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 Even if it's hard, put a smile on your face. [Lloyd]

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MessageSujet: Even if it's hard, put a smile on your face. [Lloyd]   Even if it's hard, put a smile on your face. [Lloyd] EmptyDim 28 Jan - 18:16

Even if it's hard, put a smile on your face.


Un coup d'oeil aux décorations. Pas trop peu. Pas trop tout court. Cela me semble pas mal. Une grande banderole qui traverse le salon. Des ballons colorés gonflés à l'hélium qui ont grimpé jusqu'au plafond, des assiettes, des verres et de serviettes à effigie de l'âge qu'Saul aujourd'hui. Dix ans. Saul a dit ans aujourd'hui et bien que cette journée soit belle, bien qu'elle soit une étape importante dans la vie de mon plus jeune fils, il y a ce gros pincement au cœur. Non, c'est plus qu'un simplement pincement : c'est une douleur profonde et vive. Parce que sa maman n'est pas là pour fêter son dixième anniversaire. Et parce que son grand-frère n'est pas là non plus. J'ai sincèrement peur que Saul craque ce soir. Les garçons parlent facilement de ce qu'il s'est passé, ils expriment leurs sentiments bien mieux que moi mais ce soir c'est particulier et je crains que ce qui doit être une petite célébration en petit comité (c'est à dire les garçons, moi, Lloyd et Merrin) ne se transforme en véritable fiasco. Parce que si Saul se met à pleurer, je crains de ne pas être capable de me retenir comme j'ai réussi à le faire depuis l'enterrement. Une profonde inspiration : ça va aller. Il faut que ça aille. Je me détourne des décorations et termine d'entreposer les derniers détails gâteaux salés sur la table du salon qui pour l'occasion a été dénudée de ses chaises puisque l'idée est de manger debout, où de s'asseoir ailleurs mais surtout de faire de cette soirée une soirée légère sans obligations. Alors que je dispose les dits gâteaux, je jette un regard en coin au sapin de Noël qui trône dans le fond du salon. Les garçons y ont tenu. Surtout Saul. Et je ne me voyais pas le leur refuser même si ce Noël aura un goût fort amer pour de trop nombreuses raisons. Bien trop nombreuses. Petit coup d'oeil à ma montre : ils ne vont pas tarder à rentrer du sport. C'est la mère d'un camarade de Vito qui les ramène à chaque fois. C'est plus pratique pour moi et je suis reconnaissant de pouvoir compter sur elle. La surprise est censée être de taille pour Saul qui ne sait rien. Il ne sait pas que j'ai invité Lloyd et Merrin pour qui j'ai préparé la chambre d'amis de façon à ce qu'ils puissent dormir à la maison. Il ne sait pas que toutes ces jolies décorations ont été installées. J'espère véritablement que cela lui fera plaisir. Vito est dans la confidence lui. Il a d'ailleurs été acheter les décorations avec moi, m'a donné de bonnes idées. Il m'apparaît tellement mature ces derniers temps... Beaucoup trop à mon goût.

Un bruit de portière et je me fige en tendant l'oreille. Les voix de mes garçons me parviennent alors je m'empresse de replacer quelques serviettes, poussé par l'envie que tout soit parfait puis j'hésite. Où est-ce que je me mets ? Je décide finalement de rester là où je suis, au milieu du salon. Le cœur battant j'attends que la porte d'entrée s'ouvre.

« P'pa on est rentré ! » que j'entends de l'entrée. Saul. Je souris. Et je suis impatient aussi. Très impatient. Entendre leurs pas qui s'approchent ne fait que faire croître cette impatience et Vito, malin et dans la confidence, fait en sorte que Saul viennent dans le salon en premier. Et...

« SURPRISE ! » que je m'écris en même temps que Vito qui se trouve toujours derrière son frère. Son frère qui écarquille les yeux et ce moment-là... Ce moment-là est juste merveilleux. Les étoiles dans ses yeux... Rien n'est plus beau que ça au monde. Rien. Cette lumière dans les yeux d'un enfant... De mon enfant, comme Vito avant lui, comme Emilio avant lui. Et ça m'arrache une larme que j'essuie rapidement en adressant un large sourire à Saul.

« OUAH ! Merci papa ! Merci merci merci ! » qu'il répète en fondant sur moi. Je le réceptionne et profite du câlin qu'il me donne.

« Tu sais, Vito m'a beaucoup aidé, il a quasiment tout choisi.
- C'est vrai ?
- Oui.
- Tu savais ?! »

Il se tourne vers son frère et c'est vers lui qu'il va maintenant pour lui faire également un câlin. Je me saisis discrètement de mon téléphone portable et fais une photo. Discrètement parce que Vito déteste ça. Le portable retrouve rapidement sa place dans la poche arrière de mon jean alors que Saul se détache de son frère pour regarder la table où tout est disposé.

« C'est trop joli ! » Il s'arrête, observe avec plus d'intensité et je vois son nez se retrousser et ses sourcils se froncer. « Mais ça fait beaucoup pour juste nous trois non ? »

Mon sourire s'élargit.

« Tu as raison, ça fait beaucoup trop... »

Et sur quoi la sonnette retentit. Parfait timing. Lloyd a assuré. Saul écarquille les yeux.

« Je crois que c'est pour toi. »

Et il n'hésite pas, il court jusqu'à la porte alors que Vito me rejoint et se glisse contre moi pour un petit câlin.

« Merci pour ton aide mon grand.
- C'était chouette de préparer ça sans lui dire. »

Un large sourire étire ses lèvres. Il est fier. Il peut.

