faire la star ou juste me la péter, mais quand même on peut dire sans passer pour des fanfarons qu'on a grave géré ce soir. On a même déchiré sa race en fait ! » La réplique lui paraît tellement bizarre sortant de sa propre bouche qu'elle en esquisse un sourire tordu, étiré comme un personnage de cartoon. « Je pense qu'on pourrait en faire notre business tu vois dans quelques années. On prendrait un superbe bureau dans le quartier des affaires où on mettrait juste à l'entrée une plaque Lawson and McKinney, conseillers matrimoniaux ! Votre couple est dans l'impasse ? On résout tout avec classe ! Bim ! » Dans la grandeur hyperbolée de ses bras maigres, Ayleen écarte ses mains devant elle pour dessiner le rectangle doré que son imagination crache sous ses prunelles dans l'espace vide de l'air. Elle a la vision de pièces spacieuses en haut d'un gratte-ciel aux murs presque inexistants, remplacés par des vitres d'une propreté rare. Il y aurait des meubles au bois vernis bien foncés, presque noirs même pour la touche de sobriété élégante; et puis une moquette rouge pour le rappel visuel de la passion et aussi deux fauteuils de cuir confortables avec leur prénom estampillé en lettres capitales. « On a du potentiel Milo ; crois moi, on a sauvé des vies ce soir. Ce garçon ne va pas se suicider en rentrant chez lui, cette fille ne va rien regretter, ils vont faire des enfants, plein ! Et du coup et on aura créé la vie avec juste des mots ! Tu te rends compte de ce qui sommeille en nous ? Ce pouvoir presque divin ? » Elle en sautille sur la tranche de ses talons bancales, se laissant porter par une joie soudaine, tellement qu'elle en est déstabilisée. Chancelante au point même d'en vaciller, dans un sursaut, la jeune femme évite le pire, se cabre juste un peu avec un pas de recul tout en se rattrapant de manière maladroite à son compagnon ; ne manquant évidemment pas de tirer de tout son poids mort sur le tissus de son manteau qui se froisse, mais ne se déchire pas. « Oops je suis vraiment désolée. » Un éclat de rire mutin accompagne la pression de sa main sur le bras masculin qui la redresse sans aucune difficulté sur le trottoir humide de givre. « Je dois m'emporter un peu trop comme d'habitude. » un mouvement agacé du cou ne suffit pourtant pas à faire disparaître cette impudeur de gosse concernant un bonheur à peine retrouvé. Ayleen exulte, fracasse le marasme des traumatismes lourds par le souvenir frais de ces derniers bons moments. Elle a la bravoure d'une petite guerrière dans cette rue, son pas léger sur le béton nu qui l'emporte en avant et en arrière, qui la propulse dans une danse douce de muse, les pieds bien ancrés dans son élément : la vie, la ville. Elle divague, emmène le blondinet là où l'envie la porte, tournant à droite d'un coup, bifurquant sans raison dans une ruelle, traversant d'un coup de hasard, tournant à gauche par chance pour finalement avoir un but bien précis en tête. Un vrai. « Bon ! Pour récompenser tous ces efforts et notre altruisme de malade, je propose qu'on aille terminer cette soirée en allant boire un verre et en allant danser ! Qu'en dis-tu ? »

Il acquiesce. Alors, il lui semble ne plus avoir de maux durs. Il y a encore l'espoir de choper un peu plus de cette essence perchée, planquée dans quelques instants bénis pour faire tourner leur fichue moteur qui broutait par pétoche panique de la mort. Une ivresse de dévorer encore ce genre de sentiment qui la pousse à tirer son Valentin improvisé par la manche jusque dans les boulevards au luxe ennuyeux mais aux caves d'une luxure plus heureuse. En chemin elle croise son propre reflet dans la grande vitrine transparente d'une bijouterie qui scintille même en étant totalement éteinte. Elle s'en approche, maladivement, comme l'oisillon d'une pie attiré par tous les éclats existants, ne distinguant pas l'or pur du toc argenté. La richesse s'expose et gerbe ses prix faramineux qui tout de suite la ramènent amèrement à l'ambiance guindée et étriquée du restaurant qu'ils viennent de quitter. « C'est quand même indécent de faire payer les gens autant pour une orfèvrerie à peine travaillée comme celle-ci. Regarde ça, un anneau tout simple et le gars va en tirer ce que je me fais en un mois au café ! Si seulement il avait fait un petit truc dessus au moins, une fleur, un bidule quelconque ou même une bite tiens j'en sais rien moi ! Pff ! Tu sais finalement on la fera nous même notre plaque de bureau, on la fera avec des petits collages sur du bois de récup', une plaque bio avec nos noms au feutre dessus et puis des graines en amuses-bouche. » Elle se retourne, percevant dans son regard cette éternelle surprise devant ses phrases, cet éternel étonnement face à ses monologues, à ses mots peinturlurant les méandres un peu fous de son esprit trop créatif. « Hey. Me regarde pas comme ça c'est vilain, je t'assure que j'ai bu la même chose que toi et que je vais bien. Je pensais que tu étais habitué à force, depuis le temps que tu m'entends parler. Tu dois pas toujours écouter je suppose. » Elle ose le farcir d'une petite tape dans l'épaule qu'il fait mine de déboîter sous le choc. Et puis elle souffle, notant sa débilité tout en lui tenant fermement les doigts jusqu'à ce qu'un rassemblement de jeunes défroqués entrain de fumer leur clope n'attirent son regard perçant. Lâchant sa prise sur le jeune homme, elle s'avance, observe et constate que derrière la porte blindée autour de laquelle s'excite cet attroupement alcoolisé, se cache une bonne petite fête digne de ce nom. Le regard un poil roublard, elle tourne le visage vers Milo qui semble ne pas rechigner à la suivre dans l'espace bruyant qui les avale tout cru. Ils descendent plusieurs escaliers, contournant des couples un peu trop chauffés par la sécurité du sous sol. L'entre terre, le niveau zéro, là où les soldats se planquaient en temps de guerre, là où aucun camion ne pourra débarquer et tirer de manière random dans cette foule débauchée par la fièvre du jour des amoureux. La paix.
Payant le vestiaire et l'entrée pour deux, Ayleen accapare à nouveau le poignet de son ami, faisant onduler les pans blancs de sa robe légère jusqu'au bar qui dégueule les nuances de ses néons sur leurs deux faciès taquins. « Tu veux quoi pour commencer ? » Sa petite voix tente de couvrir le bruit de la musique, elle lui glisse les lèvres jusqu'à l'oreille pour répéter sa phrase jusqu'à ce qu'il finisse par commander pour eux deux sans lui préciser son choix. Et puis porté par l'élan qu'elle tentait d'imposer en pénétrant ici, il l'emmène danser.