« C'est Lloyd et Merrin ! C'est Lloyd et Merrin ! »

La voix de Saul se fait entendre alors qu'il revient en sautillant dans le salon, Lloyd et Merrin juste derrière lui. J'échange un regard avec Lloyd. Je sais. Je sais l'effort qu'il doit faire pour être là ce soir avec Merrin. Je sais.

« Soyez les bienvenus à la maison. » que je dis en m'avançant vers Lloyd et la petite puce.

Parce que oui, ils sont à la maison.
Ils sont chez eux.



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Lloyd Hatfield

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quartier : un appartement dans le Loop, Downtown, sur le même pallier que celui de sa mère, atteinte d'agoraphobie sévère et cloitrée depuis des années maintenant
physique : depuis son accident, survenu le 31/10/16, la main droite de Lloyd, piétinée durant un mouvement de foule, présente des cicatrices dues aux opérations subies pour la réparer

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MessageSujet: Re: Even if it's hard, put a smile on your face. [Lloyd]   Even if it's hard, put a smile on your face. [Lloyd] EmptyMar 13 Fév - 14:47

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Tito & Lloyd

« Et comment il fait le cochon ? » demande Lloyd, tourné sur son siège pour pouvoir faire face à Merrin, installée dans son siège auto. Sa petite princesse imite le cochon puis sourit, attendant la suite. « Et…l’éléphant il fait comment ? » Cette fois, c’est lui qui éclate de rire en l’entendant pousser un cri étrange en agitant son bras devant son visage, en guise de trompe. Elle se met à rire aussi, puis plaque ses deux mains sur sa bouche.
« Tu chantes la chanson du léléphant ? »
« Laquelle bichette ? »
« Léléphant qui écoute le vent ! »
« Bon, OK. Prépare tes oreilles d’éléphant ! » lui lance-t-il en plaquant lui-même ses mains sur ses oreilles, avant de les agiter pendant qu’elle fait de même. « Dans la savane, un éléphant, écoute, écoute. Dans la savane, un éléphant, écoute le vent » chantonne Lloyd en se redressant pour se pencher vers Merrin qui s’avance elle aussi à fond sur son siège pour que son souffle puisse l’atteindre. Ils se prêtent à ce petit jeu pendant quelques secondes avant que sa fille applaudisse, ravie.
« Enco' ! »
« D’ac… Oh, regarde ! Je crois que les garçons arrivent » s’interrompt Lloyd en désignant une voiture qui passe devant son propre véhicule, garé non loin du domicile des Hernández.
« C’est les ga'çons ? »
Lloyd observe la voiture se garer puis les fils de son meilleur ami en descendre. Il lui semblait bien avoir reconnu Saul, installé à l’avant. Généralement, lui et Vito se disputent cette place mais, puisque c’est l’anniversaire du plus jeune, son frère a dû lui céder sa place. Lloyd sourit à cette pensée.
« Ouep, ce sont les garçons. On y va. »
« On y va » répète Merrin, qui a pris l’habitude de jouer les perroquets depuis plusieurs semaines et essaie d’emmagasiner un maximum de vocabulaire. Ce qui l’oblige à faire très attention à chacun des mots qui passent ses lèvres. L’entendre répéter « Me’de » pendant cinq minutes il y a deux jours lui a servi de leçon… Jusqu’à la prochaine bourde.

Après s’être assuré que les garçons ne puissent pas le voir, Lloyd quitte sa place derrière le volant et va ouvrir la portière de Merrin qui s’impatiente. Il la détache, la fait descendre et s’assure de la retenir par la capuche de son manteau. Une bonne chose parce que sitôt que ses pieds touchent terre, elle tente de courir vers la maison de son Tonton Tito.
« Merrin ! Je t’ai dis cent fois de ne pas t’éloigner de moi dans la rue. Jamais ! »  la sermonne-t-il en l’attrapant cette fois fermement par la main, avant de refermer la portière et verrouiller son véhicule.
Ils se mettent en route pour rejoindre la maison du secouriste. Il se force à ralentir son allure pour que sa fille puisse le suivre sans mal, ce qui n’est pas difficile puisque ses côtes le font encore un peu souffrir et qu’il refuse d’avaler le moindre antidouleur.
Pour éviter un scandale, il soulève Merrin et lui permet d’appuyer elle-même sur la sonnette de l’entrée.
Dans les secondes qui suivent, un Saul en joie vient leur ouvrir.
« Joyeux anniversaire ! »
Le gamin bondit de joie, enlace sa taille et reçoit un baiser de Merrin qui se penche dans les bras de son père pour le lui donner.
« Zannive'sai' ! » lui lance-t-elle, ravie, avant que le gamin s’éloigne pour prévenir son père qu’ils sont arrivés.
Lloyd pénètre dans la maison et dépose prudemment sa fille au sol pour s’éviter une douleur inutile, puis laisse Tito l’approcher. Ils s’étreignent un instant, puis le secouriste se penche vers Merrin qui lui concède un câlin avant d’aller explorer les lieux. Son père lui a promis qu’elle aurait droit de manger des gâteaux,  des bonbons et de boire du jus, ce qui n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde...

« Tout c’est passé comme prévu ? » demande-t-il à son ami, les enfants se tenant un peu à l’écart. « Il se doutait de rien ? »  
Tito le rasure sur ce point et Lloyd lui adresse un sourire avant d’apposer sa main sur son épaule et de la pincer doucement.
« Il a l’air ravi, t’as assuré… Et ça va toi ? Tu tiens l'coup ? »
C’est le premier anniversaire de Saul sans Emilio dans leurs existences… Lloyd est en droit de s’inquiéter de la manière dont le vit son meilleur ami.



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MessageSujet: Re: Even if it's hard, put a smile on your face. [Lloyd]   Even if it's hard, put a smile on your face. [Lloyd] EmptyMar 13 Fév - 16:18

Even if it's hard, put a smile on your face.


Nous sommes enfin au complet. Presque. Je ne m'attarde cependant pas sur ce presque, je refuse de trop y penser parce que je tiens. Pour le moment je tiens et je voudrais continuer à tenir. Je m'approche donc de Lloyd et Merrin, sourire aux lèvres, sincèrement heureux de les voir, qu'ils soient présents pour Saul car même si nous ne sommes pas liés par le sang Lloyd et moi, il est comme mon frère. Leur place est avec nous. Brève étreinte échangée avec lui et je me penche vers Merrin pour aller réclamer un bisou et un câlin qu'elle daigne me donner avant de s'éloigner pour explorer les lieux, me laissant ainsi seul avec son père alors que je laisse échapper un petit rire. Elle fonce. Elle grandit à une vitesse... J'observe Saul montrer les décorations et les bonnes choses à manger à Merrin sous l'oeil de Vito qui les surveille afin qu'il n'y ait aucune bêtise faite. C'est un joli tableau. Il n'est pas parfait, il ne pourra plus jamais l'être mais il l'est presque. Lorsque Lloyd me demande si tout s'est passé comme prévu, je hoche la tête, mon sourire s'élargissant largement.

« Il n'a rien vu venir. Tu aurais vu sa tête. C'était super. »

Ce moment où il est entré, son regard, je n'oublierai jamais. Lloyd sourit à son tour, visiblement ravi que tout soit allé comme sur des roulettes avant de poser doucement sa main sur mon épaule et la pincer. Une petite pointe de fierté m'étreint quand il me dit que j'ai assuré. C'est sans doute idiot mais cela me fait un bien fou de l'entendre tant j'ai l'impression de ne pas être le père dont ils ont besoin dans de nombreux moments... Pourtant ils ne se plaignent pas mais cette impression me colle désagréablement à la peau. Alors oui, entendre Lloyd me féliciter me soulage un peu. Mais c'est bref. Parce qu'il enchaîne rapidement en me demandant si ça va et si je tiens le coup. Je comprends le sous-entendu. Le premier anniversaire de Saul sans Emilio et nous célébrons ses dix ans.

« Oui ça va. Il faut bien. » La seconde partie de la réponse est plus honnête que la première : il faut que ça aille. Pour eux. Il le faut. « C'est surtout pour lui que je m'inquiète. » j'avoue finalement à Lloyd, mon sourire s'effaçant finalement pour laisser place à de l'inquiétude bien que pour le moment Saul n'ait pas l'air de trop penser à son grand-frère et à l'absence de ce dernier. « Vito, lui, a refusé de fêter son anniversaire cet été, il n'a même pas voulu de cadeau, un choix que j'ai respecté. Il a pleuré le jour J, de ne pas avoir d'appel d'Emilio... » Ma gorge se noue à la prononciation du prénom, à l'évocation. La simple évocation. C'est bloqué. C'est là mais c'est bloqué depuis son enterrement. Je poursuis. « Mais je crois que ne pas le célébrer a rendu les choses plus faciles pour lui. J'avais une chance sur deux et il a l'air content pour le moment. J'espère que ça va aller. »

J'espère oui. Pour le moment, tout a l'air de très bien se passer. D'ailleurs, il est en train de servir lui-même un verre de jus à Merrin qui tend les mains vers Saul, impatiente, et cela m'arrache un nouveau petit sourire bien qu'il soit à présent moins... Brillant.

« Bon sang, que ça me manque qu'ils aient cet âge-là... » j'avoue à Lloyd à voix basse, un brin de nostalgie dans la voix. « Ils grandissent trop vite. »

Bien trop vite oui. Un soupir et je reporte mon attention sur Lloyd.

« Et toi ? Tu gères, ça va ? »

Parce que lui non plus n'a pas été épargné, bien au contraire. La mort de Lou, la mort de leur enfant qu'elle portait et dont il n'a appris l'existence qu'après la mort de Lou... S'il est bien des douleurs que je peux comprendre ce sont celles-ci. Perdre la femme qu'on aime. Perdre un enfant. J'aurais tant voulu qu'il ne les connaisse pas, qu'il n'ait pas à subir ces épreuves-là. Et pourtant, il doit faire face, tout comme moi. J'imagine que comme moi, il s'accroche pour Merrin mais que dans le fond, derrière ce sourire... Disons que nous sommes tous deux de bons comédiens pour protéger nos enfants. C'est notre rôle de père : les protéger des douleurs, des horreurs, du mieux possible, même si cela veut dire devoir prendre sur nous et faire passer notre propre souffrance au second plan.

Parce que nos enfants comptent plus que tout.