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Milo Lawson

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MessageSujet: Re: Song to Song - Milo   Song to Song - Milo EmptyDim 14 Mai - 10:24


song to song
Ayleen & Milo


C’est étrange. Je me sens bien pour la première fois depuis une éternité. Je ne suis pas en train de surveiller mes arrières, de m’assurer qu’aucun van n’arrive dans mon dos pour ralentir et ouvrir sa portière latérale pour me dégommer… C’est un énorme pas en avant pour moi. Bon bien sûr, j’y pense quand même un peu, puisque je réalise que je n’ai pas envie de le faire… Bref ! C’est quand même super. Et c’est AYleen que je le dois. Enfin décider d’essayer de faire quelque chose pour ce couple était mon idée, mais sans son aide, je n’aurais sans doute pas atteint le même résultat et ne serait pas empli de fierté à cette heure. Je me sens comme un putain de justicier !
« Ce n'est pas pour faire la star ou juste me la péter, mais quand même on peut dire sans passer pour des fanfarons qu'on a grave géré ce soir. On a même déchiré sa race en fait ! »
« Je suis Batman ! » je m’empresse de lancer d’une voix grave et basse, ayant attendu le moment parfait pour prononcer cette phrase toute ma vie ! …Bon, OK, c’est au moins la quinzième fois que je la prononce, mais je trouve qu’elle n’a jamais autant parfaitement collé à ma situation que ce soir. Je suis un vrai putain de Batman ! Et Ayleen est une Robin parfaite, le sidekick idéal ! Mais je décide de ne pas l’interrompre dans son petit laïus pour le lui signaler.  
A la place, je me laisse charmer par son idée d’ouvrir un cabinet de conseillers matrimoniaux. C’est vrai qu’on serait super bons là-dedans ! On aime tous les deux les gens et ont est plutôt doués l’un comme l’autre pour échanger avec eux, et puis on est tous les deux altruistes. Elle sans doute un peu plus que moi mais peu importe ! On fait une super équipe.
« Bim ! » je confirme donc, un sourire emballé s’étirant jusqu’à mes oreilles.  
« Tu te rends compte de ce qui sommeille en nous ? Ce pouvoir presque divin ? »
« Ben techniquement, j’ai l’pouvoir de créer la vie juste avec mes couilles, mais les mots c’est bien aussi ! » je lui réponds alors qu’elle sautille en beau milieu de la rue, conquise par sa propre idée tout à fait brillante.  
Alors que je l’observe, partageant son bonheur, me laissant convaincre que la vie est belle par lui, je la vois vaciller dangereusement. Mais heureusement, ni elle, ni ma bonne humeur ne se cassent la gueule. Ayleen se rattrape à moi et évite la catastrophe.
« T’inquiète, je suis Batman » je la rassure, déposant un baiser rapide sur sa joue, près de la commissure de ses lèvres. Une impulsion. Peut-être que c’est son sourire qui m’a attiré, j’en sais rien. Mais j’ai eu une envie soudaine de goûter à son bonheur, pour mieux m’en imprégner. Et puis avec ses joues un peu rosies par le froid, son regard brillant et un peu embrumé par l’alcool, elle est carrément jolie.

Je n’oppose donc aucune résistance lorsqu’elle me guide au travers des rues du Loop. Nous aurions pu appeler un chauffeur pour rentrer chez elle ou chez moi. Il fait un peu froid, mais je ne le lui propose pas, parce que je suis bien, pour la première fois depuis des millénaires. J’ai bien conscience que cet état ne serait pas permanent, qu’il suffirait d’un petit raté de moteur pour me faire croire à un coup de fusil et que ma petite bulle éclate, que tout ça est aussi fragile que les poumons de mon amie, mais j’essaie de ne pas y penser. Je me laisse porter par le courant, en espérant que la destination soit à la hauteur de mes espérances.  
« Bon ! Pour récompenser tous ces efforts et notre altruisme de malade, je propose qu'on aille terminer cette soirée en allant boire un verre et en allant danser ! Qu'en dis-tu ? »
Je ne crois pas qu’un verre serait raisonnable, mais danser : pourquoi pas ? Je ne suis pas franchement très bon dans ce domaine, mais ça ne m’empêche jamais de me déhancher ! Alors j’acquiesce et la laisse nous diriger, savourant le contact chaud de sa main qu’Ayleen a glissée dans la mienne. J’éprouve des bouffées de reconnaissance pour elle. Des bouffées qui me submergent d’émotion et m’empêche d’ouvrir la bouche pour déverser un flot d’âneries comme je l’aurai fait il y a quelques mois seulement. J’ai peur de gâcher tout ça en parlant. Peur de finir par aborder un sujet qu’il ne faudrait pas aborder, un sujet qui gâcherait tout… De fil en aiguille, j’en viendrai forcément à évoquer cette nuit-là, la chance que nous avons d’être encore capable d’aller danser ensemble et de boire quelques verres…

Alors que j’essaie de ne pas ressasser et ruiner l’ambiance, Ayleen s’immobilise face à la vitrine classieuse et sobre d’une bijouterie. Elle bougonne devant l’étalage de bagues savamment disposés sous les éclairages du présentoir et je l’écoute en me contentant d’hocher la tête quand ça s’y prête. J’avoue que j’ai pas tellement d’avis sur la question. Enfin si : j’vois pas l’intérêt de dépenser de la thune pour des babioles de ce genre. Ca rime à rien. Tellement que j’t’aime chérie, j’ai dilapidé ma paie dans un morceau de métal qui sert à rien et montrera au monde que tu m’appartiens corps et âme ! Non merci.
Je me désintéresse donc très vite de ces attrapes couillons pour redonner ma pleine attention à Ayleen qui divague sur une plaque en bois pour notre agence de conseillers matrimoniaux. Elle est à fond et ça fait plaisir à voir.
« Hey. Me regarde pas comme ça c'est vilain, je t'assure que j'ai bu la même chose que toi et que je vais bien. Je pensais que tu étais habitué à force, depuis le temps que tu m'entends parler. Tu dois pas toujours écouter je suppose » me reproche-t-elle en m’assénant une petite tape dans l’épaule.
Je fais mine d’en souffrir et elle soupire en portant son regard vers un point, un peu plus haut dans la rue.
« Si j’devais écouter tout le monde, en plus des voix dans ma tête, je deviendrai fou » je plaisante, avant de constater qu’elle-même ne m’écoute pas tellement, là, tout de suite.
Faut dire qu’elle ment. Je suis loin d’avoir bu autant qu’elle, diabète oblige. Quand elle s’est recommandée une boisson alcoolisée, moi je me suis contenté d’un jus. Elle est certainement trop ivre pour se rendre compte qu’elle l’est…

Je la laisse à nouveau m’entrainer, suivant le fil un peu décousu de ses idées. Elle me mène comme elle l’a promis dans un endroit où nous allons pouvoir danser et profiter de cette soirée de Saint Valentin. En bon gentleman que je ne suis pas, je la laisse payer l’entrée et le vestiaire. Je suis plus fauché que les blés et elle le sait. Inutile de se lancer dans un échange stérile à propos de ça. Je lui revaudrai ça une autre fois, elle le sait parfaitement.
Un sourire aux lèvres, je la laisse m’attraper une nouvelle fois par le bras pour me conduire au bar. La musique trop forte pulse jusque dans ma poitrine et me fait un bien fou. J’ai toujours aimé le bruit. Pendant que nous fendons la foule, j’observe les corps se déhancher en tout sens, les effets d’optiques créé par les différents éclairages m’amusant follement, comme chaque fois.
La petite voix d’Ayleen me ramène à elle et je grimace en me penchant vers elle pour pouvoir entendre ce qu’elle me veut. A boire donc. Je vais sans doute devoir la porter pour la ramener chez elle ce soir. A ce rythme, elle ne tiendra bientôt plus de bout.
« J’vais voir. Tu veux quoi toi ? » je l’interroge, jugeant préférable de passer commande moi-même. Faut dire que le bar est surchargé de monde et j’ai bien plus de chance d’être repéré par le barman avec mon mètre quatre-vingt-treize qu’elle… Sans compter que ma vois porte un chouia plus quand même !
Je me contente d’un soda et lui prend son alcool avant de nous mener hors du gros de la foule compactée près des ravitaillements pour lui proposer d’aller nous déhancher un peu.