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MessageSujet: Re: Even if it's hard, put a smile on your face. [Lloyd]   Even if it's hard, put a smile on your face. [Lloyd] EmptyJeu 15 Fév - 19:55

Even if it's hard, put a smile on your face

Tito & Lloyd

Ouais, il faut bien, se répète mentalement Lloyd, sans chercher à retenir le soupir qui passe ses lèvres. Il faut continuer à avancer parce qu’ils ne sont plus seuls. Ils ont des têtes blondes à gérer, des êtres encore innocents à continuer de protéger contre la cruauté de ce monde… Le pompier suit justement le regard de son ami qui dévie vers son plus jeune garçon, dont il fête aujourd’hui l’anniversaire. Il se souvient du refus catégorique de Vito de célébrer son anniversaire. En même temps, à cette époque, Emilio n’était même pas enterré depuis un mois complet… Difficile d’envisager de faire la fête dans des circonstances de ce genre. Lloyd se souvient avoir pris une décision similaire après le décès de Kevin. Ses parents n’avaient plus voulu fêter Thanksgiving ou Noël non plus après ça.
« Oui, je suis certain que ça va aller » cherche à l’encourager le grand blond qui, bien entendu, n’en a en fait aucune idée. Peut-être que Saul va subitement craquer, peut-être que la fête va être gâchée. Mais personne ne pourra lui en vouloir pour ça… « Et puis si ce n'est pas le cas, je suis là. On gèrera ça ensemble. »
Lloyd l’observe, contrarié. Il a toujours adoré les garçons de son meilleur ami et savoir qu’ils sont passés par ce par quoi lui-même est passé à l’adolescence le rend malade. L’idée qu’ils aient perdu Emilio lui fait encore mal. Ils ne méritaient pas ça. Pas après avoir déjà perdu leur mère si jeunes.
Ca vaut également pour leur père qui a bien trop souffert à son goût. S’il pouvait trouver un moyen d’atténuer leur peine, de la faire disparaître…mais c’est impossible et il le sait. Il est trop bien placé pour le savoir.

« Bon sang, que ça me manque qu'ils aient cet âge-là... »
« Tu parles de l’âge des selles débordantes ? Des "Pourquoi ci papa ?", "Et pourquoi ça ?", "Oui mais pourquoi ?" ? Ou alors c’est la phase d’opposition qui te manque ? » fait mine de plaisanter Lloyd qui, bien entendu, sait à quoi il fait référence en réalité et veut juste détendre l’atmosphère. « On échange si tu veux. Je te laisse Merrin en pension et moi je récupère les garçons. Crois-moi, j’suis pas perdant parce que t’as l’impression d’en gérer six avec elle toute seule… »
Lloyd surveille Merrin qui porte le verre à ses lèvres, à deux mains. Elle avale une longue gorgée puis passe sa langue sur ses lèvres et soupire de plaisir. Il l’entend réclamer une suite et sait que, dans peu de temps il devra intervenir pour calmer le jeu. Les jus sont trop sucrés pour elle. C’est déjà une boule de nerfs et il veut pouvoir l’endormir à un moment donné ce soir…
« Et toi ? Tu gères, ça va ? »
« Faut bien » lui glisse Lloyd, faisant écho à la réponse précédente de son ami. « Au fait. J’ai fait ma matinée d’essaie au Maureen’s aujourd’hui et du coup ils me gardent. Je commence officiellement dès demain. J'ai vu avec la crèche et ce sera bon pour Merrin. Mes nouveaux horaires les arrange pas mal. Plus réguliers. »
Lloyd n’étant pas capable de réenfiler son uniforme et ayant des factures à payer, il a dû se résoudre à prendre un petit boulot. Son supérieur lui répète que c’est provisoire, qu’il compte sur lui, qu’il a seulement besoin de temps mais Lloyd n’en est pas certain. Il ne pense pas être un jour en mesure de retourner travailler à la caserne… La caserne où exerçait Lou… La caserne pour laquelle elle est morte. Sa photo a déjà été affichée dans le couloir de l’entrée, à côté de celle des autres combattants du feu décédés dans l’exercice de leurs fonctions. Voir ça l’a complètement bouleversé…
Pour le moment, il ne veut pas trop y penser. Surtout pas aujourd’hui.

« Entore » relance Merrin en se hissant sur la pointe des pieds pour pouvoir poser son verre sur la table et se faire resservir par son cousin. Lloyd fait signe à Tito de l’excuser et va s’en mêler.
« Non, ça suffit pour l’instant, tu as eu déjà deux verres. Attends qu’on mange un peu. »
« Mais je veux entore le jus ! »
« J’ai dis non. Qu’est-ce que j’ai dis avant qu’on vienne ? »
« Je veux entore le jus ! »
« Merrin, qu’est-ce que j’ai dis avant de venir ? Pas de cris sinon on rentre tout de suite à la maison. »
« Mais c’est le juuus. »
« Oui ben tu auras du jus tout à l’heure, là tu fais une pause. Saul n’a même pas encore bu boire son verre et les adultes non plus, donc tu vas attendre. »
Et comme elle sait si bien le faire, Merrin commence à faire trembler sa lèvre inférieure, ses yeux s’humidifient et elle commence à geindre.
« Non. Commence pas. On ne pleure pas pour ça Merrin » la prévient-il en se mettant à sa hauteur. Alors bien sûr, elle gémit encore plus fort et son père soupir. « Va donc voir Tito pour lui raconter comme je suis méchant avec toi. Ca lui manque. »
« Non ! Je veux PAS ! » boude-t-elle en fuyant dans la direction opposée pour aller se mettre en position de prière et continuer ses lamentations.
« Ca te manque donc ? Moi je sature » marmonne-t-il à l’adresse du secouriste, avant de demander à Saul de lui servir un verre, puis de lui demander s’il a déjà ouvert quelques paquets ou non.    


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MessageSujet: Re: Even if it's hard, put a smile on your face. [Lloyd]   Even if it's hard, put a smile on your face. [Lloyd] EmptySam 17 Fév - 15:34

Even if it's hard, put a smile on your face.


Sa réponse fait écho à la mienne. Il faut bien. Oui, il faut bien gérer, nous n'avons pas le choix, nous en avons parfaitement conscience. Est-ce que c'est le mieux ? De faire au mieux parce qu'on doit faire au mieux ? De tout garder et de se forcer pour préserver nos enfants ? Pour eux oui, mais pour nous sans doute pas. Lloyd enchaîne rapidement en m'annonçant qu'il a fait sa matinée d'essai au Maureen's ce matin même. Cela me serre le cœur de l'imaginer ne plus être pompier mais comme ce terrible jour a pu éveiller mon envie de reprendre ma véritable vocation, je comprends qu'il ait besoin, lui, de s'en détourner pour un temps. Peut-être définitivement et je ne lui jetterai pas la pierre. Il aura mon soutien, quelle que ce soit décision finale. Qu'il profite de cette pause, de cette bouffée d'oxygène avec ce nouvel emploi et qu'il voie ce que ça donne, que ça lui apporte. Et visiblement c'est plus facile pour Merrin également alors ils vont être tous les deux gagnants le temps que ça durera.

« Tant mieux c'est bien. Je vais venir me faire payer un coup. » que je lui dis avec un sourire en posant ma main sur son épaule. Une façon supplémentaire de lui montrer que je suis avec lui. Quoi qu'il advienne, et je suis sur le point de lui dire, sur le point de lui dire que si c'est mieux pour lui il a bien raison de le faire et qu'il n'aura qu'à continuer sur cette lancée quand la voix de Merrin nous parvient. Je détourne mon regard de Lloyd pour reporter toute mon attention sur nos enfants et vois ainsi Merrin réclamer à nouveau du jus d'orange. Lloyd s'excuse et je souris en secouant doucement la tête avant de le suivre jusque dans le salon où se joue la petite scène. Je vois Saul et Vito esquisser des petits sourires et pointe mon index à ma bouche pour leur faire signe de ne pas rire. L'air de rien, imposer son autorité c'est important et puis ils seraient mal placés pour se moquer, ayant eux-même été capricieux par le passé, davantage Saul d'ailleurs. Je me tais, laisse Lloyd gérer et je hausse les sourcils quand je vois Merrin adopter la tête du « j'vais pleurer et faire un caprice pour avoir ce que je veux ». Elle va pleurer. Elle va... Oui, on voit les yeux qui commencent déjà à briller. Et le caprice arrive bien sûr très vite et je dois prendre sur moi pour ne pas sourire quand Lloyd dit à Merrin de venir me voir pour me dire à quel point il est méchant avec elle. Et elle ne veut pas. Non. Mademoiselle part dans la direction opposée, s'agenouille par terre et fait son petit caprice. Lloyd se tourne alors vers moi pour me reparler de ma petite remarque et je souris largement. « Oui, je dois être maso. » je souffle alors que Lloyd demande à Saul de le servir tout en commençant à parler cadeaux. Et moi, je porte toute mon attention sur Merrin. Oui ça me manque, même les caprices. Parce qu'ils grandissent vite. Et partent trop vite. Non. Non, pas ce genre de pensée. Saul explique à Lloyd qu'il a eu deux cadeaux avant d'aller à l'école, de ma part et de la part de Vito, des légos Star Wars de ma part, et Vito quant à lui, a mis de côté son argent de poche pour pouvoir acheter un superbe ballon de basket à son petit frère. Saul ne sait que j'ai encore un cadeau en réserve, d'autres légos Star Wars et pas n'importe lesquels : je me suis procuré le faucon millénium, le premier, l'original. Ces légos m'ont coûté cher mais Saul en rêvait tellement...

« Y'aura peut-être d'autres cadeaux.
- C'est vrai ?
- Je ne sais pas. Peut-être... »

Les yeux de Saul brillent d'excitation et cela me fait sourire. Je relance un regard à Merrin qui boude toujours.

« J'vais aller la voir. » je dis à Lloyd avant de m'approcher doucement de Merrin. « Merrin ? Ma puce ? »

Et à mesure que je m'approche, elle tourne sur ses genoux pour me présenter son dos. C'est... Adorable. Sans doute exaspérant aussi mais tellement adorable. Je m'arrête derrière elle.

« C'est dommage que tu restes là. Je pensais que tu allais vouloir m'aider à poser les bougies sur le gâteau d'anniversaire de Saul. Tant pis, je vais devoir le faire tout seul. »

Je laisse échapper un long, très long soupir mais reste là où je suis, espérant que mon petit subterfuge va fonctionner. J'entends Merrin renifler mais elle cesse de geindre.

« Les bougies ?
- Oui. C'est très très important de mettre les bougies sur le gâteau. »

Elle renifle une nouvelle fois et se tourne un petit peu vers moi. Je le prends comme un signe que je peux m'approcher, ce que je fais. Je termine à genoux en face d'elle. Ce sont les grands eaux sur ses joues où je viens doucement passer mes mains pour les essuyer.

« Tu veux bien m'aider alors ? »

Elle hoche doucement la tête, les yeux encore tous brillants et les joues rouges et sans sourire mais elle est d'accord.