A cette heure encore peu avancée de la nuit, il reste encore quelques spots tranquilles et je conduis ma cavalière dans un coin de la piste de danse où nous pouvons plus ou moins prendre nos aises. Un sourire flottant sur mes lèvres, je me place devant elle et sirote ma boisson en commençant à adopter le rythme de la musique qui se déverse des haut-parleurs. Nous dansons chacun de notre côté pendant quelques minutes, essayant de nous imprégner de l’ambiance électrique du club dans lequel nous venons de pénétrer. Et puis je prends l’initiative de la faire danser avec moi, le morceau qui passe s’y prêtant mieux que les précédents. J’attrape sa main et la fait tourner sur elle-même avant de la ramener à moi, glissant ma main dans son dos, essayant de tenir mon verre à l’abri pour éviter que son contenu de renverse sur sa jolie robe blanche. Ce serait con.
Nous avons sans doute l’air un peu ridicule mais l’un comme l’autre nous en fichons royalement. Il y a la différence de taille, le fait que je ne sache pas vraiment danser et puis Ayleen a un petit coup dans le nez et est souvent déséquilibrée. Mais nous passons un bon moment et c’est tout ce qui compte.
Après quelques morceaux, légèrement essoufflé, ma boisson terminée et déposée dans un coin, je lui demande si je peux goûter la sienne. Elle accepte évidemment et je glisse la paille entre mes lèvres pour aspirer une bonne gorgée du liquide.
« La vache ils l’ont corsé ! » je lance dans une petite grimace, avant qu’elle me fasse répéter. Je me penche donc vers son oreille, ramenant un peu plus son corps contre le mien, sentant ses hanches délicates frôler les miennes. Mais au lieu de lui répéter mon commentaire à propos de sa boisson, je lui glisse un : « Tu sens drôlement bon. »
Ca m’est venu tout seul. Parce que c’est vrai. Elle sent bon. Ce n’est pas la première fois que je le constate mais c’est sans doute la première fois que je le lui fais remarquer.
Profitant que je sois penché vers elle, Ayleen passe ses deux bras autour de mon cou et nous continuons à nous agiter en rythme. Je la soulève du sol d’un bras et nous gloussons comme deux idiots pendant que je me lance dans des figures bien approximatives de rock acrobatiques avec elle (et renverse le contenu de son verre sur le dancefloor au passage). Le constater renforce mon hilarité et je lui promets de lui repayer un verre très vite en lui permettant de retoucher terre à nouveau.
Sans prêter la moindre attention aux regards courroucés des autres danseurs que nous avons un peu bousculé, je lui propose d’aller faire un tour du côté du coin fumeur et, lorsqu’elle accepte, l’entraine à ma suite dans cette direction. L’air frai de la terrasse mise à disposition des clients me fait un bien fou.
« On partage » je propose à Ayleen en sortant un des joints que je me suis roulé pour la soirée. C’est peut-être pas très raisonnable pour elle mais je la laisse gérer. Je ne suis pas son père et je lui fais confiance. C’est sans doute une erreur puisqu’elle est un peu ivre mais tant pis.      
Mon joint allumé, je glisse ma main dans ses cheveux et joue avec l'une de ses mèches.
« J’suis content qu’tu sois ma Valentine » je lui souris, n'ayant plus besoin de crier pour me faire entendre, et regrettant déjà notre proximité précédente.
Elle a l'air de partager ce sentiment parce qu'elle se rapproche de moi, passant ses bras autour de ma taille et venant appuyer un instant sa tête sur mon épaule, pendant que mon bras s'enroule autour de ses épaules.  


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Ayleen McKinney

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MessageSujet: Re: Song to Song - Milo   Song to Song - Milo EmptySam 24 Juin - 1:44