« Bon, Merrin et moi on va s'occuper d'un truc secret à la cuisine ! » j'annonce à Lloyd et les enfants avant de tendre la main à Merrin qui vient s'en saisir pour se relever. Elle s'accroche ensuite à ma jambe. Voilà, y'a deux minutes elle ne voulait pas de moi et maintenant... En fait, ça en donnerait presque le tournis. J'adresse un regard entendu à Lloyd. « Allez on y va. » et c'est ainsi que je m'éclipse avec Merrin jusqu'à la cuisine où je l'installe sur une chaise en face du gâteau. Elle se met à genoux sur la chaise pour surplomber le gâteau et après avoir encore reniflé, je vais chercher un mouchoir pour la faire se moucher. Quand c'est fait, après un bref lavage de mains, je me rapproche de la table pour voir Merrin me tendre ses petites mains.

« Les bougies Tito ! »

Quel ton autoritaire. Je souris et récupère la première bougie que je lui tends. Et sa bouille... Sa bouille quand elle met la bougie sur le gâteau. Ah elle prend son temps, et elle se concentre aussi. Et elle fait pareil pour la seconde bougie. Bon, ça va nous prendre plusieurs minutes pour ne mettre que dix bougies mais c'est tellement...

Oui, c'est un chouette moment.



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MessageSujet: Re: Even if it's hard, put a smile on your face. [Lloyd]   Even if it's hard, put a smile on your face. [Lloyd] EmptyDim 18 Fév - 15:44

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Tito & Lloyd

Il essaie de ne pas prêter d’attention à Merrin qui est allé se mettre en position de prière et continue de gémir en espérant toucher la corde sensible et obtenir ce qu’elle veut. Si Lloyd a longtemps cédé à la moindre de ses demandes, après quelques minutes de négociations, ces temps-ci, il tient bon. Il ne sait pas où il trouve la force…ou peut-être que c’est une question de lassitude ? A moins que les larmes de sa fille le touchent moins ? Peu importe les raisons, il arrive à lui tenir tête et à ne plus céder à ses caprices.
L’ancien pompier - qui, récemment s’est lancé dans une nouvelle carrière de barman donc - tente de donner sa pleine attention à  Saul alors qu’il lui parle des nouveaux Lego qu’il lui a offert.
« Cette année je t’ai pris autre chose » lui avoue Lloyd qui repense à la dernière fois qu’il s’est rendu au Magnificient Miles pour aller en acheter aux garçons… « J’ai encore un souvenir trop cuisant de mon tour dans l’ascenseur de l’Enfer. »
Ca fait au moins rire le garçonnet qui se souvient de cet épisode, relaté par la suite par le pompier qui avait passé plusieurs heures coincé avec sa fille dans un ascenseur du building. La panne qui avait provoqué l’incident était due à la vague de chaleur qui s’était abattue sur Chicago et sa petite en avait beaucoup souffert… Les oreilles d’une des femmes bloquées là avec eux aussi.  
Tito s’en mêle pour signaler à son fils que d’autres cadeaux l’attendent. Peut-être. Les deux adultes échangent un regard entendu. Lloyd sait parfaitement ce qui attend Saul. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il s’est gardé d’aller lui acheter davantage de jeux de construction. Le gamin va avoir du pain sur la planche et de quoi occuper ses soirées et weekend pour un bon moment avec tout ce qu’il a reçu…
Alors que son ami tente d’approcher sa fille, Lloyd continue d’échanger avec les enfants du secouriste, puisque Vito s’est rajouté. Il n’a pas été mis dans la confidence et ignore ce que Lloyd a prévu pour son cadet. Et pour cause, le cadeau le concerne aussi puisque Lloyd leur a pris des billets pour aller voir un match de basket pro avec leur père.  
« Allez, donne un indice ! »
« Ca tient dans ma poche » leur lance-t-il en désignant la poche arrière de son jean. Grossière erreur. Il voit les garçons échanger un regard complice. « N’y pensez même pas. J’ai un verre de jus et j’hésiterai pas à m’en servir. »
« Tu pourras en atteindre un mais pas nous avoir tous les deux en même temps ! »
« Ouais, en plus t’es encore blessé alors ça sera facile de t’avoir ! »
« Vous êtes des monstres ingrats. Vous ne méritez pas le moindre cadeau. »

Tito attire son attention pour lui faire comprendre qu’il s’éclipse avec Merrin dans la cuisine. Lloyd approuve et jette un regard à sa fille qui fronce ses petits sourcils blonds et soutient son regard obstinément, affichant une moue boudeuse. Il lui tire la langue et elle détourne le regard, le menton bien haut, fière.
« Elle est trop coquine Merrin. »
« Grave, elle me fait trop marrer. »
« Oui bah vous marrez pas devant elle ! Moi ça m’amuse qu’à moitié… » se plaint Lloyd en avalant une gorgée de son jus, se demandant s’il ne pourrait pas y ajouter un peu de vodka… Mais c’est l’anniversaire de Saul alors il va éviter de se rendre malade et de gâcher la fête. « Hey ! Ils sont où les trois affreux ? »
« Ils se baladent. C’est les terreurs du voisinage ! Tu veux qu’on essaie de les appeler ? » propose le plus jeune des frères Hernández en faisant référence à la portée de chatons que Lloyd leur a offert. Il était supposé en garder un pour Merrin mais sa fille s’est révélée allergique. La petite femelle de la portée est donc techniquement à elle mais elle ne la croise que lorsqu’elle vient ici. Tito s’assure toujours de nettoyer un maximum sa maison pour qu’elle ne tombe pas sur des poils à chaque pas et ne passe pas son temps à éternuer et avoir les yeux larmoyants. Ils partent donc à la recherche des chats pendant que Tito et Merrin préparent certainement le gâteau de Saul. Une dizaine de minutes s’écoulent. Seuls deux des trois matous ont répondu à l’appel alors que le troisième est resté à distance. Après quelques caresses, Lloyd a proposé qu’ils tapent un peu dans le ballon et Tito les trouve en train de faire des échanges devant la propriété.
Il leur fait signe de rentrer et ils s’exécutent, les joues rougies par le froid, en pleine forme et de bonne humeur.