Song to Song
Ayleen & Milo

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Les yeux levés elle attend. Sagement, dans son coin, elle observe, contemple ces ronds de lumières qui se jettent contre le plafond bas de la boite de nuit. Un rouge qui se propulse, qui s'étend pour descendre vers un bleu timide qui l'évite, le contourne, lui échappe avant de courageusement se décider à l'embrasser, le titiller et l'avaler. De leur union s'échappe un violet tout neuf aux motifs étranges qui s'éclatent généreusement contre les silhouettes en mouvement. Et pendant ce temps on la touche, on l'effleure, on la bouscule, on la déplace contre la chaleur cuisante d'un mur moite, humide de ces souffles humains qui abondent et s'échappent en saccades depuis plusieurs heures. Elle patiente, épaules qui vont et viennent, secouées par les basses dures d'une musique un poil trop forte pour la délicatesse de ses tympans qui semblent lui tambouriner quelque chose dans le creux de l'oreille. Pas vraiment en rythme, elle ne cache pas ses talents plus que diminués pour la danse de leur époque moderne, pour ces déhanchés aux fesses nécessairement galbées, pour ces provocations insidieuses entre les êtres qui se collent et se mélangent sans se connaître, pour l'exultation de ces corps qui, au petit jour, ne s'impriment d'aucuns souvenirs autre que la brûlure amer remuant tout leur estomac. Elle poireaute, compte les rayures sur la robe mauve d'une fille charmante qui avale d'un coup sec un cachet à la nature que l'on peut difficilement renier. Sans qu'elle s'en aperçoive Milo est déjà de retour, un verre dans chacune de ses mains, dont l'une se tend automatiquement vers elle, pleine d'un liquide mousseux, cotonneux et sucré qu'elle s'empresse de siroter comme une enfant qui lèche le bord de ses lèvres avides de gourmandises.
Bien droite encore, pas totalement sobre mais presque, perchée sur des talons qu'elle voudrait enlever vite vite pour commencer à gesticuler au milieu des badauds, elle se laisse entraîner dans un coin plus calme que les autres ; une paille bariolée, coincée entre ses dents, bute contre le minuscule bâtonnet d'un parasol de papier. Là, elle recommence sa valse des bras, son tapotement léger du talon qui semble vouloir faire sortir les gouttelettes d'eau d'une flaque invisible. Elle a les mâchoires closes sur sa boisson, le regard fixe qui se délecte de l'alcool et de l'habilité de son compagnon à se mouvoir aussi aisément sur un morceau qu'elle ne connaît pas. Elle le regarde, l'observe, le contemple. Elle trace du bout de sa prunelle terreuse le contour de la silhouette élancée en claquant sa langue contre son palais quand un glaçon y passe soudain. Perdue dans sa propre tête, trop entêtée à se concentrer uniquement sur les autres occupés, elle se souvient de pensées terribles. Sous le ciel gris de l'hiver, dans la rue, en face d'un salon de tatouage. Elle se souvient du parfum du vent frais, des relents doux des marrons et des épis de maïs qu'un miséreux faisait chauffer dans un caddy. Elle se rappelle des crissement de pneus, des coups de feu, des ombres qui s'effondrent. Elle se souvient qu'elle est là aujourd'hui, prête à tout pour oublier ça et prête à tout pour oublier ça avec lui, lui et lui seul surtout. Ils sont si semblables d'un coup, sous la lueur des néons. Ils sont pareils avec leur chorégraphie branlante de corps décharné, plié par la fatigue, soumis à l'insomnie. Ils sont pareils, penchés jusqu'à traîner par terre, la pupille rêche, sèche, apeurée, traumatisée et puis se redressant d'un coup de force, masquant les cernes et enjolivant les os et la peau blanche parce que leur existence ne s'arrête pas ; pas encore. Ils ont vu les vertes et les pas mures, ils ont vu l'arbre nu se prendre des coups infâmes et laisser pisser sa sève couleur sang. Et pourtant ils ont encore un peu envie de croquer dans quelques fruits que la vie peut offrir. C'est comme un poème de Baudelaire avec la simplicité dedans. C'est comme trouver l'être miroir, l'être reflet dans quelqu'un de plus grand, de masculin, de blond, de tatoué et d'un peu  moins cultivé aussi, accessoirement.
Alors elle le regarde. Elle le regarde toujours. Elle le regarde sans s'arrêter, sans faire battre l'éventail de ses longs cils noirs contre ses valoches qu'elle peine toujours un peu à totalement masquer. Elle le regarde, où plutôt elle le matte. Oui c'est ça en vérité. Elle finit par le mater quand il s'approche d'elle pour l'attirer contre lui. Elle le dévore de haut en bas, de bas en haut, ne sachant pas vraiment par où commencer. La faim la tiraillant. Une faim grande, insatiable de bouffer la vie, de la croquer, carnassière. Son esprit s'excite après son marasme. De plus en plus. Elle a l'impression qu'un papillon fou vient s'écraser sans cesse contre les parois de sa boîte crânienne. Il virevolte, tape dans tous les sens, paniqué par les élans qu'elle fait faire à ses hanches contre son compagnon qui glisse innocemment la paume cuisante de sa main dans le creux de ses reins. Lui aussi il est poussé par une joie brute, sans artifices, immédiate, comme extirpée d'une boite surprise. Un cadeau qui fait du bien. La bestiole quitte sa tête pour son dos, pour ses bras qu'elle passe autour de lui, pour ses doigts qu'elle perd dans son cou. Ça en devient tellement obsédant que ça l'empêche de comprendre ce qui se passe. Elle entend les ailes qui s'agitent, qui battent frénétiquement en redoublant d'énergie à chaque fois qu'elle bouge. Et puis il se calme, se mobilise un peu le temps que Milo se décide à goutter le contenu réduit de sa pina colada ; le temps aussi qu'elle puisse profiter d'un flottement où elle ne le touche plus. « Tu sens drôlement bon. »   Une goutte du verre qu'il tient se détache, venant glisser de façon obscène contre le creux de sa clavicule tirée. Se vidant de son contenu, la perle chute entre la poitrine où elle laisse sur la peau un souvenir froid et sensible qui la fait frémir autant que la réplique. Mais il vient briser un peu le tout avec un sursaut à l’amorce d'une chanson plus active. Surprise, béate, elle se laisse porter, s'accrochant fébrilement tandis qu'il endosse le rôle fantasque d'un Elvis des temps modernes ; elle poupée de chiffon qui s'esclaffe à n'en plus pouvoir respirer. « Repose moi espèce de fou ! »
Une minute passe à la fin du morceau, évaporant les rires et les soulèvement primaires de leurs poumons en manque d'air. Comme un oasis salvateur dans la pièce étrangement silencieuse qu'ils rejoignent en reprenant leur souffle. Il lui propose un joint, elle décline, se sentant déjà au paroxysme d'une démence qu'elle peut à peine contrôler. « Non merci c'est gentil mais je vais me laisser redescendre un peu de mon perchoir je crois. » Elle pouffe, gênée par le rose qui lui pique et lui martèle les joues. En ébullition, elle fait battre ses doigts près de son menton, brassant avidement la fraîcheur nocturne, feignant d'ignorer superbement les chatouillis qu'il procure lorsqu'il tortille les lianes de sa chevelure. « J’suis content qu’tu sois ma Valentine »  Doucement, elle peut sentir le papillon resurgir, l'appel du torse qui se dresse face à elle. Une multitude de pensées qui grouillent. « Pourquoi ça ne dure qu'un jour la Saint Valentin ? »  Elle ne compte pas lui donner la légende de la carte qu'elle se met à dessiner, hasardeuse, du bout de ses ongles sur le tissus de la chemise boutonnée qu'elle froisse d'un pan de sa robe. Elle ne compte pas non plus lui faire un cours sur les sens à peine voilé de ses phrases qui se font abattre par la sérénité de l'endroit alors qu'une chanson qu'elle adore se joue, étouffée, traductrice de ses pensées. 'Til we run out of breath, gotta dance 'til we die. « Si je pouvais je crois que tu serais mon Valentin tous les jours. » Elle ne sent pas le besoin de lui dire cette formule magiquement niaise des trois mots, mais ça y ressemble fortement, et il le sait déjà au vu du nombre d’ambiguïté qu'ils accumulent depuis leurs retrouvailles. So there's no need for us to hesitate, We're all alone, let's take control Si semblables. Elle ose enfin plaquer son regard chocolat dans l'océan clair de ses yeux. Elle ose enfin contempler son reflet, son compagnon d'aventure, celui qui a escaladé les murs d'un hôpital et de la maladie, celui qui a parcouru le monde alors qu'elle l'a rêvé, celui qui a failli tout perdre sous le joug de connards mal intentionnés. Take off, take off, take off all your clothes. Ses ongles qui traçaient des cercles imaginaires se mettent à descendre de plus en plus bas contre le sillon des abdominaux qui se contractent avant de tomber bien au delà. Ses lèvres, elles, s'en viennent quérir enfin la bouche masculine qui fait exulter le papillon en elle. Un peu empressée, elle passe sous les vêtements, cherche le contact de l'épiderme, de l'humain, de la vie qui palpite alors qu'elle agrippe sa main pour qu'il fasse de même au niveau de son décolleté. In a lust for life, in a lust for life « On peut aller vite chez toi ? »

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MessageSujet: Re: Song to Song - Milo   Song to Song - Milo EmptyMar 27 Juin - 11:03


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Ayleen & Milo


Je me sens un peu fébrile et j’ai le cœur qui bat la chamade. Je suis excité et en même temps, il y a cette petite araignée qui tricote dans le fond de mon crâne, qui tisse et qui m’attend patiemment et sait parfaitement qu’à un moment ou un autre, je vais revenir me fourrer dans sa toile. Elle n’aura alors plus qu’à me dévorer, lentement mais sûrement, comme elle le fait depuis des semaines maintenant. Je veux profiter de chaque seconde passée à m’amuser, mais le seul fait d’avoir conscience de la rareté de ce fait gâche déjà un peu tout et me rappelle pour quelles raisons c’est le cas.
Ne pas penser à ce qu’il s’est passé au salon. Ne pas associer l’endroit où nous nous trouvons à Orlando. Ne pas penser qu’à tout moment, un sale type, mal intentionné pourrait pénétrer dans la boite et faire danser une toute autre danse à tout ce beau monde… Alors pour éviter ça, je me raccroche à Ayleen, à ses grands yeux brillants braqués sur moi et qui me dévorent presque aussi efficacement que le font mes mauvaises pensées. Sauf que c’est loin d’être une sensation aussi désagréable, bien entendu.
Je porte le joint à mes lèvres et encrasse un peu mes bronches, prenant soin de ne pas souffler ma fumée bleutée dans sa direction.
« Pourquoi ça ne dure qu'un jour la Saint Valentin ? »
« Parce que c’est un monde d’hommes et qu’ça coute cher la Saint Valentin. T’as vu l’prix des bijoux tout à l’heure ? » je lui glisse, pragmatique.
Crétin ! Je me maudis, conscient que ce n’est pas du tout dans ce sens là qu’elle l’a dit. Mais j’ai tout à coup la gorge un peu sèche et les paumes moites. Parce qu’il se passe quelque chose. Quelque chose de beau mais d’inattendu. Et si habituellement l’inconnu ne me fait pas peur, depuis le réveillon de Noël, je suis un rien moins téméraire… Sans compter que je commence seulement à apercevoir une lueur au bout du tunnel et que je n’ai pas envie qu’un peu d’alcool et un concours de circonstances viennent tout gâcher et la souffle comme une vulgaire bougie.
Ayleen est en train de me faire du bien. Ce que nous sommes en train de créer à partir de rien, ce qu’elle me fait vivre, me fait du bien. Je vois bien ou elle veut en venir mais j’ai peur que ça ruine tout. On n’est pas bien là ? Moi en train de fumer mon joint et elle en train de m’enserrer, sa joue légèrement rosie par notre danse endiablée – ou par autre chose, grand con – posée contre mon torse.  

« Si je pouvais je crois que tu serais mon Valentin tous les jours. »
Elle doit entendre que mon cœur s’est encore un peu accéléré. Sauf qu’elle se décolle justement de ma poitrine à ce moment, pour plonger son regard intense et électrique dans le mien. Et pour une fois, je ne fais pas le malin. D’habitude, les idées cochonnes et les propositions tendancieuses, c’est moi qui les sous-entends ou les formules carrément. Je n’aime pas trop la position dans laquelle je suis. Celle du suiveur.
Ses mains glissent sur ma chemise et je tire une longue latte de mon joint pour essayer d’aspirer un peu de courage. Celui de la repousser, de lui dire que je n’ai pas envie que nous gâchions tout. Celui d’au contraire céder à la tentation, de suivre mon instinct et de m’accorder ce plaisir. Parce que ce serait véritablement un plaisir. J’ai toujours éprouver beaucoup d’affection pour Ayleen. Peut-être plus que ça pendant un moment. Je n’aborde pas toutes les filles dans l’intention de me les faire – et, dans son cas, je l’ai surtout approchée par ce que je sentais qu’elle en avait autant besoin que moi – mais dire que l’idée d’essayer de la séduire et de faire évoluer notre relation ne m’a jamais traversé l’esprit serait mentir. Sauf que je me connais… Une fois que je franchi la limite, généralement, je gâche tout. Et je n’ai pas envie de perdre Ayleen.  
Mais les circonstances sont différentes. Les circonstances sont uniques et, peut-être que si elle me fait du bien à distance, lorsque nous serons vraiment proches, le miracle se produira pour de bon. Peut-être que c’est EXACTEMENT de ça que nous avons besoin l’un comme l’autre en fin de compte. Un électrochoc. Un peu de magie. Une magie pure et saine. Quoi de plus parfait que l’Amour pour répondre à l’Horreur et la contrer ?

Le flot de pensées contradictoires qui m’assaillait s’assèche subitement, lorsque les lèvres d’Ayleen viennent capturer les miennes. Je retiens mon souffle et me laisse faire alors que ses mains passent enfin sous le tissu de ma chemise pour venir effleurer ma peau grimée et m’arracher un frisson d’excitation. Alors j’arrête de réfléchir et je lui rends son baiser. Elle guide une de mes mains vers sa poitrine, me laissant visiblement carte blanche pour la tripoter alors que Lana et son camarade nous propose de vivre une vie de débauche. Ca marche pour moi.
« On peut aller vite chez toi ? » me propose subitement Ayleen, mettant un terme à nos embrassades frénétiques.  
J’ai du mal à faire redémarrer ma cervelle. Ayleen m’a passé en mode automatique et c’est difficile.
« Chez moi c’est aussi chez Taylor » je tique, essayant de me rappeler quelles étaient ses plans pour la soirée. Elle voyait une fille mais, est-ce qu’elle va vouloir la ramener à l’appartement ou bien aller chez elle ? Elle sait que je sors avec Ayleen donc elle doit en déduire que je vais rentrer en célibataire… Est-ce qu’elle va rentrer me jeter son bonheur à la figure ou aura-t-elle eu pitié de moi ? Non, sans doute qu’elle ne m’imposera pas ça…
« Mais ça devrait le faire » je conclus, après un débat intérieur intense.
Et sans plus perdre un instant, j’abandonne la forme galbée de son sein pour attraper sa main et la guider vers l’extérieur, mon joint coincé entre mes lèvres. Je fend la foule sans perdre un instant, craignant qu’elle ne change d’avis maintenant qu’elle m’a convaincu que c’était la chose à faire.
En même temps, qu’est-ce qu’elle entendait par "vite chez toi". Parce qu’on est dans le centre-ville et que j’habite dans le quartier Sud. Le temps de choper un taxi et de faire le trajet, il va y en avoir pour une bonne vingtaine de minutes dans le meilleur des cas. Est-ce que c’est trop long pour elle ? Est-ce que ça sera suffisant pour lui faire recouvrer la raison et réaliser qu’elle veut simplement que nous soyons amis ? Est-ce qu’en arrivant chez moi, l’ambiance va devenir gênante et qu’elle va se dégonfler, rire nerveusement et ruiner toute la magie ?
Peut-être que je devrai nous prendre une chambre de motel, ce serait plus simple… Mais avec quel argent au juste ? Et puis elle va peut-être penser que je la prends pour une prostitué ou pire, que j’ai honte d’elle et ne veux pas prendre le risque que nous croisions Taylor ensemble. Pourquoi c’est si compliqué ? Voilà pourquoi je ne me prends pas la tête habituellement. Si ça avait été une autre qu’elle, je l’aurai simplement amenée dans les toilettes du nightclub pour lui faire son affaire, sans tergiverser plus que ça. Mais elle a parlé de mon chez moi, ce qui veut dire qu’elle s’attend à un minimum d’intimité et de confort. De romantisme peut-être…  

Nous récupérons nos affaires au vestiaire et j’aide AYleen à se revêtir de son manteau avec que nous sortions, nos mains disjointes. Nous arrivons à l’extérieur du Studio Paris Nightclub et je suis un peu nerveux. J’aspire longuement sur le joint, en espérant que ça me détendra pendant qu’Ayleen prend les choses en mains et se positionne de manière à alpaguer un taxi. Lui aussi il faudra qu’elle le paie parce qu’avec mes finances actuelles… Disons que nous ne pourrions pas aller bien loin.
Et puis tout à coup, alors qu’elle surveille le va-et-vient des voitures, la solution à tous mes problèmes me vient subitement. SI je en veux pas qu’elle change d’avis, si je ne veux pas que la magie retombe et le feu s’éteigne : il ne tient qu’à moi de l’entretenir. Alors libérant mes lèvres, je passe ma main dans le cou frêle et légèrement humide de sueur de la jeune femme pour l’attirer vers moi et l’embrasser à nouveau. Je la sens se laisser aller entre mes bras et la maintient fermement, donnant un peu plus de passion à mon baiser. J’ai appris deux trois trucs durant mon séjour en Europe et je pense qu’elle ne sera pas déçue… La sentant réceptive à mes gestes, je reprends peu à peu confiance en moi.
Du coin de l’œil, j’aperçois une voiture ralentir et met fin à nos ébats pour faire signe au taxi (puisque s’en est un) de nous récupérer. Il immobilise son véhicule devant nous et je conduis ma Valentine jusqu’à lui, lui ouvrant la porte pour lui permettre de se glisser sur la banquette arrière. J’aspire une dernière fois sur mon joint que j’éteins sur ma chaussure avant de le faire disparaître dans ma poche pour le rallumer plus tard.  Une fois la portière fermée, je donne l’adresse de l’appartement au chauffeur et m’empresse de redonner ma pleine attention à Ayleen, me fendant d’un sourire amusé.  
« On en était où ? »
 