Lloyd tente d’approcher Merrin qui le laisse faire. Est-ce qu’elle a oublié le sermon reçu un peu plus tôt ? Possible. Mais Lloyd pense (aime à penser) qu’elle n’est simplement pas rancunière. Elle réclame ses bras et vient se blottir contre lui avec force.
« Alors t’as fais quoi avec Tito ? »
« C’est la su’p’ise ! »
« Tu peux me le dire dans l’oreille ? »
« Nan ! » objecte la petite en secouant vivement la tête, agitant ses cheveux blonds qui ont enfin poussés et lui donnent l’air d’une petite fille et plus d’un bébé maintenant. « C’est pas dit la su’p’ise. »
« Bon, d’accord… Mais j’ai droit à un bisou alors ? »
« Oui ! »
Elle en dépose un sur sa joue puis le câline encore un peu alors qu’il va se laisser tomber dans le canapé du salon avec elle.
« T’as tout f’oid Papa Pinpon ! »
« Oui, on a été dehors avec les garçons. »
« Meyin a va aussi ! »
« Après. Je crois qu’on va manger le gâteau d’abord. »
« Haaaan ! T’as dit la su’p’ise ! »
Lloyd rit alors qu’elle plaque ses mains sur sa bouche, l’air scandalisée. Il dépose un baiser sur son nez alors que Tito revient de la cuisine, les bras chargé d’un gâteau et entame la chanson d’anniversaire destinée à son fils. Lloyd se joint à lui, imité par Vito et Merrin qui tente de suivre mais bredouille les paroles plus qu’autre chose.  



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MessageSujet: Re: Even if it's hard, put a smile on your face. [Lloyd]   Even if it's hard, put a smile on your face. [Lloyd] EmptyDim 11 Mar - 16:59

Even if it's hard, put a smile on your face.


Le gâteau fin prêt, il est temps d'aller retrouver les garçons et Lloyd. Je fais descendre Merrin et nous nous rendons jusqu'au salon où il n'y a plus personne mais très rapidement, des éclats de voix nous parviennent du dehors et la porte d'entrée ouverte nous dévoile Lloyd et les garçons en train de jouer devant la maison. J'esquisse un sourire, gardant avec précaution la main de Merrin dans la mienne pour éviter qu'elle ne se mette à courir soudainement et ne risque de tomber dans les escaliers. C'est bon de voir les garçons s'amuser comme ça avec Lloyd et j'ose espérer que ça lui fait, à lui, autant de bien qu'à eux. Je les laisse jouer encore quelques instants avant de me décider à leur faire signe de rentrer. Une fois à l'intérieur, je les abandonne pour retourner jusqu'à la cuisine afin d'allumer les bougies posées par Merrin. Pour sûr qu'elles sont disposées de façon un peu anarchique mais ça a été fait avec tellement d'amour que je les laisse telles quelles. Merrin serait déçue si j'y touchais et ce serait fort vilain de ma part. Alors oui, elles restent ainsi. Allume-gaz attrapé, flamme générée et les dix bougies se retrouvent bientôt toutes allumées. Je reste un petit instant là, l'assiette dans les mains, la boule au ventre en observant le gâteau d'anniversaire. Un de mes garçons manque à l'appel aujourd'hui et bien sûr que j'y pense davantage en cet instant. Bien sûr que j'y pense. Ce n'est cependant pas la moment de me laisser envahir par la moindre détresse car ils m'attendent. Saul, il m'attend. Je lève les yeux vers le plafond, prends une profonde inspiration et me mets en route et quand je sors de la cuisine, je me mets à chanter la chanson. Lloyd se joint très vite à moi et Vito également. Merrin aussi chante, comme elle peut, baragouine quelques paroles improvisées mais c'est absolument adorable. Lorsque Vito change soudain de langue et chante en espagnol, je lui adresse un regard qui en dit long. Un regard ampli de fierté et de tendresse surtout. Je comprends son clin d'oeil et j'en suis touché. Parce qu'Emilio aimait chanter en espagnol encore plus que moi en fait. Pas de larmes cependant. Je tiens. Encore et toujours je tiens. Les yeux de Saul brillent, heureux qu'il est et je lui adresse un petit clin d'oeil avant de poser le gâteau sur la table, la chanson arrivant à sa fin. Merrin tape dans ses mains, excitée comme une puce. Puis les mots sortent. De façon instinctive parce que c'est qu'on dit toujours au moment de souffler les bougies d'un gâteau d'anniversaire. C'est ce qu'on dit toujours et je le dis. Comme un crétin, je le dis.

« Allez vas-y, fais un vœu mon grand. » je dis à Saul en posant ma main sur son épaule.

Je ne percute que trop tard. Je ne percute que quand le mal est fait. Que quand je vois le sourire de Saul se faner pour terminer par disparaître complètement. Que quand je vois ses yeux se brouiller de larmes alors qu'à présent seule Merrin vient rompre un silence pesant et oppressant. Tous les regards sont braqués sur Saul, le mien également. Le mien qui se voile de larmes.