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Ayleen McKinney

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MessageSujet: Re: Song to Song - Milo   Song to Song - Milo EmptyLun 25 Sep - 12:22

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Ayleen & Milo

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Mais qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce donc ce foutu truc bizarre qui secoue tout son bas ventre ? Qu'est ce qui feule comme un tigre, grogne tel un lion, effronté, qui enraille sa gorge sèche et étrangement serrée ? Qu'est ce qui tambourine sous l'épaisseur de son décolleté, qui prend d'assaut son corps au rythme des pas de toute une armée ? Qu'est ce qui glisse contre elle, brûlant, qui dégringole contre sa nuque, qui chute insidieusement le long de sa colonne jusqu'au creux des reins ? Qu'est ce qui la fait trembler ainsi, s'agiter comme un vulgaire piaf enfermé dans une quelconque cage, comme une hirondelle sauvage prise au piège ? L'esprit d'Ayleen s'excite un peu plus fort dans les couloirs sombres, tape contre les murs froid avec la paume moite des mains, otages de ce qu'elles viennent de toucher ; sensation d'une peau brûlante encore imprimée sous l'épiderme. Ayleen avance, marche, zig zag, peine à tenir la ligne d'horizon droite mais s'arrache au plus vite de la cave bruyante qui n'a de cesse de laisser échapper de son sein ces pauvres unions d'un soir, formées pour se défaire, décevantes. Alors sous les néons de couleurs, sous les lampadaires hauts, ils rejoignent rapidement une rue visiblement pas assez déserte pour ce qu'ils ont en tête. Un sourire accroché à la porte muette de sa bouche, elle se jure silencieusement d’évincer la notion éphémère de ces dernières actions, encore là, qui chauffent contre ses lèvres closes. Sous les bourrasques froide qui dansent perfidement sous sa robe, Ayleen flotte, ne sort de son songe que pour éviter les passants, les contourner, les bousculer ; vaporeuse, rêveuse, douce et lascive. Elle sautille et poursuit sa route jusqu'au bord du trottoir qu'elle manque de justesse quand elle alpague les taxis qui passent en trombe. Précipice de goudron, les quelques centimètres qui l'arrachent presque du sol, dérobent sournoisement son cœur sous ses propres pas maladroits. Et soudain, quelque chose fourmille, enserre et verrouille tel un étau de ferraille sa trachée toute entière. Brusque angoisse, stresse, la confiance s'attaque elle même pour forcer la jeune femme à faire volte face sur son partenaire, son compagnon...son ami qui la suit de très près.
D'un coup brutal, les brèves secondes qui s'écoulent ensuite ne forment plus qu'un amas lent d'une éternité décousue, décomposée et finalement interrompue. Milo n'est plus qu'une silhouette du passé, plus jeune, la rue n'est plus que le couloir froid d'un hôpital, les rires des fêtards sont les leurs, jeunes, adolescents, insouciants ; le vent dans les cheveux défaits est le premier tour en skate, la musique est la première sortie en boite, le goudron est la première chute, la première cascade, les premiers risques, l'équilibre, libre. Les souvenirs s'heurtent contre ses paupières qui papillonnent et paniquent. Un rictus douloureux déforme ses joues rosées. Et si ? Et si une fois arrivés là bas il ne veut plus d'elle ? Et si une fois terminé il ne veut plus être ami avec elle ? Et si il la jette comme une malpropre après ? Et si une crise la prend ? Et si elle s'en éprend ? Et si ? Et si...Un instant, un court instant, sa mâchoire se contracte, sa gorge se noue mais déjà elle sent de l'électricité s'étendre dans tout son cou. Le blond la surplombe, tire en maître sur les ficelles des questions et les coupe net par un baisé. Un baisé nouveau, comme elle n'en a jamais eu. Un baisé qui la rend poupée de chiffon, qui laisse glisser le tissus rouge qui revêt sa bouche contre la sienne, anesthésiant les doutes, liquéfiant les peurs. Ayleen s’apaise plus qu'elle ne l'espère, son corps répond plus qu'il ne le faudrait aux appels et la vision s'obscurcit déjà. Ça endort la raison, ça calme l'âme tourmentée, et les membres, bien plus résistants par instinct, agissent.
Ses ongles rappent sa veste. Ses doigts vont le long de ses bras. Ses paumes placarde ses joues rappeuses par une légère barbe naissante. C'est donc ça, songe-t-elle en serrant sa taille fine contre son buste. C'est ça qui tambourine et déchire sa gorge. C'est ça qui la brûle, la consume et la grise. C'est ça qui la fait trembler et s'agiter. C'est ça qui la révulse et la terrifie tant elle est attirée. C'est ça qui est différent. C'est ça, comparé aux autres fois. C'est ça... Pas de jeu, pas de rire, pas de blague, de défi. Pas d'homme plus âgé à encenser, pas de femme à consoler, pas de nouvelle expérience à tenter. Un mouvement, naturel, qui va de soi. C'est bien ça.
Des pneus crissent non loin d'eux et Milo se détache alors qu'elle tire un peu sur son bras instinctivement comme pour ne pas le quitter. Elle se glisse à l'intérieur du véhicule, toujours guidée par le blond qui la rejoint aussitôt. Vidée, sortant d'un songe, d'un rêve tellement réel qu'il la poursuivra encore des années, elle se laisse aller contre la banquette, battant ses doigts, éventail de chaire groggy mais ardente. Ayleen peine à se calmer ; une explosion de couleurs et de sensations marquant les simples prémisses de son voyage. « Attend. » Elle se redresse vers le chauffeur qui les dévisage dans son rétro, eux et sa banquette toute neuve. « On va plutôt rejoindre un hôtel pour être plus au calme. »  Puis elle donne l'adresse de ce grand bâtiment luxueux de style Beaux-Arts un peu plus au nord ; là où elle sait que son père emmène discrètement Alma de temps à autre, et là où elle sait qu'elle aura un compte sur lequel se reposer afin de payer gracieusement cette douce nuit. « C'est à dix minutes d'ici, merci de vous retenir en attendant jeunes gens. » Un rire s'étouffe dans le menton de la jeune femme qui s'affale de tout son long contre le torse de Milo. Aucun mal à trouver sa place, aucun mal à imprimer sa silhouette contre la sienne, statues taillées dans le même marbre, seul et même bloc soudé par de langoureuses embrassades qui ne s'éreintent qu'une fois le véhicule arrêté.
La jeune femme paie alors la course avec les quelques billets verts qui lui reste et s'extirpe du taxi. Faisant le tour de la carlingue de ferraille en courant, elle laisse aller ses petits pas vers la réception au plus vite pour négocier au mieux la chambre et le prix posé sur le compte de son père biologique. Lançant des regards alertes sur son ami lorsqu'elle sent les secondes peser comme des heures sur le comptoir boisé ; elle finit par tenter par quelques stratagèmes discrets, de dézipper sa robe sous son manteau quand le room service se charge enfin de les diriger dans les somptueux couloirs de l’hôtel. Un soupir éreinté lui échappe lorsqu'on leur ouvre finalement la porte. Et là, ne prenant pas garde aux dorures somptueuses et aux moulures blanche des murs ; aux draps de soie et au lustre de cristal, Ayleen recule dans la pénombre, un sourire heureux au notes de luxures placardé sur son visage. Agile, légère et volatile, elle évite les mains masculines avides de sa chaire et s'assure l'espace d'un instant d'avoir toute l'attention, laissant tomber les volants et la dentelle, la fausse fourrure et les escarpins lourdement au sol, dirigeant dans quelques arabesques de hanches, sa silhouette vers la salle d'eau.

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Milo Lawson

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MessageSujet: Re: Song to Song - Milo   Song to Song - Milo EmptyDim 1 Oct - 14:50


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Ayleen & Milo


« On va plutôt rejoindre un hôtel pour être plus au calme. »
Je fronce les sourcils, un sourire aux lèvres. Décidément, elle m’impressionne. Je ne l’imaginais pas vraiment du genre à nous prendre une chambre pour nous envoyer ne l’air. L’idée me convient parfaitement - bien sûr ! - et j’espère que l’endroit où elle veut nous emmener sera à la hauteur. Ceci dit, je lui fait confiance pour ça. Pas que mon amie ait des goûts de luxe, mais elle en a déjà nettement plus que moi. Personnellement, l’arrière de ce taxi me suffirait amplement, c’est dire ! J’éclate de rire lorsque le conducteur nous demande de nous contenir pendant dix minutes, le temps de rejoindre l’endroit.
« C’est chaud mec ! Tu l’as regardée ? C’est pas la fille la plus jolie que t’ai transporté depuis le début d’ta carrière ? »
Le type m’adresse un regard un peu blasé via le rétroviseur et acquiesce, histoire de nous faire plaisir. Ayleen continue de sourire, étendue contre moi. Un bras passé autour de ses épaules, je caresse distraitement son bras, baissant les yeux pour croiser son regard et déposer un baiser chaste sur ses lèvres.
Je pourrais blaguer. Un tas de répliques amusantes me viennent, mais je n’ai pas envie de tout gâcher. Je suis un peu spécialiste pour ça… Tue-l’Amour est mon second prénom ! Du coup je me contente de la maintenir contre moi et de savourer la chaleur de son corps contre le mien. Nos doigts s’entrelacent et, de temps à autre, je viens me délecter du goût de ses lèvres.
Le trajet me semble interminable et ne même temps trop court. J’ai envie d’elle. Vraiment envie. J’ai l’impression d’être à l’étroit dans mon pantalon, mes vêtements me démangent et j’ai une envie terriblement de m’en débarrasser mais, d’un autre côté, ce moment hors du temps m’est précieux. Son regard, qu’elle fait porter de temps à autre sur moi me fait sentir puissant, apprécié, unique. J’espère que le mien lui renvoie un message similaire et qu’Ayleen ressent à quel point j’ai envie d’elle, à quel point je lui suis reconnaissant d’exister et d’être à mes côtés ce soir.

Lorsque le taxi s’immobilise finalement, je m’autorise à abandonner la jeune femme pour jeter un oeil sur le bâtiment devant lequel nous nous sommes arrêtés. L’endroit est plutôt classe mais pas tape à l’oeil. Pas un motel de merde, mais pas le Hilton non plus. Un truc discret, en retrait, parfait pour s’envoyer en l’air avec sa maitresse ou une pute de catalogue, sans que bobonne ne le sache… Ou alors pour pimenter un peu sa vie avec la dite bobonne. Bref : ça a l’air cool !
Comme je suis un parfait crevard ruiné, Ayleen se charge de régler la course et je sors du taxi, sans défaire mon regard de l’endroit. Mon amie, excitée comme une puce - et vraiment très excitante avec ses joues en feu et son regard brillant - m’entraine en courant presque vers la réception. Elle aussi doit avoir l’impression que des fourmis lui courent sur le corps. Je ris.
Elle se charge de nous réserver une chambre, la mettant sur le compte de son père. Pas celui que je connais, l’autre, qui appartient aux Kings et dont elle ne parle pas beaucoup mais qu’elle aime tout autant que l’autre. Ca se sent et elle l’assume.
J’en peux plus d’attendre. J’ai envie de pianoter moi-même sur les touches de l’ordinateur pour accélérer le rythme, parce que le type de l’accueil est d’une lenteur insupportable. Je retire ce que j’ai dis au fait: l’endroit est sans doute aussi classique qu’un Hilton une fois à l’intérieur. Je n’y suis clairement pas à ma place… Enfin pour le moment, personne ne s’en rend vraiment compte vu que mes tatouages sont dissimulés sous mon costume. Il n’y a que moi pour le savoir. Moi et Ayleen qui parait autant sur les nerfs que moi.
Après une éternité, un groom nous entraine dans les couloirs pour nous montrer notre chambre.
« On s’croirait dans un avion » je souffle à ma partenaire alors que nous remontons un long couloir. « T’sais quand l’hôtesse nous indique la direction à suivre pour rejoindre not’ places, comme si c’était un labyrinthe ou quoi ! »
Dans la minute qui suit, le type s’arrête devant une porte et nous fait signe d’entrer, gardant sa main tendue. Il veut un pourboire, bien entendu. Alors je fouille ma poche et en ressort quelques quarter ridicule que je lui file. Le type les accepte impassiblement mais se dépêche de nous tourner le dos alors qu’Ayleen pénètre dans la chambre.
Je m’empresse de lui emboiter le pas, le sourire jusqu’aux oreilles. Elle marche à reculons, ses hanches fines ondulant alors qu’elle se débarrasse habilement de ses vêtements. Elle a visiblement préparé le terrain…et je n’ai rien remarqué. Je referme la porte d’un coup de pied, ne souhaitant pas perdre une seule seconde du spectacle qu’elle m’offre.

Elle se dirige vers la pièce d’eau qui s’allume automatiquement à son arrivée. La lumière est tamisée. Parfaite. Et met en avant ses formes révélées. Je m’empresse de me débarrasser de ma propre veste, puis de ma chemise, avide de sa chair, les mains tremblantes d’excitation.
Là encore, un tas de plaisanteries me viennent, mais je n’ouvre pas la ouche pour ne pas ruiner la magie de ce moment qu’elle m’offre et que je ne mérite sans doute pas. Ma chemise ouverte mais encore sur le dos, n’y tenant plus, j’accélère mon allure pour venir l’attraper et l’attirer fermement vers moi.
« T'es magnifique » je lui souffle en venant embrasser ses lèvres, son cou puis sa poitrine.
Je libère ses deux otages en défaisant son soutien gorge pendant qu’elle s’attaque à mon pantalon dont il faut impérativement que je me débarrasse. Mais ce n’est pas aussi simple pour moi que pour elle. Tout en la couvrant de baiser, je lutte pour me débarrasser de mes chaussures lacées un peu trop serrées. Quand j’y parviens enfin, il me faut encore virer mon pantalon et mes chaussettes. Monsieur Tue-l’Amour n’est pas invité ce soir…
Après un long -trop long - moment, je ne porte enfin plus qua me chemise et mon caleçon, alors qu’elle ne porte déjà plus rien. Elle m’entraine par le col de ma chemise vers l’imposante cabine de douche et actionne le mécanisme.
Je la soulève du sol et la cale entre mon corps et le mur marbré et elle se cramponne à mon cou pendant que je me débarrasse de mon sous-vêtement pour lui prouver à quel point je suis heureux d’être avec elle ce soir…
Je prépare le terrain à l’aide de mes doigts pendant que l’eau ruissèle sur nos corps brûlant d’ardeur. Ayleen est rapidement prête à m’accueillir et je ne me fais pas prier pour lui donner ce qu’elle attend. Un gémissement de plaisir s’échappe de ses lèvres alors qu’elle rejette la tête en arrière, ses paupières fermées avec force. Encouragé par ses signaux, je remets ça, appréciant de recroiser les prunelles de ses yeux qu’elle plonge dans les miens avant de m’embrasser fougueusement.  