« Saul... » je souffle tout bas, le ton de ma voix trahissant ma détresse. Ma propre détresse de voir celle de mon plus jeune fils parce que je sais quel vœu il voudrait faire. Un vœu qui ne se réalisera cependant jamais. Je n'ai pas le temps d'ajouter quoi que ce soit que Saul s'enfuit soudainement en courant. Il monte les escaliers quatre à quatre et mes poings se serrent. « Qué estúpido... » je marmonne dans ma barbe. Je vois Vito esquisser un geste pour aller à la suite de son frère et je lève ma main vers lui. « Non. J'y vais. »

Parce que c'est à moi d'y aller. A moi oui. J'échange un bref regard avec Lloyd, mes lèvres formant un « désolé » silencieux avant que je ne m'éloigne pour monter les marches à mon tour. J'avais peur que cela arrive et finalement, c'est moi qui l'ai provoqué. Sans le faire exprès, certes, mais c'est moi. Je passe comme d'habitude devant la chambre fermée d'Emilio sans la regarder et viens frapper à la porte de la chambre de Saul. Pas de serrure pour m'empêcher d'y entrer mais je ne veux pas y entrer sans qu'il m'ait invité à le faire. Pas de réponse cependant. Je frappe une seconde fois.

« Saul ? » je me risque à demander en plaquant mon oreille contre la porte mais rien. Pas de bruit. Quand du bruit me parvient, ce n'est pas de sa chambre et mon cœur s'emballe quand je comprends d'où ça vient. Quand je comprends où il est allé se réfugier. Là où je ne pourrai pas entrer. Dans la chambre d'Emilio. Je m'approche doucement de la porte, les larmes aux yeux puis, je réitère le geste : je pose mon oreille contre la porte et je l'entends. Il est juste derrière. Il pleure. « Saul... » je dis tout bas à travers la porte, conscient qu'il peut m'entendre. Je ne frappe cependant pas. Je n'approche pas ma main de la poignée. Le fait d'avoir simplement posé mon oreille contre la porte vient en fait de me demander un effort incroyable. Je ne peux pas faire plus. Je ne le peux pas. Alors à la place, je viens m'asseoir par terre contre le mur, juste à côté de la porte. « Je te demande pardon mon grand. J'ai pas réfléchi. Je suis vraiment, vraiment désolé. »

Et c'est vrai. Je le suis sincèrement. Je m'en veux à un point... J'entends le bruit de la porte et tourne doucement mon regard pour voir la bouille de Saul apparaître. A travers mes larmes, j'esquisse un sourire et je n'ai pas le temps de tendre la main vers lui qu'il vient s'asseoir près de moi et entoure ma taille de ses bras en se blottissant contre moi. Mes bras viennent l'entourer.

« Pardon... » je répète pour la énième fois.

Et lui de resserrer son étreinte autour de moi.

« Il me manque papa...
- A moi aussi... »

Un silence ensuite, simplement ponctués par les sanglots quasi silencieux de Saul tandis que je m'évertue à ne pas regarder en direction de la porte qu'il a laissée ouverte.

« C'est parce qu'il te manque trop que tu veux pas aller dans sa chambre ? »

Je ferme les yeux. Mes doigts s'accrochent à mon plus jeune fils. Mon coeur se serre un peu plus encore.

« Oui. » je parviens à murmurer d'une voix tremblante. « Je n'y arrive pas. Un jour. Oui, un jour... »

Nouveau silence que Saul vient encore briser.

« J'ai gâché la fête...
- Non. Saul. Mírame. »

Je me défais un peu de son étreinte et le force à relever ses yeux vers moi.

« Non. Tu n'as rien gâché du tout. Tu as le droit d'être triste, d'accord ? Tu as le droit. Personne ne va t'en vouloir, tu m'entends ? Personne. »

Il hoche doucement la tête et vient essuyer son visage et son nez avec sa manche.

« Tu préfères rester là ? » je termine par lui demander.

Je ne veux pas le forcer à redescendre s'il ne le souhaite pas. Il réfléchit un instant et termine par secouer la tête de droite à gauche. Sa bouche se tord en un petit sourire.

« Non. Je veux souffler les bougies mais je veux pas faire de vœu papa.
- Oui d'accord. »

Un baiser sur son front et nous nous redressons. C'est lui qui va fermer la porte de la chambre. Lui. Pas moi. Preuve de ma faiblesse. Je m'essuie également le visage et bientôt, nous retrouvons Vito, Lloyd et Merrin au rez-de-chaussée. Je pénètre à l'intérieur le premier et je me contente d'un bref signe de la tête pour Lloyd et Vito, leur faisant ainsi comprendre que ça va, qu'il ne faut pas en parler. Les bougies ont été éteintes pendant notre absence.

« Je vais rallumer les bougies. Je reviens. »

Et je m'éclipse pour aller chercher l'allume-gaz laissé dans la cuisine et reviens très rapidement pour rallumer les bougies.

« C'est parti. A trois ? Hm ? » je demande à la cantonade et nous levons tous la voix pour compter jusqu'à trois. Saul souffle ses bougies, nous applaudissons, Merrin avant plus d'entrain que nous trois réunis, et j'ai envie de disparaître. Pourtant je garde un sourire accroché à mes lèvres. « Alors, tu veux le reste de tes cadeaux ? »

Saul hoche la tête.

« Oui, mais je veux celui de cap d'abord ! »

Et tous les yeux se braquent ainsi sur Lloyd. Je souris d'avance. C'est un magnifique cadeau. Saul va être aux anges et peut-être parviendra-t-il à oublier la tristesse.

Je ne demande que ça.



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