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MessageSujet: Re: Song to Song - Milo   Song to Song - Milo EmptyLun 23 Oct - 11:52

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Un instant creux. Un instant de flottement indescriptible. Un instant, un moment étiré, lent. Trop lent, beaucoup trop. Un instant qui s'étend entre le claquement sec de la porte de la chambre et le braillement métallique du robinet qui laisse s'écouler l'eau chaude. Un moment de latence, long. Des minutes qui lui semblent interminables et durant lesquelles les deux corps se séparent, s'éloignent et ne se touchent plus, ne se captent plus et ne se voient même plus. Calme avant la tempête, préparation minutieuse d'un terrain de plaisirs charnel aux allures de répétition d'une danse qui s'annonce d’ors et déjà endiablée. Éveil des sens, tension qui monte doucement et qui n'en finit plus de grandir, de gravir les marches du petit être qui se déhanche, qui échauffe ses membres et les tord pour tenir en haleine ceux de son compagnon. Ballerine qui fait des pointes, Ayleen s'étire, ondule le bas du dos et arque la cambrure de ses reins contre le rebord froid de la douche aux mosaïques de geai. Elle se grandit, se maigrit, se courbe et dessine contre sa chaire des arabesques imaginaires qu'il pourrait tatouer de ses mains expertes. Spectacle au scenario improvisé, aux scènes plus que spontanées, c'est une représentation unique et éphémère qui se prépare pour ces deux acteurs singuliers. L'affiche n'est plus à faire, le couple s'auto-suffit en ne possédant que l'image de l'autre dans le viseur. Ils ne sont que deux aimants, deux pôles, deux électrons d'amants libres qui ne cessent de s'attirer sans même se repousser. Le froissement des tissus qui s'allongent et s'étalent sur le sol, les frémissements des peaux nues qui se cherchent et se trouvent enfin offrent à la pièce un opéra de notes mélodieuses et légères. La pénombre les enlace, les berce et enrobe comme un seul et unique costume leur épiderme enfin mis à nue. Quelques lueurs de l'immeuble d'en face d'un jaune terne et passé percent et tapent la peau limpide et blanche sous les éclats. Quelques tâches d'or et de lumière se mêlent aux ombres des silhouettes qui se collent et s'embrassent. Elles glissent, se meuvent et se touchent, se croisent montent et descendent l'une contre l'autre. Milo l'attrape, la soulève, la contemple. Déjà contre lui, elle frémit et frissonne comme une eau à l'orée de l'ébullition, comme la vapeur qui s'échappe des tuyaux et s'accroche à eux. Brûlante. Les regards se croisent et se jaugent, se détaillent et jettent le murmure silencieux et obscène des pupilles qui se rétractent de désir. Les perles ambrées de la jeune femme perforent de part en part celles du garçon et un hoquet moqueur agite ses épaules lorsqu'il manque de céder sous son faible poids en la calant contre lui mais qu'il feint de rien. Un rire clair fend la gorge nouée par un stresse instinctif, par cette peur de mal faire, par ces sentiments qui naissent et l’oppressent mais qui se dérobent presque immédiatement sous le gémissement naturel des spasmes qu'il procure dans son corps tout entier.

C'est étrange ce goût caché qu'ils ont pour la vie, finalement. C'est étrange ce goût qui se calque à leur bouche qui clame ce bien être soudain qui s'infiltre par tous les pores de leur peau cuisante, qui se glisse dans leurs veines, qui dilate leurs artères et caresse leur cœur et leur encéphale en sur-régime. Après tant de malheurs, tant de peines physiques et mentales, après tant de chocs et de tristesse les morts reviennent à eux, parmi le commun des vivants. Ils s'accrochent, ils s'accrochent et se compressent l'un à l'autre avec une énergie dévorante, une passion désaxante. Ils s'accrochent et tendent leurs bras à nouveau vers le fil fragile et transparent de la vie. Ah Milo...Milo, Milo, être matériel qui insuffle au plus profond de son cœur l'irréel de ce qu'est la joie, la folie, le bonheur et ce depuis tant d'années... Ses lèvres charnues rougies parce qu'arasées ne lâchent pas ce sourire un peu béat quand elle reprend son souffle, consciente. Enfin. Elle lâche ces soupirs qui peuvent faire gauler la lune et secouer l’endormissement du soleil, elle lâche derrière l'oreille de son partenaire ce sac enfoui d'amour transi. Enfin.
Et puis doucement, il la repose, effleurant ses flancs blancs, plaquant son menton contre ses épaules humides tandis qu'elle coupe le jet d'eau qui s'acharnait violemment contre leur dos. Attrapant une serviette pliée, elle la passe autour de lui, finissant de martyriser ses cheveux blonds contre la paume de ses mains à la peau frippée, le laissant là, contre elle, debout, fatigué. Les murs reprennent leur souffle eux aussi et laissent à leur étreinte le silence réconfortant des fins d'ébat. Anesthésiée, elle caresse tout ce qu'elle peut de lui, s'attardant sur ses joues mal rasées, sur ce visage fin et ce menton osseux qu'elle relève avec force pour se plonger à nouveau dans ses yeux bleus. Elle l'observe un peu, comme ça, sa bouche close et ses prunelles déclamant tout ce qu'elle ne peut et n'ose encore dire. Elle se contente d'imprimer le tout dans sa mémoire, de laisser le battement de ses paupières faire un clap de souvenirs dans sa tête. Elle effleure la ligne tendue de sa trachée du bout de son petit nez mutin tandis que la serviette qu'elle tient entreprend de parcourir son torse. Elle l'essuie, elle aussi et puis roule tout contre lui comme une vague viendrait lécher la berge, avec douceur, tendresse et puissance. Ayleen capture la main masculine et l'entraîne dans l'intimité de la chambre, laissant égoutter ses cheveux défaits le long de son échine. Là, sur le lit de coton, elle s’assoit, froisse les draps de son galbe et l'attire à elle d'un petit coup de bras. Elle enserre ses cuisses de ses ongles, laisse échapper son souffle chaud contre le bas de ses abdominaux qui réagit en conséquence. L'audace de sa langue s’intéresse à l'épiderme quelques centimètres en dessous et les voilà à nouveau qui repartent dans leur chorégraphie d'artistes. Le matelas s'agite encore et toujours avec eux jusqu'à ce que la chambre feutrée s'emplisse d'une pâle lumière bleutée. Dans la naissance du jour, ils s'arrêtent, dans le décès de leur jouissance ils s'allongent sans un mot, soufflent et somnolent. Ayleen définie les contours des tatouages, des lèvres et des muscles détendues qui se floutent à sa vue. Un baiser manifeste et amoureux se perd contre la parcelle de lui qui se trouve non loin de sa bouche avant qu'elle ne s'assoupisse. Bien, comme jamais elle ne l'avait été. Bien. Parfaitement bien.
